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- Mademoiselle Janto, venez par ici !

Wen se figea et un long frisson secoua son épine dorsale. Elle reconnaissait cette voix. La nautolan avait pendant un temps séjourné au nouveau Temple Jedi de Coruscant avant de retourner sur Ondéron. Après avoir échappé à la chute d’un bâtiment sur Nar Shaddaa, avoir survécu à une attaque contre un manipulateur de la Force puissant, elle était de retour sur la planète centrale pour remettre son rapport de mission. Son témoignage avait été remis la veille et elle profitait encore de quelques jours de calme avant de reprendre son existence trépidante. Elle avait également reçu un message d’Alyria qui souhaitait lui parler, mais l’hapienne n’était pas entrée dans les détails. Le maître Von aimait cultiver le mystère, Wen était cependant excitée par la perspective de revoir son mentor le plus proche.

Mais c’était sans compter sur l’archiviste de Coruscant, une arkanienne sans âge. Visage étroit, profil d’oiseau de proie, lèvres constamment pincées et cheveux blancs constamment tirés en un chignon démodé et sévère, elle parlait constamment d’une voix traînante et désagréable. Il semblait que Wen ait eu le malheur d’entrer dans la ligne de mire de ses yeux pâles et sans vie. Elle poussa un long soupir, prit une inspiration qui se mua en sourire figé et s’avança vers la maître jedi.

- Oui, Maître Oonakar. Avez-vous une demande spécifique à me communiquer ?

Evidemment. Les miracles c’était bon pour les naïfs. La vieille arkanienne examina la jeune femme de la tête aux pieds avant de reprendre la parole.

- Padawan Janto, au lieu de bailler aux corneilles vous allez pouvoir vous rendre utile ! Le padawan Pada est malade, mauvaise fièvre il peut pas se lever. Vous savez ce que c’est la nouvelle génération, douillette comme jamais. Moi de mon temps c’était quand même autre…

- Vous savez, Maître Oonakar, je reviens tous juste de Nar Shaddaa avec des bâtiments qui explosent, des maîtres du sabre et des hors-la-lois belliqueux…

- Ah bah c’est bien ce sera facile pour vous alors. Il s’agit de récupérer le rapport du fonctionnaire Golara et de le ramener ici.

Les protestations ce Wen étaient apparemment inutiles. Oonakar ne semblait pas émue outre-mesure par les aventures de la jeune nautolan. Mais elle se fit raison. Il était de son devoir d’aider le temple Jedi, même dans les tâches les plus simples. Elle se baissa alors légèrement pour saluer le Maître Oonakar et s’apprêtait à partir quand la voix traînante de l’arkanienne reprit du service.

- Tant que vous y êtes, prenez votre ami le Hutt. Ça va faire trois fois qu’on change les tapis du Temple, il lâche plein de mucus, on pourrait le suivre à la trace. Les droïdes de nettoyage sont au bord de l’insurrection…

- Vous pouvez compter sur nous, maître Oonakar !

Wen avait parlé d’un ton faussement joyeux. Elle n’avait aucune envie d’entraîner Glurba dans des missions qu’il n’avait sûrement pas le temps d’accomplir mais la vieille Oonakar était parfaitement capable de vérifier sa présence et de faire un rapport pour insubordination auprès de ses supérieurs. La mission avait au moins le mérite d’être un peu simple et pas trop désagréable. Coruscant était toujours un endroit fascinant à découvrir.

Elle ouvrit le comlink pour parler directement à Glurba. Il ne devait pas être très loin. Wen était avec le Hutt sur Nar Shaddaa quand la situation avait salement dégénéré. Son point positif était qu’elle avait cependant la nette sensation de mieux maîtriser son talent pour la télékinésie. Elle s’assura que l’imbuvable arkanienne était assez loin pour contacter le jeune Hutt :

- Glurba, ici Wen ! Je suis tombée sur la vieille Oonakar qui nous a donné une sympathique mission. Prendre un rapport à l’hôtel de ville et le ramener au Temple. Elle avait l’air furieuse pour ses tapis. Je t’attends dans la cours devant le Temple.

Sur ce, Wen sortit par la porte principale. Il y avait même un vague soleil qui se dessinait à travers la pollution dans le ciel de Coruscant. Glurba prendrait sans doute un peu de temps pour arriver. La padawan sortit son propre datapad et continua à lire le roman qu’elle avait entamée il y a quelques jours, l’histoire sombre d’un jedi sentinelle qui enquête sur une série de meurtres brutaux commis sur une planète de la bordure extérieure…
Glurba Lugliiamo
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Au revoir, Nar Shaddaa. A bientôt. Glurba observait sa petite planète s'éloigner, par le hublot du vaisseau. Rien ne s'était passé comme prévu, là-bas. Rien du tout. Il s'y était rendu pour apporter son aide à une connaissance, mais tout était parti en vrille. Sur le trajet, déjà, il avait fait face à une puissante Sith. Sur place, dans une cantina, il avait dû supporter les velléités vaniteuses d'une autre Sith. Puis il avait été dépêché avec la Padawan Shraa dans une grande tour où devait se tenir un conseil réunissant plusieurs délégations de kajiidics et de Républicains. Ils étaient censés y assurer une forme de sécurité, mais là encore, rien ne s'était passé comme prévu. Les droïdes avaient été déprogrammés et s'étaient retournés contre eux, les portes blindées aussi avaient été piratées, isolant les deux Jedis de ceux qu'ils devaient protéger. Borenga avait fait exploser la grande salle, et sur la route pour secourir les personnes présentes, Glurba et ses collègues avaient été ralentis par un Sith – Glurba croyait toujours que c'était un Sith – à la solde de Borenga mais qui, pour sauver sa peau, avait eu l'opportunité de retourner sa veste en faveur de Ragda du clan Rejliidic. Enfin, une détonation avait fait s'ébranler tout le bâtiment, et les Jedis avaient été extraits de justesse.

Que d'émotions avec tout ça ! Le détail insolite là-dedans, c'est que malgré cent occasions de se battre, Glurba s'était simplement défendu au sabre-laser contre des droïdes. A chaque fois, dans toutes les autres situations qu'il avait traversées, il s'en était sorti par la force du dialogue. Résultat : lui qui ne faisait que très peu appel à la Force, avait développé le pouvoir de Persuasion. Certainement un atout pour la suite... à condition d'être capable de le lancer au moment opportun, et pour ça, Glurba avait plus de travail à fournir que n'importe quel autre Padawan.

Plus tard, le vaisseau transportant Glurba débarqua devant le Temple Jedi de Coruscant. Pourquoi pas celui d'Ondéron ? Parce que Maître Sliviqas avait été à Coruscant pour une raison quelconque, et qu'il tenait à retrouver son élève au plus tôt pour s'assurer par lui-même qu'il était sain et sauf. Glurba était peut-être le Padawan le plus exaspérant du Temple, Sliviqas n'en était pas moins attaché à lui. Il en profiterait pour recueillir son rapport afin d'accélérer les choses.

Glurba retrouva donc son Maître à tête de poulpe au Temple Jedi de Coruscant. Maître Sliviqas l'examina de long en large, et fut rassuré sur son état de santé. Glurba avait besoin d'un peu de repos pour récupérer mentalement, mais il était physiquement indemne. Un miracle, presque.
Maître Sliviqas ne le matraqua pas de question tout de suite. Il lui donna quelques heures de répit, lui fixant un rendez-vous le soir même pour son rapport. Glurba vagabonda dans le temple, et se pointa en avance devant Maître Sliviqas pour son rapport. Ceci fait, il eut quartier libre dans le temple.
Pendant deux jours, il eut à supporter certaines réflexions sur les traces de mucus et de bave qu'il laissait sur les tapis du temple. Il se permit de répondre à chaque fois que ce n'était pas sale. Il n'y avait que pour lui que ce n'était pas sale... Son mucus était certes translucide, mais collant, et s'il finissait par s'évaporer facilement sur un sol dur au bout d'une demi-heure, il restait plus tenace sur un tapis ; et pourtant, le Hutt était physiologiquement incapable d'arrêter d'en sécréter, tout comme il ne pouvait s'arrêter de baver, bien qu'il ne sécrétait sa bave que par son immense bouche et pas par tous les pores de sa peau. Cette autre sécrétion avait l'avantage de ne pas être collante comme son mucus, mais elle n'était pas non plus translucide, mais d'un verdâtre bien laid qui tachait tout ce sur quoi le Hutt en déposait. Alors, entre la bave et le mucus, difficile de dire ce qui était le moins salissant au final.

Se moquant donc des traces qu'il laissait – il laissait les mêmes au Temple Jedi d'Ondéron après tout, mais là-bas on y était habitué – il se reposa comme il fallait pendant ces deux jours. De temps en temps, il alla s'entraîner avec Maître Sliviqas, mais ce dernier voulut lui donner des cours de méditation, ce qui intéressait déjà beaucoup moins le jeune Hutt.
Puis, à un moment, le comlink de Glurba sonna. Wen Janto. Tiens donc, c'était la femelle Nautolan verte qui s'était battue, elle aussi, dans la tour, contre l'allié de Borenga.

WEN – Glurba, ici Wen ! Je suis tombée sur la vieille Oonakar qui nous a donné une sympathique mission. Prendre un rapport à l'hôtel de ville et le ramener au Temple. Elle avait l'air furieuse pour ses tapis. Je t'attends dans la cours devant le Temple.

Oonakar... C'était elle, la grognasse qui n'avait pas arrêté de se plaindre de la présence du Hutt. Elle était furieuse pour ces tapis, grand bien lui fît ! Glurba regarda Maître Sliviqas qui avait pu entendre le message. Il rangeait ses affaires.

GLURBA – Désolé, Maître, apparemment le devoir m'appelle déjà. Mais... pourquoi rangez-vous vos affaires maintenant ?
SLIVIQAS – J'aime que mes affaires soient en ordre quand je m'absente.
GLURBA – Vous devez vous aussi vous absenter ?

Glurba faisait semblant de ne pas comprendre. Maître Sliviqas mit fin à ce petit jeu :

SLIVIQAS – Hors de question que je laisse mon Padawan s'en aller sans moi, aujourd'hui. Cela ne fait que deux jours que tu es rentré, Glurba. Je t'accompagne. Cela me donnera peut-être l'occasion de voir tes progrès.
GLURBA – Nous nous sommes entraînés ensemble, vous avez vu mes progrès...
SLIVIQAS – Pas sur le terrain. Combien de fois faudra-t-il te répéter de ne pas contester ce qu'un supérieur te dit ? Je sais que vous, les Hutts, vous adorez parler et embobiner les gens, mais écoute, Glurba, ça ne fonctionnera pas sur moi aujourd'hui. Je viens avec toi, que cela te plaise ou non.

Glurba arrivait parfois à faire plier Maître Sliviqas, mais il sentait que ce jour, ce n'était pas la peine d'essayer. Et puis, quelque part, cette insistance de Maître Sliviqas montrait qu'il tenait à lui. Cela faisait plaisir.

Ils traversèrent ensemble le couloir menant à la porte d'entrée du temple.

SLIVIQAS – Tu ne peux pas avancer plus vite ? J'avais presque déjà oublié à quel point un Hutt est lent.
GLURBA – Je ne suis pas lent...

grommela la Limace, vexée.

SLIVIQAS – Non, c'est vrai, juste un petit peu... Comme tu le dis si bien, tu n'es pas lent « pour un Hutt ».

L'ironie était flagrante, mais Maître Sliviqas ne voulut pas humilier son Padawan en le défiant d'avancer à la même vitesse que lui. A sa place, Glurba l'aurait fait, mais si Glurba avait la sagesse pour devenir Chevalier Jedi, cela se serait su.

Ils arrivèrent dehors, où ils virent Wen qui les attendait. Enfin, du moins, elle attendait Glurba. Ce dernier, par politesse, présenta son Maître :

GLURBA – Bonjour, Wen. Mon Maître, Sliviqas, nous accompagne.

Le Quarren aux longs tentacules inclina seulement la tête, pour saluer Wen.

SLIVIQAS – Glurba a pu me parler un peu de toi.
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Le jedi était sur une piste, il s’agissait sans aucun doute des réminiscences d’un culte Sith violent. Un illuminé local avait dû s’imaginer pouvoir s’assujettir aux anciens Seigneurs grâce à des sacrifices sanglants… Wen était tout de même un peu déçue. Le développement de l’histoire était finalement plutôt attendu. De toute façon, dès qu’il y avait des meurtres un peu cryptiques, les anciens cultes Sith étaient utilisés comme rebondissement. Un gros manque d’imagination, la nautolane aurait préféré un dénouement un peu plus créatif !

- Glurba ! Te voilà ! Comment vas-tu ?

Wen salua maître Sliviqas aves respect. Elle connaissait peu de jedi Quarren, Sliviqas lui-même ne lui était que vaguement familier bien qu’elle ait eu une bonne mémoire des va-et-vient au sein du Temple. C’était jadis, quand son premier maître était décédé, elle avait été plus ou moins assignée à résidence pour se remettre de ce chic émotionnel. Le Conseil avait eu raison. Elle était alors trop jeune pour avoir assez de recul, pour gérer le seuil avec assez de maturité, et était tombée dans une forme de tristesse apathique qui l’avait privée de missions intéressantes. C’était il y a des siècles lui semblait-il. Elle vivait une autre existence à présent, une existence qu’elle n’aurait jamais imaginée.

- J’espère que Glurba aura eu des mots aimables à mon égard. Il s'est montré très courageux sur Nar Shaddaa

Elle lança un clin d’œil discret au hutt tandis qu’un sourire aimable s’afficha sur son visage large et anguleux de nautolane. Sliviqas dégageait un certain calme. Il devait certainement sortir du lot. Les préjugés sur les Hutt étaient nombreux et sans doute de nombreux jedi, malgré leur sagesse, auraient refusé de prendre l’un d’eux comme élève. Mais il existait également de nombreux préjugés à propose des quarren eux-mêmes. Ils étaient nombreux dans les rangs peu recommandables des pègres de la bordure extérieure. Cette race avait la réputation d’être violente et cupide. Il ne faisait aucun doute que Sliviqas avait dû vivre la discrimination que devait supporter Glurba aujourd’hui. Il avait sûrement un certain potentiel en son actuel élève.

- Je ne sais pas si Glurba a eu le temps de l’évoquer, mais nous allons chercher un rapport républicain à la préfecture pour le ramener au temple. C’est juste de la routine mais au moins nous allons voir un peu de Coruscant, allons-y !

Wen associait toujours Coruscant à son père Ark Janto, sénateur de Glee Anselm. Elle avait été repérée par son ancien maître alors même qu’il venait d’être muté sur celle-ci. Elle aurait de toute façon l’ordre tôt ou tard, elle avait normalement été enregistrée dès la naissance… Elle connaissait cependant assez mal la planète en elle-même. Elle savait que la beauté des hauteurs de la ville-planète n’était pas sa seule réalité, elle n’avait toutefois jamais eu le temps d’en visiter plus. Elle connaissait bien l’hôpital grâce à Alyria.

Ils arrivèrent rapidement à la préfecture. C’était un immense bâtiment métallique et sans fioritures. L’architecture était assez utilitaire, ce qui donnait à l’immeuble un aspect froid. Toute l’idée que l’on se faisait d’un bâtiment administratif. Wen entra d’un décidé et alla directement à l’accueil où un humain d’une vingtaine d’années avait l’air de s’ennuyer ferme. En les voyant arriver, ce dernier jeta un regard de franc dégoût au Hutt. Il ne devait pas y en avoir très souvent sur Cosruscant, enfin si l’on oubliait le tristement fameux ancien sénateur Ragda.

- Euuuh Bonjour, nous venons pour le rapport de Golara ?

L’humain lui jeta un regard surpris, puis lança un regard vers méfiant vers le maître jedi et son padawan. Il farfouilla un instant dans son bureau pour en tirer le précieux datapad qu’il tendit à la jeune nautolane. Wen le saisit et le rangea dans la sacoche en cuir de bantha qui pendait constamment à son épaule. L’homme ne put s’empêcher de laisser échapper un commentaire malvenu, à croire qu’elle attirait les crétins aujourd’hui.

- C’est tout ! Vous voulez pas venir à quinze aussi ? Avec des trompettes et tout le tintouin ?

