Kana Ferea
Kana Ferea
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La navette que l'Ordre avait confié à Kana ne lui plaisait guère. Peu spacieuse, elle offrait un confort spartiate, même pour le pilote, et on ne parlait pas de la maniabilité de l'engin ! Complètement désuet, elle avait l'impression que sa coque menaçait de s'arracher à chaque instant. Prenant une grande inspiration, elle fut ravie de voir que leur voyage touchait à son terme. Leur ? Bien sûr. Elle était accompagnée d'un jeune padawan du nom de Kanien Artzen, que le Conseil avait jugé bon de lui confier. D'habitude, elle s'arrangeait pour n'avoir personne dans ses pattes. Mais leur tâche du jour ne montrant pas de véritables dangers, elle n'avait pas protesté à la présence du padawan. Surtout, que le petit pourrait en apprendre plus sur le terrain qu'enfermé dans le Temple et Kana savait comme il était agréable de ne pas rester coincé indéfiniment entre ces quatre murs. A vivre constamment au Temple, on finissait par en connaître chaque centimètre carré du sol au plafond. De plus, la petite boule de poils disposait, selon les dire du Conseil, de compétences qui pourrait lui être fort utiles. Ce qui étonna certainement le plus la Chevalière Jedi, fut de voir arriver son partenaire, pas plus haut que trois pommes... Un Ewok ! Voilà qui était le padawan Artzen aussi étonnant cela puisse paraître. Pourtant, il ne lui était pas totalement inconnu de par sa réputation auprès des padawans. Ainsi donc, elle pouvait désormais affirmer que les rumeurs sur une peluche Jedi étaient fondées. Surprenant... Et à la fois amusant. Elle avait hâte de voir de quelles compétences faisait mention le Conseil et comment l'Ewok les mettrait en pratique.

Coruscant occupait maintenant la quasi-totalité du cockpit. La géante n'était pas le point central et névralgique de la République pour rien. Même depuis l'espace, on pouvait distinguer à l'amorce de la descente le nombre incalculable de vaisseaux en circulation. Parmi eux, certains faisaient de l'oeil à Kana qui se demandait si elle ne pourrait pas s'offrir l'un de ces petits bijoux pour s'amuser avec lors de son temps libre. Elle sourit. Jamais elle n'aurait l'argent ou le temps de s'occuper d'un tel appareil. Malheureusement, ses envies ne resteraient qu'à l'état d'envie.

" Accroche-toi bien, on approche. " Disait-elle en jetant un regard à Kanien.

Leur embarcation se mit alors à trembler avec le changement de gravité, puis se stabilisa dans l'atmosphère polluée de la ville-planète. Depuis l'espace, tout lui paraissait tellement plus beau. Elle avait pris l'habitude lors de ses venues sur Coruscant d'être désillusionnée par la Capitale dont la beauté était meurtrie par sa dense population. Assurément, Kana n'aimait pas cet endroit.

" Juggernaut, ici tour contrôle B-8P. Veuillez garder votre allure de croisière et vous diriger vers le hanger 3-9-6-D. "

" Ici Juggernaut. Bien compris, tour contrôle. " Kana désactiva le communicateur. " Bien, on a plus qu'à se poser et commencer les recherches. Une idée ? "

Tandis que Kana préparait la procédure d'atterrissage, elle se tourna vers Kanien. Leur mission était simple : un banquier chagrien avait disparu après avoir été vu pour la dernière fois dans les niveaux inférieurs par des caméras de surveillance. Pour Kana, cette scène de crime laissait deux pistes à explorer en premier lieu avant de se jeter dans les bas-fonds de Coruscant, endroit peu ragoûtant mais souvent fréquenté par les Jedis venus en mission. En effet, on ressenssait près de quatre-vingt pourcents des crimes dans ces rues malfamées. Si la population des niveaux supérieurs râlaient vis-à-vis de cette autre population qu'elle souhaitait voir disparaitre, Kana pensait tout autrement. Pour elle, ces gens n'étaient que la résultante de l'aveuglement des dirigeants de ce monde. Pendant que ceux-ci se gavent en argent, nourriture et autres services luxueux, ils ne font rien pour aider ceux dans le besoin et provoquent l'émergence toujours plus grande de la criminalité dans les bas-fonds de la ville, où évidemment ils envoient les Jedis pour réguler lorsque la police elle-même ne peut plus rien faire. Bref, Kana détestait aussi les grands de ce monde. Le bruit des répulseurs de la navette à l'atterrissage la ramena à elle.

