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La pelle à main s’enfonça, perforant l’humus.

Déplacée par l’effort énergique du vieillard jardinier, la terre remonta vers la surface, allant s’étendre sans délicatesse sur l’herbe ainsi étouffée. Laissant dans sa traînée un trou fraîchement creusée, encore à élargir, elle fut rapidement agitée par le fourmillement des verres et insectes y étant précédemment réfugiés, tous se traînant vers un nouvel abri. L’outil répétant son premier mouvement, accroissant la plaie, une nouvelle traînée alla bientôt rejoindre l’autre, formant l’esquisse d’un monticule. Près du mamelon disgracieux, un rosier reposait, offrant son maigre ombrage aux victimes de l’éviction forcée – il patientait, attendant d’être installé dans sa nouvelle demeure.

Agenouillé, sa vieille bure grise souillée par mère-nature, le Dragon de Dubrillion était celui qui maniait l’outil, œuvrant depuis la petite aurore sur un maigre mausolée floral qu’il comptait offrir aux victimes de sa victoire. Encore émacié par les derniers événements, moralement secoué, à défaut de l’afficher physiquement, l’épicanthix avait en se levant procédé au coup d’état depuis longuement planifié qu’il avait juré de s’abstenir d’effectuer. Ayant chassé le maître jardinier de sa cabane et de ses serres – un incapable ! –, il avait promptement réquisitionnés les services des assistants de ce dernier, leur répartissant les rosiers à planter, s’en réservant une bonne vingtaine pour s’occuper. Les serres allaient être déplumées pour les prochains mois ; mais, le komodo, lui, allait enfin avoir des églantiers à s’occuper. Portant un chapeau aux larges rebords pour s’abriter des rayons du soleil – tout dragon qu’il était, il ne tenait pas nécessairement aux coups de soleil – et ayant tressé sa barbe afin de libérer ses mouvements et lui éviter de se retrouver trempée par le sol des jardins du Temple, Icare œuvrait donc depuis une bonne heure, s’abîmant dans ses propres pensées au départ, parfois interrompus par des passants tenant à le saluer.

Observant ses acolytes du moment, qui plaçaient eux aussi des rosiers aux endroits prédéterminés, hélant au passage Jocelyne qui tentait de noyer un pauvre arbuste en lui intimant de cesser, Icare se sentait paisible, en contrôle. Un sentiment rassurant, vite ébranlé.

L’espace de quelques instants, il songea à la vie du jardinier et envia ceux qui se l’appropriaient ; puis, il se souvint du sort de ses pauvres roses lorrdiennes, de la haine presque tenace qu’il leur vouait à la fin de son séjour, et réalisa que casser le Sith était un mode de vie qui lui était beaucoup plus approprié… Ce laïus achevé, il se replongeait dans ses sombres réflexions; qu’il le veuille ou non, il avait beaucoup à penser et à examiner. Suite à la victoire – toussotement, débâcle – de Dubrillion et à l’acquisition de son nouveau sobriquet, ses défenses étaient percées, son aura de pureté était souillée et il se sentait résolument démoralisé. Il ne pouvait nier être ébranlé, secoué. L’innocence irréprochable dont il pouvait prétendre se draper quelques jours plus tôt, non sans hypocrisie, lui était arrachée ; une carence silencieuse affaiblissait sa fusion avec la Force, une souillure abjecte l’éloignant de la lumière, torturant sa conscience et sa morale. Bien qu’il ait échappé aux griffes de l’Impératrice, bien qu’il ait triomphé des stratagèmes de cette dernière, Icare ne pouvait nier que la sangsue royale était à même de se féliciter d’avoir réussi à le troubler.

Pourtant, peu importe ses états d’âme, ses hésitations, ses doutes, ses tristesses, il devait continuer, la guerre étant à leurs portes. Si l’attaque républicaine avait étonné leurs adversaires (et leurs alliés), les premiers n’allaient pas tarder à faire sentir leur réplique et à prendre leur revanche. Tout pouvoir autocratique se devait de s’imposer, d’être fier, d’avoir l’air puissant, et l’Empire Sith ne faisait pas figure d’exception. Les cibles étaient évidentes : les mondes neutres. Bientôt, Icare allait devoir se présenter pour une réunion du Conseil, et à cette occasion il n’allait pas se gêner d’appuyer la défense de leurs nouveaux amis, qui s’étaient après tout lancés dans la bataille à sa demande personnelle ; ne pas les défendre en reviendrait à faire preuve d’une ingratitude choquante. Au diable, les considérations politiques – pas le temps de s’en préoccuper lorsque les Madeleines allaient crier à l’aide !

