Le Masque de la Force
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En orbite,

Fort de son effet de surprise, l’Empire a rapidement pris le contrôle de l’espace aérien et orbital de Dubrillion. La République quant à elle prise au dépourvue n’a eu d’autre choix que de se replier, de se rassembler à proximité de Destrillion, sa planète jumelle, autour de son unique navire amiral : le Féroce.

Celle-ci, peu peuplée, n’est clairement pas la priorité des forces impériales qui ont rapidement été contraintes de se déployer afin de former un blocus autour de Dubrillion. Le plan est simple : brouiller les communications longues distances, et empêcher toute navette civile de quitter l’orbite, afin de s’assurer que les renforts Républicains ne seront prévenus que bien trop tard.

La flotte Impériale, bien que plus nombreuse, est donc forcée d’adopter une position peu avantageuse, tandis que celle de la République, à présent regroupée, serait capable de lancer une douloureuse contre-attaque. Mais le fera-t-elle ? Car dans son dos, sur Destrillion, se cache une base militaire vitale, mais vulnérable. Un site lance-missiles sol-espace capable de pulvériser les croiseurs amiraux ennemis à très longue distance. Le temps joue contre l’Empire… Lorsque la rotation de la planète le permettra, les silos cracheront leurs missiles, et alors, le cours de la bataille pourrait en être renversé.



L’Empire a pris la République par surprise. En quelques minutes seulement, la flotte impériale s’est déployée autour de Dubrillion, qu’elle a sauvagement bombardée, afin de s’assurer qu’il ne reste au sol aucune structure militaire capable de lui opposer une résistance organisée. Mais pour autant, cette bataille est bien loin d’être terminée. Les deux camps peuvent encore l’emporter.

La petite flotte de défense républicaine a été contrainte de se regrouper, d’abandonner Dubrillion à son sort le temps de préparer la contre-attaque. Elle s’est rassemblée autour de Destrillion, sa planète jumelle. En effet, sur celle-ci, un site de lancement de missiles sol-espace pourraient faire la différence… A condition de sécuriser le site assez longtemps pour que la rotation de la planète permette aux systèmes de visée de prendre les navires amiraux ennemis pour cible…

Ainsi d’un côté l’Empire dispose d’une flotte en supériorité numérique, mais éparpillée autour du globe de Dubrillion pour en imposer un blocus total. Ne pas réagir c’est laisser l’initiative à la République… Agir, c’est affaiblir le blocus, prendre le risque de laisser passer une navette capable d’informer le reste de la galaxie des opérations en cours… Et donc, prendre le risque de voir des renforts débarquer.

Pour la République, le dilemme est tout aussi complexe. Tenir la position pour protéger le site de missiles ? Ou contre-attaquer immédiatement ? Pendant que les chefs militaires se décident, ce sont des milliards de vies innocentes qui sont en danger, sous le feu impérial.


Enfin, des décisions sont prises, d’un côté comme de l’autre. Deux forces se déploient. L’une sous le commandement du Moff Stoker, encore auréolé de sa victoire sur Gravlex Med… De l’autre l’officier Ular'Iim. Un cyborg encore inconnu des services Impériaux, mais qui est déjà considéré comme un stratège en devenir par le haut commandement militaire républicain.

De leur victoire dépendra probablement l’issue de cette bataille.




Seuls les joueurs Zerath Ular’lim & Vaas Stoker sont autorisés à poster dans ce sujet. Vous débutez chacun avec 3 groupes de combat ; ce qui vous dote de 3 * 2 dés par tour. Chaque groupe de combat a 70 points de vie.
Ordre des posts : Vaas - Zerath
Pour connaître les règles de la Bataille Spatiale, vous pouvez consulter [Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien].
Cependant, je vous rappelle que cela reste un RP classique et que les dés ne sont là que pour comptabiliser des points ; ils ne vous dispensent en aucun cas de fair-play et de respect de la cohérence du contexte et de vos personnages.
Invité
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Pont de commandement de l'Hayden

Dubrillion. Une petite planète, pratiquement insignifiante, au vu de l'immensité de la galaxie. Aisément oubliable, au regard des trésors que le vide spatial cache. Ses habitants, d'ordinaire, vivaient dans une relative paix, oubliés des grands de cette galaxie. Et pourtant, sa seule localisation en faisait l'un des principaux théâtres de la violente guerre qui embrasait les systèmes, tandis que l'Empire et la République, une fois de plus, se battaient pour la conquérir... Ou la protéger. Les Républicains préféraient Dubrillion neutre tout en les soutenant en secret, tandis que l'Empire voyait cette planète comme un potentiel marche-pied leur permettant d'étendre leur influence et de menacer toujours plus sa vieille ennemie.

Vaas, debout devant la baie vitrée du pont de commandement de l'Hayden, son nouveau vaisseau, ruminait tout cela, tout en observant l'immensité de l'espace. Au loin, il parvenait à voir le globe qu'était Destrillion. La flotte Républicaine s'y était regroupée après l'arrivée en force de la flotte Impériale. Cette dernière était à présent déployée autour de Dubrillion et y avait effectué une série de bombardements.
Il fit une série de pas, parcourant l'estrade qui surplombait le pont de commandement, attentif aux sons qui montaient de cette fosse, apprivoisant peu à peu son nouveau domaine.

Le radoub avait été formel : l'Oeil Sombre avait subi de biens trop lourds dégâts lors de la bataille de Gravled Mex, et la Force devait être avec Vaas ce jour-là pour lui avoir permit de revenir avec un vaisseau dans cet état. Dans ces conditions, il devait prendre le commandement d'un nouveau vaisseau. Et, avec les préparatifs de la guerre, la visite de Mid et celle de Masaari, il n'avait guère eu le temps de donner son opinion, mais il avait pu le baptiser : Hayden, en mémoire d'un précédent Quartier-Maître sans le sacrifice duquel, lui-même ne serait présent. Il soupira, tandis que, d'un pas lent, il se dirigeait vers sa console. Il devait encore haranguer les troupes, avant la bataille.
Dubrillion DEVAIT tomber.

"Ici le Moff Vaas Stoker, commandant de la Flotte d'Intervention Impériale sur Dubrillion. Une fois de plus, nous allons affronter l'ennemi. Une fois de plus, nous allons lui montrer ce qu'est la puissance de l'Empire. Nous sommes à forces égales et, tandis que nos camarades se battent au sol, c'est à nous de protéger leurs arrières.
Une fois de plus, la République tente se mettre en travers de notre chemin. Une fois de plus, nous allons abattre ses défenses. Nous sommes l'Empire, ceux sans qui la République n'est rien, ceux qui, jours après jours, lui démontrent sa faiblesse !
Messieurs-dames, notre mission est simple : abattre les salopards d'en face avant qu'ils ne le fassent ! Je compte sur vous. Que la Force soit avec vous.
"

Il se tourna vers Essan, une fois la communication coupée :

"Donnez-moi un maximum d'informations sur notre principal adversaire."

.................................

Pont de l'Aigle Hurleur

La Générale Meryl lu rapidement les ordres qui venaient de lui parvenir du vaisseau amiral. Simples : envoyer une série de coups de semonces en direction des Républicains. Elle inspira profondément, avant de transmettre les indications à ses officiers tactiques.

"Aller, Stoker. Ta chance ne t'a, pour le moment, pas fait défaut. Je compte sur toi pour que cela continue."

..................................

Pont de l'Hayden

Essan transmit le peu d'informations qu'il avait pu obtenir. Le Falleen borgne les parcourut d'un regard rapide. Pas grand chose. Si, deux : le nom de l'officier commandant, et sa réputation. Ular'Iim, considéré par le haut commandement républicain comme un stratège de génie. C'était aussi maigre qu'un nexu sur Tatooine en pleine vague de sécheresse, mais c'était toujours cela. Vaas prit mentalement note de ne pas prendre ce dernier à la légère.
Une troisième information, plus au sujet de Destrillion, lui était parvenue entre-temps : la planète possédait apparemment un site de lance-missile à très longue portée, pouvant potentiellement abattre un croiseur amiral d'un tir. Après un court temps de réflexion, le Borgne avait conclu que ledit site se trouvait sur la face cachée de la planète. Ce qui signifiait que la planète allait, via sa propre révolution, placer le site face aux vaisseaux impériaux... Et il lui était impossible, pour le moment, de déterminer où le site se trouvait exactement.

Vaas frotta l'arête de son nez et se tourna vers son subordonné :

"Nos rapports font état d'une explosion au sein de la capitale. Qu'en est-il ? Nos troupes sont-elles trop zélées ?"

"Aucunement, monsieur. Elles sont, semble-t-il, dues à une sorte d'attaque terroriste. Mais nous ne savons pas grand-chose à ce sujet, elles ont surprises les Républicains autant que nous."

"Mmmmh... Le groupe Aigle Hurleur est en position ?"

"Oui."

"Très bien. Qu'ils tirent, ainsi que le groupe Hayden. Que le groupe Gloire de Korriban se tienne prêt à prendre la relève."

"A vos ordres."

Majestueusement, les huit vaisseaux se mirent en position de tir, leurs canons dirigés vers les Républicains.


[Groupe Hayden (amiral), 5 vaisseaux : 70 PdV
Groupe Aigle Hurleur 3 vaisseaux : 70 PdV
Groupe Gloire de Korriban 4 vaisseaux : 70 PdV]
[Jets d'attaques pour Gr Hayden (échec) & Gr Ai Hu (réussite), sur les groupes A (amiral) & B d'Ular'Iim]
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Attaque du groupe Hayden ratée.

Attaque du groupe Ai Hu réussie ! Le groupe B peut se défendre ou contre-attaquer.
Zerath Ular'Iim
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Pont principal du Féroce – 0h28, heure de bord

L’équipage était plongé dans le silence, abattu par la nouvelle. Le malheureux corbeau de mauvaise augure n’était autre qu’un médecin ; vêtu de sa tunique chirurgicale, le masque encore pendant autour du cou, il observait un silence navré : l’amiral Lair était grièvement blessé et devait demeurer en soins intensifs dans l’aile médicale du Féroce jusqu’à nouvel ordre. Certes, ce n’était pas une mort, mais la disparition de Lair dans la chaîne de commandement laissait un vide qu’il était bien difficile de combler, songea Zerath. Quelle journée curieuse, en y réfléchissant. Il avait été mobilisé par l’état major pour – quels étaient les termes ? Apprendre comment la République gérait ses hommes. « Et l’amiral Lair est un homme expérimenté dont vous aurez certainement beaucoup à apprendre », lui avait confié la lieutenante – une humaine – avant de l’envoyer vers le bureau de Lair. Le Kaleesh avait songé que l’affectation à Dubrillion n’était pas destinée à lui apprendre les mécaniques de la guerre, mais celles de la paix ; un monde neutre que la République percevait d’un œil bienveillant et qu’elle tentait d’amener sous sa bannière en assurant sa pérennité par la protection plutôt que par la conquête.

Il fallait l’admettre, il s’était trompé sur toute la ligne. Comme l’aurait fait un novice n’ayant jamais lu une carte galactique de sa vie, Zerath avait négligé la position du monde, une bien stupide erreur en y réfléchissant. Dubrillion était un monde passerelle ! Sa chute signifiait l’extension de l’espace impérial vers celui républicain. Si Dubrillion devenait une avant-garde impériale – fut-ce ne serait-ce que pour le ravitaillement, il n’était pas compliqué d’imaginer les prochaines cibles que l’ogre impérial tenterait de dévorer. Dantooine, supposa le prélat, était un objectif tout à fait probable, Muunilinst encore, pour les joyaux qu’elle pouvait receler.

Ce qui avait été essentiellement une visite du vaisseau et des présentations avec les techniciens, les pilotes, les officiers et sous-officiers s’était en un battement de cils transformé en une bataille ouverte. Et quelle bataille ! Si l’amiral avait eu la présence d’esprit d’organiser une retraite plutôt que de tenter une futile résistance en position défavorable, le Féroce n’en avait pas moins subi le feu nourri des adversaires ; même à présent, les techniciens s’échinaient à remettre en état de marche le matériel vital du croiseur classe Valor. Plusieurs bâtiments avaient été perdus aussi dans la retraite, et une perte momentanée du suspenseur gravitationnel avait fait chuter le Féroce de son orbite suite à un tir chanceux ennemi ; c’était dans cette chute que l’amiral Lair avait failli perdre la vie.

À présent, les suspenseurs étaient à nouveau actifs. La flotte était rassemblée, les hommes étaient prêts mais la présence fédératrice et charismatique de Lair, elle, était absente. On avait espéré sa blessure bénigne, l’on avait espéré qu’il reviendrait bientôt, l’œil brillant de détermination malgré ses maux, livrant ses ordres en se riant de son état ; force était de constater qu’il n’en était rien. Sans doute était-ce cet espoir trahi qui abattait actuellement le moral de l’équipage.

Après avoir porté sa nouvelle, l’homme se retira promptement. Il devait veiller à l’état du commandant. Le premier lieutenant, un humain répondant au nom de Goethe, prit la parole :


« - En l’absence de l’amiral Lair, je suis celui qui hérite du commandement. Mes ordres sont simples : soldats, la bataille ne peut être gagnée. Nous sommes en infériorité numérique écrasante. Je n’ai pas la férocité, l’expérience ou (il sourit) le talent de notre bien aimé amiral...Et vous demander de combattre un adversaire si nombreux serait vous envoyer à la mort.  »

Zerath demeura silencieux. S’appuyant sur son sceptre shoni, il s’approcha sans un mot de la grande baie vitrée. Destrillion, démesuré orbe bistre, était leur base d’action. Le monde ne portait pas en son sein de point de ravitaillement, il ne cachait aucune munition qui puisse aider les canons du Féroce, nulle pièce détachée pour réparer ses blindages et aucun remède miracle pour remettre Lair sur pieds.

« - Mon lieutenant, permission de parler ? réclama un autre officier. Goethe, d’un geste, lui signala de parler, l’officier poursuivit : L’amiral pensait que nous pourrions briser le blocus. Il voulait s’entretenir avec le Maître du Conseil, si je puis me permettre... »

Le regard du Kaleesh continua un instant à étudier Destrillion. Une épaisse couche moutonneuse de crasse s’agglutinait autour de son équateur, s’étendant en bras avides vers chaque hémisphère qui s’achevaient en des doigts de tourbillons turbulents.

