Solal Kalel
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Duos imposés.

D'un côté, c'était bien, car Solal n'aurait pas à fouiller la salle du regard d'un air désespéré en sachant que personne ne le prendrait, de l'autre, il n'avait pas envie d'avoir un "élu" fâché de ne pas être dans un bon jour. Enfin, pour l'occasion, une apparemment. Le souci ne venait pas spécialement du talent de Solal pour faire des devoirs, en général il était même plutôt studieux, et surtout habitué à la mécanique du Temple depuis ses 3 ans, contrairement à des adolescents fraîchement arrivés. Cependant, bien que non rejeté comme il l'aurait été en tant que citoyen, le Félacatian rebutait inconsciemment quelques uns de ses camarades pour certaines tâches. Pour le combat ou mieux, le pistage, on s'arrachait sa présence. Quand il s'agissait de manier des livres, dur d'imaginer l'adolescent se débrouiller sans main, avec un instinct "bestial", probablement en dessous de l'intelligence moyenne. Bref, Solal avait l'habitude et ne s'en formalisait plus vraiment. Si sa comparse du moment décidait de lui offrir un regard dédaigneux, il l'ignorerait et ferait tout dans son coin.

Mais avant de le découvrir, le Padawan devait déjà trouver cette fameuse Aylin Miriil, apprentie d'une chevalière Jedi connue pour avoir eu des enfants avec un pair, lesquels étaient aussi des apprentis. C'était probablement une des pionnières de l'adoucissement des règles de l'Ordre en ce sens. Le Félacatian serait curieux de savoir comment la Jedi se débrouillait avec eux, entre son entraînement et sa Padawan, mais dans le fond, ça ne le dérangeait pas spécialement non plus. Premièrement, ce n'était pas ses affaires, deuxièmement, le sujet le blessait car il savait que sa condition le condamnait à finir seul. Un problème de réglé, un. Ailin, qui, aujourd'hui, l'intéressait plus, était une adolescente de son âge qu'il avait eu l'occasion de voir en classe, précisément une fois par semaine, pendant ce long cours de sociologie qui les avaient donc réuni pour ce devoir sur "Vies extraordinaires", un sujet très vague qui était sensé les laisser décider, ce qui, pour eux était exceptionnel: Un bretteur reconnu depuis son plus jeune âge ? Une vedette de la chanson ? Des pauvres luttant chaque jour pour trouver de quoi manger dans les bas-fonds de Coruscant ? Des enfants malades ?. Le but pédagogique était non seulement de leur enseigner à travailler en équipe, mais aussi de savoir comment ils pensaient, s'ils avaient encore un mode de pensée adolescent, c'est à dire frivole, en admirant les diamants brillants et polis ou ceux, enterrés, inégaux, anonymes.

Arrivé à la bibliothèque avant l'heure, Solal repoussa une chaise du bout du museau, provoquant un froncement du sourcil de celle qui s'occupait des lieux. La femme correspondait totalement au cliché de la bibliothécaire aussi sèche que sévère, elle avait même le chignon tiré en spirale vers le haut. Cette quinquagénaire, non Jedi par ailleurs, détestait Solal sans le connaître. Un "animal" avec d'aussi longues dents... Elle ne doutait pas que le Padawan ne soit ni stupide, ni mal éduqué, mais qu'il le veuille ou non, il continuait de perdre des poils ou d'avoir des griffes couplés à des crocs capables d'abîmer ses chers bouquins.

Assis dans le creux laissé par la chaise repoussée, Solal dont la truffe arrivait à hauteur des pages d'un gros ouvrage oublié par un Padawan sans gêne ou distrait tourna les pages avec la Force. Un petit tour de télékinésie qu'il avait apprit à doser rapidement pour éviter d'envoyer valdinguer le pauvre bouquin à l'autre bout de la pièce, ou d'arracher les feuilles en y plantant ses griffes. Question de survie. En effet, depuis, ses relations avec la mégère gardant les lieux s'était légèrement améliorées.

Celle que le Félacatian attendait était une humaine, appartenant donc à la race la plus commune de la Galaxie. Certains disaient que c'était la plus adaptée, même si Solal aurait penché pour les Cathars, possédant les mêmes atouts qu'eux avec en plus, une flexibilité à faire pâlir d'envie les plus grands athlètes et des armes naturelles comme de crocs, des griffes ou encore une vision nocturne. Ainsi, bien que la Blonde et ses congénères le fascinaient, Solal les trouvaient fragiles, plus encore que sa propre race, condamnée à se transformer en gros "chat" incapable de manipuler un pistolet ou un sabre lorsqu'ils se sentaient effrayés ou énervés. Il se demandait comment ceux qui ne possédaient pas la Force évoluaient dans ce monde où chaque espèce pouvait se vanter d'attributs particuliers, jusqu'aux Hutts ayant une espérance de vie très longue couplée à une peau impénétrable. Pourrait-on qualifier la vie de ces infatigables survivants d'extraordinaire ? Et si en fait, ils devaient chercher à comprendre les êtres les plus communs de cette Galaxie au lieu des plus rares pour leur sujet ?

- Bonjour ! Par ici.

Les oreilles de Solal avaient machinalement pivoté vers l'avant lorsque ses yeux perçants avaient reconnu la silhouette de sa camarade. Il lui indiqua leur place en sortant du bureau pour se mettre devant. En fait, l'apprenti avait choisi une sorte de minuscule chambre, entourée de baies vitrées. Dedans, il y avait un large bureau avec deux chaises disposés de part et d'autre ainsi qu'un ordinateur, assez bon même s'il n'était pas de dernier cri. Ces petites parcelles isolées servaient pour faire des travaux en groupe, permettant de parler sans déranger leurs camarades dispersés dans la bibliothèque même si crier restait évidemment interdit.

- Je suis venu pendant le déjeuner pour garder la place, comme je sais que c'est convoité.

Oh, ils avaient encore le temps avant de rendre leur travail, surtout qu'ils étaient sortis du cours ce matin, seulement le Padawan avait l'habitude de faire ses devoirs les plus tôt possible pour éviter de se surcharger. De plus, il espérait ainsi avoir le temps de modifier, retoucher, et d'anticiper des rendez-vous manqués si lui ou sa camarade ne pouvaient finalement pas venir à un rendez-vous.

En espérant qu'Ailin n'ait pas mal pris son initiative de l'inviter dès aujourd'hui, le Padawan attendit calmement qu'elle s'installe ou démontre un éventuel manque d'envie de travailler, surtout avec lui... On ne savait jamais.
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Aylin sortait de la cantine du Temple quand elle se rappela qu'elle devait impérativement se rendre à la bibliothèque. Elle se frappa le front, et fonça à toute vitesse jusqu'à sa chambre pour attraper ses affaires et repartir. Quelle idiote ! Absorbée par son repas et par une conversation entre des enfants portant sur les tournois de Grav-ball, elle n'avait pas vu l'heure passer. Ce qui faisait qu'elle était maintenant en retard. Pauvre Solal !Le félin allait sûrement s'impatienter, et lui faire un reproche. Reproche que Luuna ne manquerait pas de souligner et d'accentuer afin de la faire culpabiliser juste assez... Assez pour qu'elle ne recommence pas. Etre ponctuel était important. Un Jedi fainéant n'aurait aucun poids dans des discussions ou des disputes.