Alors qu’il ruminait encore sur les récents événements, il se mit à réfléchir à l’une de ses camarades du Conseil et ancienne élève de l’un de ses propres padawans ; Alyria Von. Comme Saï et lui, elle s’était retrouvée à affronter plus grand et terrible qu’elle… Icare ne pouvait s’empêcher de l’apprécier, même s’il désapprouvait certaines de ses décisions (comme accepter le titre de Chancelière). Sur certains aspects, elle était radicalement différente de son maître et de son « grand-père » ; sur d’autres, elle était ridiculement semblable. Là où le twi’lek et l’épicanthix rejetaient la politique et l’art du bien-paraître, l’hybride cultivait les connexions et alimentait un capital de plus en plus volumineux, autant au Temple que dans le reste de la galaxie. Mais, au-delà de cet erreur de parcours, elle était une guerrière, une survivante, une héritière pour laquelle le vieillard ne pouvait éprouver qu’une subtile appréciation – d’autant plus qu’elle était coupable du même pêché. Elle et son camarade pouvaient duper l’Ordre, le Conseil, la Galaxie… Mais, il n’avait suffi que d’un rapide coup de regard et d’une intuition alimentée par les racontars des briscards (« une équipe du tonnerre », « une chimie incroyable ! ») pour additionner et obtenir la réponse échappant aux milliers d’aveugles du Temple ; Lorn et Alyria étaient amants.

Pas qu’il pouvait vraiment le lui reprocher – lui-même s’imposait des limites dans sa duplicité. L’idée qu’il puisse leur faire la morale était ridicule, pas après une relation illicite, un bambin et vingt ans de retraite anticipée en amoureux. Il était toutefois divertissant de voir les jeunes répéter les actions et expériences – pas erreurs – de leurs aînés. Dans la même veine, il appréciait beaucoup l’attitude guerrière dudit compagnon de l’hybride, une attitude lui rappelant sa planète d’origine. Le trio était définitivement martial, adapté pour une époque troublée, une réaction inconsciente en temps de crise. En temps de guerre, alors que la ruine flottait à l’horizon, les Jedi auraient définitivement pu être munis d’un pire Conseil ; avec l’expérience d’Icare, la sagesse de Saï, l’intelligence d’Alyria et la force de Lorn, s’ils trouvaient le moyen de perdre…

Eh bien, ils allaient l’avoir mérité.
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« Ce n’est pas que votre compagnie n’est pas agréable, Maître Von, mais je commence à me lasser de vous voir entre mes murs tous les six mois … »

« Que voulez-vous, Maître Kendi, les ennuis ont tendance à me suivre comme un aimant. Et puis, vous me manqueriez trop. »

Le céréen roula des yeux, l’air faussement exaspéré, avant de lui signifier qu’elle pouvait s’en aller et de se diriger vers un nouveau patient. Alyria s’étira, observant ses bras à la chair reconstituée, tandis que son dos paraissait en état de fonctionner. Elle avait craint le pire après le combat destructeur contre le palais fou, notamment en raison de la roquette encaissée et du choc électrique subi, cependant, il semblait que le Bouclier de Lorn l’avait presque complètement protégée de l’arc dévastateur. Ses soins s’étaient donc limités à une accélération de la cicatrisation cellulaire pour soigner les brûlures et coupures dues au projectile et au souffle que ce dernier avait créé. Son corps avait vu bien pire, et elle avait du reste commencé le processus sur Dubrilllion immédiatement, ses réserves n’ayant pas été suffisamment entamée malgré l’âpreté des combats pour l’empêcher de disposer à sa guise de ses pouvoirs curatifs. Néanmoins, par prudence, il avait mieux valu retourner sur Ondéron afin de vérifier son diagnostic rapide par des guérisseurs plus qualifiés, plus expérimentés.

