Voyl Clawback
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Coruscant - Hôpital Central - Urgences - 8:33 pm

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Enfin, ils avaient quitté Kuat ! Toujours sanglé sur son lit médicalisé, Voyl soufflait intérieurement, assommé par les soins et les doses de calmant. Enfin, ce cauchemar touchait à sa fin. Du moins, il l'espérait. Le muun n'avait jamais passé plus de quatre ou cinq jours cloué au lit, et la dernière fois, c'était pour une désintoxication après avoir ingéré une dose quasi létale de somnifères, il y avait de cela déjà quelques années. Mais tout ça était loin. La crise d'Aargau lui semblait déjà à une éternité. Tant de choses s'étaient produites, une avalanche de bonnes et de mauvaises nouvelles entremêlées.

Il souhaitait juste que cet accident - ou quoique ce soit d'autre - ne l'oblige pas à rester des mois alité. Il ne le supporterait pas.

On l'avait transféré dans une navette prioritaire en partance pour Coruscant, qui l'avait ensuite débarqué sur le quai des urgences de l'Hôpital Central. Reshord était monté à bord en même temps que lui, et il n'avait pas eu le temps de voir qui était avec lui. Une chance inouïe que son secrétaire ne soit pas venu lors de cette rencontre... Clawback imaginait mal se passer de ses services, encore plus définitivement. Son fidèle garde du corps n'avait pas eu autant de chance. On lui avait cependant affirmé qu'il s'en sortirait. Pour le reste, il y repenserait peut-être quand il irait mieux. Trop d'émotions pour lui en une seule journée.

" Monsieur Clawback ? Naüve Folk du corps médical urgentiste de Coruscant. On va devoir vous transférer au MedCorps pour une séance spécifique. L'os de votre hanche a été endommagé et le bacta n'a pas suffi à le ressouder. Ne vous inquiétez pas, nous faisons notre possible pour que vous ne gardiez aucune séquelle. "

Voyl acquiesça, réduit au silence par la respiration assistée. L'avantage était qu'il avait complètement cessé de tousser et de cracher comme un perdu. Après tout, à l'heure qu'il était, Reshord avait du alerter la sécurité du CBI, ainsi que le délégué de Clawback Expertise et sa compagnie d'assurance. Il n'avait aucun soucis à se faire, son nom lui assurait d'être pris au sérieux. Puis, dans le brouillard médicamenteux qui lui embourbait les veines, il réalisa ce que l'humaine venait de dire.

Le MedCorps ?! Les jedi ?!

Le banquier fit un bond entre les draps. Non, ils n'allaient pas le laisser entre les griffes de ces sorciers de malheur ?! Après ce qu'il venait de vivre ! Non, pour rien au monde il ne laisserait ces fous utiliser encore leurs pouvoirs sur lui !

Clawback eut à peine le temps de lancer un regard paniqué à l'infirmière, que les brancardiers le poussaient dans les couloirs blancs. Il se tortilla faiblement entre les draps, épuisé.

"Mmm...Mhmh Mmm !!! "

Ce fut tout ce que le masque respiratoire laissa passer. Le zabrak qui poussait le brancard baissa les yeux vers lui.

" Cessez de vous agiter, monsieur. Vous allez tout débrancher ! On arrive bientôt ! "

Voyl retomba mollement, à bout de souffle et de nerfs. Cette fois, s'en était fini de lui. Quelqu'un avait voulu sa mort, et avait fini par y parvenir ! Le lit entra dans une grande salle illuminée dont le plafond poli lui renvoyait une image déformée de lui-même. Il lorgna désespérément ce reflet flou à la recherche d'une aide providentielle, et finit par fermer les yeux, fataliste.

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« Jesa ! Attends ! »

« Hummm ? Quoi ? »

Je me retourne et chasse une fichue mèche qui n'a rien trouver de mieux à faire que de s'échapper de ma queue de cheval pour se mettre devant mes yeux. Vu le regard que me lance Alice, je dois carrément avoir une sale tronche. Faut dire que je suis sur pied depuis 18 heures d'affilées, j'ai à peine eu l'occasion de caler mon estomac avec un sandwich et la fatigue me marque, comme les rides une petite vieille.

« On a une urgence »

« Mais c'est la fin de ma garde » dis-je en gemissant

« Peut-être mais y'a un Mun, qui doit avoir des relations, parce qu'on vient de le faire passer dans notre service. Il a la hanche en sale état, à priori le bain de bacta était insuffisant »

« Super.... comme si j'étais en état... Y'a personne d'autre de dispo ? »

« Non et puis c'est pas parce que t'as une mine affreuse et des poches sur les yeux que ça doit t’empêcher de faire ton travail »

« Dit la fille qui ne sait pas combien c'est épuisant de jouer les apprentis chirurgiens en usant de la Force ! »


Pas le choix. Je lâche un soupir, la houspillant pour qu'elle m'en dise plus sur ce patient. Mais à part savoir que c'est un muun, elle est complètement dépassée. Bon sang, et moi qui rêvait de piquer un petit somme, va encore falloir que j'attende. Surtout que mes réserves sont au plus bas, que je manque de lumière naturelle... foutue ville, vivement que je change d'affectation, mais avec les derniers événements, je suis exactement là où on a besoin de bras.

« Sois sympa, apporte moi une bouteille d'eau.» Demandais-je en ouvrant la porte du bloc. 

Je passe mes mains sous l'eau, applique la solution antibactérienne et m'approche du patient. Il est là, allongé sur un brancard, blême et blafard comme le ventre d'une poiscaille. Le respirateur émet un sifflement régulier et inquiétant. Je m'approche de lui. L'infirmier, un zabrak frêle, me fait un topo, et me propose de lorgner les radios. Je l'écarte et m'approche du patient, demandant discrètement à mon aide de camps son nom. Puis je me penche vers lui. Sous les paupières closes, il y a du mouvement. Il est parfaitement conscient de ma présence, aussi je lui souris avant de lui parler doucement, de cette façon posé qui ressemble à celle qu'on utilise pour rassurer un enfant.