Une fois dans sa chambre, elle attrapa sa besace de cours, vérifia que s'y trouvait son datapad, son hololivre sur la faune d'Alderaan (qu'elle devait d'ailleurs rendre à la bibliothèque...) et son sabre-laser d'entraînement. Luuna insistait pour qu'elle le porte en permanence et s'en serve lorsqu'elle pouvait s'entraîner avec. Bon, si elle devait être honnête avec elle-même, Aylin le faisait le moins possible... mais bon. C'était déjà bien ! Bref ! Tout était là, donc c'était le moment de repartir, et cette fois, de bel et bien se diriger vers la bibliothèque du Temple.

Tout en fredonnant un air musical, elle passa mentalement en revue ce qu'elle savait sur Solal. C'était un félin, qui se déplaçait à 4 pattes et avait forcément toutes les peines du monde à apparaître comme un être civilisé. Elle trouvait ça méprisant, de la part des autres. Il était juste différent, et de surcroît, il paraît qu'il était d'agréable compagnie ! Bon, un peu beaucoup studieux, il est vrai, mais ça ne dérangeait pas foncièrement la jeune fille. Ça ferait au moins un d'entre eux deux qui serait constamment concentré sur son travail. D'ailleurs, elle avait un peu réfléchi au sujet qu'ils pourraient prendre pour leur devoir. Les sujets pouvaient être divers et variés, et c'était bien là le problème. Il fallait trouver quelque chose, parmi la très vaste liste possible.

Aussitôt arrivée, Solal l'invita à le rejoindre. Résistant à l'envie de faire un gros câlin à ce chat – qu'elle ne connaissait de toute façon pas bien – elle posa sa besace, et en sortit son hololivre.

 « Désolée pour le retard ! Je suis à la bourre, j'ai traîné à la cantine. Mais c'était trop bon ! Enfin, désolée encore. Je reviens, je vais rendre ce livre et je suis à toi. »

Parlant très vite, elle fila, allant exécuter cette formalité administrative qu'était le retour d'un hololivre, puis elle revint voir le gros chat. S'installant à côté de son camarade, elle sortit son datapad et l'activa, avant de se tourner vers Solal.

 « Bon, comment on fait ça ? Le nombre de sujets est assez conséquent, du coup je me disais qu'on pouvait en sélectionner certains et les éliminer l'un après l'autre, afin qu'il n'en reste plus qu'un : celui qu'on prendra. Ou alors, on peut aussi essayer de choisir au pif, mais j'ai peur que l'on prenne quelque chose de beaucoup trop... enfin soit trop pointilleux, ce qui nous compliquerait la tâche, soit trop vague, et du coup on ne ferait pas assez. T'as une idée de la quantité de travail qu'on doit rendre ? »
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- Pas grave

Avec un petit sourire compatissant, Solal effaça la "faute" de la Padawan. Oui, manger était bon. Lui-même avait un sacré appétit, mais quoi de plus normal vu sa condition ? Bien que possédant une intelligence humaine, l'adolescent conservait un corps animal, si on excluait son espérance de vie heureusement plus longue. Ainsi, il pouvait engloutir deux gros steaks de Bantha par jour sans s'inquiéter pour sa ligne, le tout accompagné de quelques légumes même si ce n'était pas son truc. Du coup, il comprenait un peu Aylin, et puis il ne s'était pas ennuyé en feuilletant le bouquin que le précédent Padawan avait laissé traîner. La fille revint après avoir rendu son ouvrage-mieux valait pour elle que ce ne soit pas en retard d'ailleurs- allumant son Datapad. Solal en avait aussi un, mais il l'utilisait peu, plus habitué à retenir les informations dans sa tête. Lorsqu'il utilisait son appareil, celui-ci avait été configuré comme celui d'un aveugle ou d'une personne amputée, obéissant à la voix, mais si on articulait mal, il écrivait n'importe quoi.

- Je crois qu'on pourrait le décomposer en trois parties, un plan en gros. Peut-être l'exception à travers la différence sociale, l'exception à travers la différence mentale, l'exception à travers la maladie ou un truc du genre. Dans chaque groupe, on essayerait de recouper des témoignages et informations. Du style une maladie physique rare et une autre mentale où les parents ont des soucis à faire intégrer leurs enfants à l'école, ou à payer les frais ? Pour le côté "mental", bah les artistes, politiciens, tous les gens qui pensent différemment ? Ça reste assez gros et peu précis mais bon. Toi qu'est-ce que tu entends par "vies extraordinaires" ? Pour éviter de tomber dans le sensationnel à la manière des holonews à potins, on pourrait aussi se concentrer sur des personnes communes, des êtres presque "transparents" tant on les considère comme banals ?

Studieux ? Solal l'était quand il le fallait, heureusement il aimait aussi profiter de la vie, et surtout galoper dans le parc après plusieurs heures prostré sur sa chaise. Ainsi, il n'était pas aussi ennuyeux que le chevalier Luke Kayan que tout le monde surnommait "le somnifère", c'était un jeune Jedi très intelligent, qui avait déjà écrit un mémoire prêt à être publié, peut-être même dans la bibliothèque du Temple de Coruscant, mais quel manque de personnalité. Plus accessible, Solal s'attacha à écouter l'avis de sa camarade, soulagé de ne pas être jugé par un regard sceptique voir carrément désagréable. Décidé à faire de cette étude un moment agréable, le Padawan encouragea la nouvelle Padawan de Luuna Shein d'un petit sourire. Il mourrait d'envie de lui demander comment était la vie aux côtés d'un maître ayant été une des premières à démocratiser l'Amour, maman de deux enfants et amputée, disait-on, aux 4 membres... Lesquels avaient été remplacés par des répliques excellentes, mais qu'elle retirerait la nuit, toujours selon les rumeurs. Enfin, tout ça ne le regardait pas, de la même manière que Solal n'oserait rien demander quant à ce qui se disait sur Aylin dans les couloirs. Apparemment, elle aurait "tuée" son maître. Encore des racontards issus d'une histoire plus ou moins vraie mais de toutes manière, transformée.

- Est-ce que tu crois qu'il y a des livres ici qui pourraient nous servir ? A moins qu'on ne demande une autorisation spéciale pour aller en ville... Voire carrément sur Coruscant pour bien faire les choses. Des témoignages, on en trouvera à la pelle là-bas, et ça correspond au thème du chapitre "Garder son identité dans une Cité- Galaxie". Sinon, je crois que vu qu'on a un mois... On devrait rendre un bon volume, faire un truc sérieux quand même.

Là encore, le prof les avait laissé libres. Certains l'expédieraient au dernier moment, cependant, Solal qui devait compenser ses soucis de maniement au sabre voulait compenser. De plus, même si l'ample sujet l'étourdissait un peu, il devait reconnaître que ce dernier l'intéressait, voir faisait écho en lui. S'il ne jugeait pas avoir une vie extraordinaire -Pourtant tous les Jedis en avait une, vu leur sacrifice total pour leur "travail", et ce depuis enfant.- Solal savait que la sienne sortait des normes, y compris pour un apprenti du Temple. Il se retrouvait autant dans ces minorités isolées par la maladie ou la condition de leur propre espèce, que dans le commun des mortels cachant une sordide histoire, simple mais victime de multiples petites coupures usantes. Divorces, problèmes économiques, déchirements parents-ados, harcèlement scolaire: il fallait être un combattant extraordinaire pour survivre à toutes ces souffrances ordinaires.

- Dis-moi un peu comment tu vois tout ça toi.


