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Yana, habillée d’une longue robe de soirée noire sourit alors qu’un Hutt lui expliquait quelque conquête économique qu’il avait entrepris ces dernières années. Ce n’était pas qu’elle était intéressée particulièrement par son discours, elle ne l’était point, mais si elle était présente à cette fête organisée par des Hutts influents de Nar Shaddaa, c’était pour une raison précise et demandant qu’elle fasse preuve de tact et de diplomatie. Favoriser l’essor des Roses Écarlates, sa compagnie d’escort-girls, au sein de l’espace Hutt.

Ces derniers mois, les graines qu’elle avait planté au sein de l’espace Hutt et de la République avaient commencées à germer, et à s’intégrer à l’échelon local. Elle savait parfaitement que cela prendrait des années avant que ses employés ne progressent jusqu’à devenir assez compétents pour pouvoir fièrement se tenir aux côtés d’un Hutt influent ou d’un sénateur, mais ce n’était pas une raison pour négliger ces contacts avec ceux qui avaient rendu cette aventure possible. Ses soutiens dans l’espace Hutt. Et ils avaient tout à y gagner. Même si la prostitution et l’esclavage étaient répandus sur Nar Shaddaa et d’autres planètes du même acabit, obtenir de la compagnie raffinée et intelligente était d’une difficulté bien plus élevée.

Non pas que ses filles et garçons ne puissent prétendre à ce niveau de compétence encore. Même s’ils n’agissaient plus comme les vulgaires prostitués qu’ils étaient auparavant, ils n’avaient pas encore les compétences pour fréquenter la haute société sans faire tache. Pas encore. Ils savaient ce que Yana attendait d’eux, en avait discuté avec elle et approuvaient ce choix et ce changement de vie, mais cela prendrait des mois, des années avant qu’ils n’aient la confiance et la culture générale pour ne pas détonner dans un tel environnement. Donc ils embauchaient, ils formaient et offraient leurs services à des clients moins exigeants. Il ne s’agissait bien entendu pas de prostitution classique, mais de quelque chose de plus raffiné. Les talents de ses employés étaient explorés, développés. Chant, danse, compétences intellectuelles ou même mécaniques. Tout était un plus, tout pouvait être utilisé pour attirer l’intérêt du client.

Se concentrant de nouveau sur la fête dans laquelle elle se trouvait et l’histoire de son interlocuteur, elle lâcha un soupir intérieur sans rien n’en laisser paraître sur son visage. Elle n’appréciait guère les Hutts, mis à part quelques rares individus. Trop arrogants et surs d’eux-mêmes. Un peu comme les Sith, mais avec un pouvoir économique au lieu d’un pouvoir ancré dans la Force. Ses avis et ses goûts n’avaient que peu d’importance néanmoins. Elle était là pour afficher son entreprise et se faire bien voir de ces Hutts et de leurs partenaires, et c’est ce qu’elle ferait.

Jetant un œil discret vers une de ses employées restées sur la lune, occupée pour l’instant à tenir la conversation à un Dévaronien qui avait l’air aussi intéressée par les propos que par celle qui les prononçaient, une jolie humaine. Reportant son attention sur le Hutt, la jeune Sith continua à discuter quelques minutes avec lui avant de le saluer afin de trouver un autre interlocuteur. Le propre de ce style de soirées était de pouvoir socialiser, de faire des contacts et de promouvoir ses propres intérêts. Pourtant un regard anodin dans une direction de la pièce dans laquelle elle se trouvait, et tous ses plans se retrouvèrent annihilés. Car elle venait de reconnaitre, si elle ne se trompait pas, une escort qui naviguait dans le milieu depuis des années, quelqu’un qu’elle paierait cher pour engager et former ses employés.

S’avançant vers elle, elle prit quelques petits fours en attendant qu’elle ait fini de discuter, puis une fois libre s’avança vers la Mirialane, un sourire aux lèvres. Rien que du charme, et aucune utilisation de la Force bien entendu. Elle ne souhaitait pas être découverte comme Sith, son aura étant devenue bien plus sombre ces derniers temps, et avait donc tenté de dissimuler, de cacher sa connexion à la Force autant que possible. Paranoïa peut être, mais on ne savait jamais quels invités pourraient être présents à ce genre de soirées. Croiser un Jedi pourrait lui être grandement préjudiciable si elle était reconnue pour ce qu’elle était.

« Bonjour à vous, Sweety si je ne me trompe pas ? J’espère ne pas trop vous déranger, mais j’ai cru vous reconnaitre et je me suis dit que c’était une occasion en or de discuter avec vous, et peut-être de vous faire une proposition. »

Politesse, professionnalisme et beaucoup de calme. Si elle souhaitait engager cette femme, ne serait-ce que de manière temporaire, il lui faudrait faire preuve de doigté.
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Mes doigts arpentent la soie moirée, glissant sur l’étoffe mordorée avec une infinie douceur, autant pour en chasser d’imaginaire plis que pour m’offrir une consistance. Il faut croire que je ne suis plus aussi déliée à l’épreuve des soirées mondaines qu’auparavant. D’ailleurs, il y a quelque chose d’étrange, comme un parfum de nostalgie et de réticence mêlées, à apparaitre sous le masque de frivolité et de légèreté de Sweety. Je croyais qu’il faudrait me résoudre à conserver ses robes dans une malle jusqu’à ce que la poussière et les araignées la colonisent entièrement. Visiblement, je me fourvoyais.