Wen gratifia l’homme d’un coup d’œil profondément réprobateur avant de tourner les talons. En sortant, elle lança à Glurba et Sliviqas tout en sortant du bâtiment :

- Non mais vous avez vu comment il vous a regardé ! Vraiment les employés administratifs ne manquent pas de…

Tout occupée à fulminer. Elle n’entendit même pas venir le speeder. Elle dut sauter sur le côté au dernier moment et se retrouva à mordre la poussière. Tout était arrivé si vite ! Elle vérifia rapidement qu’elle n’avait mal nulle part. Elle semblait entière mais lorsqu’elle tapota à l’endroit où était censée se trouver sa sacoche, elle constata que cette dernière avait disparu. Elle jeta un regard horrifié à Glurba.
Glurba Lugliiamo
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WEN – Glurba ! Te voilà ! Comment vas-tu ?

Glurba sourit, et s'approcha de Wen alors que cette dernière salua respectueusement Maître Sliviqas. Quand il fut suffisamment près, Glurba répondit à Wen en lui tapotant l'épaule :

GLURBA – Ca va forcément ! Et toi, bien remise de tes émotions ?

Ce genre de gestes de promiscuité était mal vu chez les Jedis, Glurba le savait bien, mais cela faisait partie des innombrables choses sur lesquelles il semblait impossible de formater son esprit de Hutt. Et encore, là, ce n'était qu'une tape amicale sur l'épaule, mais que dire quand il s'adonnait aux caresses, aux massages et même aux léchouilles... Un Jedi devait être un exemple de pudeur et de chasteté. Tout ce que Glurba n'était pas. Tout ce qu'un Hutt négligeait.
En plus de cela, cette tape amicale pouvait très bien être mal vue de Wen elle-même : après tout, elle n'avait pas forcément de sentir le contact de la peau du Hutt, même sur ses vêtements, d'autant plus que le mucus de Glurba était particulièrement plus gluant encore que la moyenne chez les Hutts, et même sa bave verdâtre s'écoulait avec plus d'abondance. Oui, les Hutts étaient déjà répugnants physiquement, Glurba l'était encore plus. Cela dit, à son avantage, Glurba était bien moins obèse – ça restait toujours relatif, pour un Hutt.

Maître Sliviqas, lui, soupira intérieurement, mais Wen eut tôt fait de le sortir de ses pensées :

WEN – J’espère que Glurba aura eu des mots aimables à mon égard. Il s'est montré très courageux sur Nar Shaddaa.

Flatté, Glurba tourna la tête vers Maître Sliviqas avec un sourire fier. C'était genre : « Eh ouais patron, t'as entendu la petite ? Elle dit que j'ai été super courageux ! Ouais, j'suis courageux, moi ! ». Ca se lut mot pour mot dans ses yeux. Maître Sliviqas fut lui-même fier de son élève, et sourit poliment à Wen, appréciant le compliment comme s'il lui était destiné.

SLIVIQAS – Glurba manque de beaucoup de choses, mais pas de courage, c'est certain. Et son rapport vous présente comme une personne ayant fait montre de tout autant de courage. Vous auriez pu rester sous la protection de Maître Belluma, et pourtant, elle ne s'en serait peut-être pas aussi bien sortie sans votre bravoure.

Glurba afficha à cet instant son sourire fier à Wen. Ses yeux dirent cette fois : « Eh ouais poulette, t'as entendu mon Maître ? J'ai fait des compliments sur toi ! Ouais, j'suis un gentil Hutt, moi ! ». Ca se lut mot pour mot dans ses yeux.

WEN – Je ne sais pas si Glurba a eu le temps de l’évoquer, mais nous allons chercher un rapport républicain à la préfecture pour le ramener au temple. C’est juste de la routine mais au moins nous allons voir un peu de Coruscant, allons-y !
SLIVIQAS – En fait il n'a pas eu à l'évoquer.

Sliviqas sous-entendit par là qu'il avait entendu le message de Wen à Glurba, il en savait donc autant que ce dernier sur la nature de la mission. C'était certes de la routine, mais cela lui faisait plaisir de retrouver son gluant élève, et de rester avec lui un moment.

Sur ces politesse, les trois Jedis se rendirent à la préfecture. Le bâtiment n'était pas loin, et ils y furent rapidement, relativement à la lenteur de déplacement du Hutt. Quand ils entrèrent, le jeune Humain à l'accueil assena un regard exorbité au groupe. Il devait avoir une petite vingtaine d'années, c'était peut-être un poste intérimaire qu'il occupait là, en tout cas il ne travaillait pas ici depuis longtemps. C'était peut-être la première fois qu'il voyait des Jedis entrer dans le bâtiment, et surtout, un Hutt. Passé l'effet de surprise, il chercha à peine à dissimuler son dégoût.

Wen resta courtoise en demandant à obtenir le rapport du dénommé Golara. Elle l'obtint sans écueil, mais au moment de s'en aller, les trois Jedis durent essuyer une réflexion malvenue de la part de l'employé administratif. Glurba ricana. Alors que Wen sembla plutôt agacée par cette réflexion, Glurba, lui, trouva cela amusant. Maître Sliviqas, quant à lui, ne dit rien. Il aurait pu corriger l'employé administratif au respect qu'il devrait avoir envers des Jedis, mais non, même pas. Rien d'étonnant : pour le connaître, Glurba savait que Maître Sliviqas était quelqu'un de humble... et qui manquait un peu de caractère, au demeurant.

Une fois sortie, Wen exprima son irritation... mais fut coupée par l'irruption à toute vitesse d'une personne sur un speeder monoplace qui manqua de percuter Wen. Cette dernière bondit sur le côté, s'étalant au sol.

GLURBA – Hey ! Ca va pas ! Petit crétin !

Glurba s'attendit à voir Maître Sliviqas s'approcher tout de suite de Wen pour s'assurer qu'elle allait bien, mais au lieu de ça, le Chevalier Jedi plissa les yeux en scrutant le véhicule l'espace d'un instant, avant de s'approcher effectivement de Wen.

SLIVIQAS – Tu vas bien ? Il t'a arraché le datapad.

Glurba, de son côté, rampait sur la route comme pour poursuivre le speeder.

GLURBA – Reviens là, espèce de bouse de blurrg ! Tu vas voir ce que tu vas voir !

Maître Sliviqas tourna la tête, pour voir la Limace “courir” après le speeder en insultant le voleur à tue-tête. Il soupira.

SLIVIQAS – Glurba... Où crois-tu aller comme ça ?
GLURBA – Il faut le rattraper !
SLIVIQAS – Et tu crois que c'est en rampant après son speeder que tu vas le rattraper ?
GLURBA – Maître Sliviqas, vous savez que je vais mal le prendre si vous me répétez encore qu'un Hutt est lent !...

Nouveau soupir du Chevalier Jedi.

SLIVIQAS – Ce n'est pas une question d'être un Hutt... Même Wen ou moi ne pourrions pas rattraper ce speeder. Pour quoi passes-tu à t'élancer comme cela bêtement en vociférant des insultes ? Tu es un Jedi, dois-je te le rappeler ? Ne t'expose pas au ridicule comme ça en pleine rue de Coruscant.

Glurba baissa le regard. Il devait bien avouer que Maître Sliviqas avait raison. Mais sur le coup, ça le défoulait de faire ça. Maintenant qu'il s'était défoulé, il revint auprès de ses deux confrères.

GLURBA – Tu vas bien, Wen ?

finit-il par demander comme pour se rattraper. Un peu pour le principe, en fait.

SLIVIQAS – Vu son véhicule et sa conduite, je pense qu'il vient des bas-quartiers. Ce speeder est sûrement même volé, tout comme il vient de voler ce datapad à Wen.
GLURBA – Il a volé le datapad ?! Mais quelle bouse fumante de bl...
SLIVIQAS – Glurba ! Nous allons nous rendre dans les bas-fonds. Je suis sûr que nous y retrouverons le speeder... et le datapad.
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Wen remercia Sliviqas et assura le Hutt qu'elle allait bien d’une petite voix. Ce speeder n’était pas passé loin. Le jedi Quarren avait malheureusement raison. Le voleur était parti avec son sac, le précieux datapad dedans. Elle avait échappé à Nar Shaddaa pour perdre un rapport dans une rue passante de Coruscant. C’était tout bonnement incroyable. La nautolan allait se relever quand elle observa bouche bée Glurba s’élancer derrière le speeder en vociférant. Le hutt avait quand même bon cœur, la réaction était honnête et spontanée, même si la scène était assez ridicule. Au moins, Wen savait qu’elle avait un irréductible défenseur si jamais elle avait des ennuis.

- Je suis navrée maître Sliviqas. J’aurais dû sentir le speeder venir. J’ai bien peur que notre balade prenne un peu plus de temps que ce que nous avions prévu…

Elle se releva. Elle avait eu plus de peur que de mal. De toute évidence, l’homme qui conduisait le speeder avait l’habitude de ce genre d’opération. Le quarren semblait avoir eu le temps de repérer où allait le voleur. Wen se rapprocha de ses compagnons. Elle pouvait entendre le jedi faire une leçon à Glurba. Il était vrai que ce dernier était encore impulsif, sans doute de son caractère pour le moins atypique au sein de l’ordre.

- Je pense que Maître Sliviqas a raison. Nous devrions tenter de chercher notre mystérieux voleur dans les bas-fonds. Il me semble qu’il y a une sorte de monte-charge qui descend dans les niveaux inférieurs non loin.

Wen n’était pas dupe. Elle savait que la société n’avait rien d’idyllique. Pire même, la société était très verticale et il existait deux mondes bien opposés. Elle n’avait jusqu’ici connu que le monde des privilégiés. De fille de diplomate à jeune padawan, elle n’avait jamais connu la pauvreté et le fait de devoir lutter pour sa survie de la nourriture. Elle ne minimisait pas les épreuves qu’elle avait subies, perdre son mentor n’avait rien d’une sinécure. Mais elle n’avait pas connu la misère, c’était un fait.

La nautolan guida ses compagnons jusqu’à l’ascenseur qu’elle avait repéré. Il était en métal, simple et fonctionnel, mais ancien. A l’intérieur quelques graffitis obscènes annonçaient la couleur. Les portes de l’élévateur se refermèrent derrière eux. L’engin fit un bruit étrange et peu rassurant, les secoua légèrement avant d’entamer une longue descente. Direction : les bas-fonds de Coruscant où la lumière naturelle ne perçait jamais. Wen ne savait à quoi s’attendre.

- Je ne suis jamais allée dans les bas-fonds de la planète, admit la padawan. Je ne sais même pas si ces endroits sont dangereux. Avez-vous une idée de plan ?

Peut-être Glurba et le maître Sliviqas avaient-ils des idées pour agir rapidement ? Wen n’avait aucune envie de rentrer au temple les mains vides. Ce serait un épisode assez honteux. L’élévateur atteignit sa destination en émettant un bref don de ferraille. Mais Wen fut heurtée jusque dans la Force par autre chose. Jamais elle n’aurait pu penser cela possible mais ce qu’elle ressentit fut très similaire à ce qu’elle avait croisé sur Nar Shaddaa. Cette sensation de vie dense qui fourmillait et qui rendait la Force très difficile à lire. L’endroit idéal pour dissimuler un manipulateur de la Force.

Les portes de l’élévateur s’ouvrirent et cette fois ce qui la frappa ce fut la pauvreté de l’endroit. C’était bien pire que ce qu’elle avait pu imaginer. Il n’y avait que des déchets partout. Des piles de déchets qui venaient d’en haut et dont personne ne voulait. L’odeur était forte, désagréable, mélange de saleté et de sels. Il lui semblait percevoir au loin des pleurs. En tant que nautolan, ses immenses yeux qui lui mangeaient une partie du visage étaient capable de percer les fonds marins, elle n’eut donc aucun mal à s’habituer à l’obscurité des lieux. Elle pouvait voir des créatures enguenillées dans de vieilles nippes informes farfouiller dans les piles d’immondices avec la force du désespoir.

- Il semblerait que nous sommes à bon port… observa la jeune padawan d’une voix tremblante.

Sur sa droite, elle distinguait de vieilles constructions en bois, métal et toute sorte de matériel de récupération. Une faible lumière s’échappait de certains de ces abris de fortune. Elle ne s’était vraiment pas attendu à ce que la planète la plus centrale et prospère de la République abrite un tel degré de pauvreté. Elle avait lu les chroniques de Revan, cela lui rappelait la planète Taris, qui était toujours infestée de Rakhgouls et qui peinait à se reconstruire. Les riches en haut, les pauvres en bas.

La jeune femme s’avança de quelques pas. Elle manqua de trébucher sur l’une des créatures qui fouillait les déchets. Il lui sembla qu’il s’agissait d’une femme vaguement humanoïde. Cette dernière dévisagea avec une grande peur dans le regard na nautolan puis commença à reculer à pas précipités. Elle serrait contre elle ce qui semblait être un bout de métal.

- Excusez-moi, je ne voulais pas…

La femme se retourna et se mit à courir à rapides enjambées à travers la décharge, faisant claquer des bouts d’acier les uns contre les autres. Avant qu’elle ne disparaisse de leur champ de vision, elle manqua trébucher mais se rattrapa au dernier au moment et se fondit dans les ombres, comme si elle rejoignait un territoire qui était devenu son élément naturel.

- … vous effrayer, termina Wen d’une voix incertaine.
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Wen allait bien, mais elle était navrée de ne pas avoir senti le speeder venir. A cette réflexion, Glurba se dit que même avec la Force, on ne pouvait pas tout sentir venir. Il ne se prenait pas pour un exemple, il avait conscience d'être très peu attentif aux remous de la Force, il n'aurait jamais pu sentir venir ce speeder. Seulement, il remarquait que Maître Sliviqas n'avait pas été plus vigilant sur ce coup-là. Wen s'excusait mais le Chevalier Jedi n'avait pas, lui non plus, senti venir le speeder, après tout. Glurba se garda bien de le remarquer à voix haute toutefois, par respect pour son Maître.

Puis Wen se mit debout pendant que Maître Sliviqas parlait, suggérant d'aller dans les bas-fonds après avoir stoppé Glurba dans son élan d'insultes. Wen se rapprocha d'eux et approuva la suggestion de Maître Sliviqas, tout en ajoutant savoir qu'un monte-charge descendant aux niveaux inférieurs de la ville se trouvait non loin d'ici. Elle prit donc l'initiative d'y conduire le Chevalier Jedi Quarren et son élève Hutt.

Elle avait dit vrai, un large ascenceur se trouvait là, à une petite quinzaine de minutes qui auraient été moins sans le Hutt. Glurba observa avec un rictus les graffitis parfois obsènes qui “décoraient” le vieil appareil. Beaucoup de Hutts atteignaient la tonne en poids, ce n'était pas le cas de Glurba qui était moins obèse que la moyenne pour sa race. Glurba était “mince” dans les standards hutts. Pour autant, c'était un gastéropode de plus de sept cents cinquante kilos, que la plateforme du vieux monte-charge dut supporter en plus des poids, dérisoires à côté, de Wen et de Maître Sliviqas. Les portes se refermèrent et l'appareil produisit un bruit bien peu rassurant. Sous sa sole de limace, Glurba le sentit vibrer. Il espéra qu'il allait tenir bon et ne pas tomber en panne avec eux coincés à l'intérieur. Il cessa d'être inquiet quand finalement la plateforme descendit. Une longue descente jusqu'aux bas-fonds. La lumière naturelle fut peu à peu remplacée par des lumières artificielles jusqu'à ne plus percer d'un moindre rai.

WEN – Je ne suis jamais allée dans les bas-fonds de la planète. Je ne sais même pas si ces endroits sont dangereux. Avez-vous une idée de plan ?

Glurba n'y avait pas trop réfléchi pour l'instant. Maître Sliviqas tourna la tête vers lui, attendant que son élève émette des idées le premier. Glurba devina que c'était à lui de parler. Maître Sliviqas resterait en retrait pendant la mission, car il voulait le voir à l'œuvre.

GLURBA – Les gens qui vivent ici ont du ressentiment envers ceux de la surface qui les ignorent. Notre statut de Jedi ne nous servira à rien ici. Si l'on veut obtenir quelque chose, cela devra s'acheter.

Ce n'était sûrement pas ce que Maître Sliviqas avait envie d'entendre mais il ne dit rien.

Durant les quelques minutes, les trois Jedis eurent le temps d'appréhender ce qu'ils allaient découvrir comme univers sociétal en bas, mais Glurba y pensa avec le sourire. Il n'avait jamais vraiment connu la misère directement. Les Hutts imposaient la misère sans la vivre. Proscrit, il n'avait pas connu l'opulence à laquelle il aurait dû être destiné, mais avait connu un niveau de vie moyen sur Nazzri, avant d'être repêché par l'Ordre Jedi. En tant que Hutt, il se sentait intouchable par la basse populace. Il ne regardait pas les miséreux avec mépris mais avait bien conscience d'avoir tout pouvoir sur eux. Que ce soit à l'aide de son sabre-laser, de la Force ou de son autorité naturelle, il pouvait se défendre si des vauriens s'en prenaient à lui. Il n'avait donc, dans son esprit, rien à craindre à déambuler dans les bas-fonds.