De fait, la maîtresse d’armes comprenait les soupirs du Maître Kendi. L’Ordre avait payé un lourd tribut pour libérer Dubrillion. Les cadavres s’étaient amoncelés, fauchant tant de jeunes vies qui auraient tellement pu apporter à la galaxie. Et la planète en elle-même ressemblait davantage à un champ de ruines qu’à une ode à la gloire de la liberté. Avec amertume, la jedi pensa à ces idiots bêlants de sénateurs qui avaient braillé à l’époque où elle était Chancelière sur le fait qu’elle n’avait pas déclaré la guerre, alors que maintenant, ils chouinaient parce qu’ils se rendaient compte que la guerre exigeait des sacrifices, que la lourdeur administrative n’était pas en adéquation avec les décisions difficiles à prendre en ces moments … Imbéciles. Non pas qu’elle considérât l’action de sa successeure comme légitime … Mais elle en comprenait les impératifs. Et trouvait que décidément, le Sénat ne cesserait jamais de l’étonner par sa capacité à pinailler sans jamais se soucier du principal : les morts à pleurer, et les vivants à aider.

Bientôt, l’Ordre aussi découvrirait la laideur d’un conflit. A force de prôner l’action, certains avaient aussi oublié les rigueurs attenantes à cette dernière. Là encore, Alyria ne condamnait pas nécessairement, et avait plusieurs idées en tête qu’elle comptait proposer lors de la réunion extraodinaire du Conseil qui se tiendrait incessamment sous peu. Au vu de sa nouvelle composition, il paraissait évident que des mesures pragmatiques l’emporterait. En un sens, elle était même persuadée que de tous, elle serait celle qui se rapprocherait le plus d’une voie médiane, et d’une voie presque pacifique. Inutile de préciser que pour une maîtresse d’armes, l’ironie était grande. Seulement, pour avoir étudié patiemment l’histoire, les rouages de la galaxie et avoir participé elle-même à des batailles, elle avait une connaissance intime, dans sa chair, du tribut que la guerre demandait, de ses exigences et de ses douleurs. Et surtout, elle était convaincue que le temps prit n’avait pas été vain. Il avait été un investissement, et non une perte. L’Ordre avait reconstitué ses forces, amené une nouvelle génération à maturité suite à l’attaque d’Ondéron, tout en rétablissant sa crédibilité, dénonçant patiemment les coups de boutoir des siths sans devenir des agresseurs pour autant. Désormais, quoi qu’on en dise, l’Ordre était associé à la défense de Makem Te, d’Aargau, au ralliement de Kashyyk, à la libération de Felucia et Dubrillion. Ils n’étaient plus les agresseurs du Noyau, les perdants d’Artorias. Ils étaient redevenus ces phares de lumière qu’ils étaient censés être. Sans doute était-ce une vision politique … Mais nécessaire. Il fallait bien que quelqu’un ne se perde pas dans les hauteurs idéales pour réaliser la vérité crue sur l’impuissance solitaire de l’Ordre. Si son passage à la Chancellerie avait eu une vertu, c’était bien d’accentuer son pragmatisme profond. Et il faudrait des pragmatiques, pour les temps à venir.

Finissant de se rhabiller, la jedi prit congé des membres du Medcorps qui s’activait, créant une ruche bourdonnante embaumant le bacta tout autour d’eux. Silencieusement, Alyria passa devant un gamin d’à peine vingt ans aux jambes arrachées qui gémissait doucement, tandis qu’une vieille femme d’une soixantaine d’années se faisait fixer des bandages pour accélérer la cicatrisation d’une abominable brûlure qui lui dévorait une bonne partie du visage, son œil désormais mort dans son orbite tournant furieusement, aveugle et pourtant cherchant tout de même la lumière. Elle leur adressa gentiment quelques paroles de réconfort, le gamin ne s’en rendant pas compte tandis que l’aînée la remerciait avant de la féliciter pour son accession au Conseil et son action sur Dubrillion. Ah oui, vraiment, quelle belle victoire …

Fatiguée, en colère contre elle-même, plus abattu et amère qu’elle ne l’aurait voulu, la jedi sortit enfin de la pièce et prit une profonde inspiration une fois dehors, avant de se diriger mécaniquement vers l’extérieur. L’air frais lui ferait bien, ainsi qu’un petit entraînement pour se vider la tête. Une fois dans le parc, la jedi prit son élan, faisant quelques étirements supplémentaires, testant son dos, avant de commencer à se mettre à courir, allongeant au fur et à mesure sa foulée pour arriver à son rythme de croisière, soit une cavalcade effrénée et soutenue. Ses pieds martelaient le sol avec une régularité presque martiale, résultat d’années de pratique intensive de la course à pied. En vérité, se lançant dans des marathons était quasiment une habitude ancrée dans son corps, tant la demi-echanie avait pris goût à cet exercice physique simple, mais exigeant, qui faisait travailler tous les muscles du corps et demandait une harmonie complète des sens pour en retirer une pleine satisfaction.

