Lloyd Hope
Lloyd Hope
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Atteindre Byss avait été une horreur de navigation. Le Noyau profond n’était aux yeux de Lloyd qu’un ramassis de turbulences dans lequel jamais il n’aurait osé s’aventurer. Mais le pilote sélectionné par Darth Laduim était un expert. Leur petite navette avait bondi par microsauts dans l’hyperespace perturbé de la zone. Il avait fallu plusieurs heures pour atteindre les coordonnées de Byss et, même là, il avait été compliqué de s’approcher de la planète en faisant un usage restreint des radars. Le pire, bien sûr, était leur solitude au milieu du Noyau : avec la proximité des frontières républicaines et leurs patrouilles probables, ils devaient être le plus discret possible. Ce qui signifiait qu’ils pouvaient tout aussi bien disparaître sans que personne ne le remarquât. Après les longues heures qu’ils avaient passé dans l’Espace Profond pour atteindre la zone, cela aurait été un comble.

Néanmoins, ils parvinrent finalement à pénétrer l’atmosphère sombre de Byss, le vaisseau plongeant vertigineusement vers la surface verte et humide.

C’était la première fois que Lloyd voyait cet endroit. Il l’avait imaginé, vu en holo, mais le voir de ses propres yeux – le sentir, également – c’était tout autre chose. Tant de choses s’étaient produites ici. Il y avait longtemps… mais aussi plus récemment. Plus ils se rapprochaient du sol, plus son cœur battait à lui en rompre la poitrine. Il ne pouvait détacher ses yeux des ruines dont les contours se dessinaient à travers le hublot. Mat’ était-elle vraiment là ? Trouverait-il autre chose que son cadavre. Il inspira longuement en s’enjoignant au calme, avant de glisser un regard vers son seigneur et maître.

Le Twi’lek et lui n’avaient guère échangé pendant le voyage. Il avait semblé satisfait des efforts de son protégé pour intégrer les Sith de nouveau, et Lloyd était soulagé que ses efforts eussent porté leurs fruits. Il espérait que ce n’était pas pour être déçu, ici, maintenant.
Encore une fois, il explora des yeux la surface, les monts verts recouverts d’une étrange jungle qu’ils survolaient. Comment Mat’ avait-elle pu survivre ici, si elle avait survécu ? Il n’était pas étonnant qu’elle n’eût pas pu s’échapper de la planète si personne n’était venu la chercher. Etait-elle seule ici, ou bien s’était-elle intégrée dans une colonie ?

Darth Laduim ordonna soudain au pilote de trouver à se poser le plus rapidement possible. Il avait probablement senti quelque chose dans la Force. Lloyd, lui, ne sentait rien d’autre que des impressions confuses. Il se sentit humilié de ne pas être capable de saisir l’aura de Mat’, si c’était bien cela que le Twi’lek avait senti.

Quelques minutes plus tard, l’appareil se posait dans une clairière verdoyante. L’astre autour duquel gravitait Byss était sur le point de se coucher et diffusait des rayons orangés, donnant à l’endroit un air enchanteur. Lloyd défit sa ceinture dès qu’il le pût et, fébrile, descendit la passerelle en devançant le seigneur et le pilote.

Enfin, il la sentait. Il n’arrivait pas à y croire. Elle n’était pas tout proche, il lui faudrait marcher, s’enfoncer dans les ruines. Mais elle était là, elle était vivante. Il fit volte-face pour demander, d’un regard, l’autorisation à Darth Laduim de se lancer dans ses recherches, ce que le seigneur lui accorda sans un mot. Alors il quitta la clairière et s’enfonça dans les bois. L’air était lourd et humide, et la végétation dense. Il fallait crapahuter pour se frayer un chemin, et de la marche il passa à la course tant bien que mal, incapable d’attendre plus longtemps.

[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]

Guidé par la Force, il s’enfonçait toujours davantage, jusqu’à découvrir soudain les ruines d’une ville, ou d’une usine, difficile à dire. Des bâtiments s’enchevêtraient avec la végétation, de la mousse recouvrait des échelles, des escaliers, des tuyaux… Et le tout semblait déserté. Des cris sauvages troublaient parfois le silence pesant, émis par quelque oiseau charognard ou quelque prédateur au loin. Lloyd frissonna. Il sentait une présence.

- Mat’ ? appela-t-il, incertain, mais il était prêt à dégainer le sabre qui lui avait été rendu, au cas où.
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La vie, retournée à l'état sauvage.

Mat'Aenna avait perdu la notion du temps depuis bien longtemps. Depuis qu'elle avait attendu dans cette grotte lointaine que Korgan reparte, que tous - républicains, siths, mercenaires - s'en aillent, l'oublient dans l'immensité des champs de cadavres laissés par la guerre. Et elle avait réussi, contre toute attente : même trop bien.
Car elle s'était alors retrouvée coincée.

