Darth Velvet
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J’humecte mes lèvres, craquelées, asséchée par la fournaise étouffante de ce monde. Les quelques végétations survivant dans cette bouche de l’enfer, secouent leurs épines noirâtres sous un vent querelleur. Je plisse les yeux, pour atténuer cette sensation de flou qui m’étreint chaque fois que je regarde au loin alors qu’une goutte de sueur larmoie sur ma tempe avant de mourir sur ma joue. Un soupir m’échappe, entre soulagement et appréhension lorsque je repère, les dômes blanc d’une ferme . Enfin ! Si les circonstances avaient différées, surement que j’aurais pu sourire en songeant à cette cachette inexpugnable et perdue dans laquelle il se terre. Mais mon cœur n’est pas à la joie, malgré nos retrouvailles, malgré le temps qui sépare notre dernière entrevue quelque peu mouvementée. J’ignore ce qui le pousse aujourd’hui à rompre le silence de sa mort présumée mais je ne peux manquer de relever l’urgence de son message et la détresse sauvage de sa voix.

J’accélère, goutant un instant l’euphorie de la vitesse, du vent sur ma peau couverte de sable et de sueur. Durant ces quelques minutes de répit, où je rejoins les habitations, rien n’a plus d’importance que l’air chaud cinglant mon visage et le soleil happant ma silhouette dans sa gueule brûlante. Puis alors que le grondement de mon moteur s’étouffe, une chape de plomb s’effondre sur mes épaules.

« Tu as mis le temps ! » gronde une silhouette à contre-jour, haute et altière, drapée dans une tristesse et une colère palpable.

« Je suis venue sitôt après avoir reçu ton message. Tu t’es exilé bien loin. »

« Da. Entre. »

Mes pas empruntent les siens, et la porte automatique se referme derrière moi. Dans cette habitation, la sobriété et l’efficacité sont de mise, mais une petite touche féminine apporte son lot de gaité et de chaleur. Une holo-photo ici, une plante verte par là, quelques livres décorant des étagères, un napperon…

« Comment se porte Elvira et Nolwan ? »

« Vel… c’est Nolwan… » annonce-t-il de but en blanc en se laissant tomber sur un sofa, oppressé, compressé sous le poids de ses malheurs. « Elle a disparu »

Nolwan, sa fille, son trésor, que je n’ai pas vu depuis presque cinq années. Elle doit avoir grandi la fillette à la peau sombre, aux yeux de biche et aux tresses blondes.

« Comme ça ! Disparue ! Vel tu m’en dois une ! Retrouves la je t’en supplie ! »

« Tu sais qu’elle est sensible à la Force même de façon latente. Tu es sûr que ceux ne sont pas les jed… »

« Non ! » m’interrompt-il d’une voix ferme. « C’est pas comme ça qu’ils procèdent et tu le sais »

« Bien… je vais la retrouver. Raconte moi tout ce que tu sais et que tu te souviens »




22h24, heure locale. Ou plutôt l'heure des règlements de compte. Impatients, mes doigts s'agitent sur la garde de mon sabre encore suspendu à ma ceinture. Ce n'est plus qu'une question de minutes, avant que sa frimousse s'échappe de ce taudis. La lumière des néons roses dansent sur les murs effrités de ce quartier délabré. Parfois, l'un d'entre eux tressaille, et l'enseigne clignote comme un phare avant de diffuser à nouveau ses lueurs malsaines. Au dessous, la porte grince une énième fois, laissant filtrer une musique suave depuis l'intérieur du club. L'étau de ma main se resserre sur le métal avant de se détendre dans un soupir. Ce n'est pas lui. Pas encore.

Il n'a pas été simple de le retrouver, petit malfrat à la solde d'un plus gros poisson je suppose. Pourtant mon instinct me soupire, qu'il a fait cavalier seul pour cette fois ci. Le boss de ces quartiers ne trempe pas vraiment dans ce genre d'affaires... la drogue, le vol, le racket oui... mais l'enlévement d'enfants? Je ne le crois pas. Alors dans ce cas pourquoi? Et surtout qu'a-t-il fait de Nolwan? Pour obtenir des réponses, je n'ai d'autres choix que de l'attendre en embuscade. Justement, les gonds résonnent lugubrement annonçant une nouvelle sortie. L'enseigne flanche un instant, créant une ombre sur le visage avant d'en dévoiler toutes les facettes. Un front haut, des yeux enfoncés, un air sournois fixé en commissure des lèvres, un profil d'aigle et une silhouette svelte. Son bras enlace fiévreusement par la taille une jeune femme, plus petite dont la chevelure modifiée brille de fils argenté et bleu.

Ils s'engagent ensemble dans la ruelle adjacente, sombre et étroite, où nul lampadaire ne chasse la nuit d'encre et où seul les deux lunes apportent quelques réconforts. Je les suis, relevant leurs ombres qui n'en forment d'une. Ils s’étreignent, s'embrasse, s'adosse au muret emprisonné sous une passion dévorante. Je ne suis qu'à quelques pas, mais j'entends leurs souffles courts, oppressé, impérieux, avides de gouter aux prémices du plaisir. Je ne doute pas que mon arrivée et ma présence font l'effet d'un bain glacé. Ma voix, comme sortie de nulle part, se pare d'éclat d'hivers, et mon corps s'extirpe de son manteau d'obscurité.

"Bonsoir Friquebrac ..."

L'odeur forte de l’alcool et de l'amour m'assaille, alors que ses lèvres se détachent de celle de son amante pour arborer un sourire entre charme et moquerie.

"Bah quoi? On est jalouse? On veut p't être sa part aussi! Friquebrac partage!"

Sa main délaisse les courbes sensuelles de la fille, laissant trainer ses ongles sur la peau nacrée de son decolleté avant de me saisir par la taille avec une vivacité aussi étonnante qu'inattendue. Mon dos percute sans douceur la paroi du bâtiment, alors qu'il devient plus entreprenant. Cette proximité insupportable me fait l'effet d'une décharge électrique. Mon coeur bondit hors de son enclave, ma respiration s’accélère, mes prunelles luisent d'une sombre menace. S'il prend tout ceci pour une once d’excitation, bien mal lui en prend. C'est la colère, doublé d'une haine profonde et enracinée, qui s'éveille, secouant les chaines de mes vieux démons. Leurs mâchoires claquent réclamant le sang de cet impudent. Il fut un temps où les muselières auraient cédés sous leurs exactions, où ma soeur noire aurait surgit du trefond de mon âme pour prendre ma place mais je refuse qu'il en soit de nouveau ainsi. Mes dents mordent avidement la chair de ma joue et mon genou s'expulse vers l'entrejambe offert. L'impact ne lui arrache qu'un feulement. Mais quelle douce musique à mes oreilles. Ne lui laissant pas l'occasion de se déplier, ma main rejoint sa gorge, l'obligeant à se redresser sous la pression et l'asphyxie promise. Il essaye de me repousser, mais elle revient, cette fois ci armée d'un long couteau dont l'éclat luit macabrement.

"Jalouse? Hmmm, non pas vraiment. Je n'ai aucun goût pour les petites frappes dans ton genre. Un geste et je repeint cette ruelle. Compris?"

Sa jeune conquête, hurle à la vue de l'arme. Elle se détourne et fuis, mais je m'en moque parce qu'elle n'a aucune importance pour moi. Mes yeux la suivent jusqu'à ce qu'elle disparaisse, engloutie par la nuit.

" Bien , où en étions nous... Ah oui, les réponses dont j'ai besoin. Il y a deux façons de procéder. La douce, autrement dit tu me dis tout ce que tu sais sur la gamine que tu as enlevé il y a deux semaines chez ses parents à Norswik. Ou la déplaisante.... à toi de voir."
Luuna Shein
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Tatooine,

    C'était la première fois que Luuna posait un pied sur la planète des sables et déjà elle pouvait affirmer la détester au plus profond de son cœur. Ho cela n'avait rien à voir avec la chaleur épouvantable qui rendait sa peau orangée moite une bonne partie de la journée au point qu'elle ne pouvait garder une tenue propre plus de quelques heures... Cela n'avait rien à voir non plus avec ce sable qui s'incrustait dans ses vêtements et venait se glisser dans les recoins les plus intimes de sa personne à la moindre bourrasque de vent... Cela n'avait pas non plus à voir avec l’accueil " chaleureux " auquel elle eu droit dans chacun des tripots qu'elle avait déjà visité à la recherche d'informations ces trois derniers jours... Non, en réalité cette planète lui était désagréable car elle lui rappelait un passé qu'elle aurait voulu oublier à tout jamais...

    Combien d’esclaves avait elle croisé ici, elle n'en avait plus le compte, mais leur visage restait gravé dans son esprit comme si chacun d'entre eux étaient venus personnellement lui demander de faire cesser cela. Cela faisait presque dix ans qu'elle avait réussi à échapper à Sam Ein, dix ans qu'elle connaissait la vérité sur ses origines Jedi et pourtant en regardant certains ici, elle avait l'impression qu'il serait si facile de retomber dans ce genre de chose... Cette période de sa vie avait été facile et dans un passé plus ou moins lointain elle avait eu envie de tout lâcher pour retrouver cette facilité sur le plan mental, chose qui à ce jour lui était impossible, elle en avait bien conscience. Elle n'était plus cette femme qui se laissait abuser parce qu'un homme lui disait que c'était ainsi que les choses devaient être et elle ne le serait plus jamais. Elle n'était plus non plus cette femme trop faible pour agir et sa dernière mission avec Lyrae lui avait fait comprendre cela en partie. Elle n'était sans doute pas une Jedi faite pour être maître un jour, ni même une Jedi faite pour être placé en première ligne sur un champ de bataille, mais elle avait prit conscience qu'elle avait des dons que d'autres n'avaient pas et c'était pour cela qu'elle avait insisté pour être attribué sur cette mission.

    L'esclavage était une chose qu'elle avait expérimenté, une chose que bien peu de Jedi pouvaient comprendre en réalité et c'était donc pour cela qu'elle était la personne la plus apte à mener à bien cette mission malgré tout ce que cela pouvait réveiller en elle. Poussant la porte d'une énième taudis, la Zeltronne sait de source sûre qu'une cible de consolation est présente ce soir dans ce bar miteux où filles de joies et alcool de mauvaise qualité semblent de faire qu'un. Trois jours à rechercher la moindre trace de ce groupe pour ne finalement tomber que sur un être qui semble n'être qu'un pion, Friquebrac. L'homme a une certaine réputation ici et semble s'être sentit pousser des ailes dernièrement, si l'on en croit certains de ses "collègues " ayant apparemment refusés de se laisser entraîner dans le trafic d'être humains, à croire que mêmes les malfrats ont un certains code de l'honneur. Malheureusement pour eux et heureusement pour moi, celui-ci ne les a pas empêché de parler un peu trop longuement lors de notre rencontre...

    Prenant place sur une des tables inoccupés, car un peu trop loin de la piste de " danse " pour ces messieurs, Luuna laissa son regard vagabonder quelques instants avant de tomber sur l’individu recherché en bien charmante compagnie. Quel dommage pour lui, s'il avait été un peu plus patient en ce début de soirée, il aurait pu avoir de la Zeltronne au menu, il allait falloir trouver une autre façon de l'approcher. Commandant un verre sans chercher à se faire trop remarquer, la jedi patiente de nombreuses minutes avant qu'enfin la jeune femme dansant pour lui ne s'en détache pour aller chercher quelques consommations supplémentaires. Vidant le restant de son propre verre, la belle aux cheveux de jais quitte sa table afin de croiser la route de la créature aux cheveux bleutés usant rapidement de la force pour lui suggérer que Friquebrac serait bien plus heureux et généreux en dehors de ses murs. Une suggestion simple qui ne met pas longtemps à être transmise à l’intéressé qui aussitôt entraîne la fille de petite vertu contre lui, laissant ses mains la peloter avec avidité, avant qu'il ne redresse en l’entraînant avec lui.

    Nul doute que cela finira dans un lit si la Zeltronne ne vient pas s'en mêler, elle peut sentir le désir dévorant des deux êtres et ne se serait jamais permit de manipuler la jeune femme si tous les signes n'étaient pas au vert. Du moins, pas aussi ouvertement, évidement... Laissant au couple quelques secondes d'avances, Luuna s'extirpa du club à son tour pour suivre le couple qui n'avait pas dû faire bien du chemin et en effet, quelques mètres seulement suffirent pour qu'elle retrouve leur trace. Ce fut avec une certaine surprise, qu'elle prit conscience d'une tierce personne auprès du couple récemment formé. Une tierce personne qui bien vite remplace la jeune femme ensorcelé par la Zeltronne, une tierce personne qui bien vite semble être un danger pour tous ici. Comment pourrait il en être autrement avec cette aura qu'elle dégage ? Comment pourrait il en être autrement avec cette anomalie dans la force ?!

    La respiration de la jedi s’emballa au point de lui faire presque perdre pied alors que l'autre jeune femme hurla à la vue d'une lame, s'enfuyant aussi rapidement que possible dans la direction opposée à la sienne. Les mots de la Mirialan devinrent alors tranchants comme cette lame qu'elle tenait à la main et malgré l’intérêt commun qui semblait s'en dégager, Luuna ne pouvait se résoudre à laisser cette femme agir de la sorte. Elle connaissait cette aura, elle l'avait déjà ressentit auprès d'elle et rien, non rien ne pouvait en sortir de bon ! S'approchant de quelques pas, restant dissimulée en partie dans l'ombre essayant de reprendre le contrôle d'elle même sur la situation, elle prit la parole, son sabre toujours éteint fermement placé entre ses doigts robotiques en pleine lumière.


