Darth Velvet
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Là, perdue sur le filigrane de nos regards emmêlés, prisonnière de l'éclat céruléen de ses yeux, de ses secrets, de nos souffles courts et des non-dits, je demeure figée. Ma main, se porte sur mon sein, en miroir de lui, et sous sa prison de chair et d'os, mon cœur palpite ses désirs de délivrance,  oiseau de paradis épinglé sur les ronces d'émotions envahissantes que je préfère taire. Je me détourne, coupable et gênée, du silence emplis de nos chuchotements informulées, concédant juste quelques mots ambiguës au duel de mon âme. 
 
"J'aime bien..." 
 
 Mais Dranor, étant celui qu'il est, rompt rapidement la tension entre nous, d'une pointe d'humour et de désinvolture. Et comme si rien ne s'était passé, comme son attraction sur moi s'effaçait au son de son dépit amusé et de mon rire. Comment ne pas ressentir quelques légèretés, lorsqu'il passe son costume au complet. Je pouffe, littéralement conquise par sa mise et les lunettes étoiles qui apporte une touche de folie à l'ensemble. Entre deux hoquets d'un fou rire que je ne parviens plus à museler, je peine à lui répondre : 
 
"Nooon! Pas un cauchemar, tu es... éblouissant! Oh! Avec le chapeau c'est encore mieux, huhuhu! Mon gros Chamallow sucré! Mon petit bonbon rose, je crois que c'est comme ça que je vais t'appeler plutôt!" 
 
Il est vraiment d'une classe intergalactique. Ca jette tout de même une ombre sur sa réputation de Don Juan, que j'en regrette presque de n'avoir aucun holo appareil pour immortaliser l'instant. Ces photos auraient pu se négocier à bon prix auprès de son équipage ou de ses ex...  ou pour jouer les maitres chanteurs et obtenir de lui... J'esquisse un sourire m'imaginant épingler sur les passerelles du hammerhead, les gravures de Dranor en confiserie rose pour lui soutirer la promesse qu'il m'a refusé dans cette cantina d'Hanchorhead.  Sûr qu'il me ferait payer cher ma plaisanterie, mais l'idée, quelque part, ne m'en est pas désagréable...  
 
" Moi je trouve que c'est très bien comme premier rendez-vous! Tu es a tomber Monsieur sucre d'orge! Et puis, parait-il que les femmes adorent les hommes qui assument leur part féminine, elles risquent de toutes vouloir te sauter dessus pour te dévorer, t'inquiète, je te protégerai! Pfffffuhuhuhuhuhu " ricanais-je dans une quinte d'hilarité avant d'essayer de reprendre mon sérieux dans une réussite toute relative. " Tout ce que tu veux Dranor, mais seulement si tu me laisse te soutirer une photo, dans cette tenue!" 
 
L'espoir fait vivre... ou pas mais je me dois de tenter après tout, on a rien, sans rien. Il ne s'imagine pas combien il serait perdant avec ce marché, aussi j'esquisse mon plus beau sourire pour l'inciter à accepter sans réfléchir, la gaité illuminant mon minois et mes yeux en promesse filoute. Puis lentement mes lèvres s'ourlent narquoisement ou peut-être juste par coquetterie. 
 
"Ah pas du tout! Si tu m'avais vu en Sweety aux fêtes du Senat, là tu pourrais être ébloui, mais franchement, cette robe est d'un gout aussi douteux que ton complet. Je me demande juste à quel moment je vais finir les fesses à l'air, tellement c'est.... audacieux." 
 
Pourvu que les coutures ne craquent pas... 
 
"Allons-y..." 
 
Le pont , longue suite de portes numérotés, se révèle désertique, hormis une femme de chambre affairée avec son chariot et la rencontre breve avec un invité si pressé, qu'il passa sans nous saluer, ni remarquer l'extravagance de nos tenues. Etrange... se pourrait-il qu'une activité requière, sur les passerelles des lieux communs, l'attention de tous et toutes? Entrainant Dranor à ma suite, muette de mes intentions, mes pensées entières dévouées à formuler des stratégies possibles, je nous guide jusqu'aux salles communes. Si événement particulier, telle une vente ou un spectacle, a lieu, assurément que les deux derniers membres Vestal s'afficheront parmi leur riche clientèle.  
 
Rapidement nous arrivons, accueillis par des cris exaltés, des encouragements, des sifflements. Mon sourcils se froncent, devinant déjà à quoi nous allons être confronté. Une grossièreté s'échappe de mes lèvres, mais les courbes émeraudes de mon visage n'exprime d'un sourire hivernal de façade pour les vigiles qui entourent les réjouissances. D'ailleurs mon bras vient se lover contre celui de Dranor, pour faire illusion sur notre couple, alors qu'un nœud désagréable se forme dans mon estomac. Je serre les dents, figeant mon sourire dans un ersatz de grimace, refusant de céder à mon dégout. 
 
"Nous allons devoir être convainquant.. Pour passer. " Murmurais-je à son oreille en me tenant sur la pointe des pieds tout en désignant du menton les deux gardes surveillant la porte.  
 
Faisant fi, de ma réticence, j'entre dans le jeu, me fond dans le rôle que je m'octroie, muselant mes craintes, bouclant sous un cadenas mes vieux démons, utilisant toute ma discipline pour ne pas laisser entrevoir le frisson qui remonte le long de ma colonne, le tremblement de ma main, de ma voix, et les battements affolés de mon cœur lorsque je me presse tout contre Dranor. 

 
"Oh mon Chamallow d'amour, je suis tellement désolée! Mais je n'arrivais pas à me décider. Ne m'en veux pas pour le retard Doudounet!" Je m'écarte une peu, lui donnant la main, tiraillant un peu pour qu'il calque son pas sur le mien. "Messieurs! Dites moi que nous n'avons rien louper sinon mon Chamallow va continuer à me faire la tête toute la soirée!" 
 
 Consciencieusement j'attire leur regard là où la robe dévoile plus qu'il ne faudrait de la courbe de mes reins, et dessine outrageusement ma silhouette. Jouer les professionnelles auprès de Ragda m'a apprit un contrôle sur moi-même et quelques minauderies bien utiles dont je me ressert avec l'aisance de celles rouées à ces artifices.  Par ailleurs, les yeux rivés sur le tissu brillant bleu et les sequins, ils ne détaillent pas nos visages... 
 
"Pas d'inquiétudes Madame, ce n'est pas encore commencer. Les prises de paris viennent juste de s'achever. Lord Phar Vestal n'a pas encore donné le signal du début. Vous devriez vous presser." 
 
"Evidemment! Merci, merci! Tu vois mon doudounet? Fallait pas bouder!" Continuais-je imitant à la perfection une évaporée, pénétrant dans la grande salle les bras deux bras enroulés autour de celui de Dranor dans un simulacre de tendresse. 
 
"C'était pas un peu facile?.." Lui demandais-je, reprenant quelque distance une fois éloignés de la milice . 
 
La grande salle, un terme fort inadapté à la situation. Elle est un peu décorée comme ces salles d'opéra splendides, parée de ses sculptures dorés, de ses canapés moelleux, de ses rideaux rouge s'ouvrant sur des loges privées. Nous nous tenons, comme l'ensemble des invités, sur le balcon encerclant une scène en contrebas qui a tout d'une arène mondaine. Réminiscence de mon passé, s'incarnant dans le présent. Je sais exactement ce qu'il va advenir, en dessous, dans le sable, alors qu'une voute énergétique se referme pour que rien ne s'en échappe. Je préfère me détourner, n'avisant pas du togruta repoussé dans la lice, concentrant mes efforts à découvrir où se dissimulent mes ennemis. J'en repère l'un sans l'autre assez rapidement, il est là, dressé au dessus de la foule comme un empereur préside ses sujets, délivrant le signal du combat. Combien de chance pour que le vornsk l'emporte sur sa victime désarmée et pourtant initié aux savoirs de la Force?. Le cœur au bord des lèvres, je guette notre cible, me retranchant de tout ce qui nous entoure, silencieuse, inaccessible pour tous comme pour mon compagnon, dont à cet instant je ne supporte plus le contact, pas sans éveiller mes vieux cauchemars.  
 
J'ignore combien de temps nous restons au milieu de ces beuglements et ces échanges de crédit. Je ne sais combien de sang imbibe à présent le sable de l'arène, mais lorsque Vestal se lève, abandonnant sa loge de choix, accompagné de ses gardes du corps, j'entraine Dranor avec moi, d'un mouvement de tête. 
 
"On dirait... qu'il va faire ses petites affaires...  le moment opportun.. Non? Un effet de surprise serait avantageux contre les gorilles qui doivent être armés jusqu'aux dents... tu proposes quoi?" Déclarais-je en le voyant s'engouffrer dans les toilettes, toujours suivi
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''C'est vraiment... Vraiment... Parce que je suis bon joueur... Et que j'attends un rencard digne de ce nom !''

Le Capitaine lança son holocom, prit une pose grotesque, les mains posées sur l’extrémité de la canne, les fesses tendues en arrière, et la bouche en forme de cloaque de gallinacé attendant qu'elle se fasse un plaisir de lui tirer le portrait.
Dranor commençait plus ou moins à regretter cette photo. Qui pouvait savoir ce qui se cachait dans l'esprit tordu de Velvet ? Elle n'était jamais en manque d'idées, et il savait pertinemment que cette pièce à conviction pouvait se révéler un atout redoutable contre lui et sa réputation. Mais au bout du compte le jeune homme s'en fichait un peu, il avait énormément d'amour propre, mais également une très grande répartie.

''Bon ça y est ? Tu à eu ta sucrerie, on peut reprendre ?''

Lui ouvrant donc la porte de la chambre avec galanterie, le couple improvisé s'évada dans les coursives alors qu’après quelques minutes, un tumulte qui ne présageait rien de bon se fit entendre. Acclamations, rires, cris de joie, ou de déception. Dranor était bien placé pour se douter de ce qu'il se tramait. Probablement des jeux du cirque ou paris reposaient sur la vie et la mort de ces concurrents.
Il avait déjà assisté à ce spectacle et même dans un passé lointain convoyé quelques pauvres bougres pour le compte de Blake son ancien patron. Cela n'avait rien détonnant si en définitive il lui avait crevé la paillasse à coup de perceuse dans la tête...
Dranor posa sa main sur celle de Velvet quelques secondes pour la rassurer avant qu'il ne la retire, laissant la main de la jeune femme seule accrochée au creux de son coude, tel un parfait petit couple excentrique.

''C'est un scaaaandaaaaale ma petite musaraigne, un véritable scaaaaandaaaale !''

S'exclamait Elton Sucre D'orge d'une voix outré et aussi aiguë que possible, relevant le nez pour montrer tout son mécontentement alors que deux gardes se présentaient à l'entrée de la porte

''Tu nous mets en retard, écoutes donc ! Ça à déjà commencé !''

Renchérit le capitaine déguisé. Velvet quant à elle joua légèrement de ses charmes pour
détourner l'attention des deux soudards leur informant finalement qu'ils pouvaient entrer.

''Encore heureux qu'il n'est pas trop tard !''

Répondit Sucre en soupirant d'une manière exagérée alors qu'ils entrèrent tout les deux dans la grande salle de l'arène...

''Facile ? Oui... Grotesque ? Encore plus... C'est surement pour ça que ça à marché, je crois pas qu'il se doutent de nous voir au devant de l'affiche à participer à leur petite sauterie...''

Se faufilant dans les estrades, le couple trouva rapidement deux places pour s'asseoir. Le spectacle était bien connu de l'ancien contrebandier, il préférait regarder sans vraiment voir, se levant parfois pour feindre joie ou déception, espérant toutefois que le Togruta puisse s'en sortir vivante, ce qui semblait bien illusoire...

Velvet elle, avait repéré la cible, le temps semblait bien long pour le jeune homme jouant la comédie à contre cœur. Combien de pauvres bougres allaient se relayer tour à tour au centre de l’arène recouverte de sable ? Dranor ne le savait que trop bien... Trop.
Ce ne fut qu'au bout de longues minutes que Vestal quitta sa place escorté par ses gardes du corps.
Le jeune femme toujours attentive fit un signe de tête à Dranor alors que celui ci se leva pour la suivre .

Ils n'eurent pas à s’éloigner longtemps, un Vestal avait probablement envie de faire ses besoins, comme tout le monde d'ailleurs.

''Je me rapproche assez en faisait la comédie, je frappe vite et sans bruits. On dissimule tout ce petit monde et que l'on retourne à notre place comme si de rien n'était...''

