Darth Velvet
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Une situation grave… Ragda en appréhende toute l’étendue dans un silence contenu, brisé par l’écho de ses doigts boudinés sur le bois ouvragé de la table. Je suis là, dans son ombre boulimique, évanescente silhouette d’une menace muette, nimbée de ténèbres. Juste un rappel. Juste une réminiscence instillée insidieusement à ses cotés pour qu’ils n’oublient pas, qu’à défaut d’être imposant, le Kajidic Rejliidic demeure létal.

« Tu comprendras que nous ne pouvons pas prendre parti et apporter une réponse au Chambellan » poursuit l’un des interlocuteurs de Ragda, un hutt au faciès éclaté par une large cicatrice. « Il fait partie du clan.. »

« Sauf que .. » L’interrompt son comparse plus avenant malgré la bave dégoulinante de sa bouche purulente « … cet abruti nous a fichu dans la merde, y’a forcément un vornsk pour qu’il le recherche. Ossus est peut être pas gros, mais avec ce traité de paix, c’est pas du menu fretin. Et en plus on a des accords avec. »

« Bref, Vorvek c’est un cousin, mais y’a des moments où faut faire comme les humains. Si le membre il est tout nécrosé et pourri, on coupe. »

J’esquisse un sourire sans joie. Nécrosé, pourri… pour qu’un hutt de ce cartel insignifiant emploie un tel mot, je devine sans aucun mal la personnalité charmante qui sommeille probablement en ce Vorvek.

« Le truc c’est que si on s’en mêle, ça va finir mal. Du coup, on s’est dit que tu pourrais faire l’intermédiaire… quoi…. Comme pour la Gollourmi. »

« Elle est morte. »

« C’est bien ce qu’on dit ! super efficace, donc si c’est pareil avec Vorvek …

« Vous n’aurez pas besoin de sortir vos poubelles sur le trottoir. C’est assez clair. » Je sors de l’ombre, rapide et cruelle, prédatrice, m’amusant du léger recul apeuré de leurs corps flasques. « Nous allons en informer Ossus pour vous, et si Vorvek trempe dans une histoire louche, il nous faudra le rencontrer. »

« Les coordonnées de sa planque sur Teth sont là. »

« Mais on sait pas s’il est là bas. »

« Il y a deux semaines, il devait partir pour les affaires. Rencontrer un « investisseur ». On a pas de contact avec lui depuis »

« Si nous devons rejoindre Teth, il nous faudra des laissez-passer sur votre territoire. »

« Evidemment, on vous fournira les autorisations. Le clan veut pas être relié à ce bordel. »

« Carrément pas. »

« Surtout pas . »


Ossus. La planète se dessine dans l’océan abyssal de l’espace, joyau dans son écrin liquide de velours et de nuit. Le crépitement de mon autorisation d’atterrir parvient au travers de mon comlink et mes doigts pianotent pour amorcer ma descente vers la surface lactescente. Je ne sais si la manœuvre des hutts pour impliquer le clan Rejliidic au cœur de cette énigme relève réellement d’une volonté à s’innocenter, à se détacher d’une quelconque implication illégale avec Vorvek, ou si ce n’est là qu’un mouvement de pion sur un échiquier plus complexe. Comme se débarrasser, l’air de rien, d’un cousin devenu trop gênant pour la succession du clan. Avec les hutts, il faut toujours se méfier des poupées gigognes, des non-dits, des dissimulations sous couverts de révélations, des promesses aussi vite oubliées que formulées et des paroles lestes interprétables, à double tranchant. Mais peut-être est-ce là juste l’expression d’une méfiance, d’une angoisse mort-née logée en mon sein, l’écharde d’une juste mise en garde.

Des soldats en uniformes m’attendent sur le quai, pavanant dans les couleurs criardes de la garde royale, prêts à m’escorter au travers de la ville, de ses jardins et du palais. Le roulement de leurs bottes sur l’asphalte, puis sur les dalles de marbres des couloirs des domestiques me rappelle les grondements du tonnerre sur Boz Pity, lorsque les orages s’accrochent aux montagnes et arrosent la colonie de leur vindicte. Il ne nous faut que peu de temps pour relier le quai privé de sa majesté à l’antichambre du Chambellan.