    " Je suis aussi très intéressée parce qu'il a à dire, mais s'il doit lui arriver le moindre problème, vous aurez à faire à moi... C'est comprit ? "
Darth Velvet
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Il tremble sous la caresse mordante de ma dague. Mesure-t-il la haine de mon regard ou la fermeté de cette main qui le menace sans éprouver le moindre remord. Peut-être n’est-il qu’un lâche, incapable de tenir sa langue, incapable de soutenir ma présence sans se mettre à geindre ou à gémir. Pathétique… Mon emprise se resserre sur sa gorge offerte, et j’appuie légèrement, extirpant de cette peau grisâtre, quelques perles rubicondes, juste pour le plaisir de deviner sa panique, juste pour qu’il s’imagine la peur qu’une gamine peut subir quand elle se retrouve arrachée à son cocon familial. Sadisme… oui, j’imagine… d’une certaine façon.

Toute occupée à dominer ma victime, à réduire ses velléités de fuites ou de violence, je ne l’ai pas sentie approcher et ne m’aperçoit de sa présence que lorsque sa silhouette se découpe de l’obscurité ambiante, que sa voix brise le silence de la nuit. Une voix féminine et assurée claquant comme un ordre ou une menace. Mes yeux se plissent, devenant deux fentes d’un bleu luisant, contrariés et agacés. Contre elle… contre moi… Je réprime et refoule ma contrariété, lissant mon visage d’un masque impassible sans modifier la posture de mon corps ou celle de ma proie.

Au moins ses intentions sont aussi claires que cette aura qui l’entoure dans la force, ne laissant planer qu’un léger doute quand à ses affiliations, ou que ce sabre rétracté qu’elle serre dans sa main s’arrangeant pour que la faible lumière de la ruelle le mette en relief. Elle peut être jedi, mais elle pourrait aussi bien être Sénatrice que la Dame Noire en personne, ma réaction n’en différerai pas pour autant. Ma garde glisse légèrement, offrant à présent un profil plus agressif de ma personne, un profil de guerrière prête à se défendre si elle s’aventurait à mettre en usage ses paroles.

Contrastant avec le langage défensif de mon corps, un éclat de rire entre désabusement et moquerie, perle du bout de mes lèvres.

« Voyez-vous ça ! Il n’a pas besoin de moi pour collectionner les problèmes, mais il est amusant de voir quelqu’un comme vous se plier en quatre pour sauver l’existence misérable d’un type comme lui. Une racaille… une mauvaise graine qui ne vit qu’en grimpant sur le cadavre de ses congénères, pillant, volant, dealant et j’en passe… J’aurais pu trouver ça rafraichissant et prendre le temps de découvrir pourquoi s’attacher à conserver son intégrité physique, mais je n’en ai ni le temps, ni l’énergie. Ce qui se passe ne vous regarde pas, et quand bien même vous seriez intéressée par les réponses de ce rat, je vous déconseille d’intervenir de quelques façons que ce soit… »

Mes prunelles se braquent sur l’inconnue, ne laissant aucune zone d’ombre sur ce qu’il résulterait si elle ne conservait pas cette distance. Froids, hivernal, proclamant de leurs éclats glacés, mes intentions aussi clairement que mon sabre au clair l’aurait fait, ils la détaillent sans vergogne avant de se poser à nouveau sur l’homme que je menace.

Je répète ma question, avec la douceur d’un velours pailleté de verre pilé. Si mon attention semble tournée sur lui, mes sens sont en ébullition, à la fois focalisée sur cette femme et ouvert sur l’environnement. Qui sait si elle ne dispose d’un acolyte ou d’un partenaire suffisamment retors pour se dissimuler dans les ombres alentours. Quoiqu’il en soit, presque tout dans mon attitude marque une certaine indifférence à son égard, et comme par défi, ma main se fait plus rude, empoignant avec une sévérité accrue le « Friquebrac »

« Alors ? » claironne ma voix d’une sourde violence qu’elle en paraitrait presque caressante. «  Ne crois pas qu’elle te sauvera si tu tiens ta langue, tu seras mort bien avant qu’elle n’arrive jusqu’à nous… crois moi, déballes ton sac c’est encore ta meilleure chance de ne pas disposer d’un sourire supplémentaire »

Il tressaille, son regard implorant alternant de la silhouette féminine à moi-même, dans un va et vient frénétique. Comme s’il pouvait m’attendrir avec ses airs pathétiques de bantha battu. Moi, je n’oublie pas ce qu’il est… ce qu’il fait, je n’oublie pas qu’il est la lie de ce monde et qu’il contribue à sa noirceur.

« Ils… ils me… tueront…. »

« Cruel dilemme, si ce n’est eux, ce sera moi… »


Je surveille toujours du coin de l’œil l’inconnue lorsqu’une alarme se déclenche dans mon monde intérieur. Un indélicat signal d’alarme, secouant brutalement le voile éthéré de la Force, m’arrachant une grimace et le réflexe de me jeter au sol, entrainant dans mon mouvement Friquebrac. Le mur, juste au dessus de nos têtes explose sous un rai d’énergie, propulsant poussières et monceaux sur nous alors que j’effectue une roulade pour me remettre debout, arme en main, lame écarlate vibrante de toute sa longueur.




[Désolée pour l'attente... je suis à la ramasse!]
Luuna Shein
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Un rire,

    Voilà la réponse offerte pas cette inconnue aux dires de la jedi qui la regardait alors qu'elle changeait sa position, sans l'ombre d'un doute pour pouvoir riposter si le besoin s'en faisait sentir. Y avait il vraiment quelque chose d'amusant dans ce qu'elle avait dit ? Cette... Femme... Pensait elle qu'elle n'était pas sérieuse lorsqu'elle certifiait qu'elle ne lui laisserait pas torturer l'homme qu'elle avait sous sa dague ? Ou bien y avait il autre chose qu'elle n'avait pas saisit ? Autre chose de plus profond, autre chose qui avait fait qu'Aykan avait su se jouer d'elle pendant si longtemps avant qu'on ne lui ouvre les yeux sous la torture... Si tel était le cas, la belle brune devait se questionner avec plus de prudence, car supporterait elle les souffrances que cela avait impliqué à nouveau ? Avait elle réellement envie de savoir ? De prendre part à cette situation ? Ne serait il pas plus facile de détourner le regard et de simplement se contenter de ramasser les réponses laissé de ci de là ?

    Peut être, mais par chance elle n'eut à répondre à ces questions seule, puisque cette fois ci l'explication vint rapidement et sans douleur. Les premiers mots de l'inconnue levant le voile sur ce rire et cette attitude que Luuna ne savait comment analyser, un rire qui finalement se voulait moqueur, cachant une rancœur que la Zeltronne pouvait sentir dans les dires de son vis à vis féminin. Oui, L’être qu'elle tenait en respect sous sa dague n'était qu'un déchet, un rebut de la galaxie qui profitait d'un système répugnant pour s'enrichir. Méritait il de mourir ? Certainement ! Il n'y avait même aucun doute quand à cette affirmation, mais Luuna avait apprit avec les années à ne pas servir de juge et de bourreau. Une fois encore la leçon avait été douloureuse, mais sans elle, qui sait où elle en serait à ce jour. En fuite, une armée de chasseurs de primes à ses trousses ? C'était une des possibilités, la plus que probable si elle n'était pas déjà morte bien évidement. Après tout, qui pouvait choisir de tuer une sénatrice et s'en tirer la tête haute ? Sans doute pas une jedi ! Par contre une sénatrice pouvait tuer sans vergogne hommes et femmes sous les yeux d'une jedi et se faire blanchir par les lois de la république par la suite...

    Écartant cette idée de son esprit, Luuna prit la parole lorsque la Mirialan fini son petit discours qui, appuyé par une posture agressive, ne laissait que peu de choix à la Zeltronne.


    " Ne croyez vous pas que je sais qui il est ? Et ce qu'il fait pour vivre ? "

    Les mots de la brune volent dans l'air sans atteindre leur destinataire qui repose avec un ton faussement délicat sa question concernant cette enfant qui avait été enlevé quelques semaines plus tôt. Friquebrac semble perdu, incapable de savoir à qui il doit en cet instant prêter allégeance. Devait il parler sous peine de se voir malgré tout transpercé par cette lame qui jouait contre son épiderme au vu des mots offert par cette femme qui l'agresse ? Ou devait il essayer de faire les yeux doux à cette nouvelle participante qui semblait se soucier de son intégrité physique ? La main de l'inconnue se resserre comme pour prouver au déchet de cette société que leur vis à vis ne peut rien et que ses mots ne sont que des mots. L'homme semble en prendre conscience, ses lèvres remuant afin de relâcher une supplique inutile et la réponse immédiate vint le lui prouver, comme la Jedi était déjà entrain de l'imaginer. Que devait elle faire ? Agir physiquement ne ferait qu’aggraver la situation car même avec la force elle pouvait contribuer à la mort de cet homme qu'elle voulait " sauver ". La parole était donc la seule option qui se présentait à elle, mais le destin en décida autrement.

    Un sentiment de danger fait tout à coup son apparition dans l'esprit de la Zeltronne qui laisse la lame verte de son sabre faire son apparition alors qu'un tir, étonnamment puissant, fait exploser le mur contre lequel se trouvait sa cible quelques secondes plus tôt. Par chance, la Mirialan semble avoir elle aussi anticipé l'action. Laissant la force envelopper ses sens, Luuna prit la parole détectant un nombre d’assaillants démesurés pour s'occuper d'un seul homme, lui faisant comprendre que finalement ce Friquebrac devait en savoir plus qu'elle ne se l'était imaginée en cherchant à lui mettre la main dessus.


    " Il semblerait que votre ami ait tord... Qu'il parle ou non ne semble plus décider de son état de santé. Je compte au moins cinq hommes de ce côté ci, tous lourdement armés, mais pas assez pour avoir fait exploser ce mur, il doit y en avoir d'autres. "

    Mais combien et surtout où ? Impossible de protéger l'autre imbécile en restant à découvert, il allait falloir bouger et ce rapidement, mais devait elle laisser à l'anomalie la chance de s'enfuir avec lui afin de retarder leurs poursuivants ? Luuna ne savait trop comment agir, il était hors de question de laisser l'homme mourir sans avoir obtenu les informations sur les divers enlèvements ! Elle était aussi presque certaine que l'inconnue ne voudrait lui laisser la chance de partir avec leur cible commune... Il ne restait donc que peu d'alternatives malheureusement !

    " Si vous m'aviez laissé faire nous aurions déjà, l'une comme l'autre, ce qu'il nous intéresse et cette situation ne serait pas un problème ! Il faut bouger de là rapidement avant qu'ils ne l’abattent ! Veillez à ce qu'il ne meurt pas... Et soyez certaine qu'il parle, le fait qu'il soit dors et déjà une cible à abattre devrait aider je pense. Je vous retrouve dans quelques minutes si cela vous va... "

    Luuna usa de la force afin de soulever une large vague de sable afin de couvrir la retraite de l'inconnue, fouillant dans sa poche dans le même temps avant de lui lancer un traceur afin qu'elle puisse la retrouver une fois qu'elle en aurait fini avec cette diversion.

    " J'ai déjà eu à faire à des gents de votre espèce, mais vous n'êtes pas la seule à chercher des enfants que l'on a kidnappés alors n'essayez pas de disparaître... Sinon je peux vous assurer que vous aurez un tout nouveau problème sur les bras... "
Darth Velvet
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Sur la garde ouvragée de mon sabre, ma main se crispe inexorablement, illuminée du halo rougeoyant de ma lame maudite. Dans la noirceur huileuse de cette nuit, je deviens une cible parfaite, un phare reluisant au cœur d’une mer d’ombres mouvantes. Pourtant… s’ils ont su trouver notre emplacement alors que rien ne le trahissait, je doute que revendiquer ostentatoirement ma présence modifie les enjeux et les réalités de cet affrontement. Mon regard se pose succinctement sur la silhouette de la femme. Au moins cinq hommes… lourdement armés… avec l’avantage de l’offensive et de la position… J’acquiesce. Inutile de gaspiller son temps en de vaines paroles, je préfère le perdre à échafauder une façon de sortir de ce guet apens.

Des milliers de questions explosent dans mon esprit, créant une multitude de causalités que j’analyse à toute vitesse. Comment ont-ils su qu’il serait là ? Connaissaient-ils ma présence ? Est-ce la raison de cette attaque ? Est-il leur complice volontaire, involontaire ? Comptaient-ils le faire taire quoi qu’il advienne ? Des hommes aussi bien équipés ne peuvent être que des professionnels, trop difficile pour les amateurs de se procurer un matériel performant avec peu d’argent… même sur Tatooine. Et si on en a les moyens, on ne se salit pas les mains soi-même. Par reflexe, je mordille ma lèvre continuant durant une seconde ou deux ma réflexion, envisageant au passage d’abandonner à son sort Friquebrac pour m’emparer de l’un des chasseurs… Qui sait… peut-être ne sont-ils rien de plus que des mercenaires engagés pour un assassinat… ou peut-être sont-ils davantage… la section « nettoyage » de cette organisation aussi volatile que Fantôme lui-même.

J’hésite… et j’enrage de voir l’inconnue s’abroger le droit de me donner des ordres. Vraiment elle ne doute de rien… comme tous ceux de son espèce me souffle une voix perfide.