C'était une chose que d'être déclarée morte par la République, et une autre, bien différente, de se retrouver véritablement en passe de l'être. Alors, la twi'lek avait mis toute son énergie à vouloir fuir, au début. A continuer de se faire petite, car, un peu confusément, elle ressentait les forces obscures du lieu, leur pression constante dans son esprit, dans tout son corps. Elle se doutait aussi que des soldats, alliés ou ennemis, avaient dû survivre, quelque part. Elle se mit à chasser, à trouver de quoi se vêtir, discrètement renforcé par des plaques d'armures éparses, tout en essayant désespérément de rafistoler un moteur de chasseur, pour s'enfuir loin d'ici. retrouver Lloyd.

Mais petit à petit, la jeune femme avait arrêté de se battre. Des bouffées de désespoir, de tristesse incommensurable la prenaient entre ses griffes, l'assommant des jours entiers dans une violente dépression. Des explosions de colère l'amenaient même parfois à saboter son propre travail, et lorsqu'un matin, elle découvrit l'aile du chasseur réduit en miette par un ibosar, une énorme créature metallophage, elle piqua une telle crise qu'elle s'enfuit, oubliant toute raison. Elle avait renoncé, ce jour-là, vaincue par le côté obscur, et l'ancienne mercenaire avait juste pris ses affaires pour se mettre à errer.

A partir de ce jour-là, plus rien n'avait compté d'autre que survivre, encore et encore, heure après heure. Oublié, les reliquats de la technologie qu'elle portait encore - et qui ne servait plus à rien ici, sur Byss - oubliée, balayée, l'ancienne esclave, l'ancienne aventurière.
Dans ses pérégrinations, elle s'était enfin heurtée à un semblant de civilisation, une espèce de colonie agricole qui l'avait accepté dans leurs rangs pour ses capacités de touche à tout. Ils passaient leur temps à chasser, à cueillir des plantes - et ce fut d'ailleurs au cours d'une de ces expéditions que Mat'Aenna avait ressenti quelque chose, au tréfonds de son premier estomac.
Elle avait levé les yeux au ciel, observant le point noir qui descendait à toute vitesse vers le sol. Son cœur battait étrangement fort ; et puis la peur l'avait saisit.

Elle était seule dans ces ruines immenses, dans lequel elle maitrisait désormais chaque tour et chaque détour, comme si elle y avait toujours vécu. Mais elle ne se sentait pas en sécurité avec les étrangers qui arrivaient - elle ne connaissait pas ce qu'ils venaient chercher, après tout. Avec précaution, la jeune femme se cacha au sommet d'un toit, se posta en observation. Pourquoi se sentait-elle fébrile comme ça ? Il y avait tellement longtemps qu'elle n'avait pas vu la civilisation .. ce devait être ça.
Et au bout de quelques minutes, elle retint sa respiration.

Les boucles dorées la fit écarquiller les yeux.

Elle l'aurait reconnu entre mille. Un éclat de soleil orangé illumina son magnifique visage hapien, illuminant sa peau d'un reflet d'incendie. Elle en tremblait, et, tout doucement, la jeune femme se redressa, renonçant à sa cachette.
Il était venu la chercher. L'amour de sa vie, celui qui hantait encore ses rêves, parfois, au plus profond de la nuit.
Brusquement, elle eut honte de la peau de bête qui couvrait son corps, de sa peau rêche, séchée par le vent et le soleil. Il était si beau, son air tendu lui donnait le brun aux joues.

- "Lloyd."

Rapidement, elle descendit du toit, sa silhouette presque nue mettant au jour ses muscles si durement acquis au cours de ces dernières années, avant de se planter devant le hapien. Sans plus dire un mot...
Elle lui tendit la main.
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- "Lloyd."

Les yeux du hapan fouillèrent désespérément les environs. Avait-il rêvé cette voix ? Elle était si semblable à celle de Mat’ – et si différente pourtant. Etaient-ce ses souvenirs qui s’étaient déformés avec le temps ? Ou bien le timbre de la Twi’lek avait-il réellement changé ? A moins que ce ne fut pas elle, tout simplement.
Enfin, ses pupilles verrouillèrent la silhouette perchée sur un toit, à quelques mètres à peine. Oui, c’était elle. Il n’y avait plus désormais aucun doute possible : c’était la Force qui semblait s’écouler de son aura, c’était cette attitude de guerrière qui s’ignore. Elle était là, elle était vivante ! Lloyd en eut un hoquet de surprise. Sa bouche refusait d’articulier quoique ce soit de cohérent. Hébété, il la regarda descendre, oubliant cette fois son sabre laser pendu à sa ceinture – et toute crainte par la même occasion.

