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-"Hélène..."

J'étais allongé... L'on m'avait une nouvelle fois ramené à ma cellule. Cette fichue cellule taillée dans la roche, condamnée par un champ de force, et j'était las à nouveau. Combien de temps s'était écoulé ? Des mois ? Une année peut-être ? Plus encore ... Allongé sur le dos, mon regard était vide. Aussi vide que mon énergie... Aussi absente que mon âme. Je n'en pouvais plus de ces sévices. J'étais comme perdu, au milieu des ténèbres...

Mes yeux se refermèrent, et mes mains s'ouvrirent au contact du sol. L'une -celle de chair- ressentait la poussière alors que l'autre -celle de métal- était vide de toute sensation de ce genre.

-"Tu m'as dit... que tu serais toujours avec moi... Mais où es-tu ?"

Chaque jour, j'entendais ce code dans ma tête. Chaque jour, je peinais à me rappeler qui j'étais. Et le credo des Jedi... il me semblait si loin.

-"Ce monde..."

Ma voix s'effaçait, à mesure que je parlais. Non pas à cause de la difficulté de ma peine, ou des sévices, mais bien à cause de la tristesse qui enserrait mon coeur alors que je repensais au Maitre Somkän. J'avais échoué, sur toute la ligne. J'avais pourtant tenté d'être un Padawan, mais l'Ordre Séculaire s'était opposé à mon lien avec Joclad. Et lorsque je m'étais battu pour eux, mon salaire fut d'être amené ici, sur cette planète.

-"Ce monde est aride. Et Bogan..."

Une larme coula de mon œil au sol, alors que je la ressentais, cette influence néfaste. Je me rappelais de ce jour où Joclad m'avait retrouvé et interrogé, il y a des années, sur les Nexus. Il avait alors pensé que je viendrais ici, que je cherchais le puit de ce Monde... C'était faux alors, mais je comprenais maintenant réellement sa mise en garde. L'influence de l'énergie Sombre était forte ici, et mes pensées me trahissaient parfois. Parfois, la nuit, je l'entendais m'appeler. Ce Nexus... Cette source de savoir et de pouvoir... Telle une aguicheuse de talent, je le sentais réveiller en moi une part qui n'était pas sorti depuis tant d'années.

Expirant longuement, il s'abandonna un instant à ses sens, malgré l'obscurité présente et puissante. Ses défenses n'étaient plus ce qu'elles avaient pus être jadis.
Etiam Benhult
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Ervin Holz...
Un nom que n’était pas prêt d’oublier Etiam. S’il avait tant cherché à négocier avec le militaire, c’était moins pour le résultat des concessions désirées que pour sonder ce personnage. Et ce dernier l’avait berné, impossible de le nier. Certes, l’idée de s’engager dans l’expédition de l’Arca avait été mauvaise depuis le début, le Drall s’était laissé aveuglé par l’opportunité, mais sans la traitrise de Holz, il n’en serait clairement pas là.

Dans le sinistre couloir, des bruits de bottes se mirent à raisonner. Cadence martiale, implacable. Ils couvraient presque le son d’autres pas, fort différents, plus légers, plus chancelants, ceux de petits pieds griffus...

Etiam avait entendu, alors même que la frégate était assaillit par les créatures du vide, alors même que son escadre était plus que sollicité, l’ordre fusé de la bouche de l’officier sans une once d’hésitation, presque comme un réflexe, une manifestation de son instinct profond... l’ordre de l’abattre. Jamais il n’aurait dû l’avertir qu’il partait...
Certes, il avait pu s’enfuir aux commandes de son cargo, mais ce ne fut pas sans d’importants dégâts. Un miracle même qu’il ait réussi à sauter dans l’hyperespace. Le miracle prit fin lorsqu’il arriva, quelques jours plus tard, en bout de course, dans l’espace Sith. Localisé par une patrouille impériale, impossible de continuer de fuir, impossible de se battre, le Baladin n’était guère plus qu’une épave. Il dût se rendre, escomptant alors une occasion de se faire la malle par un autre moyen.
Mais on savait qui il était...
Mais on savait qu’il détenait des informations sensibles...
À croire même qu’on l’attendait...
L’occasion de se faire la malle, Etiam l’attendait toujours...

