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# Frères de sang et de lames (PV Lorn) - Jeu 29 Juin 2017 - 22:49
Telle une ombre gigantesque et silencieuse, Yun se faufila au petit jour dans la salle d’entraînement et se glissa à l’intérieur après avoir parcouru les couloirs du Temple avec vivacité, doucement néanmoins, pour ne réveiller personne puisque le soleil n’était pas encore levé sur Ondéron. Il avait mis plusieurs jours à obtenir ce rendez-vous avec l’illustre maître d’armes qui l’attendait, tant ce dernier était demandé pour ces conseils par l’ensemble des jedis présents au sein du Temple, d’autant plus que le jeune padawan, compte tenu de la nature sensible de l’enseignement demandé, avait dû obtenir un cours à une heure particulièrement matinale, pour éviter une divulgation de secrets potentiels.
Après ces heures passées avec Maître Don et le Chevalier Draayi, le jeune homme avait pris la résolution d’augmenter drastiquement ses entraînements, et surtout de contenir par-dessus tous ses élans martiaux, car à présent que son maître l’avait encouragé sur cette voie, il devait trouver des moyens de se perfectionner tout en n’étant jamais un danger pour quiconque. Sauf que son sujet d’étude n’était pas anodin, au contraire même : il était universellement méprisé, voire condamné au sein du Temple, et ce pour de bonnes raisons à l’humble avis de Yun. Le Juyo, ou la forme VII, était sans doute la forme martiale plus dangereuse, la plus séditieuse, car contenant dans ses passes désordonnées, en proie aux émotions de son utilisateur, les germes de toutes les déviances, de toutes les hérésies. Ce n’était pas un hasard si elle était par ailleurs la forme de prédilection de nombreux siths, tant elle correspondait à leur philosophie. Rien d’étonnant donc à ce que le Seigneur Mantis, l’ancien maître de l’épicanthix, la lui ait apprise. Mais désormais, c’était la lumière qu’il servait, et il devait donc trouver un moyen de s’en servir pour le bien, comme il l’avait fait face à son propre maître et à la demande de ce dernier, en laissant non pas ses sentiments le guider, mais bel et bien en appelant à sa rescousse son intense désir de justice. Et il avait mine de rien réussi à tenir tête à son aîné relativement longtemps pour un padawan.
Il fallait dire que son physique puissant, allié à son expérience en faisait, quoique à son corps défendant, un épéiste très doué pour son âge. De fait, Yun avait souvent l’avantage de la taille et de la force, lui permettant d’assommer son adversaire de coups en prenant le dessus rapidement, surtout qu’il avait développé une acuité assez fine dans le maniement des armes pour trouver les failles sans se reposer uniquement sur sa puissance brute. Surtout, la vivacité demandée par le Juyo était parfaite pour un être comme l’épicanthix, aussi fort qu’agile, tant son corps était marqué par des entraînements d’une grande difficulté, que ce soit de sa vie de sith comme dans son existence de jedi. Bref, il était fait pour cette forme, bien qu’elle lui répugnât considérablement.
Il était impératif par conséquent qu’il parvienne à maîtriser au mieux ses talents, et Lorn Vocklan était sa seule possibilité, surtout que l’idée de se faire instruire par un autre l’épicanthix titillait, il devait bien l’avouer, sa curiosité. Les épicanthix étaient peu nombreux, au sein de l’Ordre, pour autant, deux d’entre eux avaient une place au Conseil, et pas des moindres. Tout d’abord, il y avait Icare Manteer, ancien reclus, plus vieux que tout ledit Conseil réuni, revenu d’entre les morts pour mener les troupes sur Dubrillion et défaire l’Impératrice en personne et sauver la Chancelière. Puis, évidemment, son futur professeur, dont les exploits n’étaient plus à compter : Byss, Aargau évidemment, Makem Te, Dubrillion … Si son nom était souvent associé au Maître Alyria Von, aussi au Conseil, l’épicanthix avait largement prouvé au moment de la crise d’Aargau qu’il avait l’étoffe d’un meneur d’hommes renommé. N’avait-il pas reçu le surnom de Roc à ce moment, suscitant l’admiration des plus jeunes padawans ? Autant dire que face à des aînés raciaux aussi glorieux, Yun se sentait quelque peu insignifiant. Clairement, les épicanthix brillaient au sein de l’Ordre. A lui d’être digne de cet héritage.
Il pénétra dans la salle et enleva son manteau, avant de se retrouver en face de l’imposant maître d’armes. Ironie de l’histoire, le jeune homme était légèrement plus grand que son aîné, ce qui n’aurait finalement pas dû être si surprenant, étant donné que le colosse avait toujours été grand pour son espèce. Cependant, il lui semblait être plus petit que son vis-à-vis, tant le maître respirait une forme d’idéal jedi, avec son visage calme et sa pose assurée. Il se dégageait du maître une aura de sagesse et de force assez impressionnante, semblable à celle que dégageait Maître Don, quand bien même cette dernière paraissait moins martiale et plus expérimentée, portée par la puissance de l’âge et son calme. Il s’inclina bien bas face à lui, et déclara :
« Mes respects, Maître Vocklan. Je suis le padawan de Maître Don, Yun Silthar, et je vous remercie de m’avoir accordé un peu de votre temps pour m’aider à parfaire mes enseignements. »
Son visage martyrisé brillait dans le petit jour se levant, tandis qu’il ajouta :
« Comme je vous l’ai expliqué dans la note que je vous ai fait parvenir, en tant qu’ancien sith, j’ai été formé au Juyo. Pendant longtemps, j’ai renoncé à m’en servir, mais Maître Don a insisté pour que je m’en serve désormais, que je trouve un moyen d’en avoir un usage … jedi.
Je l’ai déjà fait, enfin je le crois, face à Maître Don, à vrai dire. Mais je ne saurais sans doute pas recommencer seul … Ni m’en servir avec suffisamment de sûreté en situation de combat … »
Baissant légèrement la tête à nouveau, il conclut doucement :
« J’espère que vous allez pouvoir m’aider … »
Après ces heures passées avec Maître Don et le Chevalier Draayi, le jeune homme avait pris la résolution d’augmenter drastiquement ses entraînements, et surtout de contenir par-dessus tous ses élans martiaux, car à présent que son maître l’avait encouragé sur cette voie, il devait trouver des moyens de se perfectionner tout en n’étant jamais un danger pour quiconque. Sauf que son sujet d’étude n’était pas anodin, au contraire même : il était universellement méprisé, voire condamné au sein du Temple, et ce pour de bonnes raisons à l’humble avis de Yun. Le Juyo, ou la forme VII, était sans doute la forme martiale plus dangereuse, la plus séditieuse, car contenant dans ses passes désordonnées, en proie aux émotions de son utilisateur, les germes de toutes les déviances, de toutes les hérésies. Ce n’était pas un hasard si elle était par ailleurs la forme de prédilection de nombreux siths, tant elle correspondait à leur philosophie. Rien d’étonnant donc à ce que le Seigneur Mantis, l’ancien maître de l’épicanthix, la lui ait apprise. Mais désormais, c’était la lumière qu’il servait, et il devait donc trouver un moyen de s’en servir pour le bien, comme il l’avait fait face à son propre maître et à la demande de ce dernier, en laissant non pas ses sentiments le guider, mais bel et bien en appelant à sa rescousse son intense désir de justice. Et il avait mine de rien réussi à tenir tête à son aîné relativement longtemps pour un padawan.
