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La jeune Milésya Kira, héritière de la jolie planète sauvage d'Ondéron, fille de la Chancelière Suprême Emalia Kira, ouvrit des yeux ensommeillés dans sa large chambre située en plein cœur du Sénat Galactique, dans les appartements privés de la femme la plus puissante de la Galaxie.
Elle étira ses petits bras blancs recouvert d'un tissu de soie aux motifs roses et blancs, bailla, avant de se redresser. Un coup d’œil à son réveil lui indiqua qu'elle s'était réveillée cinq minutes avant l'heure habituelle - elle était encore largement décalée par rapport au fuseau horaire de la planète de Coruscant.

Qu'à cela ne tienne ! Aidée de sa gouvernante qui lui apporta un bon petit déjeuner, elle enfila sa nouvelle Robe, essayée la veille au sortir d'un défilé de mode pour enfants, en dentelle de Manamari et en tulle de Yoldrak, parsemée de somptueuses fleurs vivantes, avant de mettre sa musique à fond dans sa chambre pour travailler un peu ses devoirs avant de partir.
Car dans quelques heures à peine, elle avait rendez-vous avec Lana Anthana, le bras droit de sa mère. Cette dernière lui avait promis de lui parler d'un grand projet qu'elle avait pour elle - et rien, rien ne pouvait faire plus plaisir à la pré-adolescente que d'accomplir "enfin" quelque chose.
Ensuite la petite fille assisterait aux débats du Sénat, guidée consciencieusement par Shoey, la sénatrice d'Ondéron. Oh, comme Milésya avait hâte de voir tout ça !

Elle eut bien du mal à se concentrer, et lorsqu'enfin l'héritière eut terminée sa dissertation, elle était toute fébrile d'excitation. Il était l'heure, enfin !
Vite, elle enfila son tout nouveau chapeau - une coiffe assortie à sa robe, tressée de petits éclats de cristaux multicolores du plus bel effet, aux couleurs d'Ondéron, forcément - avant de suivre docilement l'attaché sénatorial qui lui avait été envoyé. Ses gardes étaient paranoïaques pour elle, de toute manière, et depuis que sa mère était au pouvoir, Milésya savait que la sécurité autour d'elle s'était accrue. Ce n'était donc pas un guet-apens, et elle avait toute confiance dans les gardes du corps qui l'entouraient, et qu'elle connaissait bien.

Au bout d'une dizaine de minutes de trajet et d'un ascenseur, l'attaché sénatorial ouvrit une porte ouvragée, s'avançant avec la princesse vers un bureau assez imposant, tout en verre transparent, surmonté d'une œuvre d'art torsadé. De lents échanges de petites billes semblaient y flotter, et, fascinée, l'enfant n'entendit pas l'appel de la secrétaire à sa charismatique patronne.

- "Madame Anthana, Mademoiselle Kira est arrivée. Je la fais entrer dans votre bureau, selon votre demande."

On la poussa doucement en direction d'une porte monumentale, surmontée de deux statuettes censées figurer la République, et tandis que cette dernière coulissait devant elle, Milésya Kira s'avança seule dans la vaste pièce, aménagée agréablement, bien que sobrement. De larges canapés meublaient la pièce, que l'enfant admira un instant avant d'arrêter son regard sombre et déterminé, si semblables à ceux de sa mère, sur la Vice-Chancelière. C'était un peu étrange que le bureau fut si sombre ; mais l'enfant savait que l'adulte était une umbarane. C'était ainsi normal...

Avec grâce, la fillette s'avança, les mains sagement entrelacées sur son ventre menu.

- "Vice-Chancelière Anthana, je suis ravie de vous rencontrer. J'attendais ce moment avec impatience !"

Elle lui offrit un sourire naïf. Elle était entièrement sincère !
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Lana finissait de compiler des informations en vue de la prochaine assemblée dans la rotonde quand son comlink sonna, et qu'on lui annonça l'arrivée Mylésia. Etait-il donc si tard ? Un bref coup d'oeil à l'horloge numérique sur le mur le plus proche lui annonça que l'heure du déjeuner s'approchait dangereusement. La vice-chancelière soupira, où passait donc tout ce temps ? Ses journées étaient bien trop chargées. Et comme pour ne rien arranger, la chancelière lui demandait de s'occuper de sa fille... Lana avait-elle donc une tête de nourrice, ou de tutrice ? Elle avait déjà le plus grand mal à concevoir un enfant, alors s'en occuper d'un... Elle allait une étape après l'autre en règle générale. Mais bon, elle ne pouvait pas dire non à la chancelière.

De plus, l'occasion était alléchante. S'occuper de la fille de la chancelière, qui serait future reine d'Ondéron... Si elle était faite du même bois que sa mère, elle jouerait une place importante sur l'échiquier galactique assez rapidement, peut être même avant sa majorité. L'avoir à sa portée alors qu'elle était encore jeune, malléable, influençable... C'était à ne pas louper. En contrepartie, Emalia avait momentanément pris une partie de son emploi du temps pour lui dégager le temps nécessaire. Entre s'occuper d'une gamine ou gérer les chamailleries des gamins qui se faisaient appeler sénateurs, il n'y avait finalement pas grande différence. De plus, elle approuvait la décision de son amie. Il fallait les initier tôt à la politique. Sur Umbara, les enfants commençaient à saisir les intrigues politiques avant même d'aller à l'école. Question de survie, quand on savait que le vol, le chantage ou le meurtre faisaient partie du panel politique de sa planète natale.

