Le Masque de la Force
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Nar shaddaa, la lune des contrebandiers... A perte de vue s'étendent des édifices aux formes improbables dardés vers le ciel saturé de pollution dans la plus totale des anarchies. L'anarchie, oui c'est le mot. Nar Shaddaa ne dort jamais, pire, elle ne décuve jamais. Ici la vie file à un rythme improbable. Tout est rapide, luminescent, extrême. Ici tout se trouve et tout s'achète. Ainsi, bien qu'en ce jour risque de se jouer le prologue d'un des chapitres les plus importants de l'histoire récente de l'Espace Hutt, le commun des mortels est incapable de discerner la moindre agitation inhabituelle. Pourtant, il suffirait de lever les yeux vers le ciel.

L'Ataraxie, corvette corellienne plénipotentiaire, stationne en vol géostationnaire bien au-dessus des premières cime, à une altitude où l'oxygène n'est déjà plus qu'un doux souvenir. A son bord tout le monde retient son souffle, prêt à agir au moindre signal de détresse... Car au sol, depuis plusieurs heures maintenant, les navettes ont déposé les officiels et leur escortes de militaires et Jedi.

A quelques kilomètres de là, le tableau est quasiment le même. Sacrée ironie. Posée, dissimulée par des systèmes de camouflage et des contre-mesures électroniques, une navette de classe Herald attend sagement le retour de ses passagers.

Si ce jour est si spécial, c'est qu'il voit se réunir un Conseil des Kajidic. Réunion ayant lieu dans l'une des tours les plus sécurisées de la petite lune. Droïdes de combats, hommes en arme, tourelles de défense, protection de chasseurs atmosphériques : les Hutt ne lésinent jamais sur les moyens lorsqu'il s'agit de défense. En plus de tous ces mercenaires recrutés pour l'occasion, chaque Kajidic s'est présenté avec son escorte. A croire que les gastéropodes jouent à celui qui a la plus... grosse. Ainsi, les êtres les plus puissants de cette portion de la galaxie se réunissent... Et l'ordre du jour n'a rien d'anecdotique : décider du sort à réserver au Seigneur de Guerre Borenga Kossakii, après son attaque surprise sur Makem Te qui a manqué de déclencher une guerre galactique. Il est clair que pareille initiative ne peut rester sans conséquence. La traditionnelle neutralité de l'Espace Hutt n'est plus un bouclier derrière laquelle se dissimuler... Il va falloir punir et assumer d'une manière ou d'une autre les choix d'un seul d'entre eux. Et bien évidemment, le principal intéressé, Borenga, n'est pas convié...

Alors que le Conseil commence, que Vogda et Jiliac brisent les règles pour inviter à la table des négocations des délégations républicaine et impériale, tout bascule. Alarmes, alertes intrusion. Les droïdes de combats, piratés, se retournent contre les agents vivants. Les tourelles de défense deviennent folles, tirent sur tout ce qui bouge. Dehors, un escadron de drones sort de nulle part, s'en prend aux chasseurs de la sécurité. Modèle et mode opération inconnu. La tension monte, la panique même. Bardulla ordonne le verrouillage de la salle du Conseil. A présent coupé du monde extérieur, impossible de dire ce qui se passe à l’intérieur... Tandis qu'à l'extérieur le chaos et les combats se déchaînent.


***

La procédure de sauvegarde est lancée. Les portes se referment. La salle du Conseil des Kajidic se retrouve isolée du reste de l'édifice. Messes basses dans chaque camp. Heureusement l’énorme Hutt qui préside, Bardulla, dispose de suffisamment de charisme et de prestance pour calmer les esprits. C'est ici, en huis-clos, que l'avenir de l'Espace Hutt va se jouer. Juchés sur leurs estrades respectives, ce n'est pas moins de douze Hutt qui toisent les bipèdes des délégations Républicaines et Impériales. Au centre : Bardulla Dejsadii, neveu de l'illustre Balek, préside. Pourtant, officiellement il ne dispose d'aucune autorité sur les autres Kajidic, contrairement à son aïeul qui, avant d'être assassiné ici même pendant l'un des Conseils, avait été désigné comme Chef du Conseil des Kajidics. Autour de lui, à sa gauche et à sa droite se sont posés les deux êtres les plus puissants du secteur : Jiliac Djiilo, un très vieux Hutt « rachitique » fervent partisan d'un rapprochement de l'Espace Hutt et de la République. Aussi étrange que cela puisse paraître, il a la réputation d'être plutôt droit et intègre, ayant par exemple aboli l'esclavage sur ses terres. Et Vogda Besadii, un Hutt difficile à cerner, qui ne brille pas par sa réputation. Le décès de son « Oncle », Malaka, le propulsa il y a peu de temps à la tête de son Kajidic. Il milite pour une alliance militaro-économique entre l'Empire et l'Espace Hutt dans son ensemble. Autour d'eux, s’alignent les représentants de Clans moins puissants mais dont la parole sera décisive aujourd'hui. Neutres parmi les neutres : Drogan Kestiilo, Djobba Griisallic et Zorga Tiscalii. Peu loquaces ces Hutt ne semblent manifester aucune considération pour les représentants d'espèces jugées inférieures. Vient ensuite Rakka le Hutt, chef du gang le plus puissant de Tatooïne. Il est nerveux, le regard pénétrant. Chacun sait que ses terres sont l'objet d'une véritable guerre contre les pillards Tusken, et il sera facile de le convaincre si le mot alliance rime avec aide militaire. Les cinq autres font parti de Kajidic « proches » du Seigneur de Guerre Borenga... Bien que ceci ne veuille jamais dire grand chose chez les Hutts. Les alliances se font et se défont avec une célérité déconcertante. Ce qui est certain, c'est que l'économie de leurs territoires respectifs, placés le long de l'Autoroute Hutt, dépend directement de l'humeur de Borenga qui en contrôle l'embouchure. Si certains pourraient voir en la chute de Borenga une opportunité d’émancipation, d'autres se montreront peut-être réticents, prudent, peu désireux de déstabiliser cette partie de l'Espace Hutt.