Il fallait dire que son physique puissant, allié à son expérience en faisait, quoique à son corps défendant, un épéiste très doué pour son âge. De fait, Yun avait souvent l’avantage de la taille et de la force, lui permettant d’assommer son adversaire de coups en prenant le dessus rapidement, surtout qu’il avait développé une acuité assez fine dans le maniement des armes pour trouver les failles sans se reposer uniquement sur sa puissance brute. Surtout, la vivacité demandée par le Juyo était parfaite pour un être comme l’épicanthix, aussi fort qu’agile, tant son corps était marqué par des entraînements d’une grande difficulté, que ce soit de sa vie de sith comme dans son existence de jedi. Bref, il était fait pour cette forme, bien qu’elle lui répugnât considérablement.
Il était impératif par conséquent qu’il parvienne à maîtriser au mieux ses talents, et Lorn Vocklan était sa seule possibilité, surtout que l’idée de se faire instruire par un autre l’épicanthix titillait, il devait bien l’avouer, sa curiosité. Les épicanthix étaient peu nombreux, au sein de l’Ordre, pour autant, deux d’entre eux avaient une place au Conseil, et pas des moindres. Tout d’abord, il y avait Icare Manteer, ancien reclus, plus vieux que tout ledit Conseil réuni, revenu d’entre les morts pour mener les troupes sur Dubrillion et défaire l’Impératrice en personne et sauver la Chancelière. Puis, évidemment, son futur professeur, dont les exploits n’étaient plus à compter : Byss, Aargau évidemment, Makem Te, Dubrillion … Si son nom était souvent associé au Maître Alyria Von, aussi au Conseil, l’épicanthix avait largement prouvé au moment de la crise d’Aargau qu’il avait l’étoffe d’un meneur d’hommes renommé. N’avait-il pas reçu le surnom de Roc à ce moment, suscitant l’admiration des plus jeunes padawans ? Autant dire que face à des aînés raciaux aussi glorieux, Yun se sentait quelque peu insignifiant. Clairement, les épicanthix brillaient au sein de l’Ordre. A lui d’être digne de cet héritage.
Il pénétra dans la salle et enleva son manteau, avant de se retrouver en face de l’imposant maître d’armes. Ironie de l’histoire, le jeune homme était légèrement plus grand que son aîné, ce qui n’aurait finalement pas dû être si surprenant, étant donné que le colosse avait toujours été grand pour son espèce. Cependant, il lui semblait être plus petit que son vis-à-vis, tant le maître respirait une forme d’idéal jedi, avec son visage calme et sa pose assurée. Il se dégageait du maître une aura de sagesse et de force assez impressionnante, semblable à celle que dégageait Maître Don, quand bien même cette dernière paraissait moins martiale et plus expérimentée, portée par la puissance de l’âge et son calme. Il s’inclina bien bas face à lui, et déclara :
« Mes respects, Maître Vocklan. Je suis le padawan de Maître Don, Yun Silthar, et je vous remercie de m’avoir accordé un peu de votre temps pour m’aider à parfaire mes enseignements. »
Son visage martyrisé brillait dans le petit jour se levant, tandis qu’il ajouta :
« Comme je vous l’ai expliqué dans la note que je vous ai fait parvenir, en tant qu’ancien sith, j’ai été formé au Juyo. Pendant longtemps, j’ai renoncé à m’en servir, mais Maître Don a insisté pour que je m’en serve désormais, que je trouve un moyen d’en avoir un usage … jedi.
Je l’ai déjà fait, enfin je le crois, face à Maître Don, à vrai dire. Mais je ne saurais sans doute pas recommencer seul … Ni m’en servir avec suffisamment de sûreté en situation de combat … »
Baissant légèrement la tête à nouveau, il conclut doucement :
« J’espère que vous allez pouvoir m’aider … »
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# Re: Frères de sang et de lames (PV Lorn) - Jeu 29 Juin 2017 - 23:56
Sans vouloir se vanter Lorn se considérait comme un professeur compétent, sans forcément être le meilleur, car il était capable de s'adapter à ses élèves sans leur demander l'impossible. On pourrait croire que la pédagogie ne serait pas le point fort d'un homme connu sous le nom du Roc d'Aargau, un surnom laissant présager une rigueur et une intransigeance insurmontables, mais en vérité le colosse était probablement plus humain et pédagogue que son apparence ne le laissait présager de prime abord. Le tout était de pouvoir analyser rapidement les points forts d'un élève et les points faibles afin de définir des axes d'amélioration et, à ce sujet, Lorn avait l'expérience lui conférant un œil expert pour ce genre de choses.
À force de pratiquer le maître d'armes avait vu tout un tas de jeunes têtes passer sous son aile mais il savait aussi qu'il y avait une partie qu'il ne verrait jamais, ceux-ci faisaient partie des élèves couvés par leurs propres maîtres du début à la fin et qui ne s'entraîneraient jamais avec aucun autre maître que le leur. Triste ? Non, pas du tout, le colosse pouvait comprendre le désir que pouvait ressentir un maître de former complètement son padawan sans interférence extérieur et, heureusement, ce genre de façon de faire lui permettait d'avoir un peu moins de travail.
En recevant une demande d'entraînement formelle le colosse se rendit compte que l'élève concerné allait être de cette dernière catégorie, il ne connaissait que très peu de choses de ce jeune garçon mis à par son maître actuelle et sa race. Coïncidence amusante, l'épicanthix n'avait eu que très rarement l'occasion de former quelqu'un possédait les mêmes origines que lui, au moins cela lui changerait un peu de ses habitudes. Le colosse fut levé de bon matin et passa une bonne dizaine de minutes assis au milieu de la salle, faisant la paix dans son esprit en prévision de ce qui allait lui être demandé. De par ses origines le jeune padawan avait été initié à la forme très controversé et décriée du Juyo, une forme que bon nombre de jedis se refusaient à pratiquer et encore moins à enseigner car elles puisaient dans les émotions de chaque pratiquant. Si le maître d'armes pouvait aisément comprendre le besoin de ce padawan de terminer sa formation et de se servir de cette forme en minimisant les risques, il devait lui aussi se préparer car c'était une forme aussi exigeante mentalement que physiquement.
Puis, après quelques minutes d'un silence presque religieux, un jeune padwan plus grand que le maître rentra dans la pièce avant de débuter ses explications aussi formelles que sincères. Qui pouvait lui en vouloir de désir maîtriser cette forme risquée ? Pas Lorn en tout cas et, de par sa réputation et ses origines, il n'était pas surpris que le garçon ait fait appel à lui. Le Juyo n'était peut-être pas sa forme de prédilection mais il s'était suffisamment penché dessus pour pouvoir l'enseigner.
Écoutant les explications du jeune homme jusqu'à la fin, ce fut au tour du maître de prendre la parole :
À force de pratiquer le maître d'armes avait vu tout un tas de jeunes têtes passer sous son aile mais il savait aussi qu'il y avait une partie qu'il ne verrait jamais, ceux-ci faisaient partie des élèves couvés par leurs propres maîtres du début à la fin et qui ne s'entraîneraient jamais avec aucun autre maître que le leur. Triste ? Non, pas du tout, le colosse pouvait comprendre le désir que pouvait ressentir un maître de former complètement son padawan sans interférence extérieur et, heureusement, ce genre de façon de faire lui permettait d'avoir un peu moins de travail.
En recevant une demande d'entraînement formelle le colosse se rendit compte que l'élève concerné allait être de cette dernière catégorie, il ne connaissait que très peu de choses de ce jeune garçon mis à par son maître actuelle et sa race. Coïncidence amusante, l'épicanthix n'avait eu que très rarement l'occasion de former quelqu'un possédait les mêmes origines que lui, au moins cela lui changerait un peu de ses habitudes. Le colosse fut levé de bon matin et passa une bonne dizaine de minutes assis au milieu de la salle, faisant la paix dans son esprit en prévision de ce qui allait lui être demandé. De par ses origines le jeune padawan avait été initié à la forme très controversé et décriée du Juyo, une forme que bon nombre de jedis se refusaient à pratiquer et encore moins à enseigner car elles puisaient dans les émotions de chaque pratiquant. Si le maître d'armes pouvait aisément comprendre le besoin de ce padawan de terminer sa formation et de se servir de cette forme en minimisant les risques, il devait lui aussi se préparer car c'était une forme aussi exigeante mentalement que physiquement.
