Le Masque de la Force
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Putain d’opération à la con ! Et dire que cela fait des semaines qu’elle travaille à infiltrer ce réseau criminel pour obtenir un passage sûr vers l’Empire, avec papiers d’identité et tout le tralala ! Le genre de trucs qui se fait payer très cher, déjà une, mais qu’en plus elle peut « revendre » aux Jedi sous forme de service rendu. Pour une première collaboration tout en restant indépendant, c’était pas si mal, comme idée. D’ailleurs, les Jedi avaient déjà commencé à s’infiltrer eux-mêmes… Mais il avait fallu que la République vienne mettre son nez dans ces affaires, et comme toujours, elle faisait tout foirer ! Les militaires avaient créé un embargo pour bloquer tout le réseau parce que ces imbéciles pensaient que celui-ci servait à faire rentrer les impériaux dans la République et pas le contraire ! Bon, il faut être honnête, cela dit, il y avait du mouvement dans les deux sens… Mais ça, ça ne la regardait pas !

Bref, le projet de maîtrise des mouvements entre République et Empire passe complètement au second plan dans sa tête. Si elle est venue là, c’est pour s’assurer que tout fonctionnait, mais maintenant, l’urgence est de repartir sain et sauf, y compris avec les autres membres de sa petite équipe qu’elle a emmené ici. Halussius est dans le coin, et elle sait qu’il est en train de lui acheter du temps. Ils n’ont pas de navettes pour s’enfuir, aussi sa seule chance est-elle de contacter Dranor qui, avec son croiseur, est resté en orbite de la planète. Oui, sauf que quand elle a essayé de le joindre, ça a été silence radio. Pourquoi ? Parce que ces imbéciles de républicains ont coupé tout le réseau de communication extra-planétaire dans l’embargo ! Des emmerdeurs jusqu’au bout !

Velvet fait partie des premières qui parviennent aisément à quitter la zone verrouillée du hangar, sans se faire remarquer. Aussitôt extraite, elle se dirige au pas de course vers la plus haute des tours de la station : un édifice de métal impressionnant, tout en haut duquel se trouve les antennes de communications. De là, en bidouillant quelques fils, il lui serait aisé de contacter Dranor pour lui demander d’envoyer deux navettes pour les extraire !

Ni une, ni deux, elle se met à escalader l’édifice avec grâce et aisance. Elle atteint le plateau central, reprend son souffle, puis recommence son ascension. Enfin, au bout de quelques minutes, elle parvient tout en haut de la tour. La vue est imprenable, mais elle n’a pas le temps de l’admirer. Elle se hâte vers le panneau de contrôle pour activer les communications quand…
… elle constant qu’il n’y a plus de boutons. Ils ont été comme arrachés. Mais quel imbécile a…

- C’est ça que vous cherchez ? claironne une voix à proximité.

De derrière une poutre de métal surgit un drôle d’individu : un géonosien qui tient dans ses mains une myriades de petits objets ronds et lumineux. Les boutons !

Zian Cti Toepie est particulièrement fier de son coup. Récemment, il s’est fait un argent fou en aidant l’Empire à faire entrer quelques individus dans la République en utilisant un réseau criminel que Zian commence à bien connaître. L’Empire, en effet, a tout à fait connaissance des agissements du réseau, et il en profite. Quand il a appris que des individus commençaient à l’utiliser pour faire entrer des républicains dans l’Empire, voire des Jedi, cela ne lui a pas plu du tout. Alors, il a fait fuiter des informations vers les services de renseignements républicains pour que celui-ci tombe sur le réseau – intelligents ces impériaux. Mais bien sûr, ce n’était pas bon pour les affaires de Zian, et il l’a fait savoir ! Alors l’Empire lui a promis que ce ne serait que temporaire. L’armée républicaine allait arrêter les individus qui voulaient faire passer les républicains dans l’Empire, et une fois cela fait, ils reprendraient leurs petites affaires. On a même promis à Zian une très coquette somme pour chaque tête importante arrêtée par l’armée républicaine avec son aide.

Ne nous voilons pas la face : Darth Velvet en personne, c’est plus qu’une tête importante. Il l’a bien reconnue, elle est sur plusieurs avis de recherche, en ce moment. Il savait bien que quelqu’un qui voudrait s’enfuir viendrait essayer de rétablir les communications, mais elle ! Quelle aubaine !

Bon, il ne reste qu’un problème : comment la retenir et faire en sorte qu’elle soit cueillie ici… La hauteur allait aider.



Seuls les joueurs Zian Cti Toepie & Darth Velvet peuvent intervenir dans ce sujet. S’agissant d’un combat purement RP, vous serez départagés sur la qualité d’écriture de votre RP, la pertinence, l’originalité et le réalisme de vos actions et de vos choix ainsi que votre fair-play vis-à-vis de vos adversaires.
Ordre de post : Zian - Velvet.

Zian Cti Toepie
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Quelle prise aussi magnifique qu'inattendue ! Enfin, il ne fallait pas encore parler de “prise”, car la Mirialane la plus notoire de la galaxie venait juste de faire son apparition, il restait donc encore à la soumettre pour ensuite la livrer, et Zian Cti Toepie restait lucide : ça risquait de ne pas être une mince affaire. Seulement, maintenant qu'il était devant elle, l'appât du gain interdisait toute renonciation. Ce n'était de toute façon pas son genre. Il avait conscience du danger mais aussi de ses propres qualités. En haut de ce gratte-ciel, ce serait un duel. Ni lui ni sa cible ne pouvait espérer de soutien, mais si les choses venaient à tourner mal, le Géonosien pourrait toujours s'enfuir.

Si on lui avait dit que Darth Velvet serait la personne à se pointer ici pour utiliser les antennes de communication, il ne l'aurait probablement pas cru, ça aurait été trop gros. Et pourtant, ce visage de Mirialane, il avait l'impression de le connaître par cœur. Tout chasseur de prime qui se respecte avait déjà entendu parler de Darth Velvet et vu son portrait des tas de fois, aussi bien dans la République que dans l'Empire. On lui attribuait la chute de Borenga le Hutt, et Zian Cti Toepie se moquait de savoir si c'était vrai. Même si la République promettait une plus grosse récompense que l'Empire pour sa capture, Zian Cti Toepie ne se voyait pas doubler l'Empire à cet instant, même pour cent mille crédits de plus. En se mettant l'Empire à dos, s'il livrait Velvet à la République et que cela finissait par se savoir – et ça finirait par se savoir forcément – il se fermerait des portes en plus de s'attirer des ennuis inutiles. Zian Cti Toepie voulait rester libre de travailler pour qui il voulait quand ça lui chantait. Et c'était plus important que le volume de crédits qu'il pouvait empocher en une mission.
On pourrait moquer sa naïveté de faire confiance à l'Empire pour continuer sa mission, avec ce qu'il était en train de se passer ; seulement, Zian Cti Toepie se disait que l'Empire avait lui-même son intérêt à ce que l'embargo ne dure pas très longtemps.

Darth Velvet n'en imposait pas physiquement. N'importe qui, en se fiant à cette petite silhouette fine, se serait imaginé ne rien avoir à craindre d'une confrontation physique ; seulement, l'insecte savait que même le moins musclé des Humains pouvait le maîtriser physiquement. Et si le nom de Darth Velvet n'était pas si important et qu'on ne lui prêtait donc pas une aura de dangerosité, le mercenaire se serait peut-être dit qu'il avait là une cible facile à neutraliser en deux ou trois tirs de blasters. Mais il ne fallait jamais sous-estimer une cible, surtout quand son nom circulait sur les avis de recherches dans les trois quarts de la galaxie.

Zian Cti Toepie déplia ses élytres et s'éleva brusquement à un peu plus d'un mètre du sol ; il lâcha les boutons qu'il tenait dans sa main pour les rattraper à la volée avec le pied. Le Géonosien, voletant en sur-place dans un bourdonnement continu, s'arma de son blaster, maintenant qu'il avait les deux mains libres, tenant les boutons du panneau de contrôle entre ses trois orteils refermés.