Face à eux les deux délégations conversent à voix basse. L'organisation est la clé. L'Empire choisit rapidement le charismatique Seigneur Darth Tsaw pour prendre la parole. Dans cette tâche, il sera assisté par un droïde protocolaire plutôt inhabituel, dont l'habillage est d'un noir ébène, répondant à l’acronyme : R-4GD-4. Ce droïde, intégré il y a peu dans la délégation suite à la panne inopportune du précédent modèle, doit assister le Sith autant sur le plan linguistique – n'oublions pas qu'il parle cinquante millions de formes de communication – et sur le plan analytique : enregistrements, décryptages, conseils sur l'argumentation à tenir en fonction de l'évolution des débats. En réalité, ce que personne ne sait dans cette pièce, c'est que derrière cet acronyme se cache une coquille télécommandée à distance, depuis un bâtiment voisin, par un certain... Ragda Rejliidic. Pourquoi ce Hutt perfide s'est-il placé du coté de l'Empire en usant de ce subterfuge ? Seule une poignée de personnes le savent vraiment. A la fois recherché par l'Empire et la République, si sa couverture devait être grillée, les conséquences seraient... inattendues.

Après discussions, la délégation Républicaine décide de mettre en avant la Sénatrice Lana Anthana, compte tenu de son expérience. Ce que ses collègues ignorent, c'est qu'en réalité, sous ces traits aimables, se cache une ancienne Sith. Les Jedi, eux, sont au courant. Encore des secrets... Bien qu'ayant coupé les ponts avec l'Empire depuis un certain temps maintenant, elle pourrait redouter que l'une des personnes de la délégation impériale la reconnaisse et menace de dévoiler sa véritable nature. Mais l'enjeu en vaut la chandelle : s'opposer si ouvertement aux ambitions de l'Empire n'est-il pas le meilleur moyen de prouver à l'Ordre sa bonne volonté ?

Pour l'épauler, un sage Jedi est désigné : le maître Tore Ae. Sa stature impressionnante cache un être aux désirs pacifistes, capable de poser le débat et d'éviter les pièges tendus par l'adversaire... Et surtout, le Conseil lui a confié la surveillance et la protection de Lana Anthana, qui désire rejoindre leur camp et qui doit encore faire ses preuves.
Au moment où Tore avance pour rejoindre la Sénatrice au pied des estrades, son datapad se met à vibrer. Un message reçu moins d'une seconde avant la procédure de sauvegarde qui coupe à présent toutes les communications vers le reste de la galaxie. Ses yeux s'arrondissent : il s'agit d'un appel de Maitre Jiljoo’Blankuna : la république attaque Dubrillon ! Une nouvelle qui lui tombe dessus comme une chape d'acier sur les épaules : il est le seul au courant dans la pièce... Que faire de cette information ? La taire ? La révéler ? Ce qui est certain, c'est qu'il dispose d'une bombe entre les mains...

Ainsi le débat commence. La grande question est la suivante : quel avenir réservé au Seigneur de Guerre Borenga ? Mais au travers de ce procès douteux, se cachent des enjeux bien plus importants : l'Espace Hutt ne pourra rester neutre indéfiniment... Reste à trouver les bons mots pour le pousser dans la direction désirée.




