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    « On ferme! »


Le Besalik donna une tape sur l'épaule de la Dévaronienne, affalée sur son tabouret. Ca faisait une heure qu'elle avait la tête enfoncée dans ses bras, sur une des nombreuses tables en bois du bar. Rien ne se produisit.

    « Oh hé, connasse, bouge ton fion d'là ou j'm'en occupe autrement... »


Deux des quatre mains du barman se baladèrent vers le corps de la jeune femme. Au touché, celle-ci sortit des vapes et donna par réflexe un coup de poing, qui ne vint qu'agacer le pervers auquel elle avait affaire. Les deux autres mains allaient bloquer ses bras, mais elle décocha à temps un violent coup de pieds, qui vint secouer joliment les organes reproducteurs du besalik. Sayla voulut profiter de l'occasion pour s'extraire de la poigne solide du patron de l'estaminet. Elle se leva de son siège immédiatement mais la tête commença à lui tourner, une nausée terrible l'envahissant. Le mec, à genoux sur le sol, gémissait de douleur, mais profita des vertiges de sa cliente pour raffermir sa prise sur les jambes.

    « T'vas voir salope... »


Les deux mains restantes du mec se dirigèrent vers la gorge de la Dévaronienne, lorsque celle-ci pointa sur son front puant le canon de son pisto-blaster.

    « Je vais voir quoi? »


Un sourire carnassier s'afficha sur le visage de la proche-humaine, révélant de belles dents blanches, aux canines redoutablement pointues.

    « Attends, arrête! C'tait pour rire... non nooon... pitié... »

    « Ta gueule. Lâche-moi. »


Le barman s'exécuta aussitôt.

    « J'ai des enfants... steplaît... ne... »

    « Je t'ai dit de fermer ta gueule. »


Elle appuya plus vigoureusement son arme contre la peau rocailleuse du tenancier de ce taudis. Elle jeta un coup d'oeil à la table sur laquelle elle avait si mal dormi. Elle s'empara d'un verre et le positionna sur la tête du Besalik avec un regard goguenard.

    « Voilà... Maintenant ferme les yeux et compte jusqu'à dix. Lentement. Et que je t'entende. »


Elle se détourna de l'individu, gardant vers lui son blaster.

    « Un. Deux... Trois. »


La jeune femme s'avança vers le bar et saisit une bouteille pleine, encore fermée.

    « Lentement, j'ai dit. »


Le Besalik tremblait comme une feuille. On pouvait voir sa graisse gigoter de façon dégueulasse. Son pantalon semblait humide. Sans doute s'était-il souillé.

La Dévaronienne s'empara d'une veste de cuir traînant sur une chaise. Un client l'avait-il oubliée? C'était sans importance.

    « Quatre. »


« Ziouuuuu. »

Le tir partit, la couleur rouge du laser illuminant le bar mal éclairé. Puis le carillon de la porte teinta, et celle-ci se ferma dans un claquement sec, laissant le barman soupirer de soulagement, entouré de morceaux de verre.

***

Sayla Kobarr prit une profonde inspiration, absorbant avec joie une bouffée d'air citadin, puis se lança dans les rues de la ville, déambulant, sans direction précise. Elle avait mal à la tête. Ca lui arrivait rarement de se mettre dans un état pareil... Son métabolisme dévaronien lui permettait le plus souvent d'éviter les effets indésirables de la cuite. Mais ce coup-ci, elle avait visiblement exagéré sur les doses. Au moins, elle n'avait qu'une migraine, douloureuse certes, mais rien qu'une migraine. Un humain, à sa place, se serait retrouvé dans le coma depuis un bon moment. Qu'est-ce qui lui avait pris? Ca faisait pourtant un moment qu'elle n'avait plus bu comme un trou. Elle en avait eu marre... Marre d'échouer, encore. Sa dernière mission l'avait ramenée ici, sur Taris, où elle avait atterri trois ans plus tôt, après avoir quitté Onderon. Protéger un gros bonnet avec des creds plein les fouilles... ça n'avait pas été trop dur, et elle avait empoché son dû, même si ce n'était pas grand-chose. Mais ça, elle s'en foutait. Elle avait essayé de recueillir de nouvelles informations sur Kal, son padawan enlevé par les Sith sur Artorias. Peine perdue. Découragée, elle avait fini sa soirée dans le bar immonde qu'elle venait juste de quitter.

La Jedi regarda dans sa ceinture ce qui lui restait de pognon. Merde. Comment avait-elle déjà pu dépenser la moitié? Elle soupira de dépit. Elle connaissait le problème : elle était un vrai panier percé. L'argent lui glissait entre les doigts, se riant d'elle. Etait-ce sa faute? Au Temple, on n'apprenait pas aux Jedi à gérer des crédits. Du coup, lorsqu'elle avait quitté l'Ordre, Sayla avait du faire face à toutes les petites choses n'étant jusque là d'aucune importance. Ceci dit, même si elle aimait rejeter la faute sur les Jedi, elle se savait première responsable de l'aridité de ses finances... Et puis, surtout, elle avait perdu pas mal de fric dans la réparation du chasseur qu'elle avait pris sur Onderon. Tout ça pour, finalement, se le faire chourer. Bah... elle ne l'avait de toute façon jamais aimé. Elle préférait les bâtiments de moyen tonnage, véritables maisons volantes promettant le dépaysement et l'aventure.

La pluie commença à tomber dans les rues grisâtres de la ville. Ne souhaitant pas voir sa fourrure se gonfler à cause de l'humidité, Sayla mit la veste de cuir qu'elle avait piqué dans le bar. Celle-ci était en parfait état et, mieux encore, lui allait comme un gant. Elle s'arrêta un instant devant la vitrine d'un magasin et se regarda, souriant innocemment. Le blouson était brun foncé, avec une doublure intérieure pour tenir bien au chaud son porteur, et s'arrêtait au-dessus de ses hanches. Puis, elle se rendit compte qu'elle avait toujours cette bouteille, impôt pris sur la perversité du barman. Avait-elle vraiment besoin de ça? Non. Elle avait réussi à arrêter de boire, et ne voulait pas que sa rechute de ce soir n'aille plus loin. Elle se dirigea vers une poubelle, décidée à y jeter la bouteille.

    « Biip, biip! »


Son comlink sonna. Elle mit la bouteille sous sa veste, la coinçant dans une poche intérieure, et regarda le message. Et voilà qui était intéressant... Comme d'hab, l'employeur était pour le moins... discret. Les consignes étaient également assez faibles. Une cargaison à prendre sur Zeltros, une destination communiqué une fois arrivé là-bas, et un type à rejoindre, ici, sur Taris. Peut-être qu'elle avait fait sensation lors de la dernière mission? En tout cas, on la contactait, elle. Elle n'avait pas donc pas mauvaise réputation. Surtout, il y a des milliers de crédits à la clé. Et c'est ce dont elle avait besoin. Elle tapota quelques trucs sur son comlink. La réponse ne tarda pas à venir et on lui indiqua l'endroit où elle devait rejoindre son collègue de mission. Ce n'était généralement pas plus compliqué que ça. Elle avait réussi à se faire un petit nom dans le métier, de sorte qu'elle trouvait des boulots sans trop de soucis, en particulier sur Taris, où elle était déjà restée plusieurs mois. Quant aux employeurs, ils préféraient le plus souvent ne pas rencontrer les individus oeuvrant pour eux. Question de sécurité, mais aussi de mépris. Aussi nécessaires que soient les contrebandiers et les mercenaires, les employeurs n'aimaient pas pour autant les rencontrer, ou leur parler. Avec Sayla, c'était parfois différent, vu qu'ils espéraient parfois pouvoir la baiser, en vain.

Elle prit la direction du lieu de rendez-vous. Ce n'était pas si loin, heureusement, elle pouvait continuer à pieds. La nuit disparaissait peu à peu, éclipsée par la lueur orangée du soleil matinal. Les immeubles de verre et de métal brillaient, renvoyant l'éclat lumineux de l'étoile. Bien des gens détestaient cette planète, qui plaisait tant à Sayla. Taris était une terre meurtrie, ravagée par les bombardements quatre siècles plus tôt. Elle s'était relevée, peu à peu, sans jamais retrouver sa grandeur mégalomane, définitivement perdue. Mais la planète avait une âme. Il n'y avait pas d'homogénéité dans les constructions, pas de beaux bâtiments somptueux, pas de musées particuliers... La planète était pauvre et gangrénée par le crime. Cependant, un charme se dégageait de ces rues sales, trop étroites ou trop sombres, mal éclairées. On trouvait des cantinas à tout coin de rue, des garages de fortune où dénicher les pièces de moteur les plus improbables, des animaleries étranges... C'était cette ambiance de marginalité qui plaisait tant à Sayla.

La Dévaronienne arriva finalement à l'astroport du troisième district, zone est. A cette heure-ci, pas grand-monde ne s'affairait dans cet astroport de second ordre. Elle entra dans le grand hangar et trouva rapidement ce qu'elle cherchait, se dirigeant vers le vaisseau dont le matricule lui avait été transmis par l'employeur. C'était une sorte de gros chasseur, dans lequel on entrait par l'arrière et reposant sur trois pieds volumineux. La bête n'avait pas l'air toute neuve, et présentait un sigle dont les couleurs s'étaient un peu estompées. Une femme faisant la bringue, apparemment. Tout un programme... Encore un mec ne pensant qu'avec sa bite. Les hommes étaient-ils donc tous des porcs? Elle s'avança vers la porte du véhicule, frappa trois grands coups puis recula quelque peu, jambe gauche en arrière, jambe droite croisée en avant, le buste droit comme un i, les bras croisés, attendant d'un air farouche que sorte le proprio du Storm Chaser. Encore une idée de mec, ça.
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Taris ! Taris la belle, Taris la morte. Taris poubelle, envahie de cloportes. Elle respire de nouveau, et l'air s'engouffre dans ses ruelles sombres et étroites, qui n'ont rien à envier aux bas fonds de Coruscant. Elle avait la tristesse d'un monde marqué par un drame ignoble, et la volonté désespérée des planètes gangrenées par la corruption, le crime et la violence. Qu'allait devenir Taris ? Un nouveau diamant galactique, renaissant de ses cendres ? Ou un énième repaire de crapules ? Seul le temps le dirait. Pour l'instant, ses cieux striés de bâtiments gigantesques abritaient dans leurs ombres toute la pourriture galactique. On était pas sur Nar Shaddaa, mais certains quartiers locaux valaient le détour. La faune était particulièrement exotique, et les trottoirs parfois odorants. On passait des quartiers riches et propres aux bas fonds crades en quelques minutes. Taris, monde de contraste.

« - Monde de merde, oui ! ». L'injure, suivis d'un râle fatigué provenait d'un arkanien avachis contre la vitrine d'une cantina. L'arcade explosée et une clope coincée entre les lèvres, il observait le ciel étoilé d'une autre de ces nuits agitées. Le sang qui trempait sa joue ne semblait pas l'inquiéter, et plusieurs cadavres de bouteilles autour de lui semblaient indiquer qu'il végétait ici depuis quelques temps, ou avait été confondu avec une poubelle, au choix. De la musique démodée s'échappait de l'enseigne derrière lui, et le videur, un proche humain au crâne dégarnis, livide, se rongeait les ongles en sifflant un air tout aussi vieillot. Les yeux immaculés d'Anado divaguaient. Il était ivre mort, incapable de se redresser. Les cendres de sa cigarette tombaient sur sa tunique et ses mains étaient pleines de vomis, d'alcool et de sang. Il ne savait même pas ce qui s'était passé. Ou avait-il oublié ? Comment s'était-il retrouvé là, vautré dans les déchets d'un rade pourri ? Une énigme de plus à rajouter au lot de mystères de la galaxie.

« - Eh. Dégage maintenant. »


Anado leva la tête lentement vers son interlocuteur. Visiblement le videur en avait assez de voir quelqu'un d'autre attendre à rien faire devant sa boîte.
Pour qui il se prenait ce type ? L'arkanien n'était pas décidé à partir, il doutait même de ses capacités à lever le camp, en réalité. Alors, avec toute l'arrogance qu'il avait, il ouvrit la bouche en grimaçant pour lui lancer une réplique bien sentie :

« - Ehh... ».

Merde. La dignité avait donc emmenée la répartie avec elle dans son long voyage dans l'ivresse. Incapable d'articuler, l'ivrogne se redressa en s'aidant du mur, non sans manquer de tomber à plusieurs reprises. Bon, ça tournait un peu, mais apparemment il allait mieux qu'il ne le pensait.


« - Écout'moi bien... » L'arkanien penchait en avant. Aidé du videur qui le repoussa, il reprit constance. Un autre videur sortit alors, se mettant juste à côté du premier. Pointant du doigt le chauve, il s'adressa au second videur :

« - Ton copain là... Faudra pas l'rinviter. »

Les deux hommes ricanèrent et Anado commença à reculer, ramassant quelques affaires qui traînaient – supposément à lui, certainement des déchets jetés par terre – et commença à s'éloigner, le pas lourd. Il avait mal au crâne. L'alcool redescendait. Le sang séché sur sa tempe, mélangé à ses cheveux commençait à le gratter sérieusement. Son comlink ne cessa de sonner sur le trajet du retour. Il était pas ici pour rien. Il s'était payé quelques vacances mais préparait aussi un nouveau coup. On l'avait contacté la veille, pour une livraison. Il fallait aller quelque part d'autre, récupérer un truc. Il emmènerait certainement un collègue, envoyé par le patron. Fallait attendre les détails, qu'il devait recevoir aujourd'hui même. Mais honnêtement, son état ne lui permettait pas vraiment une discussion professionnelle.
Le mercenaire préféra gagner son hangar que la piaule qu'il louait, pour dormir dans son chasseur. Il prit une couette de survie et s'endormit dans la soute, juste derrière le cockpit, en quelques minutes.