La fatigue ourle son regard d’une frange noir et ses yeux brillent d’une lassitude, d’une inquiétude qu’il dissimule sous un salut. A mon tour, je m’incline légèrement, imperceptiblement sous l’énoncé de mon nom, postillonné par l’un de mes accompagnateurs
.

« Dame Velvet de Refuge, envoyée par le Kajidic Rejliidic. »

Je ne doute pas qu’il sache parfaitement qui je suis, surtout depuis le message sibyllin envoyé par Ragda l’informant que nous détenions des informations sur Vorvek. De maigres informations en vérité.

« Messire le Grand Chambellan » tiquais-je en me pliant au protocole en usage dans cette portion de l’Univers « Vous m’intriguez à vous éclipser… ici, loin de la cours et des bureaux officiels. »

J’avance, féline.

« Comme Ragda Rejliidic vous en a certainement fait part dans son message, je suis porteuse des informations que vous souhaitiez sur le hutt Vorvek. Sur son possible emplacement. Et je suis ici pour faciliter toutes interactions avec les membres de son clan, à leur demande d’ailleurs, et les Kajidics en cas de…. Disons en cas de visite au susnommé. Histoire d’éviter de froisser quelques égos »

Mes bras se croisent dans un froissement soyeux de tissu. Je tais ma curiosité, l’enferme, mes yeux rivés sur l’homme. Il y a comme un défi dans son attitude, comme une invitation involontaire à deviner le malheur qui couve sous son sourire de circonstance, sur son soupir de… soulagement ? Pourquoi un chambellan se terre-t-il, seul, dans les sous-sols d’un palais alors que sa place est celle de la lumière de la cour ? Pourquoi ce soudain désir de connaitre tout d’un hutt presque anonyme aux limites des espaces sauvages ? Je doute qu’il soit question d’avantage commerciaux, d’échanges diplomatiques, pas avec ce clan si insignifiant que Refuge, à sa droite, semble à un gargantelle. Pas au point de remuer chacun de ses alliés Hutts pour obtenir quelques coordonnées.

Virgile-Auguste d'Ossus
Virgile-Auguste d'Ossus
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Maître Thélophilus et les Services Secrets Ossiens étaient sur le pied de guerre depuis la disparition de son Altesse Royale le Roi Virgile-Auguste d’Ossus, héritier légitime du trône du système neutre d’Ossus. Une disparition récente sur Radian IV avec laquelle la monarchie payait son insouciance. La garde et la sécurité du jeune Roi n’avait jamais été une priorité pour le jeune homme qui préférait se faire discret et n’était jamais à l’aise avec une trop grosse escorte et tout le décorum qui allait avec. Pour l’heure personne n’était à blâmer, en tout cas pas dans l’immédiat, des têtes tomberaient au palais en temps utile ; après le retour du Roi, car Thélophilus comptait bien retrouver son Roi, pourvu qu’il soit encore en vie.

 
Par la large baie vitrée de son bureau qui surplombait le parc, le vieux chadra-fan observait les ténèbres et la pluie battante qui s’abattait sur Knossa l’air sombre, attendant sa visiteuse du soir.
 
Une secrétaire vêtue de noir entra dans le bureau.
 
Grand Chambellan, l’envoyée du Kajidic Rejliidic vient de se poser sur le quai privé de sa majesté comme convenu.
 
Parfait, qu’on accompagne l’envoyée jusqu’au tombeau d’Aristophane-Charles dans la crypte.
 
Thélophilus faisait en sorte que cette rencontre reste la plus secrète possible, l’astroport privé de la monarchie était idéal pour éviter les journalistes de même qu’une visite dans la crypte du palais était gage d’une discrétion qui serait certainement pleinement appréciée par les Hutts. L’espace ou plutôt les espaces Hutts étaient pour la plupart des partenaires d’Ossus dans les affaires, la monarchie peu regardante sur les marchandises qui transitaient par Ossus pour aller innonder la République était un partenaire de choix pour les Kajidics. Naturellement la mort de Borenga avait été une belle pagaille mais les relations restaient globalement stables : les credits passaient toujours avant tout le reste. 
 
