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Le jour avait laissé place à la nuit sur Korriban. Le jour est cruel tandis que la nuit est inquiétante. La fraîcheur salutaire du jour qui persiste entre les murs de l’Académie des Sith devient à son tour un ennemi. Les faibles lueurs qui le jour peuvent abriter certains aspirants pour comploter en secret, devient un véritable mur impénétrable la nuit ou la lame de l’assassin peut très bien se rapprocher de vous comme jamais elle ne pourrait le faire. Lorsque l’on ne croit pas voir des mouvements dans le noir. Bien que le meurtre soit prohibé entre ces murs, il existe des exceptions. Comme le fait que l’on ne trouve pas l’assassin par exemple. Ou que le corps disparaisse. Se ne sont pas les tunnels et autres galeries désaffectées qui manquent sous cette bâtisse ancienne. La Dame Noire des Sith, Darth Ynnitach, connaissait bien ces règles. Elle les avait à la fois respectées… et violées bon nombre de fois lors de son passage il y a si longtemps. Prise sur le fait ? Jamais. Soupçonnée ? Très souvent. Punie ? Parfois, comme d’autres en même temps, pour l’exemple. Mais aujourd’hui, Elle arpente cette académie en Maîtresse Absolue des Sith. S’ils vivaient encore, plus personne ne lui reprocherait ces « petits écarts » de jeunesse. Les tournois et autres jeux entre Apprentis étaient aussi des occasions pour se débarrasser de rivaux… ou même d’alliés encombrants. Une façon comme une autre de séparer le bon grain de l’ivraie !
 
De rares torches illuminaient encore les couloirs de l’Académie cette nuit là. Le jour encore le bruit des affrontements et des cris provenant des gradins de l’arène ou se déroulait le tournoi résonnaient jusque dans les tréfonds de ce bâtiment vieux de plusieurs millénaires. Tout ici était aussi silencieux qu’une crypte. Si ce n’est parfois un gémissement de douleur ou d’agonie provenant sans doute des chambres de tortures et autres fosses aux esclaves. Un meurtre entre apprenti restant probable. Ce genre d’évènements créait son lot de rancœur et d’animosité. Non ? Pas de petit scandale d’Apprentis à se mettre sous la dent ? Darth Ynnitach reprenait donc sa marche dans les couloirs de l’Académie. Le silence pesant étant à présent brisé par le claquement de ses talons sur le sol pierreux. Bientôt il était suivit par le tintement d’une chaine. Chaine qui se raidissait d’un coup. Elle tirait dessus.
 
-Avance. Ordonnait-elle, simplement.
 
Sans se soucier de protestation ou d’explication, la Sith avançait. Derrière elle, il y eut un murmure vite étouffé par un nouveau tintement de chaine et une série de pas qui passait davantage pour être un frottement sur le sol. Les pas de Darth Ynnitach la conduisait vers une zone de l’Académie ou logeait les « meilleurs » Apprentis. Le terme meilleur étant très subjectif. Puisque du jour au lendemain vous pouviez passer de ce statut privilégié à celui de n’importe quel autre. Ici, il s’agissait de chambre individuelle fermée et privée. Les autres étant « communes ». La Reine Noire remontait le couloir et finissait par s’arrêter devant l’une d’elle. Une qu’elle connaissait bien d’ailleurs. Une chambre qui était très populaire lorsqu’elle y était.
 
-Tu restes ici. Ajoutait-elle à l’être qui la suivait, lui donnant la chaine.
 
S’assurant une dernière fois que personne ne les avait suivis. Faisant usage de la Force pour ça. Usant même de ses capacités d’Anzat pour cela. Rien, personne. Tant mieux. La porte était fermée et à clé. Normal pensait-elle. La Sith usait de la Force pour débloquer la serrure. Dans un léger claquement, la porte s’ouvrait. Juste assez pour qu’Elle puisse entrer. Mais pas assez pour que l’air frais ne vienne s’insinuer complètement à l’intérieur et ne chasse brusquement la chaleur régnant à l’intérieur. La pièce était plongée dans la pénombre, mais l’Apprentie occupant la chambre était là. Eerhia Aiarohk était allongée sur le lit et souffrait encore de son combat contre Ysanne Ha’mi. Blessures physiques comme celle de l’égo sans nul doute. Peu à peu, le regard de l’Anzat s’adaptait à la pénombre. La porte se refermait entièrement, replongeant la chambre dans l’obscurité totale. Laissant la Dame Noire des Sith seule avec une Apprentie dont elle souhaite peut-être encore la mort. Sous prétexte que, selon l’esprit paranoïaque de la Sith, l’Arkanienne a déjà bien vu assez de choses en ce monde. En deux enjambées, la Darth Ynnitach arrivait devant le lit ou était étendue Eerhia, restant silencieuse.
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Lorsque j’avais repris conscience, j’étais surprise d’être encore en vie. Malgré qu’Ysanne m’ait affirmé sa volonté de ne pas me tuer, je n’avais pas trouvé la volonté de la croire. J’avais eu la mauvaise impression de l’avoir perdue à jamais, que les semaines passées avec Ynnitach ait totalement changé son caractère. Pour tout dire, je ne n’avais jamais été aussi heureuse d’avoir eu tort, de m’être trompée. Elle aurait très bien pu m’abattre, récolter toute la gloire et se satisfaire d’être débarrassée d’une rivale potentielle. Mais elle ne l’avait pas fait, et ce malgré les demandes qui étaient montées des tribunes. Elle m’avait tout simplement laissé là, au cœur de l’arène, le corps étendu dans le sable. C’est pourtant dans ma chambre que je m’étais réveillée, bordée par un droïde médical qui ressemblait plus à un assassin robotisé. Son design n’était pas fait pour inspirer la confiance, tout comme la plupart des objets ou des droïdes que l’on pouvait trouver à l’Académie. Il avait appliqué des poches de kolto sur mes blessures mais n’avait pas prit la peine de s’assurer que je ne bougerais pas.

