An'ya Qelis
An'ya Qelis
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Iziz, capitale d'Onderon. Arriver jusqu'ici depuis Dromung Kass ne fut pas une mince affaire. Mais c'est avec force de persuasion et le pouvoir de Persuasion de la Force qu'An'ya Qelis – alias Darth Misanthra – arriva dans cette cité assez plate dans son ensemble et entourée de jungles épaisses.
La jeune femme n'arriva pas par les jungles, bien sûr, mais par son astroport, lieu incontournable des voyageurs, lieu grouillant de vie. Ses papiers étaient en règles mais obtenus de manière malhonnête sur une précédente planète, notamment après avoir contrôlé plusieurs fois l'esprit des interlocuteurs susceptibles de lui délivrer ces fameux papiers. Son objectif – le Temple et l'Ordre Jedi – était si proche... pourtant, il devenait de plus en plus difficile à atteindre.

An'ya n'avait pas vraiment réfléchi à un plan bien ficelé, une fois là-bas.

Que vas-tu leur dire, hein ? "Bonjour, je suis une Sith. Vous avez cinq minutes à m'accorder ?" Quelle imbécile! pensait-elle.

Pour sa défense, la Sith en question avait surtout prévu de fuir le plus vite possible toute représaille de l'Ordre Sith ou même de l'Inquisition. Comment allait-elle être accueilli ? Qu'allait-elle leur dire, aux Jedis ?

Tu verras bien sur le moment, An'ya. A quoi bon préparer un plan qui, de toute manière, ne va pas se passer sans accroc ?

C'était elle toute crachée, ça. Et puis, au pire, elle comptait sur les informations qu'elle pourrait négocier. Mais pour l'heure, la tatouée ne savait pas vraiment comment s'y prendre pour approcher le Temple. Ce dernier avait déjà subit des attaques de la part d'un groupe de Sith il y a des années de cela. Et ça, elle le savait. Le massacre devait être encore bien frais dans les mémoires. Aucun doute que des sentinelles guettaient l'entrée et l'idée de sa venue n'était pas de créer une émeute ou de se faire exécuter à vue. Ce serait vraiment trop con.

Mais... ce n'est pas le genre des Jedis, n'est-ce pas ? essaya-t-elle de se rassurer en son fort intérieur. Ils préfèrent discuter avant de sabrer... enfin, si tes lectures sur eux sont justes !

Au fil de ses pensées et de ses inquiétudes grandissantes, ses pas la menèrent jusqu'au transport qui lui permettrait rejoindre le Temple sans passer par la jungle. Quand le Temple se dessina à travers les feuillages, elle eu comme l'impression de se jeter dans la gueule du loup. A moins que ce ne soit le loup qui allait rentrer dans la bergerie ?

Va savoir, ricana-t-elle avec elle-même.

La jeune femme était encapuchonnée d'un vêtement simple et sombre, dissimulant ainsi les tatouages de son visages. Elle dissimulait autant qu'elle pouvait son lien avec la Force, sans aucun doute teinté par le Côté Obscure. Elle croisa plusieurs personnes. Des Jedis. Les premiers qu'elle voyait. Les premiers qu'elle croisait. An'ya n'était pas du tout dans son élément. Certains la saluait, sans prêter grande intention, d'autres se retournaient sur son passage, l'air interrogatif. Avaient-ils senti quelque chose ?

Bien sûr, il fallait s'y attendre : avant d'atteindre l'énorme porte d'entrée, un homme au crâne rasé lui barra le chemin. La Sith remarqua aussi la présence d'une deuxième personne, plus petite, plus nerveuse, sur le qui-vive, derrière elle.

Prise en tenaille par Crâne-chauve et La Fouine. Sentinelles ?

- Bonjour. Veuillez nous dire qui vous êtes, s'il vous plait. Et pourquoi êtes vous ici, je vous prie.

La formule était très polie. Le ton employé beaucoup moins. Cela ressemblait plutôt à un ordre.
Darth Misanthra (mais devait-on encore l'appeler ainsi aujourd'hui ?) ne pu s'empêcher de réprimer un sourire malicieux (tel celui d'un enfant prit la main dans le sac), lorsqu'elle découvrit son visage :

- Bien sûr... Vous avez cinq minutes à m'accorder ?

Les deux Jedis mirent la main au manche de leur sabre.

- A-attendez ! Je viens, euh... en paix. Je... je cherche la protection de l'Ordre Jedi, intervint-elle rapidement en levant les mains.


Réflexe étrange pour une guerrière. Les deux hommes échangèrent un regard suspicieux. En tout cas, plus personne autour n'était indifférent à la jeune Sith, qui n'affichait plus vraiment son sourire mais plutôt une mine inquiète. Une rumeur commençait gagner les individus à proximité.


Dans la gueule du loup, donc.

En même temps, tu n'as pas choisi d'être discrète ! Fais quelque chose ou tu va te faire lyncher !

- Regarder. Pour preuve de ma... bonne fois, dit-elle en glissant une main lentement, trèèèès lentement dans son manteau à capuche pour en retirer son sabre laser.


Éteint, bien évidemment.

Pourtant, l'homme devant elle fit vrombrire la lame bleutée. La peur commençait à se distiller en An'ya. Et si elle avait fait fausse route ? Et si son idée avait été l'idée la plus stupide de la Galaxie depuis plusieurs décénies ? La tatouée commençait sérieusement à douter de la pertinence de son "plan". Heureusement, les Jedis – eux – n'étaient pas du genre à céder à la panique. Ils prirent donc son sabre calmement.

- Veuillez nous suivre, je vous prie.

- Et si je refu...

- Je vous prie de m'excuser ?

- Non rien. J'ai rien dit.


Après un regard plus que méfiant envers cette drôle d'intrusion, les "sentinelles" l'emenèrent sans aucune violence dans le temple. (Ouah! Les Jedis sont vraiment comme dans les livres ! Bienveillant, tout ça... D'ailleurs, ça veut dire quoi exactement "bienveillant"?).

En fait, Crâne-Chauve et La Fouine emmenèrent la jeune femme dans une pièce très précise du Temple : sa prison. Du moins, ce que An'ya prit pour une prison. La salle était d'une simplicité spartiate et d'une propreté irréprochable. Toutefois, dans un soucis pointu de confort mental pour ceux et celles qui visiteraient cette cellule, l'architecte – à moins qu'il ne s'agisse du décorateur – avait cru intéressant de montrer des scènes de Jedis méditants dans diverses postures. Passionnant. Bref, des gens qui semblaient dormir sur place, assis en tailleur ou allongé.

L'attente fut longue. Très longue. Et An'ya se mit à tourner en rond dans cet espace, tel un fauve dans sa cage. Fallait dire que les scènes de méditation, elle les avaient détaillées et n'y voyait pas l'intérêt. Maintenant il n'y avait plus grand chose à faire. Jusqu'à ce que quelqu'un décida de rentrer à son tour dans cette pièce.

Enfin ! Mais... c'est qui, cette vieille chouette ?


