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Il y avait de l'activité à Kaas City, contrairement au jour du retour de Jagram. La planète entière était en ébullition. Il ne les avait pas vu de lui-même, mais il se murmurait que pas moins de six croiseurs de guerre avaient décollés la veille. Il n'était de retour que depuis une semaine, et il avait déjà entendu tant de chose. Il s'était longuement tenu informé, avait consulté les archives d'holo-news et des dizaines de rapports de missions militaires. Aussi, il avait apprit que la guerre avec la République avait fait un pas de géant en avant depuis peu. En d'autres temps, il n'aurait pas hésité à se mettre en avant pour se porter volontaire et tenter de servir l'Impératrice du mieux qu'il pouvait. Tout était bon dans le but de gagner un peu d'influence et de reconnaissance. Mais aujourd'hui, ses objectifs étaient touts autre. Le principe restait le même, il devait jouer des coudes pour gagner en pouvoirs et obtenir les faveurs d'Ynnitach, mais la finalité avait drastiquement changée. Bientôt, il l'espérait, il serait suffisamment proche de la Dame Noire et au fait de ses plans machiavélique pour la contrecarrer et la piéger. Pour mieux vaincre, il fallait connaître son ennemi aussi bien que soi-même. Mais pour cela, il devait trouver le moyen de se rapprocher de l'Impératrice. Et c'est en partie dans cette optique que Jagram avait décidé de se rendre au centre de commande militaire principal de Dromund Kaas, proche du palais impérial. Si sa mémoire était bonne, les lieux étaient occupé par un Moff du nom de Soppot, un Humain. Il se souvenait de lui comme d'un homme plus petit que la moyenne. Un mètre soixante-dix, tout au plus. Ses bras trop grands et ses mains trop larges lui donnait un air de singe presque amusant si seulement sa figure osseuse n'était pas sans arrêt barrée d'un sourire sardonique. Sa peau d'une pâleur cadavérique était typique des gens nés et ayant grandis toute leur enfance dans les régions sur-industrialisée de Bandomeer. Le centre de commande était situé derrière les complexes d'appartements seigneuriaux, là où il était censé résider lui-même avant de se rendre compte que l'Empire l'avait privé de ses effets personnels. L'avenue qui y menait était ceinturée de quadricanon blaster montés sur tourelle capable de stopper net presque n'importe quel véhicule blindé lancé à toute vitesse en croisant leur puissance de feu terrifiante. Jagram savait que quelque chose se jouait actuellement. Les trois garnisons de Dromund Kaas avaient été vidées de plus de quatre-vingt pourcent de leurs effectifs et de leurs matériels d'assaut terrestre et il savait de source sûre qu'un Seigneur Sith de sa connaissance avait été tué sur Felucia lors d'une escarmouche contre les forces républicaine. Suite à quoi, la planète avait été libérée et rendue indépendante. Quoi de mieux qu'un centre de commande militaire pour être aux premières loges de l'action sans pour autant risquer sa vie ? D'autant qu'en Seigneur Sith de son état, il avait tout accès à ce genre de bâtiment, au même titre qu'un Moff ou un général de guerre. Ses désirs et ses ordres prévalaient même à ceux des haut-gradés militaires si jamais la situation l'exigeaient. Mais la situation avait passablement changée sur Dromund Kaas, et il n'était plus le Seigneur Sith reconnu d'il y a trois ans. En effet, son statut de déserteur avait été proclamé il y a deux ans désormais, et jusqu'à maintenant, il ne s'était pas manifesté si bien que l'Empire n'était pas encore tout à fait au courant de son retour.