Il eut le sommeil lourd et se réveilla en âge, désorienté. Il s'était promis d'arrêter la boisson, depuis son départ de Nar Shadda. Mais ses vieilles addictions avaient la vie dure, et la bonne conduite qu'il s'était promis de tenir pour reconquérir sa gloire était pour l'instant compromise. Alcool, putes, drogues. C'était ce qui rythmait son quotidien quand il n'était pas sous contrat. Fallait vraiment que ça change. Mais sa volonté s'effritait chaque fois un peu plus à l'approche du crépuscule. La nuit et l'appel de ses passions était toujours plus forte. Ce qui l'avait réveillé ? Il mit quelques minutes à le réaliser. On avait frappé à sa porte. Bordel de morte. Ça puait clairement la sueur et les vapeurs d'alcool, si bien que l'arkanien fut pris de nausées. Rejetant la couverture, il se débarrassa de sa tunique tâchée et entreprit d'enfiler son treillis. Qui ça pouvait bien être ?


Merde, Ren'do ! Darssian avait oublié de régler la taxe journalière pour le hangar. Ce connard de twi'lek venait sûrement récupérer son dû. Anado pouvait pas piffer les twi'leks, encore moins ceux qui voulaient son fric, et putain qu'ils étaient nombreux. Ce type là était du genre à bosser pour un Hutt, l'arkanien les reniflait de loin ceux-là, et même si son employeur était pas une de ces loques vertes, il était prêt à parier que le patron du coin était pas du genre aimable. Paranoïaque, l'ancienne star endettée ? Légèrement. Torse nu, toison pectorale en avant, Anado s'empara de son fusil de la main droite et ouvrit la porte, qui descendit lentement pour se poser sur le sol crade du hangar.


C'était pas vraiment la tête de vicelard de Ren'do qu'il découvrit en même temps que la porte s'ouvrait, laissant entrer un bol d'air frais appréciable dans le chasseur. Avec sa tête des mauvais jours, et ce malgré sa surprise, il entreprit de détailler de la tête aux pieds la femme en face de lui. Elle avait pas l'air commode, la dévaronienne. Mais bordel, elle était bien foutue. Depuis quand on envoyait des femmes collecter les taxes dans ce hangar ? Il fit quelques pas en avant, descendant du chasseur tout en attrapant un t-shirt qu'il enfila tout en parlant, mettant son arme en bandoulière.

« - Ouais, ouais, la paie, je sais. Écoute, j'ai rien sur moi, si c'est Ren'do qui t'envoies, on peut s'arranger. »

Il ne se soucia pas de l'incompréhension certaine de son interlocutrice qui n'était vraisemblablement pas ici pour ça. Ni même de son comlink, posé près de sa couche de fortune, qui bipait désespérément. Fouillant ses poches, il tira une poignée de crédits des entrailles de celle-ci.

« - Regarde. Y a bien, quoi, 80 crédits. Ça te fait une petite avance. Dis à ton patron que je fais un virement. Il sera content, et toi, ma belle, t'as un pourboire. Allez, marché conclu. » dit-il d'un ton pressé, glissant les crédits dans la poche de la femme et la gratifiant d'un sourire qui se voulait charmeur. Un nouveau regard glissa le long de la silhouette de la femme. « - Vous méritez vraiment un meilleur job... » lâcha-t-il en se détournant. Le vouvoiement et le tutoiement se succédaient d'une phrase à l'autre selon le bon plaisir de sieur Darssian. Il s'était voulu plus charmeur. Mais il n'avait en réalité pas trop le temps de s'attarder, et s'était rendu compte que son comlink hurlait à la mort. Certainement son employeur. Il mit quelques secondes à réaliser qu'elle restait plantée là. Il lui avait filer du pognon, ça lui suffisait pas ? Faisant volte-face, il lui fit un signe de main, visiblement pour la congédier.

« - J'ai du boulot. Si tu pouvais... déplacer tes charmantes fesses de mon aire d'arrimage. »

Qu'est-ce qu'elle lui voulait à la fin ? Peut-être bien que le charme légendaire d'Anado Darssian avait encore frappé. Après tout il n'était pas rare que des jeunettes s'intéresse à lui. Les hommes d'expérience avaient toujours eu un franc succès, bien mérité selon lui. Les années n'enlevaient rien au charme et apportaient tout à l'expérience après tout. Et il mangerait bien un bout de dévaronienne, mais plus tard. Là, il devait travailler, et aller se faire vomir histoire de bosser les tripes tranquilles. Alors si madame voulait bien dégager le plancher.


[Je me suis permis de ne pas faire agir ton personnage, du moins de décrire son inaction, si ça te dérange dis le moi par mp il n'y a pas de soucis ! C'était juste histoire d'introduire mon personnage. Je peux éditer au besoin.]
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Un connard de plus dans la galaxie. L’ennui, c’est qu’elle allait visiblement devoir se le traîner, ce gros lourdeau. Enfin, elle ferait avec cette épave puant l’alcool, le vomi, la sueur et le sang séché. Le spectacle qui s’offrait à elle ne fit que confirmer sa résolution d’arrêter la boisson. Décidément, elle ne souhaitait pas ressembler à ça… Le mec avait sans doute été pas trop mal foutu dans sa jeunesse, mais là, il était ravagé. Un début de barbe sale faisait son apparition sur un visage gonflé par la fatigue d’une soirée bien agitée, des croûtes de sang s’étaient formées au niveau de la tempe, tandis qu’un torse aussi odorant que velu laissait comprendre que l’individu n’avait plus pris de douche depuis trop longtemps. 

Sayla soupira d’exaspération, prenant son air d’infinie supériorité. Typique de ces gros machos de penser qu’une nana ne puisse pas faire leur boulot. Sans doute qu’il s’attendait à trouver un mec avec plein de muscles pour l’accompagner dans son chasseur merdique, comme ça, entre potes, ils pourraient se faire de bonnes grosses blagues pourries sur la chaleur des Zeltronnes en allant récupérer la cargaison. La fameuse camaraderie des hommes : bières, putes et vannes merdiques. Des pauvres types sans cervelle, et elle avait visiblement un specimen de cette espèce devant elle. 

La Dévaronienne s’avança vers le bonhomme, sortit les crédits qu’il avait fourrés dans sa poche et les jeta à sa gueule. 


    « J’en ai rien à foutre de ton fric. »


Avant qu’il ne fasse une connerie, elle s’avança vers lui, rapide comme un félin, et empoigna fermement, de sa main droite, le poignet du type. Ca aurait été dommage qu’il fasse joujou avec son gros fusil. Elle avança son visage vers celui, puant la trans, de son collègue de mission.


    « Appelle-moi encore “ma belle” une fois, mon vieux… et il se pourrait bien que ce soit moi qui m’occupe de tes fesses. Et pas sûr que ce que je leur ferai te plaira. »


Elle avait dit cela avec un méchant sourire. Elle lui fit un clin d’oeil et se dégagea, revenant en arrière, prenant une mine dégoûtée, essayant de sa main de faire circuler un peu d’air autour d’elle. 


    « Putain, tu pues comme un jawa crevé. T’es pas juste con, en fait, t’es sale. Un job, j’en ai un, et ton boulot, tu vas le faire avec moi. Enfin, si t’es en état… Regarde ton comlink, il gueule depuis tantôt. »


Elle contourna le bonhomme, s’avança vers le vaisseau et apprécia sa figure. Ca ferait l’affaire, sans doute. Elle espérait juste que la cargaison allait pas être trop importante, sinon ce petit machin serait jamais suffisant. Elle se retourna, souriant avec ironie. 


    « Merde, on m’avait pas dit que c’était deux épaves que j’allais me coltiner! »


Elle gratifia le Storm Chaser d’une tape amicale puis s’avança vers le pilote, prenant un air moins sévère, sans pour autant que le petit ton autoritaire qui faisait son charme ne la quitte. Il n’y avait pas trente-six façons de prendre les hommes, surtout lorsqu’ils étaient pas très futés. La force, ils comprenaient que ça, fallait donc bien leur faire une petite démonstration, histoire qu’elle obtienne d’eux le respect qui lui était dû. Ensuite, suffisait d’être plus souple, sans jamais baisser la garde. Elle tolérait la connerie, pas les insultes. Le beau gosse avait intérêt à se mettre ça dans son petit crâne. Cela dit… il était peut-être moins idiot qu’il n'en avait l’air. Pour l’instant, en tout cas, rien ne lui prouvait que ce soit le cas. 


    « Alors, mon petit vieux... »


Bon, elle exagérait peut-être, il n’était pas si vieux que ça. Une dizaine d’années de plus qu’elle sans doute, ce qui ne lui donnait même pas quarante ans. Mais quelque chose lui disait qu’il n’aimerait pas se faire appeler ainsi. Il avait l’air du genre vaniteux, le style de mecs voulant toujours rester jeune et fringuant. Pour le coup, c’était pas très réussi. 


    « …tu as une putain de gueule de bois. Bon, viens. »


Dirigiste, la Dévaronienne? Un peu, mais en l’occurence il l’avait bien cherché, non? Elle le tira par le bras et l’amena dans un coin du hangar. Elle sortit la bouteille de rhum qu’elle se trimballait depuis tantôt et la tendit à l’Arkanien. Car, oui, elle ne l’avait pas vu jusque là, mais ce n'était visiblement pas un humain. Il avait le teint des natifs d’Arkania, mais pas leurs yeux. D’ailleurs, les siens étaient étranges, entourés de veines dégueulasses. Et ça se croyait beau? Bref… 


    « Soigner le mal par le mal, hein? Bois un gros coup puis dégueule. Je t’apprends rien, j’imagine… Mets-toi des doigts, s'il le faut. Allez, vas-y, qu’est-ce que t’attends, t’es gêné maintenant? Tu fais ton timide? »


Elle recula, histoire de le laisser faire tranquillement, et surtout pour ne pas choper de la gerbe sur ses bottes. Elle ne possédait pas grand-chose, mais ce qu’elle avait, elle ne voulait pas qu’on l’abime. Lorsque le pilote eut fini son office, elle reprit la parole, de sa voix chaude, un peu grave, et d’une élocution précise, tranchante. 


    « Bon, avec toutes tes conneries on n’a pas fait les présentations… Toi, t’es le pilote. T’as bien un petit nom, mon beau? »


Pour le coup, elle avait dit ça sans méchanceté, n’affichant qu’un petit sourire goguenard, restant toutefois sur la défensive. Elle continuait à se méfier de l’individu et le ferait encore un moment. Sayla n’offrait que difficilement sa confiance, et la façon dont elle avait été abordée n’allait pas améliorer les choses. Ceci dit, la Jedi se disait que le travail ne serait pas bien compliqué. Aller chercher une cargaison sur Zeltros, l’amener à un autre endroit… C’était pas bien compliqué, a priori, du coup le voyage pourrait se faire rapidement. Elle ne resterait pas longtemps avec ce type, et chacun pourrait repartir pépère, de son côté.


    « Sayla Kobarr. Ah, et sinon t’as aussi besoin d’une douche. »

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Les contrebandiers vérifiaient l'état de leurs marchandises. Taris étaient la planète rêvée pour les activités illégales : sa reconstruction était lente, coûteuse et il était difficile pour la République d'y faire régner l'ordre. Le lieu rêvé pour y créer une nouvelle économie souterraine, en dehors des réglementations de la République : les forces de l'ordre n'étaient ni assez compétentes, ni assez nombreuses pour y faire régner la loi.
Le groupe se trouvait en dehors de la ville, à quelques miles, dans une clairière. Cette dernière avait été aménagée de façon à pouvoir servir de cache, entre deux livraisons. Le chef, un Rattataki, observait le chargement de son cargo. Ses hommes soulevaient, à l'aide de lourds plateaux anti-grav, les caisses qui seraient la prochaine livraison. Le contrebandier à la peau pâle en ouvrit une et observa son contenu : des armes, à destination des résistants de Dubrillion. Il n'était pas seul sur le coup, mais c'était une affaire assez rentable pour qu'il ramasse une partie du pactole sans avoir à tirer le blaster face aux autres capitaines.

Alors que les dernières caisses allaient être chargées, un Mante D-5 jaillit du couvert des arbres et des colonnades de l'Ancienne Taris, les canons pointés sur le cargo. De ces derniers jaillirent de nombreux tirs d'énergies qui percèrent les maigres défenses du vaisseau. L'équipage n'eut pas le temps d'activer les déflecteurs que le vaisseau adverse, immatriculé Zéro, faisait un nouveau passage et larguait, au passage, une petite torpille. Le cargo explosa dans une gerbe de flammes, tandis que le Rattataki tentait de fuir la clairière. Le Zéro atterrit et en sortit Saerian, armé de son fusil blaster. Au pas de course, le Chasseur de Primes rejoignit un couvert, où il se tapit en attendant que sa proie cesse son tir de barrage. Puis, il se redressa et tira à quatre reprises, en visant les jambes du malfrat. Ce dernier s'écroula au sol, une de ses jambes touchées par un des tirs.

Saerian s'approcha et lui donna un coup de crosse en plein visage. Puis, il le souleva et le ramena dans son vaisseau. Il le plaça dans une cellule et revint aux commandes, avant de faire décoller son vaisseau, en direction de la ville la plus proche.
La clairière n'était plus qu'une scène de carnage, et la carcasse du cargo, un incendie.

.............................................

"Bon. 1500 crédits pour celui-ci. Il ne vaut pas grand-chose, mais c'est toujours ça. Et... Son vaisseau ? Ses membres d'équipages ?"

Saerian haussa des épaules, en plaçant les plaquettes de crédits dans sa bourse. Logique que son interlocuteur demande cela : la récupération, sur la planète, faisait partie des principales ressources.

"Plus rien de véritablement utilisable. A moins d'y aller une fois l'incendie éteint."

Il salua le commissaire et sortit des locaux des forces de l'ordre, avant de revenir à son vaisseau. Le Cathar laissa les techniciens refaire le plein de son vaisseau, pendant que lui-même contactait son Superviseur, dans la Guilde des Chasseurs de Primes.

"Mission accomplie, 1.500 crédits. Tu n'as rien pour moi ?"

