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Lana était devenu un pompier, courant à droite à gauche à en perdre haleine, tout cela pour éteindre les feux qui couvaient au Sénat. Elle devait de plus en plus serrer la vis pour que ses collègues sénateurs restent tranquilles et laissent à la chancelière la marge de manœuvre nécessaire pour la poursuite de ses plans. Les résultats que l'umbaranne amenaient étaient de ce point de vue excellents: aucune voix ne s'était élevée trop fort contre Emalia, et ce malgré toutes les dernières déconvenues. Lana était très douée pour ce genre de travail. Ces derniers temps, elle avait quasiment vu tous les sénateurs par petits groupes, en tête à tête. Son mode d'affrontement préféré. Selon son interlocuteur, elle avait pu apitoyer, cajoler, menacer ou acheter le calme et le maintien d'un certain statut quo. Si elle était une bonne oratrice dans la rotonde, Lana excellait encore plus lorsqu'elle était en petit comité.

Tout ce travail l'épuisait cependant. A retenir la laisse d'un molosse enragé, on se fatiguait très vite. Tout son temps libre, et même bien plus, était accaparé par ses tâches de vice-chancelière. Elle se levait tôt le matin, et se couchait très tard le soir, souvent involontairement en plein travail. Elle n'avait droit à aucune pause, et si elle comptait sur la considération de ses collègues sénateurs pour la ménager un peu... Bah! Comme si les prédateurs ménageaient leurs proies. Si Lana les tenait fermement au collet, elle ne se faisait aucune illusion si jamais elle relâchait sa prise ne serait-ce qu'un instant.

Une fois de plus, Lana s'était endormie à même son bureau temporaire, le visage collé sur son datapad. Des feuilles de données s'étaient répandues un peu partout autour d'elle au gré de son sommeil agité. Elle maugréa. Un vague tintement l'avait tiré d'un sommeil trop court. Son datapad lui indiquait qu'il était l'heure de retourner à un travail qu'elle n'avait quitté que quelques courtes heures auparavant. Pâteuse, elle se frotta la joue pour tenter d'y effacer la marque des touches qui semblaient s'être incrustées dans sa chair. Elle mit un vague instant a retrouver ses esprits et à se resituer dans l'univers. Un vaisseau diplomatique. Destination: Bilbringi. Un nouveau feu. Toujours le même pompier fatigué... Elle ne se souvenait plus des détails. Elle les avait pourtant lu la veille. Cela lui reviendrait, quand son cerveau se serrait à son tour réveillé...

Elle se leva de son siège et s'arracha à son bureau, s'appuyant lourdement sur ses bras. Ses yeux semblaient vouloir se refermer tout seul, et elle manqua de s'étaler par terre en dérapant sur toutes les feuilles éparpillées sur le sol. Ce n'était pas son problème, quelqu'un rangerait après elle. D'un pas lent, elle se traina jusqu'à la salle d'eau. Il lui fallait un jet brûlant en plein visage pour la tirer de sa torpeur. Elle s'adossa au mur de la douche, et laissa les forts jets d'eau la frapper pour tenter de lui amener un peu d'énergie. Lana se massa l'arête du nez afin de faciliter la circulation sanguine. Arriverait un jour où elle ne pourrait plus se lever, elle le sentait venir. En attendant, Emalia lui avait confié une mission.

Elle sortit de sa douche, un peu revigoré, et jeta un coup d'oeil à l'horloge digitale la plus proche. Si le timing était bon, il lui restait un peu de temps avant que leur vaisseau se pose sur Bilbringi, et que tout le manège ne se mette définitivement en roue. Leur vaisseau, oui... On lui avait collé le ministre S'orn dans les pattes. Non pas qu'elle ne l'appréciait pas. Non pas qu'elle l'apprécia non plus cependant... Elle se méfiait simplement de lui. Il ressemblait beaucoup aux autres politiciens pour être digne de confiance. Il devait y avoir Tess aussi, quelque part. Dans la partie du vaisseau réservée aux larbi... Aux suivants des diplomates républicains, qui eux avaient le droit à leur propre suite d'appartement. Elle ressentait sa présence, à travers la Force. Pauvre Tess. Sa maitresse espérait simplement qu'elle n'avait pas pris trop goût aux appartements luxueux qu'elle occupait à Kuat.

Elle s'habilla d'un des habits protocolaires pour les visites diplomatiques: une longue robe noire, avec le symbole de la République brodé sur de petites épaulières, qui retenaient une longue cape grise trainante. Malgré le côté cérémoniel de l'habit, il n'était pas trop difficile à mettre seule. Lana, en effet, n'avait plus de caméristes pour l'aider à s’arnacher le matin. Les dernières étaient parties quand l'umbaranne s'était passé les nerfs dessus une énième fois. Elle commençait à manquer de maitrise de soi, et les serviteurs faisaient de très bonnes cibles pour relâcher la pression. Comme si elle allait s'excuser. C'était ça, ou changer de cible pour s'attaquer à des sénateurs. Autant attaquer les proies les plus faibles. Elle avait bien essayé de remplacer son personnel manquant, mais elle manquait toujours de temps. De plus une saine paranoïa lui soufflait que toutes les nouvelles candidates seraient probablement des espionnes aux services de ses ennemis...

Elle jeta un coup d’œil à l'heure, mais dû frotter ses yeux lourdement cernés par la fatigue pour y voir clair. Le vaisseau allait bientôt se poser. A moins que ce ne soit déjà fait ? La fatigue lui faisait omettre des détails futiles comme le frémissement d'un vaisseau qui se pose sur un monde... Les autres devaient déjà l'attendre. Elle agrippa la tiare de Kuat d'une main, ses lunettes noires de protection de l'autre, puis se dirigea vers le sas qui ne manquerait pas de bientôt s'ouvrir devant le cortège diplomatique.
Grendo S'orn
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Il ne se passait pas un jour de la semaine sans lequel le Ministre de la Sécurité Intérieure n'éprouvait pas un profond dégout pour ses congénères moins fortunés que lui. Attaché plus que jamais à sa fortune colossale telle une moule accrochée à son rocher, le Sénateur S'orn faisait partie de ces riches aristocrates à regarder les castes défavorisées de son peuple avec mépris et dédain. Une image qu'il se gardait bien de dévoiler face aux partisans qui le considéraient à tort comme un populiste éclairé. Grendo excellait depuis son entrée au sénat, n'en déplaise à certains, son ascension vers le pouvoir avait été fulgurante. Mais le Neimoidien ne comptait pas s'arrêter là, désormais Ministre de la Sécurité Intérieure républicaine, il visait une toute autre fonction, plus locale cette fois, celle de Grand Monarque du Commerce, la plus haute distinction sur sa planète natale. Quoi de plus enivrant que de s'imaginer seul Maître d'un espace aussi grand que Neimoidia et ses multiples colonies disséminées à travers la République ? Autant de territoires exploités à outrance depuis de nombreuses années au profit d'une société ultra-hiérarchisée.

« ... Les pronostics ont à nouveau changés. A l'heure actuelle si les votes devaient avoir lieu, vous seriez deuxième monsieur le Ministre. Le grand vainqueur étant votre beau père, Nute Ten'Shi. Le Grand Monarque arrive en troisième position selon nos dernières informations. » intervint l'hologramme de la secrétaire personnelle du politicien, tenant entre ses mains un petit databloc.

