Ja'ar Austhis
Ja'ar Austhis
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Année Galactique 21.574

L’air est lourd, chargé d’humidité, presque étouffant. Sur le sol, une brume légère camoufle le sable et la roche froide. Les bruits de pas résonnent dans les tunnels sombres et malodorants. Mais dans cette atmosphère sinistre, Elle dénote. Comme un phare en pleine nuit, Elle irradie de lumière. Elle est belle, Elle l’a toujours été. C’est probablement la plus belle de l’univers, mais pas seulement. C’est la plus talentueuse, la plus gentille, la plus douce, et en sa compagnie, Ja’ar est en sécurité, il le sait. Pas étonnant que son père en soit tombé éperdument amoureux, au point de mettre en péril sa vie. Lorsqu’Elle se retourne vers lui, Ja’ar s’attends à voir de nouveau ce sourire si précieux. Mais c’est un flash rouge qui l’aveugle, un bruit assourdissant qui retentit et dont l’écho rebondit encore et encore, s’en est presque douloureux pour l’ouïe. Il baisse sa tête instinctivement et plaque ses mains sur ses oreilles alors qu’une lumière blanche éclaire soudainement les parois grise du tunnel. La cavité amplifie bon nombre de sons, et les tirs à répétition conjugués au vrombissement du sabre de l’Arkanienne paraissent décuplés dans cet endroit étroit et confiné. Ja’ar essaie de reprendre le contrôle de respiration, de tempérer ses émotions, de faire le vide comme Elle lui a appris. Il se décide à relever la tête, à affronter la peur qui le saisi présentement. Dans les ombres et parmi les reflets argentés, il ne voit que la chevelure blanche de Kalis qui tournoie, et sa lame irisée qui semble danser dans l’obscurité. Face à Elle, un monstre en armure, dont les traits difformes demeurent cachés par l’absence de lumière. Il n’a pas le temps de réagir, qu’un énième flash rouge l’aveugle. Un hurlement strident coupe court à l’agitation sonore, et la chevelure blanche cesse de tournoyer. Elle gît au sol, ses cheveux nacrés masquant ce sourire que Ja’ar voulait temps revoir. La colère monte, sa gorge se noue et ses mains tremblent. Le monstre pose un pied sur le dos de de la femme encore au sol, luttant pour se relever, puis un dernier flash écarlate éclate.

Le hurlement poussé par Ja’ar semble paralyser le monstre. Le jeune garçon qu’il est ne contrôle plus rien. Il attrape le sabre de sa mère et le plante dans le poitrail du Nikto. Oui, c’était un Nikto. Impossible de se souvenir de son visage, mais c’était bel et bien un Nikto…

« E CHUTA ! »

Le retour à la réalité était brusque. Les hurlements du voisin et l’odeur putride de la chambre qui était la sienne n’était pas une illusion, mais permettait au mécanicien de revenir à lui-même avec une efficacité déconcertante.

Qu’est-ce que je fais là déjà… ? BON SANG MON SABRE !

Ses deux mains crispées sur le manche, les bras tendus vers l’avant, la lame argentée allumée, Ja’ar était en train de transpercer le mur séparant sa cabine de celle de son voisin. Il s’empressait de l’éteindre et de cacher son sabre dans la poche intérieure de son veston alors que les contours du trou effectué dans le plastacier fondu passait lentement du rouge au terne. Il fallait réagir vite : avec un peu de chance, son écart pouvait encore passer inaperçu. Il sortait de sa cabine en même temps qu’un Twi’lek de celle d’à côté. Sa dégaine trahissait le personnage : Une veste abîmée de couleur sombre sans manche laissant apparaître des tatouages sur les bras. A la ceinture un holster vide. Pas de maillot, laissant à nu des pectoraux saillant, mais un pantalon vert mal assorti à la couleur de peau rouge de ce qui semblait être ni plus ni moins qu’une crapule originaire de Nar Shaddaa ou consort.

« Hé blanchette ! c’est toi qui… »

Ja’ar coupait sèchement son interlocuteur avec un geste de la main, vif et assuré.

« Il ne s’est rien passé de grave, le trou dans le mur de votre cabine était là quand vous avez embarqué.

- Il ne s’est rien passé de grave, le trou dans le mur de ma cabine était déjà là quand j’ai embarqué. »

C'était parfait, il avait une chance sur deux de tomber sur un réceptif.

« C’est scandaleux que vous n’ayez pas eu de rabais sur votre ticket, vous devriez déposer une plainte une fois à bon port.

- Ouais, c’est scandaleux ! J’ai intérêt à avoir une belle remise, ils vont m’entendre à la RT Frontière !

- Je ferais mieux de vous laisser tranquille, oubliez-moi.

- Laisse-moi tranquille et dégage de là ! Je veux plus te voir dans mes pattes !

- Bonne journée ! »

Ja’ar avait eu recours à ce genre de passe-passe trop souvent. Cela devenait presque banal même, mais il rechignait toujours à utiliser la force pour influencer les autres. Jouer avec l’esprit n’était jamais bon, mais cela lui avait permis plusieurs fois par le passé de se sortir de bien des situations, et surtout, de garder profil bas.

De retour dans sa cabine, il constatait l’étendue des dégâts. Sur la table basse, trois bâtons de la mort, dont un vide. Sa couche était sans dessus-dessous, et un trou de plusieurs centimètres d’épaisseur donnant sur la cabine du Twi’lek décorait désormais le mur déjà très sale commun aux deux pièces d’une chambre dans un état lamentable. Non pas que Ja’ar était spécialement bordélique, mais aucune cabine de cet ancien vaisseau de luxe n’était ni propre, ni correctement entretenue, et ce depuis des années.

Erf, sommeil agité… Faut vraiment que j’arrête ces trucs. Et que je file de là en vitesse. Pourvu qu’on arrive vite à destination !

Ja’ar rassemblait rapidement ses affaires dans son sac, vérifiait qu’il ne lui manquait aucun outil et que son sabre était bien à sa place. Il posa la main sur une des nombreuses sacoches attachées à sa ceinture, un peu plus grosse que les autres, mais infiniment plus précieuse. Car elle contenait l’ultime souvenir de Kalis, Jedi exilée, sa mère. Ja’ar gardait précieusement cet holocron avec lui : bien qu’il n’eût plus rien à en apprendre, le sourire de Kalis y demeurait, comme figé dans le temps. Il fit une dernière inspection de la chambre afin de s’assurer qu’aucun dispositif d’enregistrement n’avait pu capturer ce petit moment gênant ayant eu lieu quelques minutes plus tôt. Une fois toutes ces vérifications achevées, il quittait la cabine et s’engouffrait dans le hall central du 4e pont du vaisseau, un pont résidentiel. Une voix robotisée, diffusée au travers de haut-parleurs de qualité médiocre retentissait dans le vaisseau. L’annonce était hachée, et le son presque inaudible.

« Attention à nos voyageurs, le commandant Wilmarg souhaite vo[…] que notre arrivée est prévue da[…] système Farstine dans 45 minutes. Pour rappel, il s’agira de […]ière étape avant le système Enarc. La comp[…]cie de votre confiance. »

Tout tombe vraiment en ruine dans ce vaisseau, c’est triste pour un tel engin. Au moins je n’en ai plus que pour quelques minutes.

Ce vaisseau, Ja’ar connaissait son histoire. Il en avait entendu toutes sortes dans les cantinas miteuses des spatioports qu’il écumait dans ce secteur, au point que sa curiosité l’avait poussé à tenter un voyage à bord du fameux RTF Vestyr, presque un musée vivant pour un adepte de la mécanique comme lui. Un vaisseau magnifique, tombé en disgrâce au fil de ses quatre décennies de service. Car avec ces 250 m de long pour 50 m de haut, le RTF Vestyr avait tout du vaisseau de transport de première classe : Ancien vaisseau de croisière de luxe réputé pour la qualité de ses services dans les années 21.530, il disposait d’un casino, d’une zone thermale avec piscine et sauna pour plusieurs espèces différentes, et d’un restaurant avec baie d’observation sur l’espace. Ses cabines étaient suffisamment spacieuses pour accueillir deux personnes confortablement avec lit double, Holo projecteur et salle de bain individuelle. A son apogée, ses huit ponts, dont 3 résidentiels, lui offrait une capacité d’accueil de 200 passagers pour une trentaine en personnel navigant, sans compter les droïdes protocolaires et de sécurité. Ces derniers, des modèles FS-100 faisaient partis de la crème de la crème en termes de sécurité à l’époque, réputés pour leur précision certes mais surtout pour la qualité de leur blindage.

Aujourd’hui vieillissant le Vestyr n’était désormais que l’ombre de ce qu’il fut, et il s’agissait probablement de son dernier vol. L’un des derniers vaisseaux de l’entreprise Rahll’Tek Frontière, entreprise au bord de la faillite qui croulait sous les dettes et se voyait obligée de brader ses tarifs pour attirer la clientèle, les autres vaisseaux de sa flotte ayant déjà été vendus aux cartels Hutts. Manque de moyens oblige, les infrastructures internes du vaisseau étaient mal entretenues, et certains systèmes devenus vétustes, obsolètes, et souvent non remplacés. Même les droïdes protocolaires chargés de renseigner la clientèle avait régulièrement des ratés, ce qui peinait l’amateur de droïde qu’était Ja’ar. Il avait essayé le premier jour d’en remettre un en état, mais c’était peine perdue sur des modèles aussi ancien et peu entretenus.

Ainsi, malgré une capacité d’accueil bien supérieure, et avec sa réputation de poubelle volante, le vaisseau ne comptait aujourd’hui qu’une quarantaine de passagers, principalement des parias, des mercenaires radins, des réfugiés sans possibilité de voyager à bord d’un vaisseau plus cher, seulement une dizaine d’employés et au moins un mécano curieux qui déambulait désormais dans les couloirs en manque d’entretiens de cet ancien élite du transport spatial. Ses pas menèrent le jeune métis jusqu’au second pont, afin de profiter une dernière fois de la grande baie vitrée donnant sur le vide spatial installée dans le restaurant du vaisseau. Les images bleutées et fluorescentes des tunnels hyperespaciaux avaient quelque chose d’hypnotique, d’envoutant. La décélération jusqu’en vitesse subluminique était toujours un moment apprécié par Ja’ar, et il arrivait pile au bon moment pour profiter du spectacle. Il n’était manifestement pas le seul, une petite dizaine de voyageurs étaient également avec lui, dispersés seuls ou par petit groupe dans cette salle aux proportions ridiculement exagérées. Il se tenait debout, là où autrefois des grandes décorations et statues trônaient aux murs, singeant des passagers richement vêtus qui déambulait sur des tapis aux dorures éblouissantes et se sustentaient de mets raffinés. Il avait vu cela, presque vécu même, ses dons de Kiffars l’aidant à se replonger dans le passé d’une époque fastueuse pour cette relique du voyage spatial. Désormais, seule la poussière encombrait les niches qui accueillaient autrefois les bustes de personnalité célèbres et plus aucun tapis ne recouvrait le sol en plastacier souillé et maculé de taches. La soupe et les rations bons marchés préparés par deux cuisiniers ratés remplaçaient les mets raffinés autrefois élaborés par des chefs renommés.

Pas étonnant que ce soit son dernier trajet, personne ne veut plus payer pour s’infliger cela… Quel gâchis !

Pendant que Ja’ar se perdait dans ses pensées, le vaisseau quittait l’hyperespace et continuait tranquillement sa course en vitesse subluminique au travers du système Farstine. Mais ce n’était pas la voix éraillée qui annonçait l’arrivée sous une trentaine de minutes qui sorti Ja’ar de sa transe, ni le droïde protocolaire qui venait de trébucher sur une table faisant un raffut du tonnerre, mais une sensation tout autre. Comme un courant d’air glacé, imperceptible pour ceux qui ne partagent pas comme lui le privilège de ressentir cette énergie si particulière. Le visage du métis se fronçait, et son regard balayait la salle alors qu’il s’écartait de la baie comme pour inspecter les recoins aujourd’hui mal éclairés d’un restaurant trop peu entretenu. Quelque chose n’allait pas, il le savait. Alors qu’il avançait vers les cuisines qui étaient à l’opposé de la salle, son instinct hurlait. Il connaissait par cœur cette sensation trop familière pour être ignorée. Il s’asseyait sur un tabouret au bar et observait s’afférer en cuisine l’Ithorien et le Duro qui ne lui prêtait aucune attention.

Qu’est-ce que… LA BAIE !

Ja’ar tournait la tête vers l’immense vitre donnant sur le vide spatial, et en un éclair il comprenait pourquoi ses pas l’avaient mené dans cette salle, à cet instant précis. Il avait fait ce que Kalis lui avait appris, ce qui était devenu une seconde nature : suivre la Force. Il s’agrippait au siège solidement vissé dans le sol. Le temps semblait ralentir, presque se figer alors que Ja’ar assistait impuissant à l’explosion complète de la baie vitrée. La dépressurisation aspirait les pauvres malheureux trop près de la baie, ainsi que la majeure partie du mobilier non solidement fixée au sol. Quelques secondes suffirent à vider presque intégralement la pièce. Des secondes qui semblèrent des heures pour Ja’ar qui se cramponnait à son siège, les bras tendus, le corp attiré par le vide spatial, en priant que ce tabouret soit l’un des rares encore suffisamment bien fixés. Alors que ses forces le quittait et qu’il s’apprêtait à lâcher son point d’encrage, le système de sécurité s’activait et un rideau métallique se déployait pour venir fermer hermétiquement l’ouverture béante. Quelques secondes supplémentaires furent nécessaires à la re-pressurisation de la salle, et pendant qu’une alarme retentissait dans le vaisseau pour prévenir d’une brèche, Ja’ar entreprit de vérifier s’il était le seul ayant survécu. Si les deux cuisiniers semblaient avoir disparu, il restait dans la salle désormais baignée d’une lumière rouge allant de pair avec l’alarme quatre autres voyageurs.

« ALERTE, BRÊCHE DANS LA COQ[…]LLEZ VOUS RENDRE AU POI[…]IEMENT. SUIVEZ LES IN[…]MINEUSE AU SOL. »

Pendant que l’annonce bouclait et que Ja’ar vérifiait qu’il possédait toujours ses biens les plus précieux que sont son sabre, son holocron et ses outils, les quatre personnes évacuèrent la salle. Il lui semblait entendre l’une d’elle l’appelant, mais il était trop occupé à s’assurer qu’il ne lui manquait rien. Une fois sûr de lui, il suivait les lumières blanches au sol tout en s’interrogeant sur l’improbabilité de l’évènement qui venait d’arriver.

Une baie n’explose pas aussi facilement…même sur des vaisseaux de ce genre, mal entretenus. Cela ne peut être qu’une collision…mais pourquoi les boucliers n’ont-ils rien dévié ? Bon sang tous ces gens dehors…

L’éclairage régulier du couloir attenant au restaurant était éteint. Il n’était désormais éclairé que sobrement par un mixe de lumière rouge au plafond, et de quelques petites ampoules de couleur blanche au sol censées indiquer le chemin le plus court vers les navettes de sauvetage. Bien que plusieurs ampoules étaient défaillantes, Ja’ar connaissait par cœur le chemin vers ces navettes : repérer les moyens de fuites était une obsession chez lui, et l’une des premières choses qu’il était allé vérifier en montant à bord du Vestyr furent les capsules de sauvetage toutes situées au 7e pont. Alors qu’il réfléchissait au chemin le plus court pour y accéder, un bruit aigu et inhabituel dans un vaisseau le ramenait à l’immédiateté de la situation. Un tir de blaster. Devant lui, au fond du couloir, il y avait désormais six silhouettes dont une au sol. Il en reconnaissait immédiatement deux : Des FS-100, les droïdes de sécurité. Normalement encastrés dans les murs du vaisseau, ils étaient désormais déployés. Ils se tenaient devant les quatre survivants de la salle de restaurant, mais le plus choquant est qu’ils venaient d’en abattre un froidement qui gisait au sol désormais.

C’est pas vrai, les droïdes ont fait feu ?!

Un deuxième tir de blaster retentissait et le métis eu la confirmation de son inquiétude. Sans regarder le résultat de la seconde décharge, Ja’ar prenait son blaster en main en se plaquant contre le mur dans un renfoncement tandis que le signal d’alarme s’entrecoupait d’annonces des plus inquiétantes.

« CAPSULE N°5, EJECTÉE. CAPS[…]9, EJECTÉE. CAPSU[…]ECTÉE. CAPSULE N°6, EJECTÉE. […]SULE N°2, EJ[…]. »

Mais c’est pas possible ! Qu’est-ce qu’il se passe ici ?!


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Après de longues heures à plancher sur les plans d’un moteur hyperdrive, l’androïde vêtu d’un long manteau noir à capuche pouvait enfin quitter les bureaux du département de la recherche et de l’ingénierie spatiale impériale. Et bien qu’il eût rempli sa tâche avec une certaine facilité et une très grande rapidité. Ce devoir lui avait été confié en personne par son maitre et c’est pourquoi il avait veillé à ne pas bâcler le travail en question. N’ayant aucun autre devoir à accomplir, ORIS pouvait se consacrer à son passe-temps. Soit la découverte de nouvelles technologies, ressources et cultures. Ce n’était pas vraiment un dysfonctionnement de son sous-programme qui était à l’origine de ce hobby. Simplement cela était présent dans son programme afin de lui permettre d’acquérir un maximum de données et de pouvoir mieux effectuer les tâches opérationnelles que l’on pouvait lui confier. Quittant la capitale de l’Empire à bord de son vaisseau et du minimum de garde du corps qui se composait d’une escouade de cinq soldats d’élites, membres de la garde personnelle du maitre des forges.


La présence de ces gens n’importunait guère la machine qu’il était, il y voyait même un côté pratique. Car il pouvait leur confier son vaisseau le temps qu’il se promène sur un monde ou un autre. La question que beaucoup de gens se posait était : Pourquoi un simple homme dispose-t-il d’une escorte ?
La réponse était bien évidemment toute simple, que les gens sachent ou non que ORIS était un droïde n’y faisait rien. C’était pour le fait qu’il était un point d’accès aux archives de l’Empire et entre de mauvaises mains, cela pouvait se révéler être un point faible pour l’Empire. Aussi le maitre des forges en personne avait affecté un escadron de la marine impériale et tout un régiment simplement pour intervenir en cas de problème avec ORIS. La mission première de cette armada était de secourir le robot, mais en cas d’échec à cet objectif, le second était de le détruire afin que l’ennemi ne puisse pas le récupérer.


Au vu de tout ça on pouvait alors se demander également pourquoi autoriser une telle machine à parcourir l’espace ? Et bien simplement son logiciel étant encore en phase d’apprentissage, il est essentiel pour ce dernier qu’ORIS parcours et explore la galaxie afin d’être plus que performant dans sa futur tâche au sein de l’Empire.


 
Avec son vaisseau il se rendait dans l’espace Hutt. Là-bas il comptait bien faire l’acquisition de plusieurs bien que l’on pût trouver sur le marché noir ou bien lors d’enchères que le cartel aimait bien organiser. Mais au bout d’un mois il était rapidement las de dépenser l’argent de l’Empire sans compter, tout ça pour ramener des antiquités à étudier une fois de retour sur Dromund Kaas. Aussi il avait en tête de se rendre dans l’espace de la République. Passer des frontières de l’Empire à celles de la République était difficile, en revanche depuis l’Espace du Cartel des Hutts, c’était plus que simple.


Stationnant son vaisseau sur Gamorr, l’androïde ordonnait aux soldats de garder le vaisseau. Ces derniers avaient aussi pour mission de recueillir des données sur les mondes proches du secteur.  Depuis cette planète, le chercheur pouvait embarquer à bord d’une navette de transport et accéder à l’espace Républicain depuis le terminus de ce voyage de plaisance. Souhaitant passer inaperçu, le choix du transport se portait sur une compagnie au bord du gouffre et proche de la faillite. Parmi sa clientèle on ne comptait plus que des gens pauvres ou bien des malfrats de petites envergures. Bien sûr il arrivait de temps à autre que des voyageurs emprunte ce genre de vaisseau pour diverses autres raisons.


 
La place peu chère payée, offrait une cabine à l’aspect plus ou moins exécrable. Le mobilier de mauvaise facture ou trop ancien et mal entretenue était quelque chose de bien moins dérangeant que le personnel à bord de l’épave volante. Seul point positif, ORIS n’avait pas besoin de devoir se nourrir auprès des services de restauration du vaisseau.
Au tout début avec lui embarqué pas moins d’une dizaine d’individus, puis au fur et à mesure des arrêts le nombre varié. Parfois ils étaient plus et parfois moins. Ne souhaitant pas passer ce long voyage à bord d’une cabine plus que mal entretenue, ORIS se rendait dans l’une des plus grandes salles du vaisseau. Là-bas au moins il y avait une grande baie vitrée depuis laquelle on pouvait observer l’approcher d’une planète à chacun des arrêts de cette ligne. Il était possible d’apercevoir les gens qui allaient grimper à bord. Un bon moyen de savoir si des problèmes allaient survenir ou non, du moins au niveau des passagers. Mais au final il n’avait rien à signaler.


 
Après de nombreux arrêts, le vaisseau approchait du dernier arrêt avant son terminus. Il s’agissait de Farstine, un objet astronomique qui d’après les archives ne relève pas d’une très grande importance pour le moment. Mais rapidement tout bascule, l’ambiance ennuyante laissée place à des cris accompagné d’un énorme fracas. La baie vitrée venait à se briser et cela malgré l’épais verre qui la constitué. Le vide emportait alors les débris de verre sans en laisser un seul fouler le sol du vaisseau. Avec ces débris venait s’ajouter des passagers et du mobilier qui étaient tous présents dans la salle. Certains parvenaient à s’accrocher à quelques objets comme un homme avec son tabouret. Malgré son poids quelque peu plus conséquent qu’un humain normal le vide attirait l’androïde et s’il n’avait pas planté ses pieds dans le sol, il se trouverait à coup sûr dans le vide. Bien que cela n’aurait qu’une perte de temps pour lui, car alors il n’aurait eu juste qu’à attendre que des soldats impériaux viennent le chercher grâce à sa balise d’urgence. Mais finalement un le trou béant se refermer avec l’apparition de volet blindé. L’apparition de ces derniers avait été quelque peu tardive. Mais on ne pouvait soupçonner là un acte criminel, simplement le bâtiment était-il trop vieux.


Après ce spectacle plus que surprenant les consignes étaient d’évacuer le vaisseau. L’éclairage déjà bien assez peu efficace viré en des teintes bien plus sombres, l’ambiance lumineuse était à la mode du rouge. Les survivants au nombre de quatre se regroupés avant de suivre le parcours lumineux. Mais un obstacle inattendu venait leur barrer la route. Au fond du couloir se tenait les droïdes de sécurité qui venaient étranger de s’activer et d’abattre un individu.  Autour d’ORIS, un homme se mettait déjà à couvert et il sortait un pistolet blaster. ORIS de son côté se tenait prêt, mais il restait au centre du couloir, d’un air impassible.
Les droïdes de sécurité finissait finalement par engager le combat avec leur homologue. Le prenant pour cible il n’y avait aucun coup de semence. Sortant très rapidement de son avant-bras son sabre laser. Activant la lame de son arme, cette dernière était réglée sur le mode fin, afin de pouvoir mieux renvoyer des tirs. ORIS venait à parer les tirs grâce à son programme de la forme 0. Les gestes étaient simples et presque trop mécaniques, on aurait presque dit que les tirs étaient renvoyés avec une facilité déconcertante. En rebondissant les tirs venaient à atterrir sur un des robots. Ce dernier s’effondrait au sol alors qu’un trou béant ornait ce qui lui servait de capteur visuel. Certainement que le tir avait endommager bien plus que cela à l’intérieur. D’autres tirs venaient à atterrir sur les parois. Parfois il y avait des étincelles, parfois de simples traces noires et plus rarement des morceaux de métal tombait des murs. Cela décrivait plus que parfaitement l’état précaire du vaisseau.
Ja'ar Austhis
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Plaqué contre le mur, Ja’ar sursautait. Il n’avait pas remarqué le colosse qui se tenait juste à coté de lui, trop perturbé par le boucan que faisait l’alarme du vaisseau. Étrangement, il ne s’était pas aperçu de sa présence dans la cantine lors de l’explosion de la vitre. Mais plus gênant pour lui, il ne l’avait pas du tout senti approcher, quelque chose de rare, une prouesse que peu d’êtres vivants peuvent se targuer de savoir-faire sans avoir au préalable avoir été formé à cela.

Un assassin ?

Ja’ar n’eut le temps d’approfondir sa réflexion alors que des éléments de réponses éclataient sous yeux : l’homme à la carrure imposante, portant un uniforme impérial, venait de dégainer un sabre laser, dont la lame était écarlate.

Merde

Le métis n’avait jamais rencontré de Sith auparavant, mais sa mère lui en avait longuement parlé, et les enregistrements les concernant enfermés dans son Holocron couplés aux informations circulantes sur l’Holonet allaient toutes dans le même sens. Il fallait les éviter, coûte que coûte. Ja’ar avait passé sa vie à se cacher de ces ordres religieux dont il identifiait les membres comme des fanatiques dangereux noyés sous la gnose de dogmes archaïques prêt à mettre à feu et à sang une galaxie déjà suffisamment désordonnée.

Son pouls s’accélérait, avait-il été repéré après toutes ces années ? Allait-il devoir croiser sa lame pour défendre sa peau ? Ses pensées s’emballèrent alors qu’il fixait le géant sans s’en rendre compte. Toutefois plus il l’observait, plus il lui semblait que quelque chose clochait. Les gestes du Sith étaient trop mécaniques, sans aucune fluidité mais d’une efficacité redoutable, d’une précision mortelle mais très académique. Alors que le premier droïde de sécurité s’effondrait, Ja’ar continuait d’observer ce qu’il identifiait par erreur comme un sensitif. Il tirait de temps en temps vers le second droïde, mais son attention désormais quasi-intégralement portée sur cette étrange créature qui ne cherchait même pas à se mettre à couvert pour se protéger l’empêchait de tirer avec précision. Il en venait à le détailler complètement, oubliant un instant la situation alarmante dans laquelle il était plongé, et finit par comprendre ce qui aurait dû lui sauter aux yeux immédiatement malgré les tentatives grossières de dissimuler la nature de la chose sous une couche de chair mal répartie.

Ce truc est un foutu robot…

Le soulagement de Ja’ar ne fut que relatif. Un robot certes, mais ses vêtements ne trompaient guère : Un uniforme impérial, donc affiliés aux Sith. La prudence devait rester de mise. Cependant le roboticien passionné qu’était Ja’ar ne pouvait s’empêcher de ressentir une forme de fascination pour l’androïde sous ses yeux : Il ne connaissait pas ce modèle et n’avait jamais entendu parler de robot couvert de chair. C’était souvent vain, l’imitation de l’organique ne réussissant que rarement à tromper un œil un tant soit peu attentif. Aussi, bien que les meilleurs droïdes du marché étaient capable de se battre avec un sabre laser ou assimilé, il était rare qu’ils en soient pourvus, la fabrication d’un sabre nécessitant une maîtrise précise de la force, des matériaux rares et chers limitant les possibilités de production à échelle industrielle. Surtout, il était généralement impossible de les programmer pour qu’ils soient capables de renvoyer des tirs de blaster correctement. C’était l’apanage des sensitifs, qui se fiaient à la Force pour réussir une telle prouesse. De plus les constructeurs préféraient doter leurs créations de bouclier personnels, bien plus fiable et efficaces. Cela menait à une conclusion rapide.

Un prototype impérial ?

Une explosion de plasma au-dessus de sa tête ramena Ja’ar à l’immédiateté de la situation. Il fallait se mettre en sécurité rapidement, et neutraliser ce dernier robot pour avoir une chance de sauver les autres survivants.

Trop tard.

Un coup d’œil rapide hors de son couvert lui permettait de constater son échec : quatre corps gisaient au sol, victime de tirs directs ou renvoyés. Trop distrait par ses réflexions sur l’androïde qui se battait sous ses yeux, Ja’ar avait négligé la vie de ces personnes qu’il aurait pu sauver s’il avait été plus réactif. Il tirait avec ferveur sur le dernier droïde de sécurité, lequel finissait tranché en deux par le prototype impérial, non sans avoir encaissé trois tirs de blaster auparavant.

Hé bien ! Le blindage de ces vieux modèles est aussi efficace que problématique. Leur réputation est méritée !

Hormis l’alarme répétitive, il ne résonnait désormais dans le couloir que le vrombissement du sabre pourpre du robot, étonnamment bien assorti à l’ambiance rougeoyante des lieux. Ja’ar sortait de son couvert et s’approchait d’un hublot : Il voyait une à une les dernières capsules de sauvetage du vaisseau se détacher, alors que les précédentes n’étaient plus que des petits points lumineux lointains difficilement distinguable sur le fond étoilé. Les craintes de Ja’ar se confirmait : les boucliers désactivés, le lancement des capsules immédiatement, les droïdes de sécurité agressifs… il ne pouvait pas s’agir d’un dysfonctionnement, mais d’un sabotage intentionnel.

