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# Moi je crache du feu • Makwis - Ven 17 Mar 2017 - 1:28
MOI JE CRACHE DU FEU
FT. MAKWIS WON'LOS
973 MOTS
DIALOGUE EN #DC143C
♪ [Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien]
T’es d’une humeur exécrable depuis un certain temps. Disons que depuis toujours tu n’es pas de ces personnes agréables, bien loin de là, mais en ce moment c’est pire. On ne peut pas rire, on ne peut pas sourire, on peut à peine respirer, même vivre est presque interdit lorsqu’on se trouve en ta présence. Tous ces trucs qui se meuvent autour de toi, ces machins que tu dois appeler camarades ou même maîtres, t’as juste envie de les prendre un à un et de les étouffer avec leur langue.
Plus les jours passent, plus les mois défilent, plus tu as du mal à survivre au sein de cette communauté, au sein de l’Ordre. T’as l’impression d’être à part, de ne plus vraiment faire partie du décor. C’est bizarre en fait l’impression que tu as, tu as l’impression de tout regarder à travers une vitre, t’as plus vraiment le sentiment d’être là. On te voit, et en même temps on te voit pas. C’est vraiment très étrange comme état, et tu dois t’avouer que ça t’angoisse profondément. Vous savez, pas vraiment comprendre, pas avoir le contrôle sur tout… C’est encore un truc que t’as du mal à concevoir, ça t’agace, ça t’irrite.
Aujourd’hui t’es dehors, il fait beau, ou du moins pas trop moche. Normalement tu dois te rendre d’un point à un autre. Comme d’habitude t’as le dos droit, t’as l’air hautaine, tu joues un peu des épaules et des hanches, on pourrait te prendre pour un fauve.
Dans le parc quelques élèves profitent de la verdure en procrastinant dans l’herbe, d’autres lisent, des gosses jouent, on peut voir que certains êtres se rapprochent. Toute cette bonne humeur te rend sombre et tu finis par fixer le sol et traîner un peu du pied.
Tu ressasses les évènements récents, tu te souviens du remontage de bretelles en règle que t’as fait ton frère. D’ailleurs ça a bien failli finir en règlement de compte. Franchement, t’en peux plus de son air supérieur, de ses conseils, de sa voix, de sa gueule, enfin tout simplement de son existence. Et puis en plus de ça il bourre le crâne de la petite sœur. Mais heureusement que la môme est intelligente, puis elle est calme aussi. Par contre la petite tu l’aimes bien, ça doit bien être la seule petite lumière dans ton monde tout gris… Mais tu ne veux pas trop y penser. Quand t’y penses ça te rend nostalgique. Comme quand tu penses à la vieille Grand-Tante.
Au bout de quelques minutes de déambulation tu t’apprêtes à prendre une porte, celle de la bibliothèque. Ça aussi t’aime bien, la bibliothèque, c’est calme, y’a pas souvent du monde, et puis tu peux te mettre dans un coin, toute seule, dans le silence. Sauf que tu n’ouvres pas la porte. Non, parce que tu ne peux pas puisqu’il y a trois humains devant qui te barrent la route. Dans les critères humains on dit qu’ils ont des corps "d’Apollons" et des gueules "d’anges", mais en vrai pour toi c’est des gueules de "cons" tout court. En tout cas y’en a un plus grand que les deux autres et il te toise de haut en bas. Toi, disons que t’aime pas bien ça alors tu demandes, « Quoi ?! », sur ton ton agressif habituel, ce à quoi répond le plus grand, « Rien, j’te regarde. », en ricanant après avec ce qu’il semble être ses potes. Alors toi tu soupires et tu hausses tes arcades sourcilières nues. Là, tu prends un peu sur toi, même si t’as pas vraiment envie. Tu détestes par-dessus tout qu’on te dévisage – même si tu ne te gênes en rien pour le faire aux autres. « Bon dégagez, humains ! Moi je veux passer. J’ai des choses plus intéressantes à faire que voir vos sales gueules. », lances-tu aux parasites devant toi, mais ils n’en firent rien à part prendre ça pour une blague.
