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Combien d'entailles parsemaient le corps de la Sith après son combat ? Sans la Force, sans la haine au fond de l'âme, aurait-elle perdu la vie à la suite de sa rencontre face au Jedi Falleen ? Allait-elle avoir l'occasion de le revoir un jour prochain ? Ces questions n'avaient cessé de tarauder la Maraudeuse Grise depuis sa fuite de Dubrillion autour de laquelle l'armée Sith avait été celle défaite par celle de la République, laissant dans la bouche de tous les combattants de l'Impératrice un goût amer dans la bouche, celui de la déception et de la rauque colère. D'aucuns se seraient satisfaits de l'issue de la rencontre avec un tel maître Jedi. En tant que guerrier, celle-ci ne devait être que la mort. Et pourtant, elle avait survécu, elle avait tenu tête à un être connu dans les rangs de l'Ordre pour être l'un des meilleurs combattants de son époque, un Jedi d'exception. Elle, au contraire, ne pouvait se résoudre à voir sa survie comme une victoire. Ce n'était qu'un échec, un échec cuisant : elle ne l'avait pas tué, elle n'avait pas rattrapé le vaisseau de la Chancelière Suprême et d'un point de vue plus général, Dubrillion était retournée dans le giron de la République, insulte suprême qui la faisait haïr celles et ceux dont l'incompétence avait coûté très - trop - cher à l'Empire. Elle avait réussi à fuir le vaisseau en vie, cependant. Elle avait couru dans les couloirs de celui-ci en titubant, le visage maculé de sang et certaines de ses côtes fêlées et était arrivée à rejoindre l'un des derniers chasseurs présents dans les hangars du vaisseau. De ce chasseur, elle avait pris la fuite en sachant que la planète et la bataille étaient perdues et s'était rendue sur Artorias. Là-bas, elle avait été soignée, immergée pendant plusieurs heures dans une cuve de kolto. Mais le combat avait laissée ses traces sur le corps de la guerrière Sith. Si ses côtes s'étaient ressoudées rapidement grâce à la médecine et à la Force, les plaies s'étaient refermées pour laisser derrière elles plusieurs cicatrices parsemant son visage pâle. Des cicatrices qui lui donnaient un air encore plus inquiétant. Les vêtements qu'elle portait pendant la bataille, eux, étaient totalement fichus et elle avait dû s'en procurer d'autres. Elle n'avait cependant pas décidé de changer son style, et elle portait toujours sa bure sombre cachée dans presque toutes les circonstances par une longue cape noir de jais. Enfin, elle s'était aperçue après sa rencontre avec le Jedi que l'un de ses bijoux rituels était resté sur le vaisseau : un bijou qui se trouvait normalement sur le cartilage de son oreille droite. Ne s'étant pas rendue compte de son absence dans un premier temps, elle avait toutefois le désir de retrouver le même, quitte à le forger elle-même.


Mais les dommages n'étaient pas seulement physiques ou matériels. Son esprit aussi avait souffert de ce duel, elle le ressentait depuis sa sortie de la cuve. La colère qu'elle avait déchaînée et qui lui avait presque fait perdre toute humanité l'avait malmenée au plus profond d'elle, jusque dans ses entrailles. Jamais, de sa vie, elle n'avait ressenti une rage si cristalline, si palpable. Elle s'était engagée encore un peu plus sur le chemin rocailleux et destructeur du côté obscur de la Force en puisant dans ses sentiments les plus primaux lors de l'affrontement. Elle s'était même sentie, à plusieurs moments, totalement extérieure à elle-même, devenant témoin impuissante de ses actes les plus violents. Depuis son réveil dans le kolto, elle avait donc ce sentiment enfoui au fond de ses tripes, celui d'une rage incontrôlable et prête à exploser. Elle ne pouvait dire si c'était une bonne ou une mauvaise chose, cependant. Elle se voyait lors de ce combat, sur le point d'abattre son ennemi d'un coup de sabre laser. Etait-ce le fait de sa rage ou de son talent ? Si la première était responsable, alors le fait de pouvoir se laisser guider par son ressentiment était une bonne chose puisque c'était lui qui lui permettait de devenir de plus en plus puissante. Dans tous les cas, rien ne changeait. Elle avait pris la résolution, une fois remise de sa convalescence, de s'entraîner comme jamais elle ne s'était entraînée, de lutter de toutes ses forces jusqu'au jour ultime, celui de sa nouvelle rencontre face à celui qu'elle considérait comme son nouvel ennemi juré, celui qui avait failli la vaincre, celui qu'elle avait failli vaincre. Elle connaissait son nom, elle avait réussi à trouver des renseignements sur ce Jedi, il avait une grande fiche dans la base de données. Elle l'avait lue et relue, pendant des heures entières, elle s'était imprégnée de ce nom.