Les pas s’arrêtèrent devant la cellule de Zelonion. Quatre imposants gardiens encadraient un drall pas très en forme. Forcément, il avait été gratifié de l’aimable traitement de bienvenue dans la prison de l’académie. Et ledit traitement, pour les non proches humains, avait une fâcheuse tendance à ne pas être négligé. De chacune de ses oreilles pendaient deux anneaux d’or. C’était les seules choses qui ne lui avaient pas été confisquées. Elles contrastaient bizarrement avec la tunique rudimentaire qu’il avait dû enfiler. Elle était trop grande pour lui, elle tombait jusqu’à ses genoux. Et puisqu’il n’était pas plantigrade, on l’avait laissé pieds nus. Son regard noir se voulait stoïque, mais il n’en menait pas large. Son pelage brun, un peu hirsute, trahissait une électrocution récente.

Sans un mot, les gardes le poussèrent dans la cellule d’en face, puis s’en allèrent, le bruit de leurs bottes s’estompant peu à peu dans le couloir. Etiam tituba jusqu’au mur du fond, s’y adossa, puis se laissa glisser en position assise. Il fixa le champ de force qui barrait désormais l’entrée.
Holz... songea-t-il encore, amère.
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Ma respiration s'apaisa un instant, alors que le bruit des pas se faisait approchant. Toujours allongé, mon dos épousa encore le sol quelque temps avant que mon torse nu ne se redresse. Quatre gardes, armés, transportant un alien. Mon regard defia l'un d'entre eux, avec la pointe habituelle d'orgueil des Tianesli.

-"Tiens. De la compagnie pour toi, l'morveux..." declara-t-il, avant de repartir avec ses complices.

J'attendis que les pas soient éloignés pour aviser ce "compagnon". Un alien, avec des traits proches des Cathars, visiblement, mais aussi bien des différences. Si j'avais pu, j'aurais agi sur la Force, afin d'aider ce qui semblait être une créature visiblement mal -très mal- en point.

-"Je suis désolé..."

De quoi ? Je ne savais pas vraiment. De son état, certainement, bien que je n'en sois pas le responsable. Mais il ne fallait pas être devin pour savoir que l'animal avait passé un sale quart d'heure. Pour autant, il était ce qui se rapprochait le plus de quelqu'un de l'extérieur, et peut-être aurait-il des infos ? Une simple chose qui me redonnait espoir, me faisant oublier un instant Tython, Korriban, les Nexus ou encore tant d'autres choses.

-"Pardon de ne pas te serrer la main, ces champs de force sont assez... désagréable au toucher..."

Oui, j'avais essayé. Au début. Et de mon bras mécanique. Et j'avais souffert. Pas suffisamment pour ne pas réitérer l'expérience, mais souffert tout de même. Pivotant pour me retrouver sur mes genoux, je me rapprochais du champ et dévisagea l'alien.

-"Excuse-moi de te demander ça mais..."

Je respirais, tout de même affaibli par les privations, puis conclut :

-"Est-ce que tu viens de l'extérieur ? As-tu des nouvelles sur la République, la Guerre ?"

J'étais là, derrière l'un des champs de force, le regardant et les yeux finalement plein d'espoir d'en savoir plus. J'ignorais réellement combien de temps s'étaient écoulé, mais je savais que cela se comptait en plusieurs mois. J'avais entendu des rumeurs, des discussions, mais comment faire confiance. Mais ce Drall, c'était une "aubaine". Bon au-delà de ça, je me demandais aussi ce qu'il avait fait pour atterrir dans ce trou pommé, m'enfin...
Etiam Benhult
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On lui parlait...
Qui donc lui parlait ?
Les mots effloraient sa compréhension sans tous parvenir à s’y frayer un chemin. Plus que le sens, ce fut le timbre de la voix, son ton, dont il prit acte. Ses yeux noirs cherchèrent la source. Pour lui, le monde était flou. Avait-il un compagnon de cellule ? Non, ça ne venait pas de cette pièce...
Ça venait d’en face. Il avisa le champ de force, constata qu’il en distinguait en fait deux et, derrière, une silhouette. Une silhouette... humaine ?

Etiam loucha dessus, puis secoua légèrement la tête, ses anneaux d’or soulignant le mouvement. Il leva ensuite une main pour interrompre son interlocuteur, bien que quand il le fit, ce dernier avait déjà terminé de parler.

« Un instant... jeune homme... un instant... » répondit-il, presque dans un souffle.

