Invité
Anonymous
Dans l'espace froid et infini, un bâtiment de guerre déchirait le drap obscur et impénétrable des étoiles. En vol régulier depuis plusieurs jours dans cette partie calme de la galaxie, la frégate de combat républicaine Adrammelech s'occupait de patrouiller. Plusieurs semaines s'étaient écoulées depuis que la Chancelière Emalia Kira avait subitement attaqué Dubrillion pour la reprendre, de gré ou de force à l'Empire. Les tensions dans ce secteur galactique était à leur paroxysme et déjà les Sith fomentaient de vives représailles. La galaxie toute entière était sur le point d'imploser, il suffirait d'une étincelle pour embraser des systèmes innocents entiers du brasier infernal de la guerre. La frayeur étranglait le peuple tandis que les guerriers ne cessaient d'affuter leurs lames et de décrasser leurs fusils pour se préparer lentement mais sûrement à une lutte qui semblait inéluctable. Pourtant, certaines zones de l'espace semblaient en dehors de tout cela. En dehors du temps. Là où la quiétude régnait, où jamais rien ne se passait, ou pas même le moindre vaisseau de commerce ne semblait s'attarder. C'était le cas du système Antolus, dans le secteur Sarka. D'après les études spatiographiques, le système était occupé par une planète unique et son soleil, découvert il y a des milliers d'années mais de tous temps reconnu comme parfaitement nul en matière de stratégie militaire ou commerciale. Et pour cause, Antolus I était absolument vide de vie. Aucune trace d'être vivant intelligent, et ceci, depuis des millénaires. Rares étaient les planètes qui n'avaient aucune trace de civilisation ou de vie quelconque dans l'univers quand bien même son atmosphère avait été déclarée respirable pour la plupart des races de la galaxie. Et par un mystère le plus total, jamais aucun peuple n'avait jugé bon d'essayer de s'installer sur ce caillou. Si jamais ceci avait eu lieux, l'Histoire n'en gardait aucun souvenir. Antolus I était une énigme, même dans cette galaxie déjà si étrange.

Et en ce jour, Antolus I avait choisi de se faire remarquer et d'épaissir le mystère qui la recouvrait.

Sur le pont de l'Adrammelech, un homme à l'allure fière et altier observait ses subordonnés s'activer comme dans une fourmilière géante, faite de duracier et de câbles d'énergie. Le capitaine Volf Alcyon n'avait pas encore été - à sa grande surprise - convoqué par la cour martiale de l'armée républicaine après avoir ouvertement fait entendre son désaccord avec les directives des généraux, amiraux, et surtout avec les actions de la Chancelière. Tandis qu'une partie de la flotte avait suivie Kira en orbite autour de Dubrillion pour attaquer, lui avait préféré rejoindre le Furtivo en retrait de la bataille pour aider les Jedi et la Ministre Ress Laz'ziark à organiser l'aide humanitaire. Pire encore, lorsque l'assaut fut fini, et que des milliers de morts étaient à déplorer, il avait refusé d'escorter le vaisseau en fuite de la Chancelière, poursuivie par un escorteur Sith. Répudiant de risquer vainement la vie de son équipage, avec qui il collaborait depuis plus de sept ans, il n'avait pas tardé à s'inscrire publiquement en faux face aux évènements récents, outrepassant ses droits de militaire. Le mythe de l'armée que l'ont surnommait la grande muette car n'ayant jamais le droit de réfuter un ordre de la chancellerie sous peine d'être décrite comme traitresse avait volé en éclat le lendemain de la bataille de Dubrillion. Alcyon ne savait pas de quoi son lendemain serait fait, mais il avait gardé cette prestance imperturbable de pur produit de l'académie navale républicaine qu'il était. Il affronterait son destin en homme vaillant comme il l'avait toujours fait. Ces derniers jours de patrouille dans ce secteur galactique avait été si redondante et ennuyeuse qu'il avait eu loisir d'y penser plus que de raison. Mais la voix guturrale d'un officier Mon Calamari en charge des analyses spatiographiques à bord de l'Adrammelech le tira de ses pensées.

- « Capitaine, nous détectons une source d'énergie anormale.
Peut-être de l'action, enfin ? L'Empire avait-il essayé de pénétrer ce secteur pour attaquer de nouveau l'espace républicain ?

- Position exacte ? Demanda-t-il.

- Quadrant 35, coordonnées 1138. C'est la seule planète du coin, selon la base de donnée, on l'appelle Antolus I.

- Comment cela se fait-il que nous arrivions à détecter une source d'énergie précise provenant d'une planète ? Normalement, c'est impossible.

- Cette planète semble totalement vierge d'habitation capitaine, la source d'énergie détectée est la seule sur toute sa surface, nos détecteurs ne pouvaient pas manquer son signal. C'est comme croiser un Rancor dans la salle de bain de la Chancelière... se permit d'ajouter le Mon Calamari sur le ton de l'humour. D'aucun dirait que ce ne serait pas si surprenant que cela de croiser un Rancor dans la salle de bain de la Chancelière. Le capitaine Alcyon s'approcha de son subordonné pour contempler les données affichées sur son écran d'analyse.

- Peut-on définir ou calculer cette émission d'énergie ?

- La source reste inconnue, mais selon le relevé, il y aurait plus de vingt mille unités énergétiques émisses à la surface de la planète. Ce chiffre est en augmentation constante. Le capitaine fut interloqué. Ce chiffre lui paraissait invraisemblable. Vingt mille unités selon l'échelle standard galactique suffisait à alimenter un grand bâtiment comme le Sénat, l'ensemble d'appartement du 500 Republica ou une frégate de combat comme la sienne. Ce qui voudrait dire que sur ce caillou désert s'était installé quelque chose de suffisamment grand pour dégager une telle énergie, mais que cela pouvait-il être ? Vingt cinq mille unités, capitaine. Nota le Mon Calamari qui fit pivoter son siège pour croiser le regard dubitatif de son supérieur. Que devons nous faire ? Contacter Coruscant ? Alcyon fut comme foudroyé sur place. Il ne savait toujours pas si il pouvait de nouveau faire confiance aux instances dirigeantes républicaines. À vrai dire, il n'avait plus confiance en grand monde. Mais il lui vint quelqu'un pour qui il lui parut tout naturel de tenter un rapprochement. Quelqu'un avec qui il avait déjà eu l'occasion de collaborer.

- Non. Nous allons contacter quelqu'un d'autre. Cherchez dans les archives du répertoire de communication, la fréquence de Leto Vorkosigan doit encore s'y trouver. Nous avons déjà eu quelques contacts.

- L'ancien ministre ? Pourquoi lui, j'ai cru comprendre qu'il n'était qu'un Jedi, je doute que ce soit de son ressort de...

- Vous n'êtes pas là pour avoir des doutes, mais pour obéir. Mettez moi en communication avec Vorkosigan tout de suite. » Insista Alcyon. Le Mon Calamari fit cligner ses yeux globuleux avant de hocher doucement la tête et se mit au travail. 

Par chance, ou peut-être parce que la Force l'avait voulu, Leto Vorkosigan était présent dans les parages. Ou en tout cas, son appareil monoplace qui lui servait à parcourir la galaxie pour effectuer ses missions était à portée des systèmes de communication de l'Adrammelech. Et ce dernier était en vol en direction du Temple Jedi d'Onderon. Le Falleen reçu l'appel et n'ayant pas reconnu immédiatement la fréquence se permit d'y répondre. Qui sait si ce n'était pas un SOS ? Et en vérité, on en était pas si loin. Une petite silhouette holographique bleutée s'éleva sur le tableau de bord du chasseur Aurek du Jedi et l'individu le salua modestement. Si Leto n'avait pas reconnu la fréquence, il n'en fut pas de même pour l'homme miniaturisé qui se dressait devant ses yeux.

- « Capitaine Alcyon. La Force aurait-elle de nouveau envie de se faire croiser nos chemins ? Le Falleen ne feint pas l'amabilité, appréciant de revoir le militaire sain et sauf car il n'avait plus eu de nouvelle de ce dernier depuis qu'il avait sauté à l'abordage de l'escorteur Sith.

- Il semblerait, oui. Le militaire alla droit au but. Je me permet d'entrer en contact avec vous car nous sommes tombé sur quelque chose... d'étrange, ici. Quelque chose que nous ne pouvons pas expliquer de façon rationnelle pour le moment et qui je pense serait susceptible de vous intéresser.

- Vraiment ? Mais que faites vous du protocole ? Vous savez que je n'ai plus aucune autorité sur l'organisme républicain, et que l'Ordre Jedi ne se permettrait pas d’interférer avec … il fut coupé.

- Je ne veux pas mettre au courant la République pour l'instant. Nous avons conclut cela d'un commun accord avec mon équipage. Discrètement, Alcyon avait hoché la tête en direction du Mon Calamari, sceptique. Écoutez, je comprend que cela puisse vous paraître suspect, mais comprenez moi. Après ce qu'il s'est passé, pour être tout à fait honnête avec vous, je n'ai plus confiance en grand monde. Nos senseurs ont détecté quelques choses d'étrange et mes officiers en charge de l'analyse ne savent pas expliquer cela. Sans savoir ce que cela pourrait être, je me suis dis qu'il valait peut-être mieux mettre quelqu'un d'un minimum neutre sur le coup. Sait-on jamais... souffla le militaire. Leto ne voulait pas faire semblant de ne pas comprendre les enjeux et les conséquences des récents évènements. Il avait été aux premières loges des fâcheuses entremises qui avaient eu lieux entre la hiérarchie militaire et le gouvernement lors de la bataille de Dubrillion. Et sans en avoir eu la confirmation par l'un des intéressés au Sénat, le Jedi avait deviné que suite à cela, il subsisterait une période de flou où chacun allait être forcé de prendre position. La République allait être fatalement scindée en deux grands camps : les pro et les anti Kira. Il ne voulait rien reprocher à Alcyon, sa position n'était pas des plus confortables et il estimait ne pas avoir le droit de le juger. Leto prit néanmoins une mine pensive. Il soupira doucement.

- Que puis-je pour vous aider ? Soudainement, le faciès de marbre du capitaine se détendit, mais ce n'était pas pour autant un sourire qui vint déformer ses lèvres.

- Pour commencer, pouvez-vous nous rejoindre ? Nous vous expliquerons tout dans les détails. On vous envoi les coordonnées de notre position. » Leto acquiesça et après réception des données mis le cap vers l'Adrammelech, à quelques parsec de là.

Sur l'Adrammelech, le Jedi prit rapidement connaissance de ce qu'il se passait. Et comme s'il avait à en douter après avoir comprit quel genre de personnage de confiance pouvait être Alcyon, il saisit enfin l'importance de la situation. Il n'osa pas le lui faire remarquer afin de ne pas risquer un conflit engageant sa faction toute entière, mais il reconnaissait que le militaire avait eu raison de le prévenir lui avant la République. Et très vite, un constat put s'établir. Pas plus au Jedi qu'aux militaires républicains la planète Antolus I n'était familière. Les propos que l'ont tenaient sur les Jedi selon lesquels ces êtres légendaires possédaient toutes les connaissances de la galaxie n'avaient bien entendu que peu de sens. Mais de tout temps, les gens appréciaient de se rassurer avec des contes et histoires fabuleuses. Et les Jedi étaient les héros millénaires de ce genre de récit au quatre coins de l'espace. Qu'à cela ne tienne, Leto était décidé à entreprendre quelques vérifications d'usage en y allant personnellement. Après tout, quel meilleur moyen pour en avoir le cœur net. Moins d'une heure après son arrivé sur la frégate, et après avoir averti l'Ordre Jedi qu'il aurait un peu de retard, il était de nouveau à bord de son Aurek en direction de l'étrange planète sans vie. Pendant le court laps de temps où il avait reçu un briefing aussi détaillé que possible de la bouche d'Alcyon et de ses aides techniques, les unités de mesure de la source d'énergie n'avaient cessées de s'accumuler au compteur. Désormais, prêt de vingt neuf mille unités d'énergie émanaient d'un point précis sur la surface d'Antolus I.

Sur le chemin d'accès à la planète, Leto s'était connecté à la base de donnée du Temple Jedi via l'ordinateur de bord de son Aurek. Là, il put consulter un très maigre fichier d'information qui ne lui apprit que des choses élémentaires et en vérité d'une évidence assommante. Antolus I était une planète désolée de la Bordure Médiane, orbitant seule autour d'un soleil mourant. Selon tous les critères galactiques, cette planète reconnue pour être inhabitée, était sans la moindre importance. Le sol dévasté d'Antolus I se résumait à un vaste désert rocailleux peuplé semble-t-il d'une pléthorique faune d'insecte. Très vite, la probabilité que ce soit ces créatures très primitives qui soient à l'origine d'un tel pic d'émanation d'énergie fut égale à zéro et Leto ne perdit pas une seconde à y réfléchir. Néanmoins, le détail du soleil mourant interpella passablement le Jedi qui songeait à quel point il n'aimerait pas se retrouver sur Antolus I quand son soleil se déciderait à entrer en phase de fusion. Synonyme de déflagration et de destruction du système toute entier. Autrement dit, il ne voulait pas finir littéralement désintégré par une explosion solaire. Ainsi, il comptait bien découvrir ce qui se tramait derrière tout cela et repartir aussitôt d'Antolus I.

La pénétration de l'Aurek dans l'atmosphère se fit sans problème et après avoir procédé à une vérification coutumière pour savoir si l'air était respirable, le Jedi mis le pied sur le sol sablonneux. Cela ne lui rappelait que trop l'infernale Tatooine aux astres diurnes jumeaux brûlants et impitoyables. À ceci prêt que la température semblait plus soutenable. Peu-être était-ce dut à l'état mourant du soleil du système qui ne dardait plus Antolus I de ses rayons de façon aussi passionnée qu'auparavant ? À son habitude, et selon une règle fondamentale du corps des Sentinelles Jedi qui privilégiait la discrétion avant tout, Leto avait posé son vaisseau proche d'une gorge rocailleuse. Entre deux falaises de plusieurs mètres de hauteur, personne ne pourrait observer l'appareil, à moins de tomber dessus par hasard. Selon les informations recueillies par son ordinateur de bord, la source d'émission étrange se situait quelques centaines de mètres plus loin, au nord. Vu d'en haut, le Maître Jedi n'avait rien vu de particuliers si ce n'est un amoncellement massif de rocs de couleur ocre, typique d'un désert vide et vaste. Devait-il rebrousser chemin et prétendre que les senseurs dysfonctionnaient ? Qu'il n'y avait rien d'intéressant ici bas ?

