Invité
Anonymous
Un rai de lumière traversait la salle habituellement calme. Aujourd'hui néanmoins, cette joliesse matinale était étouffée par les gémissements, voir les petits cris de douleur qui émanaient de la bouche de trop nombreux blessés. Lune se redressa sur son lit, il venait d'apprendre depuis très peu de temps, ce qui s'était produit sur Gravlex. Du moins, il en avait capté des bribes. Égaré après son retour du trou du... De la Galaxie, le jeune Jedi s'était retrouvé planté, blessé, au milieu d'un chaos sans nom. Depuis deux jours cela dit, les infirmiers efficaces avaient dégagé la plupart des lits, envoyant les malades se rétablir dans leur chambre. Quant à Lune, sauvé de la terrible Tatooine-encore et toujours elle.- c'était la première fois qu'il s'éveillait plus de deux minutes consécutives, conscient et suffisamment fort pour repousser les couvertures.- Fin connaisseur de la planète désertique, Lune n'avait eu d'autre choix que de se responsabiliser de la mission visant à faire tomber une groupe de mafieux établi sur son lieu de naissance. Il était impensable de laisser pousser cette nouvelle branche de cette pègre encore relativement faible, provenant de Nar Shadaa. Le Jedi avait donc été envoyé pour une longue mission d'infiltration afin de faire tomber le chef, l'un des nombreux bras d'un Hutt vivant sur la planète de criminels. Malheureusement Lune n'avait pas pu faire chuter la limace, mais il avait réussi à compromettre le quinquagénaire Zabrak envoyé sur Tatooine. Reconnu comme traître par les suiveurs de celui-ci, le Shistavanéen avait été séquestré. Les Jedis s'étaient inquiétés de ne pas le voir rentrer une fois sa mission terminée avaient demandé à un Maître de dévier de sa tour originelle pour aller voir ce qui se passait. Lune avait réussi à s'échapper après une semaine de sa violence incarcération dans les quartiers des membres moribonds de la mafia amputée de sa tête pensante.

Le Maître était parvenu à localiser le loup qui l'avait tant bien que mal rejoint à l'astroport. Affamé et déshydraté, le pelage rougi par son sang, le Shistavanéen avait été emmené à l'infirmerie, en même temps que les blessés de Gravlex avaient débarqué.

- Ke'h ?

Demanda le chevalier, brisé à l'idée que son départ ait pu faire abandonner à son protégé, le désir de suivre le bon chemin. La voix rendue rauque à cause d'une perte d'habitude, le chevalier toussa légèrement, les yeux mi-clos. En les rouvrant, le Jedi découvrit une proche-humaine rousse de laquelle il émanait un parfum curieusement... Naturel. Ce n'était pas désagréable, bien au contraire dans cet endroit aseptisé, et après avoir passé de très longues journées sur Tatooine.


- Jesaëlle. Vous êtes débordés ici. On m'a vaguement dit pourquoi. Je vais aider.

En meilleure forme, le Shistavanéen se leva. Il avait encore des fourmis dans les pattes. Les oreilles couchées, il résista à la douleur pour planter son regard dans celui, émeraude, de la jolie rouquine. C'était une femme que le loup connaissait peu, premièrement à cause de ses longues missions à l'extérieur en solitaire, vu que le pistage était sa spécialité, et deuxièmement parce que Lune ne s'était jamais vraiment attaché à ceux de sa promotion. Sans être asocial, il était réservé,
d'avantage encore après que plusieurs de ses Padawans aient disparu voir trahis. Jesaëlle cependant lui avait toujours fait bonne impression. Lune était donc content de la voir, elle, néanmoins ses babines demeuraient closes désormais. Il ne savait pas qu'ajouter, et un "ça va?"
semblait déplacé.
Invité
Anonymous
Epuisée. Ouais carrément HS. Je suis même pas sûr que ce soit des superlatif suffisamment assez proche de mon état de fatigue. Je me sens complétement molle, vidée de l’intérieur, avec une tronche de zombie. Mes paupières tombent toutes seules qu’il va falloir que je finisse par y mettre des allumettes. J’ai enchainé deux gardes, ça fait vraiment une de trop, mais je tenais à assister le chirurgien pour l’opération de la petite Nautolan… Au moins elle s’en sortira ! Foutue de saloperie de guerre. Je souffle, et une mèche de cheveux vole devant mon nez. Ah bonne sève ! si j’étais une humaine j’irais me doper avec un café bien dégueu ! Mais sur moi, la seule odeur de cette chose marron et amère, me donne envie de fuir à l’autre bout de la planète. Bon… normalement j’ai presque fini, juste un dernier patient à voir, et je me carapate ! A moi l’hibernation, la couette, et les rêves de vacances aux soleils avec de beaux mâles huilés. Ah ouais… c’est ça qu’il me faut ! Avec un petit verre de sirop de menthe ! Le pied ! Enfin la racine plutôt !

Bon l’inconvénient avec les hôpitaux débordés, c’est que du coup on fout des lits partout pour endiguer le flot des malades. Dans les couloirs, dans les salles de pause, et même dans ces espaces de prières. En l’occurrence, cette petite chapelle dédiée à je ne sais quelle religion fait office de chambre, depuis que les infirmiers l’on réquisitionnée.  Les lits s’alignent comme des sardines dans une boite. Enfin ils sont quasi-vides maintenant hormis quatre ou cinq. Je m’avance jusqu’au dernier, ne relevant même pas le nez pour admirer le vitrail sérigraphié, juste au-dessus. De toute façon, je suis trop claquée pour ce genre de détail, là, j’ai qu’une envie : c’est m’assurer que tout va bien pour le chevalier Lune, et me tailler au plus vite vers mon pieu.

Enfin ça c’était ce qui était prévu. Juste une petite visite de routine pour vérifier ses constantes. Sauf que voilà ! Non seulement c’est le dawa dans son lit, à croire qu’il s’est battu avec ses draps jusqu’à les entortiller comme de vieilles saucisses flagada mais en plus je ressens immédiatement sa douleur. Elle me frappe comme un direct dans l’estomac alors que je m’approche jusqu’à son chevet. Bonne sève ! Si c’est pas malheureux de le voir dans cet état-là. J’aime bien Lune. Même si au final nos classes ont déviées rapidos, vu mes maigres capacités combatives et les siennes plutôt fastoches. Mais je l’aime bien parce qu’il n’a jamais été de ceux qui vous regarde comme une crotte parce que la seule chose que vous savez faire avec un sabre c’est de vous le planter dans le panard. Il tousse, et sa voix toute éraillée me fait de la peine. En fait, tout en lui me fait de la peine, mais ce n’est carrément pas un truc à dire à un shistavanéen. J’voudrais pas qu’il prenne ça pour de la pitié et me croque comme un loup, ses petits cochons.

