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Leto était las. Las de ces mondanités où se mêlaient hypocrisie collective, excès de politesse, faux semblants baveux et discutions banales avec un gang de requin qui ne rêvait que d'une chose : le faire tomber de son piédestal. Quand bien même lui n'avait-il aucun ennemi politique, il n'avait pas manqué de s'en faire malgré tout, à croire qu'il aimait bien l'opposition, ce qui était tout à fait contraire à un Jedi digne de ce nom. Car un Jedi Ministre de la Justice, il n'y en avait pas eu des tonnes ces derniers siècles, voir millénaires durant l'existence de la République. Et les actions désintéressées, efficaces et guidées par une farouche passion de l'égalité et de la justice qu'avait menées Leto en avaient dérangés plus d'un. À commencer par les politiciens, qu'ils soient de l'opposition au gouvernement en place ou de la majorité, d'ailleurs. Chacun avait leur raison. Parfois, il s'agissait de griefs personnels où tel et tel Sénateur n'approuvait pas la présence de Jedi au gouvernement. Parfois, c'était au sein d'équation politicienne autrement plus complexe et sordide que la présence d'un être aussi imperturbable et incorruptible que Leto dérangeait.

Leto n'était pas un réformateur bête et méchant. Il n'avait pas pour une ambition de bouleverser le système politique républicain de fond en comble. En vérité, à son entrée en fonction comme Ministre de la Justice, il ne s'était pas attaqué au fond du problème mais avait opté pour faire office de nettoyeur multi-tâche. Il avait ainsi prit à brasse-corps plusieurs problèmes de récurrence variable qui sévissaient dans son ministère pour les régler personnellement, quitte à mettre sa vie en danger. Alliant ses fonctions de Jedi, son expérience du combat et du terrain et ses connaissances en politique, il avait accompli bien plus de tâches concrètes que n'importe lequels de ses prédécesseurs. Concomitamment d'avoir bouclé plusieurs dossier épineux en donnant un sacré coup de fouet au vétuste et attentiste système judiciaire républicain, il s'était allié à de prometteurs esprits politiques indépendants afin d'aborder les réformes et restructurations nécessaires à la modernisation de son ministère, ceci afin de préparer au mieux l'avenir, après son départ.

Si bien qu'il avait travaillé en étroite collaboration avec Ress Laz'ziark, entre autre, qu'il eut plaisir à voir annoncée il y a quelques jours à sa suite en tant que Ministre de la Justice. La passation de pouvoir officielle se faisant dans tout juste une semaine, il ne lui restait plus qu'à patienter gentillement et à assister à une ou deux dernières réceptions vaudevillistes afin de faire bonne figure, répondre à son devoir d'imagerie publique de Ministre ; et il en aurait terminé avec le côté le plus détestable de la vie politique : la comédie contre nature.

''Bonjour monsieur le Ministre'', ''Oooh monsieur le Ministre, vous êtes très élégant ce soir, ou dois-je vous appeler ''Maître Jedi'' ? Ou encore ''Vous avez une prestance impressionnante, c'est rare pour un politicien d'être si bel homme'' gloussaient les invitées féminines qui n'avaient aucune réelle idée de qui il était, se contentant de fantasmer et d'essayer de se rappeler de ce qu'elles avaient fugacement aperçus sur les Holo-News à son sujet. Tandis que les gens un peu plus sérieux se contentaient de le saluer de loin, seuls quelques journalistes respectables -car oui, cela existait encore, et des consultants étaient venus s'entretenir avec le Falleen.

À bord de la navette de luxe privée Lady Rose, appartenant au Sénateur d'Eriadu, c'était une belle effervescence qui régnait, quoique un peu trop emprunte de faste et de débauche aux yeux du Jedi. En effet, ce n'était pas les jeunes femmes, qui pour la plupart n'avaient aucun lien de prêt ou de loin avec la politique, et qui vraisemblablement avaient une définition de la pudeur différente de la normale, qui manquaient. Cela au milieux des serveurs guindés et parfaitement silencieux à qui on avait expressément glissé à l'oreille l'ordre de ne strictement jamais ouvrir la bouche afin de déranger le moins possible les invités, et qui servaient des hectolitres de boissons alcoolisées à qui en faisait la demande.

Une ambiance des plus étrange et dont Leto n'était guère familier, en somme. Pour ne pas fondre de honte, il s'efforçait de se rappeler sa véritable raison d'être ici. Avant même d'avoir décidé de se rendre à cette petite fête où il était de toute façon convié très généreusement par le Sénateur d'Eriadu, le Conseil Jedi l'avait nommé lui ainsi que deux de ses confrères pour veiller à la sécurité du petit ramassis du gratin politique qui avait pour projet de se réunir dans un vaisseau non armé d'environ mille mètres carrés praticables. À la lumière des évènements récents - la tragédie Perlemienne pour ceux qui roupillent au fond de la salle, ce genre de renforcement de sécurité était plus que légitime. En orbite stationnaire entre Zeltros et Celegia, le Lady Rose, du nom de l'ex femme du Sénateur qui suite à son divorce n'avait pas put s'accaparer le vaisseau qui portait pourtant son prénom, était un bel engin, dernier cris, doté de toutes les options et accessoires de luxe destinés à garantir le plus indécent des conforts au plus nanti des voyageurs.

Mais la Force s'était décidé à ne pas en faire profiter très longtemps le Falleen.

Dans la salle de réception aux parois blanches immaculées et aux néons lumineux distillant une pureté incomparable dans les lieux, des dizaines de haut placés de divers horizons côtoyaient les forces de sécurité privée du Sénateur, très discrètes, les jeunes femmes légèrement vêtues, les serveurs, encore plus discrets que les gardes ; et parmi tout cela, Leto avait préféré se tenir à l'écart. De temps à autre, son Padawan, le Nautolan Kalen Nelaru - devenu depuis le temps un solide jeune homme qui avait fait ses preuves et qui n'était plus qu'à quelques mois de son passage d'épreuve pour devenir un Chevalier Jedi, faisait des tours d'inspection et venait régulièrement faire un rapport à son mentor. Le troisième Jedi était pour le moment dans une partie du vaisseau où les invités n'avaient aucune raison d'aller.

Après une énième tentative aussi maladroite que déplacée de draguer le grand Falleen de la part d'une jeune femme d'origine Humaine s'étant enfilé un peu trop de champagne d'Alderaan, Kalen vint aux abords de son Maître :

- « Vous avez la côte aujourd'hui, Maître. S'étonna faussement le Padawan, non sans une bonne touche de gausserie dans la voix. Que voulait-elle cette fois ? Cette jeune femme vous a déjà abordé tout à l'heure, il me semble, avant d'avoir ingurgité quelques verres de moins cependant.

-Hmm... elle me suppliait de lui donner le nom de mon tailleur, en m'expliquant que ma bure était tout à fait à son goût... répondit Vorkosigan, à moitié embarrassé par la cocasserie de la situation en voyant quelques mètres plus loin la jeune femme s'écrouler sur un autre invité masculin en faisant exprès de lui mettre les mains là où il ne fallait pas … Kalen pouffa de rire.

- Vraiment ? N'a-t-elle pas réalisé que vous étiez un Jedi et que votre bure est une des plus austères de toute l'histoire de l'Ordre ? Le Nautolan s'esclaffa de plus belle en voyant la réaction de son Maître, décontenancé, mais qui avait saisi que son jeune élève se moquait de lui.

- En tout les cas, si elle revient à la charge, je n'hésiterais plus à me servir de mes pouvoirs pour la persuader qu'un certain jeune Nautolan ici présent est bien plus digne d'intérêt que moi. On verra si tu es autant à l'aise pour railler ton Maître que pour gérer une jeune femme à demi nue et très éméchée au beau milieux d'une soirée mondaine. » Lança d'une traite Leto d'un ton de défi avant d'esquisser un sourire que lui rendu aussitôt son Padawan.

L'entente était on ne peut plus cordiale entre les deux Jedi. Les épreuves avaient aidés à tisser des liens très forts entre eux et la formation du jeune Nelaru s'était très bien passée tout au long des sept années qu'elle avait duré. Kalen avait beaucoup apprit auprès d'un mentor aussi baroudeur que Leto et avait infiniment gagné en confiance. Il avait prit goût à l'effort, quand bien même il était de nature travailleur et courageux de part son éducation très correcte et de part ses valeurs que des parents honnêtes lui avaient inculquées très jeune. Aussi, il avait apprit à maitriser les subtilités de ce vaste univers en se rendant compte que jamais rien n'était ni tout blanc ni tout noir. Tandis que Leto avait lui aussi reprit confiance grâce à Kalen en se montrant capable d'enseigner à nouveau à un Padawan les voies énigmatiques de la Force Vivante après le cruel échec Calef Arkness. L'extirpant de sa monotonie et de son isolement presque auto-destructeur, Kalen avait fait revivre Leto et l'avait éloigné de ses doutes, de ses remords et de sa mélancolie suite au décès tragique de son Maître.

Kalen avait été à la fois le présent, le futur, l'élève et le précepteur de Leto. Et aujourd'hui, ils étaient reconnus comme un des meilleurs duo qu'ai en ses rangs l'Ordre Jedi avec les fameux Alyria Von et Lorn Vocklan. Tant Leto que Kalen étaient prêt à donner sa vie pour l'autre.

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Zeltros, Zeltros, Zeltros …

Une fois n’est pas coutume j’avais décidé de rester sur place non pas une semaine ou un mois mais trois. Une pause particulièrement longue aux vues de mes habitudes de voyage qui s’expliquait par la richesse incroyable de la planète en termes de loisirs. Sans rentrer dans les détails, on pouvait dire que j’étais loin d’être restée sage et que, même au regard de mes errances passées, Zeltron resterait une étape fabuleuse. J’avais trouvé en ce peuple une philosophie de vie très proche de la mienne, qui pouvait se résumer par « Vit au jour le jour ». Tout n’avait pas été parfaitement gai au début cependant car je m’étais aperçue que les phéromones des Zeltrons, en trop grande quantité, avaient invariablement le même effet : celui de me donner la nausée jusqu’au vomissement. L’équilibre de mon organisme, déjà précaire, était incapable de supporter cette surcharge et il se nettoyait de la façon la plus absurde possible. Fort heureusement, les zeltrons étaient adorables et prévenants. Ils s’habituèrent rapidement à cette particularité en limitant leurs émissions en ma présence et, pour le quotidien, j’avais fait l’acquisition d’un respirateur qui filtrait leurs effets sans pour autant m’y laisser totalement insensible. Une fois cet ajustement fait, la suite du séjour avait été particulièrement agréable. Entre les sorties, les boites de nuit, les restaurants, les zeltrons et zeltronnes, je n’avais pas arrêté. Bien qu’arkanienne, j’avais trouvé parmi ces gens toute l’insouciance que je recherchais et ma façon débridée de voir la vie avait séduit ce peuple. Je m’y étais fait des amis sincères que je chérirai jusqu’à la fin de mes jours mais, comme de juste, toutes les bonnes choses avaient une fin : j’étais restée trop longtemps au même endroit.

Cette fin vint à moi sous la forme de mon ami Arlak, alors que j’étais invitée à l’un des nombreux bals donnés par le couple royal. Il semblait inhabituellement pressé et embarrassé. Il me tira des bras de mon cavalier, en pleine danse, ce qui vu les mœurs insouciantes de ce peuple était déjà préoccupant en soi.

« Alys, est ce que tu as des problèmes ? »

Une phrase que j’avais entendue au moins un bon millier de fois dans ma vie, sur tous les tons, dans toutes les langues. Il enchaina sans me laisser lui répondre.

« Il y a une demi-douzaine de zeltrons en armes qui te cherchent. Ils ont un holo de toi. Ils ne vont pas tarder à arriver ici. Zack, Phyb et Daewak sont en train de les retenir mais il n’y a pas beaucoup d’arkaniennes ici. Ils ne vont pas tarder à te retrouver. »

S’y attendre ne rend pas les choses moins compliquées. Je pris Arlak dans mes bras, l’y serrant fort.

« Il faut que j’y aille alors. Remercie tout le monde de ma part. Dis leur que je ne vous oublierai jamais. »

Je ne leur avais jamais caché que je n’étais que de passage et nous n’avions jamais trop parlé de mon passé. Ici les souvenirs qui pesaient sur le cœur semblaient déplacés nous nous étions contentés d’être amis. Il garda un instant ma main dans la sienne.

« Je vous écrirai. », ajoutais-je en souriant.

« Tu as besoin d’aide ?
- Juste d’un peu d’avance.
- Fais attention à toi, ils sont nombreux.»

Dans un dernier sourire, je tournais le dos à mon ami et du même coup, à Zeltron.

Nous étions dans la demeure du gouverneur et, à la lisière du cercle des invités, je voyais se dessiner une ligne de gens d’armes à ma recherche. Qu’ils soient armés en ce lieu était inquiétant. Ils ressemblaient à une milice privée, peut être aux ordres d’un notable de la ville mais je n’avais pas le temps de chercher à en apprendre plus. Sans m’interroger plus avant, je m’enfonçais au travers des invités jusqu’aux portes de service. Par chance, l’insouciance zeltronne fit que personne ne s’offusqua de me voir ainsi pénétrer dans les zones réservées au personnel. Je franchis quelques portes jusqu’à rejoindre un couloir qui plongeait plus profondément vers le corps de la demeure, dans les appartements du gouverneur et vers une éventuelle porte arrière. Malheureusement, il ne s’agissait pas que d’une demi-douzaine de personnes mais d’une bonne dizaine : dans les jardins et au travers des verres des fenêtres, je vis d’autres hommes d’armes remonter dans ma direction. Qu’est ce qui avait pu motiver une telle action en force ? Je n’avais aucune envie de rester pour le savoir. L’Echange ? L’idée me fit froid dans le dos. J’ouvris la première porte qui passait et progressait en les enchainant sans trop savoir où je me rendais, à la recherche d’une opportunité.

Elle se présenta sous la forme de rire féminins et d’une voix un peu plus sérieuse de majordome ou d’organisateur. « Mesdemoiselles, la navette va arriver dans quelques minutes. »

Navette ? J’appelais mentalement la grille locale pour identifier où dans ce palais pouvait se poser une navette. Sur le toit. Je devais impérativement prendre ce vol ! Je courus jusqu’aux escaliers et les grimpais aussi vite que me le permettaient robes et talons et me dissimulais derrière une porte à l’étage le plus haut, juste avant le toit. Quelques minutes angoissantes plus tard, une dizaines de jeunes femmes légèrement vêtues empruntèrent l’escalier et se dirigèrent vers moi, accompagnées du personnel de maison. Je les laissais passer et les suivit en silence alors qu’elles continuaient leur chemin jusqu’à ma porte de salut. La navette venait d’arriver mais je n’avais aucun moyen d’y entrer discrètement. Quelques gardes du gouverneur surveillaient le toit et le personnel restait à proximité. Je décidais d’y aller au culot. J’attendis la dernière seconde, juste avant que les portes ne se referment, et me mis à courir une main serrée contre mon sac à main, l’autre tenant mes escarpins. Tout le monde me vit mais de quoi avais-je l’air si ce n’est d’une retardataire ? La porte se referma derrière moi.

