Voyl Clawback
Voyl Clawback
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Coruscant - Quartier des Finances - Tour du CBI - 493e étage - 9:23pm

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Une nouvelle journée touchait à sa fin sur Coruscant. Dans son bureau, Clawback était, pour ne pas changer, l'un des derniers à demeurer vissé à son fauteuil quand la plupart des cadres étaient rentrés chez eux. L'écran toujours allumé face à lui, dans le silence absolu de la pièce assombrie par le soir, le vice-directeur passait encore et encore en revue une liste de noms qui ne semblait pas avoir de fin. Il en recherchait un en particulier, qu'il était persuadé d'avoir vu - et il se trompait rarement. Après une bonne demi-heure de ce jeu qu'il aurait volontiers donné à un stagiaire s'il n'avait été confidentiel, Voyl fut interrompu par une sonnerie familière. Même à cette heure tardive, les affaires continuaient de tourner. Elles ne s'arrêtaient jamais, pour être honnête.

" Un message de la société Hylfo'Transport, monsieur, dit Reshord depuis son holocom, c'est à propos d'une demande de prêt. Une demande... plutôt très précise !

-Ah, très bien, transmettez-moi donc cela. J'en connais qui seront rav..."

La main de Clawback resta suspendue au-dessus du clavier. Hylfo'Transport ? Son regard se perdit une seconde bien au-delà de l'écran.

"Monsieur ? "

Figé, Clawback sembla un instant transformé en statue, avant de revenir brusquement à lui, pris d'une frénésie étrange.

" Avez-vous l'origine de l'appel ?! s’exclama-t-il avec une note de panique dans la voix, faites trianguler le signal immédiatement !

-C-comment ?

-Retrouvez la source d'émission, bon sang ! "

Pris au dépourvu de l'autre côté du fil, Reshord ne chercha pas à comprendre. Ce genre de demande était non seulement très rare, mais concernait en règle générale des affaires dont il n'aimait pas vraiment se mêler. Il fit de son mieux pour obtenir l'emplacement de l'émetteur. Ce qui, à sa grande surprise, fut beaucoup plus facile qu'il ne l'aurait cru : la déléguée d'Hylfo n'avait pas cru nécessaire de prendre la moindre précaution concernant son appel. Il avait été émis depuis l'astroport principal d'Enarc.

La nouvelle sembla grandement satisfaire son supérieur, qui coupa immédiatement la communication une fois l'enregistrement transféré, sans l'ombre d'une explication.

Clawback ouvrit le fichier d'une main fébrile, nerveux quant à l'idée de s'être trompé, et de ne découvrir qu'une simple demande de prêt...


[Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien]

La vision de l'hologramme le laissa contemplatif, toute sa tension nerveuse s'évaporant d'un coup. C'était elle, le muun en aurait mis sa fortune en gage. Aurait-elle porté un costume traditionnel neimoidien qu'il l'aurait reconnue ! C'était elle, Wed'lek !

En temps normal, il aurait été de son devoir de transmettre immédiatement cette demande au Trésor. Ce qu'il ne fit pas. Ou tout du moins, pas comme il l'aurait dû : il était le seul à savoir que cette demande n'était en réalité qu'une façade, un petit manège de la part de la silhouette féminine qui avait déclamé son discours d'une voix neutre et polie. Ce pourquoi il allait tout simplement effacer l'enregistrement de leur ligne, ne laissant que la trace de l'appel, pour transmuter une demande précise à la décimale près à une simple demande de rendez-vous commercial. Tout ce dont il avait besoin pour prétexter rencontrer cette chère mademoiselle Varykino...

Sans bien s'en rendre compte, Voyl visionna l'enregistrement une dizaine de fois d'affilée.

Et à chaque fois que l'hologramme de la twi'lek s'affichait, il y avait ce même pincement de coeur, ce même mélange de bonheur et de malaise. Il n’avait pas cherché à la retenir, et il s’en voulait. Il avait cru ne jamais la revoir, que cette histoire de tracé astronomique n’était qu’un moyen détourné pour lui faire comprendre que leur histoire n’irait jamais plus loin. Les mois avaient passé, son mariage avait abouti à la formation d'une famille qui n'allait pas tardé à s'agrandir... et il s'était fait une raison. Celle qui avait fait chavirer son cœur s'était évanouie dans la nature sans laisser de traces. Son esprit rationnel avait conclu que c'était une très bonne chose, qu'il n'aurait plus jamais à se mettre ainsi en danger pour de fichues amourettes. Que cette inconnue s'était simplement moquée de lui. Ou bien s'était lassée, comme la plupart de ces jeunes et jolies dames qui gravitaient dans la lueur des projecteurs et ne cherchaient rien de sérieux.

Mais il avait eu tort, la twi’lek aux yeux d’or venait de le lui prouver de la meilleure des manières : elle avait tenu sa promesse ! Ses ongles meurtrirent les accoudoirs de son fauteuil sous le coup de l’émotion. La tête renversée contre le dossier, tourné vers la baie vitrée, Clawback soupira. Elle ne l’avait pas oublié ! Mieux, elle avait encore trouvé le moyen de lui permettre de la voir. Ses yeux étincelaient à cette idée : c’était une femme ingénieuse, mystérieuse, pleine d’audace et de détermination. Tout ce qu’il aimait… Enfin, chez elle en tout cas. Il ne s'était pas attardé sur la question, pour la simple et unique raison qu'il n'avait aucune comparaison à offrir. A revoir le fil de sa vie, Clawback était bien obligé d'admettre que cette dernière était un vide intersidéral en ce qui concernait les relations amoureuses. Dire qu'il lui avait fallu attendre d'être marié ! Un comble d'ironie.

Wed'lek. Il se souvenait de ses mots comme s'ils venaient d'être prononcés : "Tracez l'appel, prenez la planète sur laquelle j'ai passé l'appel et tirez un trait jusqu'à la capitale républicaine. La première planète sur laquelle vous tomberez sera la planète convenue."
Avec une méticulosité chirurgicale, il positionna ses constructions géométriques jusqu'à obtenir le résultat qu'il avait tant espéré.