Puis, après quelques minutes d'un silence presque religieux, un jeune padwan plus grand que le maître rentra dans la pièce avant de débuter ses explications aussi formelles que sincères. Qui pouvait lui en vouloir de désir maîtriser cette forme risquée ? Pas Lorn en tout cas et, de par sa réputation et ses origines, il n'était pas surpris que le garçon ait fait appel à lui. Le Juyo n'était peut-être pas sa forme de prédilection mais il s'était suffisamment penché dessus pour pouvoir l'enseigner.
Écoutant les explications du jeune homme jusqu'à la fin, ce fut au tour du maître de prendre la parole :
« Tu as bien fait de me demander, c'est faire preuve de sagesse et d'humilité que d'admettre avoir besoin d'aide. »
Faisant une petite pause dans son intervention, jaugeant cet élève du regard, Lorn lui indiqua le centre de la pièce d'un discret mouvement de la main avant de s'y diriger pour s'y asseoir. L'heure n'était pas encore à la pratique, avant cela il lui restait certains points à éclaircir.
« Avant toute chose j'aimerai que tu m'expliques ce que tu sais de cette forme, ce que les siths t'ont appris et ce que les jedis t'ont appris. Une fois que ce sera fait alors nous pourrons tout recommencer du début, sur des bases saines.»
Un ancien sith avait toujours le risque de replonger et se frotter au maniement de cette forme était risqué, pour lui plus que pour n'importe quel autre jedi en formation, aussi avait-il besoin d'un encadrement solide que lui fournirait Lorn bien volontiers. Mais, avant que l'explication de Yun commence, Lorn lui posa une dernière question :
« Pourquoi cette forme et pas une autre ? »
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# Re: Frères de sang et de lames (PV Lorn) - Ven 30 Juin 2017 - 0:43
« Il n’y a pas de raison particulière maître Vocklan. Du moins, pas de mon fait. Je n’ai aucune appétence pour cette forme. A vrai dire, jusqu’à il y a peu, elle me répugnait, et je ne m’en suis servi qu’à la demande des maîtres de l’Ordre pour tester les capacités d’une Chevalière face à l’obscur, le Chevalier Nae. Et … Je l’ai vaincue en duel. Blessée même.
Après ça … Maître Don a décidé de me pousser à parfaire mes dons dans la matière. Je préfère le Soresu, Maître … Mais j’y suis moins doué, je crois. Mon physique est adapté aux manières de la forme VII, je dirais … Et elle a constitué l’essentiel de mon enseignement sith, mon ancien maître y était extrêmement attaché.
Ce n’est donc pas vraiment … Enfin, ce n’était pas forcément mon choix. On me l’a imposé. Mais le choix était … efficace. Du moins ses résultats le sont, manifestement. Avec le recul, je crois que j’y trouve probablement la pleine réalisation de mes capacités, certes, quand bien même … Enfin, elle ne me rappelle pas forcément que des souvenirs agréables. »
Yun parlait ordinairement peu. Mais face à la dernière question de l’autre épicanthix, il avait senti le besoin d’expliciter sa cause, conscient qu’il était plus qu’étrange pour un maître d’armes d’entendre quelqu’un ayant requis un cours particulier sur une certaine forme expliquer qu’il éprouvait une forme de dégoût pour l’enseignement qu’il demandait à maîtriser. Pour autant, c’était la triste vérité. Une part de son être continuait à être repoussé par la perspective du Juyo, et malgré toutes les assurances de Maître Don et du Chevalier Draayi, il n’éprouvait décidément qu’une aisance toute relative avec sa nouvelle situation. Oui, il était doué avec le Juyo, indubitablement. Il existait en lui une fluidité dans la construction et la destruction des passes d’armes qui en faisait un être fait pour la forme VII, néanmoins, tout ce qu’elle portait en elle le terrifiait.
« Par conséquent, pour répondre à votre première question … Dans le temps, j’avais une maîtrise relativement avancée pour un apprenti du Juyo. Je connais l’ensemble des katas de base, sous la forme Vaapad, et une bonne partie de ceux avancés. Donc, sous l’utilisation des émotions brute. A l’époque … J’utilisais essentiellement ma haine des siths … Et la haine de moi … »
Yun s’arrêta un instant, clairement mal à l’aise face à cette évocation. C’était une chose de le dire à son maître, qu’il connaissait bien après toutes ces années, qui avait toujours su les particularités de son élève et avait tout tenté pour les lui faire oublier, pour le considérer comme un jeune homme normal, un novice comme les autres. C’en était une autre que d’expliquer une partie aussi intime de son cheminement personnel à un parfait étranger, à un Maître du Conseil qui plus est, un homme qui avait combattu les siths à de nombreuses occasions, avait défait de hauts dignitaires de l’Empire … Que pensait Lorn Vocklan d’un être comme lui ? Peut-être que l’imposant maître d’armes partageaient les vues du reste du Temple sur sa personne, qu’il l’estimait dangereux. Peut-être était-ce pour cela qu’il avait accepté sa requête, pour s’assurer qu’il demeurerait dans le rang, qu’il n’essayerait pas de contrôler un pouvoir qui le ferait sombrer … Impossible de le savoir, et l’espace d’une seconde, tous ses vieux démons revinrent assaillirent le padawan, qui se mit à déglutir péniblement avant d’ajouter, comme pour se dédouaner :
« Je veux dire … Je n’aimais pas ce que j’étais. Etre un sith. Je n’ai jamais … Enfin, je n’étais pas vraiment un modèle d’apprenti … Cela a … alimenté mes dons, je crois. Ce sentiment … Que je n’étais pas à ma place sur Korriban. Que ce monde n’était pas le mien. Qu’il me répugnait. Et cela me rendait … fort. »
Pas besoin d’aller chercher beaucoup plus loin les raisons de ses échecs dans le maniement des techniques siths et ses facilités dans celles du sabre : Yun alimentait toutes ses manipulations par les seules émotions qu’il s’autorisait, et la haine de lui-même était un puit sans fond dans lequel il s’était enfoncé profondément et continuait parfois de voguer dangereusement. Voilà pourquoi ses professeurs n’avaient jamais rien soupçonné également : ils percevaient la hargne, la colère, la haine, mais son esprit barricadé leur interdisait d’en savoir la cause, aussi ils se bornaient à supposer que l’épicanthix était une brute qui suivait un chemin similaire à celui de nombreux guerriers siths lambdas. Ce n’était pour autant pas vraiment le cas … Et c’était précisément cela qui l’avait sauvé.
« De la version jedi … Je ne connais rien, maître. On n’enseigne pas le Juyo aux padawans … et je n’ai jamais cherché à connaître quoi que ce soit à ce sujet quand j’ai rejoint l’Ordre. J’ai abandonné la forme VII pour me consacrer au Soresu. J’estimais que c’était un moyen de montrer que j’avais vraiment changé.
J’ai utilisé une forme très atténuée de la version sith que j’utilisais lorsque j’ai tenté d’aider le Chevalier Nae, et j’ai … enfin … »
Yun s’interrompit, cherchant ses mots, ne sachant comment aborder la phase suivante de ses explications. Quand bien même il s’était exercé à cet art douloureux qu’était l’explication métaphysique avec le Chevalier Draayi, l’épicanthix devait avouer qu’il n’était décidément pas doué dans ce domaine. Finalement, il rassembla ses esprits, et développa comme il le put sa pensée :
« Au cours d’une mission avec Maître Don j’ai … utilisé la force d’une façon différente. Je n’ai pas fait appel à un sentiment mais … à une volonté. Un objectif, en quelque sorte. J’ai accepté toutes les possibilités s’offrant à moi par la Force, et me suis plié à ce qu’elle désirait finalement accomplir, avec pour unique but d’apporter de la justice autour de moi. Et j’ai fait apparaître des éclairs de Force … Mais différents de ceux qu’utilisent les siths. Maître Don pense que j’ai utilisé la Force d’une nouvelle manière, non obscure et que je pourrais … reproduire la chose avec le Juyo.