« Pfuuu j’ai failli rater le vol. Désolée, on ne m’a prévenue qu’à la dernière seconde. »

Les filles me regardèrent étonnées, vaguement suspicieuse pour certaines d’entre elles mais l’ambiance était à la fête après tout, en quoi pouvais-je représenter une menace avec ma robe moulante qui ne pouvait dissimuler la moindre arme ?

« Alys, ravie de faire votre connaissance. » Et je fis la bise à tout le monde. « Alors, le programme des réjouissances ? »

C’est ainsi que j’appris que je quittais la planète pour une fête privée donnée par le sénateur d’Eriadu où allait se retrouver tout le gratin de la Galaxie. Tout moi ça : je passais d’un problème à l’autre. Bon, une question à la fois. Au moins je passais de gens qui me recherchaient activement à des personnes qui allaient bientôt se demander ce que je faisais là. Ma situation s’améliorait.

[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]A peine arrivée, je me glissais aussi rapidement que possible hors du cercle des nouvelles arrivées pour me mêler aux invités mais pas sans m’être attirée le regard interrogateur du personnel. Du coin de l’œil, j’en vis un s’interroger et commencer à pianoter sur son datapad. Il s’agissait d’une soirée privée, sous haute surveillance, ma présence allait bientôt entrainer une réaction. Je devais trouver un plan de secours très très vite ! Celui-ci se présenta sous l’apparence d’un Faleen de grande taille et à la peau verte. Un vrai miracle. Je me dirigeais droit sur lui dans ma robe de soirée noire, si ajourée aux bras et le long du corps qu’elle en était à la limite de l’indécence sans en franchir le cap, pour se contenter d’une distinction épicée d’interdit. Déjà la sécurité commençait son mouvement en tenaille pour venir m’interroger.

Avec l’aplomb que seul peut donner une longue expérience du culot je lui adressais un magnifique sourire, sincèrement heureuse de le retrouver, et vint me mettre à son bras comme à un vieil ami que l’on retrouve.

« Léto ! Quel plaisir de te revoir ici. Tu vas bien ? »

Comme prévu, la sécurité accusa le coup. Leur pas décidé se fit hésitant et un garde seul fini par approcher.

« Monsieur le ministre, excusez-moi. Cette dame est avec vous ? Nous ne pensons pas l’avoir vue sur la liste des invités.
- Il m’est arrivé une histoire invraisemblable. Il faut que je t’explique ça.»

S’il me sauvait le coup j’étais bien disposé à lui raconter toute l’histoire, en omettant le détail des armes. Il suffisait de lui dire que j’ignorais qui étaient ces hommes mais qu’ils ne semblaient pas avoir de bonnes intentions à mon égard et que j’avais pris le premier moyen possible pour me mettre à l’abri.
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Alys, ici ? Voilà qui ne surprenait guère le Jedi qui ne fit pas mine de repousser la jeune femme venu s'agripper à son bras. Il avait reconnu instantanément l'Arkanienne quand elle était entrée dans son champ de vision, suivie de plusieurs gardes de la sécurité somme toute très aux aguets, le visage tendu. Très vite, il comprit que la situation n'était pas tout à fait normale et qu'Alys ne devait pas se trouver ici. Mais il avait déjà eu affaire à elle et il savait qu'elle n'était pas dangereuse, ce n'était pas une ennemie, il gagnerait sûrement à entendre ce qu'elle avait à dire avant d'agir de façon précipitée.

- « C'est probablement une erreur informatique, cette jeune femme est avec moi en effet. Je m'en porte garant. » Assura le Ministre aux employés de la sécurité qui après avoir communiqué l'information à tout le reste de leur hiérarchie via com-link finirent par s'éloigner.

Leto se souvint que pendant une année entière, depuis qu'ils s'étaient séparés au terme de leur première mission ensemble, Alys avait voulue garder le contact avec le Jedi. Refusant de croire qu'il ne s'agissait là que d'une question de business, à l'époque Leto ayant obtenu quelques privilèges appréciables à Alys, le Jedi avait apprécié recevoir des nouvelles de la jeune femme à chaque fois qu'elle lui envoyait un petit message. Des photographies d'elle seule, accompagnée d'un magnifique panorama sur Corellia et son couché de soleil rosé. Ou de sa kyrielle d'amis frivoles mais très amicaux sur Zeltros très récemment. Il avait trouvé son voyage, peut-être à but initiatique sur Cathar très intéressant, Alys n'ayant pas hésité à adopter les coutumes et us locaux, très pittoresque. Il se souvint même de quelques clichés, comme si ceux-ci avaient été volés, mettant en scène l'affriolante Arkanienne en bikini aux abords d'une superbe piscine du Grand Coruscant Hôtel. Mais cela, il préférait ne pas y faire allusion.

Il fut tiré de ses pensées lorsqu'il vit non loin de là Kalen qui revenait du fond de la salle de réception lorsque son chemin fut barré par la jeune Humaine de tout à l'heure. Leto reçu un regard un peu gêné de la part de son Padawan qui le suppliait sûrement de lui venir en aide mais Leto n'en fit rien, un sourire gouailleur sur le bord des lèvres. La jeune femme semblait encore plus entreprenante qu'auparavant et n'hésitait plus à approcher son visage de celui de sa ''victime'' Nautolane. Mais lorsque celle-ci fut un brin trop pressante, Leto vit Kalen lever doucement sa main devant le visage de la jeune femme, empourpré par les effets de l'alcool et celle-ci chuta sur le côté instantanément. Kalen rattrapa le corps inanimé de la jeune femme qui s'était aussitôt évanouie, en feintant à merveille la surprise. « Ohoh, je crois qu'elle a bu trop de champagne, quelqu'un peu s'en occuper s'il vous plait ? » fit l'apprenti, jouant la comédie à la perfection. Dans son état, la jeune femme ne pouvait pas espérer une seconde résister aux pouvoirs d'un Jedi bien formé qui pouvait agir sur son esprit aussi facilement que s'il s'agissait d'un nourrisson...

Scène cocasse s'il en est. Kalen était de nature sérieuse. Mais l'utilisation de ses pouvoirs dans ce genre de circonstance aurait put éventuellement dresser les poils de certains formateurs Jedi archaïques et réacs au Temple d'Ondéron. De son côté, Leto estima qu'il n'avait plus nécessité à lui faire la morale et qu'au fond, il avait trouvé là un moyen on ne peut plus efficace de se débarrasser de la jeune femme, un peu trop envahissante depuis le début de la fête. Et si on y réfléchissait bien, elle avait arrêté de boire de cette façon, elle serait placée en sécurité par les employés de la réception et elle pourrait reprendre ses esprits. Tout benef', quoi.

Leto recentra son attention sur sa jeune amie :

- « Toujours férue d'exploration galactique et d'aventures hasardeuses, si je comprends bien ? Débuta-t-il. Au vue de votre tenue, vous ne faites pas tâche dans le décors de cette petite fête, mais quelque chose me dit que vous vous êtes retrouvé ici suite à un fâcheux évènements, je me trompe ? » Leto se montra sincèrement intéressé par ce qu'il s'était passé, désireux d'avoir des explications. Il ne l'avait pas formellement expliqué, mais si Alys avait besoin d'aide, il était naturellement présent pour l'a lui donner.

Le temps passait sans que la réception ne soit secouée du moindre accro, tandis que le Jedi et l'aventurière débattaient de sujets aussi divers que variés avec parfois un bel entrain : voyage, nouvelle technologie, politique, bons petits plans dont seul Alys avait le secret, entrecoupé de une ou deux réflexions sérieuses sur les derniers évènements ayant ébranlés la galaxie comme la tragédie Perlemienne. Alys avait du bagou, pour sûr, il était agréable de converser avec elle car elle avait un esprit plus fin que son apparence pouvait le suggérer, et pouvait étendre ses centres d'intérêt et de discutions à énormément de domaine. Si bien que ça en faisait un protagoniste agréable à vivre et à côtoyer au quotidien.

Mais comme une situation si calme et si banale ne pouvait exister dans l'étrange galaxie qu'est celle qu'arpente nos chers personnages, on se doute bien qu'il y aurait un couac quelque part. Et celui-ci finit par arriver.

En effet, au fond de la salle de réception survint un brouhaha qui de seconde en seconde ne cessa d'augmenter de volume sonore. Puis des cris féminins se firent entendre, des cris non pas de jouissance ou de badinerie dut à la surconsommation d'alcool. Non, plutôt des cris de peur et de panique. Et par dessus cela un bruit détonant se fit entendre, un horrible bruit que Leto connaissait que trop bien, le bruit d'un tir de blaster ! Une gerbe d'étincelle causée par l'impact du laser s'écoula comme une cascade lumineuse du plafond, cible du tir de blaster qui avait vraisemblablement le but d'attirer l'attention et effrayer l'assemblée. Mission accomplie, très rapidement, les gens s'écartèrent, certains tellement apeurés rampèrent au sol, allèrent se cloitrer sur les parois extérieures de la salle et se cacher derrière les canapés et autres tables bordées de plateaux de petits-fours et verres de champagne...

Leto chercha instantanément Kalen du regard mais ne le trouva pas. Lorsque les invités se furent mis à l'écart, il put déterminer qui était à l'origine de tout ceci. Il vit alors un serveur, habillé à l'identique de ses collègues, d'origine Humaine. Il était tout à fait semblable aux autres, à ceci prêt que son bras droit était dénudé, il avait arraché la manche de son veston pour dévoiler aux yeux de tous un bras mécanisé dont l'extrémité était pourvu d'un canon-blaster ! Désormais, il tenait en joue une femme d'âge mure vêtue d'une fastueuse robe couleur mauve, Leto ne savait pas qui elle était mais elle devait probablement appartenir au cercle politique proche du Sénateur d'Eriadu. Le Falleen fit pivoter son regard pour constater avec dépit que quatre autres serveurs armés s'étaient saisis d'otages, les tenant solidement en joue en leur imposant des clés de bras ou tout autre manipulation douloureuse qui faisait tenir en respect quiconque n'était pas suffisamment fort pour résister.

Un des serveurs prit alors la parole :

- « Votre attention s'il vous plaît ! Ouverture somme toute classique, on se croirait dans un film d'action diffusé sur l'Holo-Net, comme ceux du célèbre acteur Corellien Pruce Whyllis... Nous ne sommes pas ici pour faire une prise d'otage, ou pour commettre un acte terroriste malgré les apparences. Oh, voilà qui est surprenant. Comment pouvait-il avoir l'assurance de dire cela au vue des circonstances, il fallait avoir un sacré culot. Leto se sépara doucement de l'étreinte amicale d'Alys et posa sa main sur le bras de celle-ci, comme pour lui dire qu'il ne fallait pas paniquer et rester discret. Nous sommes à la recherche de quelque chose de bien précis, et le Sénateur d'Eriadu sait très bien de quoi nous voulons parler. Le deal est simple, nous demandons aux Sénateur d'Eriadu de nous remettre le cristal de mémoire YC-21-3 qu'il possède sans tenter aucun acte de bravoure idiot, et nous quitterons les lieux sans rien détruire, sans blesser qui que ce soit. Une fois que l'individu eu finit ses revendications, ses compères décrochèrent tour à tour les boutons de leurs vestes pour faire apparaître, accrochés à leur poitrine des bombes. Toutes suffisamment puissantes pour détruire la moitié de la navette sans aucune difficulté. Face à la puissance d'une explosion pareille, même Leto ne pourrait rien faire, des dizaines d'innocents se verraient pulvériser dans le vide intersidéral. Évidemment, comme nous savons qu'une telle entreprise ne peut se dérouler à 100% comme nous l'avions prévu, nous avons couvert nos arrières. Et je suppose que les petits cadeaux explosifs que nous avons amenés avec nous saurons faire réfléchir monsieur le Sénateur et le pousser à prendre la bonne décision. » Conclut l'homme d'un ton placide. Il avait raison, toutes les chances étaient de son côté.

Ils étaient cinq, et quand bien même Leto, Kalen, le troisième Jedi ou un garde de la sécurité parvenait à attaquer et mettre hors d'état de nuire un ou deux des agresseurs, il ne faudrait pas plus d'une seconde aux autres pour répliquer. Ils étaient tous armés de blaster, l'étroitesse d'un environnement tel que l'intérieur d'une navette privée faisait que le moindre tir de blaster pouvait avoir des conséquences désastreuses. Et si jamais les pistolets blaster ne suffisaient pas à contenir l'offensive d'un Jedi, les agresseurs n'avait qu'à appuyer sur un petit bouton rouge pour déclencher une explosion capable de réduire en poussière un building de cinquante étages sur Coruscant ...

Aucune échappatoire si ce n'est celle d'obéir aux exigences des terroristes. Car il s'agissait bien de terrorisme, même si les individus vindicatifs ne semblaient pas vouloir être qualifiés comme tel. Leto ne pouvait rien, tandis qu'il vit Kalen faire son apparition un peu plus loin dans la pièce. Sur ses gardes, mais refusant de faire un geste inconsidéré. Lui pas plus que son Maître ne pouvait tenter quelque chose sans risquer la vie des passagers.

Quelques minutes s'écoulèrent tandis que le chef de la sécurité, sévèrement tenu en joue par ce qui semblait être l'homme de tête du groupe d'agresseurs s'était entretenu avec le Sénateur d'Eriadu. Finalement, la décision d'accepter les revendications avait été prise. Ainsi, le chef de la sécurité transmis, presque religieusement, comme si il s'agissait d'une offrande à un dieu, le petit cristal mémoriel dont il était question. Très vite, les attaquants prirent la tangente, non sans continuer de menacer de prêt les malheureux passagers qu'ils avaient choisis pour en faire des boucliers vivants. Le groupe armés se dirigea vers le sas des ascenseurs qui les menèrent dans la soute. De là, ils purent s'équiper et prendre place dans une petite capsule auto-propulsée afin de les faire quitter la navette et disparaître dans les ténèbres de l'espace … La navette n'était pas équipée en canon, ni même en bouclier d'énergie, si bien qu'il avait été strictement impossible de stopper le petit bout d'acier naviguant dans l'espace, en fuite...