Pas très patiente, tu décides de prendre l’épaule du plus grand et de le dégager, sauf que surprise, il ne se laisse pas faire et ses acolytes viennent t’immobiliser d’un coup, d’un seul, « Putain, J’pas le temps de jouer là ! J’suis pas d’humeur, bordel lâchez-moi ! », hurles-tu à tes agresseurs tout en te débattant.
Le plus grand des humains – tu crois que tu le connais – se penchent ensuite sur toi, tout proche de ton visage. En vrai t’aurais dû lui mordre le nez à celui-là, « Alors c’est comment de l’autre côté ?... Tu sais… Chez les Sith. Tu sais que la République va t’exterminer, hein ? », s’amuse-t-il à te taquiner.
Y’a bien quelques petites choses en ce monde qui t’agacent par-dessus tout ; premièrement les abrutis dans leur genre, secondement lorsqu’on te prend de ton temps précieux, troisièmement lorsqu’on te maîtrise, puis pour finir et surtout, lorsqu’on te prend pour une Sith à tort, et ça… ça… Ils sont très forts mais ça te sort de tes gongs à une vitesse fulgurante comme la droite que tu viens de décoller au mec en plein dans sa face de crétin. C’est bizarre, hein, mais chez toi c’est comme un réflexe, quand on ose t’injurier ta main elle part toute seule, « Mais t’es sérieux là ?! Mais j’vais t’péter la gueule ! », et s’en suis quelques insultes dans ta langue maternelle, alors que le mec se retrouve au sol et que les deux autres humains maintiennent comme ils peuvent la bête qu’ils viennent de lâcher.
« Les gars… les gars… elle vient de me briser le nez, je saigne… je vais mourir… Elle est dangereuse ! », couine le provocateur, ce à quoi tu réponds en hurlant, « Mais non tu vas pas crever ! c’est bien dommage d’ailleurs ! Lâchez-moi ! JE VAIS LUI DONNER UNE RAISON DE CREVER… ET A VOUS AUSSI ! ».
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# Re: Moi je crache du feu • Makwis - Ven 17 Mar 2017 - 15:23
MOI JE CRACHE DU FEU
feat Shraa
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Le temps, c’est un concept tout à fait relatif. Il n’a réellement d’importance que si on lui en donne. C’est avec cette idée en tête que je peux facilement m’en absenter du Temple et du contact des autres Jedi sur de longues périodes, puis revenir un beau jour en m’étonnant quand les gens me disent que ça fait des mois qu’ils ne m’ont pas vu. Des mois, déjà ? Si peu ? Car oui, pour une énième fois, me voilà de retour entre ces murs lisses où j’ai vécu un pan tout entier de ma vie, pour finalement m’en éloigner à l’âge adulte. En partir ou en revenir ne me fait ni chaud ni froid. Je fais avec depuis si longtemps, et cette situation me convient tout à fait, alors pourquoi s’en émouvoir ? J’ai néanmoins mes petites habitudes identiques à chaque retour. Une manière à moi de me réapproprier ces lieux et de les saluer : me promener à travers le Temple, tout bêtement. Errer pendant parfois des heures, scrutant les endroits les plus fréquentés comme les plus improbables. Observer et noter les changements qu’il y a eu depuis la dernière fois, s’ils existent.
Mais il faut reconnaître qu’ils sont rares. La vie ici semble figée. Au final, tous les événements se répètent dans le même ordre, avec un cycle plus ou moins similaires selon les époques : les Initiés arrivent au Temple, leurs aînés grandissent et sont choisis comme Padawan, tous le monde se développe et grandit, et le reste de la hiérarchie suit son cours. C’est aussi apaisant que rassurant, je ne le nie pas. Néanmoins, observer tout ceci d’un œil extérieur comme le mien ne manque pas de me conforter dans la voie que j’ai choisi il y a de cela plusieurs années : celle des Sentinelles, une voie parfois loin d’avoir les mêmes commodités que les deux autres. Une voie où la routine ne saurait s’installer. Du moins, pas celle qui se présente à mes yeux actuellement.