-  « Bonjour, Monsieur Clawback. Je m'appelle Jesaëlle et je vais prendre soin de vous. »

Je repousse le drap qui le couvre, dévoilant sa hanche tout en préservant au max son intimité. J'approche une chaise, m'installe dessus et place mes doigts en contact avec la peau grise à hauteur du bassin.

« Enlevez lui le masque vous voulez bien ? »

Le docteur Bregeron a ... »

« Je m'en moque. Ôtez lui ça... comment voulez vous qu'il me réponde si je lui pose des questions, avec ce truc collé sur le bec. »


Il s'exécute à contre-coeur, mais je m'en tape. Je suis déjà entrée en action. Sous mes doigts la Force investie les cellules du muun, chassant la douleur, avant de palper d'une main invisible les dégâts de sa hanche.

« Monsieur Clawback, je vais avoir besoin que vous me disiez ce que vous ressentez... Et si tout va bien, alors vous pourriez me dire comment vous avez réussi à vous amocher comme ça ? » débitais-je concentrée, avant de me mordiller la lèvre
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A peines quelques minutes plus tard, du bruit se fit entendre dans le couloir. Le chuintement de la porte, puis les bruits de pas indiquèrent à Voyl que les "médecins" étaient arrivés. Par sécurité, et parce qu'il n'avait plus de forces, le muun préféra garder les yeux clos. Ainsi, dans le noir, il était à moitié préservé de ce qui se passait tout autour. Une bien maigre protection, mais il n'en avait pas d'autre : son cerveau avait refusé obstinément de se déconnecter de la réalité, le forçant à endurer la fatigue et la douleur de longues minutes, jusqu'à ce que les calmant le délivrent. Il avait à présent tout d'un parfait drogué. Le problème était qu'à présent, le temps d'efficience des médicaments était de plus en plus court. D'ici quelques minutes, la dernière dose qu'il avait reçu cesserait de faire effet et le replongerait dans la tourmente.

Les pas s'arrêtèrent à sa hauteur, et il entendit des éclats de voix au-dessus de lui, encore à moitié groggy. Immobile, pesant entre les draps, Clawback faisait littéralement le mort. Pourvu qu'on ne lui ait pas envoyé de jedi... L'image du sourire mièvre plein de fiel caché de Lana lui revenait sans arrêt, accompagné d'un profond sentiment de rejet et d'angoisse.

« Bonjour, Monsieur Clawback. Je m'appelle Jesaëlle et je vais prendre soin de vous. »

La voix était féminine, claire, presque enfantine. Voyl frissonna. Par le Trésor, ce qu'il pouvait détester que l'on s'adresse à lui de cette manière... A près de soixante années standards, il avait passé l'âge d'être pouponné ou pris pour un simple d'esprit ! Une sorte de déformation professionnelle, qui lui faisait penser que cette voix était rassurante ? Pour Voyl, elle en était presque terrifiante, après les murmures et les minauderies de la sith ! Il luttait pour rester détaché, ne pas ouvrir les yeux pour avoir à contempler des traits qu'il avait peur de reconnaître. Pourtant, ce n'était pas la voix de l'umbarane. Elle n'avait même pas grand chose à voir. Pourquoi d'ailleurs ce cliché de la jeune et jolie infirmière que les média faisaient tourner en boucle ? Si ça se trouvait, cette voix enjôleuse était celle d'une énorme herglic ou d'une dug perchée sur un tabouret ! Clawback sentit alors le drap qui le couvrait disparaître, le laissant au contact de l'air climatisé. Il n'avait bien réalisé, cloué dans ce lit depuis des heures, qu'il n'était plus que dans son plus simple appareil. Puis une main se posa subitement près de sa hanche. Une main à cinq doigts, plutôt petits et fins à ce qu'il pouvait en juger : une humaine ? Il prit conscience de la situation et se tétanisa de gêne. Il avait beau savoir qu'il ne devait pas être le premier ni le dernier alien qu'elle voyait passer dans cet état, la situation le mettait horriblement mal à l'aise. Elle, en revanche, n'avait pas l'air de se poser de question le moins du monde, et la main se mit à tâter sa hanche à la recherche d'il ne savait quoi.

« Enlevez lui le masque vous voulez bien ?

- Le docteur Bregeron a ...

- Je m'en moque. Ôtez lui ça... comment voulez vous qu'il me réponde si je lui pose des questions, avec ce truc collé sur le bec. »

Non, supplia mentalement Voyl, laissez ça là ! Mais c'était peine perdue : le zabrak s'exécuta. La dépressurisation provoqua un soufflement sec, et il inspira bruyamment, rendu à l'atmosphère lourde et aseptisée du bloc opératoire. L'oxygène disparut, l'air lui sembla soudain bien plus difficile à respirer. Ses lèvres sèches s’entrouvrirent en une expression douloureuse. Le bacta avait refermé la totalité de ses plaies, ne laissant que de pâles et fines cicatrices un peu partout sur sa peau. Mais ses bronches, ayant toujours été fragiles, n'avait pas l'air d'avoir regagné en santé par cette petite immersion prolongée.

Une légère plainte lui échappa quand elle insista au niveau de l'os fracturé. Il se résigna à ouvrir les yeux. D'abord à moitié, à cause de l'énorme plafonnier qui l'aveuglait, puis complètement. L'air un peu perdu, il baissa lentement le regard vers la forme qui se tenait à ses côtés. C'était bel et bien une humaine... enfin, une proche-humaine en tout cas, la différence était invisible pour lui. Elle lui sembla très jeune et au moins aussi cernée que lui. Elle ne se départit pas pour autant de sa petite voix claire et cristalline.