Il s’exprimait avec calme, mais on le devinait faible. Il n’était pas en état de discuter. À vrai dire, il se demandait s’il n’allait pas défaillir. Il avait beau être assis, le dos reposant contre la pierre, le sol lui semblait bien haut. Ses oreilles bourdonnait d’un sifflement qu’il était seul à entendre. Et en bien des endroits de son corps, des brûlures l’élançaient. Il ferma les yeux. Sa main était retombée, gisant maintenant à terre. Il attendit, dans l’expectative.

Le sifflement s’estompait lentement mais sûrement. Le sol retrouvait la stabilité qui avait toujours été la sienne. Apparemment, le drall allait tenir le coup. Il rajusta sa position. Une fulgurance douloureuse lui arracha un grognement. Il serra les dents, porta une main crispée à sa cuisse, source de la présente souffrance et s’immergea dans la Force. Heureusement qu’il avait une sacrée expérience en la matière, sans quoi il en aurait été incapable. Il en appela à son pouvoir de guérison. Des fourmillements occultèrent momentanément la brûlure, la laissant au terme de la manœuvre bien plus supportable. Etiam rouvrit les yeux. Le monde était moins flou. Sa respiration retrouvait une paisible régularité. Face à lui, il semblait que ce soit bien un humain... ou un proche humain.

« Qui es-tu ? Qu’est-ce que tu fais là ? » lui demanda-t-il, toujours d’une voix basse, toujours avec un grand calme.
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Il utilisa la Force... Je le savais, je l'avais senti. Non pas que trouver un utilisateur de la Force ici soit rare, car après tout, on était sur Korriban. Mais lorsque j'avais senti l'énergie se concentrer sur sa blessure, cela m'avait un instant rappeler ce jour où les Maitres souhaitait que l'on apprenne à faire pareil. Demander à la Force de se soigner... très peu pour moi en vrai, j'étais une bille dans ce domaine. Et je le regrettais maintenant, parce que je l'aurais aider sinon...

-"Je m'appelle Zélonion..."

Mais je n'eus pas le temps d'en dire plus, que de nouveaux, des pas se firent entendre. Ils étaient plusieurs, et mon regard changea lorsqu'ils s'arrêtèrent de nouveau devant ma cage, sourire aux lèvres.

-"Allez le Jedi. Quelqu'un meure d'envie de montrer à ses élèves comment on peut briser ceux de ton espèce..."

Ouvrant le champ de Force qui les séparaient de moi, ils rentrèrent alors et m'emmenèrent. Comme à mon habitude, je les avais défié du regard, et je tentais encore vainement de me défendre. Mais ils étaient quatre, et j'étais désarmé. L'avantage était leur, encore une fois. Un jour, je me jurais que ce ne serait pas le cas, et mon âme voyait déjà leur corps se séparait en deux sous l'effet de ma lance.

Plusieurs heures plus tard, il me ramenèrent, aussi traînant que mon nouveau voisin, et encore affublé d'un de ses masques de torture Sith. Me laissant à nouveau tomber sur le sol poussiéreux, face contre terre, ils eurent néanmoins la délicate attention de retirer le masque de mon visage avant de partir à nouveau. Et sincèrement, je n'essaya pas de les retenir ou de les combattre. Combattre ce masque m'avait épuisé, et au final, j'avais perdu. La torture avait alors fonctionné et je ne me sentais clairement plus bien après cette nouvelle séance.

Le regard vitreux, je tentais de me rappeler qui j'étais, ce que j'étais, et ce qui faisait de moi l'être que j'avais su devenir. Oubliant même jusqu'à mon nouveau voisin de cellule, je cherchais dans la Force à me fortifier, à tenir et raviver cette étincelle de vie qui me résistait.

-"Il n'y a pas d'émotions... Il n'y a que la passion... Il n'y a pas de mort, il n'y a que la Force... La Force brisent les chaines... Je tiens... le coeur de la Force..."

Je murmurais à voix haute. Mais mon esprit était vague, perdu dans l'immensité de ce flot obscur qui tapissait le sol à mes yeux. Je ressentais l'influence de Bogan, et pourtant, j'entendais un écho de la voix douce d'Hélène... Je ne savais plus... Je ne tenais plus... Alors, je lâcha prise...
Etiam Benhult
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Lorsque le jeune Zelonion revint à lui, la voix de Benhult s’éleva, calme, presque détachée, mais au fond plutôt bienveillante. En se retournant, il vit le drall assis en tailleur. Il évoquait sans ambages un maître Jedi. Il avait repris de la vigueur, son regard noir ne flottait plus dans le vague, mais pénétrait au contraire l’humain à travers les champs de force.