En parlant de ce que j’ai sous les yeux, c’est nettement moins joli tout d’un coup. J’hausse un sourcil alors qu’une rixe éclate près de moi entre des jeunes, qui ne m’ont probablement pas remarqué. Un groupe de trois grands gamins et une jeune femme. Enfin, plutôt une jeune Zabrak. Mais passons les détails. Je tourne la tête à droite. Ah. Puis à gauche. Bon. Mince alors, c’est moi l’adulte du coin, y’a vraiment personne d’autre ? « Bien, allons calmer les ardeurs de la jeunesse… » Pas que ça m’enchante, surtout qu’ils ont l’air grands, donc théoriquement assez loin de l’âge à lequel on peut éventuellement comprendre que ça se vole dans les plumes.
J’avance d’un pas tranquille vers le groupe, tandis que la jeune femme vocifère de plus belle un tas d’insanités haineuses. Elle a un sacré coffre, celle-là ! Les deux camarades du blessé s’acharnent à l’immobiliser, et je pressens qu’ils ne vont pas tarder à lever la main sur elle en représailles, au vu de l’air tendu autour d’eux. « Du calme, les jeunes ! Commencez déjà par baisser d’un ton, ou vous allez rameuter à peu près autant de personnes que d’ennuis par ici. » Je me penche vers le pauvre type avec le nez en sang, relevant son visage vers le mien pour l’examiner. « Maître, je me vide de mon sang ! Je vous en prie, vous devez faire quelque chose… » La petite l’a pas loupé, ça c’est certain. « Respire mon grand, il en faut plus que ça pour mourir. Au pire, t’auras juste un peu le nez de travers. » Il pâlit à mes mots, comme si c’était la fin du monde pour lui. Bon j’avoue, j’ai peut-être manqué de tact sur ce coup-là. Je me rattrape avec un de mes grands sourires dont j’ai le secret, avant de me tourner vers ses deux amis et la jeune femme, frottant pensivement mon bouc. Qu’est-ce que je suis censé en faire de ces gamins… ?
« Vous deux. Lâchez la demoiselle, et emmenez votre ami a l’infirmerie, qu’on lui arrange ça.
- Vous allez la punir, n’est-ce pas ? »
Je toise avec un sourire et un regard impénétrable l’un des garçons retenant la Zabrak, sans lui répondre, avant de m’attarder sur le cas de la jeune femme. « N’aggrave pas ton cas, s’il te plaît. Ne bouge pas. » Puis je fais signe aux deux garçons de la lâcher et de disparaître avec le grand blessé. Ils commencent à s’éloigner, mais mes oreilles surprennent quelques propos injurieux de trop.« J’espère qu’il va lui donner la leçon qu’elle mérite, à cette espèce de monstre… » Je tique, hausse juste ce qu’il faut de voix pour que mes paroles sonnent distinctement. « Ah, au fait les gars. Il va sans dire que si on vous demande, vous répondrez que votre ami s’est blessé en s’entraînant avec vous, en tombant, ou n’importe quoi d’autre. N’est-ce pas ? Car si vous tenez tant à obtenir justice, je vous ferais remarquer que vous n’êtes pas tout à fait tout blancs comme neige dans cette affaire. Les propos haineux, provocateurs et incitant à l’isolement de vos camarades sont tout aussi mal perçus par le Conseil qu’un crochet du droit. »
Je ne prends même pas la peine de me retourner pour voir si je me suis fait comprendre, leur silence est suffisamment évocateur comme ça. Une fois leurs pas devenus inaudibles, je souris à la jeune femme. « Alors miss, c’est quoi ton p’tit nom ? »
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# Re: Moi je crache du feu • Makwis - Ven 17 Mar 2017 - 22:14
MOI JE CRACHE DU FEU
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T’as l’impression que tes muscles vont exploser, que tes os vont se briser, tellement la pression des mains des deux humains est forte. Tu sentirais presque ton squelette se fissurer, mais tu ne lâches rien, tu ne te laisses pas faire, tu grognes, tu essayes de mettre des coups de coude là où tu peux, tu tires en avant, en arrière dans le but de peut-être en faire flancher un. Mais ils sont deux, tu es seule. L’autre est à terre, presque tu pourrais l’entendre pleurnicher. Tu vois des perles cramoisies qui s’écrasent au sol pour former une petite flac rouge et baveuse. Tu te dis qu’il l’a bien mérité celui-là, qu’il l’avait bien cherché. Mais tu te dis aussi que t’es tombée tête la première dans leur piège puéril. Peut-être que t’aurais dû faire attention, peut-être que t’aurais dû prendre sur toi, passer ton chemin, et essayer d’oublier… Mais ce qu’il a dit ça résonnait dans ta tête, partout, et ça bourdonnait fort. Tu l’entends tellement de fois par jour ça, mais pas directement, que t’es une Sith, que t’en peux plus, il a fait déborder le vase – peut-être veut-il une médaille. Alors non t’as pas eu envie de fermer les yeux, de boucher tes oreilles et de coudre tes lèvres, l’air de rien. T’es fatiguée et t’es à cran… Alors c’est parti tout seul, bien trop vite.