Il effectua le tracé à l'aide d'un logiciel d'astrophysique, avec l'art d'employer un turbolaser pour tuer un moustique. La droite s'étendit alors depuis Coruscant, traversant une bonne partie de la galaxie sans rencontrer le moindre obstacle - une performance impressionnante. Et le curseur s'arrêta sur... Naboo.

Naboo, l'une des planètes les plus touristique qui soient, devenue récemment un refuge pour les Dubrillionnais. Un monde où il faisait bon vivre, peu urbanisé et en proie à de fréquents accrochages entre communautés. Voyl ne connaissait pas vraiment Naboo, pour n'y avoir été qu'une seule fois, il y avait de cela plus de vingt ans désormais. Mais si celle qu'il espérait tant revoir désirait qu'il s'y rende... Il ne voyait aucune raison de lui donner tort. Il devait trouver le moyen de gagner Naboo à la date indiquée.

Voyl se repassa une dernière fois l'enregistrement.

" Voici nos garanties et je suis certaine qu'elles vous irons parfaitement. Au plaisir de vous recontacter. "

En effet, il était plus que certain que ces garanties-là lui conviendraient... D'un geste sec, il éteignit l'ordinateur et ferma boutique sans plus attendre.
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Naboo - Theed - Avenue de la Marche Gungan - 11:31 am


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La navette avait déposé Clawback et ses deux hommes de main quelques minutes auparavant parmis la foule d'autres vaisseaux civils, marchands et autres qui transitaient par le spatioport de la capitale nubienne. Loin des flashs indiscrets ou d'éventuelles oreilles malveillantes, le représentant avait cette fois troqué ses habits de fonction contre une tenue différente. Une tunique d'un pourpre sombre de velours brodé sous une veste d'un gris anthracite très banal, une valise à la main pour seul bagage. L'avantage d'être reconnaissable dans son habit était qu'une fois enlevé, il restait un muun parmi d'autres. Cela, Voyl l'avait bien compris et mettait ce petit tour de passe-passe de débutant à profit pour débarquer incognito dans la foule compacte qui se pressait vers les allées lumineuses de Theed et ses palais. Si la grande partie de Naboo était recouverte de plaines et d'étendues d'eau très paisibles, sa capitale, en revanche, restait semblable à toutes les capitales ou presque. Une raison qui poussa Voyl à fuir au plus vite. Sans perdre de vue le plan qu'il s'était griffonné sur un antique morceau de papier plutôt que sur un datapad encombrant, le muun serpenta dans les rues jusqu'à atteindre sa destination. Une sorte de petite échoppe qui annonçait "Varykino's exange". A l'intérieur, un bureau d'accueil parfaitement assorti au reste de la ville. Une femme, certainement proche-humaine, pianotant sur un datapad coloré derrière le comptoir.

" Bonjour, madame. Je suis venu voir la représentante de la société Hylfo'Transport, pour affaire. "

Sans en dire plus, il fit comprendre à la standardiste qu'il ne souhaitait pas nécessairement qu'elle le crie sur tous les toits. Laquelle, après un regard surpris, acquiesça sans un mot pour disparaître derrière le rideau du fond. Resté seul debout devant le comptoir, Clawback écrasa le papier qu'il tenait dans son poing. Il allait enfin la revoir... Il songeait alors à tout ce qu'il avait à lui dire, à lui demander... Et peut-être aussi à ce qu'elle venait faire ici.
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Wed'lek attendait sur la terrasse. Le soleil enflammait le ciel d'une chaleur digne des Terres Lumineuses de Ryloth. Tout l'agaçait sur cette planète pourtant dite paradisiaque. Elle n'osait pas toucher à son verre d'eau après la gorgée qu'elle avait prise : une eau qui lui avait paru si salée qu'elle avait senti une partie de l'eau qu'elle gardait dans son corps partir le plus loin possible. Surement dans le miroir aqueux qu'elle regardait. Elle soupirait encore et encore, posant inconsciemment la main sur son ventre. Elle avait pris du poids, ces derniers mois, et son ventre s'arrondissait doucement. Mais elle devait cacher cela, aussi elle avait laissé tomber les tenues osées qu'elle portait parfois, jugeant plus prudent de venir avec une robe plus large, cachant sa nouvelle, et légère rondeur. D'une couleur de jade quand elle l'avait achetée, elle lui paraissait maintenant verdâtre, elle laissait deviner un décolleté, élégant et sobre. Elle se tenait droite et insensible aux bruits divers du restaurant.
Folie que de le revoir... Qu'espérait-elle ? Elle ne le savait pas elle-même. Qu'il reconnaisse l'enfant ? Idée stupide, elle était une apprentie Sith et lui un républicain compétant, merveilleux, important. Cela n’attiserait que les tensions, les problèmes et une guerre. Amusant n'est-ce pas ? Elle, une apprentie misérable, pouvait être la source d'une guerre ? Non, il fallait qu'elle arrête ses pêchés d’orgueil. L'explication la plus logique sur ce qu'il se passerait, serait sa mise à mort. Une méthode simple, sanglante et efficace de résoudre les problèmes... Bref une méthode Sith. Non, folie et folie. Elle allait annoncer à l'homme qu'elle aimait qu'ils avaient... Transgressé l'ordre de la nature. Il n'y avait pas d'autres expressions... Et cela l’effrayait, lui faisait voir le monde comme il était : cruel, froid, méchant, mort.... Bref Sith.