Il se mit en marche. Il entreprit de grimper jusqu'au sommet d'une dune et lorsqu'il put embrasser du regard l'horizon du haut de son promontoire, la surprise fut phénoménale. Un édifice majestueux se dressait devant lui, impérieux, seul au cœur de l'aride thébaïde...


[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]
Invité
Anonymous
Dubrillion. L’Empire. Ces choses étaient derrière Elle en ce moment. Darth Ynnitach avait quitté l’espace impérial depuis près de six heures. Six heures à passer par des voies hyperspatiales différentes. Principales comme secondaires. Surtout des secondaires. Point de flotte cette fois, une des corvettes personnelles de la Dame Noire des Sith. Une seule. C’est plus discret et passe facilement pour un modèle de gros transporteur. Surtout avec le transpondeur qu’il faut pour ça, ou alors d’être un incollable sur le design des vaisseaux de la flotte Sith. Le transpondeur choisit était celui d’un gros transporteur essayant d’esquiver les combats autour de Makem Te. Des tonnes d’informations furent enregistrées ce jour là sur le champ de bataille et vu que le vaisseau Sith croisera non loin de la voie Hydienne, quoi de plus logique que d’utiliser un faux transpondeur d’un vaisseau qui est déjà passé par là. Si anomalie devait y avoir, il faudra des jours si ce n’est plus avant que cette histoire de faux transpondeur ne soit analysée…
 
Seule dans la cabine lui étant réservée sur son vaisseau personnel, Darth Ynnitach finissait de consulter les dernières notes qu’elle avait quant à sa destination. Lorsqu’elle ne recevait un rapport qualifié « d’urgent » de son intendant Muun qui s’occupait de ses affaires sur Dromund Kaas et gardait un œil sur les opérations en cours dans la Zone Neutre. Mais pour cela, il ne fallait pas s’en faire. Des dispositions étaient prises vis-à-vis de l’état major de la Flotte et du Conseil Noir. Le seigneur Laduim en tant que nouvel Castellan Noir pouvait prendre les décisions concernant les flottes, le seigneur Senjak avait l’autorité nécessaire pour négocier avec nos nouveaux alliés et le seigneur Lumen, en chienne folle, fera en sorte que la vengeance des Sith s’imprime fortement dans les esprits de chacun !
 
Dans une autre pièce du vaisseau, une équipe d’érudits et d’archéologues sur les Sith et les différents cultes du Côté Obscur travaillaient sur les sources dont ils pouvaient disposer. Comparant cela aux images qu’une sonde, envoyée des semaines plus tôt, leur donnait. De son côté, Ynnitach ne trouvait rien de semblable. Levant les yeux du datapad, son regard se portait sur la baie vitrée de ses appartements. Devant, passait les restes d’un autre vaisseau, un petit cargo de fret sans importance. Il avait eu le malheur de croiser la route de la corvette personnelle de la Dame Noire des Sith. Il avait tout fait pour y échapper, mais ce ne fut pas suffisant. C’était quelque part, entre Saleucami et  Ultaar. Le temps pour que la passerelle calcule le dernier itinéraire. Le vaisseau plongeait à nouveau dans l’hyperespace alors que la Sith se levait de son siège et allait rejoindre ceux qui œuvraient pour Elle.
 
-Dame Noire. Dirent-ils avec ensemble, se levant de leurs sièges et s’inclinant. L’éminent spécialiste restant debout. Le Droïde a cessé d’émettre depuis environ dix minutes… Et il a relevé quelque chose d’étonnant. De l’énergie émanait du temple.  C’est apparu subitement…
 
-Avez-vous une idée de quand date cet édifice ?
 
-C’est antérieur à l’Age d’Or des Sith. Peut être que cela remonte à la période des premières explorations et conquêtes des Sith à l’extérieur de leur espace et leurs tentatives de colonisations. Plusieurs signes laissent à penser que des Sith seraient venus sur cette planète. Mais c’est tellement déformé qu’ils ont dû trouver quelque chose sur place… Nous n’en savons pas plus, Dame Noire.
 
-Alors, préparez-vous ! Inutile de perdre plus de temps en conjectures !
 
-------------------------------------------------
 
Moins d’une heure plus tard, la corvette Sith arrivait à destination : Antolus I. Planète insignifiante qui avait pourtant attiré l’attention la Dame Noire des Sith et  qui l’accueillait en ce jour. Les senseurs du vaisseau captaient une émission d’énergie provenant de la surface. La même que celle que le droïde sonde avait relevée. Mais plus forte cette fois et elle continuait d’augmenter. Sans perdre plus de temps, alors que d’autres informations parvenaient, il y en avait une de notable. Le soleil mourrait. C’était une occasion unique pour explorer ce qu’il y avait à explorer. Tôt ou tard tout ceci finirait par être anéanti.
 
Une navette, suivie d’une autre, sortaient du hangar du vaisseau. Leurs ailes se déployaient et elles filaient droit sur la planète. Dans le secteur d’où avait émis le droïde pour la dernière fois. Là où se trouvait le temple. En plus des navettes, quatre intercepteurs Sith les escortaient. Le regard de la Sith fixait la planète qui grossissait au travers de la verrière de la navette. Puis peu à peu ses éléments désertiques et rocheux se dégageaient avant de voir apparaître l’immense bâtisse. A aucun moment Darth Ynnitach ne sentit la présence du Jedi qui arpentait déjà le sol de la planète. Ni même lorsque l’ombre menaçant de sa navette le recouvrit alors qu’il découvrait enfin le temple.
 
La première venait de se poser. La rampe s’abaissait lourdement sur le sol, soulevant des volutes de poussières. Deux soldats en armures noires en descendaient, arme au poing.  D’autres suivaient, délimitant un périmètre. L’autre navette atterrissait à son tour. Comme pour la première, la rampe s’abaissait. Darth Ynnitach en descendait, manteau épais reposant sur les épaules, capuche relevée. Elle baissait la tête pour éviter d’avoir le visage balayé par le souffle brûlant des repulseurs de la navette et de la poussière encore soulevée. S’avançant de quelques pas dans le sable, la Sith finissait par relever la tête. D’un œil rassuré, Elle avisait l’architecture du temple et pas en projection holographique cette fois via les photorécepteurs d’un vulgaire droïde ! Non, Elle était rassurée, il s’en dégageait quelque chose d’étrangement familier, comme si l’héritage sombre de Korriban se retransmettait partout dans la galaxie. Un grésillement à sa droite attirait son attention, brisant cet instant de contemplation. Le responsable du corps de sa garde rapprochée venue avec Elle approchait. En même temps, il recevait les rapports de ses hommes.
 
-Majesté. Périmètre sous contrôle. Rien à signaler.
 
-Parfait. Gardez une équipe pour surveiller les navettes et dresser le campement.
 
-A vos ordres, Majesté.
 
L’homme en armure noire s’éloignait. Ses pas lourds étaient à peine atténués par la couche de sable que les millénaires passés avaient empilés devant ce temple, semblant l’épargner de le recouvrir entièrement. Comme si quelque chose avait fait en sorte qu’il soit découvert et accessible à ceux qui viendraient ! En cet instant, la Dame Noire des Sith ne doutait absolument pas que la Force, et en particulier le Côté Obscur, était résolument de son côté. Les érudits et scientifiques divers requis par la Dame Sith descendaient avec une partie de leur matériel. Sans plus attendre, Darth Ynnitach s’avançait vers le bâtiment. Passant entre les immenses colonnades, usées par l’usure du temps en plusieurs endroits, Darth Ynnitach jetait un œil tout juste intéressé par ce qu’elle voyait. Attendant que le reste de l’équipe n’arrive et ne commence à s’installer.Un nouveau « bang »supersonique annonçait la venue d’une nouvelle navette qui apportait le matériel nécessaire à l’élaboration d’un campement.
 
Mais l’envie de découvrir, imaginant nombre de secrets, de savoirs, enfermés à l’intérieur depuis des éons et n’attendant plus que l’on se baisse pour les ramasser…  était la plus forte. Des savoirs n’attendant qu’Elle !  La Sith s’avançait encore vers la porte, son regard ne s’en détournant plus. Comme si une voix insidieuse, sourde, tentatrice, l’intimait d’ouvrir la porte. L’envie, l’envie de posséder sans nul doute ! Ses pas étaient à peine étouffés alors qu’Elle se plantait devant l’immense porte à double battant. Levant ses deux mains gantées, la Sith invoquait la Force pour débloquer le mécanisme maintenant la fermeture… Alors qu’une voix plus lointaine venait titiller son esprit.
 
-Majesté… Je crois qu’il vaudrait mieux… Attendre que nous ayons décelé… Comment ouvrir… Cette porte… Et…
 
-Silence !
 
Le silence était là, si ce n’est juste le vent et les grains de sables courant sur la pierre de taille jaunie par le soleil et lacérée par les vents. Concentrée, Elle appelait la Force à nouveau. La contraignant d’agir sur sa seule volonté. Rien… Durant d’interminables secondes puis un grincement. Des claquements secs répétés. Un nouveau grincement, plus long, plaintif presque. Un battant s’entrouvrait peu à peu, repoussant le sable accumulé peu à peu devant lui. Le second battant en faisait autant. Darth Ynnitach continuait, ne se laissant distraire par ceux de sa garde venant l’entourer, ne sachant ce qu’il pouvait bien y avoir de l’autre côté. L’odeur de renfermé s’en dégageait et venait chatouiller les narines. Ne se laissant distraire, la Sith continuait son œuvre avant de s’arrêter. Il n’y avait plus que le son du vent s’engouffrant à l’intérieur, asséchant les couloirs. La surprise était lorsqu’Elle ouvrit les yeux de voir des lumières en mode veille le long du couloir au niveau du sol. Sans attendre plus d’un instant, la Dame Noire des Sith s’engouffrait à l’intérieur, suivit de deux soldats. Le bruit de leurs pas, le seul bruit qui se répercutait alors dans les couloirs…
Invité
Anonymous
L'édifice couleur sable semblait hors du temps. Majestueux, massif, il avait été semble-t-il construit attenant à une structure rocheuse encore plus énorme. Il serait même possible qu'une partie de l'intérieur du bâtiment soit creusée à même la roche. De loin, Leto parvenait à saisir quelques détails de l'architecture extérieure du bâtiment dont il ignorait tout de la nature ou de l'origine. Était-ce un temple d'une religion oubliée il y a longtemps ? Était-ce un palais ou un château d'une civilisation perdue des millénaires auparavant ? Le pylône s'élevait à cent mètres au dessus du sol tandis que des colonnades fissurées mais encore solides créaient une vaste arcade à l'abri du soleil. De chaque côté de l'allée centrale se trouvaient des murs recouverts de bas-reliefs étranges. L'un d'eux figurait d'immenses créatures ailées offrant semble-t-il une boule de lumière à des individus beaucoup plus modestes, agenouillés tel un peuple idolâtrant des dieux venus des cieux.

Mais il n'eut pas le loisir de contempler plus amplement l'édifice, que ce soit de prêt ou de loin car il fut interrompu par le vrombissement qui gagnait en intensité d'un appareil volant. Plusieurs navettes ne tardèrent pas à passer au dessus de sa tête pour se diriger vers le bâtiment. Aussitôt, plusieurs choses purent être établies. Les navettes se posèrent devant le temple, même à cette distance, le Jedi pouvait correctement observer la scène. Les passagers inconnus n'étaient donc probablement pas sur Antolus I par hasard. Ils auraient put décider de se poser ailleurs au milieux du désert, mais ils avaient préféré atterrir ici, devant la mystérieuse bâtisse. De plus, il put presque instantanément reconnaître les navettes. Il en avait vu un certain nombre du même type sur Felucia lors de la crise de Makem Te et plus récemment en orbite de Dubrillion lorsqu'il avait dut prendre d'abordage l'escorteur Sith … C'étaient d'anciens modèles de transport des industries Kuat. Désuets en comparaison des nouveaux modèles républicains mais que l'Empire avait acquit pour une bouchée de pain au marché noir et réhabilité pour en faire un usage militaire. Aussitôt, plusieurs questions envahirent l'esprit du Falleen et subitement, son intéressement pour la déserte planète Antolus I s'accrut. Était-ce réellement des impériaux ? Et si oui, que faisaient-ils dans ce coin-ci de la galaxie, en plein milieux d'un territoire neutre entre l'espace républicain et l'espace Hutt ? L'énigme de l'émission d'énergie semblant provenir du bâtiment était elle aussi toujours d'actualité. L'affaire gagnait de seconde en seconde en intérêt et Leto comprit qu'il devait désormais s'y atteler sérieusement pour trouver des réponses. Sans savoir si il s'agissait de l'Empire ou pas, il ne pouvait pas laisser les évènements se produire sans qu'il ne cherche à interférer. Qui sais ce qui pourrait se passer, si la République était de nouveau en danger ? Pire encore, le Temple d'Onderon. À un petit saut en hyperespace d'ici se situait le lieux d'habitat de ses confrères Jedi. De Kalen, d'Aurora, de Nada-Ma, d'Alyria...

Plus question de tergiverser, il dévala la dune de sable et pressa le pas pour s'approcher du bâtiment. À mesure qu'il se diriger vers l'édifice antique, il ne parvenait pas forcément mieux à distinguer ce qui se tramait. Il contournait les plus grandes dunes car il ne voulait pas risquer d'être repéré en se plaçant sur leur sommet tandis qu'il parvenait au terme de plusieurs minutes de marche à l'est de la position des navette. La concentration de Leto était partagée entre sa surveillance de l'activité autour des navettes nouvellement débarquées dans les environs et l'approche du bâtiment qui ne cessait de grandir sous ses yeux. Son architecture se faisait de plus en plus écrasante et il put distinguer certains détails impossibles à percevoir à distance. Pour s'assurer plus de discrétion, il entreprit de plonger au plus profond de la Force afin d'y diluer sa présence, comme une goutte d'eau se noyant dans un océan infini et impalpable. Mais se faisant, il se condamner à naviguer à l'aveuglette ou presque. Si il se servait de la Force pour utiliser ses dons de clairvoyance et voir à travers les distances, au-delà des limites d'un œil Falleen, il risquait d'être mis à jour. Si un Sith ou tout autre utilisateur de la Force suffisamment doué se trouvait à bord d'une des navette, il pourrait aisément ressentir la présence d'une puissance telle que celle de Leto. Le Maître Jedi était ainsi contraint de se rendre aveugle pour mieux progresser, aussi paradoxal que cela pouvait paraître.

