Fichtre ! J'ai vraiment l'impression d'être passer sous un rouleau compresseur. Dire qu'on a peine pu grailler un peu pour recharger nos batteries, par contre grappiller quelques heures de sommeil, ça c'est foutu complet. Je soupire. D'un, je suis claquée, du genre les jambes chamallows, et les bras tout mous. De deux.... De deux je la sens pas cette nouvelle mission. Pour un peu je maudirais la chancelière de nous avoir voler notre repos bien mérité... mais bon le sécurité et l'avenir de la république passe avant mes petits problèmes de cernes et de ramollitude. Ca existe ce mot ? Bon et bien maintenant oui.

En tout cas , on va pas s'ennuyer. Même pas eu le temps de vraiment faire connaissance avec le reste de notre équipe de choc pour cette superbe, extraction, sauvetage, machin-bidule de mission. Je connais Luke Kayan de réputation, après tout il a quand même été le padawan de Maitre Sai... mais c'est tout. Il faut dire que je fréquente pas beaucoup d'autres chevaliers. Déjà parce que j'en ai pas vraiment le temps et qu'il y en a pas des masses qui portent le titre et officient au sein du medcorp.... et puis... j’apprécie moyen qu'on me considère comme une moitié de chevalier. Oui je suis une catastrophe avec un sabre, mais zut ! Ça veut pas dire que je ne sais pas faire des choses en usant de la force, ou que je suis plus idiote, moins compétente. Juste que le combat c'est pas mon truc. Luke il est aveugle et personne le lui reproche... à chacun son handicap... Enfin apparemment c'est «  pas comparable ». Bha voyons ! Au moins, dans l'escouade Typhon, on ne se cantonne pas aux apparences, et on juge aux faits.

Je grimpe aux tourelles 4 à 4. Je me suis jamais servie de ces bidules... enfin si en simulation avec Korg', mais ça a franchement rien à voir. Bon un canon, reste un canon et une cible, une cible. J'arriverais bien à me débrouiller. J'espère. Les ordres de Luke grésillent dans le comlink. Super, ça marche trop bien, j'ai encore une chance folle on dirait. Je donne un coup dessus. Visiblement c'est comme ça qu'il faut lui parler, tout de suite ça marche beaucoup mieux.... Je me demande c'est pareil avec les mecs ?

Bon pas le temps de rêvasser. J'enclenche l'énergie, me saisie de la manette et … attends... attends jusqu'à voir apparaître dans ma lorgnette les chasseurs ennemis et le vaisseau de la chancelière. Oulà ! On dirait un amas de mouches noires qui s’agglutinent autour d'un bout de barbaque. Je cherche pas à comprendre, je fais ce pourquoi on m'a fichue là, je tire en visant l'un des innombrables chasseurs.

JET de DEXTERITE

Youhou !! ça fait un beau badaboom ! Celui là, je l'ai pas loupé ! En tout cas, je continue, attendant le signal de notre grand manitou commandeur de notre rafiot, j'ai nommé Luke, pour cesser le feu ou agir différemment

- AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH ! HIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII – Blurp.

La Chancelière plaqua ses deux mains sur sa bouche, essayant d’endiguer le haut-le-cœur qui avait interrompu son cri. Dommage ! Et dire qu’elle avait enfin trouvé quelque chose qui la soulageait de sa terreur ! Le pilote, à un mètre devant elle, semblait lui plutôt soulagé de cette accalmie de décibels. Il aurait bien essayé de se boucher les oreilles, mais ses deux mains étaient prises. Son rythme de respiration était effrénée, de la sueur coulait le long de son casque jusque dans son cou tandis qu’il accomplissait manœuvre sur manœuvre. Vrille, embardée, virage serré à droite, chute brutale…

- Mais merde ! Ils nous lâchent pas la grappe ces…

Son juron fut étouffé dans un grognement tandis que la frégate changeait une nouvelle fois de cap, ballotant la chancelière dans un fauteuil passager arrière.

