Le Masque de la Force
Le Masque de la Force
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Travis et Karm font partie des quelques Jedi qui se sont retrouvés au milieu du hangar que la République a cerné et verrouillé. Tout ceci est fort inattendu. Ils étaient en mission pour tester une voie d’infiltration de l’Empire. En effet, une équipe de Jedi a réussi à infiltrer un réseau qui leur permet d’obtenir des papiers impériaux et de passer de l’autre côté de la frontière, en voyageant depuis Pakuuni vers Raxus puis vers Elom, planète impériale. Le Chevalier Torr et le padawan Torn qui l’accompagne devaient donc utiliser ce réseau et revenir, pour le tester.

Pour l’instant : c’est fichu. L’armée républicaine a bloqué toutes les issues. Mais les deux jeunes gens, au contraire d’autres Jedi présents, n’ont pas grillé leur couverture. Tant qu’ils n’ont pas reçu de signal comme quoi la mission est abandonnée, c’est que les objectifs n’ont pas changé.

Dans la foule, ils arrivent à se mêler à un groupe d’individus qui semblent être de véritables impériaux sous couverture, et se font passer pour eux. Il se trouve que l’Empire a l’air de vouloir récupérer certains de ses agents à travers ce même réseau, et qu’il a payé grassement quelques mercenaires pour les extraire en toute sécurité.
Bientôt, le petit groupe au sein duquel les Jedi évoluent rencontre un dévaronien qui récolte leurs « passeports impériaux » et leur demande de le suivre. La tâche de Madigan, en effet, est de faire passer les têtes impériales vers la sûreté de l’Empire. Pour chaque tête impériale sauvée, une grosse somme à la clé ! Alors, avec quelques amis, il a tout bien organisé comme un vrai filtrage d’astroport.

Dans la cohue du hangar plongé dans le chaos, ils se frayent tous un chemin, montent quatre à quatre les escaliers d’une passerelle et on les fait entrer dans une salle où on leur demande de … se dévêtir, devant trois fiers à bras qui les toisent. Mais les impériaux sous couverture se dévêtissent.

Drôle d’idée, se disent les deux Jedi, mais ils obtempèrent pour continuer à protéger leur couverture. Ils comprennent après quelques instants l’erreur qu’ils viennent de commettre : les individus amenés ici sont de vrais impériaux et sont reconnaissables grâce à… Un tatouage sur la fesse. Tatouage qu’ils n’ont pas, bien entendu.

En quelques instants, la tension monte d’un cran. On leur demande ce qu’ils fichent ici. Pendant quelques instants, ils arrivent à se débrouiller pour expliquer qu’ils ont juste suivi le mouvement, que ce sont de simples mercenaires et le mensonge semble fonctionner, jusqu’à ce qu’un impérial ait la bonne idée de fouiller leurs affaires laissées au sol. Et qu’ils tombent, bien entendu, sur un sabre laser.

La petite salle se transforme en passoire en moins de temps qu’il n’en faut pour dire ouf. Les deux jedi se jettent de côté, des mercenaires tirent à tout va, le dévaronien renverse une table et se jette derrière.

Et c’est comme ça que Madigan s’est retrouvé à se battre contre deux Jedi en slip.



Seuls les joueurs Madigan Obadia, Karm Torr & Travis Torn peuvent intervenir dans ce sujet. S’agissant d’un combat purement RP, vous serez départagés sur la qualité d’écriture de votre RP, la pertinence, l’originalité et le réalisme de vos actions et de vos choix ainsi que votre fair-play vis-à-vis de vos adversaires.
Ordre de post : Travis – Madigan - Karm.
Travis Torn
Travis Torn
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* Il n’y a pas d’émotion, il n’y a que la paix. *

Murmurait la Force à travers les méandres discursives que constituait la mémoire de Travis Torn.
Devant lui, les boyaux, lambrissés de plastacier, formaient un alliage disparate d’étrangers saugrenus, bariolé de plaintes larmoyantes, de protestations indignés et d’ordres hurlés à travers les comlinks des quelques soldats assignés au maintien de l’ordre, au travers du chaos ambiant.
-Pour tant est que l’on puisse encore désigner la vaste pantomime qui se jouait sous ses yeux comme un semblant d’ordre.-
Travis n’avait pas besoin de s’immerger longtemps au travers de ses perceptions pour éprouver la panique palpable, et les nombreux points de ruptures qui en suppuraient. Machinalement, le jeune homme réajusta le col de son blouson et glissa ses mains dans les poches, effleurant du bout des doigts le cortosis froidement familier de son sabre laser. Ses iris givrées passant au crible les reliefs scabreux de la foule avec un détachement marmoréen. Nul stresse ne semblait transparaître sur les lignes policées de son minois, taillé en lame de couteau. Seulement du contrôle, et une détermination boréale qui tranchait avec le pandémonium vivant des couloirs engorgés.


« Bon sang mais dans quel foutoir nous ont ’t-ils encore fichu. »
« Rien qui ne supplante vos aptitudes. »
Murmura Travis.
« Hum… possible, au passage vous avez dis faire parti des forces spéciales vous et votre camarade. C’est-à-dire que… nous n’attendions pas de renfort. »
« C’est bien le problème, sergent. », coupa la voix calme du jeune homme sur un ton cassant, comme pour souligner un détaille.
« Nous maitrisions la situation! », protesta l’autre, tentant de garder un semblant de contrôle peu convaincant.
« Vous expliquerez cela au debriefing. Je suis sûre qu’ils seront d’un autre avis sur Dromund Kaas. », murmura le Jedi infiltré, avant de s’éloigner, sans autre forme de procès.
Nul besoin de s'immerger dans la Force pour sentir le regard amère qui pesait sur lui -Travis Torn n'était jamais autre part que dans la Force de toute façon.- bien qu'il n'en ressentisse aucune satisfaction.
Il devait maintenir l'illusion jusqu'au bout s'il espérait pouvoir mener sa mission à bien, et veiller sur la sécurité de Karm.
Le comparatif aurait été grossier compte tenu de leur rang respectif, et du gouffre d'expérience qui séparait le Padawan au Chevalier. Mais Travis avait d'emblé sentit que son camarade n'était pas à l'aise avec la duperie, et les acrobaties langagières qui faisaient l'apanage du parfait menteur. Laissant poindre une forme de responsabilité aigüe qui l'avait poussé à prendre contrôle de la situation. La manœuvre aurait pu paraître arrogante voir déplacé -le Jedi se savait parfois un tantinet directif-, si elle n'avait pas été motivé par cet instinct trop protecteur qui faisait l'apanage de Travis Torn.

Non qu'il sous-estimait les capacités de son supérieur. Karm comptant parmi les meilleurs sabreurs de sa génération. Il savait simplement comment s'adapter pour combler une lacune.

(hrp : je me suis fié à ce que tu m'as dis via MP Karm, corrige-moi en cas de méprise, je n'hésiterais pas à éditer si le passage te dérange)

Le groupe se détacha du chaos pour accoster un Devaronnien, un individu que Travis n'avait pas détecté tout de suite tant ses perceptions semblaient ténues, parvenant presque à passer inaperçus au yeux de la Force.
Quelqu'un qui savait maîtriser ses émotions en perspectives.