Le capitaine se saisit de deux sabres laser qu'il cacha au creux de ses manches de costume légèrement bouffantes.
Dissimulés l'un en face de l'autre au recoin de l'entrée des toilettes, le capitaine lui fit un clin d’œil alors qu'il baissa ses lunettes de soleil rose en forme d'étoiles. Les remontant, de son index posé sur la monture centrale, il sourit à la jeune femme, ancrant une nouvelle fois son regard dans le sien avant d'ajouter.

''Allez c'est à ton chamallow d'amour de jouer ! Si tu vois que je suis en galère rapplique d'accord ?''

Le capitaine jeta un rapide coup d’œil avant de prendre la direction des trois gardes du corps tenant position devant la porte. Marchant d'une façon excentrique, tapant sa canne sur le sol au rythme de petits pas de danse, reculant de deux pas faisant un petit moulinet des mains avant d'avancer une nouvelle fois, les bras ouverts tout en tournant sur lui même , jouant l’excentrique jusqu'au bout, le haut de forme sur la tête, sucre d'orge avance, sans crainte, mais avec le rythme dans la peau.

''Sacré combat messieurs vous avez raté quelque chose ! Vous auriez du la voir !''

S’arrêta t-il devant eux alors que sa canne toujours dans la main il applaudit sans faire de bruit. Les regards se croisèrent entre eux, interrogatifs. Quel genre d’énergumène était-ce donc la ?

''Reculez je vous prie monsieur !''

Dit un des trois en inclinant la tête par politesse sachant bien qu'ici les invités étaient roi et qu'il ne fallait surtout pas les froisser.

''N'ayez crainte mes amis, n'est ce pas un jour de fête ou tout le monde s'amuse ? Regardez... je suis un magicien et je vous propose un petit tour de magie gratuitement !''

Il retira doucement son chapeau manifestement vide et présenta l’intérieur a son publique.

''Monsieur le magicien, veuillez reculer...''

Continua patiemment le garde manifestement habitué aux excentrique de sa trempe.

''Ce ne sera pas long. J'ai moi aussi quelque commission dont je dois acquitter ici !''

Il posa ensuite le chapeau sur le sol surmonté de sa canne. Alors que les trois regardèrent sans vraiment comprendre, le capitaine secoua discrètement ses deux manches faisant redescendre les deux sabres dans ses paumes.

''Abracadabra !''

Rapidement, ses pouces appuient sur les boutons actionnant le lasers alors que ses bras se relèvent, fendant verticalement les deux gardes sur chacun de ses cotés. Celui du milieu redressant le tête se voit rapidement fauché au niveau du cou, d'une attaque en ciseaux.
Il avait appris de nombreuses choses sur Dromund Kaas, surtout la fois ou il avait du combattre dans un supposé entraînement, sabre à la main face à Zora. Le sabre il savait le manier, de la à se battre en duel, certes pas, mais la il n'était pas en duel, ce fut une attaque surprise.
Une surprise de taille ! Mais peut être pas autant que celle des deux autres gardes qui arrivèrent au fond du couloir dans son dos, alors que Vestal, toujours enfermé dans les toilettes devait se demander si qu'il pouvait bien se passer à l’extérieur.

Heureusement il n’était pas seul et Velvet ne manquerait pas de leur faire part de sa présence.

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Je ne distingue pas, au travers du teint fumé de ses verres étoilés, l’éclat saphir de son regard, mais je le ressens, intuitivement, posé sur moi, frôlement, caresse éthérée. Mes lèvres s’étirent d’un sourire où se mêle inquiétude, amusement espiègle et je me fends d’un clin d’œil complice.

« Fais attention à toi, Chamallow d’amour. Et ne t’inquiète pas, tu peux compter sur moi pour protéger tes arrières. Tes futures conquêtes, m’en voudraient trop s’il arrivait malheur à ton postérieur. Je n’ai pas envie de me faire lyncher ! »

Il s’avance vers les sanitaires, et j’avoue que son personnage burlesque, incarné avec une pointe de folie et d’excentrisme m’arrache un rire silencieux. Comment rester de marbre devant son interprétation de Monsieur Sucre d’Orge, tout en petits bonds dansants et mimiques décalées. Je n’aurais jamais du demander uniquement une photo, même si celle-ci, très réussie, trouvera probablement une place de choix aux endroits stratégiques du Hammerhead, dans sa salle commune ou au-dessus du lit du Capitaine, mais également un petit holo pour égayer les soirées longuettes à bord du Raven, lors des voyages stellaires. Cependant, si on peut tout désirer, on ne peut tout obtenir, et comme le dirait mon ami Ragda : « Vel, tu ne peux pas réclamer la photo, le film et le cul du Capitaine ! Faut choisir ! » Et donc… à moi la photo.

Je rêvasse, je rêvasse, si bien que j’intercepte par surprise le mouvement des sabres, halo de mort fendant l’air et la chair d’un vrombissement, que lorsque les corps des trois hommes s’affalent sur le carrelage dans un bruit mat, aux pieds de Dranor libérant l’accès à Phar Vestal. Rapide, efficace et discret. Théoriquement, parce qu’en vérité, c’est l’instant que choisissent deux gardes supplémentaires pour faire leur apparition, venant de par derrière lui, en traitre, sans qu’il les perçoive.

Je me recentre, et mon sourire s’efface, glaçant mon visage d’un sérieux hivernal, dissimulant mon cœur sous une armure de givre. La démarche souple, féline, de celle des prédateurs qui pistent leur proie, je les rejoins à revers, souffle silencieux d’une mort incarnée, que seul le bruissement du taffetas bleu de ma robe révèle. J’attire à moi les ombres tissées de Force et d’Obscurité, dissimulant ma présence sous l’invisible jusqu’à l’inévitable, heureuse de constater que dans l’enceinte de l’arène, il n’est fait usage de ces petits animaux de Myrsk réputés pour affaiblir les utilisateurs de la Force. Ma lame, feu rougeoyant sorti des abysses, les cueille comme l’on fauche les blés, sans un râle, sans un cri.


« Humm… » Chuchotais-je, attirant déjà les carcasses refroidissantes vers l’intérieur, près de leurs compagnons et collègues, entre les pissotières rutilantes et les lavabos dorés. Et derrière moi, la porte se referme sans un claquement.

Même les sanitaires évoquent la richesse décadente, leur mur de marbre et de miroir, reflétant nos silhouettes dénaturées par nos déguisements, alors qu’une odeur prononcée d’un parfum de fleurs se diffusent pour nous faire oublier où nous nous tenons. Depuis que j’ai abattu ces deux hommes, l’amusement offert par Dranor s’est envolé, alourdissant mon âme d’une angoisse et démangeant mon bras d’une douce vengeance. Je devine un frémissement dans la Force, un battement d’aile éphémère dans sa toile, esquisse lavée d’une mise en garde ou peut-être d’une sourde impatience. Mes yeux croisent ceux du Capitaine, s’attachant à eux pour puiser sa lumière et chasser les ténèbres qui déjà m’obscurcissent à l’idée d’ôter la vie d’un second Vestal.

« Je n’en aurais pas pour longtemps. » sonne ma voix, d’une fatalité grinçante.

Je n’ai pas envie qu’il sorte, qu’il me fuit, moi, ma vindicte et la noirceur fétide de mon âme, mais je n’en dis rien. Je ne veux pas avoir à l’exprimer ou simplement cela m’est-il impossible, parce que l’avouer serait admettre davantage que je ne le permettrais jamais. Alors je reste là, figée, entre mon reflet aigre et sa silhouette rose, dans une attente stérile, avant que je me décide, enfin à toquer à la porte du toilette. J’ignore ce qui le poussa à ouvrir, la curiosité ? La stupidité ? Ou juste la résignation devant l’inévitable fatalité de sa mort prochaine. Toujours est-il qu’il entrouvrit légèrement le battant de la porte, une faille dans laquelle je m’engouffre, poussant violement l’ensemble pour l’atteindre. J’eusse été seule, son agonie aurait durée si longtemps que ses cordes vocales usées à la trame n’auraient su reproduire d’autres hurlements que des gémissements plaintifs. Mais l’effet apaisant de Dranor sur ma haine, baume sur mes plaies à vif, agit à mon corps défendant.

Je noie sa complainte et son alerte, serrant entre mes doigts devenus serres, sa gorge. Il essaie de me repousser, de planter ses griffes dans mon visage, mais ma jambe fauche les siennes, l’obligeant à s’agenouiller devant moi, les yeux révulsés par sa quête d’air. Son poing me frappe, mais je ne sens ni la douleur, ni rien du tout, la mâchoire serrée et le regard incendie. Puis soudain, je me braque, enfonçant sa tête dans la cuvette des toilettes, le maintenant ainsi jusqu’à ce que son corps d’écroule comme une poupée de chiffon, marionnette abandonnée de son souffle vital.

Je sors, refermant derrière moi, le visage clôt derrière l’impassibilité de mes traits, statue de jade inexpressive.


« C’est terminé. »

Mes prunelles se lèvent vers lui, guettant dans l’ombre de ses iris, un dégout ou un jugement, de ceux qu’aurait émis cet humain, ce jedi. Fautil croire qu’en plus de mes sentiments, il est réussi aussi à voler mon assurance, me poussant à douter de Dranor, qui jamais encore, ne s’était perdu sur cette pente glissante. Mais je ne lis rien de tel, et un soupir de soulagement m’échappe, à mesure que mes muscles se relâchent de cette pression impromptue.

« Allons y . »

Et nous sortons.

Peut-être aurais-je du être plus sensible à l’avertissement, écho faible et tenace vibrant dans la Force, au lieu de me perdre dans les pérégrinations de mon courroux, de ma rancœur et de ma culpabilité. A l’évidence, je ne suis que par trop troublée, à la fois par l’attitude et la force de mes sentiments envers Dranor, que par les objectifs que je me suis assignées, si bien que ma distraction, en cet instant, nous coute notre liberté, et probablement bien davantage encore. Passés le pas de la porte des sanitaires, c’est une flotte de blasters et de fusils qui nous accueille. Un canon se pose sur la tempe du Capitaine, un second contre ses reins, dans une nonchalance illusoire et en miroir des miens.


« Ma chérie, tu ne croyais tout de même pas que j’ignorais où tu te cachais ? » s’exclame cette voix chaude et rauque comme une brasée de bois en plein hiver. Celle-là, qui hante mes nuits blanches de ses intonations doucereuses, et flatte mes démons muselés sous le fiel de ses mots.

Je crois que je tremble légèrement, relevant le menton avec audace et défi, refusant de lui montrer la peur qui me broie les entrailles.


« C’est vraiment gentil de rentrer à la maison après si longtemps. Regarde, je t’ai même refait faire ton si joli collier. Nous l’avons bien évidemment amélioré. Sois une gentille fille, et glisse-le autour du cou. » Continue-t-il en m’envoyant l’objet.

Je l’attrape, enfermée dans un mutisme, le regard brulant d’une haine qui suinte autour de moi en tentacules de ténèbres et de souffre. Je suis à deux doigts de me jeter à sa gorge pour la déchiqueter, et dans mon ciel, l’aile de ma folie s’étend, ombre de violence et de meurtres. Je gage qu’il mesure avec étonnement, mes iris de foudre et ma bouche narquoise d’un sourire carnacier, indifférente à ces armes qui nous assiègent, indifférente même à Dranor sur mon coté. Est-ce pour cela qu’il attire mon attention sur lui ? Probablement, comment savoir ou comprendre les manigances agitant un esprit aussi tordu et pervers que le sien…


« J’imagine que ton compagnon est notre Capitaine Darinson. Je dirais bien que je suis enchanté, mais honnêtement, je n’ai aucun intérêt pour vous capitaine. Et toi Velyrianna, as-t-il une valeur pour toi ? »

« Ce n’est qu’un mercenaire. » claque ma voix d’un mensonge éhonté.

« Parfait, dans ce cas… » PAN! Il tire dans la jambe de Dranor , puis enchaine d'un ton égal « … dois-je continuer ? Me prends-tu pour un abruti comme mes frères, ma Chérie ? Un mercenaire qui préfère te suivre plutôt que toucher la prime sur ta tête… Tu me crois tombé de la dernière pluie. Mets le collier ou je le tue. »

Le bouillonnement de sang sourde de sa cuisse, le rose virant à l'écarlate, éteignant mon incendie, soufflant toutes les velleités de ma rebellion et de ma démence. Mes ongles s’enfoncent dans la paume de mes mains et mon regard se baisse sous ma reddition avant que j’installe, telle une condamnée, le cercle de métal autour de mon cou.

« Voilà qui est mieux. Conduisez nos deux tourtereaux, Jakson, je passerais une fois que je me serais occupé des tracas…quand à toi ma chérie, une bon petit somme te fera le plus grand bien. »

Il appuie sur le bouton de sa télécommande, et mon corps envahit d’une salve d’électricité s’effondre, alors que je sombre dans le néant.

