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Les corps se redressaient sur mon passage, signe que même les hommes en faction savaient qui j'étais. Qui j'étais, ainsi que le rang que j'occupais. Et face à cela, un minimum leur semblait instinctivement de rigueur. Je n'allais pas m'en plaindre, mais pas non plus comme certains l'espéraient y prêter une quelconque attention. Ce n'était pas de gaieté ou suite à une envie particulière que j'étais ici. Oh que non !

Je venais de passer plusieurs heures, longues et interminables à lire. Malheureusement, il n'y avait eu que des rapports d'une intervention qui avait eu lieu quelques mois plus tôt, sur Thule. Rien d'exceptionnel, même pas un Pad ou des données présentes sur place n'avaient été récupérées pour servir de substances. C'était une erreur. Une grossière et lourde erreur, dont certaines personnes du corps militaire de l'Empire avaient subies les conséquences. En quittant le croiseur qui m'avait amené ici, j'avais donné des ordres précis les concernant : à mon retour, leurs corps devaient avoir été donné aux créatures présentes dans une des soutes du vaisseau. J'étais persuadée que leur coté "sauvage" sauraient apprécier cette viande que je m'étais chargé de cuire à coups d'éclairs.

Finalement, alors que j'ajustais les gants qui étaient à mes mains, aussi noir que l'espace, j'arrivais à mon objectif : une porte. Et derrière celle-ci, dans une position de faiblesse, enfermée et attachée à une table de torture d'une manière défiant toute tentative d'évasion d'être couronnée de succès, une jeune humaine à la peau douce et tatouée. Quand à la porte, elle était gardé par deux soldats de l'Impératrice, qui finalement ignorés tout de la personne présente dans la "cage" qu'il gardait close.

M'arrêtant à quelques pas de la porte, je les regardais un instant. Leurs visages étaient recouvert, et l’entièreté de leur corps, de l'armure traditionnelle des Gardes Noirs de l'Impératrice. Impassibles, pouvant se révéler de formidables adversaires même pour moi si je n'y étais pas préparés, ils étaient capable de dissuader plus d'une personne de tenter d'entrer par leur seule présence.

-"Ouvrez-la porte."

Ma voix fendit le silence, ne souffrant ni d'hésitations ni même finalement de contestations. Car finalement, dans la hiérarchie, j'étais au dessus d'eux. Et celà parce que leur Maîtresse en avait décidé ainsi. Je devais par contre reconnaître -mais pas devant eux- qu'ils n'auraient pas écouté si un Ordre d'Ynnitach ne m'avait pas réellement précédé. Mais ma soeur savait me faire confiance après tout pour la tâche qui m'attendait derrière cette porte. Une tâche qui m'amuserait beaucoup plus que celle que je venais de conclure.

La porte s'ouvrit donc, et je m'engouffrais dans l'obscurité qui était présente dans la pièce. Et alors que mes pas avançaient, que la porte se refermait derrière moi et que le verrou magnétique faisait audiblement son oeuvre, des lumières s'allumaient.

-"Vous... ici ?!"

Elle savait qui j'étais ? Non. C'était impossible. Pas dans un état d'isolement et de confinement comme le sien. Pourtant, je ne sentais pas de doute en elle. Par de mots, cette enfant m'étonnait finalement déjà.

-"Je savais que vous viendriez. Depuis ma capture, je l'ai vu."

-"Tu n'imagines pas qui je suis."

Ma voix venait lui répondre, dans le but de la freiner dans ce qu'elle commençait à vouloir faire. Je n'envisageais pas de lui laisser la moindre marge de manoeuvre, la moindre petite chance d'agir.

-"Je sais très bien qui vous êtes, Ex-Main de l'Impératrice. Mais même votre réputation ne déliera pas mes lèvres."

-"Et bien, peut-être que mes nouvelles attributions me permettront de te donner tord. Sois gentille, tentes de résister."

Elle se doutait donc de la nature de ma présence en ces lieux. En même temps, c'était une atitude typiquement arrogante et courante chez les Sith : aussitôt qu'ils détiennent un savoir particulier, ils s'attendent à ce que tout tourne autour de ce dernier. Sauf que cette fois, la jeune enfant avait vu juste. Les gants à mes mains étaient maintenant enlevés, et venaient tombés sur une table présente, où d'autres instruments étaient posés. Ensuite, je décrochais la cape qui me servait de manteau, la laissant elle aussi tomber alors que mon corps s'approchait de la table inclinée sur laquelle se trouvait mon jouet des heures à venir.