L'humanoïde tendit la main pour réclamer quelque choses. Il y eut une brève pause, et plusieurs passeports émergèrent de sous le manteau.
Conjointement, le jeune homme sentit quelque choses titiller ses sensation, comme une démangeaison au travers de la Force.
Il se rapprocha lentement de son camarade, faisant mine de collecter ses papiers.


« Il y a quelque chose qui cloche. J'ai un mauvais pressentiment. »

Murmura Travis Torn à l'oreille de l'Ark-Ni, ses lèvres effleurant presque sa chevelure d'albâtre.
Le mouvement avait été subtile, si discret qu'il aurait pu passer pour un mirage.
Sa main attrapa le passeport du Chevalier, l'autre pressant légèrement son avant-bras.
Manœuvre discrète pour lui intimer de faire attention ? Ou subtile bravade pour exprimer à Karm Torr une légère pointe d'angoisse ?
Nul ne saurait le dire.

On les fit passer dans une pièce, où on leur intima l'ordre de se dévêtir.
La démangeaison se transforma en brulure.

Travis ne su vraiment ce qui provoqua le fiasco ; les froncement de sourcilles quand les regards conjoint se posèrent sur ses...
...fesses ?
Les questions, d'abord sceptiques, puis impérieuses quand le groupe commença à encercler le duo.
Et enfin l'effarement sur le faciès d'un officier quand ce dernier lui brandit au visage son propre sabre laser.

Ce fut le geste de trop.


Dans un mouvement fulgurant, Travis tandis les doigts vers la poignée reluisante qui fila comme un tir de blaster, entraînant l'impérial dans sa sillage. Le malheureux brailla comme un Ewok accroché au par-choc d'un jet-speeder.  
Il fini par lâcher prise, et une colonne de plasma bleuté se matérialisa dans le poing du Jedi en un clac-sssssssssssss caractéristique.

Il y eut un vrombissement lorsque Travis coulissa à la droite de Karm, en garde Soresu...
...et des diaprures lumineuses déchirèrent l'espace ambiant dans une tempête de sifflements surchauffés.


[EDIT]
« TIREZ-LEUR DESSUS TOUS EN MÊME TEMPS ! ENCERCLEZ-LES ! »

Une détonation carbonisa l'air entre les deux Jedi, et Travis Torn se laissa emporter sur le côté. Il encaissa l'onde de choc tout en laissant la Force rétablir son équilibre, se posant avec la souplesse d'un Nexu dans le sillage d'une table en plastocéramique, en pleine lévitation, qui fusa à quelques centimètres de son visage. Un bref coup d'œil lui fit entrevoir Karm, main tendue, un sourire mi-espiègle mi-désolé au coin des lèvres.
C'était moins une.
Ils sentit ses épaules tomber et ses genoux ployer, puis son sabre-laser se dressa devant lui, colorant l'atmosphère en d'épaisses arabesques azurées au cœur d'un véritable feu artifice de tirs entrecroisés.


« Putain de sorcie… », grinça la voix nasillarde d'un Rodien... qui se termina par un gargouillement lorsque Travis lui fit avaler un demi-mètre de plasma aux reflets bleu méthylène.
Le Padawan effectua une roulade sur le côté et se servit de la Force pour attirer le mourant jusqu'à lui. L'utilisant comme bouclier pour arrêter d'autre tirs tandis que son sabre basculait simultanément en arrière, taclant au vol une décharge particulièrement vicieuse sensée l'atteindre à l'omoplate.

« Couvre moi ! », lui lança son acolyte en fonçant vers le mur de duracier, entreprenant purement et simplement de le découper au sabre-laser. Travis plongea en arrière, esquivant de nouvelle salve en une succession de sauts périlleux. « Plus facile à dire… », son arme trancha en deux le blaster d'un impérial qui écarquilla les yeux en voyant la lame vrombir à quelque millimètres de ses doigts. « ...qu'à faire. », nouvelle cabriole, et le Padawan envoya son talon percuter la tempe du malchanceux, l'utilisant comme tremplin pour plonger dans la direction du Chevalier Jedi.


Mais c'était sans compter sur l'intervention de Madigan…


« Concentrez-vous sur le brun ! »
« Blast ! », jura Travis en se contorsionnant dans les airs pour esquiver un tir nourri.
Et puis une alarme hurla au travers de la Force pour malmener ses perceptions.
Quelque chose vola dans sa direction, suivant une trajectoire en arc de cercle.
Dans un mouvement instinctif, le jeune homme pivota sur lui-même, et brandit son sabre-laser...
…qui trancha en deux la surface luisante d'un détonateur thermique, au moment où la pointe de ses pieds nus retombait sur la surface froide du sol en duracier.

* Qu'est-ce que !? *

BLAM

L'impact fut une explosion de feu blanc, et le sabre-laser, tout comme la main qui s'y agrippait, disparurent dans une vaporisation d'éclats et de chaire calcinés.
Une douleur horrible lui consuma l'avant-bras, et le jeune homme fut projeté à travers toute la pièce, parachevant son vol plané avec fracas sur la surface d'une console de sécurité.
Il eut tout juste le temps de voir Karm Torr disparaître dans l'ouverture encore fumante qu'il venait de pratiquer.
Et le crépuscule succéda à l’éclairage artificiel des lieux…
Invité
Anonymous
- Et merde...

Planqué derrière une table renversée, Madigan tentait de faire le point sur sa vie. Une question lui sciait le crâne avec plus de force que le bruit des blasters qui résonnait autour de lui. Comment avait-il fini dans un bordel pareil ? C'était censé être un taf calme. Bosser pour l'Empire lui avait semblé être une très mauvaise idée. Mais la paie était bonne. Le boulot avait l'air simple et inoffensif. Contrôler des papiers (avait-il une gueule à s'occuper des douanes ? Apparemment oui). Et peut-être même était-ce un relent de bonne action. Rapatrier des ressortissants impériaux dans leurs territoires. Plus d'espions dans la zone Républicaine. Adios les dangereux timbrés ! Direction les jupes de votre mère.

Bon. Il avait un peu déchanté, même si son plan était censé se dérouler comme des roulettes. Il avait un peu tiqué quand il avait su que les mecs qu'il devait faire passer étaient reconnaissables à des tatouages sur leurs glorieux derrières. Un foutu tatouage. Sur leur cul. Le contrebandier avait conscience que les Impériaux n'étaient pas des icônes de style, mais là ils touchaient le summum du mauvais goût. Mad reconnaissait cependant l'efficacité d'une telle méthode d'identification. Les passeports des deux jedi auraient parfaitement fait illusion, mais le dévaro avait eu comme une alerte, un pressentiment. Un geste avait suffi? Ils avaient semblé... hors de leur élément.