Il n'éprouvait donc aucun stress quand les portes s'ouvrirent à la fin de la descente. L'odeur d'ordures fut la première à accueillir les trois Jedis. Les larges narines du Hutt furent flattées et papillonnèrent. Il y avait d'agréables relents d'urine et d'excréments. Le Hutt s'avança en balayant du regard l'endroit. Les déchets s'entassaient au pied des murs. La vermine animale y grouillait autant que les miséreux. Wen trébucha même sur quelqu'un et n'eut pas le temps de s'excuser que la personne détala, apeurée.

GLURBA – Il faut avoir de la logique. Maître Sliviqas, vous avez su reconnaître que ce speeder venait des bas-fonds. Comment ?
SLIVIQAS – Il avait une empreinte qui était étrangère au quartier. Il était en plus dans un mauvais état, il n'avait aucun entretien. J'ai fait une simple déduction.
GLURBA – Ca veut dire que ce speeder ne venait pas tout juste d'être volé. Il est régulièrement utilisé par des gens qui vivent ici. Il doit être garé près d'une entrée des bas-fonds, qui n'est pas celle par où nous venons. Les personnes que l'on voit ici n'ont pas vu notre voleur. Trouvons d'abord par où il est rentré dans les bas-fonds, et on pourra essayer de tracer son parcours et de l'identifier.
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Glurba avait l'air plutôt à l'aise au milieu des ordures. Les Hutt faisaient décidément partie des formes de vie les plus spécifiques de ce coin de la galaxie. Le Maître Sliviqas avait commencé à se mettre à l'écart du travail des deux jeunes padawans. Même si c'était le cas, la nautolan était rassurée de l'avoir à leurs côtés si jamais la situation tournait mal. Son compagnon pensait que leur statut de jedi leur serait inutile, Wen était d'accord. Le peuple d'en bas n'avait pas le temps de s'occuper de choses qui pouvaient sembler aussi mystiques et lointaines que la Force et son pouvoir. Il leur faudrait trouver un autre moyen d'arriver à leurs fins.

- Il ne doit pas être descendu très loin, observa Wen en revenant à elle-même. Peut-être que nous trouverons des gens auprès de qui trouver des informations si nous approchons des constructions.

Elle désigna les frêles maisons de la main. La nautolan était très curieuse de rencontrer des personnes qui vivaient ici. Ils devaient avoir une façon de voir les choses très différentes de la sienne. Ce serait probablement une rencontre enrichissante, du moins si les habitants évitaient de les fuir dès qu'ils s'approchaient d'eux. D'autres semblaient tout simplement indifférents à leur présence et se contentaient d'un regard interrogatif à leur égard. Puis ils poursuivaient leur route avec froideur.

Wen se dirigea vers les quelques habitations. Certaines étaient à deux doigts de s'écrouler tant elles étaient fragiles. Les silhouettes grises continuaient de les éviter avec soin. Ils ne trouvèrent dans un premier temps personne à qui parler. Ils continuèrent un peu plus loin. Wen s'habituait de plus en plus à l'ombre qui régnait en ces lieux. Elle était moins agressée par les odeurs lourdes et elle commençait même à arrêta de trébucher sur tous les déchets qui jonchaient le sol.

Ils arrivèrent finalement à une sorte de place, le sel lieu qui possédait de pâles néons. Une lumière bleutée maladive éclairait des rangées d'objets hétéroclites. Wen s'aperçut qu'il s'agissait d'une sorte de marché, certains virent les nouveaux arrivants et dissimulèrent rapidement leurs marchandises. En particulier les marchandises les plus risquées, celles qui étaient illégales. Mai beaucoup gardèrent leurs produits bien visibles car ils n'avaient pas la choix. En observant les choses de loin, elle comprit que le marché fonctionnait au troc. Il n'y avait pas de crédits dans les bas-fonds, une véritable économie parallèle existait sans besoin d'autorités officielles.

En avançant, Wen trouva beaucoup de revendeurs de parties de droïdes. Ils les récupéraient sûrement sur les robots jetés par les gens d'en-haut, puis les démantelaient pour en revendre les parties les plus chères. Il y avait également une vieille femme qui revendaient des morceaux d'armures et d'armes brisées, il était difficile de voir d'où elle tirait tout cela. Un rodien faisait cuire des grosses mouches peu ragoutants pour les revendre. C'était un tout autre univers. Wen se pencha vers Glurba quand elle repéra quelque chose de très intéressant.

- Regarde ! L'homme là-bas revend des parties de speeder ! Ce ne doit pas être courant de posséder un tel engin ici. Il doit bien savoir quelque chose, juste par quelles entrées ces machines peuvent passer !

L'homme avait un âge indéfinissable. Il avait les cheveux très blancs et un œil mort. Son visage comme son cou étaient bardés de cicatrices anciennes qui témoignaient d'une vie difficile. Sans plus de bavardages, Wen s'approcha de ce dernier avec un grand sourire. Il la vit venir de loin, la regarda de haut en bas et son visage se ferma immédiatement quand il reconnu une étrangère, une créature d'en haut.

- Bonjour ! Excusez-moi de vous déranger, j'aimerais avoir quelques informations…

L'homme eut une réaction de recul assez vive et parla d'un ton qui n'avait rien d'amène.

- Les gens comme vous n'avez rien à faire ici, retournez d'où vous venez. Vous n'apportez que le mal ici.

Sans un mot de plus, l'homme lui tourna le dos et commença à ranger ses produits. Wen ne s'était pas attendue à une une réaction aussi brutale et demeura abasourdie quelques instants.
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Après être revenue à elle, Wen reprit la parole pour suggérer d'approcher des constructions. Elle supposa que le voleur du datapad n'était pas descendu très loin, mais Glurba se demanda ce qui lui permettait de dire cela. Ils n'avaient aucune idée de là où le voleur du datapad avait pu se rendre, ils n'étaient descendus dans les bas-fonds que sur simple intuition de Maître Sliviqas bien que Glurba ne la mît pas en doute, et l'entrée par laquelle le speeder était passé pouvait être n'importe où. Si la Force le voulait bien, ils tomberaient rapidement sur le voleur du datapad, mais ils pouvaient tout aussi bien parcourir les bas-fonds de long en large, quoique Glurba doutait fort qu'il soit possible d'en faire le tour complet en une journée.

En tout cas, ils suivirent l'idée de Wen, autant commencer par quelque chose, et qui dit habitation, dit habitant susceptible de donner des informations. Le problème est qu'ils ne savaient même pas de quelle race était le voleur. Glurba n'avait pas eu le temps de voir, Maître Sliviqas avait cru voir un Humain mais n'avait pas eu le temps de se concentrer pour avoir confirmation par la Force, et le voleur pouvait très bien être un Proche-Humain. En somme, les trois Jedis n'étaient sûr de rien quant à la race du voleur. Impossible de le décrire pour savoir si des gens l'avaient aperçu, et de toute façon, Glurba doutait que ce soit une bonne tactique : en tant que Hutt, il savait que quand un groupe de personnes écrasées par une élite formaient une communauté isolée, leur rancœur se cristallisait et ils n'aidaient plus cette élite. Aux yeux des habitants de ces bas-fonds, les trois Jedis représentaient l'élite de la population de la surface, ce qui ne bougeaient pas le petit doigt pour leur offrir un avenir meilleur.

Les trois Jedis arrivèrent à une sorte de marché, dont la place était éclairée par des néons n'émettant qu'une lueur agonisante. Glurba ne laissait pas un mois à ces néons avant de cesser définitivement de s'allumer. Plusieurs marchands, en voyant les trois Jedis, rangèrent une partie de leurs marchandises, signe que ce qui se vendait ici n'était pas toujours très légal. Glurba avait l'impression d'être soudain le membre d'un kajiidic se promenant dans le marché noir d'un quartier sous sa gouvernance. Les marchands ici craignaient-ils un procès verbal parce que Glurba était un Hutt ou parce qu'il était un Jedi ? Sûrement la seconde hypothèse. Les marchands ici voulaient pouvoir vendre leur camelote en toute tranquillité ; laisser trois Jedis voir leurs marchandises illégales, c'était risquer une descente de contrôle qui “foutrait le boxon”.

D'un coup d'œil, Glurba put noter que beaucoup de marchandises ici étaient des pièces détachées pour droïdes et autres appareils robotisés. Une bonne partie devait être issues de contrebande. Tout comme le speeder du malfrat était un véhicule volé. Il allait falloir la jouer fine, car une fausse note et beaucoup de sources potentielles d'informations se fermeraient.
Wen se pencha vers Glurba :

WEN – Regarde ! L'homme là-bas revend des parties de speeder ! Ce ne doit pas être courant de posséder un tel engin ici. Il doit bien savoir quelque chose, juste par quelles entrées ces machines peuvent passer.

Glurba acquiecsa, et ils s'approchèrent de l'Humain borgne aux cheveux blancs. Sa peau était striée de cicatrices. Il n'avait pas eu la vie facile... mais peut-être aussi qu'il avait eu la vie qu'il avait méritée. Glurba n'était pas là pour s'intéresser à lui de toute façon.

WEN – Bonjour ! Excusez-moi de vous déranger, j'aimerais avoir quelques informations...
Marchand de pièces détachées de speeder – Les gens comme vous n'avez rien à faire ici, retournez d'où vous venez. Vous n'apportez que le mal ici.

La politesse de Wen ne portait pas ses fruits. Glurba, loin de se laisser démonter par cette désobligeance prévisible, observa les marchandises exposées, pendant que le marchand leur tournait le dos pour ranger quelques articles. Il y avait des pièces de batterie, des pièces de moteur, des circuits électriques... Glurba vit le marchand ranger une pièce qui était présentée avec deux autres, comme si elles faisaient partie d'un tout, mais un détail l'interpela :

GLURBA – Dites-moi, le commutateur que vous rangez, là, il est fait pour aller avec ce dérobulateur ?

Un peu surpris par la question, et sans se montrer plus avenant, le marchand se retourna et lâcha :

Marchand de pièces détachées de speeder – Qu'est-ce que ça peut vous faire ?
GLURBA – Ca pourrait m'intéresser.
Marchand de pièces détachées de speeder – Ces pièces sont faites pour un speeder biplace de modèle Klixion 100. Franchement, je vous imagine mal là-dedans.
GLURBA – Oh non, ce n'est pas pour ça. Ce que je trouve intéressant, c'est que vous vendiez ensemble des pièces incompatibles entre elles.
Marchand de pièces détachées de speeder – Et depuis quand un Hutt s'intéresse à l'automobile, hein ? Allez, retournez baver ailleurs.

Avec aplomb, Glurba rétorqua :

GLURBA – Je m'y intéresse suffisamment pour savoir que ce commutateur est un BIX-V de puissance 20 Waltro, ou au mieux 40 Waltro, et que ce dérobulateur a besoin d'un commutateur capable de supporter une puissance d'au moins 75 Waltro. Alors, c'est vrai que je ne suis jamais monté dans un Klixion 100, je m'y sentirais un peu trop à l'étroit et j'aurais du mal à le conduire ; mais plus que de m'intéresser à l'automobile, je m'intéresse à la petite mécanique, et si vous associez un BIX-V avec un dérobulateur comme celui que vous avez là, tout ce que vous allez obtenir comme résultat, c'est un utilisateur qui va se prendre une explosion en pleine tronche. Ce ne sera pas mortel, et s'il n'y connaît rien, il pensera que la panne vient d'ailleurs et viendra vous acheter une autre pièce. Avouez donc que ce serait bête que tous vos potentiels clients apprennent que vous vous y connaissez moins qu'un Hutt en automobile.

Le marchand fut scotché. Il avait face à lui un Hutt qui, en plus d'avoir finalement un certain sens de l'humour qui le rendait propice à de l'auto-dérision, avait effectivement les connaissances suffisantes en mécanique pour déceler l'escroquerie. Deux choses assez inimaginables venant de cette race. A cela s'ajoutait le fait que ce Hutt était un Jedi. Glurba était vraiment un Hutt des plus atypiques.

GLURBA – Vous voyez, nous n'avons aucune intention d'« apporter le mal », comme vous dites, à tous les gens qui habitent ici. Mais nous avons en effet besoin de certaines informations, et si vous refusez de nous les donner, la seule personne qui aura des ennuis ici et une bonne raison de nous en vouloir, ce sera vous. Alors soit vous vous montrez encore impoli avec ma camarade et vous continuez à faire des réflexions déplaisantes sur ma bave, et je pense que tout le monde ici sera content d'être orienté vers des vendeurs plus compétents que vous, soit vous nous donnez les informations dont nous avons besoin, et nous vous laissons continuer vos petites escroqueries.

Le marchand balaya du regard la place du marché pour s'assurer que personnes ne venait d'entendre les propos de ce drôle de Hutt, puis se pencha vers ce dernier.

Marchand de pièces détachées de speeder – Parlez moins fort, bordel ! C'est quoi que vous voulez savoir ?
GLURBA – Nous cherchons quelqu'un qui pourrait nous donner des informations sensibles sur un fonctionnaire de la préfecture.

Glurba venait de dire qu'ils n'étaient pas venus ici pour causer du tort à qui que ce soit ici. Bien que sa menace eût visiblement fonctionné sur le marchand, le meilleur moyen de le garder dans sa poche et de ne pas rebuter quiconque d'autre était d'éviter à tout prix de parler d'un voleur. Il fallait se faire passer pour quelqu'un qui cherchait à acheter le datapad, surtout pas pour quelqu'un qui cherchait à le récupérer après se l'être fait voler.

Marchand de pièces détachées de speeder – Ca intéresse des Jedis, ça, vraiment ?
GLURBA – Autant que la mécanique peut intéresser un Hutt.

Voilà une réplique aux sens multiples : Glurba évitait habilement de confirmer que des Jedis enquêtaient furtivement sur un fonctionnaire républicain, tout en confirmant qu'eux, en tout cas, avaient besoin de cette information. Il restait par ailleurs parfaitement conscient qu'un Hutt, normalement, ne s'intéressait pas à la mécanique, que c'était très exceptionnel mais sans être pour autant absolument inexistant ; l'analogie était toute trouvée avec les informations que des Jedis pouvaient rechercher sur un fonctionnaire républicain.

Marchand de pièces détachées de speeder – Je pense tout de suite à Cogan, un Hrakien. C'est un collecteur d'informations, il les revend au plus offrant. Vous le trouverez dans le quartier de la Promenade.
GLURBA – Et où se trouve le quartier de la Promenade ?
Marchand de pièces détachées de speeder – Ecoutez, je veux bien vous aider, mais je vais avoir du mal à faire le guide, ici. Demandez votre chemin aux gens.
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Wen fut très impressionnée par l'intervention du Hutt. Elle ignorait que Glurba eut des connaissances aussi pointues sur les vaisseaux ! Il avait vraiment l'air sûr de lui et n'hésita pas à mettre un peu de pression sur le vendeur. La nautolan aurait été incapable de voir ce genre d'escroquerie, elle était bien plus douée avec les ordinateurs qu'avec les propulseurs. Au moins maintenant ils avaient un nom et ils allaient pouvoir avancer dans leur quête. Ce petit détour s'annonçait finalement pour le moins dépaysant et surprenant, si bien que la padawan ne put s'empêcher d'esquisser un sourire de satisfaction. En tant que fille de diplomate, elle savait apprécier un bon discours à sa juste valeur.

Ils s'éloignèrent de l'homme. Ce dernier continua à travailler en maugréant et en leur jetant de temps à autre un regard mauvais. A l'avenir il y réfléchirait deux fois avant de vouloir arnaquer de potentiels acheteurs.

- Glurba, tu as vraiment été génial ! Nous avons maintenant un nom, je n'espérais pas en arriver là aussi vite. Si c'est un trafiquant d'informations, je ne pense pas qu'il nous laisse le datapad si facilement ! Comment sais-tu tout cela sur la mécanique ?

Mais avant d'anticiper autant, il fallait déjà trouver le sinistre individu qui avait failli la renverser. Le quartier de la Promenade lui semblait un bien joli nom pour un endroit aussi décrépi. Le vendeur de parties de speeder ne semblait pas vouloir les aider plus que cela, déjà qu’il avait été humilié par un Hutt. Son premier contact avec un autochtone avait peut-être été peu aimable, mais peut-être existait-il quelques personnes de bonne volonté et prête à faire une bonne action dans cet endroit. Wen s’éloigna donc un peu plus de l’étal du vendeur et s’enfonça plus loin dans le marché.

