Emalia Kira
Emalia Kira
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21.570, 8ème jour du mois de Selona,
Bureau de la Chancelière Kira.


[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]


Le jour se levait. Des rayons de lumière mordorés se déversaient dans le bureau de la Chancelière, paré de ses tapis de velours rouges et des dorures des antiques statues. Comme si elle avait été faite dans un marbre semblable, Emalia Kira se tenait devant son bureau, debout, prête à accueillir les nouveaux ministres pour le tout premier Conseil. Son teint pâle était seulement relevé de légères auras rouges, rappelant le carmin de ses lèvres. Ses yeux étaient enjolivés d’un maquillage tout aussi délicat, d’une teinte elle aussi rougeoyante, s’accordant à la longue et lourde tunique pourpre qu’elle avait revêtu pour l’occasion. Ses cheveux étaient relevés en un chignon tressé qui lui faisait un air plus dur que d’ordinaire. Elle avait l’air de les attendre là avec la fraîcheur d’une fleur noble et résistante.

Pourtant, elle n’avait fermé l’œil de la nuit. Comme bien des nuits précédentes, elle avait ressassé les éléments les plus noirs qui s’étaient dits sur elle au Sénat, et mis en balance les risques qu’elle avait pris lors de l’assaut de Dubrillion. Pour affirmer la supériorité de la République sur l’Empire, elle avait mis sa propre vie en danger. Et non, elle n’était pas prête d’accepter que l’on saluât ainsi ses efforts. Et non, elle n’abandonnerait pas si aisément.
C’était pourquoi, certainement, elle avait retrouvé toute cette détermination qui était la sienne et qui semblait de nouveau inébranlable malgré la fatigue dissimulée par des artifices ingénieux de maquillage professionnel.

- NC-7, faites-les entrer, ordonna-t-elle posément.
- Immédiatement, Madame la Chandelière.

Le rigide droïde de protocole, à la forme humanoïde et à la couleur acier brillant comme s’il venait d’être astiqué, se dirigea d’un pas raide vers un panneau de commande. Il actionna un bouton, et aussitôt la double-porte blindée se scinda pour laisser entrer les « invités ». Ils entrèrent avec la solennité d’une cérémonie à huis-clos. Emalia détailla chacun de leur visage. Ils arboraient tous ou presque une mine partagée entre la curiosité et la retenue. Aujourd’hui, elle le savait, ils se feraient une opinion d’elle. Non pas en tant que figure politique, ni en tant que Chancelière même, mais en tant que dirigeante. Leur dirigeante. Autrement dit, il ne fallait pas qu’elle prît cette première rencontre à la légère.

Sans un sourire, elle leur indiqua à sa gauche la direction d’une longue tablée dotée de sièges élégants forgés dans un métal lourd.

- Prenez place, je vous en prie.

Chaque emplacement était indiqué d’un petit écriteau gravé du titre de la personne qui devait s’y installer. A la droite directe de la Chancelière, la Vice-Chancelière. A sa gauche, le Secrétaire général de la chancellerie. Au-delà, les huit Ministres formait l’arc de cercle restant. Emalia attendit que chacun d’eux eût rejoint sa place pour prendre la sienne, mais elle ne s’assit pas.

- Bien, fit-elle comme pour se donner une contenance, le temps de chercher les mots appropriés. Mesdames, messieurs, je vous remercie d’abord d’avoir accepté les postes qui vous ont été offerts. En tant que gouvernement de coalition, j’attends de chacun de vous qu’il formule les remarques qu’il a à formuler concernant les décisions qui sont prises en ces lieux, mais avec la courtoisie qui sied à votre rang. Coalition signifie que je suis prête à réaliser des concessions sur la politique qui est la mienne, afin de fédérer les partis politiques que représentent chacun d’entre vous. Mais en contrepartie, je ne tolèrerai plus que mon gouvernement fasse figure de nids de crabes devant les médias. Aucun de nous n’est en concurrence avec les autres, pas même moi. L’heure est gravissime. Nous devons donner le meilleur de nous-mêmes pour conduire une guerre et je pense qu’un organe décisionnel bien huilé en est une condition sine qua non. Si l’un d’entre vous entend la chose différemment, qu’il s’exprime dès maintenant.

Puis, gravement, Emalia s’assit, laissant le temps à ceux qui le désiraient d’exprimer leur opinion.

- Maintenant, enchaîna-t-elle, je vous propose de passer aux choses sérieuses. Nous n’avons guère de temps à perdre. Le Sénat a déjà voté des mesures obligatoires auxquelles nous devons répondre.

Et ils n’avaient certainement pas fini de répondre à son ardeur, mais ils n’avaient pas le choix. La Chancelière se tourna vers la nouvelle Ministre de la Défense. Vanesta lui manquait. Elle effaça de son esprit l’image de celle qui avait été ses yeux et ses oreilles pendant toute la bataille de Dubrillion et bien avant.

- Madame Zari, vos services des renseignements ont en leur possession toutes les holovidéos des réunions de préparation de l’évènement de Dubrillion. Faites-en sorte qu’ils soient rendus consultables par l’ensemble de la Rotonde.

La froide Ministre eût une moue de dédain.

- Cela reviendra à dévoiler des éléments stratégiques d’une potentielle grande valeur pour l’Empire, Madame la Chancelière !
- Je le sais bien. Néanmoins, le Sénat l’a ordonné. Il est inutile de leur servir un mensonge : certains de mes anciens Ministres étaient présents lors de ces réunions. Et certains d’entre eux font partie de notre opposition : ils dénonceront notre manque de transparence immédiatement si nous n’agissons pas ainsi.