Il parvint à proximité d'une des navettes mais ne put observer qu'une partie de son environnement. Il ne vit que quelques membres de son équipage, des soldats aux armures malheureusement familières. La présence d'impériaux ne faisait désormais plus aucun doute. Et Leto nota non sans dérision que pour une fois, il avait réussi à répondre à une de ses questions assez rapidement avant de passer à la suite du problème. Il craignait désormais que l'Empire n'ait encore fomenter quelconque plan de bataille en vue d'attaquer la République. Rapidement, il fit le rapprochement entre la présence d'impériaux sur Antolus I et les relevés de traces d'énergie enregistrés par l'Adrammelech. Se pourrait-il que ce vieux temple d'apparence abandonné soit en réalité une base militaire impériale camouflée ? Ce qui expliquerait que cela dégage une intense énergie semblable à celle d'un bâtiment imposant et luxueux comme le Sénat. Plus que jamais, le Jedi était déterminé à obtenir des réponses, il se devait de vérifier, d'en apprendre plus pour dans le cas échéant prévenir la République du danger qui la guettait.

Ne pouvant profiter d'un meilleur angle de vision de sa position actuelle, il s’avança de nouveau. Les alentours des navettes étaient dégagées, les impériaux n'avaient pas prit la peine de décharger des caissons de matériels ou des moyens de locomotions plus petits. Peut-être avaient-ils déjà tout le matériel dont ils avaient besoin à l'intérieur ? Leto devait s'approcher encore un peu et lorsqu'il parviendrait à apercevoir des détails qui apporteraient la preuve que la sécurité de la République était compromise, il en référerait au Conseil Jedi. La galaxie entière était assise sur un baril de poudre, aussi, il ne valait mieux pas lancer des accusations mensongère à tord sous peine d'effrayer la population et engendrer une réaction en chaine désastreuse. De plus, l'Empire ne se ferait probablement pas prier pour entamer des représailles. Qui sais si les impériaux n'avaient en réalité pas bâtit de base militaire sur cette planète aride et isolée ? Qui sait si il ne s'agissait pas que d'explorations tactiques menées par un petit groupe de reconnaissance sans importance ? L'optimisme n'était après tout pas un crime. Trop de question, pas assez de réponse, Leto en avait assez et saisi qu'il devait agir pour débloquer la situation.

Il s'écarta des navettes pour rejoindre le côté du fronton du bâtiment, prêt des colonnes extérieures lorsqu'au détour d'un petit muret de pierre ocre, il tomba nez à nez avec deux soldats impériaux. Ces derniers, armes au poing réagirent sans attendre. Leur conversation interrompue par un hoquet de surprise, ils brandirent leurs fusils en direction du Jedi qui eu le temps de lever les mains devant lui. Réflexe de défense moins que d'attaque, les deux impériaux furent aussitôt propulsés en arrière par une vague de Force. Les soldats s'écrasèrent sur le flanc d'une dune quelques mètres plus loin, assommés. Il était désormais trop tard pour fuir. Leto l'aurait put, mais quoiqu'il en soit, l'Empire serait au courant qu'un Jedi était présent et l'avantage stratégique de savoir ce que tramait les impériaux sur Antolus I serait réduit à néant. À moins que Leto ne décide d'éliminer définitivement les soldats qui l'avait aperçu et de cacher leur dépouille... ce qu'il choisit de ne pas faire. À la place, il se dit qu'il était de toute façon aller trop loin pour reculer. Alors autant obtenir un maximum d'informations que possible sur les agissements de l'Empire dans le secteur et apporter un compte rendu minutieux de la situation à la République. Il pressa alors le pas en traversant le banc de sable qu'il avait devant lui en direction de la zone prêt des murs d'enceinte du bâtiment, de l'autre côté de l'entrée. En espérant y trouver une alcôve ou une entrée dérobée, beaucoup plus sûre que l'issue principale sûrement bien gardée.

Soudain, il sentit son pied droit s'enfoncer brutalement dans le sable. À peine eut-il le temps de regarder au sol et de comprendre ce qui lui arrivait qu'il fut englouti par le sable brûlant, comme aspirer de force dans le conduit d'un entonnoir. Il se sentit glisser sur une pente semi solide à une vitesse vertigineuse, des torrents de sable l'accompagnant dans sa chute. Du sable lui envahissait la bouche et les narines, il lui était impossible d'ouvrir les yeux tandis qu'il ne parvenait pas à freiner son infernale descente à l'aide de ses pieds. Parfois, il tentait de s'agripper à quelque chose, n'importe quoi qui puisse le retenir à l'aide de ses mains, mais rien ne lui venait. La chute lui parut prendre une éternité, et en réalité plusieurs secondes plus tard, Leto sorti malgré lui d'un conduit située au plafond d'une structure pour continuer sa chute. Cette fois-ci, hors du tunnel dans lequel il se trouvait, il tomba lourdement dix mètres plus bas, une cascade de sable ondoyant le suivant en manquant à nouveau de l'engloutir. Le Falleen resta au sol pendant un moment, sonné, mais soulagé de n'avoir rien de fracturé. Une fois ses esprits retrouvés, il constata deux choses en priorité : il faisait bien plus sombre que dehors, et il faisait aussi plus frais, bien que l'humidité soit toute aussi absente ici que nulle part ailleurs sur Antolus I.

Leto se releva, dégageant autant que possible le sable qui s'était insinué partout entre les couches de tissus de ses vêtements, faisant crisser à chacun de ses pas les semelles de ses bottes. Il tenta de discerner l'ouverture par où il était arrivé et vit qu'elle était très haute. Il pouvait encore y accéder via un Saut de Force, cela aurait même été très simple pour un Jedi de son rang. Mais remonter à la surface via ce tunnel empli de sable et qui n'offrait aucun moyen de s'accrocher ou d'escalader serait infiniment plus complexe. Il se fatiguerait certainement pour rien. D'autant qu'il ne savait pas quelle longueur faisait le tunnel, peut-être vingt, cinquante, ou cent mètres ? Une telle entreprise lui paraissait trop hasardeuse par rapport aux chances de réussite bien maigres.

Il ne tarda pas à réaliser qu'il venait d'arriver à l'intérieur de l'étrange temple. D'une manière ou d'une autre, il avait réussi à y pénétrer. Mais était-ce réellement une bonne chose, ou un acte d'une incroyable inconscience et d'une impitoyable dangerosité ?

Invité
Anonymous
Le pas de Darth Ynnitach se faisait moins pressant. La Sith était intriguée par les inscriptions et peintures qui se trouvaient sur les murs. Cela ressemblait étrangement à de l’art Sith mais en quelque chose de… différent, comme si abâtardit par autre chose. Non pas que les Sith en tant qu’espèce n’aient pas changés au cours des millénaires. Très vite, dès qu’ils purent voyager dans l’espace, ils s’en étaient alors prit aux autres espèces pour les réduire en esclavage. Il ne s’agissait au tout début que de raids. Les conquêtes vinrent plus tard. Mais les raids persistaient encore et toujours. Et les cultures asservies finissaient par s’assimiler. Certaines facettes de ces cultures venant rejoindre celle des Sith. Le plus grand chamboulement fut l’arrivée des Jedi Noirs. Perçues tels des dieux au milieu des Sith. Et ainsi de suite… Peut être était-ce des Sith qui se sont adaptés à une autre culture après la destruction de l’Ancien Empire Sith ? Ou bien était-ce un autre peuple manifestant une certaine croyance dans la Force qui a été découvert par les Sith durant la guerre ?
 
Qu’importe en réalité. Les chercheurs et historiens auront une réponse à un moment ou un autre lorsqu’ils prendront des images de ceci et surtout commenceront à déchiffrer les symboles ornant les murs et semblant décrire les scènes sculptées et peintes. Leurs pas conduisaient la Sith et les deux soldats qui la suivaient à un croisement. Un tas de sable s’étalait au sol. Le jour donnait dans ce couloir. C’était par là qu’était entré le droïde sonde. Contournant soigneusement le tas de sable, la Dame Noire continuait sa progression jusqu’à arriver dans un hall immense. Elle restait là à le contempler tandis que ses deux soldats  se positionnaient sur les côtés. Il ressemblait à ceux que l’on pouvait voir dans certains temples Sith. Dans les représentations du Temple Jedi il y avait le même genre d’architecture. Comme dans de nombreux cultes de la Force à travers la galaxie. Il n’y avait pas un bruit, si ce n’est le vent qui passait parfois entre les colonnades. Le cliquetis régulier des respirateurs des casques de ses deux gardes. Puis un léger grésillement.
 
-Majesté. On nous informe qu’une de nos patrouilles a été retrouvée… inconsciente. Ils sont encore en vie. Apparemment ils ont reçu un choc.
 
-Serait-ce dû à la faune locale ?
 
-Non, Majesté.
 
Le garde décrochait un lecteur portatif et l’allumait. L’image représentée avait été prise par la holocaméra fixée sur le casque de ses soldats. C’était un humanoïde de type lézard. Falleen peut être ? Plutôt rare de croiser une telle espèce en dehors de leur planète.  L’image était floue et il n’était guère possible de voir s’il était armé ou non.
 
-Les pas de l’individu le mènent vers ce temple. Il serait tombé via un trou dans le sol. Sans doute un puits de lumière ou une aération. Un pillard, Majesté ? Ou bien quelqu’un d’abandonné sur cette planète ?
 
-Mmmmhh… Le droïde sonde. Il est encore opérationnel ? Il pourrait se lancer à la poursuite de ce… cet individu ?
 
-Nous n’avons plus de liaison avec lui, Majesté. Il est en mode veille. Si quelque chose d’inhabituel passait à portée de ses senseurs il sortira de sa veille et irait constater ce que c’est. Cela dit sans trop s’éloigner de son point d’arrêt d’origine.
 
Quelque chose n’allait pas. Darth Ynnitach avançait doucement dans le hall sans plus faire attention à quoique se soit d’autre. Son esprit restant obnubilé par ce qu’elle avait vu. Un Falleen, de ça elle en était presque certaine. Mais cette façon d’agir, de se déplacer. Cela ne correspondait pas à un pillard ou un exilé quelconque. En plus de s’être débarrassé aussi facilement de deux de ses gardes, quand bien même ceux-ci avaient été surpris. Ils avaient été vifs. Plus d’un aurait fini troué par leurs blaster ou arrêté avant même de réagir. Lui, il s’en était défait. L’inévitable parvenait à l’esprit de la Sith. Un Jedi ? Un de ceux que l’on nomme Veilleur ? Qu’est-ce qu’il l’intéresserait sur ce caillou ? Si ce n’est peut être la montée énergétique qui avait été relevée et qui émanait de ce temple perdu sur un caillou tout aussi perdu et condamné…
 
-Où se trouve le puits découvert par nos patrouilles ?
 
-… Au nord, Majesté.
 
----------------------------------------------------
 

« Protocole d’activation : [18.45.06] ».


« Dernier contact avec base : [-14.19.23] ».

«En mode veille à : [14.21.35] ».
 
Tout les dix minutes le vocable du droïde émettait en dans un binaire déformé à travers les couloirs dans lesquels il attendait. Il était en mode veille depuis la perte de liaison entre le vaisseau Sith et lui.Il restait là à attendre qu’un signal vienne le «récupérer » ou qu’une équipe de droïde ou « humide » ne vienne le chercher. Ou tout simplement, comme c’est souvent le cas pour un droïde comme lui, qu’une transmission avec un code d’autodestruction ne lui parvienne. Il n’y avait rien d’autre à faire à part attendre. Attendre. Ses senseurs scannaient les alentours dans un rayon de cent mètres. Il pourrait « voir » plus loin. Mais les protocoles insérés dans son programme lui interdisent de s’éloigner de plus de cent mètres de sa dernière position connue. Et il n’y avait rien qui éveillait la « curiosité » du droïde Sith.
 
«Sortie du mode veille ». « Détection à : [15.02.52] ».
 
Ses senseurs détectaient quelque chose à la limite de son champ de surveillance. Un mouvement. Sortant de son mode veille, les photorécepteurs du droïde s’activaient, luisant d’une lueur vermillon. Les senseurs auditifs percevaient comme des grattements sur la pierre. A peine détectable pour lui. Impossible à détecter pour des « Humides » standards. Ses bras, refermés sur lui-même, se dépliaient telles des pattes d’une araignée. Doucement, il s’avançait dans le couloir. Le quittant pour se rapprocher de la dernière position connue des mouvements perçus. Ce qui est à l’origine de cette perturbation sensorielle du droïde s’était avancé à moins de soixante dix mètres du point de veille. Cinquante mètres. Trente mètres. Dix mètres. Bientôt le droïde sera « en vue » de cette perturbation. Trente mètres ? Cinquante mètres ? Quatre-vingt dix ? Cent ? La chose s’éloignait vers l’ouest, sortant de son périmètre de surveillance.
 
« Mode veille désactivée ». « Mode garde activée jusqu’à : [15.32.52] 
 
Revenue à sa position initiale, le droïde restait activé. Comme l’exigeait ses protocoles une fois sorti précipitamment de sa veille. N’ayant rien de mieux à faire que de rester sur place et attendre qu’un nouvel « intrus » passe dans sa zone de surveillance, il lançait divers diagnostics pour s’assurer de rester performant. Bientôt un autre mouvement était détecté. Il était différent. Ce n’était pas une série de grattement sur la pierre. Non, plus des frottements. Comme s’il s’agissait de semelles de bottes sur un sol pierreux. Cent mètres. Quatre vingt dix mètres. La distance était régulière et sans précipitation. Ses programmes arrivaient à identifier cela comme étant le déplacement d’un « Humide ». Sans attendre, le droïde se dirigeait vers l’origine de cette nouvelle perturbation dans sa zone de surveillance. Arrivé dans un long couloi, les photorécepteurs vermillon du droïde Sith se posèrent sur un humanoïde. Un « Humide Froid ». La machine à l’allure agressive se sentait pourtant agressée par l’arrivée de cet être dont il n’arrivait à définir la raison quant à sa présence ici.
 