L’endroit était réellement immense. La petite place donnait sur plusieurs chemins approximatifs qui s’élargissaient petit à petit. Les maisons étaient un peu plus solides, avec la tôle et de la ferraille qui tenaient des ensembles de petits immeubles à l’architecture approximative. Sur plusieurs murs, des images larges et colorées avaient été dessinées, probablement des artistes locaux qui avaient tenté d’égayer les lieux. Mais cela rendait l’endroit encore plus triste finalement. Wen tenta à plusieurs reprises d’entrer en contact avec des habitants. Plusieurs fois la personne qu’elle interpelait filait à petits pas, le regard dans le vide, pour éviter de parler avec eux. Faut dire qu’un Hutt, un nautolan et un Quarren en habits de jedi, ça faisait un peu tâche.

Trouver une location précise était d’autant plus un objectif complexe que l’étrange cité souterraine ne suivait pas de logique architecturale précise. Les gens construisaient leur demeure de fortune où il y avait de la place, défiant parfois les lois de la logique et du bon sens les plus simples. A terme, les lieux étaient plus labyrinthiques qu’autre chose. Il n’y avait bien sûr aucune indication sur les directions qu’ils prenaient et devaient se déplacer à l’instinct, quasiment à l’aveugle, dans l’espoir de s’approcher de leur but initial. La Force avait tout de même une raison de leur faire subir une telle épreuve.

Wen allait abandonner quand une voix moqueuse lui parvint d’un recoin sombre. Ses compagnons et elle venaient d’entrer dans une ruelle adjacente à une route plus large où des taudis s’accumulaient. Construits au hasard et tenant debout par le plus grand des miracles, la jeune nautolan dut plisser des yeux pour distinguer une silhouette fine qui se terrait parmi les ombres.

- Vous avez l’air complètement perdus, mes petits.

La mystérieuse silhouette d’approcha de la lumière criarde et clignotante d’un néon accroché à une sorte de palissade où il manquait quelques planches. C’était une humaine qui ne devait pas avoir plus de 14 ou 15 ans. Elle avait le visage sale et ses vêtements n’étaient que des haillons marronnasses de forme indéfinissable mais elle avait une vivacité dans ses yeux pâles qui la différenciaient des ombres vaguement humaines qu’ils avaient croisées jusqu’ici.

- Ouah, les Hutt sont encore plus gros que ce que je pensais ! Vous connaissez pas du tout l’endroit pas vrai. Vous êtes habillés bizarrement, vous êtes des jedi non ? Ils viennent pas souvent par ici. Personne ne vient souvent par ici.

Wen considéra la jeune femme avec méfiance, la fille était toutefois la première personne qui leur adressait la parole spontanément, elle n’allait pas gâcher cette opportunité sans tenter quoi que ce soit.

- En effet. Nous sommes à la recherche de quelque chose qui nous a été volé. Nous cherchons un Hrakien nommé Cogan. On nous a dit qu’il se trouvait sur la Route de la Promenade. Sais-tu où c’est ?

La jeune fille eut un reniflement précisant, comme si elle avait été un instant insultée par la question.

- Bien sûr que je sais où c’est. Mais j’ai un petit souci à régler. Si vous m’aidez je vous aide. On a rien sans rien, comme on dit.

- Ça dépend. De quoi as-tu besoin ?

- Mon con de frère s’est encore fait prendre quand il chapardait des trucs. Il est vraiment nul à ça. Il s’est fait enfermé dans une arrière-boutique en dur dans une zone un peu moins pourrie de cette espèce de décharge. Mon frère est vraiment con mais j’en ai besoin. J’aimerais que vous me le libériez. Après je vous trouverai Cogan. D’ac ?

- J’aimerais en parler à mon camarade avant.

Wen se rapprocha de Glurba en jetant un regard en coin à l’humaine. Elle s’était appuyée sur une planche en bois et les fixait avec intensité. Elle devait sûrement être née ici, ou du moins y vivre depuis assez longtemps pour s’y sentir comme un nautolan dans l’eau.

- Cela me semble être un bon deal, qu’en penses-tu Glurba ?
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Wen et Maître Sliviqas n'étaient pas intervenus pendant toute la conversation, voyant que Glurba avait les choses en main. Quand le marchand de pièces détachées lâcha à Glurba qu'il n'allait pas jouer le guide, le Padawan Jedi estima qu'il avait de toute manière obtenu les réponses les plus importantes et qu'il n'avait pas besoin d'aller plus loin. Le marchand avait parlé. Glurba savait que lorsque l'on cuisinait quelqu'un pour obtenir des informations, il fallait savoir se contenter parfois des résultats même partiels que l'on obtenait. Par ailleurs, il avait annoncé au marchand qu'il ne lui causerait pas de tort s'il obtenait une réponse satisfaisante, c'était sa part du marché : il n'allait donc pas lui demander de quitter son étal en le laissant à la portée de n'importe quel voleur de passage. La menace de Glurba avait fonctionné, il ne fallait donc pas maintenant aller trop loin, Glurba avait une parole à tenir.

Il accepta donc de laisser le marchand tranquille sur ces derniers mots. Les trois Jedis s'éloignèrent de son étal, non sans surprendre quelques regards mauvais que leur jeta le marchand. Glurba n'en avait plus rien à faire, maintenant. Wen avait le sourire, et Glurba devina pourquoi. Maître Sliviqas, en revanche, resta plutôt impassible, et Glurba eut bien du mal à deviner s'il était fier de lui.

WEN – Glurba, tu as vraiment été génial ! Nous avons maintenant un nom, je n'espérais pas en arriver là aussi vite. Si c'est un trafiquant d'informations, je ne pense pas qu'il nous laisse le datapad si facilement ! Comment sais-tu tout cela sur la mécanique ?

Glurba sourit fièrement, enorgueilli par les félicitations de sa camarade. Wen était par ailleurs surprise par les connaissance du Hutt sur la mécanique, et elle n'était pas du tout la seule. Le marchand de pièces détachées de speeders pouvait dire la même chose. Glurba avait bien conscience d'avoir des connaissances pratiques dans divers domaines très surprenantes pour un Hutt. Il appartenait à une race de chefs de gangs qui occupaient les postes décisionnaires, gestionnaires et diplomatiques, mais qui ne bricolaient jamais rien par eux-mêmes. Leurs bras atrophiés comparé à leur corpulence, témoignaient qu'ils ne manipulaient jamais rien ; et pourtant, telle l'exception confirmant la règle, Glurba savait très bien se servir de ses huit doigts.

GLURBA – J'ai vécu pendant plus de quarante ans sur Nazzri, après avoir été exilé de mon kajidic. Comme je savais déjà à cet âge que ma vie serait différente d'un Hutt normal, je me suis vite intéressé à tout un tas de choses, pas seulement la mécanique mais aussi l'informatique, le bricolage, l'électronique... C'était avant d'être repéré par des Jedis et de rejoindre l'Ordre. C'est sûrement la Force qui explique que j'aie pu m'intéresser sur autant de sujets alors qu'un Hutt n'a normalement pas besoin de le faire.

Glurba avait un jour entendu un Jedi, au Temple d'Ondéron, dire que Glurba avait réussi à acquérir toutes ces connaissances dans des domaines variés grâce à la Force. Après tout, il est suffisamment rare, même très rare, qu'un Hutt soit sensible à la Force. Il était même possible que cette sensibilité à la Force explique que Glurba fût moins gros qu'un Hutt normal. Des Jedis plus fatalistes allaient même jusqu'à dire que la Force avait choisi Glurba justement parce qu'il était destiné à être exilé de son kajidic. Les suppositions allaient bon train au sujet de ce Hutt si singulier.

Glurba, Maître Sliviqas et Wen s'enfoncèrent hors de la place du marché, dans une zone que l'on pourrait qualifier de “résidentielle”. Ici, tout respirait la pauvreté, les gens vivaient au système D, les maisons étaient construites n'importe comment pourvu qu'il y eût la place. Les rues étaient un véritable labyrinthe car elles ne suivaient aucune logique. Au moins, les trois Jedis en mission étaient dans une zone où ils devraient rencontrer facilement des personnes susceptibles de les orienter vers le quartier de la Promenade.

Rencontrer ces personnes fut facile, mais obtenir des indications de leur part le fut beaucoup moins. Wen démarcha plusieurs personnes mais toutes eurent la même réaction de fuite ou d'ignorance à la vue des bures jedis. Peut-être aussi que la présence d'un Hutt empirait les choses.
C'est alors qu'une petite fille vint les aborder, remarquant d'un ton moqueur qu'ils avaient l'air bien perdus. Elle se permit même de les appeler « mes petits » alors que l'Humaine ne devait pas avoir plus de 15 ans. Quel culot ! Enfin, même si elle avait une façon honteuse de s'adresser à des inconnus, au moins elle leur parlait. Wen tenta sa chance en lui demandant si elle savait où se trouvait Cogan le Hrakien, ou du moins le quartier de la Promenade.

La fille affirma avoir cette indication, mais ne voulut la donner qu'à une condition : obtenir d'abord l'aide des trois Jedis. Son frère avait été capturé en train de commettre un vol à l'étalage, et enfermé dans une arrière-boutique hors de ce quartier. La fille qualifia à deux reprises son frère de « con » et conclut en disant qu'elle « avait besoin de lui ». Si elle désirait retrouver son frère libre, ce n'était donc pas simplement par amour familial ? Charmant... Wen voulut d'abord s'écarter pour se concerter avec les deux autres Jedis.

WEN – Cela me semble être un bon deal, qu'en penses-tu Glurba ?

Glurba dévisagea la gamine à distance. Il trouvait étrange la façon dont la fille parlait de son frère, et ce dernier avait apparemment été enfermé pour une bonne raison. Tout cela ne donnait pas vraiment envie de l'aider. Seulement, cette gamine était la seule personne pour l'instant à daigner indiquer aux Jedis le quartier de la Promenade et affirmait même connaître Coban. Une chance comme celle-ci, ça ne se laissait pas passer.

GLURBA – Allons aider le petit garnement. J'espère que sa sœur ne se moque pas de nous, sinon je remets son frère en cellule et je la mets dedans avec lui.

Maître Sliviqas, de son côté, restait muré dans un drôle de silence. Pour bien le connaître, Glurba savait qu'il n'était d'habitude pas si taciturne. Il avait forcément quelque chose en tête, et le Padawan voulut savoir quoi :

GLURBA – A quoi pensez-vous, Maître ?
SLIVIQAS – Je t'observe, mon Padawan. Je constate que tu n'as malheureusement pas beaucoup changé.

Qu'est-ce que cela voulait dire ? Maître Sliviqas voulait-il que Glurba se mette à méditer, ici et maintenant ? Et qu'il laisse le temps au trafiquant d'informations et revendre le datapad à n'importe qui, rendant la mission encore plus compliquée ? Glurba se méfiait de cette fille, d'où sa dernière réflexion. Malgré tout, il acceptait de l'aider parce qu'il estimait que le jeu en valait la chandelle. Maître Sliviqas n'était-il pas de cet avis ?

GLURBA – Pensez-vous que nous ne devrions pas accepter la requête de cette fille ?
SLIVIQAS – Que ressens-tu dans la Force ?
GLURBA – Rien.
SLIVIQAS – Ne réponds pas trop vite. Voilà en quoi tu n'as pas changé : tu n'es toujours pas à l'écoute de la Force. Tu es trop pragmatique au lieu de te fier à ton instinct. Pose-toi deux secondes.

Glurba soupira. Wen attendait une réponse, elle n'avait pas à assister à cela ; mais Glurba ne voulut pas contredire son maître, qui avait raison de toute façon, et essaya de se concentrer un instant sur la Force. Il entendit les bruits alentours, ressentit vaguement la présence de Wen, se demandant même s'il ne se forçait pas à la ressentir pour se donner l'impression de réussir... Il y avait les odeurs. Les excréments. Il avait envie de prendre un bain d'excréments. Ce n'était pas du tout le moment, mais...
Voilà qu'il pensait à tout sans réussir à faire le vide. Non, même en essayant de se concentrer, il ne percevait pas la Force.

GLURBA – Désolé Maître, mais je ne perçois rien.

Le Chevalier Jedi Quarren posa alors son regard sur la Padawan Nautolan :

SLIVIQAS – Et toi, Wen ? Je sais que je ne suis pas ton maître, mais dis-moi si tu ressens quelque chose.
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Wen avait longtemps voyagé en marge des systèmes de la République. Son ancien maître, un humain du nom d’Eyon Tarr, faisait partie de ces jedi itinérants qui aimait voyager dans des zones moins connues de la galaxie. Il était persuadé que faire le bien était l’un de ses objectifs et que c’était dans cet unique but qu’il était né si sensible à la Force, afin d’apporter lumière et équilibre aux espaces les plus sombres de la galaxie. La nautolan l’avait donc suivi et appris pas mal de choses sur le fonctionnement des gangs, notamment des Hutt. Elle savait qu’un kajidic était le mot qui désignait les clans de ceux-ci. Ils avaient généralement des activités illégales, voire criminelles. Le Kajidic était essentiel dans la culture Hutt. Wen était bien trop curieuse pour tenir sa langue et posa tout de même la question fatidique :

- Que s’est-il passé pour que tu sois exilé de ton kajidic ?

Cela faisait sans doute longtemps qu’il avait quitté les siens, ce n’était sans doute plus quelque chose de tabou.

Pour en revenir à nos banthas, Glurba ne semblait pas particulièrement contre apporter son aide à la fille. Avec son sens du pragmatisme habituel, il accepta, même s’il émit quelques réserves sur l’honnêteté de l’humaine des bas-fonds. Sliviqas sembla cependant penser que le jeune Hutt après sa décision avec trop de hâte, ou bien voulait-il saisir l’occasion pour apprendre quelque chose à son jeune élève. Wen avait déjà vu sur Nar Shaddaa que la maîtrise de la Force n’était pas son point fort. Mais il devait toutefois avoir un peu de potentiel pour qu’il ait pu parvenir à devenir padawan. La jeune nautolan observa le Hutt tenter de se concentrer, de mauvaise grâce. Elle entendit à peine la jeune humaine s’approcher derrière son dos et jeter un regard fasciné au quarren et son élève.

- Vous faîtes des trucs de jedi ? s’enquit-elle en murmurant, comme si elle souhaitait ne pas déranger l’étrange manège qui avait lieu non loin.

- Glurba doit essayer de ressentir la Force s’il veut progresser sur la voir des jedi, lui répondit Wen sans même se retourner.

- Je comprends pas grand-chose à ces histoires, grommela la gamine. La Force tout ça, c’est pas assez concret et c’est pas ce qui nous remplit le ventre à la fin de la journée.

Wen lui adressa un sourire calme. Elle était habituée à ce genre de réactions, jadis dans les petits villages où la République n’était qu’une chimère lointaine et l’Ordre Jedi une vague légende pour endormir les enfants. Elle voulut répondre quelque chose de spirituel mais Sliviqas s’approcha d’elle. Comme deux aimants se repoussent, l’humaine recule précipitamment. Elle semblait très intimidée par le Jedi. Son âge en était peut-être responsable, ou même son statut, Wen n’aurait su le déterminer avec certitude.

Le quarren se demanda si Wen, elle, pouvait ressentir quelque chose dans la Force à propos de l’inconnue. La padawan était un peu surprise de la requête de Sliviqas. Elle utilisait la Force presque par automatisme, car pour une padawan, elle avait une affinité et une résonnance dans la Force qui étaient remarquablement précoces. Elle associait cela à la grande sensibilité de son caractère, qui lui permettait de percevoir avec plus de finesse les signaux émis par son environnement. Si elle connaissait encore peu de moyens d’utiliser la Force à son avantage de manière concrète, elle avait cependant une bonne maîtrise des techniques de Force plus passives. Elle dit simplement au chevalier jedi qui les accompagnait :

- Très bien. Voyons ce que nous dit la Force sur notre rencontre.

Elle avait eu bon pressentiment dès qu’elle l’avait vue, avec son visage sale, ses cheveux emmêlés qui étaient sûrement bruns au départ mais qui semblaient grisâtres, et ses yeux pâles, d’un bleu délavé presque gris qui semblaient perçants. C’était la Force qui l’avait mise sur leur route, Wen en était persuadée. La Force réunissait les êtres pour qu’ils accomplissent son dessein. Ce n’était ni de la chance, ni du hasard, c’était quelque chose d’universel et de viscéral. Il y avait sûrement une raison pour que Sliviqas veuille que les deux padawans indiquent ce qu’ils ressentaient en elle. La confiance était un bien grand mot.