Elle pensait bien à Madame Laz’ziark, qui s’était ouvertement opposée au plan Dubrillion lors de ces réunions, et qui n’attendait certainement que soient dévoilées ces vidéos pour montrer à ses petits partisans combien elle avait été exemplaire. Grand bien lui fît, tant qu’elle les laissait désormais tranquille pour faire leur travail.
Emalia se tourna vers le neimoidien – le plus maigrichon des deux. L’autre était encore plus laid, encore plus insoutenable à regarder. Ils parleraient d’économie plus tard, bien heureusement.

- En revanche, nous n’avons il me semble pas de dossiers sur des sénateurs suspectés de trahison dans nos services de renseignement. Monsieur S’orn, je vous chargerai donc de vérifier avec l’aide de Madame Zari que c’est bien le cas et si oui, de diffuser une communication officielle à l’attention du Sénat certifiant qu’aucune preuve de ce genre n’existe au sein de nos services. Si au contraire vous découvrez que des sénateurs sont effectivement suspectés… Nous les traiterons au cas par cas.

Voilà pour la satisfaction des demandes des sénateurs de l’opposition. Maintenant, il était temps de faire place au sujet le plus important.

- Bien. Mesdames, messieurs, cette première réunion des Ministres est capitale : il nous faut désormais décider d’une stratégie pour conduire la guerre.

Dans son ton froid s’était brusquement invitée une note de fureur bouillante.

- Des idées ?
Grendo S'orn
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Debout face au paysage urbain qui s'offrait à lui à travers la baie vitrée du turbo-ascenseur, Grendo S'orn relisait en détail l'invitation envoyée par le Cabinet de la Chancellerie pour participer au premier Conseil des Ministres. A ses côtés, Jeanne Shadley, le regard fixé dans le vide et Uthar Ozmac qui s'amusait à siffloter nerveusement à l'idée d'entrer pour la première fois au sein du bureau de la Chancelière. Le trio représentait la fine fleur du parti libéral de la rotonde et tout trois avaient reçu l'opportunité de prendre en charge un Ministère bien précis. Le Front Libéral Républicain avait officiellement rejoins la majorité après trois ans d'opposition.

« Comment doit-on saluer la Chancelière dans pareilles circonstances ? Devons-nous nous incliner ou un simple geste de la tête suffit ? » questionna le Ministre Ozmac, récemment élu représentant des Finances Publiques, de l'Economie et du Commerce. A ses mots, Grendo S'orn se contenta d'afficher une légère moue discrète, le nez plongé sur son datapad personnel. Shadley quand à elle, paru amusée par cette interrogation quelque peu inattendue.

« Vous n'avez qu'à suivre le mouvement Ozmac. Cessez de vous inquiétez pour des détails sans importance. »

« Sans importance ? Miss Shadley, les présentations sont bien plus importantes que vous ne l'imaginez. Cette réunion est l'occasion de faire une bonne première impression à nos nouveaux collègues, et surtout au près de la Chancelière. »

S'orn sortit son nez de son datapad et tourna légèrement la tête vers ses deux homologues sur le point de débuter une conversation parfaitement inutile. D'un ton sec, il les interrompit sans prendre de pincettes.

« Contentez-vous de faire votre boulot correctement et d'agir au mieux selon les intérêts du Front Libéral Républicain et de la République. Nous ne sommes pas ici pour nous faire de nouveaux amis, des alliés nous en disposons déjà suffisamment dans la Rotonde. »

Quelques secondes plus tard, le turbo-ascenseur arriva enfin à destination. Droit devant, le bureau de la Chancelière dont la double porte était encore fermée. Sur place se trouvaient déjà plusieurs Ministres patientant le début de la réunion. A l'arrivée du trio, ceux-ci échangèrent un léger signe de tête en guise de salutations. S'orn fît de même et s'installa proche de la porte. Plus les secondes et les minutes passèrent et plus le Ministre de la Sécurité Intérieure se demandait comment allait se dérouler ce premier conseil. La plupart des individus ici présent n'avaient jamais eu l'opportunité d'être Ministre. Sauf peut-être Sana Zari qui arriva enfin. Cette dernière remballait une nouvelle fois un mandat de Ministre de la Défense. Un poste à hautes responsabilités surtout en temps de guerre. S'orn n'enviait nullement sa fonction, quoi que son propre Ministère ne serait pas une mince affaire non plus. La sécurité intérieure était d'une importance cruciale et le Neimoidien avait déjà de nombreuses propositions à faire au nouveau Gouvernement pour assurer la survie des citoyens de la République.

« Entrez je vous en prie. »

Le droïde de protocole, à la forme humanoïde et à la couleur acier brillant venait d'ouvrir la porte et de s'adresser aux huit individus patientant devant l'entrée. L'un après l'autre les Ministres entrèrent dans le somptueux bureau de la Chancelière Kira. Uthar en profita pour admirer les lieux d'un air impressionné. S'orn quand à lui était déjà venu de nombreuses fois lors de la présidence du maître jedi Alyria Von. A l'époque il était Ministre du Trésor et de l'Economie, l'actuelle fonction occupée par son congénère racial Uthar Ozmac.

Les huit ministres saluèrent respectueusement la Chancelière, Lana Anthana, la nouvelle Vice-Chancelière et le Secrétaire Général de la Chancellerie, Mraocrr Arazben à ses côtés. S'orn s'installa stratégiquement à la table indiquée par Emalia Kira, ses proches collaborateurs de part et d'autre. Une fois tout le monde assis, la réunion pouvait à présent commencer.