« - Le Maître du Conseil ne sera pas là avant une dizaine de minutes. Il a réussi à se défaire des chasseurs impériaux qui le poursuivaient pendant la manœuvre de retraite, mais il a effectué une manœuvre dans la ceinture d’astéroïdes pour les semer. Une fois qu’il sera à bord, nous battrons en retraite.  »

Le prélat, toujours appuyé sur sa canne cérémoniale, porta ses yeux sur Dubrillion, la sœur assiégée ; bien que lointaine, elle était visible à l’oeil nu à travers les ténèbres de l’espace. Planète jumelée à Destrillion à la façon d’une lune aurait assujettie à un planétoïde - mais où la lune et le planétoïde étaient tous deux maître et esclave en parts égales - c’était une perle hémimorphite, aux paysages étrangement doux, couverte de végétations comme le Kaleesh n’en avait point vu sur son monde natal. Il devait rester bien peu d’arbres dans les capitales, après l’intervention de l’Empire.

« - Mon lieutenant, avec tout mon respect, il n’acceptera jamais d’abandonner des vies innocentes livrées à elles mêmes. »

« - Et ce serait préférable de sacrifier d’autres vies en vain ? Il nous faut des renforts, nous suicider sur ce blocus ne ferait que sceller définitivement le sort de Dubrillion.  »

« - Mais mon lieutenant ! Si nous ne faisons rien ou battons en retraite, Dubrillion sera massacrée quoi qu’il advienne ! »

Bientôt ce fut la cacophonie. Plusieurs autres officiers se lancèrent dans le débat, s’interrompant sans cesse pour prendre mutuellement la parole, argumentant dans la direction du combat ou celle de la fuite sans jamais garnir plus leur discours que par « les ordres du capitaine » ou « la République doit être avertie ».

Zerath continua son observation. Dubrillion était distante de quatre cent mille kilomètres et avec, la flotte impériale qui l’assiégeait. L’Empire, à son arrivée, avait brouillé toutes les communications longue portée. Les moyens investis pour assiéger ce monde neutre n’étaient pas colossaux, mais respectables cependant, car suffisants pour imposer un blocus à une échelle planétaire. L’objectif impérial était de prendre la planète, de cela le Kaleesh pouvait être certain avec une faible marge d’erreur. L’ennemi semblait également craindre l’arrivée de renforts...Pour quelle raison? À nouveau ses yeux se posèrent sur Destrillion. Dans son dos, Goethe achevait :


« - ...et avec l’amiral en mauvais état, nous ne pouvons plus rien faire...Nous n’avons pas d’espoir de victoire sans renfort. Notre commandant avait une flamme de génie, mais sans lui... »

Le cyborg alors, arc-bouté sur son sceptre, se retourna.

« - Il n’existe nul feu dans le vide qui périsse privé d’air, sonna sa voix de fer. Car le seul feu et la seule lumière dans l’espace nous viennent des étoiles, lieutenant ; toutes finissent par s’éteindre, mais combien plongent dans l’obscurité instantanément?  »

Zerath n’avait pas écouté toute la conversation, mais il en avait cependant bien assez entendu : la peur et l’inquiétude rongeaient l’équipage. Ce n’était pas par incompétence mais par affection pour ses subordonnés que Goethe n’osait pas agir. Le cyborg, de son pas mécanisé, s’approcha lentement de l’officier, tout en continuant à parler. Son bras gauche s’agitait dans l’air, son bras droit tenait son sceptre. De sa voix liturgique il décantait la vérité de sa pensée, son rite intellectuel à ceux qui voulaient bien l’écouter.

« - Même le plus brillant soleil périra, car le temps rien n’épargne. Mais le feu qui palpite au cœur de chaque étoile, ce cœur kyber, respire un air sans oxygène : le cosmos. Dans ses ultimes expirations, le plus modeste astre peut devenir un titan ardent ; la plus grande étoile explose d’une telle brillance que l’univers entier en est secoué, puis elle devient un abîme de vide qui dévore jusqu’au Temps. Si l’espoir vient à s’éteindre, il ne demeure qu’une prière pour nos ennemis ; que votre espoir n’ait pas été immense, lieutenant, car des trous noirs nul ne s’échappe.  »

Il marqua une pause. Goethe et l’équipage tentaient de démêler le sens exact de ses paroles, mais le prélat poursuivit sans s’en préoccuper.

« - Cependant, gaspiller les derniers relents d’une énergie céleste à un assaut désespéré serait un conte pathétique au mieux. Sauver Dubrillion en brisant le blocus était l’ambition de notre amiral, mais jamais n’a-t-il spécifié qu’il fallait vaincre chaque ennemi pour cela.  » Il pointa sa main gauche couverte de bandages vers l’espace. Ses doigts aux contours squelettiques pointèrent droit vers Dubrillion.

« - Si l’Empire cherche à effectuer un blocus, jamais les officiers n’investiront toute leur force pour nous abattre, car ils briseraient eux-mêmes leur opération. Ici réside notre premier espoir : qu’ils mobilisent un groupe restreint pour nous livrer la chasse, car nous pourrions alors faire face sur un terrain plus égal. Et chaque bâtiment que l’Empire investit contre nous est un nœud en moins dans le maillage autour de Dubrillion.  »

Goethe resta silencieux pendant plusieurs longues secondes. Il étudia Zerath avec un air dubitatif, plissa les yeux. Soudain, une ombre de consternation passa sur son visage !

« - Je me souviens ! Vous êtes...Vous êtes celui que l’amiral avait pour charge de former...Le stratège !  »

Un sourire – fugace – illumina ses traits perturbés. Il jeta un œil à ses collègues, avant de revenir sur le prélat, face à lui.

« - Vous avez une idée ?  »

Zerath opina du chef. Il fit quelques pas sur le côté, son manteau pourpre voleta lourdement dans son dos. Les griffes de fer qui lui servaient de pied crissèrent lourdement contre le sol du pont.

« - Sous nos pieds se trouve la stérile Destrillion. Ses terres arides abritent une base isolée, cachée. Précaire et désuète, elle recèle cependant ce qui pourrait être notre salut ; des missiles à portée orbitale, capables de pulvériser d’un seul coup même le plus robuste croiseur. Il nous faut en premier lieu une communication avec les hommes au sol. Mais en aucun cas la maintenir active, car ce serait dévoiler la position de la base si nos ennemis impériaux venaient à en trouver la fréquence.  »

Goethe fit un signe de tête en direction de la fosse où les opérateurs dirigeaient le vaisseau. L’un d’eux se rua vers les consoles de commande pour ouvrir un canal. L’équipage reprenait vie ; les soldats et officiers reprenaient peu à peu leurs postes, les plus gradés patientant pour voir ce qui allait ressortir de l’échange.

« - À présent il me faut une carte, dit Zerath. Notre position sera cruciale si nous voulons ne serait-ce que survivre à la furie de l’Empire.  »

« - Notre projecteur principal a une carte holographique et retransmet les informations captées par nos radars en temps réel.  » Dit Goethe à l’intention d’un projecteur holographique quelques mètres plus loin. Le duo s’en approcha, tandis que le Kaleesh continuait à indiquer ses exigences : il lui fallait s’entretenir avec les capitaines des escadrilles survivantes pendant que le reste des troupes demeurait stationné autour du Féroce.

Le projecteur s’illumina, affichant une vue de haut du vaisseau. Autour étaient affichées toutes les unités par leurs dénominations succinctes et, à une distance bien plus lointaine, Dubrillion. Dans les cercles les plus extérieurs de la carte, on apercevait les ceintures d’astéroïdes. Zerath fronça les sourcils. Une carte en deux dimensions ? Quel genre de farce était-ce là ? L’espace intersidéral avait bien plus de complexité qu’un simple plan plane...Était-ce une de ces représentations normalisées par rapport au sol ? Cela semblait absurde – non, même pour une bataille sur une colline il fallait considérer le relief et la troisième dimension pour espérer l’emporter.

« - Pouvez-vous l’afficher en trois dimensions ?  » réclama-t-il à son supérieur sans mettre guère de formes policées.

« - Comment ça ?  »

« - Avec la profondeur qui caractérise le monde et sans laquelle nous ne pourrons pas faire bouger convenablement nos troupes.  »

« - Je...Nous avons toujours utilisé des cartes en 2D pour nos batailles, ça n’a jamais posé prob-  »

« - L’heure n’est pas aux plaisanteries. Il me faut une représentation en trois dimensions, et il me la faut maintenant.  »

Goethe resta bouche bée. Il pressa plusieurs boutons sur la console du projecteur ; la carte s’afficha enfin en trois dimensions. Les vaisseaux étaient une petite grappe de points colorés, en orbite autour de la gigantesque – en comparaison – Destrillion. Dubrillion elle même était représentée en une forme sphérique. Goethe fit une démonstration autour de la carte ; il pouvait zoomer ou dézoomer d’un simple toucher sur une zone autour du Féroce, permettant de voir plus en détails les vaisseaux et leurs positions relatives. C’était parfait. C’était exactement ce qu’il fallait, songea Zerath. Il dézooma lui-même et tenta de zoomer autour de Dubrillion, pour mieux jauger les troupes impériales stationnées là-bas ; un nuage imprécis s’afficha.

« - Les capteurs spatiaux n’ont pas une portée illimitée, sergent. J’ai eu la même réaction que vous la première fois. Plus les troupes sont loin, moins vous pourrez y voir, c’est ainsi.  »

Il hésita une seconde, comme réalisant un détail qui lui avait échappé jusque là :

« - Au fait, depuis quand est-ce que vous me donnez des ordres ?  »

Ah, la fierté revenait à la charge. D’un ton cynique, Zerath répondit :

« - Cela vous dérange-t-il ?  »

L’humain considéra la question avec un sourire.

« - Je fermerai les yeux pour cette fois si vous nous apportez la victoire.  »

Le prélat interrogea du regard son interlocuteur. Il s’était trompé à son sujet en le pensant fier. Ce Goethe savait faire preuve de sagesse ; peut-être était-ce pour cela qu’il avait atteint son poste. C’était sans doute même cette sagesse qui le poussait à penser – à tort ou à raison – qu’il n’avait pas les compétences suffisantes pour arracher une victoire à l’Empire en pareille situation. Zerath ignorait si lui-même avait une telle compétence, cependant il avait la certitude qu’il devait essayer, car nulle partie n’était gagnée d’avance à part quand on admettait la défaite avant que le jeu ne débute.

« - Mon lieutenant, dit l’un des opérateurs, nous avons la base de Destrillion en ligne ! »

« - Bien, passez la moi.  »

«  - Prsschhhhhhhhh...Lieutenant Goethe...Ici base ARB, Où est l’amiral Lair ? »

« - L’amiral Lair...A été blessé et n’est pas en mesure d’exercer ses fonctions.  »

«  - C’est...Prschhhhhh...mauvaise nouvelle. Vous êtes l’officier référent lieutenant ? »

« - Négatif, dit Goethe. Le sergent Ular’Iim est l’officier référent du Féroce.  »

« - Base ARB, transmettez nous dans combien de temps vous serez en mesure de tirer sur l’orbite de Dubrillion.  »

«  - Prshhhhhhchhh...Je peux vous le dire de voix vive sinon… ? »

« - J’aimerais éviter de potentiels espions sur la ligne.  »

« - Sage décision...prshhhhh...mon sergent. »

Ils coupèrent là-dessus la communication. Zerath ne souhaitait pas que les impériaux puissent trianguler la position de la base ; si les dieux étaient avec lui, ses ennemis ignoraient où elle était. Il fallait qu’il sonde cette possibilité en observant les réactions de ses adversaires, quand et si ils approchaient bien de Destrillion. L’incertitude autour de la localisation de ARB pouvait bien être l’élément décisif dans la bataille à venir. À présent, il fallait réfléchir.


***


Code:
Pont principal du Féroce – 1h44, heure de bord


Le son d’une alarme se mit à résonner sur le pont ; les radars de proximité commençaient à s’affoler. Les opérateurs commençaient à obtenir les informations, à mesure que la perturbation s’approchait. On entendait les ordinateurs de bord effectuer leurs calculs. Bip bip bip. Ils crachaient des rapports divers, que les experts techniques s’échangeaient pour déterminer ce qui se passait à une telle distance ; le doute, cependant, était inexistant, la validation entre les différents types de radars du vaisseau non nécessaire. La conclusion tomba sans surprise :


« - Approche d’ennemis depuis Dubrillion, mon sergent ! »

Zerath observa la carte. Un nuage imprécis et bleu convergeait bel et bien vers les forces – ses forces – républicaines. Comme anticipé. Les forces à la disposition du Kaleesh étaient maigres : il ne demeurait, en dehors des troupes transportées par le Féroce – celles transportées par tout Valor standard, ce qui constituait trois escadrilles d’Aurek, deux de Liberator et autant de bombardiers – que deux Hammerhead : la Rougeoyante et le Tape-Clous. Les radars ne parvenaient pas encore à discerner les forces adverses – trop lointaines. Avantage ou inconvénient ? Car l’Empire, à son tour, ne pouvait probablement pas connaître l’exacte composition des troupes à la disposition de Zerath. Il devait maintenir cette incertitude aussi longtemps que possible – au moins dans la périphérie du Féroce.

« - Neuvième escadrille, conformation boîte de combat. Avancez vers l’ennemi pour les surplomber. Tape-Clous, trajectoire orthonormale à la neuvième escadrille, gardez le flanc droit. La Rougeoyante, suivez notre position. Dixième escadrille, troisième escadrille, configuration en échelle, approchez l’ennemi du bas, suivez la trajectoire de la neuvième escadrille. Transmettez nous tout ce que vous voyez. Je veux la composition exacte de leurs troupes.  »

« - Mon sergent ! Ils ouvrent le feu sur nous. »

À cette distance ? Le Kaleesh n’aurait pas songé...Ah, bien sûr. C’étaient des tirs pour commencer à entamer ce qui pouvait bien être sur le chemin direct des troupes impériales. Plusieurs traits fins vinrent se heurter contre la paroi blindée du Féroce, mais les boucliers étaient robustes ; les autres tirs se perdirent dans l’espace. Zerath se tourna vers l’équipage.