Wen se laissait glisser dans la Force. C’était une forme de méditation mobile qu’elle affectionnait tant depuis qu’Alyria Von lui avait appris à la pratiquer. Elle pouvait bouger, marcher et même parler, mais sa perception était accrue. Il lui semblait voir toutes les ramifications de la Force autour d’elle et c’était d’une beauté à arrêter la course des astres, une beauté telle que les mots manquaient d’amplitude et de pouvoir pour la décrire. Il était dommage que Glurba ne connaisse pas cette vision. Elle se concentra cependant sur la jeune fille qui sentit qu’on l’observait de manière étrange et qui du coup eut un mouvement de méfiance.

Elle avait nulle animosité ou duplicité intentionnelle, car l’éclat de la Force s’assombrissait autour de ces êtres. Elle avait bien sûr un caractère profondément pragmatique, ils ne pourraient compter sur elle si les choses tournaient mal car elle était trop habituée à survivre plutôt qu’à vivre. Si jamais les choses tournaient mal, elle n’hésiterait pas à les abandonner à leurs sorts. L’inquiétude pour son frère était réelle cependant. De plus, elle avait en elle cet éclat particulier des sensitifs à la Force mais à l’état brut, inutilisé, qu’il fallait tailler. Elle n’avait pas survécu dans des conditions difficiles par hasard, son instinct était guidé par la Force. Voilà tout ce que ses sens acceptaient de murmurer à Wen.

- Elle ne tente pas de nous piéger. Elle n’est pas totalement de confiance mais elle ne nous trahira pas, ne nous vendra pas pour quelques crédits. Elle a en plus de cela une aura toute particulière…

- Hey ! Je déteste qu’on me passe au rayon X comme ça ! Maintenant que je suis à peu près un élément de confiance, on peut y aller ?

Interrompue, Wen je ta un regard éloquent à Sliviqas puis à Glurba. Au moins ils pourraient avoir une nouvelle expérience enrichissante auprès des autochtones. La nautolan fit signe de la tête à la gamine qu’ils pouvaient la suivre. Cette dernière désigna d’une main aux ongles si sales qu’ils étaient noirs le bout de la rue.

- On va par là ! Je m’appelle Jill, en fait, Jill Ryder !
Glurba Lugliiamo
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Le petit baratin de la petite fille n'avait pas aidé Glurba à se concentrer. Ce serait de la mauvaise foi – et Glurba savait très bien faire preuve de mauvaise foi – que de l'accuser directement, le problème venant avant tout de l'esprit du Hutt. Du peu qu'il avait entendu, Glurba était pourtant d'accord avec elle : la petite fille Humaine avait en effet dit que la Force était quelque chose de pas assez concret et qu'elle n'y comprenait pas grand-chose. Il était normal pour une personne non sensible à la Force de ne rien y comprendre, et même Glurba qui suivait la formation de Padawan avait du mal à bien tout comprendre. Là où le Hutt était encore plus d'accord avec elle, c'est quand elle disait que ce n'était pas concret et que ce n'était pas la Force qui leur permettrait de manger. Un sabre-laser, voilà quelque chose de concret : Glurba savait comment on devait le manier, il était facile d'évaluer les blessures causées par un sabre-laser, et il n'y avait pas besoin de se livrer à de la méditation et autres pensées ésotériques pour s'en servir – on essayait pourtant de lui apprendre en formation qu'au contraire, un Jedi se bat mieux au sabre-laser s'il est en contact avec la Force et que les deux sont liés. L'on devait se concentrer pour réussir à sentir la Force : son sabre-laser, Glurba le sentait très bien quand il l'avait en main, pas besoin de se concentrer.

Il observa sa camarade Nautolan accepter de suivre l'instruction de Maître Sliviqas. Si ce dernier insistait, il fallait y comprendre qu'il avait perçu quelque chose et voulait vérifier si les deux Padawans étaient capables de le percevoir également. Glurba, s'en sachant incapable, s'en remit à Wen pour relever le niveau. Il lui souhaitait de réussir l'exercice, mais en même temps, quelque part dans son esprit, il souhaitait que Wen ne fasse pas mieux que lui, car Maître Sliviqas serait sinon plus fier de Wen que de lui, et cela le rendrait jaloux. Comme si réussir à ressentir la Force était le seul motif de fierté pour un Chevalier ou un Maître Jedi...

Si Wen eut l'impression de “naviguer” dans la Force, pour l'œil extérieur cela ne dura qu'un bref instant. Les personnes qui réussissaient à tisser une affinité ténue et naturelle avec la Force pouvaient même pressentir des choses sans avoir à se concentrer de la sorte, cela venait à eux tout seul. Glurba ne se réjouit donc pas trop vite à l'idée de voir Wen échouer, car il savait qu'elle pouvait avoir perçu beaucoup de choses en très peu de temps.

WEN – Elle ne tente pas de nous piéger. Elle n’est pas totalement de confiance mais elle ne nous trahira pas, ne nous vendra pas pour quelques crédits. Elle a en plus de cela une aura toute particulière...

La petite fille Humaine s'énerva contre la façon dont les Jedis parlèrent d'elle comme si elle n'était pas là. Elle eut bien raison, aussi Glurba lui adressa-t-il un sourire sincère, s'excusant presque de cette impolitesse.
Mais il était intrigué par les derniers mots de Wen : que voulait-elle dire par « une aura toute particulière » ? La petite fille Humaine était-elle sensible à la Force ? En tout cas, Sliviqas eut un petit sourire de satisfaction, et à l'évidence, c'est cela qu'il voulait que les deux Padawans perçoivent.

La petite fille indiqua le chemin à suivre, et se présenta : Jill Ryder. En rampant, Glurba se présenta :

GLURBA – Moi, mon nom est Glurba. Ravi de te connaître, Jill.
SLIVIQAS – Oui, ravi. Tu peux m'appeler Sliviqas.

Les présentations faites, les trois Jedis se laissèrent orienter par Jill. En avançant, Glurba se rapprocha de Wen et lui parla à voix basse, plus par réflexe qu'autre chose car cela n'avait pas d'incidence que Jill entende :

GLURBA – Pour te répondre sur mon exil, c'est une histoire difficile. J'étais un enfant quand un domestique m'a envoyé vivre sur Nazzri, et c'est seulement là-bas, auprès de mon père adoptif, un Nazzar, que j'en ai appris les raisons. Il avait été décidé de me vendre en caution à un Sith, alors que l'Empire n'était encore qu'une chimère et cherchait à se reformer et à retrouver sa puissance. S'ils ont réussi à convaincre un kajidic de vendre l'un des leurs, c'est te dire à quel point les Siths sont dangereux et ne doivent pas être sous-estimés.
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- Bonjour m’sieur Sliviqas, fit Jill avec la plus petite voix possible.

Wen n’avait jamais été que très peu en contact avec les Sith et l’Empire. Peut-être une fois ou deux, rencontres fugitives qui l’avaient marqué certes, mais ne l’avaient pas hanté de la manière de ceux qui les affrontaient réellement. Elle connaît pourtant certains us et coutumes. Elle connaissait en effet la participation de ces deniers aux vastes réseaux s’esclavages qui naissaient dans les vastes espaces désolés que formaient la bordure extérieure. Terre de non-loi et de non-droit, les plus forts écrasaient le faible. Il ne lui était donc pas étonnant que l’Empire fusse prêt à grossir ses rangs en achetant des jeunes manipulateurs de la Force. La nautolan jeta un regard triste à Glurba, mais ce dernier avait au moins pu échapper à une existence de servitude.

- Le côté Obscur est devenu puissant, observa Wen d’une voix calme.

Devant, Jill lui lança un regard profondément dubitatif. Parfois, quand elle sortait du Temple, elle voyait à quel point son mode de vie, ses pensées, étaient éloignées de ce que vivaient ceux qui n’avaient pas la Force, ou du moins qui n’avaient pas été entrainés au sein de l’Ordre. De leur point de vue, il s’agissait le plus souvent d’une secte de mystiques aux mœurs et croyances étranges. Il n’y avait en réalité pas de demi-mesure de la part des béotiens. Soit ils se méfiaient profondément les jedi, soit ils les adulaient. Enfin sauf pour ceux pour qui, comme Jill, l’Ordre était si éloigné de leurs préoccupations qu’ils ne ressentaient pour ce dernier qu’une vague indifférence teintée de circonspection.

Plus ils avançaient à la suite de Jill, plus les bas-fonds prenaient une allure structurée. Non une structure comme les villes que vous devez connaître, ne vous méprenez pas. Certains bâtiments n’avaient tout simplement pas l’air d’être à deux doigts de s’écrouler, de ne pas avoir été fabriqué avec des objets et matériaux tombés sous la main par hasard pour constituer un fragile abri. Ces derniers bâtiments avaient été construits très probablement il y a plus longtemps, par des gens qui avaient eu le temps en quelques années d’organiser un business potable, pas rentable, mais potable. Des gens qui savaient où trouver les bons métaux, où les riches jetaient leurs machins encore utilisables.

- C’est là que les gens des bas-fonds qui ont un peu de trucs habitent. Ce dont des microbes aussi, juste un peu plus gros, confirma Jill comme si elle avait lu les pensées de Wen.

La jeune fille s’arrêta à un coin de rue. Elle fit signe aux jedi de ralentir d’un bref signe de la main. Elle se colla au mur se pencha légèrement pour jeter un coup d’œil rapide puis revint à ses compagnons, la mine méfiante.

- Il faut pas que le boss me voit traîner par ici. S’il le voit là il va savoir que je prépare un truc pour sortir Jax. Jax c’est mon frère.

Précisa-t-elle rapidement tandis qu’elle continuait de jeter des regards méfiants autour d’elle. On aurait ces informateurs paranoïaques qui peuplaient les films d’espionnage au rabais. Elle entraîna Wen sous un néon qui luisait d’une lumière âcre plus vive que les autres. Wen put voir que la jeune fille avait en réalité les cheveux plus clairs que ce qu’elle avait imaginé en premier lieu. La nautolan se reconcentra cependant sur ce que disait Jill.

- Ça c’est la boutique de Cobb. Il vend des trucs repérés auprès d’autres gens et il se fait pas mal de marge. Jax a voulu prendre un thermoréacteur de taille moyenne mais il s’est fait choppé. Depuis Cobb le tient dans l’arrière-boutique.

La jeune traça dans la poussière un plan sommaire composé de 2 carrés. Elle montra le carré le plus petit d’un geste insistant.

- La pièce est derrière une porte rouge qui s’écaille. Un vieux truc même pas électronique qu’il ferme juste en mettant une planche ou un truc un peu lourd dessus. Il veut des créd pour lâcher mon con de frère.

Le regard de Jill s’assombrit, elle fit la moue, ce qui lui donnait un air très jeune. Trop jeune sûrement pour évoluer dans un endroit aussi difficile. Elle releva la tête et ses yeux passèrent de Wen à Glurba avec un profond sérieux (elle n’osait de toute évidence pas regarder Sliviqas).

- Je me moque de savoir comment mais je veux que vous le fassiez sortir. Après j’vous dirai où trouver vot’gars.
Spoiler:
Glurba Lugliiamo
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Bien élevée, Jill dit bonjour à Maître Sliviqas, l'appelant “monsieur”, ce qui fit sourire ce dernier ; quoique si elle avait réellement été bien élevée, elle aurait aussi dit bonjour à Glurba. Le Hutt fit une petite grimace en se demandant si Jill l'ignorait parce qu'elle le trouvait moche, ou si elle avait un faible pour les Quarrens... Ou simplement avait-elle compris que Maître Sliviqas était plus haut gradé, mais ce n'était pourtant pas une raison de lui dire bonjour aussi personnellement. Glurba fut un point vexé mais essaya de ne rien en montrer. Si Jill avait réellement une affinité avec la Force, elle pourrait peut-être le sentir, de toute façon, se dit Glurba.

A mesure qu'ils suivaient la fille Humaine, les trois Jedis progressèrent dans une zone moins miteuse des bas-quartiers. Ca n'avait pas encore l'allure de la surface, mais au moins, dans ce quartier, les bâtiments ne donnaient pas l'impression d'avoir poussé sauvagement comme des champignons sans logique d'agencement. Jill informa, sans surprise, que dans ce quartier vivaient ceux des bas-fonds qui avaient « un peu de trucs », ce que Glurba traduit par “plus de moyens financiers que les autres”, quoique Jill avaient expliqué que les gens ici vivaient par le troc, donc les possessions faisaient la richesse, alors “moyens financiers” c'était une façon de parler. Glurba comprit l'idée, toujours.

Jill s'arrêta à un coin de rue, avec un signe de la main aux Jedis pour qu'ils fassent de même, et passa la tête furtivement. Elle expliqua aux Jedis qu'elle ne voulait pas que le marchand qui retenait Jax, son frère, la voie parce qu'il comprendrait tout de suite que l'on allait essayer de libérer ce dernier. Jill attira Wen vers la boutique. Pourquoi seulement Wen ? Enfin, elle était restée à portée de Maître Sliviqas et Glurba pour être entendue d'eux, mais après avoir dit un bonjour uniquement à Maître Sliviqas, voilà qu'elle prenait Wen à part, et Glurba continua de se sentir un peu exclu par la petite Humaine.

JILL – Ca c'est la boutique de Cobb. Il vend des trucs repérés auprès d'autres gens et il se fait pas mal de marge. Jax a voulu prendre un thermoréacteur de taille moyenne mais il s'est fait choper. Depuis Cobb le tient dans l'arrière-boutique.

Jill traça dans la terre un plan très sommaire de la boutique. Glurba se rapprocha pour mieux voir, tout comme Maître Sliviqas.

JILL – La pièce est derrière une porte rouge qui s'écaille. Un vieux truc même pas électronique qu'il ferme juste en mettant une planche ou un truc un peu lourd dessus. Il veut des créds pour lâcher mon con de frère.

Il voulait des créds ?! Il ne fonctionnait donc pas au troc ? Glurba avait peut-être mal compris, peut-être que c'était simplement dans le marché délabré où Glurba avait fait chanter le vendeur de pièces détachées automobiles, que les gens vivaient par le troc. Ici, les gens connaissaient donc la valeur des crédits. Quoi qu'il en soit, cette petite mission n'allait pas être bien difficile. Il suffisait juste de faire s'éloigner un peu Cobb de la porte de l'arrière-boutique et le tour était joué. A condition que Cobb puisse avoir une raison de conseiller un client hors de sa boutique.

Jill posa un regard insistant alternativement sur Wen et Glurba. Enfin le Hutt se sentit considéré, même plus que Maître Sliviqas que Jill ne regarda pas, pour le coup – allez savoir pourquoi.

JILL – Je me moque de savoir comment mais je veux que vous le fassiez sortir. Après j'vous dirai où trouver vot'gars.

Glurba passa à son tour la tête hors du coin de rue pour observer d'un coup d'œil la boutique de Cobb. Ce qu'il remarqua et qui allait compliquer les choses, c'est qu'il n'y avait pas de vitrine : si Glurba voulait jouer un client intéressé, il n'allait pas pouvoir faire sortir Cobb hors de la boutique pour que Wen puisse se glisser à l'intérieur sans être vue. Glurba revint vers Jill et Wen.

GLURBA – Bon, on a deux possibilités : la manière forte ou la manière douce. La manière forte : on assomme Cobb et on libère Jax, vite fait, bien fait, c'est facile. La manière douce : je me fais passer pour un client, je le pousse à aller chercher quelque chose dans l'arrière-boutique, et là Wen, tu entres en jeu, tu bloques la porte ouverte, on libère Jax et on “persuade” notre ami Cobb de ne pas faire d'histoire. Plus hasardeux, mais Cobb n'aura pas la haine contre nous si ça marche. L'idéal serait que j'arrive à le faire sortir de sa boutique pour que tu puisses entrer sans être vue et libérer Jax pendant que je retiens Cobb dehors, mais je ne vois pas trop comment m'y prendre dans l'immédiat.
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Jill eut un bref sourire narquois et se recula de quelques pas pour se dissimuler dans les ombres. De là où elle était, Wen n’apercevait que vaguement sa silhouette, créature fragile perdue dans l’obscurité. L’humaine ne désirait pas s’impliquer plus dans cette histoire. La padawan songea qu’elle avait sûrement un passif bin plus vaste avec le marchand que cette dernière voulait bien l’avouer. Sinon, comment expliquer son entêtement à vouloir leur faire prendre toutes les initiatives pendant qu’elle restait en retrait, sourire en recoin et attentive à leur réussite ? La jeune nautolan comprenait cependant ce comportement. Chacun avait ses secrets et il n’était sûrement que peu pertinent de s’en soucier pour le moment.