Après trois tours du parc, elle se sentit mieux, apaisée, sereine, comme dans une transe que seul le sport intensif savait provoquer chez cette athlète rompue aux efforts violents. Elle s’arrêta enfin, ruisselante, hors d’haleine, mais habitée par un profond sentiment de satisfaction. C’est alors qu’elle sentit une présence dans la Force, de même que le bruit de la terre qu’on retourne tandis que l’odeur d’humus venait lui chatouiller les narines. Et devant elle, le fessier du Dragon de Dubrillion se dandinait au milieu des fleurs. La vision était pour le moins incongrue, et elle eut du mal à étouffer le fou rire qui manqua la prendre soudainement.

« Mes respects, Maître Manteer. Je vois que votre amour du jardinage est aussi intense que ce que Maître Lond m’a décrit dans notre dernière conversation.

Il se remet tout à fait correctement des séquelles de votre abordage, d’ailleurs. »

Voir son ancien maître après toutes ces années avait été un véritable bonheur, malgré les circonstances, puisque tous deux s’étaient trouvé à être soignés par le Medcorps. Ils avaient néanmoins devisé gaiement, le twi’lek la renseignant sur ce qui avait amené les renforts inattendus et sauvé Dubrillion, quelque part. Très clairement, le vieil épicanthix était de retour, et la galaxie n’avait qu’à bien se tenir. A vrai dire, quand une autre aura s’approcha d’eux, Alyria eut la sensation que le retour des combats avait attiré au Temple toute la vieille garde de l’Ordre. Comme quoi, l’odeur alléché du sang réveillait presque les morts, finalement …
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- Bien mes chers enfants, la leçon est terminée pour aujourd’hui, rejoignez vos dortoirs en silence.

Drapée dans une bure parme aux reflets dorés, c’est une Hildegarde bien morose qui salua un par un le petit groupe de jeunes initiés à qui elle venait de donner leçon à l’ombre fraîche d’un arbre millénaire du grand parc. En se relevant elle sentit une douleur lui traverser le ménisque. Satané corps dont elle se sentait de plus en plus prisonnière à mesure que les années passaient. Son genou la faisait souffrir depuis quelques jours sans qu’elle trouvé la vaillance d’aller sonner à l’infirmerie. D’autres, de nombreux autres requéraient prioritairement les mains expertes du Médicorps. De quoi aurait t-elle l’air à se plaindre d’un problème articulaire quand de jeunes Jedis imploraient la Force pour leur vie après l’épouvantable carnage qu’avait été la campagne de Dubrillon ? Une frimousse enfantine couverte de tâches de rousseurs appartenant à un petit Kuati la rappela à la réalité. Le petit garçon avait peur elle pouvait le voir avant même de le sentir dans les bruissements de la Force. La main ridée de la vieille Jedi se posa sur l’épaule fine de l’initié ; Rare signe d’affection dont elle était capable depuis le déclenchement de la guerre.

- Je vous sens troublé initié Xander.

Elle s’accroupit pour se mettre à la hauteur de son vis-à-vis, ressentant l’émoi qui agitait son élève. Les plus jeunes étaient inquiets, la violence des combats

- Pensez-vous que les Siths vont attaquer le Temple Maître Marja ?

La Jedi resserra doucement son étreinte sur l’épaule du Kuati pour le rassurer et répondit d’une voix douce qui tranchait sensiblement avec ses habitudes.

- Rassure-toi, le Temple est très bien défendu. Va avec tes camarades à la bibliothèque. Faites un jeu, apprenez toutes les positions des planètes, leurs capitales et leur nombre d’habitants et interrogez-vous mutuellement, ça sera drôlement amusant et cela chassera les mauvaises pensées qui nuisent à ta relation avec la Force.

Peu convaincu par la proposition, l’initié remercia la Maître docilement et quitta le jardin en courant.
La vieille Caratienne n’avait jamais brillé pour trouver des amusements à des enfants de six ans et dans son état psychique et physique cela n’était pas prêt de s’améliorer. Pendant les batailles qui avaient agitées la galaxie, Hildegarde s’était sentie terriblement inutile ; restée au Temple faut d’assignation elle n’avait pu que lire dans les méandres de la Force la violence des combats, le sang des innocents s’étendre à torrents abreuvant la folie guerrière des hommes amplifiant la fureur du carnage. La guerre exigeait des sacrifices, tous le savaient et les jeunes Jedis ayant perdu la vie sur Dubrillon étaient partis le sourire aux lèvres, fiers du devoir accompli au service de ce qu’il y avait de plus grand : la paix et sa consœur, la liberté. Ces sacrifices avaient-ils un sens ? Elle se l’était longtemps demandé.