Si cela se trouve, c’est lui le responsable…un droïde ne risque rien à saboter un vaisseau. Mais pourquoi CE vaisseau ? C’est une poubelle, aucun enjeu politique…

Il reportait rapidement son attention sur le robot à ses côtés, tout en gardant son blaster bien en main. Il ne fallait pas paraître menaçant, après tout cette chose venait de l’aider, mais la méfiance restait de mise.

- Merci pour le coup de main ! Mais il semblerait qu’on soit coincé ici : Les capsules ont toutes été lancées !  Il faudrait essayer de contacter le pilote…Dis-moi, sais-tu ce qu’il se passe i…Kof Kof

La phrase de Ja’ar fut interrompue par deux toussotements brefs, puis un troisième plus gras. Il fit un léger signe de la main à l’androïde pour signaler que ce n’était rien, repris son souffle et s’adressa de nouveau à la machine.

- J’ai la gorge un peu prise, pardonne moi…euh quel est ton matricule ?

Je vais vite savoir si tu existes en série mon gars.

Invité
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Les opposants étaient donc neutralisés. Du moins ceux qui avaient osé se présenter devant la lame du redoutable androïde. Bien évidemment l’équipe de sécurité d’un vaisseau de croisière ne devait pas se limiter à simplement deux droïdes. Restait-il à savoir dans combien de temps d’autres viendraient venger la mort de leurs confrères.

Le son du métal fondu crépitant sur le sol se faisait encore entendre, qu’un homme venait à parler à Oris. Il n’était ni maigre ni gros, ni trop grand ni trop petit. Quoi qu’il en soit, l’homme remercié à l’aide d’une poignée de mots l’androïde. Mais de cette poignée de mots suivait l’énonciation de la situation dans laquelle se retrouvait le duo. Comme il l’avait si bien dit, les capsules de sauvetages avaient toutes été lancés.

Si Oris s’en référait à son horloge interne. Entre le temps que l’alarme ait pu se déclencher et l’éjection des capsules, il ne devait y avoir personne à bord des modules de sauvetages. A part quelques rares chanceux qui au moment de l’alarme se trouvaient juste à côté. S’il y avait bien un moment durant lequel il fallait être paranoïaque c’était là.

Puis Oris n’était pas une machine qui fuyait devant le premier obstacle. Comme l’avait aussi annoncé l’homme mystérieux, il fallait parler au pilote. Et cela peu importe le moyen, que cela soit par l’intercom ou bien de vive voix en se rendant au poste de pilotage. Mais alors qu’il cherchait un moyen de répondre à l’humain, Oris voyait ce dernier toujours tenir son arme alors qu’aucune menace n’était présente. Cela ne pouvait signifier que deux choses. Soit il était dans le même camp que les robots de sécurité ou bien il se méfiait de lui. Au vu des faits, notamment comme celui où l’homme s’est fait tirer dessus par les robots il était évident que la deuxième solution était la plus logique. Cependant, il ne fallait pas baisser sa garde, aussi Oris désactivé la lame de son sabre avant de répondre à l’homme qui venait de lui demander son matricule. Mais il gardait lui aussi son arme en main.


Le fait que l’homme demande au droïde son matricule, montrait qu’il savait aussi que c’était un androïde. Autant dire que de nouveaux soupçons planaient au-dessus de l’inconnu qui ne faisait preuve d’aucune politesse à demander le nom d’autrui sans se présenter. Au vu de la perfection du droïde il n’était aisé au premier coup d’œil de remarquer sa véritable nature, au mieux on pouvait s’en approcher en pensant qu’il s’agissait d’implants cybernétiques. Il fallait comprendre ce qui avait pu le trahir, sa voix ? Il n’avait pas parlé. Son physique ? Bien que peu atypique, comme dit précédemment il pouvait aussi être un cyborg. Mais qu’avait-il fait d’autre pour se trahir ainsi ? Il ne voyait qu’une chose, mais il fallait un œil très affuté pour le remarquer, c’était le strict respect qu’observé Oris dans ses mouvements avec un sabre au combat. Sa forme bien que propre à sa personne et non reproduisible par les vivants exécutés des mouvements académiques avec une précision redoutable. La perfection était donc ce qui avait pu le trahir, mais pour pouvoir remarquer cela il fallait avoir une base de comparaison. Aussi cela voulait-il dire que face à lui se tenait un être se battant avec un sabre également. Du fait que le vaisseau se dirigeait en territoire impérial, nul doute qu’il devait s’agir d’un Jedi.

Il y avait bien sûr toute cette théorie ou alors simplement le fait qu’il avait pu obtenir des infos de la part d’un tiers parti. Dans tous les cas, Oris gardait à l’œil l’individu plus que suspect et se préparait à riposter en cas d’altercation. Après tout il n’allait pas compromettre son objectif pour si peu.


D’un ton des plus calmes possibles bien qu’un peu hautain, l’androïde répondait donc à l’individu suspect :


- Mon matricule ? Vous ne me prendriez pas par hasard pour une vulgaire machine protocolaire ou bien un de ces robots de combat ? Peut-être que l’incident que nous vivons vous fait perdre la raison ? Quoi qu’il en soit malgré votre impolitesse je vais suivre votre idée d’aller parler au pilote.



Il fallait éviter de ne pas en dévoiler trop ou bien son séjour en territoire ennemi ne risquait pas d’être long. Et pourtant il avait tant de planète à sonder et explorer. Des technologies à voler et bien d’autres choses.


Sans attendre une réponse de l’inconnu, Oris se dirigeait donc vers le pont supérieur. Là-bas il espérait y trouver un plan du vaisseau. Il aurait pu se brancher à une prise bien évidemment, mais si un autre passager était présent c’était lez meilleur moyen de se prendre un tir. L’ambiance à bord du vaisseau était plus orientée vers l’extermination des droïdes.


Marchant d’un pas déterminé, l’androïde regrettait son manque de préparation. Il y avait potentiellement un agent de la république à bord. Ce même agent pouvait tout aussi bien être un Jedi qu’un simple soldat. En plus il y avait le problème du sabotage des capsules et des droïdes, ce qui se traduisait par la perte du poste de pilotage au profit d’un parti adverse sans aucun doute. Et pour couronner le tout, il ne pouvait pas se brancher au vaisseau pour en connaitre les plans au risque de passer pour un droïde ennemi.
Que pouvait-il se passer de plus pour que la situation se détériore davantage se disait ironiquement Oris.


C’était sans compter sur sa bonne étoile, que d’un angle au bout du couloir que parcourait l’androïde. Une escouade complète de droïdes se présentait. Sans un mot ou même une sommation, les tirs fusaient dans tous les sens. Ans attendre l’androïde se mettait à couvert derrière un des piliers métalliques qui ornaient le couloir. Certainement que durant le passé ce pilier était bien mieux décoré que cela. Se préparant à dégainer son sabre à nouveau, il fallait se montrer patient et attendre le moment. Ce moment était simple à deviner car il fallait que les droïdes soient assez proches pour lancer une contre-attaque. Et bien que ce fût peut-être la seule chose à faire, il existait deux autres solutions qu’Oris viendrait étudier en cas d’échec de sa tactique.
Evadné Publius
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Elle n’avait guère eu le choix que de se presser auprès de la RTF afin de continuer sa fuite en avant. Fugue. Le mot était lâché. Et loin d’être un appel excitant à l’aventure, il lui avait retourné le cœur d’une angoisse sinistre. Fuir pour aller où ? Evadné n’en avait pas la moindre idée, mais l’instinct de survie avait pris le dessus. Le fantôme de son paternel avait le bras si long. Combien de mercenaires grassement payés avait-elle dû éviter ?


La fuite allait de pair avec la clandestinité. Cette dernière s’alliait inéluctablement avec organisation. Quitter l’influence paternelle lui avait valu de manquer de tout – y compris d’un relatif confort matériel. Pire encore, après des jours de voyage, elle entamait ses dernières économies. D’où un dévolu opportun sur cette compagnie de transport aux prix attractifs. De toute manière, elle ne savait rien se permettre d’autre. Afin de passer inaperçue, elle s’était procuré un manteau sombre à large capuchon et avait lié sa tignasse lumineuse en une longue tresse. Seuls ses bijoux – dénotant ses riches origines, luisaient dans l’ombre du vêtement ample. Elle esquivait soigneusement tout contact visuel, avec n’importe quel étranger que ce fut. La peur de croiser un chasseur envoyé par son père était trop grande et son signalement trop évident. Une hapienne aisée à la beauté prononcée se remarquait si facilement. Quelle plaie, avait-elle pensé. Le désespoir l’avait même fait s’interroger sur la pertinence de se défigurer. Mais l’horreur d’un tel acte l’avait vite raisonné. Elle n’en était pas encore à ce stade de découragement. Heureusement, FX67 avait accepté de se joindre à sa fuite. Ce vieux droïde médical – prêté (et maintenant volé à) par l’université de Coruscant ne la quittait plus depuis quatre longues années. Au fil du temps, elle avait même appris à décoder son langage incompréhensible et quelque part, elle avait l’impression qu’il la comprenait. Bien qu’il ne soit pas adapté au combat, son gabarit encombrant avait déjà découragé des loustiques de s’en prendre à elle.


Ce ne fut qu’entre les murs de sa cabine délabrée, qu’elle se permit de retirer son manteau sombre sous un bip désapprobateur de FX67. Elle effectua quelques étirements grâcieux et frictionna ses bras et épaules dénudés par la coupe de sa robe pourpre. Puis, elle fit l’inventaire de ses maigres provisions – jalousement rangées dans un bagage léger :

-Un peigne précieux.

-Ses dernières liquidités.

-Un vêtement de rechange.

-Quelques bijoux ayant appartenus à sa mère.

-Quelques composants légers de remplacement pour FX67.


-Je n’irai pas bien loin, soupira-t-elle en ramenant derrière son oreille une mèche blonde échappée de sa tresse. Mais il va falloir aller le plus loin possible, n’est-ce pas FX67 ?


Et sur l’écran supérieur du droïde s’était affiché un message d’approbation qui lui arracha un sourire. Un subtil gargouillement dans son ventre lui rappela qu’elle n’avait rien avalé depuis des heures. Nouvelle quête : trouver un espace de restauration dans cette conserve volante. En tant qu’héritière de la SteCo (Stellaire Compagnie), elle regrettait le manque de confort proposé à bord. Et la honte refit surface : celle de n’avoir connu que les barges diplomatiques et autres moyens de transports luxueux. Que connaissait-elle de l’univers si ce n’était les quartiers huppés de Coruscant ? Les amphithéâtres sécuritaires de l’université ? Les couloirs tranquilles du Sénat ? Elle serra les dents de contrariété et s’empressa de quitter la cabine. L’émotion lui avait fait oublier la précaution de son manteau et les alarmes aigues de FX67 pour la prévenir n’y changèrent rien. Dans la coursive du pont résidentiel numéro 5, elle admonesta son droïde pour qu’il fasse moins de bruit. Les passants n’étaient pas légions, mais tout de même. Et le robot, contrarié à son tour, se tut.


Elle était en train de déchiffrer un plan du Vestyr lorsqu’une alerte assourdissante émergea des hauts parleurs, en continue. Evadné grimaça, figée de stupeur et porta une main à son oreille gauche. Elle eut, au départ, les réflexes d’un animal venant de rentrer dans la ligne de mire du chasseur. Incapable de bouger, un tas de questions se bousculait à son esprit. Par-dessus le son criard de l’alarme, elle crut distinguer des hurlements. Vivants, eux. Ses yeux magnifiques se tournèrent vers FX67, inquiète. Un passager paniqué la bouscula en toute hâte, criant :


-Restez pas là !

Elle se détourna lentement vers la direction d’où il avait déboulé, mais il était trop tard. Un droïde de sécurité venait de faire feu. Le tir effleura son bras droit, creusant un sillon vermeil et brûlant sur son derme délicat. Elle émit une plainte douloureuse et pressa sa paume contre la blessure avant de se mettre à courir, dans un reflexe salvateur et sous une nouvelle attaque. FX67 la talonna maladroitement. Dans sa course désespérée, le ruban qui nouait sa tresse se défit et sa longue chevelure se répandit dans son sillage. Elle avait rapidement quitté le pont résidentiel numéro 5, jetant des oeillades aux signalisations et repères pour se diriger au fur et à mesure de son avancée vers le pont technique numéro 1. Par bonheur, les droïdes de sécurité étaient restés dans son dos et elle n'en avait pas croisé d'autres.



Le destin la conduisit jusqu’à la coursive où une nouvelle fusillade venait d’éclater. Ses prunelles bleutées tombèrent sur les silhouettes de Ja’ar et Oris- dissimulé également derrière une pilastre, puis avisèrent la position des autres pilastres décoratifs. Il venait de lui montrer l'exemple. Elle se mit rapidement à couvert avec FX67. Haletante, elle profita de ce précieux moment d’accalmie – quoique relatif, pour examiner sa plaie. Son droïde médical se dépêcha de pulvériser un spray sur la brûlure et à l’aide d’un outil sophistiqué cautérisa le tout en une seconde. Durant le processus, la jeune fille s’était mordu la lèvre pour ne pas gémir de douleur et risquer d’attirer les tirs ennemis. Par chance, il y avait ces deux passagers qui semblaient très bien occuper les droïdes. Elle se pencha subtilement pour mieux les apercevoir et analyser la situation.


A l’angle du couloir, plus loin, une escouade de droïdes distribuait généreusement des tirs à qui en voulait. Et de là où elle était venue, d’autres ne tarderaient pas à se joindre à l’orgie.


Prise au piège.


Pour le moment, le système d’éclairage tenait le coup et c’était bien la seule bonne nouvelle. Mentalement, elle encouragea les deux passagers – sans chercher à savoir qui ils étaient, ni comment , ni pourquoi. Bien que mise à l’abri sommairement derrière cette colonne décrépie, ils pouvaient très bien la voir.

Heureusement, elle avait retenu le plan du vaisseau qu’elle consultait quelques minutes auparavant. Elle y réfléchissait lorsque FX67 lui fit remarquer sur son écran supérieur qu’elle pourrait se montrer plus utile. Evadné prit une grande inspiration, puisant ci et là dans ses réserves quelques notions de courage. Tant pis.



-Attention ! s’exclama-t-elle à l'attention du duo de passagers. D’autres vont arriver derrière !

Son avertissement venait de saboter sa discrétion et un tir de droïde échoua sur le pilier derrière lequel elle se protégeait. FX67 prit immédiatement position devant elle. Le cœur d’Evadné pulsait douloureusement. Elle posa une main ferme sur la ferraille de son robot, l’invitant à se mettre à couvert, mais il refusa obstinément.

Ja'ar Austhis
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La réponse du robot décontenançait Ja’ar, son visage trahissant facilement sa surprise. Il ne s’attendait pas à déclencher une réponse virulente, et c’était bien la première fois pour lui qu’un droïde lui manifestait de l’outrage face à une question aussi banale que celle de son matricule. A moins qu’il ne s’agissait d’un être vivant, auquel cas la réaction aurait été compréhensible. Pourtant, plus il interagissait avec le colosse, plus ses soupçons se confirmaient : La voix, l’attitude, la stature, les expressions faciales quelque peu figées, les implants sur le visage, l’absence de « vie » qu’il ressentait au travers de la Force…tout concordait. Alors pourquoi cette réaction ?

Ses motivateurs sont buggés ? Ou alors il a été codé pour ne pas avoir conscience de sa condition… Il semble surpris de la situation également, ce n’est peut-être pas lui finalement le responsable…mais alors pourquoi ne tente-t-il pas de se connecter au vaisseau ?

Les questions fusaient dans la tête du métis avant qu’elles ne soient interrompues par une nouvelle toux, plus virulente que la précédente. Ja’ar portait sa main devant sa bouche : Un geste instinctif, souvent effectué pour protéger son interlocuteur. Mais le géant ne semblait s’en soucier, tournant nonchalamment les talons au mécano à la chevelure argentée. Une fois la toux calmée, ce dernier observa avec attention la paume de sa main, un réflexe permettant d’anticiper les complications. Dans le creux de ses gants déjà sales, il distinguait ce qui annonçait une aggravation prochaine, bien que temporaire, de ses petites crises toutes aussi gênantes que sporadiques inhérentes à son métissage : des petites gouttes de sang.

Merde, c’est pas le moment.

Il releva la tête, et essuya machinalement le coin de sa bouche pour vérifier l’ampleur du saignement.

Rien…pour l’instant. Vivement que je sorte de cette ruine en perdition !

Au fond de la coursive, l’androïde s’engageait dans l’escalier menant au premier pont, accueillant les quartiers de l’équipage et le poste de pilotage. Avant d’emboiter le pas, Ja’ar cherchait du regard un terminal : un rapide piratage pourrait permettre de réaliser un diagnostic du vaisseau. Il trouvait son bonheur au fond du couloir mais déchantait rapidement, le terminal ayant essuyé un dommage collatéral suite à l’échauffourée ayant eu lieu quelques secondes plus tôt.

« ALERTE, BRÊCHE DANS LA COQ[…]LLEZ VOUS RENDRE AU POI[…]IEMENT. SUIVEZ LES IN[…]MINEUSE AU SOL. »

La voix éraillée, couplée à l’alarme stridente tournant en boucle devenait aussi envahissante qu’agaçante. Ja’ar laissa échapper un juron et tirait sur le haut-parleur déjà en piteux état, permettant de gagner quelques secondes de silence trop peux nombreuses à son goût. D’autres tirs de blaster ayant lieu sur les autres ponts vinrent confirmer une nouvelle crainte de Ja’ar.

C’est tout le système de sécurité qui est en l’air ! Vite, le poste de pilotage !

Le métis s’engageait à son tour dans l’escalier menant au pont supérieur, au pas de course. Qu’importait que ce vaisseau hébergeait majoritairement des raclures ou des parias, chaque tir de blaster signifiant une mort potentielle, il fallait agir vite. Le mécano ne faisait plus dans la discrétion, ses bruits de pas résonnant sur chaque marche en plastacier autrefois couvertes de tapis dorés et de gravures désormais érodées. Dans sa course, il enjambait un Sullustéen. Nul besoin de s’arrêter pour constater le sort funeste du pauvre membre d’équipage, dont l’uniforme mal entretenu – à l’image du Vestyr – était percé de nombreux traits de plasma. Une fois à l’étage supérieur, un coup d’œil rapide suffisait à Ja’ar pour repérer l’étrange Androïde avec qui il avait tenté de converser. Ce dernier était à couvert derrière l’une des nombreuses colonnes autrefois rutilantes de l’allée menant au poste de pilotage. Et entre eux, une escouade complète de droïde de combats, trop importante pour être ici par hasard.

Sans avoir eu le temps de les dénombrer, Ja’ar imitait le mastodonte en noir et se collait contre une seconde colonne, évitant un feu nourri et continu. Entre deux rafales, il penchait tout aussi précautionneusement que rapidement la tête pour détailler les opposants. Les droïdes étaient plus nombreux qu’il ne l’avait pressenti au premier regard, presque une dizaine dont seuls quelques-uns osaient s’avancer, la majorité arrosant la salle tout en restant solidement posté devant le poste de pilotage. Sur le sol ravagé gisaient plusieurs infortunés, victime de ce que Ja’ar identifiait désormais comme un acte de terrorisme. Les colonnes se dégradaient de secondes en secondes, et ne sauraient offrir un abri efficace encore très longtemps.

Bon Sang…C’est une vraie scène de guerre. Celui qui est aux commandes s’est assuré une belle protection. Impossible de passer par là en force.

- Attention ! D’autres vont arriver derrière !

Une voix difficilement perceptible venait de sortir Ja’ar d’une énième crise d’analyse. Derrière l’une de nombreuses colonnes situées à une dizaine de mètres en amont de la coursive se terrait une jeune femme accompagnée d’un droïde que le mécano identifiait rapidement. Pas une menace, au contraire même !

Un vieux modèle médical. Enfin un droïde normal !

Derrière elle, d’autres silhouettes facilement identifiables approchaient en nombre. D’autre FS-100, probablement quatre ou cinq. Impossible de rester ici sans finir comme les autres passagers. Il fallait trouver une solution de repli rapidement, éventuellement rassembler les quelques survivants de vaisseau et établir un plan pour prendre d’assaut à plusieurs le poste de pilotage. Soudainement, un tir perçait un trou dans la colonne derrière laquelle était abrité Ja’ar, passant juste au-dessus de son épaule.

C’était chaud…Il faut vite se barrer d’ici !

Plusieurs jets de plasma explosèrent sur la colonne protégeant la dame, amoindrissant au fil des secondes l’efficacité de la couverture. Sans sortir son sabre, il était difficile d’intervenir efficacement sans griller son affiliation. C’était d’autant peu souhaitable qu’un prototype impérial armé d’un sabre laser rouge se tenait à quelques mètres seulement de Ja’ar : S’il venait à découvrir l’identité du métis, les probabilités que cet androïde à la solde des Sith réponde à sa programmation en l’attaquant étaient beaucoup trop importante. Il fallait agir différemment, utiliser le porteur de lame pourpre à son avantage. Armé de son sabre, le colosse serait capable de renvoyer nombre de tirs comme il l’avait démontré plus tôt, mais ne saurait tenir un feu aussi constant très longtemps. Il restait à espérer qu’il tienne suffisamment longtemps pour que tout le monde puisse se mettre à l’abri, lui compris. Même à la solde des Sith, il restait une des rares puissance de feu capable d’affronter efficacement les FS-100, et il faudrait toute l’aide possible pour se sortir vivant d’ici. Et un abri, Ja’ar en avait repéré un à proximité : une porte juste entre-ouverte menant à une cabine de membre d’équipage, à seulement quelques mètres de l’étrange couple formé par la femme et son droïde médical.

- Hey ! Couvre-moi et rejoins moi ! cria-t-il à l’adresse de l’impérial.

Priant que l’androïde s’exécute, Ja’ar pris une profonde inspiration et sortait de son couvert en direction de la jeune femme, sans regarder derrière lui. 1 mètre. Il avait rangé le blaster dans son holster pour gagner en équilibre dans sa course. La Force me protège se répétait-il, comme pour se rassurer. 2 mètres. La distance à parcourir pour atteindre sa cible paraissaient s’étendre sur des kilomètres. 3 mètres. Les tirs fusaient autour de Ja’ar, ils les voyaient le dépasser comme si le temps ralentissait subitement. 4 mètres. La moitié du chemin était faite, plus de retour en arrière possible. Au sol, les lumières de sécurité indiquant la direction à suivre pour atteindre les capsules de sécurité n’étaient plus une distraction. 5 mètres. Il ne se fiait plus qu’à ce courant qui le guidait depuis son enfance, en permanence à ces côtés, ce murmure rassurant, un mélange de chaleur réconfortante et de fraîcheur vivifiante. 6 mètres. Un tir de blaster brûlant frôlait sa joue alors que les colonnes devenaient floues, l’espace comme dilaté, les contours des murs tordus. 7 mètres. Un double appui, instinctif et salvateur, permettait d’éviter une rafale destructrice. 8 mètres. La chevelure blonde flottait au ralenti au côté du modèle FX sous les yeux vairons du métis. 9 mètres. Il tendait le bras vers la porte de la cabine, et d’un geste vif forçait l’ouverture à l’aide de sa plus puissante alliée. 10 mètres. La colonne protégeant son objectif se détachait du plafond, menaçant d’écraser celle qu’elle protégeait jusqu’à présent. 11 mètres. Un second geste de la main suffit à repousser le droïde médical de quelques centimètres afin qu’il ne s’interpose pas, mais ne se fasse pas non plus écraser par la pilastre menaçante. 12 mètres. Ja’ar baissait son centre de gravité et poussait de toutes ses forces avec ses jambes pour se propulser alors qu’une brûlure intense parcourait sa jambe droite. Il saisissait au vol la jeune femme par la taille avec ses deux bras et l’emmenait dans ce qui semblait être un plaquage sur plusieurs mètres à l’abri dans la cabine. 16 mètres. La colonne s’effondrait dans un fracas tonitruant, alors que le droïde médical s’empressait de rejoindre les deux humains, effondrés au sol. Ja’ar poussait un cri de douleur et relâchaait la jeune femme aussi rapidement qu’il l’avait saisi. Il détestait le contact physique avec d’autres espèces vivantes, mais avait pris sur lui pour sauver cette femme, une alliée de plus à conserver face au FS-100, une vie sauvée au milieu de dizaines déjà perdues.

A peine avait il le temps de remarquer la beauté de la jeune Hapienne que le modèle FX s’interposait entre elle et lui, bipant quelques grossièretés que Ja’ar n’eu que peu de mal à traduire. Le métis se traîna au sol jusqu’à se reposer contre un mur, avant de se rendre compte qu’une faille dans ses déplacements lui avait coûté sa jambe. Sa cuisse droite était rouge de sang, la chair carbonisée trop peu protégée par la tenue de mécano. Il pouvait bouger son pied, mais la douleur était intense et remontait jusque dans son bassin. Ce n’était pas la première fois qu’il recevait un tir de blaster, mais jamais de ce calibre. Cela ne faisait que mettre en exergue ce qu’il savait déjà : En sus d’un blindage redoutable, les modèles FS-100 étaient équipés de puissance de feu supérieure à la normale.

- Outch…Quel langage...Excuse-moi si je t’ai fait peur mon grand ! Va donc t’assurer que ta maîtresse va bien.

Contrairement à la majorité des zones du vaisseau, la lumière fonctionnait correctement dans cette cabine, si l’on oubliait le gyrophare rouge tournoyant au-dessus de l’entrée. Il passait un coup d’œil derrière le droïde et observait celle qu’il venait de sauver au prix de sa motricité. Elle se relevait facilement, rassurant Ja’ar sur le fait qu’il ne l’avait pas blessée dans son plaquage fou. Opération réussie... D’un geste simple mais d’une élégance rare, elle relevait sa longue chevelure dorée, laissant apercevoir des yeux d’un bleu fascinants sublimant un visage à la beauté presque surnaturelle. Elle portait une tenue assortie à ses yeux, au tissu richement brodé, parfaitement taillée pour souligner la douceur de ses courbes et mettre en valeur mais sans aucune vulgarité les atouts propres à la gent féminine. Ja’ar ne s’était jusqu’à présent jamais intéressé aux femmes, trop occupé à vivre sa vie de fuyard, préférant la compagnie des robots, et pourtant celle-ci dénotait. Elle avait un quelque chose qu’il n’avait jamais vu chez les autres, et l’espace d’un instant était comme hypnotisé par ce visage d’ange qui posait sur lui des yeux paraissant voir au travers de son enveloppe charnelle, jusqu'au plus profond de son âme, comme s'il était mis à nu d'un simple regard, un regard profond et envoûtant. Il en oubliait même le prototype impérial, qui était probablement encore en train de se défendre face aux autres machines.
Un bip plus fort que les autres de la part du FX lui rappelait qu’ils n’étaient pas encore en sécurité. La porte de la cabine demeurait ouverte, et l’androïde toujours au combat. Il ne s’en faisait pas pour lui : l’ayant vu à l’œuvre, il saurait se mettre en sécurité. Et dans le pire des cas, il serait réparable. Il sortait péniblement son blaster de son holster et le tendait à la femme aux cheveux d’or.

- J’ignore votre nom, mais…vous savez vous servir de ça ? Il faudrait fermer cette porte rapidement…

Ja’ar avait énormément puisé dans ses ressources pour réussir son « sauvetage ». Il aurait pu fermer facilement la porte lui-même s’il n’était pas épuisé et blessé. Mais il fallait qu’il souffle un coup avant de retenter un coup pareil. Et puis, autant éviter que possible de se faire démasquer. Avec un peu de chance, prise dans l’action la jeune femme n’avait peut-être pas remarqué les tours de passe-passe de Ja’ar, voire ne connaissait rien de la Force ou des Jedi. Et ce ne serait pas plus mal que cela reste ainsi. Mais pour la première fois de sa vie et tout en la regardant, il ne pouvait s’empêcher de se faire la même réflexion.

Par la Force...Quelle est belle

Invité
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L’être vivant qui accompagnait ORIS semblait être sujet à quelques problèmes de santé. Ce dernier ne s’arrêtait pas de tousser à des intervalles plutôt irréguliers. Si le sort de l’homme ne semblait guère être une préoccupation pour l’androïde. Le mal inconnu en revanche éveillait quelque peu sa curiosité. Avec un peu de temps et une situation plus confortable, la machine qu’il était ne demandé qu’à réparer ce mal afin de pouvoir assouvir son besoin de connaissances. Mais pour l’heure d’autres préoccupations venaient à contraindre ORIS de se pencher sur ces dernières.


Dans un couloir long comme pas possible, le duo qui se transformait rapidement en quatuor venait à se faire encercler. Une bonne dizaine devant et une poignée derrière. Le challenge était au rendez-vous au vu de la situation. Cependant, rien ne disait que ces droïdes disposaient d’outils prévus pour chaque situation. Sans attendre les machines venaient à affliger de nombreux traits plasmiques les positions de chacun de leurs opposants. Certains couverts moins miteux que d’autres semblaient tenir le coup. Mais de celui de la femme qui plus tôt avait averti ORIS de la présence de renforts, n’allait pas tarder à rendre l’âme.


Dans un élan de courage, d’héroïsme, de stupidité, de témérité ou bien n’importe quel autre adjectif, l’homme qui manquait de politesse se ruait sur la femme et son droïde. Ne manquant pas au passage de presque donner un ordre à l’androïde. Plusieurs mètres jusqu’à atteindre presque vingt mètres. Sans avertir la dame ou sa machine, d’un bond étonnant puissant il agrippait les hanches de la femme pour la mettre à couvert dans une autre salle.