Un bruit, des talons effleurant le sol et le bruissement d'une cape. Wed'lek se tourna vers l'origine du bruit discret mais qu'elle aurait pût reconnaître entre mille. L’hôtesse entra la première dans le champ de vision de la twi'lek : une mocheté qui l'avait déjà fait hoqueter de dégoût pourtant... Un éclat de lumière, une perfection dans l'univers la suivait. Un muun, habillé de rubis et de velours, une lumière irradiante sur tout ce qui l'entourait. La mocheté était devenue une femme humaine d'une beauté presque parfaite, les plantes fades et desséchées semblaient reprendre leurs plus belles couleurs. Du rouge, du jaune, les violettes berçaient le monde de leur plus beau parfait. Le soleil lui-même baissa sa trop forte température jusqu’à devenir aussi doux et calme que le plus parfait des amants.


Leurs regards se croisèrent et la Twi’lek ne pût retenir le pur sourire de joie qui se dessina sur son visage. Folie ? Cela valait totalement le coup. Oui, l’amour valait les risques encourus. Elle laissa l’hôtesse mener l’empereur de son âme à sa table. Elle ne le lâchait pas des yeux, comme s’il allait disparaître dans la seconde où elle clignerait des yeux. Elle eut un mouvement de tête pour la remercier et se tourna vers le plus beau muun qu’elle pouvait contempler.


-Très cher ami, merci de venir ici pour parler de ce prêt. Je vous remontre mes garanties.


Une phrase professionnelle. Normale dans le contexte, car elle avait peur d’être sous écoute. Elle ne put s’empêcher, alors qu’elle avait le corps penché vers sa valise contenant les diamants, de lui chuchoter à toute vitesse.


-Mon amour, ma vie, mon espérance. Je revis de vous revoir. Pardonnez mon retard je vous en conjure et croyez-moi quand je vous dis que chaque seconde qui a pû passer loin de vous je n’ai pensé qu’a vous revoir.


Elle posa la valise ouverte sur la table.


-Voici donc nos garanties pour ce prêt, d’une importance capitale vous en conviendrez.


Ses doigts glissèrent sur le bord de la valise, qui cachait le bas de son visage, mais ses yeux pétillaient de malice et de bonheur alors qu’elle ajoutait de nouveau en chuchotant.


-Vous êtes encore plus beau que dans les images que je gardais de vous. Être merveilleux aux milles perfections, je vous aime tellement. Qu’avez-vous fait depuis tout ce temps ? Je voudrais tellement tout connaître de vous.
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Dans un silence complet, la femme le mena à l'arrière de sa boutique, qui s'avérait n'être qu'un trompe-l’œil. Le couloir qu'elle leur fit parcourir les conduisit dans une sorte de petite coursive dans une arrière-cours. Les bâtiments au style ancien dont étaient férus nombre de naboo cachaient l'endroit et l'isolaient du reste des rues bruyantes. Sans se retourner, leur guide continua de déambuler dans une suites de petits passages calmes et déserts, jusqu'à s'introduire de nouveau dans une grande et belle maison, construite à flanc de rivière. Clawback jeta un œil surpris aux alentours : ils avaient maintenant quitté le centre ville et se retrouvaient un peu plus bas, derrière une colline, tout près de ce qui ressemblait à un petit embarcadère. Le soir arrivait sur Naboo et l'air commençait à se rafraîchir un peu.

Ils traversèrent encore l'établissement sur les talons de la proche-humaine. L'endroit résonnait de bruits typique d'un restaurant : couverts, verres qui s'entrechoquent, discussions à voix basse... Voyl tenta d'entrevoir quelques unes des pièces au travers des rideaux qui cachaient les entrées. Il n'aimait pas savoir qu'ils ne seraient pas seuls. Bien qu'être isolé apportait son lot de désavantage, revoir Wed'lek si près de présences indésirables ne l'enchantait guère. Un pli soucieux se forma sur son front quand la femme tira à elle l'un des rideaux pour dévoiler une petite terrasse qui surplombait la rive au soleil couchant.

Sur la terrasse, assise seule à l'une des tables à l'écart des autres, trônait Wed'lek, dans une magnifique robe d'émeraude, son teint bleu rehaussé d'or par les rayons du soleil de Naboo. Il avait beau l'avoir espéré tout au long du voyage, s'y être attendu tout le temps qu'avait duré son arrivée, maintenant qu'elle était là sous ses yeux, le muun avait de nouveau cette sensation horrible de perdre ses moyens. Il était assez loin pour ne voir d'elle que l'essentiel, mais suffisamment près pour admirer son port de tête et ses yeux d'or fondu. Sa main se crispa dans un léger réflexe de nervosité. Il avait rêvé de ce moment depuis des mois... Même lors de réunions de la plus haute importance, il avait depuis longtemps laissé de côté ce trac enfantin. Mais dès qu'elle entrait en scène, il avait l'impression, à chaque fois, de redevenir ce jeune ingénieur encore un peu naïf et gauche. Son hésitation fut visible. Il s'était arrêté après le seuil, le regard braqué sur la twi'lek, tendu. Puis, il se pencha en arrière vers Droomos et lui indiqua d'un mouvement du menton le dos de la femme qui les avaient conduis ici.

"Surveillez-la. Je ne veux pas d'espion dans le coin. "

Le garde du corps approuva en silence et tourna les talons. Le laissant seul avec celle qui était infiniment plus qu'une simple cliente particulièrement bien habillée.

Voyl n'aurait su dire exactement pourquoi, mais il la trouvait changée. Cela dit, ce n'était pas la première fois qu'il se faisait une telle réflexion... Wed'lek lui paraissait aussi changeante que les saisons : des trois fois où ils s'étaient vus, elle avait arboré un visage différent. Son ego aimait croire que c'était justement cette capacité à le surprendre, à briser la monotonie qui la rendait si attirante. Voyl ne savait pas grand chose de celle qui avait volé ses cœurs... non, en fait il ne savait strictement rien d'elle. Sa curiosité ne faisait que rendre l'inconnue plus désirable encore. Qui était-elle ? Que faisait-elle dans la vie pour avoir tant de facilité à changer d’identité ? Une seconde, l'idée qu'elle puisse être un agent secret le traversa.