Lorsque Mat’aenna fut à sa hauteur, il ne fut plus ébloui par le soleil couchant et enfin, put voir le détail de ce corps qu’il avait tant chéri – et qui avait tant changé. La peau de la Twi’lek était tannée comme si bien plus d’années s’étaient écoulées, et ses bras comme ses jambes étaient ciselés de muscles fins et précis. Elle avait maigri aussi, lui semblait-il, ses joues s’étaient creusées et lui donnaient un air plus dur, plus aguerri. Mais ses yeux étaient les mêmes : un bleu intense, infiniment juvénile, profond comme les eaux de Mon Calamari – ces eaux-là même où il s’était plongé, pour la première fois et pour toujours, dans le gouffre de sa passion pour elle.

Elle était belle. Elle l’avait toujours été, bien sûr, mais transformée ainsi, c’était comme la preuve que malgré les épreuves et le temps, elle le serait toujours. Cela n’avait rien à voir avec son physique – lorsqu’ils s’étaient rencontrés pour la première fois, de toute façon, sur ce balcon de Coruscant, elle était maquillée comme un vaisseau volé avec des bijoux qui ne lui allaient pas et il avait tout de suite perçu ce qu’il y avait au-delà : sa volonté de vivre, sa rage mélangée à cette joie de vivre, une façon de prendre la vie dont lui-même était tout à fait incapable. Elle était la même en ce sens : une éternelle survivante. Elle faisait un pied de nez au destin, aujourd’hui encore.

Ahuri, Lloyd prit la main qui lui était tendue, doucement. Il avait une envie furieuse de tirer, de faire venir à lui ce corps merveilleux et de l’étreindre jusqu’à oublier qu’ils existaient, jusqu’à ne devenir qu’un et se fondre dans cette nature bénie qui leur permettait d’être réunis à nouveau. Mais un étrange instinct l’en empêchait. Une petite voix qui lui disait qu’il n’avait pas le droit. Qu’il ne le méritait pas. Qu’il était trop tard, qu’il avait tout gâché, qu’il avait été incompétent et qu’aujourd’hui même s’il la retrouvait, c’était un mélange de chance, de bonté de son maître, et de l’indulgence de Mat’ qui ne s’était pas enfuie.
Alors les larmes lui montèrent aux yeux et il s’effondra à genoux, sa main libre tentant de dissimuler ce visage qui se tordait de douleur, de honte et de culpabilité. Il était si pitoyable. Tout ce qu'elle avait dû vivre, tout ça parce qu’il avait été incapable de la retrouver plus tôt !

- Oh Mat’, je… je suis tellement désolé !
bafouilla-t-il sa main serrant toujours la sienne, espérant follement qu’elle ne la retirerait pas, que le coup qu’elle lui porterait ne serait pas trop dur, car il ne lui était pas permis d’espérer qu’elle l’aimât encore. Je suis tellement désolé. J’ai mis tellement de temps… J’étais incapable de te retrouver, je ne savais pas, j’ai…

Il y était finalement parvenu, c’était vrai. Mais elle ne savait pas à quel prix. Pas encore.
Le Hapan porta la main émeraude contre son front, pour sentir sa peau sur son visage baigné de larmes. Elle était chaude, réelle. C’était difficile à croire après tant de temps passé à l’imaginer. Il se sentit d’autant plus un imposteur. Il ne méritait pas qu’elle lui accordât ce contact.

- J’ai tellement cru que je ne te retrouverai jamais. Que tu étais morte. Oh, j’étais si inquiet… Je n’ai fait que te chercher, je te jure.

Mais il s’était perdu en chemin, et pas qu’une fois. Il avait suivi des fausses pistes, il s’était heurté à l’impossibilité de rejoindre seul cette planète, par ses propres craintes également. Il avait perdu Jake en route. Le type avait l’air préoccupé par d’autres choses pendant que, de toute façon, il n’aurait pas pu l’emmener au sein de l’Empire. Mieux valait que le mercenaire crût que le Hapan était toujours en vadrouille et s’était fait une raison.

Mais il n’aurait jamais pu se faire une raison. C’était sa faiblesse qui l’avait perdu, mais c’était aussi sa faiblesse qui l’avait conduit jusqu’à elle. Là était le mot : il se sentait faible, bien en-dessous d’elle qui avait survécu par la Force et la persévérance. Lui n’avait su que retomber dans ses travers d’antan. Un incorrigible couard.

Il garda les yeux baissés, attendant la sentence de la Twi’lek. Il s’y soumettrait, quelle qu’elle fût. Il était ainsi, plus efficace en esclave qu’en n’importe quel prince charmant ou héros des holofilms de leur jeunesse.
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Après tout ce temps, il était là.