Lana se leva de son bureau, prête pour accueillir son invitée. Elle épousseta rapidement le devant de sa robe, une longue pièce de soie d'une couleur noire d'une seule pièce, sans manche. Le vêtement était très simple, mais au moins avait-elle pu l'enfiler seule ce matin, car elle n'avait plus réellement le temps d'attendre ses caméristes pour mettre des vêtements trop complexes - comme elle l'avait fait pendant de nombreuses années. La robe arborait seulement des motifs faussement simples, eux aussi de couleur noir, représentant les armoiries de la République. Elle n'avait pour seule bijou qu'une paire de bracelet de cuivre aux poignets. Elle était loin d'être belle, surtout sans ses grands atours. Cependant, elle n'avait plus le temps pour les frivolités à présent. Cela pouvait se lire à son air sérieux, et aux cernes qui se trouvaient sous ses yeux, même si elles étaient en grande partie cachées par un maquillage discret mais efficace.

Elle contourna son bureau, et parcouru la pièce pour s'avancer vers la porte d'entrée. La salle était sombre, éclairée par quelque lumiglobes qui émettaient une lumière pâle et diffuse, agréable pour les umbarans. Les meubles étaient sobres et l'ameublement assez pauvre dans son ensemble : Lana n'avait pas besoin de beaucoup. Quelques canapés avec une table pour se réunir et un large bureau pour son travail, sans plus. Il y avait des armoires dans les murs pour le rangement de toute la paperasse. La vice-chancelière nota que l'on avait posé un casse-croûte sur la table, un ensemble de sandwich et d'amuse-gueule pour un repas sur le pouce. C'est vrai, elle l'avait demandé, histoire de pouvoir prendre des forces en compagnie de son invitée sans perdre de temps... Elle ne se souvenait pas qu'un larbin soit entrée dans la pièce pourtant. Elle devait faire plus attention à l'avenir, elle se plongeait beaucoup trop dans son travail.

Elle s'avança vers Mylésia, que l'on venait d'introduire dans la pièce. Elle avait un vague air naïf sur ses traits poupins, mais Lana s'étonna qu'elle soit aussi grande - en taille tout du moins. A moins que ce ne soit elle qui soit petite ? Cela n'avait pas d'importance. Elle tendit la main, et serra la petite pogne de l'enfant avec détermination. Elle voulait marquer le pas. Elles étaient ici pour la politique, et la politique ne s'encombrait pas du décorum de la noblesse. Surtout pour ceux qui détestait les systèmes monarchiques... La majorité des sénateurs se saluaient d'un simple signe de tête, ou d'une poignée de main, qu'il valait mieux solide !


- Bonjour, princesse Mylésia. On m'a soufflé que vous souhaitiez faire vos débuts dans la politique... Elle lâcha la main de son interlocutrice, et posa les mains sur ses hanches squelettiques d'un air sérieux mais souriant. On m'a demandé de vous initier. Vous avez intérêt à être attentive, jeune fille, car j'irai directement au but !

Elle l'invita d'un geste à s'asseoir sur un des canapés, devant la table chargée de nourriture. Elle même resta debout sur le moment. Elle la regardait de ses yeux pâles, sans pupilles, dont le manque d'expression troublait et fascinait beaucoup d'humains.

- Commençons donc dés à présent par une règle simple : la séparation de la sphère privée et publique. Je suis sûre que tu es au fait des règles de l'étiquette... Il ne faut jamais se montrer familier envers les autres en public dans l'enceinte de Sénat, pas même avec ceux que tu connais très bien. Il serait désastreux pour l'image de votre mère que je m'adresse à elle par son prénom en pleine séance plénière, vous en conviendrez. Aussi, nous utiliserons nos titres en public... Et nos prénoms lorsque nous serons en privé, comme à présent. Vous pouvez même me tutoyer, mais je ferai alors de même, termina-t-elle d'un ton doux.

Elle vérifia d'un coup d’œil que la porte du bureau était bien fermée, puis s'installa en face de sa jeune convive.


- Si vous avez des questions, n'hésitez pas à les poser. Profitons ensemble de ce petit moment pour nous discuter, et nous restaurer. Vous aurez besoin de vos forces pour la suite de la journée.
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La jeune fille attendait beaucoup de cette entrevue. A dire vrai, elle était aussi excitée que si cela avait été son anniversaire, mais elle tâcha de "garder la maitrise de soi". C'est-à-dire qu'au lieu de sautiller et de laisser libre cours à la joie exubérante qui ne demandait qu'à sortir, elle appliqua les conseils de son précepteur en matière d'étiquette : elle inspira trois fois profondément, inclina élégamment sa tête et improvisa en donnant une impulsion nette à sa main lorsque la Vice-Chancelière la serra. Elle était plus habituée aux révérences, ce qui rendit sa poignée de main très légèrement tardive - léger impair - mais qu'elle jugea sans gravité. La prochaine fois, elle s'y attendrait, voilà tout !

