Ses'kai Mora
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"Yaga minor". Tout en pilotant à travers l'immensité vertigineuse de l'espace, Ses'Kai étudiait régulièrement le moniteur affichant les données utiles à son nouveau projet. Un monde forestier, aux forêts dont la beauté n'ont d'égal que leur taille. Dotée de six continents et de nombreux lacs, rivières et montagnes où l'on peut trouver de tout aussi nombreuses grottes et cavernes a priori naturelles servant d'habitations aux autochtones, par ailleurs pourvu d'une excellente technologie.
Le Chevalier Jedi ajusta un peu sa trajectoire, corrigeant ses vecteurs au fur et à mesure, avant de reprendre sa lecture. C'était une planète dans le territoire de la République, mais qui demeurait proche des frontières de l'Empire Sith, même s'il doutait d'en rencontrer au cours de sa nouvelle "mission". Quoique les chantiers navals, grande spécialité locale, pouvait attirer l'attention...
Ses'Kai bidouilla une commande ou deux, pour afficher des données plus avancées. Une gravité plus forte que la normale, mais il la supporterait aisément, une humidité très élevée du fait de ses gigantesques forêts, un climat tempéré, un air tout ce qu'il y a de plus respirable, des jours à peu près normaux...moui, ça avait l'air d'être une chouette planète, pour une fois il n'allait pas débarquer dans un patelin en ruines ou puant la cendre et les égouts.

Lorsqu'il entama les procédures d'approche, le bretteur transmit les codes d'identifications sans se cacher. Il venait à peu près officiellement, pour une mission commanditée par le gouvernement de la planète, alors il n'avait pas à s'en faire. On le dirigea vers un astroport de belle taille, et même lui devait reconnaître que certaines constructions, qu'il s'agisse des chantiers ou des vaisseaux eux-même, forçaient l'admiration.
Comme à son habitude, le Jedi était venu paré de sa panoplie habituelle. Une épaisse cuirasse, de robustes gantelets couvrant ses avant-bras et de solides jambières lui remontant jusqu'aux genoux pour souligner son impressionnante carrure par-dessus sa tenue noire de Jedi, une longue cape rouge terne à la doublure épaisse était par-dessus ses épaules flottait derrière lui quand il avançait à grande enjambées.
Une fois à l'extérieur du vaisseau, Ses'Kai prit quelques secondes pour observer par baie vitrée ce nouveau monde. Il était fort plaisant à l'oeil en effet, peut-être un peu trop propre même. Yaga minor avait l'air presque "sauvage" tant la nature paraissait régner en maîtresse, mais elle manquait alors de promesse de défi pour le belliqueux duelliste.
Laissant à l'avenir le soin de lui donner tort, le bretteur s'aventura plus en avant dans les constructions pour essayer un coin tranquille où étudier plus en détails les informations qu'il avait pu obtenir de la part de l'Ordre Jedi.

Repenser à ses "confrères" le fit grincer un instant des dents, un instant où il s'imagina comprendre la raison de la "trahison" de ce Zaknafein, mais Ses'Kai préféra écarter ses réflexions. Il était en mission, en chasse même, et il avait enfin la paix pendant qu'il menait une aventure à mi chemin entre la finesse qu'on voulait attendre de lui et l'action qu'il prisait tant.
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Après un bon quart d'heure d'exploration sommaire des environs, Ses'Kai prit place sur une plate-forme un peu à l'écart, prévue pour des vaisseaux modestes. C'était une heure relativement tranquille, supposa-t-il, et les quelques travailleurs en activité ne lui accordèrent guère plus qu'un regard entre deux soudures.
Estimant le coin pas trop mal, il s'installa contre un mur qui donnait une bonne vue sur le paysage et commença à étudier plus en avant la plaquette de données confiée par l'Ordre. Ayant été l'un des leurs à une époque, les Jedis avaient pu fournir quelques informations à propos de ce Zaknafein. Apparemment, l'humain dans la force de l'âge était un combattant, un peu comme lui, mais qui avait été austère et posé là où lui-même était impulsif et brutal. Cela dit, le Chevalier s'autorisa un demi-sourire, il pensait poursuivre un vulgaire traître pathétique, une espèce de caricature de faux-Sith, mais sa proie apparaissait déjà comme de valeur. Lui qui aimait les adversaires talentueux, ce Emhyr n'allait sans doute pas le décevoir.
Pas mal de témoignages se répétaient à son sujet. "C'était un homme calme", "un Jedi particulièrement patient", "un être d'une rare prudence", blablabla...le genre chiant au quotidien quoi, soupira Ses'Kai qui se dit qu'au moins sa mission ne consistait pas à tailler de bout de gras avec lui. On le disait tellement inexpressif parfois que ça confinait à la morosité.

Commençant déjà à s'ennuyer, il fit défiler les données en les survolant, cherchant des informations plus intéressantes. Le Jedi stoppa le déroulement et dut revenir un peu en arrière, apprenant que sa cible était adepte...et merde, du Soretsu et du Shien. Avec un immense soupir, Ses'Kai commença à reconsidérer le côté "palpitant" de l'affrontement à venir. Les Shiens étaient de mauvais duellistes, et les Soretsu, s'ils étaient efficaces, tenaient plus du sac de sable que du gladiateur.
Bon, se consola-t-il tant bien que mal, dans le pire des cas il sera une bonne occasion de s'entraîner sur une cible réelle. Mais bon sang, pourquoi ça n'avait pas été un pratiquant de Makashi, ou même d'Ataru ? Là ça aurait donné un combat fantastique et dynamique, plein de rebondissement et de passion.
Rapidement, Ses'Kai survola l'histoire qu'on avait pu récupérer de sa cible, se moquant plus ou moins du passé de l'homme comme de ses dernières chaussettes. Le seul détail vaguement intéressant qu'il put tirer de tout ce bouzin fut que la perte tragique de sa Padawan, à laquelle il était particulièrement attaché, semblait l'avoir brisé à l'époque.
Pour tout commentaire, le Thyrsian émit un reniflement à la limite du mépris. Une bonne raison de plus pour continuer à agir en solitaire : Pas d'attaches, pas de faiblesse. Un guerrier devait avoir le coeur dur. Il relut en diagonale les données, mais n'y trouva rien d'autre digne de son intérêt et éteignit la tablette pour se remettre en route, grattant la fine barbe noire qui parcourait l'os épais de sa mâchoire carrée tandis qu'il se demandait par où commencer ses recherches sur cette planète, qui semblait être la dernière à l'avoir aperçue, officiellement.

Par instinct, Ses'Kai chercha à descendre. Habitué des bas-fonds les plus sordides depuis sa plus tendre enfance, entre les arènes clandestines et les bars louches, le bretteur avait tendance à toujours aller questionner les crapules en premier, se sentant à l'aise dans leur système très simple de valeur, où l'on pouvait vite s'arranger grâce à un sabre laser et un mélange explosif de cran et de culot, deux choses que possédait le Thyrsian.
Cela dit, cette planète était civilisée, bien plus que ne le suggérait son aspect quasi-sauvage extérieur. Peut-être pouvait-il d'abord prendre le temps d'enquêter dans des sphères sociales plus normales ? Après tout, si le gouvernement lui-même avait émis cette chasse à l'homme, c'est bien qu'ils voulaient qu'on les débarrasse de ce renégat. Un Jedi venu spécialement pour ça devrait être bien accueilli.
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S'il avait vu vite fait à quoi ressemblaient les locaux lorsqu'il étudiait la planète et ses habitants durant son approche, les rencontrer face à face pour converser avait quelque chose de...bizarre. Pour un baroudeur habitué à toutes les crapules de la galaxie comme lui, il n'y avait que peu d'espèces réellement dérangeantes mais quelque chose dans l'aspect général des Yagais le perturbait. Peut-être leurs trois jambes, qui leur donnait un air de tabouret vivant au régime, car s'ils étaient à peine plus petits qu'un humain les autochtones étaient en revanche extrêmement fins, ou bien leurs mains dotés de neufs doigts chacun, tous indépendants, qui lui faisaient plutôt penser à des tentacules, ou bien leur profil insectoïde. Personne n'aime les insecte, se dit le Jedi, mais il s'efforça d'écarter ses pensées et sa gêne. Ce n'était pas de leur faute s'ils avaient une sale gueule, et ils avaient l'air plutôt sympas.
Et puis, lui qui respectait par-dessus tout la valeur des gens, il devait s'incliner devant leur phénoménale dextérité. En passant à travers les dédales de grottes et autres installations, le Thyrsian avait pu voir quelques prouesses de mécaniques, notamment deux Yagais en train de réparer un système compliqué qui devait sûrement servir de moteur de navigation de haute performance, et même lui avait cru finir par voir flou tant les doigts-tentacules volaient et virevoltaient dans tous les sens en manipulant avec une précision stupéfiante des éléments minuscules, les ajustant et rajustant avec vitesse mais minutie.

Toutefois, il s'était trompé sur un détail. Les Yagais n'étaient pas sympas. Les quelques uns qui s'intéressent suffisamment à la présence du large guerrier, vêtu de noir et de rouge tandis qu'eux ne portaient presque du blanc et du bleu, ou mauve, pour venir l'aborder s'avérèrent assez...territoriaux. Visiblement, les champions du bricolage n'aimaient pas les étrangers, et encore moins être dérangés par ceux-ci. Cela dit, quand il évoquait les raisons de sa présence, on l'aiguillait alors dans une direction ou une autre, vers "tel qui devrait pouvoir te renseigner", ou "bidule, il est toujours au courant de tout", ou encore "machin, il bossait avec l'administration, si quelqu'un peut t'aider, c'est lui"...mais il avait beau marcher et se faire promener à travers ce qui lui semblait un réseau interminable de galeries souterraines, pour l'instant, c'était chou blanc.

Puis, à force de parlementations qui usaient de plus en plus sa patience, chaque fois qu'il avait l'impression que la situation stagnait, on lui offrait l'espoir d'une piste, mais systématiquement la dite piste menait droit dans le mur, jusqu'à ce qu'enfin il rencontre quelqu'un d'un tant soit peu utile à sa mission. Les manières de ces hommes-cafards continuaient à le troubler, leur posture qui lui paraissaient contre-nature avec leurs trois jambes ou les expressions de leurs...mandibules. Mais celui-ci semblait bosser dans l'administration, ou la politique, Ses'Kai s'en foutait royalement en fait. Il n'avait pas envie d'écouter sa vie, juste d'avancer dans sa fichue traque.
L'homme, enfin l'insecte, lui donna un code d'accès - bien évidemment temporaire, mais dont la durée devrait largement lui suffire en théorie - et lui indiqua où trouver un terminal d'accès. Après un remerciement sec, et un au revoir qui ne l'était pas moins, le bretteur quitta enfin les discussions inutiles avec les chitineux et déambula dans les couloirs à la recherche dudit terminal.
Il mit un moment à le trouver, s'étant égaré par deux fois dans les dédales souterrains de ce monde dont les boyaux commençaient à sévèrement lui taper sur les nerfs, mais il laissa sa colère montante de côté. Le Thyrsian avait déjà évacué sa frustration sur un ordinateur une fois, et l'expérience avait été particulièrement déplaisante pour les deux, en plus de saboter ses recherches.

Ses'Kai n'aimait pas les recherches informatiques. Ce n'était pas son genre, ça manquait de vie, de menace ou de trucs à menacer, mais il fallait bien faire avec. Toutefois, ce qu'il détestait le plus dans ce genre d'opération, c'était la montagne interminable de dossiers à éplucher. Boudiou de créfieu, comme disaient certains dans les bas-quartiers de cité-agricole un peu douteuse, dire qu'il y en a qui font ça comme métier...En soupirant, le Jedi secoua la tête, bien content d'être un agent de l'Ordre armé d'un sabre laser, plutôt que de la circulation et doté d'un sifflet. Ou d'un digi-stylo.
N'ayant pas vraiment d'autres solutions, il prit son mal en patience et commença à étudier les entrées et sorties d'étrangers au niveau des spatio-ports. Il essaya de faire une recherche par nom, mais peu importe la façon dont il tournait la question, "Zaknafein Emhyr" paraissait inconnu au système, sinon par les divers biais qui avaient mené Ses'Kai à s'ennuyer ferme devant ce fichu écran.
Toutefois, tout en repensant à l'une des leçons d'Exa'ren à propos de la patience, comme quoi c'était la pierre angulaire de la philosophie Jedi et la première latte du grand plancher de la sagesse - ouais, le togruta avait des expressions bizarres des fois, personne n'est parfait - le Thyrsian insista. Il essaya d'isoler chaque occurrence qui liait Emhyr à Yaga Minor...mais le Jedi devait être très mauvais, ou très malchanceux, car il ne trouvait rien de concret. Il commençait même à avoir l'impression de tourner en rond, une fois de plus.
Au bout de deux heures supplémentaire sans résultat, Ses'Kai finit par mettre fin à ses recherches et alla prendre l'air, résolu à reprendre son enquête le lendemain. Après tout, il avait fait un long voyage et passé près de la moitié de la journée à se paumer dans ces foutus détails. Il était légèrement, trèèèès légèrement...tendu ! C'est le mot. Et s'il passait dix minutes de plus à avoir l'impression que son cerveau commençait à danser la polka pour ne pas mourir d'ennui dans sa boîte cranière, le Jedi était persuadé de piquer une crise et de commencer à casser des trucs.
Sauf que ça lui vaudrait juste de finir à son tour avec une prime sur le coin de la figure...et le Thyrsian avait franchement autre chose à glander que se battre avec toutes les administrations du monde en même temps.
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Trois heures locales après le lever du soleil, Ses'Kai revenait s'installer devant cette fichue borne informatique. Il avait passé le temps jusqu'ici, depuis son propre réveil, à s'exercer à l'escrime loin des regards, à essayer de méditer en espérant que la Force lui apporte une illumination subite qui lui épargnerait des heures, voire des jours de recherche pénible, ainsi qu'à profiter un peu du paysage, essayant juste de repousser le moment fatidique où il s'ennuierait ferme devant un écran.
En passant, galérant un peu toutefois pour l'obtenir, le Thyrsian s'était procuré un thermos remplis de Caffa bien chaud. Un guerrier aussi alerte et réactif que lui n'avait pas besoin d'un stimulant en temps normal, d'autant plus que rien que l'odeur lui frisait les narines, sans même parler du goût...sauf que son enquête n'était pas un "temps normal" pour lui. D'après son expérience de la veille, sans un petit coup de pouce artificiel, Ses'Kai estimait qu'il serait soit devenu fou avant le milieu de l'après-midi, soit se serait évanoui de lassitude sur la console.

Faisant craquer quelques os et se motivant un bon coup, le Chevalier Jedi entra à nouveau les codes d'accès et commença à éplucher des montagnes de documents numériques. Entrées et sorties atmosphériques, contrôles d'identités, classement des vaisseaux en circulation dans les environs sur différentes périodes...mais sans grand succès.
Il prit une gorgée chaude de Caffa, ne sachant pas trop si l'amertude du breuvage lui redonnait du peps ou s'il le mettait juste encore plus sur les nerfs, mais préféra éluder la question et canaliser sa colère pour accélérer son enquête. Plusieurs fois, il vit l'occurrence du nom recherché apparaître, mais dans des dossiers sans intérêts ni lien avec ce qu'il cherchait.
Un éclair de génie le frappant, avec presque un jour de retard certes, Ses'Kai affina sa recherche. Impatient, ou totalement stupide, le Jedi avait tenté de trouver directement sa cible sans penser un instant que le fugitif - le traître - avait très bien pu changer d'identité. N'importe qui en aurait été capable, même avec peu de moyens et un peu d'astuce, même lui pensait pouvoir y arriver. Ce n'était pas très dur après tout, au vu des quantités absolument colossales de données qui entraient et sortaient à chaque instant, les vérifications pouvaient traîner, les détections être faussées...et le temps de comprendre ce qui s'était passé, on pouvait déjà être très loin. C'est un peu le principe de la petite ruse mentale qu'affectionnaient les Jedis après tout, "ce n'est pas moi que vous recherchez, allez vous faire mettre", des trucs du genre...

Laissant tomber la recherche par nom, Ses'Kai entreprit plutôt de filtrer les étrangers de passage par race. Emhyr était un Humain, et c'était bien plus dur, risqué, et stupide à contrefaire, bien plus qu'un nom. Après tout, la galaxie était si vaste qu'un humain ou un autre...personne n'y prendrait garde. Il comptait un peu également sur l'éloignement de Yaga Minor du coeur de la République pour avoir des données plus faciles à traiter, ainsi que sur le caractère assez territorial des autochtones.
Aie, la liste était plus longue qu'il l'espérait. Bon, c'était à prévoir. Les Humains et assimilés formaient une race commune qui aimait voyager, comme tant d'autres, et vu la taille de certaines navettes qui transitaient par ici ce n'était pas étonnant de voir une telle quantité de noms apparaître.
Lui-même étant d'une espèce dérivée des Humains, le Thyrsian chercha à affiner les critères de sa recherche. De ce qu'il savait, et il pouvait probablement s'y fier, Emhyr était un Humain...du genre lambda. Carrure normale, peau rose, tête banale, goûts esthétiques classiques...bref, le mec super chiant à retrouver au milieu d'une liste de plusieurs milliers de noms. Rapidement, Ses'Kai abandonna l'idée de filtrer les races humaines. S'il était inutile pour un Humain de se faire passer pour...un Togruta par exemple, ou un Keldor, n'importe lequel d'entre eux pouvait aisément donner le change en ayant l'allure d'une autre ethnie. Avec quelques artifices, allant de la poudre à la chirurgie, c'était un vrai jeu d'enfant de modifier quelques détails : La couleur de la peau, des formes osseuses superficielles, les dents...avec quelques exercices musculaires, Ses'Kai supposa - en grinçant des dents sous l'insulte qu'il imaginait tout seul - que le Jedi renégat pouvait même se faire passer pour un Thyrsian.
Aussi, avalant une autre gorgée écœurante de cet espèce de jus de chaussette que les Yagai appelaient du Caffa, le bretteur appuya sa joue contre son poing en soupirant et commença à examiner les noms, un par un, dans l'ordre Aurebesh standard. Et comme chaque donnée pouvait avoir été créée de toute pièce ou falsifiée des dizaines de fois, il lui fallait faire une recherche poussée sur le passé de chaque identité, d'examiner plusieurs rapports à chaque fois.
Et c'était long.
C'était
mortellement
ennuyeusement
et tout un tas de mots en "ment"
dont beaucoup valent mieux ne pas être mentionnés
comme par exemple foutument
pour l'un des plus polis
long.

