La porte coulissa lentement et vint se fermer, puis d’un petit signal se verrouilla. Sa chambre était fermé, non pas qu’elle avait peur d’une quelconque intrusion puisque ses effets personnel se limité à ses bures et sous-vêtements et son sabre-laser. Mais elle préférait savoir qu’elle seul avait accès à la pièce.

Maître Jelo Balbowa lui aurait très certainement dit de s’ouvrir un peu plus, de ne plus être aussi enfermé sur elle-même comme elle l’as toujours été depuis l’attaque du Temple, mais cela lui était impossible.

Elle le savait, elle avait besoin de sa zone de sûreté, de son cocon protecteur. Son ancien maître lui avait diagnostiqué un traumatisme lié à l’attaque du Temple, quelque chose qui avait été noté parmi certains des survivants de l’attaque.

Certains Jedis avaient même remis en question le fait qu’elle puisse devenir entièrement zen à cause de ses évènements. Et le simple fait de savoir que certains avaient ou nourrissaient encore des doutes l’avait mise encore plus mal à l’aise. Oui, même parmi les Jedis certaines rumeurs pouvaient courir. De la même manière qu’elle n’avait pratiquement jamais été en extérieur pour des tâches plus importantes que de la petite exploration ou bien simplement accompagner son maître sur des missions bénignes.
 
Un Jedi ne désirait pas l’aventure lui avait-on dit. Mais alors que la guerre faisait désormais rage contre les Siths, elle ne pouvait s’empêcher de penser qu’elle pouvait être plus utile que cela.
Machinalement sa main vint vérifier la présence de son sabre-laser pendouillant à sa ceinture et ses mains entrèrent en contact avec le métal froid de l’arme symbole des sensitifs. Et une nouvelle fois elle se rappela que son sabre était une exception parmi les armes des Jedi, un cristal fissuré, fissuré comme elle se sentait fissuré par moment. Jamais complètement entière, et aujourd’hui elle se sentait seule. Et elle était inquiète, cela faisait désormais un mois que Maître Jelo Balbowa était mort, et deux semaine qu’elle savait le nom de son nouveau Maître. Vijay Ananda, un chevalier consulaire maniant donc une lame verte.

Elle ne savait pas trop à quoi s’attendre avec lui, mais elle savait qu’il n’était pas Maître Jelo, mais elle devra s’adapter et apprendre. Elle n’avait pas le choix, même si elle avait eu du mal à accepter la mort de son ancien maître. Après tout, la vie d’un Jedi est sacrifice, mais il était un phare qui lui avait permis de supporter ces longues années avec un optimisme –optimisme qui résistait à ses nombreuses maladresses-.
 
Marchant dans les couloirs du temple en direction du Parc, elle arriva soudainement devant la porte où l’attendait son maître, hésitant un petit instant. Elle l’ouvrit alors après avoir pris une grande inspiration. Aussitôt son expression changea pour devenir plus sure d’elle, sure d’elle elle l’était, mais elle ne voulait pas montrer son inquiétude et son anxiété, même si elle se doutait que son nouveau Maître pourrait certainement le sentir s’il le désirait.



« Je t’attendais, jeune Padawan ! » Dit son maître en se retournant.
Aussitôt, elle s’inclina poliment.
« Maître Ananda. Je suis prête à suivre vos enseignements. »
Par la Force qu’elle se sentait petite face à lui, mais au moins elle pouvait continuer sa formation et apprendre, et satisfaire son envie de connaissance et de s’améliorer chaque jours. Ne serait-ce que pour elle, et afin que les efforts de Maître Jelo Balbowa ne soient pas en vain.

« Tu n'as pas besoin de t'incliner comme ça, ce n'est pas bon pour ton dos ! » Dit son Maître, aussitôt Malaco se redressa de manière nerveuse.

« Cela fait quelques années maintenant que mon dernier padawan est mort, et depuis j'ai préféré rester au Temple depuis. Je ne ferai aucune projection sur toi, comme je sens que tu en fais avec moi et ton ancien Maître, Jelo Balbowa... »

Baissant les yeux de manière honteuse, Malaco se traita mentalement d’idiote. Évidemment qu’il l’avait senti et ce qu’elle faisait était irrespectueux.


« Je sens que tu es tout-à-fait perturbée par ce qui s'est passé, tu le transpires, mais c'est justement passé. Ton ancien maître ne reviendra pas. Je vais faire tout mon possible pour terminer ton apprentissage dans de bonnes conditions, et c'est pour ça que je dois absolument te mettre en garde. Tu as déjà dû apprendre que nous nous devons de nous détacher de nos émotions et sentiments. C'est comme ça depuis des milliers d'années et c'est ce qui maintiens même l'Ordre Jedi, et par extension la paix au sein de la République. Nous sommes comme les modestes maillons d'un corps uni, une même entité, et en prime tous liés par la Force. Nous sommes les composantes même de l'ADN de la paix. Mais ne crois pas que je te raconte cela dans le but de flatter l'ego Jedi. »

Tandis qu’ils marchaient, la Padawan écoutait attentivement et de manière anxieuse son maître, en effet elle savait qu’elle devait détacher ses émotions. Mais c’était une chose qu’elle avait toujours eu du mal à faire.


« Je sais également aussi que tu te sens comme "rejetée", ce sentiment est tout-à-fait clair dans ton esprit... »

Il marqua une pause, et au mot « rejetée », Malaco s’arrêta net. Les yeux fixant le sol. Puis regardant son maître… Au bout de quelques secondes elle acquiesça avec un petit sourire qui semblait plus être là pour défaire l’anxiété qui l’a rongeait.