« Identification ! ». « Identification ! ».

Le Langage mécanique et inquiétant du droïde était soit pas compris ou ignoré du Falleen, d’après sa banque de données, se trouvant face à lui. Le canon blaster s’alignait sur lui. Ouvrant le feu. Un nouveau photorécepteur s’activait. Enregistrant la rencontre. Le droïde devait tout consigner.
Invité
Anonymous
L'intérieur du temple, tout comme l’extérieur – il venait de s'en rendre compte désormais – lui semblait fort bien entretenu. Ou en tout cas, les fondations avaient semble-t-il admirablement bien résisté au temps et aux conditions extrêmes d'un désert où les tempêtes de sable étaient monnaie courante. Les murs, tantôt propres et secs, tantôt suintant une étrange matière visqueuse et luisante étaient fait de pierres massives assemblées de façon élaborée pour former des murs solides et épais. Même en y plongeant la lame de son sabre-laser, le Jedi n'était pas sûr de pouvoir traverser l'un de ces murs. Et sans savoir ce qu'il pourrait y trouver par delà, il ne préférait même pas risquer le coup. Il avait déjà lu dans des rapports de mission et des documents d'archive du Temple Jedi, qu'il existait des fondations de temples dont les murs et les sols étaient piégés. Quiconque essayerait de percer ou d'abattre ces murs déclencherait un mécanisme complexe de défense provoquant bien souvent de terrifiantes explosions.

Leto entreprit de faire quelques pas pour explorer le couloir sombre dans lequel il avait atterri. Ses pas lents résonnaient dans le vide des coursives souterraines du temple tandis qu'il faisait aller ses doigts froids sur la surface du mur à côté de lui. Parfois, il sentait sous la pulpe de ses doigts des sortes de tranchées, fines et régulières, sur la pierre. Des rainures, des sillons et des stries qui accomplissaient d'étranges paraboles et courbes, certaines s'entrecoupant les une et les autres. En prenant un peu de recul, il constata rapidement que certains pans de mur étaient gravés et que bien qu'affectés légèrement par les affres du temps, bon nombres de représentations graphiques étaient encore lisibles. Celles-ci décrivaient, pour la plupart, un peuple humanoïde visiblement en extase, en admiration face à un être supérieur venu des cieux, auréolé d'étoiles et d'un cercle de feu lui englobant le haut du crane. Cet être portait une sorte de bâton qui selon les détails sculptés était lumineux, ou semblait dégager quelque chose comme des flammes, ou des étincelles. Comment ne pas songer immédiatement aux légendaires sabres-laser des Jedi devant ce genre de gravures antiques ? Mais faute de connaissances archéologiques et de documentations, Leto ne pouvait qu’émettre des suppositions. Se pouvait-il que les Jedi d'il y a plusieurs milliers d'années soient entrés en contact avec le peuple de cette planète aujourd'hui déserte et inhospitalière ? Ou était-ce autre chose que les Jedi ? Est-ce que les dessins gravés dans la pierre représentaient vraiment un sabre-laser, ou simplement un bâton lumineux utilisé comme artefact sacré par une civilisation oubliée ?

Le choix ne s'offrait guère à Leto. Bien évidemment, il aurait apprécié trouver un moyen rapide de pouvoir sortir de ce temple souterrain. Il préférait organiser quelconque action à partir de la surface, préalablement en ayant prévenu les renforts. Mais il se souvenait de ce qui l'avait attiré ici et ce que l'équipage du capitaine Alcyon avait détecté à la surface d'Antolus I. Si cela pouvait constituer une menace pour la République, même avec la plus infime des possibilités, Leto se devait d'en avoir le cœur net. Il se décida donc à fouiller autant que possible l'infrastructure dans laquelle il se trouvait désormais. Au moins jusqu'à temps qu'il obtienne quelques réponses à ses interrogations. Il quitta des yeux les gravures et s'éloigna pour sortir du couloir. Il pénétra dans une petite salle rectangulaire vide et sablonneuse de laquelle partait qu'une seule et unique voie, juste en face de lui. L'implantation des coursives et des salles de l'intérieur du temple lui paraissait pour le moment bien énigmatique et tant qu'il n'aurait pas parcouru un peu plus de distance, le Jedi aurait du mal à élaborer un semblant de plan dans son esprit. Il n'avait rien sous la main pour tenter de griffonner une carte, comme le ferait les explorateurs d'antan enfermés dans un labyrinthe archéologique. Mais qu'importe, ses facultés de mémorisation ferait le travail, il avait confiance en cela.


[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]


Suivant l'unique chemin possible, il déboucha dans une nouvelle salle, elle aussi vaguement rectangulaire mais de dimension plus grande. Il y avait, en comptant celle qu'il avait emprunté, cinq sorties possibles. Celle d'où il venait était visiblement un cul de sac, il le savait désormais. Reste à explorer les autres voies. La salle était creusée à même la roche. Les murs étaient fabriqués en pierre comme précédemment observé mais son plafond était moins travaillé, comme si c'était la voute d'une caverne primitive. Des crevasses en hauteur faisaient s'écouler régulièrement des trainés de sable mais étrangement, la pièce ne semblait pas se remplir. Peut-être y avait-il un système d'évacuation et de circulation du sable que Leto ne voyait pas ? Par delà une série de petites colonnes simplement décorées, au sol, se trouvait plusieurs plaques de pierre dont l'épaisseur faisait deviner au Jedi qu'elles devaient peser lourd. Ces plaques n'étaient recouvert de rien d'autre que de quelques motifs s'apparentant à des lettres d'un alphabet inconnu. Tandis qu'il contournait les colonnes et les plaques, Leto aperçut deux choses. La première, ce fut une petite statue d'environ un mètre de haut, située dans l'obscurité d'une alcôve à l'autre bout de la pièce. La statue représentait un être humanoïde vêtue d'une sorte de toge, encapuchonné, levant la paume de la main face à lui et tenant de son autre main un sceptre semblable à celui qu'il avait vu sur les murs précédemment.

La seconde chose, à cause de laquelle il ne put vraiment s'attarder sur la statuette, était un petit droïde qui attendait à l'entrée d'une des coursives qui menait à cette salle. Petit aurait été le qualificatif adéquat si seulement la machine était resté dans sa configuration actuelle. Mais en se mettant en branle et en s'élevant sur sa paires de pattes mécanisées telle une araignée goliath de Dantooine, le droïde s'élevait soudainement jusqu'au sommet du crane du Jedi et dépassait bientôt les deux mètres de hauteur ! Ses récepteurs visuels rouges vifs se plantèrent sur sa cible et un grésillement de vocodeur obsolète débita une salve de sons aiguës à l'air alarmiste. Sous la carcasse principale de la machine, qu'on pouvait appeler « tête » se trouvait un petit tube d'acier que Leto distingua un peu trop clairement à son goût comme un canon blaster. Et ses craintes furent confirmées aussitôt. Quelques secondes après avoir aperçu le droïde, il fit feu sur sa cible tout en continuant d'invectiver qui voulait l'entendre de ses bip et ses bloup suraiguës. Le Jedi eu tout juste le temps de se mettre à couvert derrière une des colonnes avant de tirer son sabre-laser de sa ceinture. Une lame verte éblouissante jaillit et soudain, les traits de lumière rouges et mortels rebondirent sur leur cible comme d'énorme gouttes de pluie sur la surface d'une vitre en transpacier. La lame verte virevolta un instant, la cadence de tir du droïde n'étant pas suffisante pour mettre en difficulté un Chevalier Jedi bien formé et habile à la manipulation du sabre-laser. Il ne fallut que quelque seconde à Leto pour défendre ses positions et renvoyer un des tirs de blaster à l'envoyeur. Le droïde explosa instantanément ce qui fit frémir l'ensemble de la pièce.

Une fois le calme revenu, Leto désactiva son arme et s'approcha de la carcasse fumante de l'appareil. Il s’accroupit et il prit soin de démanteler la coque de protection de la tête du droïde pour dévoiler son appareillage interne. Là, sur une plaque d'identification fixée à même le châssis du droïde, il put y lire quelques mots et série de numéro dans un alphabet universel, celui qu'on utilisait de coutume dans toute la galaxie de nos jours. Il comprit alors qu'il s'agissait d'un droïde sonde impérial. Il aurait presque préféré avoir eu à faire à un droïde pirate, ou à un appareil d'une antique civilisation perdue sur Antolus I. Mais la présence de cet engin de surveillance confirmait ses craintes. Il savait désormais que les impériaux avaient investis les lieux et que cela ne présentait rien de bon. Si proche de la frontière de la République, sur un monde isolé et oublié de tous, à l'écart des yeux trop curieux, une force de frappe militaire pouvait paisiblement se développer et préparer ses opérations d'attaque. Et lorsque viendrait le moment fatidique, il serait bien entendu trop tard. L'Empire investissait des mondes neutres à la frontière républicaine, dans des endroits aussi calmes et désertiques que possible afin d'étendre sa maitrise géographique de la galaxie et ainsi pouvoir frapper la République de n'importe où. N'importe quand. Cela ne faisait plus aucun doute. Leto devait en avertir rapidement les autorités. Peut-être qu'Antolus I n'était pas encore complètement sous le joug impérial. Peut-être que les impériaux n'effectuaient ici que des opérations de repérages. Mais même à partir de cela, la situation devenait problématique et il était hors de question d'attendre patiemment que les impériaux décide d'y installer un bataillon entier de leur armée pour réagir et prendre la menace au sérieux.

Mais Leto était loin d'imaginer qu'un autre type de problème aller très vite le mettre en danger... il avait oublié bien vite où il se trouvait, et que le temple dans lequel il était enfermé recelait bien des secrets tous plus dangereux les un que les autres... Aussi, il n'avait pas entendu dans son dos le bruissement du sable se frottant étrangement à une surface solide et écailleuse en mouvement. Un appel de la Force l'avertit au dernier moment du danger qui allait s'abattre sur lui. Dans son dos, une grande silhouette insectoïde s’éleva et un membre cuirassé trancha l'air en direction du crâne du Falleen. Celui-ci bondit de côté tandis qu'une gigantesque pince noire et aussi dure que la pierre des murs de cet endroit éclata le sol, là où il se trouvait une demi seconde auparavant. Les restes du droïde sonde impérial volèrent en éclat sous l'impact et le Jedi put apercevoir l'auteur de cette soudaine attaque. Il s'agissait d'une bête immonde, un scorpion, ou en tout cas ce qui pouvait s'apparenter à ce genre d'arthropode. Immédiatement, le regard de Leto se posa sur le dard du monstre, une sorte de grosse olive protégée par une plaque de cuirasse et gonflé d'un venin meurtrier. Le simple transpercement de cette pointe venimeuse suffirait à séparer le tronc des jambes de sa victime, même s'il s'agissait d'un fort et puissant Wookie ! Le scorpion mesurait au minimum quatre mètres de long, ses pinces étaient si larges que Leto se demandait comment il avait put se faufiler dans une des coursives qui menait à cette salle.


[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]


Il n'eut pas plus le temps de se questionner ou d'analyser la morphologie de la créature que celle-ci fit glisser son corps rampant de côté et planta sa paires d'yeux noirs et globuleux sur sa proie. Ses pinces claquèrent d'un son menaçant et sa queue frappa les colonnes de pierre aux alentours, occasionnant des tremblements dans toute la pièce. La bête était sur le point d'attaquer à nouveau, certainement bien décider à faire du Falleen son repas. Nul ne savait depuis quand le scorpion n'avait eu le plaisir de goûter à de la chaire fraiche, des semaines, des mois, peut-être des années ? Après tout, les scientifiques avaient déjà prouvé que certaines formes de scorpions pouvaient se passer de nourriture pendant plusieurs années standard afin de survivre dans leur habitat hostile. Rendant ce genre de période de jeun forcé comme une torture pour les créatures, elles en devenaient d'autant plus agressives et assoiffées de sang dés lors qu'une proie s'aventurait dans leur repère...

Leto esquiva un fauchage d'une des pinces du scorpion qui s'écrasa dans le mur situé derrière lui, puis il fit un roulé-boulé sur le côté et se prépara à esquiver à nouveau, cette-fois-ci le sabre au clair. Il lui faudrait se défendre, inévitablement, il savait d'ors et déjà qu'il était inutile de tenter de raisonner le monstre, ou d'essayer de le dresser avec un quelconque subterfuge de la Force. Le scorpion était bien trop primitif, bestial et affamé pour se laisser convaincre par un tour de passe-passe mental. Aussi, il savait qu'il lui faudrait attendre le moment opportun pour attaquer, car de moyen de défense, la bête n'en manquait pas. Ses pinces offraient un mur frontal quasiment infranchissable, tandis que son dos était protégé par une épaisse carapace et son dard venait régulièrement foudroyer l'air aux alentour. Le poids même de l'animal devait être conséquent, subir un écrasement de la part de ce scorpion pourrait briser les os de n'importe qui.
Invité
Anonymous
Un vaisseau venait de sortir de l’hyperespace en bordure du système Antolus. Un vaisseau aux lignes agressives. Le pilote savait ce qu’il faisait. Il était sortit de l’autre côté du soleil. Soleil qui se mourrait et qui devait par moment affoler les systèmes de détection standards de n’importe quel vaisseau. Y compris celui-ci. Mais dans cette histoire il est le chasseur. Ni le gardien et encore moins la proie. Après la décélération, le vaisseau filait à grande vitesse vers sa destination : la planète Antolus I. A peine était-il sorti de l’hyperespace qu’un brouilleur s’était mis en route. Le genre sophistiqué. Personne ne les verrait venir. Tout juste un faible écho qui laissera penser à l’un de ces nombreux corps flottants qui passent près des astres.
 
