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Sur Korriban, la vallée des Seigneurs Noirs n'est pas qu'une simple sépulture à la mesure de l'orgueil dément de ses occupants. Il s'agit également d'un lieu de pouvoir et de savoir, les anciens seigneurs de l'empire sith s'étant fait inhumer avec des reliques qui pouvaient atteindre des sommes vertigineuses sur les marchés spécialisés. Le prix d'un antique holocron vendu sur Nar Shaada pouvait équivaloir à celui d'un croiseur de bataille ultra-moderne, voire le dépasser. Bien entendu, les siths de l'actuel empire n'appréciaient pas les voleurs et leurs patrouilles empêchaient l'accès du site aux intrus. Seuls les archéologues venus de l'académie pouvaient normalement pénétrer dans les tombeaux, en ressortir constituant une autre épreuve car les anciens spectres eux-mêmes pouvaient prendre ombrage du trouble de leur sommeil éternel.

Mais le gain financier allié à ces connaissances interdites s'avérait un nectar bien trop puissant pour que j'y résiste. Conscient du fait que la vallée principale se trouvait lourdement gardée, j'avais jeté mon dévolu sur des tombeaux situés à l'écart, dans une zone nettement moins fréquentée. Mon objectif était la sépulture d'un dénommé Simus, en son temps adversaire de Marka Ragnos et mentor de Naga Sadow. La légende racontait que Simus avait été décapité par Marka Ragnos lorsque les deux siths s'affrontèrent pour la place de Seigneur Noir, mais que Simus réussit à survivre grâce à sa magie, sans toutefois n'être plus jamais en mesure de menacer son rival. Outre l'intérêt que je portais à la magie sith de cette époque, désormais quasiment perdue, j'espérais récupérer dans le tombeau l'épée de Simus ou tout autre objet de valeur qui me passerait sous la main.

Romy ne m'accompagnait pas dans cette dangereuse expédition car les tombeaux se trouvaient fortement imprégnés du côté obscur, ce qui pouvait s'avérer dangereux pour quelqu'un ne maîtrisant pas encore suffisamment son lien avec la Force. C'est donc seul que je m'infiltrais dans la vallée par un chemin que je connaissais de l'époque où j'étudiais à l'académie, neutralisant les deux gardes en patrouille avec un tir de fusil paralysant. Sans doute aurais-je pu les tuer, mais un meurtre gratuit avant d'affronter un ancien esprit sith pouvait également faire tomber trop profondément dans le côté obscur, et la décharge que les deux gaillards venaient de se prendre leur promettait une longue nuit avant de revenir à eux.

Le temps ne jouait pas en ma faveur, bien que j'estimais à quelques heures avant que l'absence des gardes ne commencent à inquiéter leurs camarades. Même alors, sans doute penseraient-ils d'abord à une attaque de tuk'atas comme cela arrivait parfois. Je ne comptais pas emporter d'objets lourds, uniquement ce qui tiendrait dans mon sac et me permettrait de rejoindre rapidement ma moto-speeder cachée dans une grotte non loin de là. Avant l'aube, il me faudrait être de retour à Dreshdae où mon absence ne serait même pas remarquée, et le temps qu'un archéologue se rende compte de l'intrusion j'aurai quitté le système... tout du moins si tout se passait bien ! Après un dernier regard autour de moi, j'entrouvris la porte du tombeau et y pénétrait à pas de loup. Mais vous vous doutez déjà que quelqu'un m'avait vu, n'est-ce pas ?

Eh bien vous avez raison.
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C'est à la faveur de l'aube que j'avais quitté l'académie, profitant d'un calme inhabituel en ces lieux, que seule savait apporter la nuit, pour m'esquiver sans être vue. Je n'avais emporté avec moi que le strict minimum, soit mon sabre, dont la poignée légèrement recourbée pendait entre les plis de ma bure cendrée, et un sac contenant quelques menues provisions. Je ne pensais pas être de retour avant une heure assez avancée de la soirée et la prévoyance était donc de mise. La vallée des seigneurs noirs était vaste et puisque je comptais bien m'aventurer dans ses recoins les plus reculés, il me fallait éviter de me trouver sans eau ni nourriture au cas où surviendrait un incident. Si je m'y rendais c'était davantage pour mettre un peu de distance entre moi et l'académie que dans un but précis. Ces derniers temps, il m'était devenu difficile de supporter l'enfermement entre ses murs, tout comme la proximité de mes semblables, de façon prolongée. J'avais donc pris l'habitude de m'absenter régulièrement, ces escapades me permettant d'échapper, ne serait-ce que pour quelques heures salvatrices, à l'austérité de ce qui était devenu mon quotidien.

Mon speeder m'avait permis d'atteindre les abords du tombeau de Simus avant que la chaleur ne devienne trop étouffante. Après avoir obtenu l'approbation des deux gardes en faction, je les avais gratifié d'un signe de tête des plus poli, avant de me réfugier à l'intérieur, l'atmosphère oppressante des étendues désertiques laissant place à une délicieuse fraîcheur sous les antiques arches de la tombe. Si les soldats m'avaient laissé passer avec autant de facilité, c'était parce qu'il ne s'agissait pas là de ma première visite en ces lieux. J'avais déjà foulé les dalles de ce tombeau à plusieurs reprises, en compagnie de mon Maître, pour qui les secrets des anciens sith avait toujours présenté un grand intérêt. Les rares passage que nous faisions sur Korriban étaient donc souvent consacrés à la fréquentation de ces lieux antiques, et en particulier de celui-ci. Bien que le tombeau de Simus ne soit pas l'un des plus prestigieux de la vallée, l'histoire atypique de son occupant avait attisé l'intérêt de mon Maître, qui m'avait d'ailleurs conté comment la magie sith du seigneur lui avait permis de défier une mort qui semblait pourtant inéluctable. Un pouvoir dont n'importe quel sith qui se respecte souhaiterait détenir le secret...

Mais ce n'était pas dans le but de percer à jour ces sombres arcanes que je m'étais rendu en ces lieux aujourd'hui. Assise à même le sol au centre du vaste hall du tombeau, la poignée de mon sabre reposant sur mes genoux, j'aspirais simplement à trouver en moi une paix intérieure qui semblait sans cesse m'échapper. Mes sens concentrés sur ma respiration calme et profonde, je n'en omettait pas pour autant de prêter attention à mon environnement. Les tombeaux avait beau avoir été érigés pour les morts, il n'en demeurait pas moins que des créatures bien vivantes, et généralement peu amicales, en arpentaient les alcôves. Et un rencontre impromptue avec un tuk'ata pouvait se révéler fatale, pour un simple apprenti comme pour un sith expérimenté.

C'est cette prudence accrue qui me permis de détecter le son sourd d'un corps s'écrasant au sol qui filtra entre les battants entrouverts de l'entrée. Aussitôt alertée, je me redressai, usant de ma vision de force pour percer l'épaisseur des murs de la tombe... et y découvrir le spectre de la silhouette inanimée d'un des gardes, rapidement rejoint par le second qui s'affala lui aussi contre les dalles après avoir été frappé par un projectile. Cessant là mes efforts, je me détournai du mur pour me replier dans l'obscurité d'un colonne, mes oreilles aux aguets ne tardant pas à percevoir le son caractéristique d'un corps traîné au sol.