Reste à savoir ce que contenait le cristal de mémoire pour justifier qu'on s'attaque à un Sénateur aussi important que celui d'Eriadu afin de s'en emparer … et cela devait être de grande valeur et top secret, car même un Ministre comme Leto ne savait pas encore de quoi il retournait !

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Un ministre de la justice qui se portait garant pour moi ! Diantre, depuis l’invention du voyage spatial je crois que l’on n’avait jamais rien entendu d’aussi fou. J’allais devoir bien me tenir. Pas de bêtises cette fois ci, Alys.

Cela me faisait plaisir de revoir Leto, même si l’on sentait qu’être présent dans cette soirée n’était pas ce qu’il préférait. Un peu trop stricte, un peu trop sévère pour une ambiance avec un fond de décadence comme celle-ci. C’était l’occasion idéale de lui changer les idées, de rencontrer son apprenti, Kalen, et de sympathiser. Nous discutions de tout, de rien, lui un peu plus tenu au devoir de réserve, moi nettement plus libre.

« … c’est ainsi que j’ai eu ma première expérience avec une femme. Jusqu’ici j’avais toujours été assez orthodoxe mais les Zeltronnes… avec leurs phéromones, elles vous font faire tout ce qu’elles veulent. Sans compter qu’il règne une telle ambiance de liesse sur leur planète que la notion même de retenue est presque sacrilège. C’était surprenant, mais pas désagréable. Oh, excuse moi je change de sujet, mais avant que j’oublie. J’espère que vos grands stratèges se sont rendu compte que le prochain monde après Dubrillion c’était Muunilinst. Cela ne parle pas forcément à tous mais tu sais que là bas il y a le plus grand consortium bancaire de la Galaxie. Si Muunilinst tombe, l’Empire va grandement s’enrichir et la République entrera en crise. Enfin, je te dis ça mais vous y avez surement déjà pensé. Dans le doute, j’ai quand même déplacé mes économies. Une guerre ce n’est jamais bon pour les placements. »

J’appréciais également son offre d’aide, même si je ne la relevais pas. Après tout, l’Ordre tout entier aurait eu du mal à gérer mes problèmes et leurs ramifications. Tant que j’étais en sécurité maintenant, le reste important peu. Naturellement, la situation ne manqua pas de dégénérer peu de temps après. Cela commença par des cris et un mouvement de panique et des hommes armés firent irruption dans la salle de réception. Je serrais le bras de Leto avec inquiétude. Si ces gens étaient ceux qui m’avaient pourchassés depuis Zeltros c’est que leur résolution à m‘avoir était au-delà de toute raison. A part l’Echange, je ne voyais pas qui pourrait être assez fou pour tenter une opération d’une telle envergure, juste pour moi. Cette fois ci, j’étais réellement inquiète.

« Votre attention s'il vous plaît ! »

Aie aie aie, typiquement le genre d’introduction de quelqu’un qui a une revendication bien spécifique.

« Nous ne sommes pas ici pour faire une prise d'otage, ou pour commettre un acte terroriste malgré les apparences. »

Misère, c’était bien l’Echange !

« Nous sommes à la recherche de quelque chose de bien précis, et le Sénateur d'Eriadu sait très bien de quoi nous voulons parler. »

Je devais impérativement trouver un endroit pour me terrer au plus vite. Est-ce qu’il me restait encore une chance ? Jamais Leto ne me laisserait tomber, même si j’étais kidnappée, il me retrouverait j’en étais certaine ! Mais pourquoi le sénateur était-il impliqué ? Croyaient-ils que j’étais une invitée officielle ?

« Le deal est simple, nous demandons aux Sénateur d'Eriadu de nous remettre le cristal de mémoire YC-21-3 qu'il possède sans tenter aucun acte de bravoure idiot, et nous quitterons les lieux sans rien détruire, sans blesser qui que ce soit. »

Qu... quoi ? YC-21-3 …cristal de mémoire ? Ce n’était pas moi ça ! Soudainement soulagée je me détendis d’un coup. J’étais au milieu d’un banal braquage à l’explosif. Aucune raison de m’inquiéter donc si personne ne jouait aux héros. Je tapotais le bras de Léto pour lui signifier que tout allait bien finalement et me dirigeais vers le bar à petits fours. Ils m’avaient fait de l’œil depuis mon arrivée mais tous les goinfres de la soirée y étaient agglutinés. Je profitais donc du créneau pour aller me remplir une assiette discrètement, sans déranger les affaires de nos braqueurs qui continuaient leur harangue. Pourtant, malgré ma volonté de ne pas les interrompre, l’un d’entre eux avait suivi mon manège et, un peu agacé, se dirigea vers moi pour me remettre à ma place.

« Retournez dans les rangs », dit-il, sec, sans hurler pour autant.
« Soyez chic. J’ai pas mangé depuis ce matin et je suis morte de faim. Je prends quelques bouchées aux fruits et j’y vais, je suis à deux doigts de me sentir mal… avec toutes ces émotions », ajoutais-je par réflexe pour faire plus crédible, deux petits fours dans la bouche. « Désolée. »

Le braqueur eu un moment de flottement, conscient que la situation lui échappait alors qu’elle n’aurait pas du. Il aurait pu me tirer dessus mais la situation était juste trop incongrue pour qu’il la traite rapidement. J’attrapais au vol une coupe de champagne et retournais auprès de Léto, non sans une précision au braqueur « Je crois que vous avez deux fils d’intervertis sur votre bombe. Mais pas de soucis, elle reste stable. » et je fermais les yeux en acquiesçant discrètement l’air de dire « ce sont des choses qui arrivent, je ne dirais rien ». Je retournais près du Jedi et il me regarda, interrogateur et circonspect.

« J’avais faim. », lui répondis-je embarrassée.
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Le calme était revenu, Alys dégustait ses petits fours (si elle savait ce qu'étaient ces espèces de petits trucs rouges confis sur certains d'entre-eux, elle ne les mangerait probablement pas avec autant de gourmandise), les passagers sous le choc gardaient pour la plupart le silence, les gardes de la sécurité remuaient désormais espace et terre pour établir la suite des opérations et Kalen vint à son maître au pas de course.

- « Maître, n'allons-nous pas les poursuivre ?! S'empressa-t-il de demander. Leto ne répondit pas à Kalen mais prit une mine réfléchie tandis que le Sénateur d'Eriadu, un homme petit, assez maigrelet, aux cheveux blonds très clairs et au nez bourbonien s’échina à rallier sa position à celle des Jedi à grand renfort d'enjambés qui lui semblait surhumaines. Sa nervosité lui octroyait une célérité tout à fait fascinante, et Leto put constater la rougeur de son visage furibond lorsqu'il fut assez proche de lui.

- C'est à ça que vous servez ? Jedi de pacotille ! Rien, pas un geste, même pas une parole ! Je savais déjà que vous n'étiez que des bonimenteurs, des charlatans, des escrocs, des gourdiflots, des marabouts impuissants ! Mais alors là, c'est l'apothéose, le triomphe de vous incompétence et de votre imposture ! Leto nota avec humour -que pouvait-il faire de plus, c'était le meilleur moyen d'encaisser cette invective d'une rare colère, que le Sénateur lui avait lancé à la figure une série de quolibets peu avantageux en respectant scrupuleusement l'ordre alphabétique, comme si il avait révisé le dictionnaire avant de venir lui parler. Il était suivi du chef de la sécurité au regard austère et accusateur. Cette fois-ci, savoir gérer cela était bien plus compliqué que gérer les fantaisies d'une jeune femme ivre, c'est pour cela que Kalen garda le silence.

- Gardez votre calme, Sénateur. Même si nous l'aurions voulu, nous ne pouvions rien faire.

- À quoi vous servent vos soi-disant pouvoirs, alors ?

- Les gens ont tendance à penser que les Jedi sont tout puissants lorsque cela les arrangent, mais une fois la moindre erreur commise, ils sont lancés au bucher sur la place publique. Rétorqua calmement Leto mais cela n'eut aucun effet sur la colère du Sénateur. Le Falleen ne risqua même pas d'évoquer le contenu de ce fameux cristal de mémoire, puisque la rage de son propriétaire signifiait que c'était un objet de grande valeur. Il n'en fallait pas plus pour rendre Leto déterminé à en apprendre plus.

- Peu importe ce que les gens pensent Vorkosigan, l'important est que vous êtes au gouvernement, et votre comportement jette le discrédit sur la République toute entière ! Votre lâcheté vous suivra loin, je peux vous le garantir !

- Vous feriez mieux de brosser Maître Vorkosigan dans le sens des écailles, monsieur le Sénateur, si vous voulez vraiment retrouver votre bien. Lança une voix féminine ferme mais pas du tout agressive. Tous se retournèrent pour voir s'avancer une jeune femme vêtue d'une bure sombre, sa chevelure blonde tressée en une épaisse natte lui tombant sur les omoplates surmontait un visage d'une beauté saisissante. Ses yeux, couleur noisette accompagnaient des lèvres généreuses et un élégant grain de beauté sur la pommette gauche. Elle portait à sa ceinture un sabre-laser. Elle vint se poster prêt de Leto et elle le salua humblement. Pardonnez-moi Maître Vorkosigan, j’inspectai les quartiers d'équipage comme vous me l'avez demandé, aucune trace d'explosif ou d'intrusion. Malheureusement, je me suis rendu compte que trop tard que le vaisseau était attaqué, j'ai essayé de suivre les malfaiteurs jusqu'à la soute mais je n'ai pas put les arrêter. Le Sénateur pesta. Il s'agissait de la Chevalier Jedi Leona Feydakin, Humaine originaire de Carida dont la vie fut sauvée par le Falleen alors qu'elle n'avait qu'une douzaine d'année.

- Il semblerait que le problème de sécurité ne soit pas unidirectionnel, alors. C'est à se demander comment ces serveurs ont été recrutés pour faire le service à bord de ce vaisseau. Kalen eut un hoquet d'amusement qu'il essaya de dissimuler tant bien que mal. Une réplique cinglante en direction très nette du Sénateur qui ne trouva pas le moyen d'y répondre. L'évidence serait qu'on se lance à leur poursuite, mais nous n'avons aucune idée d'où ils ont bien put aller. Pouvez-vous nous aider, capitaine ? S'adressa alors Leto au chef de la sécurité. Celui-ci, toujours d'un ton grave hocha la tête mécaniquement.

- Je peux tenter de savoir quelles étaient les dernières coordonnées de bord de leur navette, mais je ne garanti rien, mon équipe n'a probablement pas eu le temps de faire calculer cela à l'ordinateur.

- C'est toujours mieux que rien. Répondit Leto, le chef de la sécurité tourna les talons et s'éloigna en direction des bureaux logistiques de la navette quand un autre garde l'interpella sur le chemin.

- Monsieur, vaisseau en approche ! Il va sortir de l'Hyperespace dans vingt secondes, emplacement J-74.

- Allié ?

- Je ne sais pas monsieur. Leto et Kalen échangèrent un regard interrogateur et se dirigèrent vers le hublot à tribord pour constater l'arrivé d'une frégate de taille moyenne. Le Sénateur ayant rejoint les Jedi s’inquiéta.

- Et alors, qui sont-ils, ceux-là ? Ce ne sont pas encore ces brigands qui osent revenir sur les lieux du crime ?!

- Non, ils avaient un vaisseau plus petit. Et ils ont obtenus ce qu'ils voulaient, je ne vois pas pourquoi ils reviendraient si vite. Le garde accouru jusqu'à Leto.

- Monsieur le Ministre, nous recevons un appel radio, il s'agit d'une frégate de la réserve de Zeltros, ils sont armés et recherchent quelqu'un. Ils sont prêt à jurer que l'individu qu'ils recherchent est dans le Lady Rose en ce moment même ! Lança-t-il dans un unique souffle. Leto se tourna alors vers Alys, le regard interrogateur mais pas accusateur.

- Je croyais que Zeltros n'était pas équipé d'une armée, si ce n'est la garde planétaire, où ont-ils put dégoter un vaisseau de guerre pareil ? Questionna Kalen, suspicieux.

- Ce n'est probablement pas le leur. Depuis que la Ligue des Mondes Périphériques existe, les mondes de la frontières républicaines ont conclut de nombreux partenariats avec cette dernière. La LMP doit probablement leur louer un vaisseau de cette importance. Le chef de la sécurité revint assez rapidement alors que Leto aurait voulu s'entretenir un peu avec son amie Arkaniene.

- Nous avons réussi à décrypter une partie de leurs coordonnées de destination. 23-CC, la suite n'a pas put être déterminée...

- C'est le secteur Suolriep, dans la Bordure Extérieure, j'étais en mission pendant presque une année standard là-bas juste avant la bataille de la route Perlemienne. Déclara Leona.

- Saleucami, peut-être ? Évoqua Kalen.

- Aucune autre planète de ce système n'est habitable, il y a des chances qu'ils soient donc là-bas. Bien vu, Padawan. Nota le Maître. Si on se dépêche, nous pouvons encore les intercepter. Vous reste-t-il un vaisseau ?

- Dans la soute, il reste une petite navette, tout juste assez pour trois membres d'équipage. Mais elle n'est pas armée. Elle dispose néanmoins d'un moteur Hyperdrive.

- Cela fera l'affaire, du moment que nous pouvons rejoindre Saleucami rapidement.

- Attendez un instant ! Et qu'allez-vous faire de votre si notable amie ? Si j'ai bien compris, c'est elle que ces gens là dehors recherchent, je n'ai pas envie qu'une criminelle recherchée squatte mon vaisseau comme si de rien n'était ! Ce serait me rendre coupable de complicité, si l'armée Zeltronne la recherche, c'est qu'il y a une raison ! Le Sénateur avait raison et tord à la fois. Leto doutait relativement de la bonne foi de l'armée Zeltronne sur ce coup. Alys était certes un feu follet qui croquait la vie à pleine dent, il lui arrivait de faire quelques bêtises et de fricoter avec des gens peu recommandables. Mais elle n'avait jamais été une criminelle, et de là à envoyer l'armée à sa poursuite, Leto pensait que cela cachait forcément quelque chose. L’État-major Zeltron était-il corrompu, quelqu'un leur avait-il sommé de capturer Alys pour régler des affaires plus personnelles ? Cela n'était pas impossible, mais le Jedi estimait qu'en temps normal, le gouvernement Zeltron n'aurait pas prit la peine de faire tant d'effort pour une canaille telle qu'Alys. Quoiqu'il en soit, voilà qui devrait faire réfléchir à deux fois la jeune femme quant à la proposition suivante :

- Mademoiselle Vel Aath va venir avec nous. Je suis sûr que chacun des parties y trouvera avantage. Je regrette Sénateur, mais je crains qu'il ne faille vous plier à une fouille de votre vaisseau réglementaire de la part des militaires de Zeltros. Mais si ils ne trouvent pas la moindre trace d'Alys, il ne vous arrivera rien. Leto était à peu prêt sur qu'Alys accepterait de le suivre, au moins pour un temps, afin d'échapper à ceux qui la recherchent. Il comptait bien lui demander un peu plus tard ce qui lui aurait valu que tant de moyen soit déployé jusqu'à l'espace pour lui mettre le grappin dessus. Si elle choisissait de rester sur le Lady Rose, elle serait invariablement rapatrier sur Zeltros et devrait faire face à on ne sait qui, qui ne lui voulait certainement pas que du bien. Kalen, va avec le chef de la sécurité et programme les coordonnées, nous partons de suite. Fais chauffer les moteurs et prépare l'Hyperdrive, dés que nous sortirons de la cale du Lady Rose, nous devons être en mesure d'entrer en Hyperespace, de cette façon, le vaisseau Zeltron ne se rendra pas compte que nous avons prit la tangente.

