Kolin Valkizath
Kolin Valkizath
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- Veuillez informer la Vice Chancelière que son escorte est arrivée. Elle est au courant.

Annonça résolument Kolin en s’adressant à la secrétaire dans la pièce attenante au bureau de la Sénatrice de Kuat après avoir déposé sur son bureau un ordre officiel de l’Ordre Jedi tamponné comme prioritaire.

Plusieurs mois s’étaient écoulés depuis les événements de Nar ’Shaddaa où Kolin s’était illustré par son incompétence et sa mauvaise gestion de ses émotions. Les nuits ne parvenaient pas à effacer l’idée qu’il était seul responsable de la fuite de Borenga, l’idée terrible de ce cuisant échec que son visage triste lui rappelait chaque matin.

Plusieurs longues semaines de convalescences avaient été nécessaires pour que le garçon retrouve sa vigueur et se remette de ses blessures. Dans le même temps Kolin et Lyrae avaient été convoqués par l’honorable Conseil pour s’expliquer encore et encore, mais, au grand étonnement des deux intéressés les vieux croutons de l’assemblée avaient été magnanimes et n’avaient pas pris de sanctions.

Depuis le padawan avait repris l’entraînement, plus dur, plus exigeant que jamais. Le gosse des rues était résilient, la honte qui était la sienne s’était transformée en moteur qui vrombissait une énergie nouvelle. Il fallait progresser, encore et encore. Par l’intermédiaire de Lyrae il avait pu solliciter Maître Gouro. Le vieux Quermien l’avait entraîné pour qu’il apprenne à mieux contrôler ses émotions, son Maître lui, se chargeait d’améliorer son habilité au sabre. Le padawan s’était également fait prescrire des complétements alimentaires et avait pris un peu de poids.

Parallèlement à cette nouvelle résolution, l’échiquier galactique s’était remis en mouvement. Les pièces et les pions se mouvaient de manière imprévisible. La Chancelière était – d’après ce qu’il avait entendu – désavoué par le Sénat. Le ralliement des mondes périphériques à la grande cause de la République ne semblait plus aussi évident qu’avant l’attaque de Durillon. À l’opposé du terrain de jeu : les Siths continuaient à grandir et on murmurait en secret que la zone Hutt n’avait jamais été aussi agitée. Lyrae avait également expliqué à Kolin que le nouveau Conseil Jedi ne partageait qu’à moitié les penchants pacifiques de leurs prédécesseurs.

La guerre pouvait éclater à chaque instant, l’instabilité géopolitique était à son paroxysme. Cette étrange ambiance s’était propagée jusqu’aux dortoirs des padawans ; l’imagination de ces derniers, foisonnante, ourdissait les pires scénarios. Kolin avait déjà entendu un initié de six ans se mettre à pleurer barricadé dans les toilettes en imaginant que la Reine des Siths viendrait l’enlever pendant son sommeil en le dévorant tout cru.
Un matin de printemps, il fut interrompu pendant un cours d’Histoire de l’Ordre Jedi.

- Padawan Valkizath, Maître Anya Jeseladai souhaite t’entretenir dans en salle C754. Immédiatement.

Une convocation par un Maître Jedi était rarement un présage de bonne nouvelle, Kolin le savait d’expérience. Toutefois, il était hors de question de faire attendre une Jedi de la trempe d’Anya. La femme n’était jamais présente au Temple et peu de padawans pouvaient se vanter de l’avoir déjà aperçue. D’après ce qu’on disait, elle était diplomate et passait la plupart de son temps à Coruscant à lustrer l’ego démesuré des politiciens. Traversant à toute hâte les couloirs, le jeune homme arriva à la salle de méditation dans laquelle l’attendait Anya, assise en train de méditer.

- Maître, dit-il poliment en inclinant la tête en signe de déférence.

- Padawan Valkizath, prend place.

- Vous souhaitiez me voir Maître, que puis-je faire pour vous ?

De manière générale, Kolin était difficile à impressionner et ne s’embarrassait que rarement des convenances. Il avait déjà eu affaire au Conseil plus d’une fois et avait l’habitude de traiter avec eux.

- Si je ne m’abuse, tu as déjà rencontré la Sénatrice de Kuat, Lana Anthana.

Kolin eut un regard méfiant, si Maître Jeseladai voulait le mettre mal à l’aise elle n’aurait pas pu mieux commencer. Il sentit une boule se former au creux de son ventre à mesure que l’émoi des souvenirs endormis refaisait à nouveau surface.