Jamais un sith, ou un impérial ne s'en serait pris à des factionnaires de la vallée des seigneurs noirs, celui à qui appartenait la silhouette que j'avais vu se glisser entre les battants de la porte ne devait donc appartenir à aucune de ces catégories. Ce qui ne laissait donc qu'une seule alternative : un pilleur de tombe. J'avais entendu dire que certains mercenaires étaient assez fous pour tenter de s'emparer d'artefacts au nez et à la barbe des sith, mais je n'aurais jamais pensé en croiser un moi-même et je restais donc indécise sur le comportement à adopter. Le plus prudent aurait sans doute été de le laisser s'enfoncer dans les méandres de la tombe et d'en profiter pour m'enfuir... Mais rien ne m'assurait que les gardes à l'extérieur n'étaient pas simplement endormis. Et si c'était le cas, ils me désigneraient comme la dernière à être entrée ici avant l'incident, ce qui pourrait me placer dans une situation des plus fâcheuses. A moins que je ne mette hors d'état de nuire ce pillard.

Sortant de l'ombre de la colonnade, je laissais ma main trouver naturellement la poignée de mon sabre, sans toutefois en déployer la lame.

"J'espère que vous avez bien fait le travail. Ça m'ennuierait beaucoup que la première chose dont ces deux là se souviennent en se réveillant soit mon visage."

Un nuage d'obscurité rasant venait lécher le bas de ma bure, avalant aussitôt la distance qui le séparait du mercenaire, et mon Brouillard se dilatait petit à petit, jusqu'à emplir toute la pièce.
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Le tombeau suintait d'humidité, tout du moins était-ce ce que je ressentis immédiatement en y entrant. Sans doute s'agissait-il d'infiltration à travers la roche des montagnes qui arrivait lentement jusqu'aux cavités intérieures.Je trouvais assez ironique que les seigneurs siths qui avaient fait trembler la galaxie de leur vivant ne puissent pas bénéficier d'un repos étanche dans la mort. Blaster au poing, sur mes gardes, j'avançais lentement dans le grand couloir bordé de colonnades massives qui s'enfonçaient jusqu'à la chambre funéraire que l'on devinait au bout. Quelques cristaux enchâssés dans les parois offraient une lueur à peine suffisante et je redoublais d'attention à l'idée des dangers qui pouvaient se tapir dans les ténèbres.

Lorsqu'une voix féminine s'éleva dans les ténèbres, mes nerfs déjà hyper-tendus par le danger me firent réagir d'instinct. Plongeant en avant, je me réfugiais derrière une colonne dans l'attente du tir de blaster ou du coup de sabre-laser qui ne pouvait manquer de s'abattre là où je me tenais l'instant d'avant. Étonnamment rien ne se passa, ce qui me surprit au plus haut point. J'avais envisagé une rencontre avec un archéologue sith ou un étudiant de l'académie, conscient qu'ils ne pourraient manquer de vouloir me tuer et qu'il me faudrait donc tirer le premier. Pourquoi l'inconnue avait-elle donc révélé sa présence au lieu de frapper la première, puis qu'apparemment elle m'attendait ?

La faible lueur des cristaux s'atténua, disparaissant quasiment alors que des ombres mouvantes envahissaient la pièce. Brouillard de l'ombre ! Pas de doute, j'avais bien affaire à une sith, reconnaissant ce pouvoir que je ne maîtrisais pas mais dont j'avais pu voir les effets à l'époque où je servais l'empire. Maudissant la malchance qui me valait cette interruption dès mon arrivée, je réfléchis rapidement à la meilleure solution qui s'offrait à moi. Fuir ? Impossible, elle risquait d'alerter ses alliés dès que j'aurais tourné les talons. L'évidence me dictait de la tuer, à tout le moins de la neutraliser en jouant le seul atout dont je disposais : la surprise de l'inconnue lorsqu'elle comprendrait avoir affaire à un sith.

Mais tout d'abord, il fallait rétablir l'équilibre. Le brouillard de l'ombre m'empêchait d'y voir et m'obligeait à me déplacer en ne me guidant que sur mon ouïe, alors que la sith pouvait le percer sans aucune difficulté.


Si je vous dis que je visitais juste les lieux, vous ne me croirez pas, n'est-ce pas ?

Sans chercher à écouter la réponse, je lançais une grenade flash qui explosa au milieu de la pièce tout en quittant le pilier derrière lequel je me cachais pour rejoindre une statue se dressant près d'un mur. Mes chances de toucher mon adversaire avec un lancé au hasard étaient quasi-nulles, mais le bruit de la détonation et le flash lumineux qu'elle occasionna pouvait masquer mon déplacement. L'absence de cri de douleur me confirma qu'elle n'avait pas été atteinte par la grenade, qui de toute façon n'aurait pu blesser sérieusement un adepte du côté obscur qu'en explosant directement à son contact, occasionnant alors des brûlures sévères.

Le silence retomba dans le tombeau. Caché derrière la statue, j'écoutais attentivement, cherchant à entendre les bruits de pas caractéristiques qui m'indiqueraient où se situait l'inconnue. Blaster dans une main, sabre-laser encore éteint dans l'autre, je patientais en refrénant mon envie d'en finir rapidement. Rien n'était plus dangereux qu'un tel jeu de cache-cache, le premier qui ferait une erreur dévoilerait sa position et abandonnerait un avantage potentiellement décisif à l'autre. Un léger frôlement se fit entendre sur le sol, non loin du pilier derrière lequel je m'étais caché au début. Ne pouvant rien y voir mais guidé par mon ouïe, je tirais en direction de l'auteur du bruit. Ne souhaitant pas tuer sans nécessité, j'avais laissé mon blaster sur un réglage de tir paralysant.
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La réaction du mercenaire ne s'était pas fait attendre, à peine mon Brouillard l'avait-il atteint qu'il avait déjà disparu derrière une des immenses colonnes qui bordaient le hall, se soustrayant à mon regard. Momentanément. S'il était facile d'échapper aux yeux d'un humain, il était beaucoup plus complexe de fuir la vision de Force d'un miraluka. Mais pour le repérer encore fallait-il que je puisse me concentrer et la grenade flash qui explosa à quelques pas de moi ne m'y aida pas vraiment. Si le projectile ne pouvait pas m'aveugler, il me força néanmoins à me retrancher à mon tour derrière un ornement de pierre, le temps que l'affreux sifflement qui me vrillait les tympans diminue en intensité. Ce n'est donc qu'une longue et interminable minute plus tard que j'osai enfin risquer un regard hors de ma cachette, fouillant du regard chaque recoin de la tombe, sans le moindre succès. Le pillard avait bien évidemment profité de ma surdité momentanée pour disparaître et nul doute qu'aveuglé comme il l'était par mon brouillard, il ne risquait pas de se montrer à moins d'être certain de m'atteindre.

Je dû donc me résoudre à quitter l'abri rassurant de la pierre pour longer la rangée de colonne s'écoulant vers l'intérieur du tombe, à l'affut du moindre mouvement de mon adversaire. Je marchais dans ce que je pensais être le plus grand silence... jusqu'à ce qu'un tir de blaster ne me frôle le bras, pour aller s'écraser dans le mur derrière moi. Le moins qu'on puisse dire c'est qu'il savait viser, mais son tir m'avait néanmoins permis de repérer grossièrement sa position... et mon brouillard s'avérant de plus en plus complexe à maintenir sur la durée, j'avais intérêt à exploiter cette information pour mettre rapidement un terme au combat si je ne voulais pas me retrouver en position de proie.

Mais attaquer de front n'était pas vraiment dans mes habitudes, loin de là. Non pas que je sois plus mauvaise qu'une autre au sabre, mais contrairement à la majeure partie des sith, mon style du combat était en majeure partie défensif. En un mot, je cherchais à survivre et à éviter les blessures avant d'attaquer. Un héritage des combats durant lequel j'avais fait mes premières armes, où j'avais essentiellement affronté des rebelles de Dubrillion, armés de blasters et non des utilisateurs de la Force usant de sabres. En temps normal, j'aurais donc tenté de l'avoir à l'usure, mais je ne pouvais me le permettre aujourd'hui. Mon Brouillard ne durerait plus éternellement et dès ses premières failles, je deviendrais un cible facile pour le mercenaire. Prenant bien garde à rester abritée derrière le socle d'une gigantesque statue je me décidai donc à tenter une autre stratégie.