Lorsque je m'éveille, c'est pour aviser d'une situation désespérée. Mes bras crucifiés au dessus de ma tête par une paire de menottes magnétiques, attachée par une chaine à un anneau du plafond, pour venir ligoter celle de DRanor, positionné juste en face de moi. L'ensemble forme une espèce de balancier, nous contraignant l'un et l'autre à se tenir droit, presque sur la pointe des pieds pour offrir à l'autre suffisamment de mou sous peine de lui infliger la souffrance de se voir suspendre. A ne pas douter, mon inconscience a du peser sur ses muscles, l'obligeant à maintenir un effort constant.

L'envie de me débattre, de tirer sur mes entraves me démangent, mais je n'ose imposer davantage de souffrance à un ami, pour n'obtenir aucun résultat et le désespoir s'abat sur moi, chape de plomb m'emmurant dans des souvenirs de plus en plus vivaces.


" Je... suis désolée de t'avoir entrainer là dedans...
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Les deux gardes furent rapidement mis hors service par Velvet. Se retournant et regardant par dessus son épaule, il ne vit qu'un éclaire rouge les frapper rapidement. Dranor savait qu'il pouvait se fier sur elle, si bien que leur deuxième cible était à présent à portée. Rangeant les sabres, le jeune homme adressa un fin sourire à sa coéquipière ainsi qu'un bref signe de tête lorsqu'elle lui indiqua qu'elle n'en aurait pas pour longtemps.

Dranor resta à l’extérieur, ramassant la canne et le chapeau qu'il épousseta avant de le remettre sur sa tête, croisant les bras alors qu'un fracas feutré et quelques bouillonnements se firent entendre derrière la porte ferme.

"J’espère qu'il avait bien tiré la chasse..."

Glissa à demi voix le Capitaine, faisant les cent pas devant la porte. Mais la Mirialan avait tenu parole, cela n'avait pas duré longtemps.
Dranor ne se permettait pas de juger Velvet, il était légitime pour elle d'accomplir cette quête et l'homme vêtu de rose qui lui portait un regard amical, n'était pas le mieux placé pour juger tel ou tel acte.
Tout ceci n'était qu'un exutoire pour elle et cela il l'avait très clairement saisi.

''Bien allons y dans ce cas ma ptite musaraigne.''

Lui adressant un sourire et faisant tourner un peu sa canne tel une hélice, Dranor et Vel' se remirent doucement en marche dans le couloir menant à l’extérieur des sanitaires.
Tout deux allaient reprendre leur petit rôle improvisé et tout se passerait pour le mieux en attendant de trouver leur dernière cible.
Étaient-ils si doués que cela pour qu'il n'y ai pas eu de dérapage ? Il était évident qu'ensemble ils formaient une bonne équipe, le passé en était témoin.

Ce fut cependant comme deux amateurs un peu trop sûr d'eux qu'il se firent cueillir par des canons de blaster. Soupirant et levant les mains le capitaine trouva plutôt légitime de ne pas tenter un tour de magie devant un public aussi nombreux, même si ce n'était pas l'envie qui manquait, surtout qu'en face d'eux se tenait de le dernier des trois salopards.
Au moins le binôme n'avait plus à le chercher dans tout ce foutu paquebot...

''Et merde...c'était trop beau pour être vrai...''

Glissât-il entre ses dents serrées alors qu'il observait tour à tour les armes braquées sur eux deux. Pas d’échappatoire possible sur ce coup là...

''Je tiens tout de même à préciser que je ne m'habille pas comme ça tout les jours...''

Sa petite touche d'humour ne trouva malheureusement pas son publique, ou pour toute réaction il sentit le canon du blaster pointé sur ses reins s'enfoncer un peu plus, lui arrachant une brève grimace alors qu'il leva un peu plus haut les mains.

La suite ne fut pas des plus glorieuses... Vestal lui tira un coup de blaster dans la cuisse alors que Velvet, le traita de vulgaire mercenaire, évidement pour le protéger.
Mais le noble n'était pas dupe... Le chantage était vicelard. Ou bien elle se rendait ou il capitaine finissait en passoire...

''Vel... non...''

Lui dit-il affalé sur le sol, le visage déformé par la douleur alors que la jeune femme installa le collier autour de son cou avant de finalement s'effondrer sur le sol, fauché par une décharge électrique.
Maugréant sur le sol Dranor lança à l'attention du noble :

''Toi mon pote... T'es un homme mort !''

Une rafale de coup de pieds vint s'abattre sur l'estomac du capitaine alors que celui ci ce recroquevilla sur le sol, transit de douleur, se faisant traîner sur le sol pendant de longues minutes, ne résistant finalement plus.

On l'installa face à Velvet, suspendu chacun de leur coté en equilibre reliés par une chaine. Le poids de la jeune femme inconsciente obligeait Dranor à fournir des effort continus.
La chaîne serrée entre ses poings, le capitaine tirait vers le sol pour maintenir autant que possible l'équilibre précaire des deux prisonniers. Sa compagne d'infortune était évanouie depuis un bon moment déjà, et il avait tenu bon malgré sa cuisse qui irradiait d'une douleur lancinante.

Grimaçant, les abdos et biceps en feu, la sueur prenant sur son front, un soupir de soulagement s'échappa de sa bouche alors que l'équilibre de la chaîne reprit naturellement. Velvet était enfin réveillée.

Ses premiers mots ne furent qu'excuses envers lui.

"Bon matin, tu m'excuseras si ne je t’amène pas le petit déj au lit cela dit ce n'est pas l'envie qui m'en manque! Et sois pas désolée, je savais très bien dans quoi je m'engageai "

Malgré la fatigue de la position et la souffrance que lui infligeait sa cuisse, Dranor tenta un sourire pour lui remonter un peu le moral. Elle avait une mine terrible, semblait abattue, ce qui sous plusieurs point de vue pouvait aisément se comprendre.

''Hey ! Haut les cœurs moussaillons ! Ça là, c'était pas prévu au planning de la journée alors on se ressaisit d'accord ?''

Regardant à droite gauche et autour de lui Dranor reprit finalement en direction de la jeune femme.

"Faut pas perdre de temps Velvet, Jakson m'a promis de revenir avec un caddy de joyeusetés pour nous cuisiner au ptits oignons, façon tartare et à l’ancienne."

Dranor n'avait pas l'air très très emballé à cette idée ce qui était plutôt légitime étant donné qu'il avait vécu cela quelques années auparavant avec Blake. Mais il avait réussi à s’échapper et à en sortir victorieux, alors pourquoi pas cette fois ? Mais la situation était clairement plus compliqué... Ces entraves à champs de force posaient un véritable problème. Impossible de s'en défaire et en plus il ne pouvait pas trop remuer sinon Velvet se verrait décoller du sol ce qui lui infligerait sûrement une souffrance supplémentaire.

Tordant sa bouche de mécontentement il regarda ses poignets entravés. Et si... ?

"J'ai une idée, et malheureusement je n'ai pas mieux, enfin si toutefois ça marche..."

Le capitaine tapotait du bout des doigts sa prothèse cybernétique. Elle était connectée à deux piles d'énergie internes, forcément ça ne marchait pas par l'opération de l'esprit saint. Celles ci avaient une durée de vie bien supérieur à son propriétaire, évitant par la même occasion certains désagréments...
Alors s'il parvenait à en extraire une pour faire un court circuit avec le champ de force peut être que cela fonctionnerait, mais ça risquait de lui foutre une sacré décharge... de toutes façons ce n’était pas comme si ils avaient le choix... Il fallait agir rapidement et pas trop se poser de questions.

"Fais moi confiance !"

Répondit-il à la jeune femme lorsqu'elle lui demanda se qu'il fabriquait. Et, tâtonnant toujours du bout des doigts, le capitaine réussit finalement à retirer le cache qui contenait les précieuses cellules d’énergie.
En retirant une il tordit son poignet dans une grimace pour venir la coller sur le champ de force de ses menottes pour le court-circuiter.

Une gerbe d'étincelles jaillit alors que le capitaine libéré de ses entraves tomba lourdement au sol sans bouger.
Quelques secondes s'écoulèrent avant qu'il ne commence à bouger, le choc électrique l'avait complètement sonné, une myriades d'étoiles semblaient danser sans s’arrêter devant ses yeux, le visage et le poignet brûlé par les étincelles. Se retournant sur le dos il grimaça. Entre sa jambe, sa prothèse qui ne fonctionnait plus, il se voyait bon pour la casse.
Mais grognant il se redressa avec difficulté, secouant la tête et Regardant la jeune femme toujours attachée aux poignets mais le mou dans la chaîne lui avait permit de se déplacer dans sa direction.

"Ça va je suis juste un peu sonné..."

Soupirant, il se tournât sur le coté avant de se lever lui arrachant un cri de douleur, au moins Vestal ne lui avait pas bousillé le genoux, c’était en soit d'un certaine délicatesse. Boitillant jusqu'à la jeune femme il regarda ses menottes et grimaça avant de retirer sa veste d'un roulement d'épaules.

"Je vais essayer de glisser ma veste autour de tes poignets pour pas que tu te prennes une châtaigne comme moi"

Le souffle coupé, encore un peu sous le choc, le capitaine tenta tant bien que mal d'une main de glisser sa veste autour des poignets de sa compagne d'infortune pour les isoler de la décharge d’énergie à venir.
Ceci fait, il retira la deuxième pile d'énergie les doigts un peu tremblants avant de rapprocher la celulle de ses menottes, glissant les bras de la jeune femme sous son aisselle, se collant contre elle, le visage près du sien, le bras tendu, il la regarda, le visage couvert de sueur, faisant écran de son dos pour qu'elle ne soit pas blessée.

''Velvet, c'est pas pour en profiter alors t'excite pas ! Prépares toi, à trois.''

Il inspira et souffla rapidement en faisant un léger signe de tête.

''Un.... Deux... TROIS!''

Le capitaine colla la cellule d’énergie sur les menottes pour libérer Velvet de ses entraves alors qu'une grosse gerbe d'étincelles jaillit également entre ses poignets protégés par la belle veste rose de Sucre D'orge.

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Je scrute son visage dévoré par sa barbe, le reflet impétueux et orageux, ses mâchoires serrées par les efforts pour me maintenir alors que je me noyais dans l'inconscience. Sa chemise rose est déchirée, sale, et je devine les coups sous l'emprunte à demi- révélée de l'étoffe fushia. Et là, plus bas, sa jambe meurtrie et ensanglantée m'arrache une grimace entre résignation et frustration. Cette escapade à bord de ce vaisseau s'est toujours présenté comme difficile, compliqué, suicidaire presque, n'est-ce pas l'une des raisons m'ayant emportée vers Dranor ? Je n'ignorais rien des risques, mais les savoir et les subir se révèle très différent. La peur m’oppresse le cœur, brûle mes envies de rébellion comme l'on souffle la flamme d'une bougie.Chaque fibre de mon corps se remémore avec une infinité de détails sordides, les sévices affligés à ma chair et à mon âme. Cette douleur, ma sœur de nuit, je la connais, je la côtoie, je l’appréhende à chaque instant depuis que j'ai fui abandonnant dans mon sillage d'obscurité mon innocence et mes idéaux. Aussi, alors qu'une vague nauséeuse m'envahit d'une indicible terreur, je tremble pour lui, davantage que pour moi.

« Que tu saches, et que je n'ignorais rien , ne pèse pas moins lourd sur ma conscience... et je crois, que je serais celle de corvée de petits dej au lit... si on sort d'ici vivants. » grinçais-je, sourire fataliste sous un regard d’abdication.

Rien de ce qu'il saurait me dire, allège l'étreinte dans laquelle je me perd, cette chape, sarcophage d'angoisses et de peurs tues. J'aimerais m'imprégner de son optimisme, le faire jaillir comme une source rare et précieuse, mais l'énergie me manque broyée par l'incertitude et ma couardise. Je détourne mon regard, dégoutée de moi même, de cette pauvre chose mollassonne, suspendue, incapable de surmonter l'adversité une fois de plus.