« Monsieur Clawback, je vais avoir besoin que vous me disiez ce que vous ressentez... Et si tout va bien, alors vous pourriez me dire comment vous avez réussi à vous amocher comme ça ? »

Il la fixa, yeux mi-clos, incertain. Il n'avait pas vraiment envie de répondre à sa question. Il hésitait à mentir, à sortir la première idée qui lui venait pour satisfaire sa curiosité et avoir la paix. Il attendit simplement qu'elle agisse, comme pour se décider après coup.

Alors, il la sentit... Cette sensation familière de douce chaleur, presque angélique, qui aspirait la douleur latente dans sa jambe. Exactement la même sensation ! Les cœurs de Clawback s’emballèrent, et il se redressa subitement d'une bonne trentaine de centimètre, son visage émacié au teint cadavérique affichant une expression de terreur incontrôlée.

Elle utilisait la sorcellerie ! Une jedi ! Elle était complice !

"A...Arrêtez ! N-ne... me... touchez pas...!!! Arrière !! "

Sa voix, rauque et malade, ne lui avait jamais semblé aussi pathétique. Le zabrak se précipite sur le muun qui faisait mine de vouloir se lever - alors qu'il en était parfaitement incapable.

" Monsi...calmez-vous !! Vous allez vous blesser !! "

Clawback gémit de douleur en s'affaissant de nouveau sous la poigne de l'infirmier. Dans l'état qui était le sien, il n'aurait même pas pu se débattre s'il l'avait voulu. Mais il fixa de nouveau la jeune femme dont les yeux d'un vert vif croisaient les siens, d'un violet rendu presque noir sous l'effet de la colère et la peur. Il grimaça, dévoilant ses dents chevalines d'un air menaçant.

" Je vous interdit de fouiller dans ma tête, vous m'entendez ?! Loin de moi, maudite sorcière !! Jamais !! Jamais !! "

Puis, à bout de souffle, il se rendit soudain compte qu'il perdait complètement les pédales. Cette femme n'était pas Anthana, il n'y avait presque aucune chance qu'elle soit complice. Elle devait être ici pour le soigner. Pas pour lui soutirer des renseignements, ni pour le tuer. Clawback respira lourdement, conscient qu'il venait non seulement de se trahir, mais aussi de manquer cruellement de bonnes manières. Ce qui ne lui ressemblait absolument pas.

"Je... pardonnez-moi, gémit-il en contenant la douleur qu'il venait lui-même de provoquer en se redressant, je... suis épuisé. Je ne sais plus où j'en suis. "

Jusqu'à très récemment, il se serait bien moqué qu'elle soit jedi, du moment qu'elle pouvait le soigner. A présent, c'était épidermique, il ne pouvait plus le supporter.



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Ah ! La poisse ! Faut toujours que ça tombe sur moi. J'inspire très longuement parce que je ne suis pas certaine de parvenir à garder mon calme et mon self contrôle bien longtemps. Je suis crevée, je suis affamée et j'ai un sacré besoin de prendre l'air et le soleil pas de supporter les cris d'un patient complètement névrosé. C'est peut-être pas hyper charitable, mais là, tout de suite, je le laisserai bien souffrir comme l'abruti qu'il est pour me rentrer dans mes pénates. Mais bon... c'est pas parce que je suis d'une humeur de gamoréen, qu'il doit trinquer même si l'idée est tentante. Je souffle sur la foutue mèche qui me bouche la vue, et regarde le zabrak tenter de calmer le muun. Vu le rapport de force, je doute pas qu'il y parvienne,le truc c'est que s'il refuse que je le touche, moi je risque pas de le guérir correctement. En plus ça ralentira le processus voir davantage. La plupart des gens ignorent l'influence du mental sur la resorbtion des blessures... Ils ont tord.

"Je vous interdit de fouiller dans ma tête, vous m'entendez ?! Loin de moi, maudite sorcière !! Jamais !! Jamais !! "


Bha voyons, c'est tout moi ça, fouiller dans les pensées ! En tout cas le coup de la sorcière, c'est une première. J'en ai vu des vertes et des pas mûres pourtant. Une fois je me suis même fait mordre, enfin plutôt arraché un bout du bras, par un patient en pleine crise de démence. Mais le coup de la sorcière c'est une première. Heureusement que niveau insultes il n'est pas au top sinon j'aurais presque pu pousser ma gueulante. Au lieu de ça je laisse passer son orage. Il faut qu'il se calme, on ne peut pas avoir de discussion sérieuse avec un fou furieux

"Je... pardonnez-moi, je... suis épuisé. Je ne sais plus où j'en suis. "

Ah enfin ! On va pouvoir bosser ou du moins essayer ! J'ose même pas imaginer comme la douleur a du s'entendre en lui maintenant que je ne le touche plus. Tant pis ! A distance je suis moins efficace et je ne veux pas m'y risquer de peur de déclencher une autre crise. Non à la place je me positionne vers lui, et me met à sa hauteur.

« Je ne sais pas trifouiller les esprits Monsieur Clawback. J'utilise la Force pour accélérer les processus de guérison, c'est tout, mais je suis incapable de l'utiliser autrement. Je ne suis pas vraiment une jedi, si vous voulez. Ou alors une jedi tronquée de toutes autres capacités de celle-ci. J'ai ratée toutes les épreuves et c'est pour cela que je suis membre du medcorp."

Un demi-mensonge, mais honnêtement c'est ce que je peux lui servir de mieux en l'état actuel, et je ne vois pas beaucoup d'autres moyens de le convaincre pour qu'il se laisse manipuler.