Bien qu'aller sur Coruscant le forcerait à porter encore ce stupide badge et accepter les regards, l'adolescent avait envie qu'Aylin approuve. Leur devoir serait génial, sans compter la grande aventure que cela supposait. Une épopée qu'ils pourraient presque narrer au long de leur exposé, glissant les différents cas trouvés.
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Aylin se mit en tailleur sur son siège, se tapotant le menton d'une main. La compagnie de Solal était agréable, et le calme permanent qui se dégageait de lui donnait confiance à la jeune fille. Qui plus est, elle se voulait capable de faire quelque chose de correct, voir de très bien, afin de recevoir l'approbation de son Maître. Luuna serait fière d'elle, et c'était plus ou moins ce qu'elle voulait. Bon, évidemment, travailler sur ce devoir était un défi, une tâche ardue qui l'obligerait à fouiller, méticuleusement, et à adopter son propre point de vue aux découvertes qu'elle ferait et au point de vue qu'elle exprimerait dans son devoir. Aylin espérait juste que Solal partagerait son point de vue.

 « Hmm. Déjà, clairement, si on suit ton idée d'un plan en trois parties, il faut définir le titre en introduction. Démontrer notre définition d'une vie extraordinaire, savoir où est la limite entre ordinaire et extraordinaire, et se poser la question de savoir ce qui tend à en être une ou au contraire ce qui tend à ne pas en être une. Je t'avoue que pour le plan... va falloir développer un max. Mais c'est faisable. »

Elle utilisa son datapad pour se rendre sur l'Holonet. Rapidement, ses doigts animés d'une vie à toute vitesse lui permirent de dénicher des éléments qui leur seraient utiles pour leur travail. De la définition d'extraordinaire à un corrigé d'un devoir similaire, en passant par des exemples de héros d'antan ou d'actualités et des témoignages plus ou moins pertinents. Aylin, tout en pianotant avec une agilité qui devait faire la jalousie de son camarade, lui dicta les titres de trois hololivres présents ici, au Temple Jedi.

 « Avant d'envisager d'aller ailleurs, on va voir pour trouver ici ce qu'on cherche. Donc, s'il te plaît, peux-tu aller nous chercher La communauté des cristaux, de Tofeur Tollquiène, Le retour du Jedi de Jorje Lukaz et Botman le Chevalier de Dessé Komix ? Je sais, ce sont des romans de fiction, mais il y a des héros avec des vies extraordinaires, dedans. Et je pense qu'on pourra faire toute une partie du dossier sur les vies extraordinaires dans la fiction, justement. Il faut qu'on trouve les deux autres parties, aussi. »

Elle regarda Solal s'éloigner en réfléchissant. Son idée de sortir du Temple et d'aller sur Coruscant s'ancrait profondément dans son esprit. Et c'était tentant, très tentant. S'évader un peu d'ici leur ferait certainement du bien, à tous les deux. De ce qu'elle en savait, Solal n'était pas toujours le plus heureux des individus parmi les Padawans. Quant à elle... elle dormait rarement bien, même si elle avait depuis longtemps dépassé son deuil. Mais elle avait aussi un peu peur, au fond d'elle, d'être lâchée ainsi en pleine nature. Luuna accepterait-elle, déjà ? Pas sûr. Et puis, malgré ce qu'on en disait, Coruscant restait une planète dangereuse si on s'y perdait.

Non, ils travailleraient là, au Temple, dans la bibliothèque. Il y aura sûrement bien assez d'hololivres et de documents pour leur permettre de réussir à faire leur dossier en temps et en heure, es de surcroît, pour réussir à avoir la meilleure note possible. Voir la meilleure note tout court. Ce serait cool.
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[HJ: Jorje Lukaz, Tofeur Tollquième :cyclops: cheers ]

-Mais...

Soit, l'intervention d'Aylin, tout à coup sûre d'elle cloua la gueule de Solal. Ce dernier qui allait en effet émettre un doute sentit la curiosité monter en lui. Parler de vies extraordinaires romancées ? Pourquoi pas, Maître Galvach qui adorait la littérature avait déjà plusieurs fois dis que les livres, même les plus fantastiques, s'inspiraient toujours d'un cas vrai, ou du moins perçu comme tel par un narrateur, que ce soit le témoin ou l'auteur en personne. Les héros et vilains des romans étaient le reflet d'une société partagée entre l'ombre et la lumière. Sans rechigner, Solal se leva pour chercher dans les étagères. Debout sur ses pattes arrières, le félin parvenait à esquisser quelques pas à l'horizontal pour guetter les numéros inscrits sur les ouvrages. Il parcourut un section probablement la moins fournie de la bibliothèque. En effet, les Jedis, apprentis ou maîtres avaient généralement peu de temps pour se divertir avec des histoires imaginaires. Après être retombé sur ses 4 appuis pour se reposer, le félin se dressa à nouveau en mode bipède afin de pousser l'escabeau vers les étagères choisies. Il grimpa sur les escaliers heureusement larges puis tira le livre en arrière avec la Force, au vol, il l'attrapa avec sa gueule et sauta, passant du dernier échelon au sol directement: une gymnastique fastidieuse pour un geste du quotidien.

le bouquin de Botman le chevalier étant plus accessible, le Padawan n'eut pas besoin de se donner en spectacle pour le saisir. Il revint après trois allers-retours auprès de sa comparse de classe et cette fois, sauta sur une chaise pour atteindre le bureau et mieux voir. La bibliothécaire tiqua mais ne lui dit rien. Tant mieux, le sol commençait à lui geler les fesses, et il en avait marre de s'étirer en "faisant le beau" pour voir les documents.

- Ok on voit d'abord la théorie puis la "balade" après. Cela me semble logique. Pour le titre... "Les différents types d'extraordinairarités ?". Ça ne se dit pas, je sais bien, mais ça rend le mot extraordinaire justement non ?... Bon d'accord, que penses-tu de "l'exception appelle l'extraordinaire ?" Un peu racoleur peut-être ?

En même temps, vu leur sujet, difficile de ne pas tomber dans le sensationnel que les journalistes aimaient trouver habituellement.

- Je m'occupe de la définition ! On pourrait prendre celle du dico puis la nuancer ? Du style, expliquer que l’extraordinaire se trouve dans la fiction, et aussi dans la réalité, qu'elle est dans le commun ou la rareté ? C'est généraliste, mais au moins ça nous donne une plus grande liberté. Faudra juste faire attention à ne pas trop élargir. Tu penses qu'il y aurait un plan plus simple, plus réducteur ?

Solal ouvrit la première page du Retour du Jedi de Jorje Lukaz et tapota l'illustration d'entrée, un chevalier humain brandissant un sabre-laser vert. Sa main était mécanique et son visage déterminé, y compris dans ce simple dessin, on décelait une légère part d'obscurité en lui, à moins que ce ne soit ses vêtements noirs.

- Tu crois qu'il a existé ? De qui a bien pu s'inspirer Lukaz ? Et puis, comment crois-tu que les gens de l'extérieur nous voit, nous les Jedis ?

De ce qu'il savait, l'auteur n'était pas un Jedi et le bouquin était parsemé d'erreurs comme lorsque deux des personnages communiquaient par la pensée aussi clairement qu'avec un téléphone. La vie du héros était bien plus palpitante, embellie que celle des vraies Jedis, mas il y avait aussi une part de vérité dans son roman, restant tout de même une référence en la matière. Avait-il étudié le thème ? Avait-il entendu le témoignage de son personnage principal, le chevalier Skyrunner ? Le plus curieux restait l'ambiance du roman, indiquant que l'Ordre était décimé... Les Jedis étaient déjà presque un souvenir, comme les Siths à une époque, moribonds. Imagination ou prédiction ? En fait, la vie de cet auteur en lui-même devait être extraordinaire.
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Aylin resta songeuse l'espace d'un instant, réfléchissant aux questions de son compagnon. Lukaz n'avait pas été, à sa connaissance, une légende. C'était simplement un auteur renommé. Il n'avait rien eu ou fait d'extraordinaire, hormis écrire des livres qui s'étaient considérablement bien vendus. Mais pour le reste...