Allez, répète-le encore une fois. Répète-le. Nourris ta rage et répète-le encore.



"Vorkosigan..."


D'un coup de sabre vif et violent, elle découpa un des droïdes d'entraînement face à elle. Elle se situait dans l'une des grandes salles d'entraînement de l'Académie Sith de Korriban, et ce jour-ci, elle s'y entraînait depuis des heures, expérimentant toutes ses bottes. Elle avait laissé sa longue cape sur un support situé non loin d'elle et s'était concentrée à déglinguer de nombreuses choses autour d'elle : des mannequins, des droïdes d'entraînement, sans pouvoir convaincre les surveillants des salles de torture à lui laisser à sa disposition quelques esclaves. Qu'importe, elle devait s'entraîner et elle le faisait avec une ardeur plus grande encore que celle qu'elle montrait d'habitude, une ardeur qui ne tombait pas malgré les heures qui défilaient. De son visage parsemé de cicatrices encore fraîches de sa rencontre spatiale perlaient de nombreuses gouttes de sueur et son front brûlant commençait à lui faire mal tant elle bouillait de colère. Mais ce n'était pas une mauvaise chose, bien au contraire : elle avait besoin de cette douleur, celle-ci la poussait à se rebiffer, à lutter encore plus fort. Elle ne partirait pas de cette salle d'entraînement avant de se sentir plus forte, quitte à s'effondrer de fatigue. Il lui arrivait, de temps en temps, de ressentir un regard parcourir son échine. Elle ne s'en occupait guère, elle n'avait pas vocation à se donner en spectacle tout comme elle n'avait pas vocation à faire la videuse devant la salle d'entraînement. Ces regards étaient certainement ceux d'apprentis curieux, attirés par les bruits de lutte s'échappant de la pièce. Ceux-ci disparaissaient aussi rapidement qu'ils apparaissaient, raison de plus pour que la guerrière Sith ne s'en occupe pas. Elle avait d'autres choses à faire, bien plus importantes que de dégager les indiscrets. Elle commençait doucement à faiblir, d'ailleurs. Ses jambes se faisaient tremblotantes, sa prise sur le sabre laser moins ferme et ses coups moins puissants. Indiscutablement, elle commençait à fatiguer après plusieurs heures d'entraînement ininterrompues. Elle abattit un dernier droïde d'une botte précise et rapide puis, exténuée, décida de faire une petite pause pendant laquelle elle pourrait se remémorer une nouvelle fois ce combat qu'elle ne pouvait sortir de sa tête. Cette résurgence lui permettrait alors de reprendre des forces et la convaincre de reprendre son entraînement de plus belle. Elle éteint son sabre laser et le mit à sa ceinture. Puis elle commença quelques étirements afin d'éviter que les muscles, dépourvus d'efforts à fournir, ne se refroidissent : l'entraînement n'était pas terminé. Elle avait le regard dans le vide et les sourcils froncés, de longs et chauds filets d'air s'échappaient de sa bouche, et ses inspirations se faisaient aussi profondes que rapides. Son cœur battait la chamade et sa peau étincelait sous la lumière des néons de la salle.


Malgré tous ses efforts, elle sentait ses muscles perdre de leur fermeté au fur et à mesure que les secondes passaient. Elle ne devait pas perdre sa forme, au risque de devoir refaire un échauffement long et ennuyeux. Elle décida donc, pour éviter que cela ne se produise, de faire une série de pompes. Elle s'allongea sur le ventre et commença sa séance en enchaînant rapidement pompes, abdominaux et quelques tractions réalisés à l'aide d'une barre située au fond de la salle d'entraînement. Elle ne se sentait nullement d'arrêter, et une fois de nouveau prête, elle se décida à reprendre l'entraînement. C'est alors qu'elle sentit l'un de ces regards qu'elle avait déjà ressenti tout à l'heure. Toutefois, celui-ci ne semblait pas vouloir se décrocher de la guerrière Sith, et cela commençait à l'irriter, pour dire le moins. Elle se retourna donc afin de savoir qui pouvait être aussi insistant.
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R'win repoussa la couverture en se levant d'un bond. Ses pieds entrèrent aussitôt en contact avec le sol froid de sa chambre. Il se frotta un œil, puis l'autre, se dirigea vers le lavabo d'obsidienne et fit couler un filet d'eau froide sur sa tête. Aujourd'hui, quartier libre après une semaine épuisante. Il était sur Korriban depuis maintenant un mois et commençait seulement à s'habituer au dynamique rythme de vie des combattants Siths. Chaque jour il devait donner le meilleur de lui-même pour non seulement gagner, mais aussi préserver sa place à l'Académie en qualité de jeune assistant. L'art de combat particulier de R'win, repéré par le Seigneur Valeras sur Tatooine, lui valut ainsi ce poste. Prenant appui sur les bases des formes Zez'Kai et Sokan, après quatre années de formation, R'win a développé une forme quintenaire axée sur l'art de combat Tusken au Gaderfii, adaptée au double-sabre. Cette technique particulièrement agressive sut convaincre le Seigneur Ladium de lui donner un poste d'assistant, pour une période d'essai.