« - Portez nous en arrière.  »

« - La neuvième escadrille est sous le feu ennemi, sergent. »

Il réfléchit une seconde. Difficile. Cette situation s'annonçait décidément difficile. S'il s'approchait, il livrait l'information de toutes les troupes à sa disposition. S'il restait loin, il fallait qu'il patiente le massacre de ses forces d'avant garde pour obtenir l'information qui lui faisait défaut.

« - Manœuvre d’évitement en cloche. J’ai besoin de savoir à quoi nous faisons face. Dixième escadrille, troisième escadrille, faites feu sur le bâtiment qui menace la neuvième escadrille. Goethe, dit-il à l’intention de l’humain qui n’avait toujours pas déserté le pont et demeurait à l’épauler dans le commandement, existe-t-il un moyen de relayer ce que captent les radars des chasseurs directement au Féroce ?  »


Composition d'armée:

Actions du tour:
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#1 '6' :
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Contre-attaque ratée !
Groupe B : - 18 HP.

Attaque du groupe B réussie ! Le groupe Aigle Hurleur peut se défendre ou contre-attaquer.


Spoiler:


NB : Je ne sais pas si vous avez conscience que vous pouvez faire beaucoup plus d'actions que cela ? Vous disposez de deux dés par tour et par groupe, donc jusqu'à 6 actions ici. Mais c'était peut-être un choix de votre part.
Invité
Anonymous
Pont de commandement de l'Aigle Hurleur

Meryl serra les dents en voyant les tirs adverses fondre sur sa formation. Elle serra les poings, avant de se tourner vers son équipe :

"Okay, très bien, position défensive, déployez les boucliers !"

Ils obtempérèrent au plus vite, tandis que leur Générale se mordillait les lèvres, espérant que l'équipage aurait assez de réflexes pour éviter la catastrophe.

...............

Pont du Gloire de Korriban

Le Général Courvoi était dans son vaisseau, toujours placé au-dessus de Dubrillion, et compulsait les rapports qui lui parvenaient depuis la planète dans la salle de réunion, en attendant les ordres. La surprise provoquée par la série d'explosions au sein de la capitale était à présent passée : il y avait des Siths en bas, et ils étaient on ne peut plus capables de prendre en main ce genre de... "Désagréments". Son œil fut attiré par une alerte, sur la carte tactique : des tirs républicains avaient prit pour cible le groupe Aigle Hurleur. Il s'approcha de la carte, pour se rendre compte que la Générale Meryl avait commencé à prendre une position défensive, en prévision de l'assaut.

"Bien joué. Le Borgne ne devrait pas tarder à donner de nouveaux ordres."

Sa prédiction était exacte, puisque moins de cinq minutes plus tard, on le prévint d'une communication urgente en provenance de l'Hayden. L'Humain se leva de son fauteuil et se dirigea vers le pont de commandement. Il réajusta son uniforme et passa une main dans ses cheveux afin de paraître plus présentable. Certes, la distance et surtout l'affichage holographique n'allaient pas parfaitement rendre son apparence exacte à l’œil de son interlocuteur, mais il était préférable de paraître présentable et non-échevelé alors que la bataille venait tout juste de débuter.
La silhouette de Vaas planait au-dessus du pont de commandement. Le Quartier-Maître salua son supérieur, avant de s'éloigner.

"Monsieur, quels sont vos ordres ?"

"Simples : tirez sur les deux groupes de vaisseaux suivants, désignation impériale actuelle : Alpha, pour le vaisseau amiral, et Gamma."

"A vos ordres, monsieur."

Il salua de nouveau, tandis que l'image se brouillait devant lui. Courvoi se tourna vers son Quartier-Maître et lui jeta un regard entendu. Cette dernière écrasa la cigarette qu'elle fumait jusque-là dans un petit coquillage lui servant de cendrier, avant de se tourner vers l'équipage.
Elle donna ses ordres d'un ton clair et précis, tandis que son supérieur transmettait l'information aux capitaines de son groupe :

"Nous allons frapper nos adversaires simultanément au cœur et au flanc gauche. L'Alchimiste et la Gloire de Korriban tirerons sur la priorité Alpha, tandis que le Soleil Blanc et le Sable Ardent viserons la priorité Gamma."

Trois "A vos ordres" suivirent.

.................................

Pont de l'Hayden

Vaas se tourna vers Essan. Ce dernier gratta rapidement une des cicatrices qui couturaient son visage, plus par habitude que parce que celle-ci le démangeait. Sur le pont de commandement, l'ambiance commençait à devenir plus tendue. La nouvelle de la présence de la base sol-espace sur Destrillion avait fait son bonhomme de chemin et ils savaient tous qu'ils n'avaient peu de temps devant eux avant de potentiellement se faire anéantir, purement et simplement.

"Très bien. Nous allons nous concentrer sur Alpha et Bêta. Ainsi, nous avons potentiellement les moyens d'harceler l'ennemi, tout en permettant à la Générale Meryl de préparer une meilleure défense."

"A vos ordres, monsieur."

Il se repositionna plus confortablement sur sa chaise. Le fait d'ignorer précisément qui se trouvait en face de lui le gênait, et couplé à cette course contre la montre meurtrière n'arrangeait pas les choses. Le Falleen pinça l'arête de son nez, pensif. Il restait encore un moyen de se jouer d'eux, mais cela nécessitait deux choses : une excellente préparation, réglée comme du papier à musique, et une chance si insolente qu'il serait capable de se demander ensuite si l'une ou l'autre de ses maîtresses, totalement officieuses s'entend, était susceptible de le cocufier durant son absence...
Les implications potentielles relevaient de la folie pure, mais Vaas comptait bien le peaufiner jusqu'au dernier moment.

"Ouvrez le feu. Et prévenez-moi quand la base de Destrillion sera à portée de nos radars."

Les puissants canons impériaux se tournèrent vers leurs cibles. De neuf vaisseaux jaillirent une série de projectiles, avec un seul but : abattre l'ennemi.

[Groupe Hayden (amiral), 5 vaisseaux : 70 PdV
Groupe Aigle Hurleur 3 vaisseaux : 70 PdV
Groupe Gloire de Korriban 4 vaisseaux : 70 PdV]
[4 jets d'attaque pour le groupe Hayden & pour le groupe GdK, respectivement = 1 tir sur groupe B (H - réussite), 2 tirs sur groupe A (H & GdK - réussite) 1 tir sur groupe C (GdK - échec) -
1 jet de défense (battre en retraite) pour le groupe Ai Hu (échec)]
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2 fois la même action dans le même tour par un seul groupe n'est pas possible. Attaquer deux fois en même temps pour les 4 premiers jets est donc annulé. Seuls les premiers jets de chaque groupe sont validés.
Par ailleurs Vaas, merci de garder une logique dans les jets de dés, et notamment respecter l'ordre des groupes : les actions de H, puis Ai Hu puis GdK. En effet rien ne nous prouve que tu ne fais pas ton marché après avoir vu les jets... Razz



Attaque de Hayden sur groupe B réussie ! Le groupe B peut se défendre ou contre-attaquer.

Attaque de GdK sur groupe A réussie ! Le groupe A peut se défendre ou contre-attaquer.

Défense du groupe AH ratée.

AH : - 20 HP.



Spoiler:
Zerath Ular'Iim
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Zerath gardait ses yeux reptiliens posés sur la carte holographique. À sa demande Goethe avait convoqué les ingénieurs du Féroce, qui débattaient à présent en retrait, Goethe avec, de la manière dont ils pourraient bien établir un relais de flux entre le vaisseau commandant et les troupes pour que ce qui apparaisse sur les radars soit transmis au commandement directement. Le petit groupe d’experts s’était lancé corps et âme dans un débat purement technique auquel le Kaleesh ne prêtait guère attention : il n’était point un être de science et n’avait de toute façon pas le temps d’apprendre à l’être en une telle heure. En effet, son attention toute entière était accaparée par les rapports de ses hommes. Les escadrilles mobilisées autour de la flotte adverse transmettaient ce qu’elles observaient ; à mesure venaient la plus puissante ressource d’un affrontement, les informations. Des informations sur ce qui les attendait, de l’autre côté du corridor de vide où se tenaient les ennemis, des informations sur ce que l’Empire avait mobilisé pour tenter de l’éliminer et de raser la base de Destrillion.

La flotte adverse se composait de douze navires allant du moyen au lourd tonnage. D’après ce que ses hommes avaient identifié et d’après ce que l’amiral Lair lui avait enseigné sur les modèles impériaux, il y avait là trois vaisseaux majeurs. Les autres, plus modestes, épaulaient probablement les navires commandants, mais Zerath n’excluait pas la possibilité pour autant que le véritable commandant se fut dissimulé dans un vaisseau plus modeste pour brouiller les pistes. Qu’à cela ne tienne, il dressait à présent le bilan des premiers échanges. La neuvième escadrille avait perdu plusieurs vaisseaux, partis en fumée lors de l’assaut adverse, mais l’offensive en réponse de la dixième et de la troisième semblaient porter leurs fruits. Il observa la carte une nouvelle fois. À mesure que ses yeux scrutaient chaque recoin de la lande tri-dimensionnelle son esprit traçait des lignes imaginaires qui découpaient l’espace, formant un quadrillage, certes, mais qui était aussi bien horizontal que vertical : l’esprit du Kaleesh subdivisait mentalement le champ de bataille dressé par les radars du Féroce. Chaque nuage de point était un adversaire dont il connaissait à présent le nombre à défaut de la répartition exacte – mais ses hommes le lui indiquaient, il avait donc cette connaissance ; chaque nuage était un pion, un cavalier, une tour voire la reine entre les mains du commandant ennemi. Chaque point représentant ses troupes était une pièce à son service.

Et l’espace gigantesque et glacé entre les ponts de leurs vaisseaux respectifs serait leur échiquier. Fort de son retard sur l’offensive, le prélat se considérait comme le Roi Noir. Il plissa le regard. L’ennemi manquait de pions, que Zerath avait en pléthore ; à l’inverse, l’adversaire disposait de pièces plus puissantes, quoi qu’en nombre plus restreint. Telle était la cruelle différence de la guerre, qu’il avait apprise dans sa jeunesse sur Kalee. Jamais une bataille n’était livrée à forces égales. Mais le facteur individuel de chaque pièce était à ne jamais négliger : un pion réel était infiniment plus dangereux que sur une table d’échiquier, car il n’avait pas besoin d’atteindre les lignes adverses pour devenir une potentielle dame. Plus problématique : il ignorait dans quel navire était embarqué le général commandant adverse. En d’autres termes, il ne savait pas où était le roi blanc, ce qui était un obstacle d’ampleur pour qu’il puisse formuler sa stratégie. Certes, il était en train de songer à différentes séquences, mais il était encore maintenu dans l’ombre pour l’heure.

L’engagement de l’escarmouche était au moins aussi capital que les forces déployées. Le cyborg le savait. À l’instant même, il donnait ses ordres. Il ne pouvait pas laisser son adversaire avancer car lui permettre de bouger vers Destrillion était un risque trop important à l’heure actuelle : la base n’était pas en position pour tirer. Il devait maintenir le bluff sur la localisation de ARB, maintenir le mensonge sur les troupes à sa disposition en continuant à dissimuler la proximité directe du Féroce par une distance suffisante et appropriée avec les radars adverses. C’était pour cette raison qu’il avait envoyé les escadrilles directement sous le feu adverse, comme avant-garde et éclaireurs du même coup ; mais bien que ses hommes fussent envoyés sonder l’ennemi et estimer son effectif, ils prenaient aussi et surtout le combat loin, dans l’orbite extérieure : un terrain qui arrangeait Zerath.

Par soucis pratique, le stratège avait abandonné les désignations trop lourdes « d’escadrilles » ou de « soldats », à présent qu’il devait réfléchir et opérer à un niveau quasi individuel. L’effectif dans chaque escadrille était fort heureusement assez restreint pour qu’il n’ait pas à s’encombrer d’identifiants trop complexes ; on s’était restreint aux identifiants des vaisseaux au sein de leurs escadrilles respectives (c’était à dire une simple lettre allant de A à Z), précédée du numéro de l’escadrille correspondante. Chaque pilote connaissait l’identifiant de son vaisseau ; Zerath avait prévenu les capitaines avant la bataille, car il savait fort bien qu’il ne pourrait pas éternellement se cantonner à des ordres globaux et aurait tôt ou tard besoin d’un contrôle plus fin. Cependant, le nombre de minuscules pièces impliquées ainsi que leurs positions relatives présentait une épreuve mentale colossale pour le cyborg : cramponné à l’holoprojecteur, il s’autorisait à peine le droit de battre des cils pour ne rien rater de l’action !

« - Mon sergent ! Nous sommes sous le feu adverse, ils nous bombardent ! »

Le message s’interrompit en une série de tirs et de hurlements de moteurs. C’était le pilote du troisième vaisseau de l’escadrille neuf, désignation 9C, qui venait de s’exprimer.

« - 9A, rapport. » Commanda l’Ular’Iim.

« - L’aile ennemie avance sur nous mon sergent. »

« - Mon sergent, plusieurs tirs arrivent sur notre direction ! Ils nous bombardent monsieur ! »

Ce n’étaient pas des tirs de sommation cette fois. Fascinant. Il avait ordonné que le Féroce prenne de la hauteur précisément pour ne pas être au coeur des lignes, mais toujours en position de retrait aussi bien qu’en aplomb, pourtant l’ennemi choisissait de tirer dans sa direction.

« - Correction mon sergent ! Les tirs sont en direction de la Rougeoyante ! »

« - Rougeoyante, poursuivez votre trajectoire et accélérez vers la position A-3-4. Changez votre angle de front de 15°. Répliquez sur T6. Si vos boucliers survivent à l’impact, ouvrez le feu sur la pièce T2. 9, accélération de front, passez sous le groupe de T2. 10A, 10C, profitez de l’opportunité pour attaquer T1. 1, 3, en appui. 4, mouvement en M-1-10, passez au-dessus de T2 et ouvrez le feu. 11, mouvement en N-1-10. Tirez sur T2. Tape Clous, entamez les tirs en direction de T2. Gardez vos distances et bougez en C-4-4.  »

Il demeura quelques secondes silencieux, tandis que ses ordres étaient transmis à une vitesse supraluminique à ses subordonnés. Le mouvement adverse était un tir à l’encontre du groupe de chasseurs qui le harcelait, cela il pouvait le concevoir. Mais pourquoi tenter de tirer en la direction du Féroce ? Pour tenter de le faire reculer, peut-être ? Non, ce n’était pas correct. Ils tentaient de faire une percée. S’il avait à parier, c’était un mouvement pour lui faire briser sa ligne. Avec les pièces à sa disposition, le commandant ennemi avait tout intérêt à garder une formation serrée et à ne pas s’éparpiller, car les vaisseaux lourds étaient redoutables mais ils craignaient par-dessus tout les embuscades de chasseurs, qui pouvaient les harceler de toutes les directions. En maintenant un rang serré, on formait une légion qui n’offrait comme prise que les bâtiments les plus extérieurs. Ce n’était cependant pas le choix de l’officier en face…
Peut-être sentait-il, lui aussi, le temps de leur sablier commun qui s’évidait, à mesure que les rotations de Destrillion et Dubrillion se synchronisaient ?