Direction la petite salle spécialement dédiée aux fouilles au corps plus en profondeur. Histoire de jeter un œil aux fesses de ces jeunes hommes auxquels ont auraient donné la bénédiction de l'Ordre jedi sans confession. Ils semblaient avoir une vingtaine d'années, peut-être un peu moins pour celui qui avait des cheveux blancs et des yeux luisants dans la nuit comme le regard d'un félin. Un Echani ? Non, il avait déjà croisé cette ethnie durant ses voyages. Un Ark-Ni. Ils abandonnaient rarement la vie sur leurs vaisseaux, que faisait celui-ci ici ?

- Allez, dépêchez-vous d'enlever vos sapes.

Les deux se déshabillèrent. Aucun n'avait le tatouage. Le dévaronien se contenta de lever un sourcil. Il avait un peu l'impression d'être un pervers. Il se demanda ce qu'il devait faire de ces étrangers. Pire. Mad tourna le regard vers le merco qui tenait l'un des vêtements dans sa main. Un sabre-laser. Le mec l'agitait dans tous les sens en gesticulant. Ils se mirent tous à tirer en même temps. Par réflexe, Mad fit basculer la table la plus proche pile quand ça commençait à canarder. Il sortit deux de ses armes, son blaster et son fusil à pompe. En se cachant derrière la table, il tira sur le tas de vêtements du deuxième mec en slip en espérant abîmer un peu le sabre-laser. D'un autre tir, il visa l'un des deux gars le temps de se mettre à couvert. Le mec qui avait trouvé l'arme du jedi venait d'effectuer un vol plané particulièrement disgracieux. Le contrebandier grimaça.

C'était devenu l'Enfer. Il hésita à appeler Karissa, mais elle était dans une autre partie des hangars. Il lui envoya tout de même un petit message vocal. Les murs de la petite salle était troué comme des passoires. Il fallait réagir vite. Mad se remémora des formations qu'il avait effectuées il y a bien des années. Avec leurs sabres, ils pouvaient renvoyer les tirs de blaster sans difficulté, ce qui leur donnait un avantage non négligeable. Ils étaient deux. Mais d'un autre côté, les mercenaires sous les ordre de Mad étaient (pour l'instant) plus nombreux. Il ne savait pas s'il faisait le poids au corps-à-corps. Il se débrouillait, mais il préférait les armes, les tirs, les bons vieux blasters.

Mad lança d'une voix forte, à la cantonade :

- TIREZ-LEUR DESSUS TOUS EN MÊME TEMPS ! ENCERCLEZ-LES !

D'un geste sûr, il prit appui sur le mur face à lui avec ses jambes. Il envoya la table vers les deux jedi pour les distraire. En tirant à partir de plusieurs angles, ils maximisaient les chances de toucher les jedi. C'était beaucoup plus difficile d'éviter des tirs multiples, d'autant plus qaund une table vous fonçait dessus. D'un geste sûr et précis, il commença à tirer sur les deux jedi.

Karm Torr
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L’infiltration.
Bien sûr.
Pourquoi pas.
Et après, il irait écrire des poèmes et les déclamer au milieu du Sénat.

Karm avait fait tout son possible pour exceller dans la mission pour le moins incongrue que l’Ordre lui avait confié, c’est-à-dire qu’il avait été strictement médiocre, ni bon, ni mauvais, en se contentant pour l’essentiel de suivre à la trace un Padawan qui n’était pas beaucoup plus jeune que lui et qui, surtout, surtout, avait du bagout et le sens de la comédie. Karm, il maniait le secret et les contre-vérités comme les banthas jouaient de la cornemuse.

Hélas, même son silence obstiné parvint à éveiller la suspicion — à moins que ce ne fussent ses petites fesses pâles et musclés. Un coup, tout le monde lui observait l’arrière-train, ce qui au demeurant pouvait être fort plaisant, et l’autre, tout le monde essayait de le buter.

— Sérieux, les mecs, souffla Karm après une roulade sur le côté pour éviter une première slave, c’en serait presque vexant. Comme vous voulez, poursuivit-il en coupant le souffle d’un coup de paume à un mec qui avait eu la mauvaise idée de le juger peu menaçant, qu’on fasse pas des complexes, après ça.

L’humour ark-ni était légendaire parmi ceux qui connaissaient ce peuple, c’est-à-dire pas grand-monde, ce qui ne voulait certes pas dire qu’il était apprécié. De coup de poing en coup de pied, et après avoir utilisé trois Impériaux comme bouclier humain dans un jeu d’entrechats qui évoquait presque autant le ballet classique que la scène de combat, Karm parvint à récupérer son sabre — celui de Luke, plutôt, avec qui il avait échangé son arme, dans une cérémonie intime et romantique, tout à fait en prévision du moment où il se retrouverait en slip rouge moulant à se faire dégommer par des mafieux — et la lame verte vint joindre son éclat à celle de Travis.

Quand celui qui avait failli être leur pilote donna l’ordre d’augmenter le fait, Karm souffla :

— Mec, ils sont trop nombreux, faut sortir dans un espace moins étroit. Vers la pass…

Et voilà qu’on les agressait avec le mobilier. Karm tendit la main et la table qui fonçait vers eux se figea en plein élan, avant de s’élever quelques centimètres au dessus du sol. Le Jedi fit un geste de la main et le projectile à quatre pieds partit faucher deux mercenaires.

— Putain de sorciers, brailla un Rodien dont le sang-froid n’était peut-être pas la première des qualités.
— Couvre moi, glissa l’Ark-Ni à son athlétique partenaire, avant de lancer son sabre en direction de la paroi la plus proche.

L’arme s’enfonça dans le mur et Karm s’élança au pas de course. Entre les tirs de laser déviés et ceux qu’il parvenait à éviter, il s’estimait plutôt bien loti. Par deux fois cependant, les traits lumineux le frôlèrent de près et, à son épaule et sur son flanc, il dut ignorer des brûlures heureusement superficielles. Un Impérial se jeta en travers de son chemin. Karm bondit, attrapa son cou en plein vol entre ses cuisses et retomba au sol lourdement, l’Impérial toujours emprisonné. Il roula sur le côté, pour que le corps de sa victime barre les tirs de blaster, en serrant fort les cuisses.

— Sérieux, j’ai l’impression d’être dans un holoporn, maugréa-t-il, alors que l’Impérial perdait lentement conscience, à cause de la prise de l’Ark-Ni.

Il put enfin se relever et atteindre son sabre, pour commencer une pénible besogne de découpe, interrompue sans cesse par la nécessité d’éviter de nouveaux tirs mais, surtout, de se battre à mains nues avec l’un des passagers frustrés. Fort heureusement, c’était dans ce style de combat que Karm excellait surtout et, à vrai dire, chaque nouvel assaillant fournissait un rempart utile contre les tirs de blaster. De clés de bras en pas de côté, il fit assommer plus de ses adversaires par les autres belligérants qu’il n’en expédia lui-même dans les bras de Morphée.