Grand mal lui en fit, car ma première réaction fut de me redresser, d’observer les alentours, d’attirer mon arme en main. Je n’avais aucune confiance en ces lieux, et encore moins lorsque des personnes s’autorisaient à venir dans mes appartements. Qu’avaient-ils fait pendant mon sommeil ? Avait-il fouillé, poser des micros, piégé les meubles ? Il m’arrivait d’être paranoïaque par moment, mais c’était légitime. Cet endroit était nid de serpents prêts à tout pour cracher leur venin sur vous et emporter votre vie dans l’au-delà. Quand bien même Darth Laduim avait insisté pour y interdire le meurtre, les recoins de l’Académie cachaient toujours des cadavres. Fort heureusement, le miens n’y étais pas.

Le droïde protesta, me demandant de me rallonger, de me reposer. Il n’eut qu’un flot d’insultes et de menaces en retour, la dernière étant la chaleur du plasma de lame sur ses capteurs. Visiblement, celle-ci fut la bonne. C’était toujours surprenant de constater que même les droïdes les moins complexes possédaient un minimum d’instinct de survie- droïdes de combat exceptés. S’en suivit un flot de questions auxquelles il ne pouvait me fournir toutes les réponses. Ce n’était pas surprenant, après tout. Ce n’était pas un archiviste ou un robot de surveillance. Seulement un droïde médical. Mais ma colère était grande, le constat de l’échec humiliant. Je n’avais donc pas manqué d’ignorer ses conseils pour me lever et le suivre en titubant alors qu’il sortait pour le trancher de la lame de mon sabre et de rejeter ses restes mécaniques dans le couloir.

« Bon débarras. »

Je n’avais plus besoin de lui, et j’étais d’ailleurs satisfaite de ne plus entendre sa voix stridente dans mes oreilles. De toute manière, je n’avais pas besoin de toutes ces poches de kolto. Tout ce dont j’avais besoin, c’était un esclave à qui saisir l’énergie vitale. Et du repos, aussi. La Force permettait de guérir les blessures naturellement. Une technique Jedi bien utile que je ne maitrisais pas, mais dont je connaissais suffisamment les premières bases pour initier une régénération. Elle ne se ferait pas rapidement, comme les « protecteurs de la lumière » le faisaient si bien, mais c’était un bon début. Et verrouillant la porte, je m’étais retournée pour fouiller de fond en comble mes appartements à la recherche du moindre système, du plus minuscule danger. Et une fois que je fus convaincue, j’étais retournée m’allonger pour me reposer. Car un esclave à déguster, je n’en avais pas. Du coup, le plan B c’était imposé de lui-même, sans forcer. J’avais fermé les yeux pour m’ouvrir la Force d’une manière que je n’avais plus utilisée depuis longtemps. Je ne cherchais pas à imposer ma volonté, à tordre le flux de sorte qu’il puisse m’obéir. Je me laissais glisser tranquillement, pour découvrir que la Force m’était toujours ouverte, et ce malgré le nombre de fois où j’en avais fais ma servante. Et rapidement, je m’étais plongée dans une longue méditation qui comptait tout autant que des heures de sommeil. J’avais auparavant replacé les poches de kolto pour accélérer ma régénération, avant de réduire l’intensité lumineuse au minimum, plongeant la pièce dans le noir.

J’étais resté longtemps dans cet état pour mesurer la hauteur de mon échec, ainsi que ses raisons. J’avais passé tout ce temps à réfléchir à un plan, à dessiner l’éventail de possibilités qui s’offrait à moi. Jusqu’à ce que la Force ne s’efface soudainement, que je ne vienne ressentir un vide et une froideur que je connaissais que trop bien et dans lequel je me baignais constamment, et ce depuis bien longtemps. Tendant l’oreille, je pouvais entendre le tintement d’une chaine et le claquement des talons.

Quelqu’un approchait, pour finalement s’arrêter juste derrière la porte. Ma porte.

Je m’étais déconnecté de la Force depuis quelques minutes déjà, alors que j’entendais la serrure se déverrouiller et la porte coulisser. Immobile, mon sabre était pourtant déjà dans ma main, caché sous les draps. La porte se referma, et je gardais les yeux ouverts. Trois claquements de plus et je ressentais clairement la présence à côté de moi. Sans doute avait-elle déjà compris que je ne dormais pas, que je savais qu’elle était là, que j’étais prête à frapper si ses intentions n’étaient pas amicales. Mais sincèrement, avais-je une chance de pouvoir l’atteindre puisqu’il s’agissait ni plus ni moins que de Darth Ynnitach.

La Maitresse était-elle venue terminer ce que son apprentie avait commencé ?

« Que voulez-vous, Excellence ? En finir ?»