« Navrant ... Il nous faut doubler de vigilance ou nous risquons de perdre ces élections et je ne donne pas cher de notre peau si le patriarche de la famille Ten'Shi parvient à se hisser en haut du pouvoir. Faites le nécessaire pendant mon absence et n'hésitez pas à me contacter en cas d'extrême urgence. »

Aussitôt les derniers détails pratique de sa campagne étaient-ils réglés, S'orn coupa court à la conversation et se retrouva à nouveau bien seul au sein de sa superbe suite de luxe. Il faut dire que l'Etat dépensait des milliers de crédits pour assurer un confort quasi parfait aux nombreux diplomates faisant route au sein de son vaste territoire. Pouvait-on encore appeler ça une cabine ? Pas vraiment. L'équipage lui disposait de cabines au sens propre du terme, S'orn et la Vice-Chancelière, Lana Anthana, son unique compagnon de route, eux possédaient de véritables appartements meublés avec gout. Le Neimoidien, lui, était habitué à un tel luxe. Sa propre demeure renfermait d'innombrables oeuvres d'arts que la plupart des musées du Noyau enviaient. Fier de ses nombreuses acquisitions au fil de sa carrière politique, Grendo avait du installer un système de sécurité ultra-perfectionné pour empêcher quiconque d'entrer chez lui sans sa permission. Une véritable forteresse qu'il se vantait d'avoir construit.

Et c'est justement cette carrière politique qui l'amenait si loin de son terrain de jeu habituel. Le vaisseau consulaire avait quitté Coruscant quelques jours plus tôt et devait atteindre sa destination d'ici quelques minutes. La descente vers le sol de la planète avait déjà commencée. A travers la baie vitrée de sa suite, S'orn observait avec attention les nombreux détails de Bilbringi se dévoiler à lui. Son regard s'attarda évidemment sur ses immenses champs d'astéroïdes, ceux-là même qui étaient chargés en métaux précieux, fortement utilisés dans l'industrie navale. Un domaine d'une importance cruciale en cette période de conflit galactique. L'Empire avait récemment gagné une bataille mais la guerre était loin d'être terminée. Pour s'assurer du soutien de Bilbringi et de ses précieux chantiers orbitaux envers la République, S'orn s'était lui-même proposé pour accomplir cette périlleuse mission aux côtés de la Vice-Chancelière en personne.

Replaçant correctement sa mitre sur son crâne, le Neimoidien s'était habillé pour l'occasion. Une tunique foncée taillée à la perfection. Il resta là un long moment devant le miroir rejetant son pâle reflet. Quelque chose n'allait pas. Avait-il oublié un détail dans son accoutrement ? A moins qu'il ne s'agisse de cette satanée coiffe qui ne tenait pas droite au dessus de son visage ? En proie à l'énervement, il jeta d'un revers de la main celle-ci dans un coin de sa suite pour en essayer une autre. Non toujours pas. Une autre alors, et ainsi de suite. Plus d'une dizaines de mitres avant de trouver celle qui lui allait à la perfection, du moins le pensait-il.

Fin prêt, S'orn reçu enfin l'autorisation de rejoindre le couloir menant à la passerelle du vaisseau. Probablement la Vice-Chancelière l'attendait-elle de pied ferme avant de quitter le navire à la rencontre des autorités locales. Le Neimoidien se demandait d'ailleurs qui viendrait les accueillir. Surement pas ce Mouvement anti républicain qui s'était affiché comme une alternative de premier ordre aux yeux de la population locale. Durant le trajet il avait étudié avec attention l'historique de ce parti politique aux idées séparatiste. A sa tête le dénommé Markus Pot'kin, un humain d'une quarantaine d'années au caractère bien trempé. Réputé pour ses coups de gueule à répétition, Markus avait réussi là où tout le monde avait échoué avant lui. Populaire au sein des classes défavorisées et moins instruite, l'ascension de son parti, le "Mouvement pour la Liberté de Bibringi" avait été aussi fulgurante que celle du parti politique de Grendo S'orn. Si bien que ce dernier ne pouvait s'empêcher de comparer sa propre carrière à celle de ce sombre individu. Seule différence notable, Markus rejetait toute influence externe au pouvoir tels que les lobby's et autre organisations commerciales, S'orn, lui, les encourageait. Entre l'homme du peuple, le vrai populiste pur et dur et l'aristocrate libéral corrompu, le face à face risquait d'être musclé.
A l'opposé de ce Mouvement, le Gouvernement local actuel, lui, se sentait menacé tandis que d'autres plus petits partis, eux lutaient dans l'ombre des plus influents, espérant un jour atteindre le pouvoir.

Posant le premier le pied dans le fameux couloir, le politicien était secondé par ses deux conseillers et son chef de la sécurité rapproché, tous neimoidiens tout comme lui. Nerveux, S'orn affichait pourtant un visage impassible, aussi neutre que possible. Ses deux mains placées derrière son dos, il attendait de pied ferme sa fidèle compagne de route, Lana Anthana et sa suite. Et justement celle-ci arriva.

« Madame la Vice-Chancelière, heureux de vous revoir. » tandis qu'ils descendirent la passerelle ensemble en direction du petit comité en bas de celle-ci.
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Bilbringi ! Une première pour la jeune femme. Oui, le corps de l’adolescente laissait doucement place à une humaine adulte, qui gardait néanmoins encore des traits très juvéniles. Il devenait cependant de plus en plus difficile de se faire passer pour une gamine. Alors, elle adoptait le plus souvent celui d’une jeune étudiante sérieuse et dévouée. Ce jour-là, dans sa cabine à bord du vaisseau personnel de Lana, elle avait à peine pu fermer l’œil de la nuit. Elle était restée les yeux rivés sur son écran à lire divers documents sur Bilbringi. Le système était intéressant : plein d’activités, une effervescence politique… Et Tess adorait littéralement découvrir un nouveau monde. Partir en mission avec Lana, « comme autrefois », c’était un évènement en soi. La Sénatrice n’avait en effet plus beaucoup de temps à consacrer à leurs activités habituelles depuis qu’elle était devenue vice-chancelière. D’abord, Tess s’était réjouie de cette promotion qui lui permettrait d’accéder à des informations de très haute importance, mais son enthousiasme était retombé lorsqu’elle s’était rendue compte que Lana devait surtout jouer les bouc-émissaires pour la Chancelière dans la Rotonde. Il lui avait semblé que jamais les sénateurs n’étaient satisfaits. Ils passaient leurs journées à geindre et Lana à les écouter et les calmer. C’était d’un ennui ! Elle aurait voulu être au cœur de la préparation de la guerre, un truc trépidant quoi ! Au lieu de quoi, elle peinait à se rendre utile pour Lana, qui en plus avait des cernes de plus en plus évidents sur le visage. Il fallait qu’elle lui dise qu’elle s’épuisait.
C’était la résolution sur laquelle elle s’était plus ou moins endormie jusqu’à ce que son réveil la prévienne que l’atterrissage allait bientôt avoir lieu.

Tess sauta hors de sa couchette, excitée par les évènements. Elle savait qu’elle allait rencontrer quelques personnalités importantes, comme le Ministre S’Orn en personne. Cette face de crapaud était un fin manipulateur, à ce que l’on en disait, et elle avait hâte de le voir à l’œuvre.
La jeune femme s’arrêta devant un miroir pour jeter un œil à son accoutrement. Pour qui se ferait-elle passer aujourd’hui ? Ah oui, une stagiaire toute bien rangée. Un peu trop peut-être : elle avait coupé ses cheveux qui avaient commencé à pousser en un carré plongeant noir et s’était affublé d’un maquillage un peu moins punk que d’ordinaire. Toujours aussi menue, elle avait toutefois pris soin d’avoir l’air plus féminine que d’ordinaire en rendant ses lèvres plus pulpeuses à l’aide d’un rouge à lèvres dernier cri.
Tess sourit à son propre reflet, apprécia l’effet juvénile et espiègle en espérant qu’il plairait à ceux qu’elle voudrait manipuler puis se précipita sur ses affaires. Elle attrapa sa sacoche, vérifia la présence de son datapad et de son sabre laser à l’intérieur avant de se glisser hors de la pièce.