« Si j'étais vraiment l'une des leurs, j'aurais pas à vous convaincre, vous ne croyez pas ? Il me suffirait de vous influencer … mais comme je viens de vous le dire, je ne sais pas le faire. Maintenant vous avez un choix et une décision à prendre... Soit vous refusez que je vous aide, auquel cas vous ne vous remettrez jamais de votre blessure. Vu les dégâts de votre hanche, elle sera toujours douloureuse et vous serez incapable de marcher sans boiter et sans souffrir . Ca c'est bien sûr avec beaucoup de chance parce que vous pourriez aussi bien finir en chaise roulante. Si vous me laissez faire, je vous promets de la remettre en état sans chercher à vous nuire... C'est à vous de décider."

Je me redresse, prenant soin de ne pas l'effleurer avant qu'il m'en donne le signal.
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Il y avait beaucoup de chance qu'elle le prenne en grippe et décide de jeter l'éponge. Pas besoin d'être versé dans la psychologie pour s'en apercevoir : il suffisait de lire son expression exaspérée et ses traits tirés. La respiration encore lourde, Clawback ferma les yeux. Il fallait qu'il se reprenne, qu'il cesse de penser à tout ça. Il était suffisamment pragmatique et rationnel pour comprendre que se débattre ne le conduirait nulle part. Sauf que ce n'était pas un combat contre un ennemi qu'il menait, mais contre lui-même, et cela constituait un défi autrement plus grand.

" Je ne sais pas trifouiller les esprits Monsieur Clawback. J'utilise la Force pour accélérer les processus de guérison, c'est tout, mais je suis incapable de l'utiliser autrement. "

La main s'est retirée et avec elle la sensation bienfaitrice. La frustration fut au moins aussi grande que le malaise : il avait l'impression d'être un drogué sous perfusion, obligé de venir quémander sa dose de calmant pour ne pas souffrir, un animal grattant à la porte pour avoir sa pitance. Une situation qui le mettait dans un état de rage tel qu'il n'en avait jamais connu. Des deux, la souffrance mentale s'avérait peut-être la plus compliquée à gérer pour lui. Voyl écoutait la voix qui tentait un dialogue malgré son état. Elle ne savait pas le faire, mais elle sous-entendait clairement que cela était possible !

" Je ne suis pas vraiment une jedi, si vous voulez. Ou alors une jedi tronquée de toutes autres capacités de celle-ci. J'ai ratée toutes les épreuves et c'est pour cela que je suis membre du medcorp. "

Un demi jedi ? Une telle chose était possible ? L'idée secoua Clawback. Il n'avait jamais envisagé qu'il puisse exister des degrés dans l'accès à la Force... Le mystère qui les entourait restait bien souvent entier malgré quelques enquêtes, et on voyait toujours une distinction claire et nette entre les jedi et ceux qui ne l'était pas. Ceux qui connaissaient la Force, et ceux qui ne la connaîtraient jamais. Et depuis toujours, il avait été élevé dans cette dichotomie, pensant et agissant comme un être de la deuxième catégorie.

" Si j'étais vraiment l'une des leurs, j'aurais pas à vous convaincre, vous ne croyez pas ? Il me suffirait de vous influencer … mais comme je viens de vous le dire, je ne sais pas le faire. "

L'oeil vitreux du muun s'alluma soudain d'un éclat de compréhension, teinté de stupéfaction. L'ampleur de ce qu'elle venait de lui dévoiler le pris de cours. Je n'aurais pas à vous convaincre, il me suffirait de vous influencer. C'était donc réellement cela, le pouvoir caché des jedi ? Il se souvenait clairement de la voix d'Anthana dans son crâne, la sensation désagréable qui l'accompagnait. Se pouvait-il que ces magiciens puissent influencer leur entourage sans que nul ne s'en rende compte ? C'était absolument énorme ! La découverte scia Voyl, qui eut du mal à reprendre le cours du monologue du médecin. Avait-il déjà été manipulé sans le savoir ? L'idée était proprement glaçante.

" Maintenant vous avez un choix et une décision à prendre... Soit vous refusez que je vous aide, auquel cas vous ne vous remettrez jamais de votre blessure. Vu les dégâts de votre hanche, elle sera toujours douloureuse et vous serez incapable de marcher sans boiter et sans souffrir . Ca c'est bien sûr avec beaucoup de chance parce que vous pourriez aussi bien finir en chaise roulante. Si vous me laissez faire, je vous promets de la remettre en état sans chercher à vous nuire... C'est à vous de décider. "

Le muun garda le silence, mais sous son crâne, la tempête grondait. Il était partagé entre l'envie de lui accorder sa confiance et se laisser faire - au risque de le regretter - ou bien de . Sa raison lui dictait que c'était la meilleure, sinon la seule, solution possible. Il revoyait Bresançion et sa canne, clopinant entre les convives, Alyria Von et sa main bionique, tous ces éclopés de tous bords qui gardaient à jamais les séquelles de leurs mésaventures. Certains aimaient à croire que cela leur donnait une aura, comme d'anciens combattants pleins de courage. Du point de vue de Voyl, c'était avant tout une perte totale ou partielle d'autonomie, des contraintes extérieures accentuées et une baisse vertigineuse de sa propre efficience. Il ne voulait pas finir comme ça. Qui le voudrait ? Sans parler de ce que penserait Shiney, Nia... son propre père, en apprenant - car ils l'apprendraient bien tôt ou tard - que cette infirmité n'était due qu'à un caprice de sa part. Une catastrophe qu'il ne voulait pour rien au monde endurer. Il allait donc falloir s'en remettre à cette femme et à ses...pouvoirs. Bon sang, pourquoi la médecine traditionnelle n'avait-elle pas suffi ?! Voyl fut secoué d'un bref éclat de rire douloureux.