Ma voix venait de claquer froidement sans que je ne fasse le moindre mouvement. Mon doigt s’était rapproché du bouton d’activation de mon arme et mon esprit était vif, prêt à agir. J’avais ignoré jusque là la personne que la Dame Noire avait traîné derrière elle. Enfin, s’il s’agissait réellement encore d’une « personne »…

Peu importait. Son importance était dérisoire. Ou nulle.


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-En finir ?... Répondait-elle avec une pointe de joie malsaine dans la voix.
 
Les sens de la Dame Noire des Sith s’acclimataient à la pénombre. Tout cela facilité par des prédispositions issues de sa race, les Anzati. La Force aidait aussi. L’Arkanienne était restée allongée. Signe que la Sith pouvait prendre comme de la faiblesse ou de l’irrespect. En cet instant les deux sans doute. Mais aussi le fait qu’elle profite de ses blessures pour jouer la comédie. La Sith soupçonnait Eerhia, et à juste titre sans doute, d’être sournoise. De dissimuler, mentir, tromper… Pour mieux vous frapper. D’ailleurs, n’avait-elle pas son sabre laser avec elle ? Le doigt frôlant le bouton d’allumage ? Le lien ténébreux reliant le cristal synthétique du sabre laser de l’apprentie et le Côté Obscur était bien plus parlant que de voir le geste en lui-même. Chose que pouvait ressentir la Reine Noire.

-Mmmmh…
 
Du geste de la main Darth Ynnitach activait les appliques, ressemblant à d’antiques torchères, installées sur les murs. Une lumière plutôt basse éclairait dorénavant la chambre de l’apprentie. Le regard de la Dame Sith glissait sur les murs ou les objets décorant la pièce. C’était sobre. Sobre dans le sens où il n’y avait rien de personnel. Il est vrai que Korriban ne donne guère l’envie de s’y attarder. Mais finalement au fil du temps, la plupart cherche à faire de cet endroit une partie d’eux-mêmes. D’autres n’y arrivent jamais. Ce qui semblait être le cas de l’Arkanienne. Ce faisant, la Sith avait laissée une occasion de frapper à Eerhia… De se sortir de ce qui semble être un mauvais pas. Mais elle avait eu l’intelligence de ne pas le faire.
 
-Rien n’a vraiment changé ici… Lâchait-elle finalement. Semblant offrir un « répit » à l’apprentie. Changeant complètement de sujet. Jouant avec elle. Cette chambre fut la mienne lors de mon passage sur Korriban comme apprentie. La Sith ricanait. Et ne vas pas t’en vanter ! Sinon j’en connais une qui pourrait venir te la réclamer…
 
Qui donc ? Ysanne Ha’mi sans nul doute. Surtout si elle veut continuer sur sa lancée et montrer à tous les autres aspirants et apprentis entre ces murs qu’elle est la meilleure. Sa victoire durant le tournoi semble lui avoir fait pousser des ailes dirons-nous. Darth Ynnitach se déclait légèrement sur le côté, venant s’appuyer sur une sorte de bureau. Ainsi elle se rapprochait d’Eerhia Aiarokh, se trouvant à présent à une longueur de lame de sabre laser. La Sith ressentait de la peur dans l’apprentie. Son cœur ne cessait de battre de plus en plus rapidement. Au point que ses battements venaient battre sourdement dans les tempes de la Dame Noire.
 
-Oui. Il est temps d’en finir… D’en finir de cette histoire entre toi et moi !... A cette mention, l’Arkanienne se redressait peu à peu sur son lit. Avec une vigueur qui lui était sans doute retrouvée puisque c’est tout juste si elle était gênée par ses blessures ou que celles-ci la faisaient souffrir encore. Darth Ynnitach levait une main gantée pour lui intimer de rester tranquille. Sssssh… Allons ! Ne crois-tu pas que si obtenir ta mort était mon souhait, mon apprentie l’aurait fait lorsque tu étais à sa merci ?! Ou alors, après ta défaite, tu ne crois pas qu’il m’aurait été facile que je l’ordonne à d’autres apprentis et aspirants qui auraient une dent contre toi ?...
 
La Dame Noire des Sith passait sous silence l’intervention inopinée du Tuk’ata lors du second combat. Pour autant c’était une surprise de constater d’ailleurs qu’aucun apprenti n’ait essayé de la tuer depuis lors. De se débarrasser d’Eerhia Aiarohk. Après tout sa défaite durant le tournoi était une raison de penser qu’elle était devenue faible et que sa place était à prendre. La crainte du châtiment peut être ? De celui du seigneur Laduim ? Ou de celui de Dame Takan ? A moins que tout simplement de la méfiance envers une faiblesse supposée ? Ce qui est encore possible de la part de l’Arkanienne. Concernant ses propos sur son apprentie ils n’étaient pas tout à fait exacts. Ysanne Ha’mi n’était pas du tout au courant de l’histoire entre l’Arkanienne et l’Anzat sur Thule. Et hors de question qu’elle le soit par ailleurs ! Hors de question de dévoiler des petits secrets !
 
-…Bien qu’il aurait fallu que je leur révèle un petit secret concernant cette chambre. Ajoutait-elle finalement avec un sourire complice.
 
Comme le fait que sous le lit, dans le mur, il existait un passage dérobé. Passage qui avait été crée bien avant que celle qui allait devenir Darth Ynnitach ne soit sur Korriban. Passage qui menait sur deux galeries. L’une d’elle menant à l’extérieur de l’académie, non loin de la colonie de Dreshdae. Pratique lorsque l’on souhaite « faire le mur ». L’autre galerie conduit à un puits descendant très bas dans les profondeurs de la montagne dans laquelle est sise l’académie. Impossible de se souvenir du nombre exacts d’imbéciles qui ont été poussés là dedans par celles qui allaient devenir Ynnitach et Takan lors de leur passage sur Korriban.
 