"Si vous tenez à finir comme le propriétaire des lieux c'est vous qui voyez, mais je doute que votre tête à vous continue de parler si je la détache de votre corps."

La salle était suffisamment vaste pour que ma voix se répercute contre ses parois, mais le mercenaire devant néanmoins avoir réussi à localiser grossièrement ma position. Ce qui était précisément ce que je désirais. Occupé qu'il serait à fouiller l'obscurité pour me trouver, il me serait sans doute plus facile de le contourner.

"Mais peut-être ne savez-vous même pas qui est-ce que vous essayez de voler ?"

Tout en parlant, je me débarrassais de mes chaussures, bien trop bruyantes sur les dalles de pierre et je me faufilais hors de ma cachette, longeant la cloison pour arriver dans son dos. D'une impulsion de la main, je tentais d'arracher le blaster qu'il tenait dans son poing serré avec la Force. Et sans attendre de voir si j'y étais parvenu, je naissais de l'ombre derrière lui, ne déployant ma lame qu'au dernier instant pour tenter de lui transpercer le torse.
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Mon tir n'avait pas touché sa cible, comme me le confirma la menace de l'inconnue. Assez étonnamment pour une sith, elle restait calme et ne me hurlait pas des injures au visage. Comportement plutôt rare parmi les étudiants de l'académie qu'on incitait à se montrer agressifs en toutes circonstances pour leur permettre se plonger au mieux dans le côté obscur. Cela les rendait souvent prévisible car agissant tels des taureaux furieux face à un chiffon rouge. Tendant l'oreille, j'écoutais parler mon adversaire afin d'essayer de localiser où elle se trouvait et tenter un nouveau tir paralysant.

Simus ? Ne vous en faites pas pour cela, ma chère, je sais très bien de qui il s'agit et je ne compte pas vous laisser l'opportunité de tenir le rôle de Marka Ragnos.

Je me mordis la lèvre d'irritation en constatant que je venais de tomber dans son piège en élevant moi aussi la voix. La sith ne manquait pas de subtilité en tentant de me moquer, j'avais donné en plein dans le panneau en entrant dans son jeu, lui révélant ma position. Décidément, me retrouver bloquer dans ce tombeau avec une sith sachant faire preuve de patience et d'intelligence constituait un sale coup du sort. Un bruit se fit entendre non loin de moi. Elle se déplaçait à nouveau ? Je m'apprêtais à tirer lorsqu'une intuition me frappa : le bruit avait été sec et ne se répétait pas, à l'inverse de celui qu'aurait fait un corps en mouvement.

La Force permet d'une certaine façon de voir l'avenir, ce qui pour la plupart de ses praticiens revient à avoir des mouvements instinctifs les guidant dans la bonne direction. Etait-ce le cas ? Dans tous les cas, mon instinct me hurlait que le danger ne venait pas de devant. Alors que je me retournais, mon blaster fut brutalement arraché de ma main par télékinésie. Sans réfléchir, j'appuyais sur le bouton d'activation de mon sabre-laser, déviant à la dernière seconde la lame écarlate qui venait de jaillir du brouillard d'ombre en direction de mon torse.

Dans de telles situations, ce n'est pas la réflexion qui agit mais les réflexes affinés par des années d’entraînements. Profitant que nos deux lames se trouvaient engagées au contact dans un grincement strident fort agaçant pour les dents, j'envoyais un violent coup de pied à hauteur d'abdomen là où je supposais que se trouvait mon adversaire. Le choc de ma botte dans un corps mou confirma que j'avais raison et la sith fut forcée de reculer, me permettant d'assurer mes appuis au sol de manière plus solide.

Le brouillard d'ombre ne durerait plus très longtemps, il me fallait tenir jusqu'à ce qu'il soit dissipé. Adepte du Soresu, je pris une posture défensive, tentant une feinte peu engagée qui fut aisément déviée. Deux autres coups similaires suivirent, toujours dans l'objectif de me gagner du temps sans m'exposer car je ne m'attendais pas à les voir atteindre leur cible. Assez étonnamment, je constatais que mon adversaire utilisait également le Soresu ! Décidément cette sith se révélait pleine de surprise, l'académie de Korriban prônant habituellement des styles de combats majoritairement offensifs.


Une sith qui ne cède pas à la colère... intéressant, commentais-je à haute voix d'un ton un peu narquois.
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Un bruit de métal heurtant la pierre m'informa que j'étais bien parvenue à lui arracher son blaster, mais en lieu et place de l'odeur de chair brulée que j'avais escompté, c'est le choc de ma lame contre un autre sabre rougeoyant que je ressentis. Ainsi le soit disant pillard possédait une arme semblable à la mienne et la stupeur qui me figea un instant à cette révélation lui suffit pour m'administrer un coup de pied bien placé, me renvoyant momentanément dans les ombres d'où j'étais venue. Pas suffisamment loin, malheureusement, pour que je puisse m'y volatiliser à nouveau sans risque, la lame de mon sabre luisant tel un phare en pleine tempête. Mue par un réflexe instinctif, j'adoptai donc aussitôt la posture défensive qui m'était familière, prête à parer à toute attaque. Attaques qui ne tardèrent d'ailleurs pas à venir... Mais pas exactement de la façon à laquelle je m'attendais. Aveuglé qu'il était par mon brouillard, le sith, tel un miroir de moi-même, avait adopté la posture défensive du Soresu, cherchant à gagner du temps en ne m'opposant que quelques fentes aisément parables... Ce qui me déstabilisait cependant bien plus que si il avait tenté de me noyer sous une pluie de coups. Bien que je comprenne en quoi elle était avantageuse dans une telle situation, l'usage de la forme III était si peu répandu chez les siths qu'il ne m'était encore jamais de me trouver confrontée à un autre de ses utilisateurs. Et pourtant, mon adversaire devait bien être sith, comme son petit discours à propos de Simus et Marka Ragnos le confirmait d'ailleurs.

"Oh, pardonnez-moi, je vous avait pris pour un vulgaire pillard. Il faut dire qu'hormis le sabre, vous en avez tous les attributs."

J'employais le même ton incisif et narquois dont il usait avec moi, donnant extérieurement toutes les marques d'une paisible assurance... que j'étais pourtant très loin de ressentir en mon fort intérieur. Un duel entre deux pratiquants du Soresu avait toutes les chances de trainer en longueur, aucun de nous deux n'étant visiblement prêt à courir le moindre risque pour prendre le dessus sur l'autre. Et bien que je sois relativement efficace sur la durée, ma constitution ne jouait pas vraiment en ma faveur quant à l'issue de cet affrontement. De la distance où j'étais à présent, je pouvais distinctement voir mon adversaire, un zeltron qui m'apparaissait être bien plus expérimenté et fort que je ne l'étais. Fort heureusement, il ne semblait pas vraiment décidé à en découdre maintenant, préférant visiblement jouer avec moi en tentant de me déstabiliser par la parole. Ce qui me convenait parfaitement, les mots étant un terrain où j'étais beaucoup plus à l'aise que dans l'art du sabre.

"Intéressant ? Vous voulez dire plus qu'un sith qui s'attaque à des soldats impériaux pour piller les tombeaux des seigneurs noirs ?"