-Un vrai chevalier. Disait ORIS avant de reprendre pendant qu’il s’était occupé d’assurer une couverture à l’irresponsable et grossier personnage. Mais la prochaine fois que l’on m’ordonne je viendrais sévir.


Ce n’était pas tant le fait qu’il lui avait demandé de le couvrir qui avait dérangé ORIS. Mais plutôt le fait que ce dernier l’avait obligé à agir sans lui laisser le temps de réfléchir ou d’avoir le choix. A cela s’ajoutait le fait qu’ORIS avait prévu une tactique au départ avant tout mouvement. Fort heureusement la tactique était toujours employable et les risques de perdre des êtres vivants étaient moindres désormais du fait que chacun d’eux se trouvait dans une salle autre.


Sans attendre ORIS se remettait à couvert. Mais malgré les gestes tournoyant que demandait sa forme zéro pour renvoyer les tirs, l’un d’eux venait à heurter son épaule. Le tissu de sa veste n’était plus et les contours du trou dans le vêtement étaient fumants. En dessous de la veste sa peau avait elle aussi disparue pour ne plus laisser qu’un métal rougeoyant et quelque peu déformer. Constatant l’étonnante capacité de pénétration des munitions des droïdes de sécurité, ORIS ne manquait pas de rajouter ce paramètre dans ses calculs. La difficulté de ce qu’il comptait faire ne manquait pas de s’intensifier et pour autant. Selon les calculs le plan était toujours viable.
Contre le pilier de plus en plus fragile, les machines de combat n’avaient de cesse que d’ouvrir un feu nourri. Le reste des survivants semblaient l’avoir laissé seul à son sort. On ne pouvait pas dire qu’après ceci les trois individus seraient porteurs d’une haute estime auprès d’ORIS.
N’ayant plus que très peu de temps pour m’être en œuvre son plan de contre-attaque, un câble grappin sortant de la poignée de l’androïde venait s’accrocher à son arme. Puis avec une très grande force, comme à son habitude, ORIS venait à lancer son arme tel un javelot. Pourfendant l’air sur son chemin, l’arme n’avait pas pour cible l’un des robots de combat. L’objectif plus ambitieux était la vitre du couloir qui séparait l’intérieur du vaisseau du vide spatial. Juste avant que la lame du sabre laser ne touche la paroi de la vitre, des crochets magnétiques sortaient des pieds de l’impérial.


Aussi violent qu’une tornade, l’air venait à se faire très rapidement aspirer vers l’extérieur du vaisseau. Si les modèles anciens bien que performant de robot de sécurité disposait d’un bon blindage et d’une puissance de feu optimale. Ils n’étaient cependant pas conçus pour évoluer dans des sorties extravéhiculaires dans le vide. Sans attendre à l’aide du câble grappin, l’impérial ramenait à lui son sabre. Rapidement le groupe des dix venait à se faire happer. Mais le volet de sécurité venait trop rapidement s’actionner, et l’un des droïdes avait pu échapper au vide. Enfin il serait plus correct de parler d’un demi-robot, car le volet avait coupé en deux la machine au niveau du torse avec les avant-bras en moins également.

Mais le combat n’était pas pour autant terminé. Car en plus du demi-droïde il restait aussi les renforts qui ne semblaient pas avoir été affecté par la tactique plus que dangereuse d’ORIS. Mais si gérer deux fronts était impossible à l’heure actuelle pour l’androïde impérial, n’en gérer qu’un était une tâche plus que faisable. Sortant de son couvert et employant une nouvelle fois sa forme zéro. Son sabre venait renvoyer dans tous les sens les divers tirs. Le renvoi des tirs n’était pas précis car l’impérial ne comptait pas sur cela pour venir à bout de ses adversaires. Au lieu de cela de son autre bras il déployait son double canon laser à répétition. Actionnant son arme, une forte puissance de feu venait à réduire à l’état d’épave les cinq droïdes qui étaient venu prendre en tenaille.


Mais si cela pouvait sembler être une victoire, un détail était venu déranger le processeur d’ORIS. En effet parmi les assaillants, l’un des groupes n’était composé que des robots de sécurité du vaisseau. Ce qui au vu de la situation actuelle pouvait être considéré comme normal. En revanche, l’autre groupe lui était composé de modèles différents et plus récents. Il s’agissait de droïde sentinelle Mark.1 issu Kellenech Technologies. Ces robots à l’apparence humanoïde étaient conçus pour remplir plusieurs missions comme celle de combat, de patrouille ou même de garde voire d’assassin dans de plus rares cas. Outre ce modèle plus que récent en comparaison du vaisseau lui-même, sur leur torse se trouvait les insignes de la République.


Cette peinture qui ne pouvait représenter qu’un simple détail venait comme marquer l’esprit d’ORIS d’un profond doute. Cherchant toutes les explications possibles à cela. Il n’en voyait guère beaucoup qui pouvait correspondre. Sans attendre il se dirigeait vers le droïde à moitié découpé par le volet de sécurité blindé. Se branchant sur ce dernier, il cherchait dans sa mémoire n’importe quelles informations qui pourraient s’avérer utiles. Lors de la fouille l’impérial ne manquait pas de charger les plans du vaisseau présents dans la mémoire du robot de sécurité. En fouillant dans les archives, il inspectait aussi le rapport faisant état de la brèche dans la coque. Ce dernier pas si important que cela si l’on omettait celle de la grande salle et du couloir. En vérité le rapport semblait indiquer qu’à peine la brèche était apparue que cette dernière était colmatée. A n’en point douter il ne pouvait s’agir que d’une chose, un modèle d’abordage.
Aussi en plus de l’important effectif de robot de combat déjà présent à bord du vaisseau de croisière se trouvaient aussi d’autres troupes d’assaut. Mécanique ou non cela importait peu, car le problème était le même. Il fallait rejoindre le poste de pilotage. Mais avant de se déconnecter, ORIS avait pu apprendre que les droïdes de sécurité avaient été détourné de leur protocole par un certain personnage qui se faisait appeler le dernier Mandalorien.


Retournant auprès des autres individus, ORIS remarqué l’était assez inquiétant dans lequel se trouvait l’homme grossier dont le nom était toujours inconnu. Arrivant devant eux, il rengainait son sabre et parlait comme-ci de rien n’était. Bien qu’il eût l’impression de déranger :

-Bon j’ai une bonne et une mauvaise nouvelle. La bonne c’est que pour l’instant j’ai pu éliminer les droïdes qui nous tiraient dessus. Bien que je ne puisse pas user une nouvelle fois de ma tactique. La mauvaise c’est qu’il y a plus de droïdes à bord que prévu. Une capsule d’abordage à infiltrait le vaisseau depuis le couloir qui mène directement au poste de pilotage. Autant dire que la salle est envahie par nos ennemis. A cela s’ajoute un de mes ennemis qui se fait appeler le dernier Mandalorien. Aux dernières nouvelles il s’amuse simplement à reprogrammer des robots et à les envoyer me tuer. Sachant qu’il n’intervient jamais en personne sur le champ de bataille. Maintenant que j’y pense puis-je connaitre vos noms ? Je me présente ORIS, un androïde qui parcourt la galaxie par curiosité.
Evadné Publius
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FX67 s’affolait, couvrant sa maîtresse avec une rare loyauté. Quelques tirs ennemis le manquèrent de peu et sa carcasse avait déjà été frôlée par des coups de plasma brûlant, mais FX tenait bon. Au sein de cette cohue infernale, Evadné crut discerner un bruit sinistre, étranger et annonciateur d’une fin prochaine. Avec stupeur, son minois se redressa et elle écarquilla les yeux en remarquant la charpente d’acier du pilier se désolidariser du plafond. A ce rythme-là, elle finirait écraser. Mais la peur avait soudé ses pieds au sol, tout juste put-elle dire à son droïde :


-Ne reste pas là, FX67.


D’un ton bas, presqu’un murmure. Tout d’un coup, les éclats de la fusillade explosèrent à ses oreilles et elle poussa une exclamation désespérée qui résonna par-delà le brouhaha ambiant :


-FX67 ! Va-t-en !


Impossible de le laisser être détruit. Les survivants auraient besoin de lui et de son assistance médicale. Et puis, elle y était attachée à cette vieille conserve. Elle l’avait entrainé dans cette fugue improbable et s’avérait être seule responsable de son état. Tant de regrets. Dans ce qu’elle pensait être un utile soupir, Evadné s’indigna d’avoir pour tombeau la carcasse d’un vaisseau désuet. Elle sentit les larmes affluer à ses yeux et FX67 persistait à la protéger, dans son langage « soutenu », tenant sa position. Un nouveau tir adversaire érafla sa carrosserie. L’atmosphère étouffante semblait resserrer son emprise autour de la semi-Hapienne et elle ferma ses paupières avec force, refusant de voir l’horreur qui allait s’abattre sur elle. Le droïde émit un son strident pour attirer son attention. Il était encore temps de puiser quelques forces. Ouvre les yeux, s’encouragea-t-elle à plusieurs reprises, comme un mantra inlassable. Ouvre les yeux et cours. Au moment où sa décision était prise, ses prunelles se dirigèrent au-delà de l’assistant médical pour assister à la course effrénée de l’un des deux passagers. Ses yeux s’agrandirent davantage de stupeur et l’inquiétude prit le dessus sur toutes les autres émotions.



-Il…il se dirige vers nous ?


Pour seule réponse affirmative, FX67 grésilla désagréablement. Un nouveau bruit grinçant en provenance de la charpente lui rappela que la colonne n’encaisserait pas un coup de plus.


En une seconde, tout s’effondra.


Le choc lui coupa le souffle et elle dut rassembler tous ses moyens pour comprendre que le passager à la tignasse argentée venait de l’entraîner loin d’une mort certaine. Instinctivement, elle s’était agrippée à lui durant les quelques mètres du plaquage héroïque. Soudainement, un calme relatif s’installa. Le fracas de l’acier qui percutait le sol et des tirs de plasma paraissait atténué. A terre, elle récupérait une respiration précaire, plaquant une main contre son sternum et ravalant péniblement sa salive. Elle était à la recherche de mots, de son compagnon droïde. Et son sauveur…le remercier. Avec agilité, elle se releva et d’un mouvement aérien dégagea de son faciès délicat sa chevelure lumineuse. Loin de la scène de guerre, ses pensées se rétablirent et ses prunelles azurées se posèrent sur Ja’ar pour le détailler. Pourquoi avait-il fait ça ? Il aurait pu…périr dans cette tentative insensée de la sauver. Elle remarqua chez lui une simplicité qu’elle avait rarement côtoyé au cours de sa vie – habitué à la compagnie des plus nantis. Et malgré sa tenue de mécanicien malmenée, elle lui reconnut le charme de ceux à qui l’audace réussissait. Toutefois, elle s’intéressa rapidement à la blessure qui écorchait sa cuisse et se sentit autant honteuse que coupable.


- J’ignore votre nom, mais…vous savez vous servir de ça ? Il faudrait fermer cette porte rapidement…


Elle se pencha vers lui et récupéra « ça » entre ses doigts délicats. Elle ne savait pas s’en servir, mais la question devait être rhétorique. Elle remarqua qu’ils n’avaient pas le même sens des priorités. A l’esprit de la toute blonde une seule urgence émergeait : la plaie de l’inconnu à qui elle devait la vie.


-Il faudrait s’occuper de cette plaie le plus vite possible, si vous le permettez, lui sourit-elle doucement malgré l’anarchie et la gravité de la situation. -FX67. Active tes senseurs de diagnostic, il doit te rester de l’agent antiseptique.


La jeune femme se fit violence pour rassembler ses capacités d’analyses et ses connaissances médicales. Cours d’anatomie des espèces humanoïdes – cycle deux, première année. La chevelure argentée caractéristique de la race arkanienne en sus de leurs prunelles nacrées et de la composition de leurs mains. Mais ce tatouage jaune qui lui barrait le visage ramenait à la pratique culturelle des Kiffars. Un métissage ? Elle fut surprise et empathique à cette hypothèse. Elle, plus que quiconque, connaissait les difficultés génétiques liées à l’union de deux espèces que rien n’aurait dû rapprocher dans un environnement naturel. Le fardeau de certains sang-mêlé menait souvent à la mort. A la faculté de Trulalis, elle se rappelait les premières dissections de nourrissons mort-nés de ces accouplements, à l’organisme non viable. Ce souvenir lui retourna le cœur et la força à se focaliser sur la blessure du métis. Pourtant, ne pouvait-elle s’empêcher de penser, l’arkano-kiffar semblait – en apparence, présenter un mélange réussi et esthétiquement agréable. Elle chassa ces pensées secondaires de son esprit et fronça les sourcils, la mine concentrée. Le diagnostic de FX67 ne tarda pas. L’inconnu n’avait visiblement pas perdu beaucoup de sang, échappant à la nécessité d’une transfusion. Toutefois et d’après les données que lui communiquaient le droïde, la plaie était profonde et le risque de nécrose et d’infection à son maximum. Elle tendit sa main libre vers FX67 et programma l’intervention au travers de ses commandes d’assistance médicale.


-Ce sera douloureux, prévint-elle avec un air désolé qui ajouta un triste charme à son minois. Mais je vous promets que vous retrouverez l’usage de votre jambe.


Elle déposa sa paume tiède contre les doigts gantés de Ja’ar, dans un geste furtif visant le réconfort et l’encouragement. Elle fut légèrement surprise lorsqu'il avait soustrait sa main hâtivement à ce contact. En jeune femme bien éduquée, elle tenta de ne pas en faire cas et se redressa – le regard désormais résolu. La porte. Le blaster. L’apocalypse en plein vide intersidéral et l’autre passager. Avait-il besoin d’aide ? Son index frôla la gâchette du pistoler laser, se remémorant son emplacement. Il existait sur Cadezia, sa planète d’origine, plusieurs industries d’armements spécialisées dans les fusils blasters. La plupart de leur patron avait une accointance économique et amicale avec son père, mais elle n’avait jamais eu de prototype entre les mains. Dans son dos, elle entendait FX67 s’affairer avec sa précision et célérité ; deux bras chirurgicaux déployés sur la jambe du blessé. Peut-être aurait-il voulu se « venger » et aurait rendu le processus de cautérisation et de suture plus douloureux. Si tant était que le droïde puisse faire preuve du moindre sentiment de vengeance. Mais les tas de ferrailles s’avéraient être parfois plus empathiques que certains être vivants.


Evadné avisa la porte entrouverte. Elle enserra fermement la crosse de l’arme, déterminée à fermer cette porte. Le tableau visuel qu’elle offrait était tout un oxymore : sa beauté délicate et ses atouts élégants juraient grandement avec la prise en main du fusil et l’environnement obsolète qui tomberait bientôt en ruine. Pour le coup, c’était elle la tâche, le cheveu dans la soupe, l’élément perturbateur. Après une hésitation sommaire, elle se précipita sur la porte, le cœur battant et actionna la fermeture. Elle recula de quelques pas, fixant l’entrée désormais close. Son attention se porta sur l’encadrement métallique à la recherche d’un éventuel système de verrouillage. De l’autre côté, des bruits assourdissants témoignaient de la bataille qui faisait rage entre les droïdes de sécurité et le dernier passager. Un peu de culpabilité fit trembler sa conscience. Parfois, les murs du refuge de fortune tremblaient et si les lumières vacillaient, elles tenaient encore bon – alimentées par un précaire réseau de secours. Evadné n’osait pas imaginer qu’elles s’éteignent. Ce serait pire que tout.


Un son aïgu de FX67 lui parvint entre deux pensées pessimistes. Elle crut déchiffrer le message comme étant un avertissement : il manquait de réactifs, notamment de gel anti-brûlure qui favorisait la régénération des tissus. C’était de sa faute à elle, semblait-il sous-entendre dans le ton de son langage. Elle aurait dû faire un entretien complet.

- S’il ne te reste ne serait-ce qu’un gramme de gel, privilégie les tissus profonds. La peau cicatrisera sans, souffla-t-elle sans se retourner, le regard rivé sur la porte, la main cramponnée au blaster.


Le droïde médical retourna à son opération, sans demander son reste. En revanche, il s’était bien gardé de prévenir qu’il n’avait plus d’anesthésiant et que les soins se faisaient à vif. Quelle maîtresse indigne vraiment. Evadné était désormais préoccupée par le sort du second passager. Il semblait y avoir moins d’agitations dans la coursive. Etait-il mort ? La porte s’entrouvrit à nouveau et elle leva avec maladresse le chien du blaster. Si c’était un de ces foutus robots de sécurité….

Heureusement la silhouette vaguement familière d’ORIS émergea et dès qu’elle le reconnut, elle s’empressa d’aller actionner le système de verrouillage sur un panel de commande près de la porte. Dans la confusion du moment, elle ne souligna même pas la présence du sabre-laser pourpre. Ce genre de détail lui échappait facilement car sa psyché se concentrait sur la survie comprenant la sienne et celles des autres.



-Bon j’ai une bonne et une mauvaise nouvelle. La bonne c’est que pour l’instant j’ai pu éliminer les droïdes qui nous tiraient dessus. Bien que je ne puisse pas user une nouvelle fois de ma tactique. La mauvaise c’est qu’il y a plus de droïdes à bord que prévu. Une capsule d’abordage à infiltrait le vaisseau depuis le couloir qui mène directement au poste de pilotage. Autant dire que la salle est envahie par nos ennemis. A cela s’ajoute un de mes ennemis qui se fait appeler le dernier Mandalorien. Aux dernières nouvelles il s’amuse simplement à reprogrammer des robots et à les envoyer me tuer. Sachant qu’il n’intervient jamais en personne sur le champ de bataille. Maintenant que j’y pense puis-je connaitre vos noms ? Je me présente ORIS, un androïde qui parcourt la galaxie par curiosité.



Elle s’éloigna de la porte et s’agenouilla auprès du blessé tandis que FX67 terminait de refermer la plaie. Les informations données par ORIS pouvaient aisément se traduire par : merdier général, bien que le terme grossier ne vint pas à l’esprit de la toute blonde. Par réflexe, elle déposa une main apaisante sur l’épaule de Ja’ar qui, encore une fois, échappa au contact et inspecta le travail impeccable du vieux droïde médical qu’elle félicita d’un simple sourire. Elle se sentait soulagée d’avoir pu prendre en charge la blessure de son sauveur.




-Je m’appelle Evadné Publius, répondit-elle à leur adresse, d’une voix mélodieuse bien que teintée d’inquiétude. J’assiste la Sénatrice de Cadezia au Sénat Galactique. Si nous arrivons au poste de pilotage, je pourrais demander des renforts, de l’aide, peu importe via les canaux de communication.


[justify][size=12]Quelle naïveté. Contrairement au métis, elle n’avait pas saisi l’affiliation du cyborg et avait dévoilée avec sincérité ses affinités. Evidemment, elle s’était bien gardée de rajouter qu’elle avait lâchement fuguée. De toute manière, cette précision aurait été inutile. Elle évalua l’état d’ORIS, prête à lui demander s’il était blessé avant de remarquer l’acier inhumain au niveau de son épaule endommagée. Elle comprit, à son tour, qu’il n’avait rien d’organique - n'ayant pas bien saisi le sens du mot "androïde" au coeur de toute cette agitation…mais les questions et sa curiosité attendraient. S’ils étaient d’accord pour s’en sortir indemnes, c’était le principal. Avant tout considération supplémentaire, elle offrit son attention au semi-arkanien :


-Merci beaucoup. Je vous suis reconnaissante, sans votre intervention, je serai morte. Vous pouvez vous lever ? La douleur va persister encore un moment. C’est une réaction typique du cerveau. Ce dernier n’assimile pas aussi vite que les soins de FX67.


En réalité, elle demeurait encore admirative de son courage que leur partenaire d’infortune traitait d’inconscience. Le droïde médical rétracta ses bras chirurgicaux pour en stériliser les instruments à haute température dans la cavité de sa carcasse bien conçue. Il bouscula aussitôt sa maîtresse pour qu’elle s’éloigne de l’homme à la chevelure pâle. Et ses senseurs se braquèrent ensuite sur ORIS. Que la menace vienne d’un côté ou de l’autre, il serait prêt à agir pour le bien de sa propriétaire. Et une fois qu’ils seraient sortis de cette galère il lui ferait toute une diatribe droïdiale sur l’importance des entretiens !


Ja'ar Austhis
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-Il faudrait s’occuper de cette plaie le plus vite possible, si vous le permettez. FX67, active tes senseurs de diagnostic, il doit te rester de l’agent antiseptique.

La voix de la jeune femme était douce, claire et posée. Assurée même, ce qui contrastait nettement avec le chaos ambiant. Ja'ar l'observait avec attention. Elle formait un belle équipe avec son vieux droïde, agissant efficacement de concert. Rien ne lui laissait penser qu'il avait affaire à un politicienne finalement, plutôt une riche infirmière ou médecin. Comme lui même pouvait l'être lorsqu'il était en plein bricolage, elle paraissait presque dans sa bulle une fois lancée, priorisant les soins de sa jambe à l'urgence de sécurisation du périmètre. Mais il n'osait la contredire : misant sur la capacité de l'androïde à tenir les autres robots en respect, il préférait récupérer rapidement sa motricité pour ensuite assurer lui même sa propre défense. Elle échangeait avec lui quelques œillades entre deux directives qu'elle donnait à son droïde, et Ja'ar ne pouvait s'empêcher de la trouver attendrissante, mais aussi rassurante. Il ne faisait plus attention au bruit ambiant, ni les tirs, ni les bips inquiétant du droïde médical. Il était presque hypnotisé par la jeune femme qui venait pourtant de lui annoncer que l'intervention ne se ferait pas sans douleur. Il ne remarquait pas tout de suite qu'elle avait posée délicatement sa main sur la paume de la sienne, en guise d'apaisement, et pourtant c'était typiquement le genre de contact que Ja'ar évitait. C'est un « BIP » plus haut que les autres qui réveilla l'Arkano-Kiffar. Revenant à lui même, il retirait prestement sa main, un geste qui pouvait paraître comme grossier, mais qui ne l'était pourtant pas le moins du monde. C'était un réflexe de protection, pour lui tout d'abord, et pour l'intimité des autres ensuite.

La jeune femme se relevait d'un air décidé et s'avançait pour sécuriser les lieux en fermant la porte séparant cette accalmie de la tempête de blaster ayant lieu dans le couloir attenant. Sa vision offrait une dissonance marquante : L'azur de ses atours couplé à son apaisante présence contrastait rigoureusement avec la lumière pourpre alarmiste du couloir. Le blaster dans sa main jurait drastiquement avec l'attitude de la dame, qui paraissait n'avoir jamais tenue pareil arme en ces mains.

- AÏE !

- BOU-BIP !


Les manipulations du droïde, bien que parfaitement exécutées, générait de plus en plus de douleurs. En quelques secondes, il venait de ramener toute l'attention de Ja'ar sur sa veille carcasse. Le métis en profitait pour l'observer attentivement : Matricule FX67, effectivement pas tout jeune, mais robuste. Un modèle assez cher, non pas tant à l'achat qu'à l'entretien. Quelques traces de brûlures sur sa carrosserie laissait penser qu'il était passé à plusieurs reprises à quelques centimètres seulement de la mise au rebut. Les bras chirurgicaux qui s'affairaient, bien que dextres, semblaient compenser un déséquilibre lors des manipulations plus complexes.

- Écoute mon grand, si tu AIE !...si tu arrives à faire tout ça sans trop me brutaliser, je connais deux-trois petites choses sur les modèles comme toi qui pourrait te donner une seconde jeunesse. Vendu ?

- WOOB-BIBOUP !


Le droïde s’écartait un instant de Ja'ar pour aller se plaindre à sa maîtresse, puis revenait en bipant quelques reproches probablement à l'attention de cette dernière.

- Surveille ton langage, elle ne mérite peut-être pas tant, si ?

- BWOOP-WOOP !

- Je t'ai donné ma parole, t'aura un coup d'entretien quand tu m'auras remis sur pied.

- VOUI-BOOP !

- Donc ça va vraiment faire MAAAAAAAL !!

- BIOUP !


L'absence d’anesthésiant devenait de moins en moins soutenable. Hormis cela, les soins prodigués par le droïde étaient parfaitement exécutés. Plus que quelques petites minutes de souffrance séparaient Ja'ar d'une guérison efficace, du moins suffisante pour pouvoir se mouvoir.

L'ouverture soudaine de la porte reportait l'attention de Ja'ar sur cette dernière. Dans l'encadrure, se dressait le colosse en noir, sabre laser écarlate au point. Le métis s’apprêtait à réagir : Un seul geste et l'androïde pourrait découper la jeune femme sans aucune résistance. Il n'en faisait rien au grand soulagement de Ja'ar, et éteignait sa lame qu'il rangeait à sa ceinture.

- Bon j’ai une bonne et une mauvaise nouvelle. La bonne c’est que pour l’instant j’ai pu éliminer les droïdes qui nous tiraient dessus. Bien que je ne puisse pas user une nouvelle fois de ma tactique. La mauvaise c’est qu’il y a plus de droïdes à bord que prévu. Une capsule d’abordage a infiltré le vaisseau depuis le couloir qui mène directement au poste de pilotage. Autant dire que la salle est envahie par nos ennemis. A cela s’ajoute un de mes ennemis qui se fait appeler « le dernier Mandalorien ». Aux dernières nouvelles il s’amuse simplement à reprogrammer des robots et à les envoyer me tuer. Sachant qu’il n’intervient jamais en personne sur le champ de bataille. Maintenant que j’y pense puis-je connaître vos noms ? Je me présente ORIS, un androïde qui parcourt la galaxie par curiosité.

Le dernier Mandalorien ? Quoi ? ORIS ? Je ne connais aucun droïde ayant ce matricule...

Pendant que l'Arkano-Kiffar digérait les informations, la dame au cheveux d'or vint s'agenouiller à  ses côtés, vérifiant la bonne mise en œuvre des soins adressés par son droïde. Elle posait machinalement une main sur son épaule, encore un geste de réconfort mais qui dérangeait Ja'ar malgré lui. N'importe qu'elle homme apprécierait ce genre d'attention, mais Ja'ar fuyait le contact par instinct. Il s'en dégageait rapidement, et observait l'androïde. Ce dernier venait bien de confirmer qu'il était conscient de sa condition de robot. Mais plus encore, il était porteur de nouvelles désastreuses.

- Je m’appelle Evadné Publius. J’assiste la Sénatrice de Cadezia au Sénat Galactique. Si nous arrivons au poste de pilotage, je pourrais demander des renforts, de l’aide, peu importe via les canaux de communication. 

Joli prénom

Ja'ar ne intéressait pas à la politique, et ne pouvait faire le lien entre la famille Publius et les nombreux scandales liés ou l'affaire Amidiza. Mais il ne pouvait s'empêcher de penser qu'elle venait de faire preuve d'une grande maladresse. N'avait-elle pas remarqué qu'elle s'adressait à un impérial ? Il pourrait immédiatement l'exécuter, ou la capturer pour faire chanter Cadezia ensuite. Ja'ar étudiait avec vigilance la réaction de l'androïde. Au moindre geste suspect, il lui faudrait tirer son sabre, et il ne le souhaitait guère. Mais ORIS ne semblait pas broncher.  Du moins, pour l'instant.

-Merci beaucoup. Je vous suis reconnaissante, sans votre intervention, je serai morte. Vous pouvez vous lever ? La douleur va persister encore un moment. C’est une réaction typique du cerveau. Ce dernier n’assimile pas aussi vite que les soins de FX67. 

Ja'ar ne regardait pas tout de suite Evadné lorsqu'elle s'adressait à lui, trop occupé à surveiller encore un petit instant l'impérial. A peine tournait il la tête vers elle pour la remercier que FX67 s'interposait, bousculant le convalescent et adressant des bips de mises en garde à tout ceux présent dans la pièce. Ja'ar laissait échapper un rire à l'écoute du langage presque grossier du vieux tas de boulons animé.

- Votre droïde est aussi fidèle qu'efficace, Evadné Publius !

Ja'ar ne pratiquait pas l'étiquette. Il était généralement franc, direct, et donnait rarement du « Monsieur » ou « Madame » comme pouvait le faire les adeptes de courbettes et de politique mesurée. Mais puisque les présentation étaient de mise, il s'y pliait, se relevant en s'appuyant contre le mur.

- Je me nomme Ja'ar, mécanicien. Mais c'est à moi de vous remercier, je vais pouvoir garder ma jambe ! Ajouta-t-il avec un sourire gêné.

Il posait ensuite ses yeux sur l’androïde géant, et notait l'impact de plasma sur son épaule. Il ne semblait pas s'en soucier, ce qui démontrait une forte résistance des matériaux composants ORIS. La lumière de la pièce clignota un instant, signe d'une probable baisse de tension générale dans le vaisseau. Ou pire

- Alors si je comprends bien, nous sommes dans cette situation car un malade mental est prêt à exterminer un vaisseau tout entier juste pour te tuer ? Comment as tu réussi à te débarrasser de tous ces droïdes ?