- Jesaëlle. Vous êtes débordés ici. On m'a vaguement dit pourquoi. Je vais aider.

-Nan ! J’crois pas Lune. T’es carrément pas en état.

Je le repousse vers le pieu pour qu’il s’assoit et prend ma mine autoritaire. Ça doit faire un sacré rendu chelou avec les cernes que je me tape, et ma trogne de déterrée.

- Tu n’es pas remis. Donc pas d’effort. D’une, je vais te refaire tes bandages. De deux, tu vas être sage et me laisser faire mon taff sans grogner parce que je suis bien trop fatiguée pour argumenter avec toi. Pose tes fesses.

Je commence par lui enlever la bande qui est plus très blanche, du torse. Pfff pas étonnante qu’elle soit ensanglantée s’il bouge comme ça avant d’être guérit. Je ronchonne un peu, et glisse mes doigts dans l’épaisse fourrure pour regarder la plaie. C’est tout doux. C’est tout chaud. Pour le coup j’aurais bien envie dire qu’il a tout d’une peluche mais bon… le coup de la peluche ça perd carrément en virilité et on sait combien les mâles sont susceptibles quand il est question de ça.
Je me concentre, et laisse échapper un soupir. Mes doigts me picotent, me chatouillent, me démangent alors que j’utilise la force, pour alléger la souffrance de ses contusions. Comme une graine de bienfaisance que je planterais dans ses veines, et qui grandirait à une vitesse folle, mes soins le soulagent et répare les tissus endoloris, abimés. Je suis sûre qu’il doit se sentir totalement retapé, même si au fond, c’est davantage une impression dû à l’anesthésie de la Force qu’à une complète guérison. Par contre moi je prends le contrecoup de mon effort, de plein fouet. J’ai soudainement les jambes toutes chamallow.

- Oups.

Ouais… oups…. Je me sens basculer en arrière. J’ai même des petits points noirs tout mimi qui flottent devant les yeux ! C’est joli ! Ma chute aussi… d’ailleurs….
Invité
Anonymous
- Je ne sais pas si je peux faire confiance à une guérisseuse qui ne connaît pas les limites de son propre corps.

Un rare sourire avait jaillit des babines du loup qui avait tendu les bras pour retenir Jesaëlle. Malgré la douleur naturellement présente après le geste brusque qu'il a esquissé, le loup ne la lâche pas. Il faut dire que la jeune femme était légère, encore plus que ce qu'il pensait. Serait-ce le fait de s'être vidé de son énergie vitale pour lui transmettre sa Force? Ou un simple effet psychologique? Quoiqu'il en soit, Lune se sentait heureux d'être apte à l'avoir maintenu, une chose dont il aurait été probablement incapable quelques minutes avant la "transfusion". Jesaëlle s'était littéralement saignée, lui offrant son flux magique au point d'être exsangue. À se demander comment cette membre du médicorps était encore en vie. Avec une telle générosité, on aurait déjà dû la retrouver sur le sol, en pleine crise cardiaque.

Lune qui avait frissonné lorsque la petite main fine était passé dans son pelage était désormais celui qui caressait le front de la Chevalière. Il chercha une trace de fièvre mais ne savait pas trop comment deviner une poussée de température. Par instinct couplé à une formation vraiment basique en soins, il la savait différente. De ce fait, il devait être prudent dans ses conclusions... Si les Zéloniens avaient des soucis avec le sucre-il ne se souvenait plus desquels-, il était à parier que leur corps tombait malade différemment. Une chose était sûr, le Gardien n'aurait jamais eu la patience d'apprendre toutes les exceptions, dont il faisait d'ailleurs joyeusement partie. Une fois, il se souvenait avoir entendu une infirmière excédée dire à son chef qu'elle n'avait pas de diplôme de vétérinaire. À l'époque, il avait été gravement blessé d'un coup de sabre-laser dans le dos, gentiment offert par son comparse de mission qui avait décidé de trahir leur camps.

Pour en revenir à Jesaëlle donc, le Chevalier se contenta de l'allonger sur le lit, puis de positionner ses mains sur son ventre. Sa peau était douce, bien plus à ses yeux que sa fourrure à laquelle il était habitué. La sensation était étrange, d'autant plus que Lune n'avait pas précisément l'habitude du contact physique. S'il avait peu d'ennemis au Temple.- contrairement à une époque où on l'avait soupçonné à cause de ses nombreux apprentis disparus, avant qu'il ne soit lavé de toute suspicion par le Juste Conseil.- il avait aussi très peu d'amis voir aucun mis à part son très vieux Maître. Le jeune Jedi était devenu un spécialiste des missions en solitaire sans pour autant être devenu une Ombre. C'était un niveau trop élevé encore pour lui, quoiqu'il ne rejetait pas cette voie à l'avenir.

Cela dit, en cet instant, songeait plutôt aux côtés négatifs de son potentiel futur. À côté de cette Chevalier appréciée mais finalement pas si connue que ça, curieux.

- Qu'est-ce qu'il te faut pour te remettre sur pattes? Hum sur pieds?... Juste de quoi faire remonter un peu ta tension et t'imposer un bon repos ensuite.

Tout aussi sérieux que la jeune femme auparavant Lune passa une main près des cheveux roux de Jesaëlle, frôlant simplement ces derniers. C'était un geste totalement inutile médicalement parlant. Surpris de son audace, le loup se dit qu'il avait vraiment manqué de contact pour en arriver à de telles câlineries. D'un côté c'était compréhensible après sa séquestration. Au moins, ici, personne ne voulait le battre ou l'affamer. Forcément, il se sentait soulagé bien que des questions comme savoir où était passé Ke'h le turlupinait encore. Bah, il verrait ça en temps et en heure.

- Ça a vraiment dû être terrible...

Fit le canidé, les yeux perdus dans le vague, accrochant avec une peine difficilement masquée les lits alentours. Remplis. Une folle envie de hurler le pris, comme une sorte d'hommage, mais il se contint et seul un gémissement jaillit de ses babines. Dans le fond, le bourru les aimait ces foutus Jedi.
Invité
Anonymous
Je rougis ? Est-ce que je rougis ? Oui carrément, je suis sûre que oui. Oh c’est trop la loose ! Non simplement je me sens tellement chamallow que je ne peux même pas l’empêcher de m’allonger sur son pieu à sa place – et ça, ça craint un max ! La guérisseuse du coin, c’est moi ! – Mais en plus je me sens toute chose de sentir sa main sur mon ventre. Jesaëlle, ma vieille, ça fait trop longtemps que tu te sèvres de contact charnel ! Il te faut un rencard et une nuit torride pour effacer ce manque. Enfin, ce n’est pas trop comme si j’avais le temps en ce moment de me laisser aller à quelques étreintes passionnées. J’ai du boulot ras la gueule. Merci Chancelière de votre connerie et de votre guerre ! Et dire qu’on lui avait sauvé ses fesses avec Luke et Korgan, tout ça pour quoi ? Qu’elle foute la merdasse en attaquant ce foutu empire !