Avec toute la grâce dont elle était capable, Milésya s'assit sur le canapé, étalant sa robe blanche autour d'elle sans se soucier de la froisser, à l'instar de pétales lumineux, avant de lever les yeux vers la Vice-Chancelière, intéressée par ses propos. Après tout, il était normal qu'elle commence à s'initier en politique, puisque tel était son avenir, son Destin. Elle était faite pour être Reine ; mais aussi, et surtout, un puissant personnage sur la scène politique, qui serait probablement Républicaine. Et qui de mieux placé pour lui enseigner cela qu'une Umbarane ?

Ses yeux sans pupilles intriguaient la jeune princesse, qui ne pouvait s'empêcher de les fixer intensément, un eu comme si elle se trouvait hypnotisée, et ce ne fut qu'au prix d'un violent effort qu'elle s'en détacha pour rajuster un pli de sa robe. Cela lui fit du bien - elle devait tâcher de se concentrer plus que d'habitude, aujourd'hui. Elle voulait être prise au sérieux !

Étrangement, la Vice-Chancelière la vouvoyait puis la tutoyait alternativement, comme si elle ne savait pas trop sur quel pied danser. Bien sûr, l'enfant connaissait les règles d'étiquette, mais il y avait toujours un pas entre la théorie et la pratique courante de l'exercice. L'atmosphère était plus détendue au palais de son père génétique, sur Corellia, mais elle présuma qu'il serait ravi de découvrir que sa fille saurait se tenir désormais en société.
Toujours assise, le dos bien droit et les mains posées sur ses genoux, la fillette semblait néanmoins détendue.

- "Vous êtes très hospitalière, Anthana. Je suis plus à l'aise avec le vouvoiement, voyez-vous... Fort rares sont les personnes que je tutoie et qui me renvoie la pareille. Mais vous appeler par votre prénom en privé est un honneur, et je vous invite à faire de même avec moi."

Elle marqua une petite pause, avant d'ajouter en umbarese, malheureusement entaché d'un horrible accent ondéronnien :

- "C'est la première fois que j'ai affaire à un membre de votre race. Je sais que j'ai l'âge d'un jeune adulte dans votre monde natal, car j'ai eu onze ans il y a quelques mois déjà. Vous ferez de moi une vraie adulte en politique."

Elle émit un petit rire, très satisfaite d'elle-même d'avoir appris ces quelques phrases pour l'occasion. Après tout, il fallait être au niveau de sa très noble et très ambitieuse maman, si elle voulait avoir son approbation et être digne de sa future couronne. Mais elle reprit en kuati, étant arrivée au bout de ses compétences langagières umbarane, et désireuse de lui reconnaitre son statut de princesse kuati :

- "Je suis curieuse de savoir ce que vous avez prévu pour la suite, même si je dois vous avouer que d'ici là, je ne serai pas fâchée de me restaurer. J'ai moi aussi travaillé toute la matinée, à un grand projet que je souhaite présenter à Mère dès ce soir."

Si, intérieurement, l'enfant se sentait bouillonner de l'intérieur, sa façade restait à peu près calme. Elle commençait à être trop bien élevée pour sauter dans tous les sens, même si ce n'était pas forcément l'envie qui lui en manquait.
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La jeune princesse s'assit dans le canapé, arrangeant sa robe comme pour s'occuper les mains. Elle paraissait si jeune et innocente, perdue au milieu de toute cette soie blanche, avec ses joues roses et ses grands yeux. Même si cela devait fendre le cœur de sa mère de la jeter ainsi dans le jeu politique, il ne s'agissait là que de la seule possibilité aux yeux de l'Umbarane. Il fallait la préparer le plus tôt possible, gommer la gentillesse et la naïveté de ce petit cœur tendre. Les idéalistes faisaient rarement de vieux os en politique, surtout en ces périodes de troubles. Lana espérait seulement que la jeune fille saurait se servir de sa tête, que ce n'était pas une enfant pourrie gâtée. Elle connaissait d'expérience la jeunesse Kuatie, et il n'y avait pas de quoi être fier.

Mais alors qu'elle songeait à cela, Mylésia s'adressa à elle en Umbaran, puis en Kuati. Loin de quelques simples salutations, il s'agissait de phrases construites assez complexes. Lana, surprise, plissa les yeux pour mieux étudier la jeune fille. Elle ne s'attendait pas à cela de la part d'une enfant, même d'une enfant ayant bénéficié de percepteurs privés. Elle détailla le visage juvénile de son interlocutrice, et sentit vite l'énergie et l'excitation derrière une apparence calme. Bon, au moins n'aurait-elle pas à s'inquiéter de son éventuel manque d'enthousiasme. Sans la lâcher du regard, Lana s'assit sur le canapé à côté de son interlocutrice, l'air pensive. Elle finit par répondre :


- Vous faites preuve d'une admirable maitrise des langues et des cultures étrangères pour votre jeune âge, Mylésia. Je ne dirais pas que c'est indispensable pour le métier de sénateurs, mais vous découvrirez très vite que c'est un outil de choix à ajouter à votre arsenal. Saluer son interlocuteur dans sa langue et selon son protocole montrera que vous vous intéressez à lui et à sa culture. Cela le mettra dans de bonnes dispositions pour la suite de la conversation. Évidemment, cela ne marche pas à chaque fois, et vous n'aurez pas probablement pas le temps d'apprendre plus de quelques mots, mais cela vaut en général le coup.