ZIAN CTI TOEPIE – Allons au plus simple, vous me rapporterez plus vivante. Soumettez-vous sans éclat, ou bien je commence par jeter ces boutons dans le vide.
Darth Velvet
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Resserrant ma prise sur les barreaux de cette échelle, que je devine glacés sous le cuir de mes gants, j’accélère mon ascension jusqu’au pinacle de cette tour d’acier, de métal et d’espoir d’évasion. Le vent s’engouffre dans les remplis de ma mante, dans les mèches sauvages de ma chevelure, déployant le tissu sombre et la soie noire dans un ciel d’agonie. Comme une oriflamme. Comme un étendard, un cri de ralliement aux miens, flottant au-dessus de la rumeur grondante et de la folie de ce soulèvement. Il n’y a rien d’autres, à ces hauteurs vertigineuses, que le souffle frais de l’air, un silence obséquieux et par-dessous le bourdonnement de l’émeute dont l’effervescence, les cris, et les flashs d’explosion ne me parviennent qu’atténués. La vue est saisissante. Magnifique. Et aussi terrible, de par sa violence, de par cette peur parcourant d’un frisson de révolte la foule amassée au pied du pylône et des hangars.

Un instant, mes pensées dévient auprès des membres de mon équipe, inquiètes. Puis, mon regard se détourne de la beauté vénéneuse de cette ville sous la lumière affleurante, de cette nasse, ce piège sous forme de blocus ourdie par les Forces Républicaine. Plus dur. Plus implacable. Alors que j’arrive enfin au sommet, mon pas résonnant sur le treillis métallique de la plateforme qui m’accueille. Elle est petite, si étroite qu’elle ne peut recevoir d’une seule personne entre ses garde-corps. Et là, juste à portée de main, le panneau de commande de communication. Mon visage s’éclaire d’un sourire, qui lentement chavire, se muant en une grimace de dépit.

- C’est ça que vous cherchez ?

J’aimerais dire que le son d’une autre voix, en cet endroit où ne siffle que le vent entre les structures métalliques de l’édifice, et le hululement des oiseaux de proie, me réchauffe le cœur mais il n’en est rien. Bien au contraire. Un piège dans un piège, ou plutôt un appât sous forme de boutons chapardées par cet insecte. En cet instant, l’inconnu n’est rien de moins que le maitre de notre avenir, la clef de notre liberté. Sans ce qu’il conserve précieusement entre ses griffes serrées, je n’ai aucune chance de rétablir les communications, aucune possibilité de trouver une issue à cet imbroglio, aucun espoir de faire parvenir à Dranor notre demande d’extraction. Je serre les dents, détaillant le géonosien, regard de braise et esprit en ébullition.

- Allons au plus simple, vous me rapporterez plus vivante. Soumettez-vous sans éclat, ou bien je commence par jeter ces boutons dans le vide.

« Un chasseur de primes, donc... comme c’est original. » glissais-je exsudant l’agacement et le sarcasme. « A combien s’élève-t-elle, déjà… cette maudite prime ? Hmmm 250 000 crédits… »

Les gens de son espèce, se partage en deux sortes… Les uns n’aspirent qu’à l’adrénaline de la traque, au plaisir de chasser jusqu’à la reddition de leurs proies, ou de leurs morts. L’argent n’est pas une finalité en soi, juste la cerise sur le gâteau, juste le petit plus dont ils pourraient se passer, du moment qu’on ne les prive pas de leurs battues. Et les autres. Les autres pensent aux crédits et uniquement aux nombres de 0 enorgueillissant leur chèque lorsqu’ils mènent à bien leurs missions. J’espère sincèrement que celui-ci appartienne à cette catégorie vénale et corruptible.

« Ou vous pourriez me donner ces boutons, en échange du double de cette prime. 400 000 crédits, et la garantie de sortir indemne de cet affrontement. » concluais-je, tissant de persuasion ma voix, tirant sur les fils éthérés de la Force pour optimiser l’impact de ma proposition.


Spoiler:
Zian Cti Toepie
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DARTH VELVET – Un chasseur de primes, donc... comme c'est original.

Darth Velvet n'affichait aucune panique, presque même aucune peur finalement, comme si elle était certaine de pouvoir s'extraire victorieuse de cette situation, et ses phéromones allaient en ce sens. Au lieu de ça, elle répondait avec sarcasme, et agacement bien entendu. En réalité, Zian Cti Toepie se donnait un air dominant parce qu'il tenait les boutons dans son pied et comptait de servir de cela pour rendre son interlocutrice docile, mais il se doutait bien que dans un affrontement direct contre Darth Velvet, il avait au moins autant à craindre qu'elle. Il ne savait pratiquement rien de ses compétences, mais une chose était sûre : sur toutes les affiches de primes, elle était décrite comme un individu dangereux. Dangereux, non pas parce qu'elle s'attaquait à tout ce qui bougeait avec une agressivité animale ; dangereux, parce qu'elle n'était pas cible facile à abattre et qu'il fallait estimer cela pour ne pas perdre bêtement la vie en voulant la capturer morte ou vive.

Alors était-il vraiment étonnant de ne pas la voir afficher de peur en étant braquée par un chasseur de primes ? Non. Zian Cti Toepie pourrait autant avoir peur d'elle, en réalité. Tant qu'il avait l'impression d'avoir la situation en main, il n'en montrait rien. Il fallait espérer que cela ne dégénère pas, mais espérer cela était peut-être déjà une façon de sous-estimer Darth Velvet.

DARTH VELVET – A combien s'élève-t-elle, déjà... cette maudite prime ? Hmmm deux cent cinquante mille crédits...

Non, cent cinquante mille, même, en réalité, du côté de l'Empire. Zian Cti Toepie sentait déjà venir le moment où Darth Velvet allait essayer de l'acheter pour s'en sortir indemne, alors il n'allait certainement pas la corriger sur le montant, cela ne ferait que lui donner du grain à moudre.

DARTH VELVET – Ou vous pourriez me donner ces boutons, en échange du double de cette prime. Quatre cent mille crédits, et la garantie de sortir indemne de cet affrontement.

C'était presque trois fois plus que ce que l'Empire promettait, même si Zian Cti Toepie espérait pouvoir obtenir un bonus en rapportant Darth Velvet vivante. Il y avait de quoi réfléchir. Eviter un affrontement potentiellement mortel contre l'une des têtes recherchées de la galaxie, s'épargner ainsi des risques superflus en gagnant plus d'argent. Il n'y avait que des avantages à accepter cette offre, non ?
Zian Cti Toepie ne percevait pas la Force. Il était sensible à beaucoup de choses, aux phéromones, aux odeurs, aux vibrations, aux mouvement, il avait une perception aiguë de toutes ces choses-là, mais pas de la Force, nullement. Dommage, car s'il était en train de considérer l'offre de Darth Velvet, lui le mercenaire pugnace qui ne renonçait jamais, c'est bien parce que la Force était en train de l'embrouiller.

Il pencha la tête sur le côté, et finit par réaliser ce qu'il était en train de penser. Il était en train de penser à délaisser une prise aussi juteuse que Darth Velvet, à trahir une mission de l'Empire, à se mettre tout seul en échec en abandonnant devant un risque potentiel, tout ça pour plus de crédits ? Non, ce n'était pas lui. Ca ne lui ressemblait en rien. Comment pouvait-il avoir considéré la question ?

ZIAN CTI TOEPIE – Je ne compte pas gagner seulement des crédits en vous capturant.

Il avait là une opportunité immanquable de se faire bien voir par ses contacts de l'Empire. Ramener Darth Velvet, imaginez ! Zian Cti Toepie se ferait un nom, et s'ouvrirait tellement de nouvelles opportunités ! Pourquoi accepter deux cent cinquant mille crédits de plus que la prime promise, si c'était pour passer pour un incapable ?
Voilà comment raisonnait Zian Cti Toepie ! Ca, c'était le Zian Cti Toepie que l'on connaissait !