De nombreuses bouteilles à la mer avaient été lancés par les services secrets pour essayer d’obtenir des informations au sujet de la capture du Roi. Certains des cartels avaient tout à perdre avec le changement de Roi, d’autres, tout à gagner, ce qui rendait la tâche particulièrement complexe. Après tout, il était de notoriété publique que les Hutts n’étaient jamais loin des mauvais coups. Les relations entre Ossus et certains des membres du Haut Conseil Hutts s’étaient tendues ces derniers mois. Alors, Thélophilus ne s’attendait à rien, surtout pas qu’un petit cartel très peu connu réponde à son appel et le sollicite.
 
Quelques minutes plus tard dans le crypte.

 
Des lumières tamisées éclairaient une imposante statue du père de Virgile-Auguste reposant aujourd’hui auprès de Talla et la stèle où était inscrite son nom. Le chadra-fan se recueillit un instant, jurant intérieurement à l’ancien monarque de lui ramener son fils.
 
La Maître Jedi arriva enfin, Thélophilus s’inclina profondément et d’un geste de la main fit déguerpir l’émissaire, les soldats et ses quatre imposants gardes du corps royaux. Il toisa ensuite avec déférence son vis-à-vis. Velvet dégageait une atmosphère presque magnétique, un charisme qu’il aurait presque pu attraper du bout des doigts. Il se fendit d’un faible sourire et prit la parole d’une voix grave en se risquant à s’approcher à un mètre de la Jedi.

Dame Velvet, merci de votre venue sur Ossus, je vous présente mes plus humbles excuses pour vous recevoir dans ces conditions mais il m’a semblé important que notre entrevue soit la plus discrète possible. A ce sujet, sachez que votre présence en ces murs n’est inscrite sur aucun agenda et que les quelques agents au courant notre entretien sont tenus au secret. J’ose espérer que la même confidentialité pourra être honorée de votre côté.
 
La discretion des échanges était une qualité essentielle quand on rencontrait les Cartels, Thélophilus le savait bien bien que son expérience en la matière soit limitée. En d'autres circonstances, c'est un émissaire plus capé qui aurait été l'interlocuteur de Velvet, mais il tenait à traiter cette affaire lui-même. 
La Dame ne perdit pas de temps et poussa ses premières cartes en indiquant qu’elle possédait des informations sur leur suspect numéro 1. Bien qu’elle n’est d’évidence pas plus d’informations sur l’épineuse situation. Le message de Ragda allait d’ailleurs dans ce sens.
 
Je n’irai pas par quatre chemin Dame Velvet du Refuge. Nous avons besoin en urgence d’informations sur Voverk le Hutt, il s’est probablement emparé de quelque chose de très précieux à mes yeux et nous et nos alliés mettront tout en œuvre pour le récupérer. Je dis bien tout.
 
Il n’aborda pas la question du kidnapping du Roi, l’événement tout frais n’avait pas encore trop fuité dans la presse et Velvet n’avait de toute manière pas la possibilité de le savoir. Elle pouvait même risquer de trahir et de prévenir ceux qui avaient osés s’en prendre à SON Roi. On ne pouvait jamais faire totalement confiance aux Hutts et à leurs alliés. Et pourquoi avait-il cet étrange sentiment qu’elle le dévorait des yeux. Umbara et les Jedis avaient déjà été sollicitées pour la mission, il ne manquait plus que ces informations.
 
Nous offrons à votre cartel 250 000 crédits pour des informations et 250 000 de plus si ces informations permettent de retrouver ce qui a disparu. C’est une offre honnête et sans entourloupe. Une mallette attend déjà à l’astroport par lequel vous êtes arrivée. 
 
Thélophilus en qualité d’ancien professeur avait toujours été très direct et directif dans ses échanges. Son timbre de voix trahissait l’impatience, l’envie que cette affaire avance, et dans la bonne direction.
 
