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L'une des trente-deux pistes d’atterrissage circulaire était maintenant occupée par un large comité d’accueil. Une centaine de mercenaires, répartie sur deux rangées, était alignée prêt de la paroi de la salle dans laquelle se trouvait le sas de sortie unique.
Lorsque le vaisseau impérial apparut sous le seuil d'entrée rectangulaire du hangar, la délégation d'une dizaine de personnes s'avança légèrement vers la piste ; accompagnée par plusieurs gardes équipés d'armes énergétiques.
La totalité des membres du Comité Permanent était présent, seul le quatrième et suprême oligarque manquait à l'appel : le Citoyen Mid.

Pour recevoir l'éminent dignitaire de l'Empire Sith, on avait momentanément rétabli le fonctionnement de cet astroport, qui habituellement, était fermé comme tous les autres. Sur Anoat, il n'y avait aucune raison d'entretenir ces stations de transport spatial. Aucun citoyen, exceptés quelques membres de la nomenklatura locale, qui disposaient de leur propre vaisseau personnel, n'était autorisé à quitter la la planète. Depuis la prise de pouvoir du nouveau Secrétaire-général, les lignes stellaires étaient fermées dans les deux sens.

Comme Gerrenthum, planète phare du secteur, avait très tôt affichée son hostilité à l'encontre du régime politique d'Anoat, et réclamait régulièrement l'intervention de la République, il n'y avait plus de raison d'autoriser des incursions étrangères sur Anoat, au risque que la Gardienne Galactique comprenne réellement ce qui s'y passait.

Les mercenaires affectés au dispositif de réception de l'émissaire étranger ressemblaient plus à des Hutts qu'à des gardes politiques. Ils ne portaient pas de costumes cérémoniels, mais des tenues souples fortifiées par des renforts de cuir épais et d'autres matériaux semblables. Leurs apparences et leurs armements étaient nettement hétérogènes. Ils ne ressemblaient même pas à une milice, mais plutôt à un groupe d'aventuriers.
L'atmosphère du lieu était aigre et terne. Il n'y avait pas beaucoup de lumières, et toutes n'avaient pas l'air de fonctionner.
Lorsque le dignitaire de l'Empire Sith apparut par la trappe de sortie de son transport, le Citoyen Waldu, l'Herglic « Ingénieur en chef du Parti », qui était l'un des trois membres du Comité Permanent, l'interpella le premier.

-Bienvenue sur Anoat, Excellence. Dit-il en Basic, avec un accent prononcé. Le Parti Mineur est honoré de recevoir un membre d'importance de l'Empire de son altesse Dame Ynnitiach. J'ose espérer que vous avez fait un bon voyage, malgré la distance qui sépare nos mondes.
L'ensemble du comité salua alors le dignitaire, les uns après les autres, puis Waldu reprit les choses en main et invita le Falleen à lui emboîter le pas.
-Le Secrétaire-général s'excuse de ne pas vous accueillir en personne dès votre arrivée, cher ami. Mais il vous recevra très prochainement à la Commission Générale d'Anoat Polis. Nous allons justement nous y rendre.

Le comité traversa le hangar en passant devant les deux rangées de mercenaires qui effectuèrent une passe d'arme assez mal maîtrisée, puis il disparut par le grand sas de sortie.
De l'autre côté, le terminal était plongé dans une ambiance autrement plus antipathique. Celle d'un spatioport vide de son personnel et de ses voyageurs. Les rangées de sièges métalliques des innombrables salle d'embarquement étaient vides, de même que l'étaient des places habituellement occupées par le personnel naviguant. À la place, un bataillon entier de droïdes de combat, immobiles et impassibles, flanquait l'intégralité du chemin emprunté par la nomenklatura et leur invité. Les prototypes étaient répartis sur les quatre cent-mètres que firent les politiciens. D'autres, organisés par petites formations de cent unité, étaient disposés à l’extérieur, prêts du transport sensé conduire l'émissaire impérial à destination.

-La température de notre planète est sensiblement froide. Si vous manquez de quoique ce soit, n'hésitez pas à me solliciter, cher ami. Je reste à votre entière disposition jusqu'à notre arrivée à la Commission Générale. Déclara l'Herglic, ayant constaté l'ethnie reptilienne de son hôte, avant de sortir à l'extérieur de la structure.

Le trajet entre l'astroport et la Commission Générale ne dura qu'une trentaine de minutes. N'ayant pas grand chose à cacher à son invité, dont le commanditaire semblait avoir nettement saisi la réalité politique et sociale d'Anoat, Waldu n'indiqua pas aux pilotes de voler à haute altitude, laissant ainsi l'ambassadeur impérial observer librement le spectacle morne et désolé de la capitale planétaire : Anoat Polis. Notamment, ses grattes-ciel de permabéton usés, ses nombreuses usines grignotant une large partie de l'espace urbain, ou encore son menaçant mausolée flottant à quelques centaines de pieds au-dessus du sol : la station Mectaid, terrible engin de répression du régime.

L''aspect particulier de la Commission Générale, véritable forteresse pourvue de remparts et de tourelles géantes, n'échappa probablement pas non plus au Falleen quand le transport la contourna afin de se poser sur une plate-forme surélevée.
La délégation quitta le vaisseau et pénétra dans les antres du monument. Le corridor d'entrée était long, ténébreux et l’atmosphère était lourde d'humidité. Huit énormes gorilles qui puaient autant qu'une étable tout entière entourèrent les membres du comité pour les escorter. Il y avait un sas un peu plus loin, et derrière ce sas, un espace empli de lumière verte translucide. Les gros bras les firent entrer dans une antichambre et disparurent. D'énorme aérateurs chromés, intégrés dans la décoration des murs, soufflaient de l'air frais et propre et aspiraient l'air vicié. Le sol était dallé de jais polis, incrustés de motifs divers et la haute voûte du plafond était éclairée par des électrolampes qui luisaient sous des abats-jours de cristal pourpres. Il n'y avait plus que Waldu et le Falleen. Ce dernier fut invité à s'asseoir dans le luxueux fauteuil ocre qui reposait face à un siège d'une couleur semblable, et qui se mariait bien avec celle de son homologue.
Une boisson fut servie à la convenance du dignitaire de l'Empire, puis, au bout d'un moment, le grand sas de gauche s'ouvrit. Un individu entra, flanqué de deux malabars à la carrure impressionnante qui se placèrent en sentinelle de chaque côté de la porte. C'était tous les deux des Hugaroks, des gradés à voir les dessins de leurs tatouages rituels à l'acide ; ils avaient des fusils lasers. L'être qu'ils accompagnaient était beaucoup plus terrifiant.
Il mesurait plus de deux mètres cinquante de haut et arborait une carrure longiligne. Pas le genre maladif, cet individu était un droïde. Sa magnifique robe de chambre carmin balayait le sol et enlaçait presque intégralement son corps. Sa tête évoquait plus un rectangle inexpressif qu'un visage, malgré les deux petites lignes noires retoprojetés sensées représenter ses yeux. En revanche, il sentait très bon. Un parfum de luxe ou peut-être même une aura phéromonale bio-implantée.
Il s'arrêta sous les lampes vertes. Sa tête pivota sur son thorax et il toisa le Falleen.