Ce devait être un cauchemar. D’ici, Emalia ne savait même pas comment évoluait la situation pour les différentes flottes républicaines et impériales. Avait-elle fait le bon choix ? Maintenant qu’elle était dans l’action, il lui semblait être dans un manège à sensations sur le point de dérailler. Mais aurait-ce été une bonne idée de rester à bord du Conquérant sachant la facilité avec laquelle l’Impératrice se frayait un chemin dans son esprit ? Non, elle avait fait le bon choix.

La souveraine déglutit péniblement, et rouvrit les yeux. L’espace tournoyait à une allure folle, et elle préféra les refermer aussitôt.

- Où est-ce que nous sommes ? demanda-t-elle au pilote.
- Nous gravitons autour du Passager de la Bordure. Un de nos croiseurs légers, lui jeta-t-il comme seule explication.

Emalia inspira et expira en s’incitant au calme.

- Comment ça se présente ?
- Mal, Madame, mal !

La brièveté de la réponse, une nouvelle fois, lui fit comprendre qu’il valait mieux laisser le pilote tranquille. Elle espérait qu’il faisait tout son possible pour les sauver tous les deux. S’il ne réussissait pas… Bah, il mourrait dans l’explosion de leur navette, ou bien par une exécution impériale. Emalia estima que le pilote devait avoir la motivation suffisante pour les sauver tous les deux.

Elle vit momentanément apparaître le croiseur en question à travers le transparacier du cockpit, puis l’espace noir et ses étoiles tourbillonnantes furent de nouveau leur vue principale. Emalia fronça les sourcils.

- Pourquoi ne pas nous rapprocher du croiseur, afin de profiter de ses boucliers ? demanda-t-elle naïvement.

Le pilote soupira. Il termina une manœuvre, concentré, avant de lui répondre.

- On ne traverse pas des boucliers, madame la Chancelière ! Pour pouvoir passer de l’autre côté, il faut que le Passager de la Bordure les désactive momentanément, puis les réactive dernière nous. C’est une manœuvre qui se fait mais… En coordination avec le croiseur, et comme nous n’avons pas de communication directe avec eux…

La dernière phrase sonnait comme un reproche. Emalia fit la moue, se retenant de l’invectiver. Elle faisait fonctionner ses méninges à plein régime…

[Jet d’intelligence pour trouver une idée : réussi]

- A quoi ressemble une telle manœuvre ? interrogea-t-elle encore une fois.

Visiblement, le pilote n’appréciait pas leur petite conversation. Il mettait un temps fou à lui répondre, en plus de soupirer bruyamment. Mais il finit par lui donner les quelques éléments dont elle avait besoin, les yeux rivés sur ses écrans et sur la situation au-delà du transparacier.

- Ça ressemble à des vaisseaux qui foncent vers l’appareil qui les protègera. Ils sont généralement pris en chasse parce que l’ennemi devine la manœuvre et essaie de canarder au maximum le croiseur le temps que ses boucliers seront désactivés. Parfois, l’ennemi les suit dans la manœuvre et se retrouve sous le bouclier, lui aussi. D’où le fait qu’on ne fait pas ça souvent, c’est risqué si…
- … On peut faire semblant ?
- Pardon ?!
- On peut faire semblant de se diriger vers le croiseur à toute vitesse pour aller se cacher, et au dernier moment virer de bord ?
- Heu, oui, mais…

Le pilote ne termina pas sa phrase. L’idée fit lentement son chemin dans son petit cerveau. Emalia imaginait des rouages lents s’activer dans le crâne sous le casque à l’effigie républicaine. Puis le pilote se retourna brièvement après une manœuvre adroite pour lui jeter un regard intrigué.

- Il faut contacter les autres. L’escorte.
- Bien, passez-moi une radio.