Que je lui opposais donc d'un ton égal, feignant toujours de n'avoir aucune crainte quant à l'issue de notre duel. Intérieurement en revanche, je réfléchissais à toute vitesse, analysant le moindre de ces mouvements en espérant y déceler une faille exploitable, sans succès. Si je voulais avoir une occasion franche, j'allais devoir la créer moi-même... et quand la Force me montra le blaster encore échoué au sol, je sus comment. M'ouvrant à la Force, j'en usai pour attirer le blaster dans ma main gauche, la droite étant accaparé par mon sabre, et je décochai aussitôt un tir dans sa direction, qui le manqua assez largement. Je n'avais jamais été formé à l'usage des blasters, alors tenter d'abattre quelqu'un avec ma main la moins habile était relativement hors de mes compétences, mais le toucher n'avait jamais été mon but... Mon tir manqué avait suffit à le distraire, créant enfin cette légère faille dans sa défense que j'attendais, et je fondais à nouveau sur lui, sabre au clair, tentant cette fois ma chance par le flanc.
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Le brouillard d'ombre se dissipait peu à peu, mais de toute façon il n'aurait plus été d'une grande utilité pour mon adversaire dès l'instant où elle avait activé son sabre-laser qui rougeoyait tel un phare dans l'obscurité. La visibilité s'améliorant, je pus constater qu'il s'agissait d'une miraluka, race connue à travers la galaxie pour son affinité avec la Force. Une apprentie ? Probablement, car elle me paraissait encore trop jeune pour avoir pu intégrer les rangs des guerriers siths. Il restait à espérer que son maître ne rôdait pas dans les parages, à un contre deux mes chances de survie seraient devenues minimalistes.

Je suis certes un pillard, ma chère. Mais le terme de "vulgaire" ne s'applique pas à moi.

Un duel au Soresu n'est guère impressionnant, mais nous permettait d'échanger quelques phrases sans risquer de manquer de souffle. Nos mouvements restaient limités au minimum requis pour dévier les rares attaques que nous nous lancions sans grande conviction. Je m'avouais intrigué tant cette jeune miraluka jurait avec l'image classique des apprentis au sein de l'académie. 

Sith n'est rien de plus qu'un terme simpliste qui permet de classifier le monde selon les préceptes bornés du code qu'on vous enseigne à l'académie. La Force est plus vaste que cela.

A cet instant, la miraluka réussit fort intelligemment à me surprendre en activant mon blaster qui gisait au sol. Je m'étais quelque peu laissé endormir dans un faux rythme depuis quelques instants, et si le tir me manqua largement cela réussit néanmoins à me faire détourner le regard une fraction de seconde. Il n'en fallait pas plus à mon adversaire pour dévier ma lame d'une torsion de poignet et plonger vers mon flanc. Un jedi n'aurait pas mieux compris la philosophie du Soresu : ne porter qu'une attaque, mais une attaque qui touche.

Je réagis sans réfléchir, laissant le côté obscur couler à travers moi et se concentrer dans un éclair de Force qui jaillit de mes doigts, frappant la miraluka en pleine poitrine et l'envoyant voler en arrière sous l'impact. L'ivresse du pouvoir m'envahissait comme à chaque fois que j'utilisais ces techniques m'obligeant à puiser dans ma colère, mais je fis un effort pour ne pas y céder. Face à un autre sith, j'aurais sans doute profité de mon avantage pour porter le coup de grâce, toutefois je rechignais à en finir ainsi avec cette apprentie qui semblait différente de ses condisciples. Alors qu'elle s'effondrait lourdement au sol, ses muscles tétanisés par la douleur, je commentais comme à regret :


Trop facile.

Oui, je bluffais en disant cela. En réalité, il s'en était fallu d'un cheveu qu'elle ne me blesse gravement et je pouvais remercier ma bonne étoile. Mais en fidèle disciple du Dun Möch, il me fallait lui laisser croire qu'à aucun moment elle n'aurait pu me toucher. Mon instinct me dictait qu'un acte important se jouait dans ce tombeau, aussi bien pour moi que pour la miraluka qui se redressait péniblement, ses vêtements fumant encore.

Ton maître a réussi un fichu gâchis avec ton apprentissage. Tu aurais pu valoir tellement plus en évitant de t'enfermer parmi ces fanatiques.

Outre mon intention de dévoiler ses doutes, j'espérais en apprendre plus sur son maître, en particulier sur son éventuelle présence dans la zone.
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Les éclairs de Force avaient toujours été la méthode favorite de mon ancien maître dès lors qu'il s'agissait de châtier un échec, où de manière générale, une quelconque manifestation d'incompétence. J'en avais donc fait les frais plus d'une fois... Sans pour autant que cela ne me permette de développer une forme d'accoutumance à la douleur occasionnée. Mais comment aurai-je donc pu m'habituer à cette souffrance atroce ? Cet élancement lancinant qui semblait irradier du point d'impact, pour ensuite mieux se répandre dans chaque partie de mon corps, mettant au supplice des muscles dont je ne soupçonnais pas même l'existence.

Pendant ce qui m'avait semblé être d'interminables minutes, j'avais été incapable de bouger, comme paralysée par une raideur cadavérique qui avait contaminé mon corps tout entier. Toute conscience de mon environnement proche s'était brusquement évanouie, me laissant aussi impuissante qu'un humain à qui on aurait arraché les yeux et je n'avais plus rien senti d'autre que la fraîcheur de la pierre contre ma joue. Plus d'une fois, j'avais cru entendre les vibrations d'une lame prête à s'abattre sur moi, mais rien n'était venu et la douleur avait fini par refluer, me rendant peu à peu mes facultés. Précautionneusement, je m'étais redressée, prenant appuis sur la colonne que j'avais probablement percutée sans en avoir conscience, pour faire à nouveau face au zeltron. Mon Brouillard n'était maintenant plus que vestiges, infimes bribes de fumée noire qui ne me permettraient nullement de me soustraire à son regard. En dépit de mon état de confusion mentale, je m'efforçais de me draper à nouveau d'une apparence de calme illusoire, montrant ainsi que je ne me laisserais nullement atteindre par ses moqueries... Ce qui n'était démenti que par la crispation extrême de ma main sur la poignée de mon sabre éteint.

"Soit. Et en quels termes non simplistes et réducteurs vous définissez vous dans ce cas ?"

Il se pensait apparemment d'une nature trop complexe pour être résumé sous le simple mot de sith... Sans pour autant rechigner à user sur moi d'un de leurs pouvoirs les plus emblématique. Et pourtant, un sith ordinaire n'aurait pas hésité une seule seconde à profiter de son avantage pour m'achever. Lui ne l'avait pas fait. Pourquoi ?

"Mon Maître est mort, alors il n'y aucune chance qu'il vienne nous interrompre, si c'est ce qui vous préoccupe. Il n'y a qu'eux, d'un léger mouvement du menton je désignais l'entrée où gisait probablement toujours les deux soldats impériaux, qui savent que je suis ici."

Lui révéler cette information relevait de l'imprudence la plus totale et sans doute allait-il penser que c'était le contrecoup de la douleur qui me faisait divaguer, mais j'étais en réalité pleinement consciente de la dangerosité de mes propos... Je m'en moquais juste éperdument. S'il avait réellement eu l'intention de me tuer maintenant, il l'aurait fait alors que j'étais à sa merci, totalement incapable de me défendre. Et si la perspective  de ne pas avoir à affronter mon Maître le faisait changer d'avis... Eh bien, la mort me semblait parfois être une épreuve bien moins redoutable que ne l'était la vie, en particulier sur Korriban. Un état de fait qu'après une légère hésitation, je consentais à lui révéler.

"Je n'ai pas exactement choisi de m'enfermer parmi ces fanatiques, comme vous dites. À moins de considérer qu'avoir pour seules options la soumission ou la mort constitue réellement un choix. Ça ne m'a pas paru en être un à l'époque, mais peut-être ma décision serait-elle différente aujourd'hui."