-Bienvenue sur Anoat. Puis-je connaître la nature exacte de l'affaire qui vous amène ?
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"Moff Stoker. Votre allié réclame votre aide une nouvelle fois. Le leader d'une dictature productiviste du nom de Mid E'Roïb, maître du monde d'Anoat, peut se réveler être un atout de choix pour nos plans vis-à-vis de la République. Ne pouvant pas agir par moi-même pour le moment, je vous demande de prendre un peu de votre temps pour rejoindre la planète Anoat et vous entretenir avec sa Seigneurie. Je le contacterai sous peu et l'informerait de votre arrivée imminente. Je vous demande d'entrer en contact avec lui et d'aborder la possibilité de rejoindre les rangs du MISO...Si vous trouvez des difficultés à le convaincre...Vous devriez recevoir par le biais de l'Inquisition Sith, un holocommunicateur sécurisé...Contactez-moi...Je me chargerai de lui parler. N'oubliez pas, cher ami...Vous avez encore toute ma confiance."

La voix féminine, discordante et métallique acheva sa phrase dans un grésillement, tandis que la danseuse zeltronne dénudée continuait son sensuel déhanché.
L'œil unique de Vaas était fixé sur l'hologramme, sans pour autant le voir. Plongé dans une intense réflexion, le Falleen avait écouté le message pour la quinzième fois depuis sa réception et la huitième depuis son départ de Dromund Kaas en direction d'Anoat.
Il était dans sa navette personnelle, un des nombreux avantages à être un officier haut gradé dans la Flotte, depuis près de trois jours, selon le calendrier impérial. L'équipage était on ne peut plus réduit : la pilote et son intendant, rien de plus. L'affaire qui l'occupait actuellement n'était pas des plus officielles, et il souhaitait que le moins de personnes possibles soient au courant de ses déplacements... Et de ses affaires. Officiellement, il était parti rendre visite à l'un des membres de sa famille.

Vaas Stoker n'était pas bête, loin de là, ou bien il aurait péri depuis longtemps.
Il avait longuement recoupé les informations qu'il avait en sa possession, depuis l'arrivée du petit holopad à Nez Péron. La seule personne qui pouvait s'adresser ainsi à lui, en ces termes, avec une telle connaissance de lui-même, ne pouvait être que Darth Anetherion, et le simple fait qu'il parle du MISO ne faisait que le confirmer. Le MISO... Il fallait dire que Vaas n'avait guère eut le temps de s'en soucier depuis un certain moment, en raison notamment de ses propres affaires qui le pressaient toujours sans cesse. La direction de Nez Péron n'était pas de tout repos, et couplé à sa charge de Moff, il n'avait guère de temps pour lui-même... Alors le MISO...
Son œil unique se ferma, tandis qu'il appuyait sur une touche, faisant disparaître l'hologramme par la même occasion.

Son intendant l'éveilla en le secouant doucement à l'épaule :

"Monsieur, l'atterrissage sur Anoat est prévu pour dans une trentaine de minute, selon mademoiselle Sigma. Vous devriez vous préparer en prévision..."

Le Falleen acquiesça d'un mol mouvement de tête et alla prendre une rapide douche, avant de vêtir les habits que lui avait préparé son intendant. Il s'agissait d'une tenue de Moff prévue pour les températures basses extrêmes. L'intérieur était notamment doublé, et de la fourrure parait le col et les poignets. Certes, Anoat n'était pas Hoth, mais il était préférable de prendre les mesures adéquates avant l'arrivée de l'alien écailleux sur la planète.
Le vaisseau atterrit dans un hangar et Vaas descendit la rampe, pour être accueilli par une dizaine de Quermiens et leurs gardes du corps. Ces derniers, par ailleurs, ne dépareraient pas dans une kermesse des Chasseurs de Primes. Le Falleen fut congratulé par celui que les fichiers impériaux concernant Anoat, peu nombreux à vrai dire, qui était le Citoyen Waldu, membre du Comité Permanent, une grosse huile en somme. Son manteau claquant au vent, un bandeau de soie sur son œil aveugle, Vaas inclina la tête devant lui, en signe de respect :

"Je vous remercie, Citoyen Waldu. J'ai fais bon voyage, en effet, et c'est un plaisir que de me trouver sur votre planète."

Il eut ensuite affaire à l'usuel bal de présentations et de salutations émaillées de politesses onctueuses... Non pas que cela le gênait particulièrement, mais il avait toujours trouvé que ce genre de cérémonial traînait en longueur inutilement.
Enfin, le groupe sortit du hangar et traversa le spatioport. A cette occasion, le Moff se rendit compte que le terminal avait été réaffecté pour son arrivée. En effet, les traces d'abandon étaient nombreuses et il était visible qu'un aménagement à la hâte avait été effectué. Il n'en tint pas compte pour autant : il savait parfaitement que les Quermiens avaient une certaine tendance à l’isolationnisme, et c’était peu dire... Un bataillon entier de droïdes de combats flanquait leur chemin et d'autres étaient assemblés à l'extérieur du spatioport. Tout était organisé et pensé afin de démontrer à Vaas quel poids militaire pouvait peser Anoat. Enfin, ils parvinrent à leur transport. Waldu se tourna vers le Moff et lui indiqua qu'en cas de problèmes quelconque, il pouvait lui demander ce dont il avait besoin.

"Je vous remercie, Citoyen Waldu. Mais, comme vous le voyez à ma parure, mon intendant a jugé bon de prendre des vêtements adaptés à la situation."

Le vaisseau vola au-dessus de la ville, toutefois assez bas pour que Vaas puisse se rendre compte de l'état de la capitale. A vrai dire, les bas-quartiers de Coruscant ou de Nar Shaddaa offraient la même vue... Si l'on exceptait les parcs industriels considérables qui dévoraient le paysage. Enfin, ils parvinrent à la forteresse de la Commission Générale, et le Moff se rendit aisément compte que quiconque aurait la folie de tenter un assaut contre cette dernière en serait pour ses frais : il y avait installé dessus assez de défenses pour rendre le Sith le plus paranoïaque pour un vulgaire complotiste se baladant avec un chapeau en aluminium...