" Je m'excuse, je me suis perdue dans mes pensées. Peux-tu répéter ? " Un instant, elle avait oublié Kanien et sa mission, chose qu'elle considérait très peu professionnel, surtout venant d'elle. Elle laissa l'Ewok ré-exposer sa pensée avant de conclure elle-même. " Allons chez lui. "
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Le vaisseau trembla avec frénésie une fois que nous pénétrâmes dans l'atmosphère de Coruscant. Ce n'était que la seconde que je me rendais dans cette ville démesurée. Je me rappelais avec nostalgie ma première venue, accompagné par les miens. Je me souvenais de nos regards effrayés, découvrant pour la première fois ces immenses maisons de pierre, de verre et d'acier.
J'étais toujours un peu sceptique, un peu angoissé à l'approche de cette planète, si loin de la nature que je chérissais et comprenais. Cependant, si mes nerfs étaient aussi actifs, c'était aussi à cause de l'excitation de la mission que je m'apprêtais à mener.

Depuis mon retour avec maître Cormac, ce dernier était de plus en plus passif. Mon mentor se faisait vieux, et il lui arrivait de méditer de plus en plus longtemps, me laissant vaquer à mes occupations. Bien qu'il était parfois agréable d'être sous l'aile d'un professeur aussi patient et sage, son inactivité devenait un frein à ma progression. Il était parvenu à me rendre toujours plus patient, compréhensif et autonome, mais force était de constater qu'il ne s'agissait pas que d'un choix de sa part.

Les maîtres du temple m'avaient ainsi de nouveaux assigné des professeurs pour développer mes talents de bretteur. Je cherchais moi aussi à occuper mon temps libre en m'exerçant à utiliser mes pouvoirs. La distance qui nous séparait, mon maître et moi, après plus d'un passé à arpenter la galaxie pour venir en aide aux plus démunis, me faisait de la peine. Je parvenais néanmoins à refouler cette mélancolie grâce à ma capacité de compréhension.

Aussi, lorsque les maîtres me confièrent cette enquête, supervisé par une chevalière manifestement reconnue par ces derniers, je trépignais d'impatience. J'allais pouvoir quitter Ondéron, faire mes preuves, démontrer que j'étais capable d'être plus qu'une main tendue aux pauvres de la galaxie.

J'avais fait preuve de la plus grande courtoisie, montré du mieux que je pouvais au chevalier Ferea que j'étais prêt à être obéissant et à l'écoute. Après nous être présentés l'un à l'autre, nous avions embarqué à bord d'un petit vaisseau, manifestement celui de la jedi, et non de l'ordre, comme c'était souvent le cas. Le trajet se passa pour ma majeure partie silencieusement, jusqu'à ce que, presque débarqué sur la planète grouillante de vie, je répondis à la première question pratique de la pilote :

-Nous peut-être commencer par interroger ami de monsieur disparu ? Peut-être interroger témoin à endroit où lui avoir disparu ? répondis-je timidement.

Je savais mon élocution très atypique, même après tout ce temps entouré d'humanoïdes parlant couramment le basic. Aussi, j'avais un peu peur qu'elle ne rebute la chevalière, qu'elle lui fasse penser que je n'étais qu'un simple d'esprit. Je fus d'autant plus mal à l'aise lorsque je dus répéter :