ZIAN CTI TOEPIE – Je ne remettrai ces boutons à leur place que si vous vous soumettez sans éclat, ici et maintenant. Et vous aurez la vie sauve en prime. Sinon, je n'ai qu'un geste à faire pour les disperser dans le vide.

Si Darth Velvet faisait le moindre geste pour attraper une arme, Zian Cti Toepie le détecterait aussitôt et serait aussi vif à pointer son blaster sur elle et à tirer. Il avait déjà son arme en main et était prêt à s'en servir.
Darth Velvet
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 – Je ne compte pas gagner seulement des crédits en vous capturant.

« Ah non ? Pas un chasseur de primes, donc… » concluais-je, hivernale détaillant davantage cet individu drapé de mystère.

Me serais-je fourvoyée, en l’imaginant n’être que l’un de ces charognards attirés par le sang et l’appât du gain comme les mouches sur un cadavre putride ? Et si l’argent n’est pas l’unique raison de cette embuscade, quelle est cette autre qui l’anime au point de lui permettre de briser l’envoutement de ma voix et les fils de persuasion tissés habilement dans ma proposition ? La gloire ? La renommée ? Afficher ma prise comme l’on coiffe un trophée ? A moins qu’il ne soit, rien de moins que l’un de ces agents républicains voués à la saisie du réseau clandestin que nous avons infiltré. Ce qui tendrait à expliquer le piège des communications. Qui d’autres qu’un coupable souhaitant s’exfiltrer au travers des mailles de la justice se trouverait contraint de rétablir les communications ?

Je scelle une grimace derrière l’illusion d’un sourire. Oiseau de proie. Carnacière. Au-dessous, la rumeur enfle, les cris, les hurlements de sirènes nous parviennent toujours par-delà le voile ouaté du vertige et des hauteurs, attirant mon attention. Mon regard abandonne l’insecte, déployé vers le chaos du sol, et l’assurance s’envole de mon profil minéral pour s’embraser d’une inquiétude que je laisse sciemment apparaitre. Tyr, Galen, Myir et Halussius sont là-bas, affrontant le danger d’une capture imminente. Leurs auras vacillent, reconnaissables entre toutes à mes yeux de non-sith, et l’étau de mes responsabilités, resserre sur mon cœur, ses mâchoires implacables.

Que se passe-t-il exactement, pour que je ressente la fluctuation de leurs empruntes dans la Force, poignantes et irrégulières, encéphalogrammes. Je les imagine sans peine combattre, se mêlant à la masse des pakuuniens ou encore se dissimulant au cœur de cette foule ou dans l’ombre des hangars, pris dans cette nasse, dans le filet aveugle de ces miliciens, de ces inspecteurs républicains trop stupides pour envisager que le réseau infiltrant des espions fonctionne dans un sens comme dans l’autre. En vérité, la question qu’il faut se poser, qu’il doit se poser et se consacrer ce maudit geonosien en face de moi , à en oublier toutes autres, la question à laquelle je dois moi-même me soumettre et répondre, c’est de savoir ce que je suis prête à sacrifier pour chacun d’entre eux.

Un soupir m’échappe, désabusé ou, résigné peut-être, dévoilant de mes préoccupations, l’ossature d’une émotion sur ce masque occultant usuellement mon visage de glace et de jade.

« Les remettrez-vous réellement ? » Et mes prunelles, d'azur et de tempêtes, affrontent les facettes oculaires de l’interlope à élytres. « … les boutons. Les replacerez-vous et m’autorisez-vous un appel si j’accède à cette requête ? »

Il y a, bien que je tente de le réprimer, une pointe de provocation dans ma voix. Comme si je le mettais au défi, d’accéder à ma volonté, à ma proposition, comme si je le croyais indigne de tenir sa parole.

« Je n’accepterais qu’à cette condition et j’imagine sans mal que vous aurez les vôtres… sans doute abandonner mes armes serait un premier pas dans votre direction… » commençais-je placide, m’accroupissant lentement. « N’usez pas du vôtre, je dépose le mien » continuais-je en déposant avec calme, sur le treillis métallique de la plateforme, mon Blaster.

Je me relève, gardant dans son champ de vision mes mains vides, je donne un coup de botte dans l’arme, la laissant choir dans le vide.

« Je ferais de même avec mon sabre, si nous concluons un accord. »
Zian Cti Toepie
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Darth Velvet plongea un regard dans le vide. Peut-être avait-elle le vertige, ce n'était pas le cas, toujours, de Zian Cti Toepie. Imaginer un Géonosien ou tout autre être volant avoir le vertige n'avait aucun sens. Zian Cti Toepie se demanda surtout ce que Darth Velvet avait en tête, pourquoi elle regardait en bas. Envisageait-elle de sauter pour lui échapper ? Comment pourrait-elle amortir sa chute ? A cette hauteur, ce serait mortel pour n'importe quel humanoïde non volant. Les Mirialans ne flottaient pas plus que les Humains, de ce que Zian Cti Toepie en savait. Un tapis de mousse avait été dressé en bas ? Absurde. La tournure des opérations pouvait-elle influencer sa réaction ? Peut-être, même si Zian Cti Toepie ne voyait pas encore en quoi.

Zian Cti Toepie se rendait compte qu'il stressait un peu. Il suffisait que Darth Velvet posât un regard énigmatique vers le sol au pied de la tour de communications, pour qu'il en cherchât la raison en se posant trop de questions. Il avait face à lui une potentielle prise juteuse, qui pouvait lui rapporter gros et pas seulement en quantité de crédits, mais qui était tout aussi potentiellement dangereuse, et qu'il tenait donc à ne surtout pas sous-estimer. Mais à trop vouloir éviter de la sous-estimer, il commençait lui-même à douter de ses capacités à la maîtriser et à la capturer. Or, il ne le fallait pas. Darth Velvet le sentirait et prendrait l'ascendant psychologique. Zian Cti Toepie prit donc les dernières secondes avant que Darth Velvet ne reposât le regard sur lui, pour souffler un coup, se reconcentrer, et reprendre une attitude ferme et impassible. Son manque d'aplomb lui avait déjà joué des tours, et là, ce n'était pas le moment.

Darth Velvet soupira. Zian Cti Toepie renifla furtivement : il ne sentait pas d'émotion d'angoisse ou de stress quelconque chez son interlocutrice. En tout cas, Darth Velvet avait l'air préoccupé, et ça, ce n'étaient pas ses phéromones qui le montraient à l'insecte. Restait à deviner si c'était seulement le fait d'être braquée par un mercenaire qui la préoccupait, et vu son regard vers les opérations au sol, il devait y avoir autre chose. Dommage pour Zian Cti Toepie que ce fût impossible de deviner quoi, car il aurait peut-être pu en jouer pour obtenir l'avantage.

DARTH VELVET – Les remettrez-vous réellement ?... les boutons. Les replacerez-vous et m’autorisez-vous un appel si j’accède à cette requête ?

Darth Velvet commençait à négocier. C'était une excellente chose, car cela signifiait qu'elle était prête à se rendre, sous conditions. Zian Cti Toepie avait le problème d'être mauvais négociateur, mais il avait conscience de certaines choses élémentaires : notamment, si Darth Velvet se montrait prête à faire un pas vers lui, alors il devait se montrer arrangeant de son côté aussi. Seulement, Darth Velvet demandait à passer un appel. Si Zian Cti Toepie refusait, cela pouvait directement bloquer la discussion. Ca l'embêtait. Mais il ne pouvait pas refuser. Toutefois, voir Darth Velvet montrer quelques signes encourageants lui permit de se détendre un petit peu.

DARTH VELVET – Je n’accepterais qu’à cette condition et j’imagine sans mal que vous aurez les vôtres... Sans doute abandonner mes armes serait un premier pas dans votre direction... N’usez pas du vôtre, je dépose le mien.