J’ai essayé en sa présence. Ainsi que dans celle du Chevalier Draayi, plus tard, pour créer un Bouclier de Force. Et j’ai plus ou moins réussi. Mais cela me demande … vraiment beaucoup d’efforts maître. Et les résultats sont assez aléatoires pour le moment.
Néanmoins, je crois que c’est ce qui se rapproche le plus d’un usage jedi d’un Juyo que j’ai pu entreprendre. »
Timidement, il ajouta :
« Je peux vous montrer … »
Lentement, il s’immergea dans la Force, en appelant aux techniques que lui avaient enseigné le Chevalier Draayi et se concentra sur son objectif : il était l’instrument de la Force dans sa globalité, il était son arme fidèle, son serviteur dévoué, et acceptait tout ce qu’elle désirait. Il était l’incarnation de l’équilibre, de sa lame de justice. Et lentement, un Bouclier commença à se tisser autour de lui, l’enveloppant dans son cocon protecteur. Soudainement drainé par l’effort, Yun finit par dire :
« J’espère que … c’est plus clair ainsi. »
Après ça … Maître Don a décidé de me pousser à parfaire mes dons dans la matière. Je préfère le Soresu, Maître … Mais j’y suis moins doué, je crois. Mon physique est adapté aux manières de la forme VII, je dirais … Et elle a constitué l’essentiel de mon enseignement sith, mon ancien maître y était extrêmement attaché.
Ce n’est donc pas vraiment … Enfin, ce n’était pas forcément mon choix. On me l’a imposé. Mais le choix était … efficace. Du moins ses résultats le sont, manifestement. Avec le recul, je crois que j’y trouve probablement la pleine réalisation de mes capacités, certes, quand bien même … Enfin, elle ne me rappelle pas forcément que des souvenirs agréables. »
Yun parlait ordinairement peu. Mais face à la dernière question de l’autre épicanthix, il avait senti le besoin d’expliciter sa cause, conscient qu’il était plus qu’étrange pour un maître d’armes d’entendre quelqu’un ayant requis un cours particulier sur une certaine forme expliquer qu’il éprouvait une forme de dégoût pour l’enseignement qu’il demandait à maîtriser. Pour autant, c’était la triste vérité. Une part de son être continuait à être repoussé par la perspective du Juyo, et malgré toutes les assurances de Maître Don et du Chevalier Draayi, il n’éprouvait décidément qu’une aisance toute relative avec sa nouvelle situation. Oui, il était doué avec le Juyo, indubitablement. Il existait en lui une fluidité dans la construction et la destruction des passes d’armes qui en faisait un être fait pour la forme VII, néanmoins, tout ce qu’elle portait en elle le terrifiait.
« Par conséquent, pour répondre à votre première question … Dans le temps, j’avais une maîtrise relativement avancée pour un apprenti du Juyo. Je connais l’ensemble des katas de base, sous la forme Vaapad, et une bonne partie de ceux avancés. Donc, sous l’utilisation des émotions brute. A l’époque … J’utilisais essentiellement ma haine des siths … Et la haine de moi … »
Yun s’arrêta un instant, clairement mal à l’aise face à cette évocation. C’était une chose de le dire à son maître, qu’il connaissait bien après toutes ces années, qui avait toujours su les particularités de son élève et avait tout tenté pour les lui faire oublier, pour le considérer comme un jeune homme normal, un novice comme les autres. C’en était une autre que d’expliquer une partie aussi intime de son cheminement personnel à un parfait étranger, à un Maître du Conseil qui plus est, un homme qui avait combattu les siths à de nombreuses occasions, avait défait de hauts dignitaires de l’Empire … Que pensait Lorn Vocklan d’un être comme lui ? Peut-être que l’imposant maître d’armes partageaient les vues du reste du Temple sur sa personne, qu’il l’estimait dangereux. Peut-être était-ce pour cela qu’il avait accepté sa requête, pour s’assurer qu’il demeurerait dans le rang, qu’il n’essayerait pas de contrôler un pouvoir qui le ferait sombrer … Impossible de le savoir, et l’espace d’une seconde, tous ses vieux démons revinrent assaillirent le padawan, qui se mit à déglutir péniblement avant d’ajouter, comme pour se dédouaner :
« Je veux dire … Je n’aimais pas ce que j’étais. Etre un sith. Je n’ai jamais … Enfin, je n’étais pas vraiment un modèle d’apprenti … Cela a … alimenté mes dons, je crois. Ce sentiment … Que je n’étais pas à ma place sur Korriban. Que ce monde n’était pas le mien. Qu’il me répugnait. Et cela me rendait … fort. »
Pas besoin d’aller chercher beaucoup plus loin les raisons de ses échecs dans le maniement des techniques siths et ses facilités dans celles du sabre : Yun alimentait toutes ses manipulations par les seules émotions qu’il s’autorisait, et la haine de lui-même était un puit sans fond dans lequel il s’était enfoncé profondément et continuait parfois de voguer dangereusement. Voilà pourquoi ses professeurs n’avaient jamais rien soupçonné également : ils percevaient la hargne, la colère, la haine, mais son esprit barricadé leur interdisait d’en savoir la cause, aussi ils se bornaient à supposer que l’épicanthix était une brute qui suivait un chemin similaire à celui de nombreux guerriers siths lambdas. Ce n’était pour autant pas vraiment le cas … Et c’était précisément cela qui l’avait sauvé.
« De la version jedi … Je ne connais rien, maître. On n’enseigne pas le Juyo aux padawans … et je n’ai jamais cherché à connaître quoi que ce soit à ce sujet quand j’ai rejoint l’Ordre. J’ai abandonné la forme VII pour me consacrer au Soresu. J’estimais que c’était un moyen de montrer que j’avais vraiment changé.
J’ai utilisé une forme très atténuée de la version sith que j’utilisais lorsque j’ai tenté d’aider le Chevalier Nae, et j’ai … enfin … »
Yun s’interrompit, cherchant ses mots, ne sachant comment aborder la phase suivante de ses explications. Quand bien même il s’était exercé à cet art douloureux qu’était l’explication métaphysique avec le Chevalier Draayi, l’épicanthix devait avouer qu’il n’était décidément pas doué dans ce domaine. Finalement, il rassembla ses esprits, et développa comme il le put sa pensée :
« Au cours d’une mission avec Maître Don j’ai … utilisé la force d’une façon différente. Je n’ai pas fait appel à un sentiment mais … à une volonté. Un objectif, en quelque sorte. J’ai accepté toutes les possibilités s’offrant à moi par la Force, et me suis plié à ce qu’elle désirait finalement accomplir, avec pour unique but d’apporter de la justice autour de moi. Et j’ai fait apparaître des éclairs de Force … Mais différents de ceux qu’utilisent les siths. Maître Don pense que j’ai utilisé la Force d’une nouvelle manière, non obscure et que je pourrais … reproduire la chose avec le Juyo.
J’ai essayé en sa présence. Ainsi que dans celle du Chevalier Draayi, plus tard, pour créer un Bouclier de Force. Et j’ai plus ou moins réussi. Mais cela me demande … vraiment beaucoup d’efforts maître. Et les résultats sont assez aléatoires pour le moment.