« Je ne doute pas qu'ils reviennent ensemble... »

Pour profiter de la curée... pour jouir du spectacle. Je ne suis pas certaine qu'il souhaite nous torturer pour nos crimes, de tous il a toujours été le frère le plus ambitieux et sa fratrie, un obstacle pour sa vision d'avenir. Mais jamais il n'accepte de ses poupées qu'elles se jouent de lui, qu'elles se refusent, qu'elles s'échappent et surtout pas sa favorite. Sous mes paupières, perlent les prémices d'une larme. Il se servira de Dranor contre moi. Usera, abusera de lui jusqu'à ne laisser qu'une coquille vide ou une âme vengeresse. La force de caractère, l'humour, ce coté un peu rude sur ce cœur tendre et loyal, tout ce qui fait du capitaine , Dranor Darinson disparaitra, sous l'attention de ce salaud. Il le détruira et par là même me réduira à l'état de marionnette, fragile et obéissante. Mes poings se serrent, laissant mes ongles se planter dans la paume. Je suis forte. Je ne suis pas une novice. La pointe de sa lame a déjà, par le passé, parcourut ma peau de sa morsure sanglante, ses doigts prit possession de mon corps, envahit ma féminité , et je n'ai flanché. Jamais. Je survis, toujours.Mais lui... Aussi, gravant mon cœur en cet instant d'un serment, je le regarde, promesse silencieuse de le soustraire à Vestal. Quel qu'en soit le prix.

« Qu'est ce que tu fais Dranor ? » sonne ma voix, redevenue plus franche sous ma résolution nouvelle.

« Fais-moi confiance ! »

« Toujours... »


Je ne comprends pas vraiment ce qu'il fait, me contorsionnant pour ne pas apercevoir grand chose lorsque soudain, jaillissant de ses poignets d'une gerbe d'étoiles pétillantes, suivi d'un crissement, les menottes cèdent en concert de mon hurlement inquiet.

« DRRRRRRRRRRANNNNNNNNNNNNNOOOOOOOOOOOOORRRRRRRRRRR. Dranor, bon sang ,réponds moi ! Est ce que ça va ? Dranor ! Réponds où je te jure que tes petits déjeuner au lit je te les fais avaler par le nez ! »

Enfin sa voix me fait écho, suivi d'un cri de douleur. Mon cœur se serre et je grogne un :  « je vais les crever » devant sa silhouette amoindrie et blessée. Il se traine jusqu'à moi, niche entre mes menottes et ma peau , sa veste rose. A vrai dire je n'écoute rien, mes yeux posés sur les marques de brûlures de son visage, sur le rictus douloureux étirant ses lèvres pleines et plissant ses paupières. Son souffle frôle mes cils et ma joue, son corps se love contre le mien, dans le simulacre d'une étreinte, et une salve de frissons remonte le long de ma colonne, picotements désagréables teintés d'aigre doux, de clair-obscur.

« Ne t'inquiète pas... je le sais... »
murmurais-je d'une voix rauque enrouée par l 'émotion usuelle que me procure ce genre de rapprochement et par l'étonnement de discerner, dilué à ma phobie, un sentiment proche du réconfort ou de la tendresse.

Les menottes grésillent, crachent leurs gerbes brûlante sur mon rempart humain avant de lâcher brusquement. Enlacée à Dranor, déséquilibrée, je chute, l’entraînant avec moi sur le sol. Je percute violemment le carrelage et, mon souffle s'expulse de mes poumons sous l'impact de son corps contre le mien. Son grognement de douleur caresse ma joue, et la culpabilité d'avoir ajouter encore à ses souffrances, balaye l'angoisse de notre contact. Sa chaleur s’infuse en moi, et une mèche de ses cheveux s'en vient effleurer mon front, mutine.


« Pardon... »
formulent mes lèvres, muettes, alors que mes mains auréolées de leurs bracelets métalliques et inutiles, se posent sur son torse pour m'extraire de notre rapprochement, essayant de ne pas ajouter à ses blessures.

Je le chasse pour ne pas m'appesantir sur ce qu'il éveille en moi, entre rêve et cauchemar, et me redresse rapidement, regagnant un peu d'air frais comme une noyée parvenant à resurgir sur la surface des flots. Mon souffle court et saccadé se calme et je me porte à son secours, pour l'aider à se relever.

« Qu'est ce que je deviendrais, sans toi  pour me recentrer? » lui glissais-je d'un sourire avant je prendre entre mes doigts, son menton.

Il n'y a rien de délibérément sensuel dans mon geste, même s'il se pare d'une certaine douceur. Lentement je lui bascule le visage à droite, puis à gauche pour évaluer les dégâts sur ses joues, son nez, son front. Mes traits, eux, se ferment, sculpté dans la glace ou la jaspe, alors que je comptabilise de nouvelles ecchymoses, de nouvelles brûlures à ajouter à le trop longue liste de mes crimes. Je le relâche, le contournant pour mesurer les plaies de son dos.

« Je vais les tuer...On va sortir d'ici, mais avant je vais m'occuper de toi, de ta jambe, j'imagine que pour ton bras, on ne peut rien ? »

Sans lui laisser l'occasion de riposter ou de me contredire, je le force à s’asseoir, d'une main de fer dans un gant de velours, sur l'unique chaise de la pièce. Puis, saisissant une paire de ciseau sur un plateau dont je n'ai nulle envie de deviner l'utilité, je découpe une large bande de ma robe avant de venir panser sa jambe de ce pansement d'infortune tout en continuant de lui parler, atone.

« Je sais que tu ne vas pas être d'accord Dranor, mais... nous devons nous séparer. Tu ne t'en sortiras pas si nous restons ensemble. Je gage que s'ils m'ont, tu auras une ouverture pour dégager... Non, ne me coupes pas. Tu sais que j'ai raison, avec ce collier je suis certaine qu'ils savent où je suis en temps réel. Je ferais diversion pour te donner une opportunité. Je vais rester ici et tu dois t'en aller. J'ai beau retourner le problème dans tous les sens... je ne vois pas d'autres solutions... »

Pas sans les clefs de ma parure. Pas sans une bonne dose de chance... A moins que...
La porte émet un léger grincement, laissant pénétrer dans notre mausolée, d'une démarche militaire, le dénommé Jackson. Seul, il nous jette un regard ahuri devant notre liberté toute relative. D'un bond félin je me projette sur lui, nous propulsant dans le fracas des ustensiles sur le sol, contre la table et son plateau des horreurs. Je l'empoigne, il me frappe. Je n’essaie même pas d'esquiver, grimaçant juste sous la douleur, qui m'éveille de ma torpeur résignée. Il est notre chance, notre porte de sortie, notre salut ! Je bloque son bras, lui assène mon coude dans le plexus. Il roule sur lui même, m'engageant dans une lutte au sol, dans un nœud de bras et de jambes d'où je sors triomphante, la lèvres éclatée, le chevauchant alors qu'il gît sous moi, assommé par mon uppercut bien placé.


« Ou alors.. on inverse les rôles et on le cuisine pour essayer de trouver une échappatoire ? »
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L'explosion n'avait pas été moindre que celle qui avait secoué le capitaine, déséquilibrant par la même occasion le jeune femme qui l'emmena contre elle dans une lourde chute sur le sol.
Avachi sur elle, sa joue posée contre la sienne, Le temps sembla s'écouler plus lentement alors que leurs corps collé l'un contre l'autre semblaient presque emmêlés.
Redressant son visage vers le sien, ses cheveux noirs corbeau frôlant le front de la jeune femme, le capitaine posa regard fatigué par tant d'épreuves sur les lèvres de Velvet, les détaillant l'espace d'un instant.
Ni trop fines, ni trop pulpeuses, elle étaient tout simplement parfaites.
Une perfection tel que le jeune homme se résigna rapidement à ne pas poser ses lèvres contre les siennes. Ce n'était pas le moment, et avec elle cela ne le serait peut être jamais. Mais elle méritait mieux qu'un ex-contrebandier qui, il y a encore quelques années ne se serait pas privé pour en profiter.
Seulement elle valait mieux que ça, Dranor l'avait bien comprit. Le temps, voilà finalement ce qui importait le plus, laisser le temps au temps et le destin agir de lui même.
Son regard remonta ensuite doucement pour détailler les traits de son visage qu'il n'avait jamais pu contempler d'une telle proximité.
Malgré la douleur, la souffrance, lové contre elle tout semblait si lointain.
Posant son regard dans le sien, le capitaine sentit les mains de la jeune femme se poser contre son torse pour doucement le repousser sur le côté chose qu'il approuva d'un léger hochement de tête.

Ces quelques secondes contre elle semblaient avoir duré une éternité, alors que le présent sous forme d'une lancinante douleur le rappela bien vite à l'ordre alors qu'il resta couché sur le côté près d'elle.
Elle vint ensuite regarder son visage tenant son menton délicatement pour observer ses blessures. Avec une bonne dose de kolto et autres remèdes, tout cela ne serait bientôt qu'histoire ancienne. Se laissant faire, il répondit le plus simplement du monde à sa phrase, sans même réfléchir à ce qu'il disait.

"Et moi, qu'est ce que je ferai sans toi Vel'?"

Alors qu'il se redressa dans une grimace, Il écouta la jeune femme lui promettre de s'occuper de ses blessures. Son orgueil de mâle fut atteint alors qu'il leva sa main encore valide, se contentant de lui répondre que tout irait bien et que ses blessures étaient plus impressionnantes que graves, ce qui bien évidemment n'était qu'un mensonge, tous les deux le savaient pertinemment.
Mais il n'eut d'autre choix que de la suivre alors qu'elle l'aida à s'asseoir sur la chaise présente dans la pièce, venant même découper sa robe pour lui faire un bandage de fortune, soupirant tout de même de par son ego d'un certain mécontentement.

"Ça va aller je suis un grand garçon Velvet...à part mon avant bras qui est à court de jus..."

Mais sans vraiment en avoir le choix Dranor la laissa faire sans réellement broncher. Alors même s'il n'aimait pas le principe de se faire materner, il s'était rendu compte que finalement, en cas de nécessite, personne n'était la pour lui. Bien sur tout les deux étaient en 'mission' mais après ? Qu'arriverait-il ? Il n'osa pas penser à cela alors que le jeune femme au teint de jade reprit la parole.
Elle voulait une nouvelle fois lui sauver la peau au péril de la sienne.

''Putain...Velv...''

Tenta t-il de l'interrompre, mais celle ci ne se laissa pas faire, alors il se tût, se contentant de secouer la tête, ne la regardant pas.
Comment l'abandonner ? C'était hors de question, c'était tout à fait non négociable... S'il avait voulu sauver sa peau, bien sur qu'il aurait accepté, mais comment aurait-il pu vivre avec ça ? Et de toutes façons comme il lui avait dit, ils étaient arrivés à deux, ils repartiraient à deux, il serait intraitable sur ce point là.
Tous les deux avaient déjà tant accompli ici, et ils s'étaient libérés, pourquoi abandonner à ce moment ? Elle voulait le sauver, mais il voulait également faire de même alors que faire ?
Et puis même s'il essayait de ne rien laisser paraître, ne l'aimait-il pas en fin de compte? alors se résigner à l'abandonner ici à la merci de ces fous ? C'était tout bonnement inimaginable ! Non il le refusait et elle ne l'avait toujours pas comprit.

''C'est non et tu le sais...''

Eut-il juste le temps de répondre avant que la porte du sas ne s'ouvre et que Velvet ne neutralise en un clin d’œil ce bon vieux Jackson. Heureusement qu'elle avait réussi à le neutraliser, car si cela avait été à lui de le faire... à part lui foutre un coup de prothèse dans la tronche, il n'aurait pas sur faire autre chose dans l'état ou il se trouvait.

Se levant avec difficulté pour venir rejoindre Vel qui avait enfourché le mal(bien)heureux, le Capitaine écouta son autre proposition qui semblait beaucoup plus raisonnable.

''On va faire ça, je crois que c'est le mieux à faire. Mais écoutes moi Velvet, tu commence à me courir sur le haricot avec tes idées de me larguer à la première occasion ! Si j'avais voulu me sauver comme un lâche ça serait déjà fait, je serai peut être même pas là !''

Cette fois il s'énervait pour de bon. Dranor avait parfois un caractère assez explosif, elle le connaissait bien et se doutait que cela lui passerait au bout de cinq ou dix minutes, mais là il fallait qu'elle saisisse qu'il ne l'abandonnerait sous aucuns prétextes.

''Ok, je suis blessé mais c'est pas ça qui va m’empêcher d'aller jusqu'au bout. Jamais je ne te laisserai seule à leur merci, alors arrête avec ça, ça me gonfle, merde! Tu comprendras peut être un de ces quatre...''

Dranor se détourna d'elle un instant, il frotta sa nuque en grimaçant légèrement, faisant un ou deux pas boitillant avant de s’arrêter pour la regarder de nouveaux, tentant de se calmer et de conclure :

''Occupons nous de lui au lieux de se prendre la tête... on à encore du taff... aide moi à le ligoter que je le cuisine un peu.''

Il aurait aimé lui crier en face les raisons de son entêtement, mais c'était impossible, pas ici, pas maintenant... C'était si difficile pour lui de refouler ce trop plein d’émotions, mais il se devait de garder la tête froide à tout prix, sinon ils n'en sortiraient jamais vivant ensemble.

''ça va ta lèvre ?''