Bref, je suis là couchée dans ses draps comme une parfaite idiote, les nerfs en pelotes, et les joues rouge vif. Et je le regarde, genre godruche qui calcule pas un mot de ce qu’il me raconte. Faut dire que les petits points noirs dansent toujours devant mes yeux, et que je me sens si flagada que je piquerais bien un roupillon dans son lit mais… Bordel Jesaëlle bouge tes fesses. Je repousse gentiment sa main – ou mollement, ou les deux en fait – et me redresse. Directe, j’ai la tête qui tourne mais je ne dis rien, il serait capable de m’obliger à rester couchée. Hop j’affiche un sourire tout penaud et avec une voix que j’espere convaincante je lui réponds.

- Du repos, de l’eau et de la lumière du soleil et non pas ces affreux néons. Mais te biles pas ! Je vais très bien, la super forme !

Mouais… Pas sûr qu’il morde à l’hameçon le beau loup. D’ailleurs je l’ai perdu. Il est tout songeur, la tête dans les nuages et si j’arrivais à correctement lire ses émotions, je dirais un peu triste. Il regarde les blessés. Je fais de même, avec un soupir résigné.

- Oui… vraiment moche. A ce qu’il se dit, je n’ai pas été affectée sur le terrain. Je voulais mais…

Ca m’exaspère d’ailleurs ! Je suis une nana de terrain, pas une petite souris qui préfère se cacher derrière les autres. Ma place était au front, avec mon équipe ou sur les hôpitaux éphémères, pas à rester cloitrer ici en attendant l’afflux des mourants ! Tout ça parce qu’un obscur maitre débile a jugé que je n’étais pas apte à courir le guilledou et que mes capacités seraient mieux employées en étant séquestrée ici. ABRUTI !

-Tu sais ce qui me ferais du bien ? c’est qu’on monte prendre l’air sur le toit, y’a… un endroit que j’aime bien, je vais te montrer.

Ouais, parce qu’il faut que je me calme, je suis tellement fébrile que mes mains trembles. Je me mords la lèvre. Zut, je vais jamais pouvoir avancer seule, mes jambes c’est du beurre de cacahouètes ! Oh purée… c’est vraiment naze. Je suis naze ! J’ai envie de pleurer tellement je suis dépitée. Je ravale mes larmes, je ne veux surtout pas qu’il me voit toute désemparée, comme ça. Je deviens vraiment trop sensible avec la fatigue et les tensions.  Alors j’essaye de détourner son attention tandis que je tente de rester debout sur mes gambettes ramollos.

- T’as besoin de béquille ou que je te soutienne ?

Tu parles c’est à se demander qui va soutenir l’autre, oui !
Invité
Anonymous
- Je t'em...

*...mène dehors*

L'idée émana des lèvres de la jeune femme. Lune ne put réprimer un sourire. Ce n'était qu'un hasard mais de son point de vue, l'anecdote était assez extraordinaire en ce qui le concernait. De fait peu habitué à discuter avec qui que ce soit, le Chevalier avait encore moins d'occasions de faire fusionner ses songeries avec celles d'un autre. En outre, si Lune n'était pas du genre à se préoccuper beaucoup des règles, ce n'était pas non plus quelqu'un de frivole qui aimait perdre du temps à contempler le paysage. Les grands espaces lui plaisaient étant donné sa nature, mais il n'avait jamais vraiment pris le temps de lever le museau au vent et de fermer les yeux pour écouter la brise. Aujourd'hui néanmoins, cela ressemblait plus à une nécessité qu'un caprice étant donné l'état de la Zélonienne.

- Allons-y pour le toit. Et je crois que oui j'ai besoin d'une béquille, mais que ma béquille en a aussi besoin d'une.

Confessa le jeune Jedi, chose peu commune vu son orgueil masculin -n'allant heureusement pas jusqu'au machisme.- Avec Jesaëlle, c'était... Plus facile. Sans doute parce qu'elle ne jugeait pas et n'attendait rien de spécial de lui. Lune était également très heureux de retrouver quelqu'un qui ne voulait pas le tuer. Intérieurement il n'expliquait toutefois pas le fait qu'il soit particulièrement heureux que cette personne soit Jesaëlle alors que le Temple regorgeait de personnes amicales. Ce devait être la nostalgie de leurs années de formation. Il faut dire que la rousse, bien qu'il l'ait peu connu, n'était jamais passée inaperçue à ses yeux. Il se souvenait de ses cheveux flamboyants dans les classes. Curieux, le chevalier ne pensait pas avoir conservé ces souvenirs apparemment insignifiants.

En parlant de toit cependant, le cerveau du loup déborda de souvenirs beaucoup plus récents. Une pensée pour Ke´h qu'il avait transporté vers la surface de Coruscant, escaladant les toits pour fuir ses ennemis traversa le Chevalier. Les toits et lui, c'était une grande histoire. Le Shistavanéen n'avait peut-être pas eu l'occasion de flâner beaucoup, mais il avait cavalé sur des ardoises en tout genre lors de missions de pistage ou d'espionnage. Aujourd'hui cependant, restait à voir s'il aurait la capacité de grimper, vu ses blessures encore fraîche.

Ni lui ni Jesaëlle ne tenaient réellement debout. Pouvaient-ils rassembler la force d'un seul bipède pour avoir une chance de marcher un peu? C'était un cercle vicieux, car si la Zélonienne n'arrivait pas au soleil, elle ne récupérerait pas, mais comment lui permettre d'accéder à l'astre? Lui-même dur au mal, le loup ne fit aucun commentaire en voyant les mains de la rousse trembler un peu. Il admirait sa capacité à taire ses souffrances. Une vraie battante. Mais depuis quand le Chevalier était optimiste à propos d'autrui? Même les Padawans les plus volontaires avaient tendance à attiser sa méfiance depuis ses mauvaises expériences dans la matière. Un apprenti acharné risquait de développer de la colère, un trop gentil se ferait dévorer tout cru, un tranquille deviendrait une mollasse, un rusé finirait en menteur ou arnaqueur. Non, Lune n'avait pas l'habitude de se fier des autres, y compris de lui-même d'ailleurs. Quelle ironie pour le jeune mâle qui avait tant attendue l'approbation de ses pairs... Aujourd'hui seul l'intérêt de ses "chefs" le faisait réagir. Il obéissait fidèlement aux ordres, sans chercher plus loin. Une arme dans l'ombre, parfois ombrageuse.