Au bout d’un moment une voix calme s’élève en votre direction. Vous tournez tous la tête vers celle-ci, mais sans vous arrêter dans vos activités respectives. Sous vos yeux se présente un homme a l’air plutôt calme arborant l’uniforme des chevaliers du Temple. Je vais encore avoir des ennuis… te dis-tu intérieurement. Tes vociférations se font moins rudes, mais elles restent tout de même présentes. Trop fière, même en présence d’un supérieur tu ne souhaites pas perdre la face aux yeux de ces humains stupides.
Le mec qui vient se mêler de vos affaires va s’enquérir de l’état du tapis de sol, et au fond de toi t’as juste envie de ricaner lorsque tu vois pâlir le visage de l’autre lorsqu’on lui apprend qu’il risque d’avoir un petit trait de travers dans sa face d’humain aux courbes lisses.
« Vous deux. Lâchez la demoiselle, et emmenez votre ami à l’infirmerie, qu’on lui arrange ça. », demande l’homme à tes deux inquisiteurs. Toi tu tires encore sèchement sur tes bras en fixant le Jedi dans les yeux. Y’en a un à côté de toi qui demande si on va te punir. T’aimerais lui répondre toi-même, mais rien d’autre que des grognements ne daignent s’articuler dans ta bouche. « N’aggrave pas ton cas, s’il te plaît. Ne bouge pas. », te conseil ton “sauveur“ alors que tu peux enfin te dégager de l’emprise faite sur tes bras.
T’es plutôt soulagée de pouvoir enfin avoir du sang qui circule par ici. C’est pas comme si tu commençais à avoir des fourmis aux bouts des doigts avec toutes ces bêtises. Alors que les deux acolytes du grand humain se démènent pour relever le comédien, tu leur lances un regard aussi noir que les plus lointaines contrées de l’espace. Ils s’éloignent et toi tu essayes de calmer tes cœurs qui battent maintenant la chamade. En te massant le haut des bras tu prends une grande inspiration et tu essayes aussi de te raisonner pour ne pas te mettre à les suivre et leur refaire le portrait dans un coin sombre de l’édifice.
« Il l’a bien mérité cet abruti d’humain. », laisses-tu échapper d’entre tes lèvres, tout bas, juste pour toi. Pendant ce temps l’inconnu hausse un peu la voix pour le trio infernal, leur expliquant comment survivre aux possibles réprimandes qu’il pourrait avoir lieu. Toi de tout ça tu t’en fiches un peu, t’as tellement l’habitude des procédures disciplinaires que ça ne te fait plus rien.