Au cinquième nom vérifié, un simple mécanicien sans histoire, mais qui lui prit une bonne heure de recherches poussées pour s'assurer qu'il était bien ce qu'il semblait être, Ses'Kai avait fini depuis longtemps son grand thermos et commençait à être agité de tics nerveux. Il tapait du pied par terre avec nervosité, pianotait bruyamment sur le bord de l'écran ou de la table et grinçait des dents en marmonnant de vieux airs paillards.
N'en pouvant plus, le guerrier se leva et sortit à travers les dédales avec empressement pour prendre l'air, ayant besoin de s'oxygéner les neurones et de calmer ses nerfs avant de mettre en pièce la borne. Quand il fut enfin à l'extérieur, faisant les mille pas pour rester en mouvement, il se frotta les yeux en reconsidérant ses options.
Mais à part avouer qu'il pétait un câble au bout d'un jour à peine et réclamer de l'aide - ce qui était inacceptable pour l'orgueilleux duelliste - il n'en avait pas vraiment. Cette étape, cette façon de procéder, étaient horriblement fastidieuses, mais le Thyrsian avait le sentiment que c'était la bonne méthode, et qu'avec beaucoup - énormément - de patience, elle porterait ses fruits.
Dans le cas contraire, ça risquait de mal finir...

Après plus d'une heure à s'aérer, Ses'Kai se résolut à retourner se torturer devant l'écran. Mais avant d'y retourner, il se commanda un truc pour manger, de préférence bien épicé pour se maintenir en éveil, et une généreuse portion de bière pour se donner du courage dans sa pénible entreprise.
On le regarda de travers tandis qu'il repartait, les bras chargés, s'installer devant son écran, mais on avait souvent mieux à faire que s'interroger sur la crédibilité de ce Jedi qui picole au boulot...et ledit Jedi avait largement mieux à glander que se soucier de l'avenir des autochtones.
Au sixième nom, il but une bonne rasade et commença à mastiquer un bout de pain sucré. C'était un sous-officier naval à problèmes, qui avait déjà trempé dans deux ou trois petites magouilles, sans grand intérêt, mais qui avaient fait du bruit. Autrement dit, le dossier allait être lourd...
Rapidement, avant de commencer à éplucher la question, il fit défiler l'écran pour voir combien de fois il allait devoir se suicider mentalement, et se servit une deuxième gorgée en priant fort toutes les entités qui pourraient l'entendre de le faire tomber sur sa proie avant d'arriver au bout de la liste...
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Yaga Minor, à l'aube. Dans la chambre de son vaisseau où Ses'Kai loge la nuit, le Jedi se tape une vilaine gueule de bois. Après avoir balancé son réveil contre un mur pour le réduire au silence, le bretteur daigne se lever, la bouche pâteuse et l'esprit confus. Il égara ses doigts le long de sa barbe, commençant à pousser de façon un peu désordonnée, tandis qu'il rassemblait les éléments de la veille.
Et se rappeler faillit l'ennuyer bien plus que ce pénible réveil. Son enquête trainassait tellement, sur des éléments si laborieux, qu'il avait commandé pinte sur pinte sans y prendre garde, l'alcool l'aidant à faire passer le temps, à défaut d'aiguiser ses sens. En baillant et se massant le front, le Thyrsian alla s'asseoir au centre du vaisseau en tailleur et prit son temps pour se concentrer et appeler la Force en lui, solliciter ses bienfaits lentement, et petit à petit nettoyer son organisme de tout élément dérangeant en pratiquant un sort de Guérison.
Peu habile en la matière, en dépit de l'extrême utilité de la capacité, et éprouvant quelques difficultés à se concentrer n'est-ce pas, le Chevalier compensa en prenant son temps.

Une demi-heure plus tard, Ses'Kai débarquait du vaisseau et retournait à la console où il menait ses recherches frais comme un gardon. Il s'était même payé le luxe de raser les petits bouts de barbiche qui faisaient disgracieux à son goût. Au moins se consola-t-il en pensant que cette gueule de bois n'avait pas été contreproductive, puisqu'il gardait quelques souvenirs de la veille et qu'aucun dossier n'avait mérité son intérêt. Il commençait à croire qu'il perdait réellement son temps avec tout ça.
Et lorsque le soleil se coucha, mettant fin à une nouvelle journée de travail, Ses'Kai évacua l'extrême surplus d'exaspération en mimant un Jûyo artisanal dans un espace dégagé. Il avait bouffé, analysé, traité, épluché des dossiers et des noms à n'en plus finir. C'était à devenir fou ! Et le pire, c'est que rien de tout ça ne semblait avoir le moindre intérêt ! Même sa mission d'infiltration avait été plus palpitante car au moins il était en danger, y'avait des ennemis. Sur cette planète à la noix, Ses'Kai avait du mal à déterminer qui était le plus périlleux entre le sandwich au jambon et la bière aromatisée !

Le jour suivant ressembla au précédent, le début migraineux en moins. Au milieu de l'après-midi, avachi sur son poing et le regard dans le vague, le Thyrsian semblait dépérir en continuant, épouvantablement las, à consulter nom après nom. "Phil Yip, manutentionnaire lambda issu d'une petite colonie à quelques parsecs de Coruscant", la seule chose qui méritait d'être connue à son sujet était d'avoir été découvert en possession de magasines de charmes avec diverses espèces aliens. "Peytr 'Lan, dresseur de monstres de poches", une véritable révolution techno-biogénétique disait-il, il s'agissait de genres de répliques d'animaux sauvages, le plus souvent redoutables, mais créés et modifiés pour tenir dans la paume de la main. "Qui ne rêve pas d'avoir un rancor de la taille d'un pouce ?" arguait-il. Ben personne. Son affaire fut un échec commercial total, et disparut des mémoires lorsqu'il s'avéra que les monstres miniatures étaient extrêmement fragile, et qu'un bête virus lambda lors d'un échange stellaire décima la totalité de la cargaison. "Bula bula", lui il avait juste un nom marrant. On ne sait pas trop si c'était un pseudo ou son véritable patronyme. Ses dernières paroles furent "J'suis sûr que ça risque rien" tandis qu'il allait prouver à un de ces amis, qui l'accompagnait dans la nature quasi sauvage locale, que l'on pouvait nager sans risque dans le lac.
Ben il s'était trompé.

Un "ponk" attira l'attention de Ses'Kai. Ce bruit incongru semblait tout proche, et lui fit lever la tête. Ne découvrant que l'écran, débordant d'ennuyeuses données devant ses yeux, le Thyrsian réalisa qu'il s'était à demi-écroulé et que le son avait été provoqué par son front heurtant la table.
Avec le plus profond soupir de sa vie, le malheureux bretteur s'avachit à nouveau sur son poing et continua à faire défiler les noms, à pousser les recherches sur plusieurs décennies en arrière pour chaque "suspect" qui dépassait les trente années standards, à vérifier les identifiants des vaisseaux à travers les références du spatioport et des usines de constructions. Aeil Nrmstrong, expert en alunissage, rien à signaler. Camus Jambron, grand amateur de plongée, décédé lorsqu'un reptile le dévora tandis qu'il se mettait en tenue sur un autre monde. Et ainsi de suite, des noms, encore des noms, aux rôles tous plus inutiles les uns que les autres, tantôt oubliés, tantôt trépassés dans des circonstances pathétiques. Et ceux-là, il les détestait encore plus,car il devait vérifier également l'origine des certificats, mais jamais rien d'anormal...ou même de fascinant !
Tombant peu à peu en dépression, et songeant qu'il ferait peut-être mieux d'abandonner cette chasse à l'homme pourrie au possible pour apprendre aux nouvelles générations le Djem So, Ses'Kai continua malgré tout, presque par automatisme. Il avait même l'impression de ressentir ce que ça faisait, une lobotomie sous anesthésie locale. Les lettres et chiffres défilaient sous son regard torve, sans plus provoquer de réaction chez lui. Il lisait, jaugeait distraitement l'information, et l'oubliait dans la seconde qui suivait. Et ainsi de suite, encore, et encore, et encore...

Un nom attira brièvement son intérêt. Darn Wykanso, surveillant administratif d'une équipe de techniciens, qui avait emménagé sur Yaga Minor à une époque. Un homme consciencieux, méthodique, répétitif...bref, un type au moins aussi chiant que celui qu'il recherchait. Mais cela, Ses'Kai n'y prêta même pas attention. Le Chevalier tiqua deux fois, la première fois était à la mention de la compagne dudit Darn. Il était accompagné, en couple même, avec une Twi'lek bleue. "Veinard" songea distraitement le bretteur des bas-fonds, qui s'imaginait sans peine les soirées de ce mécanicien au quotidien ennuyeux, lui qui avait déjà eu l'occasion d'admirer le déhanché dangereusement sensuel des plus belles danseuses de la galaxie, lorsqu'il opérait dans les boyaux les plus pourris de la civilisation.
Mécaniquement, il consulta toutes les informations accessibles par cette borne de commande au sujet de l'homme, sans vraiment y prendre garde. Le Thyrsian relevait juste des mots clés, et zappait le reste. Un sourcil se dressa lorsqu'il vit "Corellia" dans le dossier. En repensant aux bonnes bières qui venaient de la planète en question, Ses'Kai se frotta les yeux et relut l'information. Darn et Ajuw Wykanso, venus de Corellia pour s'installer sur Yaga Minor à la recherche de travail.
L'instinct aiguisé du Chevalier Jedi...ne lui souffla rien du tout, étant complètement en vacances. Mais quelque chose avait l'air de clocher, assez pour vaguement réveiller le bretteur qui essayait d'en apprendre plus sur les deux Corelliens. Des données par-ci par-là, des passes, confirmation de checks de sécurité en ordre...mais il avait le sentiment qu'il manquait un truc.

Avec un profond bâillement, la vue un peu trouble à force de comater devant ce fichu écran, Ses'Kai remonta la piste de ce Darn. Rien de particulier à signaler...mais justement. Rien. Après avoir bouffé des centaines de noms et avoir assimilé la forme globale de la pathétique vie "d'Humain moyen" dans la galaxie, celle qu'il trouvait dans ce dossier paraissait...incomplète. Soit ce type était l'homme le plus ennuyeux de toute la République, soit l'administration avait encore réalisé un exploit en foirant le traitement du dossier, soit il cachait quelque chose...
Ne succombant pas à un faux-espoir, ayant déjà eu sept cas similaires avant celui-ci, avec quatre étant plus proches de la plante en pot que de l'humain, deux avec une erreur administrative et un pirate informatique qui avait falsifié ses documents et croupissait en cellule après avoir été repéré, Ses'Kai n'y croyait pas trop mais au moins ça le réveillait un peu.
Histoire de tromper l'ennui, le bretteur s'autorisa une digression dans son enquête et entama quelques recherches sur cette Ajuw, la Twi'lek qui accompagnait Darn. Toujours avachi sur son poing, le Jedi espérait à moitié apprendre quelque chose de croustillant sur la dame aux Lekkus bleus. Qui sait, une histoire sordide de prostitution, ou encore trouver une démonstration de ses "talents raciaux" dans une vieille vidéo ? Ou autre ! M'enfin, quelque chose qui prouverait que les Twi'lek sont des gros malchanceux, et qui l'aiderait à ne pas mourir d'ennui.
Mais rien. Au lieu d'éveiller son attention en stimulant son imaginaire, Ajuw paraissait tout aussi morne et monotone que son conjoint. "Technicienne réseau", indiquait le dossier quand elle était venue sur Yaga Minor.

Physiquement et moralement épuisé, Ses'Kai referma ces dossiers et continua, ne regardant que deux autres noms avant de se sentir à bout de forces et d'enfin éteindre le terminal en se frottant les yeux. Au lieu de se lever et d'aller se dégourdir les muscles comme à chaque fois, le Jedi resta devant l'écran éteint un moment, les sourcils froncés. Il avait le sentiment d'oublier quelque chose, cette sensation, ce petit doute furtif comme lorsqu'on se demande si on a pensé à éteindre la lumière en sortant de la pièce.
Mettant ça sur le compte de la fatigue, le Thyrsian se leva et alla, comme chaque soir, prendre l'air et profiter du coucher de soleil en répétant quelques mouvements pour garder la forme et s'activer, n'en pouvant plus de cette inaction continue. Cependant, au lieu de se vider l'esprit,ses exercices avaient plutôt tendance à appuyer le sentiment d'incertitude.
Quand il eut fini, et la nuit tombant, le bretteur retourna à son vaisseau avec un certain agacement. Depuis son plus jeune âge, qu'il s'agisse d'expérience extrême ou d'un héritage racial, Ses'Kai avait toujours prêté une oreille très attentive à son instinct. Si celui-ci bullait la plupart du temps lorsqu'il faisait défiler des identités à la chaîne, maintenant qu'il s'était oxygéné à l'air étouffant de Yaga Minor, il paraissait le mettre en garde de quelque chose, et le Jedi ne pouvait pas ignorer ce sentiment persistant.
Mais il se faisait excessivement tard, et cette nouvelle journée plus assommante qu'un coup de boule de Rankor l'empêchait de réfléchir. La nuit porte conseil, dit-on souvent, aussi le Thyrsian pratiqua quelques exercices de méditation pour favoriser son sommeil, et se résolut de régler cette affaire au clair le lendemain.
Ses'kai Mora
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Nouvelle journée, nouvelle routine...ou pas. Ayant besoin de calmer ses nerfs dès le réveil, Ses'Kai entama son programme du jour par une séance de méditation. Le sentiment diffus qui l'avait saisi la veille avait survécu à la nuit, et le Thyrsian sentait qu'il y avait peut-être là une piste à suivre...à condition de parvenir à mettre le doigt dessus. Et puisque cela allait demander de l'intuition et un peu de chance, le Jedi essayait de mettre toutes les chances de son côté en se focalisant sur la Force cette fois, la laissant l'imprégner, courir le long de ses muscles, de ses veines, l'envahir tout entier.
S'abandonnant à l'agréable sentiment d'harmonie, de sérénité qui le prenait lorsqu'il parvenait à laisser la Force lui parler, Ses'Kai fit durer plus longtemps que prévu la séance, perdant la notion du temps tandis qu'il savourait la présence de cette énergie fondamentale et universelle. Puis, quand il se sentit prêt, le Thyrsian revint petit à petit à ses énigmes, recentrant ses pensées autour du problème qui l'avait conduit ici.

Focalisé et détendu, le Chevalier commença à se relever et à se préparer pour cette nouvelle journée d'enquête, frais et d'aplomb. C'était bon de se sentir lucide, d'avoir l'impression de réfléchir à toute allure. Habituellement, le bretteur ne vivait cette sensation qu'au coeur de combats intenses, lorsque la vie ou la mort ne se décidaient que sur un seul pas, et il n'avait alors pas le temps de la savourer.
Encore dans son vaisseau, alors qu'il enfilait ses robes de Jedi, Ses'Kai commença à gratter sa barbe. Elle se faisait plus drue, il l'avait négligé ses dernières jours. Aussi, il retarda sans honte un peu plus la reprise des recherches et alla entretenir sa pilosité, coupant méthodiquement le moindre début d'épi rebelle.
Dans le même temps, il ressassait les données qu'il avait, celles qu'il avait déjà consulté, essayant de s'assurer de ne pas avoir raté un élément fondamental dans son empressement. Mais plus Ses'Kai y repensait, plus il était convaincu que l'impression de doute était lié à l'un des derniers noms consultés, celui de l'administrateur et de sa copine Twi'lek.
Il sentit comme un courant traverser son échine. Le doute commençait à se changer en certitude. Après tout, même épuisé, le Thyrsian avait trouvé étrange ce dossier, qui semblait...incomplet, négligé, tant sur l'agent administratif désespérément ennuyeux que sur sa copine atypique.

En faisant glisser sa main d'un bord à l'autre de sa mâchoire épaisse, tournant la tête d'un côté ou de l'autre devant le miroir pour vérifier s'il n'avait pas raté ne serait-ce qu'un seul poil dissident, Ses'Kai fronça en même temps les sourcils. Deux dossiers présentant la même "anomalie", avec l'étrange coïncidence d'être très liés et ayant voyagé jusqu'à Yaga Minor...
Un Humain aux allures communes, d'âge mûr, et sa copine Twi'lek...
Délaissant son reflet, le Chevalier Jedi s'installa dans le siège de pilotage et réveilla les consoles de son appareil. Il effectua à nouveau une recherche sur Emhyr Zaknafein, mais avec les moyens et les codes d'accès de son vaisseau plutôt que ceux des locaux.
Une nouvelle fois, Ses'Kai put accéder aux données que possédait l'ordre sur le renégat. Histoire, caractéristiques variées, en fouillant minutieusement il put même se faire une idée de quelques habitudes quotidiennes du personnage. Du moins, à l'époque où il servait dans l'Ordre. Par la suite, c'était plus compliqué et il fallut au duelliste jouer de patience et d'astuce pour retrouver les pistes.

Mais en épluchant la question durant plusieurs heures, ne prenant même pas garde à la faim, et restant étonnamment vivace à fouiller les documents avec un appareil familier, en sécurité entre les murs de son vaisseau, Ses'Kai put voir l'individu refaire surface dans plusieurs événements. Par-ci par-là, dans divers conflits et situations. Au moins, le Thyrsian commença à se dire qu'en dépit de son caractère typiquement chiant, Emhyr mériterait probablement un peu de respect lorsqu'il le retrouverait, car bien qu'il soit un renégat, il lui donnait plutôt l'impression d'avoir abandonné l'Ordre pour suivre ses propres convictions à sa façon, sans être enchaîné par les traditions à la fois hypocrites et lentes à la détente des Jedis.
Un peu comme lui quoi...ou comme il devrait peut-être le faire un jour.
Le bretteur secoua la tête pour chasser ses pensées. Ce n'était pas le moment de se poser ce genre de questions. En se reconcentrant sur le sujet de ses recherches, Ses'Kai découvrit qu'il avait été en contact avec de nombreux Siths. Puis la considération que commençait à nourrir le Thyrsian à l'égard du bonhomme s'effondra. Il était louable qu'un Jedi décide de suivre sa propre voie, selon ses propres moyens. D'autant qu'à plus d'une occasion, découvrit le bretteur, Emhyr avait croisé le fer avec leurs "cousins" maléfiques.
Mais il s'était aussi acoquiné avec eux. Quiconque s'alliait avec les Siths ne pouvait qu'être une vermine, et c'était exponentiel avec le nombre d'opportunités. Son instinct combattif en feu à l'idée d'affronter un véritable traître et toute sa clique de dégénéré, Ses'Kai redoubla d'efforts et d'attention, attentif au moindre détail.

Et il eut la surprise de découvrir que le renégat avait été "proche", c'était la déduction que l'écumeur des bas-fonds qu'il était en tirait du moins, d'une de ses ennemies. Si l'idée de l'amour était étrange pour un Jedi mais que le Thyrsian pouvait admettre sans trop de mal, celle de procréer avec une Sith le révoltait en revanche au plus haut point, si fort qu'il faillit en frapper le tableau de mort par frustration, ne pouvant que lire l'infamie qui s'était écrite au cours du temps, tandis qu'il errait loin dans l'ignorance, et qu'il ne pouvait pas nettoyer sur le champ à coup de sabre.
Ladite ennemie apparaissait à plusieurs occasions avec lui dans les rapports, ne serait-ce même que dans les rumeurs le concernant de loin. Cette "Myir Alshain", qui faisait la paire avec lui sur les avis de recherche.
Ses'Kai se figea brutalement lorsque son esprit tilta enfin. Myir Alshain. Il ne fallut qu'un bref instant pour qu'il ouvre le dossier que détenait l'Ordre à son sujet. Une Sith, pas mal puissante, qu'il avait d'ailleurs hésité à poursuivre à la place de Emhyr. Et c'était une Twi'lek.
Bleue.