« Non ça ne me va pas. »


Ma réponse se perd, ensevelie sous le vacarme d’un éboulement supplémentaire du mur, et sous le roulement désagréable du sable devenant un nuage protecteur imprégné de Force. Evidemment … elle ne me laisse guère le choix, mais peut-être aurait-elle pu envisager que son protégé ne serait en mesure de courir, et encore moins de se déplacer. Au sol, les bras croisés sur sa terre, Friquebrac gémit, de grosses larmes roulant sur ses joues et sa jambe dévoilant la couleur de ses muscles et de son os saillant au travers des chairs sanguinolentes. Hors de question de le déplacer, je l’envisage à peine que son hurlement de crecelle me convainc du contraire. La situation se complique encore d’un cran lorsque s’abat sur nous une pluie de lasers traversant à l’aveuglette le rideau de sable… A l’aveuglette ? Le trait qui me manque d’un cheveu, me suggère le contraire. Trop précis pour être aléatoire. Des lunettes infra-rouge ? Probablement….

« Je doute que la fuite soit envisageable… »


J’ignore si elle m’a entendu. En fait je m’en moque. Il n’est plus question de demeurer passive alors qu’ils jouent de leurs armes thermiques sur nous. Une retraite ? Impossible… La ruelle forme un piège parfait, et l’état de l’indict ne permettra jamais une évacuation sans risques démesurés. D’une main ferme, j’abaisse la tête de Friquebrac pour le protéger davantage. A demi allongé sur le dos, en position fœtale, il lorgne d’un air misérable les gravas faisant office, pour l’instant, de maigre rempart entre eux et nous. Il n’ait rien que je puisse faire pour garantir davantage sa sécurité hormis lui conseiller de se faire souris. Et je n’ai pas réellement le temps de calmer ses nerfs pour qu’il m’écoute. Le plus urgent… mener la contre-attaque alors que leurs munitions me semblent subitement illimitées. Ma lame me démange, animée d’une vie propre, impatiente de gouter la vie de ces assaillants. Un instant, je guette dans le voile de la Force, ma comparse d’infortune avant de me lancer à l’assaut.

La Force coule dans mes veines, puissance à l’état brut qui augmente la vélocité de mes muscles, gonfle leurs prouesses, m’approprie une rapidité parfaitement inhumaine. J’effectue un bond impossible, le cœur battant à tout rompre dans sa prison de chair, pour atteindre le premier malandrin… le plus proche. L’espace d’un instant, je parais devenir la cible prioritaire. Les tirs se focalisent sur ma présence, et je ne dois ma survie qu’à la rapidité conférée par la Force combiné à ma maitrise du sabre. Pourtant, la morsure des rayons me frappent à plusieurs reprises laissant dans mon uniforme, des trous fumants et de la chair calcinée.

Ma course s’achève brutalement. Mon élan m’entraine dans les bras armés de l’humain, et il me réceptionne, sabre en pleine poitrine. Un râle se forme sur ses lèvres, mais avant même qu’il ne touche le sol, il n’est plus qu’un cadavre anonyme. Sous le feu ennemi, sa carcasse devient un bouclier efficace et je me surprends à espérer que l’inconnue profite de mon initiative comme d’une diversion. Les impacts martyrisent la chair impitoyablement, détachant gerbe d’organes et éclaboussures de sang. Petite à petit, il se transforme en charpie, m’obligeant à me mouvoir, et à attaquer de nouveau. Cette fois ci cependant, je suis suffisamment proche pour griller tout leur arsenal électronique et holonique. Attirant à nouveau les fils de la Force, je les modèle en une vague énergétique destiner à rendre inopérantes leur lunettes infrarouge… histoire d’être à égalité… et peut être même leurs armes… enfin avec énormément de chance !
Luuna Shein
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Non,

    Décidément rien n'allait aujourd'hui ! Un nouvel éboulement se fit entendre alors que la femme fit comprendre à la Jedi qu'elle n'avait en aucun cas l'intention de suivre le plan qu'elle venait de lui proposer. Ce n'était pas vraiment le moment de discuter, si jamais elle ne l'avait pas remarqué, de nouveaux tirs de lasers venant le leur rappeler en traversant le nuage de sable qu'elle avait levé quelques secondes plus tôt. Il fallait croire que de ne plus être en mesure de situer leur cible avait quelque peu énervé leurs agresseurs ! Quoi qu'en déviant avec son sabre deux tirs clairement fatals Luuna vint à douter que le mur de sable qu'elle avait dressé soit réellement efficace ce que l'inconnue lui fit comprendre presque aussitôt avec une phrase qui sonnait comme une réprimande aux oreilles de la Zeltronne. Parfait, avait elle une meilleure idée pour les sortir de ce mauvais pas dans lequel elles les avaient entraîné avec ses méthodes d’interrogations plus que douteuse ?

    La réponse ne se fit pas attendre bien longtemps puisque, poussant la tête de leur indic vers le bas, sans se soucier des gémissements de douleurs qui s’échappaient inlassablement des ses lèvres, la Mirialan se jeta dans la bataille à proprement parlé ne cherchant aucune autre voie que celle de la confrontation frontale. D'un bond animé par la force poussé à une intensité presque dangereuse, la jeune femme fond au travers du nuage de poussière en direction du premier et plus proche de leurs adversaire. Pour autant, au yeux de la Chevalier Jedi qui assistait à tout cela la temps semblait s'être comme stoppé à l'instant au la force s'était déchaînée, à l'instant ou la lame rouge sang de l'inconnue était passé devant son regard. La raison de tout cela ? Une ombre du passé revenant la frapper de plein fouet avec une force telle, que la vague de mal être qui s'était emparée d'elle quelques instants plus tôt, semblait n'être qu'une douce caresse. Aykan, pendant un instant ce n'était pas cette inconnue qu'elle avait vu passer devant elle et fondre sur leurs adversaires, mais bel et bien son ancien maître. Lui qui avait fondu de la même façon sur cet homme qui était venu l'aider ! Lui qui avait laissé son sabre le transpercer de part en part sans ressentir le moindre sentiment de honte !

    Les muscles de la Jedi étaient comme tétanisés, son regard suivant la course de la Mirialan alors qu'elle heurtait de plein fouet l'homme qu'elle avait prit pour cible, sa lame s'enfonçant dans son corps comme l'on couperait une motte de beurre fraîche. Ce n'était pas possible ! Elle l'avait fait bannir, elle l'avait fait disparaître de sa vie et jamais plus il ne devait être capable de revenir ! La force commença à affluer autour de la Zeltronne alors que la créature enragée qu'elle suivant des yeux fondait sur les quatre survivants qui semblait ne savoir comment répliquer leurs armes vidant des décharges d’énergies sur le corps sans vie de leur compagnon. Il allait les tuer ! Il allait tous les tuer parce qu'ils s'en étaient prit à elle ! Mais allait il se stopper là cette fois ci ? S'il était revenu d'aussi loin cela ne devait pas être seulement pour des inconnus... Cette pensée ne mit qu'un seul instant à se concrétiser en une menace mortelle pour Lyrae, mais aussi Laïkin et Janna et c'est en puisant dans la force comme elle ne l'avait que rarement fait que Luuna, en s'aidant d'un des murs à mi distance de ses cibles, fondit comme l'éclair en direction du groupe de mercenaires.

    Occupés par celle qu'elle prenait pour son ancien maître, les quatre hommes ne la virent arriver avant que son sabre ne vienne s'abattre sur le fusil blaster du premier qu'elle coupa en deux avant de le repousser d'un violent coup de pied pour le mettre hors de tout danger immédiat. Son arrivée avait dû surprendre le petit groupe plus qu'elle ne s'y était attendue puisque, au lieu de chercher à s'en prendre à elle immédiatement, les trois hommes restant prirent le temps de rejeter leurs casques avant de chercher à faire feu à nouveau, ce qui permit à la jeune maman d'user de la force une seconde fois pour les repousser d'une puissante poussée télékinétique qui renversa les deux premiers hommes sur le troisième, les faisant rouler à quelques mètres.


    " Arrêtes ça Aykan !!! "

    Hurla elle en se retournant les yeux emplis de larmes vers la jedi grise qui lui apparu comme était cette inconnue qu'elle venait de rencontrer et non pas son amant qu'elle était prêtte à frapper de sa lame alors qu'un tir de blaster se fit entendre derrière elle, celui-ci venant la frapper de plein fouet...
Darth Velvet
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Une larme… Juste une larme roulant sur une joue, cristallisant une infinie souffrance, une indicible tristesse. Juste une larme qui glisse le long d’un menton fièrement relevé, juste une larme qui s’infiltre dans les terres stériles de mon âme. L’écho de mes faiblesses, de mes désespoirs. Ma respiration se bloque, mes prunelles, incapable de soutenir les siennes, se détournent. La guerrière en moi fulmine. Il est un temps pour jouer les émotives, un autre pour survivre. Mais malgré toute sa sagesse, je demeure figée, statue d’émeraude affligée devant cette autre, ce reflet identique et pourtant si différent. Mes doigts se crispent de regrets à demi-dévorés par les ombres d’une nécessité.

Mon instinct hurle et enfin je réagis, abandonnant une fois encore un peu de mon humanité pour devenir aussi glaciale que mortelle. Enfin pas totalement. La détonation me tire violemment de cette torpeur incongrue et comme un ancien réflexe revenu des profondeurs de mon être, la Force m’enveloppe instantanément de sa douceur, étirant sa langueur, au corps de cette inconnue. Une fine pellicule, comme un seconde peau protectrice et éthérée, que notre proximité réduit à un bouclier commun. Elle absorbe l’impact sans en réduire la kinésie, poussant l’une dans les bras de l’autre.

Le contact presque intime, presque irréel établi quelques secondes plus tôt, s’étiole jusqu’à ce qu’il n’en reste qu’un vague souvenir. Ma main s’écrase sur sa joue, un peu par vengeance d’être l’origine de mon trouble, un peu pour la pousser à réagir et se reprendre.

«  Tu vas nous faire tuer ! »

Sans attendre davantage, je me redresse avec cette souplesse caractéristique des assassins ou des prédateurs. En un bond, je rejoins le tireur. Une danse. Une danse possiblement mortelle s’engage dont il ne connait ni les pas, ni les rythmes. Ma jambe se glisse habilement derrière son genou, ma main s’agrippe à son poignet avec une légère torsion. Je tourne et il s’écrase face contre terre, le bras disloqué, le rictus meurtrier, et l’insulte suspendue aux lèvres. Je m’en moque, il est celui que j’ai choisi de laisser en vie pour un petit interrogatoire… les autres n’auront pas cette chance. Soit ils fuient, soit cette nuit sera la dernière de leur vie.

Mon sabre, rougeoie à nouveau, promesse de massacre à venir. Je n’ose croiser le regard de la femme, de peur d’y lire encore une fois cette condamnation et cette détresse absurde comme un écho de mes angoisses. Faut-il que ces yeux s’expriment comme les siens ? Qu’ils me le rappellent, enfonçant dans mon cœur, l’épine douloureuse des regrets. Je mordille ma lèvre avant de lancer une sommation, dernier vestige de pitié, dernière concession à ma conscience.

« Dégagez… » annonçais-je, délivrant dans les modulations lasses de ma voix, l’injonction de la Force.

Le doute s’enroule sur leurs visages, envahissant les éclats de leur regard dissimulé derrière leurs masques et leurs lunettes de vision nocturne. L’hésitation se glisse jusqu’à leur doigts, moins pressants sur les gâchettes. Soudainement ils ne me semblent plus si dangereux, ces hommes prisonniers entre leurs ordres et le mien, ces mercenaires incapables de se décider à fuir ou à rester. Il ne manquerait plus qu’ils se concertent pour décider de leur ligne de conduite… Mais la lâcheté a toujours raison de certains, et lorsqu’un s’échappe, d’autres suivent d’instinct sous un effet de troupeau. Peut être était-ils insuffisamment payés ou bien peut être est-ce une ruse pour glisser ultérieurement sur notre chemin un guet-apens meurtrier, ou encore une tactique de repli de leurs forces restantes pour les comptabilisées.

D’un clignement d’œil ils disparaissent, s’effaçant dans la nuit comme s’ils n’avaient jamais étés. Mes prunelles se plissent entre étonnement méfiant et satisfaction, mais si mon âme s’apaise de ne pas avoir à faire couler davantage de sang, mon intuition me souffle de ne pas abaisser ma garde. A mes pieds, sacrifice offert à nos curiosités, ils ont abandonnés l’un des leurs dans mes filets. Il n’est plus très frais après mes attentions, son bras inutile pend à son coté alors qu’il peine à se redresser. Probablement qu’une ou deux côtes se sont rompues. Sa respiration est sifflotante, saccadée par l’effort qu’il fournit pour reprendre un peu de dignité. Un filet de sang coule le long de sa tempe et de son nez éclaté qu’il essuie rageusement de sa main encore valide. Ma lame, elle, se loge contre son torse.

«  Bande de salopes, vous perdez rien pour attendre ! »

Ma langue claque contre mon palais, réprobatrice.