« - Mon sergent... » Entama l’un des opérateurs. Sa voix était troublée, lourde d’une inquiétude à peine marquée. Zerath, presque à regret, se détacha de la carte où se jouaient les premiers instants – critiques de la bataille. Goethe choisit cet instant pour revenir auprès du Kaleesh, alors que l’opérateur, fébrile, poursuivait :

« - Un de nos pilotes a obtenu une image du pont de commandement adverse. V...Voyez par vous même... »

Il projeta l’image directement sur le pont, à la vue de tous. Sans doute l’image était-elle passée par de longues procédures pour en améliorer la netteté et la résolution originale, car le prélat doutait qu’un chasseur puisse prendre une image du pont avec une résolution suffisante pour y voir autre chose qu’une soupe de pixels. L’image montrait trois individus en uniformes, tous humanoïdes et vêtus des couleurs impériales. Ils étaient en train de distribuer leurs directives, pris en plein dans le feu de l’action. L’un d’entre eux était un individu à la peau verte colorée, arborant une longue chevelure noisette. Un frisson passa sur le pont. Goethe lui-même déglutit.


«- Le moff Vaas Stoker... »

« - Le boucher de Gravlex Med ! » gémit l’opérateur qui avait transmis l’image fatidique.

Le Kaleesh observa un instant de réflexion. Son regard se porta sur sa précieuse carte, son plateau d’échecs tri-dimensionnel, avant de revenir sur Goethe puis ses subordonnés – provisoires du pont.


« - De quel bâtiment s’agit-il ? »

« - T9, mon sergent ! »

« - Bien, répondit le prélat avec un calme compassé. Il retourna auprès de son projecteur, tout en distribuant les directives pour communiquer avec toute l’armée simultanément. Mes soldats, une nouvelle capitale vient d’être portée à notre connaissance. L’esprit fédérateur de nos ennemis réside dans le bâtiment T9, qui sera à présent désigné comme K1. Ici se trouve le nœud principal de leur chaîne de commande. Là, le ganglions nerveux qui, si écrasé, fera s’effondrer ses hommes autour de lui. Pourtant contenez votre furie ; bien que cette information soit cruciale, concentrez vous sur vos assignations respectives. Suivez mes ordres, car bientôt je vous porterai sur notre ennemi lorsque l’heure sera venue. »

Cette information était en effet cruciale. L’identité de Vaas Stoker n’importait que peu à l’Ular’Iim; savoir s’il affrontait un imbécile ou un génie ne devait – ne pouvait affecter raisonnablement sa façon d’agir. Son discours mais surtout son calme finiraient par se transmettre à l'équipage; déjà, Goethe rejoignait son côté pour l'épauler à nouveau dans la vision de la bataille. Plus important que le moral des hommes du Féroce: Zerath savait à présent qui était son ennemi et où il se trouvait. Il avait enfin placé le roi blanc sur l’échiquier.



Actions du tour:
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Contre-attaque du groupe A ratée !

Groupe A : - 18 HP.
Attaque du groupe A réussie ! Le groupe GdK peut se défendre ou contre-attaquer.

Contre-attaque du groupe B réussie !
Groupe Hayden : - 20 HP.
Attaque du groupe B réussie ! Le groupe Aigle Hurleur peut se défendre ou contre-attaquer.

Attaque du groupe C réussie ! Le groupe Aigle Hurleur peut se défendre ou contre-attaquer.



Spoiler:
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Pont de commandement de l'Aigle Hurleur

La Générale Meryl sentit une goutte de sueur couler sur sa tempe. Des trois formations, il fallait que ce soit la sienne qui soit visée en priorité.

"Bordel de merde..."

Le juron qu'elle ne parvint à retenir retentit dans toute la pièce. Ses subordonnés se retournèrent vers elle. Il était si rare de l'entendre ou la voir perdre son sang-froid que cela ne signifiait qu'une chose : que la Générale avait peur. Cette dernière sentait ses mains trembler et elle serra les poings, jusqu'à sentir ses ongles entailler sa chair. Ses yeux balayèrent la pièce, jusqu'à se poser sur une petite holo-image émergeant de son bureau. Une photographie d'elle et son cher petit-fils, qu'elle gâtait jusqu'à la déraison, du moins, de l'avis de ses parents.
Le long soupir qu'elle poussa fut lui aussi entendu de tous. Calmée, du moins au mieux, elle releva la tête, tandis que les tirs adverses se rapprochaient de sa formation.

"Préparez une contre-offensive. Maintenant !"

....................................

Pont de commandement de l'Hayden

Vaas serrait les mâchoires, le regard dur. Ses narines s'évasèrent, tandis qu'il expirait doucement. Ses écailles oscillaient entre le brun et le cramoisi. Devant lui, la carte tactique montrait le positionnement des flottes ennemies et, une fois que ces derniers entraient dans le rayon de détection des vaisseaux, les missiles. La chasse adverse avait été lancée et la flotte adverse était techniquement supérieure en nombre. Bref, rien n'allait selon ses propres plans. Le Falleen serra le poing et donna un coup sur le rebord de la table. Une fois cet accès de rage passé, il se massa la main avant de donner ses ordres.

"Alpha, selon les formations républicaines, est supposé cacher le vaisseau amiral adverse. Notre but est simple : le forcer à se dévoiler. Surveillez les vaisseaux se tenant le plus en retrait, ceux qui, quel que soit leur état, se mettent volontairement en retrait. Leur amiral se cache sûrement parmi eux. Que la chasse du groupe Hayden décolle, mais reste en défense, afin d'empêcher la chasse adverse de nous harceler."

Il ordonna une communication avec l'Aigle Hurleur et la Gloire de Korriban, afin de leur donner de nouveaux ordres. Les visages de Meryl et de Courvoi apparurent devant lui. La Générale semblait dans tous ses états et Vaas fit au mieux pour composer un visage bienveillant, afin de permettre à on interlocutrice de garder son calme.

"Général Courvoi, voici vos ordres : vous allez tirer une dernière salve, puis vous positionner de façon défensive auprès de la Générale Meryl. Générale Meryl, vous faites un excellent travail. L'Empire... Non. Je suis fier de vous. Je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour que vous, votre équipage et votre flotte parvienne à revenir chez vous, sains et saufs."

Il fit un signe à Courvoi, qui salua avant de couper la conversation afin de donner les nouveaux ordres, laissant le Falleen et l'Humaine face à face. Le regard de la militaire lui donnait une impression de bête aux abois.

"Meryl. Je vous le jure, vous retrouverez votre famille. Que l'on gagne ou perde. J'ai... J'ai un plan. Qui va nécessiter une certaine dose de chance. J'espère qu'aujourd'hui, cette dernière ne m'a pas abandonné."

[Thème : Que la bataille commence !]

Il inspira longuement et ordonna une communication ouverte aux groupes Hayden, Aigle Hurleur et Gloire de Korriban. L'échiquier était en place, il ne restait plus qu'aux pièces à avancer. Mais, sans encouragement, cela ne se ferait aucunement.

"Messieurs-dames, nous voilà au bord de l’abîme. Tout va se jouer dans les prochaines heures. Nous avons entre quoi ? 4 et 12 heures pour parvenir à abattre la flotte adverse, avant que la base qui se cache sur Destrillion ne déchaîne les enfers. Nous n'avons que deux choix : ou bien nous sombrons à jamais dans les abîmes, et que nos noms deviennent à jamais des souvenirs... Ou bien nous pouvons lutter et remonter en direction de la lumière, pour toujours briller au firmament, auprès des héros de nos panthéons. C'est à vous, à moi, à nous, que reviens ce choix. Personne d'autre ne le fera à notre place. Mais rappelez-vous d'une chose : quel que soit le résultat, nous devons, non... Nous ALLONS faire vivre une journée d'enfer à la République ! Prenez tout et ne rendez rien ! Messieurs-dames, le carnet de bal est ouvert, choisissez vos partenaires et dansez avec eux, dansez jusqu'à l'épuisement, dansez jusqu'à la mort !"

[Groupe Hayden (amiral), 5 vaisseaux : 50 PdV
Groupe Aigle Hurleur 3 vaisseaux : 50 PdV
Groupe Gloire de Korriban 4 vaisseaux : 70 PdV]
[Je prends bonne note de la réprimande et m'excuse de mon erreur. J'assume que "soin", dans Temps Libres, permet de "soigner" les vaisseaux, si ce n'est le cas, considérez plutôt qu'il s'agit d'un discours d'encouragement
Voici les jets pour chacun des groupes, dans l'ordre :
Groupe Hayden : 1 jet d'attaque (réussite), 1 jet "autre" (soin - échec)
Groupe Ai Hu : 1 jet de contre-attaque (j'assume qu'il y a une réussite), 1 jet "autre" (soin - à priori réussi)
Groupe GdK : 1 jet d'attaque (réussi), 1 jet "autre" (modification de sa position pour prendre une position défensive près du groupe Ai Hu, purement RP - foiré)]
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Attaque du groupe Hayden réussi ! Le groupe A peut se défendre ou contre-attaquer.

Récupération du groupe Hayden ratée.




Contre-attaque du groupe Aigle Hurleur ratée.
Aigle Hurleur : - 20 HP.

Récupération du groupe Aigle Hurleur réussie !
Aigle Hurleur : + 6 HP.

Le groupe Aigle Hurleur encaisse l'attaque du groupe C.
Aigle Hurleur : - 20 HP.



Attaque du groupe Gloire de Korriban réussie ! Le groupe A peut se défendre ou contre-attaquer.

La deuxième action n'est pas comptabilisée (non traduite dans le système).





Spoiler:
Zerath Ular'Iim
Zerath Ular'Iim
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Un à un, les vaisseaux disparaissaient, engloutis par le néant de la guerre. Sur la carte, les points adverses comme alliés s’éteignaient à la façon de bougies soufflées par un vent morose. Les alertes provenaient de partout sur le pont, confirmant les pertes alliées comme les morts adverses. La troisième et la onzième escadrille avaient payé un lourd tribut, mais ce n’était pas en vain ; la garde autour de T2 s’effondrait à vue d’oeil. Les pions et les fous qui protégeaient le vaisseau lourd impérial avaient tous été capturés ; qu’à présent les pièces républicaines avancent, car la capture du bâtiment était proche.

« - 1, bougez en M-3-8. 2, 8, couverture, occupez l’attention adverse. 11, reculez en K-4-1, 4 en N-3-7. »

Zerath observait avec attention l’évolution de la bataille. Il savait à présent où se trouvait son ennemi, ce qui représentait un avantage tactique considérable. Il n’avait hélas pas le temps de se pencher sur la psychologie du Moff Stoker, tacticien ennemi ; sans doute aurait-il pu adapter sa propre stratégie en se basant sur la personnalité de son adversaire mais une telle information il ne possédait point. Le temps non plus n’était pas à sa faveur ; il ne pouvait quitter la carte du regard trop longtemps, et tenter de discerner l’esprit de son Ennemi aurait assurément été une question d’heures voire de jours. Si prompts étaient les bâtiments à tomber ! Si soudaine la mort de ses propres troupes. Mais dans le regard Kaleesh, la situation évoluait. Son dernier mouvement visait à ouvrir les entrailles adverses, à mettre l'Empire en position défavorable ; il avait le nombre, mais il avait surtout l’intention d’user de la formation impériale à son avantage. En s’assurant que ses propres frappent sur un seul côté ainsi que de face, il parvenait à contenir l’avancée adverse.

Si l’Ular’Iim avait lu la situation correctement, ses ennemis désiraient une chose et une seule : frapper la base au sol de Destrillion avant que celle-ci ne puisse entrer en action. Mais pour cela, ils devaient avancer, et le Kaleesh leur barrerait résolument la route, coûte que coûte.


« - Mon sergent, la flotte impériale se mobilise. Ils sont en train... »

« - De prendre la défense de leur camarade en péril, oui. » Interrompit le mystique. Il tourna autour du projecteur holographique, pour se mettre à l’exact opposé de la position d’où il avait observé ses troupes jusqu’ici, sous le regard de Goethe. Il se stoppa quand il fut là où se serait tenu son adversaire pour commander aux troupes impériales.

« - Vous aviez anticipé cette décision adverse ? » demanda Goethe, l’air aussi perplexe qu'incrédule. Ses yeux passèrent de la carte à Zerath puis de nouveau à la carte. La main de fer griffue du cyborg battit l’air, comme cherchant à saisir l’hologramme de points autour du flanc de l’Empire meurtri.

« - Je l’avais soupçonné du moins. Une décision fascinante...Car il n’est que deux possibilités à ce mouvement qui me semblent pertinentes. La première, notre ennemi souhaite conserver sa formation et répondre en adéquation à notre propre assaut – ce serait sage, bien qu’il existe des mouvements plus audacieux et...Efficaces. » Ses yeux se portèrent droit sur la position du Féroce, mais il ne poursuivit pas sa remarque orale. « - La seconde est plus personnelle. Une valeur sentimentale, un attachement à la pièce maîtresse, à T2, qui est bien pauvrement défendue à présent que sa garde est tombée… »

Les doigts squelettiques du personnage continuèrent à jouer avec la projection. Les deux alternatives offraient des perspectives radicalement différentes. Il ne pouvait lire l’esprit de son ennemi, cependant…

« - Répondez simplement à cette question Goethe : notre Moff Stoker a-t-il déjà oeuvré en tandem avec le commandant qui dirige T2 ? »

« - Affirmatif, ils ont agit de concert lors de la bataille de Gravlex Med. Je peux essayer de voir si nous avons plus d’informations à ce sujet dans les archives du Féroce, cela dit ça prendra un peu de temps. »

« - Nul besoin. Cette information... »

Zerath porta son regard reptiliens sur la pièce T2. L’iris doré de ses yeux baigné dans l’éclat vert de son heaume artificiel ; pourtant rien nulle lumière n’aurait su dissimuler l’étincelle de malice qui enflammait ses pupilles de serpent. Un otage, il avait un otage.