Le revers de mes doigts venaient caresser sa joue, et la fixant, je ponctuais :

-"Ce ne serait vraiment pas drôle."
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Je savais une chose : cette diablesse ne lâcherait rien face aux tortures classiques. Je pouvais la mutiler, la brûler à coups d'éclairs, l'étouffer à outrances, rien y ferait. Je savais pertinemment que pour atteindre son inébranlable résistance, je devrais sortir des sentiers battus, me montrer plus intelligente qu'elle. Je ne lui rendrais pas l'hommage de lui avouer, mais ce n'était pas à la portée de tout un chacun.

Mais en même temps, une chose était indéniable : je n'allais pas me priver. Vous êtes vous déjà retrouvé devant la vitrine d'un magasin, enviant une breloque ou un gateau. Peu importe ceux qui vous dise "Attends", "Réfléchis" ou "Penses à ton régime"... Quand vous êtes une Zeltronne, une seule réponse ne peut que sortir de votre bouche : "Un plaisir se doit d'être savourer". Aussi le premier jour, elle eut droit aux éclairs, la semaine suivante à l'étouffement, et ainsi de suite. La dernière fois, ça avait été la mutilation de l'un de ses globes oculaires. Délicieux entre-mets au passage que celui-ci.

Mais cela faisait deux semaines. Deux semaines que je n'étais pas réellement passée, ou juste en coup de vent, venant m'assurer qu'elle n'avait pas encore sombré. Dans quoi me direz-vous ? C'est bien simple : dans la folie. Le jour où je l'avais mutilé, j'avais également fait installer au dessus de son front un compte-goutte. Et au dessus, un chemin vers un réservoir. Et chaque seconde, une goutte tombait. Pile sur son front. Avec une régularité sans faille. Chaque secondes, pendant deux semaines, sans arrêt ni répit. Pas loin d'un million trois cent mille gouttes lui étaient tombés sur le même endroit du corps. Et enfin les rapports commençaient à devenir intéressants. Cette peste d'alchimistes commençait à montrer de réelles signes d'épuisement.

-"Je... Je ne lâcherais pas. Vous ne saurez rien."

-"Je n'en doutes pas. Mais cette sensation que tu dégages est enivrante."

Un sourire fendait mon visage, alors que je continuais à alimenter cette pensée de son esprit : je la torturais pour le plaisir plus que pour les infos que j'attendais. Une demi-vérité, tant l'Impératrice attendrait des résultats de mes entretiens avec cette petite pimbêche. Alors que je m'approchais, et caressais son visage du dos de ma main, toujours aussi narquoise et fausse, l'humaine se débattit un instant, comme voulant se détacher et en découdre. C'est alors que je sus : il était temps de passer à la phase 2 de mon plan pour lui soutirer des informations.

Me reculant, je sortais alors de la pièce, et lorsque la porte se referma, scellant les gonds magnétiques, je regardais l'intendant s'approcher. Calmement, doucement... Et lorsqu'il fut à portée, ma main décocha mon arme et vint se planter dans son coeur. Et quelques mouvements plus tard, ce fut les Gardes Noirs gardant la porte qui furent à terre. Puis mon regard balaya l'horizon autour de moi. A plusieurs mètres, seul un twi'lek était debout, il s'était arrêté devant le carnage, comme pétrifié, seul témoin de la scène qui venait de se produire.

-"Ton nom ?"

Mais en retour, aucune réponse ne me revint de sa part. Aussi insistais-je :

-"Ton nom !"

-"Ildaki... Madame."

La peur se lisait dans sa voix autant que sur son visage. J'esquisais un sourire, et déclara finalement :

-"Te voila le nouvel intendant des lieux, au nom de la Sorcière suprême. Informes l'Impératrice qu'il faut de nouveau Garde pour cette porte, et gardes ces corps tel quel. J'en aurais bientôt besoin."
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Ildaki était manipulable. Un larbin parmi tant d’autres, mais la peur de la mort le rendait appliqué dans sa tâche. Cette simple chose le rendait presque indispensable dans les jours qui suivirent, tant cela était précieux. Finalement, la peur ne le freinait pas, elle le rendait productif comme personne.