-Pas être grave. Nous commencer par interroger proches de monsieur disparus et chercher témoins de disparitions ?
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Plusieurs véhicules étaient déjà amarré dans le même hangar que le Juggernaut. L'un n'était qu'un banal chasseur monoplace dont l'anneau d'hyperpropulsion devait se trouver en orbite. Et l'autre, un cargo dont l'équipage faisait actuellement l'approvisionnement sous l'oeil avisé d'un contremaître. Tout ce petit monde s'occupait de ses affaires, sans prendre attention aux deux Jedis qui venaient de débarquer. La navette de la Chevalière était loin de porter les sceaux du Temple. Quant à elle, elle revêtait une tenue en cuir moulante noire, des bottines tout aussi sombre et ses cheveux châtains claires étaient attachés en queue de cheval. Seul son sabre laser double, de taille relativement conséquente, pendait à sa ceinture. Ses mains équipées de mitaines ne trainaient jamais bien loin de son pommeau, prêtes à dérouiller quiconque aurait les mains baladeuses sur elle, son arme ou son partenaire. Il fallait dire, que la Jedi maniait bien mieux le sabre laser à la négociation et qu'en tant qu'ombre de l'Ordre, elle avait l'habitude d'avoir recours à la force.

Sachant son vaisseau à l'abri, de toute façon qui voudrait voler un tas de féraille pareil, la brune revint au padawan. Kanien s'exprimait plutôt bien en basic, même si ses phrases restaient justement basiques et qu'il n'arrivait pas encore à conjuguer les verbes. Néanmoins, la Jedi restait impressionnée par sa communication, d'autant qu'il la comprenait parfaitement. Entre autre, la peluche évoquait l'une des pistes auxquelles Kana avait directement pensé. Ce n'était pas compliqué en soit, mais savoir où chercher était un bon début dans une enquête. Malgré sa proposition, elle avait proposé d'aller inspecter chez le disparu et comptait expliquer sa démarche au padawan. Elle attendit d'être dans un endroit un peu plus bondé à la sortie du spatioport pour reprendre la conversation en marchant vers leur objectif.

" Ce que tu m'as dit est très juste. Ses proches auront sûrement des informations à nous donner, tout comme des témoins potentiels de sa disparition. Pour ma part, je pense que dans le cas actuel, nous devons jouer sur deux plans. Un homme d'affaire comme lui n'aurait jamais dû se retrouver dans les bas-fonds, qui plus est seul selon les caméras de surveillance. Je pense que ce très cher monsieur avait une bonne raison d'aller là-bas et je doute que ses proches puissent vraiment nous renseigner et s'ils en ont les capacités, il faudra se montrer très persuasifs. En revanche, nous allons fouiller son domicile. Je pense qu'il cachait quelque chose et si nous arrivons à trouver un indice, nous pourrons interroger sa famille et ses collègues plus efficacement. "

Elle regarda si Kanien arrivait à la suivre dans tout ce monde, espérant ne pas l'avoir perdu en parlant un peu trop vite. Elle sortit ensuite un petit datapad de sa poche arrière sur lequel était réunis le rapport de la police concernant cette affaire. Une enquête prélimaire avait bel et bien eu lieu, mais aucun résultat n'avait pu en être tiré, d'où l'appel aux Jedis pour éclaircir cette affaire. Malgré la présence d'inconnus, Kana lu le rapport à haute voix. Elle se fichait bien que quelqu'un d'autre que Kanien puisse l'entendre. Après tout, personne ici n'était intéressé par les crimes commis dans les bas-fonds et par ailleurs, les gens étaient bien trop occupés pour faire preuve de curiosité.

" Nod Rakzar, chagrien d'une quarantaine d'années, célibataire, disparu il y a de ça deux semaines. La police a interrogé la famille sans succès, ainsi qu'un revendeur de prothèses au niveau -2 qui était présent sur les lieux au moment de la disparition d'après les enregistrements. Le revendeur confirme l'avoir vu et s'être étonné de voir un homme aussi "friqué" dans le coin. Apparemment, la cape qu'il portait pour cacher sa tenue n'était pas très efficace pour tromper les gens du coin. Il dit l'avoir vu s'être enfoncé dans une impasse, mais ne pas l'avoir vu ressortir de celle-ci. Après investigation, il s'avère que la police n'a retrouvé aucun indice dans cette impasse prouvant les dires de cet homme et elle croit qu'il aurait menti au vu de son passé criminel. En effet, il aurait commis deux meurtres et quelques vols dans des affaires non-résolues, c'est pourquoi ils l'ont reconnu assez vite et que des caméras étaient disposées dans cette zone. " Elle soupira. " Bref, on aura une petite visite à faire à notre témoin. "