" Très cher ami, merci de venir ici pour parler de ce prêt. Je vous remontre mes garanties. "

Très cher ami ! S'entendre appelé ainsi le fit imperceptiblement frissonner. Le son de sa voix faisait voler les doutes en éclat. Enfin, il l'avait retrouvée ! Voyl jubilait en silence. Dans un élan de bonheur égoïste, il en oubliait qu'il était marié, qu'il allait sous peu être père, et toutes ces obligations dont il n'avait jamais vraiment voulu. Devant ce long battement de cils aériens, sa vie toute entière pouvait bien s'incliner l'espace d'une petite heure...

" Tout l'honneur est pour moi, mademoiselle, lui répondit-il avec respect en s'inclinant, nous tenons à donner le meilleur service qui soit à notre clientèle. "

Les salutations d'usage faites, la jeune alien s'empressa de poser son seul bagage - une mallette blindée très reconnaissable - sur la table devant lui. Voyl ne lui prêta que peu d'attention, tout ouï au petit message qu'elle lui murmurait en cachette.

" Mon amour, ma vie, mon espérance. Je revis de vous revoir. Pardonnez mon retard je vous en conjure et croyez-moi quand je vous dis que chaque seconde qui a pû passer loin de vous je n’ai pensé qu’a vous revoir. "

La twi'lek ouvrit sa mallette pour dévoiler les fameux diamants dont il avait été question dans son message.

" Voici donc nos garanties pour ce prêt, d’une importance capitale vous en conviendrez. "

En d'autres circonstances, de telles petites merveilles auraient irrémédiablement accaparée toute sa convoitise. En l’occurrence, Wed'lek était à présent suffisamment près de lui pour voir clairement son regard : un regard étincelant, qui indiquait sans ambiguïté qu'il n'y avait ici qu'un seul diamant, et qu'il n'était pas dans la mallette. Sa commissure remonta avec amusement, et il indiqua d'un léger mouvement de la tête le décolleté sage que sa haute taille lui permettait de détailler sans en avoir l'air.

" De bien belles garanties, en effet ! Admirable ! "

Voyl sourit, mais pas de la manière dont il le faisait si souvent. Ce sourire là, elle était la seule à pouvoir l'obtenir de lui. Personne n'avait semblé les remarquer : peu de tables étaient occupées à cette heure, et les quelques personnes de bonne famille venues dîner avaient bien d'autres sujets de conversation. Mais Clawback ne pouvait s'empêcher de jeter quelques rapides coups d’œil plein d'un noir soupçon à qui oserait lorgner dans leur direction.

" Bien entendu, nous laisserons le soin à nos experts d'examiner tout cela... mais ce ne sera que pure formalité. Je n'ai aucune crainte vous concernant."

Tout, en apparence tout, était normal pour qui serait véritablement venu parler de ce genre d'affaire dans un tel lieu. Mais pour Voyl, la teneur de tous leurs sous-entendu était comme une drogue aux effets dévastateurs sur sa raison et sa logique. Wed'lek était son bâton de la mort, ce qui avait définitivement bouleversé sa vie - qui ne faisait que commencer à la bouleverser. Il n'avait pas remarqué à quel point il s'était rapproché d'elle et de son visage aux traits juvéniles, centimètre par centimètre. Ils étaient peut-être un peu près, pour de simples connaissances professionnelles.

" Vous êtes encore plus beau que dans les images que je gardais de vous. Être merveilleux aux milles perfections, je vous aime tellement. Qu’avez-vous fait depuis tout ce temps ? Je voudrais tellement tout connaître de vous. "

Le regard toujours baissé sur la valise, une main posée sur l'anse, Voyl laissa le bout de ses doigts effleurer les mains délicates de la jeune twi'lek. Le haut de ses pommettes avaient pris une teinte un peu plus soutenue que d’ordinaire. Sur le même niveau sonore, il lui souffla :

" Ce que j'ai fait ? Me languir de vous, me déliter un peu plus à chaque fois que je devais endurer votre absence...Le son de votre voix est la seule chose qui mérite d'être mentionné ces derniers jours, ma douce étoile. Si vous saviez ! Vos questions trouveront des réponses, autant que faire se peut. J'ai tant de choses à vous dire et à vous demander. Vous êtes une énigme Wed'lek. La plus passionnante et la plus sacrée de toutes les énigmes que je n'ai jamais eu à résoudre. "

Une certaine frustration commençait à tirer ses traits, tant dis qu'il prenait conscience qu'ils ne pourraient guère qu'échanger quelques banalités et phrases à voix très basse pour ne pas risquer d'être découverts. Ce n'était pas vraiment la soirée dont il avait rêvé... Son regard quitta son amante pour s'égarer un peu sur la rive en contrebas, espérant trouver rapidement une idée pour pouvoir quitter cette terrasse - certes très jolie, mais trop exposée à son goût. Comme s'il avait anticipé sa demande, un maître d'hôtel habillé à la mode locale osa s'avancer dans leur direction.

" Ces messieurs dames désirent-ils quelque chose ? "

Clawback se détacha de la jeune femme pour demander, d'un ton sec :

" En effet. Y aurait-il un endroit un peu plus... privé, où déjeuner ? Nous souhaiterions un peu plus d'intimité. La voix porte, ici. "

L'homme ignora la froideur dont il faisait l'objet et répondit de la même manière posée et courtoise.

" Nous possédons éventuellement quelques tables sur les quais que vous voyez là-bas. Bien sûr le prix n'est pas le même, mais...

- Ce n'est pas un problème. Nous prenons."