Demanda t-il une fois le regard adouci, calmé, à sa partenaire qui ligotait Jackson avec des lambeaux de sa veste rose avant de reporter son attention sur celui ci, le réveillant avec de petites claques sur les joues.

''Allez réveil toi du con ! Nous fais pas perdre notre temps. Je vais pas y aller par quatre chemin : soit tu causes, soit je te fais passer un pire moment que ce que tu t’apprêtais à me faire passer. Assistante Velvet ? Les outils je vous prie.''

Dranor n'avait pas spécialement envie de torturer Jackson, alors il tenta tant bien que mal d'y aller avec un aspect plus psychologique pour commencer.
L'homme présent réveillé, se contenta de lui sourire niaisement alors que la jeune femme apporta le plateau d'instruments dont le capitaine se refusait à imaginer l'utilité.

''D'abord, comment on enlève son collier ?''

Jackson se contenta de lâcher un rire gras avant de cracher sur le capitaine.
Ni une ni deux Dranor se saisit d'un marteau et frappa dans le genoux de l'homme. Un craquement sourd se fit entendre alors qu'il se mit instantanément à hurler.

''Je te fais le topo, pour ton bien c'est moi qui m'occupe de ton cas, car si c'est elle qui s'y met, j'ai bien peur que tu sois plus en position de dire quoi que ce soit... Alors je veux des réponses maintenant. Comment on enlève son collier ? Ou se trouve Vestal ? Velvet si t'as des questions c'est le moment que crois qu'il va être mûr.''

Dranor la regarda alors que Jackson les dents serrées se voyait déjà boiter à vie, dans le meilleurs des cas bien évidement...


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La colère exsude de lui, suintant de ses paroles cinglantes. Il est clair qu'il refuse d'en entendre parler, et autant je reste coite pour ne pas envenimer la conversation, autant je ne me résigne pas à accepter son point de vue. Si nulle autre alternative ne se présente, je me mettrais moi même dans une navette s'il le faut. Assommé, ligoté s'il m'y contraint. Je libère un soupir d’exaspération, à deux doigts d'intervenir alors que je viens de me promettre de ne rien en faire. Mais si mes lèvres demeurent closes, il n'échappe pas à mon regard d'incendie. Il est étonnant de constater que si nous sommes, généralement, en harmonie dans nos actions, nos différents se révèlent toujours assez houleux, sous haute tension.

« D'accord. Faisons comme ça. Pour l'instant. »

J'attrape Jackson, le redresse sur la chaise, puis, commence à le saucissonner avec une vigueur exacerbée, conséquence de mon agacement, de notre dispute à mots couverts. Il n'y a rien de tendre, ou de délicat alors que j’œuvre sur mon rôti de milicien, rudement mis à l'épreuve par la pression de ses liens trop serrés. Honnêtement, je me moque bien, que son sang peine à rejoindre ses extrémités ou que monsieur se sente inconfortablement installé. D'ailleurs, par plaisir, ou peut-être par esprit de revanche, j'utilise son évanouissement pour fourrer dans sa bouche un bout de ma robe en guise de bâillon. Inutile, mais ô combien satisfaisant pour mon ego, malmené par cette ordure un peu plus tôt, et par les propos d'un Dranor agacé et agaçant.

Mais, alors que je pose un regard irrité sur son visage, je ne lis rien des sentiments tumultueux, rides de contrariété à la commissure de ses yeux. Rien qu'une inquiétude effleurant ma lèvre, et, comme pour suivre le cours de ses pensées, de ses yeux, mon pouce trace le dessin de ma bouche. Un petit peu de sang, une légère douleur bénigne.


« Ce n'est rien du tout, tu sais que je suis plus coriace que ça. Passons aux choses sérieuses, plutôt.»

Aussitôt dit, aussitôt fait. Un ballet de gifles s’abat en pluie sur les joues de notre Belle au Bois Dormant. L'envie de me joindre à la curée, titille mes doigts d'un picotement sadique. Mais il vaut mieux qu'il s'en charge, je ne suis pas sure de parvenir à me contrôler, aussi vais-je récupérer le plateau gisant sur le sol, et sa flotte d'ustensiles morbides, et la lui apporte, offrant à notre otage, mon sourire de lame, violence dégainée sur un visage d'hiver.

« Je ne crois pas qu'il veuille parler Dranor. Je devrais prendre le relais, je t'assure, je suis particulièrement efficace avec les ordures de son acabit. »

Je franchis la distance d'un pas, et la noirceur de mon âme s'écoule entre nous, mes ténèbres à fleur de peau , mes yeux de foudre, et toujours ce sourire sauvage épinglé sur mon visage, étoile d'Obscurité pure sur un ciel d'encre. Si je fais le jeu de Dranor, je n'en demeure pas moins, mortellement sérieuse, avide de lui apprendre de goût de la défaite, de la résignation et de l'abdication. Pourquoi cette raclure mériterait-elle mon absolution, alors qu'elle sert par conviction ou par vénalité, un mètre esclavagiste ? Jackson est le bras armé du dernier des Vestal, son confident, son éminence grise dissimulée dans les Ombres, avide de cueillir les fruits du commerce monstrueux de son employeur, sans remettre en question la validité d'une telle organisation. Oh non... évidemment pas... Les bénéfices d'une telle collaboration se révèlent probablement trop avantageuse pour accepter d'y renoncer sous la bannière de la moralité. Il est aussi pourri que son supérieur, et ne mérite aucune clémence.

J'ignore s'il se décide à parler sous la douleur, la peur infligée avec fracas par mon contrebandier, ou simplement s'il devine dans l'éclat meurtrier de mon aura, mon besoin irrésistible de lui arracher le cœur, de l'écorcher vif comme l'on pèle une orange. Une pointe de frustration me gagne. Est-il mal de souhaiter qu'il se taise encore un peu, que je puisse lui faire découvrir le panel des souffrances qu'il inflige à autrui ?


« On peut pas lui enlever. Il faut le code et la clé. C'est Vestal qui les a. Avec lui. »

Je grince des dents.

« Ou est-il ? »

« Occupé, dans ses appartements.. il t'attend. »

« Comment ça il m'attend ? » claque ma voix, avec rudesse « Qu'est ce qu'il veut ? »

Jackson me regarde comme si je n'était qu'une pauvre abrutie, un bout de viande avariée qu'il donnerait volontiers aux chiens, avant d'exploser d'un rire jaune, entre douleur et ironie.

« Répond ! » murmurais-je, poussant avec douceur Dranor pour prendre sa place, ma main glissant sur le genou du supplicié, mon pouce s'enfonçant avec une précision tortionnaire dans la chair éclatée jusqu'à découvrir sa rotule.

Il grogne, serre les dents, la mâchoire anabolisée, les larmes au bord des cils. Je presse davantage, une rage froide enserrant mon cœur d'une gangue de haine et de glace. Une envie de meurtre, un désir de lui arracher des cris d'agonie me saisissent avec une violence traîtresse. Je le libère de mon emprise, reculant vivement d'un pas, le souffle court, à deux doigts de perdre toute maîtrise.


« Je... continue, Dranor, ou... »

Je m'éloigne, ongles plantés dans la paume de mes mains, poings fermé, muscles tendus. Le chapelet d'informations me parviennent, filtrées derrière une nuée de rage, d'un brouillard à fendre.

«  Je devais la convaincre, en t'utilisant toi, à se soumettre à Vestal. Il veut la récupérer. Il l'a toujours voulu. Pas pour se venger, non... en plus il est satisfait que vous ayez tué ses frères. Maintenant il a les coudées franches. On a toujours su ou vous étiez, y'a des putains de caméras sur ce paquebot. Faut quand même être cons pour pas y penser ! » chevrotant sous l'affliction

« Pourquoi ? »

« Parce que t'es sa putain de favorite, sa préférée, même après tout ce fichu temps ! Et pour l'enfant aussi … il sait ce que t'as fait, et il veut un héri... »

Mon poing le fauche, le cueille avant la fin de ses mots. De moi, en cet instant, il ne reste que la Darth amoindrie par le collier, défiante et cruelle, comme la torsion d'une lame dans la chair. Comment ose-t-il ? Je ne regarde pas Dranor, ni la stupéfaction qui doit s'inscrire en lettre de feu sur ses traits, je l'ignore, réfugiée derrière le bouclier d'une colère aussi létale que sombre. Mes yeux, fentes nourries d'un feu bleu, clouent Jackson alors que mes doigts s'enroulent sur sa gorge, serpents cristallins d'une haine incarnée. Je veux le détruire, ravaler ses paroles empoisonnées, mais il est trop tard, elles flottent autour de nous et je me remémore qu'il doit encore vivre si je veux sauver Dranor de ce guêpier, si je veux m'échapper à ses cotés. Juguler ma folie, ma furie, m'arrache un cri et je me détache de lui, refusant de répondre à la question muette que je devine.

Je suis un monstre, plus qu'il ne l'imagine. Mes espoirs mort-nés s'effritent sous mes pensées délétères, et j'imagine déjà le jugement sans appel franchissant ses lèvres lorsqu'il découvrira mon secret. Mais je le tais. Je ne veux en parler. Je ne veux me souvenir de cette vie évoluant en mon sein, de ce qui aurait pu être, et de ce qui ne sera jamais. J'ai choisi, à sa vie, sa mort, et son fantôme me poursuit encore de ses plaintes funèbres, murmurant dans le vent « infanticide ». Mon point de rupture d'antan, mon point de rupture d'aujourd'hui. Je ravale mes émotions et mes larmes, séquestrant au derrière d'une impassibilité mordante, mon cœur en cendre.


« Puisqu'il a la clé de ma liberté, et qu'il me veut, allons m'offrir sur un plateau doré... Enfin, j'imagine qu'il été prévu un ravalement de façade avant qu'il puisse s'adonner à ses plaisirs lubriques. Tu feras Jackson, Dranor, et moi je ferais l’appât. On a plus besoin de lui. »

Et ma voix, filet éraillé d'une souffrance dissimulée, s’éteint, effilochée, désagrégée, refusant tout contact avec le Capitaine ou son regard. Je me recroqueville, bras enserrés autour de moi, attendant qu'il s'occupe du milicien ou qu'il me porte le premier coup d'un sabre invisible, forgé par la honte, les remords et la tristesse
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Dranor opina du chef laissant le champ libre à Velvet qui vint prendre le relais avec Jackson.

Ne disant mots alors que Jackson se mettait lentement à table, laissant planer de lourdes révélations concernant la jeune femme, les joues de Dranor s’empourprèrent de colère lorsqu'il entendit le mot de « favorite ». Toute cette histoire devenait de plus en plus lourde à supporter et il se demandait comment Velvet avait réussi à passer au fil des années à travers tout cela.

Planté derrière elle, le capitaine avait placé sa main devant sa bouche et n'avait dit mot, se contentant d'observer Velvet de loin, ne sachant trop comment réagir.
Le peu qu'avait dit l'homme de main était largement suffisant pour qu'il comprenne en partie ce qui avait pu arriver à la jeune femme, mais était il bien placé pour juger de ses actes ? Clairement non, lui même avait prit une décision lourde de conséquences même si elle n'était pas en soi irrévocable.
Alors que devait-il faire ? Rester là à distance, faire comme s'il n'avait rien entendu ? Jouer les ignorants et la laisser se recouvrir sa parure d'insensibilité ? Ou bien voler au secours de son amie dont les traits se figeaient une nouvelle fois derrière un masque de jade.

Dranor se débarrassa du milicien, lui donnant un coup de marteau derrière la tête. Etait-il mort ou non ? Cela n'avait plus d'importance, pour eux deux c'était la dernière ligne droite.

Le capitaine n'hésita ensuite pas longtemps, se rapprocha lentement d'elle, sa main encore valide se dirigea vers l'épaule de la jeune femme assise par terre, recroquevillée sur elle même. Ses doigts hésitèrent à chercher son contact, mais après quelques secondes d'hésitation sa paume vint finalement rejoindre sa peau.

''Vel'... Je ne sais pas trop quoi dire... Mais je ne te poserai pas de questions.''

Il s'agenouilla à ses coté, ce qui lui arracha une grimaça mais, n'était ce pas le minimum qu'il puisse faire pour elle ? La main toujours posé sur son épaule, il guettait sa réaction, prête à l'enlever quand le besoin s'en ferait ressentir.
Le visage de la jeune femme était fermé à toutes émotions, ce visage là, il le connaissait bien et l'avait déjà vu à de nombreuse reprises. Dranor prit donc une voix adoucie, sincère et chaleureuse, approchant ses lèvres près de son oreille.