« O… Oui, on ne peut rien vous cacher apparemment maître. » Son sourire disparut rapidement alors qu’elle regarda par-dessus le balcon et observa le paysage.

« Cela… J’ai ce sentiment depuis l’attaque sur le Temple pour être honnête… Je n’avais quoi, que six années ? Et je venais tout juste d’avoir mon premier Maître. Mais les Siths ont attaqués et je me suis retrouvé la seul survivante de mon groupe avec qui j’avais grandie. J’ai une cicatrice qui date de cette époque dans mon dos, et ma maladresse qui est apparus à ce moment… Je suppose que vous avez entendu parler de cette padawan qui a réussi à mettre le feu à la cantine en buvant de l’eau non ? C’était moi… »


TRÈS mauvais souvenir pour elle, plus jamais elle ne regarderait une fontaine de la même manière.
« De la même manière pour mon sabre-laser, cela vient de ma maladresse que mon cristal a été fracturé. A tel point que j'ai du installer des ventilations pour éviter qu'il n'explose à son déclenchement. J'ai déjà entendue certains qualifié mon sabre d'abomination... » Continuât-elle en donnant un regard vers son sabre.


« Les gens savent que j’ai survécu, et savent pour mes talents en terme de catastrophe ambulante, et ils me reconnaissent instantanément. Quand j’entre dans une pièce, j’entends des discussions s’arrêter, des regards se tourner. J’ai l’impression d’être jugé défavorablement. Je vois tous les autres Padawans partir en missions avec leurs maîtres, y compris d’autres survivants. Certains allants rejoindre le front pour aider la République contre les Siths, et de mon côté avec mon ancien Maître, nous restions ici en quasi-permanence, et nos missions se limitait à de simples rencontres. Je sais qu’un Jedi ne doit pas chercher l’aventure mais… »

Elle fit une petite pause, fermant les yeux. Elle disait tout, elle ne pouvait plus s’arrêter. Rare étaient les fois où elle osait le faire, et c’était l’occasion.

« Je veux faire mes preuves, prouvé que je ne suis pas un boulet. On me dit de me détacher, mais comment est-ce que je peux le faire si je me sens constamment jugé ? » Termina-t-elle en regardant son Maître

Les mots de Vijay la touchait, beaucoup. Et elle sentait le flot d’émotion monté en elle, ce fut à ce moment qu’elle savait que son Maître n’était pas comme certains. Et elle appréciait cela.

« Je… Je vais essayer Maître. Mon ancien Maître m’avait conseillé également de ne pas m’en préoccuper… Mais je n’ai jamais vraiment osé le faire. J’ai l’impression des fois que j’aurais dû mourir ce genre là… Que je dois ma survie à un simple coup de chance. Maître Jelo m’avait dit que c’était la Force qui m’avait sauvé mais… Pourqu. »
Elle fut soudainement interrompu par un chauve-faucon lui fonçant en pleine poitrine, la créature s’était battu avec l’un de ses congénères et désorienté avait fait un atterrissage d’urgence qui l’avait amené en plein sur Malaco qui trébucha et tomba sur son dos… En plein dans la fontaine qui se situait juste à côté d’eux. Le reptile volant secoua brièvement la tête et reprit son vol aussitôt, tandis que Malaco, désormais trempé alors qu’elle n’était debout que depuis désormais deux bonnes heures poussa un long soupir.

« La Force doit être doté d’un sacré sens de l’humour pour me balancer régulièrement ce genre de chose, la dernière fois c’était un Gizka apprivoisé qui…. Enfin bref. » Dit-elle d’un air las en se relevant, elle regarda alors son Maître.

« Je sais pas ce que j’ai fait, mais au moins une fois par semaine quelque chose se produit qui va dans ce sens. Je vous jure, s’il y a UN arbre sur Tatooine, c’est une certitude que je vais me cogner dessus. » Dit-elle avec un petit rire, elle prit alors son sabre-laser et l’essuya rapidement. Puis d’une pression sur un bouton l’activa.

La lame s’activa dans un claquement sonore intense qui contrastait de manière violente avec celle des autres sabre-laser, puis un second claquement survint quand les ventilations entrèrent en jeux. Et la lame bleu crépitante qui semblait sur le point d’éclater se stabilisa mais restait non pas presque solide, mais continuait d’onduler régulièrement, comme parcourue de flamme.
La lame était d’un bleu profond, beau à voir mais qui mettait en évidence son caractère dangereux et d’arme létal. Tandis que les deux flammes de chaque côté venaient renforcer l’aspect agressif de la lame. Elle laissa l’arme activé tandis qu’elle vérifia quelques sous-systèmes. Si l’eau ne s’était pas infiltrée et risquait de créer un court-circuit.
Elle regarda alors Vijay.

« Maître Vijay, voici mon sabre-laser. Mon ancien Maître l’avait qualifié de merveille d’adaptation à l’imprévisible. Le simple fait que j’arrive à l’utiliser sans difficulté désormais est sans doute ma petite fierté personnelle. Les sept autres à avoir tenté de l’utiliser se sont littéralement brûlé les mains. » Termina-t-elle avec un petit rire.
Coupant la lame, elle tendit alors l’arme à son Maître, après tout, autant qu’il puisse connaître l’arme de son apprentie non ?