Avait-il seulement pu être à ce point stupide ? Immédiatement, le Thyrsian, devenant presque fébrile tant il avait le sentiment d'enfin avancer, d'enfin réussir, dégotta une image à peu près fiable de ladite Myir, mais aussi de Zaknafein et les isola dans un coin de l'écran pour pouvoir y accéder en un clin d'oeil plus tard, puis utilisa les codes d'accès fournis par les locaux et rouvrit les dossiers relatifs à Yaga Minor, répétant les procédures qu'il épluchait depuis plusieurs jours. "Population, sélection par transit via transporteurs interstellaires, sélection par race, Humain" et fit défiler les noms jusqu'à retrouver l'un des derniers de la veille, celui qui l'avait déjà vaguement interpellé.
Darn Wykanso. En deux temps trois mouvements, Ses'Kai dénicha une image potable du bonhomme. Par soucis de bien faire, il en chercha deux, trois autres sous des angles différents. Parmi les nombreuses choses que le Thyrsian détestait, il y avait se tromper de cible. S'il devait agresser un mec à grand coup de latte, il fallait à tout prix que ce soit le bon...et pour le coup, ça semblait bien engagé.
Avec quelques clics de plus, le Jedi exhuma quelques datapics de plus d'Emhyr. Les plus récentes, la dernière qu'on avait de lui et la dernière prise avant qu'il ne quitte l'Ordre. En les comparant, le doute n'était pas permis...pas pour l'impatient bretteur. La même expression de vieux blasé, les mêmes cicatrices en surface, le même air témoignant d'un mélange de rigueur et de convictions. Cette excessive ressemblance, plus le dossier incertain dudit Darn, Ses'Kai n'avait plus aucun doute. Darn Wykanso ne pouvait qu'être Emhyr Zaknafein.

Et s'il poussait son raisonnement jusqu'au bout... En quelques tours de poignet, Ses'Kai trouva des images de la femme Wykanso. Il faillit bondir de son siège tant la ressemblance était pourtant évidente ! Une Twi'lek bleue ! Mais il se ravisa, déjà car à part risquer de se cogner au plafond en faisant un trop grand saut, il n'avait rien à gagner, mais surtout car inspiré par la Force qui continuait à courir dans ses veines le Thyrsian préférait rester calme et mener son enquête jusqu'au bout.
C'est vrai, les Twi'lek bleues étaient plutôt légion dans la galaxie, et c'est pas lui qui en aurait différencié deux, que ce soit de dos ou de face. Aussi il compara plusieurs images, et il espéra brièvement que son vaisseau ne garde aucun enregistrement de ses actions, ou en tout cas que personne n'aurait la mauvaise idée de les étudier si c'était le cas, lorsqu'il commença à effectuer des zooms sur des images de Twi'lek et à se pencher pour les regarder de près.
Déjà qu'il avait mauvaise réputation, il ne tenait pas à rajouter "voyeur" aux rumeurs...
Mais une fois de plus, le doute n'était pas permis. Ajuw était Myir Alshain. Enfin il les avait retrouvé !
Puis son euphorie se mua en dégoût viscéral. Le Jedi renégat avait réussi à faire croire à la population qu'il était en couple avec cette catin dégradée de Twi'lek. Ce n'était pas difficile d'imaginer jusqu'à quel point leur "couverture" avait pu aller, et cela révolta le Thyrsian au plus haut point. Rien que pour ça, Emhyr devait payer !
Ses'kai Mora
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Maintenant qu'il détenait l'identité cachée de sa proie, ainsi que celle de sa - ex - partenaire, Ses'Kai allait pouvoir enfin progresser dans ses recherches. Il avait déjà appris que le renégat ne jugeait pas utile de changer d'apparence, ou même d'habitudes, pour se fondre dans la foule. Il n'avait pas vraiment tort après tout, le Thyrsian n'était pas un expert, mais il imaginait sans peine que la meilleure façon d'assimiler sa fausse identité était d'en prendre une qui proche de sa véritable nature.
Du moins il pensait pouvoir progresser. Car en remontant la piste de "Emhyr Zaknafein", Ses'Kai ne trouva rien de plus que les autres fois à son sujet. Jedi ennuyeux, Soretsu, balais dans les fesses, perte de la padawan, tout ça tout ça, sans parler de l'acoquinement avec ces foutus satanés Siths. Mais au moins, il était sûr de n'avoir rien raté à son sujet...a priori.
Alors il commença à reprendre la piste de Darn Wykanso depuis le panneau de commande de son vaisseau, plus à l'aise entre quatre murs qu'au milieu des insectes à trois jambes. Sa concentration s'était largement estompée au cours de la longue journée qu'il avait déjà passé à percer l'identité cachée du renégat, et Ses'Kai commençait à éprouver des difficultés à rester focalisé malgré qu'il avait désormais une piste.

Car si Emhyr avait quelques faits d'armes notables à se mettre sous la dent, ce n'était pas le cas de Darn. Recommençant à s'ennuyer, le Thyrsian poussa tout de même le soucis du détail jusqu'à étudier les rapports émis par l'administrateur technique, pour s'assurer qu'il n'ait pas communiqué des informations de manière détournée.
Mais non, Darn avait été ce qu'il semblait être aux regards extérieurs. Un mec ennuyeux au possible. Répétitif, régulier, monotone. Morne. C'était typiquement un gars "carré". Pas étonnant qu'il ait choisi ce boulot là comme couverture tiens.
Il fit défiler les données, jusqu'à arriver aux dernières. A nouveau, il se demanda comment il n'avait pas pu y prêter attention avant. Serait-il donc à ce point stupide ? On n'avait pas d'informations claires sur la situation actuelle du petit couple infâme. Pas de départ, de décès, de déménagement, de présence...rien. Ou presque. Il y avait juste une occurrence qui laissait entendre que la Justice avait eu affaire avec eux, ainsi qu'une certaine Firnia.

Ce nom ne lui disait rien, mais il semblait lié aux derniers événements de Darn et Ajuw. Le Thyrsian effectua à nouveau une recherche au sujet de ce dernier élément. Pas grand chose à signaler a priori. Une humaine à la peau noire, sans être Thyrsian, qui menait sa petite vie banale et sans intérêt ici et là avant de finir sur Yaga Minor. Toutefois, cette Firnia disparaissait au même moment que les deux mécaniciens. Pour lui, ça ne pouvait pas être une coïncidence.
Ses'Kai se frotta les yeux, commençant à dangereusement fatiguer mine de rien et s'autorisa une pause. Son estomac commença à gronder, il hésita à se prendre une barre de nutriments dans un tiroir, mais préféra d'abord retourner pratiquer une méditation. Exa'ren disait de temps en temps que nourrir l'esprit alimentait le corps, c'était l'occasion de le vérifier.

Pendant vingt bonnes minutes, Ses'Kai resta assis en tailleur au sol, focalisé sur les flux et reflux de la Force dans son organisme, dans son vaisseau, et même au-delà. Concentré sur les vents spirituels, il en oublia même sa faim et sa fatigue. Inspiré, il lança un sort de Guérison, prenant le temps de faire circuler la Force tout le long de son corps, jusqu'au bout de ses doigts, pour se remettre d'aplomb et voir si ça pouvait lui permettre de surpasser les besoins de son organisme.
Mais sa méditation terminée, il avait beau se sentir en forme, la faim restait présente si bien qu'il se rabattit tout de même sur la barre nutritive.
Quand il eut fini de mastiquer et de jeter l'emballage, le Thyrsian retourna à ses recherches. Firnia...commençant à devenir rigoureux dans ses recherches, pour le moins frustré d'avoir perdu plusieurs jours de suite car il avait été trop stupide ou pressé pour simplement agir méthodiquement, Ses'Kai remonta l'historique de Firnia. Rien à signaler globalement, rien de remarquable...sauf dans son enfance.
C'est avec une grande surprise que le bretteur découvrit que ladite dame avait été Jedi dans sa jeunesse...enfin, éligible comme padawan plus exactement. En repassant par les vieilles archives de l'Ordre, Ses'Kai put aisément confirmer cette découverte. Firnia avait été padawan, mais fut rapidement écartée et remise "à la vie civile".
Brièvement, il fut interpellé par un autre détail. Ashlain, Myir Ashlain. Une twi'lek bleue, avait appartenu à la même génération. L'information le laissa stupéfait, mais il préféra simplement la garder dans un coin de sa tête. Il avait suffisamment à faire pour ne pas s'éparpiller et semer encore plus le chaos dans son esprit.

Il retourna sur le sort de Firnia. Elle avait visiblement été déclarée décédée, au cours d'un accident de la route, tandis qu'au même moment le couple disparaissait de la circulation. Cela cachait quelque chose...et Ses'Kai commença à suspecter que cette Firnia leur collait dangereusement aux fesses, et qu'ils s'en étaient débarrassés avant de filer à la Hutt.
Toutefois, il doutait que le couple se soit simplement caché dans la jungle. Trop risqué, et surtout trop indignes d'eux, estimait l'arrogant bretteur. Le renégat et la sith avait dû prendre un vaisseau et filer discrétos. Il ne restait plus qu'à trouver lequel, parmi les nombreux qui circulaient sans cesse dans les spatioport sur-réputés de Yaga Minor.
Au moins avait-il les noms, et les dates. Maintenant, il avait besoin d'un accès encore plus poussé aux données confidentielles pour remonter les payements et autres traces inévitables. Puisqu'il n'y avait pas de trace de violences répertoriées autour de cette période, le Thyrsian estimait qu'ils s'étaient échappé en utilisant une dernière fois leur couverture civile.
Ses'kai Mora
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Le lendemain de ses découvertes, Ses'Kai se rendit de bonne heure aux bureaux "diplomatiques" comme il tendait à le traduire. Il n'aimait pas les locaux, et ceux-ci semblaient bien le lui rendre...cependant il avait besoin d'une autorisation d'accès aux données confidentielles plus élevée, et il avait une bonne raison de pouvoir le réclamer.
Malheureusement, c'était une journée plutôt mouvementée. Et encore les différentes occupations des "diplomates" concernés, les allées et venues dans tous les sens, et les inévitables attentes des demandes administratives, le Thyrsian passa le jour entier à attendre, ou presque. Quand il exigea, dans son éternel raffinement, à pouvoir accéder aux données bancaires des civils et des employés, on l'envoya poliment se faire voir ailleurs.
Toutefois, il put avancer la raison de sa demande, et si cela lui prit presque une heure et demie pour montrer et démontrer sa justification et la fausse identité de Darn, qui était en réalité Emhyr Zaknafein, le fameux renégat que le gouvernement de Yaga Minor avait demandé à retrouver et capturer...ou tuer.
Et l'attente fut longue. Infernalement longue. Le bretteur avait besoin d'action, de combat pour s'épanouir et non pas de rester assis sur une chaise à la noix en attendant qu'on lui donne enfin un fichu passe administratif. Alors pour tuer le temps, la monstrueuse quantité de temps qu'on lui donna, le Thyrsian joua avec la Force et son sabre, comme un enfant avec une balle rebondissante. Il le faisait voler par la télékinésie, ou essayait de se distraire en le jetant et modifiant sa trajectoire en vol. Au bout de plusieurs heures, n'ayant strictement rien d'autre à faire, et après s'être assuré que personne ne risquait de le prendre dans la figure par mégarde, le guerrier essaya de le faire s'allumer en vol grâce à la Force. Souvent, il se disait qu'abattre les pétochards qui essayaient de le descendre à distance sans même se donner la peine était une bonne manière de les humilier...mais il avait encore besoin de s'entraîner. Quand il s'essayait à cet art, le sabre avait tendance à se transformer en vulgaire projectile, et jeter son épée en plein combat n'était pas forcément la meilleure idée qui soit pour un bretteur.

La nuit commençait à pointer le bout de son nez, mais Ses'Kai put accéder, sous surveillance à distance toutefois, aux codes d'accès des données requises. Il était le Jedi dépêché pour cette mission, et à ce titre était donc fiable...en théorie.
Préférant reprendre ses recherches seulement le lendemain, trop tendu après cette journée de perdue pour raisons bureaucratiques, Ses'Kai regagna son vaisseau pour s'y reposer, jubilant presque d'avance de pouvoir bientôt reprendre efficacement sa traque. Ce qui l'arrangeait bien d'ailleurs, rester assis derrière un écran, à juste cherche un indice le gonflait au plus haut point, et comme la planète ne disposait pas vraiment de bar louche où casser des bouches pour faire parler quelques indiscrets, le Thyrsian avait du mal à s'appliquer pour son enquête. Mais maintenant, les choses avançaient, et à bon rythme...l'espérait-il.

Dès le lever du jour, et le sien, après quelques exercices matinaux pour se mettre en forme, Ses'Kai sauta à moitié sur le panneau de commande de son vaisseau, essayant d'exploiter les accès offerts par l'Ordre Jedi en complément des codes récupérés officiellement et commença à nouveau à éplucher l'affaire.
Il grinça un peu des dents en voyant la loooongue liste des transactions effectuées. La plupart pour des banalités sans intérêt. Lui qui ne s'était jamais intéressé à la question ne s'attendait pas à voir des piles de données pareilles. Heureusement, il avait une période de temps donnée pour réduire le champ de ses recherches, celle entre la mention du nom de Firnia, et la disparition du couple sous couverture. Bien que les yeux lui piquaient un peu, à force d'enchaîner sans cesse les enquêtes sur écran, Ses'Kai trouva sans trop de mal l'achat de deux billets. Ainsi, ils étaient partis ensemble à ce moment-là...
De là, le bretteur n'eut pas vraiment de réelle difficulté à retrouver le vaisseau sur lequel ils avaient embarqué, ni à le suivre. Hélas quelque part, car après quelques vérifications, le couple de l'interdit semblait avoir fait escale à Taris. Autrement dit, une foutue station à très haute fréquentation sur une ligne importante de la République. Avec un profond soupir, Ses'Kai comprit qu'il allait devoir recommencer son petit manège d'enquête et de négociation mais avec un pôle de trafics spatiaux considérablement plus important que sur Yaga minor.

Pour s'éviter des voyages inutiles et une perte de temps, le Thyrsian essaya d'abord de poursuivre ses recherches à partir de sa position actuelle, pour voir s'il ne pouvait pas apprendre autre chose avant de se mettre en mouvement à son tour. Pour peu que les fugitifs se seraient mis à faire le tour de la galaxie, il aurait eu l'air malin à en faire autant pour rien...
Et il avait bien fait. En fouillant minutieusement la moindre donnée à disposition à propos du couple, un accès complet à leurs informations s'avérant très précieux et pratique, Ses'Kai put découvrir qu'ils avaient fait voyage vers Sy Myrth. En effet, il aurait perdu son temps à Taris. Il se serait sûrement même attiré des ennuis en engueulant les agents de sécurité car ils auraient été incapable d'arrêter un traître et une Sith, même lorsqu'ils passaient comme des fleurs devant eux.
Sur cette dernière position, l'affaire fut plus compliquée, et la dernière information que put découvrir le Jedi à propos de sa cible fut un voyage en direction de Sriluur. Très, très mauvaise nouvelle pour lui, songea le Thyrsian en se renfrognant gravement. Sriluur était en territoire Hutt, pas vraiment l'espèce qu'il aimait le plus, et en fouillant un peu plus, il put confirmer que la planète avait connu quelques activités liées aux Siths.
Autrement dit, il y avait toutes les chances que le couple ait abandonné sa couverture là-bas, et utilisé des complices pour effacer leurs nouvelles traces avant de changer de position...il était pas rendu.
Enfin, se dit-il en soupirant pour essayer de se consoler, si jamais il ne trouvait pas plus d'informations, au moins pourrait-il en chercher de nouvelles sur places à la manière qui convenait le mieux : à grand coup de bourre-pif dans la racaille des bas-fonds. Tout a un prix en territoire Hutt, et il était bien placé pour savoir comment "payer à crédit". Mais le Conseil n'allait pas aimer...sont pénibles ces vieux croûtons.
Ses'kai Mora
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Motivés par la piste qui paraissait disparaître dans l'espace HUtt, et par le besoin de faire autre chose que pianoter derrière un fichu écran, Ses'Kai finit par reprendre la route de l'espace. Sriluur n'était pas l'endroit le plus éloigné de la galaxie, mais il y avait tout de même un bout de route à faire, même en hyperespace.
Toutefois il devait bien avouer que ça lui faisait plaisir d'abandonner là les gueules d'insectes et leurs vaisseaux. Qu'est-ce qu'il en avait marre de traîner et errer dans leurs couloirs. Il lui avait fallu un sacré moment pour seulement trouver une piste intéressante, bien qu'elle l'emmène en terrain hostile, au moins elle promettait de l'action, du contact et une diplomatie qui lui convenait parfaitement.
Même si a bien y regarder, ça faisait quand même traverser toute la largeur de la république. Plutôt gonflant comme voyage.

Mais heureusement, tout périple a une fin. Et pour une fois, le Thyrsian opta pour une approche plus raffinée qu'à l'accoutumée. Outre la proximité de l'Empire Sith, et donc de ses éventuels agents qui pourraient lui compliquer la tâche, le bretteur avait l'habitude des malfrats et de leur susceptibilité. Débarquer en fanfare en espérant les intimider lui vaudrait juste de se faire fermer toutes les portes au nez.
Seulement, il ne connaissait pas Sriluur. Donc le Jedi ignorait totalement où trouver de bons informateurs...cela dit, contrairement à sa visite sur la pénible Yaga Minor, Ses'Kai n'était pas venu sans plan ou connaissance de la société locale.
Revêtu de son armure complète, une présence aussi confortable que rassurante dans ce genre de milieu, et d'un large manteau de voyage passé par-dessus les épaules pour ne pas s'afficher à vue comme un Jedi, le Thyrsian circula dans les rues à la recherche d'un quartier douteux, à la limite entre le patelin bien organisé et le bas-fond répugnant. Le repaire idéal pour les trafiquants et autres criminels.
Il se fiait à son instinct bien sûr, pour savoir quand tourner à droite ou à gauche lors d'intersections, mais surtout à ses sens physiques. La façon de se tenir et de s'habiller des autochtones en disait long sur leur impression du quartier. Trop droits et propres, ils n'étaient que des prétentieux trop sûrs d'eux, trop avachis et sales, ils ne valaient pas mieux que des rats. Lui cherchait le juste milieu, suffisamment confiants pour qu'on puisse les trouver, suffisamment malins pour qu'on ne les trouve pas quand ils n'en ont pas envie. De même, les bruits et les odeurs étaient révélateurs. Plus ils vous agressaient, plus pathétique était le quartier.