Le cortège diplomatique était déjà en train de se former dans le vaisseau. Tess repéra Lana qui arrivait également, mais aussi S’Orn qui patientait déjà avant elle. Il était affublé d’une mitre qui accentuait plus encore son côté face-écrasée par un speeder. Le pauvre. Mais comme disait la chanson : on ne choisit pas ses parents, on ne choisit pas sa famille, ni de naître sur une planète de gorilles…
Sa maîtresse, elle, était beaucoup plus élégante, mais ce n’était pas bien difficile. Tess regretta qu’elle fût tout de noir vêtue : pas parce qu’elles avaient choisi la même couleur, mais parce qu’elle trouvait que cela accentuait sa pâleur. Un contraste que la Lorrdienne appréciait d’ordinaire (elle adorait les contrastes), mais cette fois-ci, cela accentuait la fatigue qu’on lisait sur ses traits en partie dissimulés par ses lunettes. La jeune femme se contenta de soupirer, bien trop loin de sa maîtresse pour pouvoir lui en parler.

Tess s’attarda à regarder les astéroïdes par les hublots du vaisseau, avant de reporter son attention sur le cortège. La nervosité animait les diplomates. Ils étaient un certain nombre, d’espèces différentes. A quoi serviraient-ils au juste ? Chacun avait l’air d’être là juste pour se donner de l’importance, semblait-il à la jeune femme. L’avantage était qu’elle ne peinait pas à se fondre dans la petite foule qu’ils représentaient, malgré sa jeunesse. Elle passait facilement pour une assistante ou une fille de diplomate, ce qui lui convenait parfaitement. Quand elle croisait un regard, elle décochait un grand sourire ambitieux, ce qui ne manquait pas de décontenancer la personne et de la faire rire intérieurement. Et dire que des années auparavant, elle aurait été tellement stressée de se fondre dans ce genre de populations… Et que maintenant, elle y prenait un malin plaisir.

Quelques minutes plus tard, enfin, le vaisseau se posa et la passerelle s’ouvrit pour laisser entrer des rayons lumineux. Ça y était, ils allaient poser le pied sur Bilbringi ! Tess se fraya un chemin dans le cortège pour être parmi les premiers, quelques mètres à peine derrière le Ministre et la Vice-Chancelière. Ses yeux dévorèrent du regard l’environnement, qui n’avait rien de naturel au premier abord : ils étaient sur une vaste plate-forme pourvue de tentures aux couleurs du système. Ils avaient atterri sous un dôme qui s’était refermé derrière eux, laissant voir un ciel orangé surchargé des champs d’astéroïdes. Au loin, on distinguait d’immenses stations qui devaient être les chantiers navals de Bilbringi. C’était si grand ! Et ils n’en voyaient d’ici certainement pas le centième. Tess souriait toute seule en dévorant le paysage des yeux.

Bientôt toutefois, la procession s’arrêta et elle imita les personnes présentes : Lana et Grendo s’étaient arrêté devant un comité et elle fronça immédiatement les sourcils. Elle était trop loin pour les entendre… Bon, ce n’était certainement que des formalités. Mais si elle voulait capter un peu ce qui se produisait diplomatiquement ici, il faudrait qu’elle trouvât un moyen de se rapprocher de Lana. Elle se mit à réfléchir tandis qu’après quelques poignées de main et révérences, le groupe repartait, guidé par le comité d’accueil. Tess ne put s’empêcher de remarquer que l’endroit était lourdement gardé : des soldats locaux encadraient tout leur cheminement. Démonstration de force ou simple précaution en ces temps troublés ?

Tess glissa une main dans sa sacoche et en sortit son datapad pour y noter ses premières impressions tout en marchant. C’est en écrivant que l’idée, toute simple, lui vint : Lana aurait sûrement besoin d’une personne pour consigner ses propres réflexions et ses directives. Alors elle accéléra le pas en doublant le groupe de diplomates, presque sautillante dans ses bottes de cuir noir, pour rattraper le ministre et la vice-chancelière. Elle n’avait pas besoin de se faire remarquer, Lana la sentait certainement à ses côtés de toute façon. Elle se contenta de rester, avec une démarche assurée, à un petit mètre de distance derrière elle, comme si elle avait reçu cette mission. Elle en profita pour détailler l’accoutrement du comité d’accueil. Ils avaient une certaine classe, il fallait le reconnaître : des uniformes, des couleurs sombres… Un homme était plus important que les autres, visiblement, puisqu’il marchait aux côtés de la vice-chancelière et tendait le doigt pour lui montrer, se doutait Tess, les merveilles qui les entouraient dans ce paysage. La Lorrdienne tendit l’oreille pour écouter la conversation.

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Lana arriva bonne dernière dans la procession, et dû doubler tout le monde pour prendre la place qui lui revenait à la tête du cortège diplomatique. Sur le chemin, elle avait enfilé ses lourdes lunettes de protection et vissé sa tiare sur ses longs cheveux noirs qui lui cascadaient librement dans le dos. D'aucun dirait que c'était un effet savamment négligé, mais la cruelle vérité était qu'elle n'avait simplement pas pris le temps de se coiffer. Bah, elle lancerait une nouvelle mode. Se concentrant surtout à placer un pas après l'autre, elle rejoignit S'orn. Le ministre la salua dignement, mais elle ne lui rendit qu'un hochement de tête un peu raide. Elle se concentrait déjà sur sa tâche, alors que la passerelle se baissait lentement pour les laisser aborder un nouveau monde.

La lumière naturelle du soleil de Bilbringi vint remplacer la lumière crue des hologlobes de la navette diplomatique. Sans attendre les autres, elle prit les devants et s'engagea avec Grendo vers leur comité d'accueil, signalant par la même le départ de tous leurs suivants. Lana jeta un coup d'oeil autour d'elle. La corvette républicaine s'était amarrée à une grande station spatiale servant à réguler le trafic autour de la planète et à assurer les descentes. Il devait s'agir d'une plateforme réservée aux grandes occasions, car il n'y avait pour ainsi dire personne à part eux. A travers une grande verrière, on pouvait voir le vol paresseux des astéroïdes, sans doute une quelconque ceinture autour de la planète, ou un peu plus loin dans le système. Toute la zone était extrêmement riche en matière première grâce à cela.

Quelque part dans ce ciel étoilé, devait scintiller un petit point. La raison officielle de leur venue: l'inauguration d'un large complexe de chantiers navals, qui venait enrichir encore un système déjà largement représenté dans la conception nautique. Un cadeau de la République, qui avait assumé la plus large partie des frais d'installation. Cela permettait de montrer aux locaux à quel point ils comptaient pour la République, en amenant du travail et de la richesse. Le tout venait avec un contingent de défense républicain pour protéger un système qui devenait stratégique. Le gouvernement de la République avait lancé la construction de plusieurs chantiers du même genre, répartis dans la galaxie pour assurer un réarmement et un approvisionnement correct de l'armée. En installer un sur Bilbringi avait été une idée de la vice-chancelière. Malgré le fait que l'industrie locale soit déjà bien pourvue, cela serait un geste pour calmer les tensions locales.

Lana se concentra sur le comité d'accueil alors qu'ils s'approchaient. Il y avait un local, qui semblait vu son riche accoutrement être un homme important de la planète. A ses côtés, un homme vêtu sobrement mais convenablement, que l'umbaranne reconnut comme étant l'agitateur local, un certain Markus. Elle ne s'était pas attendu à ce qu'il vienne lui les accueillir... Mais elle avait la désagréable impression d'être jaugée. Était-ce une démonstration de force, une simple reconnaissance peut être ? L'homme se tenait calme jusque là, et ne pipait mot. On aurait presque pu le prendre pour un des quelques larbins autochtones qui attendaient derrière leurs représentants.

