Lyrae O'Sil
Lyrae O'Sil
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Obsession

Trouver une voie. Un moyen.
Un chemin.

Lyrae se leva de sa couchette, fit les cent pas devant elle avant de se rasseoir, se passa les mains dans les cheveux en essayant de chasser les crampes qui assaillaient son estomac par vagues désagréables.

- Un plan, putain, trouve UN PLAN, petit merdeux !

Non, il n’était pas foutu de trouver quoique ce soit qui tînt la route. Un cerveau à deux crédits, voilà ce qu’il pouvait ajouter à la longue liste de ses tares. Mais celle-ci était négligeable par rapport à sa lâcheté, son inconscience. Pendant qu’il avait été occupé par ses problèmes, son padawan, pour qui il avait cru bien faire en essayant de gérer la situation, avait quant à lui été renvoyé au front, sur Lorrd. Lyrae ne s’était pas inquiété outre mesure : il était parti avec Maître Ae, l’un des meilleurs du Temple. Quel imbécile ! Les contingents de Jedi étaient revenus sans son padawan. Sans aucun indice ou presque sur ce qui s’était produit. Kolin était parti. Pfiut, envolé, le gamin.

Lyrae avait encore du mal à y croire. Il avait immédiatement demandé au Conseil quelle suite serait donnée, qui lui avait platement répondu qu’une enquête allait être ouverte. Une manière courtoise, sans doute, de lui dire qu’il avait suffisamment causé de dégâts ces derniers jours et qu’il était probablement judicieux qu’il ne s’en mêlât pas davantage. Mais comment rester sans rien faire ? Sans rien dire ? C’était impossible.
Et où une enquête les mènerait-elle ? L’Empire avait emmené Kolin, et il était hors de portée. Seule une opération commando pour le ramener. Mais une opération commando était inutile si on ne savait où l’envoyer. Et lui qui à côté de ça, était resté concentré sur ses petits problèmes personnels…

En imaginant son padawan torturé par des impériaux, abattu peut-être froidement dans la neige de Lorrd ou laissé pour mort dans le sable de Korriban, Lyrae se recroquevilla sur sa couchette. Il aurait voulu disparaître. Kolin n’avait pas été abandonné par les Jedi, mais abandonné par son Maître. Comment avait-il pu croire qu’il serait à la hauteur ? Depuis Nar Shaddaa, il avait été un professeur déstabilisé, incompétent. Déjà qu’avant, ce n’était pas brillant…Certes, il avait appris au gamin à piloter. Mais à se battre ? A se sortir de situations délicates avec les Sith ? Non, ça, ils n’avaient que le survoler. Il avait été souvent absent, souvent incapable de dire ce qu’il aurait été judicieux de dire, et il en payait les frais aujourd’hui. Non : Kolin en payait les frais.
Il aurait voulu pleurer, mais même cela, il en était incapable. Il aurait voulu disparaître.

De longues minutes s’écoulèrent avant que soudain, l’ombre d’une idée folle ne germât dans son esprit. S’il fallait que les Jedi eussent besoin d’informations pour aller chercher Kolin, pourquoi n’irait-il pas la chercher ? Parce que cela lui serait interdit. Avec toute la compassion dont disposait le Conseil, ils étaient aussi pragmatiques : jamais ils ne prendraient le risque de perdre un chevalier pour sauver un padawan, surtout si les résultats étaient incertains. Mais l’aval du Conseil, avec tout ce qu’il avait fait ? L’aval du Conseil avait-il valu quelque chose lorsqu’il s’était agi de séduire Luuna ? De lui faire un enfant ? D’en adopter un autre ? Et aujourd’hui, il s’abriterait derrière l’autorisation du Conseil pour sauver son padawan ? Jamais de la vie.

Lyrae se redressa enfin, la mine déconfite par ces heures passées cloîtré dans sa cellule, mais une lueur déterminée s’était allumée dans son regard. En se levant, il consulta sa montre – il était tard. Restait-il quelqu’un au centre médical ? Ça se tentait. Quelqu’un du Medcorps pourrait l’aider. Lyrae se hâta vers la salle de bain où il se passa de l’eau sur le visage et arrangea ses cheveux – il n’était pas question de passer pour un fou s’il souhaitait que son plan marchât. Il tira maladroitement sa manche pour recouvrir son bras bionique mal entretenu, puis quitta sa cellule à pas de loups.