" J'aime... la façon dont vous laissez le choix à vos patients, hoqueta-t-il en riant à moitié. "

En gros, elle lui offrait le choix entre une rémission ou une condamnation. Très commercial de sa part !

" En définitive, mademoiselle... Je ne peux me fier qu'à votre promesse. J'espère... ne jamais avoir à... le regretter... "

Demi jedi ou jedi à part entière, demi sith ou sith tout court, pour Clawback, c'était bonnet blanc ou blanc bonnet, désormais. Il y avait trop de flou autour d'eux - et autour d'elle en particulier, pour qu'il puisse s'estimer en parfaite sécurité. Pas après ce qu'il venait de vivre. Elle était à sa hauteur à présent, et il pouvait la dévisager aisément. Des traits fins, pour ce qu'il pouvait en juger, et très jeune. Il se dégageait d'elle une intrigante odeur de...plante ? Elle semblait attendre qu'il lui donnât son feu vert. L'hésitation fut brève, mais palpable. Il cédait, mais par nécessité : gagner sa confiance ne se faisait hélas pas si facilement.

" Je... vous fais confiance. "

On pouvait difficilement faire sonner une phrase plus faux, mais tout dans son attitude démontra qu'il assumait sa parole. Ses yeux remontèrent vers le plafond, y cherchant en vain quelque chose à fixer.
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L’idée que je le rafistole ne l’enchante guère, il n’y a qu’à lire la palette d’émotions qui traverse son regard pour le comprendre. Cela va d’une forme de peur, à la colère en passant par la surprise, la réflexion, la résignation et enfin l’acceptation. Pendant un moment je me demande s’il va réellement choisir de me faire confiance avant qu’il n’éclate d’un rire sans joie et scelle sa décision. A mon tour, j’esquisse un sourire que certains qualifieraient de bienveillant, de rassurant mais qui se veut surtout soulager. On ne peut pas soigner convenablement quelqu’un contre son gré, c’est un fait. La technique est bien plus efficace si le patient est consentant. Mais évidemment on peut, tout aussi bien s’en passer en le plongeant dans un état où il n’aurait pas eu son mot à dire. J’aurais pu tout aussi bien l’assommer d’analgésique et de narcotique, l’opérer par après durant son inconscience, cependant le résultat s’en serait fait ressentir… Pas forcément immédiatement, mais peut-être pendant sa rééducation ou encore un peu plus tard. Peut-être même son esprit aurait-il provoqué un rejet de mes soins et que toute mon énergie à tenter de résorber sa fracture n’aurait servie à rien. Quoi qu’on dise des non adeptes de la Force, certains font preuve d’une volonté de fer absolument incroyable et puissante. Et mon petit doigt me dit que celui-ci ne doit pas être en reste quand on agit à l’encontre de ses désirs..

« Vous pouvez… »


Mes mains reprennent leur place sur sa peau martyrisée, soulageant rapidement la douleur que je devine dans la crispation de ses muscles. Doucement, lentement, une chaleur et un fourmillement s’échappe de mes doigts pour engourdir toute la zone tuméfié et abimée, alors que je m’active à insuffler la force pour lui supprimer toute sensation dans cette partie. J’inspire profondément, chassant cette satanée mèche de cheveux qui me chatouille la joue.

« Il va un peu falloir m’aider Monsieur Clawback… J’ai besoin que vous me disiez comment c’est arrivé »


En fait c’est surtout de la curiosité. Et pour le faire parler aussi, comme ça pendant qu’il se concentre sur son récit ou sur ce qu’il dit, il ne pense pas à ce que moi je fais. Maintenant que la zone est désensibilisée, j’attrape une seringue stérile, l’emplie d’une substance transparente. Un extrait à base de plantes dont du kolto. Oh je sais ! Pourquoi le kolto fonctionnerait alors que le bacta est bien plus efficace et qu’il a échoué à sa guérison. Deux choses… d’une c’est qu’il n’y a pas uniquement du Kolto dans cette mixture de mon cru mais deux ou trois petites essences supplémentaires avec des vertus complémentaires, et de deux il y a moi. Croyez bien que c’est une différence majeure.

« Juste une injection de Kolto.. «

Oui… et bien pas la peine de préciser exactement ce que ça contient non ? C’est pas comme s’il connaissait le jargon médical ou qu’il avait quelques notions de botaniques interplanétaires. Enfin il pourrait mais si je me fie à la réputation des muuns je suis certaine d’avoir raison. Je repose mes paumes sur sa hanche, mes yeux se ferment. Soigner avec la force, pour moi, c’est un peu comme plonger dans un torrent. Ca ne sert à rien d’aller à son encontre, il faut juste se laisser porter, suivre le mouvement du courant. Je ne vais pas redresser l’os ou recoller les morceaux qui ont étés brisés en mille morceaux. Non je vais hâter la cicatrisation des tissus mous et osseux jusqu’à ce que les cellules se régénèrent complètement pour former de nouveau un tout.

On dirait que c’est facile, à le dire comme ça, mais en vérité, s’occuper d’une blessure telle que celle-ci est à la fois chronophage et énergivore. Mes doigts tremblotent légèrement sous la tension que je m’impose. Je sais qu’il ne sent rien, j’y veille. C’est aussi un peu à ça que servent mes questions, à mesurer le flot de ses réponses à l’aulne de son ressenti et de ses douleurs. Encore un peu… mon front plisse sous l’effort alors que j’active plus intensément les essences précédemment injectées, que j’accélère la cicatrisation jusqu’à sentir sous ma main, l’os parfaitement ressoudé comme après une très longue convalescence immobile. Je lâche un soupir de fatigue, alors que je procède aux derniers ajustage. Les muscles, comme neufs, sont aussi régénérés.