Seuls les joueurs Tore Ae, Lana Anthana, Adin Sekoth & Ragda Rejliidic peuvent intervenir dans ce sujet. S’agissant d’un RP de stratégie, vous serez départagés sur la qualité d’écriture de votre RP, la pertinence, l’originalité et le réalisme de votre argumentation et de vos propositions ainsi que votre fair-play vis-à-vis de vos adversaires.
Ordre de post : Lana – Ragda – Tore - Adin.
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Se présenter devant le conseil des Anciens, les Hutt les plus puissants de la galaxie, voilà une perspective qui en aurait fait frissonner plus d'un. Lana n'était pas spécialement ravie d'être ici. Elle aurait largement préféré rester bien tranquillement au sénat, à admirer ses collègues s'échanger des noms d'oiseaux. Au lieu de quoi elle se trouvait dans un des trous les plus infâmes et les plus dangereux de la galaxie. Une nouvelle fois, elle se demandait comment elle avait pu finir ici. Ce n'était que de la rhétorique cependant, elle connaissait très bien les raisons de ce voyage... Quand les Hutt annonçaient vouloir rencontrer des représentants du Sénat pour des négociations, il valait mieux réagir vite. La chancelière Kira elle-même l'avait investie de cette mission. Quand Lana avait commencé à acquérir la confiance personnelle d'Emalia, elle n'avait pas pensé que cela risquait de lui revenir en pleine figure sous cette forme...

Comme une mauvaise nouvelle ne vient jamais seule, Lana découvrit bien vite que les sith avaient également été invités à cette réunion. Leur simple présence était déjà à redouter, car ils provoquaient en général le chaos partout sur leur chemin, mais cela impliquait également de lourds sous-entendus. Si la République et l'Empire avaient été conviés, alors l'affaire était autrement plus grave qu'un simple accord commercial ou qu'un banal accident frontalier. Finalement, le Sénat avait peut être eu raison de lui confier cette mission, même si elle se serait bien passée de cette charge de responsabilités supplémentaire ! Les sith étaient-ils au courant de sa défection ? Les membres de la délégation de l'Empire arriveraient-ils seulement à la reconnaître ? Étant extrêmement égocentrique, elle n'en doutait pas une seule seconde, mais la vérité serait peut être tout autre.

D'autant plus qu'elle ne pouvait plus se cacher. Elle avait revêtu tout ces plus beaux atours de sénatrice pour se présenter devant le conseil des Anciens. Lana portait une longue robe d'un violet foncé, aux bords renforcés de bandes d'un métal doré, sombre et mat, qui s'entrelaçaient dans un motif simple, laissant ses flancs, ses épaules et son dos dénudés, et se rejoignant sur son cou afin de former un torque plat. Le tissu, en soie de Myrkr, était extrêmement fin et couteux, et son aspect sombre renforçait son teint pâle, pour ne pas dire cadavérique, qui la rendait si différente des humains. Ses cheveux noirs étaient rassemblés en une natte d'une incroyable complexité, entrelacés de morceaux de tissus mauves incrustés de pierres précieuses. La tiare princière de Kuat ceignait son front avec une élégante simplicité. Lana n'avait jamais pu prétendre être belle, que ce soit selon les critères humains ou umbarans, mais elle avait tâché de combler cela en adoptant un port altier et confiant qui lui donnait une certaine majesté.

Elle toisait d'un air mauvais la délégation impériale qui attendait à leur côté, lorsqu'on les fit entrer dans la salle du Conseil. Avant même que les présentations ne soient faites, les Hutt commençaient déjà à s'en prendre les uns aux autres. Bon, cela ne changeait pas tellement de l'ambiance à laquelle elle était habituée au Sénat, mais ce n'était pas rassurant pour la suite des négociations... Et comme les mauvaises nouvelles étaient à l'ordre du jour, bientôt des explosions commencèrent à retentir, et ils se retrouvèrent coupés du monde, enfermés par les mesures de sécurité avant d'avoir pu dire bantha. Formidable. Bloquée avec des sith, des jedi et des Hutts. L'avenir s'annonçait radieux.

Instinctivement, elle se rapprocha un peu de Tore Ae, le jedi qui l'accompagnait. Son garde-chiourme officiel. Celui que l'Ordre Jedi avait assigné pour la surveiller. Un colosse de plus de deux mètres, tout en poils et en muscles, auprès duquel Lana se sentait minuscule. Il fallait bien avouer cependant que sa présence la rassurait. S'il y avait du grabuge, son physique guerrier laissait supposer qu'il saurait la défendre. Le whiphid restait encore une énigme pour Lana. Elle ne connaissait pas bien cette race, et était incapable de lire leurs émotions ou de décrypter leur langage corporel. En plus, il ne lui semblait pas très bavard, mais cela était sûrement parce qu'il n'avait simplement pas eu l'occasion de discuter. La sénatrice avait passé la majorité de