Lorsque le groupe n’est plus visible l’inconnu s’intéresse à toi, te demandant ton nom. Il te sourit, il a l’air serein, lui. Là, tout de suite tu ne sais pas vraiment où te mettre alors tu baisses les yeux. C’est bizarre, tu te sens un peu honteuse, mais en même temps très fière de toi. Mais tu baisses toujours les yeux. Le mec il a une aura bizarre, vous savez, le genre d’aura qui vous pousse au respect. Tu dois avouer que t’aime pas trop ça, ça te met terriblement mal à l’aise. Du coup tu dis rien de suite, tu sens que t’as la bouche pâteuse et que tu commences à avoir mal à la gorge. Mais t’essayes quand même un truc, tu te racles la gorge et t’articules ton nom, « Shraa… Shraa Hungae’Nasra. », puis c’est tout, tu te mords l’intérieur des joues, tes cœurs battent forts, stressés. Tu sens que c’est mauvais signe, mais tu essayes quand même d’avoir quelques autres informations sur la suite des événements, « Je vais avoir des ennuis, n’est-ce pas ?… », demandes-tu en relevant ton regard, courageuse tu plantes tes ambres cerclées de rouge dans le regarde de l’inconnu pour essayer de lire quelque chose. Tu ne sais pas quoi, mais lire un truc… Sauf que tu ne lis rien, t’as juste l’impression que c’est vide. Alors pour essayer de retrouver un semblant de prestance tu le toises de haut en bas.
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# Re: Moi je crache du feu • Makwis - Sam 18 Mar 2017 - 10:08
MOI JE CRACHE DU FEU
feat Shraa
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Pendant un moment, je me pose vraiment la question : est-ce qu’elle ne sait parler que pour enrager, ou est-ce que c’est moi qui l’impressionne ? Sérieusement ? De la voir passer de toute hargneuse à silencieuse maintenant que le trio n’est plus dans le coin m’étonne quelque peu. Je m’attendais plutôt à devoir gérer l’après, et quelques intentions de la jeune femme à prendre sa revanche ou quelque chose de ce goût-là, mais pour l’instant rien ne vient. « Shraa… Shraa Hungae’Nasra. » Voilà qui est déjà un progrès. Je souris un peu plus pour l’encourager à ne pas faire sa timide. « Enchanté. Je suis le Chevalier Won’los. Mais Makwis, ça fait aussi très bien l’affaire. » Bien, les politesses d’usage étant faites, nous revoilà à la problématique de départ : qu’est-ce que je vais en faire, de cette gamine ? Est-ce que je la conduits auprès d’autres Chevaliers qui seront plus à même que moi de gérer cette histoire ? « Je vais avoir des ennuis, n’est-ce pas ?… » Ses paroles font écho à mon propre questionnement tandis que je hausse les sourcils. « Quoi, tu veux que je te sermonne ou ce genre de choses ? Très peu pour moi. » Je finis par lui faire signe de se détendre, ayant fait mon choix. Encore un que mes collègues les plus traditionalistes n’approuveront pas. Mais après tout, est-ce que j’en ai vraiment quelque chose à faire ? Non, bien évidemment.
Je sens son regard sur moi me détailler des pieds à la tête, attitude que je ne lui retourne pas. J’ai déjà eu l’occasion de l’observer brièvement juste avant. « Détend-toi. Si tu dois avoir des ennuis, ce sera pas par moi. J’ai pas l’intention de rapporter cet incident à qui que ce soit. Et je pense que nos trois chers amis se tairont également. Par contre en échange, j’aimerais bien qu’on discute un peu, toi et moi. » Je l’invite à marcher à mes côtés d’un signe de la main, et peut-être à se poser plus loin plutôt que de rester bêtement debout là, près de l’entrée de la bibliothèque où l’on risque d’être importuné par les passages plus ou moins fréquents. « Ça t’arrives souvent d’avoir des accrochages comme ça avec les autres ? » Peut-être que je me trompe, mais j’ai l’impression que ce n’est pas la première fois. Et pour avoir moi-même été turbulent quand j’étais plus jeune, je sais très bien qu’il y a une raison à tout comportement agressif. Une attitude d’auto-défense le plus souvent. Un réflexe – maladroit, certes – de se préserver de l’extérieur, de ne pas rouvrir certaines plaies du passé. Sauf que ce n’est jamais une solution viable sur le long terme, et il faut en prendre conscience pour avancer. Loin de moi la prétention d’être cette personne qui lui ouvrira les yeux, je ne suis pas certain d’être assez bon pédagogue pour ça. Paraîtrait-il même que je suis « laxiste » selon les dires de certaines personnes, mais qu’importe.