Petit à petit cependant, la lame verte pratiquait une ouverture vers la passerelle voisine, dans un enchevêtrement d’escaliers et de galeries métalliques, qui offriraient un terrain de jeu bien plus favorable à deux Jedis légèrement équipés — c’était le moins que l’on pusse dire — et dont l’agilité était soutenue par la Force. Il s’agissait juste que Trevor tienne encore quelques minutes.
Invité
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Madigan évita un camarade projeté dans le vide. Il aurait dû se douter qu'il s'agissait de jedi. Après tout, ils étaient bien trop proprets. Ils étaient parvenus à éviter les blessures les plus graves malgré les attaques multipliées des mercenaires qui entouraient Mad. Il fallait être plus malin, plus agressif... La réaction du dévaro fut prompte face à la fuite de ses opposants. Il tirait d'une main un feu nourrie et posa son autre main sur son comlink, couvant d'un regard nerveux le sabre qui sciait un mur comme du beurre. Ils allaient filer dans le labyrinthe froid et complexe de couloirs et escaliers qui se perdaient dans les entrailles des bâtiments.

- Karissa, ils tentent d'entrer dans la zone C3.

D'un autre côté, le contrebandier était plus redoutable à longue distance. N'était-il pas sniper mortel il y a encore peu de temps. Mais il devait faire des choix au plus vite pour maintenir les deux intrus. Il ne savait pas vraiment quels risques il prenait à part perdre sa paie. Mais il en avait beosin avant le premier versement de Panim. Il ne souhait pas non plus nuire à sa réputation en gâchant une telle occasion, en manquant une mission. Il songeait à la réputation qu'il aurait. Madigan Obadia, le dévaronien qui avait tenu tête à deux jedi.

- Place des explosifs sur la structure. Je veux que les escaliers s'effondre mais éviter le grand feu d'artifice. Des dégâts précis et localisés pour limiter les pertes alliés. C'est clair ? Combien de temps ?

- 10 minutes chef.

- Je vais les retenir.

Il changea de canal de communication, il devait aussi donner des ordres aux autres membres de son groupe. Du moins ceux qui étaient vivants.

- Secteur C3, prenez à revers. Gare au grand boom.

Karissa avait sûrement déjà commencé à revenir dans la zone que gérait Mad. Comment pouvait-il retenir deux jedi ? Il pouvait au moins essayer de réduire leur efficacité en les séparant. Mad s'exclama en direction de ses camarades, qui manquaient de dextérité en matière de tir :

- Concentrez-vous sur le brun !

Le mec aux cheveux blancs avaient des mouvements d'une fluidité contrôlée qui trahissait une grande expérience au combat au corps-à-corps et des talents au combat qui le rendaient dangereux. L'autre était doué, mais moins. Mad s'appliqua à viser les endroits qui pourraient ralentir sa cible tandis qu'il se taillait un chemin. Il visa l'arrière de sa jambe, où la protection était plus difficile, puis le poignet qui tenait la manche du sabre. Il s'appliquait à un travail d'orfèvre, bien qu'il dévia de son premier tir alors qu'un humain peu bavard effectuait une manœuvre d'évitement désespérée face à un tir habilement renvoyé. Mad jura. Combien de temps s'était écoulé ?

Assez, il avait pleine confiance en Karissa. Il ralentir la cadence. Attendant que le jedi finisse son passage. D'instinct, au moment où la temporisation lui sembla la plus correspondante, à l'instant le plus propice, comptant silencieusement sur la Force, il murmura dans son comlink :

- Fais péter.

La détonation fut étonnamment calme. Un bruit d'affaissement confirma cependant que la mirialiane avait appuyé sur le détonateur. Karissa Bron était une artificière de talent. Elle avait sûrement placer quelques explosifs précis à des endroits stratégiques pour éviter de fragiliser l'ensemble de la structure. Mad comptait sur la surprise du jedi. Il ne comptait pas le tuer mais juste l'immobiliser. Il visa donc l'articulation du genou, ce qui serait très douloureux, mais l'immobiliserait.
Karm Torr
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Karm avait tout de l’écureuil sous amphétamines. Incessamment, il libérait le manche de son sabre fiché dans le mur, pas très loin d’avoir fini sa besogne, pour bondir sur le côté, faire un salto en appui contre le mur ou glisser entre les jambes d’un colosse mal intentionné. C’était une gymnastique indécente qui lui permettait d’éviter les blessures, pendant qu’il était privé de son sabre, mais bientôt, il fut à court de chair à canon pour l’exposer à sa place à l’insistance de ses adversaires. Et Travis était à l’autre bout de la salle, victime de ce qui ressemblait beaucoup à un tir de barrage.

Les premiers tirs de Madigan le frôlèrent de justesse, alors qu’il achevait son travail de découpe et fracassait le pan de mur sectionné d’un choc télékinésique. Il était en train de bondir de l’autre côté, en espérant attirer après lui une partie de leurs adversaires communs pour laisser plus de champ libre à Travis, quand un rayon laser le heurta en plein genou. Il n’y eut pas de cri de douleur, ce qui en soit contribuait à rendre le Jedi plus inquiétant, mais Karm tomba sur une passerelle et, presque aussitôt, prit dans l’explosion, entama une glissade en toboggan alors que celle-ci s’effondrait.

Sa peau presque entièrement nue racla le métal et il finit par atterrir durement contre un mur, à moins que ce ne fut un plafond. Après le fracas du métal, une alarme automatique s’était jointe aux autres de la station mais, au point où ils en étaient, ce n’était qu’un violon de plus dans l’orchestre.

— Grmpf, commenta l’Ark-Ni, les yeux fermés, la respiration courte.

Faire le vide. Se concentrer sur la Force. La douleur était accessoire : son Maître le lui avait toujours appris. Elle avait même mis beaucoup de zèle à le frapper pour qu’il apprenne à y résister. Un traitement horrible, assurément, mais qui lui fut ce jour-là bien utile. Ce qui comptait, c’était la blessure. Retrouver sa liberté de mouvement. La peau brûlée, des éraflures partout, Karm se prit les genoux entre les mains et laissa la Force faire son œuvre. Sur le champ de bataille, sa méthode de guérison n’avait rien de subtil. Il ne prenait pas avec lui-même la même délicatesse qu’avec les autres. Le processus était presque plus douloureux que la blessure elle-même.

Après un long gémissement de douleur, il rouvrit brusquement les yeux, en sueur, et fit jouer lentement son genou. Parfait. Il survivrait. C’était l’essentiel. Étape numéro 2 : retrouver le sabre de Luke.

— Par ici !

Des voix s’élevaient non loin de lui, des Impériaux probablement, à la recherche de la victime, espérait-il, de ces explosions salutaires. En tombant, les coursives métalliques s’étaient enchevêtrées les unes aux autres, offrant à Karm un rempart inespéré mais probablement très temporaire.

— J’ai trouvé un sabre, lança une autre voix.

Un juron ark-ni traversa son esprit.

— Du sang. Il doit être sous ces décombres.
— Fais voir la pince hydraulique.