Quand le Jedi estima être dans le bon type d'environnement, il commença à interroger les individus louches au regard méfiant. L'un lui indiqua une rue, sans ajouter quoique ce soit, visiblement peu intéressé par fréquenter un Thyrsian aux yeux mauvais. Plus tard, Ses'Kai négocia l'information souhaitée contre quelques crédits sonnants et trébuchants, dissimulant leur échange avec l'être peu fréquentable sous forme d'une transaction, comme si le Jedi achetait un cigare particulier - habituellement très controversé dans la République - à prix d'or.
Juste avant que son "vendeur" ne reparte, le guerrier l'attrapa par l'épaule et lui demanda du feu. Vu le prix qu'il venait d'allonger, c'était la moindre des choses.
Il se retint de tousser sur quelques mètres après avoir quitté le trafiquant, la fumée bourrée jusqu'à ras de composés chimiques et éventuellement dangereux lui piquait la gorge et le nez. Résolu à tenir un rôle ferme et imposant jusqu'au bout, il se renfrogna et, le cigare au coin de la bouche, crachait de temps à autre un nuage noirâtre. Pour dissimuler les quintes de toux que le psychotrope lui provoquait, Ses'Kai faisait mine de se racler violemment la gorge et n'hésita pas à bousculer plusieurs passants sur son chemin, lorsqu'ils ne s'écartaient pas assez vite.

Enfin il trouva l'échoppe qu'on lui avait indiqué. Un comptoir "fait-maison" on va dire d'achat et revente en tout genre. Un bazar en somme, où l'on trouve de tout et de rien, à divers prix. Une bonne couverture en effet, "il faut bien vivre" disaient les tenanciers de ce genre de trucs.
Il interpella le gérant, se penchant sur la table où s'étalaient boulons, mécanismes et artifices, et bien qu'il ne soit pas expert Ses'Kai n'aurait pas confié sa vie à une machine construite avec cette ferraille, et lui glissa à l'oreille une phrase-code donnée par le vendeur de cigares.
Le patron jeta un bref coup d'oeil sur les côtés, puis s'esclaffa, lui disant que les réparations avaient pris plus de temps que prévu mais qu'elles étaient terminées, et qu'il pouvait aller dans l'arrière-boutique pour jeter un oeil.
Le Thyrsian lui tapa l'épaule, crachant une nouvelle volute de fumée avant d'écarter la porte et de s'enfoncer dans la réserve du comptoir, ne s'étonnant pas de trouver rapidement sur le côté un escalier qui menait sous terre, dans un genre de cave sentant le moisi, avec une porte à moitié fêlée au fond. Sentant les effets de la drogue dangereusement émousser ses sens, Ses'Kai se retira derrière une caisse, écrasant le cigare contre le mur pour l'éteindre avant de le jeter par terre, et prit quelques instants pour pratiquer un sort de Guérison et purger son corps et son esprit de toute toxine. Ainsi, il continuerait d'empester la clope, mais serait pleinement lucide.
Encore une fois, si bien qu'il commença à songer de travailler plus souvent la technique, le Jedi mit plusieurs minutes pour atteindre la concentration suffisante pour appeler la Force à nettoyer son organisme. Puis, une fois remis d'aplomb, le Thyrsian se dirigea vers le fond de la pièce, s'assurant que personne ne l'épiait, et passa dans le domaine plus "réservé" de la boutique.
Ses'kai Mora
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Après quelques couloirs aussi brefs qu'étroit, Ses'Kai débarqua dans une nouvelle pièce où attendait le véritable patron du bazar, et qui ne faisait pas son profit en revendant de la camelote. Il s'étonna de voir un Calamari, vautré dans un siège, un cigare plus luxueux que le sien au bord des lèvres et une Umbarienne couchée en travers des genoux en petite tenue. Il discutait avec un hologramme, vraisemblablement du bon déroulement du prochain "échange".
Remarquant le Jedi, le patron s'excusa auprès de son partenaire commercial et lui affirma de le rappeler plus tard. L'affaire devait bien se passer, et ne semblait pas urgente, car l'hologramme disparut sans aucune forme d'agacement.
"On s'en fout" se dit Ses'Kai qui se concentra plutôt sur le Calamari, vêtu simplement à l'exception de quelques bijoux, probablement pour mieux se fondre dans la foule quand il sortait, qui se leva pour l'accueillir, poussant son esclave sur le côté qui se laissa tomber sur les fesses sans résister, probablement droguée...ou passablement désespérée.[/i]

"Alors, que puis-je pour toi, l'étranger ?"
"Simple. Je suis à la recherche de Ehmyr Zaknafein. Un rénégat Jedi Humain, qui s'est enfui avec une Sith. La dernière information que j'ai sur lui indiquait qu'il avait atterri ici."
"Oooh...un renégat Jedi, une espèce rare hein, surtout dans le coin j'imagine."
"J'ai pas l'temps pour ces p'tits jeux. Je pense qu'il a filé vers l'Empire Sith. Tu peux m'trouver des infos ou pas ?"
"Tout doux mon gars, le Calamari prit soigneusement le temps d'aspirer une longue bouffée de son narcotique, le soufflant lentement comme je le disais, c'est une espèce rare. Surtout s'il est parti chez les Siths, ça va être...très difficile, et risqué, si tu vois ce que je veux dire."

Encore une misérable vermine qui espérait gratter toujours plus. Ses'Kai les méprisait, ces bourrins avides d'argent, prêts à vendre père, mère et honneur pour seulement quelques bouts de trucs qui brillent. Il serra les poings et les mâchoires, sentant la colère monter en lui, mais il s'efforça de la tempérer...à peu près.

"Ca le sera beaucoup moins que de me prendre pour un con, Calamari." gronda-t-il en écartant un pan de son manteau pour laisser apercevoir le sabre laser à sa ceinture.
"Oooh, un Jedi hein ? Héhé, j'imagine que tu devras avoir les moyens alors...on peut toujours s'arranger avec vous."
"Magnes-toi de me répondre, ou c'est toi qu'il va falloir arranger."
"Plutôt direct hein ? Tu devrais songer à combattre dans les arènes mon gars, un grand costaud comme toi, ça f'rait fortune en un rien de temps. Même les Jedis doivent avoir besoin de faire rentrer de la thune, non ?"
"J'ai déjà donné, Calamari. Mais tu abuses de ma patience, et elle est limitée siffla-t-il entre ses dents, sa main se portant vers son arme, alors que le trafiquant lui rappelait une mauvaise époque.

Mais loin de s'intimider de si peu, ayant l'habitude de ce genre de "partenaires", le patron parut au contraire devenir pensif. Sa face de poulpe se plissa d'un air méditatif, et son crâne allongé se pencha un peu sur le côté tandis que ses yeux globuleux bougeaient de haut en bas, étudiant le Jedi belliqueux. Petit à petit, son demi-sourire s'effaçait tandis qu'il reprenait une bouffée de son cigare.

"Dis-voir, le Jedi...Tu serais pas Thyrsian des fois ?"
"Ouais. Tu veux une démonstration ?"

Le pli pensif du front du vieux Calamari, qui devait avoir dans la cinquantaine estimait à vue de nez le bretteur, se changea en surprise. Il paraissait incrédule tandis qu'il continuait à dévisager le Jedi en soufflant un long filet de fumée.

"...Ses'Kai ?"

L'étonnement le fit se relâcher une demi-seconde, avant qu'il ne referme encore plus fermement sa poigne sur son sabre laser. Être connu dans un tel milieu n'annonçait rien de bon.

"Ouais ?"
"Bordel de tentacule marmonna le Calamari, ses yeux globuleux paraissant encore plus exorbité que jamais "Ses'Kai le Thyrsian ! Bah merde."
"On se connait ?"
"Heh ! Pas exactement. Moi j'te connais, mais j'pense pas que ce soit réciproque. T'es bien le p'tit gladiateur du Ratataki ?"

Une violente crispation s'empara du bretteur à la seule mention de la sous-race qui l'avait utilisé comme esclave-guerrier. L'expression explicite qui s'afficha sur son visage suffit à répondre au poulpe qui semblait toujours plus émerveillé.

"J'ai parié sur toi y'a quoi...à peu près vingt ans ? J'me suis fait un pactole pas possible mon gars ! Et j'ai pu monter un p'tit commerce qui s'porte pas trop mal ! Tout ça grâce à toi et tes muscles !"
"Tu m'en vois ravi..." gronda le Thyrsian d'un ton qui laissait entendre le contraire.
"Mais viens donc t'asseoir ! Parlons affaires comme des amis ! Almeha ! Rapportes nous une bouteille !"

L'Umbarienne hocha la tête avant de se relever et de s'éloigner d'un pas quelque peu hasardeux, laissant sous entendre qu'elle n'avait pas toute sa tête, tandis que le Calamari tirait une chaise pour qu'ils puissent s'installer côte à côte devant le bureau,un signe que le Thyrsian ne manqua pas de relever, car il sous-entendait une certaine confiance, un genre d'équité entre eux.
Et ce genre de marque de respect ne laissait pas le guerrier de glace, si bien qu'il commença à relâcher sa prise sur son sabre laser, et alla s'asseoir en face du poulpe, tandis que l'esclave pâlichonne revenait après pour leur déposer une bouteille, et s'en alla à nouveau quand son maître la congédia pour déboucher le flacon et leur verser une bonne rasade à chacun dans des verres massifs.


"J'arrive pas à y croire tiens. Ses'Kai le Thyrsian, qui revient devant moi, comme ça...hé ben t'as bien poussé mon gars !"
"On me dit souvent ça." répliqua d'un ton neutre, quoique naturellement sec, le bretteur en reniflant le breuvage fermenté.
"Et t'es devenu Jedi hein ? Ben didon, on me l'aurait dit que je l'aurais pas cru. Tu me diras, ça expliquerait un peu pourquoi t'étais si rapide à l'époque hein ?"
"Je ne suis pas venu évoquer de vieux souvenirs."
"C'est vrai, c'est vrai...Cela dit, si un jour t'es en mal de sous, j'peux t'arranger en un clin d'oeil un combat ou deux, et en moins de temps qu'il le faut pour le dire, tu s'ras assez riche comme Crozus !"
"J'y penserais p'tet quand j'aurais terminé."
"Terminé ? Ah oui ! Ton gus là, euh..."
"Emhyr Zaknafein."
"Oui, Zaknafein. C'est cela...un Jedi renégat qui s'rait passé dans le coin avec une Siths pour disparaître ni vu ni connu, c'est ça ?"

Ses'Kai approuva d'un hochement de tête, acceptant enfin de goûter au vin odorant quand le Calamari s'en servit une généreuse gorgée. Il était épais, et laissait un goût pâteux sur la langue, cela dit il se buvait. Un fait assez notable pour le signaler, vu avec qui il le partageait.

"J'dois pouvoir te trouver ça déclara finalement la face de poulpe en reposant son verre "même les Siths ne peuvent pas circuler dans l'espace Hutt sans que quelqu'un ne soit au courant. J'vais retrouver la trace de ton gus en un rien de temps, Ses'Kai."
"Bien. Combien ce sera ?"
"Allons mon gars ! s'esclaffa le Calamari "J'ai changé de vie et monté mon "commerce" grâce à toi, j'te le fais d'bon coeur, en espérant que ce ne soit que la première de nos coopérations à venir" ajouta-t-il avec un sourire en coin, que le Thyrsian interprétait aisément.
"N'en espère pas trop. Mais si tu es efficace...il se pourrait bien que je te contacte à nouveau."
"On a toujours besoin d'avoir des yeux dans l'dos, hein Ses'Kai."

Sans un mot de plus, le Jedi acquiesça. Avoir un indic' fiable dans l'espace Hutt ne pouvait que lui être profitable, d'autant qu'il pensait pouvoir avoir à peu près confiance en lui. Il n'avait pas été intimidé par un Jedi, et leur "collaboration" pouvait en effet lui être très profitable, il ne prendrait pas le risque de le tromper.
Ils échangèrent encore quelques détails à propos de la cible, le Thyrsian préférant partager tout ce qu'il savait pour rendre plus efficace son informateur, le temps de finir la bouteille puis ils se quittèrent sur ces mots. Ses'Kai n'avait plus qu'à attendre, la tête lui tournant un peu car la boisson était plutôt forte, et Meequal, le Calamari, avait du travail.

Quand il quitta la salle, le Jedi s'écarta pour laisser passer un homme. Probablement un client, ou un employé. Il n'aurait su faire la différence. Aussi, il haussa les épaules en laissant cette inutile énigme de côté et retourna derrière la caisse où il avait écrasé son mégot précédemment pour appeler à nouveau la Force et purger son organisme. Boire c'était sympa des fois, surtout en bonne compagnie, bien qu'il ne soit pas spécialement "fruits de mer", mais se trainer à moitié bourré dans les ruelles de Sriluur lui semblait être une très mauvaise idée.
Sa massive carrure supportant toutefois bien l'alcool, l'opération fut moins compliquée qu'à l'aller. Ou alors il commençait à s'habituer à utiliser cette technique de guérison, peu importe. En l'espace de deux petites minutes, Ses'Kai avait à nouveau retrouvé toute son acuité et retourna jusqu'à son vaisseau. Il préférait ne pas trop trainer à découvert, ni abandonner trop longtemps son seul espoir "garanti" de retour.

Puis les heures s'écoulèrent. Et l'ennui le frappa à nouveau, si bien qu'il regretta de ne pas s'être acheté un truc à bouffer pour patienter, voire une bouteille tant qu'à faire. Après la troisième heure, le Jedi recommença son petit manège, à utiliser la Force comme un passe-temps. Il jetait son sabre en l'air, et le manipuler pour le faire circuler, tournoyer, entre les différents éléments de la cabine de pilotage, "s'amusant" à le faire passer sous le siège, entre les accoudoirs, entre les leviers de contrôle...avec plus ou moins d'habilité.
Comme tout Jedi, il se débrouillait pas trop mal avec la télékinésie, si bien qu'il pouvait relativement bien manier son sabre, éteint pour éviter un drame, dans l'espace confiné de la cabine...mais il restait un duelliste à l'origine, pas un clown, et plusieurs fois le sabre se cogna contre un obstacle, se coinça dans un espace trop réduit, ou encore lui échappait.
Mais après une heure de ce petit jeu, l'impatient Thyrsian recommença à s'ennuyer. Alors il trouva une nouvelle méthode et s'assit en tailleur, les yeux fermés, en posture de méditation...et commença à faire tourner le sabre autour de lui, comme un satellite en orbite, en essayant de percevoir son environnement et le mouvement du sabre, et à garder son contrôle, par les seuls dons que lui octroyait la Force.
Hé ben c'était sacrément éprouvant ! Il n'aurait jamais pensé que faire le con avec son sabre serait aussi contraignant. Là où il pouvait faire joujou avec durant de longues périodes lorsqu'il le regardait, visualiser l'espace proche et manipuler un poids pourtant léger avec la seule puissante de sa volonté était difficile à souhait si bien que le Jedi devait faire des pauses toutes les quelques minutes à peine.

Et puis un voyant s'alluma sur le tableau de bord, accompagné du bruit évoquant celui d'un réveil-matin qui eut tôt fait de tirer Ses'Kai, dans la mauvaise humeur bien évidemment, de ses jeux spirituels et qui alla enfoncer le bouton pour ouvrir les communications.


"Quoi !?"
"Hé, tout doux Ses'Kai fit l'hologramme de Meequal. En le voyant, l'agacement du bretteur se changea en impatience j'ai trouvé des trucs sur ton gus."
"Hé bien ? Accouche !"
"T'avais pas tort en pensant qu'il avait filé vers l'Empire Sith. Je connais quelques gars qui auraient assisté à deux trois trucs pas bien nets avec des Impériaux. Ce ne sont pas les sources les plus fiables, mais ça me semble cohérent."
"Les rumeurs sont un peu ton fond de commerce non ? Alors abrège, ils sont où ?"
"Là ça va pas te plaire, j'ai fait ce que j'ai pu comme recherches, et il semble qu'ils soient partis vers le coeur de l'Empire."
"Dromuun Kaas ?"
"Bingo ! J'ai aucune certitude bien sûr, mais la piste y mène tout droit, et si j'étais un Sith qui veut planquer ses miches..."

Essayant de prendre la mesure de l'obstacle démesuré qui se dressait devant lui, Ses'Kai acquiesça distraitement. La meilleure façon de se mettre à l'abri était bien évidemment de se cacher au fond d'une forteresse...le peu de respect qu'il avait pu garder pour Emhyr finit de s'effondrer.
Il s'apprêta à remercier son indic', quand l'hologramme de celui-ci s'alluma un nouveau bâton de narcotiques. Visiblement, il n'avait pas fini, et aimait ménager ses effets pour le malheur de l'impatient bretteur.


"Autre chose ?"
"Ouaip. Ils sont réapparus ailleurs."
"Tu crois que c'est le moment de faire le malin ? Pourquoi tu n'as pas commencé par-là !"
"Hé, c'est toi qui voulait savoir où ils étaient partis, moi j'te réponds !"

Ses larges mains se crispant sur le tableau de bord, Ses'Kai préféra retenir la réplique cinglante qui lui brulait les lèvres. Se lancer dans une joute verbale avec l'hologramme d'un commerçant louche ne pouvait rien lui apporter de bon.

"Ton gus et sa copine ont été aperçus sur Dubrillon fit le Calamari en mâchouillant la base de son cigare.
"Dubrillon ? Merde." lâcha le Thyrsian, se rappelant que ce n'était pas exactement le genre de territoire où il serait le bienvenu.
"Ouaip, apparemment y'aurait eu de la bisbille par-là bas, me semble avoir vu que les Jedis étaient impliqués. Soit tes potes se foutent de toi et t'abandonnent à ton sort quand tu pars bosser, soit t'es pas doué mon pauvre Ses'Kai."
"Merci de l'info cracha à moitié le Jedi en le foudroyant du regard tiens moi au courant si tu trouves autre chose."
"Ca marche. Hésites pas à repasser dans le coin si t'as à nouveau besoin d'un truc mon gars !"

Préférant ne pas répondre à la dérangeante familiarité du poulpe, Ses'Kai coupa simplement la communication et s'installa aux commandes de son vaisseau. Il avait encore une fois pas mal de route à faire, et avait le désagréable sentiment d'avoir agi comme un débile depuis le début de cette satané enquête...
Ses'kai Mora
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Ses'Kai avait repris les commandes du vaisseaux pour reprendre la route, et plus particulièrement de Dubrillon, qui n'était pas si éloignée que ça de Yaga Minor. Cela lui donnait le sentiment d'avoir fait une belle boulette avec son aller-retour jusqu'à Sriluur, en se doutant qu'il repartait sans soucis seulement grâce à un bon coup de chance et au peu de temps passé sur place.
Sur le long trajet, le bretteur en profita pour consulter un peu plus précisément toutes les données à sa disposition, notamment de la part de l'Ordre Jedi. En farfouillant dans les archives, avec quelques mots-clés, le Thyrsian découvrit effectivement un rapport à propos de Dubrillon et de Emhyr.
Cela dit il était partagé entre le sentiment de s'être fait rouler comme un débile en fonçant tout droit sans réfléchir, ou le fait d'avoir eu raison de le faire car il se demandait à quoi ça aurait bien pu l'avancer...surtout qu'à vrai dire, le guerrier n'était pas particulièrement pressé de retourner sur le territoire disputé. A bon ou mauvais escient, il avait tout de même latté de la populace sans aucune hésitation, et il doutait d'être le bienvenu après ça.