Il venait de débuter une pluie battante sur Kaas City, expurgeant la capitale impériale de sa brume matinale habituelle. Le clapotis enragé des gouttes sur le sol poli des rues accompagnait les pas de Jagram tandis qu'il parvenait aux abords du centre de commande. Un bâtiment moyennement haut au bout d'une avenue bordée de sa kyrielle de canon de protection. Le dit bâtiment était enfoncé dans une sorte de gorge, variation géographique naturelle ayant été aménagée pour y nicher à l’abri des regards indiscret une garnison secondaire et un accès sous-terrain au palais impérial. À l'entrée du bâtiment, deux sentinelles montaient la garde en armure sombre. Leur casque était ruisselants mais leur visière interne, munie de macrobinoculaire intégrée leur permettait malgré le rideau de pluie de viser précisément une cible à plus de deux cent mètres. Ils virent Jagram les rejoindre, si bien qu'ils firent un mouvement de rapprochement l'un de l'autre comme pour faire corps face à l'étranger qui leur rendait visite. Jagram avait le visage dégoulinant de pluie, une mèche de cheveux argenté lui collant sur le front. Sur son teint blafard encadré d'une chevelure blanche, seuls ses yeux irisés de jaune ressortaient un tant soit peu. Sa tunique était lourde d'eau et il avait l'impression de patauger dans ses bottes, un frisson glacial parcourait son échine dorsale. Jagram ne pensait même pas devoir adresser la parole aux deux gardes, il désirait surtout se mettre à l'abri du torrent qui s'abattait sur lui. Mais il fut forcé de stopper sa course car le bout de son nez avait fait la rencontre avec la bouche noire, parfaitement ronde et métallique d'un fusil blaster. Un des deux gardes le mettait en joue de manière légèrement nerveuse. Il le ressentait à travers la Force, ses doigts se crispaient sur la crosse de son arme tandis que le second, visiblement plus expérimenté le toisait du regard avant de l'interpeller :

- « C'est une zone interdite au public, déclinez votre identité immédiatement ! La voix de l'homme, étouffée par son casque et la pluie battante ne manquait pas d'autorité pour autant. Jagram décida de jouer le jeu, après tout, dés lorsqu'ils entendraient son nom, ils s'agenouilleraient devant lui à coup sûr. Il suffisait simplement de rafraichir la mémoire à ces deux moins que rien.

- Je suis le Seigneur Darth Jagram, j'ai à faire, je dois voir le Moff Soppot. Formalité accomplie, Jagram s'apprêta à contourner le garde mais celui-ci lui barrait encore la route.

- Il ne suffit plus de dire qu'on est un Sith de nos jours. On est en guerre, et on a reçus des ordres. Prouvez votre identité sur le champ où nous vous plaçons en état d'arrestation. Menaça le second homme. Jagram voulait bien reconnaître qu'on puisse avoir oublié son nom ou son visage depuis trois ans, surtout parmi le petit peuple. Mais de là à exiger une preuve de son identité comme s'il s'agissait d'un vulgaire immigré clandestin ou d'un espion à la solde de la République...

Sa caste avait bâtit cet Empire et avait fourni un toit et de quoi vivre à la population dans cette partie de la galaxie. Il refusait de se laisser réduire à si peu de chose par une vermine qui lui devait tout, à lui et à ses confrères Sith. Son arrogance bouillonnait en lui autant que sa colère. Il leva la main en direction de l'homme qui l'avait invectivé et aussitôt, ce dernier ne put toucher terre une seconde de plus. De son autre main, il attira à lui le fusil blaster du cadet qui ne put empêcher le Sith de lui arracher son arme par la Force. Le premier garde grogna les quelques premières secondes avant de s'agiter et de porter ses deux mains à son cou, éructant une logorrhée indistinctes tandis qu'on aurait juré entendre des craquements d'os à travers la pluie. Le plus jeune des gardes se précipita sur son ainé, agrippant ses avants-bras pour essayer de le faire redescendre sur terre, mais c'était peine perdue. Il appelait à l'aide, implorait le Sith de ne pas lui faire de mal et injuriait tout ce qui pouvait lui passer par la tête.

- Cette preuve vous suffit-elle, misérables avortons ?! Siffla Jagram avant de laisser tomber l'homme à bout de souffle et le fusil blaster au sol. Le cadet aida son partenaire à s'allonger afin qu'il puisse se remettre de ses émotions tandis qu'il osait à peine regarder le Sith avec frayeur. Jagram enjamba la sentinelle inopérante pour se diriger vers la lourde double porte du centre de commandement qui s'ouvrit devant lui sans même qu'il n'ai eu à faire quoi que ce soit. Dans l'encadrement duquel s'échappa un courant d'air apportant avec lui un relan de rouille et de graisse qu'on appliquait sur les engins de guerre pour les entretenir, un homme en uniforme se présenta. Son calot et une barrette colorée accrochée à sa poitrine indiquait qu'il s'agissait d'un caporal de l'armée impériale. Il eut un sourire pincée à la vue de Jagram et l'invita à entrer se mettre à l'abri. Le Sith marcha aux côtés de l'impérial sans dire aucun mot. Ils déambulèrent dans les coursives et les escaliers jusqu'à ce que l'homme daigne prendre la parole.