On échangea les politesses de rigueur. La vice-chancelière fit une légère révérence comme le voulait la coutume de Bilbringi pour les dames de la haute société. Heureusement, les locaux étaient à grande majorité humains sur la planète, et parlaient le basique, ce qui lui avait épargné d'apprendre les salutations traditionnelles dans leur langue.


- Salutations, c'est un plaisir que de vous rencontrer, fit-elle avec son sourire le plus charmeur. Bien sûr, il était faux, mais Lana le maitrisait à la perfection depuis le temps. Seule Tess la connaissait assez bien pour percer à jour ce genre de petits stratagèmes, et encore.

Elle ne se présenta pas, jugeant cela inutile. Depuis son ascension au pouvoir, elle était une des personnes les plus médiatisées de la galaxie. Autant passer outre les petites futilités du genre. Elle laissa cependant toute latitude à Grendo pour faire son laïus. Markus se contenta des salutations d'usage, sans plus. Il paraissait étrangement calme pour un supposé semeur de trouble, mais son regard était profond et semblait avoir quelque chose de spécial. A moins que ses yeux fatigués ne lui jouent des tours ? Les formalités passées, leurs hôtes commencèrent à les guider pour la visite, ou quoi que ce soit d'autres. Lana s'en fichait un peu, elle tenait juste à ce que ce ne soit pas trop long...

Ils les menèrent à travers une large galerie d'observation qui semblait faire le tour de la station. Lana se sentait presque somnoler, jusqu'à ce qu'elle ressente une présence chaleureuse derrière elle. Elle reconnut l'empreinte de Tess. Elle devait avoir trouver une quelconque excuse pour se rapprocher d'elle... Son apprentie était futée. Elle lui envoya une vague mentale douce, comme pour la rassurer sur sa force et son état physique. Elle était heureuse de l'avoir à ses côtés, loin des salles et des couloirs encombrés du Sénat. La petite, à présent femme, était la seule personne qui comptait à ses yeux. La seule qui avait jamais compter. Pour Lana, qui n'avait même pas eu d'affection pour ses parents, c'était une sensation étrange, qu'elle gardait farouchement pour elle.

Elle ramena son attention sur le diplomate qui les avait accueilli. Il avait dit s'appeler comment déjà ? Josep ? Non, Josek. Un républicain, qui semblait très heureux de les avoir près de lui d'ailleurs. La situation était si désespérée que cela ? Avec un large sourire, il désigna un point à travers la verrière, que Lana eut du mal à distinguer. L'opacité de ses lunettes l'empêchait de voir correctement à travers des vitres.


- Mes amis, voici la preuve de l'amitié entre Bilbringi et la République. Votre tout dernier cadeau : le nouveau complexe navale "Anthana" !

Lana sursauta malgré elle. Qui avait eu cette idée à la con ? Pas la République, elle espérait. Sinon, elle aurait à étriper quelqu'un à son retour.
Grendo S'orn
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Contrairement au hangar à moitié vide dans lequel ils avaient débarqués, la station spatiale elle, bouillonnait de vie, chose tout à fait normal pour un lieu de transit servant à réguler le trafic autour de la planète. Ainsi, des individus venant des quatre coin de la galaxie déambulaient à travers les larges couloirs, vaquant chacun à leurs occupations. Facilement reconnaissable à leurs uniformes verts tirant sur le gris, S'orn n'eu aucun mal à reconnaître ceux qui vivaient et travaillaient en ces lieux. Les autres devaient être probablement de passage, sur le départ ou venant tout juste d'arriver. Considérés comme des invités de marque, le cortège eu droit à une protection accrue des services de sécurité de la station dès le début de la visite. Elément que le Neimoidien ne manquerait pas de souligner lorsqu'il rédigera son rapport à son retour sur Coruscant. Mais ce qui rassurait surtout Grendo S'orn c'était la présence de ses propres gardes du corps, ceux de Lana aussi, des professionnels de terrain engagés pour accompagner les politiciens lors de voyages tels que celui-ci. Un sentiment profond de sécurité et d'absence de danger qui plaisait fortement au lâche humanoïde vêtu de sa plus belle tunique et d'une tiare d'apparat.

« Bienvenue sur notre humble Station Madame la Vice-Chancelière, Monsieur le Ministre, si vous voulez bien me suive. Nous allons vous faire visiter. » introduisit Josek, le diplomate pro-républicain. Ce dernier s'inclina respectueusement comme il était de coutume de le faire face aux deux célébrités venu lui prêter main forte pour mettre un terme aux dissensions locales. Placé à ses côtés, S'orn reconnu aussitôt l'individu dont il avait lu et analysé la bibliographie complète tandis qu'ils faisaient route vers cette planète, Markus Pot'kin, leader du "Mouvement pour la Liberté de Bilbringi". Comme il s'y attendait, l'homme semblait ne prêter aucune attention particulière aux deux invités de marque. Profondément marqué, une mine sévère, sa présence ne servait sans doute qu'à assouvir sa propre curiosité par rapport à de nouveaux opposants liés incontestablement à un Gouvernement qu'il rejetait depuis son ascension dans la hiérarchie locale. En réponse à cette agaçante indifférence, le Neimoidien opta pour la même stratégie, ne lançant qu'un bref regard à Markus avant de s'attarder plus longuement à Josek.

« Je vous remercie pour votre chaleureux accueil. Nous sommes tous impatients de découvrir vos nouvelles installations. » lui répondit-il tout en replaçant nerveusement les pans de sa tunique. Il s'inclina légèrement à son tour en guise de salutations avant de suivre le cortège, Josek jouant le rôle de guide. Attentif aux explications souvent trop détaillées de l'autochtone, Grendo manqua de s'endormir plus d'une fois lors de la visite. Pourtant S'orn s'intéressait réellement au fonctionnement du système de Bilbringi. C'était la première fois qu'il posait le pied sur cette planète et il comptait bien en apprendre d'avantage sur un lieu aussi mythique dans le milieu de l'aéronautique.

La visite se termina plus de quinze minutes plus tard, le cortège entra au sein d'une large galerie d'observation offrant une vue imprenable sur Bilbringi. « Impressionant » lâcha le Neimoidien avant de poser ses yeux globuleux sur paysage formé par ces innombrables chantiers navals en orbite de la planète. « ... Très impressionnant. » face à un tel spectacle, il ne pouvait que confirmer l'importance cruciale de ce système dans cette guerre contre l'Empire. La République avait bien raison d'investir plusieurs milliards de crédits dans de telles installations, aujourd'hui disséminées à travers son large territoire. « Combien de vaisseaux sortent de ces chantiers chaque année ? »

« Suffisamment pour permettre à la République de se défendre encore de nombreuses années Monsieur le Ministre. »

La réponse de Josek ne plaisait guère à Grendo S'orn. Trop vague, pas assez précise à son gout, sans compter le fait que la République ne devait plus se défendre, mais bien attaquer son puissant rival. Les récentes victoires de l'Empire dans l'espace neutre prouvait qu'on faisait face à un ennemi bien plus dangereux qu'on ne l'imaginait encore ces dix dernières années.

Pointant finalement du doigt un chantier au loin, à peine perceptible à travers les baies vitrée de la station, Josek s'écria « Mes amis, voici la preuve de l'amitié entre Bilbringi et la République. Votre tout dernier cadeau : le nouveau complexe navale "Anthana" ! » et d'ajouter ensuite « Un nom que nous trouvions légitime de lui donner, vu l'importance que vous avez joué dans ce projet Madame la Vice-Chancelière. Puisse ce tout nouveau chantier naval aider la République à accélérer notre victoire face à l'Empire. » des déclarations lancées sous les applaudissements de l'assemblée les accompagnant. S'orn, lui, fit de même, ne manquant pas d'afficher un léger sourire moqueur face à cette drôle de situation. Donner le nom d'un politicien à un monument était monnaie courante au sein de la République, surtout lorsque ce dernier avait joué un rôle important dans la conception de celui-ci.