Mes consignes à son égard avaient été claires, au moins pour les Gardes Noirs que j’avais tué : “Gardes-les au frais”. Je savais ce que j’allais faire, mais cette chère sorcière torturé n’avait pas encore sombré suffisamment dans la folie pour que ce plan fonctionne.

Et le jour venu, j’entrais à nouveau dans la salle. Elle était toujours allongée à sa place, mais j’avais pris soin que quelques heures plus tôt, un sédatif lui soit administré. Et pendant cette absence de sa part, les corps avaient été déposé dans la pièce. Du reste, je mettais moi-même tout en oeuvre pour dissimuler ma présence à ses yeux, et les caméras de surveillance enregistraient tout.

Il me fallut faire preuve de patience, assise dans mon coin sombre, mais finalement, elle se réveilla. Telle une louve, prudente, elle remarqua vite les corps, et se demanda pourquoi ils étaient là ? Etait-ce un test ? Quel esprit vif que le sien. La méfiance était la clé du succès, mais je ne voulais plus y passer des jours. Par contre, je ne pouvais me permettre de trahir ma présence en m’arrogeant une place dans son esprit. Je l’avais torturé, mais je n’allais pas ruiner bêtement toute mes chances. Quel bonheur alors d’être Zeltronne… Mes talents raciaux allait m’aider en ce sens. Libérant petit à petit des phéromones, je comptais bien insuffler à son esprit ce qu’il manquait pour que ses envies d’évasions prennent forme.

Et finalement, ma technique porta ses fruits. Notre amie s’abandonna à la Force, se laissant couler jusqu’à entrer en contact comme elle le pouvait avec l’énergie mystique. C’était fascinant presque à regarder, pour peu que l’être en comprenne la beauté. Elle ne faisait pas que se plonger dans la Force, elle s’abandonnait complètement à elle et …

Oui ! Voila ! Comme ça… Tout devenait clair. Et alors que tout devenait clair, je ressentais qu’il y avait une différence entre ces corps qui étaient inertes il y a quelques secondes, et les corps qui commençaient maintenant à dégager une toute nouvelle aura. C’était improbable. Cette petite peste ne se contentait en réalité pas, via un procédé noir, à faire se mouvoir ses corps, c’était encore plus étrange que cela : elle associait une âme perdue à ces corps. Une essence, présente dans la Force, qui semblerait tellement fébrile et faible que je n’y avais jamais réellement prêté attention en m’abandonnant moi-même à l’Obscurité.

Etait-ce voulu de prendre ce genre d’”âmes” ? Cela lui permettait-il de conserver le contrôle sur ces pantins ainsi créés ? Une question à laquelle il me faudrait répondre bien vite.

- “Tuez-là !”

Mes yeux s'écarquillèrent quand mon esprit comprit ce qu’elle venait de dire. Elle savait que j’étais là. Ma ruse n’avait pas complètement fonctionnée. Et c’est in extremis que mes sabres s’allumèrent pour faire face aux lances des deux pantins de cette chieuse née. Finie d’être gentille, j’allais devoir en découdre. Et pas avec n’importe quoi ! Je n’avais clairement aucune idée sur comment me débarrasser de ces espèces de morts-vivants. L’idée la plus radicale était encore d’abattre la tête en tuant cette sorcière, mais ça, ma Soeur ne l’accepterait pas facilement. Quant au reste, je ne m’imaginais pas encore capable de défaire ce que cette peste venait d’accomplir.

Me dégageant de la prise, je n’eus aucun sursis, tant ces corps revenaient aussitôt à la charge.

- “Vous avez eu tort de me sous-estimer ! Abattez-là ! Maintenant !”

Je n’avais pas le choix. Finalement, c’était elle ou moi. Mon corps pivota alors, et d’un coup de sabre, ma lame s’abattit sur le crane de cette folle, coupant ce qui en était le sommet en deux. Un instant plus tard, les corps retombèrent comme je le pensais, les “âmes” n’étant plus réellement contrainte de se plier à une quelconque volonté. Mon bras lui sentait autant le bruler que ma victime, ces acolytes zombies ayant réussi à me surprendre.

- “Bon ! Au moins, cela n’aura pas été complétement inutile. Dommage qu’il ait fallu le payer de ta vie.””