-Frégate Sith. Seule.
 
-Elle nous a vus ?
 
-Non. Il n’y a qu’une patrouille de trois chasseurs. Et leur trajectoire ne dévie pas.  
 
-Excellent. N’oublie pas de passer par le nord. Inutile d’éveiller leurs senseurs endormis.
 
----------------------------------------------------------------
 
Darth Ynnitach se déplaçait de plus en plus rapidement. Au point que les deux soldats qui l’accompagnait trottinaient presque pour suivre le rythme. Entre deux inspirations étouffées par son casque un des soldats lui indiquait que le droïde avait établie le contact avec l’intrus. La Sith ralentissait et prenait le datapad montrant les images. Le droïde arrivait dans le couloir. Ouvrait le feu moins de deux secondes plus tard. En moins de temps le Jedi acivait son sabre laser et les déviait. L’un d’eux venant frapper le droïde et mettant fin à la liaison. Ces images confirmaient la présence d’un Jedi. En revanche impossible de l’identifier clairement. Mais vu sa réactivité ce n’est pas un padawan égaré en vadrouille.
 
La Dame Noire reprenait la marche, pressant le pas. Ses talons claquant sur le sol pierreux de ce temple perdu sur une planète oubliée de tous. Elle se drapait dans le Côté Obscur de la Force. De sorte à minimiser son aura et que le Jedi ne puisse ressentir à travers la Force son arrivée. La Sith regrettait déjà d’être suivie par deux soldats. Le Jedi pouvait ressentir leur présence à ces deux là. Mais par prudence excessive Darth Ynnitach préférait les garder auprès d’elle. Ils pouvaient servir de bien des manières… Les sens de l’Anzat s’étaient éveillés. Ses sens de chasse. Le Jedi était tout près. Il ne devait pas être là. Mais il y avait autre chose. Une présence plus bestiale, primaire.
 
Au détour du couloir la Dame Sith voyait une masse sombre se mouvoir laissant apparaître le Jedi obnubilé par cette masse que le laser vert de son sabre laser réfléchissait à peine sur… de la chitine ? S’habituant à la luminosité du couloir, la Sith distinguait la forme de l’animal attaquant le Jedi. Une sorte de scorpion en beaucoup plus gros. Intéressant… Elle restait là à regarder, restant d’un geste de la main ses deux soldats qui braquaient leurs armes sur le scorpion où le Jedi lorsqu’il apparaissait. La première fois que son regard se posait sur ce dernier, Darth Ynnitach ne le reconnaissait pas encore. La seconde fois elle ne voyait qu’un Falleen. Mais comme il n’y en avait pas trente-six au sein de l’Ordre il était facile pour elle de mettre un nom sur ce visage : Maître Jedi Vorkosigan, ancien Ministre de la Justice de la République. 
 
L’envie de savoir ce qu’il faisait ici la tenaillait. Autant que la Faim. Mille questions boulversaient déjà son esprit qui échafaudait déjà plusieurs théories. Mais son intérêt se portait aussi sur cet animal. Si ce monde était réellement désert comment aurait-il pu survivre ? Certes, les scorpions font partis de ces espèces qui peuvent survivre des années sans se nourrir. Mais l’interrogation de la Sith portait davantage sur l’espèce que sur l’animal en particulier. Finalement, le Jedi lui donnait l’occasion d’en apprendre davantage…
 
Darth Ynnitach choisissait de rester à distance. Cependant elle faisait signe à ses deux soldats de s’avancer. Ceux-ci devant empêcher qui ou quoi que se soit d’approcher. Dans un geste emplit d’arrogance la Reine Noire levait les bras, laissant sortir ses mains gantées de son manteau. Elle ne se dissimulait plus à présent. Laissant son aura se diffuser autour d’elle,  imprégnant tout. Employant le Côté Obscur pour servir ses dessins, la Sith appliquait des gestes étranges, comme si elle tirait des fils invisibles du bout des doigts. C’était ainsi qu’elle avait réussi à pénétrer l’esprit de Krepusckle, son Leviathan. Bien qu’elle ne cherchait pas à le contrôler, pas encore, mais à savoir ce qu’il était. Depuis combien de temps il vivait et qu’avait-il vu par ici ? Mais pour l’heure, la bête n’avait qu’une idée fixe. Se nourrir. Un comportement que la Sith comprenait parfaitement. Elle-même réfrénant encore ses propres pulsions.
 
L’agressivité du scorpion était telle qu’il n’écoutait pas ce qu’elle lui ordonnait à travers la Force, continuant de s’en prendre au Jedi. Mais pas seulement. Il cherchait d’où provenait cet appel au calme, à se réfréner. Sans doute comprenait-il ce que l’on attendait de lui et aussi sans doute le sort funeste qui l’attendait malgré tout. Délaissant le Jedi qu’il ressentait comme « plus calme », sur la défensive, l’attention du scorpion s’orientait vers les signaux de chaleur les plus importants. Darth Ynnitach pouvant accéder aux fonctions cérébrales de l’animal « voyait » à travers ses yeux.
 
« Oui, animal, c’est moi ! Calme-toi ! »
 
Mais le scorpion ne l’entendait pas ainsi. Il avait décidé de mettre fin à cette voix qui cherchait à réfréner sa faim et sa chasse. Et montrait son désaccord en se saisissant d’un des soldats, le plus proche, avec une de ses pinces. Le soldat hurlait, appelant à l’aide. Et plus il le faisait et le scorpion serrait sa prise jusqu’à le couper en deux. Le second soldat ouvrait le feu avec son blaster, visant les yeux. L’animal était incommodé et avait mal. Connecté à lui, la Sith ressentait cette même douleur. Mais elle n’arrivait toujours pas à contrôler son esprit foncièrement indépendant et obnubilé par la faim. Le scorpion géant essayait de l’attraper avec une pince, puis essayait encore avant de frapper avec le dard caudal, l’aplatissant sous le poids de la masse caudal. A présent il ne restait plus qu’elle et le Jedi. Et pouvait-elle sincèrement faire confiance au Jedi ? Non ! La Dame Noire des Sith n’avait d’autre choix que réussir ! Se plongeant complètement au Côté Obscur de la Force, elle l’invoquait pour noyer l’esprit de l’animal, percer ses maigres défenses  et pouvoir l’orienter à défaut de le contrôler et d’avoir accès complètement à sa mémoire. La Sith arrivait à le persuader que le Jedi était une meilleure proie qu’elle. Pas trop difficile pour un prédateur nocturne face à une proie faisant usage d’une lumière désagréable ! Ce qu’il a recommencé à faire ! A présent, la Sith est capable de le retenir, ou plutôt de ralentir ses mouvements, permettant au Jedi de frapper. Autant utiliser les outils à disposition…
 
-Jedi ! Je ralentis ses mouvements ! Frappez ! Maintenant !
 
--------------------------------------------------------
 
Le vaisseau venant d’arriver sur Antolus I avait réussi de passer en-dessous des senseurs de la frégate Sith. A aucun moment les membres d’équipage l’avait détecté. Il lui avait fallu cinq minutes pour entrer dans  l’atmosphère de l’autre côté de la planète et de venir se poser non loin du temple. Moins d’une minute plus tard la rampe s’abaissait pour ne laisser que quatre personnes. Quatre humanoïdes, une femelle et trois mâles. Un cinquième, leur Maître, restait dans le vaisseau. Il attendait le retour des quatre autres et activait un brouilleur. Empêcher les impériaux à la surface de communiquer avec leur vaisseau en orbite. Donnant à ces derniers l’illusion d’une tempête qui les bloquent.  
 
-Votre attention, vous n’avez que quelques heures pour profiter de la « tempête ». Si vous prenez plus de temps, je devrais m’occuper de la frégate. Et elle ne fait pas spécifiquement partie du contrat ! A votre place je ne le tenterais pas ! Dans le cas contraire, il y aura des pénalités !
 
Il ne restait qu’une heure avant que la nuit de tombe totalement de ce côté de la planète. Le petit groupe pourra passer à l’action. Les impériaux ne seront pas un obstacle. Quelques soldats et beaucoup de techniciens et scientifiques. Pas une grande menace. Rien qui ne les empêchera d’atteindre leur contrat. A-t-on déjà vu des tueurs Anzati ne pas honorer leur contrat ?
Invité
Anonymous
Le scorpion était – aussi surprenant que cela puisse paraître – devenu soudainement la moindre des priorités de Leto. Et pour cause, puisqu'une présence néfaste et sombre s'était abattu si brutalement dans les environs que même une armée de Rancor enragés n'aurait pas put rendre ce temple enfoui au beau milieux du désert plus hostile et inhospitalier encore. La terreur aurait put frapper le Jedi. La terreur aurait dut le frapper. Car le doute ne fut pas permis la moindre seconde. Il le savait, dans les parages se trouvait un Seigneur Sith. Une aura d'une noirceur et d'une puissance phénoménale. Non, pas un Seigneur Sith. Le Seigneur Sith, le plus redoutable d'entre tous, certainement le plus ténébreux et le plus puissant depuis des siècles. Leto ne l'avait croiser qu'en de rares occasions, jamais seul à seul, toujours accompagné d'une délégation de nombreux autres Jedi ou de politicien censé négocier moult accords avec les impériaux. Mais une telle marque laissait des traces dans l'esprit et l'âme d'un être vivant, et jamais le Falleen n'aurait put oublier cette sensation profondément malaisante à l'approche de ce Sith. Darth Ynnitach, l'Impératrice elle-même était alors sur Antolus I.

Moins d'une minute après avoir ressenti sa présence, elle apparaissait derrière le scorpion. Leto savait qu'il était presque inutile de brandir son sabre-laser contre elle. Valait mieux tenter de fuir. Même lui n'en viendrait pas à bout, et après tout, ce n'était pas là son objectif. Quand bien même cela aurait probablement rendu un fier service à la République. Pourtant, il ne fut ni résigné ni terrifié à la présence de la Dame Noire, ce qu'il mit un instant à réaliser et ne manqua pas de le surprendre. Malgré son échec face à Ottona Anticisse quelques temps auparavant, il se sentait plus calme, plus apaisé, plus sage. Il ne craignait plus l'adversité ou la fatalité du destin. De toute façon, Leto ne put se concentrer bien longtemps sur son ressenti. De la même manière que bon nombre de questions envahissaient l'esprit de la Sith, Leto se demandait si le scorpion était la nouvelle bête de compagnie démoniaque de l'Impératrice. Ce qui expliquerait sa présence sur cette planète déserte et le fait qu'il l'ai attaqué. Cependant, le scorpion sembla devenir peu à peu moins agressif allant contre le Jedi. Leto dut esquiver à nouveau plusieurs coup de pinces mais ceci devenaient, à mesure qu'il esquivait, de plus en plus hasardeux et désordonnés. Moins précis et moins mortels. Jusqu'à ce que le monstre se tourne vers les impériaux. Leto ne le vit qu'après, bien trop obnubilé par la Dame Noire, mais il y avait aussi deux soldats. Ceci n'étaient probablement pas ceux qu'il avait assommé précédemment. Peu importait en vérité. Et à sa grande surprise, les soldats ouvrirent le feu mais le regrettèrent amèrement la seconde suivante. Une réponse venait de lui être apportée : non, le scorpion n'était pas l'animal personnel d'Ynnitach, ou sinon pourquoi se retournerait-il contre son terrifiant maître ?

Les deux soldats avaient été très vite massacrés bien que l'un d'eux ait touché au but. Et le scorpion reporta son attention vers le Jedi. Ses yeux principaux avaient été explosés par les tirs de blaster impériaux. Ses cavités oculaires vomissaient désormais un agglomérat indistinct de gelée sanguinolente mais ses paires d'yeux latéraux, plus petits et lui offrant une vision périphérique étaient encore valides. Le scorpion recommença à agiter son dard face à son ennemi mais sa réactivité semblait toujours amoindrie. Pourtant, la bête bouillonnait de colère de s'être fait attaquer de la sorte. Elle hurlait intérieurement de douleur et seul le massacre de plusieurs autres victimes pour se repaitre de leur chair fraiche sustenterait sa rage. Leto le sentait, comme une boule de nerf en fusion qui palpitait dans la Force. Non. Ce n'était pas le scorpion qui palpitait et injectait à travers la Force des flux venimeux. C'était Ynnitach. Même si elle se tenait immobile, même si elle n'émettait pas le moindre son, sa seule présence bourdonnait de puissance et de haine dans la Force. Un Jedi non expérimenté, ou simplement un sensitif non averti ne pourrait se concentrer bien longtemps sur cette sensation désagréable sans ressentir de fortes nausées au bout de quelques secondes. Elle pliait la Force à sa volonté, provoquant de grands bouleversements. Puis le moment vint, comme si l'esprit du Jedi s'était connecté à celui de la Sith, une seconde durant. Seconde pendant laquelle ils virent le moment d'agir.

Le Falleen bondit, sa bure virevoltant derrière lui. L'espace d'un instant, aux chiches éclairages de traits de lumières provenant de la voute de la pièce, on pouvait voir briller telles des paillettes un nuage de sable, la toge du Jedi en étant encore généreusement lestée. Il bondit si haut qu'il put accomplir une souple parabole par dessus le dard caudal du scorpion, dans un angle suffisamment fermé pour qu'en aucun cas la bête puisse le faucher au vol. Tandis que sa lame émeraude plongea vers le bas, un épais jet d'hémoglobine de couleur sombre vint éclabousser les petites colonnades alentours. Le dard du monstre fut tranché net et tomba au sol comme une grosse pierre qui convulsait nerveusement. Le scorpion fracassa le sol de colère de ses pinces herculéennes, lassé de se faire mutiler de la sorte. Tandis que le Jedi se reculait vers l'arrière de la pièce, une fois avoir remis les pieds au sol, pour se mettre à l'abri, il constata une chose inquiétante. De la vapeur s'échappait de l'embout de la queue tranchée du scorpion alors que la pierre des colonnes et des murs qui avaient été éclaboussée de son sang semblait s’éroder à vue d’œil. Le scorpion faucha brutalement l'air au dessus de lui avec sa queue amputée et une giclé de sang s'échappa de sa plaie purulente comme une salve de tirs de blaster meurtriers. Le Jedi eut à peine le temps de plonger vers le côté avant que le sang s'écrase en flaque sur le mur derrière lui et commence à ronger la surface de la pierre.