Eh bien ! Quelle victoire ! Darth Velvet se désarmait d'elle-même ! Bon, il ne fallait pas être naïf, elle gardait forcément une carte dans sa manche. Zian Cti Toepie n'était peut-être pas la première personne à lui tomber dessus pour la prime sur sa tête, et si Darth Velvet était du genre à se soumettre si facilement, la prime aurait déjà été empochée par quelqu'un depuis belle lurette. Zian Cti Toepie se promit de rester sur ses gardes, mais au fond de lui, il ne put s'empêcher de se réjouir de voir la tournure que prenait la situation.

Dans des gestes lents, Darth Velvet s'accroupit, décrocha son blaster, le déposa sur la plateforme, se releva, et donna un coup de botte dans son arme pour l'éloigner d'elle, tout cela en gardant les deux mains visibles.

DARTH VELVET – Je ferai de même avec mon sabre, si nous concluons un accord.

Zian Cti Toepie dévisagea Darth Velvet, épiant le moindre signe de ses phéromones. Ne pas sentir de stress chez elle n'était en revanche pas rassurant, c'était la preuve pour Zian Cti Toepie que Darth Velvet se sentait encore maîtresse de la situation, ou du moins qu'elle avait la sensation de pouvoir encore la retourner à son avantage. Méfiance, méfiance, donc.

Prudemment, Zian Cti Toepie se déplaça vers le blaster de son otage, toujours dans ce bourdonnement grave et continu. Il s'empara de l'arme avec son pied libre, puis reprit sa place, un peu plus en hauteur.

ZIAN CTI TOEPIE – Je pense que nous allons pouvoir trouver un accord. Si vous me laisser vous palper et vous retirer toutes vos armes, je m'engage à vous remettre les boutons que je tiens et à vous laisser passer un appel. Ma condition est que vous m'informiez d'abord à qui sera destiné cet appel et ce que vous comptez dire. Ensuite, vous vous engagez en retour à vous laisser arrêter par les troupes armées. Je vous livre en vous accusant d'avoir voulu utiliser le réseau pour vous infiltrer dans les mondes de la République. Une fois entre leurs mains, vous pourrez bien raconter ce que vous voudrez pour votre défense, ça ne me regardera plus.

Peu importe les véritables intentions de Darth Velvet, elle était également recherchée par l'Empire, et si Zian Cti Toepie racontait qu'elle essayait de s'y infiltrer mais qu'il avait fait en sorte que l'armée républicaine lui tombe dessus et l'en empêche en pensant arrêter un espion impérial, alors ce serait le jackpot.

ZIAN CTI TOEPIE – Voilà notre accord. Evidemment, si l'appel que vous passez ne correspond pas à ce que vous m'aurez annoncé, je vous tue. Si vous essayez de récupérer vos armes, je vous tue. Et si vous faites le moindre geste suspect un peu trop vif...

Il lui laissa finir cette phrase.
Darth Velvet
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« … si vous me laisser vous palper… » résonne, par-dessus le bourdonnement d’ailes, le sifflement du vent dans la structure métallique du pylône et la clameur inquiétante du sol, sa voix grinçante d’insecte.

Et, lentement, à mesure que mes pensées s’approprient la tournure de ses exigences, à mesure que je réalise ses revendications et leurs implications, le masque minéral occultant mon visage d’un voile serein et impassible se délite. Morceau après morceau. Eclat après éclat. Il se fissure, se lézarde et se brise, ne laissant plus uniquement filtrer sur mes traits ce que je souhaite qu’il perçoive, mais bien l’intégralité de cette émotion broyant mon cœur immobile, comme à un pas suspendu.

L’idée même que ses petites pattes vicieuses courent, inquisitrices, sur mon corps me révulse et gonfle mon ciel, du grondement rémanent de mes incubes. Il y a comme un vent de tempête, un prélude au maelstrom, comme un claquement de mâchoires démoniaques envahissant d’une obscurité assassine, le bleu de ma rétine. Là, où la négligence ne laissait voir de moi, qu’une femme banale, identique aux autres, il ne reste rien qu’une aura de ténèbres huileuses, un silence létal, et l’ombre d’un sourire en lame. Vénéneuse, altière, figure de proue élevée en effigie sur cette plateforme, j’exsude la violence et le meurtre comme l’on respire. En cet instant, je ne suis plus uniquement Velvet, mais davantage la Darth, La Noire, celle qui ne frémit que d’anticipation lorsque sa lame mord la chair de son adversaire. Et, bien que je doute qu’il perçoive les émanations de la Force, glissant de moi à lui, sombres et funestes, il ne peut ignorer la pression de cette menace le nimbant de son linceul évanescent.

« NON ! »

Un couperet clair et définitif, un refus sans appel… Et pourtant… Je ne souhaite pas que cette rencontre entre nous dégénère, je ne souhaite pas arracher à ses doigts morts, les boutons du tableau de commande. Est-ce ce constat qui me pousse à ne pas verser irrémédiablement son sang, qui m’astreint à calmer mes ardeurs sépulcrales, à ravaler toute ma noirceur, abaissant mon regard féroce sous l’ombre complice de mes cils, dissimulant la courbure cruelle de ma bouche sous la cascade obsidienne de quelques mèches de cheveux ? Peut-être… ou peut-être est-ce tout simplement moins difficile, moins destructeur d’obtenir ce que l’on désire par le pouvoir des mots plutôt que par le cri des armes. Autour de moi, la sensation de danger imminent s’estompe, et sa saveur acide se dissous, balayée par un vent polaire, comme s’il ne s’était rien passé.

« La fouille ne sera pas nécessaire. » commençais-je, laissant tomber au sol, ma mante, tout en exposant mon corps gainé de tissu et de cuir foncé, en une tenue si ajustée qu’elle en devient une seconde peau. D’un mouvement félin, je récupère mon sabre harnaché à ma cuisse et le suspens au-dessus du vide, sans ciller. « Ou voudriez-vous que je dissimule quoi que ce soit d’autres… »
 
Et mes doigts s’ouvrent libérant mon arme, l’abandonnant à l’abîme, absous de toute hésitation ou remords. Ce n’est qu’un sabre, un outil, rien de plus que le prolongement de mon bras. Mais il n’est ni ma force, ni ma vélocité, ni-même une part de moi. Juste un ustensile au demeurant pratique mais, je suis tout aussi létale avec ou sans. Et cela, il l’ignore. Parce qu’il est toujours plus réconfortant de nier le danger d’une personne désarmée lorsqu’on la menace de la pointe de son blaster, parce qu’il est toujours plus rassurant de croire que c’est le fusil ou l’épée qui forge le bretteur ou le guerrier, et non son bras ou sa résolution. Pour autant, cela me convient parfaitement. Tout ce que je souhaite, c’est établir ou plutôt rétablir les communications subspatiale afin que les miens s’échappent, et si pour cela mes poignets doivent se ferrer du poids d’entraves, je suis prête à l’accepter.

" Voilà notre accord. Evidemment, si l'appel que vous passez ne correspond pas à ce que vous m'aurez annoncé, je vous tue. Si vous essayez de récupérer vos armes, je vous tue. Et si vous faites le moindre geste suspect un peu trop vif..."

« Vous me tuez. C’est limpide. Lorsque vous aurez finit de me menacer, peut-être accéderez-vous enfin à ma requête. Lorsque les transmissions seront possibles et avant mon appel, je vous dirais le contenu de mon message… »

Ecartant les bras, j’effectue un demi-tour sur moi-même, lui laissant le loisir d’aviser ma silhouette et l’absence d’armes ou de cachette à ma mise. Puis, redressant la pointe de mon menton vers, lui, le regard indéchiffrable sous le rideau de ma chevelure, j’annonce d’une voix monocorde.

« Si d’aventure ceci ne vous suffisait pas, et que vous choisissiez toutefois que venir me « palper » » j’heurte le mot, serrant la mâchoire avant de me fendre d’une mise en garde « sachez que risqueriez de vous en mordre les doigts. »
Zian Cti Toepie
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DARTH VELVET – ... vous me tuez. C'est limpide.