« En tout cas… J’ai entendu les mots qu’a eu à ton égard le garçon que tu as frappé. » Je marque une pause, souriant pour ne pas l’inquiéter vu que le sujet semble sensible au vu de sa réaction précédente. « Je comprends que ça puisse t’agacer. Mais faut pas que tu te laisses avoir comme ça, à rentrer dans leur petit jeu, car c’est justement ce qu’ils veulent. Ce ne sont que des mots, rien d’autre, alors ça n’en vaut pas la peine. Et je suis certain que tu vaux mieux que ça, j’ai pas raison ? » Je ponctue le tout d’un grand sourire. C’est quand même fou toutes les vacheries que certains peuvent continuer d’échanger avec les autres, même quand ils n’ont plus six ans… J’ai tellement l’impression de me trouver à dix milles années lumière de toutes ces choses dans ma tête, tant je n’ai plus l’habitude d’être entouré d’Initiés et de Padawan. Il faut dire aussi que je n’ai jamais vraiment été du genre à prêter attention aux regards et aux remarques parfois désobligeantes des autres. Ça ne plaît pas, et alors ? Ce n’est pas grave, y’a pas non plus mort d’homme. Et je pense que c’est ça la clef pour se détacher des mots : relativiser.
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# Re: Moi je crache du feu • Makwis - Sam 18 Mar 2017 - 17:04
MOI JE CRACHE DU FEU
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DIALOGUE EN #DC143C
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T’as un peu de mal à penser en ce moment. Y’a tout pleins de choses qui te brouille les esprits. Et puis tu tournes en rond, toute seule, dans ta chambre, dans le noir. Puis y’a pleins de trucs qui se passent dehors et ça t’angoisse, tu sais plus vraiment où te mettre, ce que tu dois penser, dire, ou faire. Trop de choses te tourmentes en ce moment, alors ça dérègle un peu tes émotions, tes actions, un peu tout en fait. Des fois tu te sens vide, tu n’arrives plus à parler, ou même bouger, tout te passe au-dessus, ça raisonne dans ta tête mille fois, toujours plus fort, puis au final tu oublies, ou du moins ça reste loin du présent. Après, d’autres fois t’es beaucoup moins calme, comme là, et tu pars au quart de tour, t’es juste un électron libre rempli de choses malsaines et violentes. Tu ne sais pas vraiment si ça te plaît ou si ça te déplaît, mais en tout cas quand ça passe tu te sens toute bizarre, t’as envie de vomir, tu te dégoutes. T’as comme l’impression de te perdre en toi-même.
Alors comme ça c’est Won’los. Makwis Won’los. Tu crois que tu ne l’a jamais vu, même, c’est certain. Celui-ci se présente à toi, sa sérénité te décontenance. Il parait que juste un prénom suffira, mais tu sais que tu ne l’utiliseras pas. Pas que tu ne veuilles pas, mais disons que chez toi ça ne fonctionne pas comme ça. Tu estimes que tu as une place et lui une autre, même si en vrai tu dis que tu t’en fiches, la réalité est toute autre. Alors tu diras Chevalier Won’los, ou tout au plus Won’los. Sinon t’as l’impression d’être trop proche. Puis t’as pas envie de faire copain-copain avec un Chevalier, surtout que ces ce genre de personnes qui te met en mauvaise posture devant l’Ordre quand elle tombe sur toi qui fait une énième connerie, pour la énième fois. Tu te souviens que tu as mis la Grand-Tante dans des situations très compliquées pour elle face à l’Ordre à cause de ton comportement… Mais elle ne t’en a jamais voulu. C’était déroutant.
Won’los aussi te déroute lorsqu’il te dit qu’il ne fera rien après ce qu’il a vu, par contre il voudrait discuter avec toi. Soit. Tu hausses les épaules en signe d’approbation, tout en posant ton regard sur la main avec laquelle tu as frappé et que tu masses. Les humains ont vraiment les os durs.
Tu hésites à suivre le Chevalier qui t’invite à marcher, mais tu te dis que c’est pas vraiment un endroit approprié, devant la porte de la bibliothèque. Tu rattrapes le supérieur en soupirant. T’as pas vraiment envie de croiser d’autres personnes par ici.
