Kolin Valkizath
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« Trouve-nous un terrain d’atterrissage s'il te plaî P11, je rentre dans l’atmosphère »

Les progrès relationnels de Kolin avaient terminés de convaincre Lyrae de lui octroyer le droit de fabriquer son propre sabre laser, le sien, rien qu’à lui. Pour tous les padawans du Temple recevoir l’autorisation de débuter le pèlerinage de construction de son sabre était un honneur farouchement attendu, un privilège qu’il fallait gagner, une preuve de reconnaissance pour parfois des années et des années d’abnégation.

Le sabre d’entraînement que Kolin avait reçu à son arrivée au Temple ne l’avait jamais quitté. Ce sabre laiteux, il l’aimait et le gardait précieusement auprès de lui. Ce sabre lui avait sauvé la vie plusieurs fois et possédait une grande valeur sentimentale aux yeux de Kolin. Toutefois, les évènements de Nar’Shaada, les tensions dans la galaxie et la récente déclaration de guerre étaient autant de raison de se doter d’une arme plus personnelle qui répondrait mieux aux besoins d’un padawan avide de progrès. De plus, il était dans l’ordre des choses de passer à une arme plus personnelle. Chaque sabre était unique et les Jedis pouvaient l’adapter à leur style de combat.

« Pose-toi près dans cette clairière, il y a une mine de cristaux dans les environs ».

« Bien reçu Lukas »

L’adolescent n’avait toujours pas le droit de piloter seul les Star Saber de l’Ordre Jedi, aussi, un padawan d’une vingtaine d’années avait été missionné pour l’escorter sur Ilum afin qu’il puisse y récupérer un cristal : pièce maîtresse de la construction de son futur sabre. Le processus de création du sabre était long, ritualisé et terriblement complexe. Kolin avait suivi plusieurs cours avec les spécialistes du Temple et avait passé plusieurs soirées à la bibliothèque pour compléter ses connaissances. Il n’avait jamais été aussi assidu à ses exercices depuis qu’on lui avait confié cette tâche.

Le vaisseau s’ébranla et atterrit paisiblement sur la surface rocailleuse d’Ilum. Le temps était aussi triste que la planète. De lourds nuages noirs obscurcissaient le ciel libérant une fine pluie. Lukas grogna en plongeant ses bottes dans la boue et en mettant la capuche de sa bure. Kolin lui était rayonnant et bouillait d’impatience. Se moquant de la pluie il sortit son datapad et entra les coordonnés de la mine de cristaux.

[color=blue« Tu as pensé à la foreuse laser, au spectrographe et à la boite de transport ? »
Demanda Lukas de plus en plus convaincu que cette mission allait être une galère. [/color]

« Oui, j’ai tout. »

Répliqua Kolin montrant son sac à dos qui contenait l’ensemble des éléments nécessaires à l’extraction des précieux cristaux énergétique.

Le duo se mit en route sous la pluie suivi par P11.

Kolin pensait aux derniers échanges avec son Maître. L’échec du combat contre Borenga et les paroles blessantes qu’il avait vomi sur Lyrae avaient laissées des traces. Le padawan s’en était voulu des semaines entières ne parvenant pas à penser à autre chose. En cédant à la colère il s’était mis en danger et avait manqué de respect à son instructeur, ce Maître qui lui avait tant apporté. Les deux n’avaient pas beaucoup reparlé de cet incident mais Kolin sentait bien que quelque chose s’était brisé, un quelque chose qu’il faudrait reconstruire, pas à pas. Leur relation n’avait jamais été très académique et ni l’élève ni le Maître n’étaient des produits formatés du Jedi système : c’était sans doute pour cela que Kolin appréciait autant le Coruscanti aux cheveux blancs.

La tradition de l’Ordre voulait que le sabre laser du padawan ressemble à celui de son Maître, par respect, par fidélité et en gage de reconnaissance pour tout le savoir transmis. Naturellement ce n’était pas le seul paramètre à prendre en compte mais le Coruscanti ne comptait pas déroger à la règle. Il avait passé beaucoup de temps avec Lyrae pour en parler et pour apprendre les secrets et l’histoire de son arme.

Son sabre ressemblerait à celui de son mentor à n’en pas douter.
Une quinzaine de minutes de marche plus tard, ils arrivèrent à l’entrée de la mine de cristaux. Une voûte de pierre encerclait une colline noire sous laquelle se cachaient les trésors, enterrés depuis des temps immémoriaux. Kolin ne put s’empêcher de penser aux milliers de Jedis qui l’avaient précédé. Combien d’hommes et de femmes s’étaient déjà aventurés dans les méandres de la terre avant lui ?