Lorsqu'il sortit de l'hyperespace, le Jedi laissa échapper un bâillement et put apercevoir la planète plus loin. Il n'en avait plus pour très longtemps avant de pouvoir reprendre ses recherches sur le terrain. Jusqu'à ce qu'un voyant de communication clignote à nouveau. Ses'Kai appuya dessus, et vit apparaître à nouveau l'hologramme de Meequal. Il avait sûrement de nouvelles infos, même s'il était assez étonné de le voir reprendre contact si vite.


"J'ai du neuf Ses'Kai, c'est pas la peine d'aller te paumer sur Dubrillon."
"Quoi ? Pourquoi ça ?"
"Ouais, ton gus et sa Twi'lek ont bel et bien affronté les Jedis sur Dubrillon...et on visiblement perdus car ils ont été capturé et devaient passer en jugement sur Yaga Minor."
"En jugement ? Sur Yaga minor !?"

Le Calamari confirma d'un hochement de tête tranquille, tandis que Ses'Kai sentait tes poings se crisper sur les manches directionnels et ses tempes gonfler de colère. Ces saloperies d'insectes s'étaient bien gardés de le lui dire !

"Je crois que je vais arracher quelques pattes. Autre chose ?"
"Ouaip. Ils "devaient" passer en jugement, mais visiblement les Yagais sont pas des flèches, et les deux se sont barrés en cours de route. Et depuis...mystère !"
"Génial...merci."

Sans même lui laisser le temps de répliquer, le Thyrsian coupa l'hologramme et se pinça l'arête du nez. D'un coup sec, il fit virer son vaisseau en direction de Yaga Minor, reprenant un peu d'hyperespace, car si les deux planètes étaient "proches", en vitesse normale l'écart demeurait ahurissant.
Le bretteur espérait seulement que la "faible" distance lui laisserait le temps de se calmer car il avait le sentiment d'avoir été pris pour un con par les cafards bricolos...et ce genre d'insulte ne se réglait véritablement que dans le sang pour lui.

Quand son petit vaisseau s'extirpa de l'hyperespace, le Jedi fonça se poser, presque avec la grâce d'un météore en perdition, sur une plate-forme du port, la violente de l'atterrissage ébranlant le vaisseau tout entier et jeta à terre tout ce qui n'était pas solidement arrimé à l'intérieur. Bouillonnant de colère, Ses'Kai, toujours revêtu de son armure et le sabre à la hanche, abaissa la rampe et s'aventura à l'extérieur d'un pas rageur, les poings serrés et le visage crispé. Cette enquête commençait à lui taper sur les nerfs, et quelqu'un allait devoir s'expliquer.
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2nd Semestre 21.571 – Yaga Minor.

5ème Jour d’enquête pour Ses’Kai, celui-ci vient de partir pour Sriluur. Bien entendu, Red l’ignore totalement. Le Jen’ari sort de l’hyperespace, en orbite de Yaga Minor. Officiellement, la soute est pleine de pièces de rechanges et de matériaux rares qu’elle pourra revendre sur place. La marge sera pas énorme, elle perdra beaucoup de temps à négocier mais c’est voulu. Elle a réfléchi au truc : pendant qu’elle écumera les marchés et les bouibouis, elle trouvera le temps d’enquêter et de fourrer son nez partout, histoire de renifler la trace de sa bestiole. Drôle de bête, d’ailleurs, ce type, et peut-être pas le premier choix le plus judicieux mais en même temps… Il s’agit de trouver des clients plus respectables en évitant de servir directement la République. Red a encore du mal avec cette idée ; faut dire qu’elle a dégommé trop des leurs pour que ça la laisse encore indifférente. Il s’agit d’y aller progressivement, orteil par orteil. Les Jedis, d’abord, les blaireaux de la Répu’ plus tard.

La bêbête qu’il faut attraper, elle s’appelle Emhyr Zaknafein. Sur l’avis de recherche, elle forme une paire avec une Twi’, une Twi’ plutôt jolie vu les holos qui sont fournis. Une jolie paire. C’est avec regret que Red les chasse pour les arrêter plutôt que pour se caler entre les deux. Enfin ! Alors que la planète n’arrête pas de grossir et que MI s’occupe en sifflant de transmettre les identifiants, tout ça, tout ça, la cyborg fait défiler une nouvelle fois le peu d’informations qui sont disponibles avec les avis : deux anciens Jedis, devenus des éléments dangereux, doivent être appréhender avec la plus grande prudence, une série d’holo’ bien propre, aperçus pour la dernière fois sur Yaga Minor et enfin, la prime. Une très grosse prime. A hauteur du risque qu’il y a à suivre ces gros poissons-là. C’est pas gagné. Clairement, s’ils ont été sur Yaga, ils risquaient pas d’y être restés longtemps si ils sont malins et avec juste des images et des identités qu’ils auront certainement falsifiés. Soit, elle se débrouillerait.


« Y en a pour combien de temps d’ici à ce qu’on atterrisse MI ?

- *Sifflement en mode à peu près une demi-heure, va prendre une douche même sans capteur olfactif je sens que tu pues encore la picole. *

– Aahh… Je sais pas ce que je ferais sans toi pour prendre soin de moi ! Adorable petite chose. »

La réponse est acide mais l’astromécano n’a pas tort, elle doit bien l’avouer. Elle se lève, se passe la main sur le visage et se dirige vers sa cabine en traînant les pieds. Lorsque ressort de la cabine, le Jen’ari vient tout juste de couper les moteurs. Habillée comme à son habitude, baroudeuse de l’espace, elle actionne l’ouverture de la rampe et siffle son p’tit pote histoire qu’il fasse les calculs à sa place. Dehors, un tripode l’attend déjà avec un datapad entre les mains et toute une tripotée de droïdes : inspection de la cargaison.

« Bonjour, nous allons procéder à un petit contrôle d’identité et de chargement si vous le voulez bien.

– J’imagine que j’ai pas vraiment le droit de refuser, si ?

– Ces vérifications sont obligatoires si vous souhaitez pouvoir circuler librement en-dehors de ce quai et si vous souhaitez pouvoir écouler la marchandise que vous avez annoncée.

– C’était une blague, bonhomme, une blague. Allez, faites, avant qu’j’perde mon second degré moi aussi.

– Vous êtes bien Rúnya Hen’du, marchande indépendante, originaire de Roon, dans la Bordure Extérieure ?

– Yep, yep.

– Et vous venez ici pour revendre… Des pièces détachées et du matériels de réparations, ah, et des modules de vectorisation subspatial interpolé ?

– Yep, yep. Paraît que vous en avez besoin dans l’coin. J’suis tombé sur un stock un peu inattendu j’me suis dit que ça valait le coup d’faire le chemin si c’est pour faire une jolie marge.

– C’est bien vu. Bon, je vais vous demander d’attendre que nos droïdes aient fini de débarquer votre marchandise afin de l’inspecter et après vous pourrez évoluer comme bon vous semble. Nous partons du principe qu’une fois sortie de ce hangar, vous reconnaissez par un accord tacite vous être suffisamment renseignés sur les lois en vigueur dans notre cité pour éviter de les enfreindre. Si vous veniez à commettre un délit, vous en seriez totalement tenue responsable, c’est compris ?

– Yep, yep. Dites, vous êtes toujours un peu du genre à pas sourire comme ça ou c’est juste vous qu’êtes moyen sympa’ parmi les gens d’ici ? »
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Curieusement, les marchandise ont mis une plombe à être analyser par le monsieur moyen sympathique. D’après MI, c’est la faute de Red ; selon Red, c’est la preuve qu’il est vraiment un con ce monsieur. Quand enfin elle peut sortir de son hangar, elle verrouille le tout et part avec son astro’ qui roule à ses côtés. Ses ordres, il les connaît, il les a reçus avant même d’arrivée histoire d’être sûrs de ne pas être entendu. Il doit repérer toutes les holocaméras possibles, tout le matériel de surveillance. Avec seulement des portraits, y aura pas grand-chose à travailler. L’idée, pour la Twi’lek, c’est de prendre connaissance du réseau, de s’y introduire, légalement ou non, et d’essayer de lancer une recherche de reconnaissance faciale. Le hic ? C’est un vrai loto. Soit elle attrape tout de suite le gros lot, soit, pas de bol, elle fait chou blanc et en plus elle ne peut même pas être sûre que ceux qu’elle traque ne sont jamais passés là. Alors oui, oui, présenté comme ça et avec MI qui siffle à tue-ête des statistiques tout sauf encourageante, forcément, on se dit que c’est une idée à la con – et on a bien raison de le dire mais…. Red, elle se dit qu’en aidant les Jedis, c’est le moment ou jamais pour que la Force soit avec elle, après tout, non ?

Trouver les halles marchandes à proximité du spatioport ne lui demande pas longtemps. A tout péter, en une vingtaine de minutes. Le problème, c’est qu’à cette heure, environ seize heures, les rues sont pleines à craquer de mécanos, de marchands, de voleurs d’engrenages et de droïdes colporteurs alors pour faire du repérage, c’est pas l’idéal. Désespérée face au flux gluant de cette masse grouillante, Red finit par repérer la plus petite échoppe du secteur et par s’y engouffrer. A l’intérieur, pas la foule. Y a bien un vieux Mirialan qui semble un peu paumé, un des tripodes locaux qui tripotent à tout avec ses longs doigts et, tout au fond, à moitié en train de pioncer, un Bonadan à l’âge difficile à définir que nous appellerons tout de même ‘papy’ pour les besoins de la narration. Vu sa trombine et sa dégaine, y a fort à parier que ce soit le patron, d’autant qu’il est derrière le comptoir. Sans prêter attention aux autres clients, Red s’approche et tapote doucement sur le comptoir, histoire de tirer papy de sa sieste. Pour toute réponse, le bonhomme ronfle un grand coup et essaye de se caler correctement contre le mur, sans plus. Facilement agacée, la Twi’lek décide de passer immédiatement à la grande claque sur le comptoir, à défaut de pouvoir lui mettre en travers de la… Enfin vous voyez… Le grand ‘dong’ qui résulte de la rencontre de sa paume métallique et de la surface du comptoir a raison du sommeil du patron qui, pour autant, ne se réveille pas en sursaut ; un œil, puis l’autre, un baillement, des bruits de bouche un peu dégueux, un main pour frotter le visage et enfin :


« C’est qu’elle sait mettre de sacrée claque la p’tite dame, j’peux l’aider avant qu’elle ne défonce mon super comptoir ?

– Pas ma faute, patron, j’ai essayé d’y aller doucement mais z’avez l’air d’avoir le sommeil lourd.

– Ouais, ouais… j’avoue ! M’enfin, ça m’dit pas pourquoi qu’t’es là. Client ou marchand ?

– Tout dépend. J’achète des informations sur le coin, j’suis pas d’ici, mais je vends de la ferraille qui vient d’loin. T’es pas intéressé par des modules de vectorisation subspatiale interpolée, à tout hasard ? »

Le visage du propriétaire s’éclaira soudain, Red aurait juré voir un frisson lui parcourir la fourrure des pieds à la tête.

« Alors, j’crois qu’on va avoir pas mal de choses à se dire madame… ?

– Rúnya, mais mes potes m’appellent Red et j’ai l’impression qu’on va vite devenir pote toi et moi… T’as une bouteille à ouvrir histoire d’égayer un peu notre conversation ?

– Sifflement qu’on pourrait traduire approximativement par ‘et moi, on me présente pas ?’ ,Red, dans un soupir :

– Ah, et j’te présente T4-MI, c’est mon intendant. Quand je serai trop bourrée pour donner les chiffres exacts, il s’en chargera. Alors, cette bouteille ? »

Elle n’a pas le temps de finir sa phrase que déjà des godillots de métal dansent sur le comptoir en teintant.
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6ème Jour d’enquête pour Ses’Kai, celui-ci est peinard, en voyage vers Sriluur. Des coups répétés dans son genou finissent pas réveiller Rúnya qui grogne et envoie un coup de pied dans le vide pour chasser l’opportun.

« Touit touit du genre ‘Lève-toi Maître, t’as un rendez-vous’, t’es encore à la bourre’ »

Face au refus évident de Red, l’astromech décide de passer à la vitesse supérieure en allumant la lumière crue de sa cabine avant de mettre la musique à fond partout dans le Jen’ari. Un bon gros son des familles dont elle a horreur. Un truc bien reloud, qu’on entend dans toutes les cantinas de la galaxie dès qu’un Bith n’a pas d’imagination.

« C’est bon ! c’est bon, putain, j’ai compris ! J’me lève ! Retire-moi ça ! Ou mets les info’ »

Content de lui, gloussant comme un collégien mécanique, T4-MI obtempère et se branche sur l’holoradio locale. Les nouvelles sont… Comme toutes les nouvelles de la galaxie ? Météo, un peu d’éco’, politique locale, un ministre pas très honnête, beaucoup, beaucoup, beaucoup de pub’. Une douche-sonique et un kawa plus tard, Red est sur le départ, bien qu’un pivert se soit installé dans son lob frontal. T4-MI lui a passé les images de la soirée précédente, histoire qu’elle se plante pas sur ce « qu’il s’est réellement passé ». Bon, la dernière heure ça n’a plus été trop ça mais finalement, les négociations se sont bien goupillées. Le patron, un chic type du nom de Kar La’Gar’Fel, est d’accord pour écouler le stock auprès des gars sympa’ de son réseau, en prenant sa petite part au passage. En échange d’un bénéfice plus que généreux, il l’a tuyauté à propos d’un génie de l’informatique. Le gars, apparemment, c’est un tripode du cru mais un peu chéper dans son genre. Déjà, il paraît qu’il a le sens de l’humour et ça, c’est bizarre pour les locaux. Il s’est fait chopper par les autorités y a un moment, depuis il taffe pour eux mais du coup, y a moyen d’essayer.

Apparemment, le bonhomme est un bon copain de Kar, avec qui il a taquiné la bouteille pas mal de fois et surtout, c’est un adepte du Paazak et du Dejariik. Suffit d’le coincer là-dessus. Le Pazaak, Red est moyen chaude, elle a jamais été une très bonne menteuse et surtout, ça laisse trop de place au hasard cette merde ! Parfois, t’as l’impression qu’il suffit d’appuyer sur l’bouton en laissant la machine faire parce que de toute façon elle a déjà décidé qui allait gagner en l’amenant « par miracle » directement à vingt, et ça, ça la gonfle gggrraavveee ! Nan, le Dejarik, ça c’est un truc qui lui plaît et qu’elle a beaucoup pratiqué à l’école militaire. S’agit d’se poser, d’caller son menton dans la paume de sa main, prendre l’air d’avoir envie d’bouffer de la viande crue et minder le gars d’en face. Pour le coup, MI est d’accord, si elle reste sobre, Red a ses chances et vu la cuite d’hier, y a moyen qu’elle attende le lendemain au moins pour recommencer.

Onze heure trente, heure locale, dans un bar à jeux du quartier administratif, un truc assez sympathique à vrai dire et plutôt propret. Dedans, plein d’gens qu’ont l’air de pas souvent voir la lumière du jour, plutôt celle des holos. Son gars, il est déjà là et sirote un truc à la couleur étrange avec une paille. En la voyant arriver, il lui tend immédiatement sa main pleine de longs doigts bizarres qu’ont l’air de pouvoir faire des merveilles dans les endroits les plus exigus. Red lui sert la pogne, franchement, le gars, au contact du métal frémit avant de la regarder avec intensité (sa main, pas sa tronche).


« Nom d’un murglack, c’est de l’Arkanien ça ou alors j’ai que deux pattes ! Et t’en as beaucoup comme ça sur toi ? Moi c’est Flip Fl’aap’La’Jyraf. Mais les potos m’appellent Fli’.

– Parce que toi, geek comme t’as l’air d’être, t’as des potos, des vrais ? Sourire moqueur mais pas méchant, Yay, j’ai d’la mécanique à la place des jambes, des bras et un bout d’lekkus. La guerre, c’est pas beau. Tu veux qu’j’me dessape tout de suite ou on attend de se connaître un peu ? »

Il rit et c’est tellement dégueulasse qu’on comprend immédiatement pourquoi ils évitent de rire sur cette planète. M’enfin… après tout, paraît que ‘Yagai qui rit à deux pieds dans ton lit’, non ?

« Nan, nan, d’abord le jeu. Tu t’es décidée ? Pazaak ou Dejarik ?

– J’aime maîtriser les choses, Dejarik.

– Et quels sont les enjeux ?

– Hé bien… Si tu gagnes, j’te laisse le droit d’me tripoter la mécanique autant que tu veux, du moment que tu laisses tout en place. Les yeux de son interlocuteurs s’illuminent soudain, excités par l’intérêt. Et si je gagne, alors tu m’aides à pirater les réseaux d’holosurveillance afin que je retrouve la trace d’un bad guy que je pourchasse. »

Ses yeux s’ouvrent davantage, lui donnant l’air encore plus insectoïde qu’auparavant. Red sait pas bien s’il est sur le point de se barrer au triple galop ou s’il va exploser soudainement de joie. Finalement, c’est la joie qui éclate, il lui tope dans la main et c’est partie. Pour éviter d’endormir nos lecteurs, nous éviterons de rendre dans le détail cette partie, d’autant qu’elle a terminé par un premier nul et un second et un troisième. Red, curieusement, ne s’est pas ennuyé un instant, contrairement aux quelques spectateurs qui ont fini par lâcher l’affaire en cours de route. Elle n’a pas été stimulé intellectuellement à ce point depuis… Pfiou ! Sans dec’, ça faisait un baille et un bien fou. En plus, le trilopattes, il a d’la conversation ce filou. En passant sa vie devant les écrans, il en a amassé des idées, des trucs qu’il a vus, des injustices, des affaires louches. Si chez les Sith, c’est la capacité à griller l’autre qui impose les lois, en République, monsieur, c’est le fric ! T’as l’argent ? T’as les droits… Ou le droit de te foutre de tout. Quelques parts, c’est plus vicelard.

Un anarchiste le gars, en fait. Un anarcho qui se retrouve à bosser pour les flics pour éviter la taule et, délicieux, qui a la plus grande conscience du caractère et contradictoire et cynique de la situation. S’ils avaient été compatibles, Red l’aurait bien fait parlé des heures avant de le faire chanter plus fort. Elle s’est pas attendu à passer une aprem sympa’ comme ça. MI, à côté, a suivi tout du long le jeu, enregistrant tout.