Ossus est très impliqué dans les affaires de plusieurs cartels Hutts. Cette situation est pénible pour tout le monde, croyez-moi. C’est la première fois que je rencontre un émissaire du cartel Rejliidic. Pourtant, il est difficile de ne connaître Ragda Rejliidic ancien ministre, ancien sénateur de la République. Un CV impressionnant pour un cartel plutôt… confidentiel. Quelles sont vos activités au juste ?
 
Il sous-entendait clairement qu’il était un peu méfiant de ces informations.
Darth Velvet
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« Je vous remercie pour votre discrétion, messire Chambellan. Bien que n’étant pas ici sous le sceau du secret, je peux comprendre que vous souhaitiez conserver les vôtres, aussi, sachez que mes lèvres resteront scellées, et que cette entrevue restera confidentielle. Je ne suis pas de celle qui aime combler les silences par les confidences des autres, et je comprends la valeur de la confiance que vous m’accordez, même si vous… demeurez méfiant ou plutôt circonspect. »

J’hausse les épaules, un sourire errant sur la courbe d’une lèvre fataliste.

« Et de ceci, je ne peux vous en vouloir puisqu’il ne peut en aller autrement. »

Je glisse délicatement vers la statue ciselée de marbre, imposante dans son immobilité séculaire, hautaine sous le tracé de la mâchoire, sous la main du maitre. Décidemment, je ne sais que penser de cet endroit où il me reçoit, de ces lumières intimes projetant sur les dalles en pierre veinées, sur les gisants voilés, leurs ombres curieuses. Je crois que l’affaire s’entend plus sérieuse que ce que le clan Vigarii ne nous l’a conté mais peut-être l’ignorait-il aussi. Et, visiblement, le chambellan n’espère m’entretenir d’aucune illusion de normalité.

Je ne peux qu’apprécier sa franchise, même si elle se teinte d’une juste méfiance. Mais pour cela, je le comprends, je ne suis à ses yeux que l’émissaire d’un cartel, le héraut d’un hutt probablement manipulateur, menteur, voleur et pire encore. Les gens ont la fâcheuse habitude de classifier les autres dans de jolies boîtes à préjugés. Une facilité. Une sécurité. Si c’est une twi-lek, elle a les mœurs légères. Si c’est un hutt, il se noie dans la criminalité et acceptera sans contestation l’argent présenté. Mais l’assurance n’est pas l’essence de la réalité.

"Nous offrons à votre cartel 250 000 crédits pour des informations et 250 000 de plus si ces informations permettent de retrouver ce qui a disparu. C’est une offre honnête et sans entourloupe. Une mallette attend déjà à l’astroport par lequel vous êtes arrivée. "

« Ah. »

Ma voix se perd, tintant les relents de ma surprise entre les colonnes, courant le long des arches jusqu’à s’éteindre dans un gémissement.

« Velvet. Je ne suis pas une forcenée du protocole mondain, aussi permettez moi la même honnêteté et sincérité dont vous avez fait preuve à mon égard, Chambellan. »

Mes bras se croisent sur ma poitrine, et mon épaule glisse contre le marbre de la statue, avec une désinvolture presque nonchalante.

« Les informations ne proviennent pas du Kajidic Rejliidic ou de Refuge, nous ne sommes que les intermédiaires du clan Vigarii. Il semble que vous entreteniez un lien commercial avec eux, plus important à leurs yeux que les coordonnés d’un parent. » sourire cruel, et claquement de langue. « Et je les croie aussi, assez intéressés par l’hypothèse que ce parent… gênant ou trop ambitieux puisse perdre dans l’affaire, la vie. Aussi, ces informations vous sont acquises sans contreparties. Ce clan de Hutt n’a rien réclamé, il n’a donc pas besoin de ces crédits. »

Je sors de l’une des poches de mon manteau, un cristal de donnés et le tend au Chambellan.

« Reprenez votre mallette et ne faites pas l’erreur Chambellan que parce qu’un Kajidic est régenté par un hutt, qu’il s’adonne à la criminalité par principe ou au mercenariat. Nous ne sommes pas tissés de cette étoffe.»

Il se saisit du cristal , et je recule, limitant toute promiscuité.