- C'est comme si c'était fait, Maître ! Répondit avec énergie le Nautolan. Leto recentra son intention sur Leona Feydakin.

- Quant à toi Leona, tu reste ici avec le Sénateur et les passagers, ne te met pas en travers de la fouille des Zeltrons et répond à leurs questions aussi évasivement que possible. Nous tirerons cette affaire au clair plus tard, dans l'immédiat, ce qui compte c'est de remettre la main sur le cristal de mémoire. J'espère pour vous que ce qu'il contient à vraiment de la valeur, Sénateur. Ce dernier ronfla de mécontentement en s'éloignant et en secouant les mains au dessus de sa tête, l'air de dire ''Foutez moi la paix, et faites ce que vous voulez, maudits Jedi''.

- Que dois-je faire ensuite, Maître ?

- Fais revenir les passagers sur Coruscant, cette petite réception est désormais terminée. » Conclut fermement Leto avant de saluer sa camarade et de se diriger vers Alys.

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Autant je pouvais me moquer d’une prise d’otage juste au milieu de ma soirée autant entendre l’autre pingouin parler ainsi de Léto m’énervait au plus haut point. S’il ne s’était pas porté garant pour moi j’aurais vertement envoyé paître ce fieffé imbécile. Néanmoins, la colère montait peu à peu aussi lorsqu’il fini sa tirade sur la lâcheté, je ne pu m’empêcher de lui répondre de la manière glaciale et cinglante que mon père employait avec les gens qu’il voulait remettre à leur place.

« Sa lâcheté est probablement ce qui a sauvé le plus d’hommes sur ce vaisseau. Vous ne comprenez donc pas que s’ils ont pris le risque d’une attaque suicide c’est justement parce qu’il y avait un Maitre Jedi à bord ? Ils avaient déjà tout le monde sous contrôle alors pourquoi les bombes ? Parce que Maître Vokrosigan serait intervenu. Avec les bombes tout le monde serait mort, vous y compris ! Arrêtez de l’accuser d’avoir été intelligent.» Je n’ajoutais pas pauvre crétin mais le ton y était.

Peu habitué à se faire moucher ainsi, il en resta coït le temps qu’une inconnue arrive et fasse son rapport à Leto. Un nouveau vaisseau était en approche et, visiblement, ce n’était pas une bonne nouvelle. Avec un peu de chance il s’agirait d’une prise d’otage ou d’un braquage qui ne me concernerait toujours pas mais les miracles n’arrivent qu’une seule fois par jour et comme de juste, cette fois ci c’était pour moi.

Peu à peu des gens commencèrent à comprendre ma possible implication. Étais-je même à l’origine du premier braquage ? Un vaisseau de guerre avait-il été affrété rien que pour moi ? Et ça, le poids des regards de ceux qui avaient entendu la conversation, concentré sur ma personne, je n’avais pas l’habitude. En général quand les gens commençaient à comprendre que c’était ma faute, j’étais déjà loin. L’air aussi dégagé que possible, je fini ma coupe de champagne. Mais ce qui me rendait le plus mal à l’aise, c’était les efforts de Leto pour me sauver. Qu’est ce que j’avais fait pour mériter une telle amitié ? Quelques photos, des messages, aucune promesse de quoi que ce soit. Pourtant, il me défendait. Ou était-ce parce qu’il s’était porté garant ? J’étais oui … déboussolée par autant de loyauté à mon égard, surtout que j’étais du genre inconstante et que je ne pensais pas forcément mériter une telle considération. Je n’avais pas envie de faire ma maligne cette fois-ci, ni de provoquer de désastre. Pour tout dire, je me sentais même honteuse. Moi … honte… presque impensable.

Et il se passa ce que je craignais et qui devait forcément arriver : Leto se dirigea vers moi. Le moment des explications allait venir, il allait falloir que je m’explique devant tout le monde et là, de suite, je me sentais comme une petite fille devant son père. J’avais peur de cette confrontation. Pourtant rien. Chevaleresque, il se contenta de me demander si sa solution me convenait, si j’étais prête à l’accompagner. Qu’aurais-je pu faire d’autre de toute façon? Sa sollicitude courtoise était presque plus dure à supporter qu’une accusation. Il me proposa de me changer, de prendre quelques vêtements dans les quartiers des gardes, prévenant. Je ne me fis pas prier et décampais sous le regard lourd des invités. Par chance, une fille un peu aux abois attire toujours la compassion et je réussis à obtenir un T-shirt gris à motifs végétaux largement trop grand et un pantalon basique d’une teinte douce terre de sienne. Le plus difficile fut de trouver une paire de chaussure acceptable mais, par chance, on fini par me proposer une paire de chaussures toute simple blanche, assez sport alors que les soldats avaient déjà commencé leur abordage. Je me changeais à toute allure avant de me mettre à l’abri avec Leto.

Une fois le sas refermé derrière nous, je m’installais derrière le Nautolan et le Fallen. Je sentais leur concentration, la détermination coutumière de Léto, cette implacable résolution qui le faisait aller de l’avant quelque soit l’opposition. Sauf que cette fois ci, il la mettait en œuvre pour moi. Je ne fis même pas attention au départ. J’étais trop sonnée pour cela. Les vibrations familières du passage en hyperespace m’apprirent simplement que nous étions à l’abri. Comment avais-je pu passer d’une fête sur Zeltros à pourchassée par l’armée et deux fois en fuite en l’espace de 3 heures ? Moralement, j’étais atteinte.

La tête entre les mains et les coudes sur les genoux, le visage masqué par mes cheveux tombants, je devais me concentrer pour ne pas déprimer. Ni Léto, ni Kalen ne m’interrompirent. Peut-être sentaient-ils que j’avais besoin d’être seule dans mes pensées, que je n’étais pas prête à parler. Les Jedis semblaient doué d’un 6ème sens pour cela. Le voyage allait durer de toute façon et nous avions au moins pour deux jours de trajet pour discuter, pourquoi se presser ?

Leto attendrait mais je savais qu’il voudrait des réponses. Alors, entre deux maux, je pris le plus simple et je pris les devants. Ce n’était jamais facile. J’enfermais cette part d’ombre en moi, profondément, car elle me touchait de beaucoup trop près. Mais j’aillais devoir donner des réponses, au moins partielles. Après un long moment, je me mis à parler.

« Je ne sais pas pourquoi ils étaient là, pourquoi ils me couraient après. La vérité, ce n’est pas que je n’ai rien à me reprocher, c’est que j’ai trop de choses qui pourraient le justifier au contraire. »

Je me redressais, sans pour autant les regarder, le regard tourné vers les stries lumineuses de l’hyperespace.

« J’avais 22 ans quand j’ai quitté Arkania. J’avais envie d’aventure, de voir le monde, de fuir un quotidien qui m’étouffait. Mais dans ma famille, partir n’était pas envisageable. Mon père … » certains secrets ne pouvaient pas, ne devaient pas être dévoilés… « mon père ne voulait pas que je parte. Pas du tout. Alors, j’ai sauté dans une navette, en passager clandestin. Cela ne lui a pas du tout plu et j’ai appris quelques temps plus tard qu’il avait mis un contrat sur ma tête. Oh, pas pour qu’on me fasse du mal, mais pour qu’on me retrouve et me ramène à lui. Sauf que je ne voulais pas. Et … » ma voix s’étrangla, penser à ma famille, aussi intensément, cela me retournait, me mettait aux bords des larmes même parfois, comme maintenant. « … même si c’est un salaud, même s’il mériterait que je le gifle 100 fois, c’est mon père ! Je ne veux pas lui faire du mal. Et je sais que rien ne lui fera arrêter de me rechercher. Alors qu’est ce qu’on fait quand on a 22 ans et qu’on est en fuite à l’autre bout de la galaxie ? On fait des conneries. Et quand on est arkanienne on en fait des encore plus grosses. Je ne pouvais pas m’installer car on m’aurait retrouvée et … je ne voulais pas non plus. Je voulais voyager, juste voyager ! » Je serrais les poings, c’était si démesuré comme requête ? Qu’on me foute la paix ? « Et entre les chasseurs de prime et mon style de vie, j’ai pris un peu tout ce qui me tombait sous la main pour vivre. J’ai du travailler pour tout ce qui possède un compte en banque d’ici à Mytus, j’ai même fait de la piraterie pendant un temps. La vérité, c’est que des problèmes, j’en ai des tas. Si je change tout le temps de lieu de vie c’est autant pour le plaisir que pour ne pas me faire retrouver. Je suis restée trop longtemps sur Zeltros. Mais quelqu’un qui m’en veuille assez pour déplacer un navire de cette taille, une petite armée privée ? Je ne sais pas. Peut-être que mon père à monté la prime ? Peut-être que l’Echange a vraiment une dent contre moi finalement ? Ou je ne sais quelle faction qui aurait entendu parler de moi et voudrait me mettre la main dessus. »

J’avais tellement à dire. Mais me répendre sur ma vie, non, je ne pouvais pas. Léto était un Jedi et j’avais fait des choix vraiment moches dans ma vie. Des gens étaient morts pour que je vive, mais je n’allais pas leur en faire porter la responsabilité.

Je soupirais en secouant la tête. « Excusez-moi, je … craque. J’ai tellement l’habitude de me faire courir après que quand il y a eu la prise d’otage et que je me suis rendue compte que ce n’étais pas pour moi que j’en ai été soulagée. Je me suis dit cool, je suis tranquille pour une fois. Et puis toi qui me défend, mes amis de Zeltros que j’ai abandonné en l’espace de quelques minutes… ca … me retourne. Ca fait beaucoup, même pour moi. Si tu as des questions Léto, je veux bien y répondre. Je ne peux pas te promettre de tout te dire, ni même de te dire tout le temps la vérité, mais j’essayerai. »

Je les regardais finalement, Léto et Kalen, et si l’invitation s’adressait d’abord au Maitre, l’élève n’était pas malvenu. Au moins, j’essayerai d’être franche avec eux, autant que je le pourrai.
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Le discours aux allures d'aveux d'Alys s'accompagnèrent de puissants remous dans la Force. Dans la petite cabine de pilotage de la navette, rien ne pouvait se cacher, deux sièges étaient situés à l'arrière, et un seul devant, celui du pilote, Kalen. Même si le jeune Jedi s'intéressait plus au tableau de bord afin de déterminer à quoi servait telle ou telle commande, chose qui lui fut facile puisque la navette était de fabrication tout à fait standard, il ne pouvait pas ne pas comprendre ce qui se disait dans son dos.

La Force hurlait à Leto toute la détresse de l'Arkanienne. Jamais il ne l'avait perçut comme cela. Sa présence dans la Force irradiait, fulminait. Comme un nexus de tristesse et de mal-être qui s'était concentré pour exploser à ce moment précis où Alys avait vu ses barrières mentales céder. En vérité, Leto n'avait qu'assez peu de question à lui poser. Et encore moins que cela lorsqu'il eut compris que malgré tout, Alys ne risquerait pas de s'ouvrir comme une fleur et lui conter les moindres détails fâcheux de sa vie mouvementée. Le Jedi se contenta alors d'émettre pour lui-même quelques hypothèse, procéder à un recoupement d'informations pour tenter d'en venir à quelques conclusions qui l'avanceraient mais gardait en tête qu'il ne fallait pas vendre la peau du Bantha avant de l'avoir tué. Alys n'était pas quelqu'un de foncièrement dangereuse, mais elle n'en demeurait pas moins pleine de mystère.

Sa voix avait oscillé lorsqu'elle avait évoqué son père, c'était sans mal que Leto put constater une vergence dans la Force. Prouvant que l'évocation de ce sujet précis provoquait en elle une réaction particulière. Le père d'Alys devait être un point clé déterminant dans la personnalité d'aujourd'hui de la jeune femme, la façon dont elle s'était construite et les motivations qui l'animaient à présent. Le Jedi aurait très bien put se permettre de lire dans les pensées de la jeune femme. Il y a dix ou quinze ans de cela, probablement qu'il ne l'aurait pas fait avec une extrême discrétion. Aujourd'hui que ses pouvoirs avaient grandis et croient de façon exceptionnelle, sa sagesse s'élevant à des sommets fantastiques et sa compréhension de la Force lui ouvrant l'esprit à de nouvelle sphère de réflexion, il aurait très bien put sonder l'intégralité de l'âme de sa jeune amie si il l'avait voulu. Mais il n'en fit rien.

De toute façon, et pour le moment, il préférait se contenter de ce qu'il arrivait à saisir de ce qu'Alys lui disait, quitte à faire quelques hypothèses dans sa tête et patienter pour pouvoir réunir toutes les réponses à ses questions. Il avait donc compris que le père d'Alys était un élément fondateur dans sa vie, outre le fait qu'il soit son géniteur. Il avait à première vue fait des choses de graves, mais Alys ne semblait pas, ou plus lui en vouloir. Leto se demandait si cela n'aurait pas un lien avec ce qu'était Alys. Pas ce qu'elle était de prime abord, pas même ce qu'elle était lorsqu'on commençait à bien la connaître, mais plutôt ce qu'elle était au plus profond d'elle-même. Ce qu'elle était peut-être même sans vraiment l'avoir voulu.

Leto se souvint lors de sa première rencontre avec l'Arkanienne avoir ressentit quelque chose d'étrange à son contact, sans avoir réussi à déterminer de quoi il s'agissait précisément. Il avait chassé depuis longtemps cette idée de sa tête comme quoi Alys lui avait subitement rappelé son maître décédée, elle aussi Arkanienne, une Offshoot. Mais autre chose n'avait pas trouvé réponse et continuait de l'intriguer. Comme un vide en elle, une sorte de trou noir qui à travers la Force n'avait pas eu à ses yeux l'apparence de ce qu'aurait dut avoir tout êtres vivants de cette galaxie. Pourtant, Alys était bel et bien vivante, ce n'était pas un cyborg et la Force lui intimait sans doute possible que la jeune femme était dotée d'une âme, d'un intellect véritable et d'émotions réelles.