La chose réglée, Clawback ne perdit pas une seconde pour proposer son bras à son joyau azuré. Avec un peu de chance, elle accepterait qu'il la fasse conduire dans l'un de ces jolis petits bateaux qui glissaient avec grâce le long de la ville ? Ils débarqueraient quelque part loin de la foule, dans la campagne environnante et il pourrait enfin lui parler de tout ce qui lui brûlait les lèvres. Voyl secoua la tête. La présence de la twi'lek avait peut-être fini d'altérer son jugement, en fin de compte ! Une chose après l'autre !
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Elle descendit sur les quais à son bras. Le cœur battant dans sa poitrine alors qu’elle tremblait légèrement. De bonheur. Une joie sans nom de se tenir à ses côtés. Mais une frayeur légère assombrissait son cœur : Seule avec lui, elle allait devoir lui dire… Mais comment ?
 
Durant un instant le monde lui réapparut sous son jour le plus noir. Le soleil lui brulait la peau, le bruit de l’eau ressemblait à celui d’un typhon. L’air de ce début d’après-midi lui si lourd qui lui semblait qu’elle étouffait lentement. Les cris des oiseaux lui vrillaient la tête et le monde autour d’elle ne semblait être qu’une marée d’ennemis tous prêt à la tuer dès que possible. Non, douce folie que de revoir cet être cher à son cœur. Elle ne devait pas le faire, lui annoncer… Non…. Elle ne pouvait pas le faire. Elle se devait de fuir. Fuir aussi loin que possible. Fuir ce monde affreux à jamais… Elle se tourna vers lui et ouvrir les lèvres alors qu’ils arrivaient à leur table.
 
Et le monde s’ouvra. Une explosion de bonheur, de douceur, de joie. Il était là. La perfection de ce monde, celle qui peut tout rendre beau. Rien que croiser son regard suffit à apaiser toutes ses douleurs. Le soleil ne la brûlait plus, il se contentait de la réchauffer lentement. La musique de l’eau s’alliait aux chants des oiseaux, offrant une symphonie qui la rendait légère et sautillante. L’air était frais et léger, aux douces odeurs de miel et de sel. La pureté de l’eau renvoyait des éclats de diamant. Elle rougit et se serra un peu plus contre le Muun. Cet être parfait, cette beauté aux mille visages.
 
-Vous revoir… Je n’osais plus l’imaginer… Mon amour, ma perfection, mon univers… Etais-je en vie avant de vous connaître ? Voyl… Je … J’ai tant de choses à vous dire, que je ne sais pas par quoi commencer…
 
Elle posa sa tête contre son bras, serrant de ses doigts le tissu qui couvrait la peau de son amant. Pourquoi ? Pourquoi son cœur n’écoutait pas sa raison ? Choisir un amant parmi ses semblables, fournir des soldats pour l’Empire, continuer ses combats, un qui meurt alors un autre renaîtra. Pas de sentiments, pas de complications. Mais rien n’était simple. Prenant sa chaise, elle la tira pour rester aux côtés de son amant, face au lac, elle soupira doucement.
 
-Ma vie… Est compliquée… Notre amour est bien plus dangereux que vous ne l’imaginez ma perfection. Mais parlez-moi de vous. Racontez-moi les progrès de vos entreprises.
 
Elle lui souriait tendrement, attentive, buvant ses paroles comme s’il détenait le savoir absolu. Elle le trouvait merveilleux conteur. Elle adorait tout chez lui, le son de sa voix, l’odeur de ses vêtements, chacun de ses gestes tendres et remplis d’assurance. Aaaah, la beauté de ce monde résidait en cet être divin. Son monde, sa galaxie… Cette homme en était le cœur, l’Alpha, l’Oméga. Le commencement et la fin. Il était le sauveur de son âme, son sanctuaire de sécurité et de bonheur. Elle l’aimait ? Non, cela était pire que cela, bien pire : Elle l’adorait, le divinisait, le vénérait. N’avez-vous jamais ressenti ça ? Que quelqu’un ou quelque chose devienne encore plus important que votre souffle ? Que votre vie ? Mourir pour lui ? Elle le ferait à regret. Non pas car elle craindrait pour sa vie, non… Mais car la mort sans lui ne pourrait pas être un repos : seulement le début d’une horrible torture. Si elle mourrait elle voudrait le faire avec lui, quitter ce monde… Après la naissance de leur enfant.
 
Elle posa lentement sa main sur son ventre, tremblante… Comment lui dire ?
Voyl Clawback
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La sensation du bras léger, habillé d'émeraude, posé sur le sien, réjouissait Voyl au plus haut point. Ils descendirent la volée de marches côte à côte, bras dessus bras dessous. L'escalier serpentait derrière la terrasse vers les rives, en pente douce, protégé du vent par un muret de pierre assorti au bâtiment. Tout le charme de Naboo se révélait sur les rayons du soir, emportant leur couple improbable et amoureux dans un décors que n'aurait pas renié un holofilm grand public à gros budget. Voyl se sentait de nouveau léger, laissé seul avec celle qu'il regardait comme l'on regarde une princesse. Il avait passé de nombreux mois à se demander s'il pourrait un jour la revoir, et maintenant qu'il était là, avec elle à son bras, il se demandait s'il n'allait pas se réveiller au beau milieu de la nuit. Tout cela était trop beau pour être vrai.

Les tables dont le serveur avait parlé étaient disposées en cercle sur un large quai bordé de plantes exotiques. La berge laissait voir trois barques typiques, amarrées sur le rebord et flottant au gré des remous de la rivière. Clawback les évalua du regard, pensant à tous les risques que pourraient comporter une balade dans l'une de ces frêles embarcations. Mais l'idée avait de quoi séduire. Mais il préféra lui laisser la possibilité de refuser, par galanterie. On ne forçait pas sa dame à faire quoique ce soit. Peut-être n'aimait elle pas l'eau, il n'en savait rien. Encore une fois, il ne savait rien d'elle... et cela commençait à lui peser. D'une part, l'aura de mystère qui l'entourait avait de quoi séduire, mais les muun n'aime pas l'improbable et l'inconnu. Clawback troquait volontiers cette nervosité contre une connaissance qui lui était infiniment plus rassurante.