Mon regard se lève sur lui, et je sais que la fatigue marque mon visage encore plus profondément que lorsque je suis entrée dans la pièce.

« C’est finit… En fin façon de parler. Les chairs sont encore tuméfiées et vous allez devoir vous reposer pendant quelques jour, ainsi que subir une rééducation pour fortifier l’os et les muscles. Avez-vous mal ? Souhaitez-vous une injection de calmants ? »

Ouais parce que dès que j’ôte mes mains, l’action de la Force sur son métabolisme et ses nerfs s’arrête. Alors forcément, je pense qu’il va souffrir un peu. Enfin rien d’insurmontable ou de comparable à ce qu’il avait avant.

« Pffff… j’suis complètement siphonnée ! »

Je m’affale sur la chaise, laissant l’aide-soignant procéder. Bon sang ce que j’ai envie de me pieuter. Je le regarde replacer au creux du bras muun, la perf et adresse à mon patient un sourire presque victorieux s’il n’était pas aussi pitoyablement las.

« Vous voyez ! Pas menti, vous êtes entier et indemne… enfin presque si on oublie le joli hématome qui va fleurir sur votre hanche !
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Un long soupir silencieux fit s'affaisser sa cage thoracique lorsqu'elle reposa ses paumes là où elles avaient été quelques minutes avant. Malgré toute sa méfiance, toute la résistance de son esprit, il avait de plus en plus de mal à lutter contre la sensation de délivrance qui accompagnait l'effet de chaleur. La souffrance cessait, elle arrêtait de le harceler pour quelques minutes et Clawback redécouvrait la joie de pouvoir sentir ses propres jambes. Dans une ultime tentative de garder la face sous l'effet miraculeux, il bascula légèrement la tête en arrière et ferma les yeux. Le comment restait un mystère, mais il était bien mal placé pour objecter quoi que ce soit à l'efficacité de cette méthode. Il tremblait légèrement sous ce massage étrange. Il n'avait jamais rien connu de semblable, et se reprochait déjà de céder aussi facilement à de si douteuses sirènes. Il ne savait toujours rien de cette proche-humaine aux yeux de verdure. L'image de guerriers bienveillants des jedi avait un peu de plomb dans l'aile ces derniers temps, surtout pour Clawback... Mais comment résister, après toutes ces longues minutes à chercher désespérément la paix ? Il se faisait honte, mais ne pouvait pas lutter. Avec un peu de chance, il pourrait enfin fermer les yeux et sombrer dans un sommeil réparateur.

" Il va un peu falloir m’aider Monsieur Clawback… J’ai besoin que vous me disiez comment c’est arrivé. "

Comment ça ? Voyl rouvrit subitement les yeux, en proie à une nouvelle vague de panique, à peine parvenu à faire taire la précédente. Il voulut de nouveau vociférer, lui hurler de lui avouer qu'elle était de mèche avec il ne savait pas qui, responsable de cette journée catastrophique et de cette tentative d'assassinat - Clawback ne trouvait plus d'autre expression suffisamment adéquate. Sous le drap blanc, ses doigts se crispèrent davantage.

" Un... un accident... un accident de speeder. J'imagine que notre chauffeur s'est endormi aux commandes... "

Il se souvenait encore de la moue maussade de sa femme face à une excuse aussi lamentable. Mais c'était justement son côté désespérément banal et qui faisait espérer à Voyl qu'il serait cru. Il n'avait que très rarement menti dans sa vie. Ce n'était pas dans les coutumes muun que de le faire, sauf lorsqu'on avait plus à y perdre qu'à y gagner. En l’occurrence, il se débattait avec sa conscience pour trouver quelque chose de valable, monter un scénario qu'il pourrait réutiliser à loisir sans trahir ce qu'il était venu faire sur Kuat. Ce qui était absolument hors de question.

" J'ai perdu connaissance sur le coup, je me suis réveillé dans la navette qui me conduisait ici. Un peu court, comme récit, mais hélas, je n'ai pas mieux à offrir... "

Ce qui n'était pas tout à fait faux. Il lui manquait désormais plusieurs heures de sa vie. Cela n'aurait pas été très embêtant si ces heures-là n'avait pu contenir des informations cruciales, ou le mettre en danger sans qu'il ne puisse le savoir. Rester coincer ici sur un lit d'hôpital était un coup dur pour Clawback. D'autres s'en seraient contenté, heureux d'être encore en vie... mais pas lui. Une fois la peur passée, tout le reste reprenait le dessus, et surtout ses intérêts : il lui fallait être sur ses deux-jambes immédiatement, tout de suite ! Il avait déjà perdu un temps formidable !

" C’est finit… En fin façon de parler. Les chairs sont encore tuméfiées et vous allez devoir vous reposer pendant quelques jour, ainsi que subir une rééducation pour fortifier l’os et les muscles. Avez-vous mal ? Souhaitez-vous une injection de calmants ? "

Quelques jours... L'information mit un certain temps à lui parvenir, et lui tira alors une grimace inquiète. Il secoua légèrement la tête.

" Non... merci, dit-il sans trop de conviction, encore un peu déboussolé, je... ça va aller. "

De suite, il regretta ses paroles, tandis qu'elle s'éloignait. La douleur était revenu plus vite et plus forte qu'il ne s'y était attendu. Il fit de son mieux pour ne pas grimacer. Essayait-elle d'instaurer une sorte de dépendance ? Voyl en eut l'impression. Dès qu'elle cessait d'utiliser son pouvoir - la seule chose qui le soulageait totalement - il se crispait sous les douleurs diffuses qui rampaient encore le long de sa hanche et de sa jambe. Elles faisaient remonter en lui une sourde colère, une frustration et un désir de vengeance qui ne lui était pas si familière. Enfin, Clawback vit la jedi revenir vers lui. Il espérait secrètement qu'elle viendrait de nouveau le soulager. Il enregistra son sourire, mais malheureusement, elle ne lui apporta que des mots.

