Les combats ont commencés depuis quelques minutes seulement que déjà il est l'heure de faire entrer la seconde salve de combattants sur l'une des quatre arènes. Sous l’œil des Seigneurs Sith rassemblés sur les immenses estrades de pierre encadrant la large zone de combat circulaire nos deux nouveaux protagonistes vont devoir faire mieux que leurs prédécesseurs qui ont offert un bien piètre combat ! Principalement constituée du sable rougeâtre composant la grande majorité de Korriban la zone de combat est suffisamment large pour que les combattants puissent s'exprimer sans la moindre entrave, malgré la nouvelle configuration des lieux.

L’estrade centrale, particulièrement travaillée, est réservée à Ysanne Ha'mi et aux membres du Conseil Noir. Autour de celle-ci se trouve les sièges réservés aux seigneurs Sith de moindre importance. S'en suit les zones réservés aux guerriers Sith et aux aspirants Sith encore trop jeune pour participer au tournoi. Aucun apprenti Sith n'a le droit d'assister aux combats depuis les gradins et se doit d'attendre qu'un intendant vienne lui annoncer son tour dans les sous sol de l'arène.

Dès lors, il est conduit le long d'un large couloir de pierre donnant sur la zone de combat. Aucun apprenti Sith n'est autorisé à communiquer avec son maître avant la fin du tournoi ou sa propre élimination et s'il est encore en vie. Les perdants sont évacués par un large couloir séparant les quatre différentes zone de combats.


Guidés au cœur de l'arène, la Togruta Malaco Signavar et l'Humain Kolin Valkizath se font à présent face ! Entre eux, un vieux maître d'arme officiant à l’académie Sith commence à leur énoncer les règles du combat à venir.

" Les règles sont simples, ceci est un combat où tous les coups sont permis ! Usez de tout ce que l'on vous a appris pour prendre le dessus sur votre adversaire et la terrasser ! Le gagnant passera au prochain tour et attirera sans doute l’œil des divers seigneurs et guerriers Sith présent ! Le perdant quant à lui aura raté une occasion unique de se faire bien voir, si jamais il survit au combat bien évidement ! "

S'écartant du centre de l'arène, l'homme fait signe aux combattants qu'il est l'heure.

Deux anciens Padawan vont ils faire mieux que leurs prédécesseurs au cœur de cette arène ?

Kolin avait toujours eut une profonde aversion pour la violence gratuite. Sortir son sabre était toujours un échec c’était là l’une des leçons cardinale qu’on lui avait apprise. Mais aujourd’hui, il n’était plus membre de l’Ordre Jedi. En désertant pour rejoindre l’Empire il était conscient que certains de ses principes ne seraient pas compatibles avec sa nouvelle vie. Le jeu en valait la chandelle, l’Empire allait lui permettre de mettre ses plans à exécution, un combat vaut bien la puissance. L’envie de défier les apprentis les plus talentueux de l’Empire n’était au fond pas pour lui déplaire.

En embrassant le côté obscur de la Force, il avait sublimé ses pouvoirs. La dure condition de prisonnier l’avait forgé endurcissant son corps. Tout au fond des entrailles de l’ancien padawan l’ivresse du combat bouillonnait et l’odeur du sang des premiers combattants s’était déjà emparée des sens exacerbés de l’ancien padawan alors qu’il pénétrait dans l’arène brûlante.

Torse nu couvert des stigmates récoltés sur Gree et vêtu simplement d’un pantalon de toile beige rapiécé, l’apprenti chercha Lloyd du regard. Il ne devait rien au Hapan mais il espérait que ce dernier soit présent pour qu’il sache que celui qu’il avait choisi comme élève pouvait se montrer impitoyable.

Les tambours du combat sonnaient dans les oreilles du coruscanti. Les grands de l’Empire s’étaient déplacés en nombre pour les observer s’éventrer. L’Impératrice était là, sur son trône mais toujours sur son cul. Kolin ne lui accorda qu’un regard distrait teinté d’indifférence. Sa nouvelle allégeance impériale ne le dispensait pas de de trouver méprisable la délectation du spectacle d’adolescents s’entretuant par pur plaisir.