La sith (ou ex-sith ?) détailla une grande femme à la stature fière, hautaine et stricte. Son visage était marqué par le nombre des années. Ainsi était la troisième Jedi à qui la tatouée allait avoir affaire.


An'ya n'allait pas être déçu du dérangement.
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Mais enfin bougre d’âne corrélien bâté, la garde, la garde, un Jedi
sans garde est un Jedi sans tête !

Trop lent, trop lent, plus vite, c’est un combat pas un défilé de mode !

Bon sang de bon sang le mouvement 6, recommencez, depuis le début, je vous jure que nous y resterons toute la nuit s’il le faut.


Hildegarde, fidèle à elle-même dispensait généreusement sa « pédagogie » à un duo de padawans qui s’exerçaient depuis deux longues heures à l’Ataru. Fidèlement aux récentes décisions des Jedis, la discipline se faisait plus stricte au Temple. Les initiés et les padawans avaient vus leur emploi du temps s’alourdir à la mesure de l’intensité des entraînements au combat. Le raffermissement des règles répondait au besoin pour l’Ordre de mieux se préparer à la suite du conflit galactique. L’Empire consolidait ses frontières, les récents soufflets que l’impératrice avait infligé à la République et le nombre vertigineux de Jedis tombés aux champs d’honneur étaient autant de bonnes raisons pour renforcer la force de frappe Jedi.

La vieille Maître, vêtue d’une bure pastel continuait à superviser l’entraînement des plus jeunes en dépit de la charge astronomique de travail qui incombait à un Maître du Haut Conseil. Nulle pour la vieille Jedi question d’être déconnectée du terrain et de se draper dans la tour d’ivoire des Maîtres, l’avenir était là, les jeunes pousses qui gambadaient joyeusement dans l’herbe du parc représentait l’avenir de l’Ordre. Aussi, toute son énergie était tournée vers les enfants et les adolescents du Temple.

Des initiés et des padawans à qui elle ne laissait rien passer. Elle les aimait probablement trop pour leur dire, elle les aimait trop pour ne pas les corriger, elle les aimait trop pour être faible avec eux, pour accepter la paresse, la légèreté et l’erreur. L’erreur conduisait à la mort ; les champs de bataille que contraient bientôt ces enfants ne leur laisserait pas non plus droit à l’erreur.
Alors qu’elle faisait inlassablement répéter l’exercice aux deux humaines dégoulinantes de sueur, son comlink bipa sur la fréquence rouge. La fréquence réservée aux urgences, celle qui n’annonçait que rarement de bonnes nouvelles.

Maître Marja, ici le Chevalier Ryuken. Nous avons appréhendé, une intruse devant le Temple.

Une intruse, soyez plus clairs pour l’amour de la Force, répondit-elle en faisant signe de la main aux initiés de reprendre.

Une intruse, venue se livrer, elle possède un sabre rouge, peut-être une impériale. Sans doute une transfuge. Elle est au bloc cellulaire 3, nous vous attendons là-bas. C’est la procédure Maître.

La vieille Hildegarde coupa la communication et s’imprégna de la Force un instant. Il fallait soit être idiote ou complétement désespérée pour quitter l’espace impérial et débarquer au Temple Jedi comme un fruit mûr. Les transfuges étaient monnaies courante, de nombreuses désertions étaient à déplorer dans les deux camps mais il était rarissime que la prise de contact soit aussi frontale.

Continuez le programme d’entraînement, je veux que ces katas soient exécutés parfaitement à mon retour.

Sentanca la Maître Jedi en quittant la salle à pas vif pour se rendre vers le bloc cellulaire. En marchant elle décrocha son comlink en direction de la salle des communications. Ici Marja, intensifiez les postes de garde autour du Temple et demandez à Ondéron de scanner l’orbite du système et que la sécurité visionne toutes les caméras avec attention. Elle n’est peut-être pas venue seule, songea Hildegarde dont l’esprit paranoïaque battait à toute allure. Deux ascenseurs et quatre portes sécurisées plus tard lui permirent d’arriver au sous-sol du Temple dans le quartier cellulaire où elle rejoignit l’équipe qui avait arrêté la jeune femme.

Merci Chevalier, donnez-moi son sabre je vous prie et faites venir une Ombre.

Elle l’alluma pour en contempler la lueur rougeâtre et le fit danser entre ses doigts encore agiles malgré le poids des années. Un signe qui ne pouvait pas tromper, ils avaient probablement affaire à une Sith. Il allait falloir être prudente. Le côté obscur de la Force n’était pas à sous-estimer. Prudemment, elle regarda ensuite sur un écran de contrôle l’image retransmise par la caméra. L’image de la femme tournant en rond dans sa cage, le regard marqué et l’air agitée ne pouvait tromper sur l’état de cette visiteuse. Enfin, elle ouvrit la porte de la cellule et entra le visage fermé.

Hildegarde Marja, Maître Jedi, membre du Conseil Jedi.

Pour un premier rendez-vous, c'était un vrai honneur...

Elle détailla attentivement son vis-à-vis cherchant à percer son esprit, la fixant avec ses petits yeux noisette sans guère de compassion ou de sympathie, l’aura sombre de l’humaine transpirait mais sous cet air juvénile on ressentait de l'anxieté, non feinte.

Etes-vous venue seule ?

Reprit l’auguste caratienne en déposant le sabre laser éteint d’An’ya sur la table.

Que nous-vaut le plaisir de votre visite, mademoiselle, mademoiselle ?

An'ya Qelis
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La première impression passée, An'ya hésita sur la manière dont elle devait réagir. Devait-elle simuler qu'elle était une femme forte, se montrer intraitable pour mieux négocier ? Ou alors devait-elle se montrer insignifiante, faire preuve de soumission et de respect ? (A noter qu'à l’Académie de Dromung Kass, le respect s'apparentait plutôt à de la crainte.)
Finalement, la jeune femme décida de s'incliner et de planter ses yeux au sol, penchant ainsi pour la seconde option et indiquant par ce geste qu'elle se soumettait à l'autorité de la Maître Jedi.

Hildegarde Marja, donc. Une membre du Conseil en personne ! Une lueur d'espoir s'intensifia au fond d'An'ya. Si elle arrivait à se mettre cette dame importante dans la poche, elle ferait une grande avancée vers son objectif. Mais cette dernière ne montrait aucune faille dans son attitude. Son visage était de marbre et ne laissant rien transparaitre.

Hum... Ça va être dur de voir dans son jeu, pensa la tatouée.