Le vaisseau entra dans un long corridor menant à l'intérieur du monument, et le groupe fut accueilli par huit gardes du corps puant autant que la ménagerie d'un Hutt, propriétaire comprit, qui les escortèrent jusqu'à une petite antichambre décorée, où Waldu indiqua un fauteuil à Vaas, avant de lui proposer une boisson :

"Je prendrais de l'eau, je vous remercie."

Après un long voyage, et surtout en prévision des premiers contacts, le Falleen tenait à garder l'esprit clair. Il n'eut pas longtemps à patienter. Un sas s'ouvrit, laissant passer deux gardes et... Un immense droïde longiligne, vêtu d'une robe carmine qui balayait le sol à chacun de ses pas. Son visage, guère plus qu'un rectangle de métal, était strié par deux fines lignes noirâtres qui lui tenaient offices d'yeux.
Étonnamment, il émanait de lui une douce fragrance et non pas l'odeur agressive de l'huile et du métal auxquelles on rattachait généralement les droïdes. Il tourna son regard en direction de Vaas et lui souhaita la bienvenue sur Anoat, avant de lui demander la raison de sa venue.
Le Moff se leva et inclina la tête en sa direction :

"Excellence, je suis le Moff Vaas Stoker, envoyé impérial sur Anoat afin de... Discuter des termes d'un partenariat entre votre peuple et l'Empire."

Il fut heureux de ne pas avoir emmené avec lui Orul Bar. Ce dernier n'aurait pas été à sa place ici. Trop violent. Ni les autres membres importants du MISO. Pas pour le moment.

"J'ose espérer que cette visite n'est que le début d'une excellente collaboration entre nos deux nations, Excellence ?"
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Le Falleen venait-il réellement de mentionner le « peuple » comme témoin d'une possible entente entre Anoat et une faction étrangère ? En définitive, l'individu qui l'avait interpellé holographiquement n'était peut-être pas tout à fait au courant de la situation de la planète, en particulier de celle de ses autochtones.

D'un lent geste de sa main métallique décharnée, le cyborg fit signe à son hôte de s'asseoir, tandis que lui-même regagnait le luxueux fauteuil méticuleusement disposé en face à l'émissaire impérial, légèrement décalé de son axe. C'était un magnifique siège recouvert d'une épaisse nappe de cuir bisque, tirant brièvement sur l'ambre, et flanqué d'accotoirs garnis de petites gemmes pourpres.

-Je connais bien votre faction, Moff Stoker. Il s'interrompit momentanément, toisant le majordome Abyssin qui venait d'entrer dans la pièce par une porte coulissante à peine visible. L'alien le fixait d'un air interrogateur.
-Comme d'habitude. Rétorqua t-il mécaniquement.
Le domestique acquiesça bien bas et quitta la pièce.
Voyez-vous, reprit-il en prenant délicatement place dans l'assise du meuble, je pense que l'Empire auquel vous êtes affilié partage de nombreux points communs avec Anoat. Et je m'en honore.
L'Empire incarne la force, l'ambition, l'audace. De nobles vertus qui ont fait de moi le dirigeant que je suis aujourd'hui. Il me semble d'ailleurs que ma politique intérieure n'est pas très différente de celles de quelques unes de vos planètes, mais .. je me trompe peut-être.


L'intendant réapparut soudain dans la pièce en soutenant un plateau cyan, probablement confectionné dans une pierre polie. Il saisit le long verre en flûte remplit d'un liquide écarlate qui y était posé, et le tendit au Secrétaire-général en s'inclinant de nouveau vers lui. Mid réceptionna la coupe, l'Abyssin quitta aussitôt les lieux.

-Étonné vous êtes, n'est-il pas ? Et oui, ce verre n'est autre que pour moi même, cher ami.
Les petites lignes noires représentants ses yeux se rétractèrent momentanément en se courbant légèrement en arc, signe de l'amusement du cyborg devant la situation.
Lorsque je me suis fais confectionner cette armure, j'ai pris le soin d'y implanter des bio-papilles gustatives et un complexe système digestif des fluides. Je suis un grand amateur des vins épicés du Système Zel. Celui-ci est un Zeltronien de quarante ans d'âge. Mon préféré. Vous désirez m'accompagner ?

Ayant eu son quart d'heure égocentrique, Mid se reprit et essaya de s'intéresser plus en détail à son interlocuteur Falleen. Il jaugea rapidement sa stature, ses gestes, sa manière de s'exprimer. Avec son œil unique et son grade de « Moff », il avait tout l'air d'un vétéran. L'Empire aurait très bien pu déplacer des messagers autrement plus subalternes à sa place. Anoat n'était pas un monde spectaculaire et sa population n'atteignait que soixante-cinq millions d'habitants. La planète ne disposait même pas d'une flotte. Ce qui frustrait beaucoup son dirigeant suprême qui cherchait constamment le moyen de s'en procurer une. Ouvrir des chantiers navals était une idée bien ambitieuse, mais loin d'être raisonnable. A l'heure actuelle, il fallait plutôt investir dans le dispositif de répression du peuple, qui en plus de vingt années d'esclavage, était prêt à se rebeller à tout moment. Mid et ses dignitaires le sentait. La dernière tentative d'insurrection sérieuse n'avait que deux ans. Ce partenariat que proposait le Moff Stoker, avec une faction d'envergure, était tout à fait honorable. De même que l'était l'envoi d'un ambassadeur de ce rang sur Anoat.

Peu de temps après le départ du majordome, une étrange et douce mélodie émanant de multiples haut-parleurs dissimulées dans la décoration des murs flottait dans la pièce. Mid avait coutume de ce rituel quand il était amené à rencontrer un interlocuteur étranger. Il avait toujours pensé que ceci contribuait à apaiser l'ambiance, raviver les esprits, et rendre la conversation plus passionnante. Pensait-il comme un enfant ? Peut-être. C'est sans doute ce qui le rendait si dangereux.
Cette douce musique n'en était en tout cas pas moins magnifique.
-Vous m'ouvrez là des horizons, Moff Stoker. Le grand droïde avait posé son verre sur la table de verre rougeâtre ovale placée en diagonale entre lui et son hôte.
Comme je vous le disais, je me sens plus proche de votre régime que de celui de cette inf.. de la République galactique. Néanmoins, un jugement de valeur est une chose bien éphémère, et je serais réellement fixé sur ce point de vue en apprenant ce que m'apporterais ce partenariat. Par la même occasion, ce qu'il vous apporterais.