Nul doute Josek était particulièrement fier de cette nouvelle acquisition réservée à sa planète. Un projet rendu possible par la réalisation du dernier budget fédéral par le Ministre de l'Economie, Uthar Ozmac mais défendu avec ferveur par la Vice-Chancelière Anthana, espérant ainsi calmer les tensions locales. Un pari risqué mais le Neimoidien connaissait assez bien l'umbarane pour savoir qu'elle avait plus d'un tour dans son sac. N'avait-elle pas réussi, récemment, à empêcher les Sénateurs Menk et Munsk de causer bien du tort à la République ? Ses talents de diplomate n'étaient plus à prouver.

« Quand pourrons-nous le visiter ? » demanda Grendo à son hôte qui s'empressa de lui répondre « Très bientôt Monsieur le Ministre, très bientôt. Mais laissez-moi d'abord vous proposer quelques petits rafraîchissements. » tandis que trois droïdes serviteurs vinrent servir des coupes de champagne à chaque convive « Levons tous notre verre à la République. Puisse-t-elle vaincre ses ennemis et ramener la paix à travers la galaxie. » tous levèrent leurs verres, tous oui sauf un, Markus, qui préféra renverser le sien sur le sol métallique de la galerie d'observation, affichant toujours cette même mine sévère agaçante. Il haussa ensuite largement les épaules tout en hochant la tête, fixant son rival direct d'un regard glacé « Vous êtes ridicule Josek, tout ceci est ridicule. »

« Markus Plot'kin je présume ? » cracha le neimoidien au perturbateur qui le fusilla du regard « Veuillez excuser Markus, Monsieur le Ministre. Nous avons des opinions diamétralement opposées sur de nombreux sujets de la vie politique locale ... »
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Tess avait du mal à rester en place. En témoignaient ses légers mouvements de la jambe trahissant son impatience. Un peu plus et elle pousserait sa maîtresse et le crapaud pour poser des questions. Bon, bien sûr, elle ne ferait jamais une chose pareille, mais ce n’était pas l’envie qui manquait. Pour passer le temps, elle détaillait tout ce qu’il y avait autour d’eux. Le paysage d’astéroïdes était très plaisant, et rappelait à Tess ce qu’elle avait lu sur les métaux précieux qui s’y nichaient et qui avaient fait, comme ailleurs, la richesse de ce système. C’était sûr, quand on naissait sur une planète autour de laquelle de l’or en lingots flottait paresseusement, ça facilitait un peu la vie. C’était pas comme Lorrd, se dit-elle en soupirant.

Sa planète natale avait été dans toutes les discussions récemment. Depuis l’attaque de l’Empire sur sa planète natale, elle ressentait cet étrange rejet de ses origines. Elle aurait peut-être dû s’inquiéter de sa population, mais elle n’y parvenait pas. Elle trouvait que Lorrd devait être peuplée d’imbéciles pour s’être mis en danger ainsi et ne pas être capable d’avoir prévu un plan pour se défendre. Et puis, pourquoi devrait-elle ressentir quoique ce fût ? Elle n’avait plus Lorrd depuis ses quatre ans. Elle se souvenait à peine de ses paysages enneigés…

La présence de Lana dans la Force la ramena à l’instant présent, et Tess détacha ses yeux de la magnifique vue qui s’offrait à eux pour se reconcentrer sur le comité d’accueil. Les humains présents paraissaient calmes et sûrs d’eux. La journée promettait d’être un brin ennuyeuse… L’un des hommes pointa du doigt une direction et annonça le nouveau complexe naval.

Tess ne put s’empêcher de pouffer de rire. Heureusement, des exclamations convenues derrière elle masquèrent son bref instant de lâcher-prise, et elle reprit immédiatement contenance, sans se départir d’un sourire goguenard.
Une station appelée Anthana ! Quelle drôle de surprise… La Chancelière allait être jalouse que le complexe ne se fût pas appelé Kira quand elle l’apprendrait, à tous les coups ! Cette pintade était aux yeux de Tess bien moins compétente que sa maîtresse. Ce devait donc être normal qu’on appelât les édifices au nom de la Vice-Chancelière, qui avait l’air de s’évertuer bien davantage à ramener le calme dans la République. Mais tout de même, sans la voir, Tess devait imaginer la surprise de Lana et cela était fichtrement drôle. Elle leva son datapad pour capturer une holographie de l’instant, pour le souvenir, avant que toute la procession se remît en branle pour une visite.

La jeune femme talonnait le groupe de tête, ne perdant pas une miette des explications de Josek. Elle prenait autant de notes qu’elle le pouvait et s’emplissait les mirettes de tout ce qui les entourait. Elle s’exclama d’un « oooh » tout à fait sincère face à la puissance annoncée d’un tout nouveau modèle de moteur à propulsion et captura d’autres holo-images des vues imprenables que la visite leur offrait. Ah, comme c’était une journée excitante, finalement ! Le fameux Jorek était tout à fait passionnant quand il parlait de ce qu’il connaissait ! A un moment, Tess faillit bousculer Monsieur Pot’kin en essayant de faire un beau cadrage. Elle s’excusa avec un sourire un peu trop empli de juvénilité et de naïveté pour ne pas être tout à fait agaçant, mais l’homme en question resta de marbre. Un joli grincheux que celui-là, il faudrait le garder à l’œil.

Il y eut un toast quelques instants plus tard, auquel Tess n’avait pas droit, elle se contenta donc de les ignorer royalement et de continuer à prendre des notes et des holographies. Il y eut ce petit incident provenant de Pot’kin qui jeta son verra par terre et qui provoqua quelques instants de malaise. Tess s’en délecta, un sourire aux lèvres, et bientôt le malaise fut dissipé par la remise en route de leur petit cortège. Markus les suivit en se tenant droit et digne comme un prince inatteignable. Tess s’attarda volontairement pour marcher à côté de lui. Alors que Josek reprenait ses explications, la jeune femme, se pencha légèrement vers Markus en marchant à ses côtés.

- C’est la face de crapaud qui vous retourne l’estomac ? demanda-t-elle en gloussant, lorsqu’ils furent assez loin pour que Lana et S’Orn ne pussent les entendre.

Pot’kin lui décocha un regard noir, auquel Tess répondit avec un sourire entendu. Lana risquait de lui tirer les oreilles pour se rapprocher ainsi d’un individu visiblement explosif, mais elle avait ce don pour mettre son nez là où on ne l’attendait pas.

- Oh, comme je vous comprends, poursuivit-elle comme s’il avait déjà sympathisé avec elle. Personnellement, j’espérais qu’il soit en retard pour qu’on puisse partir sans lui… Mais finalement il était dans l’étang.

Nouveau silence glacial.

- L’étang, L-apostrophe-E-T-A-N-G, vous l’avez ? Crapaud, étang…

Elle ricana. Pot’kin s’enfermait toujours dans son silence. Elle lui fit un regard de remontrance avant de lui donner une bourrade d’un coup de coude.

- Rohhh, vous pourriez faire un petit effort tout de même, vous avez l’air bourru et c’est pas bon pour vos affaires, vous savez. Bon allez, il faut que je file, j’ai du travail, moi.