Ce que la police loupait, les Jedis pouvaient l'obtenir via la Force. Si ce revendeur disait vrai, le chagrien ce serait alors totalement volatilisé dans cette impasse et ils n'auraient plus qu'à chercher une piste pouvant expliquer cette mystérieuse disparition. Mais s'il mentait, il aurait certainement d'autres détails à leur donner. Dans tous les cas, ils mettraient au clair un élément crucial de l'enquête. La Jedi eu la soudaine envie d'aller rencontrer de suite cet homme, s'arrêtant un instant pour réfléchir avant de reprendre en direction du logement du chagrien. Elle ralentit l'allure.

" Tu viens d'Endor, n'est-ce pas ? Comment as-tu rejoins l'Ordre ? "

Kana n'était pas du genre à discuter lors des missions... Voir même de manière générale. Mais elle appréciait savoir avec qui elle travaillait. Pour elle, c'était à la fois de la curiosité et une part du travail. Connaître son allié autant que son ennemi. Savoir ses forces et ses faiblesses pour ne jamais se retrouver pris au dépourvu.
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Je marchais dans les pas de la chevalière en pressant au mieux mon allure, d'habitude si lente. J'appréciais d'ailleurs que la jedi ralentisse la sienne, pour me permettre de ne pas avoir à trottiner. Avec ses jambes, si démesurées en comparaison des miennes, je craignais qu'il suffise de quelque pas pour me laisser en arrière, au milieu d'une foule qui ne tarderait pas à m'engloutir. C'était le genre d'attention que j'appréciais, car il témoignait que l'on ne me délaissait pas. Cependant, j'avais souvent peur que ce genre d'attention ne devienne une façon de considérer ma taille comme un handicap. Je ne voulais surtout pas devenir un boulet pour qui que ce fut.

J'avais beau laisser mes yeux arpenter tout notre environnement, je ne trouvais rien de plus qu'une foule désunie, bruyante, hystérique. Oppressante en somme, surtout pour un être aussi calme et tempéré que je ne l'étais. Si je venais à rester au milieu d'environnements urbains aussi grouillant de personnalités différentes, je craignais de perdre la raison. D'ailleurs, comment pouvait-on rester sain et vivre dans un tel chaos ? J'étais convaincu de souffrir d'une migraine une pauvre heure seulement après avoir atterri.

J'écoutais avec attention la démarche choisie par ma supérieure, puis notai avec rigueur dans un coin de mon esprit toutes les informations relatives au banquier disparu. Seulement, si une enquête préliminaire n'avait pas su orienter les autorités, qu'est ce que des jedi comme nous pourraient bien faire de plus ? Quelles méthodes pouvions-nous employer que ne détenaient pas déjà les enquêteurs ? Je chassai ces doutes d'un revers de main. Nous nous en remettrions à la Force. Elle, saurait nous guider. Quant à moi plus spécifiquement, je suivrais les indications de la chevalière Ferea. Peut-être saurais-je saisir l'occasion de lui montrer la valeur. Si les maîtres m'avaient chargé de cette mission, c'était qu'il m'en savait capable. Je ne devais pas douter ni de leur sagesse, ni de leur instinct.

Sur le chemin menant apparemment à la première étape de notre enquête, soit le logement du chagrien, la femme accomplie que je suivais au mieux sembla alors vouloir percer le mystère de mes origines. Elle évoqua ma planète, et au simple nom octroyée à celle-ci, je fus empreint d'une pointe de nostalgie. Personne ne savait où se situait Endor. Ma douce planète n'était cartographiée sur aucune carte, même les plus précises. Personne n'en connaissait l'emplacement. C'était pour cela que je n'avais pas pu y retourner. Usant des mes humbles mots, je tentai de retranscrire au mieux cette situation pourtant si complexe :

-Oui maître. Inconnus s'être écraser un jour sur planète de nous. Eux avoir capturer autres ewoks et moi. Eux avoir ramené nous ensuite sur planète où nous être. Eux avoir voulu faire de nous esclaves, mais jedi avoir empêcher ça. Mais nous pas pouvoir rentrer sur belle planète de nous. Jedi avoir trouvé potentiel chez moi. Moi avoir suivi. Moi être heureux chez jedi. Moi vouloir être un vrai jedi !