Ça ne colle pas...ou alors c'est du délire complet ! Pourquoi ce vaisseau ? Comment aurait-il été retrouvé ici ? Porterait-il une balise ? Mais si c'était le cas, pourquoi attendre l'avant dernière escale pour attaquer le vaisseau ? Pourquoi d’ailleurs ne pas tout simplement faire exploser le vaisseau, c'est plus simple que de l'aborder si l'intention était vraiment de tuer ORIS. Et pourquoi tirer à vue sur tout le monde et pas seulement sur l'androïde ? Non, il y a autre chose. Ou alors ce truc nous ment éhontément !


Sans attendre de réponse, Ja'ar exposait ses idées.

- Je vous propose la chose suivante : descendons aux autres ponts rapidement pour essayer de rassembler ce qu'il reste de survivants. Avec un peu de chance, nous pourrions rassembler suffisamment de porte-flingue pour prendre d’assaut le poste de pilotage, ou récupérer un peu d'armement. Et également vérifier qu'aucun droïde ne sabote les moteurs. Éventuellement, nous pourrions même former deux groupes, pour balayer le vaisseau plus rapidement. Tu semble plus que capable de te défendre seul. Qu'en pensez vous ?

En plus d'être une idée recevable, c'était également un prétexte pour sauver ceux qui pouvaient encore l'être tout en éloignant l'impérial d'Evadné, et donc les robots tueurs avec. Tout en écoutant le point de vue de ces comparses d'infortune, il testait sa jambe en forçant dessus et en effectuant quelque gestes d'appui. Elle était encore très douloureuse, mais sans commune mesure avec ce qu'il ressentait quelques minutes plus tôt. Il boiterait certainement encore quelques temps. Puis il tendait la main à la jeune politicienne, en souriant. Il voyait son reflet dans ses grand yeux azurés.

- Evadné, si je ne me trompe pas je serais plus efficace que vous avec ce blaster.

Et surtout, plus apte à vous protéger si ORIS disjoncte...

Invité
Anonymous
Face à la dénonciation de cet ennemi nouveau aucun des deux individus ne semblait réagir a cela. Une simple phrase apportait une description plus primitive que sommaire du Dernier Mandalorien. La femme ne venait même pas réagir à ses propos. Autant dire qu’il se moquait complétement de cet ennemi qui allait simplement tenter de les tuer. Car si un droïde seul ne pouvait pas faire grand-chose, tout un régiment en revanche pouvait accomplir de grandes choses.

Le mystérieux inconnu avait enfin donné son nom. Il se nommait Ja’ar et était mécanicien. On pouvait être sûr que ledit homme avait cherché à comprendre ou analyser la vieille carcasse de l’androïde impérial. Mais peu importe, car même avec des scanner avancés on ne pourrait saisir le génie d’ORIS. Au maximum on pourrait évaluer ses matériaux et son squelette métallique.
De nouveaux objectifs étaient annoncés par le mécanicien. Afin de pouvoir accomplir celui qui avait été désigné précédemment, il avait conseillé de séparer le groupe en deux. L’un des groupes devrait s’assurer de la sécurité des réacteurs pendant que l’autre devrait chercher des survivants.

Sans attendre ORIS se proposait d’aller chercher les survivants, avec ses compétences et ses connexions il serait plus aisé pour lui de fouiller le vaisseau grâce aux scanner du bâtiment stellaire :


- Pourquoi pas, l'idée bien que sujette à de nombreuses erreurs peut présenter quelques avantages tactiques. Je m’oriente sur la recherche de survivant si vous le voulez bien ?


ORIS en revanche, gardait pour lui les résultats de ses calculs. Car il était apparu que cette stratégie pouvait se traduire également par une peur de sa personne et de ses poursuivants. Aussi le mécanicien avait peut-être cherché à sauver sa peau étant donné que ORIS avait annoncé que le Dernier Mandalorien lui en voulait. De plus le fait qu’ORIS se retrouve seul démontrait aussi la volonté de l’homme de rester en vie. Peut-être irait-il même jusqu’à se servir de la femme comme bouclier.
Et bien que le sort de la femme ne semblât guère préoccuper l’androïde. Son propre sort lui importait dans la mesure où il ne fallait pas que le Dernier Mandalorien le capture. Sinon qui sait ce qu’il ferait avec un accès aux archives impériales et notamment aux commandes de certaines usines de production. Mais ne pensant plus aux objectifs du vil personnage, l’impérial s’aventurait dans le vaisseau à la recherche d’une prise murale toujours alimentée et non endommagée.

Après une poignée de minutes il finissait par trouver se pourquoi il était venu. La prise se trouvait non pas dans un couloir mais un petit local d’entretien. A l’abri des regards on ne pouvait s’attendre à mieux au vu des conditions. Sans attendre l’androïde se branchait aux capteurs du vaisseaux de croisière. Après une courte rechercher grâce aux derniers senseurs en fonction, un petit groupe isolé dans une salle de repos semblait avoir réussi à se retrancher. Une quinzaine d’individu tout au plus, en revanche ils avaient au moins le mérite de posséder chacun une arme. Pour preuve même, il s’en servait au même de l’analyse. Un petit groupe de robot de sécurité avait réussi à la coincé dans cette salle. Les robots en question ne cherchaient pas à avancer mais plus à temporiser. Visiblement ils attendaient des renforts et qui d’après les scanners n’allaient pas tarder à arriver. En se dépêchant ORIS pourrait arriver avant les renforts. La tâche ne s’annonçait pas simple, mais la stratégie était jouable.
Mais avant de partir ORIS voulait vérifier une chose. Il cherchait à se connecter au réseau impérial et recherché l’identité du mécanicien et de la femme. La recherche cependant, ne rentrait pas dans les données du clergé ou bien des services de renseignement.
S’il avait pu trouver quelques informations confirmant les propos de la femme, pour ce qui était de l’homme rien ne semblait apparaitre. A cela il n’y avait que deux solutions possibles, soit il mentait soit il n’avait jamais eu un seul contact avec l’Empire. Ce n’était pas impossible, après tout bon nombres de mondes se trouvaient bien loin des frontières de l’Empire.

Mais toujours sur les scanners des vaisseaux il avait remarqué que sa position venait d’être découverte. Si ce n’avait été qu’à cause de sa connexion avec les systèmes du vaisseau, ORIS n’aurait rien trouver à y redire. Toutefois, le hasard était bien trop grand pour que cela en soit un réellement. L’impérial venait à se demander si le Dernier Mandalorien n’avait réussi à trouver l’accès d’ORIS aux réseaux impériaux. Avec cela il pourrait remonter le signal et découvrir la position de la machine. Bien que cela puisse demander de grandes compétences, la prouesse n’était pas pour autant impossible. C’était même pour cela que certaines données de l’Empire voyageaient sur des disques de données et non par transmissions. Le mystère autour du Dernier Mandalorien semblait s’épaissir.
Mais qu’importe, en observant les plans du vaisseau ORIS comptait bien se rendre jusqu’à la salle de repos pour sauver ces gens et leur demander en retour une faveur. Et peu importe pourquoi il voulait tant élimine ces gens, bien que la raison soit simplement et certainement d’effacer les traces.
Evadné Publius
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Elle échappa un nouveau sourire en apprenant l’identité de l’homme à qui elle devait la vie. Le nom paraissait assez exotique pour titiller à nouveau sa réflexion sur un probable métissage. Evadné eut une mine embarrassée lorsqu’il évoqua la fidélité de son droïde. Pourtant, les choses avaient si mal commencé avec FX67, dont elle n’avait jamais voulu s’encombrer. C’était sans compter la destinée qui forgeait certains chemins et en condamnaient d’autres. L’assistant médical faisait désormais partie intégrante de sa famille même…s’il en faisait un peu trop et dès que le Jedi eut l’attention ailleurs, elle fit de gros yeux plein de reproches à la conserve métallique qui eut l’insolence d’un bip sarcastique en retour.


Son oreille attentive s’attarda sur les paroles des deux autres passagers et elle ne put qu’approuver la stratégie du métis. Elle s’était toujours considérée médecin avant politicienne et si elle avait la moindre chance de sauver des vies, elle n’hésiterait pas à prendre le risque et à se ranger sous les directives du mécanicien. Face à la mort, les titres, les richesses et le pouvoir de chacun étaient balayées au profit de considérations autrement plus triviales. C’était ce qu’Evadné pensait alors qu’elle redessinait mentalement le schéma et les plans du Vestyr précieusement gardés dans un coin de sa tête. Progressivement, elle tentait d’élaborer une stratégie viable et il était hors de question d’être un fardeau pour l’un ou l’autre. Elle sentit petit à petit son courage se rassembler et l’optimiste fit rayonner sa figure délicate.


-Je pense que c’est une excellente idée. Si je me souviens bien au troisième pont, il se trouve une infirmerie. Nous pourrions certainement récupérer des réactifs et du matériel pour permettre aux blessés de se rétablir rapidement. (Elle eut un léger froncement de sourcil qui trahissait un court moment de réflexion. .) Je pense que c’est sur le chemin de la salle des moteurs.


Une nouvelle variation de tension dans le circuit d’alimentation électrique du vaisseau fit dangereusement tanguer la lumière et elle se fit violence pour ne pas exprimer sa crainte. La menace du noir arrivait aisément à la décontenancer, mais dans ce contexte mortel – son instinct de survie l’implorait de ne pas dévoiler ses faiblesses. Le droïde médical émit un son d’encouragement vers sa maîtresse, comprenant bien son appréhension. Elle savait désormais que le temps jouerait contre eux dans cette folle échappée. Elle regretta amèrement s’être débarrassée de son datapadqui aurait pu permettre à Cadezia de la géolocaliser. Elle fuyait avec désespoir une heure plus tôt et la voilà qui désirait être ardemment retrouvée. L’ironie du sort. Il était également temps de mettre à profit ses connaissances de l’entreprise de son père. Les vaisseaux de croisières et de transports de passagers longue distance pouvaient avoir des points communs. Il lui fallait connecter ses informations acquises aux côtés de son père à la Stellaire Compagnie. La voix grave du métis retentit à ses oreille et elle lui accorda toute son attention :


- Evadné, si je ne me trompe pas je serais plus efficace que vous avec ce blaster.


Et elle n’avait pas le souvenir qu’un homme eut l’audace de l’appeler par son prénom. Cette familiarité était en général pratiquée par son seul paternel. Au milieu du chaos, il y avait encore de la place pour la découverte et la surprise. Ne quittant plus Ja’ar du regard, elle déposa le blaster dans la main tendue. Quelque part, il avait totalement raison et son pragmatisme lui plaisait. Ne prenons pas le risque qu’elle tire par inadvertance sur un allié – la nervosité et l’inaptitude à manier les armes pouvaient conduire à ce genre de drame.


-Aucun problème, Monsieur Ja’ar.


A contrario, elle lui servait du Monsieur avec politesse – éducation oblige. Les réflexes avaient la vie dure. Elle aurait aimé le remercier pour la confiance qu’il avait placé en elle au moment de lui léguer le pistoleT. Toutefois, elle se dit qu’elle garderait cette reconnaissance pour plus tard, s’ils s’en sortaient. La prise d’initiative d’ORIS la sortit de ses pensées et elle se demandait s’il était vraiment prudent pour lui de partir si vite, si seul, alors qu’une espèce de tueur à gage – ayant un attrait sordide pour les droïdes, en voulait à ses circuits imprimés. Le doute fut rapidement chassé alors que ses prunelles bleutées croisèrent à nouveau celles de Ja’ar.



Une fois l’androïde parti, ses yeux avisèrent leur environnement restreint. C’était une cabine réservée aux membres de l’équipage. Et derrière une couchette, un bout de penderie était ouvert. Le néon qui en éclairait le contenu flashait mollement. Sa paume effleura le corsage de sa robe dont les baleines oppressantes lui avaient déjà valu une perte de souffle. C’était sans compter les pans trop longs et la matière inflammable inhérentes à toutes les tenues coûteuses. Elle ne pouvait pas se permettre de ralentir le petit groupe pour une bête question de toilette et de coquetterie. Et à l’ombre du néon essoufflé, la manche d’une combinaison de vol émergeait. Elle n’avait pas grand espoir que son propriétaire fut une femme si on considérait tous les posters de pin-ups dénudées qui décoraient modestement les alentours de la couchette. Et il y en avait vraiment pour tous les goûts au regard des poses lascives d’une togruta aux courbes bien trop généreuses. Restait à espérer que ledit propriétaire ne fasse pas deux mètres de haut et autant de large. Elle se pencha et décrocha l’habit de la tringle poussiéreuse. Le tissu n’avait pas l’air agréable à porter, mais comme toute bonne combinaison de vol qui se respectait était conçue avec une matière ignifuge. Sa couleur délavée présageait qu’il n’avait pas connu la chaleur d’une peau depuis un temps relativement long et les insignes de la RTF se détachaient lâchement de ses épaules. Elle ferait avec. L’uniforme au creux des bras, elle se retourna vers le compagnon d’infortune qui lui restait, ne sachant trop comment aborder la chose.


-Pourriez-vous ahm, vous savez…vous tourner s’il vous plaît ?


L’apocalypse attendrait, mais il était inenvisageable pour Evadné de sacrifier sa pudeur sous le prétexte qu’ils risquaient d’être exterminés par des robots reprogrammés sur un vaisseau sabordé. FX67 émit une petite plainte de désapprobation qui fut rapidement maté par un regard fâché de sa maîtresse. Elle n’avait pas le choix. Prenant une grande inspiration, elle tourna le dos à Ja’ar, espérant qu’il en faisait de même. Et dans l’atmosphère oppressante de la cabine, on n’entendit plus que les rumeurs de lointains combats, le craquement sinistre de la carcasse du vaisseau et en contraste, le bruit subtil de l’étoffe précieuse qui coulait sur la peau soyeuse de la politicienne. Après avoir délacé son corset d’une main experte, sa robe échoua à ses chevilles et elle glissa dans la combinaison de la RTF avec grâce, recouvrant sa lingerie du bleu délavé de l’uniforme. Elle se battit un instant avec la fermeture qui résista au niveau de ses hanches puis de sa poitrine. L’habit ayant été taillé pour un homme – qui par définition biologique n’avait pas de seins, il refusa de fermer plus haut que son décolleté. La poisse, pensa-t-elle les joues rougies. FX67 lança un son d’interrogation. Le temps filait. Elle dut se résoudre à demeurer ainsi et pivota vers eux.


-Désolée…mais ce sera plus prudent ainsi. Je ne compte pas être un poids pour vous. Tu te rappelles également du plan du vaisseau FX67 ?


Le droïde approuva et elle eut un sourire complice à son adresse.


-Parfait. Direction l’infirmerie pour un pit-stop et recharger tes réactifs. De là, nous tenterons d’atteindre la salle des moteurs comme l’a proposé Monsieur Ja’ar.


Une œillade confiante pour ce dernier et elle prit les devants.


A l’extérieur de la cabine, le calme semblait avoir repris ses droits. Le volet de sécurité était fermé dans le couloir, rappelant la tactique impressionnante d’Oris pour se débarrasser des ennemis. Au sol, les débris des robots de sécurité dont certains grésillaient encore péniblement dans un dernier sursaut d’agonie. Un grondement sourd secoua le Vestyr, comme une plainte venant de ses entrailles antiques, et plus rien. Le trio prit donc le chemin inverse. Par chance, le camp adverse semblait occuper ailleurs dans le vaisseau comme témoignaient quelques échos sonores qui se propageaient dans a ventilation. Ils n'eurent pratiquement pas à croiser un de ces FS-100 détraqués.


Il était inutile de compter sur les ascenseurs et les escaliers furent un choix propice pour accéder au troisième pont. Dans ces derniers, l’éclairage de secours ne fonctionnait qu’une fois sur trois – obligeant Evadné à progresser à l’aveuglette sur plusieurs mètres, le souffle suspendu, la main désespérément posée sur son droïde. Dès qu’ils atteignirent le pont 3, elle put soupirer son soulagement. Mais si la lumière y régnait encore en maître, c’était pour éclairer le morbide spectacle d’une dizaine de passagers massacrés. Elle détourna pudiquement le regard, serrant les dents pour encaisser l’horreur. Leurs corps jonchaient la moquette décrépie de la galerie d’observation et elle dut à contrecœur en enjamber afin de progresser vers l’infirmerie.


Jusqu’à ce qu’une exclamation les stoppe tous trois en plein milieu du couloir. Ja’ar l’aurait peut-être senti avant grâce à sa sensibilité à la Force. A l’angle de l’infirmerie plus loin, une silhouette humaine venait d’émerger. C’était un homme jeune et échevelé dont la tenue ensanglantée témoignait qu’il avait survécu au sabordage non sans lutter pour sa peau.
-Il est blessé ! s’exclama Evadné en pressant le pas, FX sur les talons.

Elle n’avait pas remarqué, vu son sens des priorités, qu’il tenait fermement un blaster en main et dès qu’elle fut à deux mètres de lui, il n’hésita pas à la mettre en joue. Le regard féroce et méfiant. En quelques secondes, la situation venait de dérailler. L'infirmerie n'était qu'à quelques pas, mais il faudrait d'abord composer avec l'obstacle qui s'était dressé sur le chemin.
-Keting pashang to ando du, bébé? [Bouge pas ou je te descends. Tout le monde est devenu fou ici.

La surprise venait de la paralyser davantage que la peur. C’était du créole cadézien ! Elle en fut presque soulagée. L’inconnu dirigea ensuite son attention par-delà l’épaule d’Evadné et avisa la présence de Ja’ar. Il cracha un mollard plein de sang au sol et le canon de son blaster se dirigea vers le droïde médical qui avait pris place devant sa maîtresse.
-Surtout les foutus robots. Im mal.

Il était nerveux et le doigt sur la gâchette de son arme tremblait, comme le reste de son bras d’ailleurs. Il semblait blessé à la tête et sa vision se brouillait légèrement. Il n’était pas assuré d’avoir une précision optimale s’il ouvrait le feu, mais il était prêt à essayer. Au fond de lui, il n'avait pas envie...mais l'instinct de survie était plus fort que tout et il n'était plus sûr de savoir distinguer alliés d'ennemis. Tout le monde ou presque était mort et il ne voulait pas suivre le même chemin tragique.


Ja'ar Austhis
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- Aucune problème, Monsieur Ja'ar

Ce dernier laissait échapper un léger rictus. On ne l'appelait que rarement de la sorte. Côtoyant généralement les classes les plus populaires, les gens se contentaient de l'appeler par son prénom ou par n'importe quel autre sobriquet désignant un Arkanien ou un mécanicien. Cependant cela ajoutait au charme naturel de la belle blonde une petite pointe d'innocence qui faisait son effet sur Ja'ar. Alors qu'il regardait Oris s'en aller après avoir approuvé son plan, le surveillant jusqu'à ce qu'il disparaisse de son champs de vision, il se retournait vers la jeune politicienne qui farfouillait dans la penderie au fond de la cabine.

Il l'observait curieusement, chaque geste, chaque mimiques. Malgré la tension ambiante, aucun de ses gestes n'étaient brouillon. Tous ces mouvements était délicats, appliqués, presque maniérés, attestant d'une éducation probablement sévère visant à paraître irréprochable en tout temps, souvent l’apanage de famille riche. Lorsqu'elle dégotait une ténue à l’effigie de la RTF, il comprenait l'intention de la demoiselle : ce serait effectivement plus confortable à porter qu'une robe cintrée et un corsage serré dans les conditions actuelles. Elle faisait preuve de pragmatisme, et Ja'ar appréciait qu'il ne s'agissait pas d'une petite fille à son père incapable de quoique ce soit et trop hésitante à souiller sa manucure. Contrairement à son apparence de petite princesse gâtée, elle semblait s'éloigner de plus en plus de cette image caricaturale au fil des minutes.

- Pourriez-vous ahm, vous savez...vous tourner s'il vous plaît ?

- Oh, pardon, bien entendu.


S'il comprenait l'intention de la dame, il ne s'attendait pas à ce qu'elle se change ici, devant lui. Il s’exécutait. Bien que tenté de tourner la tête, il n'en ferait rien. Toutefois il avait du mal à contenir son imagination et effectuait même quelque pas vers l’extérieur de la cabine pour s’intéresser à autre chose et laisser ainsi un peu d'air à celle qui demandait un peu d'intimité. De l'allée parfaitement décorée ne restait désormais que des débris de colonnes, de traces de brûlures sur les murs, et des cadavres. Il s'adressait à la jeune femme en même temps qu'il essayait de comprendre comment ORIS avait réussi son tour de force.

- Vous savez, vous pouvez simplement m'appeler Ja'ar...

Faire péter les vitres pour attirer tout ce bazar dans l'espace...futé. Bourrin, mais futé ! Heureusement que nous étions à l'abri. Bon, si je me souviens bien, l'infirmerie devrait-être par..


- WOUBIBOOO ?

- Excuse moi, non je ne t'ai pas oublié. Viens te mettre à coté de moi que je jette un œil à tes servomoteurs.


FX67 n'avait rien oublié lui, et les quelques minutes nécessaires à Evadné pour changer de tenue permirent au mécanicien de prendre le temps de resserrer quelques boulons sur la veille carcasse du droïde médical et de commencer un diagnostic révélant un sérieux problème d'entretien.

- WAP BOUP BIIIP

- Oui je lui dirait, mais je suis a peu près certain qu'elle le sait !

- YOUP YOUP WAP

- Non, je ne compte pas désactiver ta maîtresse, j'ai bien compris qu'il m'en coûterait !

- BUU WAP !

- Oui, tu peux filer, je finirai quand on sera en sécurité, et surtout quand nous aurons plus de temps.


Le vieux droïde reparti auprès de la politicienne, laissant échapper de nouveaux « BIP » presque intraduisibles. Rapidement, elle apparu dans l'encadrure de la porte en discutant avec FX67, affublée d'une nouvelle tenue probablement aussi vieille et délavée que le vaisseau et manifestement pas taillée pour une femme. Étonnamment, cela soulignait davantage la douceurs des courbes de la jeune femme, mettant en valeur sa poitrine tout en lui donnant un faux air de garçon manqué qui contrastait totalement avec le look très « apprêtée » qu'elle affichait quelques minutes plus tôt. Essayant de rester imperméable au regard pénétrant de la séduisante jeune femme, Ja'ar tournait la tête en désignant la direction à prendre.

- Je passe devant. Restez près de moi, et tout devrait bien se passer.

Le trio improbable progressait sûrement dans les coursives du Vestyr. Si quelques vibrations pouvaient se faire sentir, des grincements et des bruits de blaster se faire entendre, les trois comparses progressaient tout de même dans une ambiance de solitude, presque morbide au vu des nombreuses victimes trouvées sur le chemin. Arrivé au 3e pont, Ja'ar brisait le silence en s'adressant aux deux autres.

- Quel gâchis... j'ignore qui est ce « Dernier Mandalorien », mais il ne fait pas les choses à moitié. Si c'est bien lui le responsable... cette histoire est tout de même tiré par les cheveux.

Se rendant compte du ton très grave qu'il venait d'employer, Ja'ar décidait de nuancer la chose en adressant une taquinerie à la demoiselle tout en souriant.

- Oh tant que j'y pense : évitez de crier au prochain impérial que nous croisons que vous êtes républicaine, je ne pourrait pas prendre systématiquement une balle pour vous, et FX67 m'a bien fait comprendre qu'il n'avait plus d’anesthésiant. Ou alors, attendez que l'on arrive à l'infirmerie, Eva. Je peux vous appeler Eva ? Ce serait plus...

Ja'ar fut coupé par une exclamation dans une langue incompréhensible. Il avait baissé sa garde, et n'avait pas senti l'approche de l'homme dont la silhouette se dessinait facilement dans les ombres, entres deux flashs de lumière rouge. Un jeune homme, dont le manque de lumière ne permettait pas de masquer la tenue maculée de sang. Le métis n’eut pas le temps de prévenir Evadné que celle ci le dépassait pour aller à l'encontre du survivant.

- Il est blessé !

- Evadné non pas si vit... !

- Keting pashang to ando du, bébé ? Bouge pas ou je te descends. Tout le monde est devenu fou ici. Surtout les foutus robots. Im Mal


Priorisant les soins avant la prudence, la jeune politicienne s'était jetée au devant d'un danger qu'elle n'avait pris le temps de mesurer. L'homme était armé, et menaçait avec son blaster la demoiselle qui n'osait plus bouger. Il était nerveux, le bras tremblant, la tête en sang, le visage présentant quelques ecchymoses. Il visait tour à tour les 3 membres du trio. Par réflexe, Ja'ar le mettait en joue également, effectuant quelques pas de cotés pour éviter d'avoir la politicienne dans sa ligne de mire. Le survivant réagissait de la même manière, s'assurant de garder Evadné entre lui et l'homme à la chevelure d'argent. Le visage de Ja'ar, d'habitude plutôt avenant s'assombrissait soudainement.

- Tout doux mon gars. On n'est pas ici pour se faire des ennemis. Tu vises un droïde médical là, au pire il ne fera que te bousculer, au mieux il soignera ce vilain œil au beurre noir.

- Qui êtes vous ? Baisse ton arme où je descend la blonde, to pochuye ke ?


L'étrange langage employé par le jeune homme n'était pas compréhensible pour Ja'ar. Toutefois, certains mots partageait quelques sonorités avec l'Arkanien. Peut-être un patois issu d'une peuplade du système Arkanis. Mais si Ja'ar parlait bien la langue maternelle de sa mère, il n'avait aucune notion lui permettant de reconnaître l'obscur dialecte Cadézien.

- Qu'est ce qui me garanti que si je la baisse, tu ne vas pas en profiter pour nous tirer dessus ? Ouvre les yeux, je ne suis qu'un mécano, et tu tiens en joue une employée effrayée. Tu nous prends vraiment pour une menace responsable de ce chaos ambiant ?

Il fallait tenter le bluff. Si cela ne marchait pas, Ja'ar userait des grands moyens pour sortir la jolie tête d'ange de ce pétrin, mais encore une fois, il préférait s'en passer dans la mesure du possible.

Pitié, baisse ton arme...Espérons qu'ORIS trouve des gens plus coopératifs !

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Après une observation des forces hostiles les plus proches et des plans du vaisseau, un plan lui était venu en tête. Comme sautant à ses yeux que cela ne soit que le fruit des ses processeurs fonctionnent avec une puissante source d’énergie. L’androïde impérial avait déjà presque tout prévu, chacune des étapes nécessaires pour sauver un maximum d’individu. Bien évidemment, chaque plan avait une chose en commun avec tous les autres. Un problème que nul tacticien ne pouvait résoudre, le hasard. Car oui ce facteur plus qu’aléatoire pouvait faire basculer une situation d’un instant à un autre. Et pour s’en débarrasser il n’y a qu’une solution inimaginable, celle de tout connaitre dans cette réalité afin de pouvoir calculer tous les mouvements et toutes les inconnues. Et peu importe combien une machine pouvait être sophistiquée, elle ne pourrait jamais se parer à cela.

Les deux conditions nécessaires à réaliser pour le sauvetage des passagers dans la salle de repos était tout d’abord de les rejoindre puis d’éliminer la menace droïde. La menace ne se limitait pas seulement à ceux qu’ils étaient en train d’affronter mais aussi à ceux qui courraient dans le couloir du vaisseau afin d’apporter un appui à leurs semblables. Il fallait donc ainsi prévoir les mouvements des renforts, le plus était que le chemin emprunté par ces derniers soit le plus et le plus direct vers leur objectif. Après une inspection minutieuse et une analyse de la position de ses renforts, ORIS se mettait enfin en route avec un plan en tête.

S’orientant aisément dans les couloirs grâce à une parfaite connaissance des plans les plus détaillés du vaisseau. Il se dirigeait tout d’abord vers un lieu d’embuscade pour les renforts. Au nombre des vingt et composé de FS-100 et de d’autres modèles plus avancés, ORIS ne comptait pas affronter en solitaire la troupe ennemie. Aussi il préparait à l’avance un piège. Sans attendre il se connectait à une des prises murales du couloir. Cette dernière n’offrait qu’un accès limité au vaisseau. Plus précisément la machine impériale n’avait accès qu’aux fonctions du couloirs dans lequel elle se trouvait.
Pourquoi ce couloir-là plutôt qu’une autre sur le parcours de ses ennemis ? La réponse se divisait en deux arguments. Le premier était que le ratio distance était parfait entre ce point et la salle de repos. Selon plusieurs calculs, ORIS aurait le temps à la fois de pouvoir secourir les passagers puis de les convaincre de venir en cet endroit pour tendre une embuscade pour le groupe des renforts. La tâche ne serait pas aisée, mais les calculs comprenaient une certaine marge d’environ vingt secondes. Après tout, les êtres vivants étaient connus pour leur côté instable ou irréfléchi.

En se fiant aux plans, il ordonnait d’abord depuis la prise murale, la fermeture du couloir. Reproduire la tactique précédente pourrait mettre à mal l’intégrité de la coque tout en risquant de retirer une trop grande quantité d’oxygène. Aussi sa nouvelle stratégie demandait de renforcer les parois du couloir dont notamment la vitre le point le plus fragile. Avec le volet aucun risque de reproduire les événements précédents. A présent il fermait également l’une des vannes qui passait dans le mur. Il ferma celle qui se trouvait du côté par lequel les droïdes de sécurité se présenteraient. Le conduit en question transportait une partie des gaz rejetée par divers systèmes. Autant dire qu’ne plus d’être dangereux à respirer, le gaz était également inflammable. Se débranchant un instant de la prise murale, il allait littéralement enfoncer son poing dans un mur afin de provoquer une fuite du conduit. Une fois fait il faisait descendre l’un des sas de sécurité pour réduire la zone exposée au gaz de moitié. A présent le couloir en deux, il pouvait rejoindre les survivants. Selon ses estimations la fuite plutôt petite viendrait remplir la salle juste comme il le fallait.