« - ...Est amplement suffisante. »

« - Mon sergent ! Beugla un opérateur. Message urgent de la Rougeoyante ! »

Zerath reprit sa position de l’autre côté de la table en trois enjambées, alors qu’on ouvrait le canal de communication.

« - Rougeoyante à Féroce ! Nous sommes sous le feu adverse ! Il nous faut un support immédiat, les vrzzzzzzzzzz...Les boucliers ne pourront pas tenir éternellement, mon sergent ! Nous sommes attaqués par les forces autour de K1 ! Je répète, K1 nous attaque ! »

Le Kaleesh jeta un œil à la carte. La Rougeoyante était un point au-dessus des forces adverses. Actuellement, les premières et deuxièmes escadrilles convergeaient vers une position voisine de la Rougeoyante. Le vaisseau capital adverse et sa flottille étaient donc de la partie, eh ?

« - Rougeoyante, préparez vos contre-mesures. Bougez en A-3-5 et répondez, puis concentrez votre énergie sur vos boucliers en descendant en B-6-5. Votre mission première est de survivre. »

« - Ordonnez aux escadrilles d’abattre T2 tant que nous en avons l’opportunité, sergent. » conseilla Goethe. Le prélat jeta un œil à l’humain, de l’autre côté du projecteur. Ses traits et sa fatigue étaient soulignés par l’éclairage bleu net holographique, révélant ses cernes et son visage mal rasé. Il portait une chevelure courte, mais le Kaleesh n’en distinguait pas la couleur ; il voyait que l’humain était calme, du reste, car il irradiait une chaleur régulière. Le mouvement proposé par son supérieur était une décision sûre : en abattant T2, le travers impérial serait ouvert pour un temps, temps qui permettrait peut-être aux troupes républicains de prolonger l’assaut. Cependant, cela signifiait d’abandonner la Rougeoyante à son sort pour l’heure, de la laisser se défendre seule en lui ordonnant d’encaisser les tirs ennemis par ses propres moyens.

Mais le regard du prélat voyait une autre possibilité. Plus risquée, certes, mais plus séduisante, aux implications infiniment plus intéressantes en matière stratégique. Il n’avait pas ordonné à deux escadrilles de bouger au hasard tout en profitant de la couverture du reste des troupes. La première escadrille comptait en son sein des bombardiers ; des pièces qu’il aimait à considérer comme des cavaliers. Il avait menacé la tour, T2, son otage car portant à son bord un commandant qui était visiblement apprécié de son ennemi – ou à défaut une pièce que l’Empire n’était pas disposé à perdre. Cependant, le mouvement avait libéré la voie à un autre assaut, tandis que les troupes impériales attaquaient la Rougeoyante et tentaient de faire barrage à la perte prochaine de T2. Une pièce plus capitale venait d’entrer dans la portée de ses cavaliers. Il songea aux séquences possibles qui pourraient découler de ses choix, mais pour l’heure il devait tenter ce coup, à la fois si risqué mais si possiblement dangereux.


« - 1, 3, l’heure est venue. Attaquez K1 de votre position : vous frapperez en piqué. Que les bombardiers fassent leur office. 9, 8, fournissez une couverture appropriée. Tape-Clous, 4, tenez T2 en respect. »

Goethe sursauta. Son regard était scandalisé.

« - Sergent ! Vous ne pouvez pas, nous avons...- »

Le Kaleesh pointa du doigt K1, au centre des forces adverses, avec une telle vigueur que son manteau pourpre voleta, malmené, autour de lui. L’échange entre Goethe et Zerath était transmis aux hommes : le prélat s’en servirait à son avantage pour faire passer le message à ses subordonnés.


« - L’ennemi a ouvert sa défense, pensant répliquer à notre attaque. Nous n’aurons qu’une opportunité pour le frapper mortellement ! Avant qu’il ne ferme à nouveau sa garde, mais en conservant une distance pour ne pas être pris dans un étau. Il songeait que nous abattrions son bien-aimé vaisseau, ouvrant définitivement son flanc, mais à présent ses troupes sont là où elles doivent être afin que nous puissions non pas entailler la côte, mais percer à travers le plastron, percer la peau, percer le sein, percer le coeur, rompre les poumons ! À présent, mes soldats, l’heure est venue de révéler la fureur républicaine et de la graver dans les étoiles. Brûlez dans la flamme de votre rage et de votre valeur notre ennemi! Libérez un ouragan cosmique qui laissera une balafre telle dans l'espace qu'elle en subsistera pour les prochains millénaires.

Qu’aucun impérial n’en réchappe.
» conclut sa voix métallisée et grave. Ses yeux observèrent avec intérêt la tempête qui s'apprêtait à se lever. Maintenant, moff, quelle réponse alliez-vous bien trouver? L'illuminé attendrait de voir quelle parade son ennemi si réputé allait inventer. Échec au roi blanc et fourchette avec la tour.


Actions du tour:

Note: J'ai supprimé mon message précédent car j'avais oublié de lancer les dés correctement, si jamais un admin se demande !
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Contre-attaque du groupe A réussie !
Hayden : - 20 HP.

Défense du groupe A presque parfaitement réussie.
Groupe A : - 2 HP.



Attaque du groupe B réussie ! Hayden peut se défendre ou contre-attaquer.



Attaque du groupe C réussie ! Hayden peut se défendre ou contre-attaquer.



Soin du groupe B réussi !
Groupe B : + 9 HP.




Spoiler:

HRP : Zerath, comme dit à Vaas précédemment, peux-tu s'il te plaît garder tous les jets groupés par groupe d'action (les jets de A, puis de B etc.). Comme dit plus haut, c'est plus simple pour moi et ça assure à tout le monde qu'il n'y a pas de manipulation :)
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Thème : Un champ de ruines spatiales

Une série d'explosions déchira l'espace. Les vaisseaux furent éventrés dans des gerbes de flammes, rapidement éteintes par le manque d'oxygène, tandis que les réserves d'air disparaissaient par les "blessures", tel les dernières gouttes de sang coulant du corps d'un agonisant.
Pratiquement invisibles à l’œil nu, les corps des malheureux ayant subi une violente dépressurisation flottaient dans le vide sidéral, misérables carcasses privées de vie ballotées par le souffle des explosions.

Pont de l'Hayden

Vaas observa un à un les différents points représentant les vaisseaux de sa flotte disparaître de la carte tactique. Des trois groupes originaux, il ne restait plus que l'Aigle Hurleur, dans un état pitoyable, l'Hayden et Le Marteau. Le groupe du Général Courvoi, quant à lui, restait intact. Le Falleen se pinça l'arête du nez. Il n'espérait pas une certaine simplicité durant cette mission, mais... Il ne pensait pas pour autant que ce fut un tel désastre.
Des capsules de sauvetage avaient été éjectées en urgence des vaisseaux, avant qu'ils ne soient détruits. Les capsules dérivaient à présent lentement en direction des autres vaisseaux impériaux. Il passa l'index sur son index nasal, soupirant.

"Monsieur Essan, quel est notre état actuel ?"

"Mmmmh... mal, Monsieur. Minutes après minutes, la base de Destrillion se positionne. Il est à parier qu'au moment où elle sera à portée de tirs, nous vivrons l'enfer. Quels sont vos ordres ?"

"Défense et contre-attaque. Que Courvoi concentre ses tirs sur Alpha. Quant à Meryl, qu'elle..."

Il cessa de parler. Lui et son second échangèrent un regard entendu. Inutile d'ordonner à Meryl de faire retraite, elle désobéirait. L'état de son vaisseau était en partie responsable de cela. Mais il y avait quelque chose d'autre. La Générale Meryl ne comptait pas abandonner aisément le champ de bataille à son adversaire, quitte à ne garder avec elle que les personnes nécessaires pour pilonner l'ennemi jusqu'au bout. Il lui faudrait être inconsciente, médicalement parlant, pour abandonner son vaisseau. Et tous deux savaient qu'ils n'auraient le cœur d'ordonner à son équipage d'assommer l'officier.

.......................

Pont de l'Aigle Hurleur

Meryl revint sur le pont après avoir déchiré un bras de sa chemise afin d'en faire un garrot, pour un de ses subalternes blessés. La violence des derniers échanges, majoritairement dirigés sur les vaisseaux du groupe de Vaas, avait miraculeusement épargné l'Aigle Hurleur. En ce moment-même, de nombreuses équipes s'agitaient afin d'effectuer des réparations de fortune. L'officier alla s'asseoir sur son siège, échevelée, épuisée. Les dernières heures avaient créé une certaine tension et elle n'avait de temps pour se reposer.
On lui indiqua qu'un appel était en attente, originaire de l'Hayden. Meryl prit à peine le temps de relever une mèche de cheveux de sur son front, avant d'accepter l'appel.

"Monsieur ?"

"Générale Meryl."

"J'imagine que vous venez me demander de battre en retraite ?"

"Pour vous trainer ensuite en cours martiale après un refus catégorique ? Non. Je vous demande juste de sauver un maximum de vos membres d'équipage. Rien de plus."

"Je... Je vais faire de mon mieux, monsieur."

"Merci. Que la Force soit avec vous."

Elle inclina la tête, tandis que le son se coupait brutalement. La suite ne fut guère difficile à mettre en place. Les capsules médicales jaillirent en priorité, afin de rejoindre l'arrière-garde impériale.
Les autres capsules de sauvetages suivirent rapidement.

....................................

Pont de la Gloire de Korriban

Courvoi fit avancer ses vaisseaux, de façon à les déployer au mieux, d'en faire des cibles nouvelles aux yeux de leurs adversaires, et ainsi soulager ses alliés. Il ne put s'empêcher de sortir une petite gourde de métal, qu'il déboucha rapidement avant de prendre une gorgée du liquide qu'elle contenait. L'Humain grimaça, tandis que l'alcool brûlait son estomac, avant de se tourner vers son officier en communication.

"Est-ce que... ?"

"Hayden est debout, pour le moment."

"Ça, je l'avais bien compris. Nous avons reçu des ordres particuliers ?"

"Simplement tirer sur Alpha."

"Je pense que cela ne devrait être difficile, en ce cas..."

Les tirs reprirent.
L'espace se zébra, une fois de plus, des tirs des vaisseaux.
Vaas, planté devant la baie d'observation, tentait de suivre de son unique oeil les mouvements adverse, les mâchoire serrées. Ils n'auraient le temps d'exécuter son plan de secours, pourtant si simple : se place de façon à ce que la base de Destrillion soit obligée de tirer sur les forces républicaines si elle souhaitait achever les Impériaux.

[Groupe Hayden : 1 jet de défense (échec), 1 jet de contre-attaque (Groupe C - réussite)
Groupe Ai Hu : 1 jet d'attaque (groupe A - réussite), 1 jet "autre" (soin - échec)
Groupe GdK : 1 jet d'attaque (groupe A - échec), 1 jet "autre" (changement de tactique : mise en avant de ses vaisseaux - échec)]
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Défense presque réussie !
Hayden : - 3 HP.

Contre-attaque de Hayden égalise l'attaque du groupe C. Aucun dégât.



Attaque de l'Aigle Hurleur réussie ! Le groupe A peut se défendre ou contre-attaquer.

Soin de l'Aigle Hurleur raté.



Attaque de GdK réussie ! Le groupe A peut se défendre ou contre-attaquer.

La deuxième action n'est pas comptabilisée (non traduite dans le système).




Spoiler:
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Pont principal du Féroce - 4h01, heure de bord

Le plan avait fonctionné. Raisonnablement, du moins. Les troupes bougeaient, les échanges s’intensifisaient. Sur la carte, les unités disparaissaient une à une, mais le mur de protection dressé autour de son ennemi impérial s’effondrait lui aussi progressivement. Si le rythme de la bataille continuait ainsi, la victoire républicaine ne semblait pas si inespérée. Sur le pont, c’était l’effervescence alors que les nouvelles venaient du front – le Féroce se tenant toujours en retrait.

« - K1 est touché mon sergent ! Leurs boucliers sont à un niveau critique ! »

« - L’escorte de T1 est détruite mon sergent, ils évacuent les navettes ! »

« - Le bombardement de la troisième escadrille est prêt à débuter mon sergent ! »

Tout se passait comme prévu. Zerath ajustait mentalement les séquences d’actions possibles pour son adversaire. Le Moff était certainement dans une position délicate, c’était un fait ; sa flotte essuyait des dégâts non négligeables, les troupes républicaines réussissaient en outre à merveille à le tenir à distance de la base au sol de Destrillion et la montre tournait. Chaque minute de la bataille était un grain de plus dans la balance qui déciderait de la victoire ou de la défaite de l’Empire. Goethe était aux anges, ainsi que les autres officiers, alors que venaient les informations quant au déroulement du conflit. On refusait de s’abandonner à une célébration prématurée, néanmoins les sourires – crispés – étaient sur tous les visages. Tous, sauf Zerath.

Le Kaleesh, engoncé dans son squelette d’acier, observait la bataille avec un œil suspicieux et dans le silence le plus total. Le fin stratège qui avait mis la République en déroute se tenait face à lui, cloitré dans le navire blindé qu’harcelaient les chasseurs Aurek. L’esprit brillant qui avait triomphé par la puissance de son esprit sur Gravlex Med, Vaas Stoker, était le commandant adverse. Et pourtant...Pourtant, quelle stratégie était-ce là ? Certes, elle eut été efficace sans doute si l’on avait abandonné le commandement du Féroce et de ses escadrilles à un officier trop impétueux, une tête brûlée qui aurait lancé ses hommes corps et âmes sans réfléchir en avançant du même coup le Féroce lui même dans les flammes de la guerre. Certes, ce commandant là aurait été vaincu par le moff, car une approche si directe et courageuse aurait été la perte de toutes les troupes républicaines contre les mastodontes blindés qui composaient encore quelques heures plus tôt la flotte de l’impérial à la si grande notoriété.