Bien sûr il n’avait pas choisi Ilum par hasard, les cristaux verts étaient rares et ne se trouvaient que sur ce système isolé à l’inverse des bleus pouvaient se récupérer sur au moins trois systèmes.

Kolin mit en route le spectrographe qui devait l’aider à localiser un cristal enfoui dans la roche. Simplement éclairé par la faible lueur d’une lampe de poche tenue par Lukas, ils pénétrèrent dans la grotte et marchèrent dans les galeries qui s’enfonçaient sous terre. Le padawan n’était pas rassuré, l’atmosphère était saturée d’humidité tandis que l’écho des gouttes raisonnaient en écho sur les parois calcaires.

« J’espère que ça va pas être trop long, ça me file les jetons cette grotte ! »

« Et encore, il faut plus d’un mois pour fabriquer son sabre, reste concentré sur ton appareil et utilise la Force, elle vaut bien tous les gadgets qui existent. »

Le padawan s’exécuta en silence et chercha la présence des cristaux dans la pénombre. Quelques dizaines de minutes plus tard il toucha au but et s’arrêta face à une cavité creusé dans la roche. La paroi était couverte d’aspérités et certaines rayures étaient trop précises pour avoir été causées par les ravages du temps.

« On dirait que je suis pas le premier à venir ici, c’est presque une déception ».

Commenta le garçon en ouvrant son sac à dos. Il extirpa la foreuse laser et l’alluma. Avec précaution, il attaqua la roche localisant grâce à l’union de la Force et du spectrographe le cristal qui dormait sous la roche.
La paroi était épaisse et le travail fut bien plus complexe que prévu, la lame laser avait du mal à creuser dans la paroi rigide et il fallait faire attention à ne pas couper le cristal en deux. Ce n’est qu’au bout de vingt pénibles minutes que Kolin parvint à extirper le cristal émeraude.
La foreuse coupée, il le prit entre deux doigts et le regarda avec intérêt à la lumière de la lampe de poche.
« Il est parfait je crois. »

« Unique. »

A suivre.
Kolin Valkizath
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Depuis son escapade sur Ilum quelques semaines auparavant. Kolin s’était attelé à réunir les pièces nécessaires pour la fabrication de son sabre. Le cristal vert qu’il avait récupéré sur le lointain système pluvieux était la pièce principale de sa future arme mais pas la seule. La composition d’un sabre était complexe. SI bien qu’aucune entreprise ne s’était jamais insérée sur ce marché. Fort heureusement, le Temple était bien équipé en la matière et disposait d’un atelier spécial où tous les composants nécessaires étaient réunis de la cellule d’énergie jusqu’aux modulateurs de champs cyclique. La première fois que le padawan avait pénétré dans l’atelier, il en était resté bouche bée.

Une semaine après, le plan de son futur sabre était prêt. Il avait pensé à tous les détails réécrivant encore et encore les schémas techniques et les croquis voulant que son arme soit la plus cohérente possible avec qui il était. Il ne cherchait pas la perfection mais sa perfection. Une arme parfaite entre ses propres mains. Le sabre, séculaire et intemporel était le bien le plus précieux du Jedi et à ce titre pas un détail ne devait échapper à une attention de tous les instants.

Il avait consulté les techniciens et quelques Maîtres assez sympathiques pour lui offrir quelques conseils d’érudits. Naturellement Lyrae avait été mis au courant de chaque étape et consulté pour chacun des choix les plus structurants du processus de fabrication.

La cellule d’énergie qu’il avait choisie était une Telgorn T1, simple, classique et efficace. Il était parfois de bon ton de doubler la cellule pour garantir une meilleure autonomie ou pour prévenir une panne matérielle mais Kolin ne l’avait pas souhaité. Une seconde source d’alimentation alourdirait le sabre et lui ferait perdre de la maniabilité. Le compromis avait été difficile à faire, moins d’énergie signifiait moins de puissance dans la lame et par voie des conséquences des coups d’estocs moins vigoureux toutefois, la constitution de Kolin s’accommoderait très bien d’une lame moins herculéenne : après tout il n’avait jamais eu l’apanage de la force physique.
L’émetteur qui devait permettre de moduler la puissance de la lame et ses caractéristiques fut un choix cornélien. Le padawan s’était posé la question de savoir s’il fallait opter pour un émetteur agressif ou défensif.