L’embuscade prête il n’était pas très loin de la salle de repos. L’attention des cinq droïdes déjà présents là-bas était totalement concentrée vers les survivants de plus en plus en difficulté. Ce qui ne manquait pas de présenter un certain avantage en faveur d’ORIS. S’empressant de rejoindre les lieux, il déployait sans attendre ses deux canons lourds à répétition, un sur chacun de ses avant-bras.
Entrant dans la salle non sans une certaine célérité dans ses pas. Il ouvrait le feu sur les droïdes depuis leur arrière. En un clin d’œil, la première menace était nettoyée. Les survivants ne manquaient d’afficher leur surprise. D’une voix claire mais sévère, ORIS s’adressait à eux :

- Nous n’avons que très peu de temps. Suivez-moi et je vous promets à tous une belle somme en guise de salaire. Tout ce que vous aurez à faire c’est de m’obéir le temps que l’on sorte de cette situation.

Se regardant les uns les autres, aucun des survivants ne savait quoi faire ou quoi répondre. Mais rapidement l’un d’eux venait à quitter les rangs pour s’exprimer. Il s’agissait d’un humain se trouvant entre la vingtaine et la trentaine. Ses vêtements étaient en piètre état et les trous présents n’étaient certainement pas dû aux récents combats. Et en observant l’ensemble on pouvait retrouver de points similaires chez les autres passagers. Il était clair que tout ce beau monde venait de milieux difficiles et pauvres voir même criminel.

- Pourquoi on bosserait pour toi ? T’as une preuve que tu possèdes une somme suffisante pour nous tous ?

Rangeant ses canons d’avant-bras et déployant son sabre, ORIS s’exprimait à nouveau :

- C’est une preuve suffisante ? Comme vous pouvez le constater je suis un Sith. Or je ne suis pas sans importance auprès de l’Empire. Je vous garanti une somme à la hauteur de vos attentes. Maintenant soit vous êtes avec moi, soit vous êtes seul dans cet enfer ?

Hésitant beaucoup, l’humain finissait par hocher de la tête afin d’accepter l’offre de l’androïde. Après tout l'impérial venait de les sauver et il pouvait très bien tous les tuer en un instant. Aussi le choix était vite fait entre rester en vie et gagner de l'argent ou bien mourir ici et maintenant. Avant de partir ORIS tenait à passer un appel de détresse afin de contacter ses compagnons ne se trouvant qu’un système seulement. Ainsi il assurer son ticket de retour. Au passage il ne manquait de faire croire aux passagers qui les emmèneraient avec lui. Sans attendre l’impérial guidait les passagers vers le lieu de l’embuscade. D’après ses premières analyses, les FS-100 semblait ne pas disposer de blindage arrière. Ce qui expliquait aussi pourquoi il avait tué ceux dans la salle de repos aussi vite.

Juste derrière le sas qu’il avait fait baisser un peu plus tôt. ORIS demandait à ses nouveaux sbires d’attendre là un instant. Patient ORIS attendait juste d’entendre le vacarme de l’explosion que causerait les droïdes en arrivant. Car si l’éclairage ambiant n’allait pas déclencher la moindre explosion avec le gaz. En revanche les droïdes FS-100 étant pourvu de cutter laser allaient sans aucun tenter de découper le sas blindé pour arriver jusqu’à ORIS.
Rapidement les renforts étaient là, marchant en rang avec deux colonnes, les pas étaient synchronisés dans un rythme parfait. Le bruit des pattes métalliques tapant sur le sol cessa rapidement lorsque le groupe armé était collé à la porte. Comme cela était prévu par ORIS, les droïdes actionnait leurs cutters laser.
Un bruit sourd venait alors résonner dans tous les vaisseaux et sa structure venait à vibrer l’espace de quelques secondes. L’explosion n’avait épargné aucune machine. En soulevant le sas, ORIS offrait à chacune des machines un coup de sabre laser afin de s’assurer de l’élimination des machines.
Puis comme convenue avec le trio qu’il avait laissé auparavant. Lui et les survivants se rendaient vers le poste de pilotage. Mais en chemin deux événements imprévus venaient à se produire. Le premier était celui d’un autre bruit qui était suivi par quelques secousses. En se branchant une nouvelle fois à une des prises murales. ORIS apprenait qu’une autre capsule d’abordage venait d’arriver et que les vaisseaux qu’elle contenait était bien plus nombreux qu’auparavant.

Le second événement était le fait que le vaisseau entait en vitesse lumière. La destination inconnue, ORIS ne savait guère à quoi s’attendre. Au moins il pouvait être sûr que ses gardes sauraient où il se trouvait grâce à sa balise de détresse qu’il ne manquait pas alors d’actionner. Cette balise allait malheureusement aussi signaler sa position au Dernier Mandalorien.
Evadné Publius
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Evadné se mordit discrètement la joue intérieure, consciente désormais de la situation délicate causée par son mauvais pas. Dans son dos, les mots de Ja’ar à l’attention du cadézien résonnaient dans la galerie d‘observation et face à elle, le regard déterminé du jeune homme que la peur rendait dangereux. Elle finit par lever les mains, en guise d’apaisement et de bonne foi, donnant un léger coup de pied à FX67 pour qu’il se mette en retrait.

-Nem mi Eva. Im gut, articula-t-elle avec clarté, les yeux braqués sur le survivant.

Ce dernier agrandit les siens, étonné d’entendre l’accent parfait de la blonde. Bien que sa blessure diminuait ses capacités cognitives, il arriva décemment à déduire qu’une telle maîtrise de prononciation ne pouvait venir que d’une cadézienne. Une courte seconde il fut tenté par baisser sa garde. Après tout, il ne demandait qu’un peu de familiarité dans ce merdier inconnu. Mais un sursaut de paranoïa l’obligea à les garder en joue, raffermissant sa prise. Elle pouvait tout aussi bien être un agent double ou un truc de ce genre. Vu la galère ambiante, il n’aurait aucun problème à parier dessus. Constatant que ces premières paroles n’eurent qu’un effet relatif, Evadné insista :

-For Cadezalowda, mi kopeng. Im séfesowng.

Des personnes capables de sortir le cri de ralliement du peuple cadézien, il n’y en avait pas à chaque coin de la galaxie. Cette femme était une sésata, pensa-t-il avec un relatif soulagement. La décence patriotique ne pouvait pas lui permettre de la tuer.

-Eva ke? Hésita-t-il. Puis au terme d’une interminable seconde de tension, il baissa son arme et alla s’appuyer au mur proche, essoufflé. Elle en profita pour faire un pas vers lui dans l’espoir de l’aider mais il releva de nouveau son blaster, l’obligeant à rester loin

-Nem mi Luka. C’est vraiment un droïde médical ? (Et il pointa l’arme vers le concerné)

-Soya. Je vous assure qu’il ne vous fera aucun mal. (Elle lança un regard soulagé vers Ja’ar et en revint au blessé.) Nous pouvons vous soigner et nous serrer les coudes pour sortir d’ici.

-Et ton kopengrépliqua-t-il en désignant avec mépris le métis d’un geste du menton. Da koyo de im dzhemang.

Elle leva les yeux au plafond, embarrassée. Le bas peuple cadézien et son langage si fleuri, si poétique. Elle se surprit à prendre un ton un peu plus sévère, ne pouvant accepter qu’un manque de respect s’immisce dans leur relative solidarité.

-Ecoutez s’il vous plaît, il m’a sauvé la vie. Et je pense que vous devriez baisser cette arme. Nous nous dirigions vers l’infirmerie, vous…

Elle s’interrompit et un réflexe inhérent aux médecins l’obligea à se précipiter vers lui au moment où il perdait connaissance. Il était lourd, mais elle tint bon et amena un de ses bras autour de ses épaules pour le soutenir. FX67, qui avait anticipé le diagnostic, émit des bips inquiétants vers sa maîtresse. Le blasteravait lourdement échoué au sol, quittant la poigne de son propriétaire inconscient.

-Je sais, il a perdu beaucoup de sang, souffla-t-elle, un peu tendue. Le centre infirmier n’était plus qu’à quelques mètres, mais transporter le cadézien dans ses conditions s’avérait trop risqué. Après une courte réflexion, elle préféra l’allonger au sol et leva son minois vers le droïde.

-Il te reste des boîtes de transfusions sanguines. Je te laisse t’en occuper. Monsieur Ja’ar et moi allons chercher le nécessaire à l’infirmerie pour pouvoir le soigner. Je compte sur toi.

Beaucoup de paramètres étaient à prendre en compte. L’insécurité des couloirs, le délabrement progressif du vaisseau au fur et à mesure que les combats engagés faisaient rage, les circuits électriques au bord de la défaillance. Autant de facteurs de risques avec lesquels elle accepta de composer. Porter Luka sur quelques mètres de plus aurait aggravé l’hémorragie. Dans le feu de l’action, elle oublia toute peur. Elle offrit son regard à Ja’ar et rougit de culpabilité. Si elle ne s’était pas précipitée, il n’aurait pas eu à subir une situation délicate. Et au milieu des remords, elle se souvint de sa dernière question. Elle aurait apprécié lui répondre mais l’urgence n’était pas terminée. A la place, elle lui concéda un sourire d’encouragement.

-Il nous faut de l’agent antiseptique, du gel anti-brûlure, de l’agent anesthésiant de quoi recharger la réserve de gaz de FX67 pour les cautérisations.

Accompagnée du mécanicien, elle dépassa le droïde affairé à préparer la transfusion pour atteindre enfin l’infirmerie. Une fois les portes ouvertes, elle sombra dans le pessimisme. Tout y était vétuste, équipements médicaux y compris. Bien que régnait un certain ordre tranchant avec le chaos extérieur. Le matériel semblait daté de deux générations. Elle espérait que les réactifs – s’ils étaient bien là, n’avaient pas dépassé leur date de péremption. Elle prit soin de laisser les portes ouvertes, afin d’entendre le moindre problème venant de FX67 ou de Luka. Rapidement, elle se mit à ouvrir les armoires.

-En général, vous avez le signe FX6 sur le packaging. Dans le doute, vous pouvez prendre tout ce qui porte cet estampillage. S’il vous plaît, pouvez-vous bien vérifier la date de péremption ?

Sa voix n’avait aucune prétention d’autorité sur lui et elle évitait au possible l’utilisation de l’impératif. Elle appréciait grandement sa collaboration et se sentait rassurée d’avoir croisé sa route. Les agents pharmaceutiques se trouvaient dans des capsules de métal, elles-mêmes conditionnées dans des packs de forme rectangulaire. Il suffisait de les recharger dans la carcasse du droïde. C’était presque aussi simple que changer la cartouche d’une imprimante…à condition d’y être familier. La génération FX6 était dépassée et plus complexe à entretenir, mais elle avait cru comprendre que Ja’ar semblait doué dans ce domaine. En sus, elle attrapa du matériel comme des bandages et des seringues d’antibiotiques qu’elle fourra dans les poches de son uniforme. Tous ses gestes étaient parfaitement calculés. Dans un environnement aussi familier qu’un centre de soin, elle ne laissait pas de place aux mouvements inutiles et à la perte de temps. Elle se désola du vol de matériaux, mais la priorité était à la survie. Les comptes avec la RTF seraient réglés plus tard.

-Je ne savais pas que c’était un impérial, reconnut-elle doucement au sujet d’Oris. Tant de détails semblaient lui avoir échappé. Mais quitte à jouer la carte de sincérité, elle ajouta :

-En fait, il faut que je vous dise…

Une violente secousse ébranla à nouveau le Vestyr. Elle perdit l’équilibre et sa tête heurta une armoire. Les lumières se coupèrent brusquement. Les veilleuses de secours prirent le relais permettant une pénombre correcte pour qui ne possédait pas de gènes hapiens. La douleur à son front et l’obscurité totale la sonnèrent quelques secondes. Elle s’apprêtait à implorer Ja’ar de lui venir en aide. Son angoisse lui enserrait la poitrine et l’idée d’être éloignée du métis alors que les ténèbres la dévoraient lui faisait perdre pied. Toutefois, au terme d’un nouveau soubresaut, l’éclairage se remit en route. Moins d’une minute pour reprendre ses esprits, se rappeler de Luka et elle quitta l’infirmerie après avoir affirmé au métis qu’elle allait bien s'il s'en était préoccupé.

Ils rejoignirent FX67 qui avait bravement maintenu le blessé en place. Les senseurs de diagnostic indiquaient que la transfusion se terminait. Le droïde s’adressa au mécanicien dans son langage complexe, celui qu’il utilisait quand il ne souhaitait pas que sa maîtresse comprenne. A ce rythme-là, les moteurs allaient lâcher, avertit le robot. Evadné remit les agents qu’elle avait récolté au semi-arkanien pour qu’il puisse s’occuper du droïde

Agenouillée près de son nouveau patient, la toute blonde nettoya la plaie qu’il présentait à la tempe et lui banda le crâne. C’était une petite commotion qui lui avait tout de même coûté son pesant d’or rouge. Elle n’était pas sûre qu’il puisse se lever dans l’immédiat. Ses beaux yeux avisèrent FX67 et dans leur communion étrange, le robot déchiffra l’arrière-pensée de Publius. Il agita ses senseurs pour faire part de son désaccord, mais elle verbalisa tout de même son idée.

-Il serait préférable que Monsieur Ja’ar et toi alliez à la salle des moteurs. Tu lui seras plus utile. Je vais veiller sur le blessé. Dès qu’il se réveillera, nous rallierons le premier pont avec le reste des survivants.

Le bon sens et son éthique médicale lui dictaient cette stratégie mais son cœur hurlait le contraire. Résignée, elle abaissa son faciès délicat vers le sol. Elle n’avait pas pour ambition d’être une nouvelle source d’incommodité pour son compagnon d’infortune. Sa méconnaissance en mécanique, son inaptitude au combat et sa trop grande naïveté risquaient de lui attirer de nouveaux des ennuis et elle ne souhaitait plus le voir être blessé par sa faute. Etre blessé tout court, rectifia-t-elle en son for intérieur.

Elle ravala discrètement sa salive, assumant sa pensée. L’idée qu’il arrive quelque chose à Ja’ar la bouleversait. Ses longs cheveux blonds encadraient désormais son minois, occultant son expression inquiète. FX67 rétorqua avec virulence dans une série de bruits aigus qu’elle ignora. Dans toute cette désolation, seuls brillaient encore ses bijoux qu’elle n’avait pas quitté et qui sublimaient son habit terne. Et au cœur de ce couloir d’observation désolé, aux côtés des cadavres et des débris, elle paraissait plus vulnérable qu’auparavant

Le droïde médical se détourna vers le mécanicien le suppliant par des sons insupportables de raisonner sa maîtresse.


Ja'ar Austhis
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Ja’ar observait l’échange entre le survivant et Evadné, dans une langue qu’il ne comprenait guère, entremêlée de phrases prononcées en galactique commun. Toutefois nul besoin de comprendre la langue pour remarquer le mépris qu’affichait le jeune homme vis-à-vis du métis. C’était gratuit, à mettre sur le dos du traumatisme, et il était touché que la jeune blonde prenne sa défense. Elle semblait maîtriser la situation, un échange de regard entendu confirmant cette impression. Il décidait de lui faire confiance et baissait lentement son arme afin d’apaiser les tensions, quand soudainement le survivant s’effondrait, rattrapé de justesse par la politicienne. Alerte, et pressentant la chose, Ja’ar avait d’un geste furtif ralenti la chute de l’homme, permettant à la frêle demoiselle de réussir à l'accompagner sans se faire mal, mais également éviter que le survivant n’encaisse d’autre blessures inutiles. Sans attendre, Evadné s’attachait à sa tache de médecin comme elle l’avait fait avec l’Arkano-Kiffar quelques minutes plus tôt. Une ténacité et un dévouement à son travail qui forçait le respect. Pendant qu’elle s’affairait avec l’aide de FX67, Ja’ar en profitait pour s’assurer de la sécurité de la salle. Il décrivait des cercles autours du groupe, vérifiant tour à tour tous les points de menace d’arrivée potentielle. Hormis les vibrations irrégulières du vaisseau et les bruits assourdissant de l’alarme, ils semblaient en relative sécurité pour l’instant.

Rien à l’horizon…

Il se retournait vers Evadné qui était complètement absorbée par sa tâche, le vieux droïde bipant de plus belles pour signifier des complications. Lorsqu’il s’approchait, elle relevait la tête vers lui, l’observant de ses beaux bleus. Sur son joli minois encadré par sa chevelure d’or, elle affichait un sourire mixant gêne et tendresse. Elle avait ce "je-ne-sait quoi" qui lui plaisait. Ja’ar lui renvoyait son sourire, oubliant un instant la situation catastrophique dans laquelle ils se trouvaient. Elle n’avait pas répondu à sa question, mais son sourire sonnait comme une permission.

- Il nous faut de l’agent antiseptique, du gel anti-brûlure, de l’agent anesthésiant de quoi recharger la réserve de gaz de FX67 pour les cautérisations.

La jeune femme se levait brutalement et s’élançait vers l’infirmerie située à quelques mètres, faisant signe à Ja’ar de l’accompagner. Arrivant dans l’infirmerie, le métis détaillait comme à son habitude les lieux de manière maladive, repérant chaque issu potentielle. Il suivi les directives de la dame et s’exécutait silencieusement, non sans garder son blaster en main. En matière de soin, elle semblait en connaitre un rayon et c’était à elle de mener la danse, Ja’ar s’y pliait. Une nouvelle preuve qu’il ne s’agissait pas simplement d’un joli minois sans cervelle obnubilée par son image. Entre deux ouvertures de placard, elle s’adressait à lui, timidement.

- Je ne savais pas que c’était un impérial. En fait, il faut que je vous dise…

La belle n’eut pas le temps de finir sa phrase qu’une secousse plus forte que les autres se faisait ressentir, éteignant la lumière de la salle et projetant au sol Ja’ar. En relevant la tête un peu vite, il se cognait sur un meuble, laissant échapper un juron en Huttese. Ils étaient plongés tout deux dans une pénombre tout juste suffisante pour distinguer les meubles et autres instruments de l’infirmerie datée et poussiéreuse. Après s'être assuré qu'il ne saignait pas, il cherchait rapidement la jeune femme qu’il ne voyait plus, probablement au sol, cachée par le mobilier.

- Eva ?

Pas de réponse. La lumière revenait à la suite d’une seconde secousse, moins forte que la précédente mais tout aussi anormale. Son cœur commençait tout juste à s’emballer que la jolie tête blonde réapparaissait derrière un casier. Elle affichait une mine inquiète qui disparaissait rapidement pour faire place de nouveau à son air déterminé.

- Tout va bien ?

Ja’ar recevait un sourire et hochement de tête en guise de réponse. Mais il n’était pas dupe : il sentait le trouble qui agitait la jeune femme. Il ressentait la peur, mais en ignorait la cause. Était-ce lui qui l’intimidait ? Il ne s’était pourtant pas montré menaçant envers elle, tout au contraire même. Alors qu’il essayait d’appréhender au mieux l’origine de cette inquiétude, il était ramené à la réalité par l’urgence qui lui revenait en tête : Soigner le survivant. Il emboîtait le pas de la politicienne, les bras chargés d’équipement de soins et se jetait presque sur FX67 pour recharger son stock. Ce dernier bipait des avertissements de moins en moins encourageant quant à la survie du jeune homme. Evadné s’était agenouillée auprès de lui, s’affairant autant que faire se peu pour maintenir le blessé en vie. Ja’ar devait tricher pour recharger correctement le droïde : les cartouches n’étaient effectivement pas les plus compatibles, mais avec une petite retouche il était devenu possible d’utiliser ces modèles. Il ne pouvait s’empêcher également de ressouder provisoirement quelques circuits, permettant au droïde d'accroître son efficience et de retrouver la dextérité et l’efficacité de ses premières années de services. En travaillant sur ce dernier, il eut plusieurs flashs de sa vie passée, sa pyschométrie faisant des siennes. Ja’ar essayait d’en faire fi, se concentrant exclusivement sur son travail de remise à niveau, mais c'était plus fort que lui. Il en tirait toutefois quelques informations lui permettant de comprendre plus facilement qui était la jeune femme et les raisons qui l’avaient poussée à monter à bord de cette poubelle volante qu’était le Vestyr.

T’es vraiment fidèle toi pensait Ja’ar. Je comprends mieux ton comportement de protection.

- Il serait préférable que Monsieur Ja’ar et toi alliez à la salle des moteurs. Tu lui seras plus utile. Je vais veiller sur le blessé. Dès qu’il se réveillera, nous rallierons le premier pont avec le reste des survivants.

Ja’ar s’arrêtait de trifouiller le vieux droïde. Il n'avait pas relevé le nouvel emploi de "Monsieur", mais la déclaration le frappait. Il observait tour à tour celle qu’il identifiait désormais comme une jeune fille en fuite et le blessé. Ce dernier était vraiment dans un sale état. Impossible à transporter, il fallait rester à ses côtés pour le stabiliser. Mais s’assurer que personne ne sabote les moteurs du vaisseau étaient beaucoup plus critique en un sens. Malgré les nombreux « BIP » de protestation de FX, Ja’ar devait se résoudre. Pour sauver tout le monde, il faudrait se séparer, mais c’était hors de propos : elle resterait sans défense, à la merci du premier hostile venu, ce serait comme signer son arrêt de mort. A moins qu’il ne se trahisse... Il pouvait lui-même soulager le survivant, suffisamment pour qu’il soit stabilisé. La question était surtout la suivante : pouvait-il faire suffisamment confiance en la jeune femme s’il se dévoilait ? Il la regardait avec insistance, plongeant son regard dans le sien, essayant d’oublier la beauté de la dame pour voir au-delà de ses prunelles azurée et de ses cheveux aux reflets dorés.

Kalis, qu’aurait tu fais à ma place ?

- Je ne peux pas vous laissez raisonnablement toute seule. Je pense qu..


Un nouveau soubresaut eu raison de la lumière illuminant la galerie d’observation. L’alarme elle-même venait de s’arrêter, les lumières rouges s’éteindre, le tout dans un bruit sourd. Toute la baie était désormais plongée dans le noir total. La raison sautait aux yeux du mécano. Le halo bleuté irradiant au travers des fenêtres de la baie donnait une réponse claire : ils venaient de passer en hyperespace. L’énergie nécessaire pour ce passage avait eu raison des systèmes auxiliaires tel que l’éclairage, attestant à la fois de la vétusté du vaisseau, mais également des dégâts occasionnés par les robots et les envahisseurs lors des perforations de la coques.

Il ne manquait plus que ça…

Il était difficile de se repérer dans la pénombre quasi-totale qui régnait désormais dans le vaisseau. Ja’ar pouvait compter sur le 6e sens inhérent aux sensitifs pour l’aider, mais un peu de lumière en sus ne serait pas de trop. Pendant qu’il fouillait dans l’une des nombreuses sacoches attachées à sa ceinture à la recherche d’une petite lampe-torche, il entendait la respiration forte et saccadée de la jeune femme à ses côtés. Quelques « BIP » d’avertissement provenant de FX67 lui indiquait la raison du problème. Il le sentait également dans la force : Evadné paniquait, et sa respiration devenait de plus en plus inquiétante. Une fois la petite lampe dans ses mains, il s’agenouillait face à la jeune politicienne, et allumait la petite ampoule. Ce n’était pas une torche suffisamment puissante pour éclairer tout un couloir, juste une petite lumière d’appoint très utile pour éclairer les entrailles d’une machine, idéale pour bricoler. FX67 en déployait une similaire, mais qui clignotait et s’éteignait rapidement. Un nouveau « BIP » de désapprobation venait insister sur le manque d’entretien du droïde.

- Eva, regardez-moi et soufflez un bon coup d’accord ?

Même ainsi, elle restait belle, touchante. La peur grandissait dans son cœur, il le sentait. Comme un poison elle se rependait, prenait possession petit à petit de chaque membre, chaque partie du corps. Il voyait ses mains, auparavant ferme et à la prise assurée, trembloter. Il voyait sa mâchoire se serrer, ses yeux se plisser alors que la respiration s’accélérait encore. Il lui confiait la petite torche.

- Eva, je ne vous laisserais pas toute seule. Faites-moi confiance, respirez lentement, fermez les yeux. Imaginez une plume, qui monte et qui descend au fil de votre respiration. Focalisez-vous là-dessus le plus possible. Je vais m’occuper de stabiliser notre ami avec FX.

Tout en guidant la jeune femme, il intimait à FX67 de prendre en charge les soins. Il prenait lui aussi une grande inspiration, avant de faire ce qu’il répugnait. S’assurant que la jeune femme fermait bien les yeux, il retirait lentement ses gants, qu’il posait soigneusement à côté de lui. Il apposait ensuite l’une de ses mains sur la tête du survivant, la seconde sur son torse. Il détestait ça, au point d’en avoir les doigts qui tremblent.

Ait confiance en toi Ja’ar, ça va bien se passer se répétait-il en boucle.

Puisant dans ses ressources, puisant dans la Force, il s’employait à soigner autant que possible le jeune homme. C’était difficile, il avait déjà beaucoup puisé dans ses réserves, mais surtout il lui fallait lutter contre sa propre aversion pour le contact. Enfin, il lui fallait passer outre son inquiétude pour la demoiselle qui ventilait juste à côté de lui. Petit à petit, il insufflait un peu de vie dans le corps fatigué de l’homme blessé. Comme un courant d'eau froide le parcourant et s'insinuant dans chaque petite parcelle de son corps. Ja'ar ressentait les petites plaies se refermer lentement, le cœur se redynamiser. C’est tout ce qu’il pouvait faire en l’état avant de retirer prestement ses mains ayant été au contact d’un autre beaucoup trop longtemps à son goût. Il remit immédiatement ses gants pendant que FX67 prenait la suite, bipant des interrogations auxquelles Ja’ar répondait par un simple signe de l’index devant la bouche.

J'espère que tu sauras tenir ta langue.

D’autres Bip vinrent en suivant, annonçant la stabilisation du blessé.

Parfait, un problème de moins. On devrait pouvoir le déplacer désormais.

Se retournant vers la jeune politicienne, il approchait son visage pour y détailler les expressions crispées. Elle tenait fermement la petit torche avec ses mains, les doigts solidement refermés sur le manche. Elle tremblotait toujours, comme si elle frissonnait.

- Eva, vous êtes toujours avec moi ? Kof Kof

Comme souvent après une concentration trop intenses, les toussotements revenaient, au grand déplaisir de l’Arkano-Kiffar.

Et un problème de plus…

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Anonymous
Avançant dans le vaisseau à une allure assez faible afin de laisser le temps aux êtres vivants de se remettre. ORIS ne cessait d’effectuer sans cesse des scanners s’orientant plus vers les ondes sonores. Le but de ses actions était de discerner l’ennemi avant que ce dernier ne leur tombe dessus. Si on pouvait penser que la tâche s’avérait simple pour une machine, il n’en était rien. Certes ses outils ou options étaient plus développés que la plupart des systèmes sensoriels présents chez les vivants. Néanmoins, du fait d’une trop grande précision, l’impérial parvenait à capter la moindre vibration se trouvant à plus de cinq couloirs juxtaposés au sien. Les parois qui vibraient à cause du saut en vitesse lumière, les bruits des vieilles installations à bord de ce bâtiment presque en fin de course et sans compter le bruit que les survivants générés. Il ne pourrait une attaque qu’une dizaine de secondes avant que cette dernière ne se déroule.
En tête de file, il était le premier surpris lorsque sa destination avait son chemin obstrué par des débris. Les décombres en question ne semblaient guère présente suite aux nombreuses infortunes que le vaisseau de croisière avait pu rencontrer jusqu’à présent. Le couloir n’était pas alimenté en électricité non plus, il fallait donc oublier l’option de la prise murale. Mais ORIS était certain d’une chose, c’est qu’il s’agissait bien là d’une manœuvre des ses ennemis. Mais restait-il à savoir si la barricade servait à tendre une embuscade ou bien à ralentir les individus cherchant à rejoindre le poste de pilotage.
D’après les plans qu’ORIS avait pu télécharger il n’y avait que trois chemins pour accéder à la passerelle. Le plus court depuis sa position étant fermé il devait se rabattre sur l’un des deux autres. La question était alors de savoir lequel semblait être la meilleure option. Un accès se trouvait un peu plus loin à bâbord sur le même niveau. Mais ce dernier devait être obstrué aussi. Il ne restait donc que le troisième étage par lequel on pouvait passer.

Sans attendre ORIS avançait des directives qui semblaient assez folles pour les êtres vivants qui l’entouraient. :

- Je pense que nous devrions emprunter le passage au troisième étage. Allons-y avant que ce dernier se retrouve obstrué également.