Je m'étais permis de développer un peu mon sujet. Je voulais que la chevalière ait connaissance de ma motivation. J'étais prêt à tous les renoncement pour devenir aussi noble et sage que les plus grands chevaliers de l'ordre. Pas par orgueil, encore moins par ambition. Seulement parce que j'estimais que c'était mon devoir. La Force m'avait choisi pour être l'un de ceux qui saurait la contrôler, ce pouvoir impliquait des responsabilités. Mettre mes dons au service des autres notamment.

Après avoir révélé une grosse partie de mon passé, je voulus découvrir celui de mon aînée. Rien ne m'y autorisait, ni ne me garantissait qu'elle le ferait, mais je voulais en savoir plus. Encore une fois, la curiosité inhérente aux créatures de mon espèce ressurgit, lorsque je ne sus contenir ma question :

-Vous maître ? Quoi être histoire de vous ? Vous pouvoir me dire ?

J'étais en effet très curieux de savoir ce qui avait pu fournir à cette femme l'aisance dont elle faisait preuve dans un milieu aussi désordonné. Elle semblait habituée à la conduite des vaisseaux, et le changement d'environnement ne semblait pas l'avoir affectée le moins du monde.

Nous parvînmes enfin devant la porte du logement du fameux banquier disparu. L'extérieur de l'appartement était entourée de divers petits éléments témoignant qu'il s'agissait d'un endroit investi par les enquêteurs. Un homme d'une trentaine d'année, à l'allure et la posture débordant d'une profonde lassitude nous attendait devant la porte, arborant sans panache un insigne de ce qui semblait être la police de Coruscant. Lorsqu'il nous vit arriver, il inclina légèrement la tête, preuve qu'il nous attendait. Sans doute était-il chargé de nous aider dans notre travail de recherches. Je laissais la jedi confirmée initier le dialogue.
Kana Ferea
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Maître ? A l’entente de ce mot, la chevalière Jedi ralentit légèrement le pas le temps d’une seconde, appréciant sa consonance. Bien que les padawans appellent généralement leurs aînés ainsi, Kana qui les côtoyait peu et effectuait ses missions en solitaire n’avait pas l’habitude d’être nommée de la sorte. Ses partenaires étaient plus souvent d’autres chevaliers et cette forme de politesse ne s’appliquait pas. Ce simple mot eut pour effet de lui donner encore plus d’assurance, se rendant encore plus compte de la tâche qui lui incombait. Elle n’était pas simplement là pour réussir sa mission, mais aussi pour instruire Kanien, tout comme elle espérait déjà le faire. Le regard à demi-rivé sur la petite peluche, elle écouta son récit, une histoire fatalement peu commune. Endor, une planète mystérieuse dont on avait arraché ce brave Ewok. Nul ne doute que ce petit bout de poils avait dû en baver avec ses congénères, mais il se livrait à elle avec tellement de facilité, qu’il semblait presque totalement détaché de tous ces événements.

" Le jour viendra où toi aussi tu seras élevé au rang de chevalier Jedi… Et je serais honorée de pouvoir y assister, si tu me le permets. " Elle effaça de son visage son sourire en coin pour prendre un air un peu plus sérieux. " Les personnes qui t’ont enlevé savait où se trouvait Endor. Pourquoi le Jedi qui t’a sauvé n’a-t-il pas pu retrouver ta planète ? … Et que sont devenus tes semblables ? "

Ses questions étaient épineuses, elle le savait mais se disait que le padawan arriverait peut-être à répondre vu le recul dont il faisait preuve sur son passé. En même temps, elle n’avait aucune idée du temps écoulé depuis cette histoire. Peut-être deux ou trois ans, voir beaucoup plus. Elle opta pour cinq ans minimum d’après la manière de parler de Kanien. Ce n’était pas toujours simple de le suivre sur de longues phrases, sa prononciation lui faisant défaut. Mais le contenu et le vocabulaire employé étaient d’un bon niveau. Bref, après avoir posé des questions, il était normal d’en recevoir en retour. Une sorte d’échange de bon procédé. Cependant, Kana grimaça à l’idée de devoir parler d’elle. Ce n’était très clairement pas son sujet de conversation favori. D’une part, parce qu’une ombre ment toujours sur ses origines, n’ayant pour seul passé celui du Temple. D’autre part, peut-être parce que mentir constamment avait fini par altérer la réalité de son véritable passé. Sa main libre s’approcha du médaillon caché sous sa combinaison, mais s’arrêta pour revenir au datapad avant de l’avoir touché. Son regard se fit lointain dans la foule et rigide.