Le jeune-homme attrapa la fine pointe d'acier qui reposait à côté de son bocal de fruits secs qui masserait dans de l'huile végétale, puis piqua une brochette. R'win mangeait ainsi chaque matin, soucieux de préserver un mode de vie ascétique basé sur un régime de fruits frais et secs, en prohibant toute nourriture de synthèse. Après ce petit-déjeuné peu frugal, il s'habilla.
Il avait troqué son ancienne djellaba qu'il avait coutume de porter sur Tatooine, pour une tenue imposée par l'Académie. Il baignait dorénavant dans une tunique deux pièces de couleur rouge et noire, moulant légèrement son corps pour favoriser son agilité et sa mobilité. Ses pieds étaient à présent chaussés dans de longues bottes noires faites dans la même matière que ses gants, et qui lui remontaient jusqu'aux genoux. Les guerriers Siths, qui approuvaient souvent certains artifices vestimentaires tant que ceux-ci contribuaient à rendre l'apparence d'un combattant plus terrifiante, lui laissèrent porter le ruban Tusken qui lui était cher, autour de son crâne. Cela dit, il ne le mettait que pour ses jours de fonction, et s'en passerait donc aujourd'hui, laissant son visage découvert.

Il sortit bientôt de sa chambre, après avoir vérifié la position standard de son arme sur son ceinturon, puis traversa l'Académie en direction de la grande salle d'entraînement qui donnait sur la Vallée des Seigneurs Noirs. Il voulait de nouveau aller la voir, tant l'endroit le fascinait par sa beauté et par la consistance de l'atmosphère qui y pesait.
Parvenu à mis chemin, il sentit une perturbation autour de lui. Il y avait comme des pointes de noirceurs qui venaient s'abattre régulièrement sur le champs de Force. En y puisant une réponse, il se dirigea instinctivement vers l'entrée de l'une des salles d'entraînements flanquées le long du couloir, depuis laquelle s'échappaient des bruits de lutte. Une guerrière Rattataki, dont la noirceur des vêtements contrastaient significativement avec la blancheur de sa peau, se livraient à de rudes exercices. R'win franchit le seuil et s'avança de quelques pas. Il regardait à présent la scène depuis l'estrade de pierre qui surplombait de quelque mètre la salle d'entraînement. La combattante qui s'y trouvait se battait frénétiquement contre plusieurs droïdes d'entraînement qui finissaient en pièces les uns après les autres. Captivé par le spectacle, le bretteur prit appui sur sa jambe directrice, croisa les bras et scruta méticuleusement chaque mouvement de la guerrière. Ceux-ci étaient vifs et particulièrement rapides. Il y avait aussi une certaine esthétique dans son style. Une sorte de danse mortelle.

-Ouais .. ça c'est de l'Ataru .. Se dit-il tout bas.

L'Ataru était l'une des formes primordiales des Arts Jedi, axée sur la vélocité. R'win savait que ce style de combat nécessitait une très bonne endurance, ainsi qu'une agilité et une vivacité relativement bonnes. Il prenait toujours plaisir à regarder des guerriers user de ce style qui ressemblait quelque part au sien, le Sokan, par son côté acrobatique.
Le jeune-homme était toutefois intrigué par l'acharnement et la persévérance de la Rattataki qui ne semblait pas vouloir prendre un instant répit, et enchaînait aussitôt sa phase de lutte avec une série d'exercices physiques. La courbure maintenant très significative du champs de Force traduisait une forme exacerbée de colère. C'était de la haine couplée à de l'amertume que ressentait cette guerrière Sith. Un sentiment qui lui était familier, pensa t-il. A défaut de puiser autrefois dans la lumière, lui aussi utilisait maintenant sa rage comme moteur au combat.