Lorsqu’ils sortent enfin du bar, on a conclu un autre marché. Vu que personne n’a gagné, tout le monde aurait son lot. A poils Rúnya ! Mais, pour une fois, c’est pour la science et son avancement professionnel.
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7ème Jour d’enquête pour Ses’Kai qui fait à présent la conversation aux poissons sur Sriluur. La nuit a été longue, extrêmement longue mais, au petit matin en se réveillant, Red peut enfin se remémorer une image claire de sa fin de soirée. Sobre comme un moine et, le plus drôle, c’est qu’elle a pas pensé à taquiner la bouteille de la soirée. Kar s’est révélé à la fois surprenant et particulièrement divertissant comme gars. Bon, il est pas parfait hein, genre il l’a tanné toute la nuit pour qu’elle fume à la fenêtre pour éviter de faire des trous dans son tapis, mais il l’a bien fait marrer. D’abord, comme convenu, elle l’a laissé regarder de près ses prothèses, elle s’est retrouvée en calbut tout le temps qu’il s’est extasié sur le génie arkanien. Même si elle a pris un air détaché, genre ‘bouarf, j’m’en fous, fais comme chez toi, j’ai l’habitude d’être un objet de surprise comme ça’, en vrai, Red, ça lui a fait un peu bizarre de ne pas susciter un intérêt malsain dégueux. Ça a été simplement de la fascination, de l’intérêt, rien de morbide. Du coup, elle en a profité pour discuter avec lui de son p’tit projet, qu’elle a sobrement intitulé le ‘Projet α’. Un genre de peau synthétique, au toucher très semblables à la peau humaine, à la colorimétrie variable, histoire de pouvoir prendre toutes les teintes y compris la sienne. Il a été cool, lui a dit qu’elle est belle comme ça, qu’il faut pas vouloir cacher son côté badass de cyborg, mais ça lui tient à cœur, au moins de ne plus faire frissonner les gens quand elle les touche à cause du froid du métal. Pour déconner, il lui a bien proposé d’autres upgrades qui lui semblent plus urgents et plus drôles, souvent salaces, et ça s’est transformé en ‘Projet ω’, quand elle aurait plus rien à faire de son argent.

Après cette séance de découverte du corps, ils se sont mis à taffer sérieusement sur le dossier Emhyr. Tout ce dont elle dispose, elle lui a donné : les dates, les holos, les noms. Il a aussitôt planché dessus histoire de mettre au point un logiciel sur mesure qu’irait éplucher toutes les images, comparer tous les portraits, se concentrer sur toutes celles où on voit un couple Twi’lek-Humain, ‘fin vous voyez l’truc, dans les holofilms, on voit ça tout le temps. Bon, dans les holos, généralement, en deux minutes et demi, c’est réglé, là, Kar il a annoncé au moins une grosse journée de traitement des images – avec une grosse tartinade de chance – du coup… Le reste de la nuit, ça a été causerie et pioncerie.

De fait, au petit matin, Red ne sort pas de son pieu ou de derrière des caisses dans la soute, elle a dormi sur le canap’, et MI n’a même pas besoin de lui râler dessus pour qu’elle s’active. Kar est déjà parti au boulot, il lui a donné l’autorisation de piller ses réserves mais, clairement, la boustifaille insectoïde lui donne moyennement envie. Obligée d’obéir à son ventre qui rugit, elle finit par sortir trouver une p’tite cantina en espérant y trouver de quoi la combler : c’est un échec. C’est dégueulasse, le prix c’est du vol, si elle avait su elle soro nin v’nue. Dépitée, elle se barre en faisant clairement savoir au patron qu’il est temps pour lui d’épouser sa carrière de garagiste plutôt que de perdre son temps à intoxiquer les gens, les insultes fusent, on frôle la bagarre à rien – en vrai, c’est MI qui taze le genou de Red pour l’obliger à sortir.

La fin de matinée, elle la passe dans la boutique de papy histoire de lui raconter la soirée charmante qu’elle vient de passer et voir un peu comment son stock s’écoule. Vu que le filon qu’il lui a indiqué, c’est de l’or pur, elle décide de réduire sa marge à pratiquement rien, histoire de dégager aussi un p’tit tas d’crédits pour Kar. Faut attendre maintenant et attendre, c’est plutôt chiant.
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8ème jour, Ses’Kai est encore en train de se la couler douce en hyperespace, entre Sriluur et Dubrillion – les Chevaliers Jedi c’est plus ce que ça a été. Red commence à franchement trouver le temps long. Pour éviter de devenir folle en regardant le logiciel de Kar tourner, elle a décidé d’aller faire la révision du Jen’ari avec MI. Ce qui la rend dingue, elle s’en rend compte, c’est qu’elle a pris une goutte de pinard depuis deux jours et, il faut l’admettre, elle l’a dur. En même temps, elle peut pas risquer d’être pétée alors que des infos pourraient sortir d’un instant à l’autre, en même temps, ça la démange sévère quand même. Ça la démange d’autant plus que sobre, elle réfléchit beaucoup, beaucoup trop pour ne pas remuer les anxiétés qui l’habitent, et, à la fois, y a dans sa tête cette ritournelle qui la pousse à lutter contre son envie. Elle veut essayer d’construire quelque chose, elle a fait tout ce chemin pour venir jusqu’ici tenter de décrocher un ticket vers la responsabilité, ça veut dire quelque chose non ?

Bientôt elle a été obligée de se rendre à l’évidence : le Jen’ari est propre comme au jour de sa livraison et même MI ne sait plus quoi faire dessus. Alors elle se colle sous la carlingue et elle commence à se travailler les abdos, sous les regards étonnés des gars de papy qui viennent de temps en temps chercher une caisse (faut dire, tomber sur une nana, tête en bas, lekkus frôlant le sol, débardeur, enchaîner sans discontinuer les remonter contre la gravité, c’est curieux comme spectacle). Quand elle en a eu plein le ventre, elle chope une barre et se met aux tractions. Ça lui rappelle l’armée. Quand est-ce qu’elle n’a pas bossé sur elle comme ça ? Quand elle essaye de se souvenir, elle se rend compte que ça fait peut-être un mois déjà qu’elle n’a jamais passé plus de quarante-huit heures sans se mettre une mine. Et un mois durant lequel, pratiquement tous les jours, vous vous mettez une mine, autant vous dire qu’à la fin ça fait un sacré champ. Elle a un problème, c’est clair, mais elle lutte, elle prend conscience, elle cogite.


« Quatre-vingt-deux, quatre-vingt-trois, quatre-vingt-quatre…

– Stridulation très intense suivie de bip bop très énergique ‘il y a une correspondance, il y a une correspondance !’ »

L’astromech n’a pas besoin de se répéter. A peine surgi des entrailles du vaisseau, il voit déjà Red filer vers l’appartement de Kar.

« Garde le vaisseau, boy, j’vais mater ça. »

Déjà pas mal en sueur du fait des exercices qu’elle a entamé dans le milieu d’après-midi, la course à travers les rues ne l’aide pas à reprendre son souffle ni à sécher sa peau. C’est possible qu’elle ait culbuté une grand-mère, d’ailleurs, mais elle s’en fout, elle a autre chose à penser, les vieilles n’ont qu’à se pousser. Arrivée en bas de l’édifice, elle ouvre avec le double qu’on lui a refilé, bientôt elle est face à l’écran, dégageant une terrible odeur de fauve, à faire aller et venir toutes les images que l’holoterminal de Kar a déjà déniché. « Une fois qu’il commencera à en trouver une, il va affiner son modèle de recherche et surtout, récupérer les autres images en suivant les chemins logiques que ton gusse aura suivi. Genre, au début, il va chercher sur toutes les caméras les-unes après les autres, ensuite, sitôt qu’il l’aura ciblé, il va se focaliser sur toutes les caméras à proximité pour retracer son parcours, de là, ça va aller très très vite pour le tracer. Là, il va commencer à te créer un historique des déplacements, te faire une chronologie, te construire une map, mettre en évidence les lieux et même, car j’suis un génie meuf, il va tenter de te faire la liste des individus récurrents avec lesquels il interagit. » Et il n’a pas eu tort, Kar est un vrai génie et son logiciel fonctionne du feu de tous les dieux. Red regarde la carte se ramifier sous ses yeux, la chronologie s’étoffer dans les deux sens, partant du milieu de leur séjour pour rejoindre, simultanément, leur arrivée et leur départ. Elle tente de saisir un peu le sens de tout ça. Pour l’instant, elle ne peut pas faire grand-chose, les dates sont trop lointaines et le moteur n’a pas fini de tourner. Alors elle regarde et s’interroge.

Visiblement, à en croire les images, les deux se sont fait passer pour un genre d’ingénieur ou de technicien. Ils n’ont pas fait de folie, sont sortis peu, ils ont mené un train ennuyé à crever. Elle note qu’ils bécotent de temps en temps, sans jamais y mettre la langue, juste assez pour être soit désespéramment prudes, soit pour que ce soit du fake. Y a un truc bizarre aussi. Plusieurs fois, une certaine nénette revient sur les images, dans le fond ou à proximité du couple mais jamais à côté. Le terminal sait pas trop quoi en faire, la récurrence fait qu’il la notifie mais en même temps, aucune image où elle leur adresse directement la parole. Est-ce qu’ils se sont déjà fait grillés ?


« Oouuuaahhh, qu’est-ce qui sent comme ça ? Red, c’est toi ? Son tripote, comme Red l’appelle désormais, rentre à point du boulot.

– Mec, viens voir ça ! Ton logiciel a reniflé quelque chose et n’en finit plus de remonter la piste ! P’tain, gars, t’es l’meilleur ! Si c’était pas impossible anatomiquement qu’on baise, j’t’aurais dégommé pour t’remercier.

– Avec cette odeur que tu te traines ? Plutôt crever que de me faire pounier par une brandade de morue périmée ! »

Ils rient de concert. Red ne tient pas en place. Elle commence à vouloir ouvrir les images, faire défiler des choses mais les doigts longilignes de Kar viennent lui fouetter la main.

« Laisse-le finir d’abord, t’y regarderas de plus près après. De toute façon, vu l’heure, tu pourras pas bouger ce soir. Vas plutôt prendre une douche et appeler le livreur pour la bouffe, ça t’occuperas. »

Il a raison, ça l’agace mais elle s’exécute. Elle n’a pas été électrisée comme ça depuis des lustres ! Il est 23h51 lorsque le logiciel s’arrête enfin. Les deux larrons ont fini par se poser sur la console histoire de s’occuper les mains, Red se prend une déculottée sur The Jedi Civil War – Lightsaber Battle, un jeu de baston où l’on peut incarner les plus grands noms des Guerres Mandaloriennes et Jedi des siècles précédents. Elle se lève la première, abandonnant Kar qui de toute façon termine sur un Fatality où Bastila Shan ouvre littéralement en deux la pauvre Yuthura Ban qui, décidément, n’a jamais eu beaucoup de chance.

De retour devant l’écran, la mercenaire pianote sec pour essayer d’obtenir le maximum d’informations. Déjà, elle zoome sur la combinaison de travail du blondinet, après avoir passé un temps à mater son cul, et notamment sur le petit encart qu’il a sur la poitrine : « Darn Wykanso – Chef Technicien ». Okay, c’est pas mal ça déjà, une fausse identité. Malheureusement, sur sa complice, elle a rien d’aussi percutant. Beaucoup d’images, certes, mais pas de nom. Tant pis, de toute façon, elle devrait la retrouver en même temps que lui. Elle fait défiler la chronologie jusqu’à leur départ pour… Elle regarde l’image attentivement. Elle a une chance remarquable, une holocaméra du spatioport parvient à voir l’écran sur lequel Emhyr entre leur destination, histoire d’obtenir les autorisations de décollage. Sriluur. Ils ont l’air de partir un peu à l’arrache, limite le baluchon sur l’épaule.

Lorsqu’elle voit ça, elle peut pas s’empêcher de taper du point sur le bras du fauteuil, et de lui laisser un gros gnon. Foutus salauds, même si elle sait où ils sont allés, elle sait pertinemment qu’elle saura jamais les retrouver là-bas. La colère disparaît pourtant, souffler comme une bougie. Ça s’arrête pas là. Y a un gros gap dans la timeline mais y a aucun doute possible : ils sont revenus sur Yaga Minor et serrés de près par les autorités cette fois. Les dernières images les montrent qui entrent dans une zone de détention provisoire puis plus rien. L’historique s’arrête là.


« Gros, ça veut dire quoi ça ? Ils sont encore là-bas ?

– Nope, nope, impossible. C’est pas une prison de longue durée ça, ils y mettent les gars qu’attendent d’être jugés et qui doivent être à portée de mains des juges – pour éviter les longs allers-retours vers les centres pénitenciers qui laisseraient trop d’chances de se faire la malle. Y a un truc qui va pas, c’est clair, mais mon bébé te trouvera rien de plus. Tu sais où ils ont été, tu sais que c’était y a pas longtemps, va falloir que t’essaye de faire parler l’administration, moi j’peux plus rien pour toi.

– Tu peux pas craquer le réseau interne de la prison ? Rentrer à l’intérieur ?

– Nope, c’est un huis-clos, un circuit fermé. Faudrait y entrer et se brancher de l’intérieur. C’est beaucoup trop risqué pour moi ça, t’sais bien qu’j’suis déjà en délicatesse avec les autorités, je joue déjà assez avec le feu.

– Rraaaaaahhhhh ! Tsss… T’inquiète, merci, t’en as assez fait. De toute façon, tout ce que je peux faire maintenant, c’est aller râler jusque là-bas et voir ce que j’arriverai à glaner en leur pétant les noix.

– Essaye d’abord les services de l’administration juridique, ils pourront peut-être te renseigner sur un procès éventuel.

– C’est pas faux. Bon… ça sert à rien de se prendre davantage la tête, j’vais creuser d’ce côté demain et attendant, faut qu’je pionce. J’retourne au Jen’ari, j’vais avoir besoin de deux-trois bricoles pour demain. Merci encore, gros, on s’revoit avant qu’j’quitte ce caillou, okay ?

– T’as une revanche à prendre, de toute façon. »

Et la voilà qui court en sens inverse, dans des rues biens moins peuplées du fait de l’heure tardive, le palpitant battant furieusement. Home sweet home, bain d’huile, dodo.



9ème jour d’enquête, Ses’kai est remonté comme une pendule, prêt comme jamais à péter des genoux. Red, elle, est en train de gueuler sur une guichetière à trois pattes qui refuse d’entendre ses arguments.


« Madame, je vous prierais de bien vouloir baisser d’un ton, sans quoi vous me verrez dans l’obligation d’appeler la sécurité afin qu’il vous sorte. Je vous répète que vous n’avez pas les autorisations nécessaires pour accéder aux informations que vous demandez. Vous devez d’abord obtenir le laisser-passer A38 que vous obtiendrez en remplissant le formulaire bleu que vous rendrez au guichet II après vous l’être procuré au guichet I, sous réserve d’avoir obtenu les formules roses et jaunes, si l’huissier vous y autorise ou encore le préfet qui seul pourra vous octroyer une autorisation spéciale. Il n’y a pas de quoi s’énerver.

– Je m’en cogne de votre paperasse ! Je ne vous demande qu’une information, est-ce que vous détenez actuellement ces gens, putain, c’est pas compliqué ! »

La Twi’lek va frapper rageusement le guichet mais la portée s’ouvre à la volée et suspend son geste. Elle se retourne, un grand gaillard vient d’entrer et semble prêt à donner des coups de pieds au cul de tout ce qui bouge et d’enchaîner avec ce qui ne bouge pas. La vieille garce a-t-elle déjà appelé la sécurité ? Elle remarque un sabre à la ceinture du bonhomme, elle bite rien. Sans un mot, le gars lui passe devant et lui demande de s’écarter. Il est sur le point de hurler lorsqu’elle l’interrompt :

« Hey ho, mon tout beau, j’étais là avant, tu veux ? J’ai un foutu prisonnier qu’a disparu moi, tes affaires peuvent attendre deux minutes qu’elle me réponde, la teigne, non ? »
Ses'kai Mora
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D'un pas furieux, Ses'Kai progressa jusqu'au centre administratif. Il ignora ou écarta sans ménagement les misérables cloportes qui osaient essayer de le détourner de sa route, restant sourds à toute protestation. Pendant trop longtemps - au moins une semaine ! - le bretteur avait essayé de jouer un jeu qui ne lui plaisait pas...ou pour l'analogie martiale, de livrer un combat avec des armes qui n'étaient pas les siennes. Et la sienne, la vraie, le démangeait dangereusement.

Il arracha à moitié une porte avec la Force, qui faisait mine de ne pas s'ouvrir à son approche, laissant entrevoir très explicitement, le sabre visible à la ceinture, qu'il ne venait pas pour faire de petites recherches dans son coin sans déranger personne.
Un de ces foutus tripèdes insectoïdes, outré par son arrivée tapageuse, se mit sur sa route pour protester. Pendant une seconde le guerrier songea à lui casser les genoux, surtout qu'il en avait trois pour plus de fun, histoire de lui apprendre à fermer ses mandibules mais se ravisa en ayant un doute sur le fonctionnement articulaire des cafards. Au lieu de quoi il se contenta de l'attraper par les pattes et de le retourner comme une crêpe.

De nouvelles portes faillirent voler en éclats lorsque le Thyrsian entra comme une tempête pour aller cogner sur le comptoir, prêt à arracher les vers du nez de la vieille planquée derrière, n'hésitant pas à écarter aussi la touriste - une twi'lek rouge nota t-il brièvement - pour faire prévaloir son irritabilité.
Sauf que ladite rouquine ne manqua pas de protester à son tour, probablement aussi lasse que lui des diverses procédures administratives, mais le Jedi n'avait pas l'intention de s'écraser devant qui que ce soit. Il eut un froncement de narines lorsqu'il dévisagea plus attentivement la Twi'lek, son allure globale lui faisant penser à un sith, si bien qu'il posa la main sur son sabre laser inconsciemment. Le bretteur avait désespérément besoin de se défouler sur quelque chose et il commençait à voir des cibles partout.

Cela dit, la pauvre fille était comme lui une victime de ce système de pourris. D'autant plus qu'elle ne paraissait pas spécialement puissante...pas assez pour le défouler suffisamment. Il renifla toutefois de mépris, n'aimant pas qu'on essaye de lui faire entendre une quelconque raison quand il a envie de latter des cons.


"Vas tortiller du cul ailleurs, rouquine cracha le Thyrsian furieux j'ai un Jedi à chopper, et ces débiles à trois pattes m'ont déjà fait perdre suffisamment de temps, alors reste en dehors de ça."

C'était qu'une Twi'lek après tout, de base c'était dommage de leur casser la figure...mais en plus, c'était les insectoïdes qu'il voulait déboiter, pas les autres voyageurs qui devaient aussi se battre avec les procédures de l'enfer sans avoir la chance de disposer des accréditations des Jedis.
Et puis, en y regardant un peu plus attentivement d'un oeil circonspect, elle était pas trop mal foutues, avec des couleurs qui lui plaisaient...à défaut de lui mettre sur la tronche, le bretteur aurait éventuellement pu songer à un autre genre de corps-à-corps, dans une autre vie peut-être...ou avec une sacrée quantité de bouteilles vides autour de lui,.
Enfin, tout ça pour dire que quitte à devoir s'engueuler avec encore une personne de plus, autant que celle-ci soit agréable à l'oeil, et c'est pas l'habitué des bas quartiers qui irait se plaindre d'une twi'lek, même grincheuse.
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« Et ta mère elle tortille du cul ou bout de la queue des Hutts, s’pèce de conn*rd mysogine ?! Et si t’es là pour l’autre blond, j’étais là d’abord ! T’es pas doué, ça t’regarde ! »

Cette fois, elle achève son geste et frappe sur le comptoir une bonne fois, sa main mécanique laissant une marque sur le revêtement jusque-là impeccable de celui-ci.