-Mais, le fait de garder cette histoire sous silence implique que je doive te faire confiance, Eerhia Aiarohk… Dois-je avoir confiance en toi ? Puis-je vraiment me le permettre d’après toi ?
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En finir, oui. N’était-elle pas là pour cela ? Après tout, quelle autre explication pouvait-il bien y avoir ? L’occasion était trop belle pour elle pour qu’elle ne vienne s’en saisir ! J’avais échoué au Tournoi, je m’étais décrédibilisé et j’étais porteuse d’un secret qu’elle ne voulait certainement pas voir éventé. Que pouvait-elle bien vouloir d’autre, donc, si ce n’est me tuer ? Peut-être voulait-elle jouer avec moi, me tester, savourer sa puissance en m’humiliant un peu plus ? Je resserrais un peu plus ma main encerclant mon arme, prête à dégainer au cas où mes soupçons se confirmeraient. Si elle était là pour me tuer, alors je tenterais quelque chose, même vainement.

Mon regard glissa vers elle, alors qu’elle faisait usage de la Force pour éclairer la pièce. Un usage du flux mystique que j’aurais pu appréhender comme le prémices d’une attaque, mais je m’étais gardée d’agir, et ce pour une raison que je ne saurais expliquer. La crainte de commettre une erreur, peut-être ? Ou bien autre chose ? Isobel aurait elle inséré un conditionnement en moi, sans que je ne m’en rende compte ? La chose était improbable, mais pas impossible. Je devrais y méditer à l’occasion, si celle-ci vient à se présenter à l’avenir.

Je restais parfaitement silencieuse en écoutant son récit, ou plutôt son changement radical de sujet. Elle m’avait offert un répit, une occasion de frapper et je ne m’en étais saisie. De même, elle avait eu toute latitude pour me frapper et elle n’avait pas bougé. J’aurais dû me sentir quelque peu rassurée, mais il n’en était rien. Apprendre que cette chambre fut anciennement la sienne n’était pas une bonne nouvelle. Cela voulait dire qu’elle connaissait mon pré-carré aussi bien que moi, voir peut-être mieux.

« Qu’elle vienne, je ne me laisserais pas surprendre par deux fois… » lâchais-je avec un certain mépris pour Ysanne que je regrettais presque.

Elle n’avait fait que ce qui lui était demandé, mais je ne parvenais toujours pas à me convaincre qu’elle ne m’aurait pas tué si Ynnitach le lui avait ordonné. C’était là un élément des plus importants, à même de remettre en doute la confiance qu’il y avait entre elle et moi. Quand à la confiance qu’il y avait entre Ynnitach et moi, elle était de mon point de vue bien relative. D’ailleurs, je regardais cette dernière s’approcher un peu plus de ma personne, son aura se faisant des plus oppressantes. Puis, la phrase quasi fatidique tomba et je me redressais d’un bond sur mon lit, prête à me défendre. Ma main avait glissé hors des draps, prête à faire de mon sabre l’extension de mon bras et de ma volonté.

Pourtant, la Dame Noire chercha immédiatement l’apaisement, et je fronçais un peu plus mon regard au fur et à mesure que ses paroles parvenaient à mon esprit. Je restais quelque peu dubitative, mais je devais admettre que son jugement était pertinent. Elle aurait pu se débarrasser de moi bien avant, et pourtant j’étais toujours là, en vie. Mais c’était peut-être dû à ma capacité à me dépatouiller de situations improbables ; grâce à mon talent ! Je préférais d’ailleurs me noyer dans ma suffisance plutôt que d’admettre le fait que je puisse avoir des faiblesses.

« Un seul petit secret révélé ne les auraient pas forcément épargné… » répondis-je avec ce même sourire complice, signe que j’avais moi-même pris des dispositions supplémentaires en cas de menaces avérées contre ma personne.

Les passages dérobés sous les murs n’étaient clairement pas les seules petites surprises qui étaient disséminées dans cette chambre…

« Je ne vous apprendrais rien, mais la confiance par chez nous est assez illusoire… » Je glissais hors du lit, de l’autre côté, à distance, laissant transparaître le fait que je n’étais presque pas vêtue puisque je m’étais drapée dans mon fin drap.

« Mais je ne vous ais jamais trahie, tout comme je n’ai jamais fais défaut à Darth Takan. Je n’ai pas d’intérêt ni d’ambitions à comploter contre vous, ou contre ma Maitresse. Cette dernière le sait très bien, quand bien même elle fait mine de l’ignorer. »

J’étais fidèle, et ça Takan le savait. J’avais prêté serment par deux fois devant elle, à genoux, laissant de côté ma dignité. Je savais où était ma place et je ne chercherais pas à grignoter la sienne. Il en était de même pour Ynnitach. Quel intérêt avais-je à me saisir de son trône ? Absolument aucun. Je ne tenais surtout pas à devenir la première cible à abattre. Quand à la gestion , ce n’était pas vraiment mon fort… Et c’est sans parler sur les centaines d’autres raisons qui font que je ne convoiterais jamais cette place.