"Mmmmmh... Tu as une mission d'escorte. Il faut aller sur Zeltros, prendre contact avec le capitaine du Scavengeur et, peut-être, attendre l'équipage qui prendra le chargement à son bord et l'escorter à bon port. Mission aisée, environ 5.000 crédits à la clé. Tu prends ?"

"Pas de problèmes. Avec de la chance, je pourrais profiter de l'hospitalité zeltronne. Une boule de poils comme moi a sans doute plus de chance de succès qu'un vieux raseur masqué comme toi."

Le Kaleesh lui adressa un geste injurieux en ricanant, avant que Saerian ne coupe la communication. Le Cathar alla se débarrasser de sa cuirasse et prit une douche rapide. Il en ressortit ruisselant et puant le félin mouillé, avant de se sécher et de boire une bière sortie d'un bar qu'il conservait dans ce qui servait de pièce à vivre dans le vaisseau. Il patienta pendant une bonne heure, avant qu'un technicien lui annonce qu'il pouvait partir.
Le Chasseur de Primes se mit en route en direction de Zeltros avec un empressement qui était compréhensible en raison de la réputation chaleureuse des Zeltronnes.

Il y parvint 47h plus tard, selon l'horloge du Zéro. Le Mante D-5 sortit de l'hyper-espace et le Chasseur de Primes contacta le Scavengeur grâce aux coordonnées données par son Superviseur. Ce dernier fut tout d'abord surpris de la diligence du Cathar, avant de lui expliquer que les personnes qu'il devrait escorter n'étaient pas encore arrivées. Saerian lui demanda où se trouvait l'entrepôt où la livraison les attendait, en avouant qu'il comptait prendre son temps, et son pied, en attendant l'arrivée de ses collègues. Il acheva la transmission en indiquant quelles coordonnées de comlink ces derniers devaient utiliser pour le contacter.
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Quand les crédits dont il avait fait don à la dévaronienne lui revinrent à la figure, l'arkanien fut pris d'une telle surprise qu'il resta muet l'espaces de quelques secondes. Dans sa tête, la stupeur fit rapidement place à une colère naissante, mêlée d'indignation mais surtout d'humiliation. Pour qui se prenait cette catin mal baisée ? Les injures fusaient dans le crâne d'Anado dont le sang encore imprégné d'alcool commençait à bouillir. Et il n'avait pas tout vu, car tout allait se passer très vite. Il fit un pas avant, le visage bien trop rouge pour un membre de son espèce, se préparant à brandir un poing menaçant. Il eut le temps de cracher une injure avant que l'inconnue n'agrippe son poignet avec une fermeté qui le surprit.

« - Koon Stupa, je vais t'apprendre les bonnes manières ! »

La menace qui suivit, concernant sa paire de fesse à lui eut un effet certainement contraire à celui attendu par son interlocutrice, dont la posture menaçante n'avait cependant pas échappé à Anado. Néanmoins, la métaphore fit disparaître la grimace haineuse qu'arborait l'arkanien, et son visage bouffi se tordit en un sourire à peine retenu. Il dégagea sa main d'un geste brusque tandis que la femme reculait elle aussi, supportant visiblement mal l'odeur dégagée par le pilote qui n'avait certainement jamais été aussi sale. Il en avait bien conscience, mais emmerder cette insolente devenait subitement quelque chose de particulièrement délicieux. Quelle ingrate, qu'est-ce que ça voulait dire tout ça ? Elle voulait lui foutre la pression ? Le racketter ? Anado cracha par terre et s'empara de son arme. Alors, qui allait jouer à la plus maline maintenant ?

Cependant, la dernière réplique de l'inconnue interrompit son geste. Il eut l'air interloqué pendant un court instant avant de détailler une nouvelle fois la jeune femme.

« - C'est une blague ? »

Elle avait plus l'air d'une danseuse que d'une mercenaire. Anado savait bien qu'il ne fallait pas se fier aux apparences dans le milieu, et encore moins au genre. Plus d'une fois, il s'était fait plumé par des garces, escroqué par des prostituées et leurs macs. Il avait même manqué de se faire refroidir par un groupe de chasseuse de primes sur Nar Shadda. Mais celle-là, il l'avait pas vu venir. Ceci dit, vu ses manières, il la voyait très bien repartir. Et peut-être pas comme elle l'entendait. C'était une simple livraison qui devait être tranquille, et fallait qu'il se coltine la reine des emmerdeuses au sang chaud ? A une époque, ce genre de prétentieuses hautaines venaient lui faire du rentre dedans pour ne serait-ce qu'une nuit avec lui. Maintenant, elles lui crachaient à la gueule avec tout le mépris qui les habitait. Triste époque. Anado éteignit son comlink après y avoir jeté un rapide coup d'oeil. C'était juste les informations du rendez-vous d'aujourd'hui. S'il avait su que c'était elle...

En plus, cette grognasse venait de traiter le Storm d'épave, sérieusement ? Qu'elle se foute de la gueule d'Anado, il avait l'habitude. Son orgueil était bien trop gonflé pour être attaqué par n'importe quel quidam, mais bordel, qu'on ne crache pas sur son coucou. Il en avait vu des astres, et pris des coups, certes, mais elle serait bien contente de poser son cul dedans pour aller sur Zeltros. Reposant son fusil et observant le petit manège de la jeune femme, il émit un léger grognement.


« - Les épaves ont de la ressource, et elles pourraient se passer de ton aide... Alors si tu veux poser tes fesses dans mon coucou, tiens donc un peu ta langue... »

L'envie d'étriper la bimbo mercenaire lui passait, mais il sentait que la mission allait être longue. Darssian est un personnage acide, et ne comptait pas se laisser marcher sur les pieds. Bordel, on leur apprenait pas les bonnes manières, sur leur planète aux cornus ? C'était quoi déjà, leur trou paumé ? Aucune importance. Il allait devoir bosser avec elle, alors il fallait se faire souffrance. L'employeur était plus sérieux que d'habitude, plutôt exigeant et carré en tout cas c'est qu'il laissait transparaître. Du genre mystérieux et qui veut pas qu'on se mêle de ses affaires ou qu'on pose trop de questions. On faisait le boulot et on dégageait. Alors refroidir un de ses partenaires serait sans doute de mauvais goût.

« - Au moins c'est temporaire... » rumina le mercenaire à la remarque de sa nouvelle camarade. Il la regarda étrangement quand elle s'approcha de lui avec une bouteille de rhum. Bordel, mais pour qui elle se prenait cette bourrique, sa mère ? Dieu merci, celle-ci devait pourrir dans un caveau maintenant, et encore, il en était pas sûr, mais dans tous les cas il se passerait d'un substitut pour cette cruche. Anado avait en effet peut-être un léger problème avec les femmes.

Les conseils, ou plutôt les consignes de la dévaronienne finirent d'énerver l'arkanien qui lui arracha la bouteille des mains.


« - Bien, okay, cool maman, maintenant, je peux dégueuler mes tripes tranquilles ou tu vas me tenir les cheveux et me torcher le cul en sortant des chiottes ? »

Elle avait déjà reculée, certainement peu intéressée par le spectacle en lui-même, mais Anado avait l'injure facile et l'art de râler, et bordel, celle-là allait l'entendre. Il collaborait souvent avec d'autres freelance et était habitué aux guerres d'ego, mais c'était bien la première fois qu'une nouvelle rencontre démarrait aussi fort. Bon, avec un peu de recul, elle avait pas eu le meilleur accueil du monde, mais c'était un putain de quiproquo bordel !

Bref, fallait y aller. Il mit un genou à terre et posa la bouteille à côté de lui, débouchonnée. Ses doigts frôlèrent à peine sa glotte qu'une soupe brunâtre jaillit de sa gorge, aspergeant le sol et répandant une odeur pestilentielle. Entre deux hoquets et râles de dégoût, il souleva la bouteille pour y puiser une longue rasade. La réaction fut immédiate, et une nouvelle assiette de soupe fut servie. Après avoir essuyé une violente quinte de toux, il était de nouveau sur pieds.


« - C'est qu'il se fait faim ma parole... » dit-il en hoquetant, essuyant une tâche brune au coin de sa bouche. « Je garde la bouteille, au fait. » finit-il en le posant sur les marches du Storm Chaser. Elle lui devait bien ça. La faculté de cette fille à emmerder le monde semblait particulièrement développée. Les belles femmes étaient soit stupides, soit trop intelligentes pour être supportables par le commun des mortels, à moins d'être aussi imbuvables. Hélas, Anado Darssian était un homme bien trop modeste à son goût, cela ne pouvait donc pas coller. Il était déjà bien généreux de l'emmener avec son chasseur.

« - Anado Darssian. Je te serre pas la pince, j'ai la main grasse. » répondit-il avec un sourire arrogant accompagné d'un clin d’œil tout aussi déplacé, montrant une paume moite et sale. L'espace d'un instant, il eut conscience d'être un connard. Et cela le fit rire.

Comme d'habitude, il avait un regain de fierté inutile en sortant son nom, mais avec celle-ci il ne s'attendit à rien du tout. Il se promit juste de faire en sorte qu'elle n'ait plus l'occasion de le railler. La guerre d'égo avait éclatée à la seconde même où il avait reçu ses propres crédits à la figure.

Bien sûr qu'il allait se doucher, il venait de se lever. Pour qui elle le prenait, celle-là ? Un clochard ?


« - C'est au programme. Les douches sont assez grandes pour deux. »

Fidèle à lui même. Il n'y avait que son talent pour rattraper son caractère, mais ça, elle ne le savait pas encore.
Grimpant dans son chasseur, il activa la sécurité avant de ressortir avec un sac à dos.


« - Je reviens. Je laisse le Storm à ta disposition. Charge tes affaires si t'en as. Laisse ouvert, ça sent le mâle. Et t'avises pas de piquer quoi que ce soit ! »

Il avait finit sa phrase en pointant un doigt accusateur vers la jeune femme avant de faire volte-face et de gagner les installations sanitaires mises à disposition des locataires. Il prit douche rapide mais particulièrement savoureuse. L'eau coulait brune de sang et de crasse. Il avait vraiment été loin dans la connerie hier soir. Dormir dans les poubelles devant ce rade... Il en avait choppé des poux. Après s'être rasé et administré le traitement quotidien de ses implants, il se rasa le crâne, éliminant de manière radicale toute trace de parasite. Il était fin prêt.

Regagnant le hangar, il remit en place ses affaires avant de s'allumer une cigarette.


« - On lève l'ancre, miss Kobarr. »

Montant à bord il s'installa à la place du pilote et activa la ventilation qui finit de chasser l'odeur répugnante du matin. Il faisait désormais bon vivre dans le Storm Chaser. Si la coque était vieille et abîmée, l'intérieur était étonnamment propre et soigné, tout était bien rangé. Il semblait que chaque chose était à sa place et qu'il ne pouvait en être autrement. Anado avait une hygiène de vie déplorable, mais entretenait admirablement bien ses possessions. Il aimait portait des choses propres et reluisantes et que son lieu de vie ou de travail soit parfait, en témoignait ses logements et son chasseur. La situation de ce matin avait fait office d'exception. Une fois que Sayla fut installée, le sas du Storm Chaser se refermait, le bruit de la porte recouvert par les moteurs qui chauffaient, émettant un souffle puissant. Le toit du hangar s'ouvrit au-dessus de leurs têtes tandis que les moteurs pivotaient en position de vol stationnaire pour permettre au chasseur de s'élever.

Écrasant sa cigarette dans son cendrier qu'il referma sans attendre, Anado fit alors décoller le chasseur qui s'élevait dans le ciel pendant plusieurs minutes, après quoi les moteurs pivotèrent de nouveau pour pouvoir gagner l'orbite. A mesure que l'appareil prenait de la vitesse, le paysage s'élargissait derrière eux, devenant plus fou et lointain. Pourfendant les nuages, le Storm Chaser quitta bientôt le ciel bleu pour gagner l'obscurité spatiale. Le cockpit était étonnamment silencieux, on entendait à peine la machinerie du vaisseau, couvert en partie par les multiples avertissements sonores émis par les divers appareils de pilotages. Les deux places assises étaient dotées de l'équipement de pilotage, du moins la place occupée par Sayla, derrière Anado, avait l'équipement de secours, bien entendu verrouillé. Il n'avait jamais servis et Anado doutait même qu'il soit réellement opérationnel. Un jour le découvrirait-il à ses dépends ? Sa vie pouvait en dépendre, mais il était bien trop confiant en ses capacités de pilote pour y songer.

« - J'espère que vous êtes bien attachée, parce que mon épave en a dans le froc, ma belle ! » cria-t-il dans l'oreillette qui permettait à la fois aux deux passagers de communiquer, mais aussi de communiquer avec l'extérieur.

Un discret champs d'astéroïde avait élu domicile à proximité de l'orbite de Taris, et Anado s'engouffra dedans, virevoltant entre les cailloux stellaires. Le Storm Chaser était un appareil à la conduite souple, qui, couplé aux réflexes exceptionnels de son pilote le rendait particulièrement gracieux. Il avait simplement envie d'en mettre pleins la vue à sa passagère, histoire de lui rabattre son clapet. Il augmenta la vitesse, les rochers défilaient à une vitesse prodigieuse autour d'eux. Bordel, ça lui avait manqué. Le décor était magistral, des pierres blanches et ocres défilant autour d'eux, frôlant la carlingue, se laissant porter par la force gravitationnelle de Taris, tandis qu'en guise de fond de cette toile était peint l'immuable espace, son infini grandeur, sa nuit vide, son obscurité tâchée d'astres, de nuances violettes, bleues et rouges. Pilote était bien le plus beau métier du monde. Voler est envoûtant et tous les pilotes sont des victimes consentantes. Il aurait presque aimé avoir un autre chasseur armé aux trousses, histoire de rajouter du piment. Dès qu'ils furent sortis du champs d'astéroïde, ils basculèrent en hyperespace. Direction Zeltros.

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    « ... ma belle! »


Sayla décocha un puissant coup de pieds dans le siège sur lequel Anado Darssian était assis, juste devant elle. Le bonhomme allait être un peu secoué.