« Alors, la madame, elle va enfin me cracher le morceau à moi, et elle va envoyer se faire foutre ce con, parce que j’étais là d’abord ! »

La madame en question, dépassée par la scène qui se joue devant elle, a déjà reculé de trois pas se mettant ainsi hors de portée des bras des deux tarés qui lui font face. De plus en plus distinctement, on entend des bruits de bottes dans les couloirs. Visiblement, l’entrée du grand escogriffe a été remarquée par la sécurité et la voilà qui présente le bout de son nez. Des tripodes sapés comme des CRS un jour de manif’ se pointent et envahissent bientôt la salle, formant un arc de cercle autour des deux coléreux. Y a pas à tortiller du cul, dans cinq minutes, ça va partir en castagne. La question c’est : à côté d’elle, c’est un Jedi ou un Sith ? Parce que, on ne s’y trompe pas, le joujou à sa ceinture peut découper de sacrés morceaux dans les corps, encore faut-il s’avoir de quelle couleur il va sortir !

« Vous deux, vous allez gentiment mettre vos mains en évidence et arrêter de menacer cette dame. Nous allons nous approcher doucement et vous allez tranquillement vous laisser mener jusqu’à la porte que vous avez démolie, d’accord ? »

Là, c’est carrément chaud. C’est qu’elle aurait, dans l’absolu, la possibilité d’faire partir les choses en sucette mais… Pile au moment où elle cherche à se faire une réputation un peu honorable, ça tomberait mal de péter les genoux des autorités – d’autant que ça fait beaucoup de genoux là. Coincée, la Twil’ek pose doucement sa main sur l’épaule du grand gaillard qui s’est retourné également pour faire face à la menace. Elle lui murmure à l’oreille :

« Ecoute, gros, j’ai pas mal d’informations à partager avec toi mais… J’ai pas tes atouts moi, t’sais, le sabre-laser, le côté Jedi, tout ça, tout ça. Y a moyen qu’tu t’occupes de calmer nos hôtes et on en discute autour d’un p’tit malt ? »

Bon… Elle a parié qu’il est Jedi. Faut dire, en territoire républicain, ç’aurait été vraiment étrange de croiser un Sith, ou du moins pas de bol. Et puis, il est tout colère, et n’a pas l’œil orange, il n’a encore foudroyé personne, c’est pas bon signe ça aussi ?

Elle retire sa main. Elle l’a tenu franchement, comme un bro’, pas comme une nénette prête à ouvrir les cuisses pour obtenir ses faveurs. Elle se sent pas bien à l’aise là. C’est à lui de choisir, et il peut très bien lui faire à l’envers le salaud – de ce qu’elle a appris des Jedi chez les Sith, d’ailleurs, ce serait pas plus étonnant que ça. Mais elle peut rien faire de plus. Elle a joué toutes ses cartes et y en a presque aucune d’illégale en plus…
Ses'kai Mora
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Ouh quelle petite fille de... Sous la colère, Ses'Kai aurait juré sentir son visage enfler et changer de couleur. Pour un peu, il se serait volontiers comparé à une cocotte ultrasonique alimenté par un réacteur à plasma, car il n'en fallait pas beaucoup plus pour que de la fumée lui sorte en sifflant par les oreilles.
Ultra-susceptible de nature, le Thyrsian prenait souvent mal un pauvre mot de travers...mais était devenu suffisamment mûr en général pour passer outre, ou régler ça avec d'autres mots plutôt que des baffes. Par contre, dans la catégorie "je vais tellement vous tuer que je trouverais le moyen de vous ressusciter pour recommencer car vous m'avez foutu les nerfs", il y avait manquer de respect à sa "famille" qui l'avait élevé et lui avait appris la force et l'honneur pour qu'ils le guident comme un phare dans leur dure vie...et faire un lien, même maigre, entre lui et les Hutt. La seule race qu'il détestait presque autant que les Siths.
De violents spasmes nerveux lui tordaient les traits alors que ses poings serrés tremblaient de rage. Pour une fois, UNE fois, il enviait réellement ces fils de chien qui eux ne craignaient pas de faire rendre gorge à des catins de ce calibre...qui EN PRIME ESSAYAIT DE LUI PIQUER SA PLACE !

Basta pour le conseil ! Que sa justice soit faite ! A bout de nerfs, ne trouvant plus suffisamment d'excuses pour retarder ce qui commençait à apparaître comme inévitable, le Jedi tira son sabre laser, s'apprêtant à l'activer pour couper en deux...mille morceaux cette pourriture couleur tomate !
Mais avant qu'il ne passe la limite, une escouade de gardiens tripodes débarqua et attira son attention. Leur attitude "martiale" lui offrait de nouvelles cibles et exigeait qu'il reconsidère sa position et ses angles d'attaque...avant que ses neurones "bien-pensants" ne se rebranchent et ne retiennent une fois de plus sa main.
Taillés comme ils l'étaient, Ses'Kai doutait que les cloportes puissent représenter un défi, même en nombre...en revanche, leur planète revêtait une certaine importance pour la République. Couper dans le gras et la chitine le défoulerait à juste titre, mais provoquerait sans doute la désertion de cette vermine dans le camp d'en face, et ça ne servait pas ses intérêts, même personnels. Renforcer les Siths, de quelque manière que ce soit, était inacceptable...

Mais créfieu que ça le démangeait ! Un tic nerveux le fit cligner de l'oeil quand les "videurs" essayèrent de jouer les gros bras. Bande d'amateurs ! Vous voulez voir ce que c'est, un vrai dur !?
Il sursauta à moitié de colère quand une main se posa sur son épaule, levant déjà le bras pour administrer une mandale tonitruante et plus parlante qu'un péniblement long discours, et le Thyrsian se demanda bien ce qui l'avait retenu quand il se souvint que la Twi'lek était la responsable de tout ce foutoir.
Peut-être le fait que, le vrai coupable et cible de sa fureur, n'était pas ce canon aux couleurs chaudes mais les cafards aussi repoussants que pouvaient l'être leurs homologues rampants dans les égouts.
En revanche, elle avança qu'elle était prête à partager ses informations avec lui. Un bref instant, un soupçon d'intelligence réussit à écarter la colère sauvage du bretteur. Une Twi'lek rouge, sapée comme...comme il l'aime bien, on va pas se mentir, qui est à la poursuite d'un prisonnier en maraude...visiblement enfui de Yaga Minor récemment...et qui ne semble pas s'étonner plus que ça de tomber sur un Jedi qui poursuit un autre Jedi...et qui en plus ne peut pas non plus blairer ces abrutis de parasites de placard grand-format...
Ouais, y'avait mieux à faire que créer un incident diplomatique de grande ampleur. Il se défoulerait sur cet enfoiré de traître qui l'avait obligé à traîner ses grolles dans le coin, d'autant qu'on le disait bon bretteur, même si ce n'était que du Soretsu, ça lui ferait l'occasion de se passer les nerfs.

Mais ne le cachons pas, Ses'Kai aurait volontiers défoncé la rouquine. Littéralement, elle était dangereusement familière et audacieuse. Dans certains contextes, ce qu'elle avait déjà osé faire se serait soldé par un démembrement pur et simple.
Il lâcha un bref ricanement. Au moins elle avait les burnes, si l'on puis dire, d'assumer ses projets. Ca valait le coup de l'écouter...


"Ca m'va rouquine. Mais si tu me fait perdre mon temps gronda-t-il avec une rage péniblement contenue et un doigt accusateur tendu vers son nez "Je t'écorcherais vive au laser avant de te transformer en tronc et de te laisser crever dans un coin, pigé ?"

Une belle courbure ne suffit pas, très loin de là, à se préserver de la colère du Thyrsian. Cela dit, si la Twi'lek avait quelque chose d'utile à lui apprendre qui accélérerait son enquête, et qui par-là même lui permettrait de se barrer vite fait de cette planète de glands et ne plus jamais y remettre les pieds, ça, ça pouvait l'excuser...après tout, tout le monde le sait. Souvent quand on est en colère, on dit des trucs un peu gros comme ça, sans vraiment faire gaffe...et personne n'aime la bureaucratie ou les insectes, surtout les modèles XXL.
En parlant de ça, il alluma son sabre laser et le pointa sur le cafard qui avait parlé et semblait être le chef, dans une garde provocante qui le mettait au défi d'oser l'affronter.


"Quand à vous bande de gros peigne-cul, touchez nous et je vous apprendrais qu'il faut bien plus qu'une poignée de bouffeurs de morpions pour arrêter un Jedi en colère."

Avec son armure complète en prime, Ses'Kai ne craignait pas de mettre sur la tronche même à toute la garde de cette fichue planète...sans compter la mercenaire à lekkus. Elle ne payait pas forcément de mine comme ça, ou alors il était simplement trop mauvais pour analyser une femme d'un regard, surtout d'une autre race, mais elle paraissait a priori agir seule - trop fière, comme lui, pour qu'il en soit autrement...ou du moins le pensait-il avec son esprit étroit - et ne semblait pas s'inquiéter plus que ça de devoir arrêter un Jedi en fuite. Autrement dit, elle devait être redoutable.
Ou terriblement stupide. Auquel cas, cette histoire allait extrêmement mal finir pour certaines.

Toujours le poing fermement serré sur son arme, le Thyrsian l'éteignit et indiqua la sortie à sa "nouvelle amie" d'un geste sec de la tête avant d'en prendre lui-même la direction, écartant les deux insectes les plus proches d'une poussée de la Force pour leur rappeler la différence entre un guerrier du Temple et de pauvres videurs.
Quand il passa la porte, le bretteur lâcha un bref soupir. Il ignorait à partir de quel moment les débiles de la politique s'offusquaient vraiment et pouvaient considérer un "incident" au point de changer de camp...mais menacer de mort les gardes locaux paraissaient un bon critère. Puis, il eut un sourire biaisé. Si jamais ces mandibuleux décidaient de rejoindre l'Empire...alors il lui serait parfaitement légitime de revenir pour massacrer tout le monde. Une belle perspective en soi.

Il ne cessa de jouer avec son sabre sur le trajet jusqu'à la cantina, sans savoir s'il devait espérer voir revenir les gardes pour l'arrêter et lu donner une bonne raison de couper quelques pattes en trop, et se laissa à moitié tomber sur le siège au comptoir en se massant le front de sa main libre, l'autre compulsivement fermée autour de son arme fétiche.


"Allez, c'est moi qui offre soupira à demi le Jedi, se disant qu'il pouvait au moins essayer de passer pour quelqu'un de "galant", maintenant que les menaces de mort étaient temporairement passée, avant de commander deux maltées "et dis moi que je ne te laisse pas une chance pour rien, et que t'as un truc utile à m'apprendre..."

A bout de nerfs, le Jedi s'efforçait de ne pas la regarder directement, craignant de péter un câble en public et de se sabrer la salle jusqu'à ce que la garde ne tente un plaquage de masse sur sa tronche...ce qui se serait hautement contreproductif pour sa mission.
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Oh mais c’est qu’elle a piqué le gaillard droit dans les boules ! Qu’il est tout vilain lorsque son visage se déforme sous la colère et cette grosse veine pas belle là, qui strie son front, qui palpite comme une verge qu’aurait pas compris où est sa place. A ce moment très précis, elle est plus fière d’elle qu’un paon qu’aurait réussi à pécho douze pintades avec seulement un demi tour de roue. Bon, par contre, la menace, elle, ça la fait hurler de rire.

« Mon gros, tu sais, le coup du tronc, tu serais pas le premier à me le faire ! »

Sur ce, la lame bleue se met à bourdonner et lui coupe un peu le sifflet. La patience, tout ça, ça lui paraissait pourtant être un truc de Jedi, vu qu’il se revendique en être, mais, à voir cette grande gueule à deux doigts de défourailler du civil, elle se dit qu’elle a peut-être pas tout compris. Visiblement, ça fait aussi son effet sur les bêbêtes qui se regardent les unes les autres genre ‘Les gars, moi, j’ai pas signé pour ça’. Là, Red est à deux doigts de lui mettre une claque au cul histoire de lancer le taureau dans la mêlée mais elle se souvient de la bonne conduite qu’elle essaye de se racheter et surtout du blondinet qui l’a amené ici. Faut laisser retomber le soufflé, dommage.

Extinction du feu, le Chevalier s’avance, la haie se crève en son centre, Red s’empresse de lui coller au train histoire de pas se retrouver reprise par la nasse comme un poisson un peu con.

Un indice encourageant ? Le gars hésite pas deux secondes sur le trajet à suivre pour se rendre dans la cantina la plus proche et la moins indigeste. Visiblement, comme elle, il a l’habitude d’écumer les comptoirs. Ils entrent, saluent le patron, s’installent ; il l’invite, elle le regarde avec provocation.


« Tu payes seulement parce que c’est moi qui paye la suivante, ‘kay ? J’sais bien qu’la réputation des Twi’ me fait pas honneur, mais j’suis pas une pute, mon beau. »

Elle dégaine une clope et l’allume en un ‘clac’ de briquet’ statique. Après quoi, elle sort un datapad du sac qu’elle a en bandoulière – vous noterez ici que la présente narration a totalement oublié d’en parler jusque-là, vous mettrez ça sur le compte de la magie du spectacle, merci – et pianote rapidement dessus. Lorsqu’elle le tend au grand bonhomme, il peut voir un document intitulé « Contrat de prestation au titre d’Auxiliaire d’Enquête au nom de Rúnya Hen'du ». Le truc est à un format conforme aux standards de la République, les dernières lignes précisent la rémunération : Red tente le 65 % / 35 % en faveur du grand bonhomme. Elle doute pas un instant qu’il sera un sérieux atout pour botter l’cul du méchant et elle veut commencer tranquillement, ça pourrait être le début de quelque chose. Elle souffle la fumée dans les airs, loin du visage de son interlocuteur pour ne pas l’enfumer. Elle est brute mais un minimum polie.

« J’suis prête à bosser totalement avec toi, fieu. Tu notes que le contrat comprend une close de confidentialité pour c’qu’on fait ensemble, si j’entends des trucs que je devrais pas entendre, j’le garde pour moi, c’est notre p’tit secret. La plupart, c’est du blabla juridique. En gros, t’es tenue de pas me laisser sur le carreau si je t’aide et vice-et-versa. Rien pour te la mettre à l’envers, j’veux juste que ce soit clair entre toi et moi, on collabore, tu m’jettes pas sitôt qu’t’as eu les informations. Si ça te va, tu poses ta grosse patoune sur l’écran, ça fait office de signatures. Le contrat se termine avec le succès de notre chasse… Ou ma mort, ou ta mort. Au fait, t’as un nom, ou j’poursuis avec des ‘mon gros’, ‘mon mignon’, ‘mon tout-beau’ et ‘mon cochon’ ? »

Elle sourit et lui fait un clin d’œil du genre, ‘chiche’. Les verres arrivent. Elle n’y touche pas encore. Elle attend de voir comment le gaillard réagira.
Ses'kai Mora
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Une fois de plus, le Jedi leva un sourcil circonspect face à l'attitude de la rouquine tandis qu'il refoulait petit à petit sa colère, n'en ayant pas l'usage devant une bière. Provocante à souhait, plus burnée que la plupart de ses "collègues" et avec une franchise qui lui valait aisément un début d'intérêt de la part du Thyrsian, qui préférait ne pas trop réfléchir au sujet du "tronc". Il avait déjà suffisamment mal au crâne comme ça avec son coup de sang.
Il la regarda du coin de l'oeil s'allumer une clope et sortir un datapad pour le lui présenter, visiblement un genre de contrat en bonne et due forme. Elle lui expliqua plus en détail les tenants et aboutissants de la plaquette de données tandis qu'il faisait défiler les lignes, ne notant rien de véritablement suspect...bien qu'il ne soit pas un expert. Dans un coin de sa tête toutefois, le guerrier retint le nom de la mercenaire : Runya.
A sa dernière tirade, Ses'Kai releva les yeux vers elle. Il avait encore l'air mauvais, et l'allure moqueuse de la Twi'lek ne l'aidait pas à retrouver son calme fragile, mais il appréciait sincèrement cette attitude sarcastique et directe, tellement plus...familière que le balais anal omniprésent au temple de l'Ordre.


"Je suis Ses'Kai gronda-t-il d'une voix sourde avant de désigner la clope de la mercenaire "Grilles m'en une aussi."

L'habitude peut-être d'essayer de se fondre dans la masse de types louches...ou juste le besoin presque physique de quelque chose pour aider la pression à retomber. Il consulta à nouveau le datapad et y appuya son emprunte pour signer, préférant agir et réagir que peser le pour et le contre avant de jeter à moitié la plaquette sur le comptoir pour planter son regard de charbon dans celui de la peau-rouge.

"Tu oublies la clause "je te bute si tu m'as fait perdre mon temps", la rouquine dit le bretteur en appuyant bien sur le dernier mot et également un autre détail. Le traître est à moi, je l'affronterais seul. Si tu interviens, c'est contre toi que je tournerais mon sabre."

Il s'en foutait de l'argent, même si ramener quelques ronds au temple pouvait faire oublier quelques unes de ses magistrales boulettes diplomatiques, mais le duelliste avait besoin de se mesurer à un autre escrimeur. C'était sa raison d'être, sa nature viscérale. D'imaginer prendre l'avantage à cause d'un quelconque élément extérieur venue foutre son grain de sable le mettait hors de lui.

"Et une dernière chose, j'en ai marre de trainer mes grolles chez les cafards et les pourris plutôt que de les essuyer sur des gueules. Si t'es assez efficace pour m'trouver l'autre pignouf en fuite d'ici quelques heures, on fera moit'moit'."

Ses'Kai n'avait pas une grande estime des mercenaires, qu'il considérait comme la lie du peuple "normal", capable de vendre tout honneur et dignité pour quelques pièces et pensait la motiver avec un gain plus intéressant que celle qu'elle-même proposait...même si brièvement il se demanda s'il n'était pas juste un demeuré profond incapable de la moindre négociation.
Si, probablement. Certainement même, mais le Thyrsian s'en fichait au final. Lui n'était là que pour sabrer l'impur, le traître et le malchanceux.
Un bref instant, il réalisa également que sa patience était à ce point limitée qu'il préférait l'aide d'une inconnue qui le séduisait autant qu'elle lui tapait sur les nerfs plutôt que continuer à tourner en rond tout seul à se battre avec des logiciels et des bureaucrates...heureusement qu'il n'était plus sous la tutelle de son maître, car celui-ci l'aurait assommé d'interminables sermons.