Lukaz avait probablement été voir un ou plusieurs Jedi, avant d'écrire. Il avait étudié beaucoup d'aspects de la géopolitique galactique, car il montrait dans son œuvre une Galaxie sombre, où les Jedi n'étaient plus là pour maintenir la paix. Comme le disait Solal, on pouvait se demander si le Jedi du livre avait vraiment existé, et si oui, s'il avait pu livrer un témoignage permettant à l'écrivain de faire son roman. Ça paraissait quand même hautement improbable. Après tout, de ce qu'ils en savaient, il n'y avait pas eu une telle situation ces dernières années.

 « Je ne sais pas comment les gens nous voient. Je suis ici depuis très longtemps, comme toi. Je connais assez peu le monde à l'extérieur du Temple. Je me souviens quand même, quand j'étais avec mon ancien maître, de l'expression sur le visage de certaines personnes. Là où on ne s'y attendait pas, on pouvait voir de la déférence, voir une admiration teintée de crainte. Après tout, beaucoup de légendes courent sur nous autres. Ils nous voyaient presque comme des êtres surnaturels, en fait. Possédant un pouvoir bien au-delà de leur compréhension. Alors que pourtant, on sait toi et moi qu'il est loin d'être incompréhensible. Bon, ok, il est pas facile à utiliser, parfois, mais bon. »

Elle lui adressa un petit sourire. Elle se demanda comment elle le trouverait s'il ressemblait plus à un humain. Il serait probablement très mignon.

 « Les Jedi ont des vies extraordinaires aux yeux des autres, mais aussi à nos propres yeux, je dirais. Quand tu es avec quelqu'un qui n'a pas l'usage de la Force, te sens-tu spécialement supérieur à lui ? Notre première impulsion serait de dire non, car la philosophie Jedi le commande. Mais pour être honnête, il faudrait l'admettre, oui, on l'est. Car on peut se servir de la Force, et l'autre ne le pourra jamais. Cela nous rend exceptionnels, extraordinaires donc. Je pense qu'il nous faudra donc en parler, de ça. Les Jedi, qui sont eux aussi une incarnation de ce côté « extraordinaire ». Si tu le souhaites, je peux essayer de travailler là-dessus, et on verra après si on arrive à le caser dans notre développement. »

Elle se balada un peu sur son datapad, dans l'intention de trouver d'autres livres. Elle finit par en dégoter un. Il s'intitulait La pyramide Jedi, et traitait des rapports de force entre ces derniers et la République. Bon, certes, l'ouvrage avait une vingtaine d'années, mais il était probablement encore pertinent et puis, ça leur ferait toujours une recherche supplémentaire pour des exemples. Elle en informa Solal et partit à la recherche du livre, dans l'espoir de se remettre les idées en place. De se reconcentrer sur le travail. Elle détestait le genre de pensées qu'elle avait eu plus tôt à son sujet. Ce n'était vraiment pas le moment, en plus, de penser à un truc comme ça ! Elle devait travailler.
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Les Padawans connaissaient peut-être de nombreuses lois, et ce depuis leur plus jeune âge, ils manquaient cruellement de culture basique. Pour ces minis guerriers, impossible de régler une facture, y compris de savoir quand elles atterrissaient dans le foyer et comment. Les failles d'un contrat de travail ? Pas de souci... Mais mettez-les dans un collège, un lycée ou une université, les apprentis Jedis auraient des problèmes pour s'intégrer. Sombrer dans les plaisirs de l'alcool, de la fête continue serait soit quasiment impossible à cause de leur éducation rigide, soit total. Il n'y avait guère de demi-mesure pour eux, les futurs défenseurs de citoyens qu'ils connaissaient à peine.

- J'aime bien l'idée... Mais il faudrait plus l'axer sur les responsabilités que cela entraîne, et même le danger qu'on peut représenter.

Solal en savait un rayon sur la retenue. Son instinct de prédateur qui s'était développé à cause de sa transformation contre-mature s'était cumulé au fait qu'il maîtrise la Force. Le Padawan avait eu énormément de séances de méditation, tant pour soulager ses douleurs lorsqu'il se tranquillisait inconsciemment-ce qui allait contre le fonctionnement de son corps, normalement félinisé lorsqu'il éprouvait de la crainte ou de la colère.- que pour éviter de blesser ses camarades. Particulièrement surveillé, le Padawan avait appris à considérer avec sérieux ses pouvoirs, d'ailleurs, bien qu'il adore la Force, il considérait que c'était plus un devoir qu'un pouvoir.

- Moi du coup, je peux travailler sur des cas qui ont du mal à s'intégrer dans la société à cause d'un handicap, d'une race rare ou d'un mauvais départ dans la vie. Sur quoi devrais-je me concentrer pour commencer ?

Le Félacatian avait bien une idée, mais il devait faire attention à ne pas se disperser vu l'étendue du projet. A ce propos, soit ils sortiraient totalement du sujet et récolteraient un zéro, soit ils frôleraient le 10/10. Solal voulait y croire, de même qu'il espérait, à travers ce travail, faire prendre conscience à autrui combien la différence était dure. En effet, même si les Padawans étaient "dressés" à la bonne éducation, les mimiques, les non-dits restaient présents à son égard ou envers d'autres apprentis dont la situation était spéciale. De plus Aylin était vraiment motivante; peut-être même qu'ils pourraient garder contact après leur travail.

- Je vais chercher des cas sur Holonet, en évitant ceux qui sont trop médiatisés, mais avec des preuves. Du coup il faudrait des manuels assez spécialisés, pour que ce soit sérieux.

Attendant que sa compagne revienne avec son livre, Solal commença à fouiner sur holonet. Sa propre tablette avait d'énormes icônes que le félin frôlait avec un bout de griffe. Il le faisait avec une certaine dextérité ainsi qu'une patience forcée, puisque son écran n'affichait que la moitié de l'écran de la tablette d'Aylin - à cause de la taille.-

- Au fait, tu es bien l'apprentie de Maître Shein, pas vrai ? Elle est assez connue, ça fait quoi de l'avoir ?

Osa finalement demander l'adolescent en relevant la tête de son travail, histoire de prendre une petite pause et de détendre l'atmosphère. Il pensait ne pas avoir été trop brutal, d'autant plus que la Zeltronne était relativement connue, pour avoir eu un enfant au sein du Temple mais aussi à cause de certaines rumeurs parlant d'un sombre passé et d'une amnésie; à ce propos les avis divergeaient énormément, mais plus encore les têtes masculines se tournaient sur son passage. La femme à la peau orangée était connue pour sa beauté, probablement aidée par ses phéromones naturelles. Pour sa part, Solal était heureux que sa forme animale l'en protège. Il se sentait intrigué, un brin attiré, mais plus à cause de son charisme. Le contraire aurait été bien triste car le jeune félin était probablement condamné à rester seul toute sa vie vu sa condition. Bref, toujours est-il que le concerné espérait bien induire une conversation plus légère entre deux temps d'études.
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Aylin mit un certain moment avant de réussir à enfin trouver le livre qu'elle cherchait. Celui-ci était, en plus, situé tout en haut d'un rayonnage particulièrement fourni, et elle dut s'y reprendre à plusieurs reprises pour le dénicher. Perdue dans ses pensées idiotes, elle manquait de surcroît de concentration. Elle connaissait mal l'espèce de Solal, mais ne pouvait s'empêcher de se poser des questions à son sujet. Des questions plus... personnelles, voir intimes. Du genre pouvait-il avoir du contact physique avec des humanoïdes, comment vivait-il le fait d'être à quatre pattes constamment, ressentait-il exactement les mêmes choses qu'elle, ou au contraire avait-il un instinct qui prenait davantage le pas ? Tant de questions à lui poser. Sa curiosité allait finir par prendre le pas, un jour.