    « Aussi bien attachée que toi, mon beau! » lâcha-t-elle dans l'oreillette, amusée.


Décidément, elle allait peut-être s'amuser plus que ça avec ce clanpin de l'espace! Il avait l'air susceptible et macho, ce qui offrait des possibilités infinies de le faire chier. Ah, les hommes et leur ego... pourquoi fallait-il toujours qu'ils se croient si géniaux? La plupart d'entre eux formait une bande d'animaux décérébrés pour lesquels la Dévaronienne n'avait aucune attention. Les mecs avaient besoin de jouer avec leur zigounette, de montrer qu'ils avaient la plus grosse, alors que ça les empêchait pas de terminer en deux minutes en grognant comme des gundarks.

Sans avoir de détestation des hommes, Sayla était tout de même consciente que la majorité des types n'étaient capables que de réfléchir avec leur queue. Si on pouvait appeler ça réfléchir... Les femmes avaient leurs défauts, mais elles avaient souvent pour elles la finesse et l'intelligence. La Jedi ne s'intéressait pas à la politique, mais elle se rappelait de l'impression qu'avait fait sur elle la sénatrice Kira lors du débat holovisé pour la course à la Chancellerie. Elle avait bien aimé ce ton mesuré et clair à la fois. Valerion Scalia lui avait semblé être un militaire proche de la cinquantaine, empêtré dans une éloquence guerrière vite saoulante... Quel style ampoulé! Ouais, ça aurait du être Kira, la Chancelière. Quoique... la dernière, là, Von, lui avait bien plu aussi. Elle avait l'air de la fille de terrain, ayant les pieds sur terre, et capable de faire chier tous ces connards de sénateurs, pensant qu'à se faire du fric pour se taper des putes. Dommage qu'elle ait démissionné. Elle avait regardé d'un air distrait les individus présentés comme de potentiels candidats. Un Neimodien... bof. Elle était pas raciste, avec ses poils tout le long du corps ça aurait été un peu débile. Mais bon, le mec avait juste l'air d'un type plein aux as de plus quoi. Kira? Mouais, la chancellerie s'offrait une fois, pas deux. Le reste... bah elle connaissait pas les têtes passées sur l'holonet et à vrai dire... elle s'en foutait un peu. Tout ça, elle l'avait regardé d'un air distrait, sans vraiment y faire attention. La politique, c'était pas son truc, ça l'avait jamais été. Elle regardait parfois les infos par hasard, c'était tout et bien suffisant. Inutile de s'emmerder avec les milliards de stupidités traversant la galaxie et disparaissant aussitôt après.

Bon, voilà que ce Darssian s'amusait à vouloir l'impressionner par ses pirouettes. Vraiment bien un comportement de mec ça, pour lui en mettre plein la vue... Elle laissa cependant son regard vagabonder sur les astéroïdes que le Storm Chaser évitait soigneusement, parfois de justesse mais toujours avec contrôle. Le chasseur se baladait avec aisance et presque délicatesse, tandis que le noir de l'espace, parsemé de points brillants, offrait son spectacle de beauté. Sayla aimait également piloter mais devait bien reconnaître qu'Anado se débrouillait mieux qu'elle. Mieux que beaucoup de monde, visiblement... Amusant. Le type était détestable, à première vue, mais sa façon de piloter le rendait plus appréciable à la Dévaronienne. Il n'était pas agressif avec sa machine mais délicat, et il y avait de la beauté dans les pirouettes qu'il exécutait. On aurait dit que le Darssian rustre de tout à l'heure s'était transformé en un artiste de la vitesse. Sans doute, était-ce là son don...

Le passage en hyperespace était un moment que Sayla adorait toujours. Sentir la puissance du vaisseau la retenir sur son siège, voir la lumière se distendre jusqu'à ce que le bâtiment arrive dans un tunnel bleu électrique... Tout cela l'excitait follement, comme la toute première fois, lorsqu'elle avait quitté à l'âge de cinq ans Devaron, en direction d'Onderon. Elle avait beaucoup pleuré, jusqu'à cet instant où elle avait vu à travers les hublots le passage en vitesse lumière. C'était un de ses plus beaux souvenirs, comme l'un des plus anciens. Discrètement, elle essuya l'eau salée qui perlait à ses yeux, veillant à ce que le pilote ne la voit pas. Quelle idiote elle pouvait être, se dit-elle.

Le trajet allait être long jusqu'à Zeltros... Même si elle n'avait que peu de sympathie pour son pilote, elle n'avait pas envie se de taper une mission avec un mec boudant sempiternellement dans son coin.

    « Depuis quand les Arkaniens jouent les pilotes et contrebandiers, mon joli? T'as pas les yeux des tiens, d'ailleurs... Allez, Darssian, t'as quelques heures à passer avec moi ici... arrête de faire ta râleuse et parle-moi un peu d'autre chose que de la taille de ta bite! »


Bon, elle s'était voulue sympa... fallait peut-être lire un peu entre les lignes pour le comprendre, mais à force de bourlinguer seule d'un coin à l'autre de la bordure extérieure, elle était forcément devenue un peu cash. Enfin... non, elle l'avait toujours été. Soit on comprenait qu'elle était pas méchante, mais qu'il fallait quand même pas venir la chercher, et on s'y faisait, soit on pouvait pas la pifer du tout et fallait la supporter en grinçant des dents.

Le contrebandier put répondre, puis Sayla se rendit compte qu'elle était crevée. Elle jeta un coup d'oeil à l'intérieur du vaisseau. C'était propre, rutilant presque. Le chasseur était pas tout neuf mais bien entretenu. Décidément, Darssian soignait son coucou. C'en était presque chou. La gueule l'était un peu moins, avec toutes ses cicatrices, sa plaie récente et son crâne fraîchement rasé. Il était pas laid mais fallait aimer ce genre-là... La Jedi bailla et se rendit compte qu'elle était exténuée. Elle ressentait encore le contrecoup de sa cuite de la soirée passée. Elle regrettait pas que l'Arkanien ait gardé la bouteille. De toute manière, pour une Dévaronienne, une quille de cet acabit n'était pas suffisante pour se foutre une taule.

    « Haaaaw! Je vais faire un petit somme, pilote... Garde bien tes mains dans tes poches, si tu veux les garder... »


Elle s'endormit presqu'aussitôt, pour un bon moment. Elle ne se réveilla que lorsque le Storm Chaser entra dans l'atmosphère de Zeltros. Elle s'étira longuement, faisant jouer ses articulations, tandis que les poils de son pelage se dressaient doucement. Elle sortit son comlink et communiqua les données de la destination à Anado. Quelques instants plus tard, le vaisseau se posait à terre et la Dévaronienne et l'Arkanien en sortaient. Revigorée par un sommeil réparateur, la jeune femme se sentait prête pour accomplir la mission qui leur avait été confiée. Un vent frais vint chatouiller ses narines, tandis qu'elle posait le pied sur Zeltros.



P.S. : bon, j'ai pas pu résister, j'ai répondu. Ce sera normalement plus le cas jusqu'au 20 janvier! En attendant, je file, et passez de bonnes fêtes. :)
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Saerian émergea d'une rêverie éthérée, alors que quelqu'un déposait quelque chose non-loin de lui. Il grogna, bailla et gratta sa barbe, avant de gratter son poitrail velu. Ses poils étaient encore collants de sueur, la sienne et celle des deux Zeltronnes qui avaient partagé sa couche cette nuit-là. Il sentait encore la fragrance des deux courtisanes. En parlant d'elles... L'une d'entre elles voulut se lever en pensant qu'il souhaitait profiter d'une nouvelle étreinte et le Cathar lui posa sa patte sur l'épaule, exerçant une légère pression pour la convaincre de se recoucher : il revenait dans quelques minutes. Nu comme un ver, si l'on exceptait sa fourrure, il sortit du lit, fort moelleux au demeurant, en évitant de marcher sur les membres de ses partenaires d'une nuit. Une d'entre elles poussa un petit gémissement à son passage, tout en se retournant sur le ventre.

"On dit que les Zeltronnes sont capables de se mettre en quatre pour plaire à leurs invités... Je peux confirmer la rumeur, héhéhé..." se dit-il en son for intérieur, un sourire planant sur ses lèvres.

Le Chasseur de Primes s'étira et fit craquer ses articulations, avant de regarder ce qu'on lui avait apporté. Il s'agissait d'un petit datapad, aux armes de la cantina dans laquelle il se trouvait. On lui indiquait que les personnes qu'il escortait allaient arriver dans environ 3h sur Zeltros et qu'ils se retrouveraient à l'entrepôt.
Il ronronna de contentement. Non seulement sa mission allait bientôt réellement commencer, mais en plus, il avait le temps de profiter des deux magnifiques aliennes qui, à présent, s'étaient toutes deux réveillées et, à présent, le caressaient littéralement dans le sens du poil. Son ronronnement se fit de plus en plus fort, jusqu'à ce que l'une des courtisanes le fasse taire à l'aide d'un baiser. Il s'allongea dans le plumard et goûta à ses dernières heures de plaisir avant de repasser à l'action.

Deux bonnes heures plus tard, il ressortit de la salle de bain, douché et la barbe taillée, la première fois depuis... Un bon moment. Les deux courtisanes étaient en train de prendre leur douche pendant que le Chasseur de Primes se rhabillait. Il sortit de la chambre et se dirigea vers le comptoir de la cantina. Là, une Zeltronne aux appas alléchants et à l'air plus mature, qui dirigeait l'établissement, le reçut en lui servant une bière.

"Alors, monsieur ? Vous avez passés une bonne nuit ?"

"Oui, excellente et vos pensionnaires sont... Rrrrrr, délicieuses..."

"Mmmh... Merci beaucoup, mon cher."

Il but sa bière et paya la chambre, le dîner de la veille et surtout, la compagnie des deux courtisanes avec lesquelles il avait passé la nuit, avant de sortir. Le jour s'était levé depuis quelques heures et il pouvait prendre son temps avant le rendez-vous. Il passa à son vaisseau, afin de vérifier l'état de son armement. Tout était en ordre et l'on avait fait le plein, conformément à son souhait. Il se dirigea vers l'entrepôt et attendit l'arrivée de ses nouveaux compagnons de routes. On lui avait fourni une description fort sommaire d'eux. Il vit arriver un Humain et... Une Dévaronienne... Il siffla de façon admirative à sa vue, alors qu'elle était encore éloignée. Ces dernières étaient fort rares hors de Devaron, puisque les Dévaroniens, si ces derniers avaient tendance à avoir la tronche de ceux qui ont vendus leurs parents au pire des Seigneurs Hutts, leurs femmes... Ce qui expliquait la jalousie des hommes, en fin de compte. Saerian espérait juste qu'elle ne soit pas appariée à l'Humain.
Le Cathar se passa la patte dans les cheveux et se recoiffa tout en s'avançant vers eux.

"Bien le bonjour. Je suppose que vous êtes les personnes que je dois escorter ? Je me nomme Saerian. Et vous ? Sayla et Anado ? Je ne me trompe pas ? Notre employeur ne m'a envoyé que peu d'informations..."

Il souriait de sa façon la plus charmeuse à l'intention de la Dévaronienne, l'air détendu.
Toutefois, il restait sur ses gardes et sa main gauche était proche de son blaster, prête à le dégainer en cas de danger. Il n'était guère probable qu'ils soient attaqués sur cette planète de plaisirs, mais... On ne savait jamais. Et Saerian préférait être prudent.

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Le StormChaser glissa dans l'hyperespace, laissant derrière-lui la paisible ceinture d'astéroïdes. Le vortex dans lequel il s'engouffrait était d'une circonférence parfaite et les lueurs bleuâtres de cette dimension utilisée pour les voyages spatiaux donnaient une teinte particulière au cockpit de l'engin. Anado s'assura rapidement que l'ordinateur l'assurait d'une navigation sécurisée en hyperespace et que l'hyperdrive fonctionnait à la perfection. Bien, tout semblait parfaitement stable et leur cap sûr.

Maintes théories existaient quant à l'existence de l'hyperespace et son explication scientifique. Dimension parallèle, simple trou de ver reliant deux points de la galaxie... Anado n'y prêtait pas une grande attention. Peu importait que l'hyperespace soit un phénomène physique extraordinaire ou un pan d'espace parallèle à leur réalité, tout cela dépassait bien les compétences de pilote de l'arkanien qui se satisfaisait simplement des raccourcis spatiaux créés.


Un cure-dent calé entre les molaires et le regard vissé sur le spectacle lumineux en face de lui, Anado était concentré. Dans ses orbites, ses yeux s'agitaient constamment, jonglant entre les différentes données qui défilaient sur ses appareils et le monotone spectacle de l'hyperespace. Il mit quelques secondes à se rendre compte que son passager lui avait adressé la parole.

Alors comme ça, la petite était curieuse ? Elle avait des questions pleins la bouche, mais l'arkanien pouvait bien lui en retourner quelques unes. Souriant légèrement, il activa son comlink, qui servait rarement, lui qui était habitué à voyager en solitaire.

« - Pourtant y'en a long à raconter... » Il eut un léger soupire. « - Tu m'as l'air curieuse, la dévaro. Je peux te retourner tes questions... Pas courant de croiser une cornue. Autant vos maris pullulent, autant je dois dire que j'ai pas croisé beaucoup de tes copines. Parait-il que vous aimez le fric et que vous tenez vos mecs par les bijoux de famille chez vous. Ça nous fait au moins un point commun... Je te laisse deviner lequel. »

Quelques instants plus tard, Sayla Kobarr s'endormait, laissant Anado à sa solitude après une dernière réplique à l'attention de ce dernier, qui se contenta de ricaner. Il garderait ses mains sur les instruments de pilotage, elle n'avait rien à craindre. Anado était un sacré fumier, mais pas encore un violeur ou un tripoteur. Ça lui avait déjà traversé l'esprit, certes, et il avait bien pu, ivre, avoir la main baladeuse dans quelques rades écumés, mais c'était loin d'être une habitude. Non, il était persuadé d'être un chic type avec ces dames, en vérité.