En cinq ans, il ne s'était presque pas passé une nuit sans que je rejoue mentalement cette scène où, de citoyenne ordinaire, j'étais devenu sith, déclinant une infinie variété de ce que j'aurais pu dire ou faire pour m'opposer à l'oppression. Mais la seule version qui vaille, la vérité, c'était que je n'avais rien fait. Et quand bien même on me donnerait aujourd'hui la possibilité de changer cette vérité, je doutais toujours autant d'en être capable.
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Éteignant la lame de mon sabre-laser, je regardais la miraluka se relever lentement malgré la douleur qui devait lui vriller le corps. Elle faisait preuve d'une remarquable résistance, beaucoup d'autres à sa place seraient restés à gémir au sol après s'être pris un éclair de Force en pleine poitrine. Peut-être en avait-elle déjà tâté ? Je savais que certains maîtres siths s'amusaient à torturer leurs apprentis sous prétexte de les rendre plus fort, bien qu'en réalité je les soupçonnais plutôt de faire cela par un vulgaire sadisme sans intérêt. En tout cas, l'affrontement entre nous semblait provisoirement mis de côté.

Ce que je suis ? Moi-même, tout simplement. Ni un jedi ni un sith, simplement un mercenaire capable d'utiliser la Force lorsque cela l'arrange.

La miraluka me révéla plusieurs faits intéressants : tout d'abord que son maître sith était mort et ne risquait pas de nous interrompre, ensuite qu'elle n'avait pas choisi d'intégrer l'académie mais y avait été forcée. Cette franchise m'étonnait tout en m'intéressant, me confirmant qu'elle valait peut-être mieux que ses condisciples.

Alors vous avez été amené ici sans qu'on vous demande votre avis, forcée de suivre les règles de l'académie pour survivre. Je peux comprendre ce que vous ressentez, j'ai moi aussi vécu cela voilà longtemps.

Le calme était revenu dans le tombeau, toutefois nous gardions nos distances l'un avec l'autre et nos sabre-lasers restaient prêts à rejaillir au premier signe d'hostilité.

N'avez-vous jamais eu de doutes sur ce qu'on vous a enseigné ? A en croire le credo sith, le seul but valable est d’acquérir du pouvoir, toujours plus de pouvoir, et de s'en servir pour écraser ses ennemis.

Je crachais au sol, dégoutté.

Quelle vie est-ce là ? Ça ne vaut pas mieux que les jedis qui prônent que se sacrifier pour une noble cause est la plus belle réalisation qui soit. Des crétins, tous ! Qu'ont-ils réellement accomplis, à part engendrer des milliards de morts ? Ils nient notre humanité, cherchant à nous transformer soit en destructeurs avides soit en idéalistes serviles. J'ai quitté Korriban car je refuse de croire que j'ai besoin de la Force pour me libérer, contrairement à ce qu'affirme le credo sith. La Force n'est rien de plus qu'un outil, fort utile je le reconnais, mais je refuse d'en devenir dépendant ou de la laisser dicter ma conduite.

Pour la première fois depuis des années, je parlais ouvertement de mon passé sith, qui plus est avec une inconnue. Peut-être sa franchise attisai-telle la mienne, ou peut-être tout simplement avais-je besoin d'en parler à quelqu'un qui pouvait comprendre mes questionnements.

Ne vous êtes-vous jamais demandé pourquoi la guerre entre sith et jedi dure depuis tant de siècles sans jamais voir son terme ? Aucun camp n'a jamais pu écraser l'autre, à chaque fois le vaincu renaît de ses cendres et recommence le combat J'ai décidé que ma vie valait mieux que de la sacrifier à un affrontement éternel dont plus personne ne connait l'origine.

Souvent dans les cantinas, j'entendais les gens du commun parler de "guerre civile des jedis", tant ils avaient du mal à différencier les jedis des siths, les considérant comme deux sectes issues d'une même religion. Peut-être la miraluka comprendrait-elle mes paroles, je ne pouvais que l'espérer.
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Alors que le zeltron parlait, je restais appuyé contre la colonne de pierre, tâchant d'épargner à mes muscles encore endoloris par son courroux le moindre effort supplémentaire. Je ne le montrais en rien, mais j'étais véritablement surprise qu'il se confie à moi, livrant des détails presque intimes de sa vie et de sa pensée à une inconnue dont il ne connaissait pas même le nom. Et qui avait tenté de le tuer quelques minutes plus tôt. Mais si cela m'étonnait, il n'y avait pas moins quelque chose de libérateur à savoir que les doutes et les questionnements qui me traversaient aujourd'hui ne m'étaient pas propres. D'autres les avaient déjà éprouvés avant moi et avaient su en tirer des conséquences... ce que je me révélais jusque là incapable de faire.

"Vous êtes parti. Ce n'était pas une question, juste un simple constat teinté d'amertume. J'ai eu quelques occasions de le faire moi aussi. Et pourtant je suis là."

Quand la république avait repris Dubrillion, mon Maître avait été contraint de fuir et les occasions d'échapper à son emprise avaient été nombreuses... sans pour autant que j'en saisisse aucune. Il y avait quelque chose de bien plus terrifiant à rester sur cette planète que la guerre m'avait rendu étrangère, plutôt que de me contenter de suivre mon Maître. Le seul à savoir encore que j'existais... et le seul pour quoi cet état de fait avait de l'importance. Et pourtant je n'avais jamais réellement adhéré à la doctrine sith. En de rares occasions, je mettais permise de mettre en lumière son aspect réducteur, en subissant d'ailleurs parfois les conséquences... mais jamais de la façon dont je m'apprêtais à le faire maintenant.

"Le Code sith, comme toute doctrine imposée sans jamais la confronter à d'autres, n'est à mon avis qu'un moyen de modeler les esprits faibles des apprentis pour en faire des animaux serviles. Des esclaves de la colère et de la haine, incapables de s'élever, mais parfaitement aptes à déchaîner leur sauvagerie aveugle sur les ennemis de la cause. Tout l'art de la chose étant de parvenir à les persuader que la voie qu'ils suivent brisera leurs chaînes, alors qu'elle ne fait que les asservir un peu plus chaque jour."

Pour réellement s'élever dans la hiérarchie de l'ordre, je ne doutais pas qu'il faille bien plus que la colère, la passion ou la haine. Il fallait avant toute de l'intelligence, de la ruse, de la patience... Autant de qualités que le code oubliait de mentionner, ne poussant ses adeptes qu'à s'affronter les uns les autres, à se méfier de tous sous peine de finir avec la lame d'un sabre entre les côtes. Mais j'étais lasse de tout cela. Non sans une certaine raideur, je me détachais finalement de ma colonne pour aller m'assoir sur un rebord, à quelques pas du zeltron. La poignée de mon sabre reposait à présent sur mes genoux, signe que je n'avais plus la force de raviver à nouveau les braises du conflit.

"Je crois que si cette guerre ne s'achève pas c'est parce qu'au fond, aucun camp n'a réellement d'intérêt à ce qu'elle cesse. Sans leur némésis, les jedis ne sont rien de plus que des mystiques inutiles accrochés à leurs armes et traditions désuètes. Quant aux siths... Avoir un ennemi commun est probablement la seule chose capable de les empêcher de se détruire mutuellement. Et même si nous finissions finalement par gagner cette guerre... Je ne crois pas que la structure de l'Empire pourrait survivre aux conséquences de la victoire."

Les siths avaient besoin d'un leader fort pour s'imposer. Ils étaient prêts à le suivre dans l'espoir de vaincre, mais une fois cela fait, je ne doutais pas une seule seconde que leur véritable nature revienne au galop, les poussant à s'entredéchirer à nouveau pour le contrôle d'un empire que leurs conflits disloquerait. Perdue dans mes pensées, je semblais avoir momentanément oublié la présence du zeltron, mais je ne tardais pas à me tourner à nouveau vers lui, ma voix se faisant incisive pour mieux souligner ses contradictions.