Cependant, l’Ular’Iim doutait que ce fut là une victoire qu’il tenait entre ses griffes. Son ennemi était pris au piège, mais...N’était-ce pas là le plus parfait subterfuge ? L’appât est l’ingrédient primaire du piège, tout chasseur le sait sur Kalee ; attirer la proie, la mettre en confiance, l’enfermer dans une sensation illusoire de sûreté éphémère pour l’abattre d’un tir sec. Alors qu’elle réalisait le piège, alors que la peur lui glaçait l’échine et remonte jusqu’à gratter d’un désagréable frisson l’arrière de son crâne, alors que ses membres s’ankylosaient et que son coeur se mettait à battre à tout rompre - son esprit enfin réalisant la supercherie – c’était à cet instant que se fermaient les mâchoires du piège ; une lame, uen fosse, une toile, un couteau, un tir de blaster, un tir de balle...Ce n’étaient pas les possibilités qui manquaient pour sceller le destin de l’inconscient.
Ainsi scrutait-il les mouvements adverses, guère songeant à sa défaite, mais suspicieux de ce que ses subordonnés considéraient déjà comme une victoire.


« - Mon sergent ! Message urgent de la base ARB ! » dit d'un air inquiet un humain en charge des communications. Zerath s’arracha à sa réflexion. D’un geste de la main, il ordonna qu’on le mette sur le canal, alors qu’il se dirigeait vers la fosse des communications. Là, les soldats s’affairaient, stressés et à la fois électrisés par le flot positif des combats. Ils suaient lourdement dans leurs uniformes ; la température dans le pont de commandement était devenue presque intolérable, par les heures de combat et de communications lourdes à gérer, fort des exigences toutes particulières du sergent, qui opérait et dirigeait à un niveau bien plus précis que ce que recommandaient usuellement les protocoles républicains. Un des terminaux de comm’ avait même court-circuité, surchargé de requêtes. Deux ingénieurs et un droïde s’affairaient actuellement à le réparer.
Quand les serres d’acier qui servaient de pied au cyborg attinrent quasiment le bord de la fosse il se stoppa ; la communication débuta simultanément, d’une voix chargée de parasites.


« - Vrzzzzz...Féroce, ici ARB, Féroce, ici ARB ! Répondez bon sang !  »

La voix s’interrompit, alors que des déflagrations résonnaient à l'autre bout du fil.

« - Féroce à ARB. Quel est votre problème ARB ?  » demanda avec tout le calme de la galaxie le prélat.

« - Nous sommes vrzzzzz bombardés par une flotille impériale, Féroce.  »

Goethe vint au côté de Zerath, l’interrogeant du regard, mais le sergent était occupé à réfléchir. Il avait anticipé que l’avancée du moff ne soit qu’une diversion, certes, mais l’Empire n’avait point d’autres troupes à investir. L’équipage, avant que le Kaleesh ne prenne les commandes, avait surveillé de près ce qui se trouvait en orbite de Dubrillion.


« - Bombardés… ? Impossible... » murmura le cyborg. L’Empire n’aurait pas mobilisé plus de troupes, ce serait menacer son blocus... 

« - Ce ne sont pas...Vrzzzzzzz...Pas des troupes impériales...Vrzzzzzzzzzzzzz...Forces d’Anoat.  »

Il y eut une soudaine étincelle dans le regard du cyborg. Bien sûr….Bien sûr ! Son regard se tourna vers la carte galactique, alors que les pièces du puzzle s’assemblaient soudainement dans son esprit. L’équipage avait surveillé Dubrillion, mais les troupes qui venaient vers Destrillion n’étaient pas impériales. Elles n’étaient pas impériales et n’avaient jamais été en orbite de Dubrillion. Les radars ne les avaient pas vues, car ils n’observaient pas dans la bonne direction. Le Kaleesh fit un mouvement, prêt à rejoindre l’holoprojecteur. Il modifia mentalement la séquence de ses actions : le Moff, ce Moff avait anticipé la diversion - non c’était incorrect. Il n’avait pas anticipé la diversion, car il ne commandait guère les autres troupes. Le Kaleesh avait en effet commis une affreuse erreur d’appréciation ! L’impérial n’était pas venu pour abattre Zerath et le Féroce, non. Vaas Stoker n’était pas le roi adverse.

Vaas Stoker n’était qu’un pion, envoyé se sacrifier pendant que la dame et le véritable roi bougeaient dans le dos des troupes républicaines.

Boum.

Une brusque secousse agita tout le pont de commandement. Une explosion d’énergie vint se cristalliser contre la paroi de plastoverre, suivie d’une seconde puis d’une troisième, qui ébranlèrent le vaisseau.


« - Sergent, ils nous tirent dessus ! »

Évidemment, bien évidemment ! Le Kaleesh passa la main à la broche à son cou, qui tenait son ample manteau. Il s’embauma dans son habit de nuit. Un frisson d’excitation et de peur à la fois secoua son thorax : la soudaine mise en difficulté était si terrifiante et grisante à la fois ! Il avait l’impression d’être transporté dans les plaines de Kalee, des années en arrière.


« - Ainsi sera-t-il, Stoker ! Comme vous avez marché dans mon piège et moi dans le vôtre...Qu’il n’en reste qu’un ainsi, et que j’abatte le serpent de fer qui s’est glissé entre les mailles de mon attention ! Votre leçon d’humilité j’accepte avec gratitude ; qu’à présent vienne mon tour de vous enseigner la fureur Kaleesh ; et que les dieux soient témoins, car en cette heure approchent les calamités qui précèdent le Grand Enlèvement !  »

Pour seule réponse, de nouveaux tirs vinrent iriser les boucliers du Féroce. Il fallait régler les problèmes un à un. ARB était en position difficile, mais un repli pour voler à son secours n’était pas envisageable ; c’était offrir son dos aux troupes du moff et se laisser prendre en étau. Une défaite assurée. Pour l’heure, la base ne pourrait que tenir par ses propres moyens. Cependant, le Kaleesh ne comptait pas la laisser sans instruction, car il ne pourrait se défaire de son propre ennemi si aisément.

« - ARB, vos ordres sont simples : focalisez toute votre énergie sur vos boucliers. Que les troupes stationnées soient prêtes à décoller. Mais en aucun cas n’abandonnez les silots aux mains impériales. Qu’ils soient détruits s’il le faut, qu’ils ne tombent cependant pas aux mains de l’Empire.  »

« - Ils nous bombardent sergent.  »

« - Pour l’heure. Mais une fois vos boucliers livrés à l’abîme, la tentation de s’emparer des silots pour tirer sur nos propres troupes sera un plaisir et la garantie de leur indiscutable victoire. S’ils viennent à effectuer une descente, aurez vous un angle direct ?  »

« - Ça va dépendre de Vrzzzzzzz angle d’approche des troupes.  »

« - S’ils ne sont pas à portée, sacrifiez deux tirs ; que le premier fixe le centre du massacre et que le second abatte le premier. À défaut de frapper directement, la déflagration décimera les troupes.  »

Il y eut un silence, mais de nouveaux tirs en provenance du front. Zerath n’avait pas le temps de discuter plus avant ; la bataille face à lui le rappelait, car cette escarmouche pourrait bien lui coûter la vie. Il laisserait le soin à la base de comprendre exactement ce qu'il entendait par sa recommandation. Ce n'était guère un stratagème très complexe, ils trouveraient par eux mêmes.

« - Bonne chance ARB.  » conclut-il. Il toussa légèrement, reprit son souffle, puis enfin tonna à ses membres d’équipage :

« - Manoeuvre d’évasion, plongez vers Destrillion. Tape-Clous, abattez T2. Notre otage a fait son office, il est temps de le relâcher...Dans le néant. À toutes les escadrilles, frappez K1, qu’enfin périsse notre ennemi. Ne relâchez pas l'assaut. Bombardiers, poursuivez votre œuvre. Rougeoyante, frappez K1 au coeur tant que ses tirs sont concentrés sur le Féroce, mais méfiez-vous de T1. Escadrille 9, escadrille 11, mettez vous en position en C-11-8 mais ne faites pas encore feu. Tenez la position avant tout; barrez la route à nos ennemis, que le flanc droit ne parvienne pas à secourir leurs capitaines.  »

Et à ses ingénieurs :

« - Concentrez toute l’énergie sur nos boucliers frontaux. Nous devons tenir !  »

Fascinant Moff, fascinant. Cette réponse était inattendue. Une diversion, oui, mais avec l’audace de se placer en simple pantin. Fascinant si cela avait été volontaire, proprement étonnant. À présent commençait véritablement le balais de la mort, moff. Car ce cher prélat ne vous ferait plus le moindre cadeau, et dans cette macabre valse n'importait qu'une seule question: À quel point saviez-vous donc danser?






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La contre attaque du groupe A contre le groupe Aigle Hurleur est réussie!

Groupe Aigle Hurleur: -20 Hp


Le groupe Aigle Hurleur est détruit!
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#2 '6' :
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#2 Résultat :
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La défense du groupe A est raté!

Groupe A: -18 Hp


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#3 '6' :
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#3 Résultat :
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Attaque du groupe B réussie!

Le groupe gloire de Korriban peut se défendre ou contre attaquer s'il le souhaite.

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#4 '6' :
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#4 Résultat :
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Attaque du groupe C réussie

Le groupe Gloire de Korriban peut se défendre ou contre attaquer s'il le souhaite.

Spoiler:

Hrp: J'ajouterai qu'il est beaucoup plus facile de modérer les combats de ce genre si vous lancez les dés par groupe comme bien de le faire Zerath :)
Invité
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[Thème de la scène : Adieu]

Pont de l'Hayden

"MERYL !"

Vaas ne parvint à retenir ce cri de désespoir, tandis que, sur la carte tactique, le point représentant l'Aigle Hurleur disparaissait brutalement. Il frappa du poing sa console. Une des arêtes entailla sa main et une fin filet de sang commença à couler entre ses doigts. Tout à sa douleur, il ne s'en rendit compte. Le teint grisatre, le Falleen se tourna vers son équipage.

"Les capteurs enregistrent-ils des traces de capsules de sauvetage ?"

Malgré l'espoir qui teintait sa voix, il doutait que ce soit le cas. Le peu de membres d'équipages restant au sein du vaisseau de la Générale Meryl était là pour permettre à ce dernier de tirer sur les flottes ennemies jusqu'au bout.
On lui indiqua qu'il n'y avait aucun signe de vie. Le Moff Stoker s'assit quelques instants, se tenant l'arête du nez entre deux doigts, l’œil valide fermé. Le pont de commandement était silencieux, tandis que se préparait la riposte prochaine. Dans les entrailles des vaisseaux, des équipes d'entretien et de réparation s'attelaient à remettre les parties touchées, autant que faire se peut.

..........................

Pont de la Gloire de Korriban

Le même choc avait touché les personnes présentes sur le pont de commandement. Toutefois, le fait qu'ils soient finalement pris comme cible empêcha le Général Courvoi de se laisser aller à sa douleur. Il lissa rapidement sa moustache, geste qu'il ne pouvait s'empêcher de faire afin de tromper son stress.

"Riposte, messieurs-dames. Tenez bon..." murmura-t-il entre ses dents.

Personne n'avait pensé que cela allait être une promenade de santé, mais à ce point-là... Les heures s'étaient rapidement égrenées, et ainsi la station de Destrillion s'approchait inexorablement du point d'où elle pourrait abattre la flotte impériale.
Un message prioritaire, émanant de l'Hayden, attira son attention. Le visage de Vaas apparut devant les différents commandants de vaisseaux.

............................................

Pont de l'Hayden

Vaas se releva et ordonna à ce que soit lancée une communication entre les différents vaisseaux de la flotte. Il patienta, le temps que chacun des commandants prenne l'appel. Chacun de leurs visages s'afficha devant lui. Son teint oscillait entre le grisâtre et le vert pâle. Son bandeau de soie noire, trempé de sueur, reposait sur l'accoudoir de son siège. L'officier Falleen inspira longuement, avant de prendre la parole :

"Messieurs-dames... Je le crains, notre mission est un échec. Nous ne pourrons tenir la position sans périr. Nous avons perdu bien trop de personnes de valeurs. Des supérieurs, des subalternes, des camarades. Des amis. Nous ne pourrons tenir la position dans cet état. Nous allons donc amorcer une... Retraite stratégique, vers le côté opposé de la planète, afin de rejoindre le reste de notre flotte. Une dernière salve, et nous nous retirons.

Ce jour est un jour tragique pour l'Empire. Mais je fais la promesse de faire ce que je pourrais pour venger nos morts. Vaas, over.
"

Il fit un geste, tandis que les vaisseaux se préparaient à effectuer cette dernière manœuvre.
Silencieusement, le Falleen murmura une dernière prière à l'intention des impériaux morts durant la bataille.

[Groupe Hayden : 1 jet d'attaque (réussite), 1 jet de défense (battre en retraite - réussite)
Groupe GdK : 1 jet de riposte (réussite), 1 jet de défense (battre en retraite - échec)]
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Attaque du groupe Hayden réussie ! ... mais on ne sait pas sur qui.

Défense non comptabilisée.


Contre-attaque de la GdK ratée !
GdK : - 20 HP.

Retraite de la GdK réussie.


Spoiler:
Zerath Ular'Iim
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Pont principal du Féroce - 6h39, heure de bord

Zerath demeura silencieux long moment en observant le déroulement de la bataille. Malgré ses ordres, les forces sur le flanc avaient tenté une contre-offensive, forçant ses propres hommes à répliquer, plutôt qu’à abattre définitivement le croiseur où se terrait l’amiral adverse. Le positionnement favorable de ses escadrilles ainsi que la destruction complète de T2 avaient permis cependant un assaut remarquable ; les impériaux payaient cher le peu de temps qu’ils avaient bien pu offrir à leur commandant, car leurs pertes s’annonçaient catastrophiques. Sous sa main de fer et par son intuition, les derniers murs autour de l’amiral ennemi s’abattaient un à un. Pourtant, le Kaleesh n’était pas d’humeur à se réjouir. Les forces qui se mobilisaient dans son dos, droit sur la base au sol étaient une sinistre nouvelle – un présage qu’il ne pouvait ignorer encore longtemps. Bien qu’il ne douta pas de la valeur des soldats et hommes qui défendaient actuellement ARB de leurs vies, il savait également qu’éterniser son combat ici et maintenant contre le Moff Stoker n’était pas un luxe dont il disposait.