- Sur Nar ‘Shaddaa, nous devions la protéger mais vous connaissez déjà la suite... Maître. Je me suis déjà expliqué auprès du Conseil sur cette mission.


- Oui, naturellement mais cette histoire ancienne ne m’intéresse pas. Emalia Kira vient de nommer la Sénatrice Anthana, Vice-Chancelière de la République, cette récente position change beaucoup de choses. Sans rentrer dans les détails, il nous a été demandé de fournir un garde du corps pour Dame Anthana. Le Conseil t’a désigné pour remplir ce rôle padawan Valkizath.

Kolin écarquilla les yeux croyant avoir mal entendu en se demandant si la Jedi avait viré gâteuse.

- Avec tout le respect que je dois au Conseil, je ne crois pas être le plus à même de la protéger. J’ai déjà essayé la dernière fois et vous savez aussi bien que moi comment ça s’est terminé. En plus, je suis que padawan au cas où ça vous aurait échappé.

La femme lui sourit ne se sentant nullement offensé par la réaction brusque du garçon, elle reprit la parole avec une voix douce et déterminée.

- Tu n’es effectivement pas le plus qualifié. Mais tu connais déjà la Vice-Chancelière ce qui facilitera le travail. Rassure-toi, tu ne seras pas le seul à veiller sur elle. Elle est déjà largement entourée mais demande un Jedi en plus. Depuis les derniers événements, le Sénat est barricadé, elle ne risque rien pour être tout à fait honnête. Enfin, nous pensons que cette mission pourra t’apporter beaucoup, tu apprendras beaucoup sur le fonctionnement du Sénat.

Anya ne crut pas opportun de l’informer que les effectifs en ces temps troublés étaient limités et que quand bien même les Jedis et Lana étaient en partenariat, mobiliser un ou plusieurs Maîtres à temps plein était tout simplement impossible.

Kolin se remémora les événements passés. Ces événements encore douloureux. C’était elle qui l’avait soigné en arrachant sa robe, elle qui lui avait prodigué les premiers soins. Non seulement il n’avait pas été capable de veiller sur elle mais, c’était elle qui avait veillé sur lui. Quelle crédibilité aurait t-il. Anya ressentit son malaise et lui prit la main l’enveloppant d’une aura de Force rassurante.

- Je suis pas très chaud.

- Je ressens les doutes et les blessures qui te minent Kolin, tu apprendras que le parcours d’un Jedi n’est jamais écrit, seule la Force décide de qui est digne ou de qui ne l’est pas. La Force t’offre l’opportunité de refermer la blessure qui te ronge en brillant et en protégeant la Vice-Chancelière. Tu ne peux refuser son appel. Nous te faisons Confiance, tu en seras capable.

Kolin ferma les yeux et inclina la tête en signe d’acceptation ne sachant pas comment se passeraient les retrouvailles entre la belle Kuat et lui.

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- Vous pouvez entrer Jedi.

Tonna finalement l’assistance d’un ton suspicieux en se demandant où était le reste de l’escorte. Kolin réajusta sa bure propre à laquelle pendait son sabre et passa la grande porte qui menait au bureau de la Vice-Chancelière après s’être fait ouvert la voie par quatre gardes sénatoriaux en armure lourde. Il tâcha de se contrôler repensant aux enseignements de ses Maîtres.
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Comme d’habitude, Lana était en retard sur son planning. Depuis qu’elle était devenue vice chancelière, elle n’avait plus une minute à elle. Se débrouillait-elle mal avec son emploi du temps, ou la charge de travail était-elle tout simplement trop lourde ? Elle commençait tôt le matin, et terminait en général tard le soir. Elle continuait de travailler en mangeant, et jusque dans son lit, relisant quelques notes afin d’être prête à toutes les entrevues, négociations et commissions auxquelles elle était censée participer. Le fait que le Sénat soit ouvertement hostile à la chancelière n’aidait pas, mais il lui était également hostile à elle. Les vieilles affaires ressortaient à la lumière du jour, même celles qui n’avaient pas lieu d’être. Ses procès, ses accusations d’être une sith…

La moindre discussion devenait une véritable bataille, et cela épuisait Lana, aussi bien physiquement que mentalement. Les touches discrètes de maquillage ne suffisaient plus à cacher ses cernes, et ses nerfs étaient souvent mis à rude épreuve. Elle avait même complètement craqué durant une discussion avec Remis Menk, quelques jours plus tôt… Elle qui était d’habitude si calme et posée en toute circonstance devait à présent se faire violence afin de ne pas faire tomber son masque de politicienne et commencer à jurer à tour de bras. Elle commençait vaguement à se demander si la dictature n’était pas un modèle gouvernementale valable. En tout cas, en voyant les tas de dégénérés qui siégeaient au Sénat, elle commençait à avoir des doutes sur le bon fonctionnement d la République, sujet auquel elle était obligée de s’intéresser à cause de son nouveau poste.