" Vous voyez ! Pas menti, vous êtes entier et indemne… enfin presque si on oublie le joli hématome qui va fleurir sur votre hanche ! "

Un léger rose tinta ses pommettes blêmes. Voyl avait fini par oublier qu'il ne possédait plus qu'une chemise, sous cette paire de draps. Il parvint à reprendre contenance, réalignant ses pensées dans le bon ordre. D'abord, sortir d'ici en bon état, le reste pourrait attendre...

" Je vous en prie, dites-moi que ça ne m'affectera pas. Je dois être à pied d’œuvre d'ici demain, je ne peux pas... "

Me permettre d'être handicapé à vie pour une simple fracture ! C'était ce que son regard pouvait vouloir dire, mais le muun n'eut pas le courage d'affronter une telle pensée jusque dans une parole. Il souffla lourdement, essayant de puiser tout l'espoir et le courage possible dans les yeux d'un vert surnaturel de son interlocutrice. L'hématome, il s'en fichait, mais le reste... Son regard traduisait toute son inquiétude.

"... vous comprenez, j'ai des responsabilités. Je ne peux pas me permettre de rester alité ! Il faut que je reprenne mon travail. "

Sinon ? C'en est assurément fini de moi, pensait Clawback, repassant en boucle toutes les fois où Goldfield et consorts avaient tenté de le discréditer, de torpiller son ascension par des moyens plus ou moins avouables. S'il s'avérait incapable de continuer à assurer ses fonctions de vice-directeur, le banquier ne doutait pas une seconde qu'on s'empresserait de lui trouver un bon remplaçant, pour le reléguer, au mieux, à un poste-placard dont il aurait toute les peines de la galaxie à sortir. Jamais, pas pour tous les crédits du Noyau !
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- Comme tout le monde M. Clawback, comme tout le monde. Mais rassurez-vous vous ne serais pas estropié, ce qui est déjà, somme toute, un petit miracle. Alors au lieu vous plaindre sur votre convalescence raccourcie, pensez à ce que vous aurez occasionné l’usage d’un fauteuil répulsif.

Ouais, je ne mets pas trop les formes, mais je suis complétement siphonnée ! Il a même pas idée des efforts que j’ai fait pour recoller sa hanche en kit et ses nerfs. Un vrai puzzle à 1500 pièces ! Et maintenant il me sert des « il faut », « je dois ». Bonne sève ! je ne suis pas une faiseuse de miracle non plus ! Sinon on m’appellerait déesse, non ? Et ça c’est le chevalier Luuna…

- Excusez-moi, je suis fatiguée. Comprenez bien, Monsieur Clawback, je ne peux pas aller plus loin dans le traitement. D’une, je n’en ai pas l’énergie, et de deux, le gain serait minime. Il vous faudra de la rééducation pour pouvoir courir et marcher à nouveau mais vous n’avez pas pour autant besoin de rester alité comme un impotent. Cependant des béquilles et une canne par la suite, seront nécessaires pour soulager les efforts de votre hanche. Pour l’instant, commençons par le commencement. Vous allez passer la nuit ici, en observation, demain matin, l’un de mes collègues passera vous voir. Malgré, mon intervention, vous risquez d’avoir quelques douleurs pendant les prochaines heures. Revitaliser les tissus et ressouder les os a endolori les chairs. Demain vous marcherez et irez-vous occuper de vos responsabilités. Mais en attendant vous allez vous reposer.

Et moi aussi. Des cernes larges comme les fesses d’un bantha soulignent mes yeux. J’ai qu’une envie, m’engourdir sous une couette et descendre un verre de grenadine pour oublier les courbatures de mes membres, et mon mal de crâne. D’un geste j’appelle l’infirmier.

- Mettez-lui une pompe à morphine, et s’il y a le moindre changement sur ses constantes, faites-moi bipper.

Je retourne une dernière fois vers le muum.

- Monsieur Clawback. N’hésitez pas à vous en servir. Et maintenant si vous permettez, je vais vous laisser vous reposer et accessoirement faire de même. Si vous avez le moindre problème, vous pouvez me faire mander auprès des infirmiers. Prompt rétablissement, monsieur.

Là-dessus je sors, filant sans un regard derrière pour aller retrouver l’une des chambres de garde à disposition des internes. Je me laisse tomber sur le matelas, et m’endors quasiment instantanément.
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Comme tout le monde ? Voyl la dévisagea avec une certaine surprise. Elle était sérieuse ? Ou bien se moquait-elle ouvertement de lui ? Dans les deux cas, le ton n'était pas des plus plaisants. Il fallait bien avouer que dans une telle situation, un rien l'agaçait, et trois fois rien pouvaient le mettre hors de lui. En l’occurrence, le fait qu'elle prenne son problème à la légère montrait surtout à quel point elle n'avait pas conscience ni de la réalité de son statut, et encore moins de l'importance de son poste. Mais qu'y pouvait-il ? Il n'était pas stupide au point de croire que s'énerver allait arranger les choses. Pire : il n'en avait même plus la force. Sa jambe reconstituée lui semblait de plomb, et le reste de son corps lui obéissait de moins en moins, au fur et à mesure que la dernière dose de sédatif agissait. Malgré tout, la douleur parvenait encore à le tenir éveiller, loin du sommeil réparateur auquel Clawback aspirait plus que tout.