Néanmoins, je crois que c’est ce qui se rapproche le plus d’un usage jedi d’un Juyo que j’ai pu entreprendre. »
Timidement, il ajouta :
« Je peux vous montrer … »
Lentement, il s’immergea dans la Force, en appelant aux techniques que lui avaient enseigné le Chevalier Draayi et se concentra sur son objectif : il était l’instrument de la Force dans sa globalité, il était son arme fidèle, son serviteur dévoué, et acceptait tout ce qu’elle désirait. Il était l’incarnation de l’équilibre, de sa lame de justice. Et lentement, un Bouclier commença à se tisser autour de lui, l’enveloppant dans son cocon protecteur. Soudainement drainé par l’effort, Yun finit par dire :
« J’espère que … c’est plus clair ainsi. »
Invité
# Re: Frères de sang et de lames (PV Lorn) - Ven 30 Juin 2017 - 23:26
Lorsqu’un élève débutait sa formation il commençait par être initié aux formes de bases comme tout le monde avant d’être pris sous l’aile de son futur maître et, à ce moment-là, celui-ci lui enseignait sa propre façon de se battre à commencer les formes avec lesquelles il était le plus à l’aise. Lorn était passé par là comme tous les autres maîtres avant lui. Une fois atteint le rang de chevalier il convenait au jeune jedi de se forger son propre style en combinant et personnalisant les formes étudiées durant son apprentissage et c’était à partir de là que chaque jedi se créait son propre style qu’il enseignerait ensuite à son futur élève, perpétuant ainsi la boucle. Mais malheureusement le jeune élève face au colosse n’avait pas eu la chance de pouvoir faire ce choix, l’ancien maître du garçon lui avait imposé l’apprentissage de cette forme parce qu’elle puisait dans les émotions ce qui allait parfaitement avec ces cousins tombés en déchéance. C’était un style qui leur allait à merveille et le risque inhérent à cette forme était la raison pour laquelle rares étaient les maîtres à en enseigner la maîtrise à leurs padawans.
N’étant pas du tout surpris qu’un si grand gaillard au passé troublé se soit tourné vers le Soresu, forme défensive par excellence, Lorn révisa son jugement quand il apprit que c’était maître Don lui-même qui avait incité son jeune élève à creuser davantage la maîtrise de cette forme pour en tirer son plein potentiel. Qui était le colosse pour contredire la décision d’un aîné ? Le jeune élève connaissait la puissance de cette forme et il avait constaté son manque de maîtrise, allant jusqu’à vaincre et blesser une chevalière en duel. Pas mal non ? Mais ce combat avait certainement suffit à Yun pour comprendre la dangerosité du Juyo et l’entraînement nécessaire à son perfectionnement. C’était la raison même de la présence de ces deux épicanthix dans cette pièce ce matin-là.
Silencieusement le colosse écouta les explications de son élève du moment, celui-ci connaissait la partie débridée du Juyo et Lorn allait devoir instiller du contrôle dans tout ce chaos avant de débuter. Si l’explication en elle-même était aussi sincère qu’intéressante ce fut la fin de l’intervention qui capta l’attention du maître d’armes, celui-ci avait combattu beaucoup de sith et était toujours sceptique quand on évoquait la possibilité qu’un sith désire rejoindre le chemin de la lumière. Mais c’était sans doute la première fois qu’il écoutait un ancien sith expliquer aussi clairement à quel point il haïssait ce qu’il était devenu en ce temps-là et, en toute honnêteté, cela serait mentir que de dire que Lorn ne fut pas surpris et peiné en entendant cette explication. Utiliser sa haine des choses était une chose qu’il pouvait concevoir mais utiliser la haine dirigée contre lui-même ? Qui pouvait donc se détester à ce point pour en arriver là ? Eh bien lui, apparemment.
Ce que Lorn retint enfin ne fut pas le fait que l’élève avait déjà goûté au Juyo sous sa forme la plus sauvage mais qu’il soit capable de lance des éclairs de force sans que l’attrait du côté obscur ne lui soit revenu. Le jedi connaissait l’attrait de l’obscurité mais n’avait jamais fait usage de tels éclairs, aussi était-il sceptique quant à ces explications, mais si maître Don pensait que cette façon de faire était plus claire et juste alors le maître d’armes s’en contenterait pour le moment.
Une fois la démonstration passée et les explications terminées ce fut enfin au colosse de prendre la parole, celui-ci se leva et s’écarta du centre de la pièce, les mains croisées dans son dos, cherchant ses mots pendant quelques courtes secondes avant de débuter son speech :
N’étant pas du tout surpris qu’un si grand gaillard au passé troublé se soit tourné vers le Soresu, forme défensive par excellence, Lorn révisa son jugement quand il apprit que c’était maître Don lui-même qui avait incité son jeune élève à creuser davantage la maîtrise de cette forme pour en tirer son plein potentiel. Qui était le colosse pour contredire la décision d’un aîné ? Le jeune élève connaissait la puissance de cette forme et il avait constaté son manque de maîtrise, allant jusqu’à vaincre et blesser une chevalière en duel. Pas mal non ? Mais ce combat avait certainement suffit à Yun pour comprendre la dangerosité du Juyo et l’entraînement nécessaire à son perfectionnement. C’était la raison même de la présence de ces deux épicanthix dans cette pièce ce matin-là.
Silencieusement le colosse écouta les explications de son élève du moment, celui-ci connaissait la partie débridée du Juyo et Lorn allait devoir instiller du contrôle dans tout ce chaos avant de débuter. Si l’explication en elle-même était aussi sincère qu’intéressante ce fut la fin de l’intervention qui capta l’attention du maître d’armes, celui-ci avait combattu beaucoup de sith et était toujours sceptique quand on évoquait la possibilité qu’un sith désire rejoindre le chemin de la lumière. Mais c’était sans doute la première fois qu’il écoutait un ancien sith expliquer aussi clairement à quel point il haïssait ce qu’il était devenu en ce temps-là et, en toute honnêteté, cela serait mentir que de dire que Lorn ne fut pas surpris et peiné en entendant cette explication. Utiliser sa haine des choses était une chose qu’il pouvait concevoir mais utiliser la haine dirigée contre lui-même ? Qui pouvait donc se détester à ce point pour en arriver là ? Eh bien lui, apparemment.
Ce que Lorn retint enfin ne fut pas le fait que l’élève avait déjà goûté au Juyo sous sa forme la plus sauvage mais qu’il soit capable de lance des éclairs de force sans que l’attrait du côté obscur ne lui soit revenu. Le jedi connaissait l’attrait de l’obscurité mais n’avait jamais fait usage de tels éclairs, aussi était-il sceptique quant à ces explications, mais si maître Don pensait que cette façon de faire était plus claire et juste alors le maître d’armes s’en contenterait pour le moment.
Une fois la démonstration passée et les explications terminées ce fut enfin au colosse de prendre la parole, celui-ci se leva et s’écarta du centre de la pièce, les mains croisées dans son dos, cherchant ses mots pendant quelques courtes secondes avant de débuter son speech :
« Je ne t’apprends rien mais le Juyo est une forme agressive à outrance, elle n’a pas été créée dans le but d’être couplée avec une autre forme. Le Soresu plus qu’aucune autre. Cela ne veut pas pour autant dire que c’est impossible de combiner les deux, le but est de savoir faire la part des choses et de ne pas te laisser emporter dans un assaut effréné. »
Faisant une petite pause dans son explication, le jeune maître d’armes détacha un sabre de sa ceinture et observa le manche pendant quelques secondes. Il était suffisant confiant en ses capacités pour se savoir capable d’encaisser les assauts du padawan sans crainte d’être blessé et cela pourrait servir à l’élève, il pourrait se sortir les tripes sans risque. Faisant signe au padawan de se lever, le colosse poursuivit son explication par :
« Avant que la pratique ne débute tu vas empoigner toutes les émotions dont tu pourrais vouloir te servir et t’en servir pour modeler une lame dans ton esprit. Ce sera ton esprit combattif, ta volonté guerrière dans laquelle tu puiseras pour manier le Juyo. »
S’écartant de son élève de quelques mètres, pied gauche en avant et main tenant fermement le manche de son arme, Lorn conclut son intervention par :
« Quand tu te sentiras prêt, attaque-moi avec tout ce que tu as, sans cra inte de me blesser. Nous verrons ensuite les modifications à apporter pour commence le travail. »
Parler de son expérience était une chose mais Lorn était un homme d’action, il avait besoin de voir un étudiant se battre afin d’identifier ce qui n’allait pas, ce qui devait être gommé ou amélioré. Il allait donc laisser Yun se défouler sur lui et ensuite le travail de correctif commencerait…à la dure.