Le pilote désigna un appareil accroché à la paroi du doigt. La Chancelière mit un certain temps à le décrocher, à trouver comment l’activer. Puis…

- Allo, allô ? Vous m’entendez ?
- Hum, il faut choisir un canal, d’abord, madame, glissa le pilote après un petit bruit de gorge embarrassé. Utilisez la mollette pour l’orienter sur la fréquence 223.45 courte portée.
- Ah, fit-elle en s’exécutant. Allô ? Ici la Chancelière Emalia Kira…

Elle ajusta d’autres boutons pour avoir un bon volume, remarquant que ses doigts tremblaient follement.

- Vous m’entendez ? Alors voilà, j’ai une idée pour nous débarrasser de quelques-uns de nos poursuivants…

Décidément, elle était pleine de bonnes idées dernièrement…

Ben ça si c’est pas un beau merdier, je m’y connais pas ! Je regretterai presque notre mission au sol. Au moins on avait les pieds sur le plancher des banthas, là j’en peux plus des virages à la mords moi le nœuds et des loopings démentiels. Le pilote va me rendre malade. Je suis verte non ? Est-ce que je suis verte ? Non parce que déjà que j’ai de la sève et pas du sang, alors en plus si je vire au vert, Korg’ va pas finir de me rappeler que je suis une plante verte. Et c’est d’un humour…. Merdique.
 
En tout cas, même avec la nausée, je tire sur mes manettes de tir. Et Hop ! un de moins 10 de récupéré ! C’est comme avec les bonhommes ! Enfin en théorie parce que moi, si j’en perds un, je retrouve rien du tout. Bon, j’ai beau m’acharner à essayer de les dégommer, j’ai pas l’impression que ça change grand-chose à notre problème. Ils continuent de nous coller aux fesses, à celles de la chancelière tout en nous canardant joyeusement.
 
« Je les ai eu parce que je suis plus douée que toi, s’tout ! J’ai eu un entrainement hyper intensif en jouant sur ma play 3D2585 ! Nah ! »
 
Pfiout, la nausée me reprend. Il veut pas arrêter de jouer avec mon estomac cinq minutes ! Comment je peux viser si je rends mes boyaux. Déjà que moi et l’espace ça fait 900000 alors si en plus on se la joue « space moutains » , je réponds plus de rien ! Je serre les lèvres et j’essaye de me concentrer sur ce que déblatère les autres.
 
« Euh, j’ai peut-être une idée pour se débarrasser de ceux qui nous tournent autour… »
 
Ouai une vague idée en fait. Mais je serais beaucoup plus efficace avec un Korg’ en renfort.
 
« Par contre j’ai besoin que tu me file un coup de main Sergent  »
 
Vu comment il s’éclate au dégommage d’impériaux, je mets la gomme avec « mon sergent » tout mielleux et mes yeux  arrondis pour l’attendrir…. Tu me diras, vu qu’il a le nez sur son viseur, je suis pas sure de l’efficacité de mon regard façon petite boule de poils trop mimi.
 

JET de CHARISME pour convaincre Korgan de me suivre

 Enfin ça c’est juste avant que je colle ma main sur ma bouche, blanche comme un linge., manquant de gerber tout mon encas de tantôt. Bon du coup c'est rapé pour le coté séduction de ma demande. Ca m'énerve et bien évidemment, je me retiens pas de le faire savoir, mais au lieu de pester sur Korgan c'est le pilote qui reçoit mes ronchonnades

« Punaise, on peut pas ralentir sur les acrobaties !!! »
 
 Je finis de descendre du poste de tir pour aller dans la soute. Mon idée elle est toute bête. Faire des chausse-trappes aux impériaux. Je zyeute les caisses remplies de bric et de braques. Probablement du matériel militaire ou des armes. Je vire les contenus de plusieurs d'entres elles et commence à confectionner fissa des petites bombinettes. C'est pas du grand art, mais je suis sure que larguée par le sas de dépressurisation, elles vont faire leur petit effet dans la nuée des méchants. Korg' va en faire des ronds de flan!