Il lui prit la main, et les larmes refluèrent dans ses yeux bleus. Il était là, après toutes ces années, toutes ces longues années à se persuader que tout ça n'avait été qu'un rêve, qu'une passade stupide. Qu'il n'avait pas été plus que les hommes de passage qu'elle avait pu connaitre, qu'il était "juste" un hapien, un mâle de plus à mépriser.
Mais la twi'lek ne s'était elle-même jamais cru réellement. Elle avait su, au plus profond d'elle-même, qu'elle avait bien fait de lui confier le Soleil, son vaisseau. Et qu'il viendrait la chercher, elle aussi, un beau jour.

Mais alors qu'elle allait ouvrir la bouche, l'embrasser, il s'effondra à ses genoux. Ses yeux bleus s'agrandirent de surprise, tandis qu'il cachait son propre visage de sa main libre.
Il s'excusait, il tentait de se justifier ; posant une main tremblante sur la front de la jeune femme, il lui tâta le front avec une impatience qu'elle ne lui connaissait pas.

- "Lloyd, calme-toi..."

Lentement, d'un geste rempli de douceur, elle lui caressa les cheveux. Il était aussi blond que dans son souvenir, les joues roses, la peau si parfaite qu'à son contact, Mat'Aenna se rendait compte de la rugosité de la sienne. De la laideur qu'elle devait dégager, de sa propre déchéance.
En fermant les yeux, elle déposa un baiser sur son crâne.

- "Il n'y a rien à pardonner, tu le sais bien."

Étonnamment, c'était sur Byss qu'elle avait appris finalement à vivre. A se comporter comme un être vivant digne de ce nom, sans coucher à droite et à gauche pour obtenir ce qu'elle voulait, pour survivre. Sur cette planète sombre, où les habitants avaient appris à vivre avec leurs émotions violentes qu'ils n'exprimaient que pour protéger leur communauté, la twi'lek des bas-fonds avait appris à se respecter un peu plus.

- "Relève-toi... Tu es venu jusqu'ici, tu as retrouvé ma piste alors que je ne t'en avais donné aucune... Tu es si courageux. Parfois, j'ai pensé que tu avais dû te faire une autre vie, pasque ça aurait été normal... Je te suis tellement ..."

Reconnaissante. Redevable.
Mais ce mot aurait désacralisé ce qui allait suivre, elle qui avait tant de fois utilisé le sexe pour remercier quelqu'un de lui avoir filer un coup de main ; et refaire le même acte, là, à cette heure précise, l'aurait de nouveau transporté à l'époque où elle n'était qu'une pute et qu'une esclave.
Maintenant, elle s'était libéré en partie du passé.

Timidement, elle porta la main du hapien, cette main si belle, si blanche, si douce, à ses lèvres rèches, et l'embrassa, avec respect.

- "Tu es là, et je t'aime, Lloyd."

Elle avait tant de fois brûlé de le lui dire, tant de fois vu l'opportunité lui passer sous le nez sans qu'elle la saisisse. Et toutes ces années, elle l'avait murmuré, à son propre reflet, en espérant enterrer ça à jamais.

- "Tu es si courageux. Tu es venu avec notre vaisseau, avec le Soleil ? Tu as trouvé un nouvel équipage, Jake est avec toi ?"

La jeune femme qu'elle était devenue ne pouvait s'empêcher d'être remplie d'espoir et de joie. Elle les conduirait au village, où elle paierait le ravitaillement du vaisseau ; et ils repartiraient tous ensemble, quittant Byss pour toujours, pour toujours avec lui, dans ses bras.

- "Je t'aime !"

Avec emportement, Mat'Aenna se laissa aller dans ses bras, fermant les yeux comme une vierge effarouchée. Quelle sotte, et quel plaisir ineffable !
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L'indulgence de Mat' lui faisait plus de mal encore, lui semblait-il, que si elle avait été en colère contre lui. Sa douceur ne pouvait signifier qu'elle ne saisissait pas encore l'ampleur des dégâts. Aurait-il le courage de le lui dire ? Il n'aurait pas le choix : pour quitter Byss, il faudrait embarquer à bord de la navette où Darth Laduim commandait, et il ne cacherait pas son appartenance à l'Empire. Ce n'était pas tant que Lloyd s'inquiétait des opinions politiques de Mat' : c'était qu'autrefois, ils avaient combattu tous les deux cet ennemi qui avait failli avoir la peau de la Twi'lek. Et aujourd'hui, il était donc un traître parmi eux. Mais il allait lui assurer toute sécurité, il se le jurait.

- Tu te trompes, Mat', sanglota-t-il. Tu vas détester ce que j'ai fait... et ce que je suis devenu.

Il se releva néanmoins ainsi qu'elle le lui demandait.

- Je n'ai fait que penser à toi, avoua-t-il.

Cette pensée étant la seule honorable, elle l'aida à se calmer un peu.