« - J'espère juste que tu ronfles pas. » lâcha-t-il avant de s'installer le plus confortablement possible. Le reste du voyage serait un peu plus long, mais les sièges du StormChaser avaient le mérite d'être tout juste assez souple pour épouser le corps de ses occupants et les maintenir sans causer trop de courbatures.

Le voyage se fit sans encombre, et le vaisseau sortit de l'hyperespace au point calculé par l'ordinateur comme prévu. Pénétrant dans l'espace traditionnel, Zeltros apparut alors dans sa plénitude, envahissant le champs de vision de l'arkanien. C'était la première fois qu'il venait sur cette planète, dont on lui avait déjà bien entendu vanté les mérites. C'était chose courante, entre contrebandiers, que d'entendre parler des escales d'un tel sur Zeltros et des fantasmes qu'il y avait réalisé.


Après avoir obtenu les autorisations requises, le Storm Chaser pénétrait l'atmosphère de la planète pour s'approcher tranquillement de l'entrepôt où les deux mercenaires avaient rendez-vous avec leur dernier acolyte et surtout où contact serait pris avec le relais de leur employeur pour la prise en charge du mystérieux colis.

Anado se posa dans un hangar, prenant toujours quelques précautions supplémentaires. Tandis que l'engin atterrissait tout juste, rapidement cerné de droïdes divers chargés du ravitaillement, l'arkanien se détacha et se hissa en dehors du cockpit.

« - Terminus madame Kobarr. Bienvenue sur Zeltros, paradis du tourisme sexuel ! ».

Faisant halte dans sa soute, il enfila rapidement son armure légère et vérifia son équipement. Une fois un blaster dans son holster et un surin dans la botte, il se sentit plus en sécurité. Aussi accueillant était cette planète, son expérience dans le milieu lui avait appris la méfiance en toute circonstance, encore plus quand on ignorait le contenu de la livraison. Il décida de laisser son fusil à bord. Inutile de trop attirer l'attention non plus en se baladant avec un arsenal complet.


Après avoir donné la pièce au gérant du hangar et donner ses recommandations au service d'entretien, il fut enfin prêt à rejoindre l'entrepôt où ils avaient rendez-vous.


Dehors, la foule était multiethnique et colorée, quelques zeltronnes attirèrent le regard à peine dissimulé d'Anado qui se rendait petit à petit compte de la véracité des rumeurs sur cette planète. Mais il restait concentré sur la mission malgré tout, il savait simplement où il passerait ses prochains congés.


Une fois au point de rendez-vous, un Cathar vint à leur rencontre, les saluant. Visiblement, c'était leur homme. Anado le regardait de la tête au pieds, détaillant même sa fourrure. Le type avait visiblement flashé sur Sayla et l'arkanien souriait à pleines dents.

« - C'est bien nous », lâcha l'arkanien en se grillant une cigarette, observant l'entrepôt autour d'eux. « J'imagine qu'on doit contacter ce fameux Scavengeur maintenant ? On a pas eu beaucoup d'informations non plus. Je savais même pas que j'allais me trimballer une chieuse à fourrure, pour tout t'avouer », lança-t-il en ricanant.

L'endroit était plutôt tranquille, mais le pilote constatait que le félin restait sur ses gardes. L'arkanien appréciait ce professionnalisme. Lui-même scrutait les environs, dévisageant le moindre badaud s'attardant un peu trop ou observant le petit groupe.

« - Je propose de se trouver un coin tranquille pour appeler notre contact. On a beau être au pays des orgies, j'dois vous avouer que j'suis du genre méfiant. Une idée, chef ? » dit-il en faisant un signe de tête au dénommé Saerian, qui était visiblement sur place depuis plus longtemps qu'eux et devait donc déjà avoir fait un tour. En tant qu'autre représentant du sexe masculin, Anado imaginait déjà avec amusement que leur nouveau camarade avait très certainement dû goûter aux plaisirs locaux. Pas de bol pour l'arkanien, il fallait remplir son contrat avant tout. Cela lui apprendra à ne jamais arriver en avance.
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    « Excuse ce fils de bantha, il est un peu con. » fit Sayla au gros poilu, tout en portant un regard méprisant sur Anado Darssian


Le regard du Cathar, elle l'avait bien remarqué. Mais bon, la Dévaronienne n'allait pas commencer à traquer les coups d'oeil mal placés. Elle se contentait généralement de remettre à leur place ceux qui se permettaient de s'adresser à elle vulgairement. Les hommes étaient ce qu'ils étaient... c'est-à-dire de gros porcs ne pensant qu'avec leur queue la plupart du temps, et ne faisant qu'un usage assez médiocre de celle-ci.

Zeltros n'avait rien de bien spécial. De toute manière, la Jedi n'était pas ici pour faire du tourisme. En quelques minutes, elle était arrivée, avec son complice arkanien, auprès de leur nouveau camarade de combines. Les Zeltronnes étaient belles, effectivement, et Sayla les plaignait. Elles devaient certainement supporter à longueur de journées les regards scabreux de touristes pénibles. Le tourisme local, ce n'était rien d'autre qu'un machisme des plus puants, aliénant les femmes et brassant du pognon. Décidément, elle n'avait guère envie de perdre son temps ici...

    « Sayla Kobarr, effectivement... Saerian, c'est ça? Je suis pas mieux informée que toi, mon grand. Montre-nous un petit coin calmos, et on ira contacter ce Scavenger. Plus vite on saura où se trouve la cargaison, plus vite on finira cette mission, et chacun pourra retourner à ses petites affaires. »


A l'instant où elle achevait cette phrase, elle sentit comme une perturbation dans la Force. Comme si une menace planait sur le petit groupe, invisible, indicible mais bien réelle. Elle regarda autour d'elle, sourcils froncés, murmurant :

    « J'ai un mauvais pressentiment... »



P.S. : pas terrible, désolé, mais il était plus que temps que je réponde... vraiment désolé pour l'attente, promis je vais être plus régulier, et faire un truc de meilleure qualité aussi, parce que là c'est pas la gloire.
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L'Humain acquiesça : il s'agissait bien des contacts de Saerian. Ce dernier hocha la tête : au moins, la première partie de la mission allait se mener à bien. Anado ajouta qu'il regrettait le manque d'information quant à la mission, la preuve, il ignorait qu'il allait devoir se trimballer un "chieuse à fourrure". La Dévaronienne demanda au Chasseur de Primes d'excuser le comportement de son compagnon, ce dernier étant un peu con. Le Cathar sourit. A priori, ce n'était pas le comportement d'un couple. Enfin, il n'avait, pour ainsi dire, aucune expérience en la matière.

"Ne vous en faites pas, je suivrais votre vaisseau de près, avec le Zero. Ce coucou a volé un peu partout, et je soupçonne son ancien proprio d'avoir fourré deux-trois trucs illégaux dedans que je n'ai pas encore découvert..."

La Dévaronienne indiqua qu'elle était belle et bien Sayla Kobarr. Elle demanda à l'Homme-Félin de leur indiquer un coin tranquille dans lequel ils pourraient contacter ce fameux Scavengeur. Il hoche de nouveau la tête.

"L'entrepôt est derrière-nous, mais c'est fermé. Notre contact devra sans doute nous donner les moyens d'entrer. J'ai reçu les coordonnées du lieu ce matin."

Sayla regarda alors autour d'elle, les sourcils froncés, et murmura qu'elle avait un mauvais pressentiment. Saerian fit de même, la patte sur son blaster. Rien de particulier, mis à part les Zeltrons et les touristes. Quelques gardes, bien entendu, pour que ceux et celles qui venaient sur la planète afin de profiter des charmes des locaux ne se jettent pas sauvagement sur ces derniers. Mais rien de véritablement menaçant. Il s'avança jusqu'à la porte de l'entrepôt et sortit son holocom, pour contacter le Scavenger.
Pas d'image, mais une voix désincarnée, le genre de voix obtenue avec un vocodeur de mauvaise qualité.

"Le code pour entrer est le 2651-Ω. Je compte sur vous. Over."

La communication se coupa brutalement, mais le Cathar eu le temps d'entendre un bruit sembable à celui produit par une pièce électronique broyée par un coup de talon.

"J'ai connu des portes de commissariat impériaux plus aimables que ce type..."

Il soupira dans sa barbe et s'approcha du digicode, avant de patiemment composer le code en question. La porte s'ouvrit dans un chuintement, laissant entrer le trio à l'intérieur. Les lieux étaient pratiquement entièrement vide, mis à part, au centre de la pièce, trois caisses, qui étaient sur un speeder de marchandises. C'était... Cliché, sur les bords. Le Cathar avait eu l'occasion de voir des deals avec des gangs, ou des mafieux, qui organisaient des rendez-vous de façon moins conventionnelles. Il s'avança et vérifia. Leur nom était sur le bordereau, en qualité de "convoyeur". Il eut une moue méprisante. Toujours sur le bordereau, il lut : "Alcool, épices. Direction Nar Shaddaa, La Twi'Lek Squameuse". Il ne connaissait pas l'établissement, mais supposait que c'était un lieu assez classe, puisque lui-même ne fréquentait guère que les cantinas de qualité moyennes, voire basses, en fonction de ses contrats et de ce qu'il avait dans le compte en banque.
Il désigna la porte métallique du hangar.

"Il va falloir l'ouvrir, avant de sortir d'ici. Je n'ai pas envie de trimbaler ça à bout de bras. On place les caisses dans votre vaisseau ? Le mien est au hangar Z-02."
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Laissant s'échapper des volutes de fumée de ses narines, Anado laissa glisser un regard interrogateur vers Sayla – qui ne manqua pas d'examiner sa coéquipière plus en détail, après tout il fallait bien faire connaissance – quand celle-ci évoqua, je cite « un mauvais pressentiment ». Alors comme ça l'imbuvable dévaronienne était du genre superstitieuse ? Entre deux bouffées de tabac, c'est un soupire moqueur qui sortit des lèvres de l'arkanien, suivit d'un regard lancé au ciel. Du moins au plafond du hangar.

Bien sur ce que coup sentait mauvais, comme tout contrat où l'employeur était trop discret et cachait trop de chose pour être réglo. Mais ça faisait aussi partie de leur quotidien. Anado avait vécu tellement de contrats foireux et tentatives d'escroquerie que cela ne l'inquiétait même plus. Le nombre de tirs et de coups de poignards qu'il avait eu l'avaient aussi immunisé. Valait mieux se concentrer sur la mission en espérant en ressortir vivant. Et si un pépin survenait, fallait simplement veiller à le liquider en bonne et due forme et ne pas traîner. Faire fissa et propre. De toute façon, vu le peu qu'ils savaient, ils ne pouvaient qu'être surpris.

Le Cathar quant à lui confirmait être véhiculé. Un soucis en moins à se préoccuper. Tout le monde était équipé, majeur et vacciné. Toutes les conditions étaient visiblement réunies pour passer une bonne journée, si on oubliait le passage où Anado Darssian se faisait traiter de con par une petite arrogante à qui il venait de servir de taxi. Bordel que la jeunesse était mal élevée.

Leur nouveau coéquipier prit les choses en main, contactant leur employeur, laissant tout loisir à l'arkanien de finir sa cigarette et de l'écraser sur le sol poussiéreux de l'entrepôt. Toujours rien de particulier à l'horizon. Anado restait tout de même sur ses gardes, mais pas plus qu'à l'accoutumée. L'atmosphère légère qui régnait sur la planète était apaisante.


La conversation fut courte entre le félin et le mystérieux Scavengeur. Quelques instants plus tard, la porte était ouverte et ils pouvaient entrer. Une main sur son arme, Anado laissa sagement entrer ses deux comparse avant de pénétrer les lieux. Question de sécurité. Toujours avoir ses collègues devant au cas où. Dans l'idéal, un autre derrière, mais en l'occurrence ce n'était pas forcément possible et utile : valait mieux ressortir en courant d'un entrepôt piégé que de se retrouver bloquer par le camarade qui suit.


Trois misérables caisses se trouvaient là, sur un speeder de manutention. Anado s'approchait, dubitatif. C'est tout ? Tout cette mise en scène pour un trafique de stupéfiants ? Bordel, il avait refourgué de la came aux quatre coins de la galaxie, on lui avait même proposé d'en faire passer par des voies corporelles peu conventionnelles – il avait refusé, bien sûr – et jamais il n'avait fait autant de chichi. Bon, au moins le convoi risquait pas de leur péter à la gueule. Restait plus qu'à charger et se tirer de là.


« - Ouais, on va charger ça dans mon chasseur. La soute est assez grande. Je pensais pas dire ça un jour. Je m'attendais à un truc plus... gros, je dois avouer. Je vais ouvrir ma soute. »

Il se dirigea alors vers la porte du hangar, actionnant l'ouverture manuelle. Un grincement sonore se fit entendre tandis que la porte métallique s'ouvrit avec difficulté. Décidément, l'entrepôt était pas tout neuf et avait pas servis depuis quelques temps. Se courbant pour passer en-dessous de la porte, Anado gagna le StormChaser dont il ouvrit la soute, déployant sa rampe. Il dégagea rapidement ses quelques affaires qui traînaient par terre et mit en place les chaînes qui permettrait d'accrocher la cargaison et garantir un transport sécurisé. Sortant du chasseur, son regard se posa alors sur un drôle de type, à l'autre bout du hangar. Plissant les yeux il mit instinctivement la main à son arme. L'inconnu fit alors volte-face et disparu de son champs de vision, mais Anado était persuadé que ce mec parlait dans un comlink l'instant d'avant. Et regardait dans sa direction.


« - Qu'est-ce qu'il veut celui-là... »

Haussant les épaules, il se retourna vers le hangar et fit un grand signe vers ses deux camarades :

« - Prêt à charger ! » cria-t-il, leur faisant signe d'approcher.