L'introduction faite par la Chancelière était tout à fait logique vu la situation tendue actuelle. Le récent remaniement ministériel faisait suite à un manque de confiance grandissant de la part des membres du Sénat. Des concessions avaient dû être faites et plusieurs représentants de différents partis étaient désormais présent au sein du Gouvernement. Le Front Libéral Républicain pouvait d'ailleurs se vanter d'être le parti le plus représenté au sein de la majorité. S'orn profiterait sans nul doute de cette force lors de ce Conseil pour imposer plusieurs mesures de son programme. Mais une chose à la fois, la Chancelière aborda tout abord la question des holovidéos des réunions de préparation au conflit sur Dubrillion. Sana Zari, la nouvelle Ministre de la Défense venait de recevoir pour mission de transmettre celles-ci au Sénat le plus rapidement possible. Bonne chose de faite, Grendo avait d'ailleurs voté en faveur de cette transparence et bientôt l'assemblée du Sénat connaîtrait chaque détail des réunions précédentes. Un risque évident car en divulguant des informations classées secret défense, le neimoidien ne doutait pas un seul instant que plusieurs représentants planétaires peu scrupuleux de la rotonde révéleraient celles-ci à des individus encore moins fréquentable. Triste réalité mais il était difficile de surveiller chaque Sénateur vingt quatre heure sur vingt quatre.

Ensuite ce fût au tour de Grendo d'être le principal interlocuteur de la Chancelière. Celle-ci désirait avoir la certitude de l'absence de politiciens suspectés de trahison au sein du Sénat. Une affaire délicate vu la corruption quasi-omniprésente dans la rotonde mais le Neimoidien agirait selon les ordres d'Emalia.

« Afin d'accomplir au mieux la mission que vous venez de me donner Madame la Chancelière, j'aurai certainement besoin d'utiliser certains aspects de la Loi Patriote. Des mises sous-écoute, des surveillances électroniques, des filatures, etc ... Si des espions ou des traîtres se cachent parmi nous, j'ai besoin d'avoir des armes à ma disposition. Je ne doute pas des performances de l'Agence Fédérale de la Sécurité Intérieure et des deux entités (Garde Républicaine et Renseignement Intérieur) qui y sont rattachés mais nous aurons certainement besoin de larges moyens pour venir à bout des nombreuses menaces qui vont apparaître au sein de notre territoire maintenant que la Guerre est déclarée. Peut-être qu'un budget fédéral adapté à une période de crise serait-il nécessaire ? Ministre Ozmac ? »

Le Ministre avait abordé un sujet que les politiques précédentes avaient préférées mettre de côté, de peur de s'attaquer à un travail bien trop ambitieux sans doute. Le budget fédéral. Vaste sujet. Actuellement le budget fédéral était en déficit de quatre cent milliards par an, et ce depuis plus de quatre ans. Autant de milliards de crédits qui s'envolaient chaque année suite à l'incompétence de la présidence de Valerion Scalia, dernier Chancelier à avoir modifié le budget. Des mesures devaient être prise et vite pour éviter à la République de crouler sous les dettes. La guerre devait être financée, et sans argent pas de financement.

« Très juste. » s'exprima le Ministre aux joues bouffies « Le budget fédéral est une catastrophe et je suis très étonné que personne n'ai pensé à modifier celui-ci avant moi. Nous faisons face à un défit de plus de quatre cent milliards par an. Quatre cent milliards ! C'est trop, beaucoup trop. Voici donc ce que mes proches collaborateurs et moi-même avons à vous proposer :


REVENUS

  • Impôt sur les Personnes Physiques (IPP) : 1.850 milliards de crédits
  • Impôt sur les Grandes Fortunes (IGF) : 500 milliards de crédits
  • Taxe sur la Valorisation de la production (TVP) : 550 milliards de crédits (la Taxe sur l’énergie et les matières premières est désormais comprise dans la TVP ; 5%)
  • Impôt sur les Sociétés, limitation aux entreprises ayant une envergure fédérale (ISoc) : 880 milliards de crédits
  • Taxe Variable sur le Transport (TVT) : 150 milliards de crédits
  • Taxes douanières (IGF) : 100 milliards de crédits
  • Taxe variable sur l’entretien des Armées de la République (TVEAR) : 100 milliards de crédits
  • Participations dans les Entreprises Publiques Fédérales (PEPF) : 330 milliards de crédits
  • Participations à l'Effort de Guerre (PEG) : 560 milliards de crédits

    Sous-total : 5.020 milliards de crédits


DEPENSES

  • Ministère de la Défense : 2.200 milliards de crédits
  • Ministère de la Sécurité Intérieure et des Libertés Publiques : 700 milliards de crédits
  • Ministère des Affaires Extérieures : 400 milliards de crédits
  • Ministère des Finances Publiques, de l'Economie et du Commerce : 600 milliards de crédits
  • Ministère de la Justice : 200 milliards de crédits
  • Ministère des Affaires Sociales, du Travail et de la Santé : Loi de Finance de la Sécurité Sociale (LFSS) + 250 milliards de crédits
  • Ministère de la Recherche, de l'Industrie et de l'Innovation : 600 milliards de crédits
  • Ministère de l'Environnement, de la Biodiversité Galactique et de la Préservation Durable : 100 milliards de crédits
  • Ministère de l’Education et de la Culture : 0 (transfert de compétence aux Systèmes Régionaux)
  • Sénat galactique : 10 milliards de crédits
  • Coût des nationalisations : 100 milliards de crédits (étalé sur quinze ans)