Il descendit les marches et s'arrêta à quelques mètres de la maraudeuse Rattataki. Il ne voyait toujours pas bien son visage, jusqu'à ce qu'elle se retourne, visiblement intriguée par sa présence. Un visage à la fois radieux et dur, mêlant piercings traditionnels et récentes balafres. Pas de doute, elle, elle revenait du front.
Son accent Tusken prononcé perça le maigre silence qui venait de s'installer dans la pièce.
-Sacrées performances. Tu lui en voulais à ce droïde pas vrai ? Dit-il sur un ton ironique, son regard figé sur les corps découpés des robots d'entraînement. Puis ses yeux remontèrent jusqu'au visage de la guerrière, s'arrêtant sur chacune de ses cicatrices.
-J'ai comme l'idée que tu as fais parti des guerriers déployés dans la dernière campagne. Tu leur as fait mordre la poussière au moins ?
R'win O'arr, dit-il en frappant son torse, je viens d'arriver à l'Académie.

Il ne savait pas comment la guerrière allait réagir. Peut-être n'aurait-il pas dû la déranger si brusquement, d'autant qu'elle paraissait déjà assez énervée. Tout en faisant mine d'être détendu, il prit une profonde inspiration pour l'être réellement.
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Elle vit en se retournant le visage d'un homme, un humain, au visage émacié et aux yeux d'émeraude, son corps enveloppé d'une tenue ressemblant sensiblement aux uniformes des instructeurs de l'académie. Celui-ci semblait observer la Maraudeuse Grise depuis un petit moment en se tenant à l'entrée de la salle d'entraînement. Elle le fixa un bref moment, son regard encore agité par son entraînement, puis elle se retourna à nouveau comme pour montrer qu'elle ne lui prêtait aucune attention. Un droïde d'entraînement fit alors son entrée et, sabre d'entraînement dans la main robotique, commença à décocher quelques coups à la guerrière qui réussit sans difficulté à les éviter et à les parer. Après un bref instant, elle ralluma son sabre qui était alors éteint dans la paume de sa main droite et décapita la machine qui grésilla un court moment avant de s'effondra au sol. La tête, elle, vint glisser jusqu'aux pieds de l'homme. Elle éteignit alors son arme et regarda la tête dont sortaient de fugaces gerbes d'étincelles avant de s'éteindre définitivement. Elle prit une serviette située près de sa cape à l'aide de la Force et essuya son visage trempé de sueur. Elle jeta la serviette et se retourna à nouveau vers celui qui venait de s'avancer pour s'approcher d'elle. Il décocha alors quelques mots, des mots usés par un accent qu'elle ne reconnaissait pas. Elle en connaissait pourtant une certaine quantité, elle qui avait été esclave d'un Hutt qui avait eu pour habitude d'accueillir toute une cohorte d'aliens dans son immense palais et dans son arène. Dans tous les cas, son accent ne ressemblait à aucun de ceux que l'on retrouvait communément dans l'Empire, c'était donc certainement quelqu'un d'une planète extérieure à celui-ci. Peut-être une lointaine planète répertoriée nulle part ? Toutefois, nul besoin d'être bon en accents et en langues étrangères pour comprendre que ce qu'il disait laissait poindre une touche légère d'ironie. Elle le fixa un bref instant, son regard toujours noirci, puis elle se retourna pour faire comprendre qu'elle n'avait aucune envie de discuter. Malgré ce geste significatif, l'humain ne daigna pas se taire pour autant. Il lui posa une nouvelle question sur la bataille de Dubrillion avant de se présenter sans même que l'on ne lui demanda de le faire. Elle resta muette encore un moment, se remémorant alors le fiasco qu'avait été cette bataille et l'humiliation qu'elle pensait avoir subie lors de celle-ci face au Jedi Falleen. Elle émit un râle, incapable de contenir toute sa colère et se retourna une énième fois vers son interlocuteur.


"Quelle importance, on a perdu..."