Il espérait que Travis était en meilleure posture. Un regard circulaire lui permit de trouver une arme de fortune : une barre de fer qui avait été dessoudée pendant la chute et qui ferait un excellent bâton de combat. Plaqué contre la coursive tordue, Karm attendit patiemment que la pince hydraulique fît son office, dans une demi-méditation destinée à lui permettre de rassembler ses forces.

— On aurait jamais dû faire confiance à des gens de l’extérieur.
— En attendant, c’est Obadia qui porte la responsabilité et nous, on reste tranquille.
— Chasser le Jedi, t’appelles ça être tranquille ?
— Il est probablement à l’état de pulpe à l’heure qu’il est, détends-toi.

Quand les deux hommes passèrent à travers l’ouverture péniblement pratiquée, l’état de pulpe les reçut avec un coup de barre en pleine face. Le sabre laser vola de la ceinture du second homme dans la main de Karm et, bientôt, la lame verte s’étendait contre son cou.

— Où sont les autres ?
— Les autres quoi… Je sais rien, moi, je suis un technicien.
— Et moi un Wookie. Les autres Impériaux.

L’homme hésita puis, peu désireux malgré tout de finir embroché, même si c’était mal connaître Karm, répondit :

— J’sais pas. Moi, j’suis toujours ici, sur la station, en appui au Réseau, mais j’m’occupe pas des transferts proprement dit. On nous a dit de venir ici faire le… euh… Ménage. Mais vos impériaux, ils sont toujours en haut.

Des bruits se firent entendre au-dessus d’eux.

— Ouais, ou alors, peut-être pas. On dirait qu’ils viennent pour vous.
— Ou pour vous punir d’avoir laissé deux Jedis s’infiltrer sur votre station.
— Hm, j’avais pas pensé à…

Un coup de garde de sabre dans la tempe l’envoya réfléchir en silence.
Invité
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Avec d'infinies précautions, Mad se pencha vers le vide, fermement agrippé. Il ne voyait que de vagues décombres qui s'entassaient. Karissa n'avait pas vraiment fait dans la finesse, mais comment pouvait-il en être autrement ? Il avait du mal à se concentrer dans la cacophonie des tirs blasters qui se répercutaient à travers la pièce comme une symphonie détraquée. Le dévaronien ne capta pas de mouvement. Etait-il mort ? Non. Un jedi ne pouvait être abîmé trop durement par une si petite explosion. L'autre était occupé ailleurs. La conscience professionnelle du contrebandier le poussa à descendre.

Il descendit d'abord les quelques marches d'un escalier de service qui pendait tristement dans le vide. Mettant à profit des années d'entraînement physique, il considéra une poutre qui pourrait lui servir d'appui pour entamer son épopée. Il posa les armes dans les lanières de cuir qui étaient prévues à cet effet. Le voyant faire, une humaine squelettique hurla pour couvrir le bruit frénétique de son blaster :

- VOUS VOULEZ PAS QU'ON VOUS ACCOMPAGNE, CHEF ?!! IL EST BIEN BALAISE !!

Le "vous" faisait référence à un kushiban hargneux, redressé sur ses pattes arrières, magnant avec insistance un étrange fusil adapté à ses proportions et à la forme de ses pattes. Mad marqua un temps d'arrêt devant l'improbable duo. Les zones les plus défavorisées de la galaxie créait les duos les plus contre-natures mais aussi les plus forts de la galaxie.

- Non, ce...

- QUEUWAH ?

- NON, OCCUPEZ-VOUS PLUTÔT DE...

L'humaine se jeta le côté avec agilité pour éviter un rebut métallique projeté par la Force. Le kushiban hurla et redoubla d'ardeur dans sa folie destructrice. Mad en profita pour filer. Il y avait de toute façon des hommes en bas et le jedi avait dû être amoché par la mauvaise chute qu'il avait faite. Prudent, il se suspendit à la poutre, les mains protégées de la rugosité de son appui par d'épais gants de cuir de Gizkas. De bonnes protections à un prix raisonnables. Il se laissa tober d'appui en en appui, de bout de structure en bout de structure, jusqu'à tomber sur le sol couvert de débris. "Karissa, impératrice de la destruction sans trône ni couronne". Il arriva au moment où un le bruit sourd d'un corps qui s'effondrait résonnait lugubrement dans les couleurs. "Mes gars ont manqué de prudence".

Pas vraiment, c'était un mec de l'entretien. Une ombre à peine perceptible dans les ténèbres des bâtiments tentaculaire. Un élément du rouage anonyme. Mad tira un tir de baster vers le jeune jedi pour éprouver ses réflexes. Il avait de son côté l'expérience, la ruse et le charme magouilleur des petites frappes des coins délaissés de la galaxie, des enfants de Nar Shaddaa qui gardaient toujours un peu de leur origine dans la peau.

- C'tait pas un impérial, ça gamin. Pas la peine de leur faire de mal, tout le monde n'a pas la chance d'avoir une vie toute tracée. Moi non plus, je ne suis pas un Impérial.

Il prépara sa deuxième arme. Il avisa les poutres meurtries qui gisaient au dessus d'eux. S'il s'avisait de faire trois pas de plus, il recevrait des bouts de décors sur le coin du museau, il en demanderait des nouvelles. Il voulait faire plus de mal au petit. Il aimait bien les jedi. Il aurait aimé être un jedi. Mais le destin était un sacré farceur. Le destin avait fait de lui un contrebandier forcé d'accepter des boulots merdiques auprès des gens qu'il haïssait le plus au monde. Mais un verre servi devait être bu.

- T'es déjà dans un sale état après t'être pris ces machins dans la gueule. Tu pensais vraiment pouvoir entre dans l'Empire avec ta tête de puceau innocent ?

Inflexible, il couvrit le jeune homme d'un regard dur, pointant son blaster et son fusil à pompe vers lui. Deux ou trois autres mercenaires approchaient, sortant des ombres.

Karm Torr
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— Hey, j’suis pas du tout puceau !

Hmmm…

Le jeune Jedi en slip sexy eut une moue pensive.

— Eeuh… Ouais. Si. En fait. Genre, totalement vierge. Chaste, pur et innocent. Comme l’Ewok qui vient de naître.

Sa réputation était sauve !

— Sans ça, tu vois, j’me dis pas que ma vie est toute tracée. Ou alors, si mon destin, c’est de finir en slip en tête-à-tête avec toi, c’est sacrément moins mystique que prévu. Après, j’dis pas, t’es pas mal dans ton genre et j’suis fan des cornes.

Il avait parlé en promenant ses yeux phosphorescents un peu partout, ce qui n’avait pas peu contribué à lui donner l’air d’un hibou obscène en quête de sa prochaine souris. À moins de déployer des prouesses d’agilité, remonter pour rejoindre Travis s’avérait fort compromis : la galerie effondrée opposait à toute ascension une pente métallique ardue. Il fallait espérer que le Padawan sache se défaire de ses adversaires par ses propres moyens ou, le cas échéant, prendre la fuite pour le rejoindre en contrebas.