« Ils vont revenir vous crever ! Vous et cette sale crevure ! »


« Des menaces et pas d’actions… c’est lassant à la fin. Par contre tes petits copains se sont sauvés sans toi, et la situation risque fort de devenir particulièrement inconfortable à tes yeux d’ici peu de temps. »

D’un geste, je le contrains à avancer sous la morsure ardente de mon sabre alors que j’ignore presque ostensiblement la jeune femme. Je me prépare à la salve de reproches et de moralité qu’elle ne va pas manquer de m’adresser, mais je m’inquiète davantage de la cible parfaite que nous offrons, sans parler du petit malfrat toujours gisant sous les décombres. Ma crainte… qu’il ait été achevé avant ou pendant la débandade. Les informations qu’il me fournirait diffèrent tant de celles que j’espère soutirer à mon otage… il faut dire que celui-ci promet d’être bien plus coriace.

«  Crois tu qu’il soit encore en vie ? »

C’est à peine que je me rends compte de ma question, suspendue dans le vide dans l’espoir d’une réponse que je n’attends pas vraiment.

«  En tout cas, on ne devrait pas rester ici. Il nous faut un endroit plus sûr… et plus tranquille. »
Luuna Shein
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Une décharge,

    Violente et implacable, celle-ci vint se ficher entre les reins de la Zeltronne cherchant à la traverser de part en part sans le moindre compromis ! La jedi ne l'avait vu venir, elle ne l'avait pas même pré-sentie trop occupée à essayer de comprendre ce qu'il se passait sous ses yeux emplis de larmes. Avait elle seulement comprit qu'Aykan n'était point ici et qu'il n'avait jamais été ici ? Avait elle seulement comprit que son esprit avait fait un lien de bien mauvais goût à cause de l’affiliation étrange que cette inconnu avait liée avec la force au même titre que son ancien amant ? Sans doute que non et cela allait lui prendre de longues minutes pour le comprendre, mais que pouvait elle y faire en cet instant ?

    Le temps semblait s'être stoppé depuis que l'impact avait parcouru son être avec une douceur presque infinie. Comment expliquer qu'une telle agression soit si douce et tellement éloigné de tout ce à quoi elle aurait dû avoir droit ? Un second contact vint agiter son corps, deux bras venant se glisser contre ses formes alors qu'elle chutait contre cette femme à la peau verdâtre qui la recueillait comme une enfant en pleine crise de panique. Était elle l'instigatrice de ce mouvement ? La vague pellicule de force l'ayant enveloppé disparaît enfin, lui offrant la réponse à cette question avant qu'une main ne vienne s’écraser contre sa joue lui faisant reprendre pleinement conscience.

    L'inconnue aux méthodes douteuses était donc l'instigatrice de ce sauvetage presque irréel, sauvetage emplie d'une douceur qui disparue aussi rapidement qu'elle avait fait son apparition, que ce soit dans les mots ou bien les actes. Pourquoi s'était elle ainsi appliquée à sauver cette jedi pour laquelle elle ne semblait avoir la moindre compassion et le moindre respect ? Redressant la tête, la joue hurlant de douleur, Luuna put admirer la danse sauvage de la Mirialan qui en quelques secondes venait de maîtriser l'homme ayant attenté à sa vie. Tout dans son être n'était plus que violence, un contraste saisissant avec la tendre dont elle avait fait preuve quelques instants plutôt, un contraste qui une fois encore la reconduit à penser à Aykan... Tout semblait se répéter encore et encore, mais pourquoi ? Qu'avait elle fait pour mériter cela ?

    Un mot, un mot vint à nouveau semer le doute dans l'esprit de la jedi qui regarda incrédule le sabre rougeoyant s'agiter en totale contradiction avec ce mot que la brune venait d'offrir. Était-ce ce délicat partage qui venait de convaincre les mercenaires de prendre la fuite ? Peut être... Il fallait avouer qu'il était presque impossible de savoir comment tout cela allait tourner. La fuite offerte n'était peut être qu'une ruse d'une bassesse sans nom pour trancher dans le vif de leur chair une fois le dos tourné... Cette idée n'est pas si farfelue, mais il semblerait que la jeune femme n'en avait pas décidé ainsi, forçant son captif à se redresser tout en ignorant dans un premier temps complètement ses vaines menaces. Ne croyait elle pas qu'ils pouvaient revenir ? Si tel était le cas la jedi se devrait de garder un œil sur leurs arrières car elle était certain pour sa part du bien fondé des allégations défendues par le pauvre homme.

    Pauvre ? Oui, car il n'y avait que peu de doutes sur l'objectif qui tournait dans l'esprit de la Mirialan et ses méthodes bien de fuyantes par moment pouvaient se montrer particulièrement violente, comme elle en avait déjà eu la démonstration. Se relevant, Luuna ne fit aucun commentaire face à l'attitude froide de sa compagne d'infortune, se contentant de suivre la marche qu'elle venait d'imposer à sa proie. Évidement elle voulait lui faire part de ses remontrances, mais en avait elle le droit ? Cette femme venait de lui sauver la vie et même si elle ne pouvait s'imaginer complice de l'acte de torture à suivre, elle ne voyait pas comment aborder la chose dans immédiat ! Le moment n'était clairement pas à la discussion, il y avait d'autres priorités et l'insecte qu'elles avaient protégés était l'une d'elle.


    " J'imagine qu'il n'a pas cherché à se sauver don à moins qu'ils aient envoyé d'autres hommes que ceux là, je dirais que oui. "

    Se stoppant face au monticules de pierres s'étant abattu de ci et de là, Luuna déplaça quelques uns d'entre eux afin d’accéder à Friquebrac ou plutôt à sa jambe meurtrie afin d'essayer d'y faire quelques soins. Elle avait déjà œuvré sur diverses blessures, mais jamais sur des os brisés allait elle pouvoir y remédier ? Si ce n'était pas le cas elle ferait en sorte de rendre une certaine mobilité à l'homme afin qu'ils puissent fuir cette ruelle...

    " Je vais m'occuper de ça dans un premier temps, des idées sur un lieu de retraite ? Je doute que ma chambre d'hôtel soit la plus discrète au vu de la situation... "

    Laissant la force s'écouler en elle, Luuna commença à agir sur les blessures de l'homme espérant pouvoir réparer os et chairs meurtrie.
Darth Velvet
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« Ce n’est pas qu’il mérite que tu le soignes… mais j’imagine que c’est toujours mieux que d’avoir à le porter ou le trainer »

Mon regard, bleu glacial, s’égare un instant sur les traits tiraillés de souffrance de Friquebrac, sans receler la moindre trace de compassion ou d’empathie. Les êtres tels que lui, prêt à toutes les infamies pour quelques crédits n’en mérite aucune. Il n’y a rien que je sache, que je connaisse de sa personne qui me donne envie de m’apitoyer sur son triste sort. Il n’a que ce qu’il mérite, et si ces mercenaires parviennent finalement à leur dessein, il n’est pas homme que l’on pleurera. Au contraire…. Je soupire. Que d’énergie gachée pour une âme ne valant rien.

Je me détourne, use du temps qu’elle consacre à réduire les dommages du petit délinquant, un brin exaspérant avec ses gémissements d’agonie, pour m’occuper du mercenaire, dont je crains une rébellion ou une tentative désespérée d’échapper à notre emprise. J’entrave ses poignets dans son dos, serrant suffisamment les liens pour qu’il lui soit impossible de les ôter sans aide, mais insuffisamment néanmoins pour le marquer. Un bâillon de fortune retient difficilement ses vociférations et peut-être même quelques insultes. Mes mains le parcourent, le fouille méticuleusement, se glissant dans ses poches, dans les moindres recoins de son armure à la recherche d’armes dissimulées ou d’informations. Sur sa cheville, habilement camouflé, j’extirpe un surin dentelé et mortel. Sur son cœur, glissée dans la cuirasse blindée, la photo animée d’un garçonnet dans les bras de sa mère.

«  Hmmm … »

Les deux se retrouvent coincées dans ma ceinture, alors que je juge rapidement des soins qu’elle apporte à notre second prisonnier


«  Oui… il y a une ancienne usine de production solaire pas très loin. Elle est désaffectée. Pas l’endroit idéal mais ça nous fera toujours un lieu de repli… Tu te charges de celui-là » lui demandais-je, mon menton s’orientant en direction de son patient.

Pour ma part, un blaster est venue se loger dans ma paume pour finir par se lover contre les reins du mercenaire. Bras dessus, bras dessous, semblable à l’un de ces couples désunis qui s’effacent dans la nuit, la menace d’une arme en sus, nous nous éloignons. Il est certain que pour le badaud passablement éméché par une soirée cordialement arrosée, rien ne nous distinguent de ces amoureux que l’on croise au gré des bars et des établissements nocturnes, hormis peut-être le rictus sardonique qu’il affiche comme un masque de guerre, mon absence d’émotion alors que nous évoluons à la fois ensemble et l’un en résistance de l’autre.

«  C’est ici. »

Les murs clairs se détachent d’une pénombre fluctuante sous les lumières combinée d’une lune pleine et d’un néon grésillant. Ici et là, des affichettes tentent de se délivrer de leurs prison de colle, placardant leurs faces déchirées et malmenée par le climat sec et venteux. La grande porte est austère et close. Tout autour, les débris morcelés de panneaux de compensation solaires, gisent comme une allée de bienvenue. Sous mes bottes, les restes d’un passé craquent et crissent.


J’appose délicatement ma main libre sur le système de contrôle d’accès et envoie une légère décharge dans le matériel pour le court-circuiter. Le voyant s’éteint, s’accompagnant du cliquetis d’ouverture de la porte. J’espère juste qu’il n’y a ni caméra, ni système de sécurité plus évolué mais vu l’état des locaux, j’en doute. Je pousse l’humain devant moi, mon blaster toujours fiché dans ses côtes.

L’intérieur est à l’image extérieure… glauque… du sable jonchant le sol, des brisures constellant chacun de nos pas. Je repousse mon prisonnier dans un coin, idéalement positionné pour n’offrir aucune perspective de fuite sans passer par mon arme et moi-même.

« Nous devrions être tranquilles. » dis-je en menottant l’homme avec une corde de ma sacoche aux vestiges d’une ancienne colonne métallique. «  Au fait… moi c’est Velvet. »
Luuna Shein
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Détestable,

    Cette femme l'était au plus haut point avec ses airs impassibles vis à vis des autres et de la souffrance qu'ils pouvaient ressentir. D'un certain point de vu ceux-ci lui allaient à la perfection, car rien ne semblait jamais la toucher et chaque petite phrase quelle offrait à Luuna, qu'elles soient concernant Friquebrac ou non par ailleurs, étaient dénuées de sentiment. En fait, la seule et unique réaction un temps soit peu violente que la Jedi avait noté chez elle s'était produite lorsqu'elle avait perdu le fil de l'action et mit en danger la vie de cette inconnue. De là à dire qu'elle ne se souciait que d'elle, il n'y avait qu'un pas qui pourrait très facilement être franchi par des personnes un peu trop sûres d'elles.

    Détachant ses pensées de tout cela, la Zeltronne se concentra sur les soins qu'elle apportait à leur captif. Une jambe brisé n'était pas une mince affaire, surtout vu l'état de celle de Friquebrac. Les os avaient éclatés en de multiples morceaux et il lui serait sans doute impossible de les rassembler tous en un comme à la normale... Le mieux qu'elle pouvait faire, dans le temps qui lui était imparti, devait être de les ressouder en un amalgame suffisamment compact pour que l'homme puisse marcher, non sans douleur cela dit, puisque de multiples petits os ne pouvaient être récupérés si facilement...

    Pendant le temps nécessaire à tout cela, la Mirialan semblait avoir réfléchi à la question posé par la jedi quand à un point de chute où elles pourraient se réfugier le temps de voir ce qu'elles pouvaient envisager pour la suite, car il semble évident qu'elles étaient embarquées dans le même bateau à présent ! Une vieille usine désaffecté fut la première des propositions, une proposition qui allait parfaitement à la Jedi qui de toute façon n'avait que peu de connaissance sur les possibles cachettes que la ville pouvait offrir. Soulevant Friquebrac, qui malgré les soins qu'elle venait de lui procurer ne cessait ses gémissements, elle se mit en marche aux côtés de sa coéquipière de fortune qui s'occupait pour sa part du mercenaire qu'elle avait capturer.

    Le trajet fut plutôt long du point de vu de la Zeltronne et ce principalement à cause de son patient qui ne semblait savoir ce que prendre sur soit voulait dire. Comment pouvait il ainsi se plaindre alors que sans elle il serait mort criblé de tirs ? Pouvait il croire qu'elles étaient la cause de l'attaque qui l'avait prit pour cible ? Luuna elle n'y croyait pas car l'on ne faisait par apparaître d'un chapeau une équipe de mercenaire aussi bien entraînée ! Ils avaient dû être payé bien avant que Luuna ne s’intéresse à lui et peut être même avant que l'inconnue qui l'accompagnait ne le fasse, mais cela n'était pas le plus important ! Si quelqu'un cherchait à abattre Friquebrac, c'était clairement qu'il savait des choses importantes et donc qu'il méritait toutes les protections possibles !

    Arrivé sur les lieux une chose est certaine, la Mirialan ne vit pas ici, il suffit de voir la façon dont elle ouvre la porte nous permettant d'entrer pour le comprendre. J'aurais aimé qu'elle ait un endroit sûr à nous proposer et non pas une usine dont elle en connaît visiblement rien de plus que ce dont elle a pu observer de l'extérieur de ces murs. Pourtant elle n'a pas tord, il y a peu de chance que l'on vienne nous chercher ici. Poussant sa ménagement son captif dans un coin sans la moindre échappatoire, elle se présente enfin tout en passant les menottes au dit humain.