- « Attention, le sang de cette bête est pareil à de l'acide ! » s'exclama-t-il avant de se rendre compte aussitôt après qu'il venait de mettre en garde la Dame Noire en personne.

Situation cocasse que celle-ci. Non pas qu'Ynnitach soit suffisamment idiote ou maladroite pour se laisser brûler le visage par de l'acide. Mais qu'un de ses ennemis jurés ai la présence d'esprit en de pareille circonstance de l'avertir d'un danger immédiat, cela paraissait inconcevable. Pas le temps d'y songer davantage. Le scorpion était bien décidé à en terminer avec son bourreau, comme il l'avait fait avec les deux importuns précédents. Il s'était retourné et s'approchait vers le Jedi, faisant claquer sinistrement ses pinces comme des hachoirs. Il fallait à Leto réagir très vite, car il redoutait qu'Ynnitach profite de la situation pour tenter quelque chose de regrettable. Même en pareille situation de danger pour tout deux, il ne pouvait pas se permettre de lui faire confiance. Elle était d'ailleurs amplement capable de s'en sortir face à ce genre de monstre seule. Elle ne s'encombrerait donc pas la moindre seconde d'un Jedi pour lui prêter main forte. Le scorpion leva sa pédipalpe gauche au dessus de sa tête rampante prêt du sol.

Leto sut instantanément ce qu'il devait faire. Il s'était retrouvé des centaines, peut-être des milliers de fois dans cette situation où il réclamait la clémence de la Force. Celle-ci répondit, une fois encore, à son appel. Le Jedi leva la main devant lui, et un crissement de sable se fit entendre tandis qu'une colonnade à proximité s'effrita. Le mât de pierre grossièrement taillé d'environ trois mètres de long se sépara du sol dans un fracas de roche et de poussière et s’élevât dans les airs avant de filer de façon fulgurante vers sa cible telle une lance. Le poids et la puissance avec laquelle la colonne de pierre avait été projetée aurait suffit à renverser un aérobus sur Coruscant ou à démolir la porte blindée d'un bastion militaire républicain, mais c'était sans compter la cible colossale.

Le scorpion intercepta la colonne de pierre entre ses pinces et broya la roche en petit morceaux. Leto hoqueta de surprise, prêt à esquiver un nouveau coup de pince rageur...
Invité
Anonymous
Et le Jedi avait fait ce qu’elle demandait. Plutôt qu’elle lui ordonnait. Oui car il s’agissait indirectement d’un ordre. Il était venu naturellement à Darth Ynnitach de l’ordonner à un Jedi. Après tout l’un comme l’autre étaient menacés par le scorpion géant. Si le Jedi fuyait il provoquerait ainsi indirectement la mort de la Dame Noire des Sith. Mais la Sith pariait aussi sur leur attitude pour s’appuyer sur lui. Du moins le temps nécessaire de se retrouver en position de force… Et l’un comme l’autre en était loin pour le moment. Maître Vorkosigan agissait donc en Jedi. Sans oublier bien sûr de se mettre en spectacle. Une habitude qu’ils avaient toujours, d’en mettre plein la vue. Comme dirait son ancien Maître d’Armes : « Les roulades et les glissades sont bonnes pour le peuple. ». Il aurait détesté ça. Mais la Sith, pragmatique, appréciait l’efficacité et il avait tranché la queue de l’animal. Etant encore dans l’esprit de ce dernier, la Dame Sith voyait à travers ses yeux et pouvait donc voir à quel point le Jedi était efficace. La souffrance qu’il ressentait en plus de la faim qui le tenaillait devenait insoutenable. Quelque part aux limites de son esprit, la Sith entendait la voix du Jedi qui venait comme tambouriner sur son crâne. Il la mettait en garde. Mise en garde par un Jedi. Aussi noble que stupide… Mais heureusement pour elle qu’il l’était. Sous la douleur et la détresse le scorpion agitait son membre caudal meurtri en tout sens, aspergeant les alentours de son sang si… particuliers.
 
*Quel animal intéressant !*
 
Intéressant, oui, c’est le mot. Mais pour l’heure il est un obstacle. En plus en aspergeant son acide tenant lieu de sang, il devenait un obstacle vraiment mortel. Darth Ynnitach recevait des éclaboussures de sang sur sa bure. Ainsi déconcentrée, elle perdait sa connexion avec l’esprit du scorpion géant. L’acide s’attaquait aux fibres de son lourd manteau. Ceux-ci se décomposaient rapidement, laissant une fumée blanchâtre s’échapper du trou formé par le liquide corrosif. Rapidement, Darth Ynnitach défaisait la boucle du manteau et avec ses épaules s’en extirpait. Plusieurs gouttes avaient atteintes la capuche relevée et risquaient d’atteindre son visage. A présent le scorpion géant devait se sentir libre, libre d’agir comme il le souhaitait. Il redevenait plus précis dans ses attaques sur le Jedi, se jouant de tout ce qu’il lui oppose.
 
------------------------------------------------
 
A l’extérieur du temple le camp de base s’était mis en place. Deux baraquements préfabriqués avaient été déposés une heure après l’arrivée de la première navette. Il était possible à une équipe de se reposer pendant que l’autre poursuit le travail. La nuit tombait, le vent se levait et la plupart des archéologues et techniciens voulaient se sustenter et plancher sur les données récoltées concernant le temple. Mais il en restait d’autres qui souhaitaient continuer à travailler. L’esprit trop obnubilé par ce qu’ils avaient sous les yeux que l’idée de… vivre tout simplement. Le fait que les gardes de la Sith qu’ils accompagnaient tous, rien de moins que la Dame Noire des Sith en personne, étaient en état d’alerte suite à un incident apparemment sans gravité et donc sans importance ne faisait que grimper l’excitation de la découverte. D’être les premiers sur place depuis des centaines si ce n’est des milliers d’années !
 
C’était le cas de Yalthir, jeune humain ayant tout juste vingt ans. Fraichement diplômé de l’Académie Archéologique Sith de Ziost. Il était sorti de là parmi les premiers de sa promotion. C’est tout naturellement que lui et d’autres de ses camarades de promotions furent désignés pour participer à cette fouille archéologique. La Dame Noire ayant ordonné que des esprits nouveaux se joignent à cette expédition. La Sith ne souhaitant pas « s’encombrer » d’archéologues croyant déjà tout savoir et ayant déjà tout vu sur les Sith. Yalthir était particulièrement fier de cela et se montrant particulièrement zélé à la tâche. C’était une occasion en or pour lui de commencer directement sous l’égide de l’Impératrice des Sith. Ce que certains ne manquent de le lui rappeler par moment dans des termes désobligeants. Les imbéciles !
 
Ils n’étaient que trois à rester dans le temple. Plusieurs remballaient leur matériel et retournait au camp de base. Yalthir manœuvraient plusieurs droïdes pour qu’ils cartographient entièrement le temple. En même temps il compilait les données reçues et les classaient déjà par ordre d’importance sur un databloc. Databloc qu’il comptait bien remettre en personne à la Dame Noire. Oui, il cherche à se faire bien voir. Mais pas uniquement par des paroles creuses, mais par des actes ! Mais ça il n’en aura jamais l’occasion…
 
Un tir de blaster retentissait à l’entrée du temple. Suivit d’un cri. Yalthir avait sursauté et en avait même fait tomber l’écran holographique portatif avec lequel il suivait la progression des droïdes. Quelques instants plus tard, le deuxième ex-étudiant comme lui qui était resté travailler sur le site apparaissait dans le couloir en criant. Yalthir n’était qu’à quelques mètres mais il ne comprenait rien de ce qu’il disait. Dans son dos se détachait une silhouette. Une silhouette qui n’avait rien d’un impérial. Qui ne ressemblait à rien de ce qui s’était posé dans l’expédition. Par instinct de survie il préférait s’enfuir à toute jambe. A peine avait-il commencé à courir qu’il entendait son compagnon crier et supplier. Le tout ponctué d’un bruit caractéristique et répété d’un objet tranchant entrant dans les chairs. Trois foulés plus loin il sentait un coup être porté sur son dos, ce qui le faisait s’écrouler au sol. Le jeune archéologue rampait et finissait par se retourner, comme s’il voulait voir. Il ne voyait qu’un humanoïde aux cheveux noirs filasse qui le dardait d’un regard rouge plutôt effrayant. Son dos finissait par heurter une colonnade. Lui, le tueur, continuait de s’avancer. L’Humain levait les bras en guise de supplication, aucun mot ne sortant de sa bouche. Il espérait, espérait que le tir serait entendu du campement et les gardes de la Dame Norie interviendraient. Ou mieux encore, qu’elle serait de retour… Mais rien de tout cela. Il ignorait qu’il était le dernier du campement encore en vie. Que trois autres tueurs comme celui en face de lui s’étaient occupés d’eux. Sa tête, il sentait son esprit s’embrouiller, sa maigre défense représentée par ses bras levés s’abaisser, le meurtrier se jetant sur lui…
 
Après ça, la voie était libre pour les quatre Anzati d’entrer dans le temple.


 
----------------------------------------------------
 

Darth Ynnitach était à présent débarrassée du piège mortel qu’était devenu son lourd manteau. La Sith s’avançait lentement vers le scorpion meurtri qui venait déjouer le tour que lui avait joué le Jedi. A savoir faire s’effondrer un pilier, dont la pierre rongée par ce qui lui tenait lieu de sang était devenue friable. Avec une dextérité peu commune, l’animal s’en était saisi avec ses pinces avant de le broyer comme s’il ne s’agissait que d’une simple branche desséchée. La Reine Noire aurait très bien pu se retirer, laisser le Jedi à son sort. Mais la Dame Noire des Sith craignait que cela ne soit guère judicieux. Bien qu’il s’agisse d’un Maître Jedi il n’aurait alors que deux options après ça : se battre et échouer ou s’enfuir et vivre plus longtemps… Dans quel but ? Appeler des renforts ? A moins que les dits renforts ne soient déjà ici ? Une foule de question dont la Sith devait obtenir les réponses ! Pour cela il fallait donc qu’il vive encore un peu…

 
Levant les bras dans une posture arrogante, Darth Ynnitach accumulait sa rage et sa haine. Le pouvoir du Côté Obscur s’agitait sous son épiderme et semblait venir la picoter comme si de minuscules dards venaient essayer de la transpercer. Domptant ce feu intérieur qui consumerait instantanément les faibles et les peureux, la Dame Sith lui donnait vie sous la forme qu’elle désirait. Du bout de ses doigts gantés se formaient des éclairs. Ceux-ci viraient du bleu au blanc et fondaient sur la cible que la Sith souhaitait. Bien que des arcs électriques semblaient chercher à s’échapper de cette emprise pour frapper d’autres cibles autour de l’émettrice. Très vite le couloir, qui était chichement éclairé par la lumière verte du sabre laser Jedi, renvoyait à présent les reflets d’un violent orage.
 
Peu à peu les éclairs prirent une couleur virant sur le bleu/violet. La puissance de la Sith étant toujours plus grande et celle-ci l’employait à frapper sa cible, le scorpion géant. Un rictus mauvais venant entrouvrir ses lèvres et étirer sa bouche. Sous le coup de cette attaque il fut dans un premier temps paralysé. Paralysé par la surprise, la douleur et la peur. Ses mandibules claquaient comme ses pinces et il cherchait à se recroqueviller sur lui-même. Pour le tuer, la Sith aurait très bien pu s’attaquer au système respiratoire de l’animal ou user de son sabre laser. Mais le savoir-faire déployé par le Jedi résonnait comme un défi. Saurait-elle, elle aussi, épater la galerie ? Quoi de mieux que de montrer une parcelle de sa puissance à un ennemi potentiel pour qu’il ne songe à vous attaquer ? Et les éclairs étaient tout aussi démonstratifs qu’efficaces. C’était en tout cas plus qu’assez pour le scorpion. Il reculait et retournait dans l’ombre. Disparaissant par l’anfractuosité par laquelle il était sorti. Que pouvait-il faire d’autre ? Malgré la faim, la peur d’une mort immédiate l’emportait sur le reste.
 
Ce qui était le signe aussi qu’il existait d’autres proies au menu sur cette planète oubliée de tous…
 
A mesure que le scorpion géant s’éloignait, les éclairs lâchés sur lui par la Sith diminuaient en intensité. Peu à peu le feu intérieur qui consumait la Sith s’estompait. Mais rien n’était terminé. Deux ennemis face à adversaire commun ne fait pas d’eux des alliés pour autant. Et comme le Maître Jedi lui en laissait l’opportunité, Darth Ynnitach frappait. Le Falleen devait apporter des réponses aux questions qu’elle se posait. Il allait le faire. Ensuite, elle aspirerait sa « Soupe », calmer cette Faim insatiable qui la tenaillait. Avec la Force, la Dame Sith plaquait le Jedi contre le mur, renforçant son emprise au fil des secondes, rendant chaque mouvement plus difficile et bientôt plus douloureux…
 
-Que fais-tu ici, Jedi ?! Es-tu venu seul ?!

 

« Que fais-tu ici, Jedi ?! Es-tu venu seul ?! »… « Que fais-tu ici, Jedi ?! Es-tu venu seul ?! »… « Que fais-tu ici, Jedi ?! Es-tu venu seul ?! »…
 
Cette question était posée à la fois oralement et aussi par le biais de l’esprit via la Force. La voix de la Sith venait marteler l’esprit du Jedi. Inlassablement la question revenait. Et à chaque fois cela coûtait un effort surhumain de résister à cette pression sur l’esprit. Les réponses furent les mêmes, quoi que différentes dans la teneur des propos. Il était très cohérent et sur de ses paroles au début. Au bout d’un moment ses paroles devenaient plus erratiques mais elles allaient toujours dans le même sens. Apparemment il n’avait rien de plus à dire à cette question.
 