Un Twi’lek s’approchait quelque peu d’ORIS. Portant des vêtements presque en tout point similaires à l’humain, il avait cependant l’avantage de disposer deux blaster au lieu d’un. Sans s’attarder dessus, l’androïde impérial estimait qu’il s’agissait là d’un contrebandier ou bien d’un mercenaire travaillant pour celui qui lui offrait le plus. D’une attitude hautaine, il annonçait connaitre un meilleur chemin :

- Dit-moi Monsieur le portefeuille, tu ne sais pas lire des plans ou quoi ? A quelques couloirs de là il y a un autre passage. On arriverait plus vite au poste de pilotage par là.

Adoptant une attitude diplomate comme lorsqu’il s’adressait aux chefs d’entreprises de l’Empire. ORIS ne donnait aucune importance aux propos du criminel. Mais il fallait s’assurer qu’aucune révolte n’éclate au sein du groupe, car l’ordre était le maitre mot à avoir lors de pareille situation.

- En effet il existe un autre passage. En revanche je doute que les droïdes qui faisaient au départ parti du personnel du vaisseau ne connaissent pas ce passage. A mon avis il s’agirait plus d’une embuscade qu’autre chose. Nous avons déjà eu la chance de ne pas tomber sur le passage piégé, sur celui qui était obstrué. Aussi nous avons trois choix pour rejoindre le poste de pilotage. Le premier nous déblayons le couloir ici présent. Cela devrait nous prendre pas moins de cinq heures. A ce rythme-là on peu de chance de ne pas tomber sur une patrouille. De plus il peut y avoir des conduits ou des objets dangereux dans les débris. Deuxième option, on passe par l’accès au même niveau. Ce dernier à l’avantage de moins nous fatiguer, en revanche il y a une chance sur deux pour que l’on tombe sur une embuscade. En cas d’embuscade nos chance de succès sans très mince. L’ennemi connait notre nombre, nos armes et il ne lui manque plus que là position. De plus les droïdes doivent être suffisamment nombreux pour nous écraser en rien de temps. Troisième option nous nous dirigeons vers le troisième niveau. Là nous serons plus fatigués, mais le risque d’embuscade est moindre. Moindre car jusqu’à présent presque la totalité des combats ont eu lieu à notre étage. Bien évidemment un risque d’embuscade subsiste toujours. Que décidez-vous ?

Hésitant dans sa réponse, les propos d’ORIS faisaient sens dans le crâne du porte flingues. Néanmoins sa fierté plus que mal placée en cette instant le menait à faire de mauvais choix.

- Je pense que tu te trompes. Tu sais quoi tu n’as qu’à prendre ton chemin. Moi je vais suivre le miens et on verra lequel de nous deux arrivera en premier.

Sur ces mots, le Twi’lek n’attendait même pas la réponse de l’androïde qu’il se mettait en route. Fort dans ses propos il avait tout de même convaincu quatre autres personnes de se joindre à lui. Le reste du groupe attirait par l’idée de se faire un peu d’argent soit convaincu par la tactique d’ORIS avait choisi de passer par le troisième étage. A mesure que les deux groupes s’éloignait, on entendait rapidement des tirs provenir de l’autre passage. Il y avait donc bien une embuscade et le groupe du Twi’lek l’avait appris à ses dépens. Au bout de cinq minutes l’écho des tirs ne se faisait plus entendre.
ORIS se réjouissait un tant soit peu et bien que cela étrange qu’une machine éprouve un tel sentiment. Il ne fallait pas se tromper sur la raison de son sourire. Il ne l’avait pas car il avait eu raison ou bien parce que le Twi’lek venait de rendre l’âme. Non il abordait simplement ce sourire car les chances qu’il y ait une embuscade au troisième étage s’amoindriraient. Mais alors que les onze individus venaient à grimper les premières marches de l’escalier qui les mèneraient au troisième étage. De violents secousses venaient à survenir sans crier garde. Faisant tituber certain et faisant mettre un genou à terre à d’autres. ORIS tenait bon grâce à ses fameuses semelles magnétiques. Et bien que cela paraissait étrange dans les escaliers se trouvaient plusieurs baies vitrées permettant d’observer l’extérieur. Grâce à cela on pouvait deviner la raison des secousses.
Alors que le vaisseau se trouvait toujours en vitesse lumière, le pilote commençait à sortir un à un les volets du vaisseau. Ce qui servait à freiner le vaisseau lors des phases d’atterrissage ne manquait pas de plier face à la vitesse du bâtiment. Volant en éclat les composants avaient tout de même l’effet de ralentir le temps d’une micro seconde le vaisseau, causant alors les secousses. Le but de cette manœuvre était encor inconnu pour ORIS néanmoins il s’en faisait une petite sans l’annoncer à ses camarades qui ne manqueraient pas de paniquer.
Toutefois, afin de les motiver et le des rassurer un tant soit peu, il tenait un propos :

- Nous n’avons le temps de nous reposer dans les escaliers, pour chaque minute que l’on gagne afin de rejoindre le poste de pilotage vous aurez une prime de mille crédits.

En tant normal le calcul d’une telle chose était impossible car le temps d’arrivée était indéfini. Et il était donc dans l’intérêt des survivants de mettre le plus de temps possible afin d’empocher une vraie fortune. Toutefois, ORIS n’étant qu’un amas de ferraille était un vrai génie des sciences et le calcul s’annonçait plus que simple pour ses processeurs. Tenant compte de l’état de son équipe, du chemin à parcours, des facteurs aléatoires et des nombreuses autres inconnues. Il estimait le temps à vingt minutes pour une cadence normale.

- Normalement si nous continuons comme ça nous y sommes dans vingt minutes. A vous de nous faire arriver avant. Plus tôt on y sera plus vite nous sortirons de cette situation et plus vite vous gagnerez vos gains.

Dans la galaxie il fallait dire que l’argent était une bonne source de motivation pour un grand nombre d’individus. Sans attendre le groupe redoublait de vigueur et parvenait à avance avec une certaine célérité et cela malgré les secousses perpétuelles. D’autant que ces dernières finiraient bien par cesser, le vaisseau n’ayant pas des volets à l’infini. Après de rudes efforts, ORIS et ses sbires arrivaient au troisième étage, ne restait-il plus qu’à le traverser.
Evadné Publius
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La coupure d’alimentation percuta Evadné aussi sèchement que le couperet d’une guillotine. Le bruit angoissant de l’électricité qui déclarait forfait lui annonça des heures sombres à venir. Son sang ne fit qu’un tour et elle se figea, choquée. L’irradiation de l’hyperespace à travers la baie d’observation et les tentatives de ses compagnons pour établir un peu de lumière n’y changèrent rien. Sa cécité visuelle la condamnait à une obscurité complète et ce fut comme si tous ses autres organes avaient cessé de fonctionner. Elle n’arrivait pas à oxygéner correctement ses poumons et ses lèvres entrouvertes aspiraient d’air ce qui pouvait l’être. Sa crainte montait crescendo et ses yeux se souillèrent de larmes brillantes.

- Eva, regardez-moi et soufflez un bon coup d’accord ?

La voix désormais familière du mécanicien perça comme le puissant faisceau d’un phare lointain rappelant le rivage. Son ouïe la capta avec désespoir et elle dévia difficilement son visage pâle vers lui. Elle se força à utiliser sa mémoire, que la peur détruisait, reconstituant les traits agréables du métis. Elle serra les dents tandis que ses mains fébriles tâtaient le contour de la torche pour s’en emparer avec hâte. Elle ne verrait pas grâce à cet outil, mais le sentir entre ses doigts tremblant la rassurait. Elle s’y raccrocha de toutes ses forces.

- Eva, je ne vous laisserais pas toute seule. Faites-moi confiance, respirez lentement, fermez les yeux. Imaginez une plume, qui monte et qui descend au fil de votre respiration. Focalisez-vous là-dessus le plus possible. Je vais m’occuper de stabiliser notre ami avec FX.

Un peu plus d’air perça jusque ses poumons tandis qu’elle matérialisait cette plume au cœur de son esprit tourmenté par la peur. Dans la pénombre du couloir d’observation, ses grands yeux luisaient de sanglots qui n’éclatèrent jamais. Elle devait être forte. Tu es plus forte que ça, se répétait-elle crispant sa poigne autour de la petite lampe. Elle ferma son regard. La plume remontait à l’instar de sa poitrine et redescendait ensuite.

-Kopeng…souffla-t-elle dans un élan de courage. Elle ne sut s’il pourrait l’entendre. Kopeng, ça signifie ami.

Mais entendre sa propre voix résonner dans le noir lui fit reperdre ses moyens. Elle avait l’impression – absurde au demeurant, d’avoir dévoilé sa position à un prédateur tapi dans l’obscurité. C’était insensé. Elle le savait. Ce n’était qu’un traumatise. Tu es plus forte que ça…. C’était l’heure du flashback.

Sur la table d’opération une jeune arkanienne gisait, plongée dans un sommeil artificiel. Le droïde d’assistance médical émettait des bips réguliers alors qu’il maintenait la petite patiente sous anesthésie et surveillait ses constantes. L’un de ses bras chirurgicaux déployé servait d’écarteur afin de maintenir peaux et tissus loin de la zone à opérer. Dans sa tenue médicale d’étudiante, masque sur le visage, Evadné se concentrait pour trancher avec précision un kyste qui s’était logé sur la moelle épinière de l’adolescente. Les lumières aveuglantes du bloc opératoire et sa lampe frontale lui permettaient une vision optimale. En face d’elle, son professeur l’assistait avec sévérité. Quelques perles de sueur décoraient le front de la demoiselle, témoignant de sa concentration.

Elle y était presque, il lui suffisait d’un dernier coup de scalpel. Brusquement, les lumières s’éteignirent dans un bruit sourd. Le noir ne s’installa qu’une demi-seconde durant laquelle sa lampe frontale continuait de fonctionner, mais ce ne fut guère suffisant. Surprise par l’obscurité totale, ses doigts avaient dévié. Une demi-seconde plus tard, les circuits de secours avant pris le relais, assurant le maintien de l’oxygène seulement. L’éclairage de secours était d’un bleu pâle, permettant une bonne vision pour un non-Hapien.

-Mademoiselle Publius ?

La toute blonde restait figée, incapable de répondre. Là où son professeur distinguait encore le champ opératoire, elle ne voyait plus rien.

-Interne Publius, reprit-il de manière plus autoritaire. Que se passe-t-il ?

-Je pense que…j’ai coupé dans le sac dural…bégaya-t-elle, alarmée. Je ne vois plus rien je…il faut…

Cette jeune adolescente dont on lui avait confié la vie. Si elle n’arrivait pas à réparer sa faute, elle finirait paralysée pour le restant de ses jours. Evadné pensa aux parents angoissés qui attendaient dans la chambre à l’étage en dessous. A la vie qu’elle venait de gâcher. La peur la dévora. Ses mains gantées toujours dans la chair de la patiente se mirent à trembler. Le professeur y vit là un nouveau danger et s’adressa à elle :

-Très bien, calmez-vous. Et regardez-moi.

-Je ne sais pas, je…

-Interne Publius, insista-t-il en se penchant vers elle, regardez-moi, suivez ma voix.

Péniblement elle s’exécuta, relevant le visage vers ce qu’elle pensait être la source de la voix.

-Dans dix secondes, l’éclairage normal sera rétabli. C’était une surtension, c’est courant à Coruscant. Comptez jusqu’à dix.

Elle paniqua davantage, impuissante. Ses lèvres se mirent en vain à la recherche d’air. Sa bouche était si sèche. Les bips incessants du droïde médical aggravaient sa tension. Elle serait incapable de poursuivre. Elle était aveugle et cette idée la terrifia.

-Evadné. Le ton se fit plus rude. Vous allez recoudre le sac dural que vous venez d’inciser pour que cette jeune fille ne finisse pas paralysée à vie. Et la seule façon de faire ça, c’est de ne pas avoir peur. Vous êtes plus forte que ça. Donc, vous fermez les yeux, vous comptez jusqu’à dix. L’éclairage va revenir et vous allez réparer votre erreur. Ou je devrais le faire pour vous.

La dernière phrase sonna comme un ultimatum. Elle se rappela la présence de ses autres professeurs derrière la vitre teintée du bloc, qui annotaient avec attention le moindre de ses gestes pour évaluer sa toute première opération. Les battements de son cœur se firent plus violent, plus douloureux. Ses doigts lâchèrent les instruments, obligeant le chirurgien à la bousculer pour reprendre la main sur l’opération. Les lumières principales se rallumèrent presque aussitôt.


BAM. Une nouvelle brèche, quelque part dans le vaisseau, provoqua un déplacement d’air anormal dans les conduits de ventilation. Le parfum de Ja’ar lui parvint en même temps que sa voix. Elle n’avait pas souvenir qu’il eut un effluve particulier mais privée de sa vue, elle découvrait le métis avec les sens qu’il lui restait. La plume était toujours là, aussi pâle que les cheveux argentés du mécanicien. Toutefois les ténèbres aussi conservaient leur emprise. La jeune arkanienne. Le sac dural. L’obscurité. Luka. Le Vestyr…

- Eva, vous êtes toujours avec moi ? Kof Kof.

Ja’ar dont la présence était si proche. Ses paumes se cramponnèrent davantage à la petite torche.

-Je suis là, avec vous, répondit-elle d’une voix assurée.

Un déclic venait de s’opérer. Elle rassembla ses connaissances, stabilisa sa propre respiration et contrôla ses tremblements. La quinte de toux de son équipier lui occasionna davantage de craintes que le noir. Elle n’eut pas souvenir qu’une blessure à bord de cette conserve volante aurait pu infliger cette toux. Elle songea à nouveau au métissage, mais ne sut approfondir son analyse. Elle devait l’aider à endiguer cette crise, aveugle ou non. Elle était plus forte que ça. Elle en était persuadée désormais.

-Monsieur Ja’ar…déclara-t-elle d’une voix douce, en se penchant vers lui. Derrière eux, le halo irradiant de l’hyperespace dessinait les contours de leur silhouette.

L’une de ses mains délicates se désolidarisa de la lampe torche pour tâter son sein droit, faufilant ses doigts dans la poche pectorale de l’uniforme du Vestyr. Elle en sortit une seringue hypodermique utilisable à travers les tissus et sur n’importe quelle zone du corps. C’était un butin qu’elle avait récupéré à l’infirmerie plus tôt. D’un geste maladroit, toujours incommodée par son handicap visuel, elle lui tendit le médicament habituellement administré d’urgence aux personnes atteintes d’une infection des bronches. Si elle ne pouvait connaître l’origine du mal qui le frappait, son ouïe de médecin avait bien reconnu une toux grasse provoquée par des expectorations. Cela pouvait être provoqué par du mucus, du sang ou tout autre substance biologique ayant colonisé les poumons. C’était un traitement temporaire qui visait simplement à stabiliser la situation du malade à un instant T. Selon la gravité sanitaire, la médication pouvait faire effet entre une petite demi-heure et cinq heures. Il avait la possibilité de prendre la seringue et de se piquer simplement ou…
-Ca va stopper la toux un court moment. Si vous souhaitez…je peux vous l’administrer. Ce serait plus…

Elle fut interrompue par un gémissement du cadézien au sol qui sortait douloureusement de son inconscience.

-Kaka felota…grogna-t-il dans un juron. Il se redressa sur un coude et porta une main sale à son crâne bandé, replaçant ses souvenirs. A la lueur de la torche et de la pénombre ambiante, il reconnut sa blonde compatriote et le métis. Le foutu droïde aussi était toujours là, pensa-t-il avec amertume. Puis en les avisant bien, il lança :

-Eh, c’est pas le moment de pashang. J’ai l’impression qu’un troupeau de Bantha vient de me piétiner, j’veux bien que tu me files un médoc aussi.

Les joues de la jeune femme s’empourprèrent. Entre sa crainte, son aveuglement et son inquiétude concernant l’état de santé du mécanicien, elle ne s’était pas rendu compte de sa proximité avec ce dernier. Le geste hésitant, elle ramena une mèche blonde derrière son oreille, tentant de reprendre contenance et de passer outre son trouble. A peine venait-il de retrouver un semblant de calme que son cœur s’était à nouveau emballé.

-Oh, bébé, tu m’entends, lâcha-t-il vers Evadné.

La familiarité de Luka l’obligea à détourner sa figure vers lui bien qu’elle ne le distinguait pas. Elle se fiait désormais aux voix et aux sons. Le temps d’adaptation serait long et la menace d’une nouvelle crise d’angoisse n’était pas totalement écartée. Il lui faudrait se concentrer. Elle fut tout de même très polie en répondant :

-Luka (et il n’avait pas le droit au Monsieur). Mi nem Eva. Vous pouvez m’appeler Eva, simplement.

-Ya, ya, fit-il en balayant la remarque d’un geste nonchalant. On fait quoi maintenant, bébé ?

La blonde, ça pouvait passer. Mais le lascar à côté, il n’avait aucune confiance en lui. [/i]D’ailleurs, il avait cette impression de déjà-vu concernant la femme. Publius soupira un léger agacement. Elle avait refusé dès le départ de donner son prénom complet au cadézien, par mesure de précaution et pour appuyer le bluff de Ja’ar quelques instants plus tôt. Mais tels étaient les prolétaires de Cadezia : bornés et indisciplinés.

-Nous allons à la salle des moteurs. Vous pouvez marcher ?

-Wow, wow, wow, fit Luka en se relevant avec difficulté. Et elle en fit de même, lentement, pour s’habituer à ses nouveaux repères. Parfois, elle pensait réussir à distinguer quelques formes. Mais ça ne durait pas bien longtemps.

-Vous êtes loko tous les deux ? Il faut retraverser tout la felota pour ça. Si vous voulez crever, c’est sans moi.

-Vous devez savoir, débuta-t-elle en prenant une grande inspiration pour conserver son courage face au noir, que Monsieur Ja’ar et FX67 ont tout mis en œuvre pour vous permettre d’être debout et vivant à l’heure actuelle. Une dette est une dette, kopeng mi. Même quand elle concerne sa propre vie.

-Kaka felota, jura-t-il à nouveau face aux arguments cruels de la toute blonde. Elle n’avait pas tort. Les cadéziens avaient de l’honneur, un minimum. Surtout envers leur semblable. Il adressa une prière théâtrale à quelque divinité et se pencha pour ramasser son blaster qui avait échoué à terre plus tôt.

-Soyà, bébé. Mais j’serai pas responsable de ce qu’on va croiser. J’vous aurais prévenu, mi.

FX67 bippa lentement et s’approcha de sa maîtresse sous le regard encore méfiant de Luka. Il invita cette dernière à poser la main sur sa carcasse de fer. Il l’aiderait à la guider en chemin. Elle lui offrit un sourire reconnaissant alors qu’elle plaquait une paume incertaine contre le métal chaud du droïde. Et au cœur de son esprit, la plume était toujours là.

Ja'ar Austhis
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- Je suis là, avec vous.

La respiration de la jeune femme reprenait lentement un rythme plus mesuré. Elle était toujours tendue, saisie par le stress induit par la situation peu confortable, mais elle avait réussi à reprendre pieds. La crise de panique s'était stoppée, mais l'ambiance oppressante lui pesait toujours, Ja'ar le sentait. La peur était toujours là, limitant ses gestes, nouant sa gorge. Il voyait dans ses yeux humides le reflet du halo bleuté qui traversait les baies, magnifiant ses fascinantes prunelles. Il devinait, malgré la timide luminosité offerte par sa petite lampe torche toujours prisonnière de la poigne de la jeune femme, les larmes qui perlaient sur ses joues. Elle était plus vulnérable que jamais, et Ja'ar se surpris à vouloir la serrer contre lui pour la rassurer. Lui offrir un moment de paix, un havre dans toute cette agitation, le temps d'une respiration. Un calme dans cette tempête incompréhensible. Quelque chose qu'il n'avait pourtant jamais fait, jamais eu à faire, et qu'il évitait toujours soigneusement. Mais elle avait ce pouvoir sur lui, quelque chose qu'il ne comprenait pas. Une attraction qui défiait la logique. Certes, elle était belle, mais il y avait autre chose, quelque chose qu'il ne pouvait expliquer. Il le sentait, comme une résonance dans la force, comme un frisson dans la nuque, comme un vertige dans l'abdomen. Elle était finalement tout aussi perdue que lui dans une galaxie hostile, portant comme lui un héritage en fardeau. Elle aussi errait, sans but, sans possibilité concrète de faire étalage de toutes ses compétences, avec cette volonté de changer les choses sans savoir comment y parvenir. Elle affichait désormais une mine inquiète, fixant ses yeux dans les siens. Alors qu'elle se penchait lentement vers lui, elle lui tendait une seringue d'un geste maladroit, devinant à peine la silhouette de l'Arkano-kiffar dans la pénombre et s'adressait à lui d'une voix douce.

- Monsieur Ja’ar…ça va stopper la toux un court moment. Si vous souhaitez…je peux vous l’administrer. Ce serait plus…

- Kaka felota…

Le survivant venait de reprendre ses esprits, ne laissant pas le temps à Ja'ar de répondre à la jeune femme. En un sens, cela l'aidait : il ne savait quoi dire. Il ne souhaitait pas qu'on le touche, mais ne voulait en aucun cas vexer celle qui s'inquiétait pour lui. Elle n'avait d'ailleurs pas fait montre d'attention pour le blessé qui désormais jurait dans une mixage difficilement compréhensible de galactique et de ce que Ja'ar identifiait comme un patois. Touché par l'inquiétude qu'elle lui portait, il offrait à la demoiselle un sourire tendre, avant d'avancer sa main pour récupérer la seringue. Il voulait la remercier de s'inquiéter pour lui, et lui rappeler qu'elle pouvait se passer du « Monsieur ». Mais le jeune Cadézien monopolisait l'attention. L'inquiétude d'Evadné se transformait rapidement en agacement, il le sentait, et ne pouvait s'empêcher d'afficher un petit rictus. Laissant cette dernière converser avec le Cadézien, il se levait et s'approchait de la baie pour profiter du peu de lumière au ton cobalt offerte par le tunnel hyperspacial. Face à la vitre et tout en écoutant les échanges entre la dame à la chevelure d'or et le jeune homme grossier, il laissait glisser son manteau sur le sol, et retirait sa veste qu'il posait nonchalamment par terre. Torse nu, à l'exception de ses gants et son foulard, il dévoilait ci-et là quelques cicatrices dans le dos, sur les bras et le poitrail. Ici le vestige d'un tir de blaster offert par un chasseur de prime Trandoshan, là le souvenir d'une brûlure suite à un poste de soudure mal entretenu, ou encore cette longue marque due à un droïde mal programmé. Quelques secousses agitèrent de nouveau le Vestyr.

Espérons que nous n'explosions pas en vol... tiens bon mon gros.

Il prenait la seringue qu'il détaillait avec un sourire amusé : La force lui conférait la possibilité de refermer les plaies, d’alléger les souffrances, de vivifier le corps. Mais elle n'avait jamais réussi à soigner cette maudite toux. Il connaissait ce genre de produit, et savait se l’administrer. On n'en trouvait pas partout, et le fait d'en trouver sur le Vestyr attestait de son passé luxueux, pouvant se permettre d'avoir se genre de produit cher dans leur infirmerie autrefois à la pointe. Il fallait une piqûre précise, sous le sternum pour éviter les côtes. Un geste difficile à pratiquer sur soi sans déclencher de douleur aiguë, aussi brève qu'intense. Ja'ar n'avait pas encore trouvé le truc pour ne pas se faire mal, et c'est avec un grognement qu'il encaissa la douleur. C'était un moindre mal, et permettrait de souffler un moment. Il toussotait une seconde fois, quelques secondes après l'injection.

Vivement qu'elle fasse effet...

La manipulation terminée, il se rhabillait, renouant correctement ses cheveux d'argent avant de se retourner vers le jeune ingrat et la demoiselle. Il n'était pas aisé de discerner clairement leur silhouette dans la pénombre, mais la lampe torche qu'Evadné s'évertuait à tenir fermement permettait une localisation précise. Ja'ar n'était pas spécialement étonné de l'ingratitude du garçon, il fréquentait suffisamment les petites gens pour en avoir croisé plus d'un dans son genre. En revanche il fut touché que la toute blonde prenne aussi fermement sa défense, bien que toujours un peu pincé d'entendre un « Monsieur » accolé a son prénom.

- Soyà, bébé. Mais j’serai pas responsable de ce qu’on va croiser. J’vous aurais prévenu, mi.

Si Ja'ar faisait souvent fit de telle familiarité le concernant, le manque de respect dont l'homme faisait preuve face à celle qui s'était jetée sur lui pour le soigner le consternait. Il lui adressait un regard suffisamment éloquent avant de venir se positionner auprès de la demoiselle qui s'appuyait sur son droïde serviable. Ils progressaient ainsi tout les quatre dans la pénombre, le long des coursives du troisième niveau, cherchant l'accès le plus rapide à la salle des moteurs, située au 8e pont.

- Luka si j'ai bien compris ? Vous savez ce qui nous attends, et nous avons besoin de travailler ensemble si l'on veut y survivre. Nous pouvons compter sur vous ?

- Kewe to pensa mi ? T'as pas écouté mi sésata. Je paierai ma dette soit tranquille.


Ja'ar aquiesçait silencieusement d'un signe de la tête avant de s'adresser à la jeune femme.

- Merci pour la seringue. Comment vous sentez vous Eva ?

Sa respiration n'était pas encore tout à fait normale, mais il y avait du mieux. L'idée d'avancer pour sortir de cet enfer devait être motivant et aider à garder la tête sur les épaules. Écoutant avec attention la réponse de la jeune politicienne, ils s'engagèrent dans la cage d'escalier. De nombreux bruit de pas résonnait dans cette dernière, et Ja'ar fit un geste sec de la main pour stopper l'avancée du groupe. Au dessous d'eux, sans discrétion aucune, remontait une dizaine d'individus au pas de courses. Les bruits ne ressemblaient pas à ce que pouvait produire des droïdes en déplacement, il devait donc plutôt s'agir d'autres survivants. Ou des assaillants... D'un signe vif, il intimait à ses camarades de reculer et de se plaquer au mur. En chuchotant, il ajoutait :

- Silence. Éteignez la lampe.

Il n'y avait plus qu'a prier pour qu'ils passent inaperçus. Ils ne serait pas capable à eux seuls d’affronter tout ce monde. Plongé dans le noir quasi total, Ja'ar glissait sa main à l’intérieur de sa veste, prêt à saisir sa lame. Ce serait son va-tout en cas d'affrontement.

Evadné Publius
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Elle avait mis de longues secondes à éteindre sa torche. Sous la pression de l’urgence, dans le noir le plus total, ses doigts fébriles avaient tâté avec maladresse l’outils afin d’en trouver la commande. Bientôt, le petit faisceau de lumière mourut et ne résonnèrent plus que les bruits menaçants des inconnus et les craquements métalliques sinistres du vaisseau. FX67 restait bravement près d’elle, bien qu’il n’émit plus de son par discrétion. Sous sa paume, elle sentait sa tiédeur inhumaine et le ronronnement régulier de ses moteurs internes. Sa propre respiration était toujours courte et par moment saccadée, mais elle arrivait à bouger et à penser.

-Pss, pss, fit grossièrement Luka à leur attention. Il avait déniché une porte de service habituellement verrouillée lorsque le Vestyr était correctement alimenté. Par ici, grouillez-vous.

Le jeune cadézien possédait beaucoup de défauts, dont le manque de savoir-vivre en société civilisée. Toutefois ses qualités débrouillardes mettaient en exergue ses compétences de fouine. Et ils purent s’engouffrer dans….ce qu’on appelait communément un placard à balais. Par chance, c’était un local de service qui offrait une luxueuse superficie de 9m². Au-dessus de la porte, une LED sur batterie éclairait l’indication « SORTIE ». Sa faible lueur permettait aux deux hommes de discerner les contours de leur environnement bien que l’obscurité continuait de régner.

-Où…sommes-nous ? demanda-t-elle dans un souffle précaire.

-Aux chiottes, ricana Luka, fier de sa blague.

Sans rire, Evadné se dépêcha de rallumer sa petite lampe torche pour balayer inutilement les alentours qu’elle ne verrait de toute manière pas. Cependant, si cela pouvait aider ses comparses.

-Eh bébé, tu veux pas éclairer juste un peu plus en arrière, vers toi ? Je crois voir quelque chose.

Bien naïve, elle s’exécuta, ramenant le rayon de lumière vers elle, figée de terreur à l’idée que ce quelque chose puisse être une araignée, un ennemi ou peu importe d’absurde et de dangereux. Cet éclairage précaire frappa les courbes de son décolleté improvisé par l’uniforme, soulignant ses atouts féminins. Luka donna un coup de coude à Ja’ar.

-Tu vois ce que je vois ? siffla-t-il.

-Que…qu’est-ce c’est ? intervint-elle un peu blême.

FX67 émit un bip désapprobateur et s’adressa à sa maîtresse pour répondre en utilisant le terme scientifique et anatomique pour désigner ses seins. Elle rougit si fort qu’on aurait pu la voir dans le noir et se dépêcha de braquer la petite torche ailleurs.

-Oh, im gutt. Je plaisantais.

Face à leur manque évident de réceptivité, il haussa les épaules et commença à farfouiller dans les environs. Il avait encore espoir de s’en sortir vivant depuis sa rencontre avec ces trois-là. Autant se servir sur cette conserve volante en guise de dédommagement. La RTF lui devait bien ça. La jeune femme quant à elle se détourna vers le mécanicien et tenta d’aviser sa position par l’ouïe et l’odorat. Elle se rapprocha doucement, mais sans repère visuel, calcula mal la distance estimée entre eux et le heurta.