Le livre à la main, elle retourna vers son camarade, avec en tête une mesure de prudence : elle ne le connaissait pas bien, et même s'il semblait sympathique, voir gentil ou même mignon, et donc elle n'avait pas forcément le droit de lui poser autant de questions. Peut-être quand elle le connaîtrait davantage ? Ça ne lui déplairait pas, car elle avait la conviction qu'ils s'entendraient très bien, tous les deux. Bon, toujours était-il que maintenant, retour au boulot ! Elle revint donc vers Solal et posa le livre à côté d'eux, avant de reprendre sa position en tailleur sur sa chaise.

Ah bah non, pas le temps du boulot. Le félin posait la question fatidique, que beaucoup de gens lui posaient ces derniers temps. Luuna Shein, oui, c'était son Maître. Mais elle suivait encore quelques cours, car cette dernière estimait qu'Aylin avait encore besoin de ça, ainsi que de se mêler aux autres Padawans. De préférence ceux de son âge, ou presque. Elle soupira légèrement, avant de tourner son regard vers Solal. Comment lui répondre ? Il attendait certainement plein de choses, plein de détails. Après... c'était peut-être une chose intéressante. Si elle s'ouvrait un peu avec quelqu'un, notamment lui, peut-être pouvait-elle en apprendre plus sur le Félacatian. Qui l'intriguait beaucoup.

 « Que dire ? Tu poses la question, mais on sait bien, toi et moi, que tu connais déjà la réponse. C'est bel et bien mon Maître. Ça fait bizarre, je sais, de se dire qu'on se voit en cours mais que j'ai déjà une personne pour poursuivre ma formation. Enfin, une autre... »

Une ombre passa sur son visage, mais elle la chassa vite. Inutile d'évoquer le souvenir chagrin de son ancien mentor. Si elle ne pleurait plus depuis longtemps, maintenant, elle n'avait pas envie de revivre ça. Surtout avec tout le boulot qui les attendait.

 « C'est... bizarre. Je vois mal comment le dire autrement, en fait. Après tout, elle a un compagnon, un enfant... et une vision bien particulière des choses. Pour elle, notamment, la Force s'en contrefout de savoir si tu aimes ou non quelqu'un. C'est à toi de savoir te maîtriser et à accepter que même avec la Force, tu ne peux pas contrer l'inévitable mort qui un jour frappera les autres, même ceux que tu aimes. Et puis, même si je suis nulle pour maîtriser le sabre-laser et que je préfère passer mon temps à en apprendre toujours davantage sur les faunes et flores de la Galaxie... bah elle me pousse à donner le meilleur de moi-même dans chaque domaine. Et elle essaye aussi de me convaincre que mon sabre me sera utile, un jour, alors que je déteste le fait d'avoir une arme. Malheureusement, je vais devoir me faire une raison : pas de Jedi sans sabre. »

Elle lui adressa un sourire compatissant, sachant bien qu'avec des pattes comme les siennes, il ne pourrait jamais s'en servir. Une idée lui traversa l'esprit, mais elle voulut aussitôt. Inutile d'essayer de le forcer, il ne pourrait juste pas. Mais bon, on était dans une pause du boulot, et elle avait répondu à la question. Donc à son tour ! Elle sourit de nouveau, d'un air plus malicieux. Plus complice, envers un camarade.

 « Moi aussi j'ai le droit à une question. Comment vis-tu le fait d'être toujours à quatre pattes, au milieu de tous ces bipèdes ? Ne te dis-tu jamais qu'on a pas l'air d'idiots, perchés sur deux jambes ? »

Pour éviter au maximum de gaffer, elle s'efforça de dire cela d'un ton léger. Elle ne serait pas à sa première gaffe avec d'autres gens, mais bon...
Solal Kalel
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- T'as jamais entendu parler du chevalier Kayan ? Il paraît qu'enfant, il fuyait les cours de sabre-laser. Il fallait fouiner pendant des heures pour le retrouver, et il est aveugle hein.

Essaya de la consoler le jeune Jedi, même si sa première réaction avait été de crier à l'injustice. Aylin détestait l'arme mystique de leur Ordre tout en pouvant le manier, alors que lui rêvait de l'utiliser sans en avoir la capacité. Les voies de la Force étaient impénétrables, vraiment. Se sentant un peu coupable d'avoir ravivé ces souvenirs, Solal conserva le regard baissé durant le récit de sa comparse. Il ne savait pas réellement ce qui la faisait souffrir, cependant, ses yeux perçants avaient bien vu l'ombre passer sur le visage. On disait que l'humaine avait perdu son précédent maître dans des circonstances bizarres, sans doute que parler de Luuna l'obligeait à faire le lien avec le défunt.

Quand la jeune fille déclama toutefois "pas de Jedi sans sabre", le félin cacha sa gêne en s'ébrouant. Il espérait bien que son raisonnement défaitiste ne tenait pas, parce qu'il était condamné dans ce cas. Néanmoins, se doutant qu'Aylin n'avait pas volontairement été blessante, Solal ne dit rien, se promettant juste de lui faire changer d'avis, tant pour elle que pour lui car tous deux avaient un problème semblable au sabre. Le cas de Luke Kayan devrait l'animer un peu pour commencer, n'est-ce pas ?

De toutes façons, heureusement, l'adolescente eut l'occasion de se venger. A son tour, le Félacatian se sentit gêné, pour autant il était décidé à ne pas se dérober. Il avait posé une question crue, sachant que c'était risqué, à lui d'assumer le retour du bâton.

- Moi aussi j'ai été bipède, même si je ne m'en souviens plus, ça me semble donc naturel et je crois que l'idiot qui ramasse la poussière par terre, c'est moi. Ici tout est fait pour vous... Y compris le sabre-laser. Mais bon, faut pas trop se plaindre, ça ne change pas grand chose, et ça soûle les autres... Du coup, j'essaye de faire avec. J'ai déjà la chance que les Jedis m'aient recueillie et d'être sensible à la Force.

Le jeune félin se rassis plus confortablement. Lorsque le bureau était haut, il daignait monter sur les chaises, mais ses pattes glissaient un peu. Le félin profita du repos pour se repositionner, tournant la tête vers son interlocutrice.

- Pourquoi tu n'aimes pas le sabre-laser ? Pour Kayan, je ne sais pas trop mais j'imagine que sa cécité doit jouer, mais toi, tu vois bien, non ?

C'était indiscret, mais il en avait le droit. Lui ne pouvait simplement pas le manier, alors s'il pouvait au moins aider sa camarade.

- Tu sais, te mets pas trop la pression non plus, y'a la voie consulaire aussi.