Elle avait compris l'idée, il n'y avait plus besoin d'insister dessus.

DARTH VELVET – Lorsque vous aurez fini de me menacer, peut-être accèderez-vous enfin à ma requête. Lorsque les transmissions seront possibles et avant mon appel, je vous dirai le contenu de mon message.

Darth Velvet venait de trouver une faille, en demandant à Zian Cti Toepie de replacer les boutons avant de savoir l'objet et le destinataire de son appel. Le mercenaire se dit qu'il pouvait, à son tour, faire un petit geste de bonne volonté, et ne pas pinailler sur ce point.
Ce qui l'embêtait un peu plus en revanche, c'est que Darth Velvet ne voulait pas se laisser fouiller, prétextant que ce ne serait pas nécessaire. Comme pour montrer sa bonne fois, elle exposa son corps : dénudée de sa mante, elle ne portait plus qu'un justaucorps qui ne laissait pas la place de dissimuler quoi que ce soit. Sous ce vêtement, une arme formerait un contour sur le tissu, semblait-il. Pourtant, Zian Cti Toepie ne put s'empêcher de se demander pourquoi Darth Velvet refusait de se laisser palper alors qu'elle n'était pas vraiment en position de force. Ca restait un petit peu louche.

DARTH VELVET – Si d'aventure ceci ne vous suffisait pas, et que vous choisissiez toutefois que venir me « palper », sachez que risqueriez de vous en mordre les doigts.

Elle insistait, avec maintenant une menace, qui ne passa pas dans l'oreille d'un sourd. Pourquoi autant de réticence ? Vu son ton, le mot “palper” semblait la faire grincer. Détestait-elle simplement le contact physique avec une autre personne, qui plus est de race différente ? Etait-ce aussi bête, ou bien fallait-il vraiment trouver son attitude louche ?

ZIAN CTI TOEPIE – Qu'avez-vous à cacher ? Si je n'ai rien à trouver sur vous, vous devriez avoir l'esprit tranquille et me laisser vous palper. Pourquoi refusez-vous ?

Contre toute attente, cette interrogation fit éclater de rire la Mirialane. Il n'y avait pourtant rien de drôle. D'ailleurs, cet éclat de rire s'arrêta soudainement en une seconde, cela n'avait rien à voir avec un rire franc dû à une situation hilarante.

DARTH VELVET – N'est-ce pas le privilège des femmes d'avoir leurs secrets ? N'ai-je pas fais preuve de bonne volonté jusqu'alors ? Le feu brûle, et même la plus belles des roses se vêt d'épines. Ce qu'il adviendra par la suite, ne dépend que de vous.

Zian Cti Toepie ne comprit pas ce qu'elle voulait dire par le « privilège des femmes d'avoir leurs secrets ». Elle avait toutefois raison sur le fait qu'elle avait fait preuve de bonne volonté jusqu'à présent, en retirant sa mante, en déposant son blaster et en lâchant même son sabre-laser dans le vide, le laissant chuter de toute leur hauteur. Si Zian Cti Toepie était quelqu'un plein de détermination, c'était aussi quelqu'un qui manquait d'aplomb et sur qui il était possible de prendre un ascendant psychologique. Son objectif était de livrer Darth Velvet aux soldats républicains pour satisfaire l'Empire qui s'en arrangerait ; cela n'impliquait pas d'obtenir gain de cause sur tout le dialogue avec sa cible. Il ne voulait pas se compliquer inutilement la tâche, et il jugea bon de ne pas trop irriter Darth Velvet.

ZIAN CTI TOEPIE – Bien... Restons-en là. Je dépose les boutons et vous me dites ce que vous comptez dire et à qui pendant votre unique appel. Après, vous vous rendrez aux soldats républicains.

Zian Cti Toepie se déplaça au-dessus du panneau de contrôle, et posa le pied sur le clavier avant de relâcher les boutons en écartant lentement les orteils, enfin il s'écarta de deux mètres. Tout cela en maintenant son blaster pointé sur Darth Velvet.
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«  Bien... Restons-en là. Je dépose les boutons et vous me dites ce que vous comptez dire et à qui pendant votre unique appel. Après, vous vous rendrez aux soldats républicains. » tranche-t-il déposant les si précieux boutons sur la tablette du panneau.

Nos regards, un instant, suspendus sur le souffle du temps, se croisent. Facettes multiples, illisibles pour cet interlope mystérieux. D’un bleu soutenu, entre approbation et avidité, pour moi. Je doute qu’il considère toute la portée, toute l’étendue de ce qu’il m’offre, de ce geste. Il y a plus que des interrupteurs à raccorder, plus qu’un bricolage et le souhait émis de passer une communication. Au derrière, il est question de survie, d’espoir, et l’opportunités d’échapper aux filets tendus par la République. Oui… je doute qu’il perçoive, l’ombre de ce qu’il déclenche en accédant à mes requêtes et en oubliant, que si le mensonge ne dévoie pas ma voix, les mots sont des lames à plusieurs tranchants.

Mes doigts s’activent sur le panneau, pressés, un peu engourdis par le froid de l’altitude, depuis que j’ai ôté mes gants pour m’atteler à cet ouvrage. Pourtant je me moque du froid insidieux qui empourpre de vert mes joues, balaye ma chevelure, enserre mes mains de frissons, l’esprit focalisé sur les réparations. Est-ce pour cette raison que je n’ai remarqué, cette brassée d’oiseaux, cette envolée d’émeraude et de turquoise piaillant son indignation au-dessus de nos têtes au bruit assourdissant d’un moteur supra-luminique. Mon attention se détourne, et je relève mes yeux vers cette navette téméraire, sur la balafre de fumée blanche et le grondement qu’elle trace dans un ciel trop silencieux. Une tentative d’extraction. Osée. Inutile. Vouée à l’échec alors que résonne, en réponse à cette évasion audacieuse, le feulement de missiles terrestres. Brisée en plein vol, dans une gerbe d’étincelles et d’explosions, il ne reste plus rien des fuyards, que le souffle retenu des spectateurs, la peur, et une pluie de débris s’abattant au sol sur la foule frémissante.

« Visiblement, les républicains ne vont pas donner dans le caritatif… » glissais-je, plus pour moi que pour le géonosien, serrant les dents tout en me demandant quel imbécile se trouve aux ordres de cette manœuvre d’arrestation. Il existe bien des moyens de forcer un vaisseau à se poser, assurément celui-ci est le plus radical. Ma mâchoire se crispe, et je prends conscience que, malgré tout, il se pourrait que Dranor éprouve quelques difficultés à nous récupérer.

« C’est fini. » déclarais-je, au bout de quelques minutes, à mon geôlier, recouvrant de nouveau mes mains de leurs gants. « Je vais contacter, à présent, le Capitaine de mon vaisseau. Il est resté en orbite, aussi il ne craint rien de vous ou d’une tentative de votre part à l’ajouter au tableau de chasse. Je vais lui expliquer la situation et lui dire de se retirer. Cela vous convient-il ? »

"D'accord. Mais pas de phrase codée. Allez au plus direct. A la moindre phrase suspecte, je tire.".

La menace claque, redondante, inefficace alors que j’ouvre un canal crypté sur mon comlink en bracelet à mon poignet. Une communication subspaciale, certes, avec toutefois une diffusion locale sur les fréquences d’urgence des Sentinelles de Boz, celle que nous usons, mes compagnons et moi lorsque la situation se complique drastiquement. Et… n’est-ce pas le cas ?

« Vel pour le Capitaine du Chamallow, je répète, Vel pour le Capitaine du Chamallow, A vous. »

Une voix légèrement brouillée me parvient, mais elle n’a rien de commun avec celle de Dranor. Mes yeux se plissent, un instant, laissant apparaitre l’onde d’une inquiétude.