- Parce que tu es une bonne soigneuse je suppose. Ils savent ce qu'ils font.

Fit le loup déterminé, ou du moins il se voulait comme tel. Lui qui suivait habituellement les ordres des Alphas se retrouva un peu bloqué devant l'air dépité de Jesaëlle. L'oreille droite du jeune mâle se tourna vers l'origine du soupir résigné. La rousse ne semblait pas penser que les Chefs utilisaient bien ses capacités. Lui-même n'était pas du genre à trop discuter les ordres, estimant déjà bien beau qu'on lui demande son avis. Dans une meute, c'était une denrée rare mais il ne fallait pas en abuser, sachant que tout le monde avait sa place. La question étant, avait-on attribué à la chevalière la bonne place depuis le début?

- J'ai entendu parler de ce que tu as fait pour sauver la Chancelière avec un soldat et un autre Jedi. Un chevalier je crois... Tu as fait tes preuves sur le terrain, mais sans doute aussi ici, comme membre du médicorps alors ils t'ont donné le rôle dont ils avaient le plus besoin, je suppose.

Essaya Lune, souhaitant consoler la rousse, sans être réellement sûr de saisir totalement le souci. Difficile pour lui de remettre en question ce qui était prédéterminé par le haut commandement. Quoiqu'intelligent, Lune était instinctivement programmé pour suivre fidèlement ses leaders, même lorsque la meute agonisait. N'étant pas naturellement un Alpha, il ne voyait pas pourquoi questionner le rôle qu'on lui donnait, quelque soit la mission, même si parfois il n'était pas très content de ses affectations. Toutefois conscient-en partie du moins- du mal-être que ces décisions partiales pouvaient générer, le jeune loup avait essayé de soutenir Jesaëlle. Au moins pensait-il sincèrement ses compliments.

- Allez, en route...

L'encouragea le Jedi en plantant solidement ses pattes dans le sol pour retenir sa collègue si elle chutait. Prochain objectif, la porte. Petit à petit. Une étape après l'autre, comme dans les missions. Aujourd'hui, s'en était une d'ailleurs. Mission soigner la soigneuse... Et accessoirement éviter des trous dans sa pelisse de loup. Il ne faudrait pas que ses plaies se rouvrent. Entre leurs entraînements incluant maniement du sabre, sauts impressionnants et boitillements-et l'impossibilité d'aller à la fontaine d'eau puis sur le toit... Ils n'en auraient pas la force, il faudrait choisir une des deux missions-... La différence était énorme. Bienvenue dans les coulisses du Temple.
Invité
Anonymous
- Tu parles Lune ! Je sers à quoi ici, alors que c’est déjà trop tard pour beaucoup ! Tu sais, on n’a pas besoin d’un bon guérisseur pour s’occuper d’un ongle incarné ou d’un petit bobo d’entrainement ! Je ne suis pas taillée pour ça. Et les preuves sur le terrain, c’est la seule chose qui font de moi une jedi, et à fortiori un chevalier !

Je grogne, je soupire, j’ai envie de mordre rien que d’y penser. Je n’ai rien à foutre entre les murs de cet hôpital, alors que tout un paquet de soldats et de jedis se font laminer. Je me moque bien de ce que pense nos huiles, d’ailleurs à leurs yeux je suis sûre que je ne dois pas valoir grand-chose, après tout j’ai raté l’examen. Pfff… au moins les typhons m’estiment, ne me zyeutent pas haut comme si j’étais une ratée, ou une demi-quelque chose ! Mes yeux me picotent de frustration, d’agacement, de peine aussi je crois. Alors je mords ma langue, pour ne pas laisser mes larmes de dépit couler sur mes joues blêmes. Bonne sève, je dois vraiment avoir abuser pour chialer comme ça. Pour des âneries !

Je détourne mon visage de Lune, comme ça, avec un peu de chance, il ne remarquera pas mon regard mouillé et le pincement de ma bouche. Mon bras lui, passe derrière son dos, à hauteur de sa taille. Finalement c’est à se demander qui se raccroche à qui. En tout cas, j’aime la sensation de sa fourrure contre mes doigts. Douce, chaude, avec les muscles qui roulent en dessous comme une invitation à les suivre. Je respire un bon coup. Si proche de lui, flan contre flan, c’est son odeur qui me vient. Sauvage, piquante, elle me rappelle la saveur de la nuit sur la forêt, des effluves de pins et de pluie. Je me sens réconfortée, un peu plus vive, alors que je l’entraine jusqu’à l’ascenseur et place ma main sur la reconnaissance palmaire.

Une musique idiote et insupportable accompagne notre longue ascension jusqu’au toit. Je reste silencieuse. Je n’ai pas envie de parler. Je suis trop fatiguée, trop délicieusement lovée contre le beau loup. Est-ce que j’en profite un peu ? Carrément ! Au moins je ne me sens pas jugée, surement parce qu’il se sent redevable de mes soins… ou pas. Même si je sens bien qu’il répète en boucle mes récriminations sans comprendre pourquoi je fustige mes supérieurs. J’ai bien vu son désarroi quand j’en ai parlé, plus tôt. Le doute, l’incompréhension dans ses prunelles effilées de prédateur. Le « cling » d’arrivée me sort de mes mauvaises pensées, et la porte s’ouvre sur les toits.

Parfois l’équipe soignante vient se détendre ici. Fumer une clope ou tout autre chose. Mais aujourd’hui, il n’y a personne. Juste nous, et le soleil perçant difficilement les nuages de pollutions. Même l’air y est vicié, pourtant je me sens plus libre ici. Déjà mes joues reprennent des couleurs et, je conduis mon compagnon à mon petit endroit à moi.

- C’est par là… tu vas voir.

On se glisse entre les deux gros blocs moteurs de désenfumage du bâtiment, dont les ventilateurs tournent bruyamment, contourne une cheminée avec ses vapeurs puantes, et arrive dans un petit recoin, légèrement en contrebas avec vue dégagée sur les autres gratte-ciels. Et là, sur le permabéton gris, comme un manteau de verdure. Un jardin. Mon jardin. Des heures et des heures à l’aménager, à trainer des plantes ici, les nourrir, les faire pousser avec amour et Force. Il est tout petit, plus petit qu’une chambre de malade, mais il est luxuriant. Des herbes, des lianes, des fleurs, des arbrisseaux et un saule.