    " Je ne suis pas certaine de vouloir répondre enchantée, Velvet. Je m’appelle Luuna. "

    L'entame n'avait pas été des plus agréable, mais la Jedi voulait à présent savoir à qui elle avait à faire avant de possiblement relâcher la prise qu'elle avait sur son propre malfrat qui semblait sur la pente descendante, sa blessure le faisant souffrir le martyr.

    " Et j'aimerai enfin avoir ce qui vous intéresse chez Friquebrac, car pour l'instant vous m’empêchez de mener ma mission à bien... "
Darth Velvet
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J’esquisse un sourire, formel, de pure contradiction avec l’éclat polaire de mes prunelles. Mon regard dénué de chaleur glisse sur son visage, avant de se teinter d’une légère ironie. Elle ne dépareille pas des siens, cette femme trop fière, trop altière, péchant par un orgueil inconscient. Si imbue d’elle-même et de sa mission qu’elle la place avant tout autre chose, imaginant le reste comme broutilles inutiles et futiles. Une épine dans son pied, voilà comment m’imagine-t-elle sans doute. Mais elle n’est pas la seule à exiger des réponses dans l’espoir de poursuivre sa quête. Friquebrac est le dernier chainon de ma piste, la dernière proie que je puisse atteindre sans plus d’indices. Deux buts et une seule personne apte à nous y conduire. Nous pourrions nous disputer cette pitoyable proie, mais la perte de temps et les dommages collatéraux ne pourraient que nuire à mon objectif. Nolwan. L’image de la fillette se grave un instant sur ma rétine, réminiscence fantomatique m’appelant à son secours, me poussant à envisager une collaboration inattendue.

S’il est un temps pour la querelle et les batailles, il en est d’autres où il faut savoir ravaler sa frustration et son impatience, faire fi de ses rancœurs pour aller de l’avant, pour servir une cause plus importante que ses sentiments. Je me détourne de la jedi, non par défi mais afin de m’offrir un instant de reflexion. Avouer les motifs de la capture de cet homme, sans pour autant dévoiler les secrets qu’il me faut protéger coûte que coûte. Pour le bien de l’enfant je me dois de taire à cette représentante du Temple, sa sensibilité à la Force…

Le silence plane sur sa question et je le meuble en ôtant d’un mouvement souple ma veste. J’ignore si à la pénombre macabre des lanterneaux, les cicatrices serpentant mes bras dénudés par mon débardeur, apparaissent comme d’innombrables tatouages gravés à même ma chair ou s’ils se fondent dans l’ombre. A vrai dire je m’en moque, ce qu’il me faut à présent c’est réussir à soutirer les informations nécessaires à Friquebrac, sans m’aliéner cette jedi.


« Je n’ai pas l’intention de m’immiscer dans votre mission, Luuna … »

Ma voix est calme, posée, sans animosité. Une invitation à la paix, une main tendue pour éviter un possible affrontement entre nos deux volontés bien distinctes.

« … pas plus que de la faire échouer. D’ailleurs pour être parfaitement honnête, je n’ai pas l’intention de mettre mon nez dans vos petites affaires. Les siennes, seules m’intéressent… surtout lorsqu’elle implique que je l’on se fasse canarder par des inconnus particulièrement coriaces. Nous pourrions tergiverser encore et encore, et nous disputer jusqu’à en venir aux mains, bien qu’il ne le mérite largement pas. Mais comme je pense que nous aurions tout intérêt à coopérer un minimum au vu de cette petite rencontre dans la ruelle, je veux bien faire une exception et commencer par vous expliquer... »

Je fouille dans l’une des poches arrière de mon pantalon de cuir et en ressort une holophoto que je lui tends. Un sourire enfantin apparait au milieu d’une frimousse de fillette.

« Elle s’appelle Nolwan. Disons qu’elle a disparue depuis quelques jours. J’ai remonté sa piste jusqu’à lui après avoir retrouvé le mercenaire qu’il employait. Je dois savoir où elle est, et il est le seul à pouvoir me renseigner… quoique… à voir le comité d’accueil qui nous a reçu, je me demande si tout n’est pas lié comme le souffle mon intuition. A moins évidemment que ce n’ai un rapport avec toi, Luuna. »
Luuna Shein
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Aucune intention de nuire,

    Voilà ce que la femme osait annoncer après avoir prit quelques minutes pour se mettre à l'aise, quelques minutes que Luuna occupa en essayant d’installer leur cible commune du mieux possible, étant certaine qu'il n'allait pas se remettre d'un traitement plus violent que pourrait sans mal lui apporter Velvet. Cette femme semblait avoir de bien mauvaises manières concernant le traitement des prisonniers et pendant un instant la Zeltronne se demanda si cela avait à voir avec le passé de la Mirialan. Peut être avait elle été captive durant une certaine période et l'idée de traiter un possible pratiquant de ce genre d'amusement répugnant au moins aussi mal qu'elle l'avait été l'aider à oublier ?

    Sans une certaine retenue, il était fort probable que Luuna soit, par exemple, plutôt brusque avec les esclavagistes. De par sa propre situation passée évidement , mais sans doute aussi pour faire comprendre aux esclavagistes que ce cela faisait d'être à la place des personnes qu'ils maltraitaient ! Mais elle était une Jedi avant tout et se devait une certaine maîtrise, cela expliquant pourquoi elle n'avait encore coupé la moindre tête. Peut être que l'étrange créature à ses côtés avait imaginé qu'agir ainsi aller soulager sa peine ? Peut être qu'elle voyait dans le mauvais traitement de ces deux criminels une juste façon de se venger ? La trentenaire n’approuvait clairement pas, mais elle pouvait comprendre...

    Sans un mot, la Chevalier Jedi écouta les explications de la jeune femme à la peau verte, emmagasinant toutes les informations possibles, afin de pouvoir faire un rapport détaillé de cette rencontre peu courante au conseil. Luuna n'était pas une véritable professionnelle de la chose, mais au vu du nombre de missions qu'elle avait effectué dernièrement, elle commençait à savoir quoi noter et quoi oublier, par chance elle avait toujours eu un très bonne mémoire et cela lui permettait d’emmagasiner certaines informations inutiles sans que cela ne lui fasse oublier les détails les plus importants !

    L'inconnue, après avoir tendue une porte de sortie au conflit qui s'annonçait, prouva sa bonne foi en offrant à la trentenaire la raison profonde de son intérêt pour Friquebrac, un intérêt plus que compréhensible et qui se rapportait étrangement avec la mission que le conseil Jedi avait confié à la Zeltronne. Regardant l'holophoto quelques secondes, Luuna la rendit à sa propriétaire après avoir mémorisé les traits de l'enfant.


    " Je comprends mieux... "


    Sortant de l’intérieur de sa bure un petit holoprojecteur, la belle brune fit apparaître des dizaines d'images d'enfant d'âge divers.


    " Voilà la raison de ma présence ici... Ce sont tous des enfants que le temps a identifié comme sensible à la force et qui ont disparu avant que nos services de puisse se déplacer pour les recueillir et parfois même après. Jusqu'à présent nous avons quatre vingt trois noms d'enfants portés disparu et ce chiffre ne fait que grandir de jour en jour. "

    Luuna parlait assez fort que pour le principal concerné assit non loin entende chacun de ses mots.

    " Cela fait plusieurs jours que je traque les membres de l'organisation ayant mit en place ce réseau de contrebande humaine. Nolwan est plus âgé que la plus part des enfants dont nous avons la connaissance, mais cela n'enlève rien à la théorie que j'ai montré au fil des jours. Je pense qu'ils souhaitent profiter du jeune âge de leurs captifs pour les revendre à des gens pouvant les manipuler sans peine afin de leur faire croire qu'il n'ont jamais été libre... Qu'ils sont né pour les servir... "


    Luuna laissa planer un silence quelques instants avant de reprendre.

    " J'ai peur qu'ils puissent y arriver et qu'ils soit ensuite impossible de rendre à ses enfants leur liberté. C'est en enquêtant sur tout cela que le nom de cet homme a fait son apparition dans l'équation et si j'en juge par votre propre enquête et le fait que l'on ai déjà essayé de le tuer et nous avec, nous sommes sur la bonne piste... "
Darth Velvet
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Les minois enfantins dansent devant mes prunelles, arrachant à chacun de leur sourire figé sur l’holophoto un peu plus de ce calme que l’on prête aux personnes maitresses d’elles. Mes ongles s’enfoncent dans la chair tendre de ma paume, et ma mâchoire se crispe pour retenir les lambeaux d’une sérénité que je suis très loin de ressentir. Quatre Vingt trois… Quatre Vingt quatre avec Nolwan et probablement davantage… La haine parcourt mes veines avec le feu d’une colère et de ses souvenirs. Mes muscles se tendent à m’endolorir, réclamant une justice lente et cruelle que je refuse d’accorder… pour le moment.

« Quatre Vingt quatre… » coassais-je, des éclats de meurtres dans la voix « C’est beaucoup… c’est un réseau très organisé. Trop pour des marginaux comme cet homme… »

Mais en considérant nos attaquants d’un peu plus tôt, leurs équipements sophistiqués, des renseignements dont ils devaient disposer pour nous savoir l’une et l’autre en chasse, parce que je n’ai aucun doute quand à la discrétion de Luuna ou de la mienne, et l’objectif de supprimer notre seule piste avérée.

« J’imagine qu’ils doivent bénéficier d’appuis dans les hautes strates … histoire de jouer les spectres entre les mailles jedis. Si ça se trouve nous sommes sous surveillance depuis un moment, auquel cas, nous risquons une visite sous peu. » Continuais-je à voix haute.

Et surtout bien plus préparée que la première fois. Sans le besoin vital d’informations de Friquebrac, je m’imaginerais sans mal l’abandonner à son sort, comme lui-même a du livrer ses enfants au réseau. L’idée même de ce qui pourraient ou doit leur arriver, réveille mes pires instincts. Ma noirceur dégouline de sa geôle, grignote les murs d’une volonté affaiblie, cherchant à se libérer de ses fers autant que je souhaite la contenir. Cependant j’enrage et mon poing s’écrase violement sur une poutre de métal, libérant un instant cette tension dévorant mes entrailles avec une constance révoltante. Le temps nous est précieux et je ne peux gaspiller ce qui nous reste à gérer les sombres folies de mon esprit.

« Je doute qu’ils les enlèvent uniquement pour ce que tu dis… les asservir oui… mais ils n’ont sûrement pas besoin d’avoir que des esclaves sensibles à la force et aptes, une fois leur maturité atteinte, à les renverser… des enfants banals y suffiraient… Je crois que ce serait naif de notre part de ne pas envisager quelque chose de beaucoup plus… malsain... »déclarais-je froidement, par contraste avec les fantômes hantant brièvement mon regard.

Je ne veux pas y penser, ni y repenser. Pas maintenant. Pas tout de suite alors qu’il me faut soutirer tout ce qu’il sait à ce scélérat, pas alors que cette jedi guette le moindre de mes aversions, de mes faux pas.

« Je crois qu’il est temps de jouer franc jeu, Friquebrac. Il existe deux façons de procéder, la sienne ou la mienne… S’il te plait ne lui répond pas que je puisse m’amuser un peu » susurrais-je, avec un sourire machiavélique, mes lèvres s’attardant avec indécence vers ses oreilles alors que mon souffle s’égare sur sa nuque.

Il s’agite, son courage s’étiolant en peau de chagrin, son regard désespéré quêtant l’intervention de Luuna. Un sursaut le soulève quand, sous ma botte, crissent des éclats de verre. Pour un peu, je devinerais presque les supplications qu’il formule dans son esprit, à l’attention de ma consoeur, l’agitation de ses lèvres sous le mot pitié. Mais de pitié je n’en ai aucune. Pas lorsque l’on joue avec la vie d’enfants. Pas lorsqu’on les enlève à des fins vénales en se moquant éperdument de ce qu’ils subiront. Je ne connais que trop les affres dans lesquels il les a jetés pour quelques misérables crédits. Ma main s’empare de mon sabre, et sa garde effleure sa joue. Froide, cruelle, reflet fidèle de mes pensées, elle se love contre sa peau devenue pâle. La peur hante des pupilles et son regard se refuse au mien. Mon doigt presse fugacement l’allumage de mon sabre. Un rai rougeoyant jaillit de son écrin, brûlant la joue avant de s’éteindre.

« Où sont les enfants » claquais sombrement en m’écartant, avant que la jedi n’ait la mauvaise idée d’intervenir.

J’espère juste qu’elle se tiendra coite, le temps de cet interrogatoire. Malgré les apparences, je n’ai nulle intention d’user de la torture, la terreur est tout aussi efficace et bien plus proche de la vérité. Cette marque n’est rien d’autre que le sceau de sa félonie, de sa pourriture. De toute façon, il va nous dire tout ce que l’on souhaite, trop lâche, trop veule pour endurer davantage cette situation.

« Je… je … sais pas où ils sont. Je dois juste déposer les gamins. J’ai les coordonnées… »

« Et ? Tu devrais vraiment tout nous dire, je n’aime pas vraiment être obligée de t’arracher toutes les informations que tu connais »

« Je sais rien d’autre ! J’vous l’jure !! Putain je sais pas moi ! Juste une fois, j’ai vu un autre type rapporter de la cam au même endroit ! j’avais juste trainer un peu, et j’lai vu débarquer deux mioches. J’vous jure que je sais pas qui les prends, ni qui m’paye. J’ai juste un paquet de blé qui m’attend chez Zervyk, une fois que j’ai finis ! »

« Zerwik ? »
grognais-je en me retenant de lui appliquer une seconde marque à l’évocation des enfants comme s’ils étaient que de la marchandise.