- Jamais je n'aurais pu reconstruire une vie sans toi, alors je n'ai pas arrêté de te chercher.

Mais Mat' ne voulait pas voir qu'il ne s'agissait pas d'un beau rêve. Elle lui disait qu'elle l'aimait, et elle se lova dans ses bras. Il serra aussitôt ceux-ci, pour sentir le corps chaud de son aimée contre le sien. Sa peau était un peu sèche, et avait le don de la lui faire paraître plus précieuse encore à ses yeux. Avait-elle vécu ici dans cette contrée sauvage tout ce temps ? Ses vêtements rudimentaires semblaient en témoigner. Comment avait-elle réussi à survivre ? Il en aurait été incapable. Et dire que c'était l'armée républicaine qui l'avait amenée ici...
Lloyd sentit une bouffée de haine l'emplir brusquement, puis disparaître presque aussitôt. Il se battrait bien assez vite contre la République, il le savait. Cela, Mat' n'y pourrait rien changer : il avait fait un pacte avec le diable pour la retrouver. Il espérait que ces retrouvailles au moins n'allaient pas conduire à une nouvelle séparation. Il n'était pas sûr de pouvoir le supporter.

Doucement, il caressait d'une main tendre l'un de ses lekkus frémissants, tandis que la tête de la Twi'lek reposait sur son épaule. Il retrouvait peu à peu quelque énergie, qu'elle lui transmettait sans le savoir. Comment lui dire ?

- Non, je... Le Soleil est en sécurité. Je ne pouvais pas prendre le risque de naviguer avec dans le Noyau profond. Tu sais, il faut des cartes et des appareils spéciaux, très très poussés pour pouvoir venir ici en toute sécurité... Ce qui explique pourquoi vous avez eu si peu de visites.

Elle savait certainement déjà tout cela, mais c'était une manière de parvenir à lui dire, doucement, qu'il avait dû faire quelques arrangements dont il n'était pas très fier...

- Et Jake... Il m'a beaucoup aidé, mais tu sais il a une petite famille dont il doit s'occuper. J'en sais pas plus mais... Apparemment c'était un peu mouvementé ces temps-ci. Je lui ai dit que je lui donnerai des nouvelles bientôt, dès que je t'aurai retrouvée.

Ce qu'il ne ferait bien évidemment pas. Cela mettrait le mercenaire en danger s'il communiquait désormais avec lui.
Lloyd fronça les sourcils, brièvement inquiet.

- Tu vis toute seule ici ? Est-ce qu'il y a des gens à qui tu veux dire au revoir ?

C'était peut-être mieux que les adieux soient faits avant qu'elle ne découvrît toute la vérité. Lloyd ne voulait pas voir cette joie de vivre s'éteindre si vite...
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Chaque frôlement de sa main sur sa peau, sur ses lekkus, la faisait frissonner.
L'attention de son interlocuteur la laissait sans voix. Il avait laissé leur vaisseau en sécurité, pour venir se perdre dans un endroit dangereux ; et tout ça, au nom de tout ce qu'ils avaient vécus ensemble. Pendant combien de temps avait-il amassé des ressources pour venir la retrouver ?!

A vrai dire, la twi'lek avait toujours du mal à y croire, même lovée au creux des bras blancs de l'homme qu'elle aimait. D'un geste gracieux, elle redressa sa tête, pour déposer un baiser timide sur les lèvres du hapien, les joues un peu brunies, les yeux brillants.
Bien sûr, elle éprouvait une soudaine nostalgie pour sa vie sur Dubrillon qui s'achevait. Cela avait été une vie si calme, si douce, rythmée par les primitifs besoins de survie, que la jeune femme ressentait comme un pincement de cœur. Elle allait quitter des amis - mais elle ne ferait pas faux bonds à Lloyd.

Comment ne pas lui en être reconnaissante ? Alors, il fallait faire taire cette voix qui lui disait qu'elle avait aimé cette vie, loin de la civilisation, et se contenter de serrer les mains douces du bel homme qui l'aimait.

- "Ça fait un an que je me suis trouvée une place dans une colonie agricole. Une petite communauté où on partage tout. C'est... très différent de ce que j'avais connu jusque là. Nous devons être attendue par ton équipage ?"

Brusquement, elle sentait une certaine tension croître dans ses entrailles. S'il voyait sa cahute, les armes primitives à l'intérieur, n'allait-il pas la mépriser ? Remplie de honte, incertaine également de la réaction de ses amis au sein de la colonie agricole, l'ancienne mercenaire ratée se demandait malgré tout s'ils n'allaient pas réagir avec colère et incompréhension : ce départ était soudain, inattendu pour tous.
Mais désormais, la twi'lek savait qu'elle ne pouvait pas quitter Lloyd, le rejeter loin de sa vie.