Elle finissait de s’habiller, complètement seule dans ses quartiers qui jouxtaient son bureau officiel. Lana n’appelait plus qu’occasionnellement ses caméristes, car elle n’avait plus le temps pour des vêtements trop complexes. Fut une époque où elle pouvait passer plus d’une heure rien que pour harnacher les habits de prestige de son rang, avec les coiffures et les parures complexes qui allaient de pair. Aujourd’hui, elle pouvait s’estimer heureuse si elle pouvait prendre cinq petites minutes pour se préparer le matin. Après un rapide tour dans la salle d’eau, elle avait enfilé une simple robe d’un blanc éclatant, sans manche, avec des fils finement tissés en soie grise dessinant des motifs d’une fausse simplicité. Sa peau était presque aussi blanche que le tissu de sa robe, mais il s’agissait là de sa couleur naturelle.

Elle était en train de nouer ses longs cheveux noirs en un simple chignon, serré par un ruban de velours mauve, quand on lui annonça que son garde du corps jedi était arrivé. Bien, les jedi faisaient enfin quelque chose pour elle. Depuis son arrivée au poste de vice-chancelière, Lana ne sentait plus vulnérable. Sortir des ombres où elle se terrait d’habitude lui avait attiré de nombreuses inimités, et personne dans l’Empire ne serait désormais dupe quant à sa position officielle. Plus que jamais, on voudrait lui faire la peau. Comme si elle avait besoin de ça… Malgré les lourdes mesures de prévention au Sénat, elle se sentirait plus à l’aise avec un jedi à ses côtés.

Et puis, il y avait un côté politique également. Elle aurait pû simplement engager de nouveaux gardes du corps sinon, mais elle souhaitait un jedi. Si les gens la voyait régulièrement en compagnie de membres de l’Ordre, les rumeurs concernant sa prétendue appartenance aux Sith finiraient pas se taire. Qui irait croire que les vaillants chevaliers jedi puissent s’acoquiner avec une vraie Sith ? Devant les attaques toujours plus agressives de ses détracteurs, Lana avait bien besoin de ce genre de publicité. Et puis… Son alliance de circonstances avec les jedi lui avait jusque-là beaucoup coûté, sans lui rapporter grand-chose. Il était grand temps que ça change.

Quelle ne fut pas sa désillusion lorsqu’elle vit entrer un gamin maigrichon dans ses robes de jedi qui semblaient trop grandes pour lui. Elle lâcha le chignon qu’elle était en train de faire tant elle était surprise, laissant ses cheveux retomber sur ses épaules. Il s’agissait d’un padawan, selon toute vraisemblance. Elle regarda par-dessus l’épaule de Kolin, s’attendant à voir débarquer son maitre, mais au bout de quelques secondes d’un silence gêné, elle dût se rendre à l’évidence. Kolin était bel et bien son garde du corps. Formidable. Décidemment, le Conseil ne voulait vraiment pas la prendre au sérieux.


- Ah, je me sens tout de suite bien mieux protégée, finit-elle par lâcher d’un ton acerbe, sans meme prendre la peine de dire bonjour.

Le gamin ne méritait sûrement pas une telle remarque, mais Lana devait bien râler sur quelqu’un, et elle n’avait aucun membre du Conseil devant elle. Dans l’obscurité du bureau, les yeux brillants de l’umbaranne se posèrent sur le padawan pour le détailler sans aucune pitié. Ce petit air revêche, ce teint pâle. Cette frêle constitution… Ses petits yeux attentifs, encadrés de boucles couleur châtains… Il lui disait vaguement quelque chose. Elle se remémora les dernières fois où elle avait côtoyé de (trop) près des jedi, et finit par mettre le doigt dessus.


- Oh, c’est toi… reprit-elle d’un ton plus doux, presque songeur.

Il s’agissait d’un membre de sa délégation lorsqu’elle avait été envoyée négocier avec les Hutts. Elle se rappelait lui avoir fait un bandage, geste bien dérisoire au plus fort des combats…

Visiblement, il allait mieux à présent.
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