" Mon passé n’a rien d’intéressant. "

Elle se retint d’ajouter l’habituel « j’ai grandi au Temple » et accéléra l’allure sans mise en garde. Elle n’en voulait absolument pas à Kanien et n’avait pas une histoire affreuse comme lui. Seulement elle, elle ne savait pas exactement d’où elle venait. Elle ne connaissait pas sa famille. Elle n’a connu que le Temple, les Jedis sont devenus sa famille, sans vraiment l’être. Son maître lui a appris à combler ce vide qui la rongeait et qui aurait pu lui faire arrêter sa formation. Elle s’était alors décidée à rester parmi les Jedis afin de protéger cette famille qu’elle n’avait jamais connue de la menace Sith grandissante. Au final, elle n’avait jamais vraiment fait le deuil de ses origines.

" Qu’importe ton passé, l’important est de te battre pour ceux que tu aimes. " Ajouta-t-elle peu de temps avant de pénétrer le l’immeuble du banquier.

A l’intérieur, un homme les attendait devant l’appartement du disparu. Chapeau basique, aucune protection visible mais un insigne sur le blouson… C’était un inspecteur de police. Apparemment on l’avait mis au parfum de leur venue, chose que Kana n’appréciait pas, préférant travailler dans l’ombre. Elle souffla un cours instant, visiblement aussi irritée par cet échange que l’homme.

" Inspecteur Drak. "

" Jedi Ferea et Padawan Artzen. Vous savez pourquoi nous en sommes là, venez-en aux faits. "

Présentations simples et rapides, les deux semblaient sur la même longueur d’onde.

" On m’a chargé de vous accompagner au cours de votre enquête. C’est moi qui ai rédigé ce rapport. " Dit-il en indiquant d’un signe de tête le datapad. Peu avenante, Kana l’éteint directement et le rangea dans sa poche arrière.

" Très bien, mais nous pouvons gérer la situation seuls. " Fit-elle en insistant bien sur le dernier mot.

" Je n’en doute pas et croyez-moi, j’ai d’autres twi’leks à fouetter que de babysitter deux Jedis. Si vous me permettez l’expression. Mais la famille de la victime a insisté. "

" Et en quoi a-t-elle autorité sur vous ? "

" Disons simplement que son père est colonel dans l’armée de la République. Je vous passe les autres détails. " Kana soupira.

" D’accord… Je suppose que nous n’avons d’autres choix que de vous laisser nous accompagner ? "

" Sage décision. " Renchérit l’homme. " On commence à bosser ? "

" Mon padawan va nous dire par où commencer. "

Certes, la brune n’était pas vraiment de bonne humeur de se voir attribuer un pantin de la police. Une police qui était bien souvent corrompue et peu efficace. Ou en tout cas, incapable d’endiguer les problèmes d’un billion de coruscantis. Mais elle devait aussi permettre à son padawan de s’émanciper et de savoir prendre les commandes des opérations en lui faisant déjà goûter à ce genre de responsabilités. Son regard vif couleur noisette se posa sur l’Ewok, non sans un brin de bienveillance malgré tout bien dissimulée sous son irritation.
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-Non maître. Brigands être arrivés par hasard. Personne connaître emplacement planète.

C'était là la grande tragédie de ma situation. Je provenais d'une planète que je ne serais sans doute jamais capable de retrouver. Mon foyer était perdu à tout jamais. Je devais faire avec, et me tourner vers l'avenir pour ne pas regretter éternellement mon passé. La Force m'avait mise sur la voie des jedi. C'était désormais mon devoir que de suivre cette voie, et ainsi mettre mes dons à l'oeuvre pour aider mon prochain.

