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Alsakan, District de Rucapar,

Bâtiment d’acclimatation et d’observation central des Mosaïques d’Alsakan,
34ème étage, Grande Salle, Exposition Nord-Est.



« … la restauration de ce chef d’œuvre galactique, héritage de nos traditions et représentation d’un pan entier de notre culture est une véritable fierté. En ce jour, nous célébrons la consécration d’un siècle de négociations avec nos voisins du Triangle de l’Hydienne et de la Perlemienne et de récupération au cœur des archives des mondes de plus de dix régions stellaires. En ce jour, nous rendons hommage à nos ancêtres morts sous le feu d’un gouvernement galactique alors corrompu, il y a de ça plus de onze millénaires, lors du massacre que nos historiens appellent le Nettoyage de Rucapar. Car si nous sommes ici pour célébrer la reconstruction de cette œuvre détruite, nous ne devons pas oublier les âmes innocentes qui ont succombé. »

La voie de sa sœur, la Conseillère aux Affaires Culturelles, l’Éducation et l’Influence résonnait avec fermeté et conviction aux quatre coins de la grande et vaste salle de réception et d’observation circulaire depuis laquelle il était possible d’observer l’ensemble du District de Rucapar et notamment les cinq grandes branches des Mosaïques d’Alsakan qui partaient vers les cinq montagnes équidistantes qui délimitaient le terrain de la mégalopole. La salle avait été réaménagée pour pouvoir accueillir la grande scène sur laquelle Cyllie Fylesan s’exprimait, faisant face à une véritable foule d’invités mêlant à la fois des représentants de l’Auditorium Civil des Xenvaer, des membres de la Noblesse d’Alsakan, de hauts dignitaires ainsi que des délégations représentatives de différents mondes du fameux Triangle de l’Hydienne et de la Perlemienne : Rhinnal, Tepasi, Korfo, Yabol Opa, Doldrums, Shelkonwa, Bogden ou bien Mindor. Jeresen était assis au premier rang, côtoyant les Conseillers du Roi ainsi que les hauts-représentant de l’Auditorium. Son regard était rivé sur sa sœur et sur les différentes navettes de transport et de construction qui filaient en arrière-plan au-delà des vitres en transparacier du bâtiment.

« Cette immense fresque n’est autre que la représentation artistique de l’histoire d’Alsakan, depuis sa colonisation par des colons en provenance de notre voisine Coruscant, en passant par l’expansion pacifique menée par nos ancêtres, le peuplement du Triangle de l’Hydienne, et cela jusqu’au moment fatidique de la destruction de ce chef d’œuvre. Mais ce dernier renait enfin de ses cendres, avec le même objectif que celui de ses créateurs : retranscrire l’histoire. Une histoire que nous partageons avec les mondes de la Voie Hydienne et de la Route Commerciale Perlemienne, que nous avons invité à prendre part à ce projet colossal, et dont l’histoire sera bien évidemment contée avec celle de l’Hégémonie. »

Les mots de Cyllie faisaient écho dans ses pensées, lui rappelant l’époque où il avait commencé à apprendre l’histoire de son monde natal et de son rayonnement culturel. Il se revoyait enfant, regardant encore et encore les holo-archives dans le grand salon de la résidence familiale, dans leur Domaine des Dix Vallées. Son esprit dériva, s’éloignant du discours de sa sœur, dont il connaissait le contenu par cœur pour l’avoir lu en avant-première. Il n’émergea de ses souvenirs que quelques instants plus tard, tandis que Cyllie avait bien avancé dans ses propos et approchait de la fin de son grand oral.

« ... si nous avons continué d’exister sereinement au cours des différents conflits entre l’Hégémonie et Alsakan, lors de la guerre de renversement du Pius Dea ou encore au cours des différentes guerres contre les Sith, c’est bien parce que nous partagions les mêmes objectifs ; les mêmes idéaux. »

Ces mots, ils n’avaient cessé de les marteler ces dernières semaines, ces derniers mois. Que ce fut sur Dubrillion, au sein du Sénat Galactique, à bord de l’Amiral Hirken ou bien au cours d’entretiens diplomatiques, Jeresen avait appuyé sur ces principes communs et originels qui avaient mené à la fondation de la République et aux révoltes des systèmes régionaux lorsque l’état fédéral s’en était éloigné. Mais aujourd’hui, il n’était pas là pour rabâcher une fois de plus ce genre de propos. Il était là pour tendre la main, comme sa sœur allait le faire dans peu de temps, à cette même République dans ce projet fort, et dans ceux qui vendraient bientôt.