Plaisir ou pas, Kolin était là pour se tester, une victoire dans ce tournoi purement honorifique lui était égale ; il n’avait personne à qui faire plaisir ou personne qui pourrait avoir honte de lui en cas d’échec. Le tournoi des apprentis était simplement une étape facultative dans l’accomplissement de la mission qu’il s’était fixée.

Pour autant, il serait implacable comme à chaque fois que les sabres se croisaient.
Son adversaire arriva. Une Tortuga qui ne lui était pas inconnu. Il fallut une minute à Kolin pour réagir. Une padawan, les deux adversaires du jour s’étaient déjà rencontrés dans les couloirs du Temple et avaient sous doute déjà partagé les enseignements d’un quelconque professeur. Ce choix n’avait rien n’anodin, mettre deux padawans transfuges en compétition ne pouvait pas être un acte manqué. La présence de la Tortuga l’avait étonné mais elle ne changeait rien, à l’exception que c’était la première fois qu’il allait affronter un Jedi en combat singulier.

Malaco, décidemment, le Temple Jedi n’est vraiment plus à la mode ces derniers temps.

Nota le padawan en tirant son sabre de sa ceinture une fois que le vieux Maître d’armes leur ait faussé compagnie.

Je ne m’attends pas à un traitement de faveur de ta part, tu peux donc compter sur moi pour te rendre la pareille.

Continua-il d’un ton las pour souligner qu’à ses yeux leur ancienne affiliation ne comptait pas dans l’équation.

Un bruit de lame vrombit, le brun venait d’allumer son arme. La même que lorsqu’il était chez les Jedis, il avait passé suffisamment de temps à construire son sabre laser vert et il était hors de question de s’en séparer quitte à passer pour un original.

Deux ou trois moulinets plus tard.

En garde.

Laissant la Force s’immiscer dans chacun de ses muscles, s’en drapant comme un manteau protecteur il fondit sur son adversaire sabre à la main gauche pour frapper au torse. Arrivé à un mètres du padawan, il fit mine de frapper puis fit un pas de côté en essayant de passer derrière Malaco pour le frapper d’un coup sec au niveau des flancs.

Il glissa sur le sable encore humide du sang d'un précédant combat et rata son attaque.

La Togruta marchait d’un air calme en direction du couloir. Son but était clair depuis l’instant qu’elle avait accepté de participer à ce combat. Tester ses capacités, aller jusqu’au maximum et survivre. Elle s’en fichait si elle n’atteignait pas la final et l’avais fait clairement comprendre à ses Maîtres, une victoire durant ce tournoi ne serait qu’un bonus vis-à-vis de ses véritables intentions.
Repérant son adversaire, elle reconnut aussitôt un ancien du Temple qui avait disparu. Kolin Valkizath, un autre Padawan qui avait donc succombé au côté obscur. Un autre qui pourtant avait eu ses opportunité et avait eu plus de possibilité que l’ancienne Padawan.
Vira eu un léger sourire, ce duel n’était pas contre un apprenti aléatoire et cela lui allait.
Tenant fermement sa vibrolame via le fourreau dans sa main, elle continua de s’approcher. Elle n’avait pas reçu l’autorisation de sa Maître de créer son sabre pour le tournoi et donc avait dû se rabattre sur une vibrolame, cela rendrait la chose encore plus intéressante et elle s’était déjà habitué à l’arme.
Se positionnant à distance suffisante de son adversaire, elle se contenta d’attendre en plaçant sa vibrolame devant elle, les deux mains dessus. Le visage légèrement baissé jaugeant déjà son adversaire et les points faibles et point fort potentiel. Notant que le padawan portait une tenue rudimentaire comparé à sa tenue d’acolyte, il était bien plus vulnérable aux éléments qu’elle.
« Malaco, décidément, le Temple Jedi n’est vraiment plus à la mode ces derniers temps. »
La Togruta ne répondit rien, se contentant d’observer que le maître d’arme s’éloignait enfin tandis que Kolin prenait son sabre-laser en main. Ils allaient pouvoir commencer.
« Je ne m’attends pas à un traitement de faveur de ta part, tu peux donc compter sur moi pour te rendre la pareille. »
Toujours pas de réaction visible de la Togruta, celle-ci se continuant de regarder dans les yeux l’ancien camarade de celle qui s’appelait autrefois Malaco. Observant le jeune homme allumer son sabre-laser, la Togruta ne fit toujours rien face à ces quelques moulinets et se plaça simplement de côté en même-temps que le Padawan parla une dernière fois. Vibrolame toujours dans son fourreau dans sa main droite, son pouce subtilement placé à hauteur de la garde pour pousser l’arme en dehors et être prêt à l’emploi.
« En garde. »
S’élançant vers la Togruta, Kolin partit d’une accélération brutale comme seuls les sensitifs en étaient capables, arme dans sa main gauche. Il tenta alors une attaque qui s’avéra être une feinte, ce fut à ce moment que Vira poussa de son pouce l’arme en dehors de son fourreau qui vint aussitôt s’allumer dans la main gauche tandis que sa main droite s’aidant de la Force partir en direction de la tête de son adversaire, envoyant le fourreau vers sa cible… Qui glissa au sol sur le sable, passant au-dessus de lui.
Voyant cependant l’occasion, la Togruta se jeta en avant, profitant de l’ouverture qu’elle avait pour tenter d’infliger le premier sang à son adversaire et d’en terminer au plus vite.