-Autres ewoks être loins. Jedis avoir aidé eux à intégrer galaxie.

Les autres ewoks auraient en effet pu devenir une famille de remplacement par moi, j'avais fait un choix semblable à celui d'autres padawans : délaisser les miens pour me plonger pleinement dans les enseignements du temple. Évidemment, il y avait quelque chose d'encore plus irrémédiable dans mon sacrifice. Si j'avais échoué les épreuves, qui sait ce que je serais devenu. Mais après toutes ces révélations mélancoliques, j'essayais de ramener un peu d'entrain à cette conversation :

-Si moi devenir un jour chevalier, tous les jedis être les bienvenus. Moi être l'ami de tous jedis, affirmai-je avec un large sourire.

Lorsque ce fut au tour du chevalier Ferea d'évoquer son passé, je vis une ombre passer sur son visage. Je ne m'étonnai même pas lorsqu'elle esquiva mes questions. Sans doute avait-elle aussi un vécu difficile, peut-être même encore plus triste que le mien. Je ferais mieux d'éviter de lui poser à nouveau ce genre de questions. Je ne voulais pas blesser mon aînée, et son mal-être était à peine dissimulé.

Je me contentai de hocher la tête l'air décidé, lorsqu'elle évoqua le fait d'être prêt à se battre. Naturellement, j'avais du mal à appréhender son conseil. J'aimais le monde, la nature, mes camarades. J'avais le sentiment d'aimer la galaxie entière, sauf peut-être ce maudit rancor félucien. C'était pour cette bienveillance, pour ce en quoi je croyais, que j'étais prêt à en découdre avec ceux qui voulaient semer le chaos et l'injustice. Comme lorsque Kolin et moi avions défait cet apprenti Sith.
Mais dans l'idéal, je ne combattais pas. J'avais appris à le faire, je m'y exerçais régulièrement. Mais je croyais profondément dans le pouvoir des mots, et jusqu'en ce moment, je n'avais jamais eu à rompre véritablement cet idéal de pacifisme.


Quelques temps plus tard, nous faisions face à l'inspecteur. L'hostilité entre la chevalière et ce dernier était à peine dissimulée. Je tâchais de faire de mon mieux pour ne pas m'insinuer dans cet échange empoisonné, fuyant ainsi un conflit qui pourrait bien me stresser et m'empêcher de remplir ma mission à la perfection.
Finalement, madame Ferea m'invita à me lancer le premier dans les investigations. Fier, et voulant faire mes preuves, je pénétrai dans les appartements du banquier, arpentant cet immense endroit des mes petites pattes velues.

La salle de bain, la cuisine, la chambre, le salon bien sûr, je passai tout au crible fin. Mon nez comme mes yeux me permettaient de comprendre tout cet environnement, car je savais que rien ne me permettrait de connaître mieux le fameux disparu. Tout était parfaitement en ordre, propre, et s'en dégageait une forte odeur de parfum. Tout trahissait un homme soigné, rigoureux. Un véritable travailleur dont l'armoire remplie de somptueux costumes prouvait son investissement dans son emploi et dans son paraître.

Mais ce fut un détail en particulier qui attira mon attention, chaque pièce ou presque comportait des photos de famille. Manifestement, c'était quelque chose de très important pour le chagrien. On voyait bien souvent des photographies où lui, ses parents, ses frères et sœurs -assez nombreux par ailleurs, prenaient la pause. Mais ces photos avaient un détail qui captait mon attention : elles semblaient avoir été rognées.
Les adultes m'ayant suivi dans l'appartement, je prenais alors l'initiative d'interroger l'inspecteur :

-Disparu avoir quelqu'un louche dans famille ? Quelqu'un dont lui pouvoir avoir honte ?
-Oui, je crois que le cadet est un petit délinquant. Un imbécile accro aux bâtons de la mort qui a accumulé un paquet de dettes aux jeux. Attendez, je vais vous donner son nom !

Alors que l'inspecteur se plongeait brutalement dans un datapad sur lequel il pianota à une vitesse fulgurante, j'échangeai un regard interrogatif avec le chevalier Ferea. Je voulais y déceler ne serait-ce qu'un soupçon d'approbation.
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