- C’est ici ! tu en penses quoi? 

Je le traine, l’invite à s’assoir au milieu de la mousse et des herbes à chat. Mon secret et le seul que j’ai autorisé à pénétrer mon sanctuaire.
Invité
Anonymous
- Moi, j'avais besoin de toi... Je veux dire d'une bonne guérisseuse comme toi.

Les oreilles de Lune se rabattirent sur son crâne, lui donnant un petit air triste complètement en décalage avec sa sempiternelle expression d'animal aussi sauvage qu'inaccessible. Il ne comprenait pas la colère mâtinée de peine de Jesaëlle... Ou plutôt si, il la saisissait parfaitement, tout en ayant du mal à accepter de remettre en cause la toute puissance des chefs de meute. Ces derniers ne pouvaient pas se tromper, pas eux, sans quoi le reste était perdu. Ce n'était pas naturel. Ni que le Conseil ait tort, ni que lui commence à penser cela. Toutefois, le jeune loup n'était pas non plus d'accord avec la Zélonienne, une guérisseuse capable de remettre sur pattes un combattant blessé pour le rejeter dans la bataille pouvait accomplir des miracles, faire la différence. Il se tut néanmoins, comprenant que les paroles de la femme ne souffraient d'aucune réponse, sinon ce geste qu'il eut pour elle, simple et sincère: resserrer d'avantage l'étreinte qui les unissait, les maintenant encore debout.

À grande peine le Chevalier suivit Jesaëlle. Lui ne se régénérait pas au soleil. Désormais à 4 pattes, le canidé se glissa dans l'interstice, frissonnant un peu. Il n'aimait pas les endroits fermés mais décida de faire confiance à son ancienne camarade de classe. Lui qui se serait contenté, faute de mieux, du coin de repos des membres du medscorps ouvrit de grands yeux en apercevant le jardin. En réalité, il avait d'abord senti les effluves émanant de l'étrange coin de paradis, mais perdu dans ses certitudes, il l'avait simplement intégré comme un fait saugrenu. Ce devait être l'odeur de la Zélonienne en train de se réchauffer, plus puissante et plus savoureuse encore que dans l'infirmerie, à moins que ce ne soit son imagination? Lune n'était pas si familier que ça de la nature, ayant évolué sur Tatooine puis au Temple, sachant que la majorité de ses missions s'étaient déroulées sur le bitume de Coruscant, il ignorait donc beaucoup de choses de ce monde vert bien qu'il s'y sente lié.

Une fois à l'intérieur, le mâle ne fit aucun commentaire. Sur ses 4 appuis, il s'approcha d'une liane, le museau frémissant. Avec curiosité il flaira le végétal avant de passer à une grande feuille qui lui chatouillait les moustaches. Lorsque pris dans sa contemplation olfactive Lune toucha une oreille de la rouquine, il recula surpris, avant d'éternuer de la façon la plus adorable qui soit, oui, comme dans ces chiens dont tous les hommes-sauf peut-être les Siths- raffolent sur Holonet. Il reprit néanmoins son exploration, arrivant au cou de la Zélonienne. Elle sentait comme son jardin, c'était si bon.

Les yeux clos, le loup répondit enfin à la question de Jesaëlle. Il lécha doucement le lobe de son oreille ainsi que son cou, là ou palpitait l'artère jugulaire. C'était un signe de reconnaissance seulement offert à son maître auparavant. Elle appartenait désormais à sa meute. Oui c'était rapide, mais Jesaëlle avait tout fait pour. Elle avait su trouver les gestes encore mieux que les mots. Le museau fin du Chevalier légèrement posé sur l'épaule de la rouquine- sans appuyer cela dit- finit par se retirer, et il dressa à nouveau la truffe vers les plantes qui l'entouraient. Malgré son air calme, on devinait en faisait attention qu'il était comme un gosse. Un gosse entouré de choses dont il avait rêvé sans même en avoir conscience. Toutes ces plantes... Le loup ne les avaient jamais vues, mais elles faisaient partie de lui, de sa nature, tellement plus que Coruscant l'Impure.

Lune songeait s'unir à cette nature, intégrant inévitablement la Zélonienne à cette dernière. Sans retenue, il jeta la tête en arrière et offrit un hurlement doux et modulé à une lune inexistante. Cet astre aux rayons tempérés dont il avait un jour choisi de prendre le nom, pour signifier l'effet qu'il souhaitait avoir sur les âmes blessées par les soleils brûlants de la vie. C'était un chant d'amour, purement- ou presque- spirituel.

Ce ne fut qu'en s’apercevant de la presque innocence de ce chant que le canidé stoppa pour se tourner vers Jesaëlle. Puisque c'était le jour des émotions inédites, allons-y. Les oreilles baissées, la queue accolée à ses jarrets, le chevalier exprimait une gêne soudaine, incapable de contrôler son expression, appuyée par son corps, ce traître. Ses yeux bleus en effet, brillaient avec intensité, et s'il ne pouvait pas rougir, les oreilles presque cachées dans le poil du loup tant elles y étaient engoncées parlaient pour lui.

Oui. Il avait songé à une union plus charnelle lorsque son museau s'était déposé sur cette épaule fine, avant même de savoir si Jesaëlle rejetterait cette approche délicate, à peine perceptible. Il s'en rendait compte désormais. Elle était...

Savoureuse.

Il l'avait voulu, lui le maître de son corps, de ses émotions. Il l'avait désiré, lui l'inébranlable, l'incorruptible.

Elle, la belle fragile, la femme forte, la guérisseuse blessée, la Jedi en colère. Elle la presque inconnue... Celle dont il avait rêvé sans vraiment connaître. Elle, la nature.

- C'est magnifique. Ton peuple a-t-il le pouvoir de faire grandir ces plantes? Je n'en n'avais jamais vu autant... Ni beaucoup d'ailleurs.

Parvint-il à articuler, les yeux encore écarquillés par sa découverte. Fier toutefois de pouvoir-du moins croyait-il- cacher ce désir aussi soudain que gênant, Lune continuait de poser son regard partout où il le pouvait, sautant lestement de plantes en plantes lestement, comme s'il avait peur que ce jardin ne vienne à s'effacer dans les secondes qui suivaient. Il voulait conserver leur odeur.
Son odeur.
Invité
Anonymous
Une léchouille mouillée dans le cou. Y’a rien de tel pour me chatouiller. J’éclate de rire en et me tortille, histoire d’échapper à cette langue râpeuse, tout en chassant le bout de son museau d’un revers de main. Oh moins il a l’air heureux de découvrir mon coin de paradis. Je m’en doutais un peu, avec sa nature lupine, il y avait peu de chance que je me foire comme une belle idiote. Moi aussi j’aime venir ici. J’aime m’allonger sur ces toits, fermer les yeux, respirer l’odeur de la végétation et l’écouter. La forêt me manque trop, et rester bloquer sur cette planète vire pour moi, jour après jour à la torture ! Et pourtant je supporte pas les voyages interstellaires ! Mais je donnerais n’importe quoi pour que mon ordre de mission me renvoie à mon affectation originelle. Heureusement il y a ici.