« J’ignore si ces données seront suffisantes pour retrouver votre… trésor perdu, cependant, je vous déconseille d’envoyer vos hommes sur ce territoire sans ma présence, ceci pourrait être perçu par les clans comme une…atteinte à l’intégrité de leurs cartels dans le meilleur des cas. Quoiqu’il en soit soit j’aurais plaisir de discuter avec vous de mon Kajidic mais je pense que vous avez plutôt, en cet instant, tout intérêt à remettre ce cristal à vos traqueurs. Nous pourrons parler de Ragda plus tard, l’histoire de sa vie n’est pas assez importante pour risquer… de perdre définitivement ce que ou qui vous recherchez avec tant de vigueur. »

Virgile-Auguste d'Ossus
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Thélophilus inclina la tête quand Velvet l’assura de sa confidentialité, une évidence.
 
Les babines du vieux sage s’ourlèrent ensuite d’un sourire énigmatique quand fut évoquée la méfiance. Cette méfiance, cardinale, essentielle, indispensable pour survivre dans une galaxie aussi tourmentée et fissurée. Une méfiance qui avait fait cruellement défaut à Virgile-Auguste qui en payait le tribut en ce moment même. Thélophilus lui connaissait la musique et la danse si bien que cette méfiance était presque devenue une seconde nature. En réalité, il frisait la paranoïa depuis le rapt. Voyait en chaque chevalier un traître, en chaque serviteur un informateur, sans compter ces infâmes chiens de Seigneur aux dents longues. Foi de Thélophilus, les responsables rendraient gorge dans les pires souffrances que l’on puisse imaginer.
 
Nous n’avons pas le temps pour les mondanités et les révérences, faites dame Velvet.
 
Le titre était une preuve de respect sur Ossus, dès l’école on frappait les doigts des enfants avec une canne qui avaient le malheur de ne pas se plier aux règles délicieusement désuètes de l’étiquette. Jadis, Thélophilus avait fait apprendre à Virgile-Auguste l’ensemble des arbres généalogiques des Seigneurs d’Ossus et leurs titres : connaît ton ennemi. Ô naturellement il ne tint pas rigueur à cette émissaire, étrangère aux mœurs locales.
 
Il avait du mal à voir en cette Velvet particulièrement nonchalante une prophétesse descendue des cieux de Talla pour libérer le Roi prisonnier, mais il avait besoin d’elle et sa réponse pour la moins direct fissura l’air faussement tranquille du Chambellan.
 
Par le Saint Ziggourat d’Anamotime, les Vigarii ! Cria presque le Chadra-fan en grattant son museau, à peine étonné. En effet, nous travaillons depuis longtemps avec les Vigarri. Feu, le vénérable Roi sur lequel vous vous appuyez s’appelait Aristophane-Charles. Il était le père de Virgile-Auguste d’Ossus, Roi et Monarque d’Ossus. C’est lui qui a signé un accord commercial fructueux il y a 10 ans avec ce clan juste après la grande guerre qui nous opossa à nombre de Kajidics.
 
Le Chambellan fit quelques pas vers l’antique statue d’albâtre et épousseta de sa main la plaque sur laquelle était inscrire la longue litanie de titres d’Aristophane-Charles, cherchant une réponse appropriée à la déclaration de Velvet. Mettre à mort un Hutt était toujours une très mauvaise idée, lancer un détonateur thermique dans une pièce close était moins dangereux que de déclarer frontalement la guerre à un Seigneur de guerre.
 
Nous ne pouvons-nous engager à régler ce différend familial, notre politique est de rester loin des coups de feux et de nous ajuster en fonction des unions et des désunions qui rythment la vie pour la moins… trépidante des cartels. Toutefois, si nous sommes certains que notre trésor se trouve aux mains de ce « parent », il n’est pas impossible que nous fassions une entorse à nos méthodes.
 
Les petits yeux noisettes jaillirent sur le cristal en un éclair il l’attrapa, une première piste sérieuse. Ne prenant même plus la peine de dissimuler son impatience, il s’empara avec précaution du cristal tendu se fendant d’un merci de soulagement. Un garde royal fut appelé qui emporta le cristal en salle de crise pour en extraire les précieuses informations.
 