La rencontre avec les mercenaires sur Naar’Shada lui avait montré que sa précision à contrer les tirs de blasters avait ses limites, à l’inverse un émetteur défensif combiné à une faible puissance de lame pouvait rendre son sabre aussi peu coupant qu’une fourchette rouillée. Après avoir essayé plusieurs sabres d’entrainement équipés de matériels différents, il opta pour un émetteur de parade équilibré mais surtout léger, recherchant toujours ne premier lieu la maniabilité et la légèreté à l’instar de la puissance pure.

Le dernier et non le moindre élément : la lentille fut sans doute le choix le plus difficile. Le vaste choix dans l’atelier Jedi n’aidant pas le padawan. Utilisée pour calibrer et modifier la forme de la lame les lentilles étaient également utilisées pour toute sorte d’autres objets : des droïdes en passant par les télescopes jusqu’aux caméras de l’Holonews. Kolin opta après réflexion pour une double lentille. La première, banale, fabriquée sur Dragite servait usuellement pour les usages chirurgicaux mais avait la particularité de ne concentrer l’énergie. Combinée avec une seconde lentille de Kunda, on obtenait généralement une lame très large et concentrée : idéale pour attaquer plusieurs ennemis de front. Kolin lui installa la lentille à l’envers. De cette façon il obtint une lame très fine d’un diamètre presque moitié moins large que les sabres classiques.

Cette configuration lui convenait. Au-delà de la considération que la taille ne faisait pas tout, une lame très fine était parfaitement adaptée à son style de combat naissant : agile, furtif, imprévisible et basée sur la précision. Toute l’énergie concentrée dans une lame si fine compensait la faible puissance de la cellule. De plus la garde du sabre serait plus courte et l’embout anti ondulation presque superflu. La lame pourrait être agrandie avec le temps suivant la croissance de son propriétaire tout en restant très légère et très maniable car de petite taille et peu large.

À l’aide la Force et au prix de nombreux jours d’efforts, le sabre fut terminé.

La personnalisation fut plus courte car répondant à des aspects esthétiques ou symboliques. Presque entièrement blanc, grips compris. La garde de l’arme fut recouverte d’une bande de cuir rappelant celles que l’on trouvaient sur celui de Lyrae. Une entaille noire fut gravée représentant le motif du pendentif que lui avait confié son grand frère avec en son centre le bouton d’activation. À l’extrémité du manche grava quatre simples lettres dont il ne voulut donner la signification à personne « A» « M » « M » « E ».

L’arme était prête, ne restait plus qu’à l’activer pour la première fois et de la présenter à son enseignant.

Kolin Valkizath
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Quelques timides perles d'or se glissaient lentement dans la salle des armes, silencieuse et déserte, se nichant au creux des sabres encore endormis, docilement posés sur leurs supports.

La porte huilée tourna docilement sur ses gonds, muette elle aussi, alors qu'une silhouette pénétrait dans la pièce inanimée. Des cheveux noirs qui n'avaient pas encore connu la venue arbitraire du peigne entouraient un visage aux traits fins dévoré par deux prunelles bleuâtres qui voyagèrent calmement à travers la salle vide.

Kolin n'avait que peu dormi cette nuit et pourtant, étrangement, il ne se sentait pas fatigué. Plutôt que de se retourner encore et encore dans son lit aux draps déjà froissés par son sommeil agité, il avait préféré accorder un répit salutaire à ses camarades de chambrée pour explorer la salle des armes dans laquelle l’attendait son futur sabre. Cette même salle dans laquelle il recevrait le droit d’allumer et d’utiliser son arme de Jedi.

Haussant les épaules, le Coruscanti s'avança dans la pièce à pas lents, comme pour prendre connaissance d'un territoire à conquérir. Mais son attitude tenait plus de celle du roi déchu, du prince consort d'un royaume oublié, que du suzerain à la posture fière et conquérante. Malgré la foule des sabres endormis, un seul su capter toute son attention, et il s'y dirigea d'une démarche teintée de retenue. Un sabre laser à la garde immaculée semblait attendre telle une panthère aux aguets, prêt à déployer toute sa subliminale puissance.

Une aérienne caresse parcourut le visage aux traits durs de l’adolescent, ses yeux se posèrent sur le support de bois noir sur lequel trônait son sabre. II ne pouvait pas encore deviner la nuance de la lame, mais la garde lactescente, orgueilleuse semblait l’appeler. Les longs doigts fins du padawan se posèrent respectueusement sur l'instrument, effleurant légèrement les courbes sculptées sans appuyer sur le bouton d’allumage, comme si ses doigts tendres se promenaient sur les naseaux veloutés d'un cheval fougueux. Les autres sabres posés conjointement aux siens faisaient pâles figures à côté de ce seigneur Jedi tout de blanc vêtu.