Je le matte découvrir les plantes que j’ai aidé à grandir. Il renifle, il cherche, il explore mon coin de jardin. Je souris. Il est mimi. Un peu maladroit mais j’imagine que ça fait partie de son charme. Je me laisse tomber sur un carré d’herbes. Je m’affalerais bien par terre pour une sieste mais franchement ronfler devant un invité ça manque affreusement de classe. Alors je me contente de le regarder, les genoux repliés contre moi, et le menton perché dessus. Je sursaute à peine lorsque son hurlement déchire le bruit de la ville. C’est beau. Ouais il y a quelque chose de beau à le voir ainsi, à l’entendre. De sauvage. De brute. De tellement… ah zut ! Je trouve même pas les mots à mettre sur ce que je ressens !

Il se retourne vers moi et je lui lâche un sourire. J’aime bien Lune. C’est clair qu’il est carrément sexy, mais outre ce détail – enfin si on appelle ça un détail parce que bon il est quand même wahouuuu !- il est gentil, pas pédant comme certains chevalier qui pètent plus haut que leurs fesses.

- Non, pas mon peuple. Juste moi. J’utilise les plantes pour mes soins, ça augmente mon efficacité combinée avec la Force. Disons qu’ici c’est un peu mon jardin de simples, en plus de mon jardin d’agrément. Avec la Force, on peut réussir plusieurs choses qu’on pourrait penser impossible au premier abord.

Je ne veux pas m’arrêter sur les semaines que j’ai passé à bichonner chacune des graines, chaque bouture qui peuplent aujourd’hui cet endroit. Ce n’est pas très intéressant. Et au final pas très important non plus. La seule chose qui l’est c’est de pouvoir en profiter en cet instant. Je m’allonge dans l’herbe, tapotant d’une main à côté de moi pour l’inviter à faire de même.

- Le ciel de Coruscant est toujours plus beau vu d’ici, avec le bruit des feuilles et l’odeur des fleurs. Et l’air plus supportable !

J’éclate de rire, l’invitant à nouveau puisqu’il peine à se décider.

- Allez, vient ! promis, je ne te mordrais pas ! Jamais au premier rencard ! Seulement au second !

Comme si c’était un rencard. Comme si y’en avait des seconds. Comme si on n’était pas des jedis avec l’interdiction de s’attacher. Pfff, je m’en moque. Je lui ne propose rien de mal, juste une petite sieste dans un zeste de nature. Moi j’en ai besoin pour me ressourcer et lui… lui je suis sûre que cela ne peut que l’aider à guérir plus vite bien que j’ai déjà pas mal avancé le travail et qu’il va probablement sortir de l’hôpital aujourd’hui. Dommage… enfin pas qu’il soit sur pied. Dommage que je ne le revoie plus, je m’étais habituée.

- Pourquoi ? dis-moi pas que t’as jamais quitter cette planète pourrie…. Oh… y’a un truc que tu arretais pas de dire lorsque tu étais inconscient. C’est quoi Ke’h ?
Invité
Anonymous
S'il en avait eu les capacités physiques, Lune aurait probablement rougit. Il ne comprenait pas exactement le terme employé par Jesaëlle puisque sa maîtrise du basic demeurait imparfaite en ce qui concernait des mots aussi spécifiques. Toutefois il ressentait la situation instinctivement et l'idée de s'approcher de la Zélonnienne projeta sa queue contre ses jarrets, témoignant pour lui de ses sentiments contraires. Il désirait se coucher sur l'herbe et s'échapper. Jamais auparavant le loup n'avait été soumis aux conséquences d'une promiscuité involontaire. Lui le solitaire, le dur, l'incorruptible voyait son corps imperceptiblement flancher. À l'adolescence, bloqué par ses anciennes conditions de vie difficiles, tout son être fonctionnait pour la survie, le reste était superflu. N'avoir jamais eu de réels contacts avec des filles devait aussi avoir un lien devant cette impassibilité apparente.

Bref, le fait est que Lune était aussi démuni qu'un louveteau face à ces nouvelles réactions, encore légères mais dérangeantes, d'avantage encore parce qu'elles étaient plaisantes. Habitué au pragmatisme, le loup décida finalement de se coucher sans cérémonie aux côtés de la rouquine. Sous ses oreilles rondes, une mèche flamboyante s'était logée, glissant entre les doigts du canidé qui avait également croisé ces derniers sous sa tête. Détail charmant, il avait inconsciemment imité la position de la jeune femme et ses yeux clairs s'étaient posés dans les cieux en effet dégagés. Miracle d'une nature que le Jedi n'avait jamais eu l'occasion de voir.

- On m'a beaucoup envoyé sur Tatooine.-Admit Lune, non sans un soupir. Être résigné ne l'empêchait pas de se sentir déçu.- C'est encore plus pourri qu'ici. Dans tous les sens du terme.

Acheva le jeune mâle avec un petit sourire complice. Il ferma les yeux un instant, savourant l'air-presque- frais qui envahissait les lieux grâce aux plantes. Malgré le fait qu'il ne connaisse pas le nom de la grande majorité de ces dernières, ni leurs propriétés, il se sentait lié à ces dernières. Lui était l'animal, et elles-y compris la Zélonienne-représentaient son lieu de vie, ses racines.

- K'eh... Était... Non est... Un vagabond que j'ai aidé dans les bas-fonds de Corurscant. Il était poursuivi et détesté parce que la Force courait en lui. Le Temple l'a soigné et je... Devais l'aider à la maîtriser. Comme à chaque fois, je n'ai pas pu tenir ma promesse.

Souffla le canidé. Son poil se gonfla légèrement, signe de son agacement. Contre lui, contre les circonstances. Entre un Padawan trop obscur, une autre trop jeune, une autre ayant définitivement sombré et désormais K'Eh qu'il n'avait pas pu aider parce qu'il devait partir en mission, les plaies étaient nombreuses.

- Il ne m'a pas attendu et est parti. Sans doute s'est-il senti trahi.


Le jeune loup rouvrit les yeux et tourna la tête vers la jolie femme aux yeux couleur sève. Il hausse un sourcil et ses moustaches s'étayèrent comme un éventail qui s'ouvre légèrement, il respirait plus profondément qu'à l'ordinaire, s'inspirant de l'odeur presque sucrée de Jesaëlle.