Préférant ne pas se rappeler les innombrables heures passées assis, à écouter en luttant contre le sommeil qui tentait de le préserver de l'ennui moralisateur, Ses'Kai attrapa sa choppe et s'en engouffra une généreuse rasade, se demandant s'il pouvait vraiment trouver des réponses existentielles au fond de la fermentation.
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Ses’Kai ? Jamais entendu. Avant de lui offrir une clope, elle retire ses gants. Ses mains, gris mat, jurent avec la couleur profonde de son visage. Elle lui met directement la clope dans la bouche, pendant qu’il parcourt le contrat, elle lui allume, il signe et renvoie le pad qu’elle laisse trainer un peu.

« Tu oublies la clause ‘je te bute si tu m'as fait perdre mon temps’, la rouquine, il insiste, comme pour pas vouloir utiliser son nom, et également un autre détail. Le traître est à moi, je l'affronterais seul. Si tu interviens, c'est contre toi que je tournerais mon sabre. Et une dernière chose, j'en ai marre de trainer mes grolles chez les cafards et les pourris plutôt que de les essuyer sur des gueules. Si t'es assez efficace pour m'trouver l'autre pignouf en fuite d'ici quelques heures, on fera moit'moit'. »

Elle l’a laissé finir, en fumant tranquillement, un sourire narquois au coin de la bouche. Les menaces, ça la fait toujours sourire.

« Chéri, promets pas des choses que t’es pas sûr de pouvoir tenir, personne n’aime être déçu quand on lui promet de telles merveilles. »

Elle rit, souffle longtemps sa fumée avant de reprendre une latte et de poursuivre :

« J’vais pas être conne au point de dire non si tu veux te taper le plus dur et grossir ma part. Mais j’vais pas m’planquer. Tu taperas dessus si tu veux, mais j’veux être derrière au cas où, oublie pas que si t’y vas avec ta bite et ton couteau qui brille, lui, il aura certainement préparé un peu plus – j’t’apprends rien. Elle tapote sa cigarette au-dessus d’une coupelle que lui a envoyé le barman Enfin… On verra quand on y sera. Là, j’ai juste un problème. J’bosse avec un hacker, un putain de génie, qui m’a retrouver sa trace partout dans la ville depuis son arrivée jusqu’à ce qu’il se fasse coincer au trou. Y a un hic, j’ai besoin d’avoir accès aux holocaméras de ce centre pour poursuivre car je sais avec quelle gueule il est entré, je sais pas comment il est sorti. Dès qu’on aura ça, on relance le logiciel, il suit sa piste, on sait où il s’est barré. »

Elle se met à sourire. L’ironie de la situation l’amuse beaucoup. Elle calle sa clope au coin de sa bouche et reprend le pad dans ses mains. Elle pianote, affiche les résultats du logiciel : chronologie des déplacements, carte interactive, images. Enfin, elle tend de nouveau l’objet à Ses’Kai et lui laisse le temps de consulter ce qu’elle a accumulé avant de reprendre :

« Et devine quoi ? Le seul moyen d’avoir accès ces holos’, c’est que ces connards de l’administration pénitentiaire nous y autorisent. T’es Jedi, t’es un super flic nan ? Y a pas moyen d’faire valoir ton autorité ? P’tain, ça sert à quoi d’avoir un joujou pareil si c’est pas pour pouvoir s’en servir ? On fait rien d’mal là, non ? »

Là, elle avoue, elle comprend pas. Pourquoi les insectes empêchent le Jedi de faire son boulot ? Ils ont quelque chose à cacher ? C’est pas grave, ils ont été mauvais, ça arrivent à tout le monde ! Pourquoi protéger un cinglé en cavalcade en grippant les rouages de l’enquête. Non seulement ça la dépasse, mais en plus ça l’énerve. Elle finit sa clape, rageusement, et trempe les lèvres. Elle peut pas nier le plaisir que ça lui fait. Soulagement d’une tension. C’est pas normal. Elle s’en branle.
Ses'kai Mora
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La fumée lui piquait la gorge, n'ayant pas l'habitude de cramer un assortiment de narcotiques tandis que la twi'lek en disait un peu plus sur sa situation. Le Thyrsian lâcha un reniflement dédaigneux lorsqu'elle douta de sa capacité à vaincre le Jedi renégat en duel, mais au moins elle paraissait ne pas vouloir s'en mêler. Juste se tenir à portée pour finir le travail si ça finissait mal, ce qui relevait du bon sens. De toute façon, s'il perdait, ce ne serait plus son problème.
Il fronça toutefois les sourcils en croisant les bras quand elle avoua au final n'être pas plus avancée que lui. Par contre, il s'était planté sur un point, la rouquine n'était pas seule.

De nouveau, la mercenaire lui tendit le datapad après l'avoir tripatouillé pour donner l'accès au bretteur à toutes les données qu'elle avait déjà pu chopper. C'était certes plus propre, plus professionnel et détaillé que ce qu'il avait lui-même obtenu...mais pour une bonne raison, lui ne s'intéressait qu'aux entrées et sortie, pour savoir où aller. Le reste confinait à un voyeurisme civil dont il se tamponnait les doigts à la turbo-balayette.
Puis, elle confirma quelque chose que le guerrier soupçonnait déjà. Maintenant, ils stagnaient à cause des administrations qui refusaient de trop en dévoiler. Et maintenant venait sûrement la vraie raison qui avait motivé la rouquine à coopérer avec lui. L'utilisation de son "autorité" Jedi.

En jouant des mâchoires, il fit rouler sa clope de l'autre côté de ses lèvres tandis que la twi'lek finissait la sienne et que lui reposait le data pad, serrant toujours son sabre dans la main.


"Si c'était si simple, je l'aurais déjà retrouvé fit-il en crachant un peu de fumée moi j'suis bretteur, pas politicien, et je doute que ces cafards se montrent très loquaces une fois découpé en morceaux."

Bien sûr, il ne rentra pas dans les détails car rien qu'y penser le gonflait prodigieusement, mais il y avait bel et bien un problème...avant qu'il ne fixe la rouquine avec un air mauvais. Etait-elle stupide, ou bien son hacker était un véritable boulet dont le seul talent était de cacher son incompétence ?
Le Thyrsian finit par écraser son mégot au fond de la coupelle, et fit passer le picotement cendreux dans le fond de sa gorge en le noyant sous une nouvelle gorgée.


"Et ton putain de génie de pote, y peut pas contourner les scarabées pour puiser directement à la source ? Ca nous ferait gagner du temps, et éviterait qu'on finisse par vider cette planète de sa population de nuisibles."

Un bref instant, Ses'Kai songea que cette petite "pause" dans son enquête manquait cruellement d'un truc salé à grignoter, mais il craignait que le Conseil trouve un moyen ou un autre de le voir en train de boire et fumer avec une nana aussi vulgaire que lui, se goinfrant de cacahouètes et sauciflards, en complotant pour exterminer des rampants géants.

"Non pas que ça me dérangerait à vrai dire, mais vu le nombre on perdrait trop de temps et l'autre saligaud nous filerait entre les pattes je pense."

Suite à cela, le Thyrsian essaya de recentrer ses pensées sur sa mission. La twi'lek était pour l'instant une perte de temps...mais son pote, si tant est qu'il soit réellement compétent, pouvait éventuellement lui retrouver la piste d'Emhyr. Aussi, il tourna le problème dans l'autre sens : Comment le renégat avait pu se tirer d'ici, en étant surveillé ?
En regardant autour de lui, le Jedi abandonna vite ce genre de réflexion. Même sans sabre laser, les solutions ne manquaient pas quand on maniait la Force, et cela représentait bien trop de possibilité pour qu'il essaye de retrouver une piste ainsi.
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C’est vite assez clair, elle est tombée sur ce genre de gars pas foutu de s’imaginer que son interlocuteur est moins con qu’il ne le pense. Elle le regarde en haussant les sourcils, affichant clairement son mépris.

« Tu me prends pour une conne ou bien ? Le réseau du pénitencier fonctionne en circuit fermé. Si j’avais pu le craquer, ce serait déjà fait. Là, y a que deux solutions, soit on entre et on se branche, soit on demande la permission d’entrer et on se branche. Si t’essayais d’bouffer la soupe avant de cracher dedans, tu te serais peut-être moins pris la tête avec les locaux, mon beau. »

Elle continue de boire avant de réaliser qu’elle n’a pas mangé ce matin. Si elle veut éviter d’tomber sous la table tout de suite, mieux vaut éponger l’ensemble.

« Si j’prends rôti d’gizka, tu tapes dedans avec moi ? On graille, on se décide, dans deux heures soit on a réussi à décider ces couillons, soit on a pris la petite porte pour chuinter leur administration. Plutôt que de râler, t’as pas moyen triturer l’esprit d’un garde ou d’un gradé ? Il saurait pas nous faire rentrer ? J’veux bien tenter d’lui caller la tête dans mes seins si ça peut nous faire rentrer mais, j’sais pas si tu as remarqué, j’suis pas vraiment dans les canons d’beauté de la région. »

Quand elle parle de bouffer, il opine du chef. Elle appelle de nouveau le patron et avec un sourire :

« Mon brave, auriez-vous l’obligeance de nous amener force Gizkadailles rôtis ? Mon bel ami et moi-même sommes tenaillés par la faim !

– Je sais pas, dépend si tu payes maintenant. J’veux pas m’faire avoir.

– P’tain, comment il me pourrit mon groove c’lui-là… Tiens, les voilà tes créd’s, t’aurais pu rentrer dans mon délire ! Tsss… »

Le patron ramasse les crédits jetés sur la table avec ses longs doigts qu’elle trouve finalement malsain et s’en retourne.

« Ouais… Bon, d’accord, j’crois qu’on est tombé sur une bonne grosse planète de cons. J’pense que j’ai trouvé le seul sympa’ à deux cents kilomètres à la ronde. »

Un silence s’installe. Sa bière se vide vite. C’est comme si inconsciemment, elle cherchait à rattraper un ‘retard’. A jeun, la tête lui tourne déjà un peu. Il faut qu’elle se calme, la journée n’est pas finie.

« Bon, t’as vu le bâtiment, t’as vu les gardes, comment tu penses procéder ? Mon pirate peut pas venir avec nous mais j’suis capable de lancer le logiciel moi-même et d’me brancher. A tout péter, je dirais qu’il faudrait une quinzaine de minutes pour laisser le temps au logiciel de trier les images et de nous dire ce qu’il s’est passé. Quinze minutes dans une prison de haute sécurité, tu saurais m’avoir ça ? »

Elle balance ça d’un ton nonchalant, en s’allumant une nouvelle cigarette histoire de s’occuper les mains et de descendre sa bière moins vite. Elle a l’air à l’aise, très à l’aise, trop à l’aise pour l’être tout à fait. Mais si un Jedi est prêt à aller à la frontière de la légalité avec elle, pourquoi est-ce qu’elle se gênerait ?

Ses'kai Mora
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Il ignorait si c'était du à l'alcool qu'il engouffrait comme du petit lait, au mélange douteux que cela faisait avec la clope ou encore à cause de cette enquête à la noix, mais Ses'Kai commençait à avoir mal au crâne.
Plus il essayait de parler avec la twi'lek et de comprendre sa position, moins il y comprenait quoi que ce soit et ça commençait à l'énerver de nouveau. Elle était à la fois de bonne compagnie et suffisamment insupportable pour qu'il ait envie de l'étrangler avec ses tentacules. Toutefois, le duelliste appréhendait au moins qu'elle était aussi gavée que lui des formalités insectoïdes si bien qu'elle commençait à évoquer des idées dangereusement séduisantes, et qu'il s'efforçait jusqu'alors d'écarter.
Il approuva vaguement à la mention de la bouffe, se disant qu'avec son arrivée en fanfare il n'avait pas satisfait son estomac non plus, mais préféra rester neutre à la suggestion de facultés mentales tandis que lui même les passait en revue. Certes le Jedi disposait de quelques pouvoirs a priori royalement utile dans de telles circonstances. Persuasion, dissimulation et consorts, bref, tout un arsenal qu'il méprisait au plus haut point.

Ses'Kai la laissa faire son numéro de charme au patron du comptoir, ayant a peine ricané quand elle plaisanta à propos d'une solution "tactile" d'approche des gardes qui risquait fort de ne pas marcher avec les gros cloportes. Il avait bien d'autres soucis en tête, pour commencer les sorts qui pouvaient effectivement leur service à contourner la bureaucratie...étaient d'un niveau technique trop élevé pour lui, trop pour qu'ils puissent réellement compter dessus.
Et puis, il était un bretteur lui, pas un consulaire ! Sa maîtrise de la Force demeurait modeste...bien qu'il se garda bien d'avouer une telle tare face à sa nouvelle copine. Celle-ci d'ailleurs suggéra une option, tout en soulignant que son hackeur ne pouvait pas les suivre. Le Jedi hésita sur quoi en penser, c'était un pétochard tellement louche qu'il ne fallait pas le voir, ou bien il devait rester à bord du vaisseau pour disposer de ses consoles de commande ?
Mais les options se précisaient en tout cas. Une approche plus directe, sans s'encombrer de diplomatie. Ils entrent, prennent, et se cassent. Une méthode qui lui ressemblait déjà plus.


"J'pourrais même obtenir des heures s'il le fallait. Mais quinze minutes sans tuer personne, ça va être compliqué."

Il se demandait dans quelle mesure il pourrait déléguer le problème aux politicards s'il découpait quelques pattes. Pour peu que la twi'lek ait juste à se planter devant une console, le Thyrsian se pensait capable de défendre l'entrée indéfiniment, les cafards ne représentant pas une grande menace pour lui, à moins de débarquer à l'artillerie lourde.
Et même lui et son intelligence à courte portée doutait que les Yagais essayent de tirer au canon stellaire sur leurs terminaux de données. Mais l'alcool lui chauffait un peu plus le sang et usait sa patience, si bien qu'il tapait sur la table pour marquer sa hâte de passer à l'action.


"Mais j'en ai marre de perdre du temps, d'autant que le traître risque de nous échapper pour de bon si on traîne encore. On s'remplit la panse et on y va, j'devrais au moins pouvoir nous faire entrer sans taper, et si jamais ils veulent pas qu'on sorte, et hé bien on s'excusera pas !"

Un demi-sourire flottait sur ses lèvres. Il avait vraiment besoin de se défouler sur quelque chose, et si les insectes se montraient un peu trop volontaires hé bien...tant pis pour eux, et tant mieux pour lui ! Ca leur apprendra à saboter une enquête qu'ils ont eux-même demandé.


Les deux compères continuèrent alors leur repas à l'arrache, causant de tout et de rien et se vannant régulièrement avec la subtilité d'un détonateur thermique dans une chambre froide. L'envie ne leur en manquait pas d'aller régler la question aussitôt la dernière bouchée prise, mais l'un comme l'autre doutait qu'aller piller des données confidentielles, par des procédés plus que douteux, et le tout avec un coup dans le nez soit une bonne idée.
Aussi attendirent-ils encore un peu, autant que le Jedi put tenir en fait, pour reprendre un peu leurs esprits avant de finalement se décider à en finir avec cette planète pourrie.

Ils se dirigèrent dans ces foutus couloirs, soulevant des sourcils - si tant est que les scarabées ont des sourcils - suspicieux sur leur passage mais on ne les arrêta pas sur le chemin. On avait pris l'habitude, ou du moins on tolérait vaguement sa présence, de voir passer le Chevalier dans le coin pour faire ses trucs de pas-futé à la recherche d'Emhyr. Comme il accompagnait la twi'lek, on pouvait aisément supposer que la traque était plus complexe que prévu et qu'il avait appelé des renforts...au final, ce n'était pas trop les affaires des autochtones en général.
Cela dit, ils s'approchaient de plus en plus de zones sensibles et même Ses'Kai devinait qu'il ne faudrait pas longtemps avant que l'un des tripodes ait le doute de trop et commence à appeler la sécurité...ou qu'on les reconnaisse après leur engueulade de tout à l'heure, à voir.
Dans tous les cas, le temps leur était compté.

Quand ils atteignirent enfin les deux gardes insectoïdes, postés devant la porte de la salle qu'ils voulaient utiliser, Ses'Kai allongea le pas pour aller à la rencontre des miliciens, attendant que l'un d'eux réagisse et s'affiche comme le "chef". D'une main, il lui sortit un datapad de poche et le lui tendit, alors que de la seconde il fit un geste vague dans l'air, comme un toc lambda, en appelant à la Force pour manipuler l'esprit du cloporte.


"Vos supérieurs nous ont donné l'autorisation d'accéder à cette salle, tout est là-dessus."
"Vraiment ?"

Outre le cliquettement répugnant de ses mandibules, le Thyrsian remarqua que l'insecte semblait dangereusement sceptique et commençait à parcourir la plaquette informatique, remplie probablement de banalités en tout genre. N'étant pas un grand passionné de machineries et autres électroniques, Ses'Kai n'y avait recours qu'en cas de stricte nécessité...ce qui était extrêmement rare.
Il s'approcha d'un pas, et refit un geste de la main à hauteur de visage, transformant le mouvement à la fin en geste désinvolte pour recaler une longue mèche de ses cheveux qui glissait sur son épaule.


"Mais oui, regardez bien par-là, l'autorisation est bien signée de leur main, n'est-ce pas ?"

L'insecte fouilla un peu plus la plaquette, n'y trouvant rien, et commença à se redresser sur sa position. Mauvais signe, il commençait à les suspecter de quelque chose. Pour une fois, le Jedi regrettait d'être si mauvais à l'usage de la Force.
Mais il savait aussi en utiliser une autre au besoin. Recommençant à s'énerver, le Thyrsian s'avança jusqu'à se caler épaule contre épaule avec le garde et lui passa la main devant les yeux, si près du visage, qu'il aurait pu lui enfoncer les doigts dans les boules à facettes qui lui servaient de regard, avant de lui désigner la tablette.


"Mais juste ici enfin !" s'emporta-t-il en se jurant intérieurement que si cette tentative échouait, il les découpait sur place et la porte avec.

Le gardien se dégagea de sa proximité, puis parut vaciller un instant tandis que son regard se perdait sur les éléments du datapad, qui paraissaient perdre tout sens logique pour lui. Les données devenaient flous alors que le sort faisait effet, ne laissant voir que ce que le Jedi voulait qu'il voit.

"Bon allez-y finit-il par dire en lui rendant la plaquette numérique, un peu confus mais pas plus de vingt minutes."

Se forçant à sourire pour essayer d'entretenir un peu le jeu, le Thyrsian le remercia d'un geste de tête avant d'entrer dans la salle, suivi par la Twi'lek, quand le garde s'écarta, le second les regardant passer avec une très forte suspicion, mais n'était pas encore prêt à discuter les ordres de son supérieur.
Si tôt la porte refermée sur eux, le Jedi souffla profondément. Qu'est-ce qu'il détestait ce genre d'approches ! En plus, malgré que découper les cloportes lui ferait extrêmement plaisir, il avait le sentiment d'agir comme un traître, et ça le dérangeait profondément.
Sentant toutefois que les choses risquaient de tourner au vinaigre, il se cala près de l'entrée pour intercepter tout élément dérangeant qui viendrait perturber leur mission.


"Bon, grouille-toi la rouquine. Il a dit vingt minutes, mais je pense qu'on pourra s'estimer chanceux si personne ne vient nous chier dans les bottes d'ici dix."
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