Contre toute attente, la tactique avait été approuvée et exécutée. Ah la la, ces petits militaires et Jedi, ils n’avaient vraiment rien dans la cervelle… C’était à se demander comment ils avaient pu en arriver là sans elle. Ça ne l’étonnait plus guère que les forces impériales ne fussent pas déjà balayées de Dubrillion ! Gardant cependant ses pensées pour elle – il n’était pas question de frustrer les uns et les autres en présence, surtout pas avec sa vie en jeu – Emalia se remit à se concentrer sur son estomac. Il commençait à s’habituer à la danse désagréable qui le ballotait dans ses entrailles. Suivre des yeux la trajectoire à travers le transparacier du cockpit était littéralement inutile : la frégate allait beaucoup trop vite et le pilote s’acharnait tellement à prendre des directions surprenantes qu’il était impossible de s’y retrouver. Ce qu’elle n’aurait pas donné pour avoir les deux pieds sur la terre ferme, à cet instant !

Elle tâcha de se concentrer sur le charabia tactique du Jedi dont la voix grésillait dans les haut-parleurs. Elle écouta ses questions, arrondit les yeux, avant de s’écrier.

- PILOTE ! Répondez, nos moteurs fonctionnent à plein rendement ? Donnez les capacités techniques du vaisseau à monsieur… Caïane.

Le pilote renifla avec dédain avant de s’exécuter. Emalia ne comprit rien aux réponses parsemées de chiffres et de jargon technique, mais évalua que c’était quelque chose que le Jedi devait comprendre. Elle resta suspendue aux échanges. Que pouvait-elle faire de plus ? Elle était là, enchaînée à son fauteuil, alors qu’elle ne connaissait rien ni au pilotage, ni aux batailles spatiales, ni à l’aéronautique. Autant dire qu’elle avait l’utilité d’une huître. Ce que c’était frustrant !

Inspiration, expiration, inspiration, expiration…

Voilà, estomac maîtrisé pour quelques minutes. Dans quoi était-elle le plus doué, d’habitude ?
Elle était belle. Ok, ça ne servirait à rien.
Elle avait beaucoup de relations. Personne qu’elle pût mobiliser immédiatement, cependant.
Elle était intelligente. Quoiqu’elle commençait à en douter : si elle avait de si bonnes idées, se retrouverait-elle au milieu de l’espace en si mauvaise position ? Et puis de toute façon, difficile d’organiser un piège pour les impériaux dans une telle situation. Celle qu’elle voulait piéger, c’était l’Impératrice, mais elle n’avait plus de nouvelles depuis un bout de temps. Un frisson la parcourut. Non, elle n’allait pas embêter les pauvres âmes qui essayaient de la sauver avec ça. Déjà que gérer son sauvetage avait l’air de les déborder…
Elle était convaincante. Oui ! Voilà, c’était vrai, elle avait du charisme. Mais qui convaincrait-elle de quoi ? Qui, il n’y avait pas beaucoup de monde à portée : le pilote, le Jedi et ceux qui accompagnaient celui-ci. Bon, hé bien, si elle n’avait rien de mieux à faire…

[Jet de charisme pour faire un petit discours pour haranguer la foule !]

Emalia prit une longue inspiration, réenclencha son comlink avant de s’éclaircir la voix.

- Messieurs… Et chevalière, commença-t-elle sur un ton formel. Je sais que nous sommes à l’heure actuelle dans une situation très délicate, dont vous ne connaissez ni les tenants ni les aboutissants. Une longue série d’évènements m’ont conduit à devoir prendre ces risques inouïs.

Elle avait le ton d’un discours de funérailles. Elle s’efforça d’accrocher un sourire à ses lèvres pour que son ton parût moins morne.