An'ya allait devoir la convaincre. Oui, mais la convaincre de quoi ? Finalement quel était l'objectif de l'ancienne sith ? Ces derniers temps, elle n'avait en tête que deux choses : la survie et la fuite. Mais après, à quoi aspirait-elle ? Il faudrait donc négocier une protection contre l'Ordre Sith, certes, mais pas à n'importe quel prix. En effet, An'ya avait peur de finir enfermée dans ce genre de cellule. Elle ne tiendrait pas un an sans devenir folle. A cette image, un frisson parcouru le long de son cou.
Hors de question de finir ainsi ! Elle allait devoir convaincre la Jedi de lui laisser une certaine liberté. Qu'avait une sith à proposer en échange ? Quel argument ferait mouche chez cette Hildegarde Marja ? Bien sûr, la tatouée n'était pas dupe : les jedis ne la laisserait jamais totalement agir à sa guise. Au mieux, elle serait surveillée constamment.

Lorsque la Maître Jedi l'invita à s'assoir, An'ya optempéra. Son sabre laser fit un bruit métallique lorsqu'il fut posé sur la table.
Puis vint le début de l'interrogatoire. Fallait s'y attendre. La Sith savait que ses réponses pouvait se retourner contre elle. Le mensonge était donc à proscrire. D'autant plus qu'elle comptait sur une aide pérenne de l'Ordre Jedi, quelque chose de durable. Les menteuses finissent toujours par se faire repérer sur le long terme. Non, il fallait être plus fine, jouer sur les demi-vérités, mentir par omission. Un moyen prudent de ne pas trop dévoiler sa faiblesse et de ne pas se contredire.

- Seule ? Oui. N'ayez crainte, il n'y a que moi.


Passé cette question, An'ya répondit à la suite. Bien sûr, elle n'aimait pas se dévoiler devant une parfaite inconnue qui, plus est, ne se gênera pas de la juger sur ses dires. En tout cas, elle allait jouer la carte de la "pauvre-petite-misérable" et continua de fuir le regard perçant de son interlocutrice.

- Je me nomme An'ya Qelis. Sur Dromung Kass, je n'ai pas eu d'autres choix que d'intégrer l'Ordre Sith. On m'a enrôlé de force... Et je n'ai plus revu mes proches depuis ce jour, dit-elle d'une voix faible.


L'ancienne Sith dégutit, laissant ainsi une respiration dans ses explications. Elle avait pris soin de ne pas se présenter sous son nouveau nom. Se montrer sous le jour d'une Sith ayant le titre de Darth, ça ferait mauvais genre... De même, parler de sa planète d'origine ne la trampait guère. De toute manière, ses tatouages disait déjà d'où elle venait, pour qui savait les reconnaître.

Pour la suite, An'ya avait une ébauche de plan. En effet, elle avait beaucoup appris sur les Jedis, leurs valeurs et leurs idéaux. Lors de sa formation, on l'encourageait à haïr les Jedi mais, au fond, leur philosophie questionnait la jeune apprentis de l'époque. Dès fois, elle les trouvaient ridicules mais, en fait, An'ya était partagée entre la moquerie et la curiosité. En tout cas, ils défendaient la vie et la bienveillance. Et An'ya avait toujours eu une particularité : celle de ne pas arriver à faire le mal gratuitement, celle de ne pas réussir à se donner complètement au Côté Obscur. Sauf de manière détourné ou sous le coup d'une émotion incontrôlable...
Bien sûr, lors de la mort de Bail, elle avait laissé cette noirceur envahir son cœur et son âme. Mais ce n'était pas assez pour son Maître. Après tout, n'avait-elle pas laissé un jeune homme survivre au massacre qu'elle avait commis ? La Sith avait conscience qu'au fond d'elle se cachait sa véritable nature. Cette "faille". Et elle savait que les Jedis mettaient un point d'honneur à combattre le Côté Obscur de la Force sans utiliser le sabre-laser. Peut-être était-ce le cas de cette membre du Conseil Jedi ?
An'ya avait maintenant choisi son cheval de bataille : laisser entrevoir la possibilité de la voir changer.

- Ensuite, j'ai... j'ai fuis l'Ordre Sith il y a quelques mois. Je... je n'ai jamais... comment dire ? commença-t-elle d'une voix hésitant.

Oui, c'était dur à dire. Les mots se bousculaient dans la tête de la jeune femme. Tu étais une faible, voilà tout ! pensa-t-elle.

- Disons que je ne suis pas vraiment en accord avec... les valeurs ? ... les standards des Siths ? Bref, là bas, si on ne correspond pas aux attentes de ses supérieurs, on fini mal. J'ai préféré fuir.

Oui, c'était bien, ça : montrer à cette Jedi la différence entre mauvais sith et... elle, un peu moins mauvaise. Cette faiblesse était sans doute sa meilleur arme pour convaincre le camp opposé.

- Du coup, vous pensez bien qu'on ne part pas comme ça de cet... enfer. "Aller salut, moi j'y vais. Sans rancune ?" Même pas en rêve. Là bas, c'est l'Inquisition assurée pour les cas comme moi. Les "déviants", comme ils disent. 

Pendant qu'elle parlait d'une voix un peu plus assurée, An'ya se risquait à jeter un ou deux regards en direction de la Maître, afin de jauger si ces paroles avaient un impact. Elle était à l'affut du moindre indice qui pouvait lui permettre de savoir si elle faisait mouche.
An'ya commençait à se tortiller sur sa chaise, assez mal à l'aise. Cette conversation allait l'obliger à parler d'elle. Une situation n'ayant rien de plaisante.

- Vous devez vous demander pourquoi je débarque chez vous, comme une fleur, n'est-ce pas ?

La question était rhétorique, alors la jeune femme enchaîna :

- En fait... j'ai bien pensé à chercher refuge ailleurs... mais qui d'autres que les Jedis peuvent me protéger du Côté Obscur et de ses partisans ? Qui d'autres est plus compétent pour contrer l'Empire et son Inquisition ? Vous, Madam... euh... Maître. Et je suis même prête à vous apporter mon aide en retour.


Sur cette dernière phrase, An'ya avait levé la tête pour regarder la Maître Jedi dans les yeux. Tout allait se jouer là, maintenant, dans cette cellule. La jeune femme espérait beaucoup et elle savait que son regard était suppliant. Aucun doute qu'en face Hildegarde ressentait ses émotions dans la Force. Alors la tatouée allait en jouer.


- Je vous avoue que je ne sais pas encore comment et je comprendrais que vous soyez méfiante à mon égard. Mais... s'il-vous-plaît... ne m'enfermez pas dans une prison. Je vous en prie... laisser moi une chance de vous prouver...

(Ma bonne foi ? Tu pousses la bouchon un peu loin, An'ya, pensa-t-elle.)

- ... ma parole, fini-t-elle.


Derrière cette manière implorante de parler se cachait tout simplement ses conditions pour coopérer.
Qu'allait répondre Hildegarde ? An'ya espérait que la Maître Jedi lui laisserai ne serait-ce qu'une infime chance de vivre en dehors de cette cellule. Car la jeune femme saurait exploiter cette chance pour la multiplier et ainsi tirer son épingle du jeu. Depuis toujours, sa vie se résumait à ça : saisir sa chance et la faire prospérer.
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Seule, naturellement. Songea ironiquement l’humaine en haussant un sourcil suspicieux, elle n’était pas dupe. Un ennemi n’avouerait jamais une potentielle escouade prête à attaquer le Temple en ayant un élément clé à l’intérieur pour ouvrir les portes et faire diversion. Une ruse vieille comme le monde.