Elle posa une main rassurante sur l'épaule de l'enfant. C'était risquée, elle le savait. Le noble avait une relation avec les contacts physiques assez particulières, mais Lana avait essayé la technique sur sa mère, Emalia, avec des résultats concluants, engendrant une certaine profondeur dans leur relation. Si elle pouvait établir le même lien avec la princesse...

- Je vois que je n'aurai pas à vous ménager, car vous semblez déjà prometteuse. Était-ce votre idée que d'apprendre quelques notions de mes langues avant notre entrevue ? Si oui, vous pouvez vous féliciter de votre intuition.


Quelques louanges bien placés devraient être agréable aux yeux de l'enfant, qui comme beaucoup de jeunes de son âge semblait chercher la reconnaissance de leur famille et de leurs proches. A elle de parvenir à rejoindre ce cercle restreint à présent. Elle lâcha l'épaule de Mylésia, et commença à nouer ses cheveux en un chignon serré d'une main experte, tout en poursuivant :

- J'ai prévu deux rencontres aujourd'hui pour nous tenir occupées. Une réunion de commission, ainsi qu'une rencontre avec le sénateur de ma planète natale, Umbara. Je vous tairai par contre le contenu de chaque entrevue, ce serait gâcher la surprise. Il vous faudra faire preuve d'adaptation aux problèmes que vous rencontrerez au fur et à mesure, car il s'agira un jour de votre quotidien, si difficile soit-il. D'autant plus que vous serez amenez à agir personnellement aujourd'hui, je m'en suis assurée, finit-elle avec un petit sourire en coin.

Elle marqua une pause, puis reprit d'une voix douce :


- C'est pourquoi je tiens à vous avertir. Même si vous le savez probablement déjà, il ne faudra pas forcément vous fier à tout ce que l'on vous dit, ou que l'on vous conseille. Pas même venant de ma part. Chaque personne a ses propres intérêts, ses propres ambitions, ses propres points de vue... Et il n'existe malheureusement pas de bonne réponse universelle, malgré ce que peuvent avancer certains de mes collègues, qui vous utiliseraient bien pour faire avancer leurs projets. Vous êtes encore jeune et potentiellement influençable, aussi je vous encourage à peser soigneusement vos réponses, et à réfléchir une fois toutes les cartes en votre possession. Il vous faut comprendre, réfléchir et décider de votre propre chef, même s'il est parfois plus simple de simplement suivre l'avis des autres.

Cet avertissement semblait presque évident pour Lana, en bonne paranoïaque umbaranne, mais il lui fallait mettre les choses au clair. Même si elle allait faire commencer Mylésia dans le petit bassin pour éviter les requins, il restait toujours les piranhas...


- Que cela ne vous coupe cependant pas l'appétit,
reprit-elle d'un ton plus léger, en se servant délicatement des casse-croûtes sur la table devant elle, invitant la princesse à en faire de même.
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Milésya Kira dessina un petit sourire fier sur ses lèvres minces, en écoutant la Vice-Chancelière la complimenter. Bien que son précepteur ait dû l'encourager pour apprendre ces deux tirades en langues étrangères, c'était elle qui en avait eu l'idée première. Elle avait pensé que cela montrerait qu'elle s'était un peu renseignée sur son interlocutrice, et, visiblement, la pré-adolescente avait eu raison.
Après tout, elle avait entendu sa mère recevoir les diplomates étrangers à la planète, tout au long de son enfance - ce qui, au final, portait ses fruits aujourd'hui. Rien, mis à part un compliment de sa mère, ne pouvait remplacer la fierté de se voir recevoir des éloges par la Vice-Chancelière, et ce fut en inclinant à nouveau la tête que la princesse les reçut, sans fausse modestie.

- "Mère accueillait souvent les dignitaires étrangers en parlant quelques mots dans leur langue, et il me semblait que c'était important de vous montrer mon respect, Anthana."

Oui, elle était très fière d'elle ! La main sur son épaule la surpris un peu, mais, en enfant choyée, elle était familière de ces contacts physiques tendres que l'on exprime facilement aux plus jeunes. Aussi n'eut-elle pas de geste de recul, juste un sentiment diffus d'étrangeté qui disparut bien vite, alors que l'umbarane passait à la suite du programme. Elle ne put cependant cacher son étonnement, en écarquillant un peu un peu les yeux, tandis que la jeune femme à côté d'elle lui relatait ce qu'elle avait prévu.
Une réunion de commission, et un entretien avec un sénateur ! Oh, quelle joie d'avoir onze ans, et de pouvoir accéder à tout cela, comme Mère ! Comme cette dernière allait être fière d'elle !

Mais la princesse héritière garda le silence, au lieu de s'esclaffer de joie comme elle en avait l'habitude au palais. Elle écoutait plutôt les mises en garde de l'adulte, qui faisait étrangement écho à ceux prodigués dans les rues d'Ondéron, par Alys, avec qui elle gardait des contacts sporadiques par SMS.