Il n’eut pas besoin, cependant d’utiliser beaucoup de discrétion : à cette heure avancée, tous les corridors étaient vides. Le couvre-feu pour les padawans avaient déjà débuté – ces chenapans ne pourraient rien cafarder.
En arrivant devant le centre médical, il crût d’abord qu’il n’y aurait plus que des malades et des droïdes, mais lorsqu’il poussa la porte vitrée, il aperçut un bureau encore allumé. Bon… Si c’était un vieux de la vieille, cela sera compliqué… Mais il fallait tenter. Et si ça ne marchait pas, il recommencerait ailleurs. Il était même capable de se rendre sur Arkania pour qu’une vieille amie lui fasse un prix pour cette opération, mais ça prendrait un temps fou, ce qu’il ne désirait pas.
La main moite, Lyrae toqua à la porte du bureau avant d’entrer.

Une jeune femme était là. Chevalier… Mince, il ne savait plus. Une jeune femme du Medcorps, voilà tout ce dont il se souvenait. Elle avait… Un regard gentil. Cela lui donnait de l’espoir.

- Je vous dérange ? fit-il en déglutissant nerveusement.
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J’ai les nerfs, franchement j’ai les nerfs et une envie de mordre du bureaucrate. Mon affectation à l’équipe Typhon ? Révoquée ! Assignée jusqu’à nouvel ordre dans ce service d’urgence ? Je vois rouge. Je n’ai aucune idée d’où émane exactement cette foutue lettre que je froisse violemment dans ma main. Par contre ce que je sais, c’est qu’il est hors de question qu’on me la fasse à l’envers. Je suis une nénette de terrain, pas une de ces medcorps que le bruit de la guerre fait trembler. Ma place est sur les champs de bataille, pas à rafistoler du rupin ou des bobos d’entrainement ! Rhaaaaa ! ça m’énerve ! ça m’énerve ! ça m’énerve ! Ça ne va pas se passer comme ça ! Je vais prendre fissa un rencard avec les vieux du Conseil. Je veux des explications et je veux retrouver mon équipe !

Je tape avec énergie sur mon pad de bureau, sacrément en rogne et sans mettre les formes. Ce n’est peut-être pas la meilleure des solutions pour choper un rendez-vous avec les chefs, mais au moins ça me soulage momentanément de ma frustration. Si j’attrapais le naze qui a eu cette idée, j’en ferais du pâté pour cathar. Au lieu de ça, je rumine, et tourne en rond. Mon bureau me parait trop petit pour contenir ma mauvaise humeur, et je ne parle même pas de ma formidable envie d’envoyer valser tous les dossiers empilés devant mon nez.

Allez Jez ! Inspire, expire ! Et zut ! Je balance cette saleté de lettre droit sur la porte sans voir qu’on vient de l’ouvrir, et qu’un gars se tient là. Comme réponse il se prend en pleine poire, le projectile tirebouchonné et mon air ahuri. Et zut ! Décidément j’en loupe pas une ! Maintenant il va vraiment croire qu’il me dérange. Bon c’est pas tout à fait faux, puisqu’il me coupe dans ma longue liste d’injures que je colle au rédacteur de cette « mise à pied », et à celles de les récriminations pour le Conseil, mais bon. Je suis avant tout et contre tout une guérisseuse non ?

- Euh… désolée… pour la boulette de papier. Je suis énervée mais ce n’est pas après vous. Et oui, vous pouvez entrer, promis je ne vous balancerais rien d’autres dans la tronche ce soir.

Je repousse dans un coin du bureau tout mon fatras, et ma mauvaise humeur – pourtant je l’ai sacrément mauvaise, vous pouvez me croire – et essaye de lui faire genre, un sourire avenant ? Bon on fait ce qu’on peut pour se rattraper !

on s’est peut-être déjà croisé au Temple. Enfin… Ca n’a aucune importance. Que puis-je pour vous ?
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Lyrae O'Sil
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Lyrae reçut la boulette de papier froissé en pleine figure et ne réagit pas instantanément, figé dans une posture interdite. Il savait bien qu’il méritait qu’on lui jetât la pierre, mais tout de même ! Cette jeune femme-là n’avait rien à voir avec ses histoires. Et puis, comment aurait-elle été au courant ?
La jeune Jedi, à peine plus haute d’une padawan humaine adolescente, lui présenta des excuses tordues et un sourire… Moyennement avenant. Quelle poisse. Déjà que son histoire était compliquée, il avait fallu qu’il tombât sur une folle !