Nous avons toujours le choix, c’est cette capacité qui fait de nous des êtres doués de raison.

Déclama Hildegarde avec nonchalance en tapotant son ongle sur la table métallique. Le choix, le choix, on avait toujours le choix. Une porte qui se fermait s’ouvrait toujours sur un autre chemin. Dans l’esprit d’Hildegarde c’était justement ces prises de décisions qui prévalaient sur les conséquences de nos actes. Tous faisaient des choix douloureux au cours de la vie : Jedis, Siths simples civils. C’était notre capacité à choisir qui traçait notre chemin. Se cacher derrière le fait de ne pas l’avoir eu était une réponse qu’elle ne pouvait entendre. Tout le monde avait toujours le choix.

Elle se garda d’interrompre à nouveau son vis à vis et écouta attentivement les déclarations de la Sith la détaillant sous toutes les coutures essayant de démêler le vrai du faux dans les déclarations de la transfuge. La vieille Maître Jedi était horriblement méfiante par nature, cherchant toujours ce qui pouvait clocher dans les déclarations de ses interlocuteurs. La paranoïa l’avait maintenue en vie plus d’une fois au cours de sa vie et le conflit armé grandissant entre l’Empire et les Jedis n’avaient fait que décupler cette suspicion naturelle.

Je comprends, je comprends.

Dit-elle en attrapant le sabre An’ya au creux de ses vieilles mains ridées pour l’observer en détail en réfléchissant vivement, elle avait noté la voix de la Sith qui s’était faite au fil de la discussion plus serrée, plus fragile, comme si elle avait été un instant étouffée par le remord, par l’impuissance peut-être. Il y avait chez la jeune humaine, une sincérité à laquelle elle n’était pas insensible. Mais tous au Temple Jedi savaient que si Hildegarde Marja savait être sensible on retenait rarement cette caractéristique pour la décrire.

J’ai envie de vous croire An'ya Qelis, j’ai vraiment envie de vous croire. Envie de croire que la Force a su vous guider vers une autre voie que celle que la vie a tracée pour vous. Envie de croire que le Côté Obscur n’a pas noirci totalement votre cœur. On dit de moi que je suis dure, intransigeante, sans pitié. Je le suis en effet, mais je crois sincèrement que chacun peut changer, en bien ou en mal.

Dit-elle en se radoucissant légèrement tout en déposant délicatement l’arme mortelle à sa place initiale.

Les derniers Siths à être entrés dans le Temple Jedi avaient à leur tête Darth Synia. Elle et ses partisans ont pénétrés en ces murs, massacrés et enlevés des dizaines de padawans. Des enfants, innocents, purs, sans défense. Je ne vous accuse pas à sa place mais comprenez que cet épisode nous incite à la prudence. Sans compter la guerre qui frappe et fauche ceux qui se trouvent sur la route de l’Impératrice.

Le timbre de voix de la Jedi s’était étranglé un court instant à l’évocation de la boucherie des padawans. Prévenue par canal d’urgence, la Jedi était rentrée au Temple au plus vite pour y découvrir le massacre. Depuis, pas un jour ne passait sans qu’elle ne se rappelle tout ce sang. De ces corps prépubères encore
chauds, assassinés sans pitié au seul motif d’être Jedi. L’attaque du Temple avait été un coup terrible porté aux Jedis et peu de personnes évoquaient cet épisode qui avait vu l’avènement de l’Empire. L’ancien Conseil n’avait pas été capable de réagir en conséquence, elle l’avait maudit pour cela. Désormais aux commandes, elle ne referait pas la même erreur.

Le fait que vous soyez venus frapper à notre porte ne m’étonne que peu en réalité, vous n’êtes pas la première ni la dernière à déserter l’Empire au profit de l’Ordre Jedi ou de la République. L’idéologie mortifère des dévots du côté obscur est un fardeau bien lourd à porter.

Dire que les Jedis étaient exempts de toute tentation aurait été un mensonge, la frontière entre la lumière et la nuit était poreuse, si facile à franchir. Elle-même la défait continuellement se mettant en danger ainsi que ses compagnons ; non ; la réalité n’était jamais bleue ou rouge, elle se perdait au milieu. C’était pour cela qu’il était aussi facile de changer de trahir ce pourquoi on se battait.

Comment vous êtes-vous échappée de Dromung Kass ? Une dissidente devait probablement être sous haute surveillance ?

Elle souffla profondément et reprit doucement la parole ; ni totalement sèche, ni totalement agréable.

Qu’avons-nous de différent de l’Empire ? Le Temple obéit aussi à une hiérarchie stricte, ici aussi si on ne correspond pas aux attentes de ses supérieurs, nous sommes écartés. Quelle différence faites-vous donc entre les Siths et les Jedis ? Il va falloir être convaincante…

Un simple test. La réponse allait de soi mais c’était important pour Hildegarde de savoir, que les mots sortent de la bouche de cette jeune fille, tétanisée et implorante par son expérience aux confins du côté obscur de la Force. Elle était pourtant courageuse et impétueuse et si elle ne jouait pas un double jeu il fallait reconnaître une forme de bravoure à venir se livrer sans savoir quelle serait l’issue du chemin.

Vous mentionnez l’aide que vous pourriez nous apporter, puis-je en savoir plus ?

Un regard inquisiteur plus tard, Hildegarde demanda via son comlink à ce qu’on leur apporter deux tasses de thé, la discussion risquait d’être longue. La commande passée elle replongea son regard vers An’ya cherchant à la transpercer du regard, qu’elle sache qu’on ne pouvait lui mentir. De l’aide, mais quelle aide ? Jamais elle ne céderait aussi facilement car si cette petite Sith possédait des informations capitales pour défaire ses anciens alliés c’était là sa seule monnaie d’échange.

Mais l’interrogatoire était un mal nécessaire et elle n’hésiterait pas à la bousculer tant qu’il le fallait.

[Toutes mes excuses pour ce retard, je suis à peu près de retour]
An'ya Qelis
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An'ya failli s'étouffer avec sa salive. Le choix ? Quel choix a-t-on quand on est enrôlé de force alors qu'on n'est qu'une gamine ? Celui de mourir au lieu de suivre les ordres ? La blague.
Mais l'humaine préféra ne pas renchérir sur cette remarque.
Elle observa plutôt les vieilles mains ridées se saisir de son sabre laser. Un détail sur cette arme était à noter : au niveau de la garde, un cercle de métal permettait d'y insérer l'index. Au moment de forger son sabre, An'ya avait eu l'idée de rajouter cette anneau au simple "cylindre" habituellement rencontré. En effet, il arrivait souvent à la tatouée de perdre en duel face aux plus forts de l'Académie. Au final, elle retrouvait régulièrement son sabre au sol. Afin de contrer ce manque de force, l'index glissé dans l'anneau lui permettait de lâcher son arme pour la faire tournoyer. Là s'arrêtait la particularité du style de combat de la Sith.