Et ce fut d'un ton presque mesuré, un petit four dans la main, que l'enfant reprit la parole, avec tout le sérieux dont elle était capable - car elle savait que la politique n'était pas, malheureusement, un terrain de jeu.

- "Je dois vous avouer que je suis très flattée que Mère et vous me trouviez assez mûre pour participer à des réunions politiques. J'avais déjà entendu ce genre de conseil auparavant, et je vous en suis gré de me les prodiguer à nouveau. Je trouve que c'est très difficile de savoir quel est le bon choix à prendre, si personne ne peut vous conseiller sans réelle impartialité. Comment savoir si c'est la bonne décision ? Comprenez-vous, je veux être une bonne reine lorsque ce sera mon tour, et je trouve qu'il est important de tout faire pour ma planète, car je serai alors sa Gardienne."

La petite fille avala son petit four, le croquant délicatement dans sa bouche pour en faire ressortir toutes les saveurs et réfléchir à ses propos, puis l'avala rapidement, avant de reprendre la parole.

- "Puis-je savoir du moins qui sera présent à la réunion de Commission ? Je trouve que c'est un exercice difficile, parce que si je n'en connais ni la teneur, ni les participants, comment puis-je m'y préparer ? Je ne voudrais pas créer de catastrophes qui desserviraient Mère. Voyez-vous, la famille Kira est fermement soudée. Et je dois la soutenir de mon mieux, en attendant qu'à mon tour, elle se comporte de même."

Elle sourit gentiment à la Vice-Chancelière. Milésya Kira se sentait remplie d'énergie et de bonnes intentions, fermement décidée à réussir sa première journée sur l'échiquier politique. Comme c'était excitant !
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Lana sentait la fougue qui animait la jeune princesse, qui faisait pourtant preuve d’une admirable retenue malgré son âge. Elle était également très naïve et pleine de bonnes intentions, comme de nombreux jeunes de son âge. Les enfants umbarans, élevés à la dure et cynique très jeune, n’avait pas ce genre de problème, aussi Lana avait-elle un peu de mal à appréhender la chose. Bah ! Comme tous les autres avant elle, la réalité finirait par la rattraper et la forcer à revoir son point de vue. Peut-être pouvait-elle mettre déjà un peu d’eau dans son vin.

- Il n’y a pas peut être pas de bonne solution quand on prend une décision, seulement une moins mauvaise. Il ne faut pas perdre de vue les objectifs et les motivations de chacun, si bien que faire plaisirs aux uns vous attirera les inimités des autres… Et cela sans oublier les actions qui rendent tout le monde mécontent, mais qui sont pourtant nécessaires pour le bien du plus grand nombre, au moins sur le long terme.

Elle s’arrêta un instant, pensive.

- Si vous souhaitez être une bonne reine, n'oubliez pas où vont les intérêts du peuple que vous représentez, et où vont ceux de vos plus proches conseillers. Vous remarquerez qu'ils ne coïncideront pas toujours. Faites confiance à votre cœur et à votre bon sens, sans oublier que vous n'avez peut être pas toute les cartes en main pour juger une situation, je pense qu'il s'agit là du principal. Facile à dire, mais pénible à mettre en œuvre, surtout la partie où il faut faire abstraction de ses sentiments.

Lana se souvenait de sa jeunesse, qui lui paraissait bien lointaine à présent. Elle avait été une jeune fille colérique et capricieuse, avant qu'elle ne trouve un maitre qui lui enseigne le self-contrôle. Elle était à présent une vraie umbaranne : placide, malicieuse et maitresse d'elle-même.

- Quant à de possibles catastrophes... Et bien cela fait partie du métier. Vous devez dés à présent peser soigneusement chacune de vos paroles et mesurer toute leur portée, quitte à ne pas vous engager avant d'acquérir une meilleure vision globale de la situation. Ne vous inquiétez pas cependant, tant que vous êtes avec moi vous n'arriverez pas à faire de dégâts,
la rassura-t-elle avec un sourire.

Lana finit par se lever, époussetant le devant de sa robe de miettes qui n'existaient pas.


- Il est l'heure, princesse. Nous ne nous voudrions pas être en retard à votre premier rendez-vous.

Elles laissèrent ainsi le bureau et le pique-nique derrière elles, et se retrouvèrent dans les couloirs du Sénat. Une garde de soldats mixtes, issus des gardes du corps de Lana et de Mylésia, les accompagnaient. Malgré la taille assez conséquente de leur escorte, elles n'avaient aucun mal à se frayer un chemin, car il n'y avait pas foule. Il s'agissait de l'heure du repas, et la grande majorité des sénateurs et du personnel devait se trouver au mess.

- Nous allons rejoindre une réunion de commission pour décider d'un patronage d'une nouvelle entité, commença-t-elle à mi-voix, comme si elle avait peur des oreilles indiscrètes. Retenez bien une chose, princesse, concernant l'importance des commissions. Certes, les grandes lignes de la politique sont choisies après des débats enflammés dans la rotonde, sous les yeux du public et les holocaméras de la presse. Cependant, ce sont dans les commissions que l'on va rédiger les textes de lois, et régler les détails. Or, dans notre métier, les détails ont énormément d'importance.