- Qu'est-ce que veut dire rencard? Au fait.

Une question linguistique pour échapper au sentiment de culpabilité et dégager son propre ciel pollué de malchance. Avait-il seulement conscience que sa question était pourvu d'une lame tranchante, d'avantage aiguisée encore par l'attirance naturelle qu'il y avait entre eux. Un loup ne pouvait que se sentir attiré par une forêt. Et la forêt, aimait-elle sentir en son sein le chant du loup?
Invité
Anonymous
Ah oui ! Tatooine ! On peut pas dire que ce soit le genre de planète qui me laisse un super souvenir et l’envie d’y faire un tour pendant mes vacances. Carrément pas. C’est moche, c’est sec, c’est chaud et en plus les hommes des sables ne sont pas franchement accueillants. En un mot, une destination bien, bien pourrie. Je comprends pourquoi il n’aime pas trop, malgré les espaces sauvages à perte de vue. Enfin si on peut appeler comme ça des étendus désertiques de rochers et de sables, avec pour seule ombre, celle que nos silhouettes projettent sur le sol craquelé.

- Ouais, c’est la misère Tatooine. Bah, après ta convalescence, le Conseil va peut-être expédier sur une planète plus cool.

Ou pas. Les vioques du Conseil ont des idées loufoques et complétement débiles des fois ! Comme mon affectation ici. Tiens rien que d’y penser une nouvelle fois, j’ai les nerfs en pelote. Allez Jez’ ! Inspire, Expire ! Et arrête de te focaliser sur ton petit nombril, t’es pas la plus à plaindre non ? Y’a qu’à regarder Lune, son petit regard triste et ses poils qui se dressent. K’eh et sa situation, ont l’air de lui tenir à cœur. Essayage de remontage de moral. Je suis assez nul à cet exercice mais bon… on sais jamais, sur un coup de chance, ça pourrait peut-être enlever cet agacement dans le fond de sa voix.

- Eh ! Lune ! Rien ne t’empêche de la tenir maintenant. T’as été blessé et inconscient, c’est compliqué de tenir une promesse dans un lit d’hosto, branché à des machines. Sérieux, qu’est ce qui te retient de le faire maintenant ? Hormis ta culpabilité pour je sais pas quoi et sa fuite. Moi je dis que c’est si tu persévères pas un minimum que t’auras échouer. Pour le reste, dans la vie, il y a toujours des imprévus et des trucs chiants qui bousculent ce que tu avais prévu. Mais t’es pas obligé de les subir en fermant ton clapet et en oubliant tes objectifs. J’dis ça… j’dis rien.

- Qu'est-ce que veut dire rencard? Au fait.

Alors celle là, je l’ai pas vu venir. D’ailleurs je crois que je rougie franchement sous son regard. Du genre pivoine. Vite je détourne la tête pour fixer mes yeux sur le ciel. Bon ça craint ! Je lui réponds quoi, moi ? Ah ma vieille, telle est prise qui croyait prendre ! Te voilà bien à devoir expliquer les idées cochonnes de ton sous-entendu. Comme ça. A chaud. A ce jedi sexy qui ne te laisse pas vraiment indifférente. L’art et la manière de passer pour une greluche ! Si vous voulez un cours, venez chez moi, je suis au top !

- Euh… t’as jamais eu de rencard ?

Ouais, c’est pitoyable de détourner sa question en répondant par une autre question. Surtout que c’est le genre de réponse, ma main à couper, qui va pas spécialement être moins gênante. C’est une mauvaise idée. Ouais carrément. En plus on dirait une gourde ! Evidemment qu’il a jamais du en avoir, sinon il saurait ce que c’est ? C’est un jedi, alors d’accord pour le côté un peu naïf, mais quand même ! Ou alors il le fait exprès pour me piéger. Je le regarde. Bon vu son air tout innocent, c’est pas ça.

- Euh.. c’est quand un garçon ou une fille, invite quelqu’un qui lui plait à sortir… Faut que je précise ? Ouais, non ? Je sais pas… mais je sens que je vais m’enliser - … faire des trucs sympas où ils pourront se découvrir. Tu vois genre aller mater un holociné ou casser la croute au restau…. Ou s’allonger dans un parc au milieu de l’herbe. Ce genre de choses, quoi.

Voilà. Grillée. C’est moche. Bon c’était pas vraiment dans l’esprit d’un rencard que je l’ai trainé ici, et franchement, je disais ça plus par boutade mais bon. Au final. Il me plait non ? Oui, mais c’est un chevalier, tête de linotte ! Heureusement mon biper vibre dans ma poche. Comme ça j’accapare mon attention dessus au lieu de le fixer dans les yeux. Pas envie qu’il lise ma gêne, encore moins les idées pas très jedi qui trainent sous ma caboche. Le rouge de mes joues lui indique suffisamment mon état comme ça !

[Désolé pour l'attente! J'ai été pas mal pris ces dernières semaines! *o* ]
Invité
Anonymous
[HJ: Désolé, je trouve ça bof.]

- Si tout le monde demande ce qu'il veut, ce serait la débandade, non?

Se demanda Lune à haute voix, peinant à saisir le principe du libre-arbitre. Sans jouer les suiveurs sans cervelle, le Shistavanéen préférait obéir aux ordres de ceux qui avaient une vision plus globale, probablement moins égoïste que la sienne. Il estimait normal, par exemple, que le Conseil se soit autant méfié que lui, bien qu'à l'époque ce manque de confiance l'ait blessé. Vu son passé et sa nature, c'était quelque chose d'aussi sage que logique. Aujourd'hui, le Chevalier estimait que le même processus se déroulerait à nouveau. Affligé par la situation de K'eh, il s'agitait, s'indignait un peu mais ensuite, il comprendrait probablement combien les hautes autorités avaient raison. Toutefois, il admit et émit une certaine parenthèse dans sa belle philosophie.

- Je chercherai K'Eh. Le Conseil ne me l'a, après tout, pas interdit.