Qui sait quels secrets se cachaient encore dans les entrailles de l’esprit de cette petite peste ?!
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Le vaisseau filait en vitesse subliminique.  La planète était assez proche de Dromund Kaas, se trouvant dans le même système. Le voyage ne nécessitant pas l’usage de l’hyperdrive et d’autant plus qu’un saut intra-système pouvait s’avérer au mieux compliqué et au pire dangereux. Dromund Fels était la destination. Darth Ynnitach était même impatiente d’y arriver en vérité. Pour la masquer et tenter de l’ignorer au maximum, la Sith restait plongée dans les quelques dossiers que son Intendant Muun, Panith, lui avait donné avant son départ. Il était d’ailleurs question de déploiement des flottes et des forces militaires dont dispose en permanence l’Empire Sith. Rapport que la Dame Noire des Sith avait exigé au lendemain de Makem Te et de Felucia…
 
Un peu moins d’une demi-heure plus tard, la frégate  arrivait en vue de Dromund Fels et une navette sortait de l’un des hangars pour se poser sur l’une des plates-formes de la base militaire à la surface de la planète. Bien que la visite soit rapide et discrète, il n’en restait pas moins à respecter un certain protocole. Les gardes l’accompagnant sortait de la navette en premier, formant une haie d’honneur. Darth Ynnitach en descendait enfin. Contrairement au protocole, elle renonçait à faire attendre ceux qui l’accueillaient. Les considérant après tout comme des êtres insignifiants. D’autant plus que celle qu’elle venait voir en particulier n’était pas là ! Son regard sévère se posait sur celui qui se tenait debout et qui s’agenouillait en sa présence, comme les autres officiers responsables de la base. Il s’agissait d’un Twi’lek qu’elle ne remettait pas.
 
-Intendant Idaki, Majesté ! Dit-il, comme s’il devinait les pensées de leur Reine à tous. Je suis l’intendant de cette base, selon le désir de la Sorcière Suprême…
 
-Et où se trouve Darth Takan ? Lâchait-elle, n’ayant cure du choix de sa «Sœur.
 
-La… Sorcière Suprême se trouve dans la salle où est retenue la traîtresse prisonnière.
 
-Bien. Déjà, la Sith s’éloignait pour la rejoindre. Inutile de m’accompagner, Intendant. Cependant, vous viendrez me dire où se trouve Krespuckle, mon Léviathan...
 
La Reine Noire arpentait les couloirs de la base secrète de la l’Impératrice et de la Sorcière Suprême. Les talons de ses bottes claquant en rythme sur le sol en duracier. Ses pas la rapprochant inexorablement de sa Sœur et du savoir qu’elle devait avoir arraché à l’esprit de cette salope de traîtresse ayant cru mettre un terme à sa vie. Sa vie ! Et celle de l’Empire par la même occasion ! Son chemin passait devant d’autres salles dans lesquels d’autres êtres étaient enfermés, servant à leur tour de cobayes aux expériences de la Sorcière concernant les antiques savoirs Sith. Comme ceux récupérés sur Nfolgai… L’aura de Darth Takan se ressentait enfin à mesure que Darth Ynnitach s’approchait.
 
-Restez-ici.  Ordonnait-elle à ses gardes.
 
La salle qui servait de cellule pour la traîtresse est aussi un lieu d’expérimentation… Pour les êtres ou choses pouvant s’avérer dangereuses. Par ses capacités, la jeune humaine en était une, de chose dangereuse. La Dame Noire n’y entrait pas directement. Passant d’abord par la galerie d’observation, là d’où l’on pouvait observer la pièce derrière un mur en duracier et une baie vitrée en plastacier. Seule Isobel respirait encore dans la pièce. Sur une table, encore entravée, la jeune humaine blonde n’était plus, le crâne fendue. Aux pieds de la Zeltronne gisaient les corps des deux gardes qui devaient être de faction devant la porte. A son tour, Darth Ynnitach se présentait devant la dite porte. Les verrous magnétiques se défaisant sur sa seule volonté et sans attendre elle s’y engouffrait, la porte se refermant derrière elle.
 