« Ouai, un bothan qui tient une boutique de speeder, mais c’est une couverture. Il trafique ! »

« Hmmm … »

Je m’éloigne au plus loin de notre prisonnier, invitant Luuna a me suivre pour une discussion. J’imagine déjà les remontrances mais je la fais taire d’un mouvement.

« Je sais, vous n’êtes pas d’accord avec la méthode employée, mais elle a le mérite d’être rapide et efficace. Et puis cette brulure il ne l’a pas volé… Maintenant on a deux possibilités je pense. Ou on se rend chez ce Zerwik, sachant qu’on risque de nous avoir précéder pour être sûre que l’on en apprenne pas davantage. Soit on se rend aux coordonnées et on avise en espérant que l’on soit chanceuse. On peut aussi s’occuper chacune de l’un ou l’autre des problèmes, mais je doute que ce soit avisé vu notre rencontre de tout à l’heure. Quoi qu’il en soit, ici ce n’est pas sûr, nous devons bouger et … que fait-on de lui ? Qu’en pensez vous ?»

Luuna Shein
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Quatre vingt quatre,

    Oui, on en était bien là et Luuna était tout à fait d'accord avec Velvet quant au fait que le réseau ayant mit en place toute cette entreprise devait être parfaitement organisée et que leur captif n'était clairement pas au niveau de celle-ci. La Zeltronne imaginait que Friquebrac avait été embarqué dans toute cette histoire sur une sorte de coup de poker de sa part ou bien un enchaînement quelconque de circonstances favorables lui ayant ouvert les portes d'un marché trop gros pour lui. À moins que l'organisation ayant coordonnée tout ces enlèvements avait vu en l'homme le parfait pigeon ?

    " Sans l'ombre d'un doute... Le fait même qu'ils cherchent à éliminer cet homme prouve qu'ils sont parfaitement au courant de notre existence et de l’enquête que nous menons. Difficile de savoir laquelle de nous deux ils ont repérés en première, alors autant s'imaginer que nous sommes toutes les deux sous surveillance depuis le début. "

    La Jedi ne pensait pas avoir été suivie, du moins elle n'avait rien ressenti au-travers de la force. Cependant elle avait préféré ne pas laisser sous entendre que sa compagne sur cette enquête avait peut être été moins prudente qu'elle, car elle ressentait clairement sa colère grâce à ses aptitudes raciales. Coopérer avec cette femme n'était pas quelque chose à prendre à la légère, elle était une bombe à retardement avec qui elle devrait agir avec douceur, mais il semblait clair qu'elle en savait long sur cette histoire et si cela permettait à la Zeltronne de sauver la vie de tout ces enfants elle ferait avec ! La Jedi réagit alors aux nouvelles paroles de son acolyte après qu'elle ait écrasé son poing contre une des poutres métalliques, ce qui était plus acceptable que le visage de leur captif.

    " Je ne suis pas stupide au point de limiter à ces simples suppositions. Mais j'ai déjà été dans la situation de ces enfants et je peux t'assurer que si leurs ravisseurs savent s'y prendre, aucun enfant ne se rebellera une fois adulte... Ils pourraient avoir une parfaite machine à tuer doté de la force, ou plusieurs si chacun de ces enlèvements profite à la même personne... "

    Luuna imaginait déjà la possibilité d'une armée privée formé par un ancien Jedi déchu et la probable puissance de celle-ci lui faisait froid dans le dos. Évidement il y avait aussi la possibilité que les Siths soient derrière tout cela et qu'ils use de cette organisation afin de recruter pour leurs diverses académies... C'est pour cela qu'elle ne dit mot lorsque Velvet entreprit d’interroger Friquebrac elle même, restant malgré tout prête à agir au cas où celle-ci se laisserait emporter par cette colère qui bouillonnait au fond d'elle. L'aura de cette femme était de plus en plus proche de celle de son ancien maître et amant lorsqu'il n'avait plus eu qu'une seule chose en tête, l'avoir pour lui seul !

    Luuna connaissait donc les risques d'une telle situation, elle les connaissait même mieux que n'importe qui et avec autant de prudence que possible elle analysait les faits et gestes de la jeune femme tout en comprenant parfaitement ce qu'elle cherchait à faire. Une de ses mains se redressa, lorsque la lame de Velvet vint amocher le visage de l'homme, et usant de la force elle bloqua subtilement la main de la jeune femme qui ne chercha à aucun moment à échapper à cette courte emprise sur son sabre alors qu'elle continuait d'interroger leur captif qui se montra rapidement bavard.

    La Jedi ne pouvait dire qu'elle appréciait cette façon de faire et était certaine qu'elle aurait pu obtenir les mêmes informations sans la moindre marque de violence. En effet, l'usage de la persuasion combinée à son pouvoir racial avait le don de délirer les langues même les plus emmêlées ! Mais elle préférait laisser laisser Velvet passer ses nerfs dès maintenant afin de pouvoir placer ses propres point plus tard, car s'il y avait une chose certaine à ses yeux, c'était qu'à partir de maintenant elles allaient avoir besoin de faire preuve de bon sens et les émotions ne devraient certainement pas les guider !

    Faisant quelques pas à l'écart après que la Mirialan ait fini son interrogatoires, Luuna lui répondit sans langue de bois.


    " Non, je n'aime effectivement pas vos méthodes et j'espère que vous avez suffisamment passé votre colère sur lui pour garder les idées claires à présent ? Aller chez ce Zerwik pourrait nous être particulièrement utile, mais je doute que l'on y trouve quoi que ce soit. S'il est de mèche avec toute cette organisation soit le commando nous étant tombé dessus s'est occupé de lui et il est déjà mort, soit il a été assez malin pour prendre la poudre d'escampette... "


    Jetant un œil sur Friquebrac, la trentenaire ajouta.

    " On devrait se rendre à ces coordonnées toutes les deux, mais si cela ne te dérange pas j'aimerai qu'ils s'imaginent que tu t'y rends seule, je m'explique. Je vais aller livrer Friquebrac à la justice, j'imagine mal qu'ils me prennent à nouveau pour cible si j'utilise les grands axes, surtout qu'ils vont sans doute rapidement comprendre où je me rends... S'ils ont des appuis aussi hauts placés que nous l'imaginons, ils n'aurons pas peur de ce que Friquebrac pourra avouer à la justice puisque tout cela sera étouffé... "

    La partie la plus délicate du plan était à venir, un coup de poker qui pouvait fonctionner à merveille ou bien complètement s’effondrer sur lui même ce qui les mettrait en danger toutes les deux...

    " Une fois ce crétin remit à la justice, je vais te retrouver discrètement dans ton vaisseau et direction les coordonnées. Pour que cela fonctionne il faut qu'ils s'imaginent que l'on s'est disputé Friquebrac et que j'ai gagné notre duel. Ils n'attendront qu'une seule personne sur place et nous aurons donc un gros avantage. Mais il faut que tout cela soit crédible, alors je te laisse l'honneur de mettre une pagaille pas possible dans cet endroit avant de filer. Ça te va ? "
Darth Velvet
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Un rire, sombre et froid, me secoue intérieurement, se dévoilant silencieusement d’un sourire réprobateur sur mes lèvres. Ma colère… apaisée ? Non… elle ne comprend pas, ou ne le souhaite-t-elle peut être pas. Mon ire, braises chaudes sous les cendres du passé, couve, guette l’heure inévitable d’une vengeance méritée dont elle ignore tout. Alors non, Dame Jédi apprêtée de tes meilleurs sentiments et de ta soi-disant intuition, non Luuna, toi qui te complait à croire tout savoir, ce n’est pas cet échange presque aimable avec cet avorton qui va taire la fureur grondante de mon être. Ma colère ne s’assouvie pas à l’encre de sa peur et mes pensées ne me font défauts. Tu ne me connais pas et tu juges à force d’ignorance, mais soit… imagine, complais toi dans cette vision illusoire, fait de moi l’impétueuse colérique assoiffée de sang et que sa haine rend aveugle et hermétique à toute maitrise. Friquebrac n’est rien d’autre qu’un cloporte malfaisant et pitoyable, ne méritant pas de vivre, mais s’il est l’outil d’une organisation plus vaste et dangereuse, il n’en est nullement l’instigateur, la tête à trancher. Cela seul ajoute du crédit à sa survie.

« Bien. Mais pour son bien, faites qu’il ne ressorte pas d’où on le conduira. »
répliquais je, hivernale.

J’écoute avec attention sa proposition, m’approchant pour qu’aucune de ses paroles ne filtrent auprès de notre prisonnier. La solution de la zeltronne concède plusieurs avantages… l’effet de surprise, atout de choix… et un défaut majeur. Son stratagème repose sur une confiance mutuelle. Si je ne doute pas de la fiabilité de cette femme quant à la résolution de son enquête, j’avoue avoir peu de foi, quant à sa volonté de me garder en un seul morceau. A cela, il faut ajouter l’aléa notable d’un esprit étroit et naïf pour se convaincre de cette mise en scène. Nous ignorons si l’imposture fera long feu. Eventé, je serais la première à tomber mais ce n’est pas tout à fait ce qui me dérange. Il y a une faiblesse dans ce plan, une faiblesse de taille parce qu’elle prône un illogisme. Les jedis référents de mission de cet ordre, ne laissent jamais en plan une enquête…

« Saurez-vous être discrète ? J’ai peur que l’on vous suive depuis le poste de police. Surtout si, comme vous le pensez, certains sont véreux. Et puis… vous êtes la jedi officielle, c’est plutôt vous qu’ils s’attendent à voir débarquer non ? Surtout si vous avez pris le dessus sur moi. Je crois qu’il faut concentrer leurs regards sur vous, et de toute façon c’est ce que vous ferez involontairement en leur livrant Friquebrac. Laissons les se braquer sur vous, inversons juste ces rôles et avisons en fonction de ce que nous trouverons aux coordonnées. »

Je sors un datapad de l’une des poches de mon blouson.

« Je vous laisse le choix… mon vaisseau, le vôtre, comme vous préférez. Voilà mes coordonnées. Comme prévu on se rejoint là bas, je vais m’occuper d’ici et… »

Je m’interromps. Mes dents mordillent mes lèvres, et je dévisage notre prisonnier. N’avons-nous pas omis un détail important dans notre plan d’attaque. Cet homme pourrait bien être notre ticket pour la morgue. Après tout, lui saura qu’aucune de nous ne s’est dressée contre l’autre. Et rien ne nous assure qu’il tiendra sa langue… Même s’il n’entend ce que nous disons, il ne faut pas être un génie pour deviner que nous préparons quelques choses ensemble.

« Je crois que nous devrions rendre cela un peu plus réel, juste du spectacle pour notre invité… au cas où il oublierait de se taire et que cela tombe entre de mauvaises mains… Disputons-nous » J’esquisse un sourire amusé « Voilà qui ne devrais pas être difficile. Donnons lui un peu aperçu d’un entrainement au sabre, à la fin de l’envoie, je ferais en sorte qu’il m’imagine blessée, suffisamment pour ne pas vous empêcher de l’emmener avec vous. Comme prévu, on se rejoint après au vaisseau, j’en rajouterais légèrement ici, histoire que ça paraisse plus violent que ça ne l’est. »


Je m’écarte et sors vivement mon sabre. La lame rougeoyante jaillit, projetant sur mon visage son éclat rubis.

« Jouez le jeu… »
murmurais-je à son attention avant de reprendre en hurlant afin que Friquebrac devienne le parfait témoin d’une altercation mensongère. « …Hors de question ! Il est à moi. Ma proie. Tu le veux ? Viens le chercher jedi ! »

Je fonce sur elle, revêtant mon masque de guerrière, celui dont les contours se parent d’une invincible volonté et de glace. Ma lame vibre dans l’air, se jetant sur elle dans une parodie d’attaque. De la poudre aux yeux… l’illusion, le simulacre d’un combat entre nous, où les coups ne portent pas vraiment, où les pirouettes sont esbrouffe pour un public ignorant. Nous dansons, elle et moi, jusqu’à ce que son sabre plonge sur moi, acérés et grésillant. De dos pour lui, l’occasion est parfaite. Je me décale légèrement. Le rayon énergétique frôle ma taille sans l’effleurer et transperce mon blouson dans une odeur de cuir brulé. J’imagine sans mal ce qu’il perçoit depuis sa chaise. La pointe du sabre émergeant de mon dos, mon râle feint, la chute de mon corps et son inertie.

Dès leur départ, je me relève, parachevant notre petite scénette en ajoutant des traces de lame, ici et là. Puis, une fois satisfaite, j’embrasse d’un regard les lieux, vérifiant chaque détail, abandonnant même ici mon vêtement troué sur le sol. Il ne me reste plus qu’à appeler la Force, me fondre dans son manteau pour ne plus être qu’une ombre dans l’obscurité, une vague silhouette sans substance dans la clarté. Aux œillades étrangères, je ne suis plus qu’un fantôme se mouvant dans les rues de la ville, jusqu’à rejoindre mon vaisseau.

Il est temps. Je suis presque soulagée, lorsque je devine, sur les dalles métalliques du pont, le clapotement de ses bottes. Elle est revenu, sans encombre, je le souhaite, mais la réalité des faits s’éloignent bien souvent de nos désirs.

« Vous avez été suivie ? » lui demandais-je, m’installant d’ores et déjà au poste de pilotage tout en l’invitant à prendre celui du co-pilote.