L'amertume présente dans sa voix féminine mais rauque était palpable et reconnaissable entre toutes les émotions. Le "on" utilisé dans cette phrase désignait deux choses : la défaite de l'Empire, et la sienne. Et même si tous ceux au courant de son duel considéraient qu'elle avait réussi à tenir tête à son adversaire d'une manière magistrale, elle voyait un combat perdu puisqu'elle n'avait pas réussi à tuer le Falleen. Elle faisait les cents pas dans la salle, se demandant quand l'homme en face d'elle déciderait qu'il était meilleur de s'éloigner avant qu'elle ne se mette réellement en colère. Elle n'avait presque plus du tout envie de s'entraîner dans cette situation-là, se sentant alors comme bridée par sa présence. L'homme s'était présenté et l'usage voulait qu'elle en fasse de même, mais elle n'avait pas réellement l'intention de le faire. S'il ne connaissait pas son nom, alors le fait qu'il le connaisse n'était pas important, et il était par conséquent inutile qu'il le sache. Elle rangea son sabre à la ceinture, pensant qu'elle n'allait plus en avoir besoin dans l'immédiat, puis elle alla s'asseoir sur la corniche sur laquelle reposait sa longue cape noire. Elle prit une profonde inspiration masquant à peine sa lassitude et elle regarda le Sith dans les yeux.


"Tu veux quoi ?"


La question avait été sèche, elle avait fusé de façon à bien faire comprendre qu'elle n'était pas celles et ceux qui prennent la discussion pour un hobby, seulement un moyen de se faire comprendre, éventuellement de communiquer des informations. Elle fit craquer les articulations de sa nuque qui commençaient doucement à s'ankyloser, faisant face à une immobilité presque totale après plusieurs heures d'entraînement intensif. Enfin, elle prit une gourde d'eau caché dans les plis de sa cape et but une gorgée de celle-ci. L'eau l'avait rafraîchie et, dans un sens, un peu calmée. Elle semblait un peu moins agitée. Elle prit une longue inspiration et décida alors de desserrer réellement les mâchoires.


"Ottona Anticisse."
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En voulait-elle à elle-même ou à quelqu'un en particulier ? R'win n'arrivait pas à le savoir, mais il était certain que la maraudeuse se livrait à bien plus qu'un entraînement de routine. Ou bien c'était son tempérament .. l'hypothèse était possible, même si des guerriers aussi dynamique demeuraient assez rares. Il fallait disposer d'une énergie qui n'était pas donnée à tout le monde.
Quand la guerrière Sith daigna laisser échapper une phrase, qui laissait largement sous-entendre son agacement, R'win se dit qu'elle était réellement entrain de canaliser une frustration, ou quelque chose comme ça. Il connaissait ça lui aussi. Il n'avait jamais réussi à éliminer les Hutts responsables de la mort de père, malgré de nombreuses initiatives qui avaient coûté la vie à beaucoup de ses anciens frères Tuskens. Des souvenirs douloureux qu'ils ne voulaient pas se remémorer.

La Rattataki poursuivait ses exercices sans se soucier de lui. Au moins elle lui avait répondu, ce qui n'avait pas toujours été le cas des guerriers qu'il avait abordé ces quatre dernières semaines. Et qu'avait-elle dit au juste ? Une phrase teintée d'amertume et de pessimisme. On reconnaissait là bien l'esprit compétitif des Siths. Obsédés par la victoire et terrifiés par l'humiliation de la défaite. Cette dernière n'était clairement pas acceptable dans leur Code.

Tout en ne faisant aucun effort pour cacher sa mauvaise humeur, la guerrière garda un moment le silence, faignant d'ignorer le garçon. R'win regarda davantage son visage. Difficile d'estimer son âge, mais elle paraissait légèrement plus âgée que lui. En vertu de sa position d'aînée, il n'était pas certain qu'elle s'abaisse au niveau d'un plus jeune qu'elle. Une tradition Sith, comme bien souvent. Elle finit tout de même par lui demander en toute franchise ce qu'il lui voulait. R'win n'avait pas besoin de puiser dans la Force pour percevoir très nettement l'énervement en elle. Il sourit. Elle lui ressemblait quelque part. Lui aussi était sanguin, il n'avait rien du garçon calme et posé qu'il essayait de faire paraître. C'était sans doute l'une des causes de son penchant pour l'obscur.