Il attendait désormais qu'ils apportent le chargement à l'aide du speeder. Pas question pour lui de s'éloigner de son vaisseau une fois celui-ci ouvert, et en plus cela lui économisait un effort physique supplémentaire, bien qu'extrêmement moindre grace à la prévoyance de leur employeur.
Finalement, derrière ses airs paradisiaques, c'était peut-être bien un monde plus sournois qu'il n'y paraissait. Anado avait soudainement envie de déguerpir et de ramasser son pognon tranquillement.
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Bon, visiblement, le tourisme ce serait pour un autre jour. Il semblait que tous les protagonistes de cette petite aventure souhaitaient en finir le plus vite possible avec cette mission, a priori sans problèmes. Le Cathar semblait d'ailleurs moins macho que l'Arkanien, c'était déjà ça. Quant à ce "scavenger", il ne brillait pas par son caractère loquace... La communication avait été particulièrement courte, se bornant à transmettre le code permettant d'accéder au contenu de l'entrepôt. Sayla était entrée à l'intérieur, à l'instar de ses deux compères. L'endroit était sombre et étrangement vide. Au centre, trois caisses avec un bordereau indiquant leur contenu. Bizarre, tout de même. La Devaronienne n'avait pas fait énormément de contrebande mais, pour ce qu'elle en savait, on évitait le plus souvent d'indiquer l'illégalité de la marchandise... Enfin, ce n'était probablement pas bien important.

A la vue de la destination, toutefois, Sayla ne put s'empêcher de faire une moue de dégoût, suivi d'un soupir dépité. Nar Shadaa. Elle y était déjà allée et n'avait aucune envie d'y retourner. La planète était sans doute l'une des plus horribles de toute cette galaxie. Les Hutts la "contrôlaient". Il était plus exact de dire qu'ils rackettaient l'ensemble de la population, laissant ensuite celle-ci se débrouiller. Il n'y avait pas réellement de police, pas d'administration, pas de véritable Etat... Lorsque les Hutts intervenaient, tout le monde leur obéissait, mais en l'absence de mouvement de leur part la ville était en proie à l'anarchie. Enfin, ça valait pour les Bas Quartiers, bien sûr. Les Hauts, eux, étaient peuplés d'une faune riche, décadente et criminelle, dont les crédits assuraient le paiement de mercenaires chargés de la sécurité des lieux.

Sayla haussa les épaules. A quoi bon se tourmenter pour trois caisses et une planète merdique. Au moins, elle serait payée pour ce job. Elle ne pouvait pas se permettre de faire la fine bouche, vu l'état de ses finances. Jusqu'ici, elle n'avait pas réussi à garder l'argent qu'elle gagnait plus d'un mois. Ce n'est pas qu'elle dépensait tout en alcool, comme certains... comme Anado, sans doute. Sa bourse se vidait pour toutes sortes de petites bêtises. Sayla n'avait jamais du se soucier de l'argent, au Temple d'Onderon. Sans vivre dans un luxe tapageur, on y vivait dans confortablement. L'Ordre récoltait du pognon, dieu sait comment, et les membres n'avaient plus à y penser. Du coup, la Dévaronienne avait bien du mal à gérer ses creds.

L'Arkanien avait ouvert la porte du hangar puis s'était dirigé vers son vaisseau. De son côté, Sayla entreprit avec Saerian de mettre le speeder de marchandises. Rien de bien compliqué, et un instant plus tard la cargaison quittait son emplacement pour rejoindre le StormChaser. Il fallut ensuite pousser les caisses pour les faire rentrer dans le vaisseau, puis les attacher solidement. L'opération dura quelques minutes.

    « Dis, ça t'fatiguerait pas de nous aider, le beau gosse? Qu'est-ce que tu regardes? »


Essuyant la sueur perlant sur son front, la Dévaronienne sortit du chasseur, regardant autour d'elle. Le Cathar était près d'elle, et ne semblait guère fatigué. Elle plissa les yeux, portant son regard au loin. Soudain, elle sentit quelque chose se produire dans la Force. Elle l'avertissait d'un danger, imminent. D'un bon elle se jeta à terre, entraînant dans sa chute Saerian. Un tir de blaster vint s'écraser sur la coque du vaisseau, y laissant une traînée noirâtre, mais sans l'endommager. Aussitôt, Sayla dégaina et riposta, protégée par la carlingue. Des tirs fusaient dans leur direction. Ici et là des individus quittaient le hangar, peu désireux de se retrouver pris au piège dans ce qui semblait être un règlement de compte. Jetant un coup d'oeil en direction de l'Arkanien et constant qu'il n'avait rien, elle lui cria :

    « Faut qu'on se tire d'ici! Monte dans le vaisseau, je te couvre! »


Elle comptait bien sur l'aide du Cathar pour y arriver. Elle s'accroupit puis avança son buste, visa rapidement et tira. Un individu tomba en terre. Le mort n'était pas venu seul, cependant. De ce qu'elle pouvait voir, il y avait bien deux autres assaillants. Surtout, le problème allait s'aggraver s'ils ne quittaient pas les lieux rapidement, car dans la sortie du hangar apparaissaient une petite troupe de cinq individus. Saerian n'allait pas pouvoir regagner seul son vaisseau... Sayla frappa sur le cockpit du Storm, faisant signe à Anado tant bien que mal de s'occuper des cinq assaillants. Le chasseur n'avait que des batteries légères, mais ça ferait déjà bien l'affaire. De sa veste, la Jedi sortit ensuite une grenade. Rien de bien terrible, elle avait récupéré ça lors d'une de ses récentes missions, il s'agissait juste d'un fumigène. Le genre de truc pas difficile à acheter.

    « Bon, mon grand matou, va falloir qu'on rejoigne ton putain de vaisseau. Je balance ça, tu prends les devants et je suis, d'ac? »


L'instant d'après, la grenade traversait le hangar et tombait devant les trois assaillants venant de l'entrée du hangar. Concernant les cinq à la sortie, il fallait juste espérer qu'Anado Darssian sache viser un minimum... Sayla regarda le Cathar, puis hocha de la tête pour montrer qu'elle était prête. Il n'y avait plus qu'à courir maintenant. Et vite, de préférence.


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Ils avaient apporté les caisses dans le vaisseau d'Anado, en ahanant et en pestant, alors qu'ils s'étaient rendus compte qu'il leur faudrait bel et bien porter les caisses à la main... Le Chasseur de Primes ne chercha pas à montrer à la Dévaronienne qu'il avait autant sué qu'elle. Il avait toutefois l'avantage d'être une boule de poils, ce qui masquait en grande partie sa sueur. Quand au souffle court... Il fit de son mieux pour le cacher. Alors qu'ils venaient d'en finir avec le chargement, et après que la seule femme du groupe ai lancé une pique à l'intention du Mercenaire, Sayla se jeta sur le Cathar, échappant ainsi à un tir de blaster qui érafla le Storm Chaser. Le félin humanoïde sentit ses oreilles se coucher instinctivement, alors qu'il dégainait son blaster et cherchait leur agresseur des yeux.
Il put voir que les civils fuyaient le hangar à toutes jambes. D'autres tirs de blasters passèrent à quelques centimètres de la Dévaronienne et du Cathar, confirmant ainsi qu'il y avait plusieurs assaillants. Sayla sortit une grenade fumigène de sa veste, avant de se tourner vers Saerian pour lui donner ses ordres : ils allaient tout deux rejoindre son vaisseau, il ouvrait la voie et elle le suivrait.

"Bien. Balance... Attends... A 11h ! Ils se regroupent là-bas, autour de ces quelques caisses !"

La grenade fut promptement dégoupillée et lancée. Le globe vola dans les airs, dans une série de rotations accompagnées d'un léger panache de fumée. Au moment où elle touchait terre et rebondissait, Saerian bondit hors de son couvert :

"Maintenant ! Suis-moi, formation serrée !"

Il tira à plusieurs reprises en direction des assaillants, avant de passer la porte du hangar. Le cri de douleur caractéristique d'une personne blessée par un tir de blaster retentit, faisant éclater de rire le Cathar. Il se reprit rapidement et parvint à dépasser la porte du hangar. Il ne restait au duo qu'à parcourir une petite enfilade de couloirs, avant de parvenir jusqu'au Zero. Mais cela ne garantirait pas à Anado une fuite assurée, sans guère de problèmes. Il grogna, avant de tirer en direction du nuage de fumée qui commençait à s'évaporer.
Quelques hommes étaient en train de sortir de cette zone aveugle, et se tournèrent vers le Cathar.

"Hey, vos mères vous ont-elles conçues avec un troupeau de bantha pour que vous soyez aussi lents et patauds ?"

Il leva le pouce à l'intention d'Anado, tout en pensant, il l'espérait, assez fort pour que ce dernier l'entende :

"J'espère ne pas avoir foiré mon coup... Grouilles de partir, tant qu'on les retient !"

Il se tourna vers Sayla :

"Suis-moi, vite !"

Il courut rapidement en direction du hangar dans lequel il avait rangé son vaisseau, tout en triant au mieux les informations qu'il avait pu "collecter" sur leurs adversaires : ils étaient d'espèces diverses, et leur armement était assez varié pour être adapté à de nombreuses situations. Ce qui signifiait que, si c'étaient des mercenaires, ils étaient habitués à se battre ensembles et se connaissaient bien. De plus, ils portaient des uniformes coordonnés, mais il n'avait pas reconnu le symbole doré qui l'ornait, ne s'étant pas approché assez pour le distinguer parfaitement.
Il s'agissaient de mercenaires, ou bien d'une armée privée. Dans les deux cas, ils appartenaient à une organisation qu'il ne connaissait pas, ce qui était inquiétant.
Au détour d'un couloir, il se mit à couvert et tira à de nombreuses reprises sur leurs poursuivants, en espérant les retarder un peu.

Il semblait que sa manoeuvre, un peu désespérée, avait réussi, car ils étaient poursuivis pas une quinzaine de soldats. En espérant qu'ils étaient les seuls présents dans l'astroport... Enfin, ils parvinrent au Mante D-5 du Chasseur de Primes.
Saerian s'y engouffra et échangea son simple blaster avec son fusil blaster, avant de donner un petit communicateur à Sayla.

"Préviens Anado qu'on se retrouve hors de l'atmosphère de la planète. Puis mets le moteur en marche, je les retiens. Tant que tu me préviens au moment du départ... J'ai son jumeau."

Le Cathar désigna un petit communicateur accroché à son plastron.
Il sortit et se mit à couvert, avant de mitrailler dans le tas. Un des agresseurs tomba au sol, touché de plein fouet. Les autres se mirent à couvert et un échange de tirs débuta.

"Bordel de &@$£§ ! Arrêtez de faire du mal à mon vaisseau, bon sang !"
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Tout était allé très vite. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, la petite mission tranquille entre freelance s'était transformée en fusillade. C'était un véritable piège qui s'était refermé sur eux, et il allait leur falloir un sacré bout de chance pour s'en tirer indemnes. Anado regardait tranquillement ses collègues apporter la marchandise au seuil du vaisseau, et les pousser à l'intérieur. Quant à lui, il s'occupait simplement de les sangler solidement aux attaches prévues à cet effet. Tout était en place, ils n'avaient plus qu'à décoller de ce monde flippant. C'est vrai, tous ces gens souriants, ces femmes bien gaulées, c'était presque glauque.

En redescendant, l'arkanien se postait près de ses collègues, glissant une nouvelle cigarette entre ses lèvres.

« - Je dois avouer ne pas être trop fatigué. » dit-il en ricanant, observant Sayla qui reprenait ses forces.

Il s'imaginait alors remonter tranquillement à bord et mettre les voiles pour Nar Shaddaa, pour récupérer son pognon. C'était sans compter sur le bruit caractéristiques des tirs de blaster venant interrompre le calme du hangar. Un tir rougeoyant lui rasa le crâne, et il se jetait à terre, non sans sentir une chaleur brûlante lui effleurer le crâne. Il cherchait une éventuelle blessure du bout des doigts, en vain. Vu l'odeur de cochon grillé, il n'avait eu que quelques poils grillés.

Il attrapait son fusil blaster, restant bien sagement à couvert derrière une caisse métallique, tandis qu'un tir de blaster lourd venait s'écraser sur la coque du Storm Chaser.


« - Putain, espèce d'enculé, mon chasseur ! »

L'arkanien se redressa soudainement, alignant ces fils de putes à l'aide d'un tir de barrage plus que hasardeux.

La dévaronienne décidait alors de prendre les choses en main, lui intimant de monter dans le Storm. Elle et le matou irait rejoindre son vaisseau. En attendant fallait éviter les tirs des nouveaux invités et en refroidir assez pour pouvoir se tirer. Mettant son arme en bandoulière, l'arkanien courut tête baissée à l'arrière du Storm, se glissant à l'intérieur. La porte de la soute se fermait derrière-lui. Il s'installait avec précipitation dans le cockpit, jetant son arme sur le siège passager. Dieu merci, les appareils étaient déjà allumés, il avait eu ce réflexe en chargeant la marchandise. Bientôt, les machines se mirent à tourner et les réacteurs à chauffer. Un vrombissement puissant couvrit le bruit des tirs, et les moteurs pivotèrent, élevant le Chaser à un petit mètre du sol, assez pour manoeuvrer dans le hangar. Il évitait soigneusement ses coéquipiers, tournant ses batteries de combat vers les assaillants. Une grenade fumigène explosait au même moment, brouillant son champs de vision. Peu importait, tout ce qu'il y avait derrière était du mauvais côté. Bientôt, il mitraillait à l'aveugle dans le brouillard, éclairé des déflagrations flamboyantes, traversé par les tirs pourpres des canons du Storm Chaser.