Je vous prie de m’excuser Dame Velvet, je ne voulais pas vous manquer de respect en vous dédommageant pour ce service. A ma défense, usuellement ces services s’échangent contre des mallettes. Soyez assurée des remerciements de tout Ossus et de son Altesse Royale, ce geste vous honore et je suis au nom de son altesse votre obligé.
 
Il s’en voulu pour cet impair envers celle qui lui apportait à domicile une piste sérieuse. Mais sa curiosité le rattrapa, elle avait évoqué un Refuge. Dans sa mémoire académique Thélophilus n’avait jamais entendu parler d’un cartel revêtant ce nom. Par ailleurs, dans les actualités souterraines des espaces Hutt, il n’y avait pas eu d’alliances majeures depuis quelques temps. Sa curiosité était piquée au vif et il n’était pas assez idiot pour croire qu’une émissaire du Kajidic Rejliidic travaillerait pour rien et de surcroît veuille se rendre elle-même sur le théâtre d’opérations ; quitte à risquer sa vie ou à se compromettre.
 
Veuillez me pardonner mais pour rester sur le ton de la conversation, je vais me permettre de vous poser trois questions.
 
Pourquoi par la sainte Talla, voudriez-vous vous rendre sur ce territoire afin de régler cette épineuse affaire, pour mes beaux yeux ? Ce qui m’amène à la seconde question. Il haussa les épaules avec malice plongeant son regard incisif dans celui de Velvet. Qu’avez-vous à y gagner ou peut-être, quel est votre prix pour ce service. Enfin, vous avez évoqué un Refuge, est-ce un nouveau cartel ?
 
Des équipes armées se tenaient prêtes à intervenir sans compter l’appui des renseignements d’Umbara et des Jedis pour retrouver Ossus. Thélophilus avait du mal à voir quelle valeur ajoutée supplémentaire pouvait avoir l’émissaire en plus des précieux renseignements. A moins qu’elle soit plus qu’un simple coursier, son esprit de déduction affuté avec ce « qui » et la captivante aura qui semblait suinter de tous les pores de sa peau laissait présager qu’il avait peut-être affaire à un plus gros poisson.
Darth Velvet
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« Ah, mais n’ayez crainte Chambellan, les Vigariis ne vous demande pas expressément ce service, disons qu’ils ne vous en tiendront pas rigueur et que vos accords demeuront si votre excursion chez ce seigneur hutt de seconde zone venait à se concrétiser par sa mort. »

L’ombre d’un sourire s’installe sur mes lèvres, illusoire.

« Les hutts ont un sens de la justice particulier, cette mort les arrangerait parce qu’ils n’auront pas à procéder eux-mêmes à une exécution. Et leurs motivations, à mon avis, diffèrent largement des vôtres. Simplement pourquoi se salir les mains, si un autre peut le faire à votre place. Et je dirais, qu’au vu du laissez-passer et de la demande qu’ils ont formulés auprès de Refuge et de Rejliidic, ils escomptaient que ce soit mon œuvre, davantage que celle d’Ossus. En l’occurrence votre excursion chez ce Vorvek, ne souffrira pas votre réputation auprès des Vigariis ou de toutes autres nations, comme je vous l’ai dit, la perte de ce parent ne les chagrinera guère, si la situation vous conduit à cette extrémité. Mais peut-être ce ne sera pas le cas ?. »

Je regarde le soldat venir avec diligence récupérer les informations. Même avec toute la méfiance du Chambellan, même avec la réactivité à laquelle ce militaire apparait sur son ordre, je ne peux m’empêcher de critiquer la sécurité d’une personnalité aussi prestigieuse que le bras droit d’un Roi. J’aurais pu fomenter son meurtre, venir sur de faux semblants, remettre un cristal vide, l’assassiner et ressortir sans aucune peine du palais. Nul ne m’aurait retenue, nul ne m’en aurait empêchée dans cette crypte isolée. Une chance pour lui que mes intentions soient honnêtes. Et ces pensées, me ramènent inévitablement au trésor dérobé d’Ossus.