Concernant la suite de la conversation, elle fut plus encourageante. Il se trouvait qu'Hildegarde avait, semble-t-il, la réputation d'être intransigeante. Parfait ! Si An'ya arrivait à convaincre cette femme là - précisément celle-là - les autres membres de l'Ordre seraient plus enclin à lui faire confiance...
Sauf que cela n'allait pas être une mince affaire. La Maître Jedi avait l'air d'avoir l'esprit accéré et chacune de ses questions méritait qu'on réfléchisse avant d'y répondre.
Elle écouta donc avec attention la suite. L'attaque de Darth Synia n'allait pas lui rendre la tâche simple mais, ça, elle le savait. Elle se remémora les cris de joie lorsque la nouvelle du massacre était parvenu jusqu'à Dromung Kass. Elle avait fait comme tout le monde : fêté cette bonne nouvelle, cette blessure faite aux ennemis Jedis. C'était étrange d'être de l'autre côté du miroir et de voir cette dame affectée par cet évènement.

Après s'être éclaircit la voix, An'ya pris la parole pour répondre à la question sur la fuite de sa planète natale :


"Eh bien... En effet, j'avais un Maître qui me surveillait de près. Il essayait de me changer, de me rendre plus... obscure. En vain, il faut croire, car j'ai surpris une conversation m'informant qu'il souhaitait se débarrasser de moi... Et pour éviter d'attiser mes soupçons, il m'envoya sur une fausse mission. J'ai senti le vent tourner. Je pense que je serai morte lors de cette mission si je n'avais pas fuit peu de temps après."

Les deux autres questions de l'interrogatrice laissaient penser à An'ya qu'il s'agissait de questions pièges.

"De différent de l'Empire ? Chez les Siths, "écarté" signifie éxécuté, utilisé pour des expériences de sorcellerie ou envoyé en première ligne d'un champs de bataille..." La jeune femme avait marqué les guillemets avec ses doigts, histoire d'insister sur la différence de vocabulaire que l'on pouvait observer entre les deux cultures. "Je ne crois pas que chez les Jedis, on "écarte" les gens de cette manière. Ou alors, j'ai mal compris quelque chose."

An'ya avait répondu du tac au tac, tellement la réponse à cette question lui paraissait évidente. Mais la Maître Jedi se contenterait-elle de si peu ? Était-ce la réponse qu'elle aurait souhaiter entendre ?

Et enfin, la question que redoutait tant An'ya : qu'avait-elle à apporter ?
Si trouver le moyen d'induire la confiance en elle lui semblait réalisable, convaincre de son aide par des actions concrètes lui paraissait carrément bancal. Qu'avait-elle en réserve, si ce n'est peut-être un moyen d'infiltrer Dromung Kass ? En fait, c'était peut-être déjà pas si mal...

"Je n'ai hélas pas d'information militaire à vous fournir... Mais j'ai pu fuir de Dromung Kass. Je peux donc donner des informations pour rentrer illégalement sur cette planète. Voir même à l'Académie Sith, si ça vous intéresse !"

En tout cas, la tournure des évènements rassura la jeune femme malgré le regard inquisiteur de son interlocutrice. En effet, une chose n'échappa pas à An'ya : on n'offre pas une tasse de thé à une prisonnière mais à une invitée. Elle rajouta donc d'une voix un peu plus assurée :

"Quand à ici, au Temple, peut-être que je peux vous aider à mieux comprendre le Côté Obscur ?" Et la tatouée s'empressa de compléter de peur que ses paroles soient mal interprétées : "Je veux dire... pour mieux le combattre ou quelque chose dans ce goût là ! J'ai des compétences et des connaissances. Autant s'en servir contre l'ennemi, non ?"
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Je comprends. J’en déduis que votre volonté de rejoindre l’Ordre Jedi ne vient pas d’une conviction profonde mais du désir de sauver votre vie. Préoccupation louable mais insuffisante pour me convaincre à ce stade.

Reprit la vieille Jedi avec une pointe de contrariété. Naturellement les intentions d’An’ya étaient on ne peut plus louable. Vers qui se tourner quand on était menacé de mort par son propre camp, par ses propres frères de sang ? L’Ordre Jedi avait toujours été une épaule sur laquelle laisser couler ses larmes. Un corps chaud contre lequel se blottir lors d’un rude hiver. La tradition d’accueil de l’Ordre avait toujours été profondément ancrée dans l’ADN des Jedis. Malheureusement, cette tradition comme tout le reste était tributaire des événements qui se jouaient dans la galaxie. Le Conseil Jedi actuel n’avait pas la tolérance de l’ancien.

Vous avez raison ma chère, nous ne faisons pas ce genre de choses. L’Ordre Jedi a une mission fondamentale, celle de protéger le faible, celle de s’insurger contre l’injustice, la barbarie, celle de veiller au maintien de la paix par tous les moyens. Nous croyons à un idéal d’harmonie, d’équilibre dans la Force. Notre cœur, notre âme sont dévoués à cette mission que nous exécutons à la lumière de la Force. La Force, nous en sommes les servants. Nous sommes servants et pas servis. Là est la différence fondamentale entre l’Empire et nous. Nous sommes au service de la Force et nous ne l’utilisons pas à notre profit. Nous n’avons d’autre idéal que le bien commun et la sécurité de ceux qui ne peuvent se défendre.

Elle avait déclamé sa tirade avec passion, ses yeux flambants contrastant avec son apparente faiblesse physique. Elle croyait dur comme fer au moindre mot qu’elle venait d’évoquer. Les détails n’étaient pas nécessaires.

Sans le savoir, par inexpérience ou par un conditionnement ancré depuis des années, An’ya était passé totalement à côté de la réponse qu’attendait Hildegarde. Cela ne l’étonnait en revanche pas. Il était aisé d’imaginer le lavage de cerveau que la pauvre jeune femme avait pu subir, dans les recoins de l’Empire où l’on dressait les apprentis à haïr, et en particulier les défenseurs de la lumière. La jeune femme devait voir plus loin, s’ouvrir plus si elle voulait avoir une chance de convaincre l’auguste vieille chouette.
Un Jedi ouvrit la porte sécurisée de la cellule et glissa à l’oreille un mot à l’adresse de la vieille Maître en ayant un regard méfiant pour la prisonnière.

Je vous remercie Chevalier, que l’on garde les yeux bien ouverts.

Bien Maître, je reste à côté… Juste au cas où…

Un dernier regard appuyé sur l’humaine et le Chevalier quitta la pièce en prenant soin de bien la verrouiller derrière lui. Une fois en tête à tête, Hildegarde reprit la parole, visiblement légèrement rassurée de savoir qu’on n’avait repéré aucun intrus dans le périmètre de sécurité.
Il semblerait que vous soyez effectivement seule.