Derrière son apparence glaciale et son ton trop souvent monocorde, Mid jubilait de ce que le Falleen avait à lui offrir. Son ambition toujours plus grande s'accordait parfaitement avec les idées qu'il se faisait d'une seconde vie que l'Empire pouvait possiblement lui offrir. Un allié d'une grande puissance ? Une occasion d'agrandir sa suprématie dans le Grand Javin ? Une place parmi les rangs étroits et fermés du redoutable Empire Sith ?
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Le gigantesque cyborg indiqua un siège à Vaas, avant lui-même de s'asseoir. C'était quelque-chose d'assez fascinant à regarder, à vrai dire. Il y avait une certaine grâce, dans ces mouvements, une grâce et une fragilité à laquelle on ne s'attendait pas, de la part d'une créature cybernétique. Un majordome Abyssin entra dans la pièce et Mid E'roib lui indiqua qu'il prendrait comme à son habitude, avant de reprendre sa conversation avec le Moff. Il lui fit notamment remarquer que les politiques intérieures impériales et d'Anoat étaient, sommes toutes assez proches, ce à quoi Vaas réagit :

"En effet, vous avez raison. Si je puis me permettre et me mettre en avant, j'ai tendance à considérer que la direction de ma planète d'une main de duracier engoncée dans un gant de velours fait des merveilles."

Le majordome revint, porteur d'une flûte emplie d'un liquide cramoisi, qu'il tendit à Mid, avant de partir sur une dernière courbette. Le cyborg expliqua qu'il s'était fait installé des bio-papilles gustatives et un système digestif, afin de pouvoir continuer à profiter de son péché mignon : les vins du système de Zel. Il en proposa un à son visiteur, qui l'accepta avec plaisir. Une fois qu'il fut servi, une douce musique vint des hauts-parleurs cachés dans les murs de la pièce. Le Falleen était intrigué : son hôte possédait-il le sens de l'odorat ? Une question importante : après tout, ses phéromones agissaient par ce sens-là. Enfin, ce n'était-là qu'une "arme" qu'il gardait de côté, au cas où les négociations ne se déroulaient pas comme prévues.
Son interlocuteur lui demanda ce que le partenariat avec l'Empire pouvait lui apporter en particulier, arrachant un sourire au Moff : au vu de la situation planétaire, le MISO, et par extension l'Empire, avait juste ce dont Anoat avait "besoin".

"Eh bien... Il se renfonça dans son fauteuil, les doigts en cloche, les jambes croisées. J'ai sous la main, métaphoriquement parlant, l'alien de la situation. Orul Bar. Je ne me souviens plus de son origine exacte, mais lui et ses gens sont des spécialistes en... "Maintien de l'ordre face à une foule en colère", et c'est un doux euphémisme... Mais, bien entendu, cela n'est qu'un aspect de cet accord. Je pense que nous pourrions vous aider à vous doter d'une flotte hyper-capable, même si nous aurions sans doute à nous habituer à travailler avec des armées pratiquement entièrement automatisées, si j'en crois votre démonstration à l'aéroport."

Il s'arrêta un instant, laissant le temps à son interlocuteur de prendre en compte les informations qu'il venait de délivrer. Le Falleen passa un doigt sous son bandeau, "massant" son orbite vide qui commençait à le déranger, avant de reprendre la parole :

"Personnellement, j'ai tendance à préférer les troupes de chair et de sang, mais c'est une question de point de vue : les droïdes n'ont pas besoin de se reposer, sont aisés à "parquer" et à déplacer, mais leur entretien peut prendre du temps, sans parler des problèmes liés aux intempéries... Enfin, cela n'est qu'un point de vue. Il pinça son arête de nez. Je m'excuse, votre Excellence, mais je vais prendre congé pour le moment : même chaudement vêtu, le climat de votre planète a malheureusement eu raison de ma constitution reptilienne, et je vais avoir besoin de prendre un peu de repos. Toutes mes excuses, encore, et j'espère que nous pourrons continuer notre conversation, une fois que je me serais remis."

Il se leva et inclina la tête avec déférence, tandis que le majordome Abyssin revenait afin de le guider vers la chambre qui lui avait été préparé. Le Moff le suivit d'un pas lent, engourdi, songeant avec délice au repos qu'il prendrait une fois allongé dans son lit.
Les appartements qui lui avaient été préparés étaient spacieux, semblables à l'antichambre dans laquelle il venait d'avoir son entretien. Son majordome, devançant ses désirs, avait préparé la chambre, après avoir vérifié que le nombre d'appareils espions cachés-là ne dépassaient pas la norme réglementaire. Le Moff se changea rapidement et s'affala dans le lit, s'enroulant au chaud dans les couvertures, après avoir demandé à son intendant de le réveiller une heure avant le dîner ou la réception, ou quelle que soit la suite des réjouissances qui avaient été prévues à son intention.
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Ainsi ce Moff de l'Empire avait la main mise sur sa propre planète. De surcroît, il prétendait la diriger lui-aussi d'une poigne de fer, « d'une main de duracier engoncée dans un gant de velours », pour reprendre sa plaisante métaphore qui plaisait inévitablement au Secrétaire-général.
Ce dernier aimait effectivement s'entourer et converser avec des individus partageant ses manières et sa vision globale. L'allure de ce dignitaire impérial lui plaisait. Une vive énergie se dégageait de lui, malgré sa plausible fatigue occasionnée par son long voyage. Sa carrure et son visage laissaient désirer une expérience passée sur des champs de bataille. Mid s'en persuadait presque. Autrefois, sous son ancienne vie, il avait lui-aussi pensé à devenir militaire. Ce Falleen lui rappelait le modèle de virilité qu'il s'était fixé quant il songeait encore à la voie des armes.
De plus, le soldat qu'il était connaissait en apparence les bonnes manières. Et Mid y était particulièrement sensible.
Il fut donc accompagné dans sa dégustation quasi œnologique, lui qui était soucieux de faire partager ses plaisirs.