-Ma Sœur ! Lâchait-elle alors que son attention n’était uniquement tournée que sur la jeune humaine morte. Comme si son sort l’inquiétait plus que de raison.  As-tu donc appris quelque chose avant de la tuer ? La colère s’insinuait en elle face à cette vision, ce gâchis. Elle qui aurait voulu la tuer de ses propres mains. Pourquoi crois-tu que j’ai épargnée cette garce ? Pourquoi crois-tu que j’ai chargé ton apprentie de la convoyer jusqu’ici, vivante ?! Cette salope a presque réussie à me tuer ! Sans ton apprentie je serais morte à l’heure qu’il est ! Tout d’abord elle a fait relever deux traîtres inférieurs que j’avais tué d’entrée de jeu ! Mais ça ce n’était rien ! Non ! Elle a fait bien pire ensuite ! Chose que j’ai délibérément laissé de côté… Mais tu m’obliges à le révéler ! Sous la colère, Darth Ynnitach faisait les cent pas autour de la table. Ensuite, elle a fait usage de visions… Comme toi sur Dromund Kaas lorsque tu es partie mais… En pire ! Là, elle a réussi à me paralyser et s’apprêtait à me faire ce que tu lui as fait ! Elle savait surement d’autres choses ! Des savoirs oubliés ! Des savoirs qui doivent être notre ! A moi ! Alors ? J’attends ! 
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Alors que je reprenais mon souffle, la porte de la pièce s'ouvrit. Et avec elle se réactiva ma lame. J'étais encore sur la défensive, et cela pouvait se comprendre. Mais celle qui entra n'était pas mon ennemie, et n'était d'ailleurs pas non plus attendue. Quelques secondes s'écoulèrent avant que mon arme ne retrouve son état originel, accroché à ma ceinture.

-"Ma soeur."

Mes deux mots vinrent répondre aux deux siens, comme un retour de bonjour. Je n'étais pas en forme ni même d'humeur à suivre le protocole. Supprimer la garce était déjà d'assez mauvaise augure. Une chose qu'allait me rappeler la Reine Noire de notre Empire, visiblement et phéromonement agacée de la situation.

Mais dans mon état, je ne canalisais rien. Et donc, ses émotions me traversèrent, si bien qu'un cri sortit de moi, exprimant la fureur de l'émotion qui me traversait :

-"ASSEZ !"

Mes poings s'étaient fermés alors que la rage sortait de mon être, et je devais reconnaitre que le nouveau cadavre de la pièce m'avait définitivement atteint bien plus loin que je ne l'aurais imaginé. Sans le savoir, ou en fait peut-être fait exprès, elle m'avait poussé dans certaines limites que je n'avais pas connu depuis très longtemps. Ne serait-ce que cette marque qui ornait maintenant mon bras. Depuis combien de temps un Garde Noir n'avait pas réussi pareil exploit à mon encontre ?

Les secondes qui suivirent virent mon calme revenir, et mon esprit reprendre le dessus sur mes émotions. Ynnitach comprendrait, ou irait au diable... Pour autant, j'allais lui répondre, mais elle marquait un point : je regrettais que cette peste, cette salope pour reprendre ses mots, soit morte. M'approchant de la table, je venais alors défaire ses liens aux pieds comme aux poignets. Comme pour confirmer qu'elle avait trépassée, ses bras tombèrent vers le sol aussitôt que leurs entraves étaient ouvertes.

-"Tu dois te douter que si j'en suis arrivée à cette décision, ça n'a pas été de gaieté de coeur."

Mon ton était redevenu calme, tout comme les pulsations de mon coeur que je m'évertuais à ralentir, tant ce que je comptais faire aller se révéler proprement compliqué. Délaissant la table pour me rendre au centre de la pièce, je m'asseyais en lotus, et je fermais les yeux.

-"Je n'aurais rien contre ton impériale présence, mais si tu ne m'apportes aucun soutien, sois gentille de ne pas bouger."

Et pour une nouvelle fois, je me plongeais dans la Force. Maintenant que je connaissais son secret, je comptais bien m'y exercer et tant qu'à faire, j'allais répondre à une question évidente de suite : serait-ce plus facile de lier une "âme" à son corps originel ? L'identifier ne fut pas si compliqué mais même morte, son essence restait "fraiche" et puissante. Cela n'avait rien à voir avec celles qu'elle avait accroché aux corps des gardes plus avant. Cependant, une autre chose était vraie : je n'étais pas elle. Je n'avais pas le même passif, pas la même relation avec la Force. J'étais née pour être ce que j'étais, à savoir une Sith entièrement tournée vers l'Obscurité.

J'imagine que ces deux choses aidèrent, car lorsque mes yeux se rouvrirent, irradiant et brillant de l'Alchimie que j'utilisais, ma voix ne souffrait d'aucun doute sur ce que je venais d'accomplir :

-"Montres-moi ton savoir."