Elle ne lui avait toujours pas adressé la parole. Et puis... Quand on se bat, on ne raconte pas sa vie.

Kolin se redressa après avoir perdu l’équilibre sabre toujours en main, un mugissement de colère s’échappa de sa bouche, furieux qu’il était d’avoir commis une telle erreur de débutant. Il pouvait presque sentir les regards des spectateurs. Animal en cage, se battant pour divertir. Il haïssait ce que représentait ce combat inutile si éloigné des idéaux qui étaient les siens. Pourtant, il y avait dans cette indécence assumée quelque chose de jouissif qui lui rappelait le trou à rats où il avait grandi. Ce n’était pas seulement pour lui qu’il combattait, en affrontant un autre Jedi ou du moins ce qu’il en restait, il avait enfin le loisir de définitivement mettre à mort la vie qui avait la sienne sur la luxuriante Ondéron.

T’es pas bavarde ; on dirait une Sith.

Lâcha Kolin d’une voix remplie d’ironie.

Mais pour l’instant, l’urgence du duel prenait le pas sur les considérations philosophiques. Ainsi donc la Tortuga se battait avec une Vibrolame, un outil inélégant aux yeux du padawan mais redoutablement efficace comme il l’avait déjà constaté par le passé. La Force le prévint d’un danger, il leva son sabre pour aller à la rencontre mais pas suffisamment habitué à contrer une Vibrolame, il manqua son coup et sentit les pointes pénétrer dans ses flancs. Il grimaça de douleur ne parvenant pas à retenir un cri alors que son sang allait se mêler à celui sur le sol.



C’est tout ?

Brêla l’humain en se redressant pour face à l’apprenti une pointe d’ironie sur le visage. C’était une de ses façons de combattre, déstabiliser l’adversaire par les mots autant que par la lame. Lyrae lui avait expliqué une fois qu’un combat se gagnait de bien des façons. La provocation était une arme profondément ancrée dans les gènes de celui qui avait grandi dans les apparences et la singerie.

Un émoi naquit dans la Force tout près de lui, Malaco quémandait son aide sans doute pour le renverser. Par chance, la toute-puissance Force était une amante infidèle et avait tendance à se montrer capricieuse, ce qui arrangeait bien ses affaires.
À mon tour ! Décidé à ne pas faire présent à son adversaire du jour, le padawan fit un salto par-dessus prêt à lui asséner un solide coup dans le dos. Attaque en traître ? Qu’importe, il fallait gagner, seuls les gagnants écrivaient l’histoire.