Tout cela ne faisait que préparer l'agréable surprise qu'allait lui son hôte, quand il détailla plus particulièrement en quoi consisterait le partenariat qui était soumis à Anoat.
D'abord, l'alien lui parla de l'ordre public. Autant dire que le Secrétaire-général s'y attendait. Son invité prétendait disposer d'un collègue à lui, spécialisé dans le domaine. Il était indubitable que l'impérial essayait de lui mettre des papillons dans les yeux, ce qui ne marcha ici que partiellement concernant cette déclaration. De l'aide supplémentaire pour fortifier son propre état policier était toujours la bienvenue, mais il y avait d'autres sujets qui retenaient davantage son attention. Comme la possibilité de se doter d'une flotte par exemple. Et c'est précisément ce sujet qu'aborda ensuite le Falleen, comme s'il lisait dans les pensées de son interlocuteur. Mid jubilait de l'intérieur. Cet individu avait décidément tout pour lui plaire, lui qui adorait les surprises et les bonnes nouvelles. Une flotte, même de petite taille, était exactement ce qu'il fallait à Anoat pour amorcer sa suprématie dans le secteur, puis, peut-être, dans le système.
Mid ne l'interrompit pas le Falleen qui avait visiblement des choses à dire, et se contenta de l'écouter religieusement, phalanges et bras croisés sur ses jambes de métal. Il ne touchait même plus à son verre.

Lorsque le Moff Stoker aborda la question droïde, Mid sortit toutefois de son silence.

-Je ne dispose pas seulement d'armées automatisées. Cinq mille mercenaires vétérans travaillent sous mes ordres. C'est probablement grâce à leur travail que je maintiens mon hégémonie sur cette misérable population.

Il était temps de sortir définitivement de son mutisme. Après tout, l'émissaire venait d'assumer lui-même sa politique autoritaire. De surcroît, c'était un impérial et le dénommé Anetherion avait, dans son holomessage, largement sous-entendu que la politique d'Anoat n'était pas un obstacle quant à une éventuelle coopération avec l'Empire Sith. Cet entité avait d'ailleurs très probablement déjà étudié le cas « Anoat » avant d'y envoyer un dignitaire. Il n'y avait plus aucune raison de cacher la vérité. Mid savait bien que l'Empire n'était pas la République et qu'il n'avait aucun intérêt à le châtier pour ses crimes.

-Aussi, vous êtes dans le vrai concernant les droïdes. Les prototypes actuels que j'ai sous la main ne sont pas aussi performants que des soldats de métier. En ce qui me concerne, deux raisons me conduisent à privilégier la soldatesque automatisée.
La première, mineure, est que je suis un matérialiste et un physicaliste convaincu. Je ne jure par aucune autre religion que la Technologie. Je suis persuadé qu'elle est notre aboutissement, et que tôt ou tard, elle nous transcendera.


Le cyborg était parfaitement conscient que son point de vue ne correspondait pas nécessairement à celui de son interlocuteur, mais il préférait d'emblée le mettre au courant de ses convictions élémentaires, qui pourraient, toutefois, suscité l'intérêt du Moff Stoker. La science était l'un des nerfs primordial de la guerre, et l'Empire Sith y accordait probablement une place de choix.

Anoat est vouée à devenir un monde-usine sous mon hégémonie. Un monde-forge. Les êtres qui la peuple ne sont destinés qu'à me servir, et à travers moi, à servir la technologie. Je prépare donc le terrain pour l'avenir.
La deuxième cause est économique. Une armée mercenaire de cette performance coûte bien plus chère que plusieurs régiments militaires. Sachez toutefois que si je parviens à produire plus de droïdes, cette force vétérane ne sera plus affiliée à la sécurité intérieure du territoire, et sera projetable. Croyez-moi, ils sont très performants, et ils ne laissent pas autant de traces que des militaires frappés de l'écusson impérial ..

Stoker voyait certainement où il voulait en venir. Mid en était persuadé. Il ne connaissait rien des plans de l'Empire, mais il se doutait que si l'on parlait déjà de l'armée droïde c'était que l'Empire cherchait à se doter de troupes supplémentaires.
Il s'arrêta un moment, trouvant qu'il parlait un trop, et laissa le Falleen poursuivre. Mais ce dernier, qui laissait déjà entrevoir quelques légers signes afflictifs, déclara en s'excusant décemment, que le climat planétaire venait d'avoir raison de lui.
Mid se vexa instinctivement. Il avait prévu d'aborder le sujet de la flotte, qui lui tenait à cœur. Mais il comprenait aussi parfaitement son convive, qui était visiblement l'un des rares à disposer de son empathie.

-Ne vous méprenez pas, cher ami. Je vais vous faire conduire dans vos appartements. Nous reprendrons cette discussion lorsque vous serez remis !

Il se mis sur pied en levant la main droite. La porte coulissante par laquelle était entré le majordome pivota, et ce dernier apparut, flanqué de deux énormes marmules armées de vibrohalebardes.

-Conduisez mon Invité dans sa chambre et augmentez la température de l'étage. Subvenez à tous ses souhaits.

Déclara t-il à l'intention de la petite troupe, avant de saluer le Moff Stoker et de quitter la salle de réception par la même porte qu'il avait emprunté à l'arrivée.
Une large suite de cent mètres carrés richement décorée et équipée de nombreux gadgets en tout genre, attendait le dignitaire impérial.
Invité
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Vaas s'éveilla, quelques deux heures plus tard, du moins, selon l'horaire impériale. Il se leva et alla prendre une douche chaude, avant de revenir à sa chambre tout en attachant le début de sa mèche de cheveux à l'aide d'un petit anneau métallique doré. Sur son lit, son intendant avait étalé sur le lit les vêtements qu'il lui avait préparé : un uniforme d'apparat, assez chaud pour permettre au Falleen de supporter la température de la planète. Ce dernier se vêtit rapidement, avant de placer un bandeau de soie noire sur son œil aveugle. Puis, il sortit de la chambre. On lui indiqua que le Citoyen Mid l'attendait pour un dîner, en tête-à-tête, dans une salle luxueuse de la forteresse de la Commission Générale. L'alien haussa un sourcil, surprit, mais accepta que le serviteur le guide jusqu'à ladite salle.

Le lieu n'était pas une immense salle de réception, contrairement à ce qu'il avait craint de prime abord. C'était en réalité une salle de dimension moyenne, aux murs blancs, dont les angles étaient peints dans de vives couleurs. Des fenêtres holographiques présentaient un paysage verdoyant se découpaient dans les murs. Au centre de la pièce, une table fine, aux pieds graciles. Sur le meuble avaient été installés une assiette, des couverts et deux verres. Deux chaises, d'un style proche de la table, confortables, étaient installées l'une en face de l'autre.
Vaas s'avança et se plaça près de la chaise face à laquelle se trouvaient les couverts et l'assiette. Il fouilla la poche intérieure de son manteau, et en sortit une boite argentée, d'où il sortit un long et fin cigare, à l'odeur agréable, douce, proche de la vanille, ou du caramel. Il en trancha délicatement le bout, à l'aide d'un petit coupe-cigare, avant de laisser un serviteur l'allumer. Il inspira longuement, avant de souffler une bouffée de fumée en l'air. Ses narines s'évasèrent, tandis qu'il appréciait l'odeur douceâtre.