J’entre les coordonnées. En plein désert. Une grimace s’épingle sur mon visage en prévision des difficultés à venir. Heureusement, elles sont situées plutôt dans la région des Regs, proche d’une faille, d’une micro vallée insérée entre des falaises rocheuses. Avec un peu de chance, nous pourrons dissimuler le vaisseau dans les reliefs rocheux, et nous approcher sans être remarquées. Quant à savoir ce qui nous attend… il n’y a qu’un moyen de le savoir.
Luuna Shein
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Bien entendu,

    Luuna savait parfaitement que même sous les verrous l'homme ne serait pas pour autant sorti d'affaire et qu'il y avait une possibilité pour que ses agresseurs viennent le chercher là où il se trouvait. Pour autant elle espérait que les forces de l'ordre pourraient le garder en sûreté dans l'attente de son procès. L'autre certitude qu'avait la trentenaire, après la réplique de sa collègue d'infortune, était que cette femme allait revenir ici afin de finir ce qu'elle avait commencé si jamais FriqueBrac avait eu la chance d'un traitement de faveur et donc d'une libération pour le moins anticipée.

    Très franchement la zeltronne doutait que l'homme lui fasse le plaisir de vivre suffisamment longtemps hors des murs de sa cellule pour la satisfaire sur ce point, mais elle n'en dit mot préférant se concentrer sur les explications de Velvet qui semblait émettre des doutes sur sa capacité à revenir vers elle sans être suivie. Un point sur lequel elle chercha à la rassurer aussitôt tout en acquiesçant à son idée de mener la danse chose qu'elle n'avait pas oser proposer de peur de se heurter à un mur.


    " Ne vous inquiétez pas pour cela, je sais me faire particulièrement discrète lorsqu'il le faut et je ne vois aucun inconvénient à jouer la chose de cette façon, au contraire cela va rendre notre action plus crédible. "

    Luuna espérait que cette tournure n'allait pas déranger sa susceptible compagne qui continua d'exposer ses idées afin de rendre le plan que la Jedi avait proposé plus crédible encore. Un combat ? C'était une très bonne idée et il ne serait sans doute pas très compliqué de rendre celui-ci réaliste aux yeux de Friquebrac qui ne devait jamais avoir eu la chance d'assister à un affrontement au sabre laser de son vivant. Velvet semblait être particulièrement douée pour ce genre d'improvisation et sans attendre l'approbation de son adversaire elle se rua sur elle le sabre au clair.

    " Je ne te laisserai pas le tuer ! "

    faisant renaître la lame émeraude en ma possession, je joue le jeu avec autant de conviction que possible, ce qui n'est pas vraiment compliqué. Les passes d'armes sont pour moi devenues quelque chose de relativement naturelles depuis de longues années à présent et même si je n'ai jamais pratiqué avec la jeune femme nous arrivons à offrir à Friquebrac un combat digne de ses attentes et ce jusqu'à sa conclusion faussement mortelle pour l'adversaire de la Zeltronne qui n’hésite pas à plonger sur sa lame lorsqu'elle sens le moment venu, offrant ainsi à notre spectateur l'illusion d'une mort pour le moins parfaite. Afin d'ajouter à cela , Luuna prit quelques instants pour retourner le corps du pied, afin que l'impact s'étant dessiné dans le dos de Velvet soit parfaitement visible.

    " Tu aurais dû m'écouter... Toi ! On y va avant que ceux qui cherchent à te tuer arrivent ! "


    Se précipitant vers lui, la Jedi aida le criminel à se redresser avant de quitter les lieux par l'une des portes de services, avant de suivre son plan et de s'engouffrer dans les voies les plus fréquentés de la ville en direction du poste de sécurité le plus proche. Luuna n'avait aucun doute quand à la qualité de mise en scène de Velvet qui, bien que loin d'être digne de toute confiance, avait au moins autant envie qu'elle de faire tomber les criminels responsables de cet odieux trafic, ce qui lui offrait une crédibilité suffisante. Parcourant les rues de la ville avec vigilance, la Jedi ne rencontra aucune embûche comme elle l'avait imaginé et c'est avec de longues explications qu'elle remit Friquebrac aux autorité avant de repartir en direction de l'astroport où se trouvait son propre vaisseau afin de troubler les pistes.

    Depuis un certain temps, Luuna avait prit l'habitude de quitter le temple accompagné par un droïde lors de ses longues missions. Celui-ci pouvait ainsi facilement offrir des informations au temple sur l'avancé de ses recherches sans qu'elle n'ait à revenir elle même à cette " base avancé ", donnant les informations au droïde sur un canal crypté avant que celui-ci ne se serve des communications de l'appareil pour informer le temple. C'est en jouant sur cette donnée qu'elle comptait brouiller les pistes. Une fois dans son appareil elle programma une destination perdue dans l'espace Hutt, ainsi son vaisseau, sous la commande du petit droïde, allait quitter cette planète pendant que sous couvert d'un voile de Force la jeune maman allait se rendre au vaisseau de son alliée afin d'aller découvrir ce que Tatooine cachait aux coordonnées offertes par Friquebrac.

    À peine avait elle pénétré sur le pont du vaisseau de Velvet la voix de celle-ci était venue s'enquérir de l'information la plus vitale.


    " Non, personne ne sait que je suis ici, j'ai pris soin de laisser croire à tous que j'ai quitté cette planète en direction de Junkfort. Cela va nous faire gagner pas mal de temps. Alors allons y, nous n'avons plus une seule minute à perdre ! "
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J’esquisse un sourire, déjà parée au décollage. La compétence est une chose aussi précieuse que rare de nos jours. La raison à cette volonté inaliénable de toujours vouloir exécuter le travail rapidement et sans réflexion quitte à le bâcler pour le finir au plus vite. Luuna, n’est pas de celles-là. Sinon nous aurions déjà toute une armada flairant nos traces, des limiers lancés à nos trousses et les mauvaises surprises qu’ils offrent. Mais mes radars, inexorablement vides, prouvent que rien de notre stratagème a été éventé. Pas encore du moins. Et je doute qu’il le soit avant un bon moment.

Je pilote, dirigeant mon appareil, modeste et maniable, aux travers des dunes désertiques et des plaines de cailloux brûlantes sous le soleil de Tatooine. Sans grandes difficultés, je nous pose un peu en amont des coordonnées, en plein milieu du reg, dans l'étroitesse d'un défilé rocheux, dissimulant ma carlingue poussiéreuse autant que possible dans le relief crénelé. Je n’ai malheureusement pas de système de furtivité, pour masquer intégralement l’éclat de métal du vaisseau sous les rayons solaires, cependant, hormis le recouvrir d’une couche de sable pour éviter le miroitement du métal sous le soleil, il n’y a pas grand-chose à y faire.

« Allons y... »


Dehors, un vent chaud balaye le relief, soulevant les grains polis du sable, m'obligeant à remonter sur mon nez, une foulard beige. A croire qu'une tempête se prépare, tant les rafales nous fouettent avec vigueur, nous contraignant à descendre la falaise pour ne pas finir complètement meurtries ou ensevelies, à l'image de ma navette. Finalement, je doute que quiconque puisse deviner sa présence, maintenant... mais nous pouvons aussi dire adieu à notre point d'observation idéal, culminant juste au dessus de ce qui pourrait, de loin, ressembler à une grotte en flan d'escarpement. Notre progression est laborieuse, chaotique et chaque pas se révèle une nouvelle difficulté. Sous nos bottes, le terrain se dérobe en éboulement de terres et de roches friables. Par plusieurs fois, la chute est proche, et nous nous rattrapons in extremis aux parois, aux brins épineux d'une étrange végétation. J'ignore combien de temps nous mettons, finalement, pour nous approcher, mais cette escapade me paraît aussi interminable que cette journée harassante et torride. Mes lèvres se pressent avidement contre le goulot d'une gourde.

« Nous ne sommes plus très loin des coordonnées de Fiquebrac... »

Pour l'instant, en tout cas, il n'y a aucun passage, ni d'autochtones, ni de speeder. Il n'y a que le silence venteux du désert s'engouffrant dans le défilé, sifflotant haineusement sur l'hostilité de ces terres arides. Nous devions nous poster en embuscade, au plus près et sans faire fuir le gibier, mais j'avoue que je commence sérieusement à douter de notre stratégie. Et si nul ne venait, et si la moisson des enfants s'était déjà achevée et les malfrats envolés ?

« Je me demandais déjà ce que c'était ça, mais maintenant que nous sommes plus proches, je suis d'autant plus intriguée. » l'interrogeais-je, en pointant du doigt cet étrange percée dans la falaise qui me faisait ultérieurement songer à une caverne.

Vu d'ici, cependant, il me semble apercevoir l'éclat argenté d'un métal, profondément enfoncé dans l'arcade sombre. C'est comme un signal, comme un tressaillement de la Force, la résurgence d'une intuition, d'une conviction de plus en plus intense. J'ignore pour quelles obscures raisons, il m'est subitement nécessaire de percer à jour ce mystère. Je secoue la tête pour chasser ces pensées parasites, mais elles demeurent perfidement accrochées. Nous devons absolument aller voir. Je me tourne vers Luuna, quêtant son avis davantage que son approbation, avant de pousser mes pas vers cet intrigant endroit.
Luuna Shein
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Du sable,

    Posant un pied à terre, Luuna se rappelait la première raison qui faisait qu'elle détestait cette planète et qui expliquait qu'elle ne l'aimerai jamais y ajoutant finalement le sable... Ce sable qui s'infiltrait partout, ce sable qui venait irriter sa peau malgré sa bure et son foulard et qui, lentement, détruisait tout ce qu'il touchait. Cela semblait même être la première composante de Tatooine en y regardant bien...

    Depuis son arrivée la Zeltronne n'avait pu que constater à quel point cette planète, mais aussi certains de ses habitants prenaient soin de détruire tout ce qui aurait pu offrir un peu d'espoir au plus démunis. C'était à croire que le sable avait su corrompre jusqu'aux habitants pouvant faire du bon pour qu'ils se découvrent un appétit sans limite pour les mauvaises actions. Friquebrac était le parfait exemple de ce qui ne tournait pas rond sur cette planète où l'argent avait une importance bien supérieur à tout le reste et Luuna se sentit pendant un instant presque trop clémente d'avoir remis cet homme à la justice. Pourtant c'était la chose à faire, elle le savait et si à présent elle en avait douté un instant ce n'était qu'à cause de ce sable qui l'agressait elle et sa compère depuis qu'elles avaient quitté le vaisseau...

    Velvet avait eu beau se poser non loin des coordonnées indiquées par Friquebrac, la progression dans cette étendue de sable était si difficile, que la trentenaire avait l'impression que cela faisait des heures qu'elles marchaient. Le vent ne faisait qu'ajouter à cette impression, mais cela avait le mérite de couvrir les bruits qu'elles pouvaient faire ! Elles auraient pu passer à côté d'un garde que ni l'une ni l'autre n'en aurait eut connaissance sans l'aide précieuse de la Force qui était leur seule réelle alliées dans ce désert...


    " Parfait... Il faut dire que je commençais à désespérer d'y arriver un jour ! Ce sable rend nos déplacements tellement difficile que je me demande comment Friquebrac faisait pour conduire des enfants ici... "

    La question était plus que légitime et Velvet y offrit une réponse pour le moins rapidement en désignant un renfoncement dans la roche. Du point de vue qu'avait la Zeltronne cela ressemblait à l'entrée d'une caverne, mais à mesure qu'elles s'en rapprochaient des reflet métalliques commençaient à apparaître clairement ne laissant que peu de doute sur leurs provenances. D'un hochement de tête commun, les deux utilisatrices de la Force commencèrent à avancer vers cette grotte. Luuna glissa une main contre son sabre laser, incertaine de l’accueil que l'on allait leur offrir, avant de ralentir jusqu'à se stopper.

    " Allez y seule, s'ils vous attendent c'est seule... Je reste en retrait prête à intervenir en cas de coup dur. "

    La phrase n'était ni un ordre, ni une demande, une simple réflexion logique. Après tout elles avaient fait ce qu'il fallait pour que personne ne puisse imaginer que Luuna faisait parti du voyage, alors pourquoi prendraient elles le risque de se dévoiler de la sorte ?
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Je préférais vraiment ne pas être attendue… Mais bon, on est jamais trop prudent, laissez moi donc une dizaine de minutes d’avance, que je joue les éclaireuses et dégage la voie… au besoin. »

Je me glisse, ombre mouvante, éthérée et invisible aux regards néophytes dans mon étreinte de Force, drapée dans cette soie arachnéenne dont seuls le léger tremblotement et le flou engendrés par mes déplacements, signalent ma présence au cœur de cet océan aride de roches et de sable. Il ne me faut pas davantage plus d’une minute pour atteindre l’escarpement mystérieux et l’éclat d’argent de son sas hermétique. Curieuse installation, en plein désert et à mille lieues de toutes habitations ou fermes hydroponiques, mais cachette idéale pour ceux dont les mœurs et les agissements nécessitent discrétion.

Si je n’ai ni code d’accès, ni pass, ni emprunte palmaire référencée dans les systèmes de sécurité de cet endroit pour en ouvrir la porte, mais je ne m’avoue pas vaincue pour autant. Ma main se pose délicatement sur la console de commande, et j’étire ma conscience, ma concentration, condensant au creux de ma paume les vibrations d’une onde destructrice. L’électronique grésille, fume, fond sous mes doigts avant d’émettre une dernière plainte révélatrice de la destruction des circuits. Le sas s’ouvre automatiquement, comme il l’aurait fait en cas de crise ou d’incendie à l’intérieur, et j’affiche un sourire satisfait… transparent.