- Mais j’ai espoir ! Nous avons fait tout ce chemin, nous avons pris tous ces risques pour la Justice, pour repousser l’ennemi, pour rendre aux innocents ceux qui leur a été confisqué par la violence. C’est pour cela qu’aujourd’hui, j’ai pris ce risque terrible de me mêler à la bataille avec vous tous, surprenant les impériaux eux-mêmes. Pour la Justice. Pour une paix future, mais cette fois-ci équitable.

Bref silence contrôlé.

- Et cet espoir, messieurs, chevalière, repose désormais sur vous.

On dit que les nanas ça peut faire deux trucs en même temps. Et bien conclusion, je dois pas être une nana, parce qu’entre le discours de la Chancelière qui me parvient entre deux grésillements – foutue radio de ce foutu casque – et les blablas de Luke qui me passe par-dessus la tête, les ordres que beugle Korg’ … j’ai la tête comme une lessiveuse. Et en plus j’ai un satané bourdonnement dans les oreilles, résultat de cette petite escapade dans le vide intersidéral. Vindiou ce que je supporte pas de pas sentir sous moi le frémissement de la terre ! J’ai l’impression d’être dans une fichue boite de conserve et j’aurais vraiment donné n’importe quoi pour finir une mission sur une planète plutôt que dans un rafiot en apesanteur. Ouais mais on choisit pas… Pffff

En tout cas, l’idée de Korg’ est plutôt pas mal ! on fait une super équipe. Enfin je dis ça, mais c’est pas pour m’envoyer des fleurs ! Son éjection dans l’espace est mouvementée mais se passe comme sur des roulettes, c’est plutôt après que ça déconne sérieusement ! Quand une saleté de chasseur vient s’encastrer dans la coque, en s’enfonçant comme dans du beurre. A se demander si notre vaisseau n’est pas en papier mâché ! Comment un truc aussi gros, peut-il se prendre un vaisseau et récolter que quelques rayures alors qu’autour c’est juste la merdouille ?

Les sirènes de dépressurisation se mettent à gueuler, le système de compartimentage se déclenche pour isoler la partie touchée, mon air se vide genre vitesse grand V. Et je parle pas de ce magnifique trou dans la coque qui m’aspire ! Au moins on va pas avoir un incendie comme ça ! Je dégringole, essayant de me rattraper à quelques chose, non sans avoir au préalable correctement bouclé mon casque pour l’arrivée en oxygène.

JET D'AGILITE

C’est sacrément mal barré, lorsque j’aperçois sur ma trajectoire, un toron de câbles et de gaines. Ma chance ! Je me contorsionne, essayant de m’accrocher à ses tuyaux alors que le gouffre cherche à m’avaler. Mes gants glissent alors je serre fermement, m’enroulant dedans comme une mouche dans une toile. Au moins comme ça pas de largage à Pétaouchnock ! J’ai pas une âme pour dériver dans l’infini de l’espace… bizarre comme c’est pas mon truc !

J’attends quelques secondes que la soute finisse de se dépressuriser pour tenter un démêlage. Je suis rapide, par contre je suis du mauvais coté de la porte, en plus avec cette avarie, notre vaisseau va vraiment être en difficulté… Ouais… pas vingt mille options… je me dirige, semelles aimantées, vers le cockpit du chasseur. Il a bien foutu la merdasse, lui. Je grimpe, j’ouvre. Bon…. Il est mort. Tant pis pour lui, tant mieux pour moi. Je le vire – assez facilement en fait, vive l’apesanteur ! – et je pique sa place.

Bon maintenant comment je pilote se bidule…. Ça devrait pas être plus rude qu’un … aaaahhhhhhhh… zut… !!!

L’engin se met en branle et sans savoir réellement comment, j’arrive dans – j’imagine hein, parce que on entend quedal dans l’espace – un super grincement de la mort qui tue, à sortir le bébé de son trou et je me retrouve à coté de mon « ex vaisseau ». Hahahaha je suis la plus forte ! Et maintenant ?