En attendant, le silence ne se prolonge pas trop et la première question tombe, ce à quoi tu réponds simple, « Ouais. Ça arrive souvent. », même un peu trop souvent, penses-tu. Sur ça, ça serait difficile de mentir pour toi. On dirait bien que c’est tamponné sur ton front que t’es de ce genre de personne aux humeurs un peu rudes. Rarement le sourire aux lèvres, la carrure pas très avenante, un regard pas ce qu’il a de plus doux… Non, vraiment, mentir serait juste grotesque.
« En tout cas… J’ai entendu les mots qu’a eu à ton égard le garçon que tu as frappé. », finit par dire le Jedi. D’un coup tes pupilles se rétractent et tu sens la colère remonter. Mais tu ne peux pas t’énerver comme ça, alors tu sers plus fort la main que tu as blessé. Puis de toute façon ce n’était pas bien compliqué d’entendre ce qu’avait dit l’autre abruti, il ne s’en cachait pas ! D’ailleurs peut-être qu’il se sentait fier de dire tout haut ce que peuvent penser les autres tout bas, c’était peut-être un défi, un moyen de se prouver qu’il était le plus fort… Rien que ces idées t’enragent et te donne envie de rebrousser chemin pour aller éclater le crâne de ces humains. Mais heureusement Won’los te tire à la réalité,
« Je comprends que ça puisse t’agacer. Mais faut pas que tu te laisses avoir comme ça, à rentrer dans leur petit jeu, car c’est justement ce qu’ils veulent. Ce ne sont que des mots, rien d’autre, alors ça n’en vaut pas la peine. Et je suis certain que tu vaux mieux que ça, j’ai pas raison ? ». Tu trouves que les adultes ont toujours l’impression que tu es stupide et que tu ne sais pas tout ça, et ça t’agace. Tout en marchant tu prends une grande inspiration pour essayer de répondre s’en être trop agressive, « Je sais, merci. Mais les mots ont un sens, ils ont une force… », précises-tu un peu piquante. Ça tu l’as appris dans les nombreux livres que tu as lus. Souvent tu t’enfermes dans ta bulle et tu lis. Tu lis de tout, sauf des magazines People.
En attendant le dernier questionnement de l’humain – peut-être ? – t’apaise beaucoup. Mais en même temps tu te dis que c’est du préfabriqué histoire de calmer le jeu. « Vous croyez qu’avec les temps qui courent c’est normal et acceptable de se faire traiter de… Sith ? », demandes-tu avec une pointe de dégout sur le dernier mot.
Mais après tout, vu ton comportement, ton mode de fonctionnement, peut-être que t’es comme ceux de l’autre côté ? Peut-être qu’au final ils ont raison ? Des fois tu essayes de te rassurer que non, tu n’es pas de ce bord-là, que tu vaux mieux que ça, mais en même temps c’est compliqué, tu fonctionnes tellement différemment des autres, tu ne penses ni n’agis de la même façon…
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# Re: Moi je crache du feu • Makwis - Sam 18 Mar 2017 - 22:49
MOI JE CRACHE DU FEU
feat Shraa
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Si je sais y faire avec les jeunes ? Alors très franchement, j’en ai aucune idée. Je n’ai pas tellement eu l’occasion de m’essayer à la pédagogie et toutes ces salades depuis que je suis devenu Chevalier. Trop de choses à faire et pas assez de temps – ou d’intérêt – pour le reste. Alors j’essaie de me mettre à sa place, même si c’est loin d’être évident vu qu’on se connaît depuis à peine trois minutes et seize secondes. De toute manière, ce n’est pas vraiment mon genre de camper un rôle ou quoi que ce soit quand je suis en terrain non hostile. Je garde ça pour mes missions, et encore. Le reste du temps, rien ne vaut le naturel. Se donner des grands airs comme certains le font parmi les jeunes Chevaliers promu que j’ai pu croiser depuis mon retour au Temple ne rime à rien. Fort heureusement, il ne s’agit qu’une minorité qui aura tôt fait de redescendre, par prise de conscience ou par la force des choses.