Il commença par lui donner la date de sa capture, selon le calendrier républicain, et précisa qu’il fallait probablement y ajouter un ou deux jours pour avoir la date actuelle. Puis, il narra les grands événements qui secouaient la galaxie. Il en parlait sans donner d’avis, comme l’aurait fait un journaliste soucieux de juste exposer les faits, pas de prendre parti. Néanmoins, quelque chose laissait deviner que ce n’était pas qu’une posture, peut-être la vision ouvertement extérieure des actions de l’ordre Jedi. Enfin, il se présenta, usant pour cela d’une pirouette verbale.

« ... Ho, mais avec toute cette actualité chauffée à blanc, j’en oublie de me présenter. On me nomme Lame d’Or. Jadis, j’ai appartenu à l’ordre. »

Il n’en dit pas d’avantage. Cela faisait de toute manière vingt bonnes minutes qu’il parlait, ménageant des pauses fréquentes pour que son interlocuteur puisse suivre. Son timbre plutôt grave pour sa petite taille, son ton très posé, sa maîtrise du langage, tout ceci faisait de lui un agréable narrateur et tendait à le définir comme un érudit.

Il laissa alors le silences des geôles retomber. Presque aussitôt, il replongea dans ses propres réflexions. Il se demandait quand on viendrait le chercher. Les sith devaient encore débattre sur la conduite à tenir, le concernant. Il avait beau ne pas être un proche humain, il n’était pas non plus un Jedi, un franc ennemi. Son accointance avérée avec le côté obscur et ses relations distendues mais existantes avec l’ordre pouvaient même faire de lui un personnage intéressant. De quoi engendrer des débats en haut lieu. N’avait-il pas, sans guère de difficulté, accepté de ne pas se mettre sur la route de l’Impératrice dans l’affaire du Hutt Borenga ?
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Je ne saurais dire s'il y était pour quelque chose, mais la proximité du Drall m'apaisait. D'une certaine manière. Le voulait-il ? Je ne penses pas... mais à sa façon, il me rappelait Joclad. Calme, stoïque, imperturbable... Quant à son nom, Lame d'or, il évoquait un souvenir fugace, comme s'il était fait de fumée. L'attraper aurait été impossible, lire ce souvenir était flou... J'avais du entendre ce nom au détour d'un couloir, ou lorsque j'espionnais les Maitres au moment qu'il ne fallait pas.

Quelques jours suffirent... Le voir méditer, assis en tailleur, et l'envie me reprenait. Maitre Dolkin avait pourtant réussi à m'apprendre la rigueur à ce sujet, mais il fallait croire que tout s'était envolé avec ma captivité.

La date qu'il m'avait annoncée, elle me faisait comprendre que mon absence du temple ne se comptait plus en jours en semaines, mais bien en mois et en année. Les récits qu'il me conta, il me semblait si plausible, et avait parfois su réveiller en moi une flamme que je pensais éteinte. La Chancelière Kira, elle avait eu le cran de s'élever, et surtout d'agir. Comment réagiraient les Sith face à cette attitude ? S'en prendraient-ils à la République ? Ou à la Chancelière et à ses proches directement ?

Le souvenir d'une jeune fille se dessina à mon esprit, enfant qui grandissait dans l'ombre de sa mère et qui ferait probablement une grande souveraine un jour...

-"Lame d'or... Je peux te poser une question."

Assis, non en posture de méditation, je regardais dans la direction du Drall.

-"Tu dis que tu as appartenu à l'Ordre. Es-tu l'un des égarés ?"

Les Egarés... Des Jedi suivant leur propre voie, dont on narrait parfois l'histoire et les morales. Proche des Jedi Gris, la différence de entre les deux groupes résidait souvent dans le fait qu'ils avaient justement appartenu à l'Ordre séculaire. J'aimais souvent leur histoire, car elles inspiraient souvent la liberté, mais je préférais celle de Velvet. Elle, elle n'avait jamais appartenu à l'Ordre. Elle n'avait pas de chaines.

-"Comment vois-tu la Force ?"
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