Vint enfin la réponse à la question. Une fois de plus – hélas – ce n’était pas la réponse attendue. L’Ordre avait déjà énormément d’informations sur les territoires impériaux, les services de renseignements de la République agissaient la plupart du temps de concert avec les espions Jedis déployés aux quatre coins de la galaxie dans le plus grand secret. Quant aux côtés obscurs, un Darth Noctis se rendant aurait été plus indiqué pour sonder les noirceurs des avatars du côté obscur. Beaucoup de Jedis avaient fait les frais de trop essayer à comprendre l’incompréhensible, à sonder le mal, on y glissait. Avant répondre elle préféra l’amener sur le terrain qui l’intéressait.

Et que cherchez-vous vraiment en échange de ces informations ? Une protection ? Un logement ? Finalement qu’êtes-vous venu chercher en frappant à notre porte ?

Restait à présent à faire un autre pénible devoir pour Hildegarde.

Si et je dis bien si vous voulez couper le pont avec l’Empire et avec les Siths. Vous serez votre premier ennemi. Le côté obscur s’est instillé dans votre cœur, l’a corrompu et se nourrit de vous comme un animal vorace. Renoncer à la face sombre de la Force n’est pas si facile. C’est un combat de tous les instants, il vous faudra de l’abnégation, de la modestie, du courage. La purge n’est jamais facile ; la colère, l’envie, la haine, la violence sont des sentiments dont on ne se défait pas si facilement.

Hildegarde comme plusieurs autres Maître faisant partie de cette race de Jedis capable de naviguer sur le fleuve qui séparait le côté lumineux du côté obscur. Navigatrice adroite, elle savait précisément où elle pouvait s’arrêter et quels pièges devaient être évités. Des années avant, elle s’était échouée sur la rive du mal, du côté obscur. Elle en connaissait la puissance pour avoir manqué d’y céder. On ne revenait jamais vraiment indemne.

Pensez-vous en être capable ? Si oui, prouvez-le-moi. Prenez ma main, mêlez votre aura de Force au mien. Puisez dans la lumière qui est mienne, je vous y aiderai, essayez de vous en imprégner. Laissez le côté lumineux pénétrer en vous. Mais attention, ce que vous allez ressentir risque de vous déplaire, de vous faire mal, de faire ressortir des souvenirs que vous n’avez pas peut-être pas envie de voir ressurgir. Le côté obscur n’aime pas cohabiter. Je ne vous force pas, agissez en votre âme et conscience.

L’avertissement fait, elle tendit sa main ridée vers la Sith, confiante, calme, tranquille, apaisée. Elle venait simplement de lui proposer un apaisement de l’obscur, une spécialité qui n’était pas la sienne mais dans laquelle elle avait de solides compétences pour avoir travaillé avec de nombreux Jedis qui glissaient vers le côté obscur. Les réactions des sujets étaient parfois violentes : physiquement et émotionnellement certains tombaient dans les pommes, vomissaient, étaient pris de peurs panique… Seule la Force pouvait prédire ce qui se passait quand le feu et la glace ne faisaient qu’un.






An'ya Qelis
An'ya Qelis
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Les paroles de la vieille dame frappèrent l'ancienne sith de plein fouet : ce que An'ya avait dit était insuffisant pour la convaincre à ce stade... Était-ce un "non" ? Un "non" définitif ? Bon sang, qu'avait raté An'ya dans son approche ? Elle qui pensait avancer petit à petit mais sûrement. Sa stratégie du demi-mensonge et de l'omission n'était peut-être pas la bonne stratégie. En même temps, déclamer qu'elle désirait ardemment rejoindre le côté clair de la Force à Hildegarde Marja ne l'aurait pas mené loin. La Maître Jedi n'aurait pas été dupe, ça la tatouée le sentait.
Cette dernière baissa les yeux et planta son regard sur ses mains qui lui paraissant si lisses à côté de celles de son vis-à-vis.

Mais la tirade qui suivi, déclamée avec une passion peu commune, impressionna l'ex-sith. Il y avait pourtant des parties de cette tirades qui aurait fait ricaner la jeune femme dans d'autres circonstances. Par exemple, quel intérêt de maintenir la paix et l'harmonie coûte que coûte alors que c'étaient les conflits qui faisaient grandir et évoluer ? Ces mêmes conflits qui faisaient disparaître les faibles et renforçaient les autres. C'étaient bien les conflits et la compétition qui permettait à chacun de se surpasser et de donner le meilleur de soi-même. Quant à la Force, elle était un outil incroyable. Quelles drôle d'idée de se mettre au service d'un moyen plutôt que d'une fin ! La fin justifiait les moyens, non ? Même si cette fin en question était le "bien commun". Dès fois, la tatouée se demandait comment une telle doctrine avait pu autant tenir dans la durée et sur autant de mondes.

Pourtant, quelque chose dans l'attitude d'Hildegarde fit frémir An'ya Qelis. C'était sa conviction. A son grand étonnement, un frisson d'admiration lui parcouru dos.

C'est alors qu'un Jedi rentra dans la cellule. Avant de partir, ses yeux insistèrent et An'ya ne put s'empêcher de lui rendre un regard qui voulait dire un truc du genre "Quoi? Qu'est-ce que tu me veux, toi ?".

Pour ce qui était d'apporter des informations, An'ya vit dans le regard de la Maître Jedi une nouvelle déception. Pas si étonnant que ça, la tatouée s'y attendait. Mais, là, ça faisait trop de mauvais points en si peu de temps et elle commençait à se faire du soucis pour la suite des évènements.

- Ce que je suis venu chercher ? Oui, une protection, c'est sûr. Un logement, si ce n'est pas cette cellule, je ne dirais pas non.

An'ya savait que ce n'était pas suffisant pour cette Membre du Conseil. Il fallait donner plus, c'est-à-dire risquer de se dévoiler plus. Et elle n'aimait pas ça du tout... En réalité, au delà du logement et d'une protection, savait-elle vraiment ce qu'elle voulait ? La question de Marja, dans le fond, était une question qu'An'ya n'avait ni eu l'occasion ni eu le temps de se la poser.
Mais là, maintenant, il fallait y répondre. An'ya se sentait coincée, comme prise au piège par sa propre décision de venir ici. Tout allait foirer, c'était certain. Alors, pourquoi ne pas risquer le tout pour le tout. Et si elle tentait quelque chose de nouveau : dire la vérité, ou du moins, quelque chose qui s'en approchait.

- Et bien... Je ne sais pas vraiment... Désolé, je ne dois pas paraître très convaincante. J'ai... J'ai du mal à tout comprendre dans la doctrine Jedi...

Les mots avaient du mal à trouver le chemin.

- J'ai beaucoup étudié à votre sujet. Oui, on nous entraine à vous haïr. Mais je n'ai jamais eu affaire à vous. En fait... ce sont les miens qui m'ont fait vivre l'enfer. Je me suis toujours dis que je ne n'étais pas née au bon endroit ou sur la bonne planète. Finalement, ce sont les autres Siths que je déteste pas les Jedi. Pour répondre à votre question, peut-être que... peut-être que...