Son annulaire effleura les lettres gravées par ses soins. Nul n’avait su la signification de ces quatre lettres ornant le manche poli. Pour cause, les Jedis ne devaient jamais s’attacher, surtout pas au passé. Arn, Miko, Éphèbe respectivement ses deux petits frères jumeaux et sa mère avaient eu le privilège d’apparaître sur son arme. Quant au « M » il ne représentait rien de plus que l’initiale de Milésya Kira, la princesse d’Ondéron. Celle qui avait sauvé la vie de son frère en le faisant soigner sur Ondéron, cette princesse qui avait tant ému un Kolin peut prompt à ouvrir son cœur. Naturellement, il y avait eu cette promesse, intime, passée dans la chambre de la jeune fille.

Cette promesse de toujours la protéger, de devenir le plus fort de tous les Jedis. Le jeune Coruscanti n’était pas dupe, dans un univers où chaque Jedi un tant soit peu expérimenté pouvait lire dans ses pensées, son secret ne le resterait pas longtemps mais ce signe lui avait tenu à cœur. Autant que la lame de cuir vieillie par le temps qui rappelait l’arme de Lyrae. Ce de même Lyrae qui lui faisait à présent face. L’un des plus mauvais Maîtres de l’Ordre selon ses propres dires. Marié en secret, père d’un fils, toisé de haut par ces Jedis gradés qui se gaussaient de lui accordant plus d’importance à la propreté d’une bure qu’à un cœur juste et droit.

Kolin, lui, ne l’avait jamais considéré comme tel. Dans l’euphorie des victoires ou dans les pires défaites, il n’avait jamais cessé de le considérer comme le plus grand de tous. Le seul à avoir voulu d’une racaille, d’un padawan perdu si loin des codes de son milieu. Prenant tous les risques et allant jusqu’à mentir aux Maîtres du Conseil pour un enfant crasseux à qui il ne devait rien. Lyrae était insondable et ses actions parfois dictées par autre chose que la sagesse qui sied à un Chevalier Jedi. Mais c’était précisément pour ça que Kolin l’aimait tant. Comme le cuir sur son sabre, Lyrae O’Sil était inusable, brut et ne changeait pas avec le temps.
Lorsqu’il tiendrait son sabre au combat, Kolin ressentirait toujours dans sa paume les nervures de ces lettres et le contact rugueux du cuir qui lui rappellerait incessamment ce pourquoi et pour qui il se battrait.

Il pouvait sentir la chaleur de son arme sans même l’allumer, comme si du miel venait réchauffer sa propre gorge. Toujours silencieux, toujours immobile, tel une statue antique que l’on aurait douée de vie… Kolin attendait. Aux aguets, il sursauta presque lorsque la porte de la salle s'ouvrit à nouveau, et son regard se fixa, aigu sur la silhouette qui venait d’entrer.

- Maître.

Une moue parcourut le visage de Lyrae. L'attitude du Maître si différence de la sienne alors même qu'il venait de pénétrer dans cette salle, amena un nouveau sourire sur les lèvres pâles de Kolin. Lyrae n’avait jamais été quelqu’un de très protocolaire, la cérémonie irait vite et surtout, elle leur ressemblerait.

Le Maître et l’élève se firent face et s’assirent l’un en face de l’autre, le sabre à équidistance entre eux. Il y eut quelques paroles gênées des deux côtés. Lyrae s’enquérit de savoir si Kolin était sûr que le sabre ne lui exploserait pas dans les mains à la première activation.

Le Chevalier attrapa ensuite l’arme, un peu trop petite pour ses mains d’adultes et la tendit avec une certaine solennité à son padawan non sans l’avoir vérifié sous toutes les coutures à l’aide de la Force pour vérifier s’il ne voyait pas un ultime défaut dans la construction. Kolin récupéra son arme doucement, appréciant bien malgré lui le silence de cette salle et les rayons du soleil qui dardaient le plancher de bois poli ; ce moment hors du temps, si particulier lui serra les entrailles.
Prudemment il orienta le sabre et avec une seconde d’hésitation il activa la lame qui jaillit en émettant le son si caractéristique d’un sabre qui s’allume.
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