Wen planta un regard curieux sur Glurba. Le hutt semblait réfléchir à toute allure. Elle lui faisait confiance pour trouver des solutions et des plans à leurs problèmes épineux. Si les hutts avaient mauvaise réputation, il fallait leur accorder une grande ingéniosité et des ressources hors normes quand il s’agissait de monter des manigances de grande envergure. La jeune jedi ne fut pas déçu et son compagnon de tarda pas à proposer quelques idées. Elle jeta un regard circulaire tandis que ce dernier exposait ses deux propositions. Sliviqas était de nouveau muré dans un silence observateur, calme comme un jour sans vent.

- Assommer Cobb me semble être une idée pour le moins violente, rétorqua simplement la jeune jedi, je ne pense que nous pourrons nous en sortir sans recourir à des méthodes aussi indélicates. La ruse me semble plus adaptée.

Jill eut un bref mouvement qui fit onduler les ténèbres autour d’elle. Elle devait être une voleuse et espionne douée pour parvenir si bien à se fondre dans son environnement. Elle avait passé tant de temps dans les bas-fonds qu’elle semblait faire partie du paysage. Sa voix leur parvint, chantante comme un ricanement.

- Bon courage pour l’assommer, Cobb Doo-Bur est un besalisk qui fait bien deux mètres. Il était garde du corps avant. Les rumeurs disent qu’il a raté une mission, hérité d’une mauvaise réputation qui a fait que plus personne ne voulait travailler avec lui ou le recruter. Du coup il a plus eu le choix que d’se retrouver ici.

Leur cible savait donc se défendre et était dotée de quatre bras, ce qui était fâcheux. Un duel physique ne serait sûrement pas d’une grande efficacité. La voie de la ruse se révélait la plus pertinente. Wen approuvait totalement l’idée de l’attirer à l’extérieur afin de pouvoir se faufiler à l’arrière et libérer Jax Ryder de sa prison. Mais trouver un bon moyen de faire sortir Cobb de sa tanière était une autre paire de manche. Pensivement, Wen effleura le menton de sa main et son regard se perdit dans le vide, pensif. Demander de l’aide ? Simuler un accident ? La compassion n’était pas de mise dans cet endroit. Jouer sur l’avidité ? Peut-être y avait-il moyen de faire résonner cette corde sensible pour tant d’individus.

- Pourquoi ne pas tenter de le distraire en prétendant posséder une marchandise très particulière non loin ? Peut-être Cobb est-il particulièrement attiré par l’argent.

Wen n’était pas très douée pour inventer un mensonge crédible en si peu de temps. Le Hutt semblait bien plus doué pour baratiner. Elle avait sans doute gardé un côté naïf et honnête qui rendait le comportement manipulateur difficile à adopter pour elle. Comme si son tempérament profond n’était pas modifiable. Elle regarda de nouveau Glurba, curieuse d’attendre une réponse à son idée.
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Wen but les idées de Glurba et fit le tri dans tout cela pour émettre un avis. Elle promena son regard autour d'eux, et Glurba l'imita par réflexe. Un instant, il eut peur que Jill ait disparu car il ne la vit pas tout de suite, mais fut soulagé de la discerner à peine dans un coin d'ombre. Eh bien ! Cette fille avait un don pour le camouflage ! Quant à Maître Sliviqas, il avait repris sa posture purement examinatrice. Silencieux comme les fonds abyssaux, le Quarren ne fit qu'écouter. Glurba savait qu'il n'en pensait pas moins. Il savait aussi qu'il aurait droit à un debriefing à la fin de sa mission et qu'il aurait encore à se disputer face à des reproches qu'il jugerait injustifiés. C'était toujours comme ça entre eux d'eux. Sliviqas n'avait pas suffisamment la main de fer pour refouler implacablement l'entêtement du Hutt. Il se laissait attendrir par son Padawan, ce qui était mauvaise chose.

WEN – Assommer Cobb me semble être une idée pour le moins violente, je pense que nous pourrons nous en sortir sans recourir à des méthodes aussi indélicates. La ruse me semble plus adaptée.

Glurba estimait que la première option aurait pourtant été la plus simple. Il s'était néanmoins attendu à cette réponse de Wen, puisqu'à l'Académie Jedi, on leur apprenait à réprimer la violence. Cela n'empêchait pas les Jedis de faire la guerre aux Siths et de tuer leurs ennemis quels qu'ils soient. Glurba, dans sa conception des choses, trouvait juste de réprimer la violence gratuite. Lui-même n'était pas d'un naturel violent, au contraire ; mais il était aussi pragmatique, et pensait que parfois les solutions les plus simples étaient les meilleures, même si elles étaient un peu brutales. Cependant, il préférait la ruse à la violence, aussi accueillit-il l'avis de Wen sans rechigner le moins du monde. Si la seconde option qu'il avait suggérée pour libérer Jax n'était pas la plus simple, elle était peut-être la plus excitante, et celle dans laquelle Glurba pourrait le mieux exercer ses talents. Duper les gens, il aimait ça.

JILL – Bon courage pour l'assommer, Cobb Doo-Bur est un Besalisk qui fait bien deux mètres. Il était garde du corps avant. Les rumeurs disent qu'il a raté une mission, hérité d'une mauvaise réputation qui a fait que plus personne ne voulait travailler avec lui ou le recruter. Du coup, il a plus eu le choix que d'se retrouver ici.

Un Besalisk ? Cela pouvait changer la donne, puisque ce serait en effet plus difficile de le maîtriser que s'il avait été un Humain. Seulement, pour Glurba, cela ne changeait rien, et il répondit bêtement :

GLURBA – C'est un Besalisk, et alors ? Moi je suis un Hutt !

S'il avait eu l'ouïe fine, Glurba aurait entendu Maître Sliviqas soupirer. La fierté du Hutt lui faisait encore une fois dire n'importe quoi. Glurba se croyait avantagé par sa race sur toutes les autres. Il en était fermement convaincu, et même le plus opiniâtre des débatteurs ne réussirait jamais à lui en faire démordre. Maître El'Dor avait lui-même échoué ne serait-ce qu'à montrer au Hutt que son mucus pouvait représenter une gêne dans certaines situations.

Dans un second temps, cependant, Glurba reconsidéra ce que venait de dire Jill. Plutôt que de s'intéresser à la race de Cobb, il s'intéressa à son histoire. Jill venait tout simplement de révéler comment Cobb avait fini dans les bas-quartiers. Selon Glurba, garde du corps était un métier des plus respectables. Les Hutts avaient leurs gardes du corps, ils choisissaient les meilleurs pour cette fonction, car elle était primordiale, et ils s'assuraient de leur loyauté. Un garde du corps prenait tous les risques que son employeur se refusait de prendre. Glurba avait beaucoup d'estime pour eux.

Il imagina Cobb d'un autre œil. Il le vit comme un garde du corps désœuvré, injustement méprisé. Et puis, même si Glurba estimait que les Hutts étaient au-dessus du lot des races de toute la galaxie, il savait que les Besalisks pouvaient faire de dangereux combattants car ils avaient évidemment des prédispositions physiques.

WEN – Pourquoi ne pas tenter de le distraire en prétendant posséder une marchandise très particulière non loin ? Peut-être Cobb est-il particulièrement attiré par l'argent.

Glurba écouta l'idée de Wen d'une oreille. De ce qu'il retint, il fut d'accord, mais son attention restait sur Jill. Il commençait à comprendre quelque chose sur cet endroit.

GLURBA – Alors, ce n'est pas par choix qu'il vit ici ?

La question pouvait paraître bête mais elle était lourde de sens. Glurba lui-même n'avait pas choisi sa vie et avait été privé de celle qu'il aurait dû mener. Exactement comme Cobb, en fait. Voilà pourquoi il exprima soudain de l'empathie pour le ravisseur du frère de Jill.

GLURBA – C'était un garde du corps et il vit aujourd'hui comme un rat. Il ne mène pas la vie qu'il devrait mener, il n'a pas la reconnaissance qu'il mérite. Et si c'est son cas à lui, je parie que c'est le cas de beaucoup de gens ici. Je me trompe ? C'était peut-être aussi le cas de tes parents...
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Wen n'avait pas souvent été au contact des Hutt, elle était donc parfois désarçonnée par les réactions de Glurba. Elle se demandait sincèrement comment le jeune padawan pouvait penser faire le poids face à un Besalisk. Les membres de cette race étaient composées de massives créatures dotées de quatre gigantesques bras. De par leur taille, ils avaient souvent une réputation brutale et se concentraient dans des profession qui nécessitaient une bonne force physique. Dockers, gardes du corps, déménageurs... Les hutt étaient certes des créatures parmi les plus ingénieuses de la galaxie, il serait pour le moins erroné de déclarer qu'ils faisaient des combattants au corps-à-corps très compétents. Wen n'était pas non plus une force de la nature, même si certains nautolans avaient des capacités combatives très développées. Elle n'était certainement pas capable d'assommer un besalisk entraîné au combat. La padawan décida donc d'opter pour la diplomatie.

- Je ne pense que nous pouvons mettre hors d'état de nuire un hutt avec de l'expérience du combat à nous deux, Glurba, répliqua Wen avec délicatesse. Je pense que nous n'avons d'autre choix que de compter sur notre intelligence.

Il semblait toujours en venir à la solution la plus rapide alors même qu'il paraissait être capable de concocter les plans les plus subtils possibles. Wen n'obtint à sa suggestion. Elle vit se peindre sur le visage gras et suant du jeune Hutt ce qui ressemblait à une forme d'illumination. Elle retint son souffle, elle s'attendait à un plan de génie qui ferait avancer leurs affaires mais au lieu de cela, Glurba démontra sa difficulté à appréhender avec clairvoyance le monde dans lequel il évoluait. Jill Ryder n'eut cependant pas de réaction de colère, bien qu'elle en aurait eut le droit. Elle se contenta de jauger le Hutt de ses yeux pâles, semblant plongée dans une réflexion intense. Sans doute choisissait-elle quelle réaction était la plus adaptée dans cette situation.

- Peu de gens ont réellement choisi de venir vivre ici. L'histoire de Cobb n'a rien d'exceptionnelle. Beaucoup d'entre eux… nous… avions des vies normales avant de finir dans ce trou à rats.

Le visage de la jeune humaine semblait s'être durci et ses yeux avaient pris une teinte étrangement métallique. Elle avait croisé les bras, elle semblait minuscule, sans doute car elle avait passé une bonne partie de son enfance à ne pas manger à sa faim. Elle avait choisi de s'exprimer avec pédagogie face à la naïveté du jeune Hutt, ce qui d'une certaine façon forçait le respect.

- Jax et moi ça fait longtemps qu'on est ici. Je me souviens pas bien mais il m'a raconté qu'avant nos parents vivaient en haut.

Elle jeta un bref regard au dessus d'elle. Il n’était toujours pas possible de voir le ciel. Juste de la tôle et du métal gris éclairé de quelques néons criards dont la lumière jaillissait de manière irrégulière. Il était difficile de savoir qu'il faisait nuit ou s'il faisait jour.

- Ils travaillaient dans des bureaux j'crois. Mais papa… il pariait, c'était son vice. Il pariait beaucoup, trop. Les meubles, l’appartement, ils ont fini par tout perdre. Ici, c'est le dernier endroit où tu peux crécher quand t'as plus rien, c'est l'dernier pavé avant l'enfer. Ils étaient pas taillés pour la vie ici. Les bas-fonds c'est pas pour les gratte-papiers. Papa est mort dans une querelle d'ivrognes. Maman d'une overdose il y a deux ans. Depuis on survit là.

Voilà qui expliquait l'attachement de Jill envers son frère unique. Il s'agissait du dernier membre de la famille proche encore vivante. Wen avait son père et les jedi et padawans du temps sur lesquels elle pouvait compter. Elle avait du mal à s'imaginer ce que la vie avec une unique attache dans un univers aussi périlleux pouvait ressemblait. Mais au mins par la Force elle pouvait faire preuve d'empathie avec les autres êtres intelligents qui peuplaient la galaxie. Elle sentait réellement la tristesse de Jill dans ses pores.

- Ne t'inquiète pas Jill, nous allons sortir Jax de la mauvaise situation dans laquelle elle se trouve. Glurba ?
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Wen insista pour éviter le combat, sûrement parce qu'elle fut braquée par la prétention martiale de Glurba ; elle souligna qu'un Besalisk avec l'expérience du combat serait très difficile à mettre hors d'état de nuire, même à deux contre un. Glurba avait déjà accepté d'appliquer l'approche rusée, alors il ne comprit pas bien pourquoi Wen argumentait encore. Et puis, en plus de ça, son attention était concentrée sur Jill, car il attendait d'en savoir un peu plus sur son histoire.

JILL – Peu de gens ont réellement choisi de venir vivre ici. L'histoire de Cobb n'a rien d'exceptionnelle. Beaucoup d'entre eux… nous… avions des vies normales avant de finir dans ce trou à rats.

Glurba venait de faire montre d'empathie pour Cobb alors même que ce Besalisk retenait en otage le frère de Jill. Cette dernière aurait pu mal le prendre, et rappeler avec courroux que c'est de Jax qu'il fallait se soucier. Au lieu de cela, elle se contenta de banaliser l'histoire de Cobb ; elle n'entra pas dans une dispute avec Glurba, mais réduisit le potentiel d'empathie qu'il pouvait ressentir pour lui spécifiquement en attirant son regard sur toutes les autres personnes qui vivaient dans les bas-fonds. C'était une réaction à la fois digne et maligne.

JILL – Jax et moi ça fait longtemps qu'on est ici. Je me souviens pas bien mais il m'a raconté qu'avant, nos parents vivaient en haut.

Glurba n'aurait pas su expliquer, si on lui avait posé la question à cet instant, pourquoi soudain il s'intéressait à l'histoire de Jill et à sa famille. En réalité, le jeune Hutt prenait petit à petit conscience que les gens ici n'étaient pas que des crapules ayant mérité leur sort, ni des gens qui s'étaient laissés tomber dans la pauvreté sans se donner les moyens de s'en sortir : il y avait aussi des gens qui avaient eu une vie normale, et qui s'étaient vu retirer cette vie pour des causes qui leur échappaient et qui leur étaient injustes. Glurba commençait avec cette prise de conscience à ressentir l'envie d'aider tout le monde ici. Il était sous le coup de l'émotion : il suffisait de lui laisser deux semaines et il se remettrait à penser que les Hutts ne finissaient jamais ainsi car les magouilles et l'argent leur donnaient le pouvoir de mener la belle vie, et que c'était la preuve que lorsqu'on se donnait les moyens de vivre pleinement, on ne finissait pas dans les bas-fonds miteux de Coruscant ou de Nar Shaddaa.

Les parents de Jill étaient morts. Ils avaient dû vivre dans les bas-fonds à cause des pertes du père aux jeux d'argent. Alors, Jill et son frère ne méritaient peut-être pas de vivre ici, mais leur père n'avait pu s'en prendre qu'à lui-même.

WEN – Ne t'inquiète pas Jill, nous allons sortir Jax de la mauvaise situation dans laquelle elle se trouve. Glurba ?

Wen cherchait-elle l'approbation de Glurba ? Avait-elle peur qu'il ait changé d'avis par empathie pour Cobb ? Jax était un voleur, et Cobb un mâle bon. Glurba avait deux bonnes raisons d'aider Jax. La première, toujours la même que depuis le début : par pragmatisme, Jill était un moyen d'accéder à Cogan et au datapad qu'il avait volé. La seconde, plus nouvelle : Jax avait une grande sœur qui se faisait du souci pour lui et qui, elle aussi, était quelqu'un de bon.

GLURBA – Je me disais que les gens qui vivaient ici, méritaient leur sort d'une façon ou d'une autre, soit à cause de ce qu'ils avaient fait pour s'y mettre, soit à cause de ce qu'ils ne faisaient pas pour s'en sortir. Maintenant, cette considération n'a plus d'importance pour moi. Le père de Jill a mérité de vivre ici, mais Jill elle-même, certainement pas, et pourtant Jax mérite son sort car c'est un voleur qui s'est fait prendre. Alors on s'en fiche. Ce que je vois, c'est qu'il y a des gens bien qui vivent ici. Jill est quelqu'un de bien, et je veux l'aider à retrouver son frère. Mais Cobb est quelqu'un de bien aussi, j'en suis sûr.