Certes, les Jedis diplomates étaient aussi sensés savoir utiliser la Force, sans compter que Solal ne se voyait absolument pas en Consulaire, ce qui compliquait sa tâche. Pour autant, Aylin semblait plutôt calme, qui sait si cela lui conviendrait. En tout cas, cela restait un proposition, et pas si folle que ça puisque certains, à l'instar du chevalier Kayan, était arrivé au rang de Jedi accomplir sans réellement bien manier le sabre. Pour lui, c'était un peu plus difficile encore une fois, car il ne manierait vraisemblablement jamais l'arme mystique des Jedis, et trois passes avec une épée de lumière maîtrisée via la Force ne comptaient pas.
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Sa curiosité éveillée, Aylin ne put s'empêcher de tourner et retourner dans sa tête une chose que venait de lui dire Solal : il avait été bipède. Cela signifiait bien sur qu'il ne l'était plus... pourquoi ? Ses connaissances concernant les Felacatians étaient nulles, inexistantes. Il faudrait qu'elle fasse une recherche. Une idée germa dans son esprit d'adolescente idiote, qu'elle effaça aussitôt. Le travail, voilà ce sur quoi il fallait se concentrer. Et ils le firent donc de nouveau. La Padawan répondit évasivement à la remarque de son compagnon, affirmant simplement ne pas aimer parce qu'elle n'était pas douée. Ce n'était pas totalement faux, mais ça cachait une plus grande vérité qui n'était pas nécessaire à ce moment-là.

Ils reprirent le travail, échangeant au fur et à mesure de la journée leurs points de vue et leurs idées. Nombreuses furent les interruptions, car ils avaient souvent l'impression de tourner en rond. Ils se mirent d'accord sur les parties que chacun allait traiter, lorsque le Jedi enseignant allait les faire passer à l'oral. Car oui, un truc auquel ils n'avaient pas pensé, c'était cette épreuve terrible pour de nombreux Padawans : le passage à l'oral. De ce que la jeune fille en savait, c'était pareil dans toutes les écoles de la Galaxie ; les élèves avaient le trac de passer à l'oral devant leurs camarades et/ou le professeur. Aylin s'en fichait pas mal, mais même si elle ne disait rien, elle sentait bien que Solal serait peut-être un peu moins à l'aise avec ça. Lorsqu'ils se quittèrent, le soir, et se donnèrent rendez-vous le lendemain, elle ne cessait de tergiverser dans son esprit pour essayer de trouver un moyen d'aider son camarade. Elle était contente de le connaître un peu, car il se révélait être quelqu'un pouvant aisément devenir son ami.

Epuisée par le travail, elle ne lut même pas d'article sur l'Holonet, et se coucha aussitôt.

**

 « Désolée du retard, j'ai oublié le réveil ! »

A bout de souffle d'avoir couru, Aylin s'assit à côté de Solal, dans la Bibliothèque. Profondément endormie, elle n'avait pas entendu son réveil et s'était levée en quatrième vitesse, sans prendre le temps de vraiment se coiffer. Ses mèches blondes lui tombaient encore devant le visage. Elle entreprit de les recoiffer en chignon, le temps de reprendre son souffle et d'écouter ce que le félin avait à lui dire concernant leur travail. Elle lui répondit d'un sourire satisfait, car ils avançaient très bien et auraient largement fini à temps s'ils continuaient sur cette lancée ! Ce qui leur convenait à tous les deux, car plus vite ce serait fait, plus vite ils pourraient se détendre. En vérité, elle commençait à se demander si l'enseignant n'avait pas volontairement mis le duo à travailler ensemble, dans l'espoir d'obtenir un résultat de qualité.

Que ce soit le cas ou non, Aylin était contente d'avoir Solal comme binôme. Ils se mirent donc de nouveau au travail, commençant bien évidemment par rédiger une introduction digne de ce nom. Ils calaient sur la problématique, qui ne leur paraissait plus si pertinente, quand un groupe d'enfants passa à côté, faisant beaucoup de bruits.

 « Allez, venez, on va trouver un livre drôle ! »

 « Nan attendez ! C'est le gros chat ! »

A ces mots, le duo s'arrêta de travailler pour tourner le regard vers les enfants. Ils étaient quatre, tous de race différentes : une humaine, un Togruta, un Twi'lek et un Mirialan. Ils ne devaient pas avoir plus de six ou sept ans. Elle eut un sourire : les enfants, elle les aimait bien. Un coup d’œil vers Solal lui montra que lui, en revanche, se tenait sur la défensive. Etrange... Les gosses étaient en véritable extase devant lui. Dans la Force, la jeune fille put sentir le changement d'humeur du félin, au fur et à mesure que la béatitude des gosses se transformait en vénération. La petite humaine eut même le droit à un câlin. C'était tellement mignon que personne ne vit venir le coup de poignard qui suivit.

 « Pas la peine de rester là ! Il peut même pas se transformer ! »

Une douche glacée surgit, effaçant toute trace de gentillesse chez les gamins et le duo. Le Togruta venait de parler d'un air tellement méchant, emplis de mépris, que c'en était effarant. Mais en voyant son camarade ainsi blessé, Aylin se leva, et prenant des airs d'adulte énervé, elle chassa les gosses.

 « Allez vous-en ! Dégagez ! »

Un regard vers le Felacatian confirma ses soupçons : il était gêné et blessé. Elle lui toucha l'épaule d'un geste gentil.

 « Solal ? »

Elle ne pouvait pas dire qu'elle était désolée, elle n'était pas responsable. Elle sentait son amertume qui prenait le pas sur tout le reste. Que faire ? Et de quoi est-ce qu'ils parlaient ? Ce qui venait de se passer éveillait de nouveau ses soupçons : Solal avait confirmé avoir été bipède. Et il ne pouvait plus se transformer ? Qu'est-ce que c'était que cette histoire ? Il fallait qu'elle se renseigne. Si le félin ne voulait pas en parler, elle chercherait de son côté. Il y avait là quelque chose de louche, et de triste. Surtout triste.
Solal Kalel
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Normalement, Solal était plutôt bien intégré. Figure atypique mais ancienne de l'Ordre, le jeune Jedi gambadait dans ses couloirs depuis déjà plus de dix ans. Cela dit, malgré le travail important des a^nés pour développer la tolérance de leurs apprentis, il existait toujours des imbéciles. Solal avait déjà eu affaire aux gamines en extase devant son physique de peluches, ou aux garçons impressionnés par la puissance apparente de sa silhouette fine aux muscles déliées, mais il avait surtout dû supporter les moqueries. Son espèce n'était pas très connue, voir quasiment pas, cependant, les Maîtres, en voulant bien faire, avaient expliqué qu'il était un Félacatian ayant perdu la faculté de se transformer dans certains groupes. Le voilà donc obligé de supporter des mioches qui se moquaient de sa personne. Pour éviter les ennuis, en général, le Padawan avait appris à repérer l'aura, couplée à l'odeur de certains d'entre eux, y compris des plus jeunes. Du coup il semblait peu-être couard, mais au moins, il se protégeait de désagréments ou de représailles pour une réponse trop forte. Que pouvait-il faire face aux insultes lancées par une bande de petits tyrans en devenir ? Sortir les griffes ?...

Reconnaissant justement l'une des minis bandes en couche-culotte, Solal s'était braqué, ses muscles tendus et son regard durcit. Pour autant, la majorité des gens ignoraient les intentions qui se cachaient derrière ces frimousses adorables, et Aylin en faisait partie. Tandis qu'elle restait en "admiration" devant ceux qui, apparemment, appréciaient la silhouette féline du Félacatian, ce dernier demeurait à l'écart, fâché mais digne.