Invité
# Re: Frères de sang et de lames (PV Lorn) - Ven 30 Juin 2017 - 23:55
Lorn Vocklan était un maître reposant. En écoutant sans explication sans poser de questions, en se focalisant uniquement sur le travail en cours et sans le savoir l’épicanthix venait de s’attirer la gratitude de son élève temporaire. Yun aimait cette façon directe de faire, d’entrer directement dans le vif du sujet. Il n’aimait pas parler de lui, et avait l’impression tenace de l’avoir beaucoup trop fait ces derniers temps, que ce soit auprès de son propre maître ou du Chevalier Draayi. Alors oui … Qu’on l’interroge précisément en passant outre ses particularités, sans sourciller, avait quelque chose d’extraordinairement réconfortant. Sous la houlette du maître d’armes, le colosse se sentait tout simplement traité comme n’importe quel padawan désireux de parfaire ses dons dans un domaine particulier, et il devait admettre que cela lui plaisait. Etait-ce une manière de vivre caractéristique des individus de sa planète ? Maître Manteer non plus n’avait pas la réputation de tourner autour du pot. Ou bien, une déformation due à une certaine tournure d’esprit des Gardiens ou des Sentinelles ? Pas forcément, il en avait connu des plus inquisiteurs. Non, cela devait tenir à une certaine forme de caractère, tout simplement, et qui n’était pas pour lui déplaire, bien au contraire même.
Le fait que le Juyo soit une forme agressive était un euphémisme, et Yun le savait mieux que quiconque. C’était sans doute la forme de combat la plus violente de tout l’arsenal des utilisateurs de la Force. Cela ne signifiait pas qu’elle était la plus efficace, loin de là, mais simplement qu’elle était conçue pour être tournée entièrement vers l’offensive et qu’elle faisait appel à un déchaînement de coups et de sensations qui la rendaient notoirement dangereuse, conduisant certains de ses adeptes à négliger gravement leurs défenses. C’était là toute sa force et sa faiblesse. Un adepte du Makashi élaborait des stances complexes et attendait patiemment l’ouverture pour frapper, élevant son niveau autant offensif ou défensif. Un utilisateur du Djem So avançait, implacable, et soulait son adversaire de frappes précises et puissantes pour asseoir sa domination, quitte à se rabattre sur les katas défensifs du Soresu le temps que l’orage cesse s’il était en mauvaise posture. L’amateur d’Ataru était peut-être celui qui ressemblait le plus à celui pratiquant la forme VII, car en virevoltant dans des figures élaborées, il prenait le risque d’ouvrir sa garde. Cependant, il devait garder un contrôle accru de sa personne, ne jamais se laisser envahir par ses émotions. Le Juyo était précisément le contraire de cela : il puisait à la source des sentiments de son utilisateur pour déchaîner un torrent de frappes qui s’enchevêtraient, se brisaient, son imprévisibilité demeurant son plus grand atout.
« Maître Don préférerait que je n’utilise pas … cette haine qui est en moi, pour mon passé. Je vais essayer … de puiser dans d’autres choses. »
Autant le prévenir tout de suite. Yun ne savait pas quelles étaient les limites de Maître Vocklan par rapport à celles du vieillard humain, mais il tenait à respecter les consignes de son professeur principal, quand bien même il savait d’expérience qu’il se privait ainsi d’une source de pouvoir aussi brutale qu’efficace. Pour autant, il faisait confiance à son tuteur. Et puis … C’était la voie de la facilité. N’était-ce pas justement la marque de l’obscur que de l’emprunter. Non il devait aller plus loin, puiser plus profondément en lui-même, comme il l’avait fait dans les abysses de Lorrd. La justice serait son bras armé.
Ainsi, il n’eut presque pas besoin de se concentrer pour voir se matérialiser dans son esprit fermé une redoutable épée de justice, ce symbole régalien si connu et commun dans toutes les aristocraties de la galaxie. C’était … évident, pour lui. Toute sa détermination, toute sa foi se retrouvait dans cette arme, tout ce qu’il déposait comme sentiments, comme envie, comme rêve, faisait corps avec cette apparition.
Silencieusement, il tira son sabre de sa ceinture, et la lame rougeoyante apparut, éclairant de son ardeur sinistre la salle, avant qu’il ne bondisse au-devant de son opposant du moment, son esprit atteignant la méditation mobile en quelques secondes, l’épée de justice fièrement fichée dans son cerveau, aspirant toute sa concentration, guidant son bras qui commença à se mouvoir en un entrelacement complexes de feintes destinées à perdre n’importe quel adversaire dans leurs arabesques enchanteresses. Puis soudain, il effectua une rotation sur lui-même, son esprit tel une épée lancé au-devant d’un obstacle, prêt à se ficher dans une cible, et il abattit son arme sur Lorn, sachant pertinemment que ce dernier n’aurait aucun mal à contrer son assaut … étrangement calme. Ou joyeux. Mais pas véritablement furieux. C’était … autre chose qui se dégageait de lui. Quelque chose qu’il n’aurait pas su identifier.
"J'ai pensé ... à l'épée de justice, Maître. Et elle m'a ... guidé. Je n'avais jamais réussi quelque chose d'aussi ... fluide.
Enfin je me doute qu'il y a encore beaucoup à améliorer mais ... votre technique me parle vraiment ... Parfaitement. Plus que je ne saurais le dire, en vérité. Elle est ... ce qui me convient."
D'emblée cette séance commençait sur les chapeaux de roue, et était d'ores et déjà plus que fructueuse. Mais cela n'aurait pas dû étonner le jeune homme. Qui mieux qu'un autre épicanthix pouvait le comprendre, s'adresser à lui, le faire progresser?
Le fait que le Juyo soit une forme agressive était un euphémisme, et Yun le savait mieux que quiconque. C’était sans doute la forme de combat la plus violente de tout l’arsenal des utilisateurs de la Force. Cela ne signifiait pas qu’elle était la plus efficace, loin de là, mais simplement qu’elle était conçue pour être tournée entièrement vers l’offensive et qu’elle faisait appel à un déchaînement de coups et de sensations qui la rendaient notoirement dangereuse, conduisant certains de ses adeptes à négliger gravement leurs défenses. C’était là toute sa force et sa faiblesse. Un adepte du Makashi élaborait des stances complexes et attendait patiemment l’ouverture pour frapper, élevant son niveau autant offensif ou défensif. Un utilisateur du Djem So avançait, implacable, et soulait son adversaire de frappes précises et puissantes pour asseoir sa domination, quitte à se rabattre sur les katas défensifs du Soresu le temps que l’orage cesse s’il était en mauvaise posture. L’amateur d’Ataru était peut-être celui qui ressemblait le plus à celui pratiquant la forme VII, car en virevoltant dans des figures élaborées, il prenait le risque d’ouvrir sa garde. Cependant, il devait garder un contrôle accru de sa personne, ne jamais se laisser envahir par ses émotions. Le Juyo était précisément le contraire de cela : il puisait à la source des sentiments de son utilisateur pour déchaîner un torrent de frappes qui s’enchevêtraient, se brisaient, son imprévisibilité demeurant son plus grand atout.