« Ici le Chamallow, les communications sont compliquées et la situation se dégrade en orbite mais nous vous recevons Vel. A vous. »

« La situation au sol est pire encore. Raid des Républicains. J’ai rétabli les communications, mais elles risquent de se couper rapidement… »

J’inspire. Jusqu’à présent je m’en suis strictement tenue aux ordres de l’insecte, mais cette situation aux allures d’écheveau emmêlé ne peut trouver de conclusion heureuse telle qu’il l’espère : moi, avec des menottes, au fond d’une prison républicaine. Pas tant que les miens fouleront la surface de Pakuuni en risquant leurs vies et leurs libertés. Oh bien sûr, j’ai accepté de me rendre sans éclats. A cela, oui, j’ai donné ma parole. A cela, seulement. Je ne lui dois rien pour cette communication, et enfreignant sa directive sur son contenu, j’en connais et assume parfaitement les conséquences. Oui, sa menace était limpide, mais ma décision identique. Il ne s’agit pas uniquement de moi. Mais de Tyr… de Gallen… de Miyr… d’Halussius… Et je n’ignore pas que la milice serait trop heureuse de mettre la main sur un ex-chancelier en disgrâce ou sur la prime de mon amie.

Mon regard se redresse, affronte le géonosien, absous de toutes émotions. Le grésillement de mon comlink me rappelle qu’il me faut poursuivre alors ma voix continue de relater la situation, claire et précise.

« … visiblement les Forces Républicaines tiennent la station et essaye de juguler les mouvements de foule. Il y a des batteries anti-aériennes et aucune sommation avec tirs. »

« Vos positions Vel ? A vous. »

C’est le moment. La seule et unique opportunité de lancer l’évacuation, définir un point d’extraction, faire en sorte que chacun de ceux qui m’ont accompagnée ressorte de cette station. Brusquement, j’aspire à moi la Force, tressant ses fils d’énergie éthérés autour de mon corps, créant un bouclier entre son blaster et moi. Entre son arme et le panneau de commande.

« Précaire. Le Chamallow, demande de coordonnées pour extraction immédiate. A toutes les sentinelles, rendez-vous au point de ralliement B. Je répète, à toutes les sentinelles, ralliement au point B. » achevais-je, sans ciller devant mon geôlier temporaire, mon bouclier de Force tressaillant sous son tir.
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Darth Velvet s'activa à remettre les boutons à leur place, à rebrancher les fils, en somme à remettre le panneau de communication en état de fonctionnement. L'alimentation électrique, elle, tenait toujours sans dommage. Dans le bourdonnement constant des battements d'ailes du Géonosien, la Mirialane avait l'air concentrée, replaçant méticuleusement chaque pièce de l'ensemble électronique comme si elle avait le manuel constructeur sous les yeux. C'était à croire qu'elle savait déjà quels boutons Zian Cti Toepie avait arrachés, et à quel endroit il fallait rebrancher chacun d'entre eux. Zian Cti Toepie s'était plutôt attendue à la voir hésitant, à devoir lui expliquer ce qu'il avait fait et comment ça devait être réparé. Darth Velvet n'eut pas besoin de cela, et en un sens, ce n'était pas plus mal : autant ne pas perdre de temps là-dessus. Que Darth Velvet passe donc son appel, et qu'elle se laisse ensuite arrêter par les soldats républicains.

Le bourdonnement des ailes de Zian Cti Toepie était largement couvert par celui des tirs de missiles et de blasters, et par celui des explosions et des cris. Ils étaient là, tous les deux, sur cette tour-antenne, pendant que tout autour d'eux la panique et la mort jouaient entre copines. C'était une scène surréaliste, et le Géonosien mentirait s'il disait que ça ne lui causait pas un certain stress. Il n'avait pas acquis la froideur métallique des vrais soldats de Géonosis – et encore, tous n'avaient pas autant d'expérience, tous ne connaissaient pas le chaos d'un champ de bataille. Zian Cti Toepie n'était en fait qu'un mercenaire comme les autres, très humain dans ses émotions, il connaissait la peur, la douleur, l'appréhension, la méfiance, l'anxiété, et ne supportait pas mieux le chaos qu'un autre. Il devait gérer ses émotions alors qu'il tenait en joue une cible juteuse, qui pouvait autant lui rapporter gros que lui ôter la vie ce jour. Ce n'était pas facile pour lui.
Il se sentait vraiment “comme les autres”.

DARTH VELVET – C'est fini. Je vais contacter, à présent, le capitaine de mon vaisseau. Il est resté en orbite, aussi il ne craint rien de vous ou d'une tentative de votre part à l'ajouter au tableau de chasse. Je vais lui expliquer la situation et lui dire de se retirer. Cela vous convient-il ?

Est-ce que vraiment les choses pouvaient se passer aussi simplement ? Ce serait trop bête d'avoir peur de réussir, de se laisser envahir par l'appréhension de ne rien réussi à contrôler. Darth Velvet pouvait-elle tenir parole ? Il n'y avait qu'un moyen de le savoir.

ZIAN CTI TOEPIE – D'accord. Mais pas de phrase codée. Allez au plus direct. A la moindre phrase suspecte, je tire.

Darth Velvet lança la communication. Son vaisseau portait le nom de Chamallow. Pas de commentaire. Zian Cti Toepie tendit l'oreille pour bien entendre, malgré le vacarme ambiant, les mots de l'interlocuteur. Darth Velvet commença par décrire, assez neutrement, la situation telle qu'elle la vivait. Zian Cti Toepie n'eut rien à redire, jusqu'au moment où l'interlocuteur demanda à Darth Velvet sa position.

Zian Cti Toepie posa un regard lourd de sens sur la Mirialane qu'il braquait avec son arme. Darth Velvet savait très bien qu'elle n'avait pas le droit de dévoiler sa position, ce serait comme un appel au secours.
Et pourtant...

DARTH VELVET – Précaire. Le Chamallow, demande de coordonnées pour extraction immédiate. A toutes les sentinelles, rendez-vous au point de ralliement B. Je répète, à toutes les sentinelles, ralliement au point B.

Comment osa-t-elle ? La menace de Zian Cti Toepie avait été on-ne-peut-plus claire. Et là, devant lui, elle trahissait leur accord. Elle n'était donc pas digne de parole et avait profité d'une forme de naïveté du Géonosien.

ZIAN CTI TOEPIE – Accord rompu !

constata ce dernier. Il tira.
Le trait d'énergie s'écrasa contre un champ de force protégeant sa cible. Zian Cti Toepie s'en voulut de ne pas s'en être douté : Darth Velvet était une de ces manipulateurs de la Force, cette fameuse énergie impalpable que seuls quelques élus étaient capables de modeler, et elle avait donc gardé quelques atouts dans sa manche pour se permettre de trahir l'accord qu'elle avait elle-même demandé à passer.

Etait-ce à dire que bien qu'il tînt l'arme de sa victime dans son pied, Zian Cti Toepie ne devait pas considérer sa cible comme désarmée ? Il n'y avait maintenant qu'un pas à faire pour en arriver à cette conclusion.

ZIAN CTI TOEPIE – Au centre de la plateforme ! Déplacez-vous au centre de la plateforme !

Zian Cti Toepie, lui, se déplaça au niveau de l'échelle et tira une deuxième fois, sans savoir ce que le bouclier invisible de Darth Velvet était capable d'encaisser.
Darth Velvet
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Le bouclier trésaille, sous l’impact énergétique du blaster, frémit jusqu’à absorber et dissiper les résidus du tir. Comme l’on souffle la flamme d’une bougie. Pourtant, à l’endroit précis où il l’a touché, je ressens la faiblesse de ma protection, cette fêlure dans le tissage éthéré de ma protection, les lézardes annonçant la brisure. Je doute qu’elle ne résiste longtemps à ses attentions ou sous un feu nourrit. Pour peu que le géonosien soit un tireur hors pair, du genre à faire systématiquement mouche, et la barrière s’effondrera bien avant que je puisse réagir.