Du coin de l'oeil, il constatait que ses acolytes avaient fui le hangar, certainement pour gagner le vaisseau de Saerian. Il était aussi temps pour lui de déguerpir. La fumée de la grenade se dissipait et un sacré paquet d'enfoirés avaient rappliqué, tous avec le même uniforme. C'était quoi ce délire ? De toute évidence, le hangar était surveillé et ils étaient attendus. Mais c'était une véritable armée privée qui s'attaquaient à eux, pour trois pauvres caisses d'épices à destination de Nar Shaddaa ? Ce Scavengeur et cette mission étaient pas claires. Il n'avait pourtant pas le temps de s'en préoccuper. Il avait beau allumer ces fumiers, il en arrivait de tous les côtés, et il prit l'initiative de fuir le hangar, s'envolant vers l'atmosphère à toute vitesse. Il espérait avoir des nouvelles des deux autres, quant à lui, il se tirait. Au pire, il avait la cargaison. Il n'avait qu'à filer sur la lune des contrebandiers, et si les autres voulaient leur part, ils le rejoindraient.

Il se croyait tirer d'affaires, c'était sans compter sur deux chasseurs qui décollèrent à sa suite. Et qui portaient le même foutu sigle que les mercenaires qui avaient voulu leur faire la peau. Impossible de quitter le coin avec ces abrutis au cul, ils risquaient de s'engouffrer avec lui dans l'hyperespace. Anado se mit alors à sourire : on allait voir ce qu'ils avaient dans le froc. Le StormChaser décéléra, repiquant vers Zeltros et ses tours, s'engouffrant dans ses sombres entrailles. Il allait semer ces enfoirés et de la plus élégante des manières. Le chasseur de l'arkanien ne volait pas, il dansait dans le trafic spatial, bifurquant entre les impressionnantes tours, contournant les obstacles et tournant sur lui-même. Accroché à ses commandes, Anado était muet, ses yeux cybernétiques s'agitant frénétiquement tandis que le décor défilait à vitesse ahurissante derrière la vitre du cockpit. Il allait leur montrer de quel bois les champions étaient faits.
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Un beau bordel. Voilà ce qui était en train de se passer dans ce spatioport de Zeltros. Elle avait bien senti la Force l’avertir. Elle avait senti celle-ci la mettre en garde contre ce vers quoi elle se dirigeait. Mais non, elle en avait fait rien qu’à sa tête, haussant les épaules. Heureusement qu’elle n’appartenait plus à l’Ordre. On lui aurait encore fait un beau savon. Enfin… pas sûr qu’un chevalier jedi se soit naturellement retrouvé dans une histoire de contrebande douteuse.

Le moins qu’on puisse dire, c’est que Darssian ne faisait pas dans la dentelle. Ce fut un véritable déluge de feu que lança le Stormchaser, envoyant ici et là voler les corps de mercenaires peu scrupuleux, et mettant le feu à quelques vaisseaux stationnés, peu résistants aux tirs de laser. C’était pas plus mal, après tout, une diversion était bien nécessaire.

Suivant l’injonction de Saerian, la Dévaronienne le suivit de près, usant copieusement de son blaster sur leurs assaillants. Le matou en toucha un, ce qui lui arracha un rire satisfait. Ok. Encore un taré sadique. Enfin bon, pourquoi pas… Une salve vint toucher le sol devant elle. D’un bond, elle continua sa course, retomba dans un roulé-boulé souple, visa, tira et… toucha! Elle sourit de satisfaction et reprit le marathon, constatant qu’elle avait finalement eu la même réaction que le Cathar. Elle se sentit un instant coupable mais n’eut guère le temps de pousser plus loin la réflexion. Il fallait se carapater hors d’ici, et vite.

Le duo arriva à la porte du hangar, puis s’engouffra dans des couloirs menant vers un autre compartiment, où Saerian avait probablement garé son chasseur. Sayla jeta un coup d’oeil en arrière. Darssian s’en tirait visiblement plutôt bien, son vaisseau avait pris de l’altitude. Il traversa l’écran de fumée provoqué par le fumigène qu’elle avait balancé, puis s’envola vers la sortie dans un vrombissement rageur. L’Arkanien était tiré d’affaires, donc la marchandise. Quelques tirs nourris en sa direction vinrent l’avertir qu’il n’en était encore rien pour elle et son compagnon poilu. Les mecs, visiblement, portaient des uniformes agrémentés d’un symbole doré qu’elle ne connaissait pas. Sayla douta que les trois caisses qu’ils avaient récupérés ne contiennent que des épices… Il devait s’agir d’autre chose, d’un truc bien plus précieux. Les épices ça valait son pesant de creds, d’accord, mais de là à rameuter tout ce monde?

Enfin, ils déboulèrent sur le chasseur de Saerian, un Mante D-5. Pas mal. Elle qui ne se déplaçait que grâce à des cargos miteux destinés aux plus pauvres… voilà qu’elle rencontrait deux mercenaires, même pas particulièrement riches, proprios chacun d’un petit chasseur. Il était peut-être temps pour elle de réfléchir à un moyen de locomotion plus agréable que les sociétés de transport, plus soucieuses du prix du billet que du confort de leurs passagers.

Elle grimpa dans le vaisseau et se dirigea à toute vitesse vers les commandes de pilotage. De son côté Saerian, avait saisi un fusil et s’était donné pour mission d’empêcher leurs poursuivants d’arriver dans ce hangar. Ca ne tiendrait qu’un temps, vu le nombre d’assaillants qu’ils avaient à leur trousse… Une fois dans le cockpit, Sayla se rendit vite compte qu’elle n’avait pas réellement affaire à un chasseur mais à un intercepteur. Le problème, surtout, résidait dans le fait qu’elle n’avait jamais conduit un tel modèle, un D5 issu des chantiers navals de Kuat. Tant pis, il allait falloir mettre à profit ses talents de pilotage et improviser. Ses doigts filèrent vers des boutons de toutes sortes, qu’elle alluma avec précision. Elle entendit les moteurs se mettre en marche, ce qui la rassura. Elle regarda le tableau de bord et comprit la structure du vaisseaux. Trois ailes, correspondant à trois moteurs C-31. Assez étrange et compliqué mais sans doute que cela permettait une meilleure maniabilité de l’appareil, si l’on maîtrisait correctement la puissance des différents moteurs. Le vaisseau prit une légère altitude. Au même instant des tirs lasers vinrent toucher la coque, bousculant la carlingue et envoyant sur le côté la Dévaronienne, qui jura farouchement dans le communicateur. D’un geste, elle fit tourner un stick faisant bouger les canons des deux ailes latérales, enclencha le verrouillage automatique et les tirs fusèrent, rapides et plus ou moins précis.

« En route, mon minet! » cria-t-elle dans le comlink, tandis que le vaisseau démarrait. Il était temps pour Saerian de sauter par le sas. Les canons, eux, continuèrent à mitrailler en direction des mercenaires, jusqu’à saturation momentanée. Sayla enclencha l’accélérateur, augmenta la puissance du moteur situé sous le cockpit, à l’avant du vaisseau, et celui-ci quitta le hangar juste avant que les portes ne se ferment dans un grand bruit furieux. Elle prit aussitôt de l’altitude, tandis que le Cathar la rejoignait.

    « Pas mal. J’avais encore jamais vu ce modèle mais vraiment sympa. »


Un franc sourire barrait son visage. La Jedi avait vraiment pris son pied. Cela faisait un moment qu’elle n’avait plus piloté, et elle retrouvait maintenant la joie qu’elle éprouvait toujours en volant. Elle laissa la place de direction à Saerian, à regret, s’installant dans le siège du copilote. Elle jeta un regard vers l’est alors que le vaisseau se dirigeait vers le ciel, en direction de l’espace. Elle se pencha, plissa les yeux et aperçut ce qui ressemblait au Stormchaser, filant vers la ville, suivi de près par deux chasseurs…

    « Vite! Pique vers le bas, à l’est, l’Arkanien est poursuivi! »


Consciente qu’elle était dans un intercepteur, Sayla se préoccupa aussitôt de l’activation du brouilleur de position, tout en saisissant le comlink.

    « Darssian, réponds. Donne-nous ta position, on arrive. »


Elle s’apprêtait à dire quelque chose à Saerian, lorsque le vaisseau fut durement touché par un tir arrière droit. La Dévaronienne regarda par un hublot et aperçut un chasseur, en tous points semblables à ceux qu’ils s’apprêtaient à poursuivre.

    « Hé meeeeerde. Putain, c’était pas censé être une mission tranquille? »



P.S. : comme prévenu, je ne pourrai être vraiment actif qu'à partir de fin janvier après la session mais je vais essayer de poster une fois de temps en temps. :)
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Il y eut un nouvel échange de tirs et Saerian pestait à travers ses moustaches et ses crocs. Pourquoi ces salopards se trouvaient-là, pourquoi ils en voulaient à de l'épice et surtout POURQUOI TIRAIENT-ILS SUR SON VAISSEAU ? Le problème, c'était le manque de coopération : aucun des assaillants ne semblait vouloir expliquer la raison de sa présence ici. En partie parce qu'il semblait difficile pour certains de parler alors qu'une partie de leurs mâchoires était emportée par un tir de laser, certes, mais cela n'empêchait pas les autres de faire preuve de bonne volonté, non ? Apparemment, si. Comme quoi... Son comlink grésilla, tandis que la Dévaronienne l'enjoignait d'entrer au plus vite dans le vaisseau, avant que ce dernier ne démarre. Ce qu'il fit, non sans adresser un geste obscène à ses adversaires.

La porte se referma dans un chuintement et il rangea son fusil à un râtelier proche, avant de se diriger vers la cabine de pilotage. La Jedi lui laissa la place, tout en se plaçant au siège du co-pilote, non sans le complimenter sur son vaisseau :

"Merci. Si mes souvenirs sont exacts, j'ai dû tuer un Contrebandier pour l'avoir. Une partie de plaisir, en comparaison de ce que l'on vit actuellement."

Sous les indications de l'alienne, il suivit le vaisseau d'Anado... Qui était poursuivi par deux vaisseaux adverses.

"Génial, comme si on n'avait pas assez d'ennuis comme ça. Okay ma grande, accroches-toi, on va danser !"

Le Mante D-5 se cabra, avant de suivre le trio de tête. D'un geste rapide, il activa le contrôle des canons-lasers situés sur les ailes supérieures du vaisseau. Un écran, à sa gauche, s'éleva afin qu'il puisse s'assurer que la visée était bonne. Le Cathar pressa la détente et une salve jaillit des deux canons, et quelques tirs parvinrent à toucher l'un des assaillants d'Anado. Une secousse ébranla le vaisseau. Ils avaient été eux-mêmes pris en chasse.

"Paaaarfait... Je chope notre employeur et je lui fais retenir la définition de "mission calme" en lui refaisant la gueule ! Ach... Sayla, va dans la soute, tu auras accès au canon se trouvant sous le cockpit ainsi. Il est amovible, tu pourras l'utiliser pour abattre le salopard qui nous colle au cul. Je garde mon com sur moi. Bon courage et - WOOOOOOH !"

Il évita de peu une collision mortelle avec une tour, avant de faire un signe à la Devaronienne, pour lui intimer d'aller dans ladite soute. Il se reconcentra sur ce qu'il faisait, c'est-à-dire abattre les vaisseaux adverses sans se faire lui-même abattre. Et cela demandait BEAUCOUP de concentration. Il lança une nouvelle salve, visant cette fois l'un des réservoirs du vaisseau qu'il avait précédemment touché. L'un des tirs atteignit son but et le réservoir explosa dans une gerbe de flamme. Blessé à mort, le vaisseau ennemi retomba au sol.
Voyant des traits d'énergies passer non-loin de son vaisseau, Saerian interpella la Devaronienne via son comlink :

"Accroches-toi à tes basques, je vais faire une manœuvre afin de dérouter notre poursuivant !"

Il compta mentalement jusqu'à 5, avant de tirer en sa direction le manche directionnel du vaisseau. Le Mante D-5 s'éleva, plein gaz, avant de faire un looping. Deux autres manipulations, et il fit une série de tonneaux afin de s'éloigner de son adversaire, tout en s'approchant d'Anado.
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Ces enfoirés étaient pas mauvais. C'était clairement pas des amateurs. Alors qui étaient-ils ? C'était la grande question. On envoyait pas une véritable armée privée pour une minuscule cargaison d'épices. On leur avait visiblement mentis sur toute la ligne et mis leurs petites fesses en danger. Anado n'avait rien contre le risque, par contre, il détestait être pris pour plus con qu'il ne l'était réellement. Et il n'avait pas la prétention d'être un génie – quoi que son ego était pas déjà pas mal gonflé – alors il réclamait ne serait-ce qu'un minimum d'honnêteté de la part de ses employeurs. C'était bien le minimum vital de savoir à peu près où on foutait les pieds, dans ce milieu où tous les coups étaient permis et où la seule confiance que l'on pouvait donner était dans le canon de son fusil.


Le Storm bifurquait brutalement, se redressant dans les cieux pour prendre une nouvelle direction avant d'effectuer un looping. La tête en bas, les yeux de Darssian ne cessaient de s'agiter, calculant de vue sa trajectoire, et faisant des allers-retours frénétiques entre la vitre de son cockpit et ses appareils. Il décélérait à peine, s'enfonçant de plus en plus profondément dans la ville et le trafic des vaisseaux et speeders. Il les frolait, les dépassant par tous les moyens possibles. Des tirs s'écrasaient un peu partout autour de lui. Décidément, ces pilotes étaient coriaces. Le moindre mercenaire de base aurait lâché l'affaire depuis longtemps devant les acrobaties de Darssian, mais ceux-ci ne lâchaient rien, malgré un retard évident sur le fuyard. Soit ils étaient très grassement payés, soit le jeu en valait la chandelle. C'était la seule hypothèse qui empêchait l'arkanien de larguer la cargaison histoire d'être plus léger et d'éloigner ces rapaces. Si on lui voulait des noises c'est que le cul du Storm était truffé de quelque chose qui valait son pesant de cacahuètes, et il allait s'assurer que c'était à son équipe reviendrait le pactole.


Son comlink s'activait soudain, et il reconnu la voix mélodieuse de celle qu'il avait transporté jusqu'ici. Cette emmerdeuse allant enfin pouvoir se rendre utile ! Le Storm n'avait aucune batterie de canon capable de pivoter à 360° et il était donc vulnérable une fois ses adversaires dans son dos. Il pouvait bien évidemment manoeuvrer pour se retrouver face à eux mais il devrait alors ralentir et s'exposer éventuellement au flot de tirs de canons lasers qu'il entendait s'écraser derrière lui depuis tout à l'heure.