S’avançant à nouveau vers Maître Vorkosigan qui venait de s’effondrer au sol, ses talons claquant sur le sol pierreux, la Dame Noire des Sith laissait place à l’Anzat qu’elle devait refouler régulièrement. Etant encore considérée comme une jeune Anzat selon les critères de cette race, il était difficile à réfréner cette Faim, la « Soupe ». Surtout dès lors que le jeune Anzat y a goûté une première fois. Mais il ne fallait pas non plus s’y adonner à chaque envie au risque de devenir une bête, un vulgaire animal primitif tout juste bon à chasser les proies. Un limier trop dangereux à garder en vie. Darth Ynnitach avait dû apprendre à réfréner cette faim irrépressible. Mais aujourd’hui, face à un Maître Jedi, il faudrait qu’elle soit idiote pour laisser échapper un tel esprit…
 
Arrivée face à lui ses dons d’Anzat le paralysaient. Le regard de la Sith avait une lueur violette, venant cercler son iris. Ceux-ci hypnotisaient le Jedi. Il était à terre et la Sith se penchait tandis qu’une main gantée venait caresser son visage, glissant sous son manteau pour le forcer à la regarder. Avec souplesse, Darth Ynnitach venait se mettre à califourchon sur ses cuisses, le gardant ainsi redresser vers lui. Il était perdu, mais pas totalement encore. Il devait sentir au fond de lui-même que tout ceci n’était pas normal et qu’il ne devrait pas se laisser faire. D’ailleurs il levait une main vers elle, de celle-ci la Force se concentrait pour la repousser. Sentant l’attaque arriver, la Sith apposait une main gantée sur le poignet du Falleen pour l’écarter d’elle.
 
-Du calme, Jedi… Laisses-toi aller… J’ai entraperçu les désirs que tu réfrènes… Ce que tu enfouis au plus profond de toi… Tu vas les connaître… Rejoins-moi… Deviens une voix dans la Mer de Silence… Lui murmurait-elle alors que de ses joues, les deux appendices tentaculaires en émergeaient pour venir se glisser dans son nez…
Invité
Anonymous
Lorsque les éclairs grondèrent à travers la pièce, la pierre des murs crissa, le sable au sol chauffa et devint par endroit comme du verre brisé et le monstre à pince convulsa. Mais pire que tout, la Force hurla. Pour un œil profane, une telle démonstration de puissance aurait tout simplement put être qu'un simple spectacle ''son et lumière'' haut de gamme exécuté par un formidable magicien. Mais pour un Maître Jedi, pervertir et soumettre avec tant de rage la Force à sa volonté était une vision d'horreur abominable. Car c'est ce qu'il fallait pour obtenir un pouvoir si terrifiant et si meurtrier. Leto sentait en lui la Force implorer quiconque pouvait alléger sa douleur. Il n'eut d'autre choix que de se mettre à couvert pour éviter de lui-même finir carbonisé par la foudre rageuse de la Sith. Le bas de sa bure prit feu lorsqu'il fut léché par une escarbille bleutée et il dut se défaire du vêtement avant de le jeter au sol pour étouffer le départ de feu. Plusieurs secondes passèrent pendant lesquelles on aurait put jurer entendre le pire des orages tempêter dans la pièce. Les grincements suraigües de l'atmosphère sous pression et le battement frénétique des pinces et de l'appendice caudal amputé du scorpion ajoutait une notion de chaos étrangement maitrisé à l'ensemble effrayant qui se jouait sous les yeux du Jedi à cet instant. Puis le calme revint, les colonnades étaient encore parcourues de fulgurations sporadiques tandis qu'une odeur d'ozone très prononcée avait envahie les lieux, significatif d'une forte activité électrique. C'était une folie, une pure folie. Ynnitach était infiniment plus dangereuse que tout ce qu'on pouvait bien croire. Son pouvoir dépassait l'entendement. Les Jedi eux-même refusaient de voir la vérité en face et minimisaient son degrés de dangerosité. Mais peut-être qu'aucun d'entre-eux n'avait ressenti les perturbations extrêmes dans la Force lorsqu'elle la tordait et la martyrisait à sa guise comme Leto l'avait ressenti. Peut-être qu'en considérant sérieusement cela, l'avis des Jedi sur Ynnitach deviendrait bien plus radical...

Leto patienta quelques secondes supplémentaires avant de se redresser et de sortir de sa cachette. Il fit face à la Dame Noire qui se tenait au centre de la pièce, là où se tenait le scorpion géant auparavant. Il n'avait aucune idée de ce qu'il était advenu de lui, s'il avait fini complètement consumé en un tas de cendre se mêlant au sable, ou s'il avait préféré fuir. Mais il n'en avait désormais que faire. À vrai dire et depuis le début, il s'en fichait pas mal de ce monstre. Il aurait très bien put en venir à bout sans problème bien qu'il aurait préféré la fuite plutôt que le massacre gratuit d'un animal qui ne cherche qu'à se nourrir. Le plus important était elle, Ynnitach. C'était elle, le véritable monstre ici bas. Elle, ne tuait pas pour satisfaire ce besoin impérieux et universel de nourriture, elle tuait pour le plaisir intense et diaboliquement chaleureux que cela lui procurait dans le creux de son cœur perfide et rongé de haine. Le face à face était désormais inévitable. Mais le Jedi continuait de penser qu'un duel était une très mauvaise idée. Tout d'abord car il se savait en infériorité. Comment en douter après avoir assisté à un tel déploiement de puissance ? Et puis aussi car il redoutait que le temple ne soit encore plus dangereux à mesure qu'il s'enfoncerait dans ses coursives. Le scorpion géant n'était peut-être qu'un avant-goûts de ce qui l'attendait plus loin et une aide lui serait probablement la bienvenue. Fusse-t-elle celle d'une Sith. Mais quand bien même duel il n'y aurait pas, il fallait garder en tête qu'Ynnitach était une bête féroce et qu'en tant que Sith, elle réagissait plus qu'autre chose, laissant régulièrement aller ses instincts et ses émotions dicter sa conduite. Il fallait lui mettre des chaines immédiatement avant qu'elle ne puisse gagner du terrain et prendre le contrôle de la situation. Leto devait s'imposer et peut-être parviendrait-il à ce qu'il désirait en lui faisant entendre raison. Le sourire hideux, carnassier, qui éventrait le visage de la Sith lui fit froid dans le dos mais il resserra sa poigne sur le manche de son sabre-laser. Encore actif, son bourdonnement avait le don de le rassurer.

Ynnitach s'était avancée, elle n'était plus qu'à quelques pas. Leto leva droit devant lui son sabre pour la maintenir à distance, si bien que la pointe de sa lame verte frôla le menton de la jeune femme. Celle-ci ne dit mot mais ne l'entendait sûrement pas de cette oreille. Et même si Leto s'y était préparé, la violence de la secousse le prit par surprise. Il fut repoussé en arrière, mais pas suffisamment pour chuter. Il arcbouta ses jambes pour garder l'équilibre et adopta une posture de défense en levant son sabre-laser, cette fois-ci prêt à se battre si tel était son destin. Mais une nouvelle vague vint le faucher, cette fois-ci assez brutale pour l'envoyer s'écraser contre le mur cinq mètres derrière. Il le sentit. Quelque chose venait de pénétrer insidieusement dans son esprit. Comme une tige de duracier qu'on lui enfoncerait dans l'oreille, jusqu'à lui en crever les tympans et lui vriller la cervelle. Un étau se resserrait doucement sur son esprit. Il tenta de lever les bras mais cela lui fut interdit. Une présence froide drapée d'une étincelante sensation de douleur venait de prendre possession de son esprit. Jamais ses sens n'avaient été autant en alerte et pourtant, la moindre réaction lui était désormais impossible. Seule une voix déshumanisée résonnait dans sa boite crânienne. Ça et une irrémédiable nécessité d'obéir à ce qu'on ordonnait à sa psyché. Il ne se sentit même pas ouvrir la bouche, tendre ses cordes vocales et émettre un son. Tout se passait dans sa tête et dans celle de la Sith qui désormais se trouvait à tout juste un mètre de lui. Il dit quelque chose comme « J'ai reçu un signalement faisant état d'une activité énergétique suspecte à la surface de cette planète. Je suis venu enquêter. » et sa propre voix donna de l'écho à l'infini comme si son crâne était devenu une vallée rocailleuse dénuée de vie. Il répéta des dizaines, peut-être des centaines de fois la seule et unique réponse qu'il lui fut autorisé de formuler puis la pression dans sa tête disparue. Ses jambes vacillèrent et le Jedi dut prendre appui sur le mur avec son dos afin de glisser doucement vers le sol. Il se sentit soudainement éreinté, comme si il venait de lutter des heures durant face à une armée entière pour rester en vie.

Maintenant qu'il avait retrouvé ses esprits, il réalisa que ses mains étaient vides. L'agréable et rassurante lueur d’émeraude qui nappait les lieux avait disparu. Sous la force de l'impact qui l'avait propulsé contre le mur, il avait dut laisser tomber son sabre-laser. Il leva les yeux pour faire face à la Sith. Arriverait-il à se défendre ? Il devait au moins essayer. Si les Jedi avaient pour habitude le renoncement et la réserve, ils n'en avaient pas moins de l'honneur à revendre. En particuliers lui. Pour tous les Jedi morts dans les conflits entre la République et l'Empire depuis que les Sith avaient signés leur grand retour dans la galaxie, Leto se devait de lutter contre Ynnitach. Même s'il n'en sortait pas victorieux, il devait honorer la mémoire de ses frères, de ses amis, de ses maîtres. « Viens, Ynnitach, approche, et affronte moi. Qu'on en finisse. » Se disait-il. Et c'est ce qu'elle fit, mais une sensation étrange venait soudainement de fracturer sa détermination. Elle ne tentait pas à nouveau de pénétrer son esprit. C'était autre chose, cette fois-ci, il n'avait plus mal, il ne se sentait plus habité par cette ignoble sensation de supplice et d'assujettissement. Au contraire, il se sentait incroyablement léger, comme libéré de toute peine matérielle et physique l'enchainant à ce monde cruel. Ce sentiment éthéré était semblable à celui qu'un Jedi connaissait lorsqu'il méditait pour embrasser du bout des doigts la paix et la sérénité intérieure. Mais cela avait quelque chose de plus pervers et de plus illusoire, Leto le savait.

Il se rendit compte que l'Anzat était désormais tout proche de lui. Très proche. Trop proche ! Il pouvait observer ses yeux luisants d'une étrange lumière mêlant appétit vorace, perversité et curiosité. Contrairement à bon nombre de Sith et autres adeptes du Côté Obscur, les yeux d'Ynnitach n'étaient pas viciés de jaune et de rouge, mais revêtaient une belle teinte lavande. Il n'avait jamais eu l'occasion de réellement s'en rendre compte jusqu'à maintenant, mais la proximité suggestive de la Dame Noire avec lui ne lui laissait guère le choix que de songer à son apparence. C'était une femme magnifique. Et rien que cela aurait put être considéré comme un horrible blasphème au Temple. Sa condition de Sith lui donnait une aura sauvage et une beauté macabre particulièrement étrange et pourtant irrésistiblement attrayante. Sa peau douce et mâte n'offrait aucune aspérité indésirable à l’œil. Ses lèvres généreuse laissaient sa bouche entrouverte si bien que le Jedi put sentir régulièrement son souffle chaud se déposer sur sa joue. Il sentit ses cuisses fermes se presser contre lui tandis qu'elle se penchait de plus en plus en avant. Elle avait ôté son manteau sombre et ses fines épaules désormais à nu laissaient deviner une corpulence étonnement féminine pour un être doué d'une telle puissance et capable des pires brutalités. Son bustier proposait à la vue du Falleen un impétueux décolleté duquel tentait de s'échapper à chaque respiration une poitrine ronde et arrogante. De profondes inhalations faisaient se lever ses seins à travers ses vêtements qui semblaient avoir un mal de tous les diables à contenir leur volcanique propriétaire. Il sentait son poux battre nerveusement dans sa gorge comme un oiseau en cage. Une douce chaleur l'avait envahi, comme si la sensationnelle créature qu'il avait désormais à dix centimètres de son visage avait directement plongé la main dans son cerveau pour y caresser le centre nerveux du plaisir. Aussi sûrement qu'elle aurait put le faire en glissant ses doux doigts féminins dans l'entrejambe du Jedi...

Darth Ynnitach était envoûtante, et Leto compris que ce n'était plus là l'action de la Force. Les Anzati étaient un peuple mystérieux à bien des égards. Les Anzati étaient entourés de quantité de mythes et de légendes. Certains pensaient qu'ils étaient invulnérables. D'autres croyaient que tant qu'ils absorbaient le cerveau des autres ils restaient immortels. D'autres encore pensaient que cette espèce n'existait même pas tant elle semblait fantasmagorique et qu'elle avait été créée de toute pièce par des romanciers imaginatifs, il y a de cela des siècles. Les études xenobiologiques qui avaient portées leur fruits étaient encore rares sur les Anzati, les quelques individus sur lesquels il avait été possible d'enquêter avaient montrés très peu de coopération. Leto se souvenait des quelques lectures dans la salle de repos des archives du Temple lorsqu'il désirait découvrir les races les plus étranges de la galaxie, du temps où il était encore Padawan. Les êtres de cette espèces détenaient des dons télépathiques. Capacités avec lesquelles les Anzati faisaient baigner leur future victime dans un sentiment de confiance chimérique avant de déployer leurs appendices pour se nourrir de façon parfaitement unique dans toute la galaxie. Parfois, ce sentiment de confiance pouvait se nuancer selon la sensibilité de chacun et se transformer en enivrement charnel proche de l'excitation sexuelle. Le retour à la réalité lorsque la mort survint, brutalement et douloureusement, n'en était que plus abrupt. Leto aussi était capable de quelque chose de semblable grâce à ses phéromones. Chaque Falleen adulte l'était. Mais depuis son adolescence, il s'était juré de ne plus employer ce genre de méthode, selon lui indigne d'un Jedi. Il préférait accomplir l'effort - gratifiant - d'utiliser sa matière grise pour se sortir de situation délicate plutôt que de charmer à tout va et attiser l’appétit libidineux de n'importe qui.