Il fallait partir tout de suite, avant que les regrets de cette nouvelle page qui se tournait ne la fasse flancher.

- "Il n'y a plus rien là-bas. C'est toi, c'est toi que je veux. Et on mènera la vie que tu veux, parce que je te suivrais, au bout de la galaxie s'il le faut. Je... je n'ai fait que penser à toi. On devrait partir tout de suite, ils... ils ne comprendraient pas, au village."

Elle déglutit, en serrant ses mains avec douceur.

- "Je t'aime si fort. Quand on était ... une équipe, je brûlais tellement de te le dire. Et maintenant... je ne veux plus perdre de temps. Trop d'années se sont passées, et nous devons profiter de notre vie !"

Avec un rire soudain, joyeux comme le sourire d'un jeune enfant innocent, elle tenta d'entrainer son compagnon sur la route. Son cœur allait éclater de joie de le revoir, de passer enfin du temps avec lui. De voir son rêve devenu réalité !

- "Avec qui es-tu venu, Lloyd ? Tu dois avoir des amis puissants, j'imagine... Je tiens à les remercier comme il se doit. Raconte-moi tout sur le chemin. Mais avant, pardonne-moi. Je dois faire quelque chose."

Doucement, la twi'lek déposa son arme primitive à terre, avant de s'agenouiller devant, les yeux fermés. A voix basse, elle marmonna une prière, saupoudra de terre la pointe de flèche en fer , avant de se redresser.

- "Pour ce monde aussi, je suis morte."

Lentement, Mat'aenna se retourna en direction de l'amour de sa vie.
- "Maintenant, je suis réellement prête."

Et ses yeux tombèrent sur le sabre à la ceinture de Lloyd. Un pas en arrière, alors qu'elle se sentait sur le point de s'évanouir ; avant de s'immobiliser. Le souffle coupé sur le choc, les yeux remplis d'une immense incompréhension.
Elle darda ses yeux d'un bleu intense sur le hapien aux boucles blondes.

- "Tu fais parti de l'Ordre Jedi...? Qu'est-ce que c'est qu'ce sabre ..?"

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Byss,

    Le voyage jusqu'à cette planète n'avait pas été de tout repos, mais c'était le derniers des soucis du Seigneur Sith qui avait justement engagé un pilote pour s'occuper de cela à sa place. En réalité Darth Ladium n'avait qu'un seul et unique problème en cet instant et il se prénommait Mat'Aenna.

    Le Seigneur Sith s'était servit de cette Twi'lek pour ramener Lloyd à lui, mais il était hors de question qu'il laisse cette femme gâcher tout ses efforts. Le Hapien était à lui et à personne d'autre et ce n'était pas cette stupide créature qui changerait quoi que ce soit à cela ! Quelles étaient les chances pour qu'elle soit toujours vivante pour commencer ? Une sur cent ? Une sur mille ? Byss n'était pas une planète facile à vivre et y survivre seul demandait un savoir que cette femme ne pouvait pas avoir... Pour autant le Twi'lek ne s'était pas arrêté à cette simple hypothèse, car il le savait parfaitement parfois les choses ne se déroulent pas aussi bien qu'on le voudrait et il ne ferait pas les même erreurs que son Maître.

    Divers plans avaient donc vu le jour dans l'esprit du Seigneur Sith et il attendait encore de savoir lequel il allait devoir appliquer afin de garder le contrôle de Lloyd. L'ébauche d'une réponse se fit sentir lorsqu'il pu déceler la présence de cette femme au-travers de la Force, une présence aussi sombre que ces lieux... Cette femme n'était finalement peut être pas aussi incapable de prévu et c'est sans attendre qu'il ordonna au pilote de se poser afin qu'ils puissent aller secourir la demoiselle qui n'avait sans doute que peu besoin d'aide puisqu'elle avait su rester en vie deux années complètes sur cette planète inhospitalière.

    D'un signe de la tête, Darth Ladium donna son accord à Lloyd lorsque celui-ci demanda s'il pouvait se lancer à la recherche de son amie, suivant l'homme quelques mètres en arrière afin de ne pas se dévoiler à la jeune femme dans un premier temps. Il avait besoin de l'étudier, de comprendre la relation qu'il y avait entre son protégé et cette femme avant de pouvoir agir conformément à l'un de ses plans. Déjà plusieurs d'entre eux semblaient correspondre à ses besoins, la Twi'lek avait survécu ici grâce au côté obscur de la Force il pouvait le sentir et Lloyd devait dans doute le sentir lui aussi, à moins qu'il ne soit trop absorbée par cette femme ?