« Je ne sais pas si je parviendrais à vus convaincre de ma sincérité par les mots, mais mon esprit vous est ouvert si vous souhaitez vous convaincre de ma loyauté, Excellence. »


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Darth Ynnitach n’avait pas relevé la remarque à l’emporte-pièce d’Eerhia Aiarohk concernant une possible confrontation entre elle et Ysanne Ha’mi. Cette simple phrase dite sous le coup de la colère et l’amertume avait un goût délicieux, le genre qui vous reste sur la langue pendant un instant alors que le met est déjà avalé. La sensation délectable de la trahison. Oui, à croire qu’un lien existait entre les deux apprenties et que ce tournoi l’avait quelque peu ébranlé… Plus encore par la défaite de celle qui était sensée « dominer » le dit tournoi. Cela restera une rivalité « entre amies ». Mais ce qui pourrait être considérée comme étant une trahison entre elles, sera surtout une leçon. Une leçon qui devra s’avérer profitable pour Ysanne comme pour Eerhia. Restait à voir comment elles évolueront dans les prochaines années…
 
Un petit secret révélé qui ne les aurait pas épargnés ? Voilà que l’Arkanienne redevenait enfin cette apprentie intéressante. Celle qui, en dehors de la sienne, est capable d’attirer son attention. Comme le fait d’être venue la voir ce soir par exemple, retardant de fait son départ de Korriban de plusieurs heures. Ainsi, Eerhia Airohk était si prudente ? La Dame Noire se plongeait doucement dans la Force, gardant toutefois son esprit bien présent et attentif aux actions de la jeune Sith. Cette dernière était plus que prudente. Paranoïaque même ! La Dame Noire ne pouvait que reconnaître cela comme une qualité… Etant elle-même plutôt atteinte de ce côté-là. Distraitement, la Dame Sith regardait l’Arkanienne se redresser, restant de l’autre côté de son lit, le drap gardé contre elle. Comme si le fait d’entrevoir de si vulgaires appâts serait suffisant pour détourner son attention ?!
 
-Comme je te l’ai dis, je ne souhaite pas ta mort, apprentie Aiarohk.
 
Quelque part à la limite de sa conscience, Darth Ynnitach ressentait la présence d’un dispositif de sécurité électronique. Dispositif plutôt simple et efficace, dirigeant un arc électrique pouvant s’avérer mortel pour la plupart des espèces de la galaxie. Pour les autres, elles seraient ralenties. Tout dépendait sur quelle puissance l’avait réglée l’Arkanienne. Le dispositif était dissimulé dans les petites entailles présentes dans les murs, à l’endroit ou le mortier alors devenus friables laissait un faible espace entre les pierres. Fort heureusement, la Dame Noire s’était éloignée de la porte et restait hors de portée de l’éventuel arc électrique.
 
*Trop facile… Il doit surement y en avoir d’autres !*
 
L’attention de la Sith revenait dans la pièce au moment ou la jeune apprentie arguait qu’elle n’avait pas trahie. Qu’elle était fidèle. Fidèle, loyale ? Innocente ? Eerhia Aiarohk ? Plus d’un la connaissant aurait éclaté de rire. Mais depuis quand la loyauté ou l’innocence a-t’elle déjà sauvé la vie de quelqu’un ? Fort heureusement pour l’Arkanienne, l’Anzat ne souhaitait pas, plus, sa mort. Elle en savait beaucoup, trop, c’est vrai. Mais l’on ne devient pas l’apprentie de Darth Takan en restant une ignorante.
 
Mais, car il y en avait un, la proposition de l’Arkanienne en disait long sur sa faiblesse. Un aveu impardonnable en soi. Une proposition somme toute singulière que de laisser un tiers venir s’engouffrer dans votre esprit. Darth Ynnitach scrutait l’apprentie du regard. Pudiquement elle avait tiré son drap pour couvrir son corps meurtri. Davantage pour masquer ses blessures que son corps. Ce qui contrastait grandement avec sa proposition qui ne la faisait que passer pour une vulgaire putain qui, incapable de convaincre autrement, ne peut que s’offrir de la manière la plus avilissante pour une Sith de son calibre. S’offrir en pâture à la Dame Noire des Sith.
 
-C’est avec joie que j’accepte m’emparer de ton esprit ! Lâchait-elle en offrant un sourire pervers.
 
Sans attendre, sans laisser la possibilité à l’Arkanienne de reculer, de se défendre, Darth Ynnitach usait de sa puissance pour venir s’insinuer dans l’esprit Eerhia Aiarohk. La frappe était brutale. Le but de cette démonstration ? De faire comprendre à l’apprentie que la place dont elle croit devoir se contenter ne sera jamais, ô combien jamais, sans souffrance. Souffrance physique, psychologique et y compris l’ego. La Dame Noire se gavait de ce que pouvait contenir l’esprit de la jeune Sith. Tout ce qui fait d’elle celle qui est l’apprentie de la Sorcière Noire. La Dame Sith faisait ployer l’apprentie, la voyant même s’effondrer à genou, lâchant aussi bien son drap que son sabre laser. Peu à peu, presqu’inconsciemment, Darth Ynnitach s’avançait vers l’Arkanienne s’arrêtant à un peu moins d’un mètre d’elle alors qu’elle finissait encore de se gaver de tout ce qui fait de cette dernière.
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Qu’elle ne veuille pas ma mort était une chose, mais ça n’arrangeais pas forcément ma situation. Combien de fois avais-je dû donner la mort sans pourtant la vouloir, fut une époque ? Une époque révolue, certes, mais tout de même vécue. Ma paranoïa se révélait au grand jour, comme bien souvent lorsque je séjourne sur Korriban. Le fait est que malgré ma fidélité envers elle, je ne lui faisait pas confiance.