    Sous-total : 5.160 milliards

    Total : 5.020 milliards - 5.160 milliards = - 140 milliards de crédits de déficit chaque année


« Comme vous pouvez le constater, les chiffres de nos revenus ont été mis à jour. La population a augmenté en quatre ans, ce qui signifie plus de revenus liés aux impôts, idem pour les grosses fortunes, en revanche le revenu lié aux entreprises est légèrement en baisse dû aux nombreuses faillites ces dernières années de sociétés privées incapable de s'adapter aux réformes sociales du précédent Gouvernement. Vous noterez aussi que nous avons considérablement adapté le portefeuille de chaque Ministère en fonction de l'état de guerre actuel. Le Ministère de la Défense jouit de la plus grosse augmentation, plus de quatre cent milliards de crédit supplémentaire. En seconde position la Sécurité Intérieure, deux cent milliards de plus. Selon nos analyses, nous avons estimé le budget nécessaire au Ministère des Affaires Extérieures à quatre cent milliards par an mais restons ouvert à toute négociation à ce sujet. La Justice aussi voit son budget légèrement augmenter, cent soixante milliards en plus par rapport à l'année dernière. L'environnement, la recherche et les affaires sociales restent inchangées. Idem pour le Sénat et le coût lié aux nationalisations. Notez aussi la plus grosse modification qui est l'apparition d'une nouvelle taxe que nous avons nommée "taxe à l'effort de guerre", nous estimons que celle-ci pourrait nous rapporter près de cinq cent soixante milliards de crédits chaque année sans perdre le soutien de la population. Trop de taxe est un risque que nous ne pouvons pas prendre à l'heure actuelle vu la fissure bien présente au sein du Sénat. Mais pas de taxe du tout en cette période guerre signifie que nous ne serons pas capable de financer les opérations nécessaires à la pérennité républicaine. A moins de faire des économies drastiques et dangereuse au sein de certaines Ministères indispensables et d'abandonner définitivement certaines nationalisations tels que le Clan Bancaire Intergalactique par exemple, je ne vois pas comment nous pourrions sortir de cette impasse ... »

L'exposé du gros neimoidien était terminé. S'orn était assez fier de l'intervention d'Uthar Ozmac qui gérait bien son affaire. Certes la République continuerait à subir un déficit mais beaucoup plus léger en comparaison du précédent. Combler définitivement un tel déficit serait long mais Uthar était convaincu qu'avec une bonne politique budgétaire sur plusieurs années, la République pourrait relever son économie d'ici cinq à six ans.
Emalia Kira
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Spoiler:

Force était de constater que les ministres prenaient leur mission très au sérieux. Nulle part Emalia ne croisait ce qu'elle avait craint : des sourires goguenards, des attitudes trop confiantes. Non. Ils avaient donc conscience que l'heure était grave et que même s'ils venaient d'accéder à des postes prestigieux, c'était loin d'être le paroxysme de leur carrière. Celui-ci allait venir dans quelques mois : lorsque la galaxie entière jugerait des résultats de leurs actes. A ce titre, ils semblaient en avoir bien conscience, ce n'était pas la Chancelière qu'il fallait convaincre, mais bien les membres de leur propre parti. Chacun jouait sa propre crédibilité auprès de ses partisans ; maintenant qu'ils étaient ministres, tiendraient-ils les promesses qui les avaient conduits à cette médiatisation ? Seuls exceptions peut-être, le Sénateur Dorsch et la Sénatrice Dozoogguro, non encartés et dont les mondes représentaient peu sur la scène intergalactique. Toutefois, ils avaient été sélectionnés pour discrétion et leur caractère consensuel, et le groupe de pointures qui les entourait les inciterait certainement à être à la hauteur en termes d'attitude comme de travail.

A l'instant présent, Emalia se concentrait sur les propos des neimoidiens. Le premier acceptait la mission qui était la sienne, et signalait avoir des besoins spécifiques.

- Utilisez tout l'arsenal qui est à votre portée,
lui répondit-elle d'emblée. Tâchez de rester dans la loi. On nous a à l'oeil.

C'était un euphémisme.
La question du budget s'imposa d'elle-même. Des questions à ce sujet, Emalia en avait un certain nombre. Les connaissances étendues du second neimoidien la rassurait dans un certain sens, mais son charabia la perdait quelque peu. Elle fronça les sourcils, se concentrant plus intensément. Il fallait qu'elle comprît tous ces détails obscurs, pour la bonne marche de ses plans à venir. Elle lut et relut le budget à plusieurs reprises.

- Comment taxez-vous la consommation ? demanda-t-elle finalement, avec une brève hésitation.

Elle avait peur de passer pour une imbécile en posant des questions de novice, mais mieux valait ici que devant les centaines de sénateurs.
A quelques sièges de là, la Ministre de la Défense s'était enfoncée dans son dossier avec satisfaction. Elle ne souriait pas, mais son regard brillait d'une lueur froide. Emalia évalua cela comme de la motivation vis à vis de l'augmentation du budget de son ministère, à défaut d'avoir d'autres informations.

A la fin des explications du neimoidien, toutefois, elle soupira. Abandonner des nationalisations ! Si elle s'attelait à cela maintenant, ils étaient fichus. Le Sénat leur sauterait à la gorge.

- Toucher aux nationalisations comme première mesure de ce nouveau gouvernement, malheureusement, n'est pas des plus stratégiques, répondit-elle avec une légère lassiture. Comprenez-moi bien : je suis tout autant que vous séduite par cette perspective qui semble plus juste pour redonner un coup de pouce à l'économie. Mais le mouvement de contestation actuel est trop puissant. Ils surveilleront nos premiers actes comme des chiens kath devant une proie immobile : prêts à nous sauter à la gorge.