Leto s'était longtemps interrogé sur cette énigme.

De fil en aiguille, il en vint à la conclusion qu'Alys était peut-être devenue la convoitise de certaines personnes pas pour ce qu'elle avait fait, mais pour ce qu'elle était. Il n'était sûr de rien, il pariait surtout sur ce qui pouvait pousser un vaisseau de guerre de classe moyenne à prendre en chasse une fugitive, une seule, à sa connaissance même pas mise à prix officiellement ni par la République, ni par les Sith, ni par les Hutt. Eux qui pourtant osaient mettre à prix même les Jedi et les Sith tant ils se noyaient sous le pouvoir et l'argent. Peut-être que ceux qui recherchaient activement Alys avaient plus d'information sur elle que Leto.

Alys semblait souffrir de sa culpabilité, coincée entre son désir de voyager et la dure réalité de la galaxie lorsque, dés le début de sa vie, on est retenu captive par sa propre famille et traqué à travers tous les mondes qu'on puisse visiter. Il se devait de lui faire part de sa réflexion pour tenter de la soulager un peu, et qui sait si il n'obtiendrai pas des réponses en la mettant en confiance un peu plus.

- « N'avez-vous jamais pensé qu'il puisse s'agir d'une machination, Alys ? Demanda Leto. Elle ne leva pas la tête mais il savait qu'elle était à l'écoute. Les Zeltron sont vos amis, c'est un fait et je n'ai rien à redire là-dessus. Mais le gouvernement, bien qu'affilié à la République et loyal envers la Chancelière n'a jamais été un modèle de rigueur et d'honnêteté. Nous ne sommes pas au même niveau qu'un cartel Hutt qui se complaît dans les magouilles et les scandales odieux à longueur de temps, mais nul doute que le gouvernement Zeltron cache sous son tapis quelques coquilles qu'ils aimeraient ne pas voir éventées au quatre coins de la galaxie. Alys leva alors le nez pour interroger du regard le Jedi. Il y a de fort trafic d'influence sur Zeltros et sur divers autres mondes. Depuis que la Ligue des Mondes Périphériques a été fondée pour protéger les systèmes sans armement adéquat pour faire face à la menace impériale, de nombreux accords plus ou moins obscurs ont été conclus entre bon nombre d'entités gouvernementales, para-gouvernementales et commerciales. Le Clan Bancaire, la Guilde Duros, la LMP et même les ruines de la Corporation Czerka aujourd'hui en passe de renaître sont liées dans des affaires pas toujours très claires. Kalen continuait de pianoter sur le tableau de bord pour vérifier les coordonnées du trajet, ceci afin de déterminer si l'itinéraire en vitesse lumière était sécurisé. Leto en vient au fait : Ce qui m'amène à penser que vous n'y êtes probablement pour rien dans tout cela. Ceci n'est qu'une vaste supercherie bordée d'ombre, c'est les criminels et mafieux que cela regarde. Mais vos actes, aussi graves soient-ils n'ont pas put déclencher la colère de l'armée ou de la LMP au point de vous poursuivre jusque dans l'espace. Il posa sa main sur l'avant-bras de la jeune femme pour lui certifier : il y a des procédures pour cela, et ce n'est pas du ressort de l'armée de poursuivre un criminel ou un suspect. Surtout pas en mobilisant un bâtiment de guerre de cette importance. N'ayez crainte, vous n'avez rien à vous reprocher. Puis une fois son soliloque terminé, le Maître Jedi s'adressa à son Padawan : Kalen, dans combien de temps arriverons-nous aux abords de Saleucami ? Le Nautolan répondit sans se retourner.

- C'est un hyperdrive robuste mais pas tout neuf, Maître, je dirais dans environ douze heures. Peut-être un peu plus.

- Bien, ça vous laisse le temps d'aller vous reposer, il y a des cabines avec couchette à l'arrière de la navette. »

Alys opina du chef en silence avant de se lever et de prendre la direction de la poupe du petit vaisseau, Leto sur ses talons.

Le Jedi avait montré sa foi profonde en la Force Vivante, celle qui faisait se concentrer son utilisateur sur l'instant présent, sur les êtres vivants et leurs ressentis et non pas sur leurs actes ou sur autant d'embranchement d'avenir incertains. La Force Vivante guidait les Jedi vers plus de naturel, plus de spontanéité, là où la Force Unificatrice privilégiait l'attentisme, l'étude, la méditation et les tentatives de présager l'avenir, aussi futiles qu'incroyablement compliquées même pour les Jedi les plus expérimentés et prévoyants.

La Force Vivante intimait à ses fidèles d'être attentif à l'autre, plus que ce qu'un jedi pouvait faire d'habitude, elle leur intimait d'avoir de la compassion envers la vie.

La Force Vivante tranchait avec l'aspect manichéen du Côté Clair et du Côté Obscur. En effet, elle n'avait pas spécifiquement pour objet de se positionner face au bien ou au mal mais plutôt d'analyser la relation complexe et encore mystérieuse entre les êtres vivants et cette source d'énergie. C'est pour cela que pour le moment, Leto faisait fi des actes passés d'Alys, qu'ils fussent criminels ou pas, dans le but de concentrer sa compréhension sur qui elle était réellement.

En ce sens, il avait saisi qu'elle n'était pas quelqu'un de dangereux. Une jeune femme éprise de liberté, peut-être influençable parfois, rêveuse et aventurière tout au plus, mais pas hostile ni réellement oisive ou menaçante. Opportuniste, elle flairait les bons coups pour se faciliter la vie autant que possible. Après tout, ce n'était pas si égoïste que cela et à sa connaissance, il fallait reconnaître qu'Alys n'avait jamais fait de mal à personne d'autre qu'à des gens peu fréquentables, qui eux-même méritaient probablement leur triste sort.

L'intérieur de la cabine de repos d'équipage était sommaire. Sur la droite, une petite tablette fixée à la paroi pouvait se déployer pour former une table, un support sur lequel entreposer quelques affaires peu volumineuses. Sur la gauche, une couchette à deux lits superposés, étroits et sertis d'une couverture couleur beige au tissu rêche mais chaud. Le sol métallique cliquetait au contact des talons du Maître Jedi tandis que des néons blafards illuminaient le sommet de son crâne, le plafond étant pas très haut à cet endroit de la navette. Alys ne perdit pas de temps et allât s'asseoir sur le rebord du lit du dessous. Leto était décidé à se lancer et à aborder le sujet le plus important, maintenant qu'il avait dissipé les doutes et entreprit de rassurer sa jeune amie.

- « En vérité, Alys, je soupçonne quelque chose. N'avez vous jamais pensé que certaines personnes puissent vous en vouloir pas pour ce que vous avez fait, mais plutôt pour ce que vous êtes ? Il fixa solennellement dans les yeux la belle Arkanienne. J'y pense depuis notre première rencontre, et la Force ne ment pas à ce sujet. Elle m'a intimé que vous n'étiez pas une jeune femme comme les autres. Je n'ai pas encore fait la lumière sur toutes les questions qui me préoccupent, mais je pense pouvoir dire sans me tromper que vous avez un passé un peu trop trouble pour être celui de n'importe qui. Il marqua une pause. Oubliez vos actes, ils n'ont aucune importance. Demandez-vous qui vous êtes, qu'est-ce qui vous est arrivé. C'est cela la clé, je crois, la raison pour laquelle tant de gens malveillant vous recherche partout où vous posez le pied. »

Avec cela, Leto essayait d'être nuancé. Il espérait qu'avoir évoqué vaguement ce sujet en faisant croire à Alys qu'il en savait un peu moins que ce qui était réellement le cas l'a pousserait à en dévoiler plus sur son histoire. Aussi, il voulait lui offrir un nouvel angle de vue afin d'éviter de la faire culpabiliser. Car les événements récents n'étaient pas forcément dut uniquement à ses actes, mais à ce qu'elle était, ce qu'on lui avait fait subir et qui n'était aucunement de sa faute.

Reste à savoir si la jeune et belle Arkanienne était désormais décidée à faire découvrir à Leto ses secrets...

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Ma première pensée suite aux paroles de Leto avait été d’éclater de rire, mais je n’en avais pas le cœur. Pas pour me moquer, mais parce que sa remarque sur la possibilité d’une machination était pour moi une telle évidence au regard de ma vie qu’elle en devenait ironique. Rien de ce qui s’y passait ne rentrait dans le cadre du normal alors me demander si j’étais lié à une machination revenait presque à me demander si par hasard il ne m’arrivait de respirer. Et pourtant son observation était plus fine que je ne l’avais perçue dans un premier temps. Si j’étais recherchée de façon officielle, alors en effet il y aurait du y avoir une procédure particulière et jamais un bâtiment de guerre n’aurait été affrété pour moi. Et dans ce cas le nombre de possibilités se réduisait fortement : soit l’Echange avait retrouvé ma trace et tenait vraiment à me faire payer la déstabilisation de son alliance politique sur Halmad avec le Sénateur Publius, soit quelqu’un de très riche et influent souhaitait me mettre la main dessus pour une raison ou pour une autre, soit mon secret avait été éventé. Pourtant une poignée de personne dans toute la galaxie était censée être au courant de celui ci, dont les trois-quarts étaient de ma famille. C’était un sujet dont je ne parlais jamais, à personne, car je n’étais trop consciente que le jour où il serait connu ma vie de liberté serait finie. Si l’on découvrait que j’étais un ordinateur biologique en parfait était de fonctionnement, ou presque, sans altération de personnalité, j’avais toutes les chances de me retrouver disséquée sur une table d’opération dans un hangar tenu par des Hutts.

Ce n’était pas le seul point sur lequel il avait raison : je me sentais nauséeuse et du repos me ferait du bien. Je me dirigeais vers les cabines sans m’offusquer de sa présence car le savoir là à mes côtés me rassurait.

« En vérité, Alys, je soupçonne quelque chose. N'avez vous jamais pensé que certaines personnes puissent vous en vouloir pas pour ce que vous avez fait, mais plutôt pour ce que vous êtes ? J'y pense depuis notre première rencontre, et la Force ne ment pas à ce sujet. Elle m'a intimé que vous n'étiez pas une jeune femme comme les autres. Je n'ai pas encore fait la lumière sur toutes les questions qui me préoccupent, mais je pense pouvoir dire sans me tromper que vous avez un passé un peu trop trouble pour être celui de n'importe qui. Il marqua une pause. Oubliez vos actes, ils n'ont aucune importance. Demandez-vous qui vous êtes, qu'est-ce qui vous est arrivé. C'est cela la clé, je crois, la raison pour laquelle tant de gens malveillant vous recherche partout où vous posez le pied. »

Je soupirais. « Si c’était aussi simple que cela, Leto. Même ainsi ma vie reste compliquée. Tu me demande de me concentrer sur ce que je suis et pas sur ce que j’ai fait ? D’accord. Je suis arkanienne, fille de noble, mon père est un homme d’affaire influent et un scientifique, plutôt riche, avec des parts dans des industries spécialisées dans le bio engineering. Ah oui, je suis assez intelligente pour faire passer un surdoué pour un enfant légèrement autiste et, accessoirement, l’une des meilleurs hackeuse de cette galaxie. Je dois pouvoir prendre le contrôle de ce vaisseau en quoi … 2 minutes. Un gros porteur en à peine plus. Je pourrais braquer une banque ou détourner un croiseur militaire si je m’en donnais la peine ! Le fait est que je cache cela quasiment tout le temps, pour éviter les problèmes justement. Mais donc, juste en prenant qui je suis et non ce que j’ai fait, je pourrais être recherchée par des personnes voulant faire chanter Arkania, des personnes voulant avoir barre sur mon père, des personnes qui voudraient se renseigner sur ses activités, des scientifiques qui souhaiteraient m’étudier, des cartels divers et variés heureux d’avoir un atout comme moi dans leur manche pour avoir une longueur d’avance sur leurs voisins, de même chez les militaires je suppose. Et tu peux ajouter toute organisation souhaitant pirater son voisin plus toutes celles qui pourraient soupçonner que je l’ai déjà fait. Et là, qu’on soit d’accord, je ne te parle que de ce que je suis, je n’aborde même pas la question de ce que j’ai pu faire dans ma vie. »

J’évitais soigneusement la question de l’ordinateur crânien. Tout simplement parce que ma meilleure protection sur le sujet était le secret. Autant un Jedi aurait eu des facilités à détecter une prothèse cybernétique, autant il s’agissait de quelque chose de très différent dans mon cas. Un réseau de cartilages, nerfs, nanostructures structures osseuses et poches mitochondriales reliées à mon propre organisme. Le plus, l’ordinateur avait été implanté dès ma naissance. Il avait brandit avec moi, s’était fondu dans mon identité depuis mes premiers instants de vie. Le distinguer sans que je m’en serve relevait du défi, sauf à savoir ce que l’on cherchait ou à me faire passer des examens poussés. Un amant aurait également pu ressentir les points d’entré du bras et de la nuque mais, dans l’ensemble, l’implant était totalement indétectable. Et je ne m’en étais jamais servi en sa présence jusqu’ici.

« Je sais que je donne l’impression de me prendre pour une merveille galactique mais tu peux me mettre à l’épreuve si tu veux. Enfin, je n’ai pas envie d’être un phénomène de foire mais si tu as besoin d’être convaincu n’hésite pas. »

Je levais mes yeux vers lui.

« Merci de ce que tu fais pour moi. On ne se connait pas plus que ça, je sais que tu as des responsabilités surtout en tant que Ministre de la Justice et … pour ce que tu en sais, j’aurai pu tout aussi bien être une criminelle de guerre. Pourtant tu m’as fait confiance et tu m’as protégée, deux fois, aujourd’hui. Je ne sais pas si je pourrai t’être utile pour retrouver ton cristal de mémoire, mais je le peux, je t’aiderai. »

Je pris la main de Léto et la serrais un instant avant de la relâcher et de m’allonger.

« Sinon, tu peux juste me lâcher sur n’importe quelle route hyperdrive, je m’en sortirai. Je suis organisée de façon à faire face à ce genre de situations tu sais. ».

Je restais un moment silencieuse avant de reprendre.