Qui le pourrait, d’ailleurs ? Il s’agissait tout de même de l’Impératrice des Sith, celle ayant le droit de vie ou de mort sur chacun d’eux, et donc par extension, sur ma personne. Lui faire confiance revenait à s’égorger. Je ne la connaissais que trop peu. A vrai dire, je n’avais confiance qu’en peu de personnes au sein de l’Empire : Yana, Ysanne et Isobel. Oui, vous avez bien lu, j’ai bien écrit son prénom. Isobel. Quand bien même elle m’avait parfois maltraité, elle n’avait jamais cherché à me doubler, à me jeter en pâture. Tant que je respectais nos engagements et que je menais à bien les missions qu’elle me confiait, tout se passait bien. L’échec, en revanche, était puni. Mais c’était, en soi, la normalité de notre relation de Maitre à Apprenti. Elle n’avait jamais cherché à me remplacer. Si elle s’était mit en tête de me trouver une remplaçante, c’était seulement parce qu’elle m’estimait prête.

Gardant le drap prêt de moi, masquant mon corps et le peu de vêtement que je portais –essentiellement de la lingerie, je la regardais. Mon attention était rivée vers elle, et rien ne pourrait m’en détourner. Cherchait-elle mes pièges ? Cherchait-elle à savoir si elle risquait d’être frappée ?

C’était une possibilité. Son irruption imprévue dans mes appartements ne m’avaient pas laissé le temps de commander leur désactivation :arcs électriques et autres joyeusetés restaient bien activées.

Finalement, son regard revenait dans ma direction, plein de perversité et d’amusement à l’idée de pouvoir pénétrer mon esprit. Peut-être pensait-elle pouvoir me briser intégralement pour pouvoir accéder à l’intégralité de mon savoir, à la totalité de mes souvenirs. Elle allait être déçue.

Son attaque fut cependant soudaine et brutale, à l’instar de certaines tentatives d’Isobel. Je me crispais instantanément, affichant une large grimace et ouvrant grandement mes paupières, dévoilant l’intégralité de mes yeux, lesquels viraient au noir sou l’effet du côté obscur, et de sa corruption. Je la sentais qui cherchait à briser mes barrières, à pénétrer au plus profond de mon esprit pour en chercher les secrets. Je cherchais pour ma part à empêcher sa résistance innée, pour me défaire de la douleur qui me tétanisait.

« Aaaaaaaaaah !! »

Le cri fut soudain et puissant. Mes mains se crispèrent avant de lâcher le tissu et mes genoux se plièrent. Je tombais mollement sur ceux-ci, mes bras remontant, mes doigts agrippant mon crâne alors que la douleur se faisait insupportable. Je résistais malgré, malgré ma volonté de la laisser entrer, héritage d’un entrainement quotidien. Le but ? Parvenir à résister à Isobel, à ses tentatives de prendre le contrôle de mon esprit.

Mais autant être honnête, je n’avais jamais réussi. Elle avait toujours finis par avoir le dessus, comme si ça puissance était infinie. De fait, j’avais trouvé d’autres alternatives pour cacher mes secrets, d’autres moyens de les faire oublier.

Serrant les dents, je luttais contre la douleur, tant physique et mentale.

« Vous ne trouverez… rien.

Rien… si ce n’est la noirceur… de mon être et l’obscurité... de mon esprit. »


Je grimaçais encore, mon regard se relevant pour regarder la Sith qui me toisait de toute sa hauteur. Mes mains quittèrent mes tempes et se refermèrent en deux poings qui s’enfoncèrent dans mes genoux, alors que la pression se faisait plus forte. Elle allait y arriver, je ne pouvais plus tenir.

Mon regard resta figé dans le sien quelques minutes puis retomba. Les barrières de mon esprit enfoncé, toute résistance tuée, je restais là, vidée…

Mon esprit était désormais peut-être à elle, mais elle n’aurait jamais tous mes souvenirs.


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L’attaque rapide et brutale de la Dame Noire des Sith avait arraché un cri de la part de l’apprentie. Le cri fut déchirant et puissant. Signe que la surprise était totale, malgré la proposition de la dite apprentie de ce procédé. Pensait-elle réellement qu’en s’offrant ainsi elle n’attiserait pas l’envie de son interlocutrice ? C’est qu’elle serait bien naïve si tel était le cas ! Peu à peu, Darth Ynnitach perçait les défenses mentales d’Eerhia Aiarohk. Mais ce qui était surprenant c’était sa capacité à résister malgré tout. A croire qu’elle avait l’habitude de subir ce traitement. Darth Takan sans doute, pensait la Sith. Seconde après seconde, la Reine Noire grignotait les barrières mentales de l’Arkanienne. Elle serait bientôt à la merci de la Dame Noire et pourtant elle se permettait encore une dernière bravade. La Sith fixait le regard de l’apprentie qui s’était relevé vers elle. Lui offrant alors un sourire mauvais. Son esprit lui appartenait…
 
-Alors, j’ai hâte de voir ça ! Lâchait-elle en réponse à sa provocation.
 