Glurba ne faisait là qu'expliquer en d'autres mots l'une des raisons qui le poussaient à vouloir sortir Jax de là alors que ce garçon n'était qu'un voleur s'étant fait choper. Glurba le ferait pour Jill, et il le ferait aussi pour lui-même car il avait quelque chose à y gagner. Et en même temps qu'il parlait, il élaborait un plan dans sa tête. Ce plan comptait justement sur l'idée que Cobb pouvait être une bonne personne.

GLURBA – Et justement...

Glurba commença à gesticuler pour retirer sa bure jedi. Il roula un œil vers Maître Sliviqas, appréhendant une réaction lorsqu'il jeta négligemment au sol son uniforme englué de mucus.

GLURBA – ... nous allons jouer là-dessus !

Il détacha sa ceinture, et tendit son sabre-laser à son maître :

GLURBA – Maître Sliviqas, voudrez-vous garder mon sabre-laser le temps pour nous de récupérer Jax ?

Le Quarren, un peu surpris mais surtout curieux, prit le sabre-laser – non moins englué de mucus – de son padawan et le rangea à côté du sien. Glurba dévoila son plan à Wen :

GLURBA – On oublie le coup du client. De toute façon, ça ne sert à rien que je fasse croire à Cobb que je veux lui montrer une marchandise à l'extérieur, il flairera le piège dès qu'il verra qu'il n'y a rien. Je suis un Hutt, et j'ai fait un long chemin pour négocier moi-même l'achat d'un esclave prometteur dans un endroit où il ne manquera à personne. Mes chasseurs de tête m'ont en effet informé qu'un certain Jax, Humain d'environ dix ans, serait un bricoleur prometteur, capable de participer à la fabrication de droïdes au métabolisme novateur. Mais ce petit Jax est aussi un voleur compulsif tombé entre les mains d'un Besalisk pas commode, au passif de garde du corps, dont les compétences m'intéressent. Alors je me déplace pour négocier l'acquisition de Jax, et les services du Besalisk qui le retient. Notre cher Cobb, puisqu'il est question de lui, aura trop de fierté pour accepter de travailler pour une race qui, selon sa vision, ne lui offrira pas un meilleur avenir, et surtout, il refusera que cet enfant dont il se sent plus proche qu'il ne voudra l'admettre, devienne un esclave avec les talents qu'on lui prétend. La négociation prendra donc un caractère âpre, quand soudain, une Nautolan Jedi arrive dans le magasin, attirée par des remous de la Force. Elle se mêle à la discussion et propose de protéger l'enfant, le ravissant ainsi à l'avidité du Hutt. Cobb fera donc le choix qui lui paraîtra le plus juste. Soit il est plus attiré par l'argent, soit il se préoccupe du sort de l'enfant. Dans tous les cas, nous récupérons Jax. Et je compte quand même sur l'empathie de Cobb, car je n'aurai rien pour payer s'il décide de vendre Jax !

Glurba conclut avec un petit rire.
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Glurba était passé au comportement inverse en moins de temps qu'il ne fallait pas pour claquer des doigts. D'abord peu empathique avec le malheur des pauvres ères qui évoluaient dans les purulents bas-fonds de la planète-ville, il semblait prêt à présent à défendre tous les orphelins et les veuves. Plus troublant, il semblait penser que tous les habitants du lieu étaient des saints écorchés par la vie, contraints un crime par un changement de vie malchanceux. La padawan en doutait. Elle avait perdu la naïveté qui la caractérisait quelques années plus tôt et voyait le monde plus en nuances et non plus comme le théâtre d'un manichéisme brutal. Un revirement bien noble certes, mais Wen était curieuse de voir ce qu'il allait proposé. Son comportement versatile était-il dû à son jeune âge pour un Hutt ? Ces derniers avaient un métabolisme plus lent que la plupart des autres races de la galaxie. Cela expliquait sûrement ses fréquents changements d'avis, en sus d'une inclination naturelle de son caractère indubitablement.

Elle ne pouvait cependant prétendre que Glurba avait totalement tort. Que savait-elle de Cobb ? Le boutiquier avait certes enfermé Jax, mais ce dernier avait été pris à voler. Les paroles de son compagnon faisait cependant germer une nouvelle idée dans son esprit, mais le Hutt également semblait avoir un plan en tête. Il s'agitait, l'oeil humide et sa voix était animée d'une bonne dose de détermination. Il semblait prendre la mission très à cœur. Peut-être saurait-il développer des qualités qui lui manquaient en résolvant cet épineux problème ?

- Il a dix-neuf ans, mon frère, précisa Jill de loin. Dix-neuf ans.

- Certes, mon plan était faillible, admit Wen d'une voix égale.

Mais toujours que d'attaquer frontalement un inconnu. Le plan que proposait le Hutt était bien plus fin et risquait moins de compromettre les deux compères. De plus, Wen en apprenait un peu plus sur les us et coutumes des Hutt, connaissance qui semblait faire de Glurba une mine à idées. C'était tout de même un sacré coup de poker. Même en admettant que Cobb ait un bon fond, il était très difficile d'imaginer quiconque dans cette situation renoncer à une source de profit. Wen fit donc part de ses doutes au jeune Hutt :

- Je ne pense pas que Cobb accepte de libérer Jax juste pour lui éviter l'esclavage. Il ne faut pas oublier où nous sommes, ici c'est un état constant de guerre de tous contre tous.

Elle désigna d'un geste de la main les murs décrépis, les tas de déchets indéfinissables qui traînaient dans un coin de la rue, régulièrement fouillés par des ombres à peine visibles et aux regards éteints. Non, le besalisk sacrifierait sans doute le jeune homme contre quelques pièces.

- Je peux cependant utiliser mon statut de jedi pour proposer une alternative viable qui satisferait tout le monde.

L'ordre jedi avait cette aura de force mystique qui imposait le respect parmi de nombreux peuples. Un jedi avait la parole inébranlable et vivait pour ses idéaux. Ses sacrifices étaient le garant de sa droiture et de sa sagesse. En cela, le statut de jedi induisait le respect, voire la crainte.

Wen se tut quelques instants, pensive. Le plan de Glurba n'avait qu'une simple faille qu'il fallait comblée avant de se lancer. Il tait nécessaire de trouver un plan B au cas où Cobb se braquait et insistait. La nautolane n'aimait pas les prises de risque qui n'étaient pas indispensables. Elle eut un bref geste de la main pour indiquer à son ami qu'elle avait une idée.

- Je pourrais offrir ma parole de jedi et proposer à Cobb de libérer Jax. En échange, ce dernier pourrait travailler pour le boutiquier en réparation du préjudice tout en restant libre. Bien sûr, si Jax ne tient pas parole, je risque de ternir la réputation de l'Ordre. Penses-tu que ton frère soit assez fiable pour cela ?

- Je m'en assurerai… grommela Jill, un bref éclair déterminé traversant ses yeux pâles.

Bien que jeune, elle n'avait pas l'air d'être le genre de personne à laquelle on désobéissait. De la graine de leader de gang. Ou de chef. Wen se tourna alors vers le Hutt.

- Cela te convient-il ? Nous devrions passer à l'action. L'heure tourne et je n'ai aucune envie que le Temple se montre trop suspicieux vis-à-vis de nos errances...
Glurba Lugliiamo
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WEN – Je ne pense pas que Cobb accepte de libérer Jax juste pour lui éviter l'esclavage. Il ne faut pas oublier où nous sommes, ici c'est un état constant de guerre de tous contre tous.

Glurba promena son regard autour de lui. Des ombres fouillaient les amas d'ordures, d'autres épiaient les marchands, ces derniers étant eux-mêmes sur le qui-vive, qui l'œil inquiet, qui l'œil torve, qui l'œil malicieux. Pris dans son élan d'empathie, Glurba ne voulait plus voir ces gens comme des monstres mais comme des victimes. Une optique qui lui passerait bien vite mais dont il fallait savoir tirer profit tant qu'elle s'était temporairement installée dans son esprit.

Wen gardait malgré tout quelques réserves. La plus grande portait sur la réaction présumée de Cobb. Il pouvait très bien refuser de confier Jax à une Jedi pour lui éviter l'esclavage. Mais c'est là que le plan de Glurba était ingénieux : l'idée était de présenter à Cobb deux alternatives, qui étaient toutes les deux favorables à l'accomplissement de la mission. Cobb confierait Jax soit à Glurba, soit à Wen : dans les deux cas, le frère et la sœur seraient réunis.

GLURBA – C'est justement la force de mon plan : dans tous les cas, nous récupérons Jax. Si Cobb préfère s'enrichir en l'envoyant à l'esclavage, il me le vendra. Cobb aura deux alternatives, et nous sommes gagnants dans les deux cas.

Il restait la question du paiement. Si Cobb décidait de vendre l'esclave au Hutt, ce serait pour se faire de l'argent. Glurba n'avait pas de quoi payer, ni même verser un acompte significatif. Dans ce cas de figure, il faudrait donc ruser en réussissant à obtenir un délai de paiement sans éveiller les soupçons de Cobb. Glurba comptait sur son charisme naturel de Hutt pour donner le change. Par appât du gain, Cobb ne verrait rien venir.

GLURBA – Seulement, si Cobb se tourne vers moi pour vendre Jax, je devrai juste lui faire accepter de ne recevoir son paiement que dans un deuxième temps, puisque je n'ai pas de quoi lui verser même un acompte tout de suite.

Glurba ne s'en faisait pas. Trop confiant comme toujours, il pensait que rien ne pourrait lui être refusé. Il avait toute la prestance d'un Hutt avec les bonnes intentions d'un Jedi : comment son plan pouvait-il échouer ?

WEN – Je peux cependant utiliser mon statut de Jedi pour proposer une alternative viable qui satisferait tout le monde.

Glurba posa ses yeux globuleux sur sa coéquipière Nautolan, attendant d'en savoir plus, mais cette dernière réfléchit quelques instants, sûrement afin de peaufiner son idée.

WEN – Je pourrais offrir ma parole de jedi et proposer à Cobb de libérer Jax. En échange, ce dernier pourrait travailler pour le boutiquier en réparation du préjudice tout en restant libre. Bien sûr, si Jax ne tient pas parole, je risque de ternir la réputation de l'Ordre. Penses-tu que ton frère soit assez fiable pour cela ?
JILL – Je m'en assurerai...

Jill avait de l'aplomb. Elle avait de l'avenir, cette petite. Wen aussi : son idée ne semblait pas mauvaise, et permettait de parfaire le plan de Glurba en incitant encore plus Cobb à choisir la meilleure option, celle de la bonté d'âme plutôt que celle de l'avidité.

WEN – Cela te convient-il ? Nous devrions passer à l'action. L'heure tourne et je n'ai aucune envie que le Temple se montre trop suspicieux vis-à-vis de nos errances...
GLURBA – Mmmh, oui, ça me paraît bien. Les choses seront plus simples si Cobb se tourne vers toi, et ce sera à son avantage puisqu'il aura un profit véritable, tandis que s'il se tourne vers moi, il se fera arnaquer.

Glurba porta un regard fier vers son maître, qui ne dit rien comme à son habitude. Le Quarren tenait dans ses bras la bure souillée de mucus du Hutt et salie de sa bave verdâtre. Glurba adressa une dernière réflexion à Wen :

GLURBA – N'oublie pas de surtout rester impassible quand tu entreras en jeu. Cobb ne doit sentir aucune connivence entre nous. Tu ne m'as jamais vu, peut-être n'as-tu même jamais rencontré de Hutt. Regarde-moi avec dégoût, ou bien reste impassible. Vouvoie-moi, racle-toi la gorge avant de me parler, aie l'air de peser tes mots, de réfléchir à la situation. Ne montre pas trop d'assurance. Si ton débit de voix n'est pas naturel, si tu me parles comme si tu récitais un texte, Cobb flaireras le piège. C'est un jeu de rôle. Tu vas voir, c'est très excitant !
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Wen opina brièvement du chef en entendant les paroles de Glurba. Le plan semblait assez au point pour être lancé. Jill faisait semblant d’être fascinée par ses ongles. Elle ne voulait sûrement pas être associée plus en avant dans cette histoire. Elle ne souhaitait sans doute pas avoir une réputation déplorable auprès des autres habitants des bas-fonds. Elle connaissait mal la mentalité des personnes qui vivaient ici, mais le peu d’interactions qui avaient eu lieu pour l’instant semblaient indiquer des êtres dotés d’une immense méfiance envers les étrangers. La prudence de Jill était dès lors tout à fait compréhensible.

- Oui, il vaut sans doute mieux que Cobb tourne son attention vers moi, approuva Wen avec prudence.

La réputation vicieuse des hutts n’allait malheureusement pas dans le sens de Glurba. Wen craignait que Cobb se doute d’une quelconque entourloupe. Elle avait la persistante sensation que Cobb était un brin paranoïaque et qu’il allait très sûrement être très difficile à convaincre. Mais elle n’osait prononcer ces mots à voix haute de peur de titiller les susceptibilités. Glurba restait très fier et pouvait facilement être mis en colère, la faute à un certain orgueil qui pouvait parfois s’emparer de lui. Elle tint donc sa langue sur ce sujet, mais elle fronça les yeux d’un air soucieux.

Elle écouta cependant avec attention les conseils sur le Hutt lui distilla. Il était bien plus doué en manipulation qu’elle ne l’était. Wen avait quasiment toujours vécu au Temple et avait principalement agi par le code. Aucune de ses missions n’avaient jusqu’ici nécessiter de réel talent d’actrice. Elle trouvait que les jeux de dupe avaient quelque chose d’indigne d’un jedi, que seule l’honnêteté avait une quelconque valeur. Une vision naïve des choses qui prenait du temps à la quitter. Essayer d’avoir l’air naturel en mentant ou en prétendant ne pas connaître Glurba lui semblait le passage le plus difficile. Elle comptait un peu sur la Force pour que Cobb soit un peu plus coopératif avec eux.

- Je pense qu’il est temps pour toi d’entrer en scène tant que Cobb est dans sa boutique. J’arriverais dans 15 minutes après toi, de quoi te laisser le temps de poser ton offre et de discuter avec le tenancier.

Elle pourrait aisément prétendre avoir senti des fluctuations particulières dans la Force. En réalité, une situation aussi anodine aurait eu peu d’effet. A peine plus que des ondulations sur l’eau causées par des insectes. Mais la population ne connaissait que peu la Force ainsi que les tenants et aboutissants de ses praticiens. Chaque sortie était un nouveau moment d’ébahissement quant aux multiples rumeurs et exagérations qui entouraient les jedi. Une aura mystique les entourait souvent, ce qui pouvait parfois être bien utile.

Wen resta donc seule avec Jill, qui tendait la tête vers la boutique pour tenter d’y voir quelque chose. Mais rien n’était visible. Wen rajusta sa bure afin que tous puissent voir son appartenance. Elle fit également en sorte que sabre-laser soit plus facilement identifiable (elle tentait plutôt d’habitude de dissimuler son arme). Cependant aujourd’hui il lui semblait qu’un signe d’autorité en plus ne lui serait pas de trop. Elle jeta un œil à son datapad, les 15 minutes étaient presque écoulées. Elle prit alors une longue inspiration, accueillit le signe d’encouragement que lui adressa Jill d’un bref sourire, et s’avança dans la rue.

Elle marchait comme si elle flânait, paraissant ne pas s’apercevoir que silhouette fine était en décalage avec le reste du décor. Elle passa devant la boutique, sembla soudainement ressentir quelque chose d’indicible et entra dans l’étal de Cobb d’un pas décidé. Elle eût d’abord un peu de mal à se faire à la semi-obscurité qui baignait les lieux, mais le besalisk de deux mètres n’était pas exactement discret. Elle lança alors qu’une manière un peu trop théâtrale :

- Mes sens de jedi m’ont amené ici ! Il semblerait que quelque chose de contraire aux lois galactiques ait lieu ! Dites-moi ce qu’il se passe !

Elle avait parlé avec toute l’autorité dont elle était capable.
Glurba Lugliiamo
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Wen but les paroles de Glurba, très attentive à son plan, telle une étudiante écoutant un cours magistral de manipulation rhétorique. Glurba se sentit supérieur, admiré pour son ingéniosité et son talent, et glonfla inconsciemment la poitrine, l'air orgueilleux. Dans son dos, Maître Sliviqas se frotta le front avec un sourire d'exaspération : il connaissait son élève et savait distinguer cette posture. Glurba avait l'impression que cette mission reposait sur son intelligence et sa malice, et cela le mettait en valeur. Et il adorait cela.