"Vous dites qu'être sith n'est pas une vie, mais en quoi l'existence d'un mercenaire est-elle plus enviable ou honorable ? Écraser ses ennemis pour le pouvoir, écraser les ennemis des autres pour de l'argent... Où est la différence ?"
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La miraluka s'était assise, son arme sur ses genoux. Il n'y avait plus aucune trace d'agressivité entre nous deux, assez étonnamment nous parlions avec beaucoup de franchise de nos doutes envers le code des siths. Je fus assez surpris par la profondeur de la pensée de l'apprentie lorsqu'elle évoqua la possibilité que ni les jedis ni les siths ne souhaitent réellement la fin de la guerre, chacun ayant besoin de l'autre pour justifier leur propre existence. Depuis quand n'avais-je pas rencontré quelqu'un qui essayait de voir au-delà de cette antique haine recuite ?

Vous avez surement raison. Ni les jedis ni les siths ne pourraient se maintenir seuls, et parfois je me demande si cette antagonisme n'est pas causé par la Force elle-même. D'anciens textes à l'académie, normalement interdits aux étudiants, évoquent la possibilité que la Force soit une entité consciente... bien qu'à un autre niveau que le notre. J'espère que ces textes se trompent car il serait horrible d'imaginer que la séparation entre côté obscur et lumineux ait été volontaire lorsqu'on sait que cette séparation a causé des milliards de morts au cours des millénaires.

Je n'avais eu accès qu'une seule fois à ces antiques écrits datant de plusieurs siècles, ma curiosité l'ayant à l'époque emporté sur la crainte du châtiment si j'étais découvert. N'étions-nous donc que les pions d'une entité qui nous dépassait, qui s'amusait à regarder nos conflits sans fin pour distraire un ennui éternel ? Si cette hypothèse s'avérait exacte, alors la galaxie toute entière n'était qu'un plateau de jeu morbide. Repoussant cette sinistre pensée de mon esprit, je répondis à la question de la sith sur la vie de mercenaire.

Un sith est prisonnier de sa quête de pouvoir quel qu'en soit le prix, en connaissez-vous qui ait réussi à y résister ? Moi je connais beaucoup de mercenaires qui refusent un contrat lorsque cela heurte trop leur code moral, c'est d'ailleurs mon propre cas.

J'avais accroché mon sabre-laser à la ceinture pour montrer que je n'avais plus d'intention agressive. Tout en parlant, j'allais chercher mon blaster que je rengainais dans son étui après avoir essuyé les gravas qui le recouvraient.

Combien de temps a duré l'empire sith avant que la guerre ne le balaye ? Je ne parle pas du notre, mais de celui de l'âge d'or lorsque ces tombeaux furent construits. Deux millénaires ? La république dure depuis dix fois plus longtemps, l'espace hutt est plus ancien encore. Les mercenaires permettent à ces ensembles politiques de perdurer, nous ne sommes ni des parangons de vertus ni des salauds finis. Ceux qui prennent les contrats les plus sanglants ou brutaux le font en général moins par attrait de l'argent que pour satisfaire leurs instincts sadiques.

Revenant vers la miraluka, je m'assis moi aussi sur un rebord.

J'ai survécu vingt ans parmi les siths puis presque autant chez les hutts. Cela m'a appris une leçon : le seul code qui vaille la peine d'être suivi est celui que dicte votre conscience. Ce n'est ni à moi ni à quiconque de vous dire si votre place est à l'académie de Korriban, au temple jedi d'Ondéron ou ailleurs. Lisez dans votre cœur et agissez en conséquence.
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Toute cette conversation me semblait presque trop civilisée pour être réelle. J'avais quasiment l'impression de pouvoir livrer sans ambages le fond de ma pensée, ce qui ne m'était plus arrivée depuis une éternité. Cinq longues années pour être précise. Non pas qu'il me soit impossible d'exprimer mon opinion en temps normal, techniquement rien ne m'en empêchait... mais l'épée de Damoclès qui accompagnait la moindre remise en question de l'ordre établi sur Korriban m'en dissuadait généralement. La mort, la torture, l'humiliation, telles étaient les récompenses qui guettaient ceux qui faisaient preuve d'un peu trop de présence d'esprit. Mais depuis quelques minutes infiniment précieuses, il me semblait être momentanément à l'abri de tout cela.

La mine songeuse, je réfléchissais à cette vision de la Force que le zeltron venait de m'exposer. Que la Force puisse être consciente... Je ne l'avais jamais envisagé, ce qui n'était pas vraiment étonnant au vu du peu de suffrages que ce genre de théorie devait remporter au sein de l'ordre.

"Cela me surprend que vous ayez pu lire ce genre de textes sur Korriban. Le siths sont si intimement persuadés que la Force n'est qu'un outil au service de leur pouvoir... Que j'aurais juré qu'ils détruiraient toutes traces de théories laissant entendre que ce sont eux, les outils au service de la Force."

L'idée que la Force puisse avoir créée consciemment cette dichotomie entre la Lumière et l'Obscur était glaçante... mais la perspective que les siths ne soient rien d'autres que les jouets d'une entité que leur Code ne leur permettrait jamais de surpasser provoquait également chez moi une inexplicable et cruelle satisfaction. Et la théorie était loin d'être stupide, à en croire la façon dont certains siths semblaient prisonnier de leur propre quête de pouvoir, comme le soulignait d'ailleurs le mercenaire.

"Je n'en connaissais pas. Jusqu'à aujourd'hui."

Ce zeltron était effectivement le seul que je connaisse à être parvenu à se libérer de la voie balisée de l'obscur pour tracer la sienne. Ce qui ne signifiait pas pour autant qu'il pourrait m'aider à faire de même. Il n'y avait que moi qui puisse me libérer de mes propres chaînes. J'en étais consciente. Et pourtant...

"Je le sais. Et je crois qu'au fond, c'est bien ça qui me terrifie. Avant, je ne faisais qu'obéir à la volonté de mon Maître, et c'était tellement simple alors, de me persuader que je n'avais pas à endosser la responsabilité de mes actes. Certes, j'ai tué des innocents sur Dubrillion, des gens de ma propre planète qui auraient pu être mes amis ou mes voisins, mais ce n'était pas moi qui l'avait voulu, alors ce n'était pas vraiment de ma faute, au fond. J'étais très douée pour m'en convaincre. Maintenant, il n'y a plus personne pour me dire ce que je dois faire et... C'est comme si j'avais soudainement trop de liberté d'un coup. Et ma conscience est terriblement silencieuse."

C'était comme si mes propres parole me faisait prendre la mesure de la profondeur de l'endoctrinement dont j'avais fait l'objet. Être habitué à obéir au point que la moindre décision relevant du libre arbitre devienne douloureuse. Il y avait quelque chose de terriblement humiliant à en arriver à cette conclusion et je ne tardais donc pas à éluder ma propre situation pour revenir à la sienne.

"Je ne comprends pas. Si vous avez réussi à échapper aux siths aussi longtemps, pourquoi revenir sur Korriban maintenant ? Quels que soient les secrets ou les artefacts qui se cachent au fond de cette tombe, il ne me semble pas valoir à eux seuls le risque encouru."