Un cri de rage accompagna la virulence de l’attaque à mesure que l’intensité du combat se déchaînait dans les veines d’un Kolin, ivre d’adrénaline. Prêt à mourir ou à tuer dans cette lutte qui était pourtant la plus stupide qu’il n’avait jamais menée. Un combat abscons contre un ancien allié pour le plaisir de quelque dégénéré. Alors pourquoi y prenait-il tant de plaisir.

Le Côté Obscur le dévorait déjà, la haine s’immisçant peu à peu dans ce cœur, jadis sir pur. La
lente remontée vers la pénombre de la Force avait commencée.

Premier sang ! Son coup avait réussi à partiellement le toucher, et contrairement aux sabre-laser. La blessure n’était pas instantanément cautérisée. Son expression cependant resta visuellement neutre afin de ne pas donner signe à son adversaire d’un quelconque changement. Cependant, elle commençait déjà à s’amuser de son côté, le duel était un sacré challenge et elle avait réussi à se donner l’avantage. Cependant son adversaire était chez les Siths depuis bien plus longtemps qu’elle, et nul doute qu’il devait avoir quelques tours dans son sac.
Cherchant à puiser dans le côté obscur, elle sentit son adversaire prendre toute la puissance environnante pour lui, il était visiblement plongé également dans le côté obscur et avait une plus grande maîtrise, ou plus grande affinité peut-être ?
Cela lui importait, elle pouvait faire avec ses propres moyens.
Sentant l’attaque de son adversaire venir, elle anticipa les possibilités, soit de face, soit par les flancs, soit par le haut. Elle sentit son adversaire se préparer à sauter et…
« Prévisible. » Dit-elle simplement en se préparant à défendre sur cette attaque, la lame qui était sienne vint protéger sa tête d’un coup qui lui aurait été mortel, mais les éclats d’étincelles lui sautèrent au visage et dans un réflexe, la Togruta tenta une contre-attaque, remontant sa lame du bas vers le haut afin de violemment trancher son adversaire sur la Hauteur, ou du moins le faire reculer.
Sa lame ne rencontra rien, et un œil toujours fermé et l’autre cherchant sa cible, elle se rendit compte qu’elle était vulnérable. L’attaque prévisible de son adversaire l’avait tout de même placé en difficulté !

L’attaque de l’humain échoua suite à une parade – il fallait bien l’avouer – plutôt remarquable. Kolin avait la mauvaise habitude sous-estimer ses adversaires. Un travers qui lui avait déjà joué des tours des années plus tôt. Pas cette fois, l’Empire n’était pas si stupide pour recruter chez les Jedis des néophytes, les impériaux ne recrutaient que des gens forts ou avec suffisamment de potentiel pour le devenir. Tout comme lui. Non cet affrontement ne serait pas une partie de plaisir comme lui rappelait la douleur où la vibrolame avait mordu ses chairs.

Dans le feu de l’action suite à son échec qui avait tout de même fait jaillir des étincelles, il vit la Tortuga remonter son arme vers lui prête à le saigner une nouvelle fois. La douleur résiduelle dans son flanc blessé le tirailla. Par chance, elle manqua son attaque. Les étincelles qui s’étaient échappées de son sabre au contact de la vibrolame avaient dû la gêner. Désormais, la voie était libre et Kolin était en bonne voie pour retourner le combat à son avantage. Un combattant se devait d’être complet. L’art ancestral du sabre ne pouvait pas totalement se substituer à l’utilisation des techniques issues de la Force.

En appelant à la toute-puissance du côté obscur, il tendit son bras libre et concentra ses pouvoirs pour tenter d’attirer l’arme de combat de l’apprentie. Désarmée, elle serait une proie beaucoup plus simple à abattre. Cette technique avait déjà fonctionné contre un mercenaire du temps où il était encore un Jedi. Les coups tordus, c’était sa spécialité.



Dans le même mouvement, il fit un pas de côté et arma sa main dans laquelle son sabre verdâtre luisait, en silence, concentré sur sa respiration et sur son osmose avec la Force, il tenta de frapper au flanc, un sang pour un sang. Telle était la justice des miraculés, seule la loi du Talion œuvrait ici comme là-bas.