« - Nous...Nous gagnons sergent... » observa Goethe. Il portait sur son visage l’expression semi incrédule où se mêlaient joie et soulagement. Plusieurs opérateurs vinrent confirmer l’affirmation de l’humain : les troupes impériales perdaient en nombre. Cependant, ce n’était pas tout. Elles se regroupaient en une formation plus compact et viraient progressivement de bord. Et ce faisant, plusieurs messages d’alertes vinrent : l’ennemi tirait, les escadrilles étaient sous le feu ! Logique. Sans doute était-ce la décision à prendre en pareille circonstance ; l’amiral Lair lui-même n’avait-il pas ordonné pareille tactique plusieurs heures auparavant ?

« - Nous devrions faire battre en retraite nos troupes sergent, nous regrouper et forcer les impériaux à briser leur formation. » conseilla Goethe.

C’était un conseil fort avisé, songea Zerath ; dans un combat d’épuisement il aurait sans doute effectué un choix similaire…


« - Non. Ils forment un rempart, oui, mais ce n’est pas une ultime phalange dressée contre nous, ce n’est pas une héroïque résistance destinée à résister à nos assauts et briser nos escadrilles vague après vague, comme la mer sur une falaise. C’est un égide autour de leur capitaine, de leurs corps, de leurs bâtiments, de leurs vaisseaux ; ils tirent, oui, mais c’est un maigre barrage, l’encre que crache la seiche qui fuit – car leur assaut n’est qu’un leurre, une mascarade. Ils ne tentent pas de riposter, mais de battre en retraite. »

Ou du moins était-ce l’analyse que le Kaleesh dressait ; il ne pensait pas son adversaire assez fou ou intrépide pour virer de bord en d’autres circonstances.

« - S’ils repartent sur Dubrillion nous aurons tout le temps pour regrouper nos forces, briser le blocus et... » entama Goethe, l’espoir renouvelé dans la voix.

« - Alors qu’ils ont des alliés proches et dans notre dos ? Ils se dérobent, mais ce n’est guère qu’à rallier les leurs sur une autre escarmouche - ô combien capitale et vitale à leur empire. »

Le second de l’amiral Lair devint silencieux, contemplatif. Zerath, lui se pencha en avant sur la carte galactique. Le positionnement préalable des neuvième et onzième escadrilles étaient un coup de chance, plus que de génie ; il avait certes anticipé que son adversaire puisse bouger vers son flanc meurtri pour s’en servir d’échappatoire et filer vers le pôle de Destrillion. Cependant une retraite complète...C’en était presque un cadeau des dieux, songea le prélat. Goethe toussota. Sans doute avait-il décidé de s’autoriser un instant de réflexion ? Il s’humecta les lèvres avant de reprendre :

« - Dans ce cas, que devrions-nous faire ? »

La réponse du cyborg fut immédiate et sans appel.

« - Eussent-ils choisi de fuir vers Dubrillion, j’aurais ordonné sitôt que nous brisions l’assaut pour nous concentrer sur l’ennemi à notre porte. Mais à présent ? Ils tentent de se joindre à l’armada de leurs camarades ; nous avons déjà appris l’humilité de leur main, par deux fois. Ils apprendront que la fuite n’est pas la façon des Kaleesh, mais que plus encore tout bon amiral ne laisse pas ses ennemis se regrouper. Ils songeaient sans doute qu’un étau nous empêcherait d’agir – en cela ils ont audacieusement joué ; que maintenant vienne leur pénitence – et mon jugement sera sans appel. Ouvrez un canal de communication, directement à l’intention de K1. 9, 11, ouvrez le feu depuis votre position sur K1. Tape-Clou, 4, livrez la chasse et poursuivez. À toutes les autres escadrilles, revenez à la position du Féroce. »

Il porta son intention sur Goethe.

« - Nous allons avoir besoin de nos meilleurs ingénieurs. Nous n’avons pas été sous le feu adverse longtemps – car retirés du combat, mais les dégâts sur notre carlingue n’en demeurent pas moins préoccupants ; nous devons être prêts, à tout contre-assaut ennemi si notre adversaire Stoker nous réserve d’ultimes surprises comme pour répondre à l’appel de ARB ; et cela ne se fera que si nos boucliers sont opérationnels. Puis-je compter sur vous, qui connaissez mieux vos techniciens et votre équipage ? »

Le gradé fit un garde-à-vous ainsi qu’un sourire marqué de fatigue et trempé de sueur. Les dernières heures avaient été intenses et pesaient sur tout le monde.

« - À vos ordres mon sergent ! » tonna-t-il, et il claqua les talons de ses bottes en cuir bruyamment l’un contre l’autre ce faisant.

« - Mon sergent, fit un opérateur, nous avons une ligne ouverte vers le croiseur impérial. Impossible de savoir s’ils nous entendront cela dit, ils pourraient très bien ne pas écouter ce que nous transmettons... »

« - Sans importance, balaya Zerath. Entamez la transmission, je veux qu’ils voient mon visage. »

Visage était un bien grand mot. Ils verraient son corps artificiel, ils le verraient rabattu sur lui-même, ce titan de fer qu'il était devenu. Ils verraient ce cyborg alien même aux technologies républicaines, et au regard nimbé d'une émeraude toxique et artificielle. Ils entendraient sa voix de fer, et Zerath comptait bien miser sur la psychologie pour tenter d'atteindre son objectif. C'était un coup de poker, mais c'était une opportunité à ne pas manquer. Les arts Kaleesh étaient ceux de la guerre ; le prélat était le héraut de son peuple, l’incarnation des plus profonds rites ancestraux de son monde. Il n’ignorait pas les enseignements de ses ancêtres. Que les morts soient honorés, alliés comme ennemis. Que l’on pleure après le combat, pour les siens tombés, que l’on respecte le deuil de ses adversaires. Mais qu’en combat, la merci seulement à celui de valeur, la pitié à la vie au milieu du maelström de morts par le plus puissant guerrier la preuve de sa force, mais réservée au sang jugé digne. Et la poursuite des fuyards, pour seulement les Nkaari, les cavaliers du désespoir, qui ravageaient les plaines du nord ; le courroux envers la défaite pour un monde plus fort, un ultime service rendu aux vaincus qui périssaient dans leur faiblesse pour endurcir Kalee. Mais quel ennemi aurait été brisé seulement physiquement ? L’opérateur fit signe que le message holographique était actuellement en cours de diffusion, et Zerath se redressa sur son sceptre d’os. Il découvrit à son poignet droit la pièce symbolique de sa fonction de prélat de la Lune : c’était un grand bracelet qui protégeait son articulation et son avant-bras, une pièce d’armure ouvragée plus antique et précieuse que ce qu’on pouvait trouver dans l’armée républicaine. Elle n’était pas faite de ce plasto-blindage qui dissipait les lasers, mais d’un acier endémique des carrières sacrées autour du temple de Shrupak. Elle n’était pas lisse, luisante et noire comme les épaulettes d’un agent spécial républicain, mais rêche, marquée par des heures, des jours, des semaines d’oeuvre de son artisan originel, des générations avant la naissance même de Zerath ; elle était incrustée d’un topaz central où luisait une galaxie de nuance, et une constellation de pierres d’onyx en un ovale gracieux.

« - Bonjour moff Stoker, je suis Zerath Ular’Iim. Vos troupes et vos maîtres ont brisé la précieuse et fragile paix qui régnait sur Dubrillion. Ces mêmes maîtres qui tentent d’oeuvrer dans mon dos, tandis que vous étiez livré en diversion et pâture à mes troupes pour gagner le temps, de votre supposée victoire, de votre offensive désespérée pour vous autoriser de massacrer plus encore une population otage de votre folie et de votre soif de sang ; entendez mon avertissement, impérial. Les canons de mes escadrilles chasseront les vôtres de cette orbite, jusqu’au dernier. N’espérez pas de rédemption, moff, car votre résistance n’apportera que la mort de vos camarades. Vous avez combattu vaillamment, mais je vous le dis : ce n’était guère qu’un avant-goût de ma fureur. Fuyez, et emportez la flotte massée autour de cette innocente planète si vous espérez survivre. Craignez ; car des graines de votre barbarie semées vous récolterez une tempête qui dépasse votre conception. Priez vos dieux si vous en avez ; et espérez donc qu’ils entendent vos appels. »

Zerath devait presser son avantage. Sa demande était audacieuse, mais s'il avait poussé son ennemi à bout, qui savait quel résultat il pouvait espérer obtenir? Il n'appréciait guère d'ainsi avoir à faire montre de pareille arrogance, mais c'était un jeu de théâtre qu'il était bien disposé à jouer s'il le fallait; à défaut sèmerait-il le doute dans le coeur adverse, mais il désirait lever l'étau autour de Dubrillion plutôt que d'apposer des chaînes sur le moral des rescapés impériaux.



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Attaque du groupe B réussie ! L'Hayden peut contre-attaquer ou battre en retraite.

Attaque du groupe C réussie ! L'Hayden peut contre-attaquer ou battre en retraite.

Le groupe A est un peu soigné.
Groupe A : + 9 HP.



Spoiler:
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Destrillion s'est alignée avec la flotte de Mid E'roib. Des jets lumineux jaillissent et transpercent les vaisseaux impériaux... Mais Vaas Stoker ne renoncera pas. L'Empire ne recule jamais !

Vaas Stoker & Zerath Ular'Iim poursuivent leur bataille.
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Les deux armées ont cessé de combattre et ont battu en retraite... Dommage !
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[Ceci tient lieu d'épilogue; notez que la retraite à venir républicaine indiquée plus haut est ni plus ni moins que Dubrillion demandant poliment - mais fermement - à la République de repartir]


L’espace était déchiré de flammes. Partout, les chasseurs fusaient, se livrant une chasse sans pitié, les tirs chaotiques heurtaient les épaves de vaisseaux disloqués. Les formations étaient brisées, le chaos régnait partout. Les troupes étaient fédérées par des instructions communes, elles tentaient de se grouper pour un semblant de stratégie ; mais les républicains n’avaient plus ni la supériorité ni même l’égalité numérique. Ce n’était pas la maigre avant-garde menée par le réputé Stoker qu’ils affrontaient, mais la pleine puissance de toute la flotte massée autour de Dubrillion. Une partie autrement plus délicate, autrement plus sanglante. À défaut d’un abattoir, c’eut sans doute été un euphémisme de dire que c’était un match aisé. Et de chaque côté, la lutte était féroce.
 Au milieu du carnage, le Féroce tenait bon. Dissimulé derrière la carcasse d’un ample croiseur impérial, le navire républicain avait essuyé des dégâts sévères que les ingénieurs et techniciens tenaient hâtivement de réparer – ou à défaut de minimiser. Les escadrilles étaient revenues pour la plupart à bord du Féroce, principalement les bombardiers. La neuvième et onzième étaient encore mobilisées, pour offrir un couvert cela dit – et les forces de l’amiral Baqstair étaient également présentes pour le terrible combat. Ils n’étaient pas en position favorable, il fallait d’abord se repositionner, et ensuite contre-attaquer.

Après la retraite du Moff Stoker, la flotte qui assaillait Destrillion avait été anéantie d’une traite quasiment par la base ARB ; ses silos avaient craché leur monstrueuse cargaison, emplis le ciel d’un feu mortel qui avait décimé la flottille d’Anoat et – peu de temps après – frappé de plein fouet la force principale impériale.  Une violente secousse frappa le pont principal. Zerath perdit l’équilibre, alors que le vaisseau piquait du nez. Ils chaviraient, droit vers Destrillion ! Le cyborg glissa le long du sol lisse. Ses griffes dérapèrent en crissant. Par chance, sa main trouva un heureux tuyau, auquel il se cramponna tant bien que mal.


« - Mon sergent, dégâts critiques au flanc bâbord ! Nous avons perdu le réservoir d’eau et les provisions ! Les stabilisateurs auxiliaires ne répondent plus ! »

Plusieurs alarmes hurlèrent dans l’habitacle, confirmant l’état critique du Féroce. Cette première frappe droit dans la fourmilière avait provoqué des éclats de joie généralisés du côté républicain. Déjà on se félicitait de la victoire, on se félicitait du combat si brillamment mené. Mais ce coup providentiel – certes mortel aux forces assaillantes n’avait pas été suffisant. Comme un essaim de guêpes furieuses, l’entièreté de la flotte impériale – ou de ce qu’il en restait avait levé le siège de Dubrillion pour se jeter en toute hâte vers Destrillion. L’alignement favorable pulvérisait vaisseau sur vaisseau, mais bientôt l’Empire arriva au contact de la République ; de peur de blesser les alliés, on cessa alors d’user des redoutables missiles, ces armes de la mort qui d’un trait transperçaient des croiseurs. À présent se livrait l’ultime bras de fer, le dernier assaut désespéré des troupes impériales. Cherchaient-elles à mettre la main sur la planète et sa base à la technologie pourtant si désuète mais si abominable, ou à annihiler toutes les forces républicaines en guise de châtiment pour leur si âpre résistance ?

Zerath ne savait pas. Il ne savait pas ce qui se tramait dans l’esprit impérial à l’heure actuelle. Il ignorait tout du dessein des stratèges qui cherchaient à sceller sa perte et avec achever le siège de Dubrillion. Ce qu’il savait en revanche, c’était le spectacle devant ses yeux : le pont tout entier, chaque officier cramponné comme il le pouvait pour ne pas chuter vers la baie vitrée, et le Féroce qui menaçait à présent d’entrer en atmosphère. En dessous, Destrillion au sol désertique, encore lointaine, et les débris attestant de la fureur des combats, qui entraient déjà vers leur chute finale ; comme des dizaines de comètes, les cadavres de vaisseaux se consumaient dans un ultime flamboiement rougeoyant, un tourbillon d’acier et de flamme. Le Féroce lui-même commençait déjà à trembler. La gravité de Destrillion l’appelait pour une terrible – et létale plongée.