    Les retrouvailles étaient généralement toutes les mêmes et ce fut donc sans surpris que le Seigneur Sith assista à celles-ci, se retenant d'agir lorsque la Twi'lek se lova dans les bras de son Apprenti, lui volant un baiser qu'il lui offrait en réalité avec plaisir. Tout cela pour un amour qu'il allait devoir briser ? Où bien peut être attiser, s'il voulait garder un contrôle parfait de la situation ? La question restait encore entière, mais une chose était certaine, le moment était particulièrement bien choisi pour se dévoiler.


    " Ce sabre est la raison pour laquelle il a pu vous retrouver... "

    Sortant de l'ombre dans laquelle il se trouvait, le Seigneur Sith s'approcha des deux amants avant de marcher lentement autour d'eux, évaluant la jeune Twi'lek sans un seul mot. Avait elle conscience de la noirceur qui vivait en elle ? Le point serait intéressant à soulever un eu plus tard sans l'ombre d'un doute. En réalité le Twi'lek se décida même à aborder le sujet immédiatement avec une certaine subtilité.

    " Et ne soyez pas stupide, les Jedi ? Vraiment ? Ne sentez vous pas la différence entre ce qu'ils sont et ce que nous sommes ? "

    Se stoppant, devant la Twi'lek le Seigneur Sith lui tendit la main avec un sourire.

    " Vous vouliez me remercier pour l'aide que j'ai apporté à Lloyd je crois ? "
Lloyd Hope
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La douceur du baiser de Mat’ était une friandise fugace. C’était pour ce genre de bijou qu’il avait enduré, et qu’il endurerait encore, toutes les souffrances auxquelles il était destiné. Le prix à payer était fort, mais cette fois, enfin, il avait quelque chose à sauvegarder qui n’était pas seulement sa propre vie : Mat’ était la seule créature avec qui il n’avait pas été abject, mais pour combien de temps ? Le plaisir de ses baisers lui en paraissait d’autant plus doux…
Mais cette douceur s’envola aussitôt que les doutes l’assaillirent. La Twi’lek avait l’air de s’être trouvé une nouvelle communauté ici qui, à défaut d’être technologiquement avancée, l’avait accueillie et acceptée telle qu’elle était. Et il venait ici, ce jour, pour la ramener vers un monde empli de chaos, au beau milieu d’une guerre et pour l’assujettir à ses propres maîtres. Ne venait-il pas gâcher sa vie ? S’il avait accepté sa disparition, alors Mat’ aurait pu couleur des jours heureux loin des conflits et des dominations…
Lloyd se raccrocha désespérément aux propos de son aimée. Elle ne voulait que lui, et lui ne voulait qu’elle. Il était prêt à tout sacrifier, y compris dignité et liberté, pour qu’ils puissent être réunis à tout jamais. Si c’était ce qu’elle voulait aussi, alors pourquoi s’inquiéter ?

- Hé bien, bredouilla-t-il alors que la Twi’lek s’agenouillait pour accomplir son étrange rituel. Oui, j’ai fait appel à des amis, et l’équipage nous attend…

Puis il se tut, veillant à être silencieux pendant la prière qu’elle ânonnait. Oh ! Si seulement il pouvait enterrer des épisodes de sa vie aussi aisément qu’elle ! Pourquoi avait-il fallu qu’il eût une âme si torturé ?

Lorsqu’elle se releva, elle remarqua immédiatement son sabre laser. Il ouvrit la bouche pour répondre, mais dans son dos une voix surgit à sa place. Il referma la bouche et baissa les yeux pour contempler la terre à ses pieds, n’osant plus soutenir le regard de Mat’. Il écoutait les propos de son maître avec angoisse. Bien sûr, il les dominait et les dominerait tous les deux. Mais comment Mat’ allait-elle réagir ? Il fallait à tout prix qu’elle se montrât sage. Il savait que Darth Laduim n’aurait aucun regret à la malmener, voire la tuer, si elle n’obéissait pas. Et alors, il ne lui aurait rien apporté d’autre, dans son petit paradis sauvage, que la souffrance et la mort.
Lloyd releva au bout d’un moment les yeux pour observer la réaction de Mat’. Il déglutit avant de prendre la parole à son tour, espérant adoucir la rencontre entre les deux Twi’lek.

- Mat’, je te présente le seigneur Darth Laduim. C’est grâce à lui que j’ai pu obtenir un passage vers Byss. Ni les Jedi, ni la République ne m’ont aidé, alors…

Lloyd parlait avec précipitation, comme pour se justifier. Mais il ralentit la cadence, reprit sa respiration et rassembla le courage de dévoiler à sa bien-aimée toute la vérité.

- … alors je me suis rendu sur Korriban. Darth Laduim a été très généreux, Mat’. Il faut lui en être reconnaissant. Il… Il est mon maître, à présent.