Je fends la foule des invités, distribuant des sourires factices pour chaque pas m’approchant un peu plus des Kajidic et de leur proche entourage. On m’arrête en m’offrant galamment un verre que je décline d’une pirouette assortie à un clin d’œil. Je n’ai qu’un seul objectif, me glisser parmi eux, écouter les conversations qui se trament entre deux morceaux de musique corelliennes et quelques petits fours, découvrir les petits secrets de ces hutts, parce bien qu’ils aient offert à Ragda, Boz Pity, je n’oublie pas que certains d’entre eux se tenaient dans l’ombre Borenga, silhouettes nécrophages guettant une charogne à dévorer. Et en s’inféodant à lui, c’est à Darth Synia qu’ils prêtaient allégeance.

J’inspire lentement, dissimulant sous la frange de mes cils, mon regard obscurcit par l’inquiétude qui noie mon cœur. Cette sith est une menace constante à Refuge, une promesse de mort et de destruction distillant dans le tissu même de la Force, son écheveau de haine et de ténèbres. Je le sens. Je le sais. Elle se prépare et n’aura de cesse jusqu’à sa chute de distiller le poison de son existence sur ceux qui peuplent cet univers. J’ignore quand, j’ignore où elle commencera à nouveau son jeu sordide, lançant sur l’échiquier de nos vies, ses pions mortels, mais je ne doute pas un instant qu’ici, ces agents se faufilent déjà, œuvrant à ses plans sous les discours sirupeux et le luxe de ces mondanités.

Encore quelques mètres et je parviendrais aux cercles fermés des hutts et de leurs compagnes exposées en trophées dénudés à leur coté. Mais une voix m’interpelle et je ne peux m’esquiver aussi simplement que précédemment.

« Bonjour à vous, Sweety si je ne me trompe pas ? J’espère ne pas trop vous déranger, mais j’ai cru vous reconnaitre et je me suis dit que c’était une occasion en or de discuter avec vous, et peut-être de vous faire une proposition. »

Je dévisage la zeltronne, sa peau orangée sous l’obsidienne d’une étoffe chatoyante, son profil agrémenté de tatouages, ses iris d’un bleu semblable aux miennes, sans la reconnaitre. Même si mes apparitions aux soirées du Cénacle remonte à quelques années, je n’ai aucun souvenir de cette femme, ni de son sourire crémeux.

« Non… il n’y a pas d’erreur. » glissais-je, en laissant l’étonnement fendre ma voix. « Je ne crois pas vous connaitre. Ma mémoire me fait rarement défaut en ce qui concerne les visages, mais le vôtre ne m’évoque rien. Nous sommes nous déjà rencontrée ? »

Un instant, je me rappelle que Fantôme a maquillé ma disparition et celle de Sweety de la République en un accident de speeder factice où aucun corps n’a jamais confirmé le décès. Pourtant, j’espère que cette femme, qui qu’elle soit, n’a pas eu vent de ce détail.

« Quel genre de proposition ? Peut-être devrions nous en discuter dans un endroit moins… fréquenté ? » complétais-je non sans une idée derrière la tête si la situation venait à m’échapper.
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De l’étonnement dans sa voix ? Voila qui était curieux, et laissait présager des soucis. La jeune zeltronne avait fait des recherches sur les grands noms du milieu, mais ces recherches s’étaient avérées superficielles au mieux. Elle avait des noms, des visages et leur compétence supposée. Ni plus ni moins. Pas vraiment le temps d’en faire plus vu qu’elle avait nombre d’obligations en tant qu’apprentie Sith. Ce business qu’elle était en train de monter était un petit quelque chose en plus, qui ne montrerait pas de bénéfices avant de longs mois, voire même de longues années, et simplement faire des recherches sur des recrues potentielles était une perte de temps. Trop de choses à faire, trop peu de temps pour les accomplir.

« Oh, non, nous ne nous sommes jamais rencontrées. Je suis en train d’ouvrir une agence d’escort néanmoins, donc j’ai fait une recherche rapide des… grands noms du milieu. Le votre était tout à fait à l’honneur dans le haut du tableau. »

Souriant chaleureusement vers son interlocutrice, la jeune femme cligna des yeux, surprise, lorsque cette dernière lui proposa de se trouver un endroit à l’abri des oreilles indiscrètes pour poursuivre leur discussion. Elle était curieuse de savoir pourquoi elle jugeait ça nécessaire, mais au final ne préféra pas relever.