Il garda les bras croisé et regarda le sol en haussant les sourcils. Puis il fit lui aussi quelques pas dans la pièce, hésitant franchement à laisser tomber.
Miraculeusement, la maraudeuse qui venait de ranger son arme finit par lui donner son nom. Ottona Anticisse, donc. Sympa. Surtout le prénom.
Jusque là il avait fait des efforts pour être un minimum social, et pourtant ce n'était pas sa nature. Comme ses anciens frères Tuskens, il préférait l'action au blabla, et avait significativement perdu le sens des interactions depuis l'adolescence. Sa réadaptation à la vie courante dès son arrivée sur Alderan, n'avait pas complètement suffit à rattraper ce retard. Les quelques mois passés sur Coruscant non plus. Il était difficile de réparer un formatage démarré à quatorze ans. Ces sept années passées dans le désert, loin de la civilisation, avait décidément eu raison de sa vie sociale. Quelque part, il s'en moquait. C'était sa nature. Mais d'un autre côté, il constatait chaque jour son handicap, à présent confronté à des ethnies plus développées. Il avait beau faire des efforts, ça ne payait que très peu. Et sur Korriban, ça n'avait jamais été aussi difficile. Les gens étaient secs et souvent de mauvais humeurs. Rien à voir avec les républicains de Coruscant. Il ne comprenait pas grand chose à ces codes sociaux qui pouvaient drastiquement changer d'un endroit à l'autre. C'était assez usant. Il valait décidément mieux se résoudre à être soi-même. Inutile de jouer un rôle. Autant être franc et direct.

-J'aime ton style. Je ne connais pas l'Ataru, mais j'aurais aimé apprendre. Dit-il d'une voix plus monocorde. T'as l'air sacrément énervée, et déterminée. Je sens en toi une rare colère. Je me suis reconnu dans ton acharnement, et j'ai moi aussi besoin d'entraînement. Plutôt que de se confronter à des droïdes .. il aimanta d'une main le manche de quarante centimètres de son arme, est-ce que ça te tente d'affronter un sabre laser à double lame ?
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La température du corps de la guerrière Sith retombait peu à peu, les pores de sa peau commençaient lentement à sécher et son cœur se faisait plus stable et moins rapide. Son souffle, lui, semblait moins anarchique et perdait de sa chaleur rageuse, comme si un courant d'air frais faisait refroidir le corps de la maraudeuse Rattataki. Elle se releva de la corniche sur laquelle elle était jusqu'alors assise et commença à prendre ses affaires, s'apprêtant à partir et considérant qu'elle n'avait plus rien d'important à faire ici. Elle espérait cependant que le Sith en face d'elle ne décide pas de la suivre : elle n'avait aucune envie de papoter avec qui que ce soit, juste de se retrouver seule. Toutefois, à peine eut-elle le temps de mettre la main sur sa cape que l'humain se proposa pour un combat d'entraînement. Elle se figea alors un court instant pendant lequel elle fit en sorte de peser le "pour" et le "contre". Elle était un peu fatiguée et son agitation était quelque peu retombée, par conséquent elle ne se sentait pas forcément tout à fait prête à se battre face à un véritable guerrier. Néanmoins, elle pensait également que c'était une bonne occasion de progresser, et le Sith avait la présence d'esprit et la bonté de proposer à la Maraudeuse Grise quelque chose de plus intéressant qu'une insipide discussion. Un bref moment passa, à la fin duquel la Maraudeuse reposa sa cape. Après tout, ce n'était pas tous les jours qu'elle pouvait se permettre d'affronter un guerrier Sith sans risquer une quelconque sanction pour avoir enfreint les règles de l'Académie, c'était une occasion à ne pas louper. Et il n'y avait décidément rien de mieux qu'un vrai combat pour faire de vrais progrès, après tout. Elle retourna la tête vers son interlocuteur, futur adversaire, qui avait certainement vu le fait qu'elle repose sa cape comme une réponse favorable à sa proposition de combat. La Maraudeuse releva ses manches de façon à laisser ses avant-bras blafards à l'air libre, puis elle se dirigea vers le centre de la salle, invitant d'un discret signe de tête son adversaire à faire de même. Elle finit de bien fixer ses manches sur ses épaules et se saisit de son sabre laser.


"Je te préviens, je ne retiens pas mes coups."