Brusquement, Zerath se sentit plaqué contre le sol impeccable du pont. Il resta sur le dos quelques instants, le souffle court. Était-ce la chute qui s’amorçait ? Était-ce l’entrée en atmosphère qui le pressait si violemment par-terre ? C’était une fin cruelle, songea-t-il. Une fin en pleine bataille, certes, mais quelle médiocre conclusion, pour un conflit si…Si...
Il constata qu’il arrivait à bouger ses membres, et qu’en réalité il n’était pas plaqué véritablement au sol. La gravité artificielle avait simplement été rétablie. Il chercha de la main son sceptre et se remit sur pied, imité – quoi que plus promptement – par le reste de l’équipage. Il salua d’un hochement de son casque les valeureux techniciens qui avaient su réparer à temps les modules de gravité. Cela n’arrangeait pas leur chute imminente, mais il pourrait au moins y réfléchir avec les deux pieds sur terre. Enfin, sur sol. Sur le pont, les lumières blanches au néon étaient largement dominées par la bronze Dubrillion. Parfois, un flash lumineux déchirait l’horizon et un nouveau navire de guerre plongeait à sa mort, embrasé, dans le silence le plus complet. Les opérateurs beuglaient, plusieurs systèmes principaux avaient lâché avec le dernier assaut, les boucliers avec.


«  - Mon sergent ! L’amiral Baqstair et ses troupes essuient un feu nourri ! Ils ne tiendront plus longtemps...Ils se préparent...Ils se préparent à évacuer.  »

Baqstair avait choisi de rester délibérément dans la portée de ARB, pour lui permettre de tirer, mais ceci en tentant une tenaille sur l’Empire. Une erreur, hélas : Zerath n’avait tout simplement pas la puissance de feu pour conserver  sur lui l’attention impériale. Et à présent, l’amiral évacuait son navire, signe qu’il avait essuyé des dégâts critiques. Hélas, fuir en capsule n’était que retarder l’inévitable ; les troupes impériales le réduiraient bientôt en charpie !

« - Position des forces de l’amiral… ? »

« - À l’opposé de la nôtre, dans l’arrière-garde impériale. »

Dès le début de la seconde vague d’assaut, l’Empire s’était divisé – de force, car le front était tenu par Zerath, Baqstair avait assailli l’arrière. Une stratégie qui aurait pu porter ses fruits, car Zerath avait exploité le terrain déjà encombré par sa bataille avec Stoker, et organisé du même coup un début de repositionnement dans les carcasses de la flotte d’Anoat, s’offrant un providentiel couvert. Hélas, l’Empire avait divisé ses forces et répondait à présent démesurément à l’assaut de Baqstair ; ils savaient fort bien que ARB n’oserait pas tirer sur ses propres hommes. Le Kaleesh pesta intérieurement. Il lui avait semblé que le couvert était vital, mais la retraite avait forcé son allié dans une position défavorable : il avait mal joué sur cette opération. Cette erreur lui coûterait cher, extrêmement cher.

« - Mon sergent...Nous n’avons plus de signal de la neuvième escadrille. »

Il posa son regard sur l’opérateur qui avait dit cela. Un homme, pâle, à la mine épuisée. Il tenait entre ses mains son béret de marin, l’air navré, mais ce n’était pas pour Zerath qu’il était navré. Ces hommes oeuvraient côte à côte depuis des années. La disparition de la neuvième escadrille était la perte d’autant d’amis pour cet homme – et un coup d’une égale mesure à son moral. Coup fatal aux plans du bon sergent. Non seulement leur navire chuterait bientôt, mais de surcroît ils avaient perdu leur ultime égide. Certes, il n’était pas assez fou pour penser qu’une escadrille, si vaillante fut-elle, pourrait tenir face à la flotte impériale toute entière. Cependant, il avait songé qu’au milieu des carcasses, l’agilité des chasseurs serait un avantage décisif. Là-dessus avait-il basé sa défense : une retraite, oui, mais tout en harcelant les lourds croiseurs impériaux. Il avait supposé que la neuvième escadrille suffirait à mener une guérilla au milieu des épaves semées par Stoker. Une erreur, visiblement. Il aurait tout à fait pu sauter en hyperespace et s’échapper de cette tuerie, mais ç’aurait été abandonné Baqstair à son sort malheureux...Goethe s’approcha de Zerath. Il avait une mine de déterré.

« - Sergent, l’Empire nous prend en chasse.  »

Bien évidemment. Jamais les impériaux n’allaient prendre le risque de laisser s’échapper le vaisseau qui avait résisté à Stoker.

« - Ular'Iim, vos ordres ? » demanda Goethe, devenu nerveux.

Le Féroce s’ébranla, touché par un tir. L’Empire approchait. Zerath considérait en silence ses options. Il avait à son bord les bombardiers, mais cette option était loin d’être providentielle. Les déployer ne signifiait aucunement la victoire. Les troupes impériales lui livraient la chasse, ce qui signifiait qu’elles convergeaient dans son sillage. Il y avait le cas problématique de Baqstair. Il ne pouvait tout simplement pas abandonner l’amiral à son funeste destin, mais il n’avait aucun moyen de l’atteindre actuellement. En outre, même s’il le rejoignait, il serait taillé en pièces par les forces impériales. L’espoir unique résidait encore et toujours en ARB, mais elle ne pouvait pas tirer, car Zerath était sur la trajectoire…

Le Kaleesh inspira profondément. Autour de lui, on beuglait toujours sur le pont, dans toutes les directions. On avait entamé la riposte contre l’Empire, mais les canons étaient dans un angle défavorable pour les atteindre. Il fallait se dégager de leur axe de tir. Goethe prenait la main, menant ses hommes au milieu du chaos. Les différents compartiments du Féroce tombaient un à un, frappés  d’un assaut chanceux ou catastrophique.


« - Nous avons fait tout ce que nous pouvions... » dit Goethe, la mine serrée.

Et cette phrase sonna comme un glas pour l’équipage ; il ne demeurerait bientôt plus rien du Féroce, rien de ses hommes que les débris calcinés de l’épave. On rapporterait à Coruscant leur mort, sans doute, que l’on vanterait héroïque, l’on marquerait leur nom sur une pierre commune – et ce serait tout. Zerath demeura silencieux. Il n’avait pas de prière à réciter pour les morts. Ses pensées allèrent vers Cin. À quel point lui en voudrait-elle s’il ne revenait jamais sur Kalee ?

« - Si seulement nous pouvions sauter en arrière dans le temps...Empêcher ce désastre... » soupira impuissant l’humain. Le Féroce trembla de plus belle ; un tir avait manqué de peu le pont principal. La lumière au néon sauta, plongeant tout le monde dans une presque pénombre, nimbée seulement de l’éclat de Destrillion. Sauter…

Sauter… ?

Mais c’était bien sûr ! Zerath se raidit soudainement sur son sceptre d’os. Tout devint brusquement limpide à ses yeux ! C’était risqué, terriblement risqué. Il porta immédiatement ses yeux sur la carte  hologramme du champ de bataille. Dans le sillage du Féroce, plusieurs croiseurs lourds impériaux s’engouffraient, pareils à des squales. Bien plus loin, en bordure de Dubrillion, les forces de Baqstair étaient assiégées et livraient leur dernière résistance à la position A-1B. Il existait un petit espace en A-1C...C’était...C’était faisable !

« - Opérateurs, ordonnez à ARB de faire feu à mon signal. », commanda soudain Zerath. Les hommes se figèrent un instant ; ils prirent une seconde à comprendre que le sergent reprenait à nouveau les rênes, émergé de son pensif silence.

« - Mon sergent...Où doivent-ils tirer ? »

« - Sur notre position. » répondit le cyborg.

« - Une opération suicide...murmura Goethe. Cela pourrait au moins tenir l’Empire loin, il est vrai... »

Mais Zerath n’en avait pas fini.

« - Que les escadrilles dans nos hangars se tiennent prêtes à décoller. Concentrez toute la puissance du vaisseau sur notre hyperdrive. Effectuez un saut en A-1C, à mon commandement ! »

Les hommes échangèrent des regards, puis se ruèrent aux consoles, fébriles. Zerath lui-même se sentait trembler, d’excitation comme d’appréhension. C’était de la folie, pure et simple ! Une moindre erreur de coordination entre ARB et son propre saut, et il disparaîtrait désintégré. Il n’avait pas le droit à l’erreur. Son intuition lui hurlait que c’était sa seule issue. Un saut, oui ! Un saut, mais pas dans le passé. Un nouveau tir impérial frappa la carlingue du Féroce. Le Kaleesh manqua de perdre l’équilibre, mais Goethe l’attrapa par le bras.

« - Vous êtes complètement cinglé sergent. » dit l’homme avec un sourire crispé, où se mêlait l’excitation et une terreur à peine masquée, tout en aidant son inférieur hiérarchique de fait à se relever.

« - L’âge est un fardeau pour la lucidité, mon cher vice amiral. » Énonça le Kaleesh d’un rire.

« - Mon sergent, ARB est parée à tirer ! Nous sommes prêts pour le saut ! »

Cette fois-ci, Zerath ne se laisserait pas avoir. Il s’agrippa solidement à une console pour ne pas perdre l’équilibre, échangea un regard avec Goethe, puis d’une seule intonation de sa voix cybernétique :

« - Faites le. »


Les sons disparurent. L’espace se contracta, les étoiles s’étirèrent en des lignes bleues. Les secousses du Féroce, les alarmes de l’habitacle, le firmament noir nimbé de flammes, la surface étincelante et désertique de Destrillion, tout se mêla en une toile blanche et noire. Les couleurs s’entrelacèrent et disparurent dans un tableau monochrome de silence.

Et comme elle était apparue, la toile divine se déchira, pour révéler à présent Destrillion ; et non loin, un vaisseau amiral se consumait sous les tirs adverses. Il portait les couleurs républicaines, et c’était le navire de Baqstair. L’agonie des moteurs subluminiques, les étincelles des néons éclatés, tout revint avec le retour dans l’espace conventionnel. Ils avaient survécu ! Grisé d’une excitation qu’il peinait à masquer, enorgueilli d’une énergie nouvelle, Zerath sentait son cœur battre à tout rompre dans sa poitrine. De son ample voix d’acier, il tonna :


« - Déployez les escadrilles ! Ordonnez à Baqstair de débuter son évacuation. Je veux nos bombardiers droit sur nos ennemis visibles. Statut sur la flotte impériale ? »

Les opérateurs scrutèrent les radars, alors que le Féroce se plaçait dans une posture appropriée.

« - Les forces qui nous poursuivaient ont été annihilées mon sergent ! »

« - L...L’Empire bat en retraite, mon sergent. » dit un autre opérateur. Il disait vrai : les navires impériaux et les chasseurs entamaient sous les yeux incrédules des républicains une retraite. Ils reculaient ! Alors que les lointaines capsules de sauvetage s’expulsaient une à une du navire de l’amiral Baqstair, l’équipage hurla de joie et de soulagement. Le Kaleesh, s’il avait encore eu des jambes de chair, se serait sans doute effondré de fatigue. À défaut soupira-t-il lourdement. Il tourna enfin son regard vers Goethe.

« - J’ai besoin d’une navette, pour descendre sur Dubrillion. »



***


Et ainsi était-il, au milieu des ruines de Dubrillion à présent. Le vent battait âprement son manteau violacé, et si ses jambes ne ressentaient pas la fatigue, il sentait cependant que chaque cellule encore vivante de son corps lui réclamait leur juste repos. Mais Zerath s’obligeait cependant à progresser, s’aidant de son précieux sceptre pour marcher, pareil à un vieillard prostré sur sa canne. Goethe avait insisté pour l’accompagner, afin d’assurer sa sécurité au cas où des troupes impériales seraient demeurées à la surface et le prêtre n’avait pas objecté. Les rues de la capitale étaient jonchées de corps, ensevelis sous des gravats gigantesques. Les bâtiments encore debout n’étaient que des squelettes dont les entrailles de béton étaient répandues dans les ruelles, en des tonnes de débris qui formaient des monticules gris. Une odeur ocre et infecte emplissait l’air : un fumet insupportable de brûlé, de fer, de sang, lourd, irrespirable. Sous la grise aube levante, les horreurs de la nuit étaient mises en lumière.

« - Ce...Ce n’est pas le travail des impériaux...Même eux...Ils ne pourraient pas... » La voix de Goethe se brisa.

Le prélat observait en silence l’abominable spectacle. Par le regard thermique propre à ceux de son espèce, il voyait que certains corps étaient encore chauds. Si fragile était la vie, si précieuse...Si parcimonieusement distribuée, si rapidement ôtée. La punition divine était sans pitié. On entendait le bourdonnement grossier des mouches, qui tournaient déjà autour de leurs pâtures. Les vautours et les rats bientôt viendraient. Parfois au loin, de gros craquements puis le roulement comme de milliers de pierre : c’étaient des pans entiers d’immeubles qui s’effondraient encore. Et l’on entendait le crépitement continu des flammes, comme un incendie souterrain, car cet infâme charnier était un bûcher. Le regard du prélat tomba sur une femme recroquevillée, au milieu des corps.


« - Celle-ci n’est pas morte. » constata-t-il d'une voix douce. L’homme à son côté, en entendant ces mots, se rua à l’aide de sa congénère. Il la tourna, et elle était éclaboussée de sang. Au creux de ses bras, elle tenait en sanglotant un enfant. C’était une femme aux cheveux noirs, jeune encore. Le Kaleesh observa les alentours. Le corps d’un grand homme, écrasé sous de lourdes pierres, était sans doute celui du père.

« - Vous...Vous devez m’aider...Ai-aidez mon enfant...Je vous en supplie... » dit la femme, agitée de sanglots. Sa voix était enrouée. Sans doute était-elle restée au milieu de cette infâme fournaise toute la nuit. Goethe tendit les bras pour recueillir l’enfant, prêt à accomplir l’ultime prière d’une mère mourante, ravagée par le chagrin et la fatigue, couverte de sang.

Mais le bambin était immobile entre les mains de sa mère. Un grand éclat de verre au milieu de son minuscule torse rose lui avait arraché prématurément le droit de vivre. Zerath ferma les yeux. Ah...Oui. C’était le sang de l’enfant qui couvrait sa mère. Il leva les yeux vers le ciel, où s’envolaient en tourbillonnant de grands volutes de fumée noire alors que la jeune humaine hurlait de désespoir et de chagrin, sous le regard affligé d’un Goethe impuissant. Ainsi étaient-ils, au milieu des ruines de Dubrillion à présent.
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