« Si vous le souhaitez nous pouvons discuter un peu plus en privé, mais je peux vous rassurer que ce que j’ai en tête n’est pas illégal, et du peu que j’ai lu de vous, ni contraire à votre éthique. Après, je m’en remets à votre expérience. Si vous pensez qu’il nous est nécessaire de nous éloigner de la foule pour discuter plus librement, je vous ferai confiance et vous suivrai sans rechigner. »

Après tout, elle n’était réellement pas là pour une quelconque manipulation ce coup-ci, à part si on pouvait considérer des négociations pour l’embaucher, ou du moins acheter ses services pour inculquer à ses employés une partie de son expérience, comme de la manipulation. Le fait qu’elle soit aussi prudente laissait présager qu’elle trempait dans autre chose que du simple service d’escort, et cela rendait cette rencontre autrement plus intéressante. Elle ne s’était pas rendu compte de ce fait, mais ses yeux qui étaient tout aussi chaleureux que son sourire étaient devenus inquisiteurs, scrutant la femme lui faisant face avec une attention beaucoup plus intense pendant quelques longues secondes avant qu’elle ne retrouve son expression accueillante et aimable.

« Puis-je néanmoins vous poser une question ? Je sais que c’est peut-être malpoli de ma part, mais je n’ai pu m’empêcher de remarquer votre surprise lorsque je vous ai reconnue. Y-a-t’il une raison pour ça ? Je sais que ce milieu est plutôt select, mais les quelques recherches que j’ai fait à ce sujet font de vous une figure reconnaissable. »

Commencer à tâter doucement le terrain, en offrant une porte de sortie si son interlocutrice voulait la prendre. Il n’était pas question de la mettre sous pression, elle souhaitait faire affaire avec elle, mais sa curiosité était plus forte qu’elle.
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« Oh merci… c’est gentil à vous. » glissais-je sur son compliment quant à ma réputation. « Mais autant l’on grimpe aux sommets, autant l’on en choit rapidement."

Je me détends légèrement, quoiqu’imperceptiblement. J’ignore exactement les motifs et les raisons peuplant sa décision de m’intercepter dans mon avancée vers les pontifes hutts, mais je ne crois pas qu’elle devine la supercherie sous les fards mondain et les artifices dont je me pare avec le talent que confère les années de pratique. Bien que celles-ci ne soient plus de la première fraicheur.

« Je ne doute aucunement de la légalité des affaires qui vous pousse à m’aborder, cependant s’il est question de… humm… services galants, je crois qu’il est préférable de tenir cette conversation, loin de la clientèle. Ces gens là n’ont ni le besoin d’être au courant des arrangements que vous menez, ni l’envie de connaitre les dessous d’une entreprise à laquelle ils se contentent usuellement d’avoir recours. C’est particulièrement mauvais pour les affaires, et l’image que vous souhaitez, j’en suis certaine, pour votre agence. »

Je me détourne un instant, déposant, d’un sourire charmeur, sur le plateau d’un serveur empressé, ma coupe vide. Puis lentement, avec une lenteur calculée reflétant ma réflexion, je reprends.

« Nous n’avons pas réellement besoin de nous isoler complétement, juste de nous mettre un peu à l’écart de l’agitation, des bavardages et des oreilles indiscrètes. Je crois avoir vu un petit salon largement moins fréquenté, par là bas. »

Elle me dévisage, et derrière les sourires chaleureux, son regard s’accroche à mon profil, intense, curieux. Mais il n’y a rien à lire en dessous de ma politesse, de mon aimabilité, fixée sur moi, comme un voile impénétrable.

« Puis-je néanmoins vous poser une question ? Je sais que c’est peut-être malpoli de ma part, mais je n’ai pu m’empêcher de remarquer votre surprise lorsque je vous ai reconnue. Y-a-t’il une raison pour ça ? »

Je l’invite à m’accompagner, d’un geste de bras, tout en poursuivant la discussion.

« A vrai dire, vous m’avez effectivement surprise. Je ne pensais pas que quelqu’un… ne figurant pas sur mon carnet d’adresse, me reconnaitrait. J’ai quitté les fastes de Coruscant, et les coulisses de la Rotonde depuis plusieurs années. Je ne m’imaginais pas qu’une inconnue serait tant au fait de ma réputation passée et m’interpellerais d’une façon aussi directe que vous. Généralement, nous autres, les escorts, les demi-mondaines, ou quel que soit le nom que l’on nous attribue, ornementons ce genre de cérémonie. On nous voie. On nous admire. On nous drague aussi… mais finalement l’intérêt n’est que superficiel et l’on nous oublie aussi vite que nous sommes apparues. Des étoiles filantes, dans une nuit sombre. »

Nous pénétrons une pièce, toute en décoration extravagante hutt. Un Nautolan et une twilek converse passionnément à l’autre bout, absorbés l’un par l’autre ou par la conversation,  nous ignorant totalement, si bien que c’est comme s’ils n’étaient pas réellement présents.

« Du coup, vous avez attisé ma curiosité. Peut-être pourriez-vous m’en dire davantage ? »
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