Certes un artefact pouvait se revendre une fortune quand on avait des contacts dans les bons réseaux. Mais je ne voyais guère quelqu'un qui m'avait révélé refuser des contrats rémunérateurs par ne pas faire d'entorse à sa propre morale prendre de tels risques simplement pour l'argent. De l'argent il y en avait ailleurs qu'au fin fond des tombes siths, et bien plus facile à gagner pour qui en avait les talents. Sans compter que s'exposer ainsi au côté obscur quand on avait réussi à se défaire de son emprise était plus que risqué... Autant d'hypothèses qui me laissait croire qu'il devait y avoir d'autres raisons se cachant derrière l'évidence. Et cela attisait ma curiosité. Mais pas seulement. Une part de moi était aussi animée par le désir irrépressible de tester les limites de son honnêteté.
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La miraluka parut étonnée que j'ai pu avoir accès à d'anciens textes dont le contenu ne collait pas exactement à la doctrine officielle des siths. Mais elle se trompait en pensant que les bibliothèques de l'académie subissaient une purge permanente en vue de rester officiellement valide. Seuls les rayonnages accessibles aux étudiants se voyaient ainsi purgés, les seigneurs siths avaient depuis longtemps compris l'intérêt que pouvaient parfois procurer des connaissances interdites. Les jedis eux-mêmes n'agissaient pas différemment, si les rumeurs selon lesquels ils conservaient des holocrons siths était exacte. Le savoir, même hérétique, demeure une arme pour celui ou celle qui sait l'utiliser.

Disons que j'ai depuis longtemps tendance à rechercher ce qui est nié par les doctrines officielles.

Je ne m'étendis pas plus longtemps sur le sujet, écoutant l'apprentie me révéler ses doutes, ses hésitations. Du vivant de son maître, elle l'avait suivi sans remettre en cause ses actes. Mais depuis le décès du-dit maître, elle se retrouvait seule pour décider de ses actions et cette liberté l'effrayait. Je notais mentalement que l'enseignement sith avait réussi à lui ôter au moins en partie cette volonté de résistance aux ordres dès lors qu'ils venaient d'une autorité soi-disant compétente. Sans doute estimais-je en mon for intérieur qu'elle ne pouvait se cacher derrière son défunt maître pour justifier ses actes sur Dubrillion, toutefois je me gardais bien de dévoiler mes pensées à voix haute envers quelqu'un que je connaissais encore fort peu.

Lorsque le sujet vint sur ma présence en ces lieux, présence qui pouvait paraître suspecte de la part d'un exilé désireux de rester discret, je choisis de répondre avec franchise mais sans dévoiler toute mes cartes.


Vous avez raison, ma venue sur Korriban n'est pas liée au tombeau et le butin que j'en espère n'aurait jamais justifié à lui seul les risques que cela me fait courir. J'avais d'autres raisons, bien plus impérieuses que ces fouilles, de me rendre dans ce lieu où le danger est permanent pour moi. Explorer ce tombeau n'est qu'une conséquence de ma présence, je profite de l'occasion pour en ramener des artefacts.

Me relevant, j'avançais jusqu'à la sortie de la salle, m'arrêtant à l'entrée du couloir qui s'enfonçait peu à peu sous la montagne en direction de la chambre funéraire de l'antique seigneur sith. Sortant d'une poche de ceinture un minuscule droïde sonde miniaturisé par les meilleurs ingénieurs jawas de Durga, je l'activais et l'envoyait en exploration. L'unité droïde n'avait aucune capacité offensive mais disposait de capteurs pouvant détecter les pièges... tout du moins ceux n'étant pas liés à la Force.

Vous connaissez l'histoire de Simus, n'est-ce pas ? Comment il réussit à survivre après avoir été décapité par Marka Ragnos lors d'un duel ? Comment il fut assassiné par des explorateurs de la république, ce qui permit à Naga Sadow de justifier l'entrée en guerre de l'empire dans ce qui est connu aujourd'hui comme la grande guerre de l'hyperespace ?

Ma main gantée enleva la poussière qui recouvrait de vieilles inscriptions. Ma maîtrise de la langue sith de l'époque était loin d'être parfaite, toutefois je reçonnus des louanges envers Simus et sa magie. Normal, le propriétaire des lieux avait du ordonné qu'on l'encense par-delà la mort.

Cette histoire est peu connue du grand public mais les maîtres de la pègres dans l'espace hutt qui s'intéressent aux siths en ont entendu parler. Si je peux récupérer un holocron ou tout autre artefact lié à Simus, je pourrai leur faire croire que j'ai accès à certains des secrets de la magie sith. Cela peut me servir un jour.

Les hutts restaient, comme nous tous, terrifiés par la mort. La magie sith qui avait permit à Simus de survivre à une décapitation fascinait Durga et plusieurs de ses congénères. Parmi la faune de Nar Hutta, mon statut d'utilisateur de la Force constituait un atout majeur pour la survie, atout que je comptais renforcer via ces artefacts qui feraient croire à mes ennemis que j'étais plus puissants qu'il n'y paraissait. Comme souvent dans le monde des ombres, la réalité compte moins que la réputation. Avant de m'avancer dans le couloir, je regardais la miraluka.

Alors, vous venez ? Si le danger devient trop grand, nous partirons.
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Si la réponse du zeltron quant aux motivations de sa présence sur Korriban resta pour le moins évasive, elle me confirma néanmoins que j'avais vu juste : l'éventuel profit qu'il espérait tirer de cette tombe n'était pas l'unique raison de sa venue. Mais quel qu’en soit la raison véritable, il n'en semblait pas moins déterminé à arracher ses possessions à Simus. Enfin, en admettant que d'autres ne l'aie pas déjà fait avant lui.

"A condition qu'il reste des artefacts. Je doute que vous soyez le premier à les convoiter."

Pour avoir déjà eu l'occasion de m'enfoncer un peu plus profondément dans la tombe, je savais que les salles les plus proches de l'entrée avaient déjà été dépouillées de tout ce qu'elle avait pu contenir d'intéressant. Les artefacts, s'il y en avait, devaient se trouver dans les pièces les plus reculées... et les mieux protégées. La prudence m'avait jusque là toujours interdit d'aller au-delà d'une certaine limite, il n'y avait donc aucune raison que je prenne davantage de risques aujourd'hui et encore moins au bénéfice d'un autre que moi. Aucune raison, hormis cette curiosité impérieuse que je ressentais, pour les secrets de Simus comme pour celui qui désirait les mettre au jour, et qui me dictait d'accepter.

"Je vous suis."

Signe que je consentais à l'accompagner... et surtout, que je n'avais aucune intention d'ouvrir la marche. La réputation des tombeaux de la vallée des seigneurs noirs en matière de pièges et autres leurres n'était plus à faire. Et si piège il y avait, je ne comptais pas être la première à y tomber. Après tout, c'était lui qui convoitait ces artefacts, il était donc normal qu'il court de plus grands risques. Je m'engageais donc à sa suite dans le couloir, respectant une distance raisonnable de deux à trois pas derrière lui. Nous progressions approximativement jusqu'à la moitié du couloir dans un silence total, jusqu'à ce que je me décide finalement à lui poser la question qui me brûlait les lèvres.

"Puis-je connaître votre nom ? Cela me semble être une condition sine qua non à toute expédition conjointe dans les entrailles de la tombe d'un sorcier sith, n'est-ce pas ? Je marquais une légère pause, consentant finalement à répondre la première à ma propre interrogation. Je suis Asherat."

Des ouvertures déchiraient par endroit les flancs du long couloir, libérant l'accès à des salles annexes que je prenais soin d'inspecter. J'étais intimement persuadée qu'elles ne renfermaient rien de valeur, mais il était plus prudent de s'assurer qu'elles ne comportaient également aucune menace. Le droïde sonde du zeltron n'avait apparemment rien détecté de dangereux, mais je n'avais aucune intention de pêcher par excès de confiance. Une sonde pouvait certes prévenir les dangers matériels, mais cette tombe était celle d'un adepte de la magie sith. Or, les ruses d'un sorcier étaient généralement d'une nature contre laquelle de simples capteurs ne pouvaient pas nous prémunir. Des pièges destinés non pas aux machines, mais aux êtres de chair et de sang.