- Heureusement que je vous ai aperçu sur les caméras de sécurité, ou ces deux sentinelles ne seraient plus de ce monde à l'heure qu'il est ! Vous ne me reconnaissez pas, j'imagine ? Sa voix semblait relativement amicale. Le Sephi le contempla du coin de l’œil sans ralentir sa démarche.

- Le devrais-je ? Demanda-t-il.

- J'étais mercenaire autrefois, vous et votre Maître, le Chistori, vous m'avez recruté pour vous aider à explorer Vjun. La simple évocation du Chistori, qui n'était autre que Darth Orcus, provoqua des frissons d’énervement picotant la nuque du Sith. Il contint sa colère et écouta l'homme. J'étais encore qu'un gosse qui croyait que le simple fait de posséder un pistolaser pouvait garantir la belle vie à quiconque, je me trompais... Sa voix était devenue nostalgique et plus ça allait, plus elle devenait inaudible. Puis il se reprit. Enfin bref, j'ai constaté qu'être mercenaire, ce n'était pas véritablement fait pour moi, et j'ai décidé de rentrer dans l'armée impériale. J'avais besoin d'un cadre plus strict, de plus de stabilité pour me sentir mieux dans ma peau.

- Et vous avez donc décidé de donner votre vie à l'Empire. Le corrigea subtilement le Sith. Mais l'autre ne s'en offusqua pas, il hocha la tête en indiquant à son visiteur la direction vers laquelle poursuivre

- Exact. L'Empire m'a beaucoup donné, un foyer, un salaire très correct... évidemment, le climat n'est pas des plus cléments sur Dromund Kaas, mais on dit que ça forge le caractère ! »

Jagram commençait à l’apprécier. Il était d'âge mur et semblait tout à fait capable, mais il avait gardé une certaine pureté d'âme qui le rendait volontaire et bienveillant. Quelque peu naïf également. Il avait le mérite de reconnaître qu'il n'avait pas les épaules pour assumer une vie de danger et d'instabilité comme un véritable mercenaire ou un chasseur de prime. Et il avait avoué volontiers que l'Empire lui avait donné des valeurs morales et une stabilité épanouissante. Une telle reconnaissance envers ses bienfaiteurs était rare dans l'Empire. Ce jeune caporal servirait l'Empire à merveille, cela ne ferait aucun doute.

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Lorsqu'ils furent arrivés dans la salle des commandes centrale, le caporal impérial souhaita la bienvenue à Jagram avant de lui dire qu'ils étaient en plein milieux d'une opération, et qu'il y était bien évidemment convié. Jagram s'approcha des moniteurs en passant à côté d'une table de stratégie où quelques officiers étaient penchés sur une série de diagrammes et de vaisseaux miniatures qu'ils manipulaient à leur guise pour simuler leur prochain mouvements. Sur les écrans, un foultitude d'informations défilaient tandis que des tacticiens calculaient une infinité de probabilité et tentaient d'élaborer la meilleure formule possible pour deviner la prochaine tentative ennemie. Jagram soupira doucement en voyant cette brochette d'incompétents obnubilés par leurs appareils, la timide lueur des hologrammes reflétant une aura bleutée sur leurs faces inexpressives. Voilà pourquoi, selon lui, l'Empire avait perdu de sa superbe. La technologie avait pris une part surdimensionnée dans le fonctionnement de l'Empire, et les Sith eux-même s'étaient laissés tromper par les douces promesses de plus de confort que leur apporterait ordinateurs et électronique. Ils n'écoutaient plus suffisamment la Force. L'avenir, comme pour les Jedi, leur était devenu flou, imperceptible. La Force n'était guère plus qu'une alliée, un outil, alors qu'elle devait être un esclave pleinement assujettit aux volonté des adorateurs du Côté Obscur. Il n'y avait que comme cela qu'elle octroyait à qui le voulait tout son immense pouvoir. Il fallait plier la Force à son bon vouloir, pas lui demander gentillement la permission.