Wen approuva son plan. Evidemment. Son plan était parfait, puisqu'il était un Hutt. Wen ne pouvait que l'approuver. La petite Nautolan s'était quand même montrée utile puisqu'elle avait peaufiné le plan de Glurba avec une idée. A eux deux, les Padawans formaient une bonne équipe. Ils s'étaient déjà entraidés lors d'une autre mission. Rien ne pouvait les arrêter. Glurba se sentait grand, il se sentait puissant, il se sentait invincible. En résumé : il se sentait Hutt. Il se sentait lui. Un Hutt doit se sentir ainsi.

WEN – Je pense qu’il est temps pour toi d’entrer en scène tant que Cobb est dans sa boutique. J’arriverai dans quinze minutes après toi, de quoi te laisser le temps de poser ton offre et de discuter avec le tenancier.
GLURBA – Très bien. Ne mets pas plus de temps, quinze minutes c'est déjà long.

Le Hutt s'avança jusqu'à la boutique. Le menton haut, le regard sûr, la reptation ferme, il n'eut aucun tremblement dans le bras en ouvrant la porte de la boutique. Heureusement que le tenancier était un imposant Besalisk : la porte était assez grande pour permettre à un Hutt de passer, en tout cas à Glurba qui avait une corpulence inférieure à la moyenne. Un tintement de cloche se fit entendre. Ces gens étaient tellement pauvres qu'ils utilisaient encore ces vieilles cloches mécaniques. Glurba roula des yeux et s'avança en repliant sa queue pour pouvoir fermer la porte.

Cobb voulut accueillir son nouveau client à la seconde près pour se l'accaparer sans le laisser s'échapper. Technique de vendeur. Quelle ne fut pas sa surprise en découvrant un Hutt tout ce qu'il y a de plus baveux et suitant de mucus. Il se figea, éberlué, ce qui permit à Glurba de prendre la parole le premier :

GLURBA – (en langue hutt) Je suis Glurba du kajidic Lugliiamo. Je viens pour un jeune garçon Humain du nom de Jax.

Pour avoir l'air plus crédible, Glurba fit exprès de parler en huttese en se doutant bien que Cobb n'allait pas piger un traître mot. Un vrai Hutt se refuse, sauf dernier recours, à parler dans une autre langue que la sienne car le huttese est la seule langue noble, et c'est aux autres races de s'adapter en ayant recours à une personne ou un logiciel traducteur.

COBB – Excusez-moi mais je n'ai aucun traducteur ! Je n'ai rien compris ! Mais bienvenue dans la boutique du bon Cobb ! Si je puis vous aider d'une façon ou d'une autre ?

Glurba toisa le Besalisk en prenant une moue contrariée. Il avait déjà anticipé ce moment et n'eut pas de mal à jouer son rôle sans hésiter sur l'attitude à tenir. En taille du sol à la tête, le Besalisk dépassait le Hutt, mais ce dernier gardait malgré tout son air supérieur. Il marqua un temps puis soupira, laissant plus de bave verdâtre dégouliner jusqu'à son menton et même sa poitrine.

GLURBA – C'est un tort.

Cobb écarta ce sujet en relançant son client pour le moins atypique :

COBB – Qu'est-ce que vous cherchez ? Vous trouverez tout, de la meilleure qualité au meilleur prix !
GLURBA – Je suis Glurba le Hutt du kajidic Lugliiamo. Je viens pour un jeune garçon Humain du nom de Jax.

Cobb fronça les sourcils, puis lâcha :

COBB – Je ne vois pas qui est ce garçon.
GLURBA – ON NE MENT PAS À UN HUTT !

En hurlant, Glurba postillonna involontairement sur le vendeur qui vit atterrir un obus vert, épais et visqueux sur son cou. Cobb tira la grimace et s'essuya d'un revers de manche avant de planter son regard dans celui du Hutt.

COBB – Je ne sais pas si vous voyez où vous êtes, mais avec la vie que je mène, ce genre de choses me passent au-dessus de la tête. Vous êtes un Hutt, et alors ? Vous dégueulassez le sol de ma boutique, c'est tout ce que ça change. Vous pourriez être la Grande Reine des Siths ou j'sais-pas-qui que j'm'en tamponnerais tout autant.

Glurba s'avança jusqu'à approcher sa tête à un tout petit centimètres de Cobb qui eut son odeur fétide en pleines narines.

GLURBA – Je sais très bien où je suis. Je suis dans la boutique d'un ancien garde du corps devenu un vendeur traîne-misère parce qu'on ne lui a pas laissé une chance de se refaire après une mission ayant mal tournée. Je suis dans la boutique de quelqu'un qui a deux options qui se présentent devant lui tout de suite. Première option : il accorde le respect que tout-un-chacun doit aux Hutts et s'interroge sur le fait que Glurba le Hutt a lui-même fait le déplacement jusqu'à lui au lieu de faire appel à un intermédiaire quelconque, alors tous deux pourront discuter de Jax et aussi de la possibilité de retrouver un noble métier de garde du corps bien payé en quittant cette vie de misère. Deuxième option : l'ancien garde du corps insulte une seule fois de plus Glurba le Hutt du kajidic Lugliiamo, et ce dernier n'aura aucun mal à se rappeler qu'il est dans un endroit où personne ne lèvera le petit doigt pour aider un malheureux marchand subissant un règlement de compte alors que des mercenaires seront en train de détruire la seule chose qui lui donne encore une raison de vivre.

Après cette longue tirade, Glurba laissa un petit instant à Cobb pour assimiler la menace – sans lui permettre de deviner que ce n'était que du bluff du début à la fin. Cobb, de son côté, fit un effort insoutenable pour rester en apnée au lieu de se reculer, en même temps surpris qu'un Hutt vînt chercher la confrontation de cette manière.

COBB – Admettons que je connaisse ce Jax, qu'est-ce que vous lui voulez ?

Finalement, puisque le Hutt ne semblait pas capable de reculer et que sa puanteur était trop infecte pour être sentie à bout portant, Cobb recula de deux pas, tout en levant un bras pour se protéger d'un autre éventuel postillon.

GLURBA – Mon imposante personne a entendu beaucoup de choses à propos de lui, et souhaite... se payer ses services. Tu bénéficieras de l'argent de la vente, et tu rejoindras un clan qui te redonneras le juste respect que tu méritais du temps où tu étais encore garde du corps.
COBB – Jax sera un esclave, c'est ça ?
GLURBA – Il participera à la conception et à la fabrication de droïdes au métabolisme novateur. C'est un bricoleur prometteur, son talent sera employé à bonne mesure.
COBB – Puisque vous ne dites pas “non”, j'en déduis qu'il sera bien esclave.

Ce mâle d'une race au physique bourrin n'était pas pour autant ingénu dans le maniement des mots. Glurba eut un petit sourire en coin.

COBB – Et si je refuse ?
GLURBA – Pourquoi refuser ? Le sort de cet enfant t'importe-t-il tant ? Tu ne me feras pas croire que tu es un sentimentaliste qui refuserait de vendre un enfant contre de l'argent et une vie digne...
COBB – Je veux savoir que j'ai le choix. Alors qu'est-ce qu'il s'passe si je refuse ?
GLURBA – Puisque tu as eu l'intelligence de baisser d'un ton en t'adressant à Glurba le Hutt, le choix t'est laissé. Mais Jax est ici, tu le gardes, et tu te doutes bien que je ne suis pas le seul à avoir cette information. Tu pourrais tomber sur des négociateurs bien moins magnanimes que mon imposante personne. Mesure la chance de t'adresser à Glurba le Hutt et non à quelqu'un d'autre. Les Hutts ont le respect de la vie que tu as menée. Un esclavagiste lambda n'en aura pas et te prendra Jax de gré ou de force.

Intérieurement, Glurba jubilait. Tout d'abord, il était extrêmement heureux de jouer un “vrai” Hutt. Il n'avait pas honte d'être Jedi, mais il avait toujours une cicatrice indélébile dans son esprit : celle de s'être fait spolier une vie. Alors, quand il laissait tomber la bure et faisait croire qu'il appartenait toujours au kajidic Lugliiamo, c'étaient là des moments précieux où il prenait sa revanche sur le sort.
L'autre raison de sa jubilation est que le dialogue se passait exactement comme il l'espérait : rien d'expéditif, tout dans le questionnement, la menace et l'hésitation. Cobb laissait ainsi défiler les minutes, permettant à Glurba de retarder le moment où il devrait baisser le masque.

Cobb posa enfin la fameuse question du prix. Il voulut savoir combien Glurba était prêt à lui acheter Jax. Glurba annonça un prix élevé, mais pas trop car il était question de ne pas perdre toute sa crédibilité, tout en poussant Jax à la négociation pour, là encore, grapiller des minutes jusqu'à l'intervention de Wen. Glurba fit donc au mieux pour rallonger les négociations, en évitant de se concentrer sur des chiffres : il argumenta, palabra au sujet des conditions de vie de Jax mais aussi en mettant en valeur le gain non pécuniaire dont Cobb bénéficierait en redevenant un garde du corps.

De fil en aiguille, vint le moment où la clochette retentit. Glurba tourna la tête, et vit Wen. Le timing était parfait.

WEN – Mes sens de Jedi m’ont amenée ici ! Il semblerait que quelque chose de contraire aux lois galactiques ait lieu ! Dites-moi ce qu’il se passe !

Glurba prit un air contrarié, puis glissa à Cobb :

GLURBA – Montre-moi que ça ne change rien pour toi de faire face à un Jedi, comme tu le prétends.

Cobb s'avança vers Wen, l'air un peu confus. Il devait déjà assimiler toute la discussion avec le Hutt et peser le pour et le contre, voilà qu'il voyait maintenant débarquer une Jedi dans sa boutique.

COBB – Je traite avec un client, rien qui ne puisse concerner un Jedi. Ou vous êtes là pour acheter, ou vous sortez d'ici.

Il avait du cran. Il manquait de respect à un Hutt, ce qui était impardonnable, mais il ne se démontait pas non plus face à un Jedi : d'un côté, c'était un autre tort, mais en même temps cela démontrait que ce Besalisk n'avait pas froid aux yeux. Il devait penser que la mort serait pour lui une délivrance plus qu'une peine, alors il se permettait tout. Glurba avait réussi à le faire plier en menaçant non pas sa vie, mais sa boutique, soit la seule chose qui comptait encore pour lui, et surtout en lui promettant un avenir meilleur, en retrouvant son statut d'antan, en quittant cette vie de misère.
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Glurba laissa Wen prendre la parole, mais la coupa dès qu'il la sentit un peu hésitante, afin de ne pas laisser Cobb prendre l'ascendant sur elle. De fil en aiguille, Wen rentra mieux dans son rôle, et Cobb ne sembla pas du tout se douter du canular dont il était la victime. De plus, Wen jouait la Jedi, et Glurba jouait un Hutt : chacun jouait finalement son propre rôle. C'est la mise en scène qui était factice ainsi que les intentions annoncées par Glurba. Le Hutt et la Nautolan devaient faire comme s'ils ne se connaissaient pas le moins du monde. Glurba n'avait pas de scrupule à utiliser le bluff, l'intimidation et le mensonge pour parvenir à ses fins, des méthodes que d'aucuns attribuaient aux Siths mais qui avaient leur efficacité, et Glurba préférait le pragmatisme aux idéaux. Ce petit jeu fut donc très probablement beaucoup plus facile pour lui que pour sa coreligionnaire.

Pour autant, Glurba et Wen en vinrent à mimer un conflit verbal, au milieu duquel Cobb se retrouva à devoir arbitrer en prenant la décision finale. D'un côté, il livrait un “gamin” de dix-neuf ans à un esclavagiste pour se faire du fric sur son dos, et de l'autre il faisait travailler ce jeune homme avec l'assurance d'une Jedi de ne pas avoir de représailles de la part du Hutt contrarié – alors même que ledit Hutt l'avait pourtant assuré qu'il respecterait son choix. Cela ressemblait à un vrai dilemme, mais Glurba laissa de la place à Wen dans la joute verbale pour lui permettre de se rendre plus convaincante. Tout était dans l'art de la manipulation et du paraître. Et Glurba adorait cela. Au moins autant que de se battre. Il savoura chaque seconde de cette mascarade où il se sentait comme un véritable Hutt, un vrai de vrai, à la tête d'une fortune, entouré de mercenaires et de conseillers, vivant dans le luxe et le loisir.

Oh que c'était bon...

Quand Cobb rendit sa décision, Glurba dut se faire à l'idée : le petit jeu était fini. Mais il venait de prendre un pied monumental à se faire passer pour un pur Hutt de Nal Hutta. La dure réalité revenait devant ses yeux. Oh, “dure”, pas tant que ça : il était un Jedi, il était la plus grande force d'opposition à l'Empire Sith, et ça restait une grande fierté aussi.

Cobb acceptait l'alternative de Wen. Parfait. Le plan venait de se dérouler à la perfection. Ca n'avait pas été facile, Glurba s'était presque montré trop convaincant et avait cru à un moment que Cobb allait préférer vendre Jax en esclavage. Heureusement, le Besalisk ancien garde du corps avait encore une noble âme. Il était paradoxal pour Glurba de penser cela puisqu'il n'était lui-même pas opposé à l'esclavagisme. Seulement, il savait que cela ne se pratiquait pas dans les mêmes conditions partout. Glurba pensait par exemple que cela serait une chance pour quelqu'un d'être son esclave à lui ; quel autre esclave ne jalouserait pas l'esclave du grand Glurba le Hutt ? Ce dernier se faisait ses films mais il estimait que l'on pouvait bien traiter ses esclaves et les rendre heureux en dépit de leur condition. Et que seraient les Hutts sans esclaves ?

Glurba quitta la boutique en prenant un air contrarié, et rejoignit Maître Sliviqas et Jill. Cette dernière fut ravie d'apprendre que le plan avait réussi. Quelques minutes plus tard, Wen revint à son tour, accompagnant Jax à sa sœur. Les retrouvailles furent comiques puisque Jill enguirlanda son frère en même temps qu'elle lui témoigna de l'affection.

Jill remplit sa part de marché en menant les trois Jedis jusqu'au quartier de la Promenade. Ce fut l'endroit le moins délabré des bas-fonds qu'il fut donné à Wen et à Glurba de découvrir, et malgré tout il n'y avait pas besoin d'avoir l'œil vif pour remarquer quelques signes d'insalubrité. En fait, les efforts avaient simplement été plus importants pour les dissimuler.
Jill fit un geste du menton pour désigner une personne à une quinzaine de mètres :

JILL – Voilà, c'est lui, Cogan.

Puisque ce n'était pas un commerçant, mais un trafiquant d'informations, Cogan était isolé dans une ruelle, et vidait des ordures à côté de ce qui devait être sa maison. Glurba pensa tout de suite que l'avantage de la situation était que la manière forte pouvait être employée sans attirer l'attention. En effet, une rapide analyse des lieux suffit à se rendre compte que si les Jedis tombaient sur Cogan rapidement devant chez lui, il n'y aurait aucun témoin de l'altercation. Il fallut donc prendre la décision rapidement.

Maître Sliviqas resta en retrait avec Jill, surveillant discrètement les deux Padawans depuis un coin. Pour ne pas avoir trop l'air de celui qui faisait le guet, il mima une discussion avec Jill, évitant de laisser croire à quelqu'un qui pourrait l'observer que d'autres Jedis se trouvaient dans le coin. Glurba, lui, avait renfilé sa bure, tachée de bave verdâtre et de mucus.

Glurba et Wen n'y allèrent pas par quatre chemins pour convaincre Cogan de rendre le datapad qu'il avait volé. Le trafiquant d'informations s'était attaqué à un trop gros poisson et il fallait qu'il en prenne conscience. Glurba ne fut pas naïf : il savait très bien que Cogan n'allait pas cesser ses activités pour autant, et il n'avait pas envie de lui proposer une meilleure place que celle d'une vie dans les bas-quartiers. Il serait injuste de faire une telle offre à Cogan alors que des dizaines d'autres personnes méritaient tout autant que lui sinon plus de sortir de la misère, or les trois Jedis étaient impuissants face à cela. Si le seul moyen de sortir des bas-quartiers de Coruscant était d'attirer l'attention des Jedis en commetant un délit pour ensuite les faire marchander, ce ne serait pas une bonne morale.

Le datapad en main, Wen, Glurba et Maître Sliviqas purent enfin quitter cette décharge humaine, non sans un dernier au revoir à Jill et à Jax. Wen avait senti une aura chez Jill, l'aura des sensibles à la Force. Cela figurerait dans le rapport de mission, et nul doute que Jill recevrait bientôt de nouveau la visite d'un Jedi, cette fois-ci pour accéder à une vie meilleure et s'assurer que ses capacités innées ne seraient pas développées à mauvais escient.
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