Malgré tout  les souvenirs de l’Arkanienne ne parvenaient pas comme d’ordinaire avec d’autres. Il lui est arrivé, comme avec Miyr par exemple, que la Sith ne cherche pas à voir les souvenirs étant déjà occupée en plein combat. La capacité de résistance d’Eerhia provenait peut être du fait d’avoir déjà subit pareil sort avec Isobel Takan. Ce qui ne surprendrait pas Darth Ynnitach d’ailleurs ! En cherchant davantage un premier souvenir faisait surface. C’était dans une des chambres pour les invités au sein de la Tour de Dromund Kaas. L’apprentie y était en compagnie d’une autre personne, un Arkanien dont les traits rappelaient vaguement feu le seigneur Araya. Ils étaient enlacés, son donnant l’un et l’autre. Ainsi il existait un lien entre ces deux là ? Le fait que le souvenir de son visage ne soit pas parfait voudrait-il dire qu’elle commencerait déjà, inconsciemment, à l’oublier ?
 
Un second souvenir s’imposait rapidement. Il s’agissait d’une succession d’images où elle est en compagnie d’Ysanne. Que se soit sur Korriban à l’académie ou sur Dromund Kaas. La méfiance apparente du début laissait place à une sorte de confiance. Une certaine volonté de la part de l’Arkanienne de tisser un lien avec la métisse qui était alors l’apprentie d’Araya. Le hasard faisait bien les choses apparemment… Mais c’était aussi compréhensible. Eerhia et Ysanne avaient toutes les deux un point commun : leur passé de Jedi. La confiance ayant laissé la place à une amitié véritable. Chose que Darth Ynnitach se doutait déjà et dont elle avait eu la confirmation plus tôt dans la soirée lors du tête-à-tête avec la vainqueur du tournoi. Amitié peut être fragilisée par celui-ci d’ailleurs ? L’apprentie Aiarohk, qui dominait son monde jusque là, se trouvait reléguée au second rang par la jeune apprentie Ha’mi.
 
 Venait ensuite autre chose. Une image qui persistait mais que la Dame Noire avait ignoré jusque là. C’était dans un temple, un temple Rakata même. Celui de Byss. Eerhia Airohk s’y trouvait et avait une tâche particulière à remplir. Darth Ynnitach le savait, c’était elle qui avait chargé Riakath de s’en occuper. Tâche qu’elle avait naturellement déléguée à son apprentie. La mise à mort du traître, Darth Jugal, le Cardinal Noir responsable du Clergé Sith et membre du Conseil Noir. Lors des affrontements, la Reine Noire avait sentie la mort de Jugal dans la Force. Là, elle pouvait voir le moment où la lame de l’Arkanienne le tuait. Un meurtre sauvage qui n’était pas sans rappeler ce que sa sœur, Isobel, pratiquait. Les apprentis, en plus d’apprendre les savoirs de leur maître, finissent par déteindre sur eux.
 
Un autre souvenir émergeait. Puissant celui-là. C’était étrange car difficile à replacer dans un contexte particulier. Mais à voir leur discrétion, car Eerhia accompagnait sa maîtresse, c’était sûrement durant sa « petite retraite ». Chose confirmée lorsqu’elles atteignirent un temple, le fameux temple sur Ziost. Celui pour lequel Riakath et Ynnitach avaient tués à de nombreuses reprises pour le garder dissimulé. Sauf à de rares initiés. Et c’était la mort de l’un d’entre eux cette fois, la Sorcière Noire, une autre membre du Conseil Noir. La Zeltronne et l’Arkanienne la tuèrent. Comme elles terrassèrent un immense Terentatek. Petit détail que la Dame Sith gardera à l’esprit concernant son propre Leviathan, Krepusckle.
 
N’ayant plus rien à se mettre sous la dent, Darth Ynnitach cessait de fouiller dans l’esprit de l’Arkanienne. La Sith commençait à s’épuiser aussi. De la sueur coulait le long de sa tempe alors qu’elle reprenait peu à peu conscience du monde réel ou bliant l’esprit tortueux d’Eerhia Aiarohk.  A la lumière de ce qu’elle avait pu entrevoir, la Dame Sith avait pris une décision. Une décision qui, comme elle l’avait déjà dit en entrant ici, n’était pas la mort de l’apprentie. Non, une autre décision concernant son rang. La Sith regardait l’apprentie qui allait peu à peu sortir de sa torpeur. Elle avait de la chance et l’ignorait encore. Par mesure de précaution, connaissant le côté impulsif de Takan, l’Arkanienne pouvait avoir hérité de ce trait de caractère de la Zeltronne. Quand bien même l’apprentie s’était mise dans cette situation toute seule… Du coin de l’œil, Darth Ynnitach avisait le sabre laser de l’apprentie qui trainait sur le sol pierreux de la chambre que cette dernière occupait. Pour sa sécurité la Sith repoussait le sabre laser d’Eerhia du bout de sa botte pour l’éloigner davantage alors que celle-ci ouvrait relevait la tête et ouvrait les yeux, ses pupilles noires la fixant intensément. Regard que la Dame Noire des Sith lui renvoyait.
 
-Tu as résisté, mais ce n’était pas suffisant ! J’ai pénétré ton esprit et vu ce que je voulais voir !
 