Un tunnel de métal, tube d’acier enfoncé dans le gosier de la montagne, s’introduit profondément dans les entrailles de Tatooïne. Silencieuse et spectrale, j’avance, suivant le balisage lumineux de la rampe. Cette lumière blafarde bleue est tout ce qui perce les ténèbres de la galerie. Nul son, nul bruit ne me parviennent, juste un silence monacal. Plus je descends, plus la température devient supportable s’agrémentant du bourdonnement familier d’une ventilation mécanique. Finalement je débouche sur un nouveau sas que je pirate avec la même aisance que précédemment. Les battants s’ouvrent, laissant apparaitre l’espace encombré d’un apparent entrepôt. Des caisses gisent de par et d’autres d’une ligne peinte en jaune au sol, pyramides précaires et bancales. L’odeur de renfermé et de sueur m’assaille alors que j’avance, guidée par cette étrange ligne. Au moins il y a un peu d’activités ici. Des voix en pleine discussion, parsemées de rires et de gloussement résonnent sur ma gauche, alors qu’à droite, le ronronnement d’une machine m’empêche d’en saisir la teneur.

Précautionneusement, je me glisse et rapidement j’en aperçois les propriétaires. Salopettes souillées et air patibulaire, ils sirotent une bière, canette à la main. Derrière eux, en estafilade, une série de portes m’apparaissent. Quoi qu’il en soit, et même si je me doute que le contenu des caisses n’a rien de bien légal, il n’y a aucune trace des enfants, rien qui puisse m’indiquer que nous sommes, Luuna et moi, sur la bonne piste. Je me faufile derrière le plus impressionnant des deux et… lui assène un violent coup sur la nuque, apparaissant soudainement aux yeux de son comparse. Il s’écroule, assommé et avant que l’autre ne déclenche une quelconque alarme, je me charge, d’un coup à la trachée pour le faire taire, puis d’un second dans la tempe, de le mettre à terre.

Une à une, j’ouvre les portes, tombant tour à tour, sur un réfectoire et une salle de détente, un dortoir, des locaux techniques. C’est finalement à la dernière d’entre elle, que ces galeries exhalent leurs secrets inavouables. Dans une pièce sombre agrémentée d’une lumière vacillante et insuffisante, des cages. C’est l’odeur âcre et saisissante, d’effluves humains, de peur et d’excréments, plus que les barreaux découpant en ombre chinoise, des silhouettes recroquevillées qui m’annonce que nous sommes au bon endroit.

La terreur illumine les traits de ceux qui ose lever vers moi leurs regards perdus et désœuvrés, les autres se contentent de se resserrer un peu plus les uns contre les autres, les yeux tournés vers le sol, les lèvres tremblantes de pleurs contenus, des traces de larmes sur la crasse de leurs joues aux rondeurs enfantines. La colère, l’indignation, la haine m’embrase, reflétant leur courroux brûlant dans l’azur voilé de mes prunelles. Mon poing se crispe, mes ongles s’enfoncent dans la chair tendre de ma paume alors que je tente de museler mes souvenirs errants initiés par la détresse de ces enfants et cette situation par trop ressemblante à mes propres démons. Ma langue claque sur mon palais et mes dents entaillent ma bouche, laissant perler le sang comme un exorcisme à mes monstres. Ils se calment momentanément, suffisamment pour que je reprenne mes esprits. Chassant d’un mouvement de tête les résidus de mes élucubrations morbides et meurtrières, je me concentre sur l’instant, sur ces gamins qu’il faut impérativement sortir de cet endroit.

Je m’approche et ma voix se fait velours, douce, apaisante, ronronnant comme la mélodie d’une berceuse.

« Chut… je suis là pour vous aider… je vais vous faire sortir d’ici … »

Mes doigts se posent sur le métal glacé avant que l’avertissement d’un adolescent dégingandé ne me parvienne.

« Ne touchez pas c’est… »

Electrifié… Une décharge fulgurante, m’envahit tétanisant mes muscles, brulant ma main que je retire immédiatement. Presque au ralenti, je tombe à genoux, le souffle coupé, le corps parcourut de frissons d’énergie douloureux, un bourdonnement infâme aux creux des oreilles.

« Tiens… Tiens… mais qu’avons-nous là ? »

Luuna Shein
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Une dizaine de minutes,

    C'était bien trop pour Luuna qui ne pouvait être certaine de suivre la trace de sa comparse d'aventure dans les méandres de cette installation dont elle ne connaissait rien. Cinq ferait l'affaire, elle en était certaine ! Et si jamais les choses tournaient mal, la Zeltronne était tout aussi certaine que son amie improvisée se ferait une joie de la voir débarquer plus rapidement que prévu.

    Soucieuse de ne pas éveiller les soupçons quant à sa décision, la trentenaire décida de rester à distance plus que raisonnable, mais suffisamment proche de la Mirialan pour que ses sens affûtés avec l'aide de la Force lui permettent de garder un " œil " sur l'avancement de Velvet. s'il y avait une chose que Luuna avait appris avec le temps c'était bien que la Force pouvait lui offrir plus que quiconque ne l'imaginait. Ainsi la Jedi attendit que l'étrange jeune femme ne fasse sauter les diverses sécurités protégeant l'endroit pour entamer son propre périple.

    Sous le couvert d'un voile similaire à celui qu'était entrain d'utiliser Velvet, la belle suivi la trace de celle-ci jusqu'à l'entrée dissimulée et l'emprunta sans la moindre difficulté. Sans doute que celle-ci n'a aucun système de sécurité annexe permettant de voir qu'elle était hors fonction, ou alors le garde devant s'occuper d’arranger tout ça n'est pas encore là, chose tout à fait probable par ailleurs, après tout la " panne " n'est que toute récente. Le tunnel sur lequel donne l'entrée s'enfonce rapidement dans les tréfonds de la planète et c'est sous l’œil admiratif de Luuna, quant au travail fourni pour bâtir un tel endroit, qu'un nouveau sas fit son apparition.

    Celui-ci à été tout aussi proprement ouvert par l'éclaireuse de cette dangereuse expédition, mais il faut croire que celle-ci ne sait pas faire tout aussi proprement, divers bruits faisant rapidement comprendre à Luuna que quelque chose ne se passait pas aussi bien que prévu. Divers bruits de pas paniqués allaient et venaient dans l’installation. Rapidement la Jedi aperçu les corps de deux hommes que l'on tentait de réanimer ou tout du moins d’éveiller puisque leurs cœurs battaient distinctement à l'oreille de la Zeltronne. Toute cette situation allait se compliquer pour son amie qui n'avait apparemment pas daigné cacher les corps de ses victimes comme n'importe qui l'aurait sans doute fait.

    Un bruit étranger retenti tout à coup et il n'en faut pas plus pour que la belle brune comprenne que la Mirialan devait être impliqué ! Se déplaçant aussi rapidement que son pouvoir le lui permettait, Luuna suivit la voix de ce qui semblait être l'homme ayant découvert l'infiltrée. Il n'était qu'à quelques mètres d'ici, deux pièces plus loin, mais la progression de la jeune maman n'allait pas être de tout repos, car si elle était en effet invisible aux yeux de tous, elle ne pouvait passer au travers des corps qui entouraient à présent la scène principale.

    Agenouillée devant un homme la surplombant de tout son haut, Velvet semblait complètement à la mercis de celui-ci qui se délectait du regard terrifié des êtres vivants enfermés dans les cages qui composaient la scène dans laquelle ils évoluaient. Nul doute que chacun d'entre eux savaient ce qu'il allait se passer pour l'intruse qui finirait au mieux avec eux après une longue séance de torture. Il était hors de question sur les choses se passent ainsi, mais il y avait bien trop d'hommes de main dans cette pièce pour que la Jedi intervienne sans avoir à craindre pour la vie des captifs, à moins que...

    Délaissant son voile de Force, la Zeltrone laissa ses phéromones emplir la pièce ceux-ci ciblant chacun des criminels présentant avant qu'elle n'use dans le même temps du pouvoir de persuasion, espérant qu'ainsi tous allaient être confrontés à son injonction.


    " Elle n'est pas importante, vous feriez mieux de vous soucier de celle qui va vous tuer les uns après les autres avec cette lame... "

    Le sabre laser de la Jedi s'activa et d'un bond elle traversa la foule sabrant l'individu le plus proche de Velvet, en faisant très attention à ne pas le tuer, avant de disparaître dans le couloir opposé, espérant que tous allaient la suivre...
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Ah… les jedis et leur propension stupide à s’essayer de sauver le monde, au mépris de la plus élémentaire des prudences. Agaçant et pourtant si prévisible. Je retiens un soupir, chassant la pointe de culpabilité agrémenté d’inquiétudes qui perce mon cœur avec soudaineté. Je ne devrais pas m’angoisser pour cette femme, et pourtant, alors qu’une bonne partie de mes assaillants rejoignent l’hallali dans un crépitement de tirs énergétiques, je ne peux m’en empêcher. Tous ne s’élancent pas à sa poursuite, mais d’une situation désespérante, je me retrouve à une position tout à fait tenable. Plus que tenable en vérité 

D’un chuintement rubescent, ma lame se déploie, serpent de feu brulant d’assener son poison à cette noble assemblée d’esclavagistes. Quelques mines affichent une certaine déconvenue. Mettons nous à leur place, une sith et une jedi formant une équipée, il y a de quoi rester livide d’étonnement. Lentement mes lèvres se déchirent d’un rictus, ils sont peu, et je suis mortelle. Mon sabre s’abat sous la mitraille dans un enchainement flamboyant d’arabesques, tranchant la maigre opposition avec cette même facilité qu’un fil découpe le beurre. 

Les corps des quelques hommes, s’effondrent dans mon sillage rougeoyant, jusqu’à ce que je demeure la seule encore debout. Il ne m’a fallut que quelques secondes pour semer la mort parmi mes assaillants, et l’ouverture des cages quelques unes de plus. Sous mon impulsion, la Force vibre légèrement dans l’atmosphère, ogresse à la recherche de l’électronique confinant le champ électrostatique en une prison vicieuse. Elle dévore dans un grésillement, dans un embrasement les composants du mécanisme. Le bouclier crépite avant de s’effondrer ouvrant la voie de la liberté à ces enfants. 
 
J’interpelle l’un d’entre eux, plus âgé, le regard brillant d’audace et l’aura chaude, bienfaisante. Sous la crasse et les traits tirés du garçon, on devine l’intelligence et la bonté à fleur de peau, un jedi en devenir si la doctrine efface au fil des années le nœud d’émotions en son cœur. 


« Guide-les à l’extérieur… » Commençais-je en lui indiquant la direction du bout du doigt « … suivez la ligne jaune, elle vous conduira à l’entrée puis à l’extérieur de l’entrepôt.
 
Il n’a pas besoin de prendre des précautions, je ne doute pas un instant que tous soient en chasse et qu’ils ne restent de ces esclavagistes sur le chemin de la liberté, que les pas ensablées sur un sol dénué de leur présence. D’ailleurs, les prisonniers ne s’embarrassent de prudence, laissant court à ce besoin pressant de sentir sur leurs joues, le vent brulant de Tatooine, ils s’élancent comme un seul, poursuivant le fil jaune de leur délivrance.  

J’ignore jusqu’où dans les entrailles de la planète s’étend le réseau de galerie, et jusqu’à quand Luuna pourra fuir dans leurs boyaux avant d’échouer dans un cul de sac, acculée. Probablement pas très loin. Je pourrais, tout simplement tourner les talons, laisser à sa destinée cette jedi, et emprunter le chemin du retour en l’abandonnant à son sort. Mais la question ne s’impose même pas à mon esprit alors que je m’engage à sa poursuite et à celle de ses assaillants.  

Se guider dans le dédale de couloirs se révèle d’une simplicité enfantine, il me suffit d’écouter et de suivre les cris et les crachotements des armes, résonant sur les parois rocheuses de plus en plus étroites. Aux échos qu’elles me renvoient, je devine que la jedi ne court plus, mais qu’elle fait face à ce lot d’esclavagiste. La balance ne joue guère en sa faveur… le combat est inégal et je ne serais assurément pas de trop la rééquilibrer. 

Ce qui suit me reste en mémoire comme un flot d’attaques, une mélodie pilonnée par les tirs de blaster, du sang, de l’odeur âcre de chair brulée et surtout la détonation. J’ignore à quel moment, l’un des esclavagistes, sous l’emprise du désespoir ou de la folie a mis le feu aux poudres ou plutôt déraisonnablement dégoupillé une grenade dans un espace confiné et non sécurisé. Je ne me rappelle que la fumée épaisse et noire, l’odeur de la mort et de la suie, les chutes de pierres et la poussière si dense, si asphyxiante. Mon bouclier, comme une seconde peau dorée, protégeant mon corps, et celui de Luuna, alors que nos auras se mêlent pour nous sauvegarder des éboulements. Je ne sais pas exactement comment nous nous sommes extraites de ce mouroir, les visages maculés de sang et de terre mais en revanche, je garde parfaitement le souvenir du soleil brulant m'aveuglant lors de notre sortie, du vent balayant mes cheveux blanchis, des cris des ex-prisonniers et de leur aide. 


"On a cru que vous étiez mortes aussi..." 

" Non..." Je jette un regard chaleureux et amical sur Luuna et esquisse un sourire fatigué "… on était sacrément plus coriaces qu'eux." 
 
 
 
 
 
 
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