La main inanimée de l'humaine fut la première à commencer à réagir, et je savais ce qu'il me fallait faire pour parvenir à mes fins. Je devais renforcer mon emprise sur son "ame", pour non seulement la lier à son ancien corps -ce qui était définitivement plus facile- et surtout pour la plier à ma volonté.

Me replongeant dans la Force, je m'y attela alors, pour retenter ma chance quelques minutes plus tard. J'ignorais si ma soeur m'aidait, mais l'espace d'un instant, j'en eus la même sensation. L'exercice était cependant trop précieux que pour que je ne me concentres sur autre chose.

-"Montres-moi ton savoir." répétais-je une seconde fois, puis une troisième, après le même exercice.

La troisième fois paya, et le corps se mouva. J'ignorais la suite, mais l'exercice était -avec son âme en tout cas- épuisant. J'ignorais sincèrement combien de temps je pourrais encore tenir ainsi, tant l'impression était intense. Si intense, si noire, qu'une chose improbable vint même à se produire : des larmes noires se dessinaient sur mes joues. Intérieurement, je souffrais. M'abandonner aussi fort au versant sombre de la Force n'était pas d'une part quelque chose que je pensais possible, ni même quelque chose qui me laissait insensible.

Alors que ce qui restait de cette garce allait prendre un couteau, ouvrait les veines de l'un des corps au sol et se servait du sang pour écrire sur les murs, la Force m'imposait une douleur indiscible, que je savais ne pas avoir ressentie depuis avant mes cinq ans, alors qu'une famille d'accueil me battait. Des émotions comme ce que ressentait le commun me revenait, et la douleur était cruelle et froide.

Je tins bon plusieurs minutes, avant que le corps de la garce ne retombe inanimée et que le mien ne s'écroule au sol, peureuse et pleurnicharde, amoindrie et à la merci de n'importe qui. Pour la première fois depuis que je m'étais fait piéger par ma soeur il y a sept décennies, j'étais à la merci du premier venu. Même quelqu'un d'aussi futile qu'Ildaki aurait pu facilement profiter de cette situation de faiblesse. Mais la vraie question était : que ferait-elle, elle ?
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Il est des situations où il vaut mieux de ne pas être proche de Darth Ynnitach. Là, s’en était une. Elle ressassait une expérience plutôt dérangeante. Celle où la mort était à deux doigts de l’emporter. De l’emporter Elle ! La Dame Noire des Sith ! Elle en avait réchappé grâce à l’apprentie de la Sith qui se tenait devant elle. Ce qui était d’autant plus dérangeant. L’hésitation étreignait la Sith concernant le sort à réserver à cette Arkanienne. Entre lui accorder la vie sauve et faire d’elle quelqu’un de confiance. Ou alors choisir la facilité et s’en débarrasser. Peu la regretterait. Elle serait très vite oubliée. La Reine Noire comptait bien parler avec sa Sorcière Noire, mais le moment était mal choisi encore. La colère l’étreignait complètement. Le ton qu’elle avait osé tenir lui avait fait cesser ses cent pas dans la pièce et lui faisait obtenir un regard réprobateur.

Enfin, peu à peu, la Zeltronne se calmait et venait détacher les sangles retenant prisonnier le cadavre de la jeune sorcière Sith. Ses bras pendaient mollement dans le vide. A la remarque d’Isobel sur le fait qu’elle n’avait pas eu le choix et qu’elle ne souhaitait pas en arriver à cette conclusion aussi brutale que meurtrière, arrachait un ricanement de la Sith.

-Menteuse !
 
Quand Darth Takan rechignait à tuer ? Jamais. Sauf lorsque la situation l’imposait. Mais pour Darth Ynnitach, tuer était aussi facile que de respirer. C’était le cas pour elles deux. S’en était même devenu un jeu par moment, un besoin vital. Du coin de l’œil, la Dame Noire regardait revenir celle qui la servait depuis si longtemps et s’asseoir en tailleur sur le sol en duracier de la salle de détention au milieu des deux corps de ses gardes gisant là. Non sans lui accorder une remarque caustique quant à sa présence.
 
-Fait ce que tu as à faire ! Répondait-elle, sa voix tintée de colère.