Elle marqua une pause, s'assurant rapidement que les gardes prenaient le bon chemin.

- Beaucoup de mes collègues dédaignent les réunions de commissions. Vous n'y verrez que rarement des sénateurs, mais plutôt un de leurs assistants, et encore. C'est un tord selon moi. Des assistants n'auront pas forcément le charisme ou la volonté, ou parfois même la connaissance pour défendre le point de vue de leur employeur. De plus, il est toujours utile de rencontrer et de se faire apprécier des bureaucrates qui rédigent les lois. Bien qu'ils ne le fassent que sur demande, ce sont tout de même eux qui font bouger les lents rouages de la République. Un mot glissé à la bonne oreille peut accélérer une législation de plusieurs semaines, voire de plusieurs mois !

Et puis, Lana avait toujours été plus à l'aise lors de réunions en comité réduit que devant la Rotonde - bien qu'elle fut une oratrice tout à fait correcte. Elle préférait manipuler depuis les ombres et les petites salles mal aérées des commissions. Mais bon, elle n'allait pas raconter toute sa vie à la jeune princesse, ses conseils sur la politique suffiraient. Après tout, elle-même ne s'en était pas mal tiré, vu qu'elle avait atteint le poste de vice-chancelière, un peu à contrecœur d'ailleurs.

Elles atteindraient bientôt leur salle de réunion. Lana y avait fait venir des représentants d'une association fondées récemment pour aider les orphelins de la guerre, qui étaient déjà nombreux et promettaient de s'accumuler encore bien plus d'ici les prochaines années. L'umbaranne comptait bien leur proposer Mylésia comme mécène et représentante. Ce serait un travail facile qui augmenterait à la fois l'expérience et la visibilité de la jeune fille dans les relations publiques. Cela la toucherait en plus surement au cœur, elle qui aurait pu se retrouver à leur place après tout.

La vice-chancelière ne savait cependant pas grand chose de cette réunion. Elle ne savait pas qui était envoyé pour représenter l'association, qu'elles seraient les demandes exactes, s'ils avaient amenés des gamins pour étayer leurs positions... Elle n'avait eu ni le temps ni l'envie de s'en charger. C'était une des raisons pour lesquelles elle avait laissé son interlocutrice dans le flou : elle même n'en savait pas beaucoup... Ce n'était pas SA réunion après tout.
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Pensivement, la petite reçut la leçon de Lana. Comme il était difficile d'intégrer le fait que ses actions ne pourraient ne pas plaire à tout le monde ! En somme, en politique, on ne pouvait jamais savoir avec certitude si on faisait bien ou mal : il faudrait faire avec ses convictions, dans l'intérêt du peuple qu'elle représenterait.

Brusquement, la tâche lui sembla écrasante. Au moment du fiasco du Sénat, l'enfant n'avait jamais envisagé qu'un accueil unanime devant la cause juste qu'elle représentait. Elle avait espéré avoir agit en princesse bienveillante - mais ils ne l'avaient même pas écouté, et ce seul souvenir, qu'elle tentait d'étouffer depuis lors, lui faisait encore monter les larmes aux yeux. Maintenant, elle comprenait qu'ils avaient leurs propres intérêts, que l'Empire leur avait fait peut-être trop peur ; et que ses décisions futures ne seraient pas toutes populaires, même si elles étaient justes. Elle était encore assez naïve pour ne pas trouver cela juste du tout. Mais au fond, une seule chose comptait : elle devrait reprendre le flambeau de sa mère, un jour, et la jeune princesse était déterminée à être digne de son exemple.

Elle aurait tout le temps de s'entourer de conseillers digne de ce nom, et, pour le moment, heureusement, Mère veillait sur elle. Il était donc juste de faire confiance à Lana, qui, semblait-il, avait tout intérêt à l'empêcher de faire des bêtises, pour protéger sa propre patronne du scandale.
Assez fière de sa déduction, et très flattée d'être considérée comme une "grande", l'héritière du trône ondéronnien se redressa avec vivacité, avant de suivre avec une assurance non-feinte le bras droit de sa mère.

Elle était un peu étonnée de voir les couloirs sénatoriaux peu fréquentés - mais Milésya n'eut pas le temps d'y songer longuement, car déjà, son interlocutrice reprit la parole, et l'enfant avala précipitamment la douceur ronde et sucrée, à la pâte blanche comme du lait, et légèrement croquante à l'intérieur qu'elle tenait dans la main. Un véritable régal qu'elle oublia tout aussitôt, en écoutant les propos tenus par la Vice-Chancelière.
Quelle mine d'or d'informations lui fournissait-on aujourd'hui ! Il était vrai que ses conseils étaient précieux, même si elle était un peu submergée. En flattant l'ego des bureaucrates, on pouvait réaliser les projets acquis à la rotonde plus vite. Mais cela voulait dire qu'il fallait faire les deux. Comment trouver tout ce temps ?

- "Je n'oublierai pas vos précieux conseils, Madame la Vice-Chancelière."

Elle lui octroya un petit sourire malicieux, pour guetter son approbation vis-à-vis du protocole. Elles étaient en public, désormais.