-Désolée…murmura-t-elle.

Pense à la plume, pensa-t-elle en silence. Elle aurait aimé utiliser son sens du toucher. Entrelacer ses doigts à ceux du métis, le dévisager du bout de l’index pour bénéficier d’un peu de chaleur humaine dans ces ténèbres glaciales. Elle en serait tellement rassurée. Le souvenir récent de la main de Ja’ar fuyant la sienne lui remémora qu’il était frileux à ce genre de familiarité tactile. Ce qu’elle pouvait aisément comprendre. Bien qu’elle en ignorait les véritables raisons, elle mettait cela sur le compte d’une pudeur exacerbée alliée à une timidité maladive. En tant que médecin bienveillant, elle ne pouvait décemment pas lui imposer un contact qui le mettrait mal à l’aise. Alors, elle agrippa ses deux mains à la lampe torche pour être certaine de ne pas être tentée. Bien sûr, s’il lui fallait juste un contact humain pour ne pas perdre pied, elle aurait pu se tourner vers Luka. Mais c’était la présence du semi-arkanien qu’elle désirait. Un léger sourire fleurit sur ses lèvres et elle baissa ses yeux vers le sol, embarrassée.

-Merci pour la plume, lâcha-t-elle d’un ton bas. Et s’ils ne se touchaient pas, ils étaient si proches qu’il aurait pu sentir le souffle de la toute blonde échouer quelque part contre sa mâchoire. Vous êtes très pédagogue, c’est une qualité rare.

Elle se forçait à ne plus bouger d’un iota de peur de s’éloigner de lui ou au contraire de commettre le faux pas qui les aurait fait se rencontrer. Ses prunelles aveuglées se redressèrent vers celles du mécanicien alors qu’elle relevait le halo de sa lampe de manière à les éclairer tous deux.

Un BAM soudain la fit sursauter. Dans son dos, Luka venait de forcer la porte d’une armoire avec l’aide inattendue de FX67. Un peu à l’écart du duo, ils avaient étrangement décidé de s’allier pour mettre à sac le placard à balais. Le droïde médical avait estimé se rendre serviable, sans comprendre qu’il était coupable de dégradation de biens et de vol.

-Pouah, taki. T’es un vrai kopeng finalement.

Puis il se détourna vers le couple et fit une moue désabusée.

-Je vois pas ce qu’elle lui trouve à cette tête de dzhemang, fit-il en direction du droïde médical qui émit la même interrogation. OH, c’est pas parce qu’il fait sombre qu’on vous voit pas vous bécoter. Y’a pas plus urgent ?

La jalousie justifiait son ton grossier et peu agréable bien que sur le fond il n’eut pas tort. Il se dépêcha de mettre en poche son maigre butin, quelques composants électroniques et des produits d’entretiens (car il n’y avait pas de petits profits, tout se revendait sur les marchés noirs de la République.) D’ailleurs, il avait discrètement entreposé deux, trois trucs dans son nouvel ami le droïde. De la marchandise très importante qui avait motivé sa présence à bord du Vestyr et qui avait été « cachée » dans certains locaux de service.


-D’ailleurs, si on sort vivants de cette felota, n’oubliez pas de m’inviter au mariage, hein.


La réflexion sembla mettre FX67 sur la défensive qui, dans une série de son bas, émit son désaccord à l’idée d’une union impliquant sa maîtresse et un homme. Dans l’obscurité, Evadné encaissa les brimades avec gêne et détourna sa figure, un peu honteuse. Certes, il y avait des chances qu’ils meurent tous mais à cet instant précis elle aurait aimé pouvoir se cacher sous terre. Elle se surprit à penser qu’à s’en sortir indemne, elle apprécierait sans doute revoir le mécanicien dans un environnement moins propice à la prise de risques mortels.

-Ce..n’est pas ce que vous croyez ! Je remerciais simplement Monsieur Ja’ar pour…son aide.

-Ya, ya… « remercier », répéta-t-il avec de gros guillemets bien salaces au mot remercier.

-Arrêtez s’il vous plaît Luka, c’est gênant, répliqua-t-elle.

Ja'ar Austhis
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La bonne idée de Luka venait de leur sauver la mise. La porte de service qu’il venait de dénicher leur permettrait de se mettre à l’abri un temps. Ja’ar entrait dans la salle en dernier, timidement. Il appréhendait qu’il ne s’agisse d’une sorte de placard étroit, et l’idée de rester enfermé plus de quelques minutes dans une salle aussi étroite le stressait. Si la salle était suffisamment large, permettant aux quatre comparses de loger sans trop de difficultés, la faible lumière amplifiait l’impression d’étouffement que l’on pouvait y ressentir, brouillant les repères. Le rythme cardiaque de Ja’ar s’accélérait soudainement, alors qu’il essayait de se convaincre que la pièce était bien plus grande que ce qu’elle ne paraissait. La plaisanterie navrante de Luka n’eut pour effet que d’amplifier le stress et l’irritabilité de l’Arkano-Kiffar qui ne put s’empêcher de laisser échapper un soupir. Ne sachant pas s’arrêter, le jeune homme assénait un léger coup de coude au mécanicien pour attirer son attention.

-Tu vois ce que je vois ? siffla-t-il en désignant sans aucune discrétion le décolleté de la jeune femme.

Ja’ar n’était pas insensible à la douceur des courbes de la jeune femme, et bien que la vue plongeante sur la plastique avantageuse de la damoiselle parfaitement mise en valeur par sa tenue inadaptée ne pût le laisser de marbre, la grossièreté et l’obscénité de Luka le mettait hors de lui. Il sentait la gêne que ressentait Evadné et ne pouvait tolérer davantage cet inconfort, elle qui était plus perdue et stressée que jamais. Il lançait immédiatement un regard noir au jeune homme avant de le sermonner tout en serrant la mâchoire.

- Ne me faites pas regretter de vous avoir soigné, Luka.

Le ton péremptoire employé malgré le chuchotement de rigueur suffisait à faire comprendre au jeune homme que sa plaisanterie était de trop. Du moins pour l’instant. Alors qu’il s’excusait dans son dialecte à demi-compréhensible, la jeune femme percutait Ja’ar. D’instinct, il tentait de reculer immédiatement avant de constater qu’il était déjà collé au mur. Il se sentait oppressé par l’environnement et l’intimité à laquelle il était forcé. Le battement de son cœur s’accélérait encore un peu plus alors qu’il était dans l’impossibilité de mettre davantage de distance entre elle et lui, pris en sandwich avec le mur. Il se sentait étouffer lentement, la chaleur lui monter au visage et il perdait son souffle à son tour. Fermant les yeux, il tentait de rationaliser la chose pour se calmer et se mit lui aussi à penser à la plume. Une astuce qu'il avait employé durant des années, celle qu'il avait confié à Evadné quelques minutes plus tôt. Tout en prenant quelques profondes inspirations, il sentait le délicat parfum de la jeune femme, aussi doux que ses traits, aussi agréable que ses courbes, aussi enivrant que son regard. Une odeur qui devenait familière, et finalement apaisante. Une odeur qui lui rappelait l’attention qu’elle lui avait porté dès l’instant où elle s’était penchée sur lui pour le soigner une première fois, puis pour apaiser sa toux quelques minutes auparavant. Il en oubliait le caractère étouffant de la pièce.
Alors qu’elle s’excusait à demi-mot, il s’interrogeait, ne comprenant pas tout de suite l’origine de la bousculade. Il n’y avait pas eu de nouvelle secousse, et personne ne l’avait poussée sur lui. Ce n’est qu’en observant attentivement la jeune fille qu’il comprenait : son regard semblait perdu dans la pénombre, agité, balayant toutes les directions. Comme si elle était soudainement aveugle. Ja’ar finissait par faire le lien avec la crise de panique et l’arrivée de l’obscurité. Pour une raison qu’il ignorait, elle semblait incapable de discerner quoique ce soit une fois la luminosité réduite. Il ressentait son trouble, et sentait que d’une manière ou d’une autre, il en était la cause. Elle baissait la tête, affichant se petit sourire qui le faisait craquer.

- Merci pour la plume, lâcha-t-elle d’un ton bas. Vous êtes très pédagogue, c’est une qualité rare.

Bien que flatté, il ne savait quoi répondre. Tout se bousculait dans la tête de l’Arkano-kiffar, ce mélange de sentiments et sensations contradictoires. Elle était si proche que s’en était oppressant pour lui qui fuyait le contact physique mais paradoxalement cette promiscuité le galvanisait. Il sentait son souffle sur son menton, et sa poitrine qui frôlait son torse à chaque respiration. Tandis qu’elle relevait la tête vers lui, cherchant de ses belles prunelles le visage de l’homme aux yeux vairons, il avait de nouveau cette envie irrationnelle de la prendre dans ses bras, de la garder auprès de lui encore un petit instant. Il lui souriait, un sourire tendre et maladroit qu’elle ne verrait sans doute pas.

Le boucan effectué par Luka les fit sursauter tout d’eux. Ja’ar levait les yeux vers ce dernier, s’apprêtant à le sermonner de nouveau en lui demandant quelle partie du concept de discrétion ce dernier n’avait pas comprise. Il n’eut pas le temps de s’y atteler que ce dernier se montrait de nouveau inconvenant, et irritant.

- OH, c’est pas parce qu’il fait sombre qu’on vous voit pas vous bécoter. Y’a pas plus urgent ? D’ailleurs, si on sort vivants de cette felota, n’oubliez pas de m’inviter au mariage, hein.

- BIBOU BOUBIP !


La réflexion gratuite de Luka agaçait autant Ja’ar que l’incongruité de la réaction du droïde l’amusait. Il ne savait que répondre, une tâche qu’Evadné effectua avec autorité. Pendant que cette dernière tentait de remettre à sa place le grossier survivant, Ja’ar posait délicatement une main sur l’épaule de la beauté blonde pour l’écarter gentiment et la dépasser sur son flanc. Il avançait d’un pas déterminé vers l’homme, le visage fermé, le regard dur. Arrivé à sa hauteur, une envie irrésistible de lui déboîter la mâchoire poussait la patience de Ja’ar dans ses derniers retranchements. S’en était trop. Il prit le jeune homme par le col, le plaquait contre le mur et effectuait un geste furtif de la main sous les yeux du garçon en faisant tout son possible pour que son chuchotement soit compréhensible sans être trop audible et ne pas trahir leur présence.

- Tu vas t’excuser platement et silencieusement.

- Ouais, je vais m’excuser platement et silencieusement.

- Et te tenir à carreau désormais.

- Je me tiendrais à carreau désormais.

- File !


L’échange était aussi bref qu’inaudible. Presque mécaniquement, il s’avançait vers Evadné de sa démarche chaloupée, et s’exécutait en Cadézien. Ja’ar en profitait pour souffler un instant, calmer son cœur qui battait plus fort que jamais, chasser la colère et le stress. Il se détestait d’avoir eu recours à ces méthodes. Ce n’était pas la voie que lui avait enseigné Kalis. Machinalement, il passait la main dans la sacoche contenant son Holocron, comme pour s’excuser de son comportement. Il tâta également une seconde poche, celle où il gardait ses bâtons de la mort. L’envie d’un prendre un immédiatement pour se détendre était forte, mais il était hors de question de faire étalage de cette faiblesse devant les autres. Il prit une nouvelle inspiration et entreprit de déterminer s’ils pouvaient sortir de la salle en sécurité. Sondant la Force, il cherchait la présence de la dizaine d’individus. Ils étaient au 3 étage désormais, et n’avaient manifestement pas repéré la présence du quatuor.

Un miracle…

Le métis se dirigeait vers la porte donnant sur la cage d’escalier, et entrouvrit lentement cette dernière. Comme il s’y attendait, la cage était vide, bien que toujours plongée dans l’obscurité. Il semblait possible d’attendre le huitième pont et la salle des moteurs sans être dérangé par le groupe au-dessus d’eux. Toutefois, il prit la précaution de chuchoter en s’adressant à ses comparses.

- Je pense que nous pouvons sortir, mais nous devons rester prudent. Luka, passez devant, je fermerai la marche.

- Ya ya, kopeng. En silence !


C'est quand même plus agréable comme ça...

Tandis que ce dernier s’exécutait précautionneusement, se faufilant discrètement dans la cage d’escalier autrefois rutilante, Ja’ar se rapprochait de la jeune politicienne toujours fortement agrippée à sa lampe torche. Il dénouait lentement le foulard qu’il portait autour du coup, et après avoir pris une profonde inspiration, saisissait lentement le poignet de la jeune femme et y nouait délicatement le morceau de tissu pourpre en même temps qu’il s’adressait à elle.

- Je crois que je commence à comprendre…

Il marquait un temps, hésitant à lui dire « ce que je ressens », mais se ravisait.

- ...Votre problème, c’est l’obscurité non ? Ce n’est pas grand-chose, mais je vous laisse ce foulard. Considérez que tant que vous l’avez avec vous, c’est moi qui suis à vos côtés. Et si je suis à vos côtés, Eva, alors vous êtes en sécurité. Et donc, nul besoin de paniquer, n’est-ce pas ?

Il marquait une pause, finissant d’attacher le foulard.

Gardez la torche aussi, vous me les rendrez quand nous serons enfin en sécurité, et ça vous donnera une raison de ne pas vous éloigner de moi. Mais à la seule condition que vous arrêtiez de m’appeler « Monsieur ».

Il la regardait avec tendresse et il sentait qu’elle demeurait tout aussi troublée. Il espérait avoir réussi à soulager ce stress, un stress qu’il ne connaissait que trop bien. Lygophobie et claustrophobie avaient pour caractéristique commune de peser lourdement sur l’esprit, et si Ja’ar pouvait alléger ce poids pour la demoiselle, alors soit. Il indiquait d’un mouvement de tête à FX67 de montrer la voie à Evadné et ils sortirent tous les uns après les autres du local, descendant une à une les marches métalliques du vétuste vaisseau.

Comme demandé, Luka ouvrait la marche, et se montrait désormais plus silencieux qu’il ne l’avait jamais été. Il avançait prudemment blaster à la main, vérifiant soigneusement à chaque pallier l’absence d’hostile. Fx67 suivait, guidant sa maîtresse hélas toujours plongée dans une semi-cécité. La lumière n’était pas encore rétablie, mais les nombreuses ampoules de sécurité tenaient encore le coup dans la cage d’escalier, permettant une vision correcte pour le commun des mortels. Dans le sillage de la jeune politicienne suivait le métis qui fermait la marche, et s’assuraient qu’ils n’étaient pas suivis. Le quatuor avançait dans un silence presque inquiétant, brisé uniquement par les grondements du vaisseau et le craquement métalliques des parois en plastaciers. C'était en arrivant au 7e pallier qu’une nouvelle secousse ébranlait suffisamment le vaisseau pour faire perdre l’équilibre à tous les bipèdes non préparés. Luka laissait échapper un juron alors que le droïde chutait sur lui dans un torrent de bip et d'insultes cadéziennes incompréhensibles. Ja’ar perdait pied également, entraînant la jeune femme privée de son guide dans sa chute. Cherchant à amortir celle-ci autant que possible, il se jetait en avant évitant à la demoiselle de tomber sur l’acier. Quelques secondes plus tard, Ja’ar se retrouvait au sol sur le dos, la jeune femme sur lui face à face, ses cheveux d’or entremêlés à la parure argentée du métis. Alors que la lumière revenait, probablement dû à une sortie d’hyperespace, Ja’ar contemplait le charmant visage surprit de la jeune blonde aux yeux azurs, oubliant la vilaine douleur qu'il ressentait au niveau des reins.

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Je peux pas supprimer le message donc faites comme s'il n'y avait rien. 
Evadné Publius
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Elle avait senti la main de Ja’ar sur son épaule mais n’avait pas saisi la suite. Complètement aveuglée, elle entendit le bruit du corps de Luka plaqué fermement contre la paroi. FX67 bippa discrètement vers elle pour la rassurer. Ce n’était rien, semblait-il exprimé, le métis était en train d’aider leur jeune compagnon à remettre la porte de l’armoire en place. Quel odieux mensonge, qu’elle crut tant elle avait besoin d’être rassurée. Son rythme cardiaque décupla quand elle ressentit la présence proche de Luka. La voix de ce dernier chargé de plates excuses la surprit et elle soupira son soulagement.

Elle n’était plus certaine de vouloir poursuivre, préférant l’aspect sécurité du luxueux cagibi, mais sa réserve de courage semblait inépuisable. Et puis, il y avait cette petite lampe torche – prise en étau entre ses mains crispées. C’était comme un talisman, une espèce de gri-gri qu’elle brandissait envers et contre tout. Elle se remerciait intérieurement d’être jeune et en bonne santé. Les soubresauts de son cœur n’aurait pas pardonné une constitution physionomique fragile. Accaparée par cette pensée optimiste, elle tressaillit légèrement lorsque les doigts de Ja’ar frôlèrent son poignet gracile :


- Je crois que je commence à comprendre...Votre problème, c’est l’obscurité non ? Ce n’est pas grand-chose, mais je vous laisse ce foulard. Considérez que tant que vous l’avez avec vous, c’est moi qui suis à vos côtés. Et si je suis à vos côtés, Eva, alors vous êtes en sécurité. Et donc, nul besoin de paniquer, n’est-ce pas ?

La panique, la crainte et l’effroi, autant de sentiments qui l’avaient empêché d’exprimer clairement son problème. Elle se trouva idiote de ne pas avoir expliqué l’origine de son comportement qui avait dû paraître bien ridicule à son partenaire d’infortune. Toutefois les mots précieux de ce dernier éclairèrent l’esprit de la jeune femme assez fort pour réussir à en chasser l’oppression. Et dès que l’étoffe pourpre recouvrit sa peau, elle se sentit en sécurité. Si son souffle demeurait précaire et irrégulier, la raison n’en était certainement plus la peur du noir. C’était savoir le parfum du métis sur sa peau, au travers du tissu de l’écharpe, qui sabotait sa respiration. Ses lèvres décrivirent un mouvement pour répliquer un remerciement sincère, mais FX67 interrompit son élan pour l’inviter à reprendre la route. Désormais, les craquements sordides de la carcasse du Vestyr lui paraissaient familier. Durant leur avancée, à l’aveugle pour elle, le vaisseau lui donnait l’impression de lutter pour ses dernières heures de gloire. Elle secoua imperceptiblement la tête. Tout ce stress avait fini par entacher ses capacités de raisonnement. Elle avait confiance dans son droïde et en Ja’ar. S’il existait la moindre porte de sortie, la moindre solution à cette situation, ils la trouveraient.

Elle aurait aimé dire que la nouvelle secousse était prévisible, qu’à force – elle l’avait senti venir, qu’elle n’en était pas étonnée….mais elle détestait mentir. Le choc brutal brisa l’équilibre fragile qu’elle avait réussi à trouver dans les escaliers. Elle sentit ses pieds quitter les marches sécurisantes pour un vide angoisse. Son cerveau anticipa la chute : mortelle dans le pire des cas, douloureuse dans la meilleure des conjectures. Elle ferma les yeux, prête à encaisser la collision avec l’acier impitoyable du vaisseau.

Le silence et l’obscurité.

A quelques mètres, les jurons marmonnés et bippés de Luka et FX67 qui se ne se remettaient pas encore de leur chute. Et sous ses courbes délicates, la respiration familière du mécanicien ainsi que ses muscles endurcis. Elle comprit rapidement sa position et n’osa bouger, de peur d’exacerber la pression de son corps contre Ja’ar. Et la sortit de l’espace lui confirma l’incongruité de la situation. Ses prunelles écarquillées de surprise croisèrent celle du métis et sa chevelure blonde coulant avec grâce sur lui créait une barrière soyeuse entre leur visage et le monde extérieur. Instinctivement, les paumes d’Evadné remontèrent sur les épaules masculines pour s’y ancrer doucement. Son souffle irrégulier se mêlait à celui de son compagnon d’aventure. Et la secousse ayant endommagé le centre gravitationnel du vaisseau, elle avait l’impression d’être davantage attirée vers lui. Ou peut-être se trouvait-elle une excuse.

-Ja’ar…souffla-t-elle d’un ton épris, laissant enfin au placard ce ridicule « Monsieur ». Et cette loi d’attraction, aussi inviolable que celle de la gravité, scella les lèvres charnues de la politicienne à celles du semi-arkanien. C’était une union simple, presque mécanique durant laquelle le velours de ses lèvres embrassa la bouche de son sauveur. Elle en apprécia pourtant les sensations, mais à le sentir tendu et figé, s’en voulut de l’avoir initié si brusquement. Elle qui s’était promis de ne pas forcer le contact et de respecter la distance qu’il avait souhaité imposer. La stupeur et la culpabilité l’obligèrent à prendre un léger recul. Ses pupilles tremblaient au creux de son regard azuré, marquant son air sonné. Sonnée, parce que c’était la première fois que ses lippes entraient en contact avec un homme. Sonnée parce que son cœur donnait l’impression de vouloir bondir hors de sa cage thoracique avec fureur, accentuant la pression de sa poitrine contre le torse du mécanicien. Et enfin, sonnée parce qu’à voir enfin, elle le trouvait beau, d’une beauté qui percutait son ventre et chamboulait toutes ses certitudes.

A cet étonnement suivirent de longues secondes où le malaise succéda à l’audace. Elle ne savait pas comment s’excuser. Il serait sans doute irrité. Elle pourrait le comprendre. Ses belles prunelles tentèrent de fuir et ses joues prirent la teinte de la gêne. Durant ce moment interminable, Evadné aurait donné beaucoup pour disparaître dans un coin de la Galaxie à tout jamais. D’ailleurs, elle s’apprêtait à lui présenter ses excuses, à lui sortir sa justification la plus polie et hypocrite sur ce qui n’était qu’un accident. Elle haïssait mentir, mais ne souhaitait pas qu’il la méprise ou…tout s’enchaînait si vite dans son esprit. Et quand ses lèvres s’ouvrirent enfin pour prononcer un début de paroles, elles furent possédées brutalement par celles de Ja’ar, dans un second baiser plus prononcé que la première esquisse. Ses yeux s’agrandirent avant de se fermer. Ses doigts enserrèrent davantage les épaules de l’homme et elle crut sentir la main de ce dernier glisser timidement dans ses cheveux pour s’ancrer avec douceur contre sa nuque délicate.

Plus loin, Luka et FX67 se relevaient péniblement. Et s’ils s’adressèrent à eux, elle ne les entendit pas ou vaguement, car le temps s’était arrêté. Il n’y avait plus d’urgence. Elle répondit à ce nouvel échange, s’enivrant de leur contact passionné. A son tour, sa paume glissa contre les mèches argentées du métis. Tout semblait parfait jusqu’à ce qu’une nouvelle secousse les ramène à la réalité de la situation. Les bips de FX67 se firent criards, signe d’un danger imminent.

Autre choc. Leurs corps se séparèrent et elle n’eut pas le temps de le regretter qu’elle était déjà propulsée hors de la cage d’escaliers, glissant vers la coursive du 7ème pont. Ils avaient baissé leur garde et la secousse fut si surprenante que le mécanicien n’aurait sans doute pas eu possibilité de la rattraper. Le vaisseau penchait dangereusement. Elle tendit son bras vers une rampe, ses doigts frôlèrent l’appui mais le loupèrent et elle heurta le mur du couloir. Un gémissement douloureux émana de sa gorge et elle porta une main à son front de nouveau sollicité. L’hématome ne tarderait pas à faire surface sur sa peau blême.

Elle perçut la voix inquiète du métis, les sons alarmés du droïde et les jurons de Luka et tentait de se raccrocher à elles pour ne pas perdre connaissance. La douleur pulsait dans son crâne. Elle appliqua ses connaissances médicales dans un sursaut de lucidité, se forçant à compter jusqu’à cinq et à garder les yeux ouverts. C’était le secret, garder les yeux ouverts. Elle fit bouger sa main pour frôler le tissu attaché à son poignet. La souffrance s’éloignait. Elle s’appuya au mur pour se redresser.

Plus loin, les moteurs du Vestyr envoyaient tous les signes sonores d’une probable avarie sur l’un ou l’autre des réacteurs. Ils y étaient presque, ce n’était pas le moment de succomber à la douleur. Soupirant, elle ne put s’empêcher de penser que s’ils s’en sortaient, elle voulait que Ja’ar l’embrasse encore et ne s’arrête jamais de le faire.

-Je…je vais bien, lança-t-elle d’une voix douce à leur encontre. Vous…n’avez rien ?

Une œillade un peu inquiète vers le mécanicien, vérifiant de visu qu'il ne soit pas blessé et elle sourit vers FX67 qui la sermonnait avec acharnement. D’ailleurs, il pestait aussi sur la tête argentée sous les approbations silencieuses de Luka, qui se contentait d’hocher la tête loyalement à tout ce que disait le droïde. Puis bientôt, il fut question de se remettre sur ses garder. Le cadézien frotta son blaster dans un geste superstitieux :

-Je vais passer devant kopeng, dit-il d’un ton bas avisant la direction de la salle des machines. Ils étaient à l’angle du mess et le chemin semblait encore long jusqu’à leur objectif. Mais ils en avaient parcouru tellement que ces quelques mètres ne devraient pas les effrayer.

Ja'ar Austhis
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Il n'avait jamais été aussi près de quelqu'un, d'aussi loin qu'il s'en souvienne. Et c'était en ce moment de stress et de panique qu'il se retrouvait collé pour la première fois de sa vie à une jeune femme. Il la dévisageait, ne sachant que dire, à la fois surpris et paralysé par la situation dans laquelle ils se trouvaient. Elle était intégralement sur lui, et il n'osait poser ses mains sur ses courbes délicates pas plus qu'il n'osait se défaire de cette promiscuité forcée. Le mécanicien sentait son cœur battre comme jamais, presque en résonance avec celui de la jeune politicienne. Il percevait au travers de sa combinaison ses jolie mains au toucher délicat remonter lentement sur ses épaules, et n'eut le temps de prononcer mot que la belle approchait davantage son visage, murmurant son prénom dans un souffle passionné avant de déposer sur les lèvres du métis complètement subjugué un tendre baiser. Ja'ar se raidit instinctivement, le cœur repartant de plus belle, surpris par l'audace de la jeune politicienne. Il n'osait plus bouger, à la fois terrifié et sidéré. Il avait peur, peur de revivre un événement similaire à celui de sa jeunesse, peur de ressentir des émotions qui n'étaient pas les siennes, peur de la souffrance qu'un contact physique trop prolongé pourrait lui apporter. Mais il n'en fut rien. Son parfum entêtant, ses lèvres douces, la tendresse de l'échange, venaient secondes après secondes apaiser les appréhensions du mécanicien et dans les derniers instants de ce court baiser, ses pensées se bousculèrent dans son esprit. Son instinct lui intimait de repousser la demoiselle, pressé qu'il était contre le sol, étouffé qu'il se sentait par cette embrassade impromptue, cet instinct qui l'avait maintenu en vie et poussé à rejeter tout contact depuis son enfance, alors que son corps lui renvoyait des signaux contradictoires, que la biologie lui intimait de se laisser aller.

Au terme de cette courte étreinte, la jeune femme relevait la tête, le sang lui montant au joues. Le mélange de culpabilité et de gêne se lisait sur son visage à demi voilé par sa chevelure d'or, et dans son regard fuyant se lisait presque de la honte. Ja'ar l'observait, incrédule, cherchant à comprendre ce qu'il venait de vivre. Il se rendait tout juste compte qu'il n'y avait eu ni douleur, ni pensées invasives. Que ce contact au début oppressant s’était transformé en quelque chose d'autre, quelque chose qui le dépassait, qui transcendait sa phobie, qui même le galvanisait. Une intimité qu'il n'avait jamais eu, et qu'il découvrait tout juste. Il s’apprêtait à adresser un simple sourire à sa partenaire, pour la réconforter, la soulager, la déposséder de ce stress et cette gêne qu'il percevait. Mais c'est une autre pulsion qui le poussait à agir autrement. Il n'avait pas à sur-analyser les choses, juste se laisser porter. Il enlaçait Evadné et entreprit à son tour de l'embrasser, cette fois langoureusement, glissant ses mains dans sa chevelure aux reflets de blé, caressant tendrement sa nuque. Un baiser passionné qui lui fut rendu, et tout deux se perdirent dans une étreinte exaltée, enivrés par la chaleur de l'autre. Le temps n'existait plus, plus de bruit, aucune sirène, aucun hurlement, aucun coup de feu, aucune secousse, aucun craquement sinistre, aucun grondement sourd, aucune tension. Il n'y avait plus qu'elle et lui, et leurs cœurs battants à l'unisson. Il ressentait le bonheur et les bienfaits que cette danse procurait à sa partenaire, pressentait les pas qu'il fallait effectuer ensuite, et s’épanouissait dans ce duet dont ils était tout deux les chefs d'orchestre. Une harmonie qu'il n'avait jamais ressenti auparavant, mais qui fut fatalement brisée par un énième chahut du Vestyr. Un choc encore plus violent que les précédents, forçait le couple à se séparer plus tôt que prévu. Evadné fut projetée hors de la cage d'escalier, glissant sur le sol du 7e pont pour terminer sa course sur le mur du couloir longeant le mess. Ja'ar n'avait pas eu le temps de la rattraper, surpris par l'impact.