« Comme nous l’avons déjà énoncé, ces travaux que nous venons d’entamer n’ont pas seulement pour but de restaurer ce qui a été détruit, ils ont également pour but de retranscrire les faits que nos ancêtres n’ont pas pu illustrer. Plus encore, ils ne sont que le début d’un véritable plan visant à préserver notre culture ainsi que son rayonnement au sein de notre République… »

Jeresen écouta attentivement sa sœur pendant toute la suite du discours, qui ne tarda pas d’ailleurs à prendre fin, Cyllie terminant sur une ouverture aux tractations diplomatiques et offrant l’opportunité à ceux voulant prendre part au projet de se faire connaître. L’Alsakani esquissa d’ailleurs un léger sourire, reconnaissant là une invitation qui lui était directement faite. S’ensuivit le fameux buffet auquel le sénateur aurait bien participé s’il avait eu plus de temps à s’accorder. Mais il voulait aussi et surtout revoir sa sœur, et profiter de l’occasion pour discuter plus calmement des événements à venir. C’est pourquoi il avait fait son chemin au milieu des invités jusqu’à Cyllie, l’enlevant à un couple de nobles réputés pour leur don soporifique.

Ils quittèrent la grande salle en passant derrière la scène dressée pour l’occasion de l’inauguration officielle des travaux pour s’éclipser dans les couloirs adjacents et faire leur chemin jusqu’à un des nombreux salons privés qui donnaient sur les mosaïques qui entouraient le bâtiment et s’étendaient au-delà de l’horizon.

Lorsque la porte fut fermée, Jeresen laissa échapper un profond soupir. Il pouvait enfin mettre de côté le protocole et oublier un instant la pression qui s’exerçait sur ses épaules depuis quelques semaines. Et bien évidemment, l’Alsakani en profita pour féliciter sa sœur :

« C’était un beau discours, et tu es restée dans la droite ligne de tes convictions. »

« Merci. Ce sont effectivement des principes qui se perdent. C’est à croire que l’histoire est bel et bien un cycle dans lequel nous tenons toujours les mêmes rôles. Tu prends un verre ? »

L’Alsakani hocha doucement de la tête, récupérant la coupe que lui tendait sa sœur avant de venir s’asseoir dans un des fauteuils moelleux et confortable du salon privé. Ce dernier était d’ailleurs parfaitement insonorisé, car aucun son du brouhaha qui devait se répandre dans les couloirs au fur et à mesure que la grande salle se vidait ne venait s’échouer à leurs oreilles. Le verre dans la main, croisant les jambes, il suivit Cyllie du regard alors qu’elle prenait place en face de lui.

Les moments où ils pouvaient se revoir tout les deux en privé, loin de leurs travaux quotidiens respectifs, étaient devenus très rare. Lui était souvent loin d’Alsakan, et elle passait son temps au sein du Conseil, ou bien à voyager entre les différents mondes de l’Hégémonie. Le temps où ils se voyaient régulièrement dans le domaine familial avait disparu depuis bien longtemps. Pourtant, leur complicité était toujours resté la même.

« J’ai joué la première partie de la partition. Quelles sont les nouvelles pour la suite ? »

« Sur le plan diplomatique, rien que tu ne sais déjà. Il y a encore quelques tractations diplomatiques de prévues avec les mondes de l’Hydienne et la Passe de Commenor. Des discours de réassurance, pour la plupart. »

« Oui, nous en avons déjà discuté. Et pour Osara ? »

Jeresen leva sa coupe avant de venir y tremper ses lèvres et de goûter à une gorgée du somptueux liquide. Il tapota doucement de ses doigts sur le bord de son fauteuil tout en abordant le sujet :

« Ca va prendre plus de temps. Même si cela fait six millénaires que la République à bombardé la planète, cette dernière ne s’en est pas encore remit. On doit lancer une étude pour étudier la viabilité du projet de restauration que tu as porté devant le Conseil Principal mais les procédures font que ça traîne, et ça risque de traîner encore quelque temps avant que les premiers relevés ne soient fait. »

« J’en ai bien conscience. Mais peu importe le temps que cela prendra il faut que ça se fasse, Jeresen. Osara, ce n’est pas qu’une question de patrimoine culturel, d’Histoire... C’est l’occasion de montrer à tous nos savoirs faire… » fit-elle en en réponse, après avoir bu à son tour.

Jeresen acquiesça. Il savait ô combien ce projet était important pour elle, pour lui, pour le Roi.

« Oui, je ne le sais que trop bien, Cyllie. Je peux te le garantir, nous mènerons ce projet à terme, comme j’ai mené celui de l’UGSS à sa fondation. »
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« Je l’espère, Jeresen. Nous avons là une opportunité qu’il serait dommage de manquer. Je le répète, nous ne devons pas rater le coche. »

Encore une fois, Jeresen en avait bien conscience. C’était pour Alsakan une occasion de démontrer son savoir faire, et à l’UGSS de prouver son implication totale dans un projet porteur d’avenir. Restaurer la viabilité d’un monde n’était pas chose aisée. La restauration de Telos en fut la preuve à la suite des Guerres Mandaloriennes. Mais Alsakan ne commettrait pas l’erreur faite à l’époque de laisser le champ libre aux compagnies privées. Seuls les gouvernements seraient aptes à agir, et si possible, au travers de l’Union.

« J’en ai bien conscience, mais la balle n’est actuellement pas dans notre camp. Il nous faut attendre le rapport de la mission de prospection avant de passer aux étapes suivantes. Une trop grande anticipation pourrait porter préjudice. »

A commencer par des pertes financières et une chute de la crédibilité d’Alsakan. La patience est une vertu qui se doit d’être respecter. Jeresen le savait : en cet instant, le mieux à faire était encore d’attendre.