Jagram étudia un schéma qui décrivait une flotte impériale en orbite autour d'une planète qu'il ne parvint pas à reconnaître jusqu'au moment où il aperçu sa dénomination dans un cadran juste à côté.

- « Quelle est la situation ? Un sous-officier pianotant sur un data-pad à proximité lui répondit.

- Nos forces au sol progressent bien, sur Gravlex Med. Le Cirque de Shusu sera très bientôt totalement sous contrôle. Mais en orbite, nos croiseurs ont été attaqués par une flotte Alsakanie qui empêche la plupart des opérations de largage et de ravitaillement.

- Le blocus semble compromit, les forces au sol ne pourront pas tenir la population sous contrôle très longtemps si on ne leur apporte aucun vivre ni aucun matériel.

- Des renforts devraient arriver dans ce secteur et nous pourrions repousser la flotte Alsakanie. En attendant, nous essayons de calculer des périmètres de frappe pour entamer une opération de bombardement sur Gravlex Med. Qui sait, si on attaque la planète et qu'on menace de tout faire sauter, les Alsakan partirons d'eux-même !

- Permettez-moi d'en douter. Les Jedi ne sont pas intervenus ?

- Non monsieur, pas encore. La République elle-même n'a rien déclaré pour le moment.

- Ce n'est pas dans leurs habitudes de rester en retrait. Les Jedi sont arrogants et égocentriques, ils ne perdront pas une aussi belle occasion de se montrer en héros à la galaxie toute entière. Ils interviendront incessamment sous peu, je le pressent … Jagram se tourna vers la table stratégique où les officiers s'étaient réunis pour leur adresser la parole. Je vous suggère d'interrompre votre opération de bombardement sur Gravlex Med. Il faut faire croire aux Jedi que le terrain est sûr et qu'ils peuvent venir sauver les Anx sans trop de difficulté. Un capitaine à la moustache grise hirsute et au calot sévèrement vissé sur son crâne réagit :

- Et pourquoi dont ? Cette stratégie a été décidée par un conseil de quelques un des meilleurs tacticiens de l'Empire, figurez-vous.

- Si vous vous contentez du menu fretin libre à vous. Mais l'Empire aura l'image une fois encore du bourreau s'il bombarde une population civile sans défense. Attendez que la République envoi au sol des Jedi et leur armée et ordonnez le retrait de nos forces. Ensuite, lancez vos bombes et nous réduirons en poussière ces empêcheurs de tourner en rond. La chance de piéger des Jedi sous un déluge de déflagrations orbitales était trop belle pour que Jagram ne désire pas s'en mêler. Et avec un peu de chance, les pertes républicaines seraient si terribles qu'ils seraient contraint d'évacuer immédiatement le secteur, laissant Gravlex Med intégralement aux mains de l'Empire. L'officier ne trouva rien à répondre, il balbutia et lança des œillades décontenancées à ses camarades alentours. Le Sephi semblait si sûr de lui qu'il était difficile de lui répondre par la négative. Les yeux de l'officier se posèrent alors sur le manche de son épée, glissée dans son fourreau et il eut du mal à déglutir en silence. Qui est le responsable des opérations ? Finit par demander Jagram.

- Il s'agit du Moff Stoker, monseigneur. Il est actuellement sur le croiseur lourd Annihilator 4 pour superviser la bataille. En évoquant le nom de Vaas Stoker, cela suffit à l'homme moustachu pour regagner confiance, comme si il venait de prier un dieu de la guerre qui saurait le protéger du courroux du Sith.

- Stoker est Moff ? N'était-il pas général ?

- Cela est tout récent. Peut-être préférez-vous vous entretenir avec le Seigneur Riakath ?

- Riakath, elle est ici ? » Jagram tressailli de façon imperceptible. Le muscle de sa paupière tremblota nerveusement pendant un instant. Le militaire hocha ombrageusement la tête.
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