« Je peux te demander pourquoi tu fais cela pour moi ? »

Mes yeux se fermaient déjà et j’étouffais un léger bâillement mais je voulais répondre à ses questions s'il en avait. Je lutterai contre le sommeil s'il le fallait. Au moins, je savais que je dormirai en sécurité en sa présence. Il aurait même pu rester, cela ne me dérangeait pas.
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Peut-être que la question n'avait pas été correctement posée, peut-être que le problème n'avait pas été suffisamment bien analysé. Et peut-être bien que Leto aurait dut se mêler de ses affaires, aussi. Mais c'était ainsi, il était curieux et n'avait pas résister à l'envie de cuisiner Alys pour avoir des réponses. Néanmoins, il savait se modérer et savait que si ce n'était pas pour maintenant, c'est qu'il y avait une raison. Inutile de harceler Alys et il n’insisterai guère pour le moment.

Peut-être qu'après tout, il s'était fourvoyé et ce qu'il avait ressenti de particulier en elle n'était rien d'autre qu'une intuition faussée, une vision oblique et obscurcie par on ne sait quel facteur extérieur. Peut-être qu'Alys n'avait rien d'autre de particuliers que ce dont elle était capable et qui avait été porté à la vue de Leto lors de leurs aventures précédentes. Ses talents de pirate informatique et son intelligence incisive, sa débrouillardise sans commune mesure avaient en effet de quoi intéresser bon nombre d'employeur, et pas tous des plus honnêtes cela va sans dire. Peut-être bien que cela n'était pas plus compliqué que cela. Il suffisait qu'elle se soit plongée dans une grave mésentente avec l’Échange pour être le fruit de traque insistante à travers la galaxie.

Mais Leto était têtu et ses intuitions, si elles n'étaient pas toujours exactes, avaient au moins le mérite d'être solidement défendues par celui qui les émettaient avec une conviction qui avait de quoi faire frissonner même les plus aguerris des politiciens. Car quand Leto se décidait à défendre ses idées et à se placer en opposition, il pouvait faire montre d'une ténacité et d'une ingéniosité surprenante. Les quelques débats au Sénat auquel il avait participé tout au long de son court mandat de Ministre avaient vus naitre les plus houleuses discutions politiques de ces dernières années. Une fracture de plus en plus nette s'était dessinée entre les esprits politiciens verbeux et désaxés et celui du Jedi, entier et altruiste.

Lorsque Alys lui parla de la fonction de son père, il manqua cependant une occasion de porter l'estocade gagnante et mettre le doigt pile poil là où il fallait. Il aurait dut insister sur l'état de scientifique de son père mais il n'en fit rien, ainsi il ne put deviner ce qu'était réellement l'Arkanienne. Ou du moins pas encore. Cependant, quelque chose dans son discours, un détail, attira son attention. Pourquoi parlait-elle de la volonté des scientifiques de l'étudier ? N'était-elle pas qu'une Arkanienne parmi d'autre, quand bien même elle était la fille d'un homme influent et dotée d'une exceptionnelle intelligence ? À sa connaissance, elle n'était pas issue de clonage, n'était pas de sang mêlé quand bien même cela était commun dans la société Arkanienne. Et d'ailleurs si cela avait été le cas, les scientifiques n'en auraient que faire tant ce genre de chose était monnaie courante sur Arkania depuis des siècles. Des scientifiques n'auraient pas perdus leur temps et leur moyens pour étudier une individue Arkanienne, donc, sauf si celle-ci présentait des spécificités génétiques intéressantes.

Là était peut-être la clé... Mais Leto décida de ne plus en parler pour le moment. Alys avait besoin de repos, il le sentait, à vu d’œil, ou plutôt à vue de Force, ses signes vitaux déclinaient de façon à faire entrer son organisme tout entier dans une phase de pré-sommeil. Les signes extérieurs eux-même s'invitèrent à ce constat et elle se mit à bailler.

- « Vous mettre à l'épreuve ? Réagit enfin le Jedi. À quoi bon ? Je n'ai jamais vu quelqu'un pirater un ordinateur aussi vite que vous, dans des conditions aussi compliquées qui plus est. Pirater un ordinateur était en effet une chose. Le pirater alors que son système d'exploitation était vieux de plus de cent ans et ceci au beau milieux des tirs de fusil blaster et détonation de missile à concussion, ce n'était pas une sinécure ! Et pourtant, Alys l'avait fait dans les bas-fonds les plus infernaux de Coruscant. Il réagit aussitôt à ce qu'Alys lui dit ensuite. Ce serait insultant de ne pas vous faire confiance aujourd'hui, après tout ce qu'on a vécu sur Coruscant. Je le crois sincèrement. Et puis pour être tout à fait honnête, j'en ai croisé des criminels de guerre, des assassins, des généraux impériaux, des Sith... et vous n'avez définitivement pas leur allure. Je ne ressent aucune trace du Côté Obscur en vous, Alys. Leto avait conscience qu'il se justifiait souvent à l'aide de la Force et que ses visions, prémonitions, instincts, appelez ça comme vous voulez, pouvaient paraître la plupart du temps très troubles et impalpables. Mais d'autres faits bien plus réels et sans ambiguïté aucune pouvaient servir ses propos. Là encore, il ne se permit pas d’énumérer ce qu'il avait en tête, estimant que cela coulait comme de l'eau de roche entre lui et Alys. Il s'éloigna après avoir tenter d'apaiser sa jeune amie, et à l'entrée de la cabine de repos, il lui sourit. Hors de question de vous lâcher dans l'espace, vous me connaissez Alys, je suis maladroit et il me faut souvent l'aide des autres. Dit-il avec une si grosse pointe d'humour et d'ironie dans la voix que ça en aurait rendu Saï Don chauve tant c'était surprenant de la part du Falleen. Même si il l'est déjà à moitié. Alys restait silencieuse, il était probablement temps de la laisser se reposer, si bien que Leto s'apprêta à franchir la porte qui allait se refermer automatiquement derrière lui mais il fut arrêter par une ultime question. Une question qui résonna dans son esprit comme si il l'avait déjà entendu des milliers de fois, avec des milliers de voix différentes, dans des milliers de circonstances elles aussi différentes. Il resta planté un instant sur ses positions, tournant le dos à son interlocutrice. Il hésitait à répondre, ou même à faire l'effort de chercher une réponse. Une partie de lui souhaitait partir et revenir dans la cabine de pilotage avec son Padawan pour se concentrer sur la suite de sa nouvelle mission. Une partie de lui souhaitait fuir... Mais après tout, Alys avait daigné répondre à son interrogatoire et écouter ses hypothèses fantaisistes, la moindre des chose était donc de répondre. Il renonça dès le départ à évoquer la ressemble qu'avait Alys avec Ali-Ann, son maître défunte. Car même lui s'était rendu compte qu'il ne s'agissait que d'une impression, une étrange sensation couvert de hasard entre vœux secrets et espoirs étiolés par le temps. Prétexter que le Jedi était serviable et protecteur avec Alys parce qu'elle ressemblait, au moins de visage à son mentor serait peu pertinent. Il trouva alors quoi fournir à Alys comme explication. Une explication de Jedi, somme toute : Parce que vous représentez l'équilibre quasi parfait que recherche les Jedi. La Galaxie et l'univers tout entier son maintenus dans leur existence car ils sont irrémédiablement équilibrés. Comment cela se fait, nous n'en savons pas grand chose, tout ce phénomène est infiniment trop monumental pour être à la portée de la compréhension des êtres vivants qui compose cette galaxie. Même les Jedi cherchent encore à savoir, à comprendre. Mais à une échelle plus réduite, il nous arrivent de trouver des êtres vivants qui de part leur nature, leurs actes, leurs émotions, leurs présence dans la Force s'approche de l'équilibre qui régit toute chose et qui garantie le fonctionnement idéal de la vie. » Une considération typiquement Jedi emprunte de philosophie et d'obscurantisme comme seul les manipulateurs assidus de la Force savaient en faire. Il quitta la pièce et revint en silence s'installer dans la cabine de pilotage, perdant son regard dans le tourbillon lumineux qui à travers le pare-brise du cockpit représentait la dimension de l'hyperespace.

Il aurait aimé ajouter qu'il faisait tout cela pour elle car il l'appréciait sincèrement, et même si sa nature de Jedi le poussait à ne pas se laisser aller à ce genre d'éloquence, la voie de la Force Vivante qu'il avait décidé de suivre l'aurait rendu légitime. Mais là encore, il estimait qu'il s'agissait de quelque chose de clair entre eux, désormais. Alys avait simplement besoin d'être rassurer, d'entendre d'une voix familière des mots aussi limpides et simples que : ''je suis ton ami'', ''je tiens à toi'' ou encore ''je serais là pour t'aider''.

▪▪▪

Comme prévu par Kalen, une bonne dizaine d'heure avait été nécessaire au trajet en hyperespace. La procédure d'approche fut entamée par le jeune Jedi.

Si on disait de Saleucami qu'elle était le joyau de son système, c'était parce que parmi une demi douzaine de planètes désolées et sans air, cette dernière était la seule capable d’accueillir la vie. Et ses propres joyaux n'étaient pas, comme on aurait put le croire, les zones qui avaient échappées aux bombardements des météorites mais bien au contraire les cratères formés par les impacts des incessantes tempêtes célestes. En effet, c'est là que les frappes des météorites avaient fait jaillir à la surface aride des eaux souterraines riches en minéraux, transformant les cratères en lacs de caldéra et les environs en oasis ceinturée par la flore.

Des bipèdes à la peau bleue et aux yeux rouges avaient été les premiers à venir de l'autre côté du Noyau pour coloniser Saleucami. Le nom de la planète signifiait ''oasis'' dans leur langue, car c'est ce qu'elle représentait à leurs yeux, comparées à toutes celles qu'ils avaient visités dans leur voyage depuis Wroona. Par la suite, ils avaient été rejoint par de nombreux Weequays, Twi'Leks, Humains et Grans qui fuyaient les conflits. Eux aussi cherchaient un oasis, celui qui ne leur porterait non pas eau et nourriture, mais paix et sécurité. Ensemble, les colons avaient été capables de cultiver le sol incolore pour faire remonter l'humidité à la surface. Ils se nourrissaient de racines insipides qui flétrissaient dans la chaleur du midi et gelaient durant la nuit. La population avait finit par donner naissance à une ville et un spatioport, cachés dans l'ombre d'une caldéra alimentée par l'énergie géothermique. L'essentiel de l'emploi des villes de Saleucami consistaient à travailler les mines, cultiver les champs de légumes, construire et entretenir les réseaux de récolte et de distribution d'humidité et la gestion de la thermo-énergie provenant du cœur de la planète. Il n'y avait pas de grande université, ni d'académie militaire, d'école artistique, de restaurant huppé, de champ de course de pod galactiquement reconnu ni même de stade sportif ou de centre commerciaux qui ferait piailler d'envie les nababs de la République toute entière. Non, Saleucami n'était qu'une planète relativement pauvre mais discrète et calme, sans aucune race souveraine officielle, un véritable coin perdu entre trois mastodontes galactiques qu'étaient la République, l'Empire et les Hutt.

Les immigrés les plus récents de Saleucami étaient bien différents des premiers, mais pas tout à fait entièrement. Il s'agissait des peuples de Artorias, Dubrillion, Aargau... Certains même venaient de Felucia même si la grande majorité des représentants de cette planète avaient choisis de lutter et de préserver leur nouvelle indépendance plutôt que de fuir. Cela était compréhensible. Les habitants de Felucia pouvaient encore espérer vivre sans avoir à subir le joug tyrannique de l'Empire. Les habitants d'Artorias en revanche devaient faire avec leur planète ravagée par la guerre, la famine et la maladie tandis que les impériaux avaient imposés une guerre obscure et cruelle aux poches de résistance aussi esseulées que désorganisées. Le pillage et la surexploitation des ressources des planètes récemment conquises par l'Empire étaient des modèles de la discipline dans toute l'Histoire de la galaxie.

D'autres étaient des vagabonds portants des frusques tachées et déchirées et toutes leurs possessions sur leur dos. Des illuminés et des inconsolables déversés par des cargos en mauvais état ou des transporteurs légers qui desservaient les systèmes de la Bordure Extérieure. Il y avait des hommes et des femmes, celles-ci étaient d'ailleurs au moins trois fois plus nombreuses. Ils avaient le regard que certain qualifieraient d'agité, d'autre de tout simplement égaré. Au début, les colons de longue date n'avaient pas sut comment gérer cet afflux d'étrangers. Mais petit à petit, toute une industrie s'était mise en place pour répondre à leur besoin simple et spécifique de logement et de nourriture. C'est en débarquant dans le spatioport de la petite ville de Nijni que Leto se rappela, même si il n'avait pas tout à fait oublié que des horreurs et des drames s'étaient produit il n'y a pas si longtemps que cela.

Fort heureusement, il avait sut, quelques semaines en arrière maintenir la paix et la raison au sein des esprit décisionnaires républicains afin d'éviter l'escalade du conflit. La Tragédie Perlemienne avait quant à elle, malheureusement, été inévitable ...

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Les paroles de Léto me touchèrent beaucoup plus que je ne m’y attendais. J’avais la chance de me faire facilement des amis et ceux çi m’avaient souvent protégée, voir prise sous leur aile, mais c’était la première fois que je faisais face à un jugement aussi entier. Léto ne faisait pas que tolérer mes frasques, il avait décidé en sa qualité de Jedi, de Maitre et de Ministre de la Justice que j’étais quelqu’un de bien et cet avis absolu, sans réserve, m’atteignit en plein coeur. L’espace d’un instant, je me sentis petite fille aimée par son papa, innocente et bénie d’un amour inconditionnel et ce sentiment était tellement fort que mes yeux s’embuèrent, incapable que j’étais d’y résister. Heureusement, la suite me fit éclater de rire et, entre rire et larmes, je réussis à conserver un semblant de dignité.

“D’accord, je vous tiendrais la main !”, dis-je en riant.

Mais s’il m’avait touchée, la réponse qu’il donna à ma question me sidéra : j’étais à ses yeux une sorte d’idéal Jedi.

Moi …

Alys …

Idéal Jedi … Alys … moi quoi ? En bazar, en chaos, toute arkanienne et sans morale ...

Mon esprit n’arrivait pas à assimiler.