Le Chevalier lui rendit un sourire poli, comme si le fait de s’être reçu un projectile ne l’avait pas gêné le moins du monde. Bon, il était là maintenant, et il voulait avancer. Il fallait donc penser autrement. Il était tombé sur une folle, quelle chance ! Seul un fou lui accorderait ce qu’il était sur le point de demander. Voilà qui allait mieux.
Lyrae referma soigneusement la porte derrière lui en vérifiant qu’il n’y avait personne d’autre qui viendrait les déranger, avant de se retourner et de s’adosser à la porte, comme s’il avait été prêt à la rouvrir à prendre la fuite à la moindre nouvelle menace… papetière.

- Oui, on s’est déjà croisés ici. Enfin sûrement au hangar. Je veux dire, je suis le Chevalier O’Sil, je m’occupe surtout de réparer nos vaisseaux et de former les jeunes pilotes.

Et voilà, il était nerveux, et quand il était nerveux il parlait trop, et trop vite, et ça se voyait parce que ses joues devenaient rouges et ses mains moites. Il tâcha de dissimuler son stress en adoptant une posture plus nonchalante, puis avança d’un pas en tendant la main pour serrer celle de la jeune femme.

- Mais appelez-moi Lyrae. C’est mon prénom.

Sans blague. Tu vas encore trop loin dans les précisions du con.

- Et vous êtes ?

Maintenant, il était sûr de l’avoir déjà vu, il y avait un truc avec ses yeux verts qu’il remarquait maintenant. Et ses cheveux rouges. Enfin oui, ce n’était pas tout à fait une humaine. Quelle espèce ? Aucune idée. Aucun intérêt en plus.

- Alors heu… Je viens vous voir pour une urgence. Alors voilà. J’ai besoin qu’on me mette un implant.

Il avait l’impression de passer une visite médicale. Ces visites étaient toujours un calvaire, il s’attendait toujours à ce qu’on lui trouvât un petit truc étrange qui ferait que quelqu’un se rendrait compte qu’il avait été accepté dans l’Ordre Jedi par erreur. Mais on ne lui avait jusqu’ici rien trouvé de louche. Lyrae se débarrassa de cette sensation désagréable et entreprit d’attraper le dossier d’un siège pour l’attirer à lui avant de s’y laisser tomber lourdement. Il inspira, se redressa, et se remit à regarder la jeune femme. Il voyait bien qu’elle n’était pas dupe. Et qu’elle n’avait pas trop la tête à ce qu’il racontait, en plus. Bon, c’était sûrement le moment d’être concis.

- Je pars au petit matin pour une mission extrêmement urgente. J’ai besoin d’un dispositif me permettant de pouvoir transmettre des informations sans que ce soit un appareil qu’on puisse m’ôter… Au cas où je serai fouillé. Je pensais à un implant dans la cornée qui pourrait retransmettre ce que je vois, par exemple. Ou bien un truc à activer dans la bouche avec lequel envoyer des messages. Ou je sais pas moi, n’importe quoi qui pourrait me permettre de communiquer vers le Temple… Ah oui, aussi, ça doit être de longue portée, je vais partir loin.

Voilà voilà. C’était le moment fatidique. Fallait-il une autorisation spéciale du Conseil pour obtenir ce type d’emprunt ? Ou bien avoir un ordre de mission qui le stipulait ? Ou bien avoir moins une sale gueule que la sienne ? Allez souris au moins, aie pas l’air constipé comme ça, on dirait que t’as un truc à te reprocher ! Bon, c’est vrai que t’as un petit paquet de trucs à te reprocher justement…

Lyrae présenta, avec toute sa bonne volonté, ses deux rangées de dents bien alignées entre ses lèvres étirées jusqu’à les faire gercer.

Mais qu’est-ce que t’es con, elle est pas dentiste.
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- Je suis le Chevalier Jesaëlle Vertigen et accessoirement médecin ici.

Bon… Vu l’accueil que je lui ai réservé, je comprends qu’il en mène pas large mais là il est carrément stressé de chez stressé. Du genre à avoir un balai coincé dans le fondement comme dirait Alice. Du coup, je me dis que l’interrompre ce n’est surement pas une bonne idée, je voudrais pas lui couper le siffler avant qu’il n’ait fini tout son petit laïus. Surtout que ça prend une histoire intéressante cette affaire, enfin un truc pour me sortir de mes idées noires ! Ceci dit j’ai comme un petit doute, là, qui me pince. Avec un sourire comme ça, soit il veut me bouffer, soit il cache un truc louche.