Et elle s’exécutait. Plongeant dans le Côté Obscur de la Force. Ça, Darth Ynnitach pouvait le ressentir. Plus les secondes passaient et plus la présence de l’Obscurité était grande. Un grondement continue, comme un lointain orage, se faisait entendre dans la pièce. Dans toute la base peut être ? Le grondement n’augmentait pas en intensité, mais se maintenait. Une voix émergeait. Elle était rauque. Puissante. Familière. Le ton était différant. Au point d’arracher un frisson à la Sith. Elle ne savait que trop bien qu’Isobel pouvait être effrayante. Même si elle se gardait bien de le montrer et avait prise des dispositions pour ça. Là c’était différent. La Zeltronne touchait du doigt ce qu’elle avait toujours rêvé d’acquérir. Les anciens savoirs des Sith.

Un frétillement sur la table. De suite, la Reine Noire posait son regard sur le corps de la garce qui avait été à deux doigts de la tuer. Son crâne avait été fendu. Toute vie l’avait quittée. Et pourtant sa main venait de remuer, comme prise d’un tremblement. Comme si les nerfs agissaient encore. Darth Ynnitach se baissait, se mettant à la hauteur de sa « chère Sœur ». Son souffle haletant venant heurter son oreille. Sa main gantée posée sur sa tête. Déversant en elle une parcelle de sa puissance, tel un torrent de feu, pour aider à aller plus loin encore, à s’y enfoncer de plus en plus dans l’obscurité.
 
-Encore !
 
Ceci devait redonner foi en elle à Isobel. Elle recommençait. Les mêmes mots furent répétés une seconde fois. Avec plus de passion dans la voix, mais la rage restait belle et bien là. Le résultat ne fut pas très différent de la première tentative. C’est une erreur. Les pouvoirs ancestraux des Sith sont une science à part entière. Une science qui mêle le pouvoir infini de la Force et du Côté Obscur avec celui des mots. L’aura du Côté Obscur était plus pressante. Plus électrique. Darth Ynnitach se doutait de ce qu’il s’agissait. L’envie de reculer, de s’éloigner de la Zeltronne, celle qui deviendrait la cible, lui prenait. Mais impossible. Impossible ! Elle voulait en savoir plus, elle voulait découvrir cette facette de leurs savoirs ancestraux qui lui était jusqu’alors inaccessible. Et il lui fallait rester forte, déterminée, face au même pouvoir qui a fait d’Elle ce qu’elle est aujourd’hui.
 

-Encore ! Darth Takan ! Encore ! Mets plus de passion dans la voix ! Alors que celle de la Sith soufflante à son oreille, devenait de plus en plus rauque.
 
Une troisième fois fut nécessaire pour parvenir à un résultat aussi inattendu qu’espéré. La main tremblait à nouveau. Suivit du bras. Et du reste du corps. Peu à peu, ce qu’était la jeune sorcière Sith se levait de la table de torture et se tenait debout, plus ou moins droite. Un feulement proche d’un râle s’échappait de sa bouche. Le face à face avec la morte dura pendant d’interminables secondes. Finalement, elle se détournait. Marchant d’un pas traînant vers l’un des corps d’un membre de la garde rapprochée de la Dame Noire. La main tremblante venait s’emparer d’un poignard que portait le soldat. Entaillait son corps avec pour en récupérer le sang qui n’avait pas encore coagulé. Le couteau ensanglanté dans une main, l’autre venait attraper le liquide carmin pour dessiner des formes sur les murs. Ces symboles cunéiformes étaient ceux de la langue noire des Anciens Sith. Celle que l’on pouvait retrouver dans les tombeaux de Korriban, sur d’innombrables monuments ou sur leurs artefacts maudits, contenant autant de savoir que de malédictions pour ceux trop faibles souhaitant les acquérir.
 
Quand il n’y eut plus assez de sang, la morte-vivante en faisait autant avec l’autre. Et lorsque celui du second soldat était déjà coagulé, c’est le sien propre qui s’affichait sur le mur. Elle obéissait à la volonté de Darth Takan. Volonté qui était de montrer son savoir. Savoir qui valait bien plus que sa vie. Un sourire mauvais étirait les lèvres de Darth Ynnitach. Sa « Sœur » avait réussie ! Elle avait finie par y arriver ! Cela dura pendant quelques minutes. Puis le corps de l’humaine, retournait définitivement dans la mort, s’écroulant au pied du mur barbouillé de sang séché. L’odeur venant titiller les narines de la Sith et la sensation du goût métallique emplissait sa bouche. L’aura écrasante du Côté Obscur s’estompait, un silence tel celui d’une crypte régnait dans la salle. Sans attendre, Darth Ynnitach se redressait, ses yeux dévoraient les phrases ensanglantées, avides, ne faisant pas attention à sa « Sœur » qui s’était effondrée à ses pieds, geignarde.
 