Comment avec ma vie chaotique, qui provoquait désastres après désastres, qui avait tout de même accompli bon nombre d’actions totalement répréhensibles, pouvais-je incarner quoi que ce soit qui n’aurait pas mérité une fessée avec mise au coin et punition ? J'étais sans voix. J’attendis un moment, certaine qu’il allait revenir en riant de sa bonne blague. Mais même pas. Il était amoureux de moi ou quoi ? Léto ? Totalement impossible ! Mais entre Joclad, Lyrae et lui, je les attirais. Avais-je vraiment une présence particulière dans la Force ? J’étais quoi, une sorte de réincarnation de totem Jedi entouré de paillettes laser ? Ridicule et totalement impossible. Qu’avait-il dit qui ait du sens ? “ll nous arrive de trouver des êtres vivants qui de part leur nature, leurs actes, leurs émotions, leurs présence dans la Force s'approche de l'équilibre qui régit toute chose et qui garantit le fonctionnement idéal de la vie.” L’équilibre … étais-je sur un point de bascule involontaire entre les Jedis et les Siths ? L’idée me semblait absolument inconcevable mais plausible, au moins dans la théorie. Tout cela était trop de questions dans mon état et je peinais à trouver le sommeil mais, une fois les émotions apaisée, je glissais naturellement dans les songes.

Je m’éveillais dix heures plus tard, apaisée et bien plus à même de prendre de bonnes décisions. J’avais une pêche d’enfer. Je m’étirais à fond, les bras en Y tendus le plus possible jusqu’à me retrouver sur la pointe des pieds et je fis trois ou quatres bonds dans la pièce en sautillant comme un ressort pour faire circuler le sang et j’achevais par une pirouette sur moi même, avant de me précipiter sous la douche. J’en profitais pour faire le point sur les pistes que nous avions. Elle étaient minces mais je devais pouvoir me montrer utile. Il était également temps de reprendre tout cela en main : il était inacceptable que je porte des habits de coupe aussi approximative et inélégante. Le pantalon passait encore avec les baskets mais le T-shirt, non, c’était un crime au bon goût.

Une fois sortie de sous l’eau et séchée, je remis le T-shirt mais en enfonçant le col jusqu’au dessus de ma poitrine puis je repliais les manches en les croisant par le dessus et en les repliant contre ma peau, constituant ainsi une robe improvisée, je me glissais dans mon pantalon et la paire de baskets et sautillait un peu pour vérifier si j’étais à l’aise. Cela fait, je me dirigeais d’un pas alerte vers la cabine ou Leto et Kalen préparaient leur phase d’approche.

Spoiler:

“Bonjour Messieurs” dis-je guillerette. “Parée à casser du terroriste !

Je me tournais ensuite vers Kalen et lui tendis la main. “Désolée, hier je n’étais pas vraiment dans mon état normal. Beaucoup trop d’imprévus, sans compter que Léto, à sa manière, est un croiseur de guerre pour ma sérénité d’esprit ! Je suis très heureuse de faire votre connaissance. Il nous est déjà arrivés de parler de vous et toujours en termes élogieux, je suis sûre que vous allez retrouver ce cristal !”

Sans lui laisser le temps de répondre, je passais déjà à Léto. “Je vais beaucoup mieux. C’est fou ce que j’avais besoin de dormir ! J’ai bien réfléchi à la situation, fait quelques calculs et j’ai une piste exploitable ! C’est un gros coup de chance mais vous devriez apprécier ! Bon, tout d’abord, il se trouve que j’ai vécu 6 mois dans ce coin de la galaxie il y a quelques années, dont sur cette planète. Or, à chaque fois que je fais du tourisme, j’ai pour habitude de me renseigner de façon exhaustive sur les environs. et vu que Saleucami est la seule planète habitable de ce coin de galaxie, c’est donc le plaisir de vous dire que j’ai quelques informations sur l’endroit, dont une carte.”, dis-je en l’affichant en projection holo en sortie de mon datapad. “Tadam ! Mais il y a mieux. En dehors des informations touristiques intéressantes, des proportions de races de la planète, de la composition de son atmosphère j’ai également … roulement de tambour … la durée de révolution ! Et là vous vous dites Ma pauvre Alys, tu es totalement fêlée du ciboulot. Et bien pas du tout. Parce qu’en entre autre choses, je suis technicienne de vaisseau … et que j’ai également une connaissance encyclopédique sur leur méchanique. Donc, si l’on part du principe que le navette de nos fuyard est bien un modèle Lambda Shuttle comme il m’a semblé la reconnaître par le hublot lors de sa fuite, et qu’elle n’a pas été modifiée pour en améliorer les performances, sa vitesse d’hyperpropulsion est une fois la vitesse de la lumière. C'est à dire sensiblement la même que la nôtre. Donc à partir des relevés cinétiques …” dis-je en pointant le compteur approprié dans la cabine. “... je peux estimer l’écart entre nos deux vaisseaux par un bête calcul de vitesse soit … hummm…” je tapotais sur mon datapad … “environ une heure. Mais, me direz vous avez raison, en quoi cet écart est il essentiel ? Et bien tout simplement parce que cela signifie qu’ils ont eu une heure pour atterrir. Sinon, ils seraient en vue sur nos radars et encore en vol, ce qui n’est pas le cas. Et là vous vous dites oh mais cette fille est un génie… ou vous vous le direz dans peu de temps. Car une heure c’est le temps nécessaire pour atterrir mais vu que je connais la vitesse de propulsion normale de leur vaisseau, que les mesures de sécurité imposent de sortir avant l’orbite de Lagrange afin d'éviter de se faire happer et désintégrer par la gravité, la trigonométrie nous apprend qu’ils sont obligatoirement dans un cercle de … roulement de tambour … 4.000 kilomètres maiiiiiiis vu que la planète fait 46872 kilomètres de circonférence et que sa vitesse de rotation est de 1803 kilomètres à l’heure cela signifie qu’il faut augmenter cette zone de recherche de 1803 kilomètres dans le sens giratoire, ce qui augmente d’autant la zone de recherche. Maiiiiis comme nous avons la chance inouïe que Saleucami soit inhabitable en dehors de quelques oasis cela nous laisse…” j’observais attentivement la carte en projection holo sur laquelle j’avais rajouté au fur et à mesure le vaisseau en approche, l’orbite de Lagrange, les calculs trigonométriques et de vitesse… “ 2 oasis seulement où ils sont en mesure de se ravitailler !” dis, je triomphante. “Autrement dit, les mathématiques nous permettent de passer d’1,4 milliards de suspects à deux oasis de quelques centaines de milliers d’habitants. C'est à dire rien du tout pour des Jedis !”

Il y avait bien une chance sur deux pour qu’ils n’aient pas compris mon explication, pourtant, si on mettait de côté les innombrables hasards qui auraient pu la rendre fausse, elle était rigoureuse et représentait l’hypothèse la plus probable.

“Bien, mais avant toute chose : shopping ! J’ai laissé toute mes affaires sur Zeltron et j’ai besoin de acheter quelques habits. Et oui c’est indispensable : si l’enquête dure plusieurs semaines, je ne vais pas faire tout ce temps avec la même culotte.” Au moins, cela avait le mérite d’être clair.



Saleucami

Que dire de cette merveilleuse planète ? Prenez un lieu aride ou la vie peinerait déjà à survivre en temps normal, puis bombardez le tout avec des météorites qui décorent le paysage de zones d’impacts et agrémentez avec des affleurements de lave. Comme de juste, l’un des spots favoris du lieu était d’éviter les cailloux projetés par les volcans locaux. Bon, je savais que j’en dressais un portrait plus noir que la réalité car Saleucami était également une plate-forme de commerce extrêmement prospère et la population locale, nombreuse d’un milliard et demi d’habitants, se concentrait dans des oasis grouillant de vie. Plus surprenant encore, ce monde arriéré poussant sur un cailloux tellement aride qu’ils étaient obligés d’importer de la nourriture et des matières premières exportrait, tenez vous bien, des produits médicaux et de haute technologie. Le monde à l’envers. Comme si les Ewoks se mettaient subitement à enseigner l’astrophysique sur Coruscant. Et tout cela sous l’égide de corporations assez puissantes pour avoir pris le contrôle du gouvernement. Mais cet aspect de la vie locale, cette richesse, il fallait bien connaître la planète et cette partie de la galaxie pour s’en rendre compte. Les industries y étaient puissantes et discrètes et il était facile de mésestimer le développement économique réel de l’endroit.

L’énorme avantage c’est que leur développement technologique était très avancé pour un monde de la bordure extérieure et que, même s’ils n’avaient pas de réseau à onde, j’allais pouvoir me connecter ! J’étais donc toute excitée à l’idée d'atterrir sur un monde grouillant de vie et regorgeant d’opportunités c’est pourquoi je tombais de haut lorsque je découvris le premier oasis : une communauté agricole. Sur une planète qui exportait des micro-circuits et des câble à impédance nulle blindés au duranium, j’étais tombée sur une fichue communauté de wookies pousseur de socs de charues ! J’en aurais presque trépigné de frustration : je refusais de m’habiller en chemise à carreaux ou en lin écru. Hors de question ! Plutôt me rouler en boule et pleurer dans un coin.

Largement refroidie, mais pas du tout déboussolée, je me lançais au milieu des étales et des marchands pour me constituer une garde robe digne de ce nom. Même si je ne parlais que quelques bribes de Wroonian, j’avais suffisamment voyagé pour pouvoir me débrouiller quelques soient les circonstances et le galactique commun était toujours un second choix bienvenu sur les planètes commerçantes.. Point positif, j’apportais une couverture absolument bienvenue à mes amis Jedi car il était impossible de me prendre pour quoi que ce soit d’autre qu’une touriste faisant du shopping, appareil photo au cou. Points négatifs, je les ralentissais même si j’essayais de suivre leur progression entre deux négociations.

Au bout d’une demi heure, j’avais acheté un lot de sarouels, une tenue d’exploration bourrée de poches, quelques basiques vendus partout dans les mondes extérieurs, du linge de corps, deux paires de chaussures, quelques outils, des produits de beauté et pris une dizaine de photos. J’avais même acheté un sari pour le cas où nous devrions nous présenter à une soirée. En quelques minutes, j’avais dépensé pas loin de 2000 crédits. Heureusement, je prévoyais toujours un budget Départ catastrophe afin de pouvoir me rééquiper en cas de besoin. Mes pauvres Jedis se retrouvèrent donc chacun à porter 4 sacs et moi deux.
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Les deux Jedi furent prit de cour par l'explication passionnée et un brin fouilli du plan d'Alys. Elle avait un plan, c'est globalement ce qu'avait compris Leto au bout de trois longues minutes d'exposé. Et encore, ce n'était que le quart de ce qu'avait à dire la jeune femme. Aussi, au moins un des deux put suffisamment comprendre tout son charabia pour en être contenté, et c'était Kalen, car lui-même se demandait depuis de longues heures comment ils auraient put aborder la situation. Il était devenu un valeureux jeune homme mais pour le moment se reposer encore, et à raison, sur son maître. Lui-même comptant plus sur son instinct et les découvertes qu'ils pourraient faire une fois le pied à terre que sur une enquête véritable. Ils se contentèrent alors de hocher doucement la tête à chaque fin de phrase d'Alys, un peu comme la figurine articulée d'un Eopie sur le tableau de bord d'un landspeeder sur Alderaan.

- « Sh... shopping ? S'étonna Leto avant même qu'il n'ai put demander plus amples explications à l'Arkanienne qui était déjà en train d'ouvrir la rampe d’atterrissage pour débarquer sur le tarmac du spatioport. Kalen qui finissait de programmer la sécurité du petit vaisseau parla :

- Rappelez-moi où vous l'avez croisé pour la première fois, Maître ? Leto hésita, même si il se souvenait de cela parfaitement.

- Un bar miteux, dans les bas-fonds de Coruscant... Kalen rejoint les côtés du Falleen.

- Vous avez compris son plan ?

- Juste le début.

- C'est cool, j'ai compris la fin. » Kalen haussa les épaules. C'était ce qu'il y avait de rassurant chez lui, dans un sens. Il était connecté à la Force si profondément que son instinct et sa débrouillardise était digne de confiance en presque toute occasion. Même avec des bribes d'informations, un plan incompréhensible et des gros imprévus mis en embuche sur sa route, Kalen donnait toujours l'impression, depuis qu'il avait passé ses dix sept années, qu'il saurait vous mener à la victoire. Il avait appris de son mentor à se laisser bercer sans résister par les flux de la Force, comme un infini courant marin intergalactique invisible et immuable, contre lequel quiconque ne pouvait lutter.

Les Chevaliers se vêtirent d'un poncho grisâtre et rapiécé en abandonnant leur symbolique bure dans l'habitacle du vaisseau et suivirent Alys après avoir inscrit leur engin auprès du bureau administratif des douanes de l'astroport.

Ils constatèrent que la ville était très vivante, tant le quartier des industries au cœur duquel résidait l'astroport, de là où transitaient bon nombre de cargos de ravitaillement divers, que les quartiers marchands. Un Falleen, un Nautolan et une Arkanienne se fondaient parfaitement dans la masse des Wroonien, Twi'Lek, Rodien, Wookie et quelques représentants parmi les races les plus physiquement étranges de la galaxie, tant Saleucami ressemblait à un véritable patchwork de tout ce qu'avait vu naitre la République et les mondes neutres. Leto s'était même arrêté à l'étal de pièces détachées pour appareils électroniques à usage domestique d'un Ayrou, plus pour essayer d'écouter les conversations qui se tenaient à droite et à gauche dans le but de glaner des informations que d'acheter quelconque produit. Race extrêmement discrète au sein de la République, c'est dans les mondes de la Bordure Extérieure qu'ils se complaisaient le plus. La plupart des Ayrou partagaient les mêmes caractéristiques physiques que les Humains: c'étaient des êtres grands et minces, atteignant très souvent les deux mètres de haut pour environ soixante-cinq kilos, et possédant quatre doigts à chaque main. Leur peau très blanche et leur apparence générale en faisaient des individus considérés par la plupart des espèces humanoïdes comme physiquement agréables - un sentiment renforcé par le fait que les Ayrou accordent une grande importance à leur apparence physique, qui est l'un des signes extérieurs du rang social et de la santé de chaque individu. Originaire de la secrète planète Maya Kovel, ils passent souvent - à tort - pour des individus avides, mais il s'agit en réalité d'un trait de caractère mal interprété. Les Ayrou ont en effet pour habitude de récupérer et conserver tout ce qui leur passe sous la main d'un façon qui paraît plutôt avide pour les étrangers, mais qui en fait n'est que le reflet d'une nature pratique, chaque objet pouvant servir à quelque chose un jour ou l'autre. Philosophie des plus pragmatique qui conviendrait paradoxalement assez bien à un Jedi si on arrive à faire abstraction de l'aspect matérialiste d'une telle démarche, chose que tout bon Jedi s'efforce de fuir.