- Un départ au petit matin ? Ce petit matin ? C’est drôlement court ton histoire.

Je me saisis de mon pad, et pianote vigoureusement pour appeler son dossier médical. Lyrae O’Sil, Lyrae… hummm voilà ! Je fouille passant en revue l’ensemble du document, sans dire un mot. Je pousse même le vice à faire semblant de continuer de lire, pendant une ou deux minutes, juste pour capter du coin de l’œil, sa réaction et sa mine déconfite. Puis, je finis par froncer mes sourcils et tordre ma bouche avec une grimace.

- C’est embêtant chevalier, une telle demande nécessite usuellement une approbation du Conseil. Et.. je n’ai strictement aucune autorisation pour ce genre d’intervention dans ton dossier.

Je m’adosse à mon siège, et croise mes bras sous ma mes seins. Mon regard, lui, je le fixe sur le ce blondinet plutôt sexy en vérité – j’en ferais bien mon 21h mais chut ! – histoire de le mettre un peu plus sur des charbons ardents qu’il ne semble déjà y être.

- J’imagine que ce n’est pas approuvé ? Tsss … Outre ce manquement, Chevalier, tu dois comprendre que la mise en place d’un implant de ce type, notes bien que c’est pas le genre de bidule qui se trouve facilement, déjà, nécessite un peu plus que les quelques heures restantes avant le début du petit matin. Enfin sauf si tu as envie de finir borgne ou aveugle.

Je me lève, passe de l’autre côté du bureau, pour m’assoir sur son bord, juste au niveau du beau gosse. Je croise mes jambes, utilise mon regard de la mort qui tue… humm non enfin plutôt celui qui perce trop fastoche tous tes petits secrets très moches.

- Chevalier O’Syl… enfin Lyrae si tu permets, j’ai peut-être l’air un peu nunuche et jeunette, mais je ne suis pas complétement stupide. Ton histoire, elle pue les emmerdements à des lieux. Une mission ? Vraiment ? Une mission pour les jedis, hein ? Et c’est quoi cette mission extrêmement urgente qui te contraint à te faire poser un système de communication hyper sophistiqué dans l’orbite ? Et qui en plus n’a aucun aval ? Franchement, si j’étais pas aussi en pétard contre ces vieux croulants du Conseil, je te ferais jeter fissa hors de cet endroit. Du coup, si j’dois procéder, juste pour nourrir mon côté rebelle qui en as ras la casquette de sa hiérarchie, à la pose de ce machin, je veux savoir pour quelles raisons j’enfreins le règlement. Et ça a intérêt être en béton pour me convaincre de procéder à cette opération !
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L’attente était hyper longue, quand même. Qu’est-ce qu’elle regardait au juste sur cet écran ? Elle ouvrait tous les ordres de mission des dernières heures pour trouver celle qui correspondait à sa mission ? La pauvre risquait de chercher longtemps. Lyrae essayait de garder intact son sourire maladroit. Petit à petit, le visage du chevalier se crispe désagréablement. Cette Vertigen lui donnait le vertige avec cette attente. Haha, il faudrait qu’il la lui sorte celle-là…

Mais le Chevalier perdit tout son sourire quand la médecin reprit la parole.

- Ah… Ah bon ?

Bon ok, inutile de faire semblant, elle avait lu en lui comme dans un datapad ouvert. Les méninges de Lyrae fonctionnaient à toute blinde pour trouver un mensonge adéquat, mais rien ne se présentait. Et puis, elle le tutoyait comme un gamin pris en faute et… C’était exactement comme ça qu’il se sentait.
Petit à petit, les espoirs du chevalier s’effondraient. Il prit sa tête entre ses mains pour ne plus voir la silhouette de Jesaëlle qui se déplaçait devant lui en ajoutant à son angoisse. Voilà, son petit plan n’était pas faisable et il allait en plus se faire pincer par le Conseil pour avoir menti sur son affectation. Cette fois c’était sûr, il allait être radié de l’Ordre et Kolin ne serait jamais…

Non. Il ne pouvait pas abandonner si vite. Il fallait qu’elle essayât un peu plus fort ! Qu’importait le Conseil, il ne pouvait pas abandonner son padawan ! Et la médecin avait l’air de laisser entendre que c’était risqué mais… Pas impossible. Il se redressa brusquement, gardant les mains devant lui, les doigts figés comme s’il y tenait encore sa tête, mais il implora Jesaëlle du regard.