« Maître Don préférerait que je n’utilise pas … cette haine qui est en moi, pour mon passé. Je vais essayer … de puiser dans d’autres choses. »
Autant le prévenir tout de suite. Yun ne savait pas quelles étaient les limites de Maître Vocklan par rapport à celles du vieillard humain, mais il tenait à respecter les consignes de son professeur principal, quand bien même il savait d’expérience qu’il se privait ainsi d’une source de pouvoir aussi brutale qu’efficace. Pour autant, il faisait confiance à son tuteur. Et puis … C’était la voie de la facilité. N’était-ce pas justement la marque de l’obscur que de l’emprunter. Non il devait aller plus loin, puiser plus profondément en lui-même, comme il l’avait fait dans les abysses de Lorrd. La justice serait son bras armé.
Ainsi, il n’eut presque pas besoin de se concentrer pour voir se matérialiser dans son esprit fermé une redoutable épée de justice, ce symbole régalien si connu et commun dans toutes les aristocraties de la galaxie. C’était … évident, pour lui. Toute sa détermination, toute sa foi se retrouvait dans cette arme, tout ce qu’il déposait comme sentiments, comme envie, comme rêve, faisait corps avec cette apparition.
Silencieusement, il tira son sabre de sa ceinture, et la lame rougeoyante apparut, éclairant de son ardeur sinistre la salle, avant qu’il ne bondisse au-devant de son opposant du moment, son esprit atteignant la méditation mobile en quelques secondes, l’épée de justice fièrement fichée dans son cerveau, aspirant toute sa concentration, guidant son bras qui commença à se mouvoir en un entrelacement complexes de feintes destinées à perdre n’importe quel adversaire dans leurs arabesques enchanteresses. Puis soudain, il effectua une rotation sur lui-même, son esprit tel une épée lancé au-devant d’un obstacle, prêt à se ficher dans une cible, et il abattit son arme sur Lorn, sachant pertinemment que ce dernier n’aurait aucun mal à contrer son assaut … étrangement calme. Ou joyeux. Mais pas véritablement furieux. C’était … autre chose qui se dégageait de lui. Quelque chose qu’il n’aurait pas su identifier.
"J'ai pensé ... à l'épée de justice, Maître. Et elle m'a ... guidé. Je n'avais jamais réussi quelque chose d'aussi ... fluide.
Enfin je me doute qu'il y a encore beaucoup à améliorer mais ... votre technique me parle vraiment ... Parfaitement. Plus que je ne saurais le dire, en vérité. Elle est ... ce qui me convient."
D'emblée cette séance commençait sur les chapeaux de roue, et était d'ores et déjà plus que fructueuse. Mais cela n'aurait pas dû étonner le jeune homme. Qui mieux qu'un autre épicanthix pouvait le comprendre, s'adresser à lui, le faire progresser?
Invité
# Re: Frères de sang et de lames (PV Lorn) - Sam 1 Juil 2017 - 11:29
La plupart des siths se servaient des émotions les plus violentes pour alimenter leur volonté guerrière et leur soif de sang, les poussant à user d’un style agressif coincidant avec la violence qui régnait dans leur esprit, aussi la forme Juyo était-elle toute indiquée pour bon nombre d’entre eux. Les jedis quant à eux, conscients des ravages que pouvaient causer des émotions mal dosées et mal contrôlées, préféraient des formes tout aussi énergiques mais qui ne puisaient dans les émotions par crainte de voir leurs plus jeunes élèves rejoindre leurs cousins déchus. Un maître pouvait sans mal plonger à corps perdu dans le Juyo sans craindre de se perdre en chemin car il était pleinement au contrôle de ses émotions, mais la même chose ne pouvait pas être dite des jeunes élèves qui se découvraient encore et qui apprenaient jour après jour à se contrôler et à devenir des jedis.
Mais pour le jeune Yun ici présent c’était différent car il avait déjà visité les deux côtés du miroir, beaucoup de maîtres servaient d’avis de dire qu’initier un ancien sith au Juyo était la plus sûre voie vers la tentation du côté obscur mais maître Don semblait d’un tout autre avis. Peut-être était-ce justement cette connaissance du côté obscur qui – tout comme Lorn – l’empêchait de retomber dans ces travers quoiqu’il en soit le vénérable maître Don avait jugé que Yun était prêt à creuser plus en avant dans la maîtrise du Juyo sans risque, pour peu qu’il soit bien accompagné en tout cas. Cette approbation seule était suffisante pour le roc d’Aargau.
Si le roc comprenait aisément que le jeune élève puisse rechigner à puiser dans ses émotions, craignait sans doute de piocher dans les mauvaises, il était certain qu’avec de la pratique et un peu de temps Yun se sentirait prêt à aller piocher dans ce réservoir infini pour nourrir sa volonté guerrière comme on lancerait une buche dans un feu de cheminée.
En vérité – selon Lorn – il appartenait à chaque personne désirant prendre les armes de se trouver une bonne raison de le faire et s’y tenir, il appartenait à chaque guerrier de trouver l’origine de sa volonté de combattre et de l’aggriper à deux mains sans jamais la laisser partir. Qu’il s’agisse de grandes causes comme la défense des opprimés ou des raisons plus personnelles comme celle de sauver un être aimé ou d’asseoir sa domination sur les autres, il existait autant de raisons de se battre qu’il y avait de personnes désireuses de prendre les armes. Le tout n’était pas de trouver une raison de se battre mais de trouver sa propre raison de se battre, la nuance était mince mais elle avait au moins le mérite d’exister.
Le jeune Yun avait-il trouvé cette raison ? Son maître d’aujourd’hui n’en savait rien mais supposait que oui, il ne se serait pas risqué à la maîtrise du Juyo s’il n’avait pas un objectif derrière, qu’il soit plus ou moins louable.
Mais finalement, même si quelques explications étaient toujours nécessaires afin de repartir sur de saines bases, Lorn était un homme de pratique qui ne jugeait jamais mieux de la valeur d’un individu qu’en croisant le fer avec lui et, aujourd’hui, il profiterait de cette pratique pour voir à quel point Yun maîtrisait le Juyo et jusqu’où il se freinait par peur de puiser dans des émotions nocives.
Pressant un bouton jusqu’à ce qu’une lumière violacée vienne éclairer une partie de son visage, le colosse posa ses prunelles bleutées sur la lame rougeoyante de son partenaire du jour et, pendant quelques secondes, ne put s’empêcher de se poser une question. N’avait-il simplement pas eu le temps de changer le cristal de son arme pour une couleur plus tempérée comme le vert ou le bleu, ou bien faisait-il exprès d’arborer cette lame écarlate pour rappeler à tout le monde ses origines troublées ? Une question qui ne trouverait pas tout de suite sa réponse, cela pourrait bien attendre un peu.
Amusé de voir le jeune padawan foncer sur lui sans hésiter, une différence flagrante par rapport à bon nombre d’autres élèves plus timides et moins assurés, le colosse leva sa propre lame en une garde simple de côté, la lame positionnée horizontalement sur son flanc droit. Si le Juyo était une forme d’attaque à outrance qui noyait son adversaire sous une avalanche de coups aussi risqués que puissants, sans lui laisser le temps de contre-attaquer, la défense était totalement absente de cette maîtrise et si elle n’était pas maîtrisée parfaitement alors une contre-attaque se révélait plus dévastatrice que face à n’importe quelle autre forme.
Mais avant de parler de défense – comme par exemple essayer de combiner le Juyo et le Soresu – il convenait d’entraînement le jeune Yun à la maîtrise de la première forme et en gommer les imperfections.