Ils se conduisirent l'un l'autre vers la table la plus à l'abri des feuillages, près des longues tiges et des fleurs colorées. Là, plus de voix émanant du restaurant au-dessus d'eux : juste le clapotis de l'eau contre les quais et les coques des barques en bois blanc. Une sérénité proche de celle qui régnait les étés sur les lacs de Télérath, dans les jardins bien taillés de son ami Doyle. Avec peut-être un charme plus désuet, un luxe moins ostentatoire et plus romantique. Voyl laissa la jeune twi'lek s'asseoir en premier, puis tira une chaise près d'elle et l'imita.

" Vous revoir… Je n’osais plus l’imaginer… Mon amour, ma perfection, mon univers… Etais-je en vie avant de vous connaître ? Voyl… Je … J’ai tant de choses à vous dire, que je ne sais pas par quoi commencer…

- Nous avons tout notre temps... "

Ironique pour lui de dire ça, lui qui n'avait jamais de temps pour rien. C'était la seule chose qui lui était naturellement venue, aveu qu'il avait sur le cœur en cet instant. Passer du temps avec elle avait été l'un des désirs qu'il s'était acharné à faire taire durant des mois. Un seul désir déviant totalement de tout ce qui le guidait en temps normal. Quelque chose de si anachronique, impromptu, qu'il en était obsédant dès que sa raison lui accordait quelques rares minutes de liberté, mise en veille durant ses trop courtes nuits. La mallette, laissée par terre sans plus de souci, restait plantée là, sans que ni lui ni elle ne lui porte plus le moindre intérêt.

" Ma vie… Est compliquée… Notre amour est bien plus dangereux que vous ne l’imaginez ma perfection. Mais parlez-moi de vous. Racontez-moi les progrès de vos entreprises. "

Clawback la dévisagea avec inquiétude. Il n'était vraiment pas doué pour comprendre les gens, a fortiori d'une autre espèce. Que devait-il mettre sur ces mots ? Que devait-il comprendre ? Il l'avait la désagréable impression qu'elle se dérobait, qu'elle cherchait à éluder la chose.

" Oh, eh bien... Disons que, pour l'instant, nous tâchons de composer au mieux avec les contraintes imposées par le gouvernement galactique et les conjonctures actuelles. Cela pourrait être mieux, comme ce pourrait être bien pire... Ainsi va l'économie. "

Il avait donné le change sans grande conviction, cherchant dans le reflet brillant des yeux de celle qu'il aimait un indice, une bribe de réponse que sa machine mentale aurait pu traiter d'une manière ou d'une autre. Sentant que sa dérobade ne servait plus à rien, il soupira :

" Je ne veux pas me faire l'inquisiteur de votre intimité, Wed'lek. Mais... s'il y a quoi que ce soit que je puisse faire... Je ne peux pas vous prendre à mes côtés - pas pour l'instant - mais je peux rendre à notre amour une existence plus facile. Un moyen... de ne plus souffrir de cette manière en se demandant si, oui ou non, il sera possible de se revoir un jour. Mais pour cela, j'ai besoin de vous ! Les possibilités sont infinies, mais je ne peux pas le faire sans vous. Je voudrais avoir cette chance, Wed'lek, de pouvoir partager quelques morceaux de vie à vos côtés en toute quiétude. "

Qu'elle le veuille ou non, Clawback savait que pour lui, le temps était compté : il n'était plus aussi jeune qu'autrefois. Quand pourrait-il l'aimer à découvert ? Sans doute jamais. Pour autant, il refusait de se voir vieillir, mourir, avant d'espérer l'embrasser à nouveau, lui raconter tout ce qu'il avait à dire, la rendre heureuse, tout simplement. La vie était devenue dangereuse, même pour ceux qui jusque là s'étaient cru protégés. On parlait de la guerre sans vraiment la connaître : aujourd'hui, ils en avaient un vague avant goût. Avec une note étrange dans la voix, Voyl ancra son regard dans le sien.

" Je peux vous protéger, Wed'lek. "

Pour elle, il ferait n'importe quoi. Peut-être parce qu'il avait tendance à laisser sa raison quelque part dans une valise lorsque cette paire d'yeux croisait au large. Sa main prit celle de la twi'lek, doucement, avec une tendresse qu'il ne destinait qu'à elle, et une fermeté qui trahissait l'implacabilité de son propos. Que quiconque essaye seulement de lui vouloir du mal, et l'imprudent comprendrait à quel point un muun en colère pouvait s'avérer être un fléau méconnu. Mais encore fallait-il qu'il sache, qui, où, quand et comment. Si Wed'lek tenait tant à garder son secret, c'est qu'il y avait à cela une raison. Clawback n'aimait pas penser qu'elle puisse exercer une profession réellement périlleuse, ou pire, compromettante. Quel genre de métier exerçait-elle ? Il se souvenait vaguement lui avoir vu des cicatrices la première fois. Cette même première fois où il s'était rendu sur Nar Shaddaa incognito. On ne se rendait jamais sur Nar Shaddaa pour des affaires innocentes ! L'idée que Wed'lek soit un agent du gouvernement, ou pire, des Hutt, avait lentement fait son chemin. Si tel était le cas, pas une seconde Voyl n'hésiterait à peser lourd dans la balance face à un quelconque employeur. Il en avait largement les moyens... Mieux, il s'en sentait le plein droit et le devoir.

" Que diriez-vous de discuter de tout cela... au gré des courants ? Je me disais qu'une balade au fil de l'eau, rien que vous et moi, serait un moyen de mieux se connaître ? Après tout, Naboo est connue pour ses paysages idylliques... C'est une occasion de les découvrir. "

Ils étaient côte à côte, si près, tournés l'un vers l'autre... De nouveau, il sentait cette poigne horrible lui broyer les tripes, le désir ardent de la prendre dans ses bras et de ne plus la lâcher. Incroyable comme l'amour avait cette capacité de détruire même les esprits les plus revêches ! A nouveau, il se voyait devenir fou. Sa main s'était remise à trembler légèrement, comme la première fois qu'il l'avait touchée, presque par mégarde. L'envie de l'embrasser, de caresser enfin ce visage qu'il n'avait pu que rêver en secret tout ce temps le prit soudain, urgente et absolue. Sa main avança le long du bras couvert d'étoffe émeraude et il se pencha sur elle, noyé dans ses yeux d'or fin.