Et à accélérer le processus de jugement de la Cour Suprême.

- Cela m'afflige tout autant que vous, mais nous ne pouvons nous permettre d'affaiblir le Sénat à l'heure actuelle : consolidons notre position face à l'Empire d'abord.

Cela ne réglait en rien le problème du déficit, elle en avait bien conscience. Il faudrait trouver d'autres idées.

- La taxe sur l'effort de guerre me semble être une bonne idée. Mesdames et messieurs, qu'en pensez-vous ? Votre opinion est importante, même si ce n'est pas votre domaine. Je veux que tout le monde s'exprime franchement à chaque réunion.

Il n'y avait cependant pas beaucoup de commentaires.

- L'effort de guerre doit être notre principal souci ces jours-ci. Monsieur S'Orn, Madame Zari ; je veux que vous travailliez tous deux en étroire collaboration dans les mois qui viennent. Mutualisez vos ressources afin que ce que nous allouons à vos services soit utilisé au mieux. Malgré cette augmentation de budget, je pense qu'il ne faudra pas se passer des questions d'efficience. Que diriez-vous de faire appel à des forces physiques privées pour renforcer les actions de l'armée sur les frontières ? Je pense à l'engagement de flottes de corsaires, par exemple. Ils ne seraient pas à notre charge totalement mais seraient indemnisés à hauteur de leur engagement volontaire dans un effort de défense de nos territoires. Des actes patriotes, en somme, qui pourraient intéresser des forces inexploitées. Les meilleurs pourraient se voir offrir des avantages par la République pour leurs services, comme une retraite ou d'autres services...

… Comme le grâce pour quelques-uns des troublions partis se réfugier dans l'Espace Hutt parce que devenus hors-la-loi, mais qui pourraient avoir leur utilité.

La Chancelière se tourna de nouveau vers le Ministre de l'Economie et des Finances.

- Monsieur Ozmac, pourriez-vous rapidement chiffrer la balance dépenses / gains d'une telle manœuvre ? demanda-t-elle, puis, vers le secrétaire général. Je voudrais, monsieur Arazben, je veux que vous me prépariez un dossier de communication pour présenter cette mesure ambiguë. Il va falloir la jouer finement tant auprès du Sénat qu'auprès des médias. Mais nous avons besoin de nous assurer toute l'aide possible.

Elle se tourna vers le reste de la tablée, avec un regard circulaire pour consulter le reste des personnes présentes.

- Pour préparer cette guerre, il nous reste à mon sens deux autres grands thèmes à aborder qui influenceront notre stratégie finale,
poursuivit-elle avec aplomb. Le premier, c'est bien sûr la gestion de l'ensemble des mondes neutres.

La Chancelière se tourna vers le caamasi, délégué à la diplomatie.

- Monsieur A'lifa, vous savez certainement que votre tâche est très vaste, désormais. Chacun des mondes neutres vit avec une épée de Damoclès aussi de sa tête. Il nous faut les rassurer autant que possible afin qu'ils restent dans notre camp au sens militaire. Il nous faut les convaincre que nous les défendront comme nous avons défendu Dubrillion s'ils en ont besoin un jour... A condition bien sûr qu'ils nous soutiennent dans notre action : nous avons besoin de renseignements, de bases locales, voire même de recruter sur place. Rassurez-les sur le fait qu'en aucun cas une adhésion à la République n'est requise. Nous les défendrons malgré tout. Ce n'est pas une conquête : c'est une marche contre l'envahisseur et ils ont plutôt intérêt à aller dans notre sens s'ils ne veulent pas être sous le régime impérial dans quelques années.

Là-dessus au moins, elle savait qu'elle risquait peu de rencontrer des résistances au sein de son propre gouvernement : tout le monde aurait conscience que maîtriser la zone des mondes neutres était crucial en cette période. Cependant, Dubrillion restait problématique.

- Je sais que vous êtes déjà couramment en train de gérer la situation dubrillionnaise, ajouta-t-elle sur un ton compréhensif. Mais Dubrillion joue sur un tempo plus lent désormais qu'elle est sortie des griffes impériales. D'importantes forces militaires républicaines sont encore stationnées là-bas, je ne pense pas qu'ils puissent véritablement craindre l'Empire à l'heure actuelle. Darth Ynnitach a déjà jeté son dévolu sur d'autres mondes pour assouvir sa vengeance, et eux ont besoin de notre aide de façon bien plus urgente. Tandis que Madame Zari préparera notre intervention sur ces mondes, il faut que de votre côté vous nous prépariez le terrain diplomatique et politique. Je vous fais confiance pour cela.

Elle ne s'inquiétait pourtant guère outre mesure : le caamasi avait toutes les qualités requises, elle n'en doutait pas. Elle détacha enfin ses yeux perçants de l'alien.

- Des opinions sur ces sujets ? Si non, nous pouvons passer au thème suivant.

Et c'était loin d'être le plus agréable pour elle. Mais elle se devait de se pencher cette fois sérieusement sur la question. Elle savait que le sujet avait été son point faible depuis le début de son mandat, mais elle était prête désormais à s'investir pour combler cette faiblesse. Et elle s'était dotée de quelqu'un pour cela. Elle se tourna vers Lana Anthana.