En marchant paisiblement dans le parc bras croisés, la vieille Jedi repensa aux nombreux messages de ses amis originaires des mondes neutres, beaucoup s’inquiétaient mais semblaient être prêt à se mettre en marche. L’Ordre en s’impliquant ouvertement dans le conflit ouvrait les vannes d’un barrage qui risquait de céder tôt ou tard. Hildegarde n’était pas à l’aise avec le positionnement du Conseil, une fois encore. Les Jedis avaient outrepassé leurs droits en demandant ouvertement à ces systèmes de prendre part à la guerre. La vieille Jedi n’était pas aux centres des tractations et aurait donné chers pour entendre les débats des membres du Conseil.
Comme à son habitude Hildegarde cueillit une rose blanche qui dormait paisiblement à l’ombre.

L’odeur de ces roses Ondéronienne était sans nul autre pareil. Elle caressa avec douceur les pétales de cette déesse du jardin et porta la fleur à son nez, perdue dans une sombre mélancolie teintée de tristesse.

Deux présences dans la Force se firent sentir, deux présences bien connues. Les présences de héros, il n’en fallut pas plus pour la faire changer de trajectoire. Altière et digne elle finit par apercevoir les deux Maîtres dont elle avait reconnu l’aura dans la Force. A chaque fin de bataille, le Temple était rempli de Jedis qui habituellement n’y étaient que de passage, à croire que la mort et la violence étaient les seuls occasions de réunir la famille.

Alyria Von et Icare Manteer, deux Maîtres et deux nouveaux membres du Conseil nouvellement formé. Une rencontre qui promettait d’être haute en couleur ; Hildegarde n’avait par principe jamais aimé les membres du Conseil. Bien que ce ne fusse pas très Jedi, elle éprouvait une verte jalousie de n’avoir jamais été conviée à siéger à leurs côtés. La venue au monde de Ciel et ses nombreuses désobéissances continuaient à la poursuivre plus de cinquante ans après.

Le Conseil Jedi, des pleutres, des pusillanimes pour la majorité. Combien de fois s’était-elle entêtée et avait crié qu’il fallait exterminer l’Empire dans l’œuf. L’attaque du Temple quelques années auparavant n’avait entraîné que des pudiques représailles qui avaient laissé le temps à l’Empire de se structurer et de trouver des alliés. La vue des cadavres la hantait encore. Elle ne pourrait jamais oublier la lâcheté du Conseil de l’époque.

La Maître d’armes Alyria était une Jedi exceptionnelle, Hildegarde ne pouvait que l’avouer.
Talentueuse au sabre, Maître Jedi, Chancelière Suprême de la République et désormais membre du Conseil, sa nomination était une bonne nouvelle. Enfin, il fallait espérer. Icare Maanter était un autre spécimen. Revenu d’entre les morts, il avait été au cœur des opérations récentes et d’après ce qu’elle avait compris il était l’un des artisans de la victoire. Si par boucherie génocidaire il fallait entendre victoire.

- Maîtres, J’ose espérer ne pas interrompre pas une conversation privée.

Dit t-elle d’une voix pincée en arrivant à leur hauteur et n’en pensant pas un traître mot.

- Je constate que votre nomination au Conseil Jedi vous laisse beaucoup de temps libre Maître Manteer.

Envoya sans douceur superflue la mégère à Icare en portant la rose à ses narines.

- Mais il vrai qu’après la victoire sur Dubrillon vous méritez bien un peu de repos.

Difficile de percevoir le fond de sa pensée. À mi-chemin entre sincérité et ironie voilée en obligeance. Hildegarde avait l’expérience était passée maître dans ce petit jeu.

- Maître Von, j’ai appris que vous aviez été blessée, je me réjouis de vous voir recouvrer la santé aussi rapidement.

Le regard perçant, fidèle à ses mauvaises habitudes, la Caratienne ne put s’empêcher de jeter un œil un peu plus approfondi sur le corps d’Alyria le sondant pour s’enquérir de l’état de ses blessures.

- La suite des festivités est t-elle déjà prévue Maîtres ? Beaucoup de jeunes sont soucieux, je pense qu'il serait de bon ton de les rassurer.
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