La tatouée commença à se masser le front du bout des doigts.

- Peut-être que je cherche ma voix. Ou une autre voix que celle que je connais...

Wah ! Elle n'avait jamais osé faire de tels aveux ! C'était étrange, un peu libérateur pour tout dire.

C'est alors que la Marja l'a mit en garde contre elle-même. Cela fit sourire la jeune femme : de toute manière, avec sa faiblesse elle avait toujours été sa première ennemie.
La suite la fit moins rire : de l'abnégation et du courage, elle n'en avait pas. Ses moteurs était plutôt la peur et la colère, des sentiments forts s'opposant à la sérénité tant encensée par les Jedis.
C'était perdu d'avance.
Et lorsque l'auguste dame lui tendit la main, avec la proposition de s'imprégner du Côté Lumineux, l'ancienne Sith eu un mouvement de recul.

En effet, lors de sa formation, on l'avait mise en garde de nombreuse fois contre les pouvoirs de ses ennemis. Ce que lui proposait Marja était une des pires choses à vivre : perdre en Force Obscure. Et dans le cas d'An'ya, cela voulait dire laisser sa faiblesse reprendre le dessus sur la noirceur qu'elle avait durement acquis lors de la mort de Bail.

La tatouée regardait la vieille main ridée avec appréhension.

Effectivement, Hildegarde attendait plus pour être convaincue : une preuve, un acte. C'était on ne peut plus normal, quand on y réfléchissait. A moins qu'il ne s'agisse d'une piège pour mieux l'affaiblir ?
An'ya se sentait à nouveau acculée et sa peur grandi. Elle ferma les yeux. Elle repensa au discours passionné de la Maître Jedi, si convaincue de ses idéaux.
Et si une autre voie existait ? Surtout, s'il était possible de l'explorer ? La Sith était tiraillée : d'un côté ses racines, mais d'un autre côté quelque chose de... nouveau.
An'ya n'avait pas fait tout ce chemin jusqu'au Temple Jedi pour abandonner maintenant. Il fallait aller au bout de son choix.

Elle rouvrit les yeux et planta son regard dans celui de son interlocutrice. Un regard ayant une drôle de lueur : un mélange de détermination et de crainte. Elle tendit une main tremblante vers celle de son vis-à-vis, prête à mêler son aura de Force avec la sienne.

Tout bascula. Et la première image dans laquelle elle fut projetée était le visage troué de Bail au moment de sa mort. La voix de son Maître Sith résonna dans son crane :

-Oui... Laisse toi aller. Laisse le côté obscure envahir ton cœur. Car c'est bien de cœur dont nous parlons : tu AIMAIS cet homme et ils te l'ont enlevé !

Sa haine monta brusquement en intensité, levant des yeux vers les responsables de cette déchirure : Saba et ses hommes de mains. Elle se revit les tuer, faisant d'abord sauter la tête du chef d'un coup de sabre laser. La noirceur du côté obscure l'envahissait, éteignant cette lueur dans son cœur, cette "faiblesse" comme elle l'appelait. Elle avait envie de tuer, de laisser libre cour à son désespoir et à sa haine. Les autres en payeraient les frais, les autres avaient toujours été ses bourreaux. Cette Force était libératrice pour An'ya, elle qui avait toujours usée de retenu quand il s'agissait d'actes malveillants. Là, elle était libre. Libre d'exploser. Libre de dominer ses ennemis. Libre de ne plus être entravée par sa propre conscience ! Enfin, elle était forte! Enfin elle était toute puissante !
Les hommes de mains périrent tous sous les coups de la Sith. Tous sauf un. Elle aurait pu tuer cet adolescent mais elle ne l'avait pas fait. Pourquoi? Avait-elle eu son quota de sang? Était-ce une réminiscence de sa faiblesse ?

Puis cette vision du passé s'éteigni, pour laisser place au présent.
La seconde image qui s'imposa à elle fut une vue intérieur d'elle même. D'une manière très imagée, elle voyait son cœur, ou plutôt son âme. Des volutes de fumée noirs tourbillonnait autour, comme si son cœur était un trou noir. Mais au fond de ce trou, elle distinguait une faible lueur. Faible mais pas encore éteinte. La fameuse "faiblesse" de Darth Misanthra.
An'ya leva les yeux, aussi étrange que cela puisse paraître, elle était aveuglée par une lueur des plus intenses, étrangère à elle-même et à son âme.
Le Côté Lumineux de la Force.
Cette incroyable lueur alimenta la "faille" d'Anya, qui se mit à s’agrandir, repoussant les volutes de fumées noirs - cette haine, ce désespoir - et calmant le Côté Obscur. Quelque chose de nouveau habitait en elle. Ou du moins co-habitait en elle. Désormais, elle savait que sa faiblesse était tout simplement sa conscience.

Quant au Côté Obscur, il ne disparu pas. Au contraire, il réagit comme un mécanisme de défense à cette intrusion.
La réaction fut violente et An'ya fut expulsée brutalement de cette "introspection mystique". Dans la cellule, elle se jeta en arrière, manquant de renverser la table metallique, et tomba au sol, prise de convulsions. Le lien avec Hildegarde avait été rompu. La crise d'épylepsie de la jeune femme était impressionnante : ses yeux étaient révulsé et elle frappait violemment le sol de ses pieds et de ses poings.
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Hildegarde afficha un sourire pincé pour inciter la jeune Sith à prendre sa main. L’exercice avait de quoi impressionner mais c’était là pour la vieille Maître l’une des seules solutions pour vérifier la sincérité de celle qui rejoindrait peut-être un jour le Temple. L’apaisement de l’obscur, un pouvoir aussi vieux que le monde qui laissait parfois des traces indélébiles.
 
Ayez foi en la Force, prenez ma main.
 
Murmura-elle, impériale, les yeux fermés.
 
Leurs deux appendices se touchèrent enfin et paisiblement, Hildegarde referma ses doigts sur ceux de son vis-à-vis. Elle libéra son aura de Force le plus pur qu’elle canalisa vers la future Jedi qui lui faisait face. La lumière d’Hildegarde se fondit dans la noirceur de la Sith alors que le flux lumineux se rependait dans tout son corps. Pareil à deux liquides, les réservoirs de Force se mêlaient et s’entremêlaient poussant les émotions à leur paroxysme.
 
Haine et amour, deux sœurs tant éloignées mais pourtant si proches qui cohabitaient au sein de la guerrière. Hildegarde ressentait la douleur, les émotions tenaillées. Elle ne voyait pas précisément les souvenirs qui jaillissaient mais en discernait les contours. Ce sang, ces meurtres, cette rage, atavique et primale comme autant de déchirures dans un esprit jadis innocent. Ressentir ce que ressentais An’ya fit mal à la Maître Jedi qui sera un peu plus fort ses doigts autour de la main de la jeune femme, comme pour se donner du courage.
 