-"Mais comment trouver le temps de faire les deux ? N'y a t-il rien d'autre à faire lorsqu'on fait de la politique ? Je croyais que l'on passait aussi beaucoup de temps en réceptions et en bals, pour faire connaissance avec les autres politiciens, et les convaincre sans en avoir l'air. Me raconterez-vous de quoi votre quotidien est composé ? Je suis vraiment très curieuse, je dois dire. Avant, je ne m'y intéressais pas vraiment, mais avec les évènements de cette année... ils ont tous cru que je deviendrais reine, et j'ai eu vraiment très peur. J'y ai aussi compris que je devais apprendre plus vite. Je crois que c'est nécessaire, pour que Mère puisse compter sur moi."

Très droite, elle se laissa conduire jusqu'à une porte aux motifs dorés, dans lequel elle s'engouffra après un petit regard à Lana Anthana.
La préadolescente se sentait désormais assez nerveuse ; mais elle afficha tout de même son plus joli sourire devant les inconnus qui s'étaient levés à son arrivée. Elle n'avait pas très envie de rester, finalement. Elle se sentait un peu déplacée dans sa robe claire, chatoyante, à la large envergure ; mais elle n'était pas non plus n'importe qui. Les princesses galactiques devaient avoir du style !
Alors Milésya Kira reprit courage ; et s'avança vers les inconnus, attendant que quelqu'un fasse les présentations.

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Lana et Mylésia furent introduites dans une des salles de réunion du Sénat. Il s’agissait là d’une toute petite pièce, encombrée par une grande table de bois massif en son centre, avec les chaises qui l’accompagnaient. Il y avait quelques armoires de rangement au fond de la pièce – sans doute pour des fournitures de bureau – et c’était là tout. L’éclairage était paraissait légèrement trop sombre après les couloirs sur-lumineux du Sénat, si bien que l’umbaranne put se permettre de retirer les grosses lunettes sombres dont elle se servait pour protéger ses yeux si délicats. Il n’y avait aucune sorte de décorations sur les murs d’un gris terne, si ce n’était sur un des murs le symbole de la République, peint dans un noir un peu défraichi.

Cette salle, comme toutes les autres salles de réunions du bâtiment, ne dégageait aucune sorte d’aura d’autorité et de puissance. On était bien loin de la grandeur et du prestige de la grand rotonde réservée aux séances du Sénat. Pourtant, d’après Lana, une grosse partie du pouvoir jouait ici, du moment qu’on savait comment s’y prendre pour le comprendre et le manipuler. Dans ces petites pièces poussiéreuses et anonymes, les textes de lois étaient rédigés et approuvés selon les grandes lignes décidées lors des séances de la rotonde. Lana, qui avait toujours été bien plus douée pour les réunions en petit comité que pour les séances plénières, y passait un temps certain.

Il y avait déjà des gens qui attendaient dans la salle, aussi Lana ne put répondre à la dernière question posée par Mylésia. Une demi-douzaine de personnes se trouvaient déjà là. Il y avait deux gratte-papier du Sénat, qui devait être là pour prendre des notes et acter les démarches à effectuer. En plus des scribouillards, il y avait un homme d'âge moyen, avec une barbe poivre sel et des vêtements de facture moyenne. Pour terminer, il y avait trois gamins qui se trémoussaient sur leur siège, l'air mal à l'aise. Il était courant de croiser des enfants au Sénat, les politiciens amenant souvent leur marmaille avec eux. Cependant, on ne pouvait pas confondre ceux là avec des enfants de riches, cela se voyait à leur stature, la coupe civile de leur vêtement et leur aspect nerveux.

Lana s'avança et serra énergiquement la main de l'homme, qui s'était levé à son entrée.


- Ah ! Gilles, c'est un plaisir de vous revoir. Vous arrivez à prendre un peu de sommeil avec tout ces bambins ? demanda-t-elle du ton chaleureux qu'elle employait en politique.

Elle se fichait bien évidemment du sommeil de l'homme, mais il s'agissait des conventions sociales, un domaine où elle excellait. Cela la rassurait un peu que ce soit lui son interlocuteur. Elle le connaissait bien, et supposait qu'il pourrait à peu près amadouer la princesse avec ses paroles apaisantes.

- Je ne savais pas que certains des enfants vous accompagneraient.

Elle se tourna vers Mylésia pour l'introduire.

- Je vous présente la princesse Emilia Kira, fille de la chancelière.

Elle laissa Mylésia faire les salutations qui lui conviendraient, surveillant vaguement la scène d'un coup d'oeil. Un enfant, encore assis à la table, la dévisageait avec de grands yeux. Dieu, qu'elle ne pouvait pas blairer les enfants... Mais bon, il lui fallait faire des efforts. Elle invita bientôt les different intervenant à s'asseoir à table, avant de poursuivre.

- Gilles représente aujourd'hui la première association dans la République qui s'occupe des orphelins provoqués par le conflit qui nous oppose aux Sith... Il a déjà un travail conséquent, qui ne va pas tarder à encore s'alourdir suite à la déclaration de guerre officielle !

Elle laissa ces paroles infuser. Le môme la fixait toujours. Il allait arrêter vite, avant qu'elle ne lui en mette une ! Lana garda cependant un contrôle parfait de ses expressions, avant de poursuivre.