- Eva !

Il tentait de se relever immédiatement mais c'était sans compter sur la vilaine douleur résultante de sa chute chevaleresque. Une pointe aiguë dans les lombaires, ankylosant un instant son bassin et l'obligeant à se redresser lentement. Il cherchait rapidement des yeux la belle demoiselle, plus inquiet que jamais, et fut rassuré d'entendre sa voix.

- Je…je vais bien. Vous…n’avez rien ?

Son intonation trahissait sa réponse. Quelque chose n'allait pas. Ignorant les deux autres compères, il se jeta sur le sol, profitant de l'inclinaison anormale du vaisseau pour la rejoindre dans une glissade maladroite sous les bips réprobateur du droïde médical. Il l'aidait à se relever et se tenir debout malgré l'inclinaison désagréable du vaisseau, le temps d'être rejoint par Luka et son nouvel ami de métal. Il détaillait rapidement son visage, cherchant à identifier une blessure, espérant n'en trouver aucune. Il plongeait son regard vairons dans les prunelles azurée de la demoiselle, voulant de nouveau l'enlacer, mais le vaisseau les rappelaient à d'autres priorités, plus urgentes. Les grondements des entrailles du Vestyr devenaient vraiment inquiétants, il fallait s'en occuper de toute urgence.

- Moi ça ira. Tenez vous à moi, Eva. Luka, si je me souviens bien du plan, l'accès à la salle machine est probablement en dessous, mais n'est accessible qu'en passant pas une conduite ou un autre escalier au niveau de l'épurateur d'eau. Les moteurs devraient être au fond, après les capsules de sauvetages.

- Je vais passer devant kopeng


Le jeune Cadézien s'engagea, le pas assuré, blaster en main tout en s'appuyant sur le mur pour ne pas glisser sur le sol. Ja'ar reportait son attention sur la jeune femme qui s'accrochait à son bras. Il ne savait quoi dire. Aucun mot ne pouvait traduire fidèlement son ressenti, et ses pensées chaotiques n'aidaient en rien. Il voulait la remercier, mais savait qu'un simple « Merci » serait juste malhabile. En lieux et place, il lui sourit tendrement avant de lâcher timidement quelque mots.

-  Je...euh j'aime beaucoup votre parfum Eva... 

Il se sentait nul, presque ridicule. Que disait les gens dans ce genre de cas ? Il se comportait comme un adolescent maladroit, et souhaitait durant un instant n'avoir rien dit. Il repensait à l'étreinte et aurait voulu rester encore plus longtemps sur ce sol miteux avec pour seule compagnie les embrassades fougueuses de la belle jeune femme. Il fut sauvé de son inconfort par FX67, toujours plus protecteur que jamais. Ce dernier venait bousculer le mécanicien, dans une tentative grossière de le séparer de sa maîtresse.

- BOUP WIP POUBOU BIP BOUP !

- Oui, tu fera un meilleur appui. Vérifie qu'elle n'ait rien s'il te plait.


Profitant lâchement de l'ouverture, il quittait la prise de la politicienne et s'engageait également dans le couloir, blaster dans un main, l'autre lui servant à maintenir son équilibre en s'accrochant à tout ce qui pouvait lui permettre de ne pas glisser. Le 7e pont consistait en un dédale de passerelles métalliques rouillées surplombant les équipements fixés au 8e pont. La grande majorité d'entre eux étaient constitués de hauts réservoirs stockant les déchets, eaux usées et eau potable ainsi que la plupart des machines nécessaires au bon traitement de toutes les ressources du vaisseau. Nul faste sur ces deux ponts normalement réservés aux membres d'équipage. Le cœur névralgique du Vestyr était à l’image de ce dernier : dans un état délabré. La rouille et la crasse régnaient en maîtres en ces lieux sinistres, teintés de lumière rouge. Dépassant les réserves d'eau potable, Ja'ar rejoignait Luka qui observait le générateur principal. Aussi imposant que deux rancors superposés l'un sur l'autre, l'amas de câble désordonnés et de soudures bâclées désolait l'amateur de mécanique. Derrière, ronronnaient le générateur de bouclier, puis la salle moteur, inaccessible depuis les passerelles. De nombreux sas parsemaient les parois des coursives, tous clos, enterrant définitivement l'espoir de trouver une capsule de sauvetage encore disponible.

- Pas étonnant que ce felota soit si kaka, hé kopeng ?

- Non en effet. Je ne vois pas de droïde ici, mais restons prudents.

- Alors comme ça toi et la sesatà, vous êtes pas juste kopeng, mais plutôt sabtà-sabtà ! Sabaaak' !


Un regard plus sinistre que les autres suffit à faire comprendre à Luka qu'il allait sur un chemin qu'il ne fallait pas trop arpenter. Il se ravisa pendant que Ja'ar désignait un escalier en colimaçon étroit qui descendait au pont inférieur.

- On ne va pas avoir d'autre choix que de descendre par là.

Il se retourna pour vérifier que les deux autres suivaient bien la marche sans trop de difficultés. Il arrêtait son regard sur la demoiselle quelques secondes, s'assurant de sa bonne santé. L'éclairage n'était pas optimal, mais il suffisait pour qu'elle ne soit pas affectée négativement. Elle tenait toujours la torche du mécanicien en main, comme un précieux trésor. L'inclinaison du vaisseau couplé au manque d'entretien flagrant des passerelles ne tranquillisait pas le métis. Même les rampes semblaient plus dangereuses que sécurisantes, capables de trahir le passager trop confiant quant à leur solidité.

- Faites attentions où vous mettez les pieds ou les mains, je ne serait pas étonné que l'on viennent à traverser ces passerelles miteuses rongées par la rouille par inattention.

Il s'engageait en premier dans le tortueux escalier, d'un pas non assuré, vérifiant la rambarde avant de poser pieds sur les première marches. Les crissements du métal pliant sous les pas de l'Arkano-Kiffar était des plus anxiogènes, aussi il prenait sont temps pour tester les marches les plus suspectes avec d'y basculer entièrement son poids. Il avait choisi de passer devant pour être le testeur, étant le plus grand et probablement le plus lourd du quatuor. Si lui passait, il n'y aurait normalement aucun problème avec les autres. Une fois en bas, il fit signe aux autres de le suivre et se dirigeait vers une console encore allumée.

Enfin !

Malgré un écran poussiéreux et un système rustique, le terminal était encore parfaitement opérationnel. Pianotant sur un clavier en manque de certaines touches, Ja'ar fouillait les enregistrement et rapports des derniers incidents enregistrés dans les bases de données du vaisseau. Il en profitait également pour lancer un diagnostic des systèmes du Vestyr, le temps que ces comparses ne descendent. Il fut surpris par les résultats qui s'affichaient, et les énonçaient à haute voix.

- Nombreuses avaries sur toute la coque. Les boucliers ont été désactivés sciemment juste en sortant de l'hyperespace aux abord de Farstine, et l'ordre d'activation des droïdes à été émis quasi au même moment ! Cela vient donc bien d'une manœuvre volontaire de la part du pilote ! Nous sommes apparemment en approche du système Enarc... et nous n'avons quasiment plus de quoi ralentir le Vestyr. Si la trajectoire ne change pas, nous devrions nous écraser dans...25 minutes. Bon sang, mais pourquoi ?!

- J'ai...peut-être quelques éléments de réponses...


La voix était faible, comme essoufflée. Ja'ar sursautait, et dégainait son blaster prêt à tirer. Dans un renfoncement, au sol et adossé contre un des nombreux sas clôt gisait un Mon Calamari à moitié conscient et couvert de sang. Il portait un uniforme de la RTF, de meilleur qualité que celui que portait Evadné. Un rapide coup d’œil permettait de deviner l'origine de ses blessures : Son bras droit était tranché au niveau du coude, et un simple garrot venait tenter de limiter l’hémorragie. En sus, deux barres métalliques traversaient son corps, l'une au niveau de la jambe, et l'autre au niveau du ventre. Le malheureux avait du chuter depuis les passerelles. Vu son état, il était remarquable qu'il soit encore conscient : Au regard de la mare dans laquelle il baignait, le Mon Calamari devait compter les minutes. Baissant son arme, Ja'ar s'approchait de lui calmement. Il entendait la respiration sifflante de l'alien, généralement un mauvais signe.

- Qui êtes vous ?

- Je suis...le second de ce vaisseau de malheur... Kesh Ten'Mari.

Evadné Publius
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Le choc continuait de résonner dans son crâne, mais elle se faisait violence pour l’accepter et étouffer la douleur. Malgré la lumière suffisante, de temps à autre, sa vue se brouillait pour se rétablir aussitôt. Ce n’était pas bon signe. Elle eut un sourire rassuré vers Ja’ar et accepta l’appui de son bras avec soulagement. Elle tenta de s’y agripper sans le gêner dans ses mouvements. Elle remettait ses pensées en place, faisait le tri entre l’urgence de la situation, la présence du mécanicien, leur rapprochement. Il lui aurait fallu fuir, monter à bord d’une épave, échapper à des chasseurs de primes et presque mourir pour connaître son premier baiser. Et à sentir le bras du métis sous ses doigts, elle trouva que le jeu – bien qu’exagéré, en valait la chandelle.

-Je...euh j'aime beaucoup votre parfum Eva...

La surprise lui fit oublier sa souffrance. Son parfum ? Elle eut une mine gênée, parce qu’elle devait sentir la sueur et la peur après toutes ses péripéties. Bien qu’il demeurait un reliquat rebelle de sa fragrance fleurie au creux de sa chevelure et de son cou. Elle apprécia le compliment dans un silence tout aussi maladroit que FX67 brisa d’une bousculade possessive. Sa main migra à regret contre le métal tiède du droïde et y prit appui avec plus de vigueur. Et tandis que les deux hommes avançaient, l’assistant médical lança ses senseurs de diagnostic en direction du crâne de sa maîtresse. Il eut un bip récalcitrant qu’elle interpréta avec inquiétude.

-Mais non…lui souffla-t-elle assez bas pour pas que les comparses devant ne l’entende. Tu dois faire erreur. Quand tout cela sera fini, tu seras bon pour l’entretien.

Le droïde en fut offensé. Elle savait pertinemment que sa marge d’erreur dans l’établissement de diagnostics médicaux était de 3%, variables selon les lésions, les symptômes et les données physio du patient. Evadné porta une main fébrile à l’arrière de son crâne. Juste au-dessus de sa nuque, entremêlé dans des mèches soyeuses, un liquide visqueux séchait. Inutile d’en voir la couleur ou d’en sentir l’odeur ferrique. C’était du sang. FX67 lui lança un bip inquiet et elle soupira vers lui, d’un ton se voulant rassurant :

-Nous nous en occuperons après, je te le promets. Dépêchons-nous maintenant.

L’exploration de l’escalier en colimaçon fut d’une angoisse insupportable. Un vertige oppressant avait haché son rythme cardiaque alors que ses bottines de voyages pressaient le métal en partie rouillé. Chaque marche entamée sans encombre fut une petite victoire dont elle se félicita intérieurement. De temps à autre, plutôt même souvent, ses yeux s’étaient dirigés vers Ja’ar afin de s’assurer qu’il aille bien. Elle dut les plisser quand sa vision fut à nouveau troublée, mais le symptôme fut passager. Les battements de son cœur bourdonnaient désagréablement dans sa boîte crânienne si bien qu’elle ne put savourer la vue misérable de la salle des machines. L’endroit l’impressionna tout de même, elle qui était peu habituée à se retrouver dans les entrailles de vaisseaux intersidéraux.

La voix de Ja’ar lui rappela l’insoutenable réalité. Pas besoin d’un diplôme d’ingénieur pour comprendre les retombées fatales de ce qu’il énumérait. 25 pauvres petites minutes. Son mal de crâne se fit plus insistant et elle grimaça sa douleur. Que pouvaient-ils faire ? La tension monta d’un cran lorsqu’une voix enrouée s’éleva dans l’air suffocant des lieux. Evadné glissa précieusement la petite lampe torche dans la poche pectorale de son uniforme et se rapprocha du duo formé par le mécanicien et le Mon Calamari. FX67 la talonnait tandis que Luka sécurisait l’ensemble, guettant les alentours au cas où.

Dès qu’elle put s’approcher assez près pour décrire l’état du second, elle serra les dents. En tant que médecin, elle savait pertinemment qu’elle avait signé pour sauver un maximum de monde…et non tout le monde. Mais chaque vie impossible à conserver était une épreuve rude. Le droïde confirma ce qu’elle avait établi d’un son grave. Le dénommé Kesh ne s’en sortirait pas.

-N’essayez pas de parler trop, conseilla-t-elle au mourant. FX67, j’ai besoin de tes moniteurs.

Autant rendre l’agonie moins cruelle et lui offrir l’occasion de révéler ce qu’il savait avant l’issue fatale. Le robot déploya un de ses bras dont l’embout métallique se plaqua contre le cou de l’alien. Des bips émergèrent petit à petit, rendant compte de l’état d’insuffisance respiratoire, du rythme cardiaque trop bas. La toute blonde récupéra une seringue parmi le matériel volé à l’infirmerie et prépara à administrer une dose d’antidouleur afin de calmer la réaction immunitaire qui créait un stress dangereux pour le corps. La seringue finit par lui échapper, ce qui n’était pas dans ses habitudes et alors que la lumière était en suffisance. Le souffle court, elle attendit que sa vision brouillée à nouveau se rétablisse et ramassa l’outil médical.

-Ca va aller, s’adressa-t-elle avec la plus grande des douceurs au second, mais également pour s’encourager elle-même.

Elle le piqua à la main sans le prévenir (l’effet de surprise court-circuitait la douleur en général), concentrée.

-Vous vous sentirez mieux. Si vous y arrivez, vous pouvez nous dire ce qu’il s’est passé.

Et le monitoring opéré par le droïde indiquait un retour à la normal du rythme cardiaque. C’était un mieux qui allait inaugurer le pire ensuite. Elle garda sa main tiède contre celle du Mon Calamari, désolée pour lui. Sa figure pâle dévia vers Ja’ar dont elle admirait désormais le profil. Elle retint ses larmes. S’il y avait le moindre espoir qu’ils restent en vie, elle y croirait. Elle voulait le connaître davantage, le remercier pour tout ce qu’il avait fait, lui dire à quel point…quelques mots pénibles la tirèrent de sa contemplation :

-Le commandant…je ne pensais pas….irait si loin. Il….a tout sabordé…

Une quinte de toux le submergea et ses constantes s’affolèrent sur les moniteurs. Malgré tout, il poursuivit avec bravoure.

-Encore possible de sauver…entrée dans l’atmosphère. Atterrissage..

Son faciès amphibien se tordit de douleur. Il ahanait désormais des syllabes qu’il expulsait difficilement hors de sa gueule.

-La RTF, c’est…termi…il…disait…était…leur faute.

-Le commandant pilote avait un litige avec la RTF ? l’encouragea-t-elle en lui serrant la main doucement.

-Je…désolé. Voulu…l’empêcher..trop..tard. Sacrifier…passagers.

Luka aussi avait fini par se rapprocher, curieux d’abord et soucieux ensuite. Alors qu’Evadné accompagnait le second dans ces ultimes instants de vie, il fit signe au mécanicien de s’éloigner un peu. Il avait quelque chose de confidentiel à lui dire. C’était comme un tiroir qui venait de s’ouvrir dans son cerveau. Un déclic soudain et il avait besoin d’en faire part à celui qu’il considérait désormais comme le « boss » de leur petite troupe de bras cassés. Tout en jetant des coups d’œil ci et là, il s’adressa d’un ton bas et pressant à Ja’ar :

-Tu vas pas me croire, pampà. Mais plus je regarde sesatà mi. Plus je me dis que y’a un truc qui cloche.

Il renifla un peu et passa d’un geste brusque le revers de sa manche contre son nez. Le métis aurait peut-être songé à couper court-là, pensant que le cadézien délirait ou tentait une blague de trop dans cette situation catastrophique. Mais Luka se mit bien devant lui, pour insister.

-Regarde, regarde.

De la poche interne de son veston abîmé, il tira un datapad à l’écran fissuré mais encore lisible. Une manipulation du doigt et il fit apparaître une dépêche récente de l’Holonews. Elle datait de quelques jours. C’était un avis de disparition discret et sobre. Le nom d’Evadné Publius y figurait ainsi qu’un hologramme de sa figure angélique ; Quelques informations sur son poids, sa taille et sur les éléments de sa dernière sortie. Il y avait également une récompense pour qui la retrouverait vivante ou aiderait à sa localisation. Luka allait commenter cet avis, mais la voix de la toute blonde les sollicita.

-Il est mort, je suis désolée.

Elle détacha lentement sa main de celle du décédé et FX67 ramena son bras mécanique dans sa carcasse d’acier émettant un bip nostalgique. Le cadézien se dépêcha de ranger le datapada, comme si de rien était. Il n’était pas particulièrement ému de la mort du second. Il en avait vu des dizaines être massacrés par les droïdes de sécurité avant de tomber sur eux.

-Il avait peut-être de la famille ou des amis…souffla-t-elle, attristée et empathique. J’espère qu’il reposera en paix. Le pilote semble avoir décidé de sacrifier le Vestyr, probablement pour faire porter le chapeau à la RTF.

Elle serra le poing de honte. Elle n’en voulait pas particulièrement au commandant, bien qu’il eut ses torts dans l’histoire. La RTF n’avait pas paru assumer ses responsabilités auprès de ses employés. Son père dirigeant une compagnie de transport prestigieuse, elle se sentait absurdement responsable à la place de la RTF. Elle prenait sur elle, les griefs de tous les dirigeants vénaux ou incompétents – parfois cumulant ces deux tares. Elle chancela légèrement et FX67 s’approcha d’elle immédiatement pour qu’elle puisse s’appuyer sur lui. Ce qu’elle fit d’une main.

-Que..faisons-nous à présent ? leur demanda-t-elle, incertaine. Elle aurait aimé anticiper la suite de leur périple, mais il devenait de plus en plus difficile pour elle de penser.

Ja'ar Austhis
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Ja'ar écoutait attentivement le Mon Calamari à l'agonie. Les mots qu'il prononçait semblaient lui coûter davantage que les précédents, comme si chaque phrase lui faisait l'effet d'un coup poignard dans les poumons, le privant encore un peu plus de son souffle. Ja'ar reculait, laissant un peu d'air au second du vaisseau et facilitant la prise en charge par le jeune médecin. Il ne se leurrait pas : l'employé était condamné et la seule chose à faire était de l'aider à partir sans souffrance, ce à quoi s'employait la jeune femme et son fidèle tas de ferraille. Elle était de nouveau près de lui, et il en était toujours troublé. Il sentait encore son délicat parfum, à l'essence aussi enivrante que ses lèvres étaient douces et sa chevelure soyeuse.

Concentre toi !

Il fallait trouver une solution rapidement. Plus que jamais, il voulait s'en sortir. Non pas qu'il avait peur de mourir, les enseignements de sa mère issus des Jedi lui avait appris à ne pas craindre ce destin inéluctable, mais plutôt peur de ne pas pouvoir en profiter. Profiter davantage de ses belles prunelles, de ses mains douces sur son visage, de nouvelles étreintes auxquelles il avait étonnamment pris goût. Il voulait vivre encore un peu, pour elle. Et il se battrait pour ça. Une signe discret de Luka, l'enjoignant à venir se mettre à l'écart avec lui le tira de ses réflexions nouvelles.

- Tu vas pas me croire, pampà. Mais plus je regarde sesatà mi. Plus je me dis que y’a un truc qui cloche.

Instinctivement, le mécanicien posa les yeux sur la belle. Il ne remarquait rien d'étrange. Quoiqu'à la réflexion, le fait qu'il soit aussi sensible à ses charmes pouvait être décrit comme étant « un truc qui cloche ». Luka lui aussi serait alors dans ce même état béat ? Finalement, tout ceci ne serait qu'un mensonge, qu'une manipulation ? C'était possible...Kalis lui avait déjà parlé des légendes concernant les sorcières de Dathomir, capable d’envoûter d'un simple regard ceux qui posent les yeux sur elles, pour mieux en disposer ensuite. Non, il ne voulait pas croire cela, il le refusait. Mais surtout il fut rassuré en constatant que comme à son habitude, il pensait trop car Luka voulait juste lui montrer un vieux datapad craquelé.

- Regarde, regarde.

Le joli minois d'Evadné était affiché sur holonews, ainsi que plusieurs éléments permettant de l'identifier aisément. C'était un avis de recherche suite à une disparition concernant la jeune politicienne, accolé à un article de presse. «  Assistante de la sénatrice Camina Ashford en tant que représentante de Cadézia, l'unique héritière de la Stellaire Compagnie est activement recherchée, suspectée d'avoir été enlevée pour faire chanter l'ancien sénateur Veragan Publius. Interrogé par nos confrères, le président de la SteCo n'a pas souhaité commenter cette disparition, et nie être à l'origine de cet avis de recherche dont le commanditaire est anonyme. La jeune Publius est notamment connue pour ses déboires avec l'ordre Jedi  lors de la triste affaire Amidiza...». Ja'ar cessait la lecture. Il n'était pas surpris, la vieille carcasse de FX67 lui avait livré déjà suffisamment d'éléments : il avait vu la fuite, les relations compliqués...

- Il est mort, je suis désolée.

La tristesse s'entendait dans la voix de la demoiselle alors qu'elle fermait les yeux globuleux du second. Perdre une vie était toujours une défaite pour un médecin. Ja'ar donnait un coup de coude rapide au jeune pour qu'il range son trophée avant qu'Evadné ne revienne vers eux. Elle était fatiguée, cela se sentait, s'entendait, se voyait. A sa décharge, les derniers événements n'avaient rien d'une promenade de santé. Se voulant rassurant, l'Arkano-Kiffar s'approcha d'elle pour la réconforter.

- Vous n'auriez rien pu faire d'autre, il était déjà condamné. Ne vous en voulez pas.

- Il avait peut-être de la famille ou des amis… J’espère qu’il reposera en paix. Le pilote semble avoir décidé de sacrifier le Vestyr, probablement pour faire porter le chapeau à la RTF.

- Cela correspond à ce que je craignais et corrobore les rapports du diagnostics du vaisseaux. Tout est fait sciemment. Ce que je ne comprend pas bien, ce sont les raisons : Pourquoi faire porter le chapeau à la RT...


Ja'ar s'interrompit. Il venait de voir son interlocutrice perdre légèrement pied, et en déduisait qu'il n'y avait pas que la fatigue lui pesait. Elle s'appuyait sur son droïde, comme si rester debout devenait une épreuve. Sa voix faiblissait légèrement alors qu'elle demandait quelle serait la suite des événements comme si de rien n'était. Le métis lui adressa un nouveau sourire bienveillant tout en prenant la parole.

- Eva, vous en avez assez fait pour l'instant. Asseyez-vous, je serrait rassuré.

- Woob Bip !


D'un signe de la tête, il intimait au jeune garçon de le suivre à l'écart pendant que la demoiselle s'exécutait suite à l'approbation de FX67. Le droïde était ravi d'avoir eu un peu de soutien pour pousser la jeune femme à se reposer un instant, et était forcé de réviser un peu à la hausse son évaluation du semi-arkanien.

- Luka, tu peux me faire voir encore ton truc s'il te plaît ?

Il chuchotait pour ne pas être entendu de la jeune femme. Luka s'exécutait discrètement, tendant le datapad au mécanicien.

- Ihyé! Je te dis pampà, c'est elle. On peut se tirer d'ici avec un petit d'argent si toi et...

- Tu vas oublier ce datapad et aller vérifier qu'il n'y a pas de droïde dans la salle machine.

- Je...vais aller voir la salle des machines.


Ja'ar l'avait coupé sèchement, et avait de nouveau du employé cette technique sur le survivant. C'était risqué, la suggestion devenant de plus en plus difficile lorsqu'elle était répétées sur une même personne durant un laps de temps très court. Celle-ci semblait avoir fonctionné, mais elle serait probablement la dernière avant un moment. C'était pourtant impératif, il avait bien cerné le jeune homme : Il n'aurait pas hésité à livrer la demoiselle contre une grosse poignée de crédits. Mais le semi-Kiffar savait déjà qu'elle s'était enfuie, il était donc évident qu'elle ne souhaitait pas être retrouvée. Abandonnant le datapad à Ja'ar qui le rangeait immédiatement dans sa veste et vérifiant son blaster, Luka s'engagea vers la salle machine, longeant les coursives d'un pas nonchalant.

Non sans avoir d'abord vérifié que la jeune femme était bien en train de se reposer, l'Arkano-Kiffar retournait jeter un œil sur la console et tenter d'en sortir un maximum d'information. Il se demandait si l'expédition d'ORIS avait fonctionné, et cherchait grâce aux senseurs du vaisseaux la présence de ce dernier et d’éventuels autre survivants à bord. Il laissa échapper un juron quand il eut les résultats : Hormis eux trois et le pilote, aucune autre forme de vie n'était détectée à bord. Pianotant frénétiquement sur la console, il réussi à obtenir une image du pont N°1. La salle était jonchée de cadavres, robot et être vivants sans distinctions. Le groupe qu'ils avaient évité dans l'escalier était allé affronter l'armada complète de droïde postée devant la porte de poste de pilotage. Et ils avaient perdu. Un scan supplémentaire indiquait au mécanicien qu'il ne restait que 2 droïdes à bord - 3 en comptant FX – tous rassemblés avec le pilote. Les capsules d'abordage ayant perforées les ponts 4 et 5 semblaient s'être détachées de la coque quelques minutes plus tôt, dépressurisant par la même ces deux ponts ce qui eut pour effet d'en condamner l'accès et d'achever les éventuels survivants du carnage. ORIS était également introuvable à bord, ayant probablement trouvé une voie de sortie ou ayant été capturé par ceux qui étaient venu pour lui. Qu'importe pensait-il, moins de soucis à régler.

Un dernier rapport d'analyse faisait état de plusieurs problèmes au niveau des moteurs, mais il y avait enfin une bonne nouvelle : rien qu'il ne puisse régler lui même. L'espoir était donc encore possible : Il « suffisait » de régler ces dysfonctionnements moteur en schintant un propulseur pour éviter une déflagration, reprendre le poste de pilotage désormais bien moins gardé, poser le vaisseau avec ce qu'il restait de volet pour ralentir sa course et tout ceci en moins de 25 min. Facile...Manquerait plus qu'on ait le yeux bandés ! Pensait-il ironiquement.

Les analyses terminées, il revint auprès de la jeune Publius qui l'observait avec des yeux moins éveillés qu'auparavant. Il redoutait ce nouvel échange, véritablement le premier depuis leur fougueuse embrassade. Il s'asseyait devant elle, qui cherchait encore à feindre sa bonne santé. Il ne savait trop commander aborder le sujet, mais se laissait tout de même, plus maladroit que jamais.

- Eva...quand nous serons sorti d'ici, je pense qu'on aura...euh..enfin je veux dire il faudrait que l'on...euh... ce que je veux dire c'est que ce serait pas mal qu'on prenne le temps de parler tout les deux et...

Il n’eut le temps de finir sa phrase qu'il du se jeter sur elle pour qu'elle ne se cogna pas la tête contre le mur. Elle venait de perdre momentanément connaissance, sous les bip affolés de FX67. Oubliant sa phobie une seconde fois, Ja'ar la tenait dans ses bras, sa tête reposé contre son torse. Elle respirait correctement, ce qui le rassurait et en passant une main dans ses cheveux il trouva le problème que vint confirmer le droïde qui bipait tout affolé en boucle le même diagnostic.

Une commotion...

- Eva restez avec moi, je vous en prie...


Luka était loin, il pouvait se permettre d'en faire usage. Et puis au diable cette cachotterie se dit-il, il n'y avait plus qu'eux à bord, et plus une seule menace qu'un Jedi ne saurait défaire. La serrant contre lui et puisant dans ses dernière ressources, il insufflait toute son énergie dans le corps de la jeune médecin. Elle devait s'en sortir. Il ne se battrait plus pour ce vaisseaux désespéré sans elle à ses cotés. Il fallait qu'elle tienne le coup, il fallait qu'elle revienne à elle. Ce serait difficile, ayant déjà beaucoup puisé dans son énergie, mais il tenterait le coup non sans d'abord prévenir le droïde qui n'en finissait plus de biper sa désapprobation.

- FX, reste à coté de moi. Si je tourne de l’œil, rattrape moi au vol.

Une précaution qui fut inutile. Deux petites minutes suffirent pour que la jeune femme reprenne ses esprits. Alors qu'elle ouvrait lentement ses magnifiques prunelles, frissonnant légèrement comme au réveil d'une nuit trop courte, lui était essoufflé comme s'il venait de courir un marathon. Son cœur pulsait si fort que s'en était visible sur ses vêtements qui tremblaient à intervalle très courts et réguliers, et quelques gouttes de sueurs perlaient sur son front. Tout en reprenant lentement sa respiration, il caressait affectueusement la chevelure d'or de la jeune médecin, vérifiant par la même occasion la bonne cicatrisation de la plaie. Il lui souriait sous les bip incompréhensifs de FX67 : Le droïde venait de sortir son scanner, affichant sur son écran un bilan de santé plus que positif, et ne comprenait pas d'où provenait ses erreurs de calculs.

Plus que 20 minutes...

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