Sur ces mots, la Sith fit jaillir de son sabre une longue lame rouge brillante et semblant agitée, assoiffée de sang. Elle fit alors quelques moulinets en tournant autour de son adversaire, cherchant alors une possibilité de premier coup la meilleure, attendant une ouverture pour porter un estoc assez efficace pour lui permettre d'imposer à son ennemi de l'heure son propre rythme, ce serait comme ça qu'elle arrivait à le battre : l'Ataru est une forme d'agressivité, qui pousse l'ennemi à se fatiguer en tentant de parer les coups de son adversaire, la question du rythme y est donc critique. La Maraudeuse Grise retint son souffle et décida d'envoyer une première frappe, une sorte de coup d'essai afin de jauger l'adversaire en face d'elle : la façon dont il pare le coup, comment il prépare ses contre-attaques et la maîtrise de sa propre arme. La guerrière Rattataki se recula alors, tentant d'apprécier au mieux les mouvements de l'humain et d'imprimer en elles sa façon de se mouvoir et d'anticiper les approches de la proche-humaine. Elle continuait à bouger autour du centre de la salle, à l'instar de l'ennemi, le pommeau de son sabre tournant dans la paume de sa main comme si c'était pour l'échauffer, la préparer à la première joute violente qui s'apprêtait alors à exploser. Soudainement, elle se lança férocement à l'attaque, les lames des deux adversaires crachant leurs sons et les bourdonnements dans tous les sens, la lumière des rayons laser dansant à la vitesse de l'éclair. Le combat d'entraînement venait de débuter pour de bon.
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Un rictus se dessine instinctivement sur ses lèvres lorsque Ottona rétorque par l'affirmative. Après un moment d'hésitation, la guerrière a choisi de se battre. Il sent la persévérance en elle, alors même qu'elle vient de se livrer à un rude entraînement physique. La guerrière retrousse brièvement ses manche et se dirige vers le centre de la pièce en l'invitant à prendre lui-même position. Saisissant son sabre, elle l'alerte aussitôt de l'état de son humeur. Il a voulu ce combat, il va l'avoir, et elle ne retiendra pas ses coups.
Un petit sourire se dessine à nouveau sur le visage de Rune, laissant apparaître le rebord de ses dents, lorsque la lame rouge jaillit du sabre d'Ottona.

-Si cela peut te rassurer, l'idée ne m'est pas non plus venue de retenir les miens.

Une touche d'ironie accompagnée d'une légère pique. Il n'y a là rien de provocateur, seulement de quoi rendre le combat encore plus virulent et plus ardent. Rune lève lentement de la main droite le manche anormalement long de son sabre, jusqu'à le maintenir horizontalement au niveau de ses pectoraux. Un faisceau jaune de quatre-vingt dix centimètres apparaît d'un côté, puis de l'autre. Il fléchit aussitôt sur ses jambes et effectue un moulinet à droite, puis à gauche, les lames se métamorphosent en disques lumineux bourdonnants. Croupis sur lui-même, il suit la trajectoire opposée de la Sith, selon la posture d'engagement Gaderfii.

Soudain, il voit sa rivale se rapprocher, la lame bourdonnante, et asséner un premier coup dans sa direction. Sa défense basée sur le Sokan l'amène aussitôt à reculer légèrement via un jeu de pas chassés, tandis que la Rattataki exerce les derniers moulinets d'échauffement. Il respire profondément en sentant la Force le traverser, vibrante, vivante. Puis une décharge glacée lui parcourt la colonne vertébrale quand il voit la maraudeuse se jeter sur lui. S'en suit un incessant tournoi d'attaques, de feintes et de parades. L'état de son tempérament jusque là calme vient de chuter à une vitesse vertigineuse. L'adrénaline et le stress coulent en lui tandis que les lames s'entrechoquent dans un bourdonnement rauque. Il analyse la situation tout en décochant des séries de revers précis. Ottona est particulièrement vive et mobile sur le terrain, et se déplace avec grâce et précision. Sa posture est défensive, mais cela n'enlève rien à la colère qu'il sent en elle, et qui pourrait avoir raison de lui. Elle ne semble pas faire de différence entre le bretteur et un Jedi. En se persuadant qu'elle n'hésiterait pas à le tuer, il sent la rage le gagner progressivement et le rapprocher de la posture Anihijral, forme berserk du combat Gaderfii.