- L'association va avoir besoin de réunir des fonds, de s'organiser et surtout d'avoir une voix puissante pour les faire entendre. C'est un travail important. Si la République ne peut pas prendre soin de ses propres enfants, elle n'ira pas bien loin en ces temps difficiles.

Elle marqua une pause, avant de poser l'importante question.

- Princesse Kira, souhaitez-vous devenir cette voix ?

Lana improvisait un peu. Elle n'avait pas spécialement prévu d'aller si loin. Tout juste se souvenait-elle vaguement à qui elle allait parler en entrant de la pièce. Mais maintenant qu'elle y était, elle jugeait que c'était une excellente idée. Il s'agirait d'un très bon entrainement pour Mylésia en matière de relations publiques et comme premier pas en politique.
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La pièce était ridiculement étroite aux yeux de l'enfant. Sans aucune oeuvre d'art, sans décoration aux murs et sans éclairage correct, elle lui semblait sombre et terne, comme une cellule de prison ; et elle frissonna en songeant à ces pauvres gens enfermés là toute la journée, dans la poussière, tandis que Mère débattait dans l'immense pièce claire et auréolée de gloire de la Rotonde.

Et pourtant, c'était ici que se passait, aux dires de la vice-Chancelière, les actes les plus importants de la Nouvelle-République : la rédaction de chaque motion et de chaque projet obtenu par les sénateurs. C'était un honneur d'être là, mais la préadolescente dût se faire violence pour garder son sourire et ne pas marquer sa gêne et son léger dégoût, alors qu'un petit cercle d'yeux se posait sur elle pour la fixer. Il n'y avait là que des personnes au style inhabituel, à la stature un peu courbée et à l'allure peu soignée ; mais, d'un pas énergique, Milésya s'avança vers eux, tandis que Lana Anthana entamait des salutations chaleureuses avec un certain Gilles.

A son tour, elle se présenta, de sa voix la plus joyeuse en imitant un peu celle de sa protectrice du moment.

- "Je suis très heureuse de vous connaitre, monsieur ! C'est un honneur pour moi d'être ici."

A son tour, elle tendit la main pour serrer celle de son interlocuteur, de cette poigne ferme -mais pas trop- qu'elle avait travaillé pendant des heures avec son précepteur, avant de s'installer docilement sur une chaise, près de la Vice-Chancelière, en se préoccupant un peu des plis et des fleurs fixées sur sa robe immaculée. Les sièges mêmes étaient étroits ! Pauvres hommes de lois, comment étaient-ils possible qu'ils tolèrent ce manque de confort ? Ils ne devaient pas être si intelligents, après tout ! Elle aurait fait changé les sièges depuis longtemps, à leur place...

Bon ! Il s'agissait de se concentrer, tout de même.
Milésya digéra les informations fournies par le bras droit de sa mère. Une association destinée à la sauvegarde des orphelins de guerre... Voilà qui était enthousiasmant ! Et ses yeux brillèrent de joie et de surprise, alors que Lana Anthana lui proposait de donner de la visibilité à l'association. Elle faillit en sautiller sur son siège - mais l'enfant se contenta d'émettre un petit son suraigu de bonheur, vite maitrisé. D'un geste empli de confiance, elle parcourut la salle du regard, quêtant une réaction positive de la part du fondateur ; puis, lentement, la princesse héritière se redressa.

D'une voix claire, elle commença à s'exprimer, les mains sagement posées à plat sur la table.

- "J'ai conscience que c'est une très grande responsabilité que vous m'offrez là, madame la Vice-Chancelière, et je vous remercie de votre confiance ! Cependant, avant d'accepter, j'ai besoin d'en savoir plus sur l'association."

Comment, comment arrivait-elle à ne pas hurler "OUI !!" ?! Elle était héroïque à ce stade ; mais il ne fallait absolument pas oublier qu'on lui avait conseillé la plus grande prudence dix minutes environ auparavant. Alors rien n'empêchait d'en savoir un peu plus avant d'accepter.

- "C'est une cause juste, à laquelle je ne peux qu'adhérer, puisque j'ai failli moi-même devenir une orpheline de guerre au cours du précédent affrontement. Mère, la Chancelière Suprême, s'est elle-même trouvé en danger durant les combats spatiaux et je dois vous avouer que je n'ai jamais eu aussi peur de ma vie. J'ai besoin de savoir quelles seront mes attributions si je vous rejoins, car si je dois vous représenter, j'ai besoin de faire partie des instances décisionnelles. Je peux vous aider avec un conseiller en communication et le financement ne sera pas très difficile, je pense. Mais je ne peux pas dire oui si je ne peux pas vous aider réellement. Je désire être impliquée !"

Bon, elle n'avait aucune idée de comment s'y prendre, mais Mère lui expliquerait certainement. Maintenant que Milésya vivant à Coruscant, elle voyait fréquemment sa mère le soir, avant de se coucher, si elle veillait suffisamment tard.

- "Ensemble, nous ferons de grandes choses pour les Orphelins de Guerre ! Vous avez un site sur l'holonet ? Et sur MyHolo ?"

Elle considéra soudain les autres enfants, avec un grand sourire naïf. Ça allait être un projet formidable !
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