Il se ressaisit au dernier moment en réalisant ce qu'il était en train de faire, atterré par ses propres idées. Comment pouvait-il se laisser aller de la sorte ? N'était-il donc qu'un vieux frustré ?! Voyl se rembrunit, furieux contre lui-même.

" Je... ce n'était qu'une proposition... Ne vous sentez surtout pas obligée d'accepter ! "
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Il ne devait pas dire cela. Dire qu’il pouvait la protéger avec ce regard. Ce regard merveilleux qui lui faisait croire à ce mensonge. Elle se contentait de sourire, sourire faiblement. Aaah, Dieu cruel, pourquoi fait-il qu’elle l’aime ? N’aurait-elle pas pu rester amoureuse de l’Empire ? Lui laisser à lui seul, son cœur et ses désirs ? Non, elle avait fin de douceur comme lui seul pouvait lui en apporter, mais alors… Comment combattre sa destinée ? Elle l'ignorait mais quand elle était avec lui... Plus rien ne comptait.
 
-Oui… Allons naviguer.
 
Elle souriait bêtement, s’avançant un peu avant de se lever sur la pointe des pieds pour déposer un tendre et chaste baiser sur ces lèvres adorées. Redescendant sur terre,  elle rougissait en prenant son bras, posant sa tête contre le biceps de son amant. Elle lui parla d’une voix douce, où régnait l'immense amour qu'elle lui portait.
 
-Ne vous inquiétez pas mon magnifique amour. Rien ne serait mettre obligé de votre part. J’aime ce que vous aimez, j’adore ce que vous admirez, je rêve des mêmes rêves que vous. Vos ambitions sont les miennes, vos actions sont les mêmes, je vous soutiendrais même dans les plus profonds ténèbres et je ferais tout pour ne jamais ternir votre lumière.
 
Elle le remercia d’un sourire alors qu’il lui tendait le bras pour monter sur le bateau. La barque fendait l’eau, le silence n’était troublé que par le clapotis de l’eau, complétant musicalement le chant des oiseaux qui célébraient leur bonheur. Ah, douce chaleur du paradis retrouvé, bienheureux monde loin de la connaissance. Elle souriait de bonheur comme jamais, voulant hurler sa joie, se jeter sur son amour et l’embrasser à l’en étouffer.  Elle l’aimait, elle l’aimait à la folie. Une folie furieuse, une folie dangereuse. Mais que pouvait-elle faire avec sa passion ? A quoi cela la menait-elle ? Un danger, un danger suprême. Mais elle ne pouvait pas s’en empêcher. Comment pouvait-elle vivre sans son amour ? Comment l’enfant qui grandissait dans son ventre pouvait-il vivre sans son père ? Elle posait la main sur son ventre, nerveuse. Comment allait-il réagir ? Comment allaient-ils gérer cela ? Un enfant ? Elle voulait le garder, mais elle ne voulait pas le blesser… Oui, pour l’instant elle devait juste lui dire. S’il ne reconnaissait pas l’enfant ce n’était pas grave, elle était prête à garder le secret sur l’identité du père.
 
-Mon amour… Lumière de ma vie. J’ai peur, je suis effrayée, tordue d’angoisse… J’ai une nouvelle à vous annoncer… Une nouvelle… Qui peut être la source d’un grand bonheur, comme des plus grosses angoisses.
 
Elle se rendit compte qu’elle ne respirait plus, tremblante de peur. Les larmes lui montaient aux yeux, elle ne savait pas quoi faire ou dire. Que pouvait-elle faire ? Lui dire, elle lui devait la vérité.
 
-Mon amour… Je… Je suis désolé… Pardonnez-moi… Je… Je suis…
 
Les mots se bloquaient de nouveau dans sa gorge alors que les pleurs éclataient.

-Je suis enceinte de vous.
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Le temps qui avait séparé sa question de la réponse, Voyl avait retenu son souffle sans s'en rendre compte. Il ne pouvait s'empêcher de ressentir cette étrange petite note de trac lorsque c'était elle, Wed'lek, qui tenait les rênes de leur conversation. Les gouvernements, les clients les plus influents, les malfrats ou les impériaux : aucun ne pouvaient se venter de l'impressionner. La twi'lek aux yeux d'or, en revanche, pouvait le rendre nerveux d'un simple battement de cil...
Quel terrible pouvoir lui avait-il confié ! Il commençait même à soupçonner qu'il avait bien trop baissé sa garde. Malheureusement, le muun n'avait plus ni l'envie ni les moyens de faire machine arrière. Il resta donc suspendu à ses lèvres, jusqu'à ce qu'elle les ouvre à nouveau, un peu morose.

" Oui… Allons naviguer. "

Clawback sentit sa poitrine se relâcher d'un coup. Au fond de lui, il se demandait encore ce qu'il aurait bien pu improviser si elle avait refusé. D'un pas léger, il la mena jusqu'à l'une des barques attachées sur le ponton. L'eau était si claire que l'on pouvait voir le fond de la rivière sous le soleil couchant. Voyl devait admettre que les guides touristiques Naboo n'étaient pas si mensonger : même les plus vertes campagnes de Muunilinst ne possédait pas ce charme presque éthéré. Objectivement, il n'aurait pu rêver meilleur endroit pour un tête à tête romantique - et il avait l'honnêteté de le reconnaître. Voyl laissa Wed'lek l'embrasser

" Ne vous inquiétez pas mon magnifique amour. Rien ne serait mettre obligé de votre part. J’aime ce que vous aimez, j’adore ce que vous admirez, je rêve des mêmes rêves que vous. Vos ambitions sont les miennes, vos actions sont les mêmes, je vous soutiendrais même dans les plus profonds ténèbres et je ferais tout pour ne jamais ternir votre lumière.