''On est tout les deux des écorchés de la vie, on a fait des choses difficiles... dans des circonstances... difficiles... Mais tu n'es pas toute seule. Je suis là pour toi, et quoi qu'il puisse se passer je le resterai, alors allons tirer un trait sur toute cette histoire sordide une bonne fois pour toute. Quand tout sera fini nous aurons tout le temps qu'il faut pour pleurer les erreurs du passé, mais on se doit de continuer ! Velvet, encore un peu de courage on y est presque!''

Retira t-il sa main avant de se relever l'aidant également de sa seule main valide.
Observant le cadavre de Jackson. Qu'allait il faire ? Il regarda autour de lui, puis la petite tablette que Jackson avait amené avec lui. Sous les instruments de torture, une petite boite.
D'une main il la tira pour observer son contenu alors qu'il plissa le nez d'un air manifestement mécontent.

''Je crois que c'est pour le ravalement...''

Il y avait tout ce qu'il fallait pour rendre une femme présentable et accessoirement sexy.

''J'ai pas spécialement envie de dire ça... Mais... je te laisse te préparer, je vais essayer de me rendre présentable et passe partout et je vais enfiler tant bien que mal la tenue de Jackson... Je sais pas si ça fera illusion longtemps... ''

Il entreprit de déshabiller l'homme pendant que Velvet se préparait silencieusement dans son coin, enlevant avec difficulté son uniforme qui par chance semblait du même gabarit que lui.
S'habiller d'une main n'était pas le plus simple du monde, mais Dranor y allait méthodiquement et aussi précisément que possible.
Velvet quand à elle était dans l'autre coin de leur cellule, elle ne parlait pas mais se préparait.
Cette fois ci l'ancien contrebandier n'osa pas la regarder, mais alors qu'il enfilait les habits à son rythme, il glissa ces quelques mots à l'attention de sa compagne :

''Tu sais Vel.. Tu es comme un baume sur mes plaies, tu as toujours eu les paroles qu'il fallait pour moi. Laisses moi juste un peu de place pour être le tiens, tu en as bien besoin, on est pas des machines, et en parler, ce n'est pas dévoiler ses faiblesses, on à tous besoin de quelqu'un qui nous écoutes...Si tu décides de m'en parler de toi même je serai la pour t'écouter, mais par respect pour toi je ne chercherai pas à obtenir de réponses sans que cela ne viennes de toi.''

Conclut-il toujours dos à elle d'une voix douce, continuant de s'habiller.
Fermer le pantalon avait été une épreuve, mais après plusieurs essais infructueux, il parvint à glisser le bouton dans la fente adéquate soupirant de soulagement.
Glissant finalement le casque de Jackson sur sa tête, le capitaine descendit un peu la visière, cachant un peu son regard. Fallait vraiment que ça passe...

''Si tu en as terminé... Allons y, finissons en.''

Dranor lui tendit un scalpel, pour qu'elle le dissimule sur sa tenue... plutôt... légère... cela serait sûrement utile en cas de besoin. Puis, il s'approcha d'elle, tachant de ne pas trop la regarder par « politesse » et se saisit d'une paire de menottes qu'il plaça sur ses poignets, mains dans le dos, s'assurant qu'elle seraient capable de s'ouvrir au moment opportun.
Posant la main de sa prothèse ganté sur la chaîne entre les menottes, histoire de montrer qu'elle ne pendait pas mollement, le capitaine se plaça derrière Velvet qui commença à avancer.

Ils sortirent tout les deux de la salle, personne n'était dans le couloir, c'était étrange. Il n'y avait d'autre porte que celle disposée à l’extrémité, ce fut donc d'un pas lent qu'ils avancèrent en direction de celle ci.

''Je le laisserai pas poser ses sales pâtes sur toi, c'est une promesse.''

Glissa t-il à voix basse dents serrées dans le dos de la jeune femme.
Le binôme traversa le sas, s’ouvrant sur quelques hommes en arme, Dranor tentait de dissimuler au maximum sa blessure à la cuisse, mordant l’intérieur de sa joue jusqu'au sang, sa main inerte toujours posée entre les poignets de Velvet, son auter main armée d'une matraque télescopique en dur-acier.

''Hey ! C'est toi Jackson ? Le patron t'attends avec la salope, il à l'air pressé alors grouille toi le cul de nous suivre !''

Dranor leur répondit d'un signe de tête suivant deux gardes qui prirent la tête convoi en direction des appartements du dernier Vestal vivant.
Le jeune homme se sentait envahir d'une sourde colère qui grondait en lui tel un orage lointain s'approchant, quel salopard... Sa favorite... Un héritier ? A ces pensées, le capitaine serra d'autant plus les mâchoire.

''T'entends pétasse ? Avance  ou je te larde le cul de coups de matraque, favorite ou non !''



Darth Velvet
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Recroquevillée sur le sol froid, close et repliée en moi-même, je ne lui expose que mon profil de jade ciselé dans une minéralité séculaire. Et sa présence se déploie au dessus de moi, m’entoure de sa tiédeur, de son odeur brulée, d’épices et de sang, m’enserrant d’un cocon miséricordieux, doux et bienfaisant. Une vague de tendresse me submerge, balayant l’incendie de mon âme et les cendres encore chaudes de mon cœur. Là, alors qu’il s’agenouille auprès de moi, délicat et prévenant, je ne peux que retenir mon souffle, étonnée qu’il ne me fuie, étonné qu’il ne m’abreuve d’injures, pour ma félonie, pour ma monstruosité. Mais l’apaisement de mes démons n’est qu’illusoire, et la brise de ma démence bruissent dans les frondaisons de mes souvenirs, lorsqu’il me frôle, main affleurant la peau de mon épaule, légère et diaphane. Elle est un tison ardent, posé sur mes nerfs à nu, une brûlure insupportable, une torture alors que je chemine à l’orée de ma folie, sur le fil de ma lame. 
 
«  Ne me touche pas… Pas maintenant, pas ici… pas si tu souhaites conserver cette main… » Grince ma voix, ténue et fragile, vacillante derrière la soie noire de mes cheveux. 
 
La menace coule entre nous, et ses doigts se rétractent, m’offrant une bouffée d’oxygène. Je suis pareille à ses femmes, portées par les flots gris, vouées à la noyade, et avides des bulles d’un air qui s’échappent tout autour alors que la mort se ferme sur elles, implacable et froide. Ont-elles, elles aussi, senti dans leur cou, sur leur joue, le baiser d’un souffle et le murmure d’une voix avant de se perdre ? Les mots s’échappent de ses lèvres, tressant à mon attention une corde, jetée pour que je ne dérive, pour que je ne sombre dans la froide obscurité sévissant en mon âme. Je pourrais m’en absoudre, laisser à une autre, le soin de mener notre barque, oublier cette main tendue. Une larme glisse, dévale la rondeur émeraude de ma joue, s’écrase sur ma lèvre. Une seule. Je ne suis pas lâche et je ne veux plus être celle que l’on a forgée pour moi.  Dranor … mon ancrage dans la tourmente, mon phare dans la nuit sans étoiles. Mes yeux se relèvent vers lui dénués de cette inertie propre à ceux qui attendent la mort ou abandonne la vie

 
« Tu as raison, comme toujours. Mais il n’y a ici aucune erreur, si c’était à refaire, je le referais. Sans hésitation… » 
 
Je me redresse, récupérant la boite qu’il me tend, découvrant les accessoires prévus pour les plaisirs pervers du Lord. J’exhale un soupir désabusé, mais guère surpris. 
 
«  Aucune importance, le tout c’est que tu lui ressembles de loin. Pour le reste laisse moi attirer toute son attention … ce ne devrait pas être très difficile, vu le tissu minimaliste de cette robe. » Lâchais-je, en tenant devant moi la dite tenue. 
 
Je me prépare, laissant glisser sur mes jambes, la robe de taffetas bleu électrique pour cette autre. En la revêtant, j’ai la sensation de redevenir Sweety, sous ses falbalas de gaze scintillante et ses dentelles coquines. Une étoffe violette, se loge tout contre mes seins, rehaussant indécemment leurs courbes, dévalant mon ventre d’une dentelle fine, si délicate qu’on la dirait dessinée à même ma peau. Elle épouse mon corps d’un fourreau, file le long de la cambrure de mon dos, vers l’arrondi de mes fesses pour venir caresser le sol, découvrant dans le chaloupée de ma démarche, le galbe de mes jambes. L’art d’être nue tout en étant dissimulée sous des étoffes soyeuses ajustées pour exalter les sens, sans en révéler tous les secrets. Brillante alchimie
 
« Ca va marcher… » Déclarais-je en observant, critique, le contrebandier devenu milicien, avant de lui offrir mes poignets. « Laisse-moi faire. Dranor… quand on sera là-bas… je.. s’il te plait n’intervient que si j’hurle ton nom… pas avant. J’ai une idée, fais moi confiance. S’il me maitrise, vu son entrainement et tes blessures, on aura aucune chance… mais je crois savoir comment tourner la situation à notre avantage.» 
 
Je ne retiens rien du reste du chemin, des gardes que nous croisons dans les corridors, de cette escorte dont les regards m’effeuillent impudiquement, ou des grossièretés naissant des lèvres de mes geôliers. Je me préserve, m’isolant de tout et de tous, centrant mon esprit sur l’unique objectif valable : le dernier Vestal. Même Dranor, n’est plus qu’une présence en second plan, alors que je forge mes sens et mes émotions à l’épreuve qui m’attend. Je ne faillirai pas, parce qu’il ne nous sera offert aucune autre chance, et je me dois de saisir celle-ci, pour mon salut, pour la liberté de Dranor, celle des esclaves attendant au fond de leurs cage leurs destinées avilissantes et la mienne. Aucune échappatoire… 
 
Les appartements du Lord s’ouvre devant nous, dans une déferlante de luxe et de dorure écœurante. Si mon visage, un instant auparavant, ne reflétait rien du dédale de mes pensées, il est, à présent, d’un hiver mortel, acéré et glacé

 
« Ah Jackson ! Tu as fait vite ! Il faut croire, ma chérie, que tu tiens beaucoup trop à cet homme. » nous accueille l’homme, affairé derrière un bureau, une coupe à portée de main.  
 
Il se lève, approchant d’une démarche chaloupé et souple, le regard dévalant consciencieusement mon corps pour en graver chaque détail
.  
 
« Encore mieux que dans mes souvenirs. » 
 
J’esquisse un pas en avant, juste au devant de Dranor, le dissimulant derrière ma silhouette, pour qu’il ne devine la supercherie, attirant toute son attention sur moi, jouant de cette tenue vulgaire comme d’une arme
 
« Je ne serais pas votre putain. Ni votre génitrice. Jamais plus. Trouvez-vous une autre femme pour assouvir vos appétits pervers ! » 
 
Mon menton pointe, arrogant, défiant, et sous la frange de mes cils, le feu bleu de mes iris le consume de haine. Il appuie sur sa télécommande, pour me faire ravaler ma rébellion, et je frémis sous la décharge, retenant un gémissement sans pour autant ployer. Lui, affiche désormais une mine contrite, agacé et sa voix claque, désappointée 
 
« Je croyais que c’était réglé Jackson ! » 
 
« Vous croyez quoi ? Que je vais me laisser faire encore une fois ? Allez crever !Je ne suis plus votre esclave ! Je ne vous laisserais jamais reposer vos sales pattes, sur moi ! » crachais-je venimeuse. 
 
«  Ah, ma chérie, ce n’est pas un problème, tu pourras dire adieu à ton joli Capitaine, et crois moi ce ne sera pas beau à voir… » 
 
J’éclate d’un rire, acide et narquois. Cette fois ci, j’ai réellement toute son attention, et elle n’est pas en relation avec les courbes dévoilée de ma féminité. Il me fixe déstabilisé ou étonné peut-être, alors que je prépare la première de mes flèches, droite et immuable, provocante sous son regard.  
 

« De toutes façons vous le tuerez, maintenant ou demain, qu’est ce que ça change ? Vous êtes bien trop jaloux pour supporter qu’il ait pu me toucher. Ohhh oui… il m’a touché, de toutes les manières que votre sale esprit tordu peut imaginer et oui j’ai pris énormément de plaisir dans ses bras, plus que vous ne pourrez jamais offrir à qui que ce soit. Vous n’êtes qu’un dépravé, impuissant, incapable de prendre une femme même si elle écarte les cuisses. Mais quelle femme voudrait d’un être aussi abject, incapable de bander s’il ne peut ni entraver ni torturer. Pas même la dernière des putes pour un peu de fric. » 
 
Une salve se décharge de mon collier, raidissant mes muscles, m’arrachant un râle, mais je continue, fièrement dressée et imparable, prononçant le nom de Dranor comme s’il était une sucrerie irrésistible
 
« Dranor… Dranor est tout ce que vous ne serez jamais. Un homme. Un vrai. Même avec un bras en moins, vous ne pourrez pas rivaliser avec lui, Vous ne serez jamais la moitié de l’homme, de l’amant qu’il est. Vous voulez me baiser ? Mais mon pauvre ami, ce n’est pas comme si vous le pouviez. Quand à votre héritier, croyez bien que je me suis arrangée, la dernière fois pour que ça ne puisse jamais se reproduire. Je suis stérile et vous ne me posséderez pas ! De toute façon ce n’est pas comme si vous en étiez capable, évidemment pas, n’est-ce pas pour cela que vous nous attachez ? Vous, un bon coup ? Non juste un violeur à petite queue qui se prend pour… » éructai-je essoufflée par la douleur des secousses électriques qu’il m’inflige pour me faire taire avant qu’il m'empoigne violemment, m’expulsant contre le mur adjacent. 
 