Évidemment, les paroles blessantes finirent par tomber, et Solal impuissant, se contenta de faire claquer sa mâchoire près du visage d'un adversaire qui ne le craignait même pas. On était au Temple Jedi, Le Togruta savait que c'était de l'intimidation. Jamais le Félacatian le mordrait... Enfin, il le supposait apparemment.

- Ça va. L'habitude. J'vais pas risquer une embrouille pour ces imbéciles.

Dit l'adolescent d'un ton un peu rude, dégageant son épaule de la mai d'Aylin. Au fond, il appréciait son geste, mais il n'avait pas envie de passer pour plus peluche qu'il n'en avait déjà l'air, contrôlé, maîtrisé au sein de ces murs. Franchement, Solal adorait être Padawan, il avait de quoi se protéger, un mode de vie plus ou moins adapté à sa personne, des amis quoique rares et une chance de s'intégrer, adulte. C'était plus qu'il ne pouvait l'espérer dans sa prime enfance, couché sur les escaliers du Temple, mourant comme sa mère. Cependant, parfois, il aurait aimé que les choses soient plus simples, et un paramètre relativement facile à modifier aurait été le comportement des gens... S'ils avaient eu un coeur pour en avoir envie, ou simplement un cerveau pour le comprendre.

Néanmoins, derrière son prénom prononcé comme une question, Solal avait fini par comprendre qu'Aylin ne faisait pas que compatir, il y avait autre chose. Elle voulait savoir, comme lui avait essayé d'avoir des réponses vis-à-vis de sa haine pour le sabre-laser. Ils étaient en train de se connaître et semblaient s'apprécier, c'était normal après tout. Le Félacatian soupira, s'il devait rester en bons termes avec Aylin, ce qu'il espérait, le temps des confidences viendrait tôt ou tard.

- Je suis un Félacatian, c'est une race connue mais quasi non représentée voir pas du tout car ils ne voyagent pas en général. On ressemble un peu à des Cathars, des genres d'humains avec des oreilles et une queue félines, mais quand on craint quelque chose ou qu'on est en colère, on se transforme en ce que tu vois là... Un genre de gros chat avec des pics partout. Pour une urgence, ma mère a dû m'emmener ici, c'était un très long voyage pour une navette usée et oubliée de tous... On s'est écrasé, un nerf s'est enchevêtré dans ma colonne vertébrale et empêche toute retransformation ou opération. D'ailleurs, maintenant ce serait inutile car j'ai reçu une très longue thérapie pour que mon corps considère cette forme comme naturelle, même quand je ne suis pas fâché. Mais si j'ai perdu ou pas cette capacité de retransformation, au final on ne le saura jamais. Les Jedis m'ont sauvé la vie, et comme j'avais la Force, il m'ont formé. Quand j'ai grandi, j'ai décidé de rester. Voilà.

Le Padawan se souvenait d'images effrayantes, des Félacatians transformés qui combattaient puis tombaient, retrouvant leur forme première. Il ignorait en revanche que le massacre avait été de ce fait, encore plus cruel, plus inutile, puisque l'intention des chasseurs et scientifiques intéressés par eux -les premiers pour le trophée et leur peau de première qualité, plus grande que la majorité des bêtes, les secondes pour étudier les capacité de transformation et s'en servir à des fins militaires.- étaient que les Félacatians meurent en restant des "animaux". Solal avait fini par atteindre leur objectif à force d'amour et de patience, c'était très ironique. Quant à sa mère, le jeune félin s'en rappelait vaguement, il savait qu'elle ne l'avait pas abandonnée volontairement, cependant il avait choisi de ne pas donner de détails plus "croustillants" à Aylin. Pourquoi faire ? L'adolescente n'en avait certainement pas besoin, ni envie. Moins on pleurnichait, mieux c'était. Elle connaissait l'essentiel.

- Et toi, c'est quoi ton histoire ? Comment est-ce que tu es arrivée ici ?

Demanda-t-il afin de ne pas être en reste, également désireux de savoir ce qui l'avait amenée au Temple.
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Aylin resta songeuse un long moment avant de répondre. Elle venait d'en apprendre pas mal sur qui était réellement son nouvel ami, et elle était véritablement... intriguée. Plus que ça, elle sentait comme un tourbillon toutes les pensées qui venaient dans son esprit, qui repartaient, ressurgissaient de nouveau et se mêlaient les unes aux autres. Des centaines de questions, d'idées, de suggestions, etc. Elle ne savait pas ce qu'elle souhaitait commencer par dire, ni même si elle devait ou pouvait dire quelque chose. Elle brûlait d’en apprendre davantage sur Solal, sa condition unique, son arrivée visiblement étrange au Temple et son espèce. Les Felacatians étaient donc une espèce capable de se transformer... mais lui non. Il imputait ça à un trouble psychologique, qui donc l'empêchait de se mettre en humanoïde. Il avait dit qu'aucune opération n'était faisable.

Je suis certaine que c'est faux. Elle ignorait d'où lui venait cette certitude, mais elle savait, au fond d'elle, que c'était possible. Il existait forcément une opération, ou un truc psychologique quelconque, ou même la Force ! Si la Force ne permettait pas à Solal de « guérir » alors rien n'était possible. Les Jedi devaient forcément le savoir, non ? Mais peut-être qu'ils jugeaient le félin trop jeune et pas encore assez formé pour qu'il ait justement la sagesse de comprendre comment se rétablir ? Ou alors, peut-être avait-il besoin d'une aide extérieure. Aylin le serait volontiers. Elle s'étonna un peu de tant de spontanéité de sa part, pour aider son camarade, mais elle était beaucoup trop fascinée par sa condition et dégoûtée par le rejet des autres.

Se tirant de ses pensées, elle réussit à afficher un sourire à Solal. Inutile qu'il remarque que dans sa tête, le devoir n'existait presque plus. Seul comptait maintenant le félin, pour qui elle se jurait de trouver une solution. Elle craignait cependant d'en parler à voix haute.

 « Moi... ce n'est presque rien comparé à toi. Je suis une orpheline, qui n'a aucun souvenir de ses parents, de sa planète natale. Je suis arrivée ici à sept ans, avec mon prénom, mon nom de famille, et c'est tout. Les Jedi ne m'ont jamais dit d'où je venais – à vrai dire, il est possible qu'ils ne le savent pas non plus. Je sais qu'il existe des techniques pour raviver ses souvenirs, même ceux les plus enfouis... mais au final, je sais pas si j'en ai envie. Je suis bien comme je suis, avec mon statut de Padawan, la Force, les Jedi... mes amis. »

Elle rougit légèrement, détournant le regard. Elle ne connaissait pas Solal depuis longtemps, mais déjà, ils se confiaient un peu et s'entendaient à merveille. C'était bon signe. Mais elle avait peut-être été trop osée, en disant qu'ils étaient amis. Ou alors, chose encore plus stupide, il penserait qu'elle avait rougi pour une autre raison. Quelle idiote ! Allez, le travail, le travail. Elle reprit leur ébauche de problématique, essayant de concentrer ses pensées dessus. C'était difficile, car elle sentait que ses pensées revenaient à la condition de Solal. Il devait bien y avoir un hololivre ou deux sur les Felacatians, ici. Elle se fit la promesse de chercher ça, une fois leur journée de travail terminée.