« Je suis d’accord. »

Le sujet était donc clos. Jeresen ne savait pas encore comment allait réellement s’articuler ce projet s’il venait à voir le jour, mais il s’était juré de ne rater aucune opportunité si le rapport de la mission de prospection se révélait positif. Osara a toujours été dans le giron de l’Hégémonie, et elle devra le rester. Que ce soit par l’intermédiaire ou non de l’UGSS.

Vidant un peu plus son verre, Jeresen laissa son regard glisser un instant sur les peintures et différents portraits accrochés aux murs de la pièce, tous plus flamboyant les uns que les autres. La culture d’Alsakan était un véritable puits de connaissance et de découverte qui remontait jusqu’à l’époque pré-républicaine. L’Alsakani était fier de ses origines, et de la diversité de sa culture.

Il attrapa un petit-four posé sur un plateau d’argent issu des mines d’Asko et se délecta d’une bouchée avant que sa réflexion ne vienne mettre en avant un autre sujet de discussion tout aussi important que le précédent. Une question culturelle, encore une fois. Mais également une question institutionnelle :

« Et de ton côté, Cyllie… As-tu des conclusions concernant la réforme des modalités d’entrée à l’Université Royale ? J’imagine que tu as eu des retours. »

Sa sœur fit la grimace, signe que le sujet était épineux.

« C’est un sujet délicat. Il nous faut convaincre une majorité hostile de l’Archaïad, qui voit d’un mauvais œil l’accession des citoyens à des postes à responsabilité au sein de la haute administration.

Et il en va de même pour les échanges avec les mondes partenaires de l’UGSS. S’ils ne voyaient pas d’objection à recevoir des étudiants universitaires issue de l’aristocratie, ils sont bien moins enthousiastes à l’idée de devoir accueillir des Balosars ou des Vulptéreens au sein de l’Université. »


Jeresen n’était pas du tout surpris. Cette réaction de l’Archaïad était attendue, prévisible. La Noblesse voulait protéger son pré carré en ne laissant aucune miette aux citoyens. Sauf que ses membres n’avaient rien compris au cœur de la réforme. Ce n’était pas parce que des citoyens accèderaient à l’Université Royale et à la haute administration que l’aristocratie d’Alsakan perdrait son autorité. Ces nouvelles adhésions seraient surveillées, triées sur le volet, si bien que les choses resteraient dans les grandes lignes de ce qu’elles étaient. Seules des marges étroites se verraient éventuellement altérées….

L’Alsakani laissa échapper un profond soupir, maintenant le reste de petit-four entre ses doigts au lieu de l’avaler, et ce pour prendre la parole :

« Encore et toujours les mêmes problèmes qui se répètent. Ils ne comprennent pas que la République change, et que nous devons progresser si nous ne voulons pas rester à la traîne. L’UGSS est une opportunité, une chance qui ne se représentera pas une deuxième fois. Par son intermédiaire, les mondes ignorés de la République peuvent enfin s’exprimer et être entendus. Et je ne parle pas de nous, de nos revendications. Ou encore des multiples bénéfices que nous en retirerons.

Et l’Auditorium ? Quelle est sa position ? »


« Il te soutient à cent pour cent, mais ce n’est pas étonnant. Ce que tu proposes dans le cadre des engagements réciproques de l’UGSS est une bénédiction pour eux. »

Encore une fois, c’était une position évidente. Comme venait de le souligner Cyllie, l’Auditorium Civil avait tout intérêt à soutenir la proposition. Ils représentaient le peuple, les citoyens. L’appuyer était dans l’intérêt général du peuple.

Le petit-four disparu, et Jeresen vint s’essuyer les doigts avant de poursuivre sa pensée. Il connaissait l’Archaïad, le fonctionnement du pouvoir Alsakani. Son chemin était tout tracé :

« Ont-ils prévu de proposer un décret au Conseil Secondaire à ce sujet ? »

« Oui, ils l’ont prévu. »

Un sourire s’esquissa sur son visage. Ainsi l’Archaïad avait d’ors-et-déjà perdu ce combat. Alsakan était certes un régime monarchique héréditaire, plutôt autoritaire, mais elle ne restait jamais sourde aux protestations de son peuple. Et Jeresen comptait bien là-dessus…

« Bien. Je vais retarder mes déplacements dans ce cas. Il me faut discuter avec eux des modalités, de sorte à ce que tout refus de l’Archaïad entrainerait des conséquences. Le Conseil Secondaire validera et transmettra au Conseil Principal. Et il te reviendra de les convaincre de l’appliquer.

Son Altesse n’y verra pas d’objection, j’en suis convaincu. »


Et dès lors, les dés seront jetés. Il ne se faisait pas d’inquiétudes quand au fait de convaincre le Conseil Principal de ne pas amendé ou rejeter la proposition. Sur les sept membres qui le composait, trois de la Maison Fylesan, et deux de la Maison Royale. La majorité était absolue.

« L’Archaïad sera obligé de rester muette et de rentrer dans le rang. »
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