- Vous inquiétez m’dame. Typhon est dans la place. Faites chauffer les médailles, parce que vous aurez bientôt à m’en coller une autre sur le torse. Et cette fois, merci de ne pas me piquer le téton. Terminé.
- Vous avez raison Madame. Pour la justice.

Le coeur de la Chancelière s'était gonflé d'orgueil. C'était évident : une fois de plus, elle assurait, même dans les situations les plus extraordinaires. Bon, une fois de plus, elle n'avait pas l'air d'avoir à faire à la crème de la crème, mais il n'était pas vraiment possible de faire la difficile en un instant pareil. Un Jedi et un illettré qui était en phase avec elle, c'était déjà pas mal dans ce chantier spatial.

Sa réussite, même minime, soulagea ses nausées. A moins que ce ne fut le fait de se concentrer sur son discours ?

Les pensées d'Emalia furent brusquement interrompu : le cockpit fut rempli de lumières vives, de bruits d'alarmes venant du tableau de bord et des cris d'injures du pilote de la frégate. Emalia serrait toujours les dents, l'estomac toujours mis à rude épreuve par tant de mouvements surprises.

- Mais kessskiiiissspaaaaaaaassse !!!!

Aucune réponse, bien sûr. Le pilote était trop occupé à continuer ses manoeuvres. Bientôt, le calme revint, tout relatif. Emalia crut voir par le hublot un appareil républicain en feu mais la navette avait disparu aussi vite qu'elle était apparue et l'instant suivant, elle n'était plus très sûre de ce qu'elle avait vu. Et ses nausées revenaient.

- Et zut, maugréa-t-elle.

Il fallait qu'elle s'occupât, qu'elle trouva quelque chose à faire. Ce qu'elle pouvait se sentir inutile en pareille situation ! Elle tâcha de faire appel à son intelligence : lorsqu'on ne pouvait rien faire, mieux valait penser à la suite et établir des plans. Bon, qu'arriverait-il si les républicains ne parvenaient à la sauver ? Emalia ferma les yeux. L'action la divertissait suffisamment pour l'empêcher d'angoisser trop à la possibilité d'être capturée par les Sith. Et en même temps, pas assez pour l'empêcher d'y réfléchir. C'était parfait.

Donc, si la frégate était prise, sa seule chance serait de grimper dans une capsule de sauvetage et...

- Il y a des capsules de sauvetage, ICI ? hurla-t-elle à l'attention du pilote.

Pas de réponse. Le pilote beuglait des ordres – et des injures – dans le micro à l'attention des autres pilotes. Très bien, s'il l'ignorait, elle se débrouillerait donc toute seule...
Emalia détacha sa ceinture. C'était contre toute mesure de sécurité. Mais quand on était menacée d'être torturée par une Impératrice Sith mise en pétard... il fallait savoir prendre quelques risques.

Emalia se glissa hors de son fauteuil, bien décidée à aller explorer l'arrière de l'appareil et y trouver quelque chose d'utile en cas de plan B... Mais ce serait loin d'être facile de circuler dans ces coursives avec les folles embardées de la frégate ! A peine eut-elle posée le pied au sol qu'elle se sentie projetée de côté. Elle fit la connaissance d'une paroi heureusement couverte de combinaisons et scaphandres spatiaux, ce qui empêcha la rencontre d'être trop douloureuse. Merde ! Rien que sortir du cockpit allait être compliqué !
Au moment où elle s'en rendait compte, la frégate partit en vrille et elle se vit irrémédiablement attirée vers le plafond. Nouvelle rencontre en perspective.

[Jet d'agilité pour tenter de se raccrocher quelque part !]

Heureusement, elle sentit sous ses mains les filets qui retenaient les combinaisons et s'y raccrocha de justesse. Bientôt, elle parvint à trouver également des prises pour ses pieds.

Même à quatre pattes, une Chancelière, c'est toujours prêt à avancer !