Arme au poing, campé sur ses positions comme toujours, Lorn laissa l’assaut venir à lui sans perdre un instant cette lame rougeoyante du regard. Son élève du moment semblait étrangement calme compte tenu de la situation mais, même s’il n’en connaissait pas encore la raison, le maître se contenta de bouger le haut de son corps pour esquiver les premières feintes et, lorsque vint le premier véritable assaut, il se décala d’un pas sur le côté et positionna diagonalement sa lame, bloquant ainsi la lame rougeoyante pour ensuite repousser sans mal son nouvel élève sur le côté.
C’était encore un peu hésitant et cela manquait de puissance mais ce premier échange à lui seul rassura au moins le maître d’armes sur un point : le potentiel chez ce padawan était plus que réel. Rabaissant son arme le long de son corps, le colosse laissa le padawan expliquer son ressenti du moment avant d'intervenir.
Mais pour le jeune Yun ici présent c’était différent car il avait déjà visité les deux côtés du miroir, beaucoup de maîtres servaient d’avis de dire qu’initier un ancien sith au Juyo était la plus sûre voie vers la tentation du côté obscur mais maître Don semblait d’un tout autre avis. Peut-être était-ce justement cette connaissance du côté obscur qui – tout comme Lorn – l’empêchait de retomber dans ces travers quoiqu’il en soit le vénérable maître Don avait jugé que Yun était prêt à creuser plus en avant dans la maîtrise du Juyo sans risque, pour peu qu’il soit bien accompagné en tout cas. Cette approbation seule était suffisante pour le roc d’Aargau.
Si le roc comprenait aisément que le jeune élève puisse rechigner à puiser dans ses émotions, craignait sans doute de piocher dans les mauvaises, il était certain qu’avec de la pratique et un peu de temps Yun se sentirait prêt à aller piocher dans ce réservoir infini pour nourrir sa volonté guerrière comme on lancerait une buche dans un feu de cheminée.
En vérité – selon Lorn – il appartenait à chaque personne désirant prendre les armes de se trouver une bonne raison de le faire et s’y tenir, il appartenait à chaque guerrier de trouver l’origine de sa volonté de combattre et de l’aggriper à deux mains sans jamais la laisser partir. Qu’il s’agisse de grandes causes comme la défense des opprimés ou des raisons plus personnelles comme celle de sauver un être aimé ou d’asseoir sa domination sur les autres, il existait autant de raisons de se battre qu’il y avait de personnes désireuses de prendre les armes. Le tout n’était pas de trouver une raison de se battre mais de trouver sa propre raison de se battre, la nuance était mince mais elle avait au moins le mérite d’exister.
Le jeune Yun avait-il trouvé cette raison ? Son maître d’aujourd’hui n’en savait rien mais supposait que oui, il ne se serait pas risqué à la maîtrise du Juyo s’il n’avait pas un objectif derrière, qu’il soit plus ou moins louable.
Mais finalement, même si quelques explications étaient toujours nécessaires afin de repartir sur de saines bases, Lorn était un homme de pratique qui ne jugeait jamais mieux de la valeur d’un individu qu’en croisant le fer avec lui et, aujourd’hui, il profiterait de cette pratique pour voir à quel point Yun maîtrisait le Juyo et jusqu’où il se freinait par peur de puiser dans des émotions nocives.
Pressant un bouton jusqu’à ce qu’une lumière violacée vienne éclairer une partie de son visage, le colosse posa ses prunelles bleutées sur la lame rougeoyante de son partenaire du jour et, pendant quelques secondes, ne put s’empêcher de se poser une question. N’avait-il simplement pas eu le temps de changer le cristal de son arme pour une couleur plus tempérée comme le vert ou le bleu, ou bien faisait-il exprès d’arborer cette lame écarlate pour rappeler à tout le monde ses origines troublées ? Une question qui ne trouverait pas tout de suite sa réponse, cela pourrait bien attendre un peu.
Amusé de voir le jeune padawan foncer sur lui sans hésiter, une différence flagrante par rapport à bon nombre d’autres élèves plus timides et moins assurés, le colosse leva sa propre lame en une garde simple de côté, la lame positionnée horizontalement sur son flanc droit. Si le Juyo était une forme d’attaque à outrance qui noyait son adversaire sous une avalanche de coups aussi risqués que puissants, sans lui laisser le temps de contre-attaquer, la défense était totalement absente de cette maîtrise et si elle n’était pas maîtrisée parfaitement alors une contre-attaque se révélait plus dévastatrice que face à n’importe quelle autre forme.
Mais avant de parler de défense – comme par exemple essayer de combiner le Juyo et le Soresu – il convenait d’entraînement le jeune Yun à la maîtrise de la première forme et en gommer les imperfections.
Arme au poing, campé sur ses positions comme toujours, Lorn laissa l’assaut venir à lui sans perdre un instant cette lame rougeoyante du regard. Son élève du moment semblait étrangement calme compte tenu de la situation mais, même s’il n’en connaissait pas encore la raison, le maître se contenta de bouger le haut de son corps pour esquiver les premières feintes et, lorsque vint le premier véritable assaut, il se décala d’un pas sur le côté et positionna diagonalement sa lame, bloquant ainsi la lame rougeoyante pour ensuite repousser sans mal son nouvel élève sur le côté.
C’était encore un peu hésitant et cela manquait de puissance mais ce premier échange à lui seul rassura au moins le maître d’armes sur un point : le potentiel chez ce padawan était plus que réel. Rabaissant son arme le long de son corps, le colosse laissa le padawan expliquer son ressenti du moment avant d'intervenir.
« Tu as réussi à trouver la source de ta volonté guerrière et à t’y accrocher. Il ne te reste qu’à puiser dans tes émotions et alimenter cet esprit combattif comme un feu de bois. Une buche après l’autre, un pas après l’autre, pour éviter le feu de forêt.»
Si on laissait de côté cette métaphore bûcheronne l’explication du jeune maître était très claire, il ne demandait pas à Yun de se servir de toutes ses émotions en une séance mais d’y aller étape par étape pour éviter de se trouver submergé par ce flot ininterrompu. Un pas après l’autre.
Hochant la tête en apprenant que son style convenait apparemment à l’élève, chose assez rare pour être notée, Lorn releva son sabre et poursuivit par :
Hochant la tête en apprenant que son style convenait apparemment à l’élève, chose assez rare pour être notée, Lorn releva son sabre et poursuivit par :
« Cette forme est exigeante sur le plan physique comme psychologique. Si je n’ai aucun doute que tu as l’endurance physique suffisante, il ne faut pas que tu fasses durer le combat car tu finiras par t’épuiser. »
Prenant une pose dans son explication, le maître d’arme pivota vers son élève du jour pour terminer par :
« Nous allons donc voir quelles sont les limites de ton endurance. Donne tout ce que tu as sans retenue, sans regret. »
Les épicanthix avaient beau avoir un physique puissant et en endurance impressionnante ils n’en restaient pas moins des êtres de chair et de sang, même eux pouvaient finir par tomber de fatigue après un combat interminable et, pour le coup, c’était ce que désirait Lorn. Il ne désirait pas épuiser son élève sans raison mais justement pour connaître ses limites afin de, ensuite, pouvoir l’aider à les repousser un peu plus à chaque fois. Il ne cherchait pas à le briser mais à le connaître et, à partir de ce moment-là, ils pourraient réellement commencer à travailler.
Une fois que son élève serait prêt alors ce serait au tour de Lorn de bondir en avant, le but n’était pas d’écraser Yun sous sa propre puissance mais de se caler sur son niveau et d’augmenter petit à petit la difficulté, sans quoi il n’apprendrait jamais rien.
Une fois que son élève serait prêt alors ce serait au tour de Lorn de bondir en avant, le but n’était pas d’écraser Yun sous sa propre puissance mais de se caler sur son niveau et d’augmenter petit à petit la difficulté, sans quoi il n’apprendrait jamais rien.
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