« - Je vous transmets mes coordonnées, j'ai deux tiques à banthas qui veulent pas me lâcher le slibard, y a moyen de les dératiser ? »


Quelques minutes plus tard, au détour d'une tour gigantesque, l'un de ses poursuivants commençait à gagner en vitesse. Il parvint même à se hisser aux côtés du StormChaser et Anado put parfaitement distinguer la saloperie de mouche à merde rodienne qui lui intimait de s'arrêter. Jusqu'à ce qu'un tir d'artillerie parfaitement calibré ne vienne lui clouer le bec, faisant momentanément disparaître la carlingue de son chasseur dans une explosion particulièrement vive.


« - Joli coup. » commentait Anado dans son comlink. Ses coéquipiers étaient visiblement pas manchots, c'était bon à savoir. Mais d'après ses appareils, ils avaient de la compagnie, et ils le savaient. Il vit ses camarades effectuer une manœuvre d'esquive avant de disparaître dans le trafic particulièrement dense. Ils étaient désormais dans le cœur de la cité, et Anado distinguait de nouveaux chasseurs. Ils ne l'avaient pas encore pris en chasse mais ils suivaient le mouvement général. Mauvais signe, les tirs perdus avaient du alerter les autorités locales. Darssian connaissait rien des forces répressives de Zeltros, mais il n'avait aucune envie de les rencontrer. Il était temps de semer son dernier petit copain.


Il plongea vers le fond de la cité, évitant agilement les speeders et les structures tentaculaires s'étendant entre les différentes tours. L'endroit était agréable, beaucoup moins sale que Coruscant et autres. L'urbanisme était harmonieux et Darssian en prenait pleins la vue. Au bout de l'artère dans laquelle il se faufilait se dessinait un soleil brûlant. Il avait décidément un sacré beau métier.
Mais l'heure n'était pas au tourisme. Il arrêta brutalement les réacteurs, se laissant chuter entre les passerelles piétonnes. Les tirs fusaient autour de lui, s'écrasant au hasard dans les tours et la foule. Ces abrutis faisaient pas dans le détail, pas étonnant que la marine locale commençait à se réveiller. Ils auraient bientôt la flicaille au derche, il fallait se tirer.



« - Les amis, je crois que les zeltrons nous envoient aussi de la compagnie d'ici peu, faut pas s'éterniser. Aucune envie de goutter à leurs cellules ».


Le sol se rapprochait dangereusement dans la pénombre, et les tirs continuaient de fuser. A quelques instants d'une mort certaine, le StormChaser vit son brasier énergique reprendre, l'envoyant avec vigueur à la verticale dans un nouveau dédale urbain. Son poursuivant eut moins de talent dans sa manœuvre et percuta le sol, pas assez pour s'écraser, mais avec assez de violence pour y laisser de la ferraille et un réacteur. Le virage suivant fut trop serré et finit dans une tour, amputé d'un réacteur c'eut été du génie d'y parvenir. Anado était désormais tranquille. Un minuscule goutte de sueur coulait le long de son front et son cœur battait dans sa poitrine. Il en avait presque la trique. Bordel, que c'était bon de se sentir en vie.



« - Mes problèmes de morpions sont réglés, je me dirige vers l'orbite. Tenez-moi au courant les filles. »
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Aussitôt dit, aussitôt fait. Sayla quitta le cockpit, à l'instant même où une nouvelle salve de leur poursuivant obligeait Saerian à opérer une embardée brutale. La Dévaronienne faillit s'étaler de tout son long mais réussit à s'agripper à temps. Elle reprit ensuite sa course, se dirigeant vers la soute. D'un bon, elle descendit au niveau inférieur puis s'engouffra dans la petite pièce, où se trouvaient les commandes du canon laser situé sous le cockpit. La Jedi prit place sur le siège, s'arrima solidement à celui-ci avec les ceintures puis activa le canon inférieur.

Les boucliers déflecteurs étaient allumés, une bonne chose de faite par le Cathar. Cela dit, s'ils prenaient quelques tirs, ils ne résisteraient pas longtemps. Le Mante D-5 sortait des Chantiers navals de Kuat, on pouvait donc compter sur la qualité de ses équipements mais il y avait des limites à tout. L'engin en question était un modèle de chasseur, et les boucliers de ce type de vaisseaux restaient toujours assez limités dans leurs capacités défensives.

L'écran s'afficha devant la Dévaronienne. Les caméras installées sur le canon orientait la visée du pilote, tandis qu'un quadrillage numérique rouge permettait de faire feu au bon moment. Aussitôt Sayla fit pivoter le canon vers l'arrière et elle aperçut le vaisseau qui les pourchassait. C'était un petit chasseur, vif et élégant, noir, uniquement frappé de l'insigne doré qu'elle avait déjà remarqué. Alors que le vaisseau s'engageait dans la cité, l'obligeant à slalomer entre les fines tours de la capitale de Zeltros, la Jedi commença enfin à riposter.

Le premier tir surprit visiblement le poursuivant, qui évita de justesse le laser rouge dans une manoeuvre d'évitement peu contrôlée. Un instant, il perdit de son avance mais revint rapidement dans la course, récupérant aisément du terrain. Son moteur était des plus efficaces et l'engin semblait particulièrement maniable.

Sayla, de son côté, reprit ses attaques. Les tirs de lasers filaient vers le mercenaire. Un tir fit mouche mais fut absorbé par le bouclier de l'opposant. Elle jura, continuant ses assauts sans arriver à atteindre l’ennemi. Sa position était particulièrement difficile. Dirigée vers l’arrière du vaisseau, elle devait composer avec une direction qu’elle ne maîtrisait pas, déterminée indépendamment par Saerian. Impossible pour elle de prédire les embardées du vaisseau. Elle avait beau être une Jedi douée, il y avait des limites à l’aide que la Force pouvait apporter. Il était compliqué, dans cette situation, de viser correctement, encore plus de toucher sa cible.

L’évitement soudain d’une tour fit dévier sur la gauche l’intercepteur, au moment même où Sayla tirait. Le laser rouge percuta accidentellement une tour, sans pour autant l’endommager trop gravement. La Force laissait entendre à Sayla qu’il n’y avait pas de blessés, mais c’était un pur coup de chance. Dans cet univers urbain, se battre pouvait s’avérer dangereux pour des personnes innocentes, n’ayant rien à voir à ce conflit entre mercenaires. Mieux valait s’abstenir de répliquer pendant un instant. De toute manière, le vaisseau évitait un bâtiment puis l’autre, se déportant sans cesse. Ca ne servait à rien de se démener sur son canon laser. Patience, disait toujours très simplement Maître Wroo’koro. Un conseil qu’elle avait mis bien du temps à assimiler. Encore aujourd’hui, son naturel fougueux prenait rapidement le dessus.

Visiblement, la patience récompensa d’abord le Cathar. Celui-ci avait éliminé un des deux poursuivants d’Anado. C’était déjà ça. Sayla avait encore sa part du boulot à faire. Elle se demandait quand une occasion s’ouvrirait enfin lorsque son camarade et poilu pilote l’avertit qu’il allait entamer un looping. Immédiatement, une petite idée lui vint à l’esprit. Ses yeux parcoururent le tableau de commandes, à la recherche d’un fameux bouton…

    « Merde, merde, allez où est-ce qu’il est… »


Son regard tomba enfin vers ce qu’elle cherchait tant, et d’un geste elle désactiva le disrupteur, qui équilibrait l’énergie entre les trois canons lasers. A l’instant même, le Mante D-5 réalisa son audacieuse pirouette et Sayla fit pivoter le canon. Le chasseur qui les poursuivait se retrouva pile poil en-dessous de l’intercepteur. Elle n’oublia pas le bypass, qui limitait l’alimentation de son canon pour éviter une surchauffe, et appuya sur le bouton, l’éteignant. C’était une tentative dangereuse mais les tirs précédents s’étaient écrasés sur un mur déflecteur. Il fallait donc plus de puissance pour le traverser. Elle sentit la Force autour d’elle, comme excitée, en suspension. Le vaisseau ennemi se retrouva parfaitement dans sa visée et la Jedi n’hésita pas : deux traits rubis filèrent à pleine vitesse sur le chasseur, traversèrent son maigre bouclier et firent exploser l’engin dans le feu et le bruit. L’écran de contrôle du canon commença à s’emballer, passant du vert à l’orange, et dangereusement de l’orange au rouge. Il fallait agir vite si l’on ne voulait pas que la batterie soit foutue en l’air. Elle releva la commande du disrupteur et réactiva sèchement le bypass. Pas suffisant, elle s’en était douté. L’écran émettait un petit bruit continu et inquiet. Faisant pivoter son siège, la Dévaronienne se porta sur l’écran latéral, pianota le plus vite possible et fit dévier le liquide de refroidissement d’un des moteurs latéraux vers son canon. Le bruit énervant, inépuisable, continua quelques instants puis finit par s’éteindre, tandis que la représentation numérique du canon laser reprenait une teinte verte des plus rassurantes. Sayla essuya son front en sueur et poussa un soupir de soulagement. Elle aurait eu du mal à faire avaler au Cathar qu’elle avait fichu en l’air son canon inférieur. Heureusement, ça s’était bien passé.

    « Et de deux! » lâcha-t-elle dans le communicateur, enthousiaste.


C'est à ce moment qu'Anado les avertit qu'il venait de régler le problème de son second poursuivant. Le problème c'était que la police locale devait maintenant se lancer à leur recherche... Il était temps de prendre la poudre d'escampette. Et de savoir ce qu'il pouvait bien se trouver dans cette foutue saloperie de cargaison damnée.
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Le vaisseau était en pleine manœuvre quand il fut illuminé par les flammes, par en-dessous. Le Cathar parvint à stabiliser son cher Zéro et observa un instant un des écrans de sa console. Le liquide de refroidissement d'un de ses moteurs était redirigé vers le canon où se trouvait la Dévaronienne. Quelle que soit la manœuvre qu'elle ait effectué, cela lui avait permit de se débarrasser de leur dernier poursuivant. Le Chasseur de Primes zigzagua entre les tours de Zeltros, essayant de garder le salopard collant au cul d'Anado dans sa ligne de mire quand son collègue l'avertit qu'ils allaient probablement se retrouver avec les forces de polices de Zeltros aux fesses.

"Je confirme. Erf... Comme si nous n'avions pas assez d'emmerdes comme ça..."

Anado piqua vers les bas-quartiers, suivi par son poursuivant, logiquement. Le félin humanoïde préféra ne pas se risquer là-dedans et se contenta de les suivre d'en haut. Les Zeltrons n'appréciaient pas qu'on foute le bordel sur leur chère planète, et il soupira à l'idée qu'il risquait d'être persona no grata pendant un bon moment, après cette histoire... Enfin, Anado remonta, suivant d'audacieux virages qui précipitèrent son poursuivant dans une tour, où il s'écrasa.

"Parfait, les enfants ! Maintenant, direction Nar Shaddaa. Tu peux remonter, Sayla."

Le Zéro s'éleva, jusqu'à sortir de l'atmosphère de la planète. Saerian, pensif, entrait les coordonnées de la Lune des Contrebandiers, afin de préparer son saut en hyper-espace. Toutefois, il ne pouvait s'empêcher de grommeler dans sa barbe, tandis que l'ordinateur du vaisseau effectuait les calculs qu'il venait d'entrer. Enfin, il prit la parole, partageant le fond de ses pensées avec Sayla et Anado, usant de son comlink pour parler à ce dernier :

"Je n'aime pas ça. Le Scavenger ne nous a pas tout dit sur la véritable nature de la cargaison. A destination d'une cantina ? Mon cul, oui ! Ou alors il s'agit des meilleurs alcools et épices de cette galaxie, ou bien on s'est fait enflé quelque part ! Les gars auxquels nous avons eu affaire sont des professionnels. Equipement adapté pour faire face à pratiquement toutes les situations, uniformes coordonnés... Je n'ai pas distingué le symbole doré qui était dessus, mais ils font partie d'une organisation bien armée. Je pense que nous devrions prendre garde à nous. On a eu de la chance, et avons réussi à les semer sur Zeltros, mais il est à parier qu'ils savent où nous nous rendons. Etant donné que, durant le saut, nous pourrons avoir les mains... "Libres", je te suggères, Anado, de jeter un coup d’œil à la cargaison, avant de nous prévenir de ce qu'il en retourne. Cette affaire pue les emmerdes... Mes coordonnées d'arrivée à Nar Shaddaa sont Z-0456. Je garde mon comlink à proximité durant le saut. A tout à l'heure, Anado."

Le Cathar appuya sur une série de bouton et, devant lui, les étoiles s'allongèrent, tandis que le Zéro entrait en hyper-espace. Saerian se passa la main sur la nuque, avant de se tourner vers Sayla :

"Okay. On va avoir quoi... Une vingtaine d'heures avant notre arrivée, au moins. Si tu veux, il y a des chambres, pour un éventuel équipage, en bas, près du canon rotatif. C'est rudimentaire, mais il y a une douche et les couchettes sont confortables. Sinon, il y a mon "salon", à côté du projecteur holographique. Tu pourras fouiller un peu, il y a un bar dedans. Si tu aimes la bière, tu seras servie, crois-moi. Il y a aussi une petite cuisine, au cas-où, mais je ne dois plus avoir grand-chose à grailler. Moi... Je crois que je vais réviser un peu mon équipement, puis j'irais vérifier les moteurs. Avec les salopards qu'on a affronté sur Zeltros, je préfère être prêt en cas de comité d'accueil. Après tout, nous n'avons pas grand-chose à faire, en attendant l'appel d'Anado... Et notre sortie d'hyper-espace."

Il se leva et changea rapidement son armure pour un marcel, avant de s'atteler à l'inspection de son équipement, un cigare allumé entre les dents, son comlink à proximité de ses mains.

PS:
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