Même si Solal n'y croyait plus, se satisfaisait de sa condition, elle voulait l'aider. Il ne méritait pas une vie aussi injustement faite, à cause d'un drame infantile. D'autant qu'il existait forcément un cas similaire, et une solution. Il y avait toujours une solution. La Force était avec eux, ils étaient de futurs Jedi, après tout.

 « Bon, remettons-nous au travail. »
Solal Kalel
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- Ouais, en même temps, ce n'est pas un concours, toi aussi tu as eu ta dose.

Si les Jedis étaient connus pour chercher l'équilibre, rares étaient en fin de compte, les apprentis qui entraient avec tout le potentiel pour devenir des Chevaliers accomplis. Mentalement, ils étaient souvent en petits morceaux, à récupérer à la cuillère. Solal ne se faisait pas d'idées, songeant que s'ils le pouvaient, les aînés sélectionneraient bien plus les futurs Padawans, d'ailleurs, des rumeurs disaient qu'avant, il y avait un âge limite sévère pour entrer au Temple, et... En sortir si on n'avait pas trouvé de maîtres. Cependant, les candidats ne se pressaient pas aux portes, pour la simple et bonne raison que proportionnellement parlant, les sensibles à la Force ne courraient pas les rues.

- Si tu me permets un humble avis, tu as raison. Ces gens t'ont abandonné pour une raison x ou y, bonne ou mauvaise... Peu importe. Si tu es heureuse maintenant, ne cherche pas de complications.

On pourrait dire de Solal qu'il était conformiste, voir fainéant ou couard, mais ce mode de pensée était une partie de son identité. En ce qui concernait les siens, jamais le Félacatian n'avait cherché à se renseigner sur sa mère ou ce qui restait de son clan. Il faisait avec ses souvenirs, chérissant certains, en maudissant d'autres, mais trouvant inutile de retourner en arrière. Pour lui, regarder par-dessus son épaule était une faiblesse, une perte de temps, y compris une certaine mégalomanie. Se centrer sur son nombril, ses soucis d'avant, non merci pour lui. En plus de ne pas pouvoir pleurer, physiquement, Solal faisait parfois preuve d'une rigidité légèrement abusive. Sa discipline l'avait mené à ignorer les douleurs qui parcouraient parfois son échine bien que celles-ci se soient miraculeusement espacées. Il était prêt à leur retour, ou tout du moins, espérait l'être le plus possible.

Ignorant tout à fait qu'Aylin avait pour but de l'aider, le Padawan haussa les épaules lorsqu'elle lui proposa de reprendre le travail, soulagé de passer à autre chose que ses soucis de colonne vertébrale. Il sauta agilement sur une chaise, choisissant cette fois d'être en hauteur pour contempler leur travail de haut. Lui-même avait sorti de sa besace quelques idées imprimées, parfois en plein cours par le droïd qui prenait des notes à sa place. Ne pas pouvoir écrire facilement était parfois un véritable cadeau, car il avait l'excuse parfaite pour rêvasser au lieu de copier, penché, suant, sur sa copie.

- Bon, alors voilà, vies extraordinaires de héros de roman calquées sur les vies extraordinaires de vrais héros. ça on a dit que tu le faisais... Moi je me chargerai de la partie sur les handicapés et malades, pour la troisième, peut-être nous baser sur le contexte ? Des familles toujours éloignées car le mari travaille très loin, justement, un travail dangereux comme agent secret... Qu'en penses-tu ?
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Ils mirent de longues heures à réussir leur troisième partie. L'introduction était faite, la première partie elle s'en chargerait et la seconde partie ce serait à Solal. Ils convinrent donc de bosser la troisième partie ensemble dès maintenant, afin d'en être débarrassés. Malheureusement, si leur développement tenait la route, il leur fut très difficile de tout organiser comme il le fallait. Des détails sans importance furent virés, puis repris, avant d'être jetés de nouveau. Ils tentèrent d'accorder plusieurs situations, y renonçant pour au final trouver qu'elles iraient mieux dans un ordre différent. La sensation d'avoir travaillé pour rien fut parfois bien présente, mais ils ne renoncèrent pas. Ils voulaient l'un comme l'autre achever tout ce travail au plus vite, afin d'être tranquilles. Mais ils souhaitaient également faire le mieux possible, afin d'obtenir la meilleure note.

Aylin se sentit rapidement gagner par la fatigue, au fur et à mesure que le soir approchait. La faim lui tordait le ventre, mais elle refusait d'aller manger pour le moment. Il fallait terminer avant, sinon elle ne parviendrait pas à se remettre dans le travail. Pourtant, il fallut faire une pause obligatoire : la Bibliothèque fermait. Il était si tard que ça ? Bon sang, oui. Les deux compagnons se séparèrent, remettant au lendemain leur séance de travail. Aylin s'attarda un peu après le départ du félin, le temps d'emprunter un livre sur les Felacatians. Elle préférait que son nouvel ami ne le sache pas. Elle ne voulait pas qu'il la dissuade de vouloir se renseigner ou de tenter quelque chose.

La nuit ne lui fut pas de bon conseil, car elle s'endormit comme une masse et ne se réveilla qu'au son strident du réveil. Encore ensommeillée, et donc un peu lente et dure de l'oreille, elle se tira de son lit, prit ses affaires et commença par aller prendre un bon petit-déjeuner. Elle mangea plus que de raison, affamée de la veille qu'elle était. Puis, elle se rendit à la Bibliothèque du Temple, et n'y trouvant pas Solal, elle se résolut à l'attendre. Ça tombait bien, elle avait un hololivre à commencer. Ce qu'elle fit donc, puisque travailler sans son camarade comportait le risque de rater des éléments vitaux pour leur dossier.

Elle prit de très nombreuses notes sur les Felacatians, grâce à son datapad. Plus que le cas de Solal, l'espèce entière la fascinait. A mi-chemin entre l'animal et l'être civilisé, ils étaient capables pour certains de se transformer à volonté, grâce à des techniques de self-contrôle et de profondes méditations sur leur nature primale. Beaucoup conservaient leurs formes humanoïdes par précaution, contrôlant leurs émotions pour éviter de retomber sous forme féline. Certains succombaient aux instincts et ne pouvaient plus jamais redevenir humanoïdes. Il y avait quelques illustrations, montrant des individus de grande taille, aux traits félins. Aylin essaye d'imaginer à quoi ressemblerait Solal sous cette forme, mais c'était difficile de lui donner un vrai visage.

Il y avait également quelques explications scientifiques, des études et autres analyses, sur le sujet des transformations. Il y avait eu, semble-t-il, des cas horribles où l'on avait forcé les Felacatians à abandonner leur forme humanoïde, en les brisant psychologiquement et en les obligeant à rester sous forme féline. Un cas de guérison était également présenté, ce qui intéressa beaucoup la jeune fille, qui fut néanmoins déçue. L'extrait précisait seulement qu'on avait sauvé un Felacatian adulte qui avait commencé à passer plus de temps sous forme féline que sous forme humanoïde. Tant pis.

Elle eut alors une drôle d'absence, jusqu'à ce qu'une patte la secoue doucement et ne la réveille en sursaut. Le visage de Solal la regardait d'un air amusé.

 « Pardon, désolée. Je me suis douté que tu étais encore en cours, alors je t'attendais et... euh bah je me suis endormie, c'est tout. Merci de m'avoir réveillée. »

Elle lui adressa un sourire d'excuse, avant de ranger en précipitation ses affaires – et surtout l'hololivre.

 « Bon, on s'y met ? On a une partie à finir. » lança-t-elle d'un air plus enjoué que nécessaire, plus forcé.
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