Le sang battait dans ses tempes alors qu’il pouvait presque toucher du doigt l’aura noire de Malaco dans les flux et les reflux de la Force, l’opacité de leur propre humanité atteignait son paroxysme. Les apprentis s’en délectaient, noyant leur fureur au rythme des tambours qui battaient la mesure dans l’arène de sabre cachant les cris des Guerriers et des Seigneurs qui se repaissaient des cris de douleurs des vaincus.

Kolin sentit avec déplaisir son arme pénétrer la chair de la malheureuse Tortuga, rempli de succès il sentit la vibrolame de son adversaire atterrir dans sa main, il n’eut qu’à serrer les doigts autour du manche pour s’en emparer pour de bon. Il avait pris le dessus, l’ascendant, peut-être pas psychologique mais au moins physique.

Avec plaisir pour le verre.

Répondit-il sans malice devant l’idiotie de la situation que ce combat idiot où les deux anciens padawans plongeaient tête la première. Où était la gloire à s’entretuer pour le plaisir ou pour plaire aux puissants ? Que ce combat inutile lui déplaisait. Il ne tirait aucune fierté à attaquer Malaco, ni même de plaisir. Seule l’adrénaline du combat mêlée à l’attraction du côté obscur qui se rependait en lui.

Il avait eu cent fois plus de satisfaction à plonger son sabre laser dans le corps de Borenga qui, lui, méritait la mort. Kolin n’avait jamais été sadique ni avide de sang. C’était une réalité qui le frappait à présent, les Siths ne seraient pas meilleur que les Jedis, mais au moins eux ne cachaient pas leur vraie nature derrière des préceptes moraux d’un autre âge.
Mais les Siths exigeaient leur tribut, il fallait tuer ou être tué.

Tu es une combattante courageuse, je le reconnais, mais tu ne peux gagner ce combat. J’ignore les raisons qui t’ont poussées à rejoindre l’Empire mais je suis presque sûr qu’elles sont mauvaises.

L’afflux du côté obscur dans le corps meurtri de Malaco était palpable, mais tous savaient que la Force quel que soit son côté était une alliée ingrate, ne pouvant se substituer aux limites du corps humain. Kolin lui aussi avait déjà vécu cette situation. Rempli du pouvoir de la Force et de l’envie atavique de continuer la bataille, il s’était pourtant heurté à plus fort que lui, intolérable. Ce quelqu’un était devenu son geôlier et son bourreau et désormais, son Maître.
Au fond, il était curieux de savoir ce qui avait poussé la jeune femme à déserter, lui avait été fait prisonnier pendant un an et même après tout ce temps il savait qu’il ne correspondrait jamais au modèle type du Sith tel qu’il se l’imaginait. Mais ce pourrait-il que la Tortuga l’ait choisi sciemment ?

Il sentit que son adversaire ne baisserait pas les bras si facilement. Le combat ne faisait que débuter et même si Kolin était convaincu de ses capacités martiales, un lion blessé était encore plus dangereux. Il fallait en finir vite. Le changement de couleur dans les prunelles orangées de son adversaire ne pouvait que lui servir d’avertissement.

Il tendit le bras dans lequel il tenait la vibrolame vers la Tortuga et arma son réservoir de Force pour utiliser la télékinésie afin de la faire basculer en arrière. Mais la Force ne lui accorda pas le privilège, ses états d’âme l’avaient déconcentré.



Qu’à cela ne tienne, si la Force le laissait tomber, son sabre était son meilleur allié. Il banda sa main pour frapper à nouveau au même endroit voulant ouvrir un peu plus la blessure. Que la douleur soit intolérable, qu’elle abandonne avant de l’obliger à terminer le travail, ce dont il n’avait pas du tout, mais pas du tout envie.

Répondit du tac au tac Kolin à l’assertion pour la moins évidente de son adversaire du jour.