Quant à lui, l’évasion par les coursives pour rejoindre la foule où il pouvait espérer se mêler et disparaître grâce à la cohue n’était pas inaccessible, mas elle impliquait de battre en retraite dans un couloir étroit qui l’exposerait à des tirs croisés. Madigan flanqué de ses deux acolytes n’avait pas l’air du genre à le laisser reprendre sa liberté.

— Après tu vois, dit Karm en levant la main en signe d’apaisement, moi, j’tiens à faire la peau à personne. J’suis juste un gars qu’on a envoyé là…

En dépit du bon sens, d’ailleurs.

— … pour empêcher des terroristes sanguinaires de se faire la malle. J’comprends que toi et tes potes, vous cherchez juste à gagner votre croûte. Toi et moi, on est des enfants de la Bordure, on sait comment ça s’passe.

À vrai dire, Karm n’avait jamais quitté les vaisseaux ark-ni de sa vie avant de rejoindre l’Ordre Jedi, alors ses connaissances sur le monde extérieur s’étaient à l’époque réduites aux récits parfois bien édulcorés que les adultes racontaient au coin de l’hyperdrive. De toute façon, réaliste, il ne comptait pas en imposer à Madigan par ses minces talents de persuasion.

C’était sans doute pour cette raison que la main tendue et pacifiste propagea soudainement une vague de Force, projetant les trois contrebandiers contre un amoncellement de débris, alors que Karm détalait dans l’autre sens. Le plus urgent, pour lui, désormais, était de trouver un relai de communication pour transmettre l’information capitale qu’ils avaient malgré tout réussi à glaner — qu’il était possible de reconnaître les Impériaux en transit grâce au fameux tatouage —, avant de mettre la main sur des vêtements, de retrouver Travis et de s’échapper de la station.

Il s’engouffra dans un coude du couloir, son sabre trancha une serrure magnétique et il finit par débouler dans un vaste local technique où des robots simplistes vaquaient à leurs occupations. À en juger par la chaleur et le ronflement des grandes cuves autour desquelles s’affairaient les droïdes, il venait de débarquer dans la salle des incinérateurs industriels, qui se chargeaient de réduire en cendres les déchets de déchargement de tous les hangars à la ronde.

Bien conscient qu'il n’avait pas une grande longueur d’avance sur ses poursuivants, Karm bondit sur un droïde, qui émit une série de bips plaintifs, alors que le Chevalier l’entrainait dans un recoin obscur, avant de faire fondre son synthétiseur vocale de la pointe de son sabre. La lame de l’arme rétractée, le jeune homme entreprit de farfouiller dans les circuits du petit robot. Ces trucs-là devaient bien avoir un système de communication minimale, au moins pour recevoir leurs mises à jours de la part des gestionnaires, et avec quelques courts-circuits bien placés, il pourrait probablement envoyer un message en morse à l’armée républicaine.

Au-dessus de lui, à intervalles réguliers, des valves s’ouvraient pour laisser tomber leurs déchets dans les cuves. Un instant, Karm les avait considérés comme des issues possibles mais quand une cargaison de purin que personne n’avait réclamé depuis un moment s’écrasa avec un son flasque dans un incinérateur, pour répandre son odeur champêtre dans tout le local technique, le Chevalier considéra qu’il avait dans la vie des fins beaucoup plus tragiques que de mourir abattu par des rayons laser.
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OK. Le jedi brillait pas par son sens de l'éloquence. Mad tapota fièrement l'une de ses cornes à l'aide de son flingue. Le petit avait de la gouaille. C'était toujours un plaisir de se mettre sur le coin du museau avec des mecs qui avaient un peu de sens de l'humour.

- Désolé mon gars, t'es pas mon genre. Je n'aime que les dévaroniennes impétueuses.

Ce qui lui laissait une marge de choix extrêmement limité. Les dévaroniennes quittaient rarement leur monde d'origine, sa mère avait été une exception. Elles n'étaient que rarement très impétueuses. La dysmorphie entre les deux sexes n'étaient pas que physique mais aussi mentale. Elles étaient en général plus posée et réfléchie que leurs compagnons et avaient en ce sens souvent des rôles politiques. Mais il ne fallait pas faire de cette considération un absolu, il existait des mâles posés comme des femelles plus aventureuses. Difficile à dire si la société dévaronienne façonnait leurs individus de cette manière ou s'il s'agissait d'une tendance biologique.

Il fixa d'un air contrit la main que lui tendait Karm. Mais il réagit trop tard et se prit une, comment ça s’appelait ? Une poussée de Force ? En pleine face. Avec les autres contrebandiers, il se retrouva projeté vers l'arrière comme une vulgaire poupée de chiffon, il eut le souffle coupé sur le coup. Il sentit un liquide chaud coulé sur sa jambe. Un débris lui avait éraflé la cuisse. Mad grimaça. La blessure n'était que superficielle. Quel malin petit jedi.

Il se releva prestement. La situation ne lui avait pas totalement échappé. Il avait pu voir de quel côté était passé l'Ark Ni. Il donna l'ordre de poursuivre le jedi au seul de ses compagnons qui s'était relevé. Il s'élança à son tour dans les couloirs, poursuivant la même direction.

- Karissa, tu es où ? J'ai besoin que tu scannes la zone grâce au matériel de sécurité.

Le gamin était dans la zone des incinérateurs industriels, repéré par une des dernières caméras encore fonctionnelles de bâtiment à moitié détruit par les actions. Le contrebandier donna l'ordre à ses hommes de le rejoindre dans la même zone. La salle avait plusieurs entrées. Mad avait prévu de le prendre par surprise en passant par les évacuations, la zone était très chaude et avait besoin d'un système de circulation d'air très efficace. Les deux autres qui étaient avec lui passeraient par le même chemin qu'il avait emprunté.

Souplement, il grimpa dans le premier couloir de ventilation qu'il trouva. De son arme, il défonça la grille sale et rouillée qui en gardait l'entrée. Il pénétra dans l'endroit, un étroit couloir à peine assez large et étouffant. Il sentit rapidement la chaleur le gagner. Mad jeta un regard distrait à son datapad qui avait fini de télécharger l'enchevêtrement complexe de couloirs de ventilation qui parsemaient les épais bâtiments. Alors même qu'il pensât étouffer, une porte de sortie s'offrit à lui, c'était la bonne.

Il lança un "maintenant " étouffé dans son comlink avant d'envoyer valdinguer la grille. L'autre devait normalement lui tirer dessus. Il s'extirpa de l'étroit couloir et tomba lourdement sur le sol. Dans sa chute, il eut le temps de voir la gracile silhouette du jedi tripoter un pauvre robot qui n'avait rien demander à personne. De son fusil à pompe, il tira sur le droïde qui grilla dans un silence presque flippant. De son blaster il envoya un tir dans la jambe de son adversaire.