« Au centre de la plateforme ! Déplacez-vous au centre de la plateforme ! »

Il faut que j’agisse. Maintenant. Immédiatement. Avant qu’il n’avise irrémédiablement de l’épuisement de mon bouclier, avant qu’il ne se reprenne, oublie ce doute envahissant ses veines et se décide à m’infliger une pluie mortelle de tirs. Oui, je dois saisir mon avantage, prendre la situation en main, et pourtant… il y a de l’hésitation dans mon regard. Derrière moi, le panneau de commande trône, un dilemme. Il est notre salut, l’unique moyen de communiquer avec le Phénix au travers de l’embargo républicain. Je ne peux risquer qu’il soit grillé ou détruit dans un échange d’incivilités de blaster. Le protéger, attirer l’entière attention de l’insecte sur moi, afin qu’il en oublie son existence, même si pour cela, il me faut faire de mon corps un obstacle contre sa destruction. Un jeu dangereux, un chemin périlleux, et pourtant… ai-je une alternative plus viable ?

Second coup de semonce. Cette fois-ci, ma barrière éclate d’un cri silencieux, brisée à mes pieds alors que j’affronte, d’un éclat meurtrier, mon adversaire. Lentement, mes lèvres s’ourlent d’un sourire barbare, d’un sourire de guerrière, lame d’ivoire sur peau de jade. S’il s’imagine que je vais obtempérer alors qu’il me vise délibérément de nouveau, que notre accord s’effrite sous le bourdonnement frénétique de ses ailes et le ronflement assassin de ses tirs de sommation, c’est qu’il est soit naïf, soit extrêmement optimiste. Il n’y a plus de pacte, et bien que je l’ai probablement inciter à rompre cette équilibre précaire entre nous, sabré sous des non-dits, des insinuations ou des sous-entendus, je considère qu’il a bu cette coupe jusqu’à la lie, jusqu’à désagréger tous mes engagements envers lui. Je ne lui dois rien. Pas même cette promesse de prime, offerte à sa cupidité.

Il a cependant omis une facette importante de la chasse. Les apparences sont trompeuses, et, s’imaginant que je ne suis que celle que je parais, il s’est fourvoyé. Sa première erreur. La seconde, c’est de croire que je puisse être suffisamment raisonnable pour me soumettre à ses ordres malgré la menace perçant sa voix stridente et les blasters pointés sur ma poitrine. Fatale ? Possible… pourtant je n’ai pas l’intention de le tuer. Pas à moins d’y être contrainte. Est-ce pour cette raison que je ne m’autorise pas à broyer sous un étau de Force, ses élytres si fragiles ? Si je ne le foudroie pas comme l’on brûle les mouches d’un coup de tapette électrique ? Probablement.

Véloce, de vif argent, je me penche vers le treillis de la passerelle, me saisissant de ma mante pour l’expédier sur lui. Il n’y a rien de naturel dans l’ondulation de l’étoffe sous le vent, dans la façon dont elle s’enroule sur son visage, plaquée contre ses yeux. Mais ceci a pour unique but de l’occuper, de l’empêcher d’user de ses pistolets en attendant que j’agisse, pas de le mettre définitivement hors-jeu. J’inspire intensément, et sans réfléchir davantage, m’élance dans le vide, d’un saut parfaitement ajusté. Mes bras enlacent sa taille, exactement à l’instant où il se débarrasse du tissu, recouvrant sa vue, mais ce n’est que pour supporter sur son vol, le surplus de mon poids.

Je m’agrippe fermement, étreignant ses jambes de mes cuisses, me calant pour un rodéo aérien qui ne saurait tarder. A moins que ses ailes, incapables de supporter le lest que je représente, ne se brisent et nous projette au sol.
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Il sembla à Zian Cti Toepie que le bouclier invisible de Darth Velvet se fissura, mieux, se brisa à l'impact de ce second tir de blaster. Cela signifiait-il donc qu'il pouvait maintenant blesser sa cible ? Le Géonosien fit en une seconde le tour de ses options. Darth Velvet venait de rompre leur accord en prononçant certaines instructions lors de son appel radio. Et elle était aussi dangereuse que Zian Cti Toepie l'avait craint, voire même plus puisqu'elle savait manipuler la Force, un avantage certain sur le Géonosien qui ne savait pas bien ce qu'il était possible de faire avec ce don. Il pouvait compter sur ses doigts le nombre de fois où il avait affronté un manipulateur de la Force. Et c'était toujours un plus grand danger que d'affronter un ennemi possédant une arme invisible aux effets imprévisibles.

Zian Cti Toepie tira une troisième fois, finalement, mais Darth Velvet se déplaça pile à ce moment-là, sans doute mue par le sixième sens de la Force, et le trait d'énergie s'écrasa sur le treillis métallique de la plateforme. Zian Cti Toepie ne pouvait pas tirer tous azimuts, car il risquerait de détruire le panneau de commande radio. L'Empire voulait reprendre possession du réseau une fois que l'intervention républicaine aurait pris fin, et peut-être que la mission de Zian Cti Toepie se poursuivrait ici mêmùe ; il n'avait pas envie d'avoir à se justifier d'avoir rendu hors service le système de communication qui était la pierre angulaire de ce réseau. Privé de communication, le réseau ne servait plus à rien. Et Zian Cti Toepie ne voulait pas se voir facturer les réparations sur ses primes. Ce serait autant de la perte de temps que d'argent. Il n'était donc pas dans son intérêt de tirer sur le panneau de commande. C'est pour cette même raison qu'il avait méthodiquement arraché certains boutons au lieu de carrément détruire le clavier : il fallait que ce soit facilement réparable.

Un voile opaque de tissu s'enroula autour de la tête de Zian Cti Toepie, qui se débattit frénétiquent avec une certaine panique. Il n'était pas vraiment normal que la mante de Darth Velvet s'enroulât si bien autour de sa tête. Il y avait de la brise, certes, mais ce n'était pas suffisant pour insuffler un tel mouvement, et Zian Cti Toepie fut donc pris par surprise. Au moment même où il réussit à arracher son voile, il eut le souffle coupé par le corps de Darth Velvet le percutant au niveau de la taille.

Il fut projeté en arrière, enlacé par les bras de Darth Velvet qui se colla à lui, allant même jusqu'à étreindre ses jambes avec les siennes. Ses ailes tentèrent de ralentir la chute mais n'étaient pas faite pour supporter le décuple du poids de son corps. Entre ça et la chute libre, il n'y avait pas beaucoup de différence. Darth Velvet était folle ! Elle allait les faire s'écraser au sol tous les deux !

Zian Cti Toepie n'eut que deux ou trois secondes pour briser l'étreinte de Darth Velvet et se défaire de son poids pour se stabiliser dans les airs. La Mirialane le tenant par la taille et par les jambes, il avait encore les bras libres. Il lui matraqua le crâne avec la crosse de son pistolet-blaster.
C'était désespéré.
Il se voyait déjà se crasher mortellement au pied de la tour de communication, au milieu des affrontements entre les soldats républicains et les utilisateurs du réseau.
Darth Velvet
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Un froissement d’ailes. Paniqué. Saccadé. Le mouvement feutré des élytres brassant l’air sous l’étreinte du désespoir. La chute. Inévitable. Comme un ralenti tout juste amorti par les battements frénétiques de l’insecte. Et, je sens sur moi son angoisse, le linceul chaotique de ses émotions trop vives, le stress perçant par-delà le voile de la Force. La peur l’embrase, distille dans ses veines, le poison doucereux de sa fatalité et la promesse d’une mort prochaine alors qu’elle me déserte sous l’éclat calculateur de ma rétine, sous l’incendie couvrant mon corps d’une fièvre guerrière et d’une implacable détermination à survivre. La peur n’évite ni le danger, ni la mort. Elle la précipite. Il y avait, sûrement, dans l’impulsion imprévisible de mon attaque, la pointe de mon chaos, un grain de folie, mais à toute manœuvre osée et dangereuse, existe une solution, à toute tentative, une issue. Céder à la terreur n’offre pas d’autres opportunités que celle de s’enferrer dans l’immobilisme, dans l’agonie, pour finir par succomber.  Et ce n’est pas là, une victoire que je concèderais sans me battre.