J’esquisse un sourire carnacier, alors qu’il me presse contre la paroi, m’imprime ses muscles d’acier dans ma chair, mes mains emprisonnées derrière mon dos. Adieu sa belle contenance, le vernis au dessus du vice, il laisse apparaître ce qu’il a toujours été, et son visage ulcéré, contracté par la colère s’impose près du mien .
 
 
« Je te jure que tu vas hurler, et ce ne sera effectivement pas de plaisir. » 
 
« Je te l’ai dis… tu ne me toucheras plus… » Instillais-je d’un susurre à son oreille. 
 
Mon scalpel, fusant de nulle part, se plante dans sa jugulaire. Il se recule, porte les mains à sa gorge, titubant à demi avant de s’affaler lourdement. A la commissure de ses lèvres, des perles de sang s’échappent, en écho à cette tache écarlate de plus en plus grande  maculant le col de sa chemise, et le sol de marbre noir. Je le repousse du pied, n’attendant pas que la Faucheuse officie, et que ses paupières se closent sur le voile de sa mortalité. Je veux exorciser sa présence, arracher son collier, ôter toute emprunte de ses doigts sur moi. La télécommande me délivre rapidement, et j’abandonne le dernier vestige de mon passé dans la mare sanglante qu’auréole le dernier de mes fantômes. 
 
Délivrer les esclaves du vaisseau, depuis le bureau de Vestal, ne présente véritablement aucune difficulté. Et pendant que Dranor s’occupe de récupérer nos affaires, sabres et blasters, je me charge de les faire embarquer sur son vaisseau, arguant qu’ils ont trouvés acquéreur en la personne du contrebandier. Personne ne pose de questions, puisque tout semble émaner du patron et si quelques soupçons viennent à s'échapper, je les fais taire, usant de la Force comme d'une persuasion. 
 
 
« Vas-y Dranor, je te rejoins… il y a juste encore quelque chose que je dois faire. Seule. Je reviens vite. » 
 
 
*****
 
Je suis là, seule, dans un recoin du vaisseau où je n’ai aucunement le besoin de partager l’espace avec les autres invités du Raven. Mes doigts referment un peu, sur ma poitrine, la couverture légère de mes épaules recouvrant cette robe atroce dont je ne me suis pas encore débarrassée. Et bien qu’il ne fasse pas froid, ici, sous le ronronnement des moteurs et les couleurs liquides de la vitesse luminique entourant d'un halo sublime le hublot, je réprime un frisson et expulse un soupir. Je porte une bouteille à mes lèvres, une de celle qui vous réchauffe le cœur et vous brule le gosier. Le liquide vert et âpre coule doucement, cautérisant mes douleurs et mes remords, célébrant une victoire chèrement acquise. Finalement je n’ai pu me résoudre à voir, tous ces acheteurs potentiels, ces hommes et ces femmes des hautes sphères, riches et puissant, se sortir des accusations à leur encontre sans dommage. La justice aurait été soudoyée, les plaignants déboutés, les preuves insuffisantes et les jurés achetés. Ils n’auraient écopé de rien et serait ressorti lavé de tous soupçons. Je ne pouvais le permettre, aussi, simultanément que nous étions entrés dans l’hyperespace, derrière nous le paquebot volait en éclat. Ma dernière action… mon adieu et ma vengeance à moi. Le point final, je l’espère, à ces ombres hantant mes nuits de leurs grincements lugubres et de leurs cris d'insomnie
 
« Tu m’as retrouvé, à ce que je vois... » demandais-je à la silhouette qui s’approche. 
 
Je me décale, dégageant à coté de moi, une petite place. En vérité si près, que nos épaules se frôleront s'il accepte mon invitation, émise d'un tapotement de main. J'esquisse un sourire, chaleureux et accueillant. 
 
"Comment vas ta jambe? Suis-je de corvée de petit déjeuner demain matin?" Ajoutais-je d'une note d'humour tout en lui proposant ma liqueur. "Je te préviens, si tu veux la gouter, c'est extrait d'une plante de ma planète d'origine... enfin vu que c'est un wookie qui me la distille, je ne serais pas surprise qu'il en rajoute des tonnes pour qu'elle soit aussi forte..."
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Anonymous


Le capitaine à la démarche de boiteux arpentait la coursive du Raven menant à la salle commune ou une grosse vingtaine de rescapés attendaient. Il se plaça devant eux et les regarda un petit air satisfait eclairant son visage.
Ils avaient réussi, pas sans mal mais ils avaient réussi, tout les deux, comme quoi rien n'était impossible.
Prenant la parole il regarda la petite assemblé, bras croisés, sa prothèse synthétique chargée de cellules neuves.

 "Mes amis, je suis le capitaine Darinson, vous êtes mes invités. Je m'excuse pour le manque de ressources de mon vaisseau, mais d'ici quelques heures nous rejoindrons mon croiseur, où de la nourriture et des quartiers vous attendrons. Si certains désirent me suivre ils sont les bienvenus, je vous offres à chacuns une somme d'argent et des habits pour démarrer votre nouvelle vie, vous êtes libre de choisir votre avenir, alors profitez en et surtout reposez vous, vous en avez bien besoin."

Il ne chercha pas de reconnaissance, tournant les talons après les avoir salués de la tête, refermant la porte du sas derrière lui. Dranor se sentait bien, apaisé, il avait réussi à s'échapper avec Velvet et à sauver ces pauvres bougres. Oui, il avait le coeur léger, ce sentiment d'avoir accompli une bonne action le confortait dans la direction qu'il avait décidé de prendre avec son croiseur et son futur équipage.

Le capitaine ne savait pas où se trouvait Velvet, elle avait probablement dû s'isoler dans un recoin d'une vaisseau, ce qui était compréhensible après les durs épreuves qu'elle avait subit. Il se rappelait encore le sentiment de peur qui lui avait cisaillé l'estomac lorsqu'elle lui avait dit de ne pas l'attendre, qu'elle avait une dernière tâche à accomplir. Il avait peur qu'elle l'abandonne pour rester là bas.
Mais elle était finalement réapparu sur la rampe d'accès du Raven pour le plus grand soulagement du jeune homme.

Il fit un détour par sa cabine, prenant le temps de se changer, les vêtements de Jackson avaient fait leur temps, si bien qu'il opta pour une chemise tout ce qu'il y avait de plus classique ainsi qu'un jean au bleu délavé. Mais, pas de chapeau, se qui lui arracha un long soupir.
Venant fouiller dans sa garde robe, il se saisit de quelques habits à lui avant de quitter sa cabine d'un pas boitillant.
Le jeune homme se arpenta les coursives du Raven cherchant son amie  qu'il trouva quelques minutes plus tard dans une petite salle de maintenance.

"Je voulais te laisser un petit peu seule, le temps que la tension redescende un peu. Je peux entrer?"

Dit il d'une voix douce.

Velvet l'invita à venir s'asseoir près d'elle alors qu'elle se décala sur le côté, tapotant de sa main le petit banc.
D'un signe de tête, le capitaine la remercia avec un sourire tout aussi chaleureux que le sien et vint s'installer à ses côtés, grimaçant alors que sa jambe le tirailla, la gardant finalement tendue pour éviter toute douleur superflue.

"Ça va Vel, c'est pas l'extase suprême mais ça guérira. Que serait un capitaine corsaire sans une jambe de bois hmmm? Et rassures toi, t'es dispensée de me ramener le ptit déjeuner, je pense que je vais pas dormir beaucoup de toutes façons."

Il sourit venant prendre la bouteille alors qu'elle lui tendit, regardant le liquide à travers le verre levant un sourcil assez surpris aux dires de la jeune femme. C'était si fort que ça? Ce n'était pas plus mal car dans un sens même s'il avait le coeur léger, Dranor avait besoin d'un bon remontant, et qu'elle meilleur compagnie que son éternelle binôme de beuverie?
Le capitaine hésita un instant avant de regarder la Mirialan, levant ensuite la bouteille pour trinquer à sa santé avant d'en prendre une bonne rasade. Ses yeux s'ouvrirent tout rond alors qu'une gorgée ressemblant à une coulée de lave vint dévaler son oesophage pour finalement atterir avec perte et fracas dans son estomac.
Une quinte de toux s'éleva dans le petit compartiment alors qu'elle se transforma en rire franchouillard, le contrebandier tapant de son poing fermé sa poitrine.

"La vache... ça déboite sec, c'est pas pour les petites filles ça c'est clair..."

S'exclama t'il continuant de rire avant que celui ci ne disparaisse finalement de lui même, alors que le capitaine porta son regard vers elle. Dranor ne dit rien pendant quelques secondes, observant les traits de la jeune femme avant de détourner son regard, lui rendant sa bouteille, reprenant dans un soupir, peut être de soulagement? Mais un soulagement qui semblait mélangé à un tout autre sentiment.

"Nous y sommes Velvet, tu as réussi. Je te remercie au passage pour les éloges concernant ma personne, je dois dire que ça a flatté mon ego."

Dit-il en toute simplicité, alors qu'un sourire s'étira sur le coin de ses lèvres, évitant volontairement le regard de la jeune femme. Velvet avait le tour pour non pas le mettre mal à l'aise mais plutôt le placer dans un état étrange, mais cependant plaisant.
Ses sentiments envers elle étaient très clair, la sentir là près de lui côte à côte, le troublait sincèrement. Mais autre chose le troublant également, quelque chose de plus profond, de la peur.
Son regard saphir glissa lentement vers le sien venant s'y ancrer alors qu'il posa la question qui le troublait plus que tout le reste.

"Oui... nous y voilà. Que vas tu faire à présent que tu as accompli ta mission? Tu vas repartir n'est ce pas? On ne va pas se mentir, nos chemins vont se séparer une nouvelle fois et qui sait pour combien de temps."

Le capitaine inspira longuement alors que son regard était toujours ancré dans le sien. La simple idée de l'imaginer loin de lui le terrifiait tout simplement, mais si tel était son choix il ne la retiendrait pas.
Velvet méritait qu'on lui laisse sa liberté, elle en avait été privé depuis si longtemps et pas seulement physiquement mais aussi psychologiquement. Les cages avaient de bien nombreuses formes dans ce monde sordide, et le capitaine le savait très bien, il ne souhaitait que son bonheur après tout, mais cela ne lui empêcherait pas de lui faire part d'un petit échantillon de ce qu'il pouvait ressentir.

"Mon coeur aimerait te crier de rester, mais je n'en ferai rien, c'est ton choix, ta décision."

Le Capitaine détourna une fois de plus son regard, posant l'arrière de sa tête sur la cloison derrière lui, les mains posées sur ses cuisses, observant le plafond qui n'avait rien de spécialement interessant.

"J'ai au moins appris une chose avec toi ces derniers jours: Être patient. Et crois moi cette fois je ne referais pas la même erreur que par le passé, tu en vaux la peine, quoique tu en dises."

Il ramassa les vêtements issus de son garde robe posé près de lui et lui tendit.

"C'est à moi, ça sera peut être un peu grand mais je pense qu'il te tarde de quitter ces habits."

Conclut-il venant reporter son regard vers le sien, un fin sourire se dessinant sur ses lèvres.


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D'un bruissement léger, nos épaules se frôlent doucement lorsqu'il s'installe auprès de moi, et sous son regard chaleureux, son sourire silencieux, une étrange sensation née, ou forgée de rêves inavouées et de murmures solitaires, s'éveille et se noue. Un souffle de printemps sur les cendres de mon cœur, une lézarde dans la chitine minérale de mon âme, une brise d'été sur une terre hivernale.

« Oui... on dit que le temps guérit tout. Je suis encline à le croire. » commençais-je, sibylline avant d'ajouter non sans un éclat de rire dans la voix « Pour un Capitaine Corsaire à la jambe de bois, il te manque deux attributs nécessaires et indispensable Dranor. Un volatile coloré et agaçant, accroché sur ton épaule et un surnom terrifiant ! Hmmm je crois savoir ce que je vais t'offrir pour ton non-anniversaire. Pour le reste... je suis sûre que je vais rapidement te trouver un petit nom qui fera frémir de peur les enfants et tomber en pâmoison leurs mères.»