- Vice-chancelière, vous serez le principal interlocuteur de l'Ordre Jedi. La tâche sera ardue, mais vous avez toutes les qualités requises pour restaurer la confiance entre le Temple et la République. Je sais que nous pouvons d'ores et déjà compter sur les Jedi pour les guerres à venir, mais nos divergences, ces temps derniers, ont créé une mauvaise image de mon gouvernement. C'était une erreur et je le reconnais ; il convient de ne pas la reproduire.

Dans le champ de vision de la Chancelière, Madame Zari se raidit avant de prendre la parole.

- La coordination avec les Jedi sur le terrain militaire est délicate,
intervint-elle sur un ton glacial auquel, Emalia le comprit, elle devrait s'habituer. Ils ont à de maintes reprises pris le commandement de flottes ou de troupes dans des périodes de crise. Je ne nie pas leur utilité, loin de là ; ils sont une force. Néanmoins, ils renvoient des signaux négatifs à la population comme à nos propres soldats : comment se fait-il que les Jedi pallient nos faiblesses ?!

La Chancelière acquiesça, mais elle ne put empêcher son délicat visage d'être brièvement déformé par une moue contrite.

- Je le sais, Madame Zari. Cela doit arriver le moins possible...

- Cela s'est encore produit lors de la crise de Dubrillion ! De mon côté, je ne tolèrerai pas...
- La situation l'exigeait, la coupa Emalia dans un grincement amer. Mais encore une fois, vous avez raison : cela ne doit plus se reproduire. Mais pour que leurs rôles et ceux de nos officiers cessent de se chevaucher et de créer la confusion, encore faut-il les avoir prévus à l'avance : voilà pourquoi j'ai besoin que Madame Anthana établisse avec eux une relation stable et cordiale, qui sera un cadre solide pour établir ces coordinations. Si les Jedi sont aussi peu intéressés par le pouvoir qu'ils le revendiquent, alors cela ne devrait pas poser de problèmes pour s'entendre sur leur insertion dans les hiérarchies de notre armée.
- Soit. Et que faisons-nous des flottes « indépendantes » qui sont déjà sur le terrain ?


La Chancelière ferma brièvement les yeux. C'était vrai, il y avait ce problème également. Décidément, Madame Zari était plutôt du genre à être pressée d'en découdre. Mais Emalia se tourna vers Jeanne Shadley, dont la tempérance et les compétences les éclaireraient peut-être.

- En effet, nous avons ce petit problème, fit la Chancelière, les lèvres pincées. Madame Shadley, vous est-il possible de compiler un dossier juridique au sujet des infractions d'Alsakan en termes d'intervention extérieure ? Il ne s'agit pas d'instruire le dossier pour le moment, mais simplement de le garder sous le coude.
- Nous ne les traduirons pas en justice ?
- Disons... Pas pour le moment, en tout cas. Le Sénat n'a pas besoin, à l'heure actuelle, de subir une nouvelle division. Je ne peux pas envoyer un message comme quoi ce n'est pas l'heure de la chasse aux sorcières si moi-même je m'évertue à faire taire des efforts militaires internes.
- Mais ils désorganisent totalement l'action militaire républicaine,
s'insurgea Zari, à la manière d'un fauve aux abois. Et nous n'allons rien faire ?
- Nous devrons improviser, tempéra Emalia en tâchant de garder son calme.

Il n'était surtout pas l'heure de réveiller les tensions internes du Sénat. Le risque était trop grand. Toutefois, elle tenait ce Fylesan à l'oeil : il savait sûrement qu'il avait commis une infraction constitutionnelle et que la Justice pouvait désormais le poursuivre. Ne pas le faire reviendrait à envoyer un signal de trêve, même temporaire, bénéfique à l'action républicaine si ce dernier acceptait de faire force commune avec l'armée républicaine. Pour autant, Emalia n'était pas dupe : même s'il acceptait la collaboration, ce ne serait que pour la réprimander plus vertement plus tard. Pour cette raison, elle garderait ce dossier juridique prêt à être instruit. Au cas où.

- En attendant, je veux que nous soyons au point sur cette question juridique, madame Shadley : jusqu'où pouvons-nous l'incriminer et sous quels chefs d'accusation. Je ne souhaite pas que nous ayons à faire un exemple un jour, mais je veux savoir ce que cela implique si je dois prendre cette résolution. Compris ?

La Ministre de la Défense se renfonça dans son siège. Visiblement, elle n'était pas tout à fait convaincue, mais elle laissait à la Chancelière le bénéfice du doute. Cette dernière se tourna vers celle qui jusqu'ici ne s'était pas encore exprimée.

- Lana, que pensez-vous de tout cela ?


Grendo S'orn
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« Nous ne la taxons tout simplement pas Madame la Chancelière. C'est un choix stratégique qui s'est avéré payant dans de nombreuses circonstances auparavant. Aucune taxe sur la consommation signifie que le consommateur dispose d'un plus grand pouvoir d'achat ce qui encourage fortement l'économie. Si vous voulez mon avis, les taxes sur la consommation telles que la TVA et autre n'ont qu'un seul but : remplir les caisses de l'Etat au détriment du consommateur car les prix augmentent. Et bien que les caisses de l'Etat sont encore dans le rouge malgré notre intervention, je n'encourage pas vraiment l'apparition d'une taxe supplémentaire. La Participation à l'Effort de Guerre (PEG) aura déjà bien suffisamment de mal à passer pour les bas et les moyens revenus, sans en plus rajouter une charge supplémentaire. Agissons prudemment, nous aurons toujours l'occasion de la rajouter peut-être plus tard ...Chaque chose en son temps. »