Ce mal lui fit entrevoir dans sa propre conscience des démons qu’elle avait enfermé à double tour dans le labyrinthe de son inconscient. Elle le partagea à An’ya, comme pour lui monter qu’une autre voie était possible et qu’une rédemption pouvait exister.
 
Une jeune Hildegarde, naïve et amoureuse étant tombée éprise de son premier Maître, puis le sexe, débridé, sauvage, impétueux. Enfin, la grossesse, l’accouchement, caché et honteux quelque part sur Coruscant. Un enfant arraché aux bras de sa mère dans un torrent de courroux. Tant de souffrance et de colère, une rage sourde qui ressemblait à s’y méprendre à celle que lui renvoyait la Sith.
 
Puis en un éclair, la paix. Le calme, la tranquillité du côté lumineux qui reprenait le dessus et inondait les deux corps soudés à l’image d’une pluie battante venant éteindre un feu de forêt.
 
La puissance de la vielle Maître était supérieure à celle de la guerrière, son aura de Force lumineux pris donc le dessus sur la noirceur. Le choc fut brutal, physique. Le contact se rompit et An’ya fut projetée en arrière et mit à convulser. De son côté, Hildegarde avait compris qu’il restait quelque chose à sauver, rien n’était perdu.
 
 
Avec douceur, la vielle femme se leva de sa chaise et posa un genou au sol près de la jeune femme. D’un revers de main, elle lui balaya les cheveux et déposa finalement sa main sur son front en sueur tentant d’apaiser ses soubresauts.
 
Je suis navrée ma chère mais il le fallait.
 
Elle hésitait, fallait-il donner sa chance à celle qui regrettait ses erreurs ? Etait-ce une folie de faire entrer au Temple un ennemi ? Chacun pouvait être sauvé, elle-même l’avait été comme bien d’autres avant elle. Hildegarde en était absolument convaincue, chacun méritait une deuxième chance. De plus en ce temps de guerre, des éléments déjà formés au combat pouvaient être des atouts pour défaire l’Empire. Mais alors pourquoi hésitait-elle autant…
 
Le côté lumineux vous brûle car votre cœur est empli de noirceur et la haine se nourrit de la haine. Votre aura de Force est marquée par tant de douleur, tant de violence, c’est absolument terrible.
Dit-elle avec une retenue toute Jedi en se relevant.
 
Je crois que le chemin de la rédemption sera long et pénible, très pénible. Toutefois, si vous vous en donner les moyens, peut-être parviendrez-vous à vaincre ce que vous voulez désormais combattre.
 
Le Maître tira don datapad et tapa un message à l’attention du secrétariat du Conseil de l’Ordre et reprit la parole nonchalamment.
 
Je ne suis pas de celle qui pense que changer d’avis est une faiblesse. Je crois qu’il vous a fallu beaucoup de courage pour venir frapper à notre porte, beaucoup de courage pour accepter cette main. Je crois enfin que notre destin nous appartient. Aussi, je suis prête à vous laisser une chance. L’Ordre Jedi vous met à l’essai pour une durée de six mois. Nous nous reverrons, alors, je déciderai s’il vous est possible de rester. Vous serez étroitement surveillée, pour votre propre sécurité et la nôtre. Vous vous soumettrez régulièrement à des séances de méditation et d’apaisement de l’obscur : seule une discipline de fer vous permettra de sortir du côté obscur. Enfin, vous collaborerez avec les services des renseignements. J’attends de vous la plus grande transparence, j’attends de vous à ce que vous appreniez la doctrine Jedi, que vous appreniez le fonctionnement du Temple. Je vous fournirai les ressources que vous aideront.
 
Deux Chevaliers en bure entrèrent dans la salle et saluèrent Hildegarde.
 
Chevaliers, veuillez escorter cette jeune fille à l’infirmerie pour un contrôle de routine, je vous charge de veiller à ce qu’elle soit bien installée et nourrie, l’intendance est prévenue et se chargera de mettre en place les mesures qui s’imposent pour son installation.
 
Bien Maître, renchérirent les deux hommes en regardant avec surprise An’ya toujours au sol.
 
Hildegarde récupéra son sabre et le raccrocha à sa ceinture.
 
Que la Force soit avec vous An’ya, ne me faites pas regretter ma décision.
 
Sans un mot de plus elle quitta la cellule et repris la direction de son bureau pour terminer de mettre en place les modalités nécessaires pour accueillir une Sith. En chemin, elle songeait à son choix. Quelques années auparavant, elle aurait sans doute mis cette jeune femme et dans une geôle et aurait jeté les clés dans la gueule d’un Rancor. Mais cette fois les choses seraient différentes, cette petite lui rappelait une autre jeune femme qui désormais siégeait au Conseil Jedi.
An'ya Qelis
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Le calme revint dans le corps d'An'ya, détendant ses muscles. Alors elle se recroquevilla sur elle même, à la manière d'un fœtus. C'était dans cette position fœtal qu'elle reprit connaissance, sentant la chaleur bienveillante de la main d'Hildegarde sur son front. Des images lui revinrent en mémoire. Celles des pensée intimes de la vieille dame. Alors comme ça, cette dernière avait flirté avec le Côté Obscure dans sa jeunesse ? Pourtant, elle ne s'était pas laissée engloutir par la noirceur de sentiments dévastateurs. Un amour se transformant en haine. Une déchirure. An'ya ressenti une chose assez rarement vécu dans son passé : de l'empathie. Oui, elle avait l'impression de comprendre Hildegarde et la douleur de ses épreuves du passé.


C'était donc avec des yeux brumeux qu'elle lui répondit péniblement, d'une voix saccadée :

- Le... le chemin de la rédemption... Je vais... essayer.

La co-habitation en elle ne se passait pas très bien. Une sensation de mal-être l'envahissait et ses pensées étaient encore mélangées. Des mots dont elle avait peu l'habitude passèrent ses lèvres encore tremblantes :

- J-je... je me plie à votre volonté... et celle du Temple.

L'ex-sith n'était pas certaine de passer les épreuves qui l'attendaient. Six mois de sursis. Six mois où elle devra se soumettre à une discipline de fer et combattre la Force Obscure qui se terrait en elle.

Les deux chevaliers en bure aidèrent la tatouée à se relever tandis que la Membre du Conseil récupéra son sabre au cristaux rouges. Celui que Darth Misanthra s'était appliquée à forger avec les pires sentiments qu'elle avait intériorisé. Ce sabre était le symbole d'une vie passée.

- Que la Force soit avec vous An’ya, ne me faites pas regretter ma décision.

Ainsi, la jeune femme regarda l'auguste dame, celle qui marqua un tournant décisif dans sa vie, sans arriver à trouver les mots pour la remercier ou décrire l'émotion de reconnaissance qui l'étouffait.

En effet, Darth Misantra, était venue chercher protection auprès du Temple à la manière d'une menteuse et d'une manipulatrice, mais An'ya Qelis y avait trouvé autre chose. Une seconde chance. Une nouvelle page de son histoire. Et la possibilité d'un avenir meilleur.
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