On lui proposa de prendre un rafraîchissement, en attendant l'arrivée de Mid. Le Falleen accepta et donna son choix : un verre de vin blanc. On lui servit un liquide doré dans un verre de cristal, et il pouvait en sentir l'odeur douce, sucrée lui monter aux narines.
Il retira le cigare de sa bouche et but une gorgée, sentant le liquide doux lui glisser dans la gorge, appréciant sa douceur, son goût légèrement sucré lui restant sur la langue... Il claqua des lèvres : c'était un excellent cru. Le Citoyen Mid était un hom... Un alie... Un cyborg de goût, et cela se ressentait. Un contraste assez impressionnant, quand on voyait la cité que le Moff avait survolé en venant à la Citadelle.
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Le sas de l'antichambre principale de l'étage s'ouvrit, laissant deux gardes apparaître en premier dans la pièce. Le cyborg entra le troisième et emboîta le pas aux deux éléments du Téknéou, armés de vibro-hallebardes, qui le précédaient.
Ils marchèrent le long d'un corridor étroit surplombé d'abat-jours de citrine qui diffusaient une lumière dorée dans l'atmosphère, avant de parvenir devant une entrée autrement plus esthétique, moins grossière que le sas précédent. Une porte coulissante fonctionnant par dépressurisation. Un gardien actionna l'interrupteur externe, offrant le champs libre au Secrétaire-général qui pénétra dans la salle à manger. Son invité, l'illustre Moff Stoker, était déjà à table, et visiblement en forme. Baignant dans la tenue d’apparat qui lui avait été prêtée, il prenait un apéritif tout en fumant un cigare. Le Secrétaire-général toisa son invité, le salua, puis prit place en face de lui.

-Je suis ravis de vous voir en forme, cher Stoker. Je ne suis pas étonné que même un militaire ne soit épargné des séquelles d'un si long voyage.

Il était assis sur un fauteuil à l'esthétique inspirée de l'art décoratif clérical de Monastère, présentant une construction architecturale rigoureuse, une ornementation subtile et riche en symboles religieux. Les pieds avant étaient droits et le piétement arrière se cabrait « en sabre », tandis que les accotoirs, agrémentés de motifs décoratifs tels que des palmettes ou des rosaces, étaient montés en angles droits.
Il jeta un coup d’œil aux paysages paradisiaques de plaines qui s'affichaient sur les fenêtres holographiques, avant de détourner de nouveau le regard vers le Falleen.

-Vous m'excuserez si je ne vous accompagne pas dans vos mets, je dois dire que .. l'idée, ou plutôt le temps, ne m'est pas encore venu de m'ajouter un système me permettant de déguster des aliments, comme c'était le cas autrefois .. Je me contenterai donc de vous accompagner en m'essayant à plusieurs dégustations œnologiques.

Un majordome entra dans la pièce en soutenant un plateau sur lequel reposait de petites coupoles. Il les déposa à côté du dignitaire impérial. Il s'agissait probablement d'une entrée en bouche. En l’occurrence, du foie gras un tantinet cuit de Condor-Dragon, farci de chaire de figues d'Alderaan. Il y avait aussi un paniers de petits toasts chauds et l’orfèvrerie qui allait avec.

-Et bien .. Je crois que je vais remédier à ce problème plus rapidement que prévu. Ironisa t-il, enviant largement les mets qui venaient d'être servis à son convive.

Il avait tout fait pour bluffer son invité. Recevoir un émissaire impérial était une occasion en or d'étendre sa puissance, d'autant que l'Empire avait réellement l'air de s'intéresser à lui. Peut-être même d'en faire un allié ou du moins un état-client Il fallait absolument tout faire pour que cette rencontre se déroule cordialement.

-Après vous, mon cher Stoker. Il invita le Moff à entamer ses plats, tandis qu'il se faisait servir un Maittinger semi-sec « Rosé majeur ». Nous nous étions quitté sur un sujet intéressant il me semble. Si j'en crois ma mémoire, je vous disais notamment qu'Anoat est vouée à devenir un monde-usine, plus précisément un monde-forge, à terme. Je suis un agent de la technologie, la croissance et le progrès technique sont mes maîtres mots. Je vous disais en particulier que je privilégiais les droïdes par le profit que j'en tirais. Ils ne sont effectivement pas aussi compétents que des soldats de métier, mais ils me permettent de garder un contrôle sur ma population et peuvent êtres fabriqués rapidement et en grand nombre. Cinq mille mercenaires sont également sous mes ordres, ceux-ci me coûtent bien plus cher.

Si je trouvais le moyen de renforcer l'ordre public de ma planète, ces mercenaires vétérans pourraient être projetables. Comme vous le savez, ils ne laissent aucune trace sur leur passage, puisqu'ils n'ont pas d'affiliation. Je ne peux actuellement plus produire de droïde ou engager de mercenaire à cause de ma recette fiscale. Une hausse significative découlerait nécessairement de nouveaux partenariats commerciaux, voir d'actions militaires .. Il y a également ce problème de flotte. Tout ce que je possède dans ce domaine, c'est une station atmosphérique qui fait office de porte-aéronefs et que j'utilise pour maintenir l'ordre au-dessus de ma capitale.
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La porte coulissante s'ouvrit avec un chuintement et le Falleen se tourna pour observer le cyborg entrant dans la pièce. Ils se saluèrent, et son hôte se glissa jusqu'à une chaise située en face de lui. Il le félicita ensuite pour s'être aussi rapidement remit des séquelles du voyage.

"Je vous remercie, Citoyen Mid. A vrai dire, j'avais oublié que la température de votre planète était aussi basse et cela m'a... Epuisé, autant que le voyage, à vrai dire. Je dois l'avouer, Excellence, vos vins sont délicieux."

Il prit ses aises, tandis que Mid lui expliquait que, n'ayant pas de système intégré à son corps artificiel lui permettant de manger, il ne pourrait que l'accompagner en dégustant de l'alcool. Intéressant. Sans que cette question, auparavant, ne l'ai intéressé, il était curieux de voir comment un corps cybernétique réagissait à l'alcool... Quoi qu'à bien y réfléchir, son interlocuteur devait avoir prévu ce genre de cas et fait installer un système lui permettant d'empêcher les molécules d'alcool d'agir sur son corps artificiel...