" ...Alors au lieu vous plaindre sur votre convalescence raccourcie, pensez à ce que vous aurez occasionné l’usage d’un fauteuil répulsif. "

Voyl déglutit malgré lui. Il se souvenait très bien de l'énorme engin dont le Hutt Rejliidic faisait usage lorsqu'il était au Sénat. Une chose parfaitement disgracieuse malgré son raffinement luxueux, et très encombrante. L'argument était valable, pensait Voyl en détournant le regard. Il n'arrivait pas vraiment à s'imaginer sans ses jambes. Sans ses jambes... la chose avait de quoi faire frémir. Pourtant, c'était précisément ce qui avait failli se passer, si son service de sécurité n'avait pas agi à temps. Rendu infirme, obligé d'avoir recours à la cybernétique, pour une bombe posé là intentionnellement. Tandis que les soignants continuaient leurs affaires, la réflexion qui se déchaînait sous le crâne allongé du muun l'avait fait pâlir, tour à tour de rage et de peur. Voyl se promettait de retrouver les responsables de ce désastre et de les faire payer - dans tous les sens du terme. On ne s'attaquait pas ainsi à lui impunément. Il demeurait la possibilité que cette attaque ne l'ait pas visé directement. Mais plus il repensait à l'entrevue avec l'umbarane, plus Clawback se persuadait, un brin paranoïaque, que la kuati n'était pas neutre dans l'histoire. Une adepte de la Force ne pouvait pas l'être.

" Excusez-moi, je suis fatiguée. Comprenez bien, Monsieur Clawback, je ne peux pas aller plus loin dans le traitement. D’une, je n’en ai pas l’énergie, et de deux, le gain serait minime. Il vous faudra de la rééducation pour pouvoir courir et marcher à nouveau mais vous n’avez pas pour autant besoin de rester alité comme un impotent. Cependant des béquilles et une canne par la suite, seront nécessaires pour soulager les efforts de votre hanche. Pour l’instant, commençons par le commencement. Vous allez passer la nuit ici, en observation, demain matin, l’un de mes collègues passera vous voir. Malgré, mon intervention, vous risquez d’avoir quelques douleurs pendant les prochaines heures. Revitaliser les tissus et ressouder les os a endolori les chairs. Demain vous marcherez et irez-vous occuper de vos responsabilités. Mais en attendant vous allez vous reposer. "

Le muun tourna son oeil violet vers celui, vert vif, de la jedi. Toute observation faite, il s'avérait que son visage portait bien toutes les stigmates d'un énorme manque de sommeil. Ces symptômes, Clawback les connaissait par coeur, à force de pratique toutes ces années.

" Très bien, finit-il par articuler d'une voix bien moins assurée que précédemment. "

Avec la fatigue, Clawback finissait par se résigner, comme finit par se résigner un animal ligoté dans une cage. Une certaine lassitude, presque triste, perçait dans ses mots. Une journée, ce n'était pas si énorme. Même si les conséquences risquaient de se faire sentir, Voyl imaginait sans mal qu'il était difficile, même à coup de bacta haute performance, de restaurer un alien de sa taille en si peu de temps. Même pour un individu aussi peu enclin au sentimentalisme, Clawback en vint à admettre - en silence cela dit - qu'elle lui avait sans aucun doute sauvé la vie. Qu'une femme de son talent méritait sans doute aussi mieux qu'un poste d'infirmière, fusse-t-elle cheffe de service, dans un hôpital coruscanti. Il la vit alors réclamer quelque chose à son assistant, avant de lui mettre entre les mains ce qui ressemblait à un interrupteur. Une pompe à morphine : un véritable distributeur de soulagement ! La tentation était grande d'en abuser. Mais même en piètre connaisseur de la médecine, Clawback connaissait les effets pervers de ce genre de substance.

" Monsieur Clawback. N’hésitez pas à vous en servir. Et maintenant si vous permettez, je vais vous laisser vous reposer et accessoirement faire de même. Si vous avez le moindre problème, vous pouvez me faire mander auprès des infirmiers. Prompt rétablissement, monsieur. "

Il enregistra son maigre sourire protocolaire et son regard éreinté. Le muun souffla un bref mot, à moitié avalé par son accent nasillard :

" M-merci. "

Elle avait déjà tourné à l'angle de la porte. Voyl tourna le petit engin entre ses doigts filiformes, l'examinant comme s'il s'agissait d'une curiosité. En réalité, il s'en servait comme d'un parfait support pour sa réflexion. Pas de séquelle ? Il l'espérait, mais ne pouvait pas en être sûr. Une fois sorti de cette chambre, il n'aurait plus le support de la drogue pour l'aider à passer outre les divers désagréments. Demain, il lui faudrait absolument être d'attaque, et il ne se sentait pas de l'être : tout le monde allait vouloir fouiner. Avoir des informations sur ce qui s'était réellement passé. Autant de pression que Clawback allait devoir repousser, autant d'intrusion dans son espace privé qu'il allait falloir interdire... Un travail supplémentaire qui n'était pas le bienvenu. Et toujours cette question impossible à cerner : qui, pourquoi ? Il y avait autant de réponses possibles que de systèmes stellaires dans le Noyau : tel était le lot des gens influents. Ils en venait à se faire tellement d'ennemis qu'ils n'avaient plus besoin de les compter.

Voyl ne trouva le sommeil que bien des heures plus tard, à grand renfort de morphine. On soupçonna d'ailleurs que ce sommeil-là fut plus artificiel qu'autre chose. Mais, après quelques heures d'un quasi coma sans l'once d'un rêve, le muun se vit décerner l'autorisation de quitter l'établissement, moyennant une ordonnance pour quelques séances de rééducation - que Clawback n'avait pas vraiment l'intention de faire.

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Fin ! (Merci Very Happy )
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