Sa voix s’éteignit tandis qu’à nouveau il baissait les yeux pour ne plus affronter le jugement qu’il pourrait percevoir dans leurs regards. Bien sûr, il passait sous silence ce que la générosité de son seigneur et maître avait demandé en retour de sa part. Mat’ ne devait pas savoir ce qu’il avait fait, quel monstre il était devenu pour pouvoir la retrouver. Elle ne lui pardonnerait jamais…

Le Hapan ferma les yeux dans l’espoir d’oublier un visage livide gravé dans sa mémoire. Ce sacrifice ne pouvait avoir été vain. Il fallait que Mat’ comprît, il fallait qu’elle se soumît elle aussi pour avoir l’espoir de vivre à nouveau tous les deux dans l’intimité…
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Anonymous
Une voix s'éleva derrière Lloyd.

Silencieuse et choquée, la jeune femme vit apparaitre un twile'k à la peau rouge, au sabre mis en évidence à la ceinture.

Brusquement, elle se sentait nue et désarmée, vulnérable sous le regard inquisiteur de l'intrus, qui tournait lentement autour d'elle, comme pour la jauger. Il était difficile de passer du bonheur le plus complet au plus grand désarroi. Mat'Aenna comprenait en partie - après tout, chacun faisait ce qu'il devait faire pour se débrouiller dans la vie. Elle avait fait tellement de choses pour survivre, sans une once de remords, qu'il fallait bien comprendre son ami ... son petit ami.
Ils étaient réunis, même si elle devait redevenir une esclave. N'étais-ce pas ce qu'elle était pour les siths ?

L'angoisse lui tordit les entrailles alors que le twi'lek s'arrêtait à sa hauteur, pour plonger son regard dans le sien.

Il fallait jouer le jeu, et ne pas montrer de faiblesse devant ce genre d'enflures.
Si seulement, si seulement le passé avait pu ne pas ressurgir !
Sa voix était devenue plus dure, sa respiration plus lourde et plus irrégulière ; et la chasseuse tribale qu'elle était devenue campa un peu ses épaules, déterminée à ne pas se laisser dominer par un mâle de sa race.

- "Je pensais qu'un sith savait faire la différence entre une utilisatrice de la force, et un individu qui ne savait pas la manipuler."

Elle n'était capable que d'un ... "sort", si l'on pouvait dire ; et elle avait conscience qu'elle n'aurait jamais plus que cela. A vrai dire, elle en était bien heureuse - à tout jamais, elle serait libre des attaches que ces gens-là se mettaient. Mais être amoureuse d'un Jedi n'était-il pas plus sûr que d'un sith ?
De toute manière, elle n'avait pas le choix. Mat'Aenna ne pouvait plus abandonner Lloyd, même si la première joie des retrouvailles avait laissé la place à un sentiment amer de défaite. Mais ... elle ne le laisserait pas avoir fait tout cela en vain. Sans doute pouvaient-ils encore profiter de leur bonheur ?

En essayant de surmonter une aversion presque physique, elle regarda sans prendre la main que son interlocuteur lui tendait en souriant. Et articula en tentant de garder son assurance :

- "Bien sûr que je saurais vous remercier. Vous avez été très généreux de conduire Lloyd ici."

Elle était de nouveau liée à ces gens-là. De nouveau ! Elle avait de nouveau contracté ce genre de dettes - maintenant, la République ne pourrait plus être indulgente avec elle.
L'ancienne esclave plissa les yeux, tandis que Lloyd présentait le Darth, et la jeune femme jura intérieurement. Ils étaient pas extrêmement puissants, ces gens-là, les Darth ? Dire qu'elle avait eu peur d'un simple apprenti sith - celui-là avait l'argent, les contacts et les soutiens pour faire de sa vie le pire des Enfers. Sans compter la puissance brute. Il fallait lui en être reconnaissante, oui, bien sûr ; mais l'angoisse qui tordait son ventre lui ordonnait plutôt de fuir en courant.

Néanmoins, elle tint bon, et inclina sa tête en direction du Darth.

- "J'ai conscience de la dette que j'ai envers vous, monsieur. Lloyd est tellement important pour moi, alors je vous promets que je saurais vous remercier."

Elle prit doucement la main du hapien, qu'elle serra doucement entre ses doigts.

- "Nous devrions regagner votre vaisseau et nous éloigner d'ici. Cette planète n'a vraiment rien d'intéressant."

Plus que de ne pas mettre ses amis en colère, l'ancienne mercenaire ne voulait pas que les deux siths croisent leur chemin. Elle ne voulait pas de morts, pas de pleurs, pas de souffrance. Mat'Aenna donnerait tout pour que ses amis continuent de vivre heureux, et paisibles. Ils penseraient à sa mort ; et ils accompliraient les rites funéraires, d'une personne qui avait trouvé une autre vie, et qui devait l'abandonner à nouveau.

- "Korriban, c'est la planète capitale de l'Empire, c'est ça ?"
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