S'orn ne comptait rater aucun élément du débat d'aujourd'hui. Chaque parole, chaque geste, chaque attitude était immédiatement analysée par l'esprit scientifique du Neimoidien habitué à ce genre d'exercice.
La tension qui planait dans la pièce était palpable. Tout le monde le ressentait. Pourtant Grendo paraissait bien étrangement serein malgré le côté dramatique de la situation. La République venait à nouveau d'entrer en guerre, un conflit qui ferait de nombreuses victimes dans les deux camps. Mais de tels détails sans importance n'avaient pas leur place dans l'esprit calculateur de l'humanoïde bien plus préoccupé par les intérêts qu'il pourrait y trouver. Des intérêts financiers pour commencer, la vente de médicaments montant en flèche en période de guerre permettrait à S'orn Corporation d'asseoir encore un peu plus son emprise au sein de la République. Ensuite des intérêts politique, comme si ça ne lui suffisait pas d'avoir obtenu un des Ministères les plus importants du Gouvernement, Grendo userait et abuserait de sa position stratégique pour défendre les idées du Front Libéral République. Et enfin des intérêts personnels, inutile d'en parler d'avantage ... L'échiquier politique venait d'être renversé. Longtemps à la tête de l'opposition, le Neimoidien était à nouveau au sein du Gouvernement, toutes les cartes entre ses mains.

« Ce sera fait Madame la Chancelière. » répondit-il à son tour « Je me ferai une joie de collaborer avec la Ministre Zari ici présente afin d'assurer la sécurité de tous nos concitoyens. Concernant votre idée d'engager des individus extérieurs je dois vous avouer que cela me plait. Qu'il s'agisse de mercenaires, de corsaires ou autres, ces hommes ont certainement une expertise différente par rapport à nos soldats. Peut-être ont-ils des contacts intéressants à exploiter, des compétences uniques, que sais-je. Mais cela n'enlève en rien la dangerosité d'une telle décision. Je doute fortement que des hommes de cet acabit acceptent d'aider la République pour de faibles contrepartie. Et quand bien même nous collaborions avec eux, le risque qu'ils se retournent contre nous n'est pas à négliger. Loin de moi l'envie de paraître défaitiste ou méfiant mais mieux vaut rester sur nos gardes sur un tel sujet. Un mercenaire restera toujours loyal en vers celui qui le paye le plus. Alors avons-nous réellement les moyens de s'offrir leurs services ? » son regard se tourna aussitôt vers Uthar Ozmac, c'était à son tour de parler.

« Les frais liés à ce type de ... service exceptionnel ... pourrait éventuellement entrer dans la Participation à l'Effort de Guerre, du moment que cela ne dépasse pas un certain montant. Mon équipe devrait pouvoir se pencher sur le sujet afin d'établir une estimation plus précise. Mais si vous arrivez à leur offrir autre chose d'aussi intéressant qu'une partie du budget de l'état, ça ne pourra qu'être bénéfique pour nous en effet. » lâcha-t-il avec un léger sourire « Néanmoins si je puis me permettre, et bien que cela dépasse totalement mon domaine d'expertise, comment comptez-vous coordonner les opérations avec de tels individus ? Car si comme je l'ai compris, ces corsaires seraient présent sur le front tout comme notre armée, il faudra une coordination parfaite entre nos différentes entités pour qu'ils ne désorganisent pas notre action militaire. » décidément Uthar Ozmac était plein de surprise, lui qui à peine quelques minutes plus tôt craignait du bon déroulement de cette réunion, voilà qu'il avait pris le pli et se permettait même de donner des conseils avisés au reste de l'assemblée. Grendo n'appréciait que moyennement ce genre d'initiative. Il aimait quand chacun restait à sa place et ne dépassait pas son domaine d'expertise, mais puisque Ozmac ne s'était pas privé ...

« Une amnistie réservées à quelques individus triés sur le volet, voilà ce que nous pouvons offrir. Bien sûr il ne s'agit pas de gracier le pire des criminels notoires mais si la situation l'exige ces hommes pourraient en effet s'avérer utile ... Quand aux questions pratique de coordination sur le terrain, je pense que Madame Zari est plus à même d'aborder le sujet à moins qu'on ne donne des missions précises à ces corsaires pour éviter qu'ils n'interfèrent avec notre action militaire. La défense d'un site sensible, une mission de sauvetage ou au contraire une mission de sabotage ... Cela permettrait à nos soldats d'être pour la plupart transféré vers le front, c'est là qu'est leur place après tout. Si il s'agit d'actions sur le territoire républicain, mon Ministère pourrait aisément prendre en charge le recrutement et l'encadrement de ces individus peu scrupuleux. » il avait déjà une très longue liste de noms à proposer mais se gardait bien de la partager pour le moment « Quand aux Jedi je n'ai jamais été favorable à leur intégration au sein de notre système politique, pas plus qu'à diriger nos armées sur le terrain. Ce ne sont ni des politiciens, ni des soldats. Leur utilisation doit-être judicieusement effectuée, lors de missions dangereuses où la probabilité qu'un Sith soit présent dépasse 50%. Et je suis ravis d'entendre que Madame Anthana ai été désignée pour établir des bases saines et solides entre l'Ordre Jedi et le Gouvernement. »

Là dessus, S'orn n'en démordrait jamais. Sa position en vers les Jedi était loin d'être plaisante. Il les détestait, tous, du premier au dernier. Pour lui, ils ne valaient pas mieux que les Sith plus au nord. Peut-être même travaillaient-ils de concert pour mieux faire chuter la République. Grendo n'abandonnait aucune possibilité et ne ferait de ce fait jamais confiance à un Jedi. Beaucoup trop mystérieux, et bien trop puissant à son gout.