Leto donna raison à Alys lorsque Kalen l'avait interrogé du regard lorsqu'elle lui avait confié un petit sachet en papier brun rempli de vêtements dénichés à prix tout à fait raisonnable. Elle n'avait rien précisé, mais il devinait qu'il en valait mieux ainsi pour se fondre dans la masse le mieux possible. Si vous explorez l'avenue d'un marché à ciel ouvert, le mieux pour ne pas paraitre louche, c'est d'acheter et de mettre clairement en évidence vos sacs à emplettes. Tout comme il vaut mieux consommer un verre de l'alcool local lorsque vous pénétrez dans une cantina de Nar Shaddaa. Après tout, c'est dans cette optique là qu'ils avaient déjà revêtus autre chose de moins reconnaissable que leur bure de Jedi. Autant jouer le jeu entièrement.

Alys s'occupait de ses affaires un peu plus en arrière, mais elle ne semblait pas oublier de questionner intelligemment les badauds et commerçants ci et là. Son bagout exceptionnel lié aux quelques plaquettes de crédits qui émerveillaient les vendeurs un peu trop volubiles se chargeaenit de mettre presque tout le monde en confiance. Ainsi, elle parvenait à récolter quelques dires, parfois rien de plus que des ragots mais bientôt viendrait le temps de recouper les informations glanées et de faire le point. Si on en croyait aveuglement le plan de la techie, les fuyards se trouvaient ici, à Nijni, un des principaux oasis de Saleucami.

Mais rien ne pouvait se passer de façon si calme, si ordonnée, il ne fallait pas oublier que tout cela n'était pas une enquête classique, mais une course-poursuite. Aussi, le moment était probablement venu pour la Force de dynamiter tout ce petit monde et fournir un peu d'action aux avides spectateurs que vous êtes. Kalen fit aussi bien qu'il put pour ne pas avoir l'air de s'arrêter de façon trop brusque devant l'étalage d'un commerçant Zabrak. Il fit mine de contempler les produits technologiques proposés par l'homme avant de faire semblant de demander des informations sur l'un d'eux. Il avait tout prévu. Le Zabrak tendit alors le bras pour se saisir du petit boitier de routage pour système de communication et le manipula pour informer son potentiel client. Là, le Padawan put remarquer de façon plus claire le détail qui avait attiré son attention. Finalement, il s'excusa poliment en prétextant que ce n'était pas tout à fait ce qu'il recherchait et s'éloigna du marchand Zabrak, ce dernier adoptant un visage déformé tant par la suspicion que par le mécontentement.

Kalen vint auprès de son maître et chuchota :

- « Maître, ici. Kalen risqua un léger coup d’œil à l'endroit d'où il venait. Le commerçant Zabrak. Il a un tatouage sur son avant-bras droit. J'en ai vu un très similaire sur le bras d'un de nos agresseurs. Ils font peut-être parti d'une même bande ? »

Leto fit mine de converser un instant avec le Nautolan tout en essayant de regarder derrière lui de façon la plus évasive et distraite possible afin que personne ne puisse comprendre qu'il tentait d'épier l'individu à cornes. Mais ce dernier disparut très rapidement après que Kalen l'ai quitté derrière un caisson de matériel puis un épais rideau bariolé tendu entre deux tiges métalliques censées soutenir un haut-vent au-dessus de son étal. Leto fit un geste à Alys afin de lui demander de se rapprocher et de ne pas rester trop en arrière, comprenant qu'ils venaient probablement d'obtenir une piste.

Thème musical de la scène: fouilles et brève confrontation !

Sans attendre, Leto et Kalen s’engouffrèrent à la suite du Zabrak, se tenant sur leur garde. Derrière le rideau de tissu, ils débouchèrent dans une ruelle exiguë qui à mesure que les Jedi s'enfonçaient en son sein étouffé le brouhaha du marché local. Vingt mètres plus loin, ils durent se séparer, l'un tout droit, l'autre sur la droite pour couvrir une séparation. Ils ne savaient pas où le Zabrak était allé précisément, alors ils n'avaient guère le choix. Mais après quelques bifurcations et errements dans la ruelle, Leto et Kalen se retrouvèrent nez à nez, en ayant fait le tour du patté de maison sans avoir mis la main sur le marchand. Mais une chose interpella l'attention du Maître Jedi qui ne voulait pas céder à l'impatience. Une porte menant à un bâtiment bas de plafond à proximité avait semble-t-il été ouverte, ou en tout cas mal refermée puisque celle-ci grinçait désormais sur des gonds mécaniques comme on en faisait plus depuis quelques centaines d'années.

Les deux Jedi s'interrogèrent du regard avant de se mettre d'accord, Kalen se posta dos contre le mur sur le côté tandis que Leto pénétrait dans le bâtiment qui s'avéraient être un petit entrepôt de stockage commun à plusieurs co-propriétaires. Probablement des vendeurs du marché précédemment visité. Leto concentra aussitôt son attention vers la droite de la pièce unique et obstruée par des caisses, des étagères et des sacs de matériels divers, tandis que Kalen s'élança sur la gauche. Mais au bout de quelques secondes d'inspection, ils ne trouvèrent toujours rien d'intéressant. C'est alors qu'un bruit suspect interpella le jeune Jedi dans son dos. Il vit une ombre passer devant la fenêtre face à laquelle il se tenait et il la suivit des yeux.

Puis en un éclair, Kalen fit plusieurs grandes enjambés en avant, bondit, éclata le verre de la fenêtre en passant à travers et intercepta en le percutant le fuyard telle une star d'holo-film d'action à la mode. Roulant sur lui-même, l'agile Nautolan fut le premier debout tandis que le Zabrak sauta sur ses jambes, tirant un pistolet blaster de sa ceinture. Toujours vif et célère, Kalen effectua un impressionnant saut périlleux arrière pour que son pied vienne percuter le bas de la mâchoire de son adversaire de plein fouet !

Le Zabrak tomba à la renverse, à moitié assommé, et perdant son arme dans sa chute.


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Je n’étais pas certaine que les Jedis aient bien compris l’ensemble de mon explication. Pourtant il ne s’agissait que d’un bête calcul de vitesse doublé d’une trigonométrie dans un référentiel mouvant. Peut-être n’enseignait-on pas les mathématiques appliquées chez les Jedis ? Où mon explication était-elle confuse ? J’hésitais un moment mais les acquiescements synchronisés du maitre et de l’élève me convainquirent que ce ne serait pas nécessaire : ils étaient convaincus où faisaient semblant de l’être. Je crois surtout qu’ils me faisaient confiance et j’espérais bien leur prouver que je le méritais.

Une nouvelle fois, ils se montrèrent d’une courtoisie impeccable à mon égard en cédant à tous mes caprices ce qui les condamna à se retrouver envahis de sacs de courses aux couleurs bigarrées. Même si nous étions en pleine enquête et que j’étais en fuite, j’étais heureuse de faire ce bout de chemin avec Léto. Sans nous être réellement perdus ce vue, nous ne nous étions plus croisés depuis plusieurs années et j’étais très contente de passer ce moment avec lui et je ne manquais pas de saisir l’occasion d’immortaliser ce souvenir par des photos de nous trois ensemble.

Aussi étais-je toute à mes achats lorsque Léto m’invitât à me rapprocher d’un geste de la main. Je ne me fis pas prier car la prudence s’imposait. Nous étions dans un environnement inconnu, j’étais désarmée et si le Maitre Jedi avait ressenti ou pressenti quelque chose qui m’avait échappé autant lui faire confiance. Je me portais donc à sa hauteur et suivi son échange de regard avec Kalen. Il se passait bien quelque chose même si la teneur de la situation m’échappait encore.

Soudain, un zabrak et le jeune Jedi partirent en courant, immédiatement suivi de son Maitre. Sans l’ombre d’une hésitation, ils fendirent la foule, bondissant par-dessus les obstacles ou se faufilant entre les passants. Ils étaient des sportifs émérites et j’avais beaucoup plus de difficultés à ne pas les perdre de vue. Même s’ils étaient ralentis par tous les sacs qui tressautaient dans tous les sens à chacun de leurs pas, ils n’en rattrapaient pas moins le Zabrak qui était l’objet de leur poursuite alors que je peinais à les garder simplement en vue. Bien essoufflée, je finis par les rattraper alors qu’ils pénétraient dans un entrelacs de bâtiments délabrés. Ils avaient adopté une démarche prudente, suspectant sans doute une embuscade et ils progressaient tous deux en parallèle, aux aguets. Le changement de rythme me permis de m’approcher et, aussi silencieusement que possible, j’entrais dans le sillage de Leto. L’endroit semblait désert, rien, aucun danger mais il fallait rester prudents. Je détestais l’idée d’être désarmée et intégralement à la charge de mes compagnons mais je ne pouvais rien faire d’autre. Un vieux balai trainait dans un coin, je m’en emparais et le gardais en main, prête à me battre. Je savais que c’était totalement symbolique : que pouvais je faire avec un balais face à un blaster, mais cela me tranquillisait un peu. Je croisais le regard de Leto mais il ne fit pas le moindre commentaire. Il était concentré… et poli.

Soudain, Kaleen bondit, tel un Dragon Krayt, travsersa une vitre et neutralisa le Zabrak avec une rapidité foudroyante dans un coup de pied sauté retourné. J’en restais bouche bée.

« Impressionnant !», murmurais-je en me rapprochant de notre prisonnier pour me saisir de son arme. Je jetais le balais, bien plus à l’aise ainsi et pointais notre fuyard tandis qu’il rassemblait ses idées, durement secoué. Kaleen toujours en position de combat bien que largement relâchée, se tenait prêt à asséner une nouvelle attaque au moindre geste suspect.

J’attendis qu’il reprenne ses esprits pour m’adresser à lui. Peut-être qu’une présence féminine le tranquilliserait et l’inciterait à parler.

« Bonjour. Nous sommes à la recherche d’un objet bien précis et quelque chose me dit que tu sais ce dont il s’agit, je me trompe ?

- Meni shuree » Il prétendait ne pas comprendre, en U’l Zabrak.
-
« I'shuree jenor'kosta » Et oui, pas de chance pour lui, je m’étais intéressée à leur langue à une époque où je trainais beaucoup dans des cantinas peu fréquentable de la bordure extérieure. De nombreuses affaires louches s’y concluaient et les Zabraks tenaient une part importante des transactions. Apprendre la langue était devenu une nécessité dont je m’étais félicitée par la suite car cela m’avait permis de passer par-dessus certains préjugés dont leur race était généralement affublée.

« Je doute qu’un marchand comme toi ne parle pas le galactique. Mais si tu préfères nous pouvons continuer dans ta langue »

Sa peur était évidente. Il avait été neutralisé en l’espace d’un claquement de doigts et la faible défense sur laquelle il fondait ses espoirs venait de lui être retirée.

« Je ne sais pas de quoi vous parlez. »

Il semblait sincère mais si Leto avait jugé bon de poursuivre cet homme, cela ne pouvait être que pour de bonnes raison.

« Nous sommes à la recherche de personnes qui ont traversé la galaxie pour venir attaquer une navette de plénipotentiaires et faire un casse … avec prise d’otage à l’explosif. Cela ne te dit rien ? Ils sont ici pourtant. »

A son regard, je vis qu’il comprenait de quoi il était question mais, il répondit à nouveau par la négative.

« Allons, je sais que tu es au courant. Tu vois très bien de qui je veux parler. »

Je ne pus aller plus loin. Leto toucha mon épaule et je m’interrompis pour découvrir qu’il était en train de scruter avec beaucoup d’attention les murs environnant. Kaleen aussi semblait avoir cessé de surveiller le Zabraak et son regard circulaire laissait présager qu’il se méfait de quelque chose présent tout autour de nous.

Soudain, un youyou monta de dizaines de gorges tandis que des objets étaient frappés les uns contre les autres pour former un vacarme qui ne laissait aucun doute sur le nombre et la position des assaillants. Je comptais aisément une vingtaine de voix mais peut être étaient-ils deux ou trois fois plus à se rapprocher et nous prendre en tenaille. Avant même que nous ayons pu nous concerter pour prendre une décision, les portes s’ouvrirent et les couloirs se remplirent pour déverser dans notre pièce une trentaines de femmes armées de cailloux, de pelles, de rondins de bois, de longs couteaux de cuisine ou de clefs à molette. Aucune ne semblait armée d’arme plus dangereuse mais cette foule de wrooniennes relativement inoffensive pour des jedis comportait bon nombre de rodiens connus pour leur férocité au combat ainsi que trois wookies qui poussaient des barrissements largement suffisant pour m’intimider. Sans attendre mon reste, je levais les mains en l’air en signe de réédition.


« Vous ne ferez pas de mal à Gzarl ! », beugla l’une d’entre elle, armée d’une pique, immédiatement soutenue par les cris de dix autres.

« Laissez-le tranquille. Assassins. Pirates. Vauriens. On vous prévient, on a prévenus la police. On ne vous laissera pas faire. Vous ne ferez pas la loi chez nous .»

Le zabrak détala pour aller se réfugier derrière une rodienne armée d’une bouteille en verre. Mais qu’est ce qu’il se passait ?

Nous avions touché au chouchou de la communauté ou quoi ? Et le zabrak semblait tout autant paniqué. Pas l’ombre d’un sourire de satisfaction. Juste de la peur alors qu’il se cachait derrière ces femmes.

«Heuu … il n’y aurait pas méprise des fois ? », dis-je à la cantonnade.

Pourtant, Kaleen n’avait pas rêvé : le zabrak possédait bien le même signe de ralliement que ceux qui nous avaient agressés mais son comportement n’était pas du tout celui d’un mercenaire avec le cran suffisant pour attaquer un sénateur dans une opération commando. Et il avait bien fuit à notre arrivée.

A part à forcer l’encerclement et blesser ces femmes, nous étions coincés. Je ne pensais pas Leto et Kaleen réellement menacés et s’ils avaient voulu s’enfuir, il leur aurait sans doute suffit de quelques instants mais ils ne semblaient pas décidés à recourir à une solution violente. La situation était tendue et un rien aurait pu transformer cette foule en colère en une foule meurtrière.

Heureusement, l’arrivée inattendue d’un Gungan fendant la fouole ramena un semblant d’ordre. Il ne semblait pas de première jeunesse, affichait un air déterminé et portait une arme de poing qu’il pointait vers nous en plus d’une armure légère de sécurité.

« Voussa calmer maintenant. » D’un geste sec, il intima le silence à toutes celles qui criaient encore.

« Quoi voussa vouloir ? Gzarl encore bêtise, hein ! » nous dit-il avant d’ajouter à mon adresse « Voussa lâcher arme » Je laissais tomber le blaster à mes pieds.

Il alla ensuite récupérer le zabrak qu’il traina par le bras au milieu du cercle avant de croiser les bras. « Missa écoute voussa. Voussa intérêt bonne explication ! »
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