"En effet, vous devriez remédier à cela au plus vite : je me sens presque coupable de goûter à ces mets sans vous..."

Il coupa une petite tranche de foie, qu'il plaça sur un toast encore chaud, avant de le croquer à pleines dents. Sa langue darda rapidement hors de sa bouche, afin de récupérer les quelques miettes qui s'étaient égarées. Pendant ce temps, Mid expliqua qu'Anoat était destinée, sous sa direction, à devenir un monde-forge. Les droïdes n'étaient pas aussi compétents que les soldats de métier, mais ils l'aidaient grandement à garder le contrôle sur sa population, en compagnie de quelques cinq mille mercenaires. Toutefois, ces derniers coûtaient cher, ce qui était compréhensible : ils avaient des frais, besoin de manger, de se vêtir et de se reposer, contrairement aux droïdes. Mid ajouta qu'une fois qu'il trouverait le moyen de renforcer le contrôle sur sa population, il n'aurait plus besoin des mercenaires, ce qui lui permettrait d'employer leur paie pour autre chose. Enfin, il y avait le problème de la flotte d'Anoat. Il n'y avait qu'un seul porte-aéronef, ce qui était on ne peut plus limité.

Vaas s'adossa à sa chaise, tandis qu'on lui présentait la suite des réjouissances : des cubes nerfs. Il apprécia quelques instant l'odorant fumet qui s'élevait du plat, avant de caresser doucement son menton, cherchant les mots exacts qui lui permettraient de formuler sa réponse :

"Je pense pouvoir vous aider sur au moins deux plans. Comme je vous l'ai dit plus tôt, nous avons avec nous un dénommé Orul Bar. Il est aussi connu sous le sobriquet du "Boucher d'Arkanis". Il sera tout à fait capable de vous aider à maintenir l'ordre et à le renforcer en votre compagnie. De plus, lui et ses gens ne vous coûteront absolument rien. Il faudra sans doute leur trouver de la place afin de faciliter leur installation, mais ce sera sans plus. Enfin, l'économie. Dame Fali Sabb, une trésorière hors-pair et une experte en finance. Elle a quelques contact avec des membres bien placés des Chantiers Navals de Kuat, en sous-main, bien entendu... Elle pourra sans doute vous aider à développer votre flotte. Qu'en pensez-vous ?"
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Tout compte fait, la proposition du Moff Stoker de contribuer au maintien de l'ordre public sur Anoat n'était pas une mauvaise idée. Subséquemment, ce fameux « Boucher d'Arkanis » et ses sbires permettraient de débloquer des effectifs à destination de l'Empire, ou bien au service d'ambitieux projets personnels.

Cette offre était d'autant plus intéressante qu'elle s’avérerait être gratuite pour le gouvernement d'Anoat. C'était un cadeau de l'Empire en contrepartie de l'éventuel partenariat que la planète du Système Javin accepterait de passer.

-Proposition intéressante, un complexe sera mis à disposition de ces professionnels à Anoat City même. La capitale planétaire est le seul endroit qui retient toute mon attention. Les villes secondaires sont sous contrôle. Si votre individu est aussi compétent que vous semblez le supposer, j'imagine qu'il me sera possible de désengager 60% des effectifs de la ville, en y conservant la station Mectaid et ses aéronefs offensifs. Oui, tout cela me semble bien possible !

Le cyborg se passa une main sur le visage en sentant ses capteurs sensoriels faciaux se dilater, puis il saisit sa flûte de vin posée devant lui et pris une petite gorgée en méditant un moment. Son convive poursuivit son discours toujours aussi captivant.
Le Fallen parlait cette fois-ci de la question qui obsédait le Secrétaire-général, tel un enfant gâté réclamant son jouet, qui cherchait par tous les moyens à se procurer sa propre flotte spatiale. Stoker visait juste une fois de plus. Il concentra toute l'attention de son interlocuteur qui avait aussitôt reposé son verre et croisé ses mains sur la table au moment où il avait entendu les termes « chantiers navals », puis « flotte ». Il était notamment question de mettre le dirigeant d'Anoat en relation avec une experte des Finances impériale Dame Fali Sabb, qui selon les dires du militaire, disposerait d'intéressants contact avec les constructeurs navals de Kuat. Planète qui était effectivement réputé pour cette industrie.

-Cette deuxième offre est tout aussi intéressante que la première, cher Stoker. Avec la recette fiscale qui est la mienne, je disposerais sans doute seulement de quoi assembler une petite flotte de quelques bâtiment, avec peut-être un vaisseau amiral, mais cela me sera largement suffisant quant aux projets que j'ai dans mon secteur, et dans mon système ..

Effectivement, aucune planète du secteur Anoat, ou du système Javin ne possédait de flotte assez puissante pour être qualifiée de « flotte de combat ». Bespin et Gerrenthum disposait de petites armadas, à usage essentiellement commerciaux, épaulées de quelques bâtiments offensifs. Grâce à l'Empire, Anoat pourrait être la première planète du Grand Javin à posséder une flotte de guerre. Un atout propice aux projets expansionnistes de Mid.

-Considérez que ces propositions sont acceptées de mon côté, si la contrepartie que vous allez m'indiquez maintenant me convient. Car j'imagine, cher ami, que ces présents ne sont pas totalement gratuit ?

Il railla brièvement avant de retrouver le silence et de lancer un regard interrogateur à son interlocuteur.
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Comme prévu, ce que le père Vaas apportait dans sa charmante hotte avait charmé le petit Mid, qui avait des étoiles pleins les capteurs visuels. L'alien tenta de contenir sa joie, mais une partie de ses écailles virèrent tout de même au bleu, signe de contentement. Il restait à espérer que, dans le cas où le cyborg connaissait l'anatomie des Falleen, il prenne cela pour un effet secondaire de l'alcool.
Mid lui demanda toutefois ce que pouvait être la contrepartie, en échange de l'aide impériale.
L'aragne avait étendu sa toile et prise une mouche au filet.
Il se pencha :

"Et bien... Il appert que vous rejoindriez une... "Organisation impériale", qui a pour but de représenter une partie des mondes "neutres" et hostiles à la République. Cela se passe sans cérémonie secrète stupide, comme caresser le sabot d'un nerf ou ce genre de chose. Imaginez cette organisation comme une sorte de grande famille... Et comme dans une grande famille unie, chacun des nôtres est prêt à aider celui qui est dans le besoin..."