« Je ne peux d'ailleurs qu'encourager la création d'une entité chargée de mettre l'Ordre Jedi sous tutelle de la République. Peut-être pas immédiatement mais tôt ou tard il faudra clarifier la question des Jedi. Leur indépendance vis-à-vis de la République est révoltante. Surtout lorsqu'ils ont si souvent foulé les couloirs du Sénat, allant même jusqu'à se faire nommer Ministre, et Chancelier. L'Ordre Jedi fait partie intégrante de la République. Et de ce fait ils n'ont pas à décider eux-même quand il est nécessaire ou non d'agir. Leurs intentions sont honorables je le reconnais mais ce sont des armes. Et une arme doit-être maitrisée avant de pouvoir être utilisée à bon escient. »

Tous ne partageraient peut-être pas sa vision des Jedi mais au moins c'était dit. Pas de demi-mesure, que de la sincérité à l'état brute. Tout naturellement, la question des flottes indépendantes se posa d'elle-même. Petit rappel de la situation, une flotte d'Alsakan avait fait route vers la Zone Neutre pour venir en aide aux populations dans le besoin, ceci sans l'accord du Sénat. C'était la porte ouverte à toutes les dérives et aux ambitions démesurées des gouvernements régionaux.

« Je peux aisément préparer un dossier à l'encontre du Sénateur Fylesan qui a violé consciemment la Constitution de la République. Néanmoins, pour pouvoir le mettre aux arrêts nous aurons besoin de l'accord du Sénat. L'immunité diplomatique protège le Sénateur Fylesan et il le sait très bien. Et vu la fissure actuelle dans la Rotonde je doute que nous réussissons à obtenir les voix nécessaire. Mais il y a un autre moyen : si vous voulez réagir de manière forte, directe et en parfaite légalité Madame la Chancelière, l'Etat Major peut partiellement ou entièrement réquisitionner les forces armées d'une région. Un Gouverneur Fédéral est aussitôt envoyé sur le terrain pour vérifier l'action des forces armées régionales. De ce fait, le Sénateur Fylesan se retrouverait sans armée, sans flotte, sans rien ... plus que ses yeux pour pleurer. »

L'idée de provoquer la chute du représentant Alsakani avait le don d'amuser le Neimoidien qui se réjouissait d'avance de pouvoir assister à cette descente aux enfers. Maintenant qu'il avait l'accord de la Chancelière pour agir selon sa guise, S'orn pouvait enclencher la première étape de son plan : la surveillance et la mise sous écoute de certains membres de la Rotonde. Le but étant de dénicher les traitres, les querelleurs avant même qu'ils ne s'exposent au grand jour devant l'assemblée du Sénat. Discussions, réunions privées, entrevues secrètes, rien ni personne n'échapperait à la surveillance du Ministère de la Sécurité Intérieure. Des têtes devaient tomber et vite.

« La proposition mérite qu'on s'y attarde Madame la Chancelière il faut le reconnaître. Miss Shadley n'a malheureusement pas tort. Bien que votre intention soit de rassembler, n'oublions pas le vieil adage "diviser pour mieux régner". Vous n'empêcherez pas certains de vos détracteurs de pratiquer la politique politicienne. Pas plus que vous n'arrêterez le soleil de se lever. Si vous voulez continuer à gouverner pour le bien du peuple je vous conseille fortement d'établir une stratégie efficace pour décrédibiliser vos opposants ou pour faire diversion le temps que nos premières mesures fassent effet. La guerre aussi triste soit-elle, joue en notre faveur car tous les yeux sont désormais braqués vers la frontière avec l'Empire au nord. » mais également sur ses partisans au sein même du territoire républicain « Nul n'est censé ignorer la situation chaotique de Corellia. Chaque personne ici présente a pu voir l'intervention du nouveau Diktat, le prince-amiral Ghodric O'Connor. Nous avons entendu de lourdes accusations en vers le Gouvernement corellien, mêlant peut-être le Roi Pelleon et ses proches collaborateurs. Sa complicité avec les Sith reste à définir mais si elle est avérée exacte nous aurons là l'opportunité tant espérée. Voilà l'exemple que nous cherchions ! Un partisan des Sith prêt à être jugé et à recevoir la sentence qu'il mérite. Vous cherchiez des traîtres Madame la Chancelière, nous en avons peut-être un à portée de main ... » l'idée de Grendo était simple, faire diversion afin de rappeler à quiconque que l'ennemi de la République n'était pas la Chancelière et son nouveau Gouvernement mais bien les Sith et leurs partisans qui pouvaient se cacher n'importe où. Contrairement à ce que pouvait penser ses détracteurs, S'orn connaissait bien les ficelles du métier, si bien qu'il avait pour intention d'instaurer une atmosphère de paranoïa ambiante au sein même de la République. La Peur, voilà le moteur de toute cette administration. La Peur de la destruction et de l'anéantissement, la peur des Sith et de l'Empire, la peur de se retrouver victime d'un quelconque attentat, et pour palier à la peur rien de plus efficace qu'un Gouvernement qui prend des mesures draconiennes en matière de sécurité, de défense et de justice. Le FLR contrôlait deux d'entre eux, la dernière restait à convaincre. « Avec votre autorisation Madame la Chancelière, j'aimerais que le Ministère de la Sécurité Intérieure saisisse immédiatement cette enquête afin de mettre en lumière la culpabilité de ces traîtres potentiels. Cette affaire, si tentée qu'elle soit vraie, va probablement accaparer les médias de toute la République et nous devrions y trouver un certain avantage. »
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