- Ok, tu as raison sur toute la ligne. J’ai menti. On ne se connait pas mais je suis pas un Chevalier exemplaire. J’ai foutu la merde partout ces derniers temps et par conséquent, le Conseil refuse de me laisser sortir du Temple. Mais mon padawan – c’est Kolin Valkizath, tu peux vérifier – était sur Lorrd il y a quelques jours. Il n’est pas revenu. Tu comprends ? Ça veut dire qu’il est soit mort dans la neige là-bas, soit qu’il a été emmené sur Korriban. Et le Conseil n’a pas d’indice. Et ne fera pas d’enquête, parce que c’est trop risqué.

Sa voix lui paraissait plus aiguë que d’ordinaire. Et son histoire un peu décousue. Il essaya de remettre un peu d’ordre dans ses pensées affolées.

- C’est qu’un gosse, Jesaëlle. Un gosse pris dans la guerre. Il a 15 ans, il est fragile psychologiquement, il va faire le petit rebelle face aux Sith et ils vont le tuer au bout d’un moment. Et s’il est pas encore mort je dois empêcher ça. Et il n’y a aucun moyen, tu comprends ? Il n’y a aucun moyen à part y aller en personne. Je ne sers à rien à attendre ici, je te jure. Et je ne sers à rien pour personne, les droïdes réparent bien mieux nos vaisseaux que moi, et les simulateurs suffisent à former nos padawans. Je suis complètement inutile à l’Ordre et la seule chose que je peux faire c’est aller contre les ordres du Conseil pour servir à quelque chose. Alors je veux aller là-bas, sur Lorrd, découvrir si Kolin est mort. Et s’il n’est pas mort, me faire emprisonner pour le rejoindre et vous envoyer toutes les informations que je pourrai dénicher pendant ma captivité sur tous ceux qui ont été faits prisonniers ces derniers mois.

Il reprit son souffle et essuya une goutte de sueur sur sa tempe. Ses yeux étaient exorbités tandis qu’il fixait le visage de Jesaëlle. Il lui semblait qu’elle détenait toute la clé de son plan. Qu’elle avait droit de vie ou de mort sur Kolin, comme tant d’autres personnes dont Lyrae n’avait pas été capable de le protéger. Comment avait-il pu être si mauvais maître, si mauvais amant, si mauvais père ? Pour une fois qu’il avait l’occasion de réparer ses torts… Et c’était une jeune femme plus jeune que lui qui avait le pouvoir de le lui autoriser.
Il se mordit la lèvre.

- Je t’en prie, ajouta-t-il. Je veux bien être borgne s’il le faut pour que tu fasses ton office. Fais-moi signer une décharge pour ta responsabilité, dis que je t'ai menacée, peu importe, je suis d'accord dans tous les cas. Je te couvrerai... si je reviens. Je peux même jouer la comédie devant une caméra du Temple pour que tu aies une preuve.
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- Ca va, j’ai compris. Pas besoin de me faire la version suppliante, larmoyante et tout ça. N’en rajoute pas non plus.

Quoi ? j’aime pas ce qu’il remue en moi, avec son regard de jedi abattu et triste, sa voix brisée. Bon sang, y’a pas une règle sur l’attachement des chevaliers et l’affection ? Bon c’est clair que mettre de la distance avec un gosse que tu formes et côtoies quotidiennement, c’est juste mission impossible. Complétement impossible. Mais il pourrait faire un effort et éviter de me tournebouler comme ça. Je soupire et mon stylo claque régulièrement sur le bord de mon bureau, en rythme avec ma réflexion.

- Ok, je vais t’implanter un bidule, mais je vois deux problèmes à ce que tu me demandes. D’un, les implants comme ça, ça ne pousse pas sur les arbres. Ce ne sera pas évident de mettre la main sur ce genre de matos sans demande officielle… et si je peux tirer quelques ficelles et passer par des voies officieuses pour en récupérer un, autant de dire, que ce genre de service risque fort de nous exploser sur la tronche ultérieurement si on revient de Llord. Le deuxième point, c’est que ce genre d’opération ne fonctionnera pas d’un claquement de doigts, ça va prendre un peu de temps, d’autant plus pour effacer les cicatrices qui pourrait trahir l’implantation de l’émetteur. Du coup on en arrive à un troisième point. Je t’accompagne. Le voyage devrait me laisser suffisamment de temps pour installer le dispositif quelque part sur toi, de réparer les tissus et les lésions. Il te permettra aussi de prendre un peu de temps pour réfléchir à un plan à deux. J’suis douée pour échafauder des plans … et je suis terriblement en manque d’actions depuis qu’on m’a confinée ici pour des raisons disciplinaires.