"Excepté Orul Bar, qui a besoin qu'on pointe une armada de croiseurs dans sa direction pour le faire bouger." - pensa Vaas.

Sa relation avec l'alien n'était guère agréable : lui-même avait été un tant soit peu formaté pour obéir aux ordres sans (trop) discuter, tandis qu'Orul était un peu trop indépendant d'esprit à son goût. Enfin, il était préférable de savoir où se trouvait ce pirate, plutôt que d'avoir la très mauvaise surprise de tomber inopinément sur lui en pleine sortie d'hyper-espace...
Il passa sa main sur sa nuque, réfléchissant à la suite des opérations : la première phase, l'approche, semblait couronnée de succès. Il fallait ensuite introduire le cyborg auprès de Darth Zaaz, ce qui n'allait guère être facile.

"J'imagine que vous avez sûrement quelques questions, concernant cette affaire. Et je pense avoir les réponses."

Avec sa fourchette, il piqua dans l'un des cubes de viande qui était présenté dans l'assiette, et le porta à sa bouche, avant de le mâcher, savourant sa chair délicatement cuite. Un peu de jus de viande coula des commissures de ses lèvres, et il les tamponna rapidement à l'aide de sa serviette, avant d'avaler une gorgée de vin. S'il avait su AVANT que les missions des diplomates impériaux se passaient ainsi au moins dans 70% des cas, il aurait alors opté pour la carrière diplomatique.

Et dire que ces fumiers d'ambassadeurs déclaraient les guerres et signaient les traités de paix. Il était peu difficile, dans ces conditions, que certains officiers de la Flotte les considèrent avec un brin de méprise. Le qualificatif le plus poli à leur encontre était : "les fumiers qui arrivent après la bataille, égorgent les blessés et leurs piquent leurs bottes". Ça et "fumiers de planqués".
Le Falleen se pencha en direction de Mid :

"Les personnes que j'ai préalablement cité font partie de cette organisation. Toutefois, et en majorité en raison de la politique impériale, il est préférable de ne pas clamer sur tous les toits l'appartenance à ce groupe. J'imagine que vous comprendrez sans peine : les Siths sont... Tatillons, et ont une approche de la politique bien différente de la notre, pauvres mortels..."

La perspective d'une visite de l'Inquisition, quel que soit le territoire de "l'hôte", n'était guère agréable à imaginer. Alors, à vivre... Vaas avait connu quelques personnes préférant vendre pères et mères plutôt que de recevoir la visite de certains de ces Siths à l'allure sinistre. L'alien présumait qu'ils appréciaient les nuances d'écarlates pour cacher les tâches de sang...
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Lorsque le Falleen lui mentionna l'existence d'une ligue anti-républicaine, la première pensée du cyborg se porta autour de la personne de Grendo S'orn, le leader Neimoidien qu'il avait rencontré au préalable dans des conditions très cordiales. Ce dernier n'était autre que le Ministre de la Sécurité de la République. Subséquemment, rejoindre cette ligue officieuse que lui présent Stoker risquait de fragiliser les précieuses relations diplomatiques qu'il avait établi avec le Sénateur de Neimoidia.

Ce que demandait le Moff Impérial n'était autre qu'une subjugation à l'Empire Sith. Mid le devinait parfaitement. Sous ces mots bienveillants se cachait évidemment un contrat autrement plus sérieux. La connaissance du Secrétaire-général d'Anoat sur le système impérial était loin d'être érudite, mais il savait au moins que cette entité politique n'était rien d'autre qu'une dictature semblable à la sienne, bien que qui reposant sur une idéologie bien différente.
Tandis qu'Anoat était au service de la technique et de la productivité, les fondements de l'Empire Sith étaient établis sur les bases occultes d'une religion très ancienne. L'attitude expansionniste d'une telle puissance viserait inéluctablement à répandre la foi de l'Obscur dans la galaxie, ce qui pouvait subséquemment déranger un esprit matérialiste tel que Mid, dirigant d'une planète que l'on pouvait qualifier de temple du scientisme.

Il médita sur les premières paroles de son interlocuteur qui poursuivait son discours en dégustant les délicieux mets que des valets ne cessaient de lui apporter. Raidement, il établit un constat. Qu'importe les volontés et les traditions de l'Empire Sith, aujourd'hui cette entité incarnait une passerelle entre Anoat et la concrétisation de ses ambitions. Pactiser avec l'Empire était un risque à prendre quant à l'entente officieuse passée avec Neimoidia, mais le Secrétaire-Général était persuadé que S'orn saurait s'adapter au variations de la centralisation du pouvoir dans la Galaxie. Le cyborg ne pensait effectivement pas que son confrère républicain était un être de conviction. Il s'adapterait sans doute au destin en rejoignant le camps des plus forts.
De surcroît, cette flotte dont parlait le Moff Stoker ne pourrait être que fortuite aux plans du cyborg et de son partenaire Neimoidien, et tout deux avaient à gagner gros dans cette entreprise établie lors de leur rencontre sur Monastère.

Mid vida le restant de sa flûte en cristal et la reposa. Il croisa ses phalanges longilignes sur la table et s'adressa au Falleen qui s'était penché vers lui pour lui rappeler la discrétion qu'il se devrait d'opérer, sous réserve qu'il accepte ce partenariat.

-Cher Stoker, vous pourrez annoncer à son Excellence Dame Ynnitach que j'accepte ce partenariat que me propose l'Empire. Il était inutile d'user de quelconques formules politiciennes pour chercher à négocier quoique ce soit. L'individu qui était en face de lui était un militaire, et un émissaire. D'une certaine façon, la décision du Secrétaire-Général ferait comprendre à l'Empire s'il fallait considérer Mid comme un objet ou comme un ennemi à abattre ultérieurement. Vu la tournure des événements dans la Zone Neutre depuis quelques années, il valait mieux se préserver pour l'avenir.
Il me semble que vous aillez à toutes mes questions, je n'en ai plus e mon côté. Anoat comme je vous l'ai dit cherche à augmenter son influence dans le Système Javin. Je suis certain que ce partenariat passé avec votre faction nous permettra de satisfaire nos ambitions, et par la même occasion, de contribuer aux aspirations de nos associés et de vos mentors. Nous aurons, j'espère, l'occasion de nous revoir ultérieurement.

Il ne faisait nul doute que le Secrétaire-Générale d'Anoat venait de prendre une décision capitale pour l'avenir de sa planète, en attendant la venue inéluctable des temps obscurs qui approchaient.
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