« C’est vrai, les mots ont un sens. Mais la force que tu leurs prêtes ne dépend que de toi. Tu peux tout à fait décider du jour au lendemain que cela ne t’affecteras plus. Mais je te l’accorde, ça prend du temps pour s’y tenir. » Et je crois être plutôt bien placé pour le dire, car des remarques ou des remontrances de toute sorte, j’en ai essuyé pas mal quand j’étais plus jeune, et même encore aujourd’hui. Won’los, vous êtes trop laxiste ! Won’los, vous tournerez mal si vous n’écoutez pas ce que je vous dis ! WON’LOS, POSEZ TOUT DE SUITE CE CUTTER A FUSION ! Hum. Bref, je m’égare.
Sa dernière question ne fait que confirmer ce que je pensais déjà, en plus de la scène de tout à l’heure ainsi que sa confirmation quand à une violence régulière : elle n’est pas vraiment intégrée aux autres, et le comportement de ses pairs n’arrangent pas les choses. Je trouve dommage qu’elle ne soit pas plus accompagnée que ça – du moins ça n’en a pas l’air – par ses aînés. Ce sont justement les Initiés et Padawans comme elle qui ont le plus besoin d’avoir un soutien, même discret pour ne pas heurter l’ego de certains. « Compréhensible, oui. Car comme tu le dis toi-même, "par les temps qui courent", et avec ce qui se dessine à l’horizon, les gens cherchent instinctivement à identifier des cibles sur lesquelles transférer leurs peurs et leur colère pour se rassurer. Et ce, sans se soucier qu’ils soient dans l’erreur. » Je marque une pause avant de reprendre, cherchant à la sonder pour voir sa réaction et si elle ne se braque pas. « Mais quand bien même, cela n’excuse ou ne justifie rien. Ce genre de propos n’est ni normal, ni acceptable. Mais comme je te le disais juste avant, c’est à toi de faire le choix de passer outre. De te libérer du poids des mots. » Et ça, de faire un choix quel qu’il soit qui remet en question notre vision des choses, quand on est jeune et qu’on traîne de vieilles casseroles, je reconnais que c’est un grand pas à faire.
En tout cas, loin de moi l’idée de lui parler comme à une enfant – ce qu’elle n’est clairement pas – je me contente juste de lui dire franchement les choses telles que je les vois ou les ressens. Pour les détails et la forme, on repassera. « Mais tu as aussi tout à fait le droit de ne pas être d’accord avec ce que je dis. C’est encore un autre choix qui t’appartiens. » Je ponctue le tout d’un autre sourire. Après tout, si on leur disait un peu moins ce qu’ils sont censés faire ou penser, à ces jeunes ? Si on leur laissait un peu plus de choix et de liberté, serait-ce si catastrophique ? Les guider, très bien, leur ouvrir les yeux sur certaines choses, d’accord. Mais je ne peux pas m’empêcher de penser que l’Ordre tente souvent de tous nous faire entrer dans le même moule, ce qui n’est pas sain. Mais qu’importe, ce n’est peut-être pas vraiment le fond du problème avec Shraa.
Mes yeux s’abaissent sur la main qu’elle tripote depuis tout à l’heure. Celle avec laquelle elle a frappé le jeune homme tout à l’heure, je suppose. « Ça va, ta main, ou tu veux qu’on passe à l’infirmerie ? Je peux aussi y jeter un coup d’œil sinon. Je comprendrais que tu n’ai pas envie de recroiser les trois loustics. » Bon, on va pas se mentir, je ne suis pas un grand médecin, et encore moins un guérisseur Jedi. Mais il y a quand même le minimum syndical que tout Chevalier est capable de gérer. Puis je passe un peu du bantha au chien kath. « Au fait, ça va aller avec ton Maître, ou tu crois qu’il va s’apercevoir qu’il s’est passé quelque chose ? Je peux toujours arrondir un peu les angles au besoin. Lui dire que je t'ai déjà fait la morale, ce genre de chose. » Oui, tout à fait, j’ai aucune raison acceptable de faire ça. D’ailleurs, qui n’aurait pas plutôt fait la morale à cette fille plutôt que de lui proposer de papoter à part moi ? Sûrement pas grand monde. Mais quelque chose me titille à son propos. Parfois, il vaut mieux tendre la main que battre à plat avec.