Tess lui adressa un dernier sourire fripon avant de hâter le pas pour rejoindre sa maîtresse et S’Orn, sa main gauche, qui avait habilement bousculé l’humain taciturne l’instant précédent, refermant un petit objet cylindrique qu’elle dissimulait derrière son datapad.
Elle lui avait subtilisé son comlink.
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Lana nota le regard moqueur de son collègue ministre alors que l'on annonçait le nom du nouveau complexe spatial financé par la République. L'umbaranne n'aimait pas se retrouver sous le feu des projecteurs si soudainement, sans préavis... Une attention flatteuse, dont elle se serait bien passer. Elle nota également un débordement d'espièglerie de la part de son apprentie, qui devait sûrement bien rire de la situation. Il faudrait qu'elle fouille dans son datapad pour vérifier qu'elle n'ait pas pris de photographie pour immortaliser l'instant. Lana était trop égocentrique pour qu'on permette que l'on se moque d'elle, fusse sa protégée... Mais comme elle était bien trop souple avec Tess, celle-ci se permettait régulièrement de la taquiner, à présent qu'elle avait pris ses aises et qu'elle était habituée à la présence de sa maitresse. Les temps où elle ressemblait à une petite souris discrète et un peu rebelle lui semblait bien loin à présent.

Des serviteurs robotiques leur apportèrent des boissons pour trinquer. Un peu tôt pour les célébrations, peut être... Cela n'empêcha pas Lana de se saisir d'un verre et de trinquer avec les autres, avant de prendre une gorgée. Cela ne lui ressemblait pas trop de boire ainsi, alors qu'elle venait à peine de se lever. D'autant plus qu'elle ne savait pas ce que s'était comme boisson, ni qui l'avait préparée. Lana suspectait l'empoisonnement à tout instant, dans sa saine paranoïa. Seulement, elle avait bien besoin d'un remontant pour tenter de se sortir des griffes de la fatigue. Elle était si peu concentrée qu'elle ne remarqua le problème survenu que lorsque Grendo lâcha une phrase d'un ton agressif. Elle releva alors un peu la tête, plus attentive.

Pot'kin venait de vider son verre au sol, et dénonçait quelque sorte de supercherie et de ridicule, sûrement pour désigner la façon d'accueillir la délégation républicaine. Lana n'était pas sûre d'avoir bien suivie. Elle ne s'était pas attendue à des difficultés si rapidement. Flairant l'incident diplomatique, alors que Markus s'apprêtait à répondre au temps froid du nemoidien, elle déclara d'un ton fatigué et direct :


- Ça suffit. Vous n'allez pas commencer tout de suite, alors que nous venons tout juste de descendre de notre navette. Nous aurons tout le temps de débattre une fois correctement installé, n'en doutez pas. Ou de nous insulter, ce que vous préférez.

Elle tourna son regard vers le Grendo, toujours masqué de ses lourdes lunettes. Elle soupçonnait un combat de coqs entre Markus et lui, surtout après un départ aussi explosif. Les deux mâles semblaient bien trop fiers pour leur propre bien.


- Ça vaut aussi pour vous, ministre S'orn.

Elle esperait que son langage direct puisse plaire Pot'kin, ainsi que le fait qu'elle ait rembarré Grendo. Bien que cela lui semblait terriblement loin à présent, Lana était partie elle aussi du bas de l'échelle, extraite des plus basses classes de la société umbaranne. Si elle était princesse à présent, ce n'était que grâce au concours de circonstance d'être tombé sous la protection du prince de Kuat... Elle n'avait pas une goutte de sang noble dans les veines. Afin que l'on ne puisse pas s'en servir contre elle, elle l'avait très vite affiché ouvertement, et s'était toujours montrée généreuse avec la classe populaire de Kuat. Si cela pouvait provoquer le mécontentement des nobles, elle pouvait les manipuler, eux. Elle espérait que cette image puisse plaire à Markus. Seul l'avenir le dirait.

Pour désamorcer la situation explosive, elle se tourna vers Josek, qui semblait terriblement gêné par la situation.


- Je suppose qu'il y a un programme de prévu pour la suite ? Alors poursuivons je vous prie.

L'homme bredouilla quelque chose en indiquant le bout du couloir. N'attendant pas la suite, Lana pris la tête, ce qui remit lentement en branle tout le cortège diplomatique. Josek revint à la hauteur de la vice-chancelière, et reprit sa présentation enthousiaste pour cacher son malaise. Du coin de l'oeil, la princesse vérifia que Grendo ne continuait pas à chercher la bagarre, et surprit son apprentie s'approcher de Pot'kin. Si elle devait surveiller Tess en plus du crapaud, elle n'était pas sortie... Après quelques phrases échangées, ils se séparèrent pourtant.

** Qu'est-ce que tu manigances encore ? ** souffla-t-elle à travers la Force à son apprentie.

Mais leur guide retint à nouveau son attention.


- Nous souhaiterions vous convier à un banquet, car il est l'heure du déjeuner sur Bilbringi. Des diplomates, des représentants du gouvernements ainsi que des... Il jetta un coup d'oeil à Markus, un peu hésitant... représentants du peuple nous attendent pour partager un moment de convivialité. Avez-vous faim ?

Lana hocha la tête. Son organisme était encore décalé. Pour elle, c'était très tôt le matin, et elle venait tout juste d'être tiré de son lit. Elle n'avait pas pris de petit-déjeuner du coup. Pour ne pas dire qu'elle crevait effectivement la dalle.

- Nous vous suivons avec plaisir, fit-elle d'un ton qui se voulait chaleureux.
Grendo S'orn
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Grendo S'orn n'aimait guère se faire rappeler à l'ordre par qui que ce soit, surtout devant des délégations étrangères. Et de fait, son autorité avait été mise à mal par l'intervention musclée d'une Vice-Chancelière bien décidée à affirmer son pouvoir. Pour autant, le Neimoidien ne se laissa pas démonter, opinant en direction de Lana d'un signe de tête indiquant que l'incident était clos. La situation ainsi clarifiée, du moins en apparence, le cortège pouvait continuer la visite. Le brouhaha général qui s'en suivit battait son plein. La situation gênante introduite par Markus Plotkin semblait lointaine dans les esprits des convives mais Grendo, lui, fulminait en silence. Profondément irrité et agacé d'avoir été remis à sa place par Lana Anthana, le Neimoidien avait du mal à suivre la conversation du groupe de tête. Il était question d'une invitation officielle à un banquet sur la planète, de rencontre avec les représentants du gouvernement et du ... peuple. Ce mot donnait véritablement la nausée à S'orn qui considérait le peuple comme un enfant qu'il fallait guider pas à pas. Le peuple n'avait aucune idée de ce que les élites devaient accomplir pour éviter à la galaxie de sombrer dans le chaos. Mis chaque jour sous les projecteurs leurs décisions avaient souvent des répercussions énormes et la moindre erreur pouvait s'avérer fatale. Mais soit, s'il devait être confronté à la populace qu'il en soit ainsi. Il la rencontrerait et afficherait son plus hypocrite sourire.

Placé aux côtés de la représentante de Kuat et du diplomate pro-républicain, un événement imprévu vint sortir le Neimoidien de sa réflexion « Oh, veuillez m'excuser Mademoiselle ... » dit-il à Tess qu'il venait de bousculer par mégarde manquant presque de la faire trébucher « J'avais les idées ailleurs ... » assurément la jeune fille devait être une connaissance de Markus Plotkin, S'orn avait bien remarqué ces deux là échanger deux-trois mots discrets plusieurs mètres derrière dans le cortège « Le visite vous plait-elle ? » bien décidé à partager quelques politesses d'usage avec cette parfaite inconnue, le politicien ne manquait pas d'une miette la présentation de Josek qui les invitait désormais à bord d'une navette diplomatique prête à faire route vers le sol de la planète.