Tant de précautions, mal réfléchies, comme prises à la hâte. Tant de services demandés, de relations sollicitées en secrets pour obtenir quelques informations. Sans le rapprochement des Vigarris, nous n’aurions jamais su Ossus en état d’alerte. Mais visiblement, pour que ce genre de décisions expéditives, comme celle de recevoir un émissaire de Kajidic dans les secrets d’alcôves d’un roi d’antan, sous les colonnes mortuaires de son tombeau, le trésor volé ne peut pas être anodin… serait-il …. L’idée se parachève dans mon esprit, donnant une nouvelle dimension à cette entrevue, pourtant, je ne la retiens pas comme l’unique possibilité, même si elle me semble hautement probable. A tirer des conclusions hâtives d’une situation, on a vite fait de se compromettre dans les ennuis.


« Il n’y a pas d’offense. Mais si certains cartels monnayent leurs aides, prenez note qu’il n’en va pas de même pour chaque seigneur hutt, ou pour chaque habitant des kajidics. Quant à vos questions, faites, je vous prie. Je ne vous promets simplement pas de répondre à chacune d’entre-elles. »

Je l’écoute attentivement poser ses questions, tandis que son regard se rive sur le mien. Mais il n’y a rien à lire dans la minéralité séculaire de mon profil, dans les eaux sombres de mes yeux. Rien qui ne transparaisse, rien qui n’exsude dans mon attitude. De glace et de Jade, je reste, inébranlable dans la pénombre ouatée.

« Ah que de curiosité. »

Sous la surface azurée de mes iris, une étincelle d’amusement perce fugitivement, et l’hiver sur mes traits se retire lentement, abandonnant quelques ultimes esquilles givrées dans ma voix.

« Ne vous vexez pas Chambellan, mais je ne crois pas à l’efficacité du charme de vos yeux sur ma personne. Non. Vous faites erreur, ce n’est pas volonté de ma part de me rendre sur le territoire de Vorvek. Mais c’est là, un élément de la demande de son clan. Et à Refuge comme le Kajidic Rejliicic, nous tenons nos engagements. Pour un petit territoire comme le nôtre c’est d’une importance capitale, le respect des traités. Il est vrai que je connais bien les hutts et leurs.. coutumes, je suis une passerelle tout à fait apte à simplifier votre intervention, mais ce n’est pas vraiment pour cette raison que les Vigariis ont réclamés ma présence. »

Je respire, prenant le temps de la réflexion pour ma prochaine réponse, hésitante entre ce qu’il est nécessaire d’avouer et ce qu’il est préférable de taire, éludant, à dessein dans un premier temps, sa question sur Refuge.

« Les hutts n’estiment que les leurs. Mais ils respectent, l’argent, le pouvoir, la puissance, dans cet ordre ou dans un autre. S’ils ont demandé que je sois présente, c’est qu’en cas de conflit entre Vorvek et vous, ils respectent suffisamment ma force pour savoir que tuer leur parent ne me sera pas difficile. »

J’inspire lentement, laissant le Chambellan prendre la mesure de toutes les implications de cette révélation. J’avance d’un pas, prédatrice, laissant un instant, un instant seulement, percer à la surface de ma personnalité, la guerrière que je suis avant de la museler prestement.

« D’ailleurs pour être parfaitement honnête Chambellan, votre prudence exacerbée vous pousse à prendre de mauvaises décisions et faire de mauvais choix. Si j’étais un assassin, vous n’auriez aucune chance d’en réchapper, à vous cacher ici, loin de toutes protections armées. Je pourrais vous tuer et repartir sans être inquiétée. A croire que votre confiance envers les vôtres est aussi grande que celle envers une inconnue. Craignez-vous l’indiscrétion, ou la traitrise ? Et pourquoi ? Personnellement je pencherais pour.. une menace interne … Ce qui m’amène à vous demander où est le Roi d’Ossus ? Avez-vous donc perdu sa confiance… Ignore-t-il tout de cette affaire qui vous tourmente, ou est-il l’affaire en question ? »

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