Un sanglot émit plus fort que les autres, tirait la Reine Noire de sa contemplation d’un pouvoir qu’elle jugeait à présent accessible, à portée de main. Qui osait donc troubler ce moment ?! Darth Takan qui était couchée sur le sol. Epuisée ? Pas seulement. Recroquevillée sur elle-même, éprise de sanglots. Isobel ? De sanglots ? La dernière fois n’était-ce pas sur Korriban qu’elle l’avait vue dans un état aussi pitoyable ? Cela remontait à près d’un siècle. En y regardant bien, le visage rouge et arborant ses tatouages la rendant indéfinissable en tant qu’espèce, était vrillé de larmes noires. En cet instant la Sorcière Noire suintait la faiblesse. Ce qui arrachait une moue dégoutée à la Dame Noire des Sith. La main gantée de la Sith qui l’avait soutenue dans cette épreuve aussi exaltante que dangereuse planait au-dessus d’elle, prête à faire s’abattre une punition quelconque sur elle. Finalement, la main se refermait fortement faisant crisser le cuir, renonçant à lui infliger quoi que se soit. C’était inutile. Sa faiblesse, sa peur, ses gémissements, étaient autant une punition qu’Isobel devrait endurer. La douleur, le châtiment, ne seraient à ses yeux qu’une « juste » récompense pour qu’elle retourne, par le biais d’autrui, dans le droit chemin. Qu’elle extirpe d’elle-même la volonté pour y arriver…
 
-Relève-toi ! Lâchait finalement Darth Ynnitach.

La Sith s’éloignait de sa « Sœur », ses talons claquant sur le sol en duracier. Comme si elle cherchait à fuir la faiblesse. Comme si elle craignait d’en être contaminée en restant trop longtemps à son contact. Attrapant son datapad à la ceinture, la Reine Noire prenait des images du mur. Une l’englobant dans son entier pour avoir le texte tel que présenté. Puis des plans rapprochés de chaque mot. Une copie serait adressée à Darth Takan, qui venait enfin de se redresser et de se relever. Elle redevenait elle-même. Ce qui arrachait un sourire à Darth Ynnitach.
 
-Dommage… C’est incomplet.
 
Oui, c’était incomplet. Le texte écrit en langue Sith ne dévoilait pas comment il fallait s’y prendre. Curieux, même lorsque son âme était asservie dans la mort, cette garce semblait les narguer encore ! Néanmoins, des termes comme « Isaiwinokka Hoyakut », soit le Mort réanimé et Dathka Graush, le nom d’un Sith mort depuis des éons, revenaient plusieurs fois. Le savoir Dathka Graush. Celui dont Sorzus Syn affirmait qu’il avait beaucoup apporté aux savoirs de la nécromancie. La morte devait savoir la fin de l’emprise proche car elle avait noté, deux fois, le nom d’une planète. Là où l’on trouverait son savoir…
 
-Mais nous savons maintenant où chercher le reste ! D’ailleurs, pour t’épauler, j’aimerais que tu prennes certains Kissaï du Clergé Sith. Leurs connaissances de la langue Sith ainsi que de ses variations te serait utile…
 
Dans une contemplation morbide, Darth Ynnitach regardait le corps de la jeune fille qui avait, sous l’impulsion d’Isobel, tartiné le mur d’indications concernant le savoir en question du « Mort réanimé » avec son propre sang. Morte une seconde fois et définitivement, il était difficile de se dire, de concevoir qu’elle avait été à deux doigts de tuer celle qui se tenait au-dessus de son cadavre Celle qui dirige la destinée des Sith. Celle qui Règne. Mais c’est surtout que faire vis-à-vis de celle qui lui avait permis d’échapper à ce sort funeste.
 
-Ma Sœur.  Comme je te l’ai dit, ton apprentie, Eerhia Aiarohk a permis que cette garce ne me tue pas ! J’hésite à la faire taire à tout jamais. Elle a déjà vue bien trop de choses dans sa courte existence ! Je veux savoir si sa mort serait une gêne pour toi ?
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