Elle avait raison sur le fond. Toutefois, le déroulement du combat était à l’avantage de Kolin. En plus d’avoir écumé plus de champs de bataille que la Tortuga, il avait pris un avantage considérable ; elle était sur la défensive, désarmée. C’était lui qui rythmait le combat pareil à un chef d’orchestre.

Le côté obscur nous dévorera, je le sens se nourrir de ce qu’il y a plus crade en nous.

Dit-il à la volée, presque peiné.

Il ne savait rien de celle qui lui servait d’ennemie du jour, mais Kolin lui était né dans la bataille. Les cris de détresse avaient été les sirènes qui l’avaient bercé, la première mamelle qu’il avait tétée était celle de la violence. La frustration, l’injustice, le mépris, la faim l’avait bercé. Depuis son premier souffle, jusqu’à son dernier ; il serait l’engeance du combat.

Pourquoi te bats-tu ?

Demanda Kolin dans un moment de répit. Derrière leur combat, un cri de détresse s’éleva dans une bouche adolescente venant d’expirer pour la dernière fois. Un peu plus de sang versé sur cette arène alors que des applaudissements s’élevèrent des gradins pour applaudir le bourreau. Un tel acte aurait rendu l’ancien Kolin fou de rage. Il fallait un mépris considérable pour la vie pour acclamer la mort avec un tel enthousiasme. Mais le nouvel apprenti de Lloyd Hope se repaissait lui aussi de sang. En montant sur le ring il validait son approbation implicite à ces batailles, il était trop tard pour reculer.

Son coup manqua face à la parade vers l’avant adroitement exécutée de Malaco. Dans son élan, il sentit l’apprenti dévier vers son dos. Dans un réflexe animal il recula sa main en sentant que Malaco allait profiter de sa précédente attaque pour récupérer son arme, toujours prisonnière de la main de Kolin. Par chance, elle manqua son coup et ne parvint pas à reprendre son instrument. Il avait toujours l’avantage. En osmose dans la Force, il se retourna pour faire face à l’impétueuse guerrière, une moue mélancolique sur le visage.



Il arma son bras pour se préparer à frapper tel un oiseau de proie. Il visa les flancs, incapable de tenter un coup mortel à celle qui avait partagé le Temple et qui, comme lui, suivait son chemin dans la lumière infernale de la Force.

Son coup assené, il tendit les deux bras en avant, aspirant l’énergie qui l’entourait. Il concentra la force dans ses deux poignets tout en l’empêchant de se libérer. Il la comprima, la comprima. Puis, en poussant un cri furieux il relâcha le trop plein d’énergie dans une vague de Force. La puissance de la Force enverrait Malaco voler aux quatre vents.

Sa vague de Force envoyé avec toute la fureur qu’il était capable de déployer souleva un épais manteau de poussière provoquant un grand fracas dans l’assemblée. L’ancien padawan écarquilla les yeux. Ainsi donc elle le déjouait au sabre mais résistait aussi à ses pouvoirs de Force. Il serra les dents devant la mine assurée de Vira, indemne.

C’est faux, je ne peux pas croire qu’on se batte si égoïstement. Tu as forcément une autre raison.

Dit-il en faisant plusieurs pas de côté, évitant soigneusement les regards du public qui se faisaient à présent plus insistants. Leur duel était déjà peu commun, deux anciens padawans, des purs produits d’Ondéron qui s’affrontaient en terre Sith. Les Jedis étaient des formateurs dans l’âme dont l’apprêté et la discipline académique était bien supérieure à l’Empire fort de plusieurs milliers années d’expérience là où l’Empire ne disposait pas de structure aussi éprouvée. Malaco et Kolin étaient bien formés, leur combat était impressionnant tant en beauté martiale que par l’utilisation des techniques de Force.

La situation que Vira avait décrit n’était pas si éloignée de celle qu’avait vécue l’humain. Hors sol, si différent de ses congénères. Gamin puant des rues qui ne partageait avec les autres padawans que l’acuité à la Force, ce don malédiction qui avait aussi frappé la Tortuga. Il s’en voulut presque de ne pas l’avoir remarqué plus tôt. Dans une autre vie, les deux déserteurs se serraient peut-être serrés les coudes pour un idéal commun au lieu de s’affronter pour le regard des puissants. Dans un moment de battement, il reprit la parole, gravement, plongeant ces yeux océans dans ceux de celle qu’il commençait à comprendre.