Les sabrolasers s'emmêlent en bourdonnant furieusement. Rune ne cherche pas à être trop offensif dans un premier temps, comprenant le jeu de sa rivale qui le somme de monter à l'assaut. Ses attaques sont rares, il est constamment lui aussi sur la défensive, ses couts sont principalement Zez'Kaï, frappant de façon réactive du tranchant et exerçant des moulinets prodigieux en forme de disque. Il cherche ainsi à tromper la vigilance d'Ottona. Son véritable style n'a rien de commun, et va bientôt apparaître.
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A peine le combat avait-il vraiment débuté que la Sith sentait monter le long de son échine le frisson du duel et de la violence, un frisson que même les épices les plus fortes n'arrivaient pas à égaler. Alors qu'elle sentait tout son ressentiment resurgir au fond de ses entrailles, elle essayait tant bien que mal d'analyser les gestes de son adversaires, furent-ils dans le maniement de son arme ou dans ses pas et ses esquives. Elle y percevait d'ailleurs des choses étrangères à sa connaissance du combat Sith. La chose la plus flagrante était ce Sokan maîtrisé, une forme qu'elle connaissait bien mais qu'elle n'avait jamais pris la peine d'apprendre étant donné qu'elle connaissait déjà l'Ataru, un style qui correspondait bien mieux à son tempérament rageur et sa philosophe de l'agression de l'adversaire jusque dans ses derniers retranchements. Le Sokan, cela dit, semblait être plus efficace une fois utilisé par un bretteur qui maniait la double lame ; plus virulent et plus spectaculaire. Un bon mariage de techniques qui laissait la Rattataki penser qu'elle ne devait pas baisser sa garde au risque de subir de graves déconvenues. Elle allait se jeter sur lui et elle allait le mener au bout de ses forces. C'était une technique peu évoluée mais rudement efficace pour quelqu'un qui savait la maîtriser. Toutefois, derrière cette technique qui lui était relativement familière flottait quelque chose qu'elle ne connaissait tout simplement pas. Une sorte de technique plus agressive, presque plus tribale. Était-ce une forme rituelle qui appartenait à une ancienne colonie Sith reculée aux fins fonds de la galaxie ? Etait-ce un art ancestral chez les Jedi ? Elle n'arrivait à mettre un nom sur cette minuscule petite variation, tout comme elle ne pouvait y mettre une théorie ou une botte, et cela l'inquiétait car cela pouvait la surprendre et la défaire. Il était par ailleurs plus difficile de comprendre ces choses-là que le combat faisaient rage et que les rais de lumière vrombissaient et giclaient dans tous les sens, créant un ballet meurtrier d'éclairs rouges et jaunes.


Les coups de son adversaire sont définitivement imaginatifs et efficaces, bien qu'ils n'arrivent pas à tromper la défense de la guerrière Sith qui se montre aussi réactive que déchaînée. Après plusieurs passes mortelles, le combat décide enfin à se calmer et les deux ennemis de la minute se séparent un court instant. La Maraudeuse Grise en profite alors pour respirer un coup et récupérer rapidement pour pouvoir attaquer au plus vite et à nouveau le guerrier en face d'elle. Elle ne reste toutefois pas immobile, faisant des pas de gauche à droite, de droite à gauche. Elle sait qu'elle devra rivaliser d'inventivité pour atteindre le corps de son adversaire du jour, et cela ne lui fait pas peur. Elle souffle et repart à l'attaque, en prenant la forme la plus acrobatique possible de l'Ataru. La voilà alors qui vole dans les airs, alternant entre saltos arrières, saltos chassés et autres acrobaties spectaculaires. Les entrechoquements se font alors plus rares mais plus violents et surprenants. Après plusieurs échanges, les deux armes viennent alors se souder entre elles, laissant les visages des deux protagonistes proches l'un de l'autre. Tandis que la face du guerrier est éclairée du jaune de son arme, celui de la maraudeuse Rattataki tire sur le rouge de son sabre laser, et dans ses yeux commence alors à briller la colère du côté obscur. De magnifiques reflets ornent les bijoux rituels qu'elle porte et sa peau blanche n'absorbe aucune couleur tant celle-ci est proche du translucide. Elle approche sa tête de celle de son adversaire, à tel point qu'elle peut presque sentir les rayons de lumière lui brûler le nez et chauffer les bijoux qui y sont accrochés.



"Pas mal."


Effectivement, elle n'avait pas grand-chose à redire aux capacités de son adversaire. Il semblait ferme dans sa façon de manier l'arme qu'il maniait et sa rage semblait aussi profonde que la cicatrice qu'un traumatisme peut inscrire dans un esprit torturé. Même si elle n'était pas une grande connaisseuse de ces choses-là, il lui arrivait de pouvoir bien les ressentir durant un combat, fût-il réel ou d'entraînement. Elle recula alors la tête d'un coup, se recula à l'aide d'un salto arrière et, contre toute attente, décida de lancer une salve d'éclairs qui, même s'ils étaient peu puissants et définitivement non-mortels, pouvaient causer une douleur subite et difficilement agréable.
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