J'aimerais pourvoir le soulager de sa douleur, de cette blessure mais je n'ose. Il fut un temps où je savais tisser la Force pour soulager les plaies, avant que je ne sois esclave, avant que ma vie ne s'effrite sous les griffes d'un destin pervers. Je ferme les yeux, devinant sous mes paupières closes, la bouteille qu'il porte à ses lèvres, ignorant du feu qui sommeille dans le liquide d'émeraude, véritable dragon vigilent n'aspirant qu'à déverser sa lave dans ses veines. Mon visage se fend d'un sourire moqueur, amusé presque attendri sous ses quintes devenues chapelets de rires. Ne l'avais-je prévenu ?

« Ne me remercie pas Dranor, la comparaison n'était en rien flatteuse pour toi. Tu ne méritais pas d'être comparé à cet homme. Mais je devrais peut-être vérifier mon intuition auprès d'une source plus fiable, il ne faudrait pas que ton égo grossisse au point de ne plus passer par les portes ! » ajoutais-je, gentillement narquoise.

Nos regards s'ancrent l'un à l'autre. Et dans l'azuré de ses iris, une ombre se glisse, éphémère, un voile sombre d'un sentiment tangible que je peine à interpréter. Des doutes ? Une crainte ? Mon front se plisse légérement, soucieux de ne parvenir à le lire et inquiet de ce qu'il semble peiner à m'annoncer. Et mon cœur, coquillage fragile, se referme brutalement derrière ses barrières de nacre, enfermant ses élans pour ne pas qu'ils se brisent sur les récifs de ses pensées et la mer houleuse de son regard.

Les mots s'échappent entre nous, vacillants dans la pénombre de notre cachette, libérant l'angoisse qui m'enserrais de ses bras lascifs pour me jeter dans une spirale entre étonnement et... et plaisir ? Je crois que mon cœur manque un battement, et mon souffle s'accélère des non-dits et des vérités dissimulées. Mes yeux, eux, dissimulent sous un rideau de soie noire, mon visage.

« Ne me fait pas miroiter ce que je ne peux avoir.. Dranor... c'est cruel... » murmurais-je, soudainement envahie d'une tristesse indicible.

Une douleur sourde dans ma poitrine, létale et brutale. L'imminence de nos adieux et ses aveux sont une lame nécessaire sur laquelle je verse mon sang.

« Tu as tord, je n'ai pas le choix. Mes désirs, mes souhaits divergent parfois de mes engagements et... même si j'ai envie de rester, je ne le peux pas, ça ne dépend pas uniquement de moi. Tu as ta vendetta contre la Dame Noire, et mes pas, à moi me portent autre part. S'il te plait, crois moi lorsque je t'affirme que j'aimerais qu'il en soit autrement. Tu m'es cher et... précieux. Je ne partirais pas à la sauvette, cette fois-ci. Je te le promet. »

J'écarte d'un mouvement, ma chevelure de jais, lui offrant la sincérité de mon visage dépourvu de ce masque impassible qui me caractérise usuellement. Ma sincérité nue, implacable, auréolée du feu qui couve sous la braise, de cette tendresse qui n'en est une, et des soupirs d’alcôves entre désespoir et désirs inavoués. Un instant seulement, elle me transcende, éclairant mes traits, étirant mes iris, arrondissant mes lèvres avant de s'éteindre, morte-née, échouée sur les rivages d'une refus raisonnable que j'abhore.

Puis comme s'il ne sentait pas cette tension entre nous, ou peut-être pour la chasser, elle et ses ressacs d'amertumes, de regrets, et d’espoirs trahis, il me tend des vêtements, affichant l'air désinvolte que je soupçonne n'être qu'une mascarade.


« Merci. Pourquoi ? Elle ne te plait pas ? Trop audacieuse ? Provocante ? »

Je ris d'une jovialité un peu forcée encore sous l'emprise de notre discussion précédente, le cœur broyé et noyé d'incertitudes, d »hésitations. Depuis quand suis-je devenu aussi sentimentale, aussi faible ? Je l'ignore... ou plutôt non, je preferais l'ignorer, mais les événements d'Imperatrice Têta ont gravé dans ma chair une emprunte dont je ne puis me débarrasser, révélant les chimères d'antan, celles qui refusent ma solitude, hurlent mon chagrin , dénoncent mes nuits froides et esseulées. Je me sens seule, isolée, et parfois le chant qu'elles distillent dans mon âme, l'appel à la renaissance qu'elles fredonnent, est comme un fruit dans lequel j'aimerais mordre, une fois encore, une fois de plus.

« J'irais me changer lorsque nous serons arrivés, il y a trop de monde sur ce vaisseau pour obtenir un peu d'intimité, et je voudrais me débarrasser de la marque de ses mains sur ma peau. Ceci dit... j'ai aussi pensé à toi. »

J'esquisse un sourire et sort d'un recoin sombre, le chapeau du capitaine. D'un geste délié, je le dépose sur son crâne, et la couverture me découvre légérement, peau de jade sous les dentelles affriolantes.

« Comme ça tu es complet, corsaire. »

Je marque un arrêt, de nouveau solennel, de nouveau sérieuse, parce qu'il m'est impossible de clore notre amitié sur mes propos, et de taire les vagues qui assiègent mon cœur. Je ne veux pas attendre cinq année supplémentaire pour subir la morsure de son charme et de son humour, ou pour retrouver cette complicité qu'il existe naturellement entre nous.

«  Nous, nous reverrons bientôt.Je te dois un rencard, et tu me dois une promesse que je compte te soutirer par le chantage. Et puis... je... et pourquoi ne deviendrez tu pas l'un de mes engagements ? »

Craignant qu'il se méprenne de ma proposition, je continue, vivement

« On a toujours besoin d'un bon pilote et d'un vaisseau, et je ne crois pas me tromper en disant que les corsaires ont la nécessité de quelques bons guerriers. Pourquoi ne pas nous associer, je t'aiderais dans ta quête, à détruire le piedestal sur lequel Ynitach repose. Je ne te laisserais pas seul à l'affronter et en échange... tu m'apporteras ton aide dans ma guerre contre Borenga et... aussi pour construire mon.. rêve.. je t'expliquerais, je te montrerais... si tu es d'accord. Et... nos chemins n'auraient pas à se croiser de nouveau que dans cinq ans»

J'hésite, je sais que je ne suis pas convaincante, pas autant que je le souhaiterais, mais à défaut des mots justes, je met tout mon cœur dans cette proposition un peu bancale mais néanmoins sincère.
Invité
Anonymous


Au fond de lui même le capitaine savait très bien qu'elle repartirait, c'était une évidence parmi tant d'autres, mais que pouvait il réellement y faire. Il lui avait donné un avant goût se sa vérité en restant toutefois des plus évasif, mais à l'inverse de ce qu'elle pouvait penser il n'y avait là rien de cruel de sa part, c'était juste un état de fait sur l'actuel de ses sentiments. Cela n'engageait en rien la jeune femme, et le capitaine n'attendait rien d'elle.
Ou peut être était-ce ce de la cruauté dans le sens où elle ne pouvait pas répondre à ce qu'il tentait de lui dire, la question restait en suspend pour lui.

"Je n'ai absolument rien contre un peu d'audace et de provocation, mais pas quand c'est forcé si tu vois ce que je veux dire."

Laissa t'il échapper échapper d'entre ses lèvres alors qu'il reposa un instant son regard sur elle. Malgré ses cicatrices et blessures, elle avait un charme et une prestance, qui n'aurait pas laissé beaucoup d'hommes indifférents, surtout dans cette tenue. Pas étonnant qu'elle fut la favorite de l'ordre Vestal.
Lord Vestal... au moins une bonne affaire de réglée.
Et puis il était certain que si elle cherchait un peu d'intimité ce ne serait pas sur ce vaisseau remplit d'une petite trentaine de personne, à part peut être dans la cabine du capitaine? Oui c'était une idée, une idée qu'il ne lui soumit tout de même pas, il ne souhaitait rien d'ambigue pour elle et d'ailleurs il ne pensait pas du tout à mal.
Au lieu de répondre quelque chose, le capitaine vu arriver son chapeau qui atterrit par des doigts de fée sur le sommet de sa tignasse noire de jais, doigts de fée qui dans ce mouvement laissèrent apparaître devant ses yeux un décolleté entouré de dentelle.
Les yeux du capitaine revenant rapidement sur le visage, qu'il regarda d'une façon incrédule.

Velvet... Tu as... récupéré mon chapeau... je ne sais pas quoi te dire... c'est... "

Il sourit à pleine dents, venant replacer son galuron à plusieurs reprise sur le sommet de son crâne, comme s'il l'essayait pour la première fois. Oui, il était aux anges, son fidèle compagnon était de retour près de lui. Ça ne compensait bien sûr pas le fait que Velvet le quitte, mais il ne pouvait le nier cela lui faisait extrêmement plaisir.

"Oui le capitaine est complet, enfin presque."

Il sourit une nouvelle fois venant récupérer la bouteille à Velvet pour s'en envoyer un petit coup derrière la cravate.
Dranor n'avait pas oublié le rendez vous galant, comme tenta de lui rappeler la jeune femme, minimisant par la même occasion le temps qu'ils seraient séparés. Leurs chemins ne s'étaient pas encore éloigné qu'un sentiment de vide lui nouait déjà l'estomac. Il fallait avant tout positiver, ils auraient sûrement fort à faire chacuns de leurs côtés. Dranor lui, avait à terminer la mise en service du croiseur, finaliser tout un tas de petits détails fort ennuyeux et aller chercher l'équipage au point de rassemblement convenu.
Pour ce qui était de Velvet le jeune femme au teint de jade, et bien... Il n'en savait rien, du moins pour l'instant la suite de leur discussion l'éclairerait bien assez rapidement.

"Ha oui le rendez vous, LE! rencard. J'ai un peu hâte d'y être en fait. simplement pour que l'on passe une bonne soirée et que l'on ai pas à se soucier d'autres choses que de nous, pour une fois... Et pour la promesse... nous verrons ça..."

S'exclama contenta d'ajouter le capitaine d'un air mutin chapeau sur la tête, la suite de la phrase de Velvet le surprenant cependant un peu.

"Tu avoueras que de la façons dont tu dis ça, ça peut légèrement porter à confusion, devenir un de tes engagements... Mais vas y je suis tout ouïe."


Dit il alors qu'il but une nouvelle gorgée, redonnant finalement la bouteille à la jeune femme.
Dranor écouta son idée, que pouvait elle bien mijoter? Quel était ce rêve dont elle parlait?
Ainsi donc elle aussi de son côté avait un projet, mais qu'est ce que cela pouvait être? Le capitaine écoutait un peu surpris, sans être hermétique à cette idée.   Il ne savait pas, mais le nom de Borenga lui arracha une grimace assez équivoque. Dranor n'aimait pas ce tas de graisse, et pas grand monde d'ailleurs, ce qui était évident par contre c'était que ce hutt faisait honneur à sa race...
Elle lui proposait aussi son aide, une sorte de partenariat, il l'aiderait, elle ferait de même en retour et ils pourraient se revoir, bientôt peut être? Qui pouvait le savoir? Et surtout elle aimerait lui montrer ce dont elle était à pied d'oeuvre, comment refuser une telle offre?
Tournant son visage vers elle, le corsaire sourit finalement devant la sincérité de la jeune femme, lissant planner le doute quelques secondes pour la forme.

"Velvet, après ce que l'on a vécu tout les deux, tu doutes encore de ma réponse? Bien entendu que c'est oui, tu sais que tu peux compter sur moi et inversement.  Et puis j'ai hâte que tu me fasses partager ce rêve ça a l'air de te tenir à coeur, alors raison  de plus pour que j'accepte."

Conclut-il en toute sincère et simplicité. Velvet savait pertinemment qu'il serait prêt à se jeter dans la gueule du loup avec et pour elle. Ne l'avait il pas déjà fait quelques heures plus tôt ? 
Bien sûr que oui.

Se levant finalement tout en grimaçant, le capitaine ajusta son chapeau une dernière fois sur sa tête avant de s'étirer comme un vieil ours qui sortait de sa caverne.

"Bon allez, je te laisse un peu tranquile avec ta bouteille, je vais au poste de pilotage, repose toi, tu sais où me trouver en cas de besoin."

Le Capitaine lui sourit, venant pincer le bout de son chapeau tout en inclinant la tête tel un  vrai gentleman, se retournant avant de partir d'un pas chaloupé en direction du cockpit.
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