Le vaisseau léger filait à toute vitesse vers Bilbringi. La distance à couvrir n'était pas très longue, quelques minutes tout au plus d'après l'annonce faite aux passagers. S'orn, lui s'était automatiquement installé à côté de la Vice-Chancelière placée à sa gauche et de Josek à sa droite. Les autres passagers étant à l'arrière du navire. De manière usuelle pour ce genre de trajet et dans de telles circonstances, il était coutumier de profiter du temps pour s'entretenir sur des banalités, la pluie, le beau temps, la santé des enfants, mais Josek préférait aborder des thèmes bien plus importants.

« Comme vous le savez, la situation sur Bilbringi s'est particulièrement dégradée ces dernières années. Un fossé énorme se creuse chaque jour un peu plus au sein de la population et la stabilité de notre politique est hautement en danger. » au contraire du visage faussement hypocrite qu'il affichait depuis le début de la visite à bord de la station, Grendo montrait un intérêt tout particulier à la discussion qui se faisait à l'abri des oreilles indiscrètes.

« Nous ne pouvons décemment pas vous promettre de régler votre problème avant notre départ de Bilbringi mais soyez convaincu que notre présence témoigne de l'intérêt que porte la République au problème de votre planète. » répondit le Neimoidien à Josek qui affichait une mine déconfite. S'attendait-il à ce que la République l'aide à museler l'opposition de Markus au détriment des fondements même de la démocratie ? Cela n'aurait posé aucun problème à Grendo S'orn, habitué à ce genre de pratique sur son propre monde, mais sur Bilbringi c'était une autre affaire.

« Vous ne comprenez pas Monsieur le Ministre. Il nous faut de l'aide pour les prochaines élections. Markus et toute sa clic mettent en danger la démocratie de Bilbringi. Sous ses allures de parti politique populaire luttant pour les intérêts des plus faibles, le "Mouvement pour la Liberté de Bibringi" n'a pour ambition que de détruire notre système politique actuelle. Markus Plotkin est un individu dangereux, très dangereux. »

Vérifiant derrière eux que la conversation n'était pas écoutée par une quelconque autre personne que les trois têtes dirigeantes, S'orn observait régulièrement le visage de la Vice-Chancelière s'apprêtant à répondre elle-même à Josek insistant pour que la République agisse en sa faveur.
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Pour toute réponse, Tess offrit un large sourire à sa maîtresse, qui de toute façon était fort accaparée par les comités d’accueil pour pouvoir s’occuper d’elle. Toutefois, à travers la Force, elle s’attacha à rassurer Lana. Après tout, il ne s’agissait pas de rendre nerveuse sa maîtresse en un moment pareil. Déjà qu’elle ne se montrait pas d’une grande amabilité avec le crapaud et Plotkin… Bon en même temps, ils le méritaient bien. Et puis, c’était elle qui avait le plus de pouvoir ici, il fallait bien qu’elle assoie sa supériorité. Quant à elle-même, la bêtise était déjà faite, elle pouvait donc rassurer Lana sur le fait que désormais elle se tiendrait tranquille.

Elle n’était pas peu fière de son coup. Discrètement, après avoir baissé au maximum le volume du petit appareil, elle enfonça le comlink subtilisé dans sa poche, un sourire accroché aux lèvres. Elle avait une envie folle de s’amuser à écouter les derniers messages et prendre les prochaines communications. Mais c’était impossible ici, si près de Plotkin et de tous les autres invités…

… et surtout avec le ministre qui lui adressait désormais la parole. Ravie de pouvoir échanger avec un invité de marque, Tess lui offrit son plus beau sourire.

- C’est merveilleux, abonda-t-elle immédiatement. C’est la première fois que je vois des installations aussi vastes – enfin, cela rivalise avec les chantiers navals de Kuat en termes de dimension et de technologie. Tout cela a dû coûter une fortune ! Mais bon, c’est un investissement durable pour le Noyau.

Bon, le crapaud-ministre n’avait l’air de l’écouter que d’une oreille, attentif qu’il était à ce que Josek disait. L’embryon de conversation fut de toutes façons avorté puisqu’il fallait grimper à bord d’une navette diplomatique et reprendre un ordre dans le cortège qui en disait long sur l’importance de chacun : Lana et Grendo loin devant, Tess loin derrière. Cela n’entacha pour autant pas sa bonne humeur. Elle alla s’installer dans les derniers fauteuils, en ayant une vue sur la constitution du groupe de passagers de la navette. Tout devant, elle apercevait la coiffure de Lana, le mitre du neimoidien et le crâne de Josek, tous les trois discutant à voix basse. Qu’est-ce qu’ils pouvaient bien se dire ? Est-ce que Plotkin se posait la même question ? Elle le chercha du regard et n’eut aucun mal à le trouver : il s’agitait sur son siège, quelques rangées devant elle. Il se levait, fouillait ses poches, et posa même des questions à ses voisins. Tess pouffa et se hâta de s’asseoir pour disparaître de sa vue. Le pauvre devait être en train de chercher son comlink !

Elle avait un hublot à côté d’elle. Parfait pour avoir une jolie vue ! Et de l’autre côté, une femme aux courbes voluptueuses et au maquillage délicat. Tess et elle échangèrent un sourire, puis la lorrdienne sortit ses écouteurs de sa besace, qu’elle brancha au comlink.

L’appareil était simplissime. Il ne permettait pas d’écouter les derniers messages sans connexion sécurisée à un datapad. Naze. Elle n’avait d’autre choix que d’attendre qu’il bipât…

La navette décolla ; ils en auraient probablement pour une bonne vingtaine de minutes de trajet, durant lequel Tess passa le plus clair de son temps le nez collé au hublot. Ils firent un petit tour au-dessus de la fameuse station Anthana et Tess eut envie d’aller explorer les lieux. Puis ils allèrent plus loin et la vue fut moins intéressante.

Mais ce qui fut le plus intéressant fut le comlink qui bipa. Tess sursauta dans son fauteuil et se hâta d’activer le petit appareil avant de le porter à ses lèvres, cherchant dans sa cage thoracique la voix la plus grave qu’elle pouvait extirper.

- Oui ? croassa-t-elle à voix basse, une main couvrant sa bouche pour que le son ne portât pas trop loin dans la navette.

Mais il y régnait un tel brouhaha qu’elle ne se méfiait guère.

- Markus ! fit la voix dans les écouteurs en réponse immédiate. Vous en êtes où ? Y’a au moins vingt minutes de retard sur le programme. Vous devriez être déjà arrivés à la salle de réception ! Qu’est-ce qu’on fait ?

Heu… Qu’est-ce qu’ils étaient censés faire ? Tess songea au visage grincheux et fermé de Plotkin et se dit qu’elle n’avait qu’à répondre avec dédain. Mais de façon brève, car elle ne pouvait prendre le risque qu’on se rendît compte que ce n’était pas la voix du propriétaire du comlink.

- Avons du retard, croassa-t-elle encore. Attendez un peu !

Elle sentait la sueur envahir son corps à l’idée qu’on perçât à jour son petit jeu. Mais la voix répondit aussitôt.

- Ok Markus. Bon, juste pour info, on n’est prêts à intervenir dans la salle. On a réussi à réunir cinquante-huit personnes qui vont scander nos slogans. Et aussi, on a les banderoles et tout le tralala. Comme convenu, on n’est pas armés, histoire que si la sécurité s’agite, on ait bien l’air innocent... Markus ? s’inquiéta la voix de ne pas avoir de réponse.
- Parfait, parfait ! se reprit Tess aussitôt. Je dois couper, désolé.