Je connais ce sentiment, de là où je viens règne la loi du plus fort et je n’ai jamais été capable de l’être.

Il ne voulait pas rentrer dans les détails de son enfance meurtrie dans les souterrains crasses de Coruscant, ce n’était ni le lieu ni le moment.

Mais je ne crois pas que le côté obscur de la Force puisse guérir tes blessures Vira.

Prenant son élan il renouvela son attaque en criant. Le bras armé il frappa vivement dans un moulinet acrobatique pour essayer de frapper l’autre flanc de son adversaire. La mettre à terre sans la tuer, voilà tout ce qu’il souhaitait.



Réattérissant il renouvela sa vague de Force avec le même succès que précédemment. Un nouveau nuage de sable naquit sur l’arène alors, un craquement sinistre se fit entendre alors que le mur derrière Vira se fissurait un peu plus sous les assauts de Kolin.



Dans la poussière, il planta la vibrolame de son opposante dans le sable et fit quelques pas de côté pour lui laisser le loisir de la récupérer. Il n’était pas un lâche et était ici pour se tester, que valait une victoire contre une guerrière désarmée ? Ce n’était pas de la pitié, juste de la justice. Dans la voie que Vira et Kolin avaient choisi, le combat serait omniprésent. Pourquoi lui tourner le dos à présent ?

« Guérir ? »
Le visage de la Togruta changea alors, ses yeux s’ouvrant complètement, ses pupilles se rétractant au maximum toujours regardant dans ceux de Kolin tandis qu’il passait à l’attaque. Sa bouche forma un sourire qui pouvait passer pour psychotique au pire, sadique au mieux.
Tentant une esquive sur le côté, la Togruta sentit la lame mordre sa chair un peu plus en profondeur, le sang coulait assez pour être visible et couler le long de sa tenue qui commençait à prendre une teinte rouge.
Mais la Togruta continuait d’agir comme si elle ne sentait rien, son sourire ne disparaissant toujours pas tandis qu’elle reprenait la parole.
« Guérir ? Qui te dit que je veux guérir de cette douleur Kolin ? Je ne me suis jamais sentie aussi vivante depuis que je la ressens et la laisse s’exprimer ! »
Hurlant les derniers mots, elle tendit la main vers le Padawan qui pouvait probablement sentir la tentative pour reprendre la vibrolame de la main du jeune homme. Mais ce dernier envoya alors sa poussé de force tout aussi réussi que la précédente. N’ayant assumé aucune défense, la Togruta fut violemment projeter contre le mur qui se fissura un peu plus. Quand la poussière retomba au bout de quelques instants, la Togruta était affalé sur contre le mur, les yeux fermés et visiblement inconsciente.
Seulement, ce qui était visible ne reflétait pas nécessairement la vérité. Un ricanement d’abord léger puis de plus en plus audible résonnait dans l’arène, émanant de la Togruta qui ouvrit soudainement les yeux. Commençant à utiliser le mur fissuré comme soutien pour parvenir à se relever, titubant et se vidant petit à petit de son sang. Vira se tint au bout de quelques secondes de nouveau debout. Avachis vers l’avant, son sourire ne quittant pas son visage tandis qu’elle s’avançait d’un pas mal assuré.
« Le sent-tu ? Cette vie qui émane du Côté Obscur ? Qui émane de chaque petite blessure, de chaque petite goutte de sang ? Pourquoi Guérir quand j’ai accès à tant de merveilles ? »
Reprenant alors une pose de combat à main nue, l’équilibre de nouveau assuré de manière fragile, Vira fit un petit signe du doigt.
« Encore ! Donne m’en plus Kolin ! Montre ce que tu sais faire ! Montre à nos chers spectateurs ce que permet le Côté Obscur ! »