Les pouvoirs télépathiques d'Ynnitach étaient très forts. Mais la Force l'était encore plus, elle était bien plus omnipotente que n'importe quelle capacité raciale, Leto en était convaincu. Aussi, il s'ancra en elle pour garder la tête hors de l'eau, pour éviter de se noyer dans les sensations lubriques que l'Anzat faisait déferler dans son esprit. Il eu la force de lever sa main mais l'Anzat était attentive, elle empoigna aussitôt le Falleen. Tenter une Vague de Force ? Peut-être bien, mais qu'est-ce que cela allait lui apporter ? Si il parvenait à repousser la Sith, que ferait-il après ? Il fallait rapidement trouver une réponse car il se sentait perdre pied de plus en plus tandis que les appendices tentaculaires de la Sith se faufilaient de façon menaçante le long des joues et des narines du Jedi. Il devait faire cesser cela coûte que coûte. Quitte à mourir, il devait emporter son bourreau avec lui. Tant pis, il rejoindrait la Force aujourd'hui s'il le fallait. Son sabre-laser, perdu et à moitié enfoui dans le sable s’éleva puis flotta dans les airs pour parvenir jusqu'à eux. Le manche pivota et l’émetteur de la lame se plaqua dans le dos de la Sith. Elle ne pouvait ne pas ressentir le froid du métal entre ses deux omoplates tandis que Leto exécutait un effort douloureux pour s'extirper une bonne fois pour toute de l'ensorcellement dont il était victime. Il serra la mâchoire, son souffle était gêné par les appendices s’enfonçant peu à peu dans ses narines. Il dit enfin d'une voix sentencieuse et sans équivoque :

- « Éloignez-vous, ou nous périrons tout les deux. Vous ne parviendrez pas à ralentir la course de ma lame laser à travers votre torse... ». Cela était sûr. Quand un sabre-laser était activé, il l'était pour de bon. Aucun manipulateur de la Force ne pouvait freiner l'élancer de la lame d'un sabre-laser...

Une lueur de raison revint subitement dans les yeux de la Sith. Ses appendices avaient arrêtés leur progression et sa bouche restait entrouverte dans une image de surprise gelée dans le temps. Elle se recula subrepticement et Leto finit par la repousser sèchement, elle tomba en arrière, le séant au sol. Mais il n'eut pas le temps d'agir plus, un sinistre craquement de roche se fit entendre. Il vit derrière Ynnitach - probablement encore légèrement obnubilée par son repas manqué de peu – que le sable décrivait d'étranges tranchées convergentes vers un point central, au milieux des stèles précédemment aperçues au sol. Et la seconde d'après, un gouffre béant et noir s'ouvrit, d'abord d'un mètre de large, puis triplant brusquement de taille. Le sable, les colonnades, les plaques de pierre, tout cela s'effritèrent et se brisèrent puis furent engloutit dans la cavité qui venait de se former tandis que les deux individus furent emportés vers les abysses...

Invité
Anonymous
-Ssssshhh… Cesse de résister… Tu commences à peine à entrevoir ce que tu désires tant… Tu…
 
Darth Ynnitach était tellement obnubilée par sa proie qu’elle en oubliait un principe fondamental concernant les proies. Que tant que la proie n’a pas expirée son dernier soupir, celle-ci se défend. Le Maître Jedi est une proie de choix. Mais en vérité bien plus redoutable que les esclaves dont elle avait l’habitude de se nourrir. Un rival parfois, mais celui-ci était déjà suffisamment affaibli pour ne pas réagir. Maître Vorkosigan n’était pas de ceux là. Lui comptait lui résister jusqu’à la fin. Un vrai Jedi…
 
La Dame Noire des Sith ressentie plaquée contre son dos à nu l’embout froid et métallique d’un sabre laser. Une fraction de seconde plus tard et la Sith comprenait. Le Jedi avait remis la main sur son sabre laser et avait fait remonter son arme contre son dos. Il était prêt à les tuer tous les deux. Face à cela, l’Anzat renonçait avec difficulté certes, de rassasier sa Faim. De prendre le risque. Oui, elle pourrait, elle aurait pu aller plus loin, forcer l’esprit du Jedi à capituler et boire sa « Soupe ». Mais l’instinct de conservation était le plus grand. Elle cessait de laisser ses appendices s’insinuer dans les narines du Falleen. Son regard qui était plongé dans celui de sa victime se mettait à lire la lueur de détermination qu’il possédait au lieu d’essayer d’infléchir sa volonté. Comme pour montrer qu’elle acceptait de ne plus le tuer, pour le moment, Darth Ynnitach reculait.
 
A peine eut-elle esquissé un recul que le Jedi la repoussait sèchement. Darth Ynnitach atterrissait sur le sol pierreux recouverte d’une fine pellicule de sable qui soulevait un léger nuage de poussières volatiles lorsque son séant venait s’y apposer lourdement. La Sith ne se rendait pas totalement compte de ce qui se passait. Son esprit était encore embrumé par le désir de saisir de la « Soupe » du Jedi. Elle la voulait, la désirait plus que tout. Elle en regrettait même de s’être écartée de lui. Elle n’aurait pas dû ! Elle aurait dû s’en emparer ! Ça c’était l’esprit Anzat qui parlait. Lorsqu’il se retrouve en face d’une proie succulente dont l’Anzat désire plus que tout s’en emparer. Que se soit pour lui-même ou, pour paraître plus « noble », pour la Mer des Voix. Se retrouver si proche d’une proie si désirable et de ne pouvoir s’en repaître était un sentiment étrange chez un Anzat et c’était pire encore lorsqu’il avait été proche, si proche de s’en emparer et de le voir lui échapper. C’était une véritable torture de l’esprit pouvant être constatée physiquement comme un état de manque telle que peut provoquer une drogue. Darth Ynnitach ne s’apercevait pas de ce qui se passait dans son dos. Elle ne voyait pas le sable qui s’écoulait le long des dalles et tombaient plus bas, l’étage d’en dessous. Ce n’est que trop tard que la Sith se rendait compte que le sol se dérobait sous elle et que le sable qui s’écoulait l’entraînait avec lui dans un précipice. La Dame Sith cherchait à s’agripper à quoi que se soit, ses mains gantées fouillant dans le sable pour s’accrocher à la moindre aspérité. Attirée dans ce précipice, la Sith voyait sa proie lui échapper et la perspective d’être ensevelie vivante n’était guère réjouissante non plus.
 
-Non ! Noooon !!! AAAAAAAAAAHHHH !!!!


Le bruit de la pierre raclant sur la pierre, le sable qui continuait se déverser dans la crevasse grandissante masquait finalement le cri de terreur de la Sith. Comme si le Jedi aurait levé le petit doigt pour l’aider… Il serait bien fou de le faire. Après tout ils sont ennemis, des ennemis mortels. Et la guerre est déclarée entre l’Empire des Sith et la République que les Jedi servent. Et en temps de guerre on tue son ennemi. C’est aussi simple que ça. La mort de son ennemi est toujours simple. Sans doute pour cela qu’elle tombait dans le trou formé dans le sol, un trou qui ne semblait avoir de fin…
 
----------------------------------------------
 
Le Noir. Le Noir Absolu ressemblait-il à ça ? Rien ? Le vide ? Comme un sommeil éternel sans rêves ? Est-ce ça, la Mort ? C’est du moins ce que l’esprit assommé de Darth Ynnitach supposait de ce noir dans lequel elle était plongée. Non ce ne devait pas être ça, la mort. Peu à peu des sensations étranges lui provenaient de son corps. De la douleur. Si elle gémissait de douleur, son esprit l’ignorait. Il était obnubilé par autre chose. Une chose qui le raccrochait à la vie. Une chose qui lui hurlait que ce n’était pas la mort, mais la vie qui l’habitait encore. Une présence étrange se trouvait à proximité. Si la Dame Sith avait les yeux ouverts, elle ne voyait rien dans cet endroit où elle était. Mais une présence était là. La Force le lui hurlait. Menace ou allié ? Peu probable pour ce dernier. La présence est là, si proche qu’il lui semble sentir son souffle contre son visage. La Force aidant, une forme de connexion fugace s’était crée entre la Sith et la créature avant de disparaître rapidement. Ce qui était rageant pour la Reine Noire qui commençait à peine de saisir à quoi elle avait à faire… Le Côté Obscur était là, toujours là et particulièrement puissant dans cet endroit. La Sith ne le remarquait que maintenant et se sent rassurée. Trouvant cette ambiance, cette aura, accueillante. Comme une chaude couverture.
 
----------------------------------------------
 
Cette vieille compagne qu’est la douleur se réveillait à nouveau. Plus vive que précédemment. Ce qui la faisait ouvrir les yeux. Affolée son regard virait de gauche à droite, cherchant à identifier son environnement. Le souvenir de sa chute, de ses tentatives de se retenir sur les aspérités de la paroi la plus proche, les paquets de sable qui venait la submerger et le fait d’avoir user de la Force pour ralentir finalement sa chute pour se recevoir à peu près correctement un peu avant d’heurter le sol. Sol composé de plusieurs couches de gravats et de sable. Là, rien de tout ça. La Sith était allongée au sol, à l’horizontale et bien droite. Le couloir plongé dans une obscurité totale n’était plus là, celui-ci étant chichement éclairé. Eclairé par quoi ? De plus, elle ressentait une source de chaleur à proximité non loin de son bras gauche.
 
-Aaaoooowh…
 
 Ses sensations revenaient peu à peu pleinement. La douleur qui était là se réveillait davantage. Se rappelant à son bon souvenir. Elle irradiait Darth Ynnitach sur tout le corps. Allant de la « simple » courbature au choc sur les os. Sans doute l’un ou l’autre avait été foulé ou cassé. Rien que le fait de se redresser pour s’appuyer contre la paroi dans son dos lui avait arraché un effort plus que considérable. La présence confortable, chaude, accueillante du Côté Obscur qui lui semblait avoir ressentie précédemment n’était plus là.Mais la souffrance était aussi une force des utilisateurs du Côté Obscur, en particulier des Sith.
 
-Huuuuuh…
 
Observant son environnement, la Dame Sith regardait à sa droite. C’était un mur. Un couloir à sens unique donc. A sa gauche le couloir n’était pas long, conduisant à un croisement. A proximité se trouvait un réchaud, qui trônait au milieu du dit couloir. A qui appartenait-il ? Qu’est-ce qu’il faisait là ? Trouvant cela incongru, la Sith ne comprenait pas. Repensant au Jedi, sa proie, elle ne le voyait pas. Mais ne voyait qui ça pouvait être d’autre. La présence ressentie durant son inconscience ? Elle doutait même de l’avoir réellement ressentie. Ses gens ? Non, ils ne l’auraient pas laissée ici, seule. Le Jedi n’aurait pris ce risque non plus. Remarquant qu’elle était désarmée, n’ayant plus son sabre laser et son fouet laser à la ceinture, il devenait évident que ce n’était pas un allié qui l’avait amenée ici. D’ailleurs, la Sith ne se souvenait pas de les avoir perdu dans sa chute, ni même de les avoir utilisé. Mais un Sith n’est jamais totalement désarmé…
 
Darth Ynnitach cherchait à se redresser à nouveau. Il lui fallait partir d’ici. La douleur ressentie était une motivation supplémentaire pour elle de partir d’ici. L’esprit est fort, mais la chair est faible. Elle l’a toujours été. A peine eut-elle fait un pas que la Sith chancelait, se retenant à la paroi avant de glisser à nouveau sur le sol, lui arrachant un gémissement de douleur avec quelques accents de rage. Sa cheville droite lui faisait souffrir. Elle devait être cassée. Soit en essayant de se retenir à une paroi lors de sa chute ou alors en heurtant le sol, malgré le fait de l’avoir amortie. Tout était confus dans son esprit. Ne pouvant rien faire d’autre, elle restait là, essayant malgré tout par moment de se relever. Mais à chaque fois sans plus de succès.
 
Une silhouette finissait par approcher, son contour se dessinait dans la faible luminosité provenant du croisement un peu plus loin. Ses pas étaient à peine audibles, si ce n’est le crissement du sable sous ses semelles. L’être approchait et s’arrêtait finalement. Restant à distance malgré tout. Darth Ynnitach finissait par le reconnaître. Le Jedi. C’était lui ! Sans doute avait-il été attiré par son aura lorsqu’elle s’était éveillée et avait tenté de partir. Lui qui l’avait emmené ici ! Pourquoi ? Une foule de question venait bousculer l’esprit de la Dame Noire des Sith. Mais patience, le Falleen allait sûrement finir par se dévoiler. Dévoiler sa logique. Son regard scrutait le Jedi, comme si elle le redécouvrait à nouveau. Son sabre laser et son fouet laser ornaient sa ceinture utilitaire. C’était donc lui qui les avaient… Cependant ce n’était pas tout. La Reine Noire remarquait aussi des traces de brûlures sur la tunique du Jedi. Comme si des tirs de blaster étaient passés à proximité de lui.



*Mes hommes ! Sans nul doute !*
 
Il était raisonnable de la part de Darth Ynnitach de penser qu’il s’agissait de ses gardes. Après tout, sans nouvelles de sa part, il était normal d’envisager que ses gens allaient la chercher ! Mais la Sith ignorait alors que toute son expédition à la surface était morte. Que tous avaient été tués. Ignorant donc cela, la Dame Noire des Sith envisageait plus sereinement cette situation. Un Jedi isolé face à elle et ses soldats en train de fouiller ce temps et qui finiront par les retrouver. Elle se sentait maîtresse de son temps. Elle comptait bien en abuser…
 
-Jedi… Huuuh… Elle lui offrait un sourire quelque peu déformé par la douleur. Tu as… des désirs… particuliers. Elle riait doucement. Son regard appuyait pendant quelques instants le réchaud qui était là avant de revenir sur le Jedi. Pourquoi ? Croyait-elle de devoir demander alors qu’il restait encore silencieux. Doutait-il finalement de son choix ? Aaaaoowwwhh… Huuuhhh… La Sith s’était redressée davantage, bien que le Côté Obscur de la Force coulait en elle, il ne la soignait pas, mais la gardait éveillée, ses sens en alerte et… Elle pariait sur le fait de la voir souffrir le ferait peut être la prendre en pitié… Plus qu’il ne le devrait ?
Revenir en haut
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
skin made by
© jawn