-Ternir ma lumière ? Wed'lek... C'est vous ma lumière. Comment pourriez-vous ternir quoi que ce soit ? C'est impensable ! "

Comment faisait-elle pour trouver autant de poète inspiration ? Même au sein d'un tel paysage, Voyl se sentait très dépourvu en matière de littérature. Il n'avait jamais su briller par le verbe, et encore aujourd'hui, la pauvreté de ses répliques le lui faisait sentir. Mais heureusement, l'amour pouvant guérir et aveugler autant qu'il le fallait, aucun d'eux n'en tint rigueur.

La barque tanga légèrement lorsqu'ils montèrent à bord. Voyl n'avait que très rarement emprunté ce genre de véhicule archaïque : le seul souvenir qui lui venait était une visite informelle sur Neimoïdia alors qu'il n'avait guère plus d'une trentaine d'années, et où leurs hôtes avaient tenu à leur faire visiter leur immense jardin où s'écoulait une rivière à peine moins large que celle-ci. L'eau n'était pas, et de loin, son élément favori, si on exceptait un bain chaud. Mais la beauté et le calme qui régnait l'incitait à passer outre cette appréhension. Si elle pouvait faire n'importe quoi pour lui, lui faire traverser un fleuve en barque était la moindre des choses que lui pouvait pour elle ! C'est donc avec une immense maladresse, mais une fierté au moins égale, que Clawback s'empara de la paire de rames disponible sur le bateau. Sa force pitoyable ne l'aida pas davantage quand il lui fallut faire bouger la coquille de noix sur les flots paresseux. Mais après s'être arquebouté à en bleuir d'effort, le muun parvint à faire avancer le frêle esquif, et ils s'éloignèrent lentement de la rive et des éventuels regards indiscrets. Voyl se félicita intérieurement d'avoir pris place dos au soleil couchant : malgré la précarité de sa position sur le siège bien trop petit pour son immense taille, il n'avait pas le désavantage de devoir plisser les yeux pour regarder en face sa compagne d'une soirée. La robe de We'lek luisait merveilleusement sous cette lumière dorée, pour son plus grand bonheur : tout ce qui brille n'est pas d'or, mais tout ce qui brille fait toujours beaucoup d'effet sur un muun. Une twi'lek bleue dorée, plus encore sur Voyl !

" Mon amour… Lumière de ma vie. J’ai peur, je suis effrayée, tordue d’angoisse… J’ai une nouvelle à vous annoncer… Une nouvelle… Qui peut être la source d’un grand bonheur, comme des plus grosses angoisses. "

En donnant un nouveau coup de rame tout aussi inefficace que les précédents, Clawback cligna des paupières.

" Qu'y a-t-il donc ? "

Elle se tortillait de malaise, et il n'aimait pas ça. Discrètement, il déglutit, tentant de nouveau de faire avancer le bateau sur l'eau - avec un succès plus que relatif.

" Mon amour… Je… Je suis désolé… Pardonnez-moi… Je… Je suis… "

Sous son crâne, Clawback voyait défiler des milliers de mots tous plus alarmants les uns que les autres : prisonnière ? Malade ? Blessée ? Recherchée ? En fuite ? Sans abri ? Il ne supportait pas cet air douloureux qu'elle tentait de contenir. A chaque fois, il avait cette désagréable impression d'être impuissant face à un malheur qu'elle cherchait à lui dissimuler.

" Je suis enceinte de vous. "

Il y eut un court silence. Voyl marqua un temps d'arrêt complet, les rames suspendues en l'air avant qu'il ne les lâches sans crier garde en bredouillant de sa voix nasillarde :

" D... N... Q... Qu-quoi ?!! "

Il ouvrit la bouche sous le coup de la surprise, ne sachant pas s'il avait rêvé ce qu'elle venait de dire.

ans s'en rendre compte, Clawback avait reculé d'instinct, reportant tout son poids sur la proue bien légère du petit navire blanc. Il ne le réalisa que lorsqu'il se sentit partir sans aucun support pour se retenir. Dans un grand cri de surprise, Clawback tomba à la renverse, disparaissant dans l'eau avec force éclaboussure. Il refit surface, détrempé, peinant à se maintenir hors de l'eau. L'une de ses mains parvint à agripper le rebord. Avec l'aide de Wed'lek, il regagna la barque. Mais il ne se redressa pas pour autant, et décida qu'il vallait mieux rester alonger de tout son long au fond du bateau : la soirée idyllique venait, en une seconde, de virer au cauchemar. Non, elle ne pouvait pas avoir dit ça... Le regard qu'elle lui renvoyait prouvait pourtant le contraire. Clawback eut soudain peur qu'elle ne s’aperçoive de sa détresse, et ne se méprenne sur ce qu'il pensait. Il se releva légèrement sur ses coudes, cherchant à assimiler l'information sans pour autant laisser penser qu'il paniquait totalement. Ses vêtements continuaient de dégouliner sur le bois vernis, tandis qu'il cherchait ses mots.

" Vous... enceinte ?! De... Non... N... "

Il la dévisagea avec des yeux écarquillés, comme s'il la voyait pour la première fois. Voyl était plus choqué qu'il ne l'avait jamais été. Même le sourire de la twi'lek ne suffisait pas à atténuer la confusion qui s'était emparée de lui. Par tous les

" Mais... mais... Enfin... Wed'lek, c'est... c'est impossible !! "

Un tel mot n'était pas à prendre à la légère pour un muun : non, pour Clawback, la probabilité qu'une telle chose puisse se produire n'était pas seulement nulle. Elle était négative ! Il voulait croire qu'elle s'était trompé, ou mieux : qu'elle ne lui avait annoncé cela que pour lui faire une farce, le tester. C'était réussi...
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