En réalité, Darth Ynnitach envisageait surtout que la résistance offerte par l’Arkanienne n’avait pour but que de lui donner le temps nécessaire de projeter les pensées, les souvenirs que celle-ci souhaitait dévoiler seulement. Des souvenirs qui, à première vue, sont sans intérêts si ce n’est de lui montrer ses capacités malgré sa prestation de ces derniers jours durant le tournoi. Et pour que ce stratagème paraisse vrai, elle avait dû montrer d’autres pensées et sentiments plus personnelles. Peut être même se maudissait-elle d’en avoir trop montré ? Quoiqu’il en soit, toutes ces démonstrations de ses capacités, de cette loyauté qu’elle clame tant, attendaient un verdict, celui de la Dame Noire des Sith. Ses mains gantées venaient se poser sur les épaules nues de la jeune Sith pour la faire se relever, lui offrant un sourire qui se voulait rassurant, sincère, malgré la méfiance que cette dernière devait éprouver en ce moment après tout ça.
 
-Sssssh… Ne crains rien ! C’est terminé. Tu as su faire preuve de loyauté, même maintenant face à l’incertitude concernant ta vie. Tu n’as pas hésité à t’offrir à moi ! Ce qui mérite une récompense. Oui, tu n’as peut être pas le prestige de la victoire, mais tu as mérité ton rang !
 
Les mains gantées de la Sith glissaient des épaules de l’Arkanienne pour venir cercler son visage, l’obligeant à se redresse, puis écartait quelques mèches de cheveux qui tombaient sur son visage. Lentement le visage de la Sith se rapprochait de sa tête. Ses lèvres venant se déposer tendrement sur le front de l’apprentie.
 
-… Petite Sœur. C’est ce que tu es à présent. Je te considère comme étant une sœur. Comme l’es Darth Takan…
 
Darth Ynnitach s’écartait de l’apprentie, sans se dépareiller de son sourire. Bien sûr, Eerhia ne devait pas être encore totalement rassurée. Se demandant ce que pouvait bien cacher. Etant l’apprentie de Takan, elle savait sans nul doute que la Dame Noire n’accorde pas sa confiance facilement. Celle-ci se dirigeait vers la sortie, les sens aux aguets n’étant pas encore totalement « sûre » des intentions de celle dont elle voulait encore la mort il y a peu, mort qu’elle souhaitait encore quelques heures plus tôt.
 
 -… Ce qui implique des devoirs envers moi. Mais aussi des privilèges. La porte de la chambre s’ouvrait. Toi ! Avance !
 
 L’Humain était resté agenouillé là, près de la porte. Il était resté là, seul, dans une obscurité quasi-totale. Au point qu’il avait la sensation d’être observé, qu’un prédateur quelconque comme il en traîne dehors la nuit, s’approchait de lui pour le dévorer. Qu’à chaque seconde, un de ces monstres sautait vers lui, la gueule garnie de crocs grande ouverte. Il tremblait, bien qu’il n’ait pas froid. Dans cette ambiance, les minutes passées à attendre lui avaient parues longues comme des heures. Pour finalement voir la porte s’ouvrir et le rayon de lumière provenant de la chambre inondait le couloir. L’ordre tombait et il s’exécutait aussitôt en bredouillant vaguement quelque chose. Le prisonnier entravé se relevait du mieux qu’il pouvait en essayant de faire le moins de bruit possible avec sa chaîne dont les maillons s’entrechoquaient malgré tout au moindre mouvement.  La Sith qui est sa tortionnaire attrapait la chaîne et tirait dessus pour que l’Humain entre dans la chambre.  Eblouit par la lumière il lui fallu quelques secondes pour commencer à s’y habituer. C’est tout naturellement que son regard se rivait sur l’autre Sith présente dans la pièce… et qui était nue ?! Son inquiétude grimpait en flèche face à l’incertitude de ce que l’on attendait de lui et de sa situation.
 
-A genou !
 
D’un coup de talon dans le mollet de l’Humain, Darth Ynnitach le forçait à s’agenouiller. C’était une habitude pour elle et lui rappelait des années où elle n’était pas encore une Sith en devenir. Plus jeune que Eerhia Aiarohk ou même son apprentie Ysanne Ha’mi. Une époque où elle s’occupait du ravitaillement en « matières premières » pour la revente d’esclaves. Les forcer à obéir et leur faire craindre le moindre ordre de la part des maîtres, quelque chose devenue de naturelle chez la Sith. Dans titillement caractéristique la chaîne qui maintenait l’esclave captif raclait contre le sol.  La Reine Noire tendait la partie de la chaîne qu’elle tenait à l’apprentie Sith, sa « Petite Sœur ».
 
-Voici ton privilège, Eerhia. Là où ceux dans ton cas devrait se débrouiller par eux-mêmes, toi tu pourras bénéficier davantage. Vois ceci comme un cadeau. Cet esclave est tout à toi. Dispose de lui comme tu le souhaites. Je vais te laisser à présent. J’espère te revoir prochaine sur Dromund Kaas, ma sœur.
 
La Dame Noire quittait la chambre. Laissant l’apprentie seule avec l’esclave. Peu importe de ce qu’elle ferait avec lui. Sa vie n’avait aucune importance, en avait-elle seulement eu une ? Darth Ynnitach retournait dans les appartements qui étaient les siens à l’Académie de Korriban. Pendant ce temps, son apprentie Ysanne Ha’mi forgeait un nouveau sabre laser avec le cristal synthétique rouge offert pour sa victoire lors du Tournoi des Apprentis. Demain dans la matinée, elles rentreront toute les deux sur Dromund Kaas.  
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