Il gémit en touchant le sol. En parallèle, Karissa Bron défonça une porte à l'opposé d'un coup de pieds courroucé. Elle lança un regard désespéré à Mad qui se relevait avec lenteur et douleur. Elle visa le jedi avec son arme lourde. Karissa n'avait que des armes lourdes. Elle n'aimait ni la subtilité, ni faire dans la dentelle
Karm Torr
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Et un petit fil par ci, et un petit coup de crosse de sabre par là, c’était tout l’art de la réparation façon ark-ni. Le droïde ressemblait désormais à un hérisson qui aurait connu des jours meilleurs et il était la vivante incarnation des raisons qui poussaient la plupart des roboticiens professionnels à considérer le bricolage ark-ni comme un crime contre la technologie. Mais au moins, il fonctionnait : à défaut de pouvoir remplir les tâches qu’on lui avait originellement assignées, il faisait désormais un excellent communicateur.

Enfin un communicateur.
Grillé.

Au premier coup de blaster, Karm parvint de justesse à se tasser derrière le droïde. Le second lui frôla la jambe en laissant une légère brûlure mais, lorsqu’une psychopathe lourdement armée débarqua dans la salle d’incinération avec des canons qu’on aurait juré directement dévissés d’un bombardier impérial, son premier tir envoya Karm et son droïde valdinguer d’un coup contre le mur le plus proche. Le jeune homme ne put retenir un gémissement de douleur en s’écrasant contre le mobilier.

Le droïde en avait été réduit à un tas de boulons fumants devant lui et le vrombissement caractéristique du sabre laser ne tarda pas à se faire entendre, alors que dans un roulé-boulé guère élégant, Karm se soustrayait in extremis au feu nourri de la nouvelle joueuse. Son esprit de guerrier avait déjà imaginé un plan. De là à dire que c’était un bon plan, il y avait tout un monde, mais l’heure n’était pas au raffinement.

Ainsi demeura-t-il immobile pendant quelques secondes de plus alors que l’acolyte de Madigan balançait une nouvelle charge avec une obstination de rancor. Au dernier moment, dans un bon prodigieux typique des Jedis, il s’élança quelques mètres plus loin. Le puissant tir de blaster heurta la cuve de l’incinérateur devant lequel il s’était tenu et de nouvelles alarmes tonitruantes s’ajoutèrent aussitôt au vacarme du complexe de bâtiments. La tôle poussa un gémissement plaintif, à l’endroit où elle avait été fragilisée par le tir et, très vite travaillée par la matière en fusion, l’incinérateur s’ouvrit en deux pour vomir un déchet de cendres, de lave ménagère et de déchets à moitié calcinés.

Au plafond, toutes les valves s’étaient brusquement refermées, alors que les protocoles automatiques de sécurité, en cas d’accident industriel, se mettaient en place. Un à un, les autres incinérateurs cessèrent de fonctionner, pendant que des droïdes paniquées zigzagaient dans tous les sens, pour creuser au laser des tranchées d’écoulement dans le sol de la salle, afin de contenir la progression de la dangereuse en coulée.

En même temps, le plafond avait commencé à dégager des quantités colossales de neige carbonique. Karm avait surtout compté sur les coulées brûlantes pour tenir ses adversaires à distance et lui permettre de dévier plus facilement les tirs de blaster mais il se rendit très vite compte qu’enfoncés sous la neige et perdus dans la fumée, ils se voyaient à peine les uns les autres. Certes, ils risquaient aussi de mourir étouffés, mais on ne pouvait pas gagner sur tous les tableaux.

Le Jedi désactiva sa lame pour cacher mieux encore sa présence. Il prit une dernière bouchée d’oxygène avant de s’enfoncer pour de bon dans la mousse, comptant sur le soutien de la Force à la fois pour le guider et pour dissimuler sa présence. Se repérer n’avait rien d’aisé. Y allait aux sons étaient exclus : la neige carbonique les étouffait, les alarmes et les cris stridents des droïdes recouvraient le reste. D’ailleurs, quand il buta par inadvertance sur l’un des robots, il se prit une volée d’insultes qui le convainquit d’aller se faire discret un peu plus loin.

Il hésitait encore entre se glisser subrepticement derrière les mercenaires pour les assommer d’un coup sec derrière la nuque ou profiter de la confusion pour s’enfuir et, couvert de neige, avec son slip trempé, trouver un moyen de se faire assez discret pour accéder à un port de communication. La première solution, la plus dangereuse, était sans doute aussi la plus réaliste. Restait à savoir où il était.

BONG.
Donc, ça, c’était un mur.
Toujours bon à savoir.

D’ailleurs, le mur bougeait.
Tout cela était-il bien légitime ?

Brusquement, de l’autre côté de la salle, de puissants ventilateurs se mirent en marche, pour expulser neige et déchets indésirables, en l’occurrence également mercenaires et Jedis, qui n’auraient pas eu la riche idée, comme les petits robots, de s’ancrer dans le sol, vers la liberté toute relative d’une falaise artficielle, qui tombait droit dans le fleuve crasseux s’écoulant jusqu’aux stations de retraitement des eaux.

Il est libre, Karm !
Y en a même qui disent qu’ils l’ont vu voler.
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Karissa n'était pas très grande mais elle avait toujours en imposer, surtout une arme lourde à la main. La concentration tendait ses traits, ses yeux dorés plissés dans l'effort pour maintenir l'engin droit. Elle balaya la pièce d'une première salve, puis d'une seconde. Mais le jedi avait bondi comme un gizka sous épices. Ce genre de bestiole avait de la ressource. En attendant, l'intervention miraculeuse de Karissa Bron s'était soldée par un goût d'enfer. Elle s'arrêta de tirer et contempla son oeuvre apocalyptique d'un air satisfait. Son jouet fonctionnait à merveille.

Mais contrairement à d'autres, Mad n'avait pas vraiment le temps de niaiser, car le jedi avait disparu dans de la neige carbonique. Les droïdes parcouraient la salle dans le désarroi mécanique le plus complet. Madigan était-il condamné à semer les désastres derrière lui, poursuivi par une malédiction quasi-divine ? Finirait-il par mourir comme il avait vécu, dans un bordel monstrueux que l'entendement pouvait à peine saisir ? Il n'avait pas non plus le temps de se poser des questions d'ordre existentiel sur le sens de son existence. Il devait poursuivre sa proie. Il sentait à peine la chaleur tout juste supportable, car il s'enfonça dans la neige carbonique et le froid lui picota désagréablement la peau. le choc thermique manqua de lui faire tourner de l'oeil.

Il avançait à l'instinct, croyant sentir les mouvements fluides du jedi, apercevoir une ombre du coin de l'oeil. Il pensa un moment l'avoir perdu, mais les cris indignés d'un androïde lui parvint, étouffés mais perceptibles, comme un écho lointain. Il accéléra le mouvement, mais ce ne fut que pour se retrouver propulsé dans les airs. Une fois de plus.