Et elle stoppa la communication. Zut et trois fois zut ! Le banquet allait être perturbé par une intrusion militante ! Il fallait qu’elle prévînt Lana au plus vite…

Tess passa le reste du voyage à s’agiter nerveusement sur son siège, se tordre le cou pour voir devant, décocher des sourires anxieux à sa voisine de siège. Enfin, au bout de longues minutes, la navette atterrit enfin. Tess retira sa ceinture avant que cela ne fut autorisé et se fraya vite un chemin dans le corridor, déclenchant un soupir de dédain de la femme à ses côtés qu’elle dût bousculer un peu pour passer. Mais quelques secondes plus tard, elle était aux côtés de Lana qui elle-même se levait à peine de son siège. La lorrdienne laissa passer le ministre et Josek, mais se planta devant Lana.

- Madame la vice-chancelière ? fit-elle d’un ton cordial et professionnel. Un message urgent pour vous.

Et elle lui colla sous le nez son datapad, sur lequel apparaissait en effet un message. Rédigé par ses soins, bien sûr.

Code:
58 individus comptent intervenir au banquet avec slogans et banderoles.
Attendent médiatisation et réaction musclée de la sécurité qui les fera passer pour les victimes.
Complicité de Plotkin avérée.

Dès que Lana eût lu, Tess rengaina son datapad et effaça immédiatement le message, après quoi le cortège put reprendre la descente de la navette en bon ordre.
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HRP: Ouuups, en attendant la suite de l'event la mission m'était sortie de la tête... Bon, même si nous ne pourrons probablement pas l'accomplir officiellement à cause de mon retard, on peut toujours la finir comme un sujet normal.



On les fit s'asseoir dans une petite navette qui devait les amener à leur banquet d'accueil. Lana, de son côté, se contenta de suivre docilement. Elle souhaitait seulement que toutes ces formalités passent le plus rapidement possible... Elle s'installa à côté de S'orn, laissant ce dernier entre elle et Josek. Qu'il fasse donc la conversation, elle préférait encore profiter autant que possible de ce petit moment de calme. Elle laissa son regard vagabonder sur l'intérieur richement décoré de l'appareil sans toutefois réellement y prêter attention. Malgré son attention relâchée, elle gardait une oreille attentive aux paroles qui s'échangeaient autour d'elle. Surtout entre Josek et Grendo, qui ne semblait même pas vouloir attendre le banquet pour parler politique.

Elle poussa un petit soupir discret, un peu attristée de ne pouvoir se reposer une seule minute. Vu l'insistance avec laquelle le crapaud la dévisageait, il devait s'attendre à ce qu'elle intervienne dans la discussion. Soit, si l'on devait aller droit au but... Elle répondit donc à Josek:


- En tant que représentants officiels de la République, vous comprendrez que nous ne pouvons nous mêler des processus d’élections de votre planète.

Elle continua, réagissant à la tête attristée que commençait à prendre son interlocuteur:

- Notre rôle ici est uniquement en tant que médiateur. S'il y a un mouvement de protestation aussi virulent, c'est qu'il y a probablement un problème quelque part... Nous vous aiderons à dialoguer avec les différents intervenants en proposant des solutions d'un point de vue extérieur. Étant la personne qui nous a appeler, rien ne vous empêchera cependant d'en retirer tous les lauriers et de vous en servir pour votre conversation. Vous aurez que votre mouvement se tient à l'écoute de tous et propose des solutions, au lieu de simplement montrer du mécontentement non constructif...

Elle laissa la suite à l'imagination du représentant, mais l'idée avait l'air de le séduire. Tout ceci laissait Lana profondément indifférente pourtant. Qu'ils se bouffent entre eux, pour ce que ça valait... Elle n'avait pas même pas encore eu le temps de considérer la question de qui pouvait bien lui paraitre en tort dans cette affaire. Tout ce qui l'intéressait, c'était que le parti politique qui sorte gagnant soit pro-République. Agir en médiateur paraissait un bon moyen d'être dans les bonnes grâces des deux camps.

La navette atteignit rapidement sa destination, épargnant à Lana de devoir continuer. Elle commença à déboucler sa ceinture, et se leva à la suite de ses compagnons de banquette. Seulement, Tess l'intercepta presque immédiatement, et lui colla un datapad sous le nez sans trop lui demander son avis. Lana réprima un grognement devant son apprentie, qui semblait toujours autant déborder d'énergie. Cela ne l'empêcha cependant pas de lire le message qu'on lui présenta. Des manifestants...


- Hum, merci, répondit-elle d'un ton distrait, son cerveau déjà occupé par la question.

** Tu ne pourrais pas me rapporter une bonne nouvelle pour une fois ? ** lui adressa-t-elle par message mental, pour la taquiner gentiment.

Enfin, cela ne l'aidait pas à savoir comment elle pourrait résoudre ce problème... Elle suivit le groupe, absente, songeant aux contre-mesures possibles.

On les introduisit dans une vaste salle de réception. Le long du mur, un buffet avait été organisé, tandis que le reste de l'espace était parsemé de tables hautes sans chaises, auxquelles s'étaient déjà accoudés certains des convives en attendant. Car une certaine foule les attendait. Des journalistes visiblement, avec les holo-caméras flottant légèrement au dessus de la foule, mais également des diplomates, des représentants de divers groupes politiques ou financiers et d'autres encore... Bilbringi avait visiblement mis les petits plats dans les grands pour cette réception. Le groupe des nouveaux arrivants se stoppa, et on adopta les poses classiques pour les médias qui ne manquaient pas de tout enregistrer de la scène.

De son côté, Lana réprimait l'envie de chasser la caméra qui bourdonnait trop près de sa tête. Elle voulait les compter les cheveux ou quoi ?! Même après que les délégués républicains se furent mêlés aux convives, elle ne semblait pas vouloir la lâcher... Cependant, cela lui donna une idée. Elle étendit son esprit grâce à la Force, et ne tarda pas à trouver ce qu'elle cherchait. Derrière une des portes, dans un coin de la pièce, le groupe d'activistes se préparait à faire son entrée théâtrale. Si elle se concentrait suffisamment, elle aurait presque pu entendre les dernières instructions du leader...

Abandonnant Josek, Grendo et Markus, Lana se dirigea vers la porte. Elle avait un peu l'impression de mettre sa main dans la gueule du tigre, mais elle n'avait pas réellement de meilleure idée sur le moment. Suivie de sa caméra toujours aussi collante, elle ouvrit grand la petite porte de service au moment même moment où les protestataires s’apprêtaient à sortir. Il s'arrêtèrent net, un peu surpris de tomber sur ce petit bout de femme qu'ils ne reconnurent pas tout de suite.

Si Lana avait appris quelque chose en politique, ainsi que dans les relations publiques, c'était que le culot, ça marchait généralement.

- Ah, vous voilà ! Nous vous cherchions.

Comme si quelqu'un pouvait réellement chercher de la racaille pareil. Ils la regardaient, éberlués, les holo-banderoles encore désactivées en main.

- Vous pouvez vous mêler à la foule, n'hésitez pas. Vous avez été conviés pour partager calmement vos idées, n'est-ce pas ?

Quand on mettait un grain de sable dans un plan bien huilé, celui-ci dérapait vite. Elle vit rapidement qu'un des hommes, probablement un des leaders, la dévisageait. Elle voyait bien qu'il allait lancer un cri de ralliement ou autre, et que tout partirait comme ils l'avaient initialement prévu. Le plan de Lana ne tenait plus qu'à un fil tenu. Elle fit un léger mouvement de tête vers la caméra qui continuait de flotter non loin d'elle. Le message était clair: on venait de les inviter cordialement à participer, et ce devant les objectifs des médias... S'ils entraient à présent pour mettre le bazar, même pacifiquement, l'opinion publique ne serait pas de leur côté !
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