Petit à petit le couloir s'élargissait, signe que nous n'allions pas tarder à déboucher dans un espace plus vaste. Mais si les murs s'évasaient progressivement pour nous laisser davantage de liberté de mouvement, l'étau de la peur qui enserrait mon cœur n'avait, lui, jamais été aussi étroit. Et plus nous avancions, plus la sensation de malaise qui m'habitait se faisait présente et oppressante. C'était comme si chacun de mes sens me hurlait l’imminence d'un danger, sans toutefois être capable de m'en indiquer la source. Jusqu'à ce que je la remarque, cette fine nappe de fumée noire qui suintait sur le sol, léchant le bas de ma bure et rampant le long de murs jusqu'à atteindre le plafond. En tout point semblable au brouillard dont j'avais usé un peu plus tôt contre le zeltron, à l'exception notable que je n'en étais pas l'auteur.

"Cette fois, je n'y suis pour rien."

Que j'informais mon compagnon, d'un ton où les relents de la peur n'étaient qu'à peine voilés. Mais ma voix n'était pas la seule à se frayer un passage jusqu'à mes oreilles. L'air était comme saturé de murmures insidieux, d'abord faibles puis de plus en plus intenses, jusqu'à occulter tous les autres sons, sans pour autant que j'en saisisse mieux le sens. M'efforçant de garder l'apparence d'un calme qui s'émiettait pourtant petit à petit, j'essayais d'en trouver l'origine dans la Force. Pour m’apercevoir à ma grande horreur que je ne ressentais plus rien du tout. Pour la première fois de mon existence, j'étais pour de bon ce dont on m'affublait souvent à tort : une aveugle. Incapable de déceler ne serait-ce que la présence du zeltron qui devait pourtant se trouver non loin de moi, je reculais jusqu'à ce que mon dos heurte brusquement le mur. Et la panique me gagnant, je restais arrimée à ce dernier ilot de matérialité, dans un monde qui me semblait graduellement perdre en consistance.
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L'apprentie accepta de me suivre, tout en faisant remarquer que la tombe de Simus avait probablement déjà été visitée et que nous risquions de ne rien trouver ayant de la valeur à moins de nous enfoncer dans les salles les plus profondes. Peut-être avait-elle raison, mais je gardais l'espoir qu'aucun pillard sensible à la Force n'avait tenté sa chance jusque là. A ma connaissance, les jedis s'étaient contenté d'un passage rapide sur Korriban après la chute de l'Empire Sith, et les archéologues venant de l'académie évitaient d'enlever les objets de valeur sans un ordre direct de leurs supérieurs. Attitude respectueuse plutôt surprenante venant de siths mais compréhensibles dans la mesure où les nouveaux seigneurs impériaux cherchaient à se placer politiquement dans la lignée de ces glorieux ancêtres et en respectaient donc le patrimoine.

Mon droïde sonde ne remontait aucune alerte, toutefois je restais aux aguets. Peu probable que des pièges mécaniques soient encore opérationnels après tous ces siècles dans l'humidité, mais la Force recèle bien des arcanes cachées qui se jouent du temps. L'apprentie me suivait à quelques pas et finit par me demander mon nom, me révélant le sien en guise de bonne volonté.


Enchanté de vous connaitre, Asherat. Je m'appelle Haldäan.

Juste Haldäan, mon nom de famille ne la concernait pas et je considérais comme inutilement dangereux de lui révéler mes liens avec la noblesse d'Aldeeran. Certes j'aurais pu lui donner un faux prénom, mais je savais d'expérience qu'on ne réagit pas exactement pareil lorsqu'on utilise une fausse identité. Seul un espion parfaitement entraîné peut se servir d'un faux nom avec une aisance paraissant toute naturelle à ses interlocuteurs.

Au fur et à mesure que nous avancions, le tombeau se faisait plus... hostile. Le terme pouvait paraître surprenant mais l'atmosphère devenait oppressante, maléfique, comme imprégnée d'une haine mille fois remâchée. Du brouillard d'ombres se répandait de nouveau autour de nous, cette fois-ci sans qu'Asherat en soit la cause. Je déglutis péniblement en me demandant si cette exploration n'était pas de la folie pure et simple. Qui étions-nous pour oser braver la colère d'un défunt seigneur sith ?

Haldäan... Haldäan... une voix rauque et moqueuse prononça mon nom... ou alors n'était-ce que mon imagination ? Je connaissais cette voix, mais la quasi-absence de lumière et les échos dans la salle me déroutaient. Soudain, j'aperçus du coin de l’œil une silhouette que je reconnus sans peine et que me fit vibrer de rage. Cyb !


Toi ? rugis-je en dégainant mon sabre-laser et en pourfendant la silhouette ricanante du cyborg qui se dissipa dans les ombres sans que ma lame ne rencontre la moindre résistance.

Une illusion, ce n'était qu'une illusion ! La magie de l'antique tombeau plongeait dans nos souvenirs pour en extraire nos peurs et nos haines.  Les pièges de ce lieu maudit fonctionnaient bien mais aucun droïde n'aurait jamais pu les détecter pour la simple raison qu'ils attaquaient l'esprit et non la matière. J'en eu la confirmation en voyant mon droïde sonde revenir tranquillement vers moi sans paraître affecté par les volutes ténébreuses qui l'entouraient ou par les cris stridents qui retentissaient plus loin : rien d'étonnant, le processeur du droïde ne les voyait ou ne les entendaient même pas !

L'attitude parfaitement calme du droïde me donna une idée pour échapper à ce traquenard. J'avais dans mon sac des équipements de vision nocturne et d'amplification auditive, matériel classique pour quelqu'un comme moi qui devait parfois camoufler son lien avec la Force en ayant recours à des méthodes plus traditionnelles pour amplifier ses perceptions. Enfilant lunettes et prothèses auditives, je les activais et... la salle où nous nous trouvions redevint parfaitement claire à mes yeux, les murmures disparurent comme par enchantement. Le signal traité numériquement qui arrivait désormais à mes yeux et à mes oreilles ignorait les sortilèges siths qui nécessitaient un esprit évolué pour fonctionner. Un sourire apparut sur mes lèvres en réalisant que l'ancien empire se protégeait mieux de ses propres adeptes que de mercenaires bien équipés.

Cherchant du regard Asherat, je l’aperçus, blottie contre un mur et manifestement terrifiée par les spectres qui devaient elle aussi l'assaillir. La rejoignant, je la saisis par les épaules pour lui redonner un ancrage dans la réalité.


Asherat ! Asherat, restez avec moi ! Ce lieu trouble votre esprit, vous ne risquez rien mais restez calme et n'écoutez pas ce que disent les murmures.

Pas simple, car contrairement à moi la miraluka ne disposait d'aucun dispositif électronique lui permettant de filtrer les signaux. De plus, sa race ne disposant pas de globes oculaires, elle n'en était que plus dépendante à la Force pour se repérer dans l'espace et constituait de ce fait une cible parfaite pour la magie sith qui imprégnait le tombeau de Simus. Prenant ses mains tremblantes entre les miennes, j'entrepris de l'arracher aux démons qui rôdaient.

Ne les écoutez pas, faites le calme dans votre esprit et n'écoutez que ma voix, ne ressentez que ma présence. Concentrez-vous sur moi, je peux vous guider mais vous devez me faire confiance.

Une partie de moi me dictait d'abandonner la miraluka à son sort et d'avancer jusqu'à la chambre funéraire qui se trouvait à quelques dizaines de mètres de nous désormais. Mais une autre partie de moi rechignait à agir avec autant d’égoïsme, me rappelant que c'était moi qui l'avait involontairement attiré ici.
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