Ni encouragé d'ailleurs, mais Lune possédait suffisamment de ressources mentales pour décider, seul, que ce serait une façon d'agir cohérente avec son idéologie. Il ne pouvait pas se résoudre à simplement abandonner l'indigent à cause d'un imprévu qui l'avait poussé à ne pas tenir ses promesses. Pourquoi cet idiot n'avait-il pas sagement attendu au Temple aussi? Tous frais payé. Il fallait être vraiment stupide! L'inquiétude se mua un instant en un genre de colère amère et douce à la fois, timide. Lune, habitué à la neutralité, se surpris à se sentir déçu par le jeune homme qu'il avait alors pris sous son aile, avant de se résigner. Blessé par la vie, K'eh qui ne voulait de toutes façons pas devenir Jedi, ne pouvait réagir "logiquement" ou plutôt si, mais en se basant sur sa propre logique, celle qui lui avait permis de survivre jusque là. Il n'avait pu se résoudre à attendre un Jedi parti en mission pour il ne savait combien de temps, entouré de ces manieurs de Force dont il se méfiait tant. Bref, le loup verrait ça quand il le pourrait, car pour le moment il ne pouvait certainement pas avancer.

Du moins, pas dans cette dite mission personnelle concernant le sans-abri. En ce qui concernait la société et plus précisément les relations proches, il prenait une classe magistrale. Oui, parfaitement, un cours niveau universitaire vu ses bases ... Inexistantes en la matière. Un grognement étrange surgit de sa gorge, un espère de roulement profond et sourd-sans être menaçant- qui lui gratta le gosier. Il ne l'avait jamais exprimé, ni cette envie instinctive qui le traversa soudain, viscérale. Ainsi, il se saisit de la main de la jeune femme, la caressa légèrement du bout des doigts-alors qu'il écoutait ses explications, puis, sans savoir comment, Lune vit ses crocs s'approcher de la main de la jeune femme, il saisit un endroit où la peau n'était pas accolé aux os et la fit gentiment rouler entre ses canines, avec une douceur surprenante. Sa mâchoire s'ouvrait et se fermait rapidement, avec délicatesse sur le morceau de peau. Il Il la "grattouillait", expression purement canine d'une grande affection pour le concerné, et dans certain cas, un prélude à la séduction. étant en grande partie humanoïde malgré son aspect bestial, cela dit, -et heureusement- Lune n'alla guère plus loin question expressivité animale. Il était à parier que s'il ne retenait pas son désir, ses démonstrations auraient été beaucoup plus... Humaines.

- Non, je n'en ai jamais eu. Nous sommes des Jedis.

Répondit-il d'une voix qu'il aurait voulu évidente, afin de souligner son raisonnement qui, en réalité, sonnait creux. Surtout après les derniers événements. Luuna Shein et Lyrae O'Sil avec leur progéniture, Maìtre Alyria Von soupçonnée d'avoir une relation avec un autre Maìtre Jedi. Une augmentation inquiétante de Padawans enceintes. Lune n'était plus à la page.

-Ahem, pardon.

Il lâcha la main de Jesaëlle, toujours prise en otage dans sa paume vêtue de coussinets doux quoique légèrement froids.

- Et toi, tu en as déjà eu des rancards?

Elle allait le lui dire après sa réponse "butée" aussi peu crédible fut-elle. Gêné, Lune sentit ses oreilles s'affaisser et sa queue se ramener automatiquement contre ses flancs. Il fallait admettre que la description donnée par la rouquine de ce qu'était un rancard ressemblait diablement à leur escapade. Quoiqu'il s'en défende, cela ne déplaisait pas au chevalier qui fournit un effort extrême.

- Je ne voudrais pas tout gâcher.

À condition qu'il n'ait pas eu l'orgueil de croire son attirance réciproque, le jeune Jedi venait d'offrir à la guérisseuse, un moyen de tout arrêter, de ne pas avoir à regretter par la suite.
Invité
Anonymous
C’est bizarre. J’me sens toute chose. Toute ramollo flagada comme un marshmallow rose quand il me fait son truc sur la main. Si bien que j’écoute pas vraiment ce qu’il raconte, enfin pas tout à fait. En même temps il fait tout pour me déconcentrer ! D’ailleurs je relègue mon vibreur dans ma poche, oubliant instantanément le message. Si c’est si important, ils referont sonner. En attendant, je me redresse sur mes fesses et regarde Lune avec un air fripon.

- Ouais on est des jedis. Mais les rencards c’est carrément pas interdit. Ni les câlins. C’est l’attachement auquel faut faire gaffe, même si ces dernières années j’ai l’impression que ce commandement se relâche franchement. Enfin le problème vient du fait de tomber amoureux, pas de se faire plaisir de temps en temps en agréable compagnie.

Je récupère ma main, j’sais pas trop si c’est à cause de ce que j’ai dit. Parce que bon, même s’il est diablement sexy, ça reste un collègue et généralement j’évite de mélanger fréquentation de boulot, avec les fréquentation « rencard » vu que les unes sont pérennes et les autres éphémères. Je ne peux pas me permettre avec mes relations sentimentales plus que du one shoot. Ça finit rarement par un « je te rappellerais » et de toute façon je ne rappelle jamais. A quoi ça servirait d’établir un lien plus fort pour le couper par la suite. Je suis pas maso au point de sacrifier mon cœur à mes petites aventures d’une nuit. C’est bien d’ailleurs pour ça qu’elles ne se prolongent pas au-delà de l’aurore.

- Oui. Un certain nombre ouais carrément un bon petit paquet, m’enfin c’est pas le genre de chose à révéler à un autre jedi qui visiblement n’en a jamais eu aucun. Je ne sais pas comment, certains font, pour parvenir à rester cloitrer sans jamais désirer ou vouloir un peu de chaleur humaine. A trop réprimer ses pulsions, on en devient barge. Pas étonnant que certains sombrent du côté obscur. Si je comprends parfaitement la règle de non attachement, je comprends carrément pas ceux qui diabolisent les relations charnelles. – mais comme dit… jamais rien de sérieux, parce que ça, c’est interdit.

De nouveau la poche de ma blouse blanche vibre, signe qu’on m’envoie encore une alerte. Va vraiment falloir que je me bouge le popotin et retourne bosser.

- Tu ne gâches rien. C’était pas un rencard… non ? Juste une sortie pour aider un patient ! Par contre, je vais devoir redescendre… alors… si tu veux un vrai rencard, pourquoi pas organiser ça demain, ou après-demain, ou quand tu te sentiras d’attaque ?


Crotte ! Mais quelle idiote ! mais qu’est-ce qu’il m’a pris de lui proposer ça. Qu’est-ce que je peux être nunuche. Le problème c’est pas que je veuille pas qu’il me dise oui, c’est plutôt que j’aimerais vraiment qu’il le fasse. Et ça… c’est carrément à proscrire. Bordel Jez ! t’es une jedi et c’est un jedi. C’est pas un peu un plan complétement pourri ? Je n’attends pas qu’il me réponde, non, je préfère pas, alors je me lève, et je l’aide à faire de même. L’avantage c’est qu’il ne risque pas de voir mes joues virer à l’écarlate.
Revenir en haut
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
skin made by
© jawn