J’vois bien que ma proposition l’enchante pas des masses. Surement qu’il me prend pour l’une de ces greluches uniquement efficaces avec un scalpel à la main, cachées derrière leurs blouses blanches et tout le matériel hospitalier. Et bien pas du tout ! J’me sens inutile ici.. enfin pas totalement mais suffisamment pour que l’appât qu’il agite sous mon nez prenne des airs de paradis. C’est pour vous dire à quoi j’en suis réduite ! Franchement, je suis une nana de terrain, et l’expérience au sein des Typhons n’a rien fait pour calmer cet élan en moi. Délivrer des ordonnances et suivre des patients dans un hôpital gnagnan, avec une routine et un traintrain quotidien, ça me fiche les nerfs en boulotte.

- A prendre ou à laisser. C’est non négociable.
Lyrae O'Sil
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Le claquement du stylo frappé sur le bord du bureau de la médecin semblait égrener les secondes qui séparaient Lyrae de la fin de sa vie de Jedi. Comme un sablier maudit. Et pourtant, lorsqu’elle reprit la parole, c’était pour lui annoncer qu’elle allait faire quelque chose.
Le Chevalier n’en croyait pas ses oreilles. Il joignit ses mains comme une prière.

- Oh merci, implora-t-il, merci Jesaëlle. Je veux dire chevalier Vertigen. MERCI.

Mais il se tut pour la laisser poursuivre et donner ses conditions. Lyrae se crispa.

- Me… M’accompagner ? demanda-t-il sur le ton de la naïveté, un léger sourire gêné aux lèvres.

Alors ça, ce n’était pas du tout prévu. Qui donc avait jamais voulu l’accompagner lorsqu’il faisait des bêtises plus grosses que lui comme ça ? Même Luuna savait bien qu’il ne fallait jamais le suivre quand il délirait comme ça. Mais il était tombé sur une folle, c’est vrai. Et apparemment, elle avait aussi quelques petits pépins disciplinaires.
L’éventualité que Jesaëlle ne disait ça que pour s’acheter du temps pour pouvoir prévenir le Conseil lui traversa l’esprit, mais ça ne collait pas avec l’attitude de la médecin. Et puis, il valait mieux ne pas la contrarier maintenant, histoire de pas la faire changer d’avis.

- Bon, ok, fit-il un peu réticent. T’as raison, ça va me permettre de réfléchir à un plan… A deux.

Réfléchir à un plan tout court. Il avait oublié ce petit détail. Il était trop habitué à traiter les problèmes lorsqu’ils étaient devant son nez sans beaucoup penser à la façon dont les choses devraient se dérouler plus tard. Bon, il était jamais trop tard pour apprendre. Voilà, il allait faire un plan à deux, ça n’aurait servi à rien de faire un plan plus tôt, de toute façon.

- Mais tu as dit que ça allait prendre du temps… Genre, combien ? Deux jours ? Ou plus ?

Plus de deux jours d’attente et il se serait certainement enfui dans la jungle d’Iziz en hurlant. Non, non. Il allait échafauder son petit plan, écrire sa petite lettre pour Luuna et… Oh, pauvre Luuna.
Lyrae soupira, soudain abattu sur son siège. Mais il avait pris sa décision, il ne pouvait pas revenir en arrière.

- Très bien, acquiesça-t-il à voix basse. Je te laisse le temps qu’il faudra. Je vais nous trouver un transport. Si on te demande… Je suis venu pour mon bras cybernétique, il est pas très stable.

Il actionna sa main artificielle en refermant ses doigts devant lui. Il avait bien meilleure allure depuis qu’Alys l’avait révisé.
Puis Lyrae se leva, remit en place la chaise qu’il avait dérangé, et s’apprêta à quitter la pièce.

- Merci. Vraiment. Je te revaudrai ça, je te jure. Enfin, si je reviens vivant de l’Empire, haha.

Son rire sonnait faux. Il déglutit.

- Bon allez, je file, ça serait suspect que je reste trop longtemps. Je t’envoie une heure de rendez-vous sur ta messagerie dès que j’ai un transport assez sûr de programmé. Bonne nuit. Et merci. Hum. Encore.

Le Chevalier ouvrit la porte et s’éloigna à grands pas vifs. Et pas très sereins.

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