Et si je ne me résigne à m’écraser comme un vulgaire insecte au pied de cette tour, il en va de même pour mon adversaire. Ses muscles se raidissent et la crosse de son blaster s’abat sur moi, percute mon arcade avec énergie. Une gerbe de sang jaillit en pluie rouge, dégoulinant le long de ma joue, sur ma pommette tuméfiée. La douleur m’arrache un grognement, avant que je ne libère de mes bras, sa taille, pour ne pas subir la morsure d’un autre coup déjà amorcé. Seule mes jambes, amarrées solidement à lui, nous lient encore l’un à l’autre. Le vent fouette mon visage, ma vue, troublée sous un brouillard pourpre, peine à percevoir les treilles métalliques du pylône qui défilent rapidement à quelques mètres de nous. Proche. Si proche que si je tendais la main, elle pourrait s’arracher au contact de l’une excroissance de l’édifice. Un danger… notre salut ?

Je suis là, suspendue dans les airs, accrochée, bringuebalée, par les vents et la dégringolade, ma vie oscillant au bout d’un fil, d’un géonosien avide de se débarrasser de mes attentions, et pourtant… il y a la naissance d’un sourire sur la courbure de mes lèvres. Un sourire un peu fou. Il ne s’est pas écoulé plus de quelques secondes, depuis l’instant où je me suis élancée sur lui, jusqu’à maintenant, et, si le temps nous semble si long à nous qui plongeons irrémédiablement vers l’abîme, et le sol trop proche, ce n’est qu’un signal d’alarme de notre esprit embrumé par l’adrénaline et la vision fatale de notre trépas à venir. Une impression plus qu’une vérité, D’autant plus qu’il freine, bon gré, mal gré, notre chute, limitant notre descente.

A situation périlleuse, mesure drastique. J’arque mon corps, prépare mes muscles à subir les dégats d’un assaut à haute vitesse contre la tour. L’Ether tisse autour de moi, ses protections trop légères alors que j’imprime à nos silhouettes enlacées, un mouvement de balancier, alors que j’incline inexorablement le tracé de notre chute contre le pylône.  De par nos vrilles. De par la Force que j’insuffle pour nous attirer contre lui, jusqu’à cette poutrelle en protubérance à 3 mètres.. 2 mètres… 1 mètre.

Mes mains gantées attrapent la tige de métal, et une chaleur intense brûle mes doigts. J’ai soudainement l’impression que mes bras s’arrachent de mon buste, alors que je freine notre plongeon, m’enroulant presque autour d’elle, pour projeter sans amortir, mon adversaire contre le permacier de l’édifice. Il y a un bruit sec. Comme celui d’un insecte contre une tapette à mouche tandis que je lâche ma prise, me rattrapant tant bien que mal sur l’échafaudage métallique constituant la tour, les doigts engourdit par la douleur, et le corps fleurit d’un champ d'ecchymoses.
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Tout allait si vite, et dans ce genre de moments, les pensées défilaient à toute vitesse. Zian Cti Toepie avait l'impression que le temps était en suspension pour lui permettre de penser. Il pouvait presque analyser et commenter chaque dixième de seconde. Sa crosse venait d'ouvrir une plaie saignante sur le crâne de Darth Velvet. Cette dernière lâcha, volontairement ou non, l'étreinte de ses bras, et puisque l'esprit de Zian Cti Toepie était un surdose d'adrénaline et qu'il réagissait par la pensée à chaque dixième de seconde, il eut le temps de croire qu'il avait réussi à se défaire du poids de la Mirialane. Puis cette pensée s'envola alors qu'il réalisa que ses jambes étaient toujours prises en ciseau par celles de son ennemie.

Les battements toujours plus frénétiques de ses ailes n'y purent rien : Darth Velvet continuait de l'emporter, de son poids, vers le sol mortel. Cela semblait inexorable. Zian voyait défiler l'édifice de la tour de communication comme il voyait défiler sa vie. Dix-sept années de vie pour en arriver là, à mourir d'une chute parce qu'il avait eu les yeux plus gros que le ventre. Mais s'il mourait de cette chute, Darth Velvet mourrait aussi, non ? L'utilisatrice de la Force avait-elle quelque chose en tête ? Un petit tour “magique” pour se réceptionner sans trop de dégâts et ainsi laisser l'insecte se “splatcher” comme un hanneton mordu par la fièvre d'une ampoule trop attirante ?

Soudain, Darth Velvet fut stoppée dans sa chute. Du coin de l'œil, en la dépassant vers le bas, Zian Cti Toepie vit qu'elle venait de s'accrocher avec la main à une poutre métallique. Il sentit un contrecoup quand sa propre chute fut brusquement stoppée un tout petit peu plus bas alors que les jambes de Darth Velvet furent tendues. Son inertie le balança en plein contre le maillage d'une charpente. Il fut sonné, et quand Darth Velvet ouvrit le ciseau de ses jambes, le Géonosien tomba comme un poids mort sur une poutre en contrebas. Il n'était plus qu'à six mètres du sol. Le blaster de Darth Velvet lui échappa du pied, atterrissant dans un caniveau.

Zian Cti Toepie leva lentement la tête. Il avait l'impression que tout son corps était soumis à une subtile vibration engourdissante. Comme s'il était recouvert de plâtre et que quelqu'un jouait du tambour dessus. Il ne pouvait même pas encore ressentir la douleur. L'adrénaline avait trop irrigué son corps. Mais il sentait bien qu'il venait de subir un gros choc, que sa chitine avait à peine modéré.

Par réflexe, il étira ses élytres et battit des ailes. Heureusement, ses précieux membres répondaient toujours. Toutefois il en avait bien conscience : il n'était dans l'immédiat pas en état de voler. Ou alors il zigzaguerait hasardeusement comme un pilote de chasseur imbibé de deux grammes d'alcool par litre de sang.

Même s'il était moins en danger sur cette poutre qu'au sol avec toute l'agitation qu'il pouvait y avoir, il ne devait pas rester là. Darth Velvet pourrait l'attaquer et il serait vulnérable. Il tourna la tête pour regarder au-dessus de lui et voir la Mirialane se débattre pour obtenir le secours de sa propre poutre métallique à laquelle elle était suspendue.

Zian Cti Toepie entreprit de solliciter ses membres. Ses ailes répondaient bien mais ce ne serait que d'une mince utilité si ses bras et ses jambes restaient engourdis. Il rampa sur la charpente horizontale qui soutenait son poids plume. Il sentit sa main toucher quelque chose de particulier.
Son blaster. Il l'avait lâché, comme celui de Darth Velvet, mais celui-ci était venu se loger dans le maillage de la poutre, dans un équilibre précaire. Avant qu'il ne finisse par tomber, Zian Cti Toepie s'en empara. Son bras lui répondait. Ses jambes aussi. Mais ses gestes étaient ralentis. Il était affaibli.

Le Géonosien roula sur le côté en se servant de sa jambe gauche pour se maintenir au maillage métallique. Il tendit le bras vers le haut. Vers Darth Velvet. Ce geste si habituel pour lui, fut là si pénible... Quand est-ce que braquer une personne avec son arme lui avait demandé autant d'effort ?

Il tira. Il ne savait pas quelle partie du corps il pouvait toucher, et il s'en moquait à cet instant, pourvu que Darth Velvet se prenne le tir de blaster. Ou peut-être la poutre. Créer un affaissement du support de son ennemie pour déséquilibrer cette dernière, ça resterait profitable.
Peu importe tant que ce tir ne partait pas dans les airs... Pitié...
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Malheureusement, le dernier tir de Zian part dans les airs. Velvet lui assène un bon dernier coup de pied. Des étoiles dansent devant les yeux de l'insectoïde, qui perd finalement connaissance.
Darth Velvet remporte le combat.
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