Tandis qu'il filait dans les airs. Mad tenta de se souvenir de ce qui l'avait mené dans cette fâcheuse situation. Il capta dans ses souvenirs le bruit des ventilateurs. Il calcula également le temps qu'il lui restait avant de pouvoir partir à la retraite, comparé avec ses économies. Dans 200 ans. C'était long. Un peu d'air frais en pleine face n'avait rien de désagréable. Il aperçut le jedi qui volait à quelques distances. Il cria quelque chose comme "Petit crétin je t'assure que tu vas payer le double de ce que tu m'as fait subir", ce que sa Némésis du moment devait comprendre comme :

- IIIIIHIIIIIN AYEEEEEEEE OUUUUUAHHH IRRRRR !

Il atterrit douloureusement sur un camarade qui avait la mauvaise idée de le suivre. Le corps mou atténua la violence de la chute. Malgré quelques vilains bleus qui parcouraient son corps, il s'en tira à bon compte. Mad s'accrocha à un débris. Il reconnut la couleur grisâtre d'un mur. Se laissant porter par flots si sales qu'on n'envoyait pas sa main sous la surface, il tourna un regard pensif vers l'entrepôt qui avait à moitié sauté. Il fit un nouveau calcul. Sa retraite n'aurait lieu que dans environ 302 ans. C'était pire. Il barbotait. Il Secoua ses armes, fidèles alliées. Trouva du regard le gamin.

- J'en ai marre de ces conneries. Je suis pas assez payé par l'Empire pour subir ce genre de merde. Je retourne ma veste.

Il toussa. Saleté de bouillasse. Ce paysage était foutrement déprimant. Laid à crever. Cette eau dégueulasse lui donnait une envie de gerber. Par prudence, l'un de ses canons continuaient à pointer vers le jeune jedi. Au loin, la falaise prenait fin, se jetant dans un lac artificiel. Le contrebandier sentit avec inquiétude des relents de mort secouer son instinct de baroudeur. Situation pourrie.

- Si je bouge assez, je pourrais accrocher mon bout de mur à la rive. Ce serait con de mourir de manière aussi ridicule. je te propose de t'accrocher à mon bout de mur. Comme ça, on sera quitte. Je me rendrais à la République. Je donnerais des infos.


Karm Torr
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Les latrines des pires bouges de Mos Eisley, supposait Karm qui ne s’y était jamais rendu, devaient sentir à peu près comme ça.

— Hmouais, murmura le Jedi, évidemment sceptique devant le soudain revirement de conscience d’un contrebandier que leur mésaventure fluviale venait de plonger d’abord dans de meilleures dispositions et prochainement vers une mort certaine.

Accroupi dans un équilbre précaire sur un coin de conteneur éventré, sur lequel on pouvait encore lire la fin d’une description, « CLEAIRE », dont Karm préférait ignorer le début, le Jedi était sain et sauf. En tout cas, sauf, ça, c’était certain. Il avait miraculeusement atterri sur son embarcation de fortune et, abstraction faite de ses contusions, du sang qui coulait de son épaule éraflée, de son slip déchiré qui avait été englouti et probablement dissout par le fleuve saumâtre, il était encore en pleine possession de ses moyens et, ce qui était plus essentiel, de ses dix doigts.

— Bon, de toute façon, y a pas le choix. J’ai d’autres projets que de finir en sédiments d’égoût, déclara le nudiste malgré lui. Bouge pas.

La « rive » n’était pas loin. La rive était aussi pentue, et probablement glissante, et fort métallique. Un toboggan de déchets, pour la barre qui le surplombait, habitations, centre d’affaire ou entrepôts, qui déversaient directement dans les eaux usées les relicats de leur propre activité. L’urbanisme de Pakuuni laissait franchement à désirer.

Agrippé d’une main à son embarcation de fortune, Karm tendit l’autre vers Madigan, mais ce ne fut pas cette fois-ci pour l’envoyer valdinguer contre le mur le plus proche mais pour le pousser lentement, et sûrement, vers la fameuse rive. Quand le Dévaronien fut arrivé à bon port, Karm se plongea dans la force bien différemment. Son agilité était déjà exceptionnelle, il la voulait véritablement surhumaine. Après une profonde inspiration, il s’élança. Son premier bond envoya son radeau vers le fond, il atteignit un tube qui ne pouvait lui offrir qu’un équilibre précaire, s’élança encore, et s’écrasa avec plus ou moins d’élégance sur le toboggan gluant, pour entamer malgré une glissade qui le ramenait inexorablement vers le courant « aquatique ».

Il parvint à s’accrocher en passant à l’échelle de manutention. La glissade lui avait éraflé la fesse et la cuisse. Ses muscles étaient endoloris. La main qui serrait le sabre de Luke était crispé de nervosité. Mais tout allait bien. Tout allait parfaitement bien. Il avait égaré un Padawan, égaré aussi tous ses vêtements, mais il était porteur de précieuses informations, et, si Madigan était sincère — on pouvait toujours rêvé —, sa reddition serait sans doute plus essentielle encore que n’importe quelle enquête.

— OK. OK, tu vas bien ?

En réalité, en bon Jedi, Karm s’inquiétait du sort de Madigan pour Madigan lui-même plutôt que pour les informations qu’il détenait. Confusément, il sentait que le contrebandier n’était pas un maléfique adorateur des puissances obscures qui scrutait le popotin des impériaux infiltrés pour la beauté du geste mais un type que la vie avait ballotté d’un bout à l’autre de la Galaxie. Comme Karm l’avait expliqué dès le premier jour à sa Padawan, les circonstances expliquaient et excusaient à la fois et les forces sociales invitaient à éprouver de la compassion pour les décisions individuelles.

— Ca va bien s’passer. On va s’en sortir, on va r’trouver la République, je témoignerai de ta coopération, tu te feras pas descendre par les impériaux, on se fera pas dissoudre par… Je sais pas trop quoi. Tout va bien. C’est quasi idyllique. On est à deux doigts de la classe verte. Attrape ma main.

Karm cala le sabre de Luke entre ses cuisses nues et serrées, en essayant de faire abstraction de la symbolique de la situation, puis tendit la main à Madigan. Sa force toute relative rendit la traction pour le moins compliqué et, à en juger par les gémissements de douleur qui s’échappaient des dents serrés de l’Ark-Ni, l’exercice n’avait rien d’agréable. Il parvint tout de même, tant bien que mal, à remonter Madigan juste assez pour que le contrebandier puisse attraper à son tour les barreaux de l’échelle.

Fondus dans le mur, ils remontaient jusqu’à un sas évidemment fermé, une dizaine de mètres plus haut. Après quelques secondes d’une récupération bien insuffisante, Karm consentit à ouvrir la marche, pour pouvoir découper le panneau métallique et leur ouvrir la voie à ce qu’il espérait n’être ni une nouvelle fournaise, ni une nouvelle décharge. Un entrepôt de vêtements serait probablement l’idéal. Il n’avait rien contre les petits souffles d’air qui caressaient ses attributs virils mais au bout d’un moment, ça allait finir par en devenir embarrassant.
Le Masque de la Force
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Les alliances de circonstances... Rien de tel lorsqu'on n'a plus grand chose à se mettre sur le dos. Et là, la situation est particulièrement critique...

Karm Torr & Madigan Obadia continuent l'Event.
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