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Jerod sortit du bâtiment qui servait de QG aux forces armées de la République dans cette partie de la planète, avant de regarder autour de lui. Foutue planète. Foutue planète avec ses foutus impériaux et ses foutus soldats planqués un peu partout parce qu'ils n'avaient pas réussit à s'enfuir. Jerod et son escouade se trouvaient ici depuis la bataille de Dubrillion et la libération de la planète du joug impérial, mais le commando n'avait qu'une seule envie, quitter ce caillou une bonne fois pour toute pour repartir pour une vraie mission. Et pas se contenter de jouer au dératiseur en flinguant les poches des résistance de l'Empire une par une. Mais bon, ils devaient se contenter de ça pour le moment. Jerod avait perdu deux de ses hommes lors de la bataille et de l'assaut d'un croiseur ennemi, et les remplaçants n'étaient pas encore arrivés. Ou plutôt, on lui avait collé dans les pattes les deux rescapés d'une autre escouade, mais l'un des deux s'était fait exploser la tête quelques jours plus tôt alors qu'on les avait envoyés nettoyer un petit bled à quelques centaines de clics d'ici. Résultat des courses, il lui manquait toujours un homme dans son escouade, et tant qu'ils étaient à cinq, ils ne pouvaient pas partir d'ici.
Se dirigeant vers une partie de la ville pas trop en ruines, Jerod se dirigea d'un pas vif vers un vieil immeuble qui avait perdu quelques briques dans la bataille, avant d'en passer la porte. Un petit luxe quand on était plus habitué à la couchette exigüe d'un vaisseau spatial. Ses hommes étaient là, occupés à faire passer le temps comme ils le pouvaient, nettoyant leur matériel ou jouant aux cartes. Ils se tournèrent vers lui alors qu'il s'approchait d'eux, conscients que leur petite période de tranquillité était finie « Alors, elles voulaient quoi les grandes pontes? » « On a un nouveau boulot. » « Et ça consiste en quoi? » « Je vous dirait ça dans le transport. Mais je sens qu'on va s'amuser. Surtout que l’État-Major a décidé de nous coller un cador pour qu'on puisse tourner à plein régime. » « Un cador? Qu'est-ce qu'ils nous sortent des placards cette fois? J'te signale que le dernier s'est fait plomber le crâne à cause d'une arme enrayée. » Lança Sheotah en commençant à s'équiper, imité par Jerod et le reste de l'escouade Blixus. Oh ça, si la moitié des rapports qu'il avait pu lire sur ce mec étaient vrais, alors ce type avait tout pour être un Spacetrooper. Ce gars était presque aussi dingue qu'eux, et avait visiblement un penchant certains pour les méthodes brutales et expéditives. Et si par chance il avait ramené quelque-uns de ses copains d'escouades, alors cette mission allait s'avérer particulièrement intéressante... ou alors ils allaient tous crever dans une belle grosse explosion « T'inquiète pas, celui-là c'est pas un rigolo. » Assura Jerod en fixant son épaulière sur sa combinaison.
Il leur fallut moins de dix minutes pour être équipés et armés des pieds à la tête, ils quittèrent le bâtiment qui leur servait de baraquements, avant de se diriger vers le spatioport de la ville, qui avait bien évidemment été réquisitionné pour les besoins de l'Armée. L'endroit avait méchamment morflé pendant la prise de la ville, mais il tenait toujours debout. Ils n'eurent aucun mal à se frayer un chemin vers leur transport. Quelques minutes plus tard, un autre type finit par grimper la rampe d'accès, et Jerod se tourna dans sa direction. Ah ça y est, il était enfin là « Caporal Korgan Kessel? Major Jerod Falkrowe. » Lança-t-il en tendant une main vers le nouvel arrivant « Eux c'est les Blixus. Laaks, va dire au pilote qu'on peut décoller. » Quelques instants plus tard, le vaisseau décollait, se rendant en direction de leur objectif. Activant le projecteur holographique posé sur une caisse, une carte de la région apparut, et un point rouge se mit rapidement à clignoter « Bon allez, tout le monde ouvre grand ses oreilles, vous savez presque tous que j'aime pas répéter. Y a une dizaine d'heures environs, une escouade de reconnaissance a repéré une base impériale dans les montagnes. Ils sont allés jeter un coup d’œil, et sont tombés sur une présence hostile. Le commandement en place a envoyé une force d'intervention régler le problème. Inutile de vous dire qu'ils se sont cassés les dents sur les défenses impériales. On estime leur nombre à une petite centaine environs, avec assez de matos pour balayer leur porte bien comme il faut. Leur soutien aérien est nul, mais ils ont ce qu'il faut pour dézinguer tous nos appareils en vol. » « Du coup les pontes veulent qu'on fasse le ménage là-bas? » « Pas exactement. L’État-Major a plusieurs escadrons de bombardiers qui attendent le feu vert pour raser le site. Notre job, c'est de neutraliser les défenses AA de l'ennemi pour ouvrir la voie aux bombardiers. On va se poser à quelques kilomètres de la base, et faire le reste à pieds. On trouve un point pour s'infiltrer, et on fait notre job vite fait bien fait » Sur le papier, ça avait l'air simple. Jerod savait que même les missions les plus simples pouvaient tourner au vinaigre. Il y avait toujours un truc qui venait foutre le bordel dans un plan parfaitement huilé. Mais c'était pour ce genre de missions qu'il avait été préparé. Pour celles ou le péquin de base se mettait à pisser dans son pantalon.

Une heure plus tard, à trois kilomètres de la base impériale

Jerod enfila son casque, avant de descendre du transport, aussitôt suivi de ses hommes. Son fusil à dispersion coincé dans son dos, Jerod prit la tête du groupe, fusil blaster en main, prêt à tirer sur le premier impérial qui pourrait rôder dans le coin. Il devait forcément y avoir des escouades de reconnaissance qui patrouillaient dans les environs pour prévenir une éventuelle attaque républicaine. Et il valait mieux qu'ils puissent arriver jusqu'à leur objectif sans que les impériaux soient au courant de leur arrivée. Sinon, leur mission risquait de se révéler bien plus ardue que prévu. Et même si Jerod n'avait rien contre le fait de plomber des soldats de l'Empire, l'idée de se retrouver face à une centaine de gus prêts à les recevoir ne l'enchantait guère « Bon allez les filles, c'est parti pour un peu de rando. » Se mettant en marche, il ouvrit la voie, tous les sens aux aguets.
Spoiler:
Korgan Kessel
Korgan Kessel
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« Major  » 
 
Droit comme une bite un soir de baise, je réponds aux salutations par un parfait salut militaire, avant de tendre l'avant-bras pour lui rendre sa poignée de main. Ma gueule, c’est sabaac face. Aucune expression, aucun sourire, rien. J’suis un mec sérieux moi hein. Et puis merde, j’suis pas du genre à déconner direct avec des types que je connais pas. Surtout des spacetrooper.  
 
Bah, au fond, j’ai rien contre ces gars… C’est juste que bah… Ca a toujours été la compétition entre les forces spéciales terrestres, et celles spatiales. Et puis ces gars sont des barges, merde. Comment tu peux avoir envie de combattre dans l’espace hein ? Avec tout ce vide et tout ça ? Putain, je pigerai jamais. Pourtant j’suis pas une tapette, y’a pas grand-chose qui me fait chier dans me benne. Mais bref. Sans un son, je pose mon cul sur un siège dispo et me sangle solidement. Rapidement, l’appareil décolle. Le briefing commence. 
 
Plusieurs fois, je manque de la ramener. Ouais j’suis comme ça : une grande gueule. Mais avec le temps et l’expérience, j’ai appris à la fermer quand il le faut. Du coup, je laisse le Major faire son speech. Malgré tout, je lâche un petit sourire. Putain d’ironie. Dire que y’a quelques jours seulement, c’était les rebelles qui se terraient dans ces mêmes montagnes. Tout ce qu’il raconte, je ne le connais que trop bien. L’année dernière, j’ai participé à une mission sur Artorias pour aider les résistants à s’organiser… Avant de faire pareil sur Dubrillion, y’a quelques mois seulement. Tous ces mouvements de guérilla, ces tactiques imposées par l’infériorité numérique, ça me parle. Ces impériaux n’ont plus rien à perdre : ils savent que personne ne viendra jamais les chercher. Alors ils se battront jusqu’au bout, avec tout le matos qui leur passera sous la main. Ils n’ont plus qu’une idée en tête : emporter le plus de monde possible avec eux. Mais ça, c’est sans compter sur nous : on va les défoncer ces enculés. 
 
Le trajet est long. Une heure. T’as le temps de cogiter. Trop même. Dubrillion, putain de bourbier. Je soupire. L’escouade Typhon a pris sacrément cher. Lewis est amoché, Mad j’en parle même pas. C’est pour ça que j’ai été affecté aux Blixus, temporairement. Un gars des FS sans escouade, c’est comme une bite sans couilles : ça sert plus à rien. De ce que j’ai pigé, eux aussi ont subi quelques pertes… Mais bon, je m’en fais pas trop. Mes gars sont des solides. Ils seront sur pieds rapidement. Les doc’ vont les rafistoler et on repartira au combat dans quelques semaines… Et en attendant… Bah, je vais suivre les ordres, et faire en sorte que ces connards d’impériaux bouffent tout ce qu’ils méritent, et même plus. J’suis remonté à bloc… Et cette heure d’attente n’arrange en rien l’état de mes nerfs. C’est toujours comme ça : juste avant le début de mission, je deviens comme une pile, aussi tendu que la ficelle d’un string sur le cul graisseux d’une gamoréenne.  
 
Enfin, notre appareil se pose. Je suis le mouvement, toujours en silence. Dernier check de mon matos. Pistolet à la cuisse, grenades dans la ceinture tactique, vibrolame sur le flanc. Dans mon sac à dos, un lance-roquette escamotable, à usage unique. Le genre d’arme que j’affectionne. Plus c’est gros, plus ça fait des dégâts, plus je kiff. Entre mes mains, passé en bandoulière sur mon épaule, mon fusil blaster, standard républicain, rien d’extravagant. Le chargeur est OK, je relève le cran de sûreté, mon index glisse sur sélecteur de tir, prêt à passer du coup par coup au tir en rafale. Mes yeux glissent ensuite sur ma prothèse d’avant-bras. Le voyant est au vert : le réservoir de combustible pour le mini-lance-flammes est pleine à craquer. 
 
En bref : tout est OK. C'est parti mon kiki ! 


****

Dix minutes plus tard,
 
La progression est lente, fastidieuse. Végétation dense, terrain escarpé. Les impériaux ont pas choisi ce coin par hasard. Impossible d’envoyer des blindés. La seule approche possible, c'est à pied... Ou bien par les airs, en rase motte. Enfin seulement si y'avait pas ces défenses anti-aériennes. Rah. Rapidement le petit groupe se sépare en binômes. Stratégie classique. D'une part pour couvrir plus de terrain, d'autre part pour être difficile à prendre en tenailles. On s'éparpille, toujours à la limite de nos champs de vision, prêt à réagir aux moindres mouvements suspects. Si des ennemis se pointent, même à l'improviste, ils seront encerclés en quelques secondes.

Je me retrouve à faire équipe avec le Major. Entre nous, pas un mot. La concentration est à son maximum. Faut dire, ici plusieurs de nos gars se sont fait descendre. La mort peut nous faucher derrière chaque tronc d'arbre, derrière chaque buisson de ronces. Je grimace. Sous nos pieds, ces enflures ont certainement enterrés des mines... Et je parle pas des éventuels types cachés dans des trous, prêts à nous sauter dessus. La guérilla ne connaît aucune règle. Aucune.

J'avance, lentement. Difficile de garder à la fois un œil sur l'horizon et ses pieds. Aussi, naturellement, chacun trouve sa place dans son binôme. Je laisse le soin au Major de regarder au loin, de surveiller la progression de ses gars, de garder en tête le plan général. Moi, je me contente de veiller à ce qu'on ne marche pas sur un truc chelou. Et justement...

Soudain je me fige. D'un geste brusque, je pose mon énorme paluche sur le torse du Major, pour le forcer à s'arrêter. Échange de regards au travers de nos visières. En silence, d'un geste du menton, je lui désigne le sol. Son pied gauche est à moitié posé sur un filin tendu. Trop tendu. Putain de piège classique, aussi vieux que la guerre elle-même. Un seul geste et tout explose. J'lui fais :

« Bouge pas, je m'en charge. »

Je m'accroupis, pour mater ça de plus près. Filin métallique, fin mais solide. Des yeux, je remonte jusqu'à ses extrémités, planquées sous la végétation dense qui pousse aux pieds des troncs. Avec prudence, j'approche, écarte les touffes de buissons épineux... Et c'est alors que je la vois : une grenade incendiaire. Là j'me dis : putain on a eu chaud. Un peu plus de pression sur le fil, et celui-ci arrachait la goupille. On aurait été soufflé par l'explosion. Y serait resté que nos bottes... Et encore. Le piège est tellement rudimentaire qu'il me faut qu'une poignée de secondes pour le désamorcer : suffit de couper, tout en prenant soit que la goupille reste bien en place. Facile comme bonjour quoi. Je me relève, sourire dissimulé derrière ma visière, et balance l'engin explosif devenu inoffensif sur le Major.

« Souvenir ! »

Je secoue la tête, la pression redescend.

« Ces enfoirés sont vraiment prêt à toutes les saloperies. Plus on va avancer, plus on risque de marcher sur un de ces machins. »

Et si y avait que ça...

« Ma main à couper que si on fait péter un truc, leurs patrouilles vont nous converger dessus en quelques secondes histoire de bien nous achever... »

Et c'est justement quand je dis ça qu'une putain d'idée me saute à la gueule.

« A moins que... A moins qu'on fasse volontairement péter quelque chose... Histoire de les attirer là où on veut... »

Sous entendu sous le feu de nos lasers. J'imagine déjà la scène... Héhé. Mec, t'es trop un stratège haha. Cette idée balancée, je ferme ma gueule. Après tout c'est pas moi le chef, alors c'est pas à moi de prendre des décisions. Il a peut-être mieux en réserve le spacetrooper, qui sait. Mon plan est risqué : qui sait ce qui pourrait nous tomber dessus... Mais ça serait aussi un bon moyen de tester les réactions de l'ennemi... Et de réduire significativement leur nombre. Enfin j'dis ça... C'est alors que j'entends un bruit d'eau, d'écoulement, amplifiée par les senseurs auditifs de mon armure de combat high-tech. Une rivière ? J'ajoute aussitôt :

« En tout cas, on ferait mieux de progresser par là. »

Je désigne la direction où j'estime que le cours d'eau s'écoule. Encore une fois : simple suggestion. Mais pas lancée au hasard. Par expérience, je sais que piéger le lit d'une rivière est très compliqué. Les mines ont tendances à bouger, à se faire amocher par les pierres entraînées par le courant, et donc à sauter prématurément. De même, tirer des fils pour piéger un espace découvert est pratiquement impossible. Autant dire que la progression, les pieds dans l'eau jusqu'au torse s'il le faut, serait beaucoup plus reposante pour les nerfs des soldats... Quoi que : au milieu d'un cours d'eau, difficile de se planquer si on tombe sur une patrouille ou sur un poste de tir camouflé...

Hmmm... Après réflexion, j'sais pas ce qui est le pire...
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