Halussius Arnor
Halussius Arnor
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La tourmente avait envahit le ciel au dessus du campement depuis deux jours déjà. L'eau tombait drue sur toute la région sans cesser une seule seconde. Déjà ici et là le sol commençait à être détrempé, des flaques d'eau apparaissaient, se muant lentement mais sûrement en marres puis en étendues plus conséquentes. Les flores enduraient ces conditions plutôt rudes, la faune elle se cachait bien au sec, à l'abri en attendant que le soleil revienne. De toute la clairière, Halussius était le seul être animal à être en contact avec la pluie.

L'eau coulait tout le long de ses cheveux trempés. Sa peau et ses vêtements étaient ruisselants... et cela dans sa plus grande indifférence. En effet, plongé dans une méditation intense, Halussius était complètement absout des sensations et des effets du monde physique. Tout son être, tous ses sens se focalisaient sur le monde immatériel de la Force. C'était une chose rare qu'Halussius ne faisait que rarement mais une chose qui était nécessaire lorsque son état émotionnel se trouvait fortement déstabilisé.

Il était là assis sur ses genoux, les yeux fermés et le souffle paisible, au bord de l'étang depuis de nombreuses heures déjà à être immergé complètement dans la Force. Il avait suffit d'une simple altercation au matin avec le père du jeune Borth. Halussius était paisiblement dans son bungalow lorsque ce dernier frappa violemment à la porte en l'invectivant. Il n'eut même pas le temps de réagir et de répondre que le paternel lui décocha un direct du gauche qui manque de la faire tomber à terre. L'agresseur était reparti aussitôt en le toisant d'un « N'approcher plus de mon fils ! Sale traître ! ». Cette agression aussi inattendue qu'incompréhensible avait fait plus que de surprendre Halussius, cela avait fait resurgir en lui des choses qu'il pensait avoir accepté depuis longtemps. Il s'était réfugié ici sans attendre... Non pas par peur, ni par lâcheté... mais pour éviter qu'un drame ne se produise à nouveau ! Les méandres de l'esprit lorsqu'ils sont associés à la Force génèrent parfois des situations inattendues


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La table circulaire trônait au milieu d'un espace exsangue de tout décor ou plutôt au milieu d'un vide lumineux. Autour d'elle, trois fauteuils massifs et confortables à l'aspect sombre et aux lignes arrondies. Devant le premier fauteuil se trouvait un verre serti d'un métal précieux et rempli de vin. Devant le deuxième fauteuil, une simple tasse en terre cuite rempli d'un thé fumant tandis que le dernier fauteuil avait une simple carafe transparente totalement vide.

 « C'est intolérable ! Comment pouvons nous nous laissez insulter et frapper sans réagir ?! »

L'homme en colère était vêtu sombrement. Son costume était taillé à la mode de ceux portés couramment dans les hautes sociétés de la galaxie. La coupe étroite et les ajouts métalliques lui donnait un aspect martial tandis que le long manteau noir qu'il portait par dessus et ses yeux rouges-orangés lui donnaient un air mystique peu rassurant derrière le verre de vin.

 « Ce n'était qu'un réflexe de défense face à une chose qu'il ne comprend pas et qui lui fait peur. Il s'inquiète de ce que va devenir son fils, on ne peut le blâmer pour cela. Borth est le seul de ces enfants à être non seulement sensible à la Force, mais il y est puissant. « 

Ce nouvel intervenant au ton plein de compassion assis derrière la tasse de thé était lui aussi vêtu d'un costume bien taillé mais plus modeste d'aspect aux teintes beige et marron.

 « La Force nous rend supérieur ! Le commun des mortels nous doit le respect ! Cet homme sans intelligence devrait nous craindre plutôt que de nous défier !! Il devrait être honorer que son fils soit un élu et ne partage pas sa médiocrité !! »

 « Après nos échecs, la défaite, notre monde en feu ! Vous osez encore dire que nous sommes supérieur aux autres ? »

 « Les choses se seraient passées différemment si l'on m'avait laissé faire à cette époque ! »

 « Oh ! Pardon... Il est vrai que l'on a vu ce que cela donne lorsque c'est vous qui avez la main ! Je suis certains que les ferrailleurs de Dantooine ont apprécié vos méthodes... »

 « Des criminels et des assassins ! »

D'un coup, l'homme en noir frappa la table avec son poing si fortement qu'elle se mit à trembler et à faire quelque peu vaciller le verre, la tasse et la carafe. Ses yeux oranges scintillaient et tout son être dégageait une aura obscure terrifiante tandis qu'il se levait de tout son long.

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Un soupire vif expulsé par les narines d'Halussius balaya soudainement le filet d'eau ruisselante au bout de son nez. Ses sourcils se plissèrent le bas ridant ainsi partiellement son front sur le milieu. Il leva son bras vers l'avant, la main tendue et d'une geste vif resserra le poing en prononçant un mot, un seul.

 « Nén... »

Nén... L'eau... Un mot simple et court mais qui raisonna dans toute la clairière. Aussitôt, la multitude des gouttes de pluies tombant autour d'Halussius dans un rayon d'environ trente mètres se figèrent comme si le temps venait de s'arrêter. Toutes les gouttes qui tombaient dans cette zone se trouvaient aussitôt figées dans les airs. Plus la pluie tombait et plus les minces traits d'eau suspendu s’aggloméraient les uns avec les autres en des masses d'eau aux formes chaotiques. Le second bras d'Halussius se leva et s'associa a son jumeau pour effectuer un mouvement circulaire complexe des mains et des poignets.

Les masses d'eau chaotiques se réunirent alors en un instant en seule sphère aqueuse aux contours parfaits qui ne tarda pas à envoyer à la surface de l'étang de traits glacés, comme des pics de glace.


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L'homme obscur venait de se stopper. Son regard venait de basculer versa droite, en direction de celui assis devant la carafe vide. Ce dernier était resté silencieux depuis le début, préférant rester spectateur de cet échange panaché entre l'Ombre et la Lumière. Il n'avait pas bougé non plus jusqu'à cet instant précis où seuls ses yeux s'étaient fixés sur l'Ombre exaltée.

 « S'il vous plaît, Seigneur Ombre. »

Aussitôt, l'aura obscure entourant l'homme tout de noir vêtu diminua en intensité avant de se dissiper totalement. Ses yeux retrouvèrent aussi vite leur aspect initial et il finit par reprendre place sur son siège. Cette baisse d'animosité soudaine était une trop belle occasion pour que son contradicteur ne s'en saisisse.

 « Bénis soient les jours où vous étiez cloîtré et vos paroles de simples murmures inaudibles. »

Toujours sans faire le moindre mouvement, les yeux du troisième homme basculèrent vers lui ce qui le dissuada de renchérir sur ce qu'il venait déjà de dire.

 « Maître Lumière, je vous prie. »

Les deux entités avaient chacun tourné leur regard vers le troisième homme envers lequel ils portaient visiblement une grande déférence à en croire leur mine à la fois fière et désolée. De concert ils lui adressèrent un simple « Excusez-moi, Magistère » tout en baissant légèrement la tête. Le Seigneur Ombre, le Maître Lumière et le Magistère, trois hommes différents, trois entités distinctes et pourtant ayant le même visage parfaitement identique, celui d'Halussius.

 « La querelle n'a pas sa place parmi nous, en cet endroit. N'oubliez pas que nous représentons chacun un aspect d'une même personnalité et de notre cohésion et de notre entente dépend son bien être et donc notre propre survie. »

Contrairement à Ombre et Lumière, Magistère ne portait pas de tenue spécifique, ni même reconnaissable, il était habillé certes, mais sa forte aura empêchait d’identifier clairement la nature de ses vêtements.

 « Nous ne devons pas laissé cet incident regrettable remettre en cause ce que nous avons accomplis jusqu'ici. »

Son tout premier mouvement fut pour le Seigneur Ombre à qui il s'adressa tout en tournant sa tête vers lui.

 « Grâce à Atheras et à son enseignement, nous avons gagner liberté et considération. »

Il tourna ensuite sa tête vers le Maître Lumière et s'adressa à lui.

 « Nous avons également appris la mesure et l'acceptation. »

Puis, regardant devant lui vers l'immensité lumineuse, comme s'il s'adressait à lui même, il dit.

 « Et nous sommes en vie. »

Un silence s'instaura alors de quelques secondes avant que le Magistère ne reprenne la parole.

 « Les mots du père du petit Borth étaient naturellement destinés à nous blesser et pour être sûr de son effet, il a ajouté le geste à la parole. Mais cela ne doit pas nous troubler. Artoria, et ce qui s'est passé à l'époque, fait partie intégrante de notre histoire et de notre identité. Nous avons lutté, chacun d'entre vous en a été affecté à sa manière et à l'extrême, mais nous avons fini par accepter et faire nôtre cette période.

Le père de Borth ne mérite ni mépris, ni condescendance. Nous devons accepter ce qui s'est passé et agir au mieux pour lui, pour nous et pour le petit Borth. »


Le Seigneur Ombre dodelina alors spontanément de la tête et ne put s'empêcher de dire.

« Eh bien ! De temps en temps, vous êtes souple !»

Ce à quoi le Maître Lumière presque aussi vite.

« Vous, vous l'êtes jamais ! Ça fait une moyenne.



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Tandis que les piques de glace continuaient de percer la surface de l'étang, Halussius commença comme à se parler à lui même. Plus une seule goutte d'eau ne tombait sur le sol trempé autour d'Halussius, toutes les gouttes étant systématiquement dirigés vers cette sphère parfaite flottant dans les airs.

 « L'eau est semblable à la Force... Fluide essentielle à la vie et à son développement... Torrent irrésistible pouvant tut balayer tout sur son passage... Création et destruction... Bénéfique et néfaste...

En acceptant la création, j'accepte la destruction... Mes erreurs, je les acceptent et je les fais miennes... Les reproches, je les accepte et je m'en détache...

Je lâche prise... ainsi né l'équilibre... et … alors... je vis... »


Cela faisait déjà plusieurs minutes que la sphère ne projetait plus rien... Elle était à présent entourée par plusieurs filets d'eau décrivant chacun des cercles allant dans des directions et des sens différents. La surface de l'étang était non seulement jonchée de piques glacés de tailles diverses, mais leur nombre important avait commencé à faire chuter la température de l'étang suffisamment pour qu'il commence à geler.

Tout en prononçant une phrase en langage mystique, Halussius bougea ses mains à nouveau en direction de la sphère qui se dispersa aussitôt en vapeur d'eau et disparut. Les yeux d'Halussius s’ouvrirent lorsque la pluie recommença à tomber normalement tout autour de lui, comme s'il sortait d'un long sommeil. Voyant l'étang devant lui en train de geler, il prononça à nouveau quelques mots. Les piques de glaces dispersés disparurent à leur tour en vapeur d'eau qui s'éleva dans les airs.

Ses vêtements étaient totalement imbibés au point qu'ils n'absorbaient plus rien depuis fort longtemps. Mais il ne s'en préoccupait pas. Il était complètement trempé mais surtout il était apaisé.

Au campement, ce que les plus avisés redoutaient étaient en train de se passer. La partie Est du camp commençait à être inondée, l'eau commençant à s'infiltrer même dans les habitations.

Borth, avec toute la force dont il pouvait faire preuve pour un petit garçon de son âge, faisait son possible pour aider son père et ses frères à protéger leur compartiment préfabriqué des eaux grandissantes. Heureusement, ils n'étaient pas seuls. Les autres résidents du camp mettaient aussi du cœur à l'ouvrage. Mais l'eau gagnait de plus en plus de terrain, menaçant ainsi à court terme l'ensemble du campement des sévères dégâts.

Alors qu'il était en train de repêcher son doudou qui venait de tomber dans l'eau boueuse, Borth interpella son père avec insistance.


 « Papa !! Papa !! Regarde... »

Intrigué, et aussi un peu paniqué par le ton insistant de son fils, Onor regarda dans la direction qu'il lui indiquait. Il reconnu aussitôt la silhouette de celui qu'il avait molesté plutôt dans la journée... Halussius se tenait debout en plein devant la voie d'eau responsable de l'inondation qui ne faisait aucun cas des barrages de fortunes mis en place. Il commença alors à faire un mouvement d'arrière en avant avec ses bras tout en fléchissant légèrement les jambes, en parfaite connexion avec la Force.

 « Nén nanwen téya … lastanya oma … hilya in eces tië »

Tous ceux présents purent entendre la voie profonde et raisonnante d'Halussius tout comme ils purent constater que l'eau était en train de se retirer peu à peu et de repartir par là où elle s'infiltrait. Les mots prononcés par Halussius, cette simple incantation qui peut se traduire de la sorte « Eau... revient sur tes pas... Entends ma voix et suis un autre chemin » était en train de sauver le camp et la demeure d'Oros des eaux.

De manière stupéfiante, l'eau était littéralement en train de rebrousser chemin tandis qu'Halussius continuait de faire ses mouvements et d'être lier au monde immatériel de la Force. Revenue en arrière de plusieurs dizaine de mètres, la voie d'eau se divisa en deux courants distincts qui s'écoulèrent à nouveau normalement mais dans des directions opposés, c'est à dire contournant soigneusement le campement et ses installations.

Oros avait le souffle court et fixait Halussius du regard, il y avait comme du regret dans ses yeux. Le petit Borth lui avait les yeux grands ouverts et serrait son doudou tellement fort qu'il en était presque essoré. Il regardait Halussius avec son regard d'enfant fasciné et totalement absorbé, cet homme qu'il aimait beaucoup et qui « par magie » était en train de réaliser un miracle.
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2nd Semestre 21.571 – Boz Pity.

Ce doit être une mission on ne peut plus aisée. Son employeur, un anonyme qui aime se faire appeler ‘Fantôme’, ne lui a rien demandé sinon le secret. L’information a couru que Red est un mercenaire fiable, soucieuse de l’exactitude de son contrat. Tant mieux, c’est l’effet rechercher. Plus on l’embauche pour ça, moins elle sera obligée d’accepter de se salir les mains pour les autres. En plus, cette course a la vertu de l’éloigner de l’espace de la République. Son aventure, aux côtés de cette armoire à glace Jedi, l’a un peu retourné. Elle s’est jamais imaginé faire… ça, avec un Jedi. Soit ! Rien à voir aujourd’hui. Elle regarde l’écran principal. Le Jen’ari se porte comme un charme. Faut dire que les temps sont pas franchement durs.

Ne pouvant rien faire d’autre qu’attendre, puisque tous les voyant sont verts, elle décide de faire un peu le tour de la calle, histoire d’être sûre qu’on l’a pas amenée à faire des trucs qu’elle voulait pas. Elle ne se gêne pas pour ouvrir plusieurs des caisses qui sont là, au hasard. T4-MI arrive se point justement à ce moment-là.


« Sifflement tranquille du genre ‘j’ai déjà fouillée, patronne, en surface, rien, ça a l’air d’être ce que ça doit être’

– Yay, t’as raison, de la bouffe, des pièces détachées, des trucs outils… Z’ont dit qu’on devait juste ravitailler une colonie et m’semble bien que c’est c’qu’on fait. Bon, j’vais remballer tout ça en espérant qu’il remarque pas. C’est normal de vérifier, non ? Z’ont pas dit que c’était pas bien… »

L’astromech s’éloigne en riant à sa façon, Red aussi rit. C’est bizarre, d’habitude ils ne peuvent pas passer trois heures de vol sans s’engueuler, ça fait presque dix heures que tout va bien. Faut dire, elle a rien bu depuis… Bah depuis ce soir avec le tout beau. Elle se rachète une conduite ? Ttss… Une violente envie de bibine lui vient, faut qu’elle s’occupe l’esprit.

« Dis, MI, quand j’ai fini, ça te dit une partie de Dejariik ? Promis, on pourra faire du Pazaak après pour qu’tu m’foutes ma race. »

La réponse lui parvient en rebondissant de mur en mur le long des coursives. Les borborygmes métalliques semblent enthousiastes. Elle sourit à nouveau, l’envie lui passe. Quand elle a fini de refermer les derniers verrous mécaniques, elle rejoint son p’tit pote qu’a déjà activer la table et préparé en-cas et boissons fruitées.

« Tu gères pour le goûter, fieu, mais j’vais quand même te mettre une branlée.

– Twouik twouik de défi genre ‘C’était de la chance les treize premières fois, j’vais te mettre un coup de tazer au cul cette fois, patron !’ »

Elle rit encore. Heureusement qu’il est là pour habituer un peu son gros vaisseau, elle se serait déjà pendu autrement. Foutu tas de boulons…



Lorsque le Jen’ari sort enfin de l’hyperespace, Boz Pity jette son regard d’un vert vif sur Red qui bouquine dans le cockpit, le cul profondément enfoncé dans le fauteuil et les pieds solidement posés sur la console – pépouze. Longtemps qu’elle a pas lu. Très longtemps. Une habitude qu’elle a perdu depuis… ‘Fin, un truc de son ancienne vit quoi, et c’est bête, mais ça manque. Quitte à bosser un peu plus avec cet ennemi qu’elle a appelé la Répute, autant commencer la connaître ? Ou du moins ses écrivains et ses poètes. Elle doit admettre, y a pas que d’la merde pour dépravés trop payés.

Le copilote, avec la sortie de vitesse-lumière, rapplique en chantant. Il veut sa revanche, gagner au Pazaak quatre fois d’affilée ça compte pas suffisamment pour lui, il veut lui damer le pion au moins une fois. Il se branche à la console, machinalement, mais Red lui demande :


« Laisse-moi gérer la descente, pour une fois, faudrait pas que j’oublie comment on fait, hein ? »

Une demi-heure plus tard et entier, ils arrivent sur la piste d’atterrissage. Le ciel est relativement dégagé mais lorsqu’ils sortent, immédiatement, ils remarquent que la piste est encore pleine de boue sur les bords et, tout autour, le paysage est marqué par une inondation récente. D’ailleurs, Red remarque, un peu en arrière de la piste, qu’un cours d’eau embrasse l’ensemble de ce qui semble être une petite colonie de près-fabriqué. Effectivement, ça semble être pas mal réglo tout ça.

Un gars, solide, se présente à elle avec un sourire. Derrière lui, un petit bonhomme trottine en bleu de travail, visiblement, tout le monde met la main à la pâte ici.


« Bien l’bonjour madame, vous devez être… Le capitaine Hen’du, c’est ça ?

– Yay, c’est ça. Paraît qu’ça a besoin de ravitaillement dans l’coin, j’ai apporté c’qui fallait. J’ai l’impression qu’ç’est des cordes qui sont tombés alentours, j’me trompe ?

– Non, vous ne vous trompez pas. Un vrai déluge. On est pas passé loin de perdre la colonie.

– Même que c’est monsieur Arnor qu’avec sa magie il nous a sauvé, m’dame ! »

Le père regarde aussitôt son fils avec une certaine sévérité, genre ‘ça c’est ta gueule p’tit con’ mais avec ce froncement de sourcil paternel qui le rend moins âpre. Le petiot regarde ses pieds, Red le traduit par un ‘oups’, j’ai fait une boulette. Si le père a voulu éviter que la livreuse s’interroge, c’est raté, du coup, elle arrête pas de se répéter la phrase. Monsieur Arnor… Monsieur Arnor…

« Bah dis, donc ! Ce monsieur Arnor doit avoir de sacrés pouvoirs ! Est-ce qu’il est assez fort pour vous aider à décharger tout ce que je vous ai ramené ? Ou alors… Avec ces bras qu’t’as là, tu sauras certainement le faire tout seul, hein ? »

Elle se met à hauteur du gamin et lui tâte le bras avant de faire une tête surprise genre ‘c’est du solide ça !’. Le bonhomme sourit avant de rire franchement. Elle reprend :

« Tiens, tu vois l’petit gars au pied de la rampe là-bas ? C’est T4-MI, c’est mon assistant. Si t’allais le voir avec un gars capable de le comprendre ? Tu pourrais l’aider à tout vider, nan ? »

Flatté, le gamin hésite pas deux secondes et file vers un jeune adolescent dont Red déduit qu’il doit certainement parler l’astromech. Elle le regarde un instant partir avec un drôle de sourire avant de se redresser et de s’adresser au père en regardant toujours le fils.

« J’imagine que vous êtes fier de lui ? Il a l’air d’avoir déjà un sacré caractère. Un héritage de famille, sûrement ? »

Le colon sourit, un père, on se le met dans la poche en lui disant combien son fils est beau et combien il lui ressemble. Red le sait bien, mais pour une fois, elle est assez sincère dans son approche.

« Oui, j’pense qu’il tient ça plus de sa mère que de moi. J’ai jamais eu la vivacité d’esprit qu’il a déjà. Enfin… J’imagine que vous avez compris, hein ?

– J’ai percuté quand je l’ai dit. Alors ‘il’ n’est pas mort ? C’est la rumeur.

– Non, il est bien en vie et il a fait ce que le gamin a dit. Il essaye, comme nous, d’avoir une vie tranquille et…

Red le coupe en se tournant vers lui et en ancrant son regard dans le sien, – Pas besoin de finir, j’ai compris. J’ferais pas d’histoire, ça reste entre nous , elle sourit un peu nostalgique, il n’est pas le seul que la mort arrange. Elle marque une pause, Vous pensez qu’il accepterait de discuter avec une baroudeuse qui n’y connait rien à la République et à tout ce bordel ? J’veux pas le gonfler c’est juste que… C’est rare de croiser des gens qu’ont vécu autant de choses que lui, même en cinq minutes avec lui, ça doit valoir dix ans d’étude. »

Le gars semble hésiter un peu. Apparemment, vu comme sa trogne se déforme, il n’a pas l’air d’avoir lui-même envisager les choses comme ça. Après quelques secondes à regarder son fils s’activer avec T4 et le jeune, il finit par répondre :

« J’vais pas vous mentir, j’suis pas l’mieux placer pour lui demander mais j’vais voir. C’est… J’pense qu’au fond il est pas plus méchant que nous. J’vous tiens au courant ? En attendant, si vous alliez aider voir Nick Olas Foukket ? C’est lui qui gère l’intendance ici, il va vérifier que nos fournisseurs n’ont rien oublié.

– Okay, chef. C’est par où ?

– Vous voyez le préfabriqué là-bas avec la peinture verte ? C’est juste à côté, sur la gauche, y a une petite plaque sur son bureau, vous pouvez pas vous tromper. Ah… et moi c’est Oros. Il lui tend sa main qu’elle saisit. Il est surpris par la vigueur avec laquelle elle lui serre la pogne, il ne se doute pas de la mécanique que le gant dissimule.

– Enchantée, Oros, vous pouvez m’appeler Red. »



Le déchargement s’est fait rapidement. Rien à signaler. Le gars a noté que des caisses ont été ouverte, Red a été franche et lui a dit qu’elle a vérifié, ‘au cas où’, qu’on lui a rien fait trimballer de dangereux. Nick s’est montré compréhensif. Là, il est trop tard pour repartir. On va lui faire le plein de main, là les gens sont retournés manger chez eux, il fait presque nuit noire. Même s’il ne fait pas franchement chaud, Red est sur le toit du Jen’ari, a fumer. Elle regarde les étoiles. Leur bal crépite, loin de toute pollution lumineuse. C’est magnifique. Elle est sereine. Bercer par les sons du crépuscule, elle entend finalement les tap tap tap d’une course altière sur le bitume de la piste. Elle entend une voix fluette.

« M’dame Red, M’dame Red ! Y a papa qui vous invite à manger chez nous ! M’dame Red ?! »

Cueillie au milieu de la soirée, comme ça, elle est en débardeur noir et pantalon cargo, toute mécanique dehors. Elle écrase sa clope la paume de sa main, se redresse et descend tranquillement. Le petiot est en train de tambouriner à la porte lorsqu’elle surgit dans son dos, tête en bas, en marchant sur la carlingue du Jen’ari.

« Ici, bonhomme ! Laisse-moi mettre une veste et j’arrive. J’demande à MI de v’nir pour que tu joues avec lui ?

Le garçon bloque un instant, comprends en voyant les bras de la Twi’lek. Il se met à rire, il a eu peur en l’entendant d’un coup dans son dos mais c’est vite passer. Un quart d’heure plus tard, ils sont devant la porte du préfabriqué qui leur sert de maison. Red, les mains dans les poches de sa veste, entre juste derrière le bonhomme et MI, et découvre, éblouie par le contraste entre les ombres de la nuit et l’éclairage cru, ce qui sert de salon. Elle déduit vite qu’elle n’est pas la seule invitée ce soir.
Halussius Arnor
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Assis sur sa chaise moulée d'un seul bloc, Halussius laissait son regard se perdre dans le chatoiement envoûtant des flammes dansant à l'intérieur de la lanterne qui éclairait la seule et unique pièce à vivre de son préfabriqué. Ce n'était pas l'objet le plus moderne pour s'éclairer, loin de là, on relaiguait même ce genre d'objet au rang d'antiquité qui n'a d'autre place que dans un musée. Plutôt de grande taille, la lanterne en question avait comme une forme d’œuf dont la partie supérieur était complètement transparente. La partie inférieure faite d'un alliage particulier accueillait sans soucis de petits morceaux de bois et des matériaux combustible, le tout associé à un système autonome d'allumage et de recyclage des fumées assurant ainsi une tranquillité d'utilisation optimale.

Ce n'est que récemment qu'Halussius avait apprit à apprécier ces anciens moyens d'éclairages naturels. Il y trouvait là une source d'inspiration et en même temps cela lui rappelait à quel point la nature était fascinante... Les holo-opéras, les complexes de divertissements virtuels ou encore les greffes de souvenirs d'une vie virtuelle fictive, autant d'éléments complexes et futiles masquant et faisant oublier les splendeurs de la nature. Car quoi de plus beau que des flammes en train de s'échapper et de danser sur un feu ?

L'esprit d'Halussius était donc en train de divaguer et de s'éloigner de ce sur quoi il était concentré. Mais ce n'était pas une mauvaise chose car c'est ainsi que fonctionnait l'esprit d'Halussius depuis toujours. C'est en pensant à autre chose, en laissant son esprit vagabonder au gré de ses pensées qu'il arrivait à trouver des idées ou encore des éléments en rapport avec ce qu'il est en train de faire et le moins que l'on puisse dire c'est qu'il était très occupé.

En effet, devant lui s'étalait une quantité impressionnante de feuilles de papier artisanal. Pourquoi utiliser ce moyen d'écriture d'un autre âge ? Le style... et la fiabilité. Depuis plusieurs semaines déjà, Halussius s'était mis en tête d'écrire ce qu'il avait fini par appeler « des notes », sortes de réflexion personnelles à propos de la Force et de l'usage nouveau qu'il avait apprit sur Anoth. En cela, il ressemblait presque à ces Maîtres Jedi ou Seigneurs Sith des temps anciens qui, cherchant à faire profiter les autres de leurs découvertes, entreprenait la démarche de consigner leur savoir dans un holocron. Halussius avait été tenté de procéder de cette manière, mais il avait fini par changer d'avis tout en n'excluant pas un jour de le faire. C'est alors qu'une idée lui arriva à l'esprit qu'il entreprit aussitôt de coucher sur le papier, hésitant sur la tournure de la fin de son développement, il porta machinalement sa main sur son menton... Aussitôt ses yeux se fermèrent de cette spontanéité qui ne se manifeste quand présence d'une douleur vive et éphémère.

Sans le vouloir, ce geste anodin et instinctif lui rappelait ce qui s'était passé récemment avec Oros. Il ne l'avait pas vu venir et n'avait pas eu le temps d'esquiver son coup de poing direct sur son visage. Les techniques basiques de guérisseur Jedi qu'Halussius connaissait lui avait permis de limiter l'hématome et de le faire résorber au maximum, mais l'endroit percuté était encore très sensible. Malgré la stupeur et la douleur, Halussius n'arrivait pas à en vouloir au père de Borth. Il ne se l'expliquait pas...

Halussius avait perçu à plusieurs reprises qu'Oros le regardait étrangement, avec distance et parfois avec défiance. Dans le campement, Oros et sa famille était connu pour être des réfugiés de la Bordure Extérieure. Certains du campement disaient de Gravlex Med... mais lorsque Oros le frappa et l'interpella, il toisa Halussius d'un regard acerbe et le piqua d'un « Sale traître »... Le mot n'était pas rester sans effet l'ancien Jedi, l'ancien Chancelier... mais surtout l'artorien qu'il était. Et si Oros et sa famille étaient eux aussi d'Artorias ? Cela lui était venu de suite à l'esprit mais ce n'était là qu'une supposition parmi tant d'autre.

Détournant le regard vers ce qui servait de fenêtre, Halussius remarqua à travers les stores baissés que la lumière du jour avait disparut... Il faisait nuit... il allait être en retard !! A l'improbable agression d'Oros s'était ajouté son invitation inattendue à partager un repas, chez lui, avec sa famille. Tentait-il de s'excuser en faisant cela ? Ce qu'il avait réalisé en manipulant l'eau menaçant le campement et sa propre habitation avait-il touché l'homme au caractère bien trempé ? Il ne le savait pas et pourtant il avait accepté cette invitation... Sur l'instant, Halussius avait tout de même sentit Oros à la fois embarrasser et sincère.

Après avoir rassemblé rapidement et dans le désordre toutes ces notes et ses ébauches, Halussius se précipita dans la salle d'eau de son préfabriqué afin de se rafraîchir et de s'habiller pour la circonstance.


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Le préfabriqué d'Oros était plus grand et donc agencé différemment que celui d'Halussius... pour cause, sa famille comptait cinq personnes dont Borth, son petit dernier. Alors qu'il se trouvait à une dizaine de mètres de la porte, Halussius vérifia une dernière fois qu'il était correctement habillé. Etait-il nerveux ? Peut être... Pour l'occasion, il avait gardé cette même tenue émeraude qu'on lui connaît à présent à ceci prêt qu'il n'avait pas attaché les pièces d'armure légère qui compose d'ordinaire son costume. Il portait donc simplement la longue veste cintrée qui s'ajustait parfaitement à sa silhouette athlétique. Son bâton dans la main droite, Halussius s’apprêtait à frapper à la porte de la main gauche lorsqu'elle s'ouvrit soudainement sous un chaleureux  « M'sieur Halussius !! Venez entrez !! » lancé par un Borth visiblement tout excité.

Comment ne pas avoir de suite un sourire amusé et agréable face à ce petit homme bien habillé et tout fier...Halussius le remercia tandis que sa mère qui s'affairait dans le coin cuisine le sommait gentillement de se calmer. Ce fut alors au tour d'Oros de venir saluer Halussius. Tous deux échangèrent une franche poignée de mains respectueuse comme il est d'usage.

 « Soyez le bienvenue chez nous. Si je peux me permettre ? »

Avec une légère réticence dissimulée, Halussius accepta que Oros prenne son bâton afin qu'il le dépose un peu plus loin afin qu'il soit plus à son aise. Toute la petite famille venait de se rassembler devant Halussius.

 « V'la donc ma p'tite famille. Enfin, je pense que vous nous connaissez tous grâce au p'tit, hein !

V'la Morcia, mon épousée... Hectio notre aîné, Hakeev et le p'tit dernier que j'ai pas b'soin de vous présenter.


Halussius les avait tous saluer à mesure que Oros les présentait. Une chose n'avait cependant pas échappé à Halussius et avait percuté de suite dans son esprit... Le terme utilisé par Oros lorsqu'il lui présenta sa femme, « mon épousée »... Halussius n'avait entendu ce genre de désignation que dans un seul endroit...

 « Bien bien, encore deux ou trois petites choses à préparer et on pourra se mettre à table... J'y retourne ! »

 « En attendant, j'vous propose un p'tit verre de vin de Meiloorun que j'ai trouvé en allant à la ville le mois passé. D'ordinaire, j'suis pas amateur mais là j'avoue que j'aime ben ça finalement! »

Tout le petit groupe s'était déplacé dans la partie de la pièce à vivre qui servait à la fois de salle à manger et de salon. Le confort était plutôt restreint et l'on ne trouvait que le strict nécessaire, néanmoins, la décoration artisanale arrivait à donner à l'endroit une certaine chaleur et gaieté. Borth ne lâchait pas Halussius d'une semelle et se collait toujours à lui. Cela ne dérangeait pas Halussius mais il craignait qu'Oros ne le prenne mal. Tandis que le chef de famille servait les verres et que les deux plus grands commençaient à discuter entre eux, Halussius laissa aller son regard sur les objets de décorations et les quelques bibelots qui se trouvaient là, soit au sol, sur un meuble ou des étagères. Il reconnaissait le style de la plupart d'entre eux pour en avoir vu des similaires, en vérité de la décoration bon marché et produite en série que l'on pouvait acheter pour quelques crédits à peine... Mais son regard fini par se figer sur un objet en particulier. Il s'agissait d'une dague dans son fourreau.

Sans demander la permission, Halussius s'en saisi délicatement afin de le regarder de plus près. Oros qui tenait un verre dans chaque main le regardait faire... comme s'il s'y attendait.


 « Une dague de la Garde obsidienne... »

Halussius restait immobile et le ton de sa voix laissait suggérer qu'il était en proie à une certaine émotion.

 « Ouaip... Une des meilleurs lames que j'ai jamais t'nue en main... Elle faite par les meilleurs... dans le meilleur endroit de la galaxie... »

 « L'Eregion... le plus riche des comtés d'Artorias... »

Le fourreau de la dague était fait d'un cuir noir à l'aspect lisse. Les armoiries du comté de l'Eregion y étaient dessinée en fil d'argent. La Garde obsidienne était connue et reconnue sur tout Artorias pour l’entraînement et l'efficacité de ses combattants. La famille dirigeante de l'Eregion était bien connue d'Halussius... Il s'agissait de la rivale principale de sa propre famille. Délicatement, il fit glisser la lame courbe afin de la contempler... Il s'agissait là d'une simple dague et pourtant, elle symbolisait bien plus que cela pour Halussius... et pour Oros.

 « Vous êtes artoriens, n'est ce pas ? Vous faisiez partie de la garde ? »

L'évidence était là. La dague, la désignation de son épouse, l'insulte, son comportement... Tout coïncidait. Oros s'approcha de lui tandis qu'Halussius rangeait la lame dans son étui et il lui tandis un verre.

 « Pas moi, non. C'est mon père qui en f'sait partie... Moi j'ai jamais eu l'inspiration pour être un soldat... H'reu'ment, il était d'jà mort depuis longtemps quand les Siths ont débarqué... »

Tout était clair à présent pour Halussius, il comprenait le geste d'Oros à son encontre et il imaginait que trop bien les sentiments qui l'avait animé. Les Artoriens avaient la réputation d'être attachés à leur Histoire et à leur monde. Il avait pris le verre que Oros lui avait tendu. Il approcha son verre du sien pour trinquer.

 « A Artorias ! »

Tous deux inclinèrent la tête légèrement comme il se doit avant de boire une gorgée du vin, fort goûteux du point de vue d'Halussius bien que fortement alcoolisé. Voyant que Borth était toujours là, Oros lui demanda de venir avec lui et s'éloigna un instant. Halussius regarda Oros lui dire de se rendre quelque part et il vit donc Borth quitter la maison. Une fois de retour auprès d'Halussius il dit.

 « Bon...euh... j'suis désolé pour l'autre jour... hein. J'dois dire que c'était pas bien malin, c'que j'ai fais. Mais j'l'aime mon gamin. Quand Borth est né et qu'on nous à annoncé qu'il avait... ce machin, la Force... On voulait un troisième enfant mais ça na pas été problème. Mortia et Borth ont bien failli mourir à la naissance du gamin. Alors quand les Jedis sont venus pour nous le prendre, j'ai refuse. J'comprends pas grand chose à vos trucs de Jedis et de Sith. Mais je vous ai vu, vous, d'venir le grand patron de la République. J'étais fier que ce que vous étiez artorien mais en même temps d'la peine parce que c'est vos affaires normalement à vous les Jedis magouiller avec les autres politicards...

J'voulais pas que mon p'tit devienne un jour comme ça... comme j'voulais pas qu'il d'vienne un Sith, un monstre qui pourrais m'tuer en m'regardant dans les yeux sans broncher... »


Halussius n'avait pas perdu un mot de ce que Oros avait dit à sa manière. Au moment où il allait répondre, la porte de l'habitation s'ouvrit. Aussitôt, Halussius tourne son regard dans sa direction et vers ce qui vient d'apparaître soudainement dans la Force. Une aura sombre... mais curieusement faible et discrète.

 « Papa, voilà M'dame Red !! »

Halussius pose alors son regard sur l'invitée surprise qui est en train de faire son entrée tandis que Oros se déplace pour l'accueillir.

 « Bienvenue cap'taine ! »

Elle aussi à droit au passage en revue de la famille comme il se doit, jusqu'à ce que ce soit au tour d'Halussius.

 « J'vous présente la cap'taine du vaisseau qui est v'nue nous ravitailler c'matin. Cap'taine Red, c'est ça ? Je vous présente le sauveur d'note camp ! »
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Elle ne s’est pas vraiment attendu à ce qu’il soit là – faut dire, on ne lui a pas retouché un mot depuis qu’elle en a parlé. Elle le fixe un instant, lui rendant regard pour regard. C’est donc ça un ancien Chancelier de la République ? Jedi qui plus est ? Il n’est pas plus mort qu’elle, elle doit bien s’en rendre compte ; la rumeur est donc – surprise – fausse. Elle n’a pas le temps de lui adresser la parole, le paterfamilias l’entraîne vers le reste de sa maisonnée. Morcia, la mater, Hectio, le primus, Hakeev, le secundus, et Borth, le tersius et déjà familier. Lorsqu’Orso revient enfin à Halussius, Red a le sentiment que celui-ci ne l’a pas quitté un instant des yeux.

« Le sauveur de votre camp ? Encore un titre à rajouter à votre épitaphe, m’sire Arnor, vas falloir prévoir un sacré tombeau si on veut avoir une chance de tout mettre. Elle rit. C’est une façon pour elle de dire ‘je vous connais, j’ai compris, t’as rien à craindre de moi, toi-même tu sais, t’as vu ?’. L’bonhomme a raison, vous pouvez m’appeler Red. Pour l’principe, j’suis Rúnya Hen’du, tout en entier. Faudrait pas que vous sachiez pas avec qui vous mangez à table tout de même ! »

Il semble pas mal prendre son côté ‘brut’. Il lui tend la main, elle la saisit. Avec la proximité, elle sent un frisson dans sa nuque. Son Fordar fait péter tous les indicateurs – y en a qu’on un gaydar, un goudar, elle a un fordar, un sixième sens pour repérer les Forceux qu’il vaut mieux pas emmerder.

« Les titres vont et viennent au gré des événements et surtout des humeurs de ceux qui les donnent... Mais, je vous remercie de l’intérêt que vous portez à ma propre mort et à ma postérité. »

La phrase reste en suspend un instant, ils se lâchent enfin la main, la mater appelle le pater qui se rend immédiatement utile. Ils sont seuls à présent et se font face. Il parle le premier.

« C'est donc vous qui venez de nous ravitailler ? Merci. C'est plutôt rare de voir des personnes aussi intrigante que vous ici.

– Intrigante, moi ? J’ai bien peur de vite vous décevoir, Halu’ – j’peux vous appeler Halu’ ? J’me suis jamais adressé à quelqu’un avec un bagage comme le tiens alors… M’enfin, est-ce que je peux te tutoyer aussi ? Franchement, ça m’éviterait de faire pas mal de bourdes. »

Elle essaye de rire un peu mais ça finit vite en étranglement de gorge mal géré plutôt qu’en éclat brillant comme elle peut en sortir parfois. Bon, okay, elle est pas la plus adroite pour ce qui est de savoir comment qu’on s’adresse à un type qu’à un CV plus long que son bras. Un peu gêné, elle se gratte le derrière de la tête, sachant plus trop quoi dire tant qu’il n’a posé clairement sur la table les cartes avec lesquels ils vont jouer. Sa veste sur les épaules, ouverte largement sur son débardeur noir qui laisse entrevoir son nombril, son pantalon cargo, nah, clairement, elle pète pas la classe comme le type en face. Autant, dans son vaisseau, elle s’en serait foutu, autant là, accueilli par cette gentille famille, elle se rend compte d’un coup qu’elle sait pas trop comment se tenir.
Halussius Arnor
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Halussius sourit un instant, à la fois un peu gêné et surpris. Il n'avait plus l'habitude qu'on le tutoie et encore moins avec autant de facilité et d'audace. Il regardait la pilote de cargo en train de s'adresser à lui comme s'il avait fait les quatre cents coups ensemble. Il inclina la tête légèrement comme à son habitude pour montrer son accord tandis que Red finissait sa phrase.

 « Tu sais, "Red", un titre ne reste qu'une désignation, des mots qui n'ont d'autres échos que ceux que l'on veut leur donner. Ca ne reflète jamais la réalité de ce qu'est la personne en réalité. »

Il prit alors une gorgée de son verre de vin et continua.

« Toi même, on t'appelle "capitaine" parce que tu as un vaisseau et que tu le pilote. Pourtant, cela n'indique pas que tu possède plus qu'un bon talent pour piloter, n'est ce pas ? »

Un peu plus loin d'eux, les deux ainés commençaient à se chamailler en guise d'amusement. Borth, lui, s'était éloigné un instant pour aller chercher son doudou, sorte de peluche représentant grossièrement un ewok. Tout en le caressant, il restait figé devant le bâton d'Halussius. L'objet l'intriguait visiblement.

On sent que Red est de suite plus à l'aise. Elle sourit d’autant plus et fourre ses mains dans ses poches, elle le regarde toujours dans les yeux.


« On m’appelle ‘Capitaine’ parce que j’ai dit qu’fallait m’app’ler Capitaine… Ou alors c’est parce que je joue au Capitaine ? C’est ça, être capitaine ? Se payer un navire et tant pis si il n’a pas d’équipages ? Soit ! Vas savoir si c’est pas simplement parce que c’est facile, ça, d’être capitaine. J’imagine qu’y a des titres qui sont tout chauds, facile à s’glisser de temps, et qu’on s’y sent tout de suite confortable, un peu comme une bonne… » Elle se souvient de la présence des enfants non loin et recalibre sa comparaison à ce jeune public innocent en riant, clairement, la suite n’est pas celle qu’elle a prévue initialement. « Comme une bonne couette, ah ! Ouais, c’est ça, comme une bonne couette bien chaude. »

Elle continue de sourire et de parler comme une charretière. Le décalage est causasse, v’là qu’les charretières s’mettent à parler comme des philosophes.

 « Hum... en effet... une bonne couette »

Halussius appréciait la rectification soudaine et bienvenue de la part de la Twi'lek. Son petit sourire et son haussement de ses sourcils en témoignait, tout comme cela indiquait qu'il avait parfaitement saisi l'allusion.
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Bon, il sourit, c’est toujours ça, il a pas l’air choqué plus que ça même s’il ne s’esclaffe pas comme elle. Elle respire un grand coup, un léger silence s’installe, dans les cuisines, on entend la matrone diriger toute la troupe à la baguette, ça risque de vite devenir bruyant autour d’eux. Histoire de pas rester à juste se regarder, elle finit quand même pas demander :

« Et sinon, tu fais quoi ici ? J’sais pas trop si c’est top secret mais ça m’a l’air un joli p’tit coin qu’vous avez colonisé là. »

L’ancien chancelier hésite un moment avant de servir un verre à son interlocutrice et de lui tendre, ignorant sans surprise la folle passion qu’elle entretient avec les spiritueux.

« Je m'occupe, je dirais... Ce joli p'tit coin comme tu dis à vocation à être un refuge pour tous ceux qui fuit la guerre et surtout ceux aux talents spéciaux qui fuit les Jedis et les Siths. Ici, ils peuvent se ressourcer et être libre de mener la vie qu'ils veulent... et s'ils le souhaitent apprendre la véritable nature de la Force. »

Elle regarde le verre, trop longtemps ? Elle sait pas. Elle veut le prendre, ça tête lui hurle de le prendre. Finalement, elle sourit et répond :

« Non merci, je crois que tu veux pas voir ce que je deviens quand je commence à picoler. »

Un goût métallique lui vient. Elle sent quelque chose passer sur son menton. Machinalement, elle passe sa main. Du sang. Elle s’est mordue la lèvre sans s’en rendre compte. Elle passe sa langue sur sa lèvre avant de la sucer, histoire d’éviter que ça coule à nouveau. Là, franchement, elle a plutôt honte. Elle enchaîne pour éviter le sujet et il finit par reposer le main ; il aurait proposé une deuxième fois qu’elle sait pas si elle aurait trouvé la force de dire encore non.

« La véritable nature de la Force ? C’est drôle, c’est ce qu’on sert dans chaque église où j’suis rentrée : la Sith, les Jedi… Z’ont tous ‘la véritable nature de la Force’. Tu leur vends quoi, toi ? »

Il sourit, son manque de révérence ne semble pas le déranger.

« Ah... Je ne leur vends rien du tout. Et nous ne sommes pas une église ou quelque chose de ce genre. Cela pourra te surprendre, mais ce que l'on a essayer de t'apprendre à l'Académie de Korriban est vrai en partie. Tout comme ce que les Jedis enseignent à leurs padawans.

Jedis et Siths prônent chacun une philosophie erronée qui repose sur une vision vraie mais incomplète de la Force. Ils créent une division là où il n'y en a pas. Le Côté obscur et le Côté lumineux sont indissociables, ils vont de pair et ne sont que des outils à notre disposition pour réaliser nos objectifs et... vivre la vie que nous avons choisie.

Voilà ce que j'essaie d'apprendre ici aux gens comme toi et moi... et même à montrer à TOUS qu'il ne faut pas avoir peur de la Force. »


C’est passer rapidement mais pour le coup ça lui coupe le souffle. Elle peut pas, surprise, s’empêcher de demander :

« Comment tu sais pour l’Aca… »

« A table ! A table ! A table ! »

Le petiot entre comme une tornade, le pain dans ses mains danse, la question n’aura visiblement pas de réponse dans l’immédiat. Le reste de la famille suit bientôt et la mère invite d’un regard ses hôtes à prendre place où il le souhaite. Naturellement, Red la laisse s’asseoir près de son mari tandis qu’elle-même prend place à côté d’Halussius. Elle rit intérieurement de la situation : elle, à côté du type qu’a failli foutre une branlée à l’Empire sur Artorias, et un type plutôt bien foutu en plus. C’est drôle la vie.
Halussius Arnor
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La table ainsi dressée pour le repas était plutôt modeste. Les couverts, le service de table étaient à la mesure du camp et du changement de vie récent de la famille, en toute simplicité. Cependant, Mortia avait agrémenté la table de deux petits récipients aux motifs ouvragés d'original artorienne contenant chacun une sorte de bougie flamboyante.

Malgré sa petite taille, Borth réussi sans trop de peine à poser le pain qu'il tenait en main sur la table. Chacun avait sa place attitré. Oros était en bout de table et « présidait » comme il est coutume de dire et de faire sur Artorias. Mortia se trouvait à sa droite suivit par Borth et le second. A sa gauche se trouvait Halussius, suivit par Red et l'aîné. Au milieu de la table, deux plats fumants à l'odeur alléchante. Il s'agissait d'un des plats traditionnels d'Artorias. Un ragoût de viande que l'on venait saucer largement avec du pain plat aux herbes. Avant que Mortia et les enfants ne commencent à servir. Oros se racla légèrement la gorge et dit.


 « Bin... C'est spécial pour nous c'soir... Je t'nais à m'excuser et à vous dire merci, Halussius. On s'rait pas là en c'moment si vous aviez pas fait vos trucs de Jedi... Vous avez sauvé le camp et surtout, n'tre cabane... Merci. »

Mortia souriait, elle était toujours contente lorsque son homme, qui n'était pas le mauvais bougre, loin de là, savait faire preuve de raison et ravaler en quelque sorte sa fierté. Halussius était resté parfaitement calme et attentif. Il n'attendais pas spécialement d'excuses ou bien une quelconque justification de la part d'Oros, surtout depuis qu'ils s'étaient entretenus seuls quelques minutes auparavant. Il inclina donc la tête sans dire aucun mot. Oros s'adressa alors à Red.

 « Et pis, c'est la première fois aussi, qu'on r'çois quelqu'un qui n'est pas du camp à not'e table. Cap'taine Red, vous êtes la bienvenue une fois encore.

Et maintenant, faut faire honneur !! »


Le signal avait été compris par toute la troupe familiale qui commença à s'agiter pour servir les assiettes. L'odeur, la vue du plat, cela ramenait une foule de souvenir dans l'esprit d'Halussius. Lorsqu'il était chancelier, il lui arrivait souvent de demander aux cuisines de lui préparer ce plat traditionnel. Ce plat au delà de sa simplicité apparente, demandait un travail méticuleux pour préparer la viande de manière à ce qu'elle soit fondante à souhait et puisse être facilement emporter par le pain taillé en triangle. Mais au delà de ça, ce plat avait aussi une signification sociale puisque gage de paix et de bonne entente avec celui avec lequel on le partageait.

Borth ne lâchait pas des yeux Halussius et Red. Il était prit entre l'excitation d'être avec eux, juste de les savoir là et le bonheur de manger ce repas qu'il adorait. Halussius arrivait sans peine à prendre les morceaux de viande en trempant le pain dedans. Mais consciencieuse, Mortia prévoyait toujours des couverts au cas où. Le repas allait bon train lorsque Mortia, justement, s'adressa à con tour à Red.


 « Dite moi, capitaine, comment c'est d'être justement aux commandes de votre propre vaisseau ? »

Le changement de ton et surtout de langage avec son mari était fulgurant. Mortia paraissait presque utiliser un langage plus soutenu comme si elle avait été habitué à des repas ou des discussions d'un autre type.
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Quelle tension dramatique ! Quel suspens ! Voilà que sa question va rester en suspens tout au long de ce repas qui vient subitement de prendre des allures solennité plutôt inattendues. Comme l’y invite ses hôtes, elle s’installe et retire sa veste qu’elle pose sur le dossier de sa chaise. Elle comprend pas grand-chose à ce qui se passe entre Halussius et Oros, on enterre visiblement la vibro-hache de guerre, mais quand on en vient elle, elle tape un grand sourire et une pose entre l’héroïque et le kawai assez inattendue venant d’une femme à la mécanique rutilante. Ça fait rire le p’tit bonhomme, ça tombe bien, c’est l’effet recherché.

Sous son nez, un énorme plat de boustifaille. Elle connait pas, mais ça sent bien meilleure que les rations de voyage, elle a les crocs qui lui poussent de vingt centimètres. Faire honneur, elle sait faire ça. Elle attend un peu, regarde les autres, rapidement les imitent, à leur mode ; quand on est chez l’habitant, on fait comme l’habitant, ou du moins on essaye. Malgré deux-trois accidents elle finit par prendre le coup de main et se régale. Elle se perd tellement dans le plaisir de manger que la remarque d’Halussius lui est complètement sortie de la caboche. Lorsque soudainement, Mortia lui adresse la parole, Red se fait surprendre les joues gonflées de viandes, de pains, de légumes et de la sauce sur le menton. Elle regarde la femme en tentant un sourire gêné – dangereux quand on a la bouche si pleine – et le petiot pouffe encore. Quand enfin elle a retrouvé une certaine liberté de la mâchoire, elle se ressuit et répond.


« D’abord, ma Dame, laissez-moi vous dire combien votre repas est excellent, il y a bien longtemps que je n’ai pas eu l’occasion d’un tel délice. »

Elle sourit et glisse un regard à Halussius. Son langage châtié tranche nettement avec ce qu’elle a montré jusqu’à présent. On lui a demandé de faire honneur, il y a des enfants, il faut parfois savoir quitter même les couettes les plus chaudes – c’est pas très sain d’être dans une ‘couette’ quand il y a des gens autour qui regardent.

« Pour répondre à votre question… Je dirais que ce qui fait le meilleur du voyage et de l’autonomie en est aussi parfois le pire. Je jouis d’une totale liberté, je vais où je le désire, quand je le désire. Qu’on me parle d’un spectacle extraordinaire de soleils jumeaux, de l’effondrement imminent d’une étoile, du bal magnifique d’un nébuleuse, d’une planète aux milles et un délice, je m’y rend, je le vis. Pourtant… Lorsque je rentre, je rentre seul. Je me présente Capitaine mais je ne suis pas bien sûre de pouvoir y prétendre. Certes, je suis propriétaire mais je ne dirige personne. Un capitaine ne doit-il pas capitainer ? Là, à l’instant, je me dis que je troquerai bien le Jen’ari pour un peu de ce bonheur que vous avez ici à être ensemble… Mais est-ce que j’y arriverais ? Rester sur terre…

Enfin ! Je parle de moi, je parle de moi… Mais vous ? Tous ? Comment êtes-vous arrivés ici ? J’ai l’impression que vous avez eu votre lot de voyage aussi sinon de capitainerie. »


Elle sourit de nouveau et comme pour empêcher que la parole puisse lui revenir, elle fourre à nouveau pain et viande dans ses joues, comme un hamster boulimique, se battant au passage avec le petiot pour attraper un morceau qui n'a de plus intéressant que les autres que d'être désiré par lui en plus d'elle.
Halussius Arnor
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Borth regardait parler Red avec toute l'attention extra-ordinaire dont pouvait preuve un enfant de son âge. Il buvait littéralement ses paroles et son esprit vagabondait déjà dans des rêveries épiques aux commandes de son propre vaisseau... tout en ne s’empêchant pas de pouffer de rire lorsque Red était maladroite et face à elle en bataille pour prendre le morceau de viande qu'il convoitait.

Mortia et Oros se regardèrent un instant pour savoir qui allait prendre la parole suite à la question de Red. Elle savait que parfois évoquer leur passé était douloureux pour son mari. Elle était sur le point de répondre lorsque Oros, posa doucement sa main sur la sienne et commença à parler.


 « Le hasard, cap'taine. Tout simplement, le hasard. »

Il fini d'avaler le peu de nourriture qu'il avait encore en bouche et repris tout en regardant Halussius et Red.

 « J'ai vu les Sith bombarder l'Arnor depuis l'espace. J'me battais avec les tous les gaillards qui avaient été mobilisé pour aider la garde obsidienne à descendre les troupiers d'l'Empire... On a résisté ! Un temps... et puis c'est l'Eregion qui s'est fait bombardé à son tour... J'suis resté prisonnier pendant trois s'maines avant que les impériaux nous libèrent. Ils disaient que le traité signé avec la République nous permettait de partir si on avait envie...

J'ai jamais vu des gars autant généreux... Les commissaires envoyés par les Sith distribuaient des crédits, des terres, des promesses de travail, une maison neuve et j'en passe... à toux ceux qui décidaient de rester.

Moi j'men moquait de toutes leurs promesses qui y étaient juste bon à appâter les médiocres et les sans honneur... Si j'restais c'est parce que Artorias était ma terre et surtout parce que c'était la terre d'mes gamins et d'mon épousé. Mais, j'ai changé d'avis lorsque des gars bizarre d'l'Empire ont commencé à s'intéresser aux gamins... Même les grands d'l'armée f'saient pas les fiers d'vant eux. Y d'mandaient les fiches de naissance et l'analyse du sang qu'on fait à c'moment là. J'savais c'qu'ils cherchaient et qu'ils finiraient à par s'intéresser à Borth. Comme les Jedis avant eux...

Y avait tout un tas de rumeur sur ce que les Sith f'saient aux gamins... Leur académie ou j'sais pas quoi... J'avais dis non aux Jedis... et j'allais pas m'laisser prendre mon gamin dans un truc pire...

Avec l'empire, c'est aussi les gars les plus louchent de la Bordure qui ont fini par se pointer sur Artorias. Alors j'ai négocié avec un contrebandier pour qu'il nous fassent quitter la planète la troupe et moi. On a prit le nécessaire dans la nuit... et hop on sait r'trouvez chez les Hutts, sur Nar Shaada.

J'passe les détails mais c'est pas évident d'nourrire sa famille et d'garder un tant soi peu d’honnête là bas... Mais j'ai fini par rencontrer un jour le boss en s'cond d'ici. Ragda Rej.. j'ais plus quoi. J'sais pas trop c'qui fait mais j'sais que c'est lui qui paie les factures. C'est lui qui m'a parlé d'cet endroit et grâce à lui qu'on est là maint'nant. »


Tout le monde avait les yeux fixés sur Oros, aussi bien ses fils qu'Halussius. Mortia gardait un air digne afin de dissimuler les souvenirs douloureux de cette période instable de leur vie de famille.

 « Au moins ici, on est en sécurité et on laisse mes gamins tranquilles... »

Comme pour marquer la fin de son récit, Oros prit son verre et porta une sorte de Toast, lui sans attendre que les autres ne réagissent. Borth faisait celui qui n'écoutait pas... il avait remporté le morceau de viande que lui convoitait Red finalement, mais comme on sait le faire à cet âge là, sous cette mine détachée il n'avait pas loupé une seule miette de ce que son père avait rapporté. Il se savait différent de ces frères et même de sa mère et de son père. Ils ne le comprenaient pas parfois lorsqu'il se mettait à rêver subitement ou bien lorsqu'il ressentait des choses que personnes d'autres ne ressentait... C'est pour cela qu'il se sentait très proche d'Halussius, car il savait que ce grand bonhomme bizarre avec son bâton magique était comme lui en vérité et le comprenait.

La gravité qui s'était installé à mesure que le patriarche énonçait son récit fût soudainement interrompu lorsqu'une chamaillerie éclata entre l'aîné et le second pour un morceau de pain... Il se renvoyait tout les deux la balle lorsque Mortia haussa le ton pour au final quitter la table pour apporter un plat entier rempli de morceau de pain sous le regard d'Oros qui fixait les deux garçons d'un regard réprobateur.

Tout au long de ces propos, Halussius était resté silencieux et sentait d'une certaine manière le poids de la culpabilité et de la tristesse se poser sur ses épaules... Il avait appris à vivre avec et à prendre du recul, mais ce qui s'était passé sur Artorias, la bataille, son échec... tout cela ne l'avait pas quitté. Et d'entendre Oros raconté son histoire le faisait se rendre responsable des tribulations de cette famille. Il ne devait ni ne pouvait dire aucun mot... Mais là aussi une intervention soudaine brisa cet état.


 « Et vous messire Arnor, comment en êtes vous venu vous aussi à ce campement ? »

Le regard d'Halussius s'illumina comme s'il sortait subitement d'un rêve éveillé, bougeant sur sa chaise pour reprendre une certaine allure. Il ne savait pas quoi répondre ni par où commencer... Il était autant surpris par la question que par le « messire » employé par Mortia.

 « Intéressante question que vous posez là. Disons que j'avais besoin de prendre du recul par rapport à tout ce qui s'était passé de puis Artorias. Je voulais en finir avec ce monde de la politique et m'en éloigner le plus possible. Tout comme je voulais m'éloigner de l'Ordre Jedi... A cette époque disons que je remettais beaucoup de choses en question...

Alors je suis parti, j'ai quitté Coruscant du jour au lendemain sans laisser de traces ni de nouvelles... Ces années d'absences m'ont permis d'ouvrir mon esprit à d'autres choses inconnues et d'en redécouvrir certaines que je pensais acquises. Et c'est aussi par hasard qu'un jour je me suis retrouvé nez à nez avec Ragda, qui avait fait partie de mon gouvernement à l'époque, et avec Dame Velvet. C'est elle qui m'a parlé du campement et de ce qu'ils entreprenaient d'en faire.

J'y ai vu le moyen de me rendre à nouveau utile après toutes ces années d'absence... »


Bien sur qu'il ne disait pas la vérité, du moins pas entièrement. Pour quoi faire ? Cela n'avait aucune utilité et ne ferait que susciter des interrogations et des réactions inutiles, qu'aucuns d'antre eux ici présents ne seraient à même de comprendre et de gérer.
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Avec un sérieux qu’est pas vraiment son truc d’habitude, elle regarde Oros, intensément, et lui sourit :

« Vous avez fait le bon choix pour votre enfant. A l’Académie Sith, les enfants n’ont d’autres choix que de trouver la mort ou se changer en monstre… »

Elle regarde ensuite Halussius, elle a pesé ses mots et ça donne au Jedi une idée de ce qu’elle a pu pensé d’elle, ce qu’elle pense peut-être parfois encore. Qu’elle soit là aujourd’hui, ça donne aussi une idée du repentir qu’elle s’efforce de mener.

« Vous lui avez offert un avenir, aucun père ne saurait faire mieux. »

Est-ce ce que son propre père a tenté de lui offrir ? Un avenir ? Quelque part oui. Mais elle est bien incapable de dire si ça a été par amour comme Oros. Elle perd un peu de sa jovialité mais lorsqu’Halussius finit de raconter sa propre histoire, elle sourit de nouveau. Ce n’est pas difficile de devenir qu’il l’a sérieusement trancher dans le lard de celle-ci. Un récit si court, invraisemblable pour un personnage si dense ; on respecte son besoin d’intimité, on change de sujet. La mère s’est de nouveau tournée vers Red et décoche une flèche plutôt inattendue :

« Vous nous avez parlé du voyage, mais finalement, Capitaine, vous ne nous avez pas raconter votre histoire. Il semble que ce soit à vous. »

Oh putain que c’est délicat… Comment réussir à… ? Et puis merde, va bien falloir qu’elle assume un jour ses conneries de toute façon. Elle s’éclaircit un peu la gorge, gênée, et prend une grande rasade d’eau avant de répondre :

« C’est… délicat mais… Je me vois mal mentir à des hôtes si admirables que vous. Je n’ai pas toujours été du ‘bon’ côté. A vrai dire, j’aurais certainement été sur Artorias si j’avais été un peu plus vieille, et j’ai participé à d’autres Artorias pour l’Empire. C’était avant mon accident… Avant que je me rende compte de ce que nous étions. Je viens d’une famille qui ne m’a guère laissé le choix ; j’ai longtemps été assez stupide pour essayer de leur plaire. Disons qu’aujourd’hui, j’essaye de rembourser pour tous les torts que j’ai causé aux gens honnêtes comme vous. Je… »

Les mots meurent dans sa gorge. Elle regarde l’un puis l’autre de ses hôtes. Le petiot ne rit plus vraiment, là, et elle s’attend à être chassée à coup d’injures mais la mère reprend la parole après un court instant, posant sa main sur celle de son mari comme pour ajouter sa parole à la sienne.

« Qui pourrait vous en vouloir ? On n’ose imaginer ce que vous avez vécu là-bas, de l’autre côté de la frontière, qui sait ce que nous-mêmes nous aurions été dans un monde pareil ? Vous semblez sincère dans votre regret et on sent dans votre voix suffisamment de culpabilité pour demander pardon mille ans durant. Pour ma part, je vous ai déjà pardonné mais je crois que mon pardon n’y changera pas grand-chose, c’est le vôtre que vous peinerait certainement à gagner. »

C’est ça, les mères, normalement ? Un genre de petit oiseau tout mignon qui, quand tu regardes ailleurs, décoche un truc qui file droit au cœur et l’éclate. Elle sait pas trop comment réagir : colère, peine, joie ? Elle se tait, se mort à nouveau la lèvre tout en esquissant un sourire un tantinet humide pour la remercier de ses mots. Enfin, voyant qu’elle ne sait pas trop comment s’en sortir, la mater finit par claquer dans ses mains, coup d’envoi destiné aux enfants qui s’élancent pour débarrasser. Red, saisissant l’occasion, se lève à son tour et suit le petiot avec les assiettes pratiquement redevenues propres et les couverts qui le sont restés. Le père veut protester qu’un invité n’a pas à… mais elle ne lui laisse pas le temps de finir, elle insiste. Quand la table a retrouvé son état originel, elle se permet :

« Puis-je sortir un instant fumer ? Je ne voudrais pas empester votre intérieur ni enfumer les petits.

– Bien sûr mais n’en profitez pas pour fuir, le dessert est bientôt prêt. »

Elle sourit à nouveau, s’éclipse et entame sa clope au clair de lune, la porte s’est refermée derrière elle, elle s’est assise sur les marches. Elle souffle longuement, finalement, elle a besoin plus d’air que de nicotine. C’est pas son milieu naturel, ça, ça la chamboule. Dans son dos, elle entend d nouveau le sifflement de la porte et quelqu’un s’approche.

« J’suis pas la seule à avoir cette mauvaise manie ? »
Halussius Arnor
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Halussius a tout juste le temps d’engouffrer une dernière bouchée de viande et de pain avant que Red ne lui prenne son assiette avec un petit sourire taquin. Heureusement qu'il avait une serviette à disposition sinon il aurait du avancer sa séance de lessive hebdomadaire...

Il n'eut même pas le temps de bouger pour à son tour participer qu'Oros posa sa main sur son avant bras tout en lui adressant une petite grimace sympathique lui disant « Vous embêtez pas avec ça... ». Et effectivement, l'efficacité de la petite fratrie n'était plus à démontrer, en moins de cinq minutes les assiettes, les couverts et les plats étaient tous débarrassés.

Red passa alors rapidement derrière Halussius qui était en pleine discussion avec Oros, avant de sortir. Borth venait de s'approcher doucement sur le côté de son père pour écouter discrètement, mais pas trop quand même qu'ils sachent qu'il était quand même là. Oros finit par prendre son petit sur les genoux afin qu'il puisse écouter pleinement son idole en train de raconter une histoire. Dans la cuisine, Mortia et les deux grands s'affairaient aux dernières finissions pour le dessert.

La discussion entre eux deux fini par s'interrompre d'elle même lorsque Borth, poussé par sa spontanéité infantile tanna son père pour qu'il vienne avec lui dans sa chambre pour lui montrer quelque chose. C'est alors que l'ancien Jedi en profita pour sortir à son tour. Red l'interpella aussitôt.


 « Dans les environs... je crois que vous êtes la seule, si. »

Halussius souriait, sa bonne humeur naturelle sans doute. Tranquillement, il prit place à côté de Red, tout en gardant une certaine distance de bienséance.

 « Vous semblez avoir fait bonne impression ce soir... Surtout chez le petit bon'homme. On peut dire maintenant, qu'il a deux héros ! »

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C’est un truc qui lui arrive souvent. Elle n’a pas besoin de se retourner, elle sait déjà qui se tient derrière elle. Elle sait d’où ça lui vient, elle sait aussi qu’elle est trop mauvaise pour faire beaucoup plus avec ça. C’est pas juste. Ou alors, peut-être est-ce a été une chance pour elle ? Si elle avait réussi sur Korriban, elle serait devenue quoi ? Son frère ? TTss… Un rictus mauvais lui déforme un peu la lèvre. Les images se bousculent en un temps bref dans sa tête. Les brimades, les repas, les humiliations. Le tableau n’est pas ravissant lorsqu’on le pose à côté de ce à quoi elle a assisté ce soir. Elle évacue le tout d’une taffe.

« Bon… Bah j’imagine que si tu te pointes, c’est que ça t’indispose pas trop alors ? T’as pas besoin d’te mettre à quatre mètres de moi, hein, j’vais pas t’manger même si t’es appétissant comme bonhomme. »

Elle lui rend son sourire.

« Vous semblez avoir fait bonne impression ce soir... Surtout chez le petit bon'homme. On peut dire maintenant, qu'il a deux héros ! »

Son visage s’éteint doucement et elle ancre son regard entre ses pieds. Un héros ? C’est pas une couverture dans laquelle elle saurait se glisser.

« Tu parles… Il admirerait une courge du moment qu’elle a des réacteurs au cul et qu’elle vient de loin. Elle marque une pause et tire longuement sur sa cigarette avant de cracher la fumée. J’ai rien d’un héros, m’sieur le héros. J’suis qu’une connasse complètement paumée qu’essaye de faire un bout d’chemin sans trop causer de tort. Si ça, c’est être un héros maintenant, alors not’e galaxie est sacrément merdique.

Tu l’as senti, tu me l’as fait comprendre, j’ai été de l’autre côté de la frontière, et pas parmi les enfants d’cœur. Si j’avais été à Artorias, peut-être que j’aurais moi-même fait péter leurs baraques à ces gens qui m’invitent aujourd’hui. »


Elle se mord à nouveau la lèvre. Repenser au passé n’est pas pour elle une expérience agréable.

« J’devrais même pas être ici, j’devrais avoir honte, me rouler en boule au fond du Jen’ari. Mais, apparemment, c’est pas la honte qui m’arrête. J’ai p’t’être tué leur oncle, leur frère, leurs amis et là, j’suis en train d’bouffer avec eux genre de rien. Nan, Halussius, comme héros, on fera mieux et comme exemple aussi. »

Sa voix est tendue, grave, flirte avec le murmure. Les coudes sur les genoux, elle se tient la tête de ses deux mains et fixe toujours le sol. La nuit est complètement tombée, pas de lumières hormis celles qui filtrent à travers les fenêtres alentour. La pointe de sa cigarette luit vivement, attisée par un vent léger qui a tôt fait de dissiper la fumée qui faisait jusqu’alors comme un écran entre les deux interlocuteurs.

Comment a-t-elle pu adhérer si fort à cet empire ? Le libre-arbitre, c’est bien beau comme idée, ça permet vite d’incriminer les méchants, mais a-t-elle eu véritablement le choix ? Elevée dans la violence et l’agressivité, elle n’a connu l’affection qu’en la rencontrant au hasard des rues et alors elle a appris à la mépriser jusqu’à ce qu’elle se retrouve seule, loin de tout, considéré morte par tous ceux qu’elle a cherché à impressionner. Les circonstances l’ont sortie de là, après seulement l’y avoir mise. Elle est quoi, alors, sinon un drôle de concours de circonstances obligé seulement aujourd’hui de réfléchir à ce qu’elle fait ? D’assumer ce qu’elle est putain d’pas sûre d’avoir voulu ?
Halussius Arnor
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Voyant Red poser sa tête entre ses deux mains, Halussius commença quasi instinctivement, sans y penser, à émettre une aura apaisante dans la Force. Même un non forceux aurait compris que les confidences spontanées qu'elle venait de faire lui rappelaient de mauvais souvenirs. Drapée pendant un temps par le voile brumeux de sa cigarette incandescente, Red avait répondu du tact au tac. Halussius commençait à se faire à se franc parler. Le silence qui s'était installé ne tarda pas à être rompu.

 « Tout à l'heure... Tu m'a demandé comment j'avais su pour Korriban ? Il facile d'identifier le Côté lumineux ou le Côté obscur chez une personne sensible à la Force, et même chez une personne qui ne l'est d'ailleurs.

Mais... Les Siths ont une manière bien à eux d'utiliser le Côté obscur. La violence, la brutalité, la compétition... Ils usent du Côté obscur en exploitant les émotions à l'état brute et en poussant leurs membres à être constamment sous tension au niveau émotionnel. C'est une méthode efficace... mais qui marque à jamais ceux qui sont initiés à cet enseignement, comme lorsqu'on marque du bétail au fer rouge.

C'est ce que j'ai perçu en toi, au delà du Côté obscur, j'ai senti qu'une tentative avait été faite pour l'asservir et le contrôler... J'ai perçu la marque des Sith. »


Ce dont il parlait, Halussius avait mis du temps à l'appréhender. Mais il en avait appris tant sur le Force, il avait côtoyé des Siths et le Côté obscur pendant un temps suffisamment important et méditer tellement de fois sur le sujet... Comme à l’accoutumé, le ton naturel d'Halussius était calme et posé, une voix légèrement suave.

 « Borth est à un âge où tout es fascinant, je l'avoue, surtout ce qui sort de l'ordinaire. Mais il t'admire car il perçoit que tu es comme lui, que tu es comme moi, il perçoit ton lien avec la Force. Il est encore très jeune, mais la Force est d'une puissance chez une enfant de cet âge. C'est ce qui fait peur à son père d'ailleurs... »

Halussius l'avait senti dés son arrivé au campement. Mais contrairement à ce qu'il aurait pu faire du temps où il était Jedi, il préférait laisser faire les choses. Il observait d'un œil attentif comment évoluait le petit Borth et c'est tout naturellement que le petit garçon commença à son tour à s'intéresser à lui et à venir le voir timidement.

 « Comme dit, on est avant tout un héros pour les autres. Généralement, on ne s'affuble pas nous même du titre ou du rang de « héros »... Si aux yeux du petit, tu correspond à ce qu'il imagine être un héros, alors le mieux et de l'accepter avec gratitude.

Tu n'as pas à avoir honte... Tu l'as dis toi même, si tu « avais été sur Artorias ». Ce ne fut pas le cas. Tu n'as rien fait de répréhensible aux yeux de ces gens là. Quand à ce que tu as pu faire lorsque tu étais chez les Sith... il faut l'accepter et vivre avec. Crois moi, ce n'est pas facile mais pas insurmontable.

C'est en partie à cause de moi que ces gens se retrouvent là dans ce campement... J'ai vu la maison de mes parents désintégrer, la ville où je suis né exploser... et je n'ai rien fait. Je n'ai pas réussi à les défendre et j'ai laissé mon monde natale brûler et mon pire ennemi s'en emparer... C'est même pire que ça, je la leur ai donné pour éviter une guerre plus meurtrière encore.

Si quelqu'un ne devrait pas être là ce soir, c'est bien moi....

Et pourtant ne somme là... toi et moi... deux âmes tourmentées.... et qui pourtant arrivent à faire pétiller les yeux d'un enfant. »
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Elle sort le visage des mains. Elle regarde longuement le ciel étoilé avant de se tourner vers l’ancien chancelier. Elle sait pas trop comment le saisir et au fond, elle le pense sincèrement bienveillant et en même temps, y a un truc qui la fait tiquer. Elle peut pas s’empêcher :

« Ouais mais tu vois, j’me sens pas au-dessus de ces gens, au-dessus de son père, au-dessus du commun des blaireaux qui se tortillent le cul dans la bouse pendant qu’un panaché d’aristocrates a gagné par le sang le droit de tutoyer les étoiles. Tu te rends compte deux secondes, mon gars, comment t’as violé mon intimité ? Mmmh ? T’as l’air d’un chic type, Halu’, et j’te crois, t’en as vu des vertes, t’en as vu beaucoup de pas mûres mais tu te rends compte de cette façon dont, sans sourciller, t’as été piocher dans mon ‘aura’, dans la grosse tâche que je répands des morceaux de mon passé, de ce que je veux pas que les gens voient. T’es v’nu, t’as retirer ma culotte, et t’as regardé ce à quoi pouvait bien ressembler ma schneck sans même me demander. Tranquille. Pendant que moi, à côté, Oros, sa femme, tous les autres, on doit se contenter de ce que tu racontes – quand tu veux bien le raconter – et on doit se laisser berner par ton p’tit pouvoir et avoir des étoiles plein les yeux. C’est pas des étoiles, c’est du foutre, Halu’, c’est du putain de foutre qu’on nous tartine sur les yeux.

J’suis pas un héros parce que j’ai, par hasard, des connerichloriens dans le sang. Je le refuse ça, et j’te le refuse aussi. C’est quoi un héros ? C’est ce putain de père de famille qu’a pris tous les risques pour que son môme puisse grandir libre, pendant que t’as des connards dans notre genre, capables de lancer des éclairs, de craquer une nuque par la pensée qui voulaient s’en emparer.

Vous… Non, nous, c’est pas parce que je suis le prince taré de cette aristocratie que j’ai l’droit d’en sortir. Nous, nous nous organisons au-dessus d’eux. Nous les toisons, nous leur interdisons de garder pour eux leurs pensées et sitôt que l’on renifle un cul qui fleure la même odeur que le nôtre, on le capte, on le dirige, on veut en faire notre semblable et le hisser en haut de la pyramide par ce seul droit de naissance.

Borth n’est pas dans un âge fascinant. Il est dans un âge où les cartes ont déjà été distribuées ; il ne va faire que découvrir son jeu et constater sa bonne pioche contrairement à tous ces autres damnés qui l’entoureront.

Halussius… En vrai, j’crois que j’aime pas la Force. Pas parce que j’en suis jalouse, pas parce que j’en ai peur, mais juste parce que c’est une sacrée qui pute qui rajoute de l’injustice et du déterminisme dans une galaxie qui n’en a pas besoin de plus. Ouais, c’est ça, Halu’, j’aime pas la Force parce que c’est une pute. »


C’est rare qu’elle déblatère comme ça. Les tirades, c’est pas son truc d’ordinaire mais… Contrairement à beaucoup de race, les Twi’leks disposent d’une mémoire pratiquement infaillible, qu’ils stockent dans leurs lekkus. De fait, les souvenirs pénibles, elle a beaucoup dans sa bibliothèque mentale et d’aussi loin qu’elle peut s’en souvenir, la Force n’a jamais été qu’un handicap, pour elle ou pour les autres. C’est comme confié une gatling à un enfant dès sa naissance et des pistolets à bouchon aux autres en espérant que le morveux bénis par ce dieu capricieux évitera de tirer dans le tas à la première colère.

Sa franchise n’est pas là pour vexer ou choquer, elle balance comme elle pense parce qu’elle ne voit pas de raison de se retenir. Il n’est pas le premier à lui donner sa « vérité » et plus on lui tend ce genre de soupe et plus elle a la nausée. Faut qu’ils réalisent, ces prêcheurs, combien leurs discours tiennent plus de la branlette pour le commun que de la vérité. Ils devaient redescendre ces prêtres. Les gens n’ont plus besoin d’Eglise, ces églises ce sont l’épice du peuple.
Halussius Arnor
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Le moins que l'on puisse dire est que Red était pleine de surprise. Elle venait de lui faire une longue diatribe pleine d'amertume et se montrait très incisive à son encontre... pour une raison qui l'étonnait. On ne lui avait jamais parlé de cette manière et encore moins avec autant de sous entendu... C'était inattendu et le visage de l'ancien Jedi c'était instinctivement quelque peu durci. Il ne savait quoi dire jusqu'à ce qu'une pensée lui vienne subitement...

 « L'image est curieuse... »

Il ne dit rien d'autre pendant un bref instant avant de reprendre.

 « Mais... cela se voit comme le nez au milieu de la figure ! Hum ? Ne n'ai rien piocher... ma chère. Ton aura est telle que les utilisateurs expérimentés de la Force peuvent en savoir suffisamment sur toi sans avoir même à prendre la peine de fouiller ton esprit, parce que tu n'a pas appris à le cacher. Ta « schneck » comme tu dis si bien est au quatre vent alors ne soit pas étonnée... »

Le ton était en train de monter ? Difficile à dire. Si Halussius était resté le même dans son caractère et sa personnalité au fil des années, il est pourtant vrai de préciser qu'il était peut être un peu moins, voir assurément moins, « jedi » et « policé » que par le passé. Ce qu'il disait pourtant était réel, un utilisateur de la Force entraîné était bel et bel en mesure de dissimuler partiellement ou totalement son aura

 « Ce n'est pas la Force qui rajoute de l'injustice et qui créer des inégalités, c'est ceux qui en font usages ! Comme les Jedis et les Siths... Tu as vécu un enfer sur Korriban, mais est ce la faute de la Force ? Est ce que c'est la Force qui t'as demandé de frapper, de mutiler et de t’acharner sur les autres acolytes de l'académie alors qu'ils demandaient grâce ? Hein ?

Réfléchis bien à cela. La Force est un outil au même titre qu'un blaster ou une arme de poing... Ce n'est pas l'outil qui créer de l'injustice ou du malheur ou même du bonheur, c'est qui le tient dans la main. Ce n'est pas la Force qui fait notre destin, c'est nous même ! La Force est une carte qu'on obtient à la naissance dans le jeu qui fera notre vie... Mais ce n'est qu'une carte que l'on peut décider abattre, de garder ou bien de s'en défausser... à nous après d'en assumer les conséquences. »


Ce franc parlé était rare chez Halussius autant que sa manière de parler qui trahissait une tension naissante subitement.
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Elle n’en a rien à foutre de le vexer en vrai. Il y a tellement de questions que tous ces connards en bure ont jamais assumé, il aurait à les assumer toutes et puis voilà. Trop facile de toujours s’esquiver, trop facile de toujours prendre les connards sans pouvoir de haut. Trop facile de toujours partir du principe qu’on a raison car on a qu’à penser à la mort d’autrui pour qu’il meurt. Si le savoir est un pouvoir, le pouvoir ne fabrique pas le savoir putain ! Sauf quand on a une perruque orange sur la gueule faut croire… Elle a vu ça dans un holo’, une fois, un truc de fou. Elle regarde le ciel.

« Tu vois, c’est là que le jeu il est baisé, Halu’, tu m’dis ça ‘Non j’ai pas r’gardé’ et quoi, moi je dois juste te croire ? Au prétexte que je ne serais pas capable de toute façon de m’apercevoir si tu m’baises pas ?

Tu peux battre des cils tant que tu veux, la Force, c’est une putain de gruge. C’est refiler un totem d’immunité à certains, pas à d’autres. Tu compares ça à un outil, comme si tu pouvais la lâcher, l’envoyer balade, ou même l’acquérir, c’est faux. Si c’était juste un putain d’outil, j’pourrais l’attraper et m’en servir moi aussi, tout autant que n’importe quel pignouf. Ça t’es extérieur, c’est pas toi, c’est pas dans ton putain d’code génétique.

Oh et puis le discours méritocrate à la con, là, merci. Y a cinq minutes, tu me sers le ‘c’était pas ta faute c’était ton environnement’, et là que je te rentre dans le lard, finalement c’était ma faute quand même ? Comment il appelle ça l’autre gars-là… P’tain j’l’ai lu… Des systèmes ? Des structures ? J’sais plus… m’enfin, faudrait savoir, soit tu me laisses mon libre-arbitre, soit c’est ce monde de fous qui m’a rendu folle, soit j’suis tarée et voilà tout, mais j’peux pas porter et ne pas porter la culpabilité ; faut trancher. Alors je sais bien, c’est bien pratique quand faut envoyer les connards en prison, de dire que c’est rien que de leur faute, mais en même temps, est-ce que le côté pratique fait que c’est plus vrai ? J’en sais rien.

J’en sais putain de rien et c’est pas la peine de prendre la mouche hein, m’sieur l’ancien, si tu veux jouer les simples, va falloir t’habituer aussi à te faire pourrir comme nous autres. C’est ça aussi de revenir à la base, c’est accepter de recevoir les seaux de merde qui viennent d’en haut en plus des flaques de boue que les autres vous envoie en driftant à votre niveau. Enfin soit… Passons. »


Elle respire un grand coup, s’étire comme un chat, fait craquer son dos, se passe la main sur le visage, soupire et range sa clope consommée dans une petite boite de fer qu’elle range ensuite dans son blouson dont elle vient de sortir.

« J’crois qu’j’vais en fumer une autre pour me calmer, si j’t’ai gonflé, t’es pas obligé d’rester, j’comprendrais. Tu vois pourquoi j’suis toute seule sur c’rafiot maintenant ! »

Elle rit avant de s’allumer une nouvelle cigarette. De l’orage qui vient de passer, ne reste que sa jambe qui sautille en rythme et son talon qui martèle le sol meuble sous lui.
Halussius Arnor
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De part nature, Halussius avait un caractère plutôt pondéré et réfléchi. Les années qui s'étaient écoulées et les nombreuses expériences qu'il avait vécu n'avaient que renforcer ce trait qui le caractérisait. Mais dans son esprit, à ce moment précis, en écoutant Red, une étincelle surgit soudainement se muant en un instant en un brasier fulminant. Pourquoi tant de violence dans les mots, pourquoi tant d'animosité gratuite... pourquoi ce comportement irrationnel... Il ne la quittait pas des yeux, son regard était profond et fixait celui de Red sans le lâcher. Lorsque la twi'lek eut fini de déverser sa bille gratuitement, Halussius garda le silence pendant un temps. Non pas qu'il ne savait pas quoi dire... non... il cherchait seulement le bon moment afin de ne pas renchérir.

 « En effet, je comprends pourquoi tu es seule... Tu créer de l'animosité là où il n'y en a pas lieu d'être sans raison. Ta solitude n'appartient qu'à toi après tout. »

Sans rien ajouter de plus, Halussius se mit sur ses deux jambes et posa sa main sur le verrou numérique de la porte sans pour autant l'activer. Sans regarder Red, il s'adressa à elle cependant.

 « Tu ne comprends pas la Force et... tu ne veux pas la comprendre... et tu réagis avec  véhémence. Tu me demandais ce que nous faisions ici dans ce campement ? Nous protégeons et nous enseignons... dans le but d'éviter des comportements comme le tient. »

Le verrou activé, la porte de l'habitat s'ouvrit immédiatement laissant ainsi Halussius rentrer à l'intérieur. A peine eut-il passer le pas de la porte que le petit Borth l'aborda avec une tablette à la main sur laquelle il avait dessiné. Il était tout fier de lui montrer le dessin, dans les standards des petits enfants de son âgé, qu'il avait fait de lui lors de l’inondation. L'ensemble était plutôt touchant en vérité, traduisant la sincérité et la pureté des sentiments d'un petit garçon de six ans.

 « Borth... calme toi un peu, voyons. Allez... mets toi à table, j'apporte le dessert. »

Mortia demanda dans le même temps à l'aîné de prévenir Red que le dessert était servi. Lorsque tout le monde fut revenu à table, Mortia arriva avec un plat dans chaque main. Le premier contenait une multitude de petits gâteaux à l'aspect moelleux de forme pyramidale. Le second était plus petit et contenait une sorte de crème dessert à l'aspect et au goût vanillé. Reconnaissant l'ensemble, Halussius dit spontanément.

 « Un Lambaros... Cela fait tellement longtemps... »

 « J'ai un peu modifié la recette traditionnelle, je l'avoue... mais j'ai quand même réussi à trouver l'essentiel dans le chargement que vous nous avez apporté, madame Red. »

Le Lambaros était un dessert traditionnel commun à toutes les provinces d'Artorias. Fait de biscuits moelleux et légers que l'on trempait dans une crème vanillée et onctueuse, ce dessert était parfait pour finir le repas sur une note agréable.

 « Ma chère épousée, c'est bien l'meilleur Lambaros qu'jai mangé et qu't'es fais.. »
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« Protéger et enseigner hein ? J’ai quelques doutes l’objet réel de vos soins mais soit… »

Le dogmatisme et le froid snobinard. Ce sont toujours les hommes en costards-cravattes, avec une gourmette hors de prix au poignet, qui vous expliquent qu’on ne peut pas discuter avec un gars en colère. Ça entretient le système, ça reproduit les mêmes erreurs, ça fait preuve du même mépris, du même sentiment de supériorité sur les masses déraisonnables et c’est toujours persuadé d’avoir plus raisons parce que ça croit plus fort avoir raison… Qu’elle soit lumineuse, noire ou gris, Red n’aime décidemment pas les églises ni leurs curées. L’organisation doit-elle nécessairement passer par la hiérarchie ?

Sa seconde clope est à peine à moitié entamée quand la porte s’ouvre à nouveau. Cette fois, pas de vieux sage, simplement un jeune émissaire.


« Mère m’envoie vous dire que le dessert sera bientôt servi.

– Okay chef, je finis ça et j’arrive. »

Le bonhomme semble hésiter à rentrer à nouveau. Elle finit par l’inviter à venir s’assoir à côté d’elle d’un geste de la main, sans se retourner. Il s’exécute en silence mais sa trogne semble presque aussi vermeil que celle de son invitée.

« Hectio, c’est ça ?

– Oui, Capitaine. Je voulais pas vous déranger.

– Oh, tu ne me déranges pas, bonhomme, sinon je ne t’aurais simplement pas proposé de t’assoir. Par contre, tu arrêtes tout de suite de me vouvoyer, je ne suis pas encore assez vieille ni coincée pour ça, okay ? Elle sourit, il lui rend ce sourire, un peu moins rouge mais pas forcément beaucoup plus à l’aise. Alors, Hectio, ça te fait quel âge toi ? T’es le plus grand, de beaucoup ?

– Moi ? Je vais avoir quatorze ans le 17. J’ai trois ans de plus qu’Hakeev.

– Le 17 ? C’est pour bientôt ! Et qu’est-ce que tu veux faire dans la vie, Hectio, maintenant qu’vous êtes tranquilles ici ?

– Je sais pas. Enfin, je sais plus. Avant, je voulais rejoindre la garde, comme papa, devenir un soldat mais maintenant… J’ai pas envie de me battre. J’aimerais bien… J’aimerais bien être ingénieur, concevoir des vaisseaux comme le vôtre ou des machines pour protéger les gens.

– Je crois que t’as raison… Tu sais, quand t’es soldat, c’est rare de se battre pour les autres, c’est souvent les intérêts de ceux qui en ont déjà trop que tu défends. Tu seras certainement un super ingénieur. »

Il sourit de nouveau et pique un nouveau fard en enfouissant sa gêne dans ses genoux. Un certain silence s’installe avant qu’il ose de nouveau prendre la parole.

« Dites… Enfin, dis… Est-ce que… Est-ce que ça fait mal ?

– De fumer ? Non, mais c’est pas bien, faut pas faire ça. »

Il rit, il comprend sans trop de mal qu’elle a fait exprès de répondre à côté.

« Non, vos bras.

– Non, aujourd’hui, c’est normal. Ça n’a pas toujours été le cas, j’ai morflé. Quand j’te dis qu’être soldat, c’est d’la merde, j’te parle avec expérience. »

Hectio la regarde avec des yeux ronds. Faut dire, elle vient de dire un gros mot ! On rigole pas avec ça à la maison.

« Tu ne le dis pas à ta mère, j’ai essayé de faire bonne impression, faut pas tout cassé, hein ? C’est notre secret ?

– D’accord mais à une condition : vous me laissez toucher vos bras.

– Je rêve ou tu es en train de me faire chanter là ? T’iras loin bonhomme, mais tu devras encore apprendre deux-trois trucs sur les négociations. On demande toujours plus gros que ce que l’on veut et après on en vient à ce qu’on veut. »

Elle coince sa clope avec la bouche, retire d’un mouvement d’épaule sa veste. L’air frais lui caresse la nuque et fait frissonner sa peau – l’organique, pas autre. Elle tend le bras droit pour qu’il puisse le toucher, utilise sa main gauche pour finir sa clope. On pourrait croire qu’il est sur le point de toucher sa première… bière tant ses yeux brillent.

« Tu peux y aller. J’ai demandé à ce que je ressente la douleur, mais la peau reste plus épaisse et tu n’saurais pas la pincer. Le gris, c’est pas vraiment une couleur qui me plaît mais j’bosse sur un truc en ce moment, y a moyen qu’j’branche un laboratoire pour créer une peau qui changerait d’couleur, pour que je sois de nouveau rouge partout. Enfin… Alors, ça te plaît ? »

Il reste sans voix. Il aura fallu qu’Hakeev vienne se râcler la gorge à la porte pour faire sursauter le grand qui s’écarte de Red comme s’il venait d’être pris la main dans… le pot de miel. La capitaine rit, se lève et tous rejoignent le salon. Le dessert a l’air délicieux.

« Si seulement tous les gens que je livre pouvaient transformer mes produits comme vous le fait, la galaxie serait un véritable paradis, madame. Vous faites des livraisons ou je vais être obligée de revenir ? »

Son mari sourit peut-être plus que sa femme qui joue de pudeur. Il est fier d’elle. Même si le tout sent un peu trop la tradition, cette femme semble heureuse ici et elle aime aussi sincèrement qu’elle est aimée… Red deviendrait folle dans cette situation, elle le sait. Ce qu’elle ne sait pas, c’est ce qui lui faudrait pour attendre cette état de béatitude qu’ils semblent tous avoir atteint autour de la table – sauf le prêcheur bien sûr. Lui, il est là, il joue les sages. Elle se ferait assez vite chier en fait, s’il n’y avait pas les enfants pour commencer à faire les cons. C’est peut-être ça son souci, c’est encore une gosse ? Mais une gosse sexy quand même... Qui broie des noix à une poigne.

« Kawa, liqueur ?

– Un noir, pour moi. Je laisse la liqueur à ceux qui sauront la savourer. »

Elle sourit tant bien que mal. Chaque fois qu’on lui pose la question, ça reste un effort de dire non. Un kawa, c’est bien, ça devrait lui faire finir la soirée totalement habillée et ailleurs que sur la table.
Halussius Arnor
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La liqueur d'Ombre-feu avait toujours cette même couleur rubis qu'Halussius avait en mémoire. Placé dans un verre pas plus grand qu'un pousse, le liquide avait l'apparence d'un joyau. Une fois la contemplation éphémère achevée, Halussius en pris une gorgée. De subtiles saveurs fruitées et florales se mélangeaient les unes aux autres pour créer se goût si particulier, qui ne plaisait pas à tous. Le tout était fortement alcoolisé pour ne rien arranger, très alcoolisé. Halussius n'avait pas l'habitude, lui qui pourtant assure volontiers face à un whisky corellien digne de ce nom. Mais cela lui rappelait sa terre natale. Il n’avait pas bu cette liqueur depuis son dernier séjour sur Artorias, il n'était encore que padawan. Étouffant une quinte de toux due au titrage élevé de la liqueur, l'artorien reposa son verre et s'adressa à Oros qui souriait.

 « Elle est excellente... Vu la robustesse j'imagine qu'elle à déjà quelques années ? »

 « C'est l'arrière grand père q'l'avait mise en bouteille. Le duc de l'Eregion de l'époque l'avait gratifié d'un terrain et d'un titre d'producteur aux pieds des monts ardents. Plus elle prend d'l'âge et plus l'alcool est fort mais les saveurs n'en sont que meilleurs. »

L'Ombre-feu était un fruit particulier qui ne poussait que dans la zone des monts ardents, une petite chaîne de volcans endormis mais toujours actifs au nord de l'Eregion. Baigné par la chaleur et la richesse du sol, le fruit à l'aspect d'une orange rouge vif y poussait en abondance. Mais comme toutes les terres dites « nobles » les monts ardents appartenaient exclusivement à la famille ducale. Obtenir un droit de cueillette était considéré comme un privilège inestimable réservé à une élite... mais ceux qui se voyaient gratifié d'un droit de production étaient encore plus considérés s'étaient là un gage de reconnaissance et d'estime de la part du pouvoir et de la société. Ils se comptaient sur les doigts d'une main.

Halussius porta alors son regard sur Red qui était en train de boire son café. Lui même n’appréciait pas spécialement cette boisson, il lui préférait de très loin le thé. Il repensait à leur discussion précédente... Autant de sentiments refoulés, de frustrations, de colère. Elle aura fait une parfaite Sith sur le papier. Mais à l'écouter, Halussius percevait qu'elle avait bon fond...

Un petit temps se passa alors où les uns et les autres discutaient de choses et d'autres. Rapidement, Mortia envoya les enfants aller se coucher vue l'heure tardive, non sans réticence de leur part à tous les trois. Il suffit d'un regard, un seul de la part d'Oros pour que tous finissent par se résigner et s'exécuter. Les échanges se poursuivirent encore un peu avant qu'Halussius ne décide de prendre congés, suivi dans le même temps par Red. Il récupéra son bâton et une fois les échanges d’amabilités avec Oros et Mortia achevés, Red et lui finirent par se retrouver seul à marcher en s'éloigner de l'habitat.


 « Quand as-tu prévu de repartir ? »
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Alors qu’elle attend tranquillement que la gentille maman lui prépare son noir, Red n’a pas d’autre occupation que de regarder les deux mâles s’enthousiasmer autour de la liqueur. Dingue comme pour certain la taille de leur queue semble être remise en doute par ce qu’ils sont capables d’ingurgiter comme tord-boyaux ; elle sait pas dire si l’ancien Chancelier est de ceux-là mais c’est clair que toute la maisonnée ici sent la vieille école. Quand elle voit le grand gaillard qui lui faisait la leçon y a moins d’une heure s’étouffer à moitié avec la gnôle qu’il ingurgite, elle sourit. Elle aurait presque envie de saisir la bouteille et d’en descendre un long trait sans sourciller en manière de défi mais elle se ravise : faut qu’elle arrête de penser comme une gamine en pleine puberté. C’est peut-être ça qui l’irrite tant chez cet aristocrate. Il lui rappelle son père. Toujours raison sur tout, toujours à ramener sa gueule, à se convaincre qu’il n’y a pas d’autres manières valables de penser que la sienne. Partir si loin pour finalement se sentir comme à la maison ? Ah ! Vie de merde…

Le café arrive, vu qu’il y a deux tasses, elle en déduit que Mortia en prendra avec elle. Elle n’a pas tort.


« Vous ne buvez jamais ?, elle a ce sourire gentil des mesdames bien élevées, un genre très patiné, une bonne éducation qu’a pas mal eu le temps de s’affiner dans son tonneau, adoucissant un caractère déjà disposé au calme.

– Oh, on va dire que j’essaye d’éviter, maintenant, quand je le peux. Et alors savoir combien de temps elle le pourra encore…

– J’ignore comme les hommes parviennent à boire ce genre de choses.

– Comme les femmes qui le boivent, j’imagine ? Elle sourit de toutes ses dents, mutine. La mère sourit également. Elle n’ignore visiblement pas son héritage.

– J’imagine que ce ne doit pas être très évident d’évoluer dans un milieu si masculin.

– C’est bien plus simple que vous ne le pensez. Vous savez, la galaxie est vaste, très vaste, pour beaucoup de société, le genre est devenu une simple composante de la personnalité, à la façon d’une couleur favorite, et ne n’entraîne plus tout un bagage d’a priori inhérent au sexe biologique. Voyager à travers les étoiles nous a permis de découvrir tant d’autres façons de penser et de voir, j’imagine que ça en aura été l’un des effets positifs. Saviez-vous que les Hutts, par exemple, n’ont pas de sexe à la naissance ? Ils sont tous capables de s’autoféconder, si bien qu’ils changent de genre comme d’humeur. Si vous vous ennuyez, je pourrais vous conseiller quelques lectures sur le sujet. Soit dit en passant, votre café est excellent. »

La mère de famille acquiesce. Elle a certainement compris que le Capitaine Red n’est pas du genre à affubler les petits garçons de bleus et les petites filles de rose ; enfin, tout en racontant toutes ces conneries, elle sait aussi que les gens de sa race sont pas réputés pour être les moins bornés sur la question du genre. D’ailleurs, c’est assez drôle ça, cette façon dont les autres s’imaginent toujours, en 21.571, que le sexe est une composante du caractère ainsi que la race. Genre, t’es Twi’lek, t’as forcément reçu la même éducation que tous les Twi’leks de la galaxie et t’es forcément tout pareil… Putain, c’qu’elle adore lire des trucs sur les Mando’ade – ces gars ont eu tellement de bonnes idées à leur époque ; p’t’être pour ça que les autres s’en sont débarrassés ?

La soirée s’éternise un peu, Red a droit à une deuxième tasse que son hôte ne se permet pas. Les enfants sont congédiés, les dernières banalités sont échangés, tout le monde se quitte avec le sourire et les serrages de mains chaleureux qui vont bien. Red remercie milles fois, fait preuve d’une politesse qu’elle n’a pas montré depuis… Des années ? Une fois dehors, Halussius ne part pas bouder et, au contraire, revient vers elle. Elle est un peu surprise mais agréablement, il est coincé mais pas rancunier, c’est déjà ça :


« Je sais pas… Tu penses que je peux me rendre utile ici ? Du moment que ça me met pas sur la paille, j’veux bien aider à bricoler des trucs moi. J’suis assez polyvalente, mais j’ai un peu peur de déranger. T’auras remarquer que je suis pas forcément la voisine la plus coulante qui soit – et j’ai tendance à être la cause de scène de ménage aussi terrible que Malachor V ! Quand même pas ma faute si je plais autant aux maris qu’aux femmes… Qu’est-ce que c’est chiant le mariage !

Et toi ? Tu comptes rester longtemps ici ? Genre, j’te vois bien t’ériger une petite cathédrale là-bas dans le fond, avec statue et tout le tatsouin. »


Elle divague… Mais en même temps la fatigue s’accumule et avoir retenu sa volubilité coutumière tout ce temps ça a été comme se retenir d’une violente envie de pisser dans un ascenseur qui n’en finit pas, là, du coup, elle se sent l’envie d’en mettre plein les bottes d’Halussius.
Halussius Arnor
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Une nouvelle charge à son encontre ? Halussius ne put s'empêcher de sourire car même le ton de Red relevait plus de la taquinerie, et même si elle en rajoutait une couche, cela restait à son sens bon enfant. Ce qui le faisait aussi sourire, c'est l'évocation de la statue... Il hésita juste un moment et lui répondit.

 « Hum... Pour la statue, j'en ai déjà une en fait. Au Sénat sur Coruscant, dans l'allée d'honneur conduisant à la Grande bibliothèque sénatoriale... Comme tous ceux qui ont été Chancelier suprême un jour, c'est une sorte de tradition. »

Son ton était un peu gêné et amusé à la fois. Oserait-il lui dire qu'il avait commencé à bâtir une sorte de sanctuaire de la Force à une heure de marche du campement, au milieu d'une clairière ? Naaan... Ce sera pour une prochaine fois.

 « Je ne sais pas combien de temps je resterai ici... Le temps nécessaire pour faire ce que j'ai à faire probablement.

Tu vois en moi un être illuminé de plus qui cherche à « propager la bonne parole »... Je respecte cela, mais ce n'est pas juste. Je ne propage pas une nouvelle religion, mais démontrer qu'il existe une manière nouvelle d'utiliser et de comprendre la Force.

Mon objectif ce n'est pas de faire croire mais d'informer et d'expliquer à qui le souhaite. Les gens sont libre de leurs opinions... »


Une pause brève alors qu'ils arrivaient à une sorte de carrefour naturel former par la disposition des différents habitats et Halussius reprit.

 « Je pense que tu pourrais aider ici, sincèrement. Il y a tant à faire et à construire et la bonne volonté est toujours payante et bienvenue ici. Mais il n'y a pas que moi qu'il va falloir convaincre, j'en ai peur... »

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Il ne se vexe pas, au contraire, il répond et il est drôle ; peut-être qu’il est pas totalement perdu papy ? Bon, bien sûr, forcément, il continue de nier le prêche, en même temps, y en a combien des gourous qui se déclarent ouvertement gourous ? Pas beaucoup, ou alors que les très mauvais. Soit, elle s’en fout, elle est pas là pour aller se mettre à sacrifier à une nouvelle divinité, elle est là pour se rendre utile. Et puis, entre nous, c’est pas demain la veille qu’elle pourra avoir sa statue à elle où que ce soit.

« Je pense que tu pourrais aider ici, sincèrement. Il y a tant à faire et à construire et la bonne volonté est toujours payante et bienvenue ici. Mais il n'y a pas que moi qu'il va falloir convaincre, j'en ai peur...

– De la bonne volonté ? J’imagine que j’ai bien un peu de courage à revendre, ouais… Et puis j’peux certainement apprendre deux-trois trucs sur le tas. M’enfin, quand tu dis qu’il faut que j’en convainque d’autres, t’parles de qui ? J’ai pas eu l’impression de croiser grand-monde jusqu’à présent. D’ailleurs, pour un truc sur lequel on m’a demandé une entière discrétion, j’ai l’sentiment d’être rentrée un peu vite, du coup, j’ai peur d’pas pouvoir repartir. »

Elle sourit, enfin qu’à moitié car en vrai ça lui semble plutôt bizarre, si bien que son ton et mi-sérieux, mi-amusé, mi-méfiant.

« Je parle de ceux qui sont à l'origine de cet endroit. Je ne suis qu'une pièce rapporter, si on peut dire ça. Ici, c'est comme une deuxième chance, un nouveau départ, pour ceux y vivent. Que ce soient les Jedis, les Sith, l'Empire ou la République, nous ne voulons pas attirer l'attention pour de bonnes raisons, alors oui c'est pour cela que l'on t'a demandé de la discrétion. Tu peux repartir aussi facilement que tu es rentrée si tu le décide, rassure-toi. Tout comme il t'es possible de rester comme je te l'ai dis. Penses-y tranquillement et je te retrouverai demain pour en reparler. D'accord? »

Elle le fixe longtemps, les yeux et le front plissé comme un marmot de cinq ans qui essaye de lire entre les lignes d’un parent retors. Elle fait la moue et finalement.

« Mouais… On va dire qu’avec la fatigue j’te laisse le bénéfice du doute, mon vieux, mais pas de carabistouille hein ? J’fais partie des gentils mais j’suis pas du genre très tenter par la sodomie au verre pilé, alors on la joue réglo, hein ? »

La métaphore est pas du tout du niveau d’un gamin, pour le coup, si bien qu’elle contraste foutrement avec son attitude. Soit ! De toutes façons, ils sont déjà arrivés à ce moment de la route où les gens se séparent pour aller chacun de leur côté, elle lève sa main, histoire de checker l’ancien chancelier – elle pourra se la péter dans tous les barres de la galaxie s’il la check mais peut-être il sait même pas ce que c’est en fait, un peu genre les couillons qui s’présentent à la chancellerie et qui font le dab’ dans les holovidéos comme si ils étaient des putains d’avions bancals.

Oh putain, le check de papy… Bon, au moins il connaît les grandes lignes et il a essayé hein ? Elle rit, lui sourit de toutes ses dents et finit par continuer sa route, seule, et la rampe descend comme par magie pour l’accueillir. En haut, T4-MI l’accueille en trompétant, curieux de ce que ça a donné.


« Je sais pas si j’me suis fait des alliés ce soir, boy, mais j’ai fait de mon mieux pour être quelqu’un d’bien. On va p’t’être rester ici un moment, voir si on peut apprendre des choses et s’rendre utile. Et puis, j’aurais l’occasion d’réfléchir un peu. C’est un putain d’coin paumé, c’est pas plus mal. Bon… Un coup d’sonique sur les dents et au pieu, j’suis vannée pour des siècles et des siècles. »



Le lendemain matin, le réveil est tranquille. Déjà, elle a pas la gueule de bois, ensuite, les douleurs dans son bras s’estompent tranquillement. Si elle est encore sous cacheton, c’est bientôt fini, pas de rejet, ce serait fantastique. Les piaillements d’oiseaux qu’elle identifie pas, la main en visière pour boire à travers les rayons du soleil matinal, l’air frais, putain de frais : pas d’odeur, pas de smog, c’est comme se plonger les poumons dans une bassine d’eau claire. A l’autre bout de la zone d’atterrissage, une silhouette se découpe sur le fond du soleil levant, sombre à cause du contraste mais sa taille ne laisse que peu de doute quant à la personne qui s’approche.
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Les rayons du soleil caressaient de leur douce chaleur la peau fraîche d'Halussius. Il était en pleine forme physique, les formes harmonieuses de son torse nu le démontraient sans appel. Comme tous les jours en cette saison, il se levait à l'aube. Vêtu de son simple sous-vêtement il commençait à préparer l'infusion de son thé matinal selon une sorte de rituel qu'il avait acquis sur Anoth. Il ne s'agissait nullement de procéder à des incantation ou même de prononcer quelques prières. Non. Le rituel consistait simplement dans une manière de le préparer afin d'en profiter au mieux. Le temps d'infusion de la préparation lui permettait de prendre largement son temps pour se doucher. C'est alors que venait le moment le plus agréable pour lui. De là où il était placé, l'habitat d'Halussius était pile dans l'axe de lever du soleil. Il abaissait toujours la polarisation du transpacier jusqu'au minimum et, alors que le camp était encore endormi, il prenait une chaise, s'y installait et sirotait tranquillement son thé tandis que les rayons du soleil séchaient et réchauffaient la peau de son torse.

Il laissait vaguer son esprit ici et là... mais pour cette fois, il fixait ses pensées sur la « cap'taine » et la soirée agréable qu'ils avaient passés chez la famille d'Oros. Halussius avait une bonne impression à propos de Red, quand bien même elle sortait des sentiers battus par son attitude « brute de décoffrage ». Elle avait quand même bon fond...

Un peu plus tard, alors qu'il venait de finir son thé, sa ration du matin et qu'il s'était habillé, Halussius reçu la visite rapide d'Oros. Il n'avait pas encore enfilé sa longue veste mais ouvrit le sas de son habitat pour le laisser entrer.


 « Oros ? Bon matin à vous ! Qu'est ce que je peux faire pour vous ? »

 « Bien le bonjour à vous messire Arnor !... »

 « S'il vous plaît, Oros, il n'y a aucun « messire » ici... Appelez moi simplement « Halussius »

Face au ton doux et amical de l'ancien chancelier, Oros acquiesça avec bienveillance et continua.

 « C'tait bien agréable d'vous avoir pour le dîner, hier soir... et j'vous ai mal jugé. Mais c'est pas pour ça que je viens...

On est venu me toucher deux mots comme quoi il va bientôt y avoir une « école » ou quelque chose comme ça pour les gamins d'ici. C'est une bonne chose... ça commençait à manquer... Est ce... est ce que c'est vrai qu'ils y aura aussi des leçons « spéciales » pour ceux comme mon gamin ? »


 « C'est tout à fait cela. Des cours communs pour tout le monde et des cours spécifiques pour les enfants sensible à la Force, comme Borth. »

 « Très bien... très bien... mais vous savez, par rapport à ce que je vous ai raconté hier soir, je voudrais pas que le petit... »

 « Il faut rassurer Oros. Nous ne voulons pas en faire un Jedi ou Sith ou même un mélange des deux... Il y a des enfants ici comme Borth qui sont sensibles à la Force, leur lien avec elle ne fera que se renforcer à mesure qu'ils vont grandir et cela, qu'on le veuille ou non... Nous voulons simplement leur permettre de vivre et de contrôler leurs dons. »

 « J'vois... Bon... ça m'a l'air correcte et j'vous fais confiance à vous et à Velvet... C'est vous qui allez faire ses cours là ? »

 « J'en donnerai mais je ne serais pas seul... Mais tous les cours sont ouvert à tous, même ceux pour les sensibles à la Force. Il n'y a aucun inconvénient à ce que vous accompagnez Borth, vraiment. »

Depuis le début de la discussion, Oros regardait Halussius dans les yeux, sans jamais le quitter du regard.

 « J'vais cogiter à ça... En tout cas, le petit était tout fou lorsqu'il l'a su. »

 « Je l'imagine sans difficulté... »

La discussion ne se prolongea pas plus que quelques minutes encore avant qu'ils ne se séparent. Halussius enfila enfin sa veste et agrippa son bâton dans sa main droite et se dirigea dans la zone où le cargo de Red était posé. Elle était justement là au loin, devant lui. Halussius s'approcha alors calmement comme à son habitude et la salua puis enchaîne directement.

 « J'ai discuté avec les autres responsables du campement. Tu peux rester le temps que tu jugera nécessaire, ils sont d'accord. »

Il fut une pause très brève, comme s'il cherchait ses mots et repris.

 « Je pense que tu m'as bien compris, pour le moment, la discrétion et la confidentialité sont primordiale ici. Je compte sur toi, pour respecter ça... et... pour ne pas émettre de communication depuis ton vaisseau mais d'utiliser notre propre système de communication, qui est sécurisé... et... pour accepter d'effacer de ton journal de bord ton voyage ici lorsque tu partira... et de la mémoire de ton droïd.

Je sais que ca peut paraître rude et pour le moins inamical... mais encore une fois, on doit prendre des précautions vue notre situation précaire... »
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Halussius lui semble toujours être tel qu’il a été hier – le vieux ‘sage’ du coin. Un léger sourire aux lèvres, juste de quoi paraître sympathique sans virer dans le débile, il la salue et lui annonce la nouvelle ; enfin, nouvelle, nouvelle, faut pas non plus s’attarder trop sur le mot hein ! Quand elle a signé pour cette mission de livraison, la close de confidentialité absolue et extrême, elle était répétée trois fois alors bon… Est-ce une ‘nouvelle’ ? Pas vraiment. M’enfin, au moins, elle sait enfin ce qu’elle va faire de sa semaine. Traîner avec des mécanos et des bricoleux, ça lui permettra de trouver le temps de réfléchir.

« Oh, tu sais, c’est pas comme si j’avais du monde à contacter à l’extérieur de sitôt… Aucun souci pour l’ordinateur de bord, tout ça, tout ça, c’était déjà prévu dans le contrat. T4 risque de m’en vouloir mais j’lui dirai que c’est de ta faute. T’inquiètes dont pas, j’vais pas vous en tenir rancune, les gens d’ici ont suffisamment pris de merde sur la gueule pour qu’on les laisse tranquilles ici.

J’pense rester dans l’coin une grosse semaine au maximum, donner des coups de main mécanique là où on en ressentirait le besoin. Enfin… Tu sais où me trouver si tu veux encore te faire engueuler pour trois fois rien ? »


Le soleil frappe en plein de sans poire, si bien qu’elle doit interposer sa main et masquer la moitié supérieure de sa tête, juste assez pour ne apparaître qu’un large sourire de chipou. Ce qu’il y a de bien avec elle, c’est qu’elle a conscience d’être une casse-couilles de catégorie A. Bon, après, c’est pas pour autant qu’elle cherche à se rendre plus agréable mais… Au moins elle assume, hein ?

La conversation se termine rapidement après cet échange de bon procédé. Elle a le temps d’un p’tit déj’ et d’une clope avant qu’un gars se pointe pour lui demander ses « qualifications ». Pour une fois, le terme est pas accompagné du regard salace qui l’accompagne d’habitude. Ouais, ça va être de vraies vacances.

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Neuf jours sont passés. Neuf jours pépouzes, entre bricolage, jardinage et popote en famille. Ses collègues ont tous voulu l’invitée à tour de rôles, elle a pas eu à se faire la cuisine de la semaine. Tous les profils, tous des rescapés de la guerre. Ah oui, et Eone ! Ce brave gars… Deux ans de moins qu’elle, pas mal foutu, ancien pilote – il a gardé de bons réflexes derrière le manche. En y pensant, elle sourit, elle a pas manqué de saisir les regards des autres lorsqu’ils sont sortis tous les deux en matinée de chez lui. Un gars bien, qui l’a pas fait chié derrière pour les niaiseries, qu’à tout de suite compris que c’était un coup entre adultes pour se détendre et rigoler en attendant d’arriver à demain. DE BONNES VACANCES ! Aaaahhh…

Mais voilà ! Le Capitaine est de nouveau en train de préparer le
Jen’ari. Elle repart dans une heure. Les gars sont tous venus lui demander si elle avait besoin d’aide. En vrai, elle est sûre que c’est juste leur façon de dire au revoir. Les derniers à se présenter sont les membres de sa famille préférée et, derrière eux, celui qui lui a servi de caution pour rester ici. Hectio, qui s’est arrangé pour trouver une excuse bidon tous les jours pour la voir, est au bord de la pâmoison. Elle embrasse tout le monde – ça va du serrage de main vigoureux au câlin sobre mais significatif de la mère – et vient enfin le tour d’Halussius. Elle a pas vraiment eu le temps de le revoir depuis le premier soir – faut dire c’est une sommité ici.

« Voilà, chef, j’vous laisse tranquille. J’ai pas oublié les clauses, sitôt dans l’hyperespace, j’efface tout. M’enfin, n’hésitez pas à me recontacter si vous avez besoin d’un coup de main, hein ? »

La baroudeuse lui sourit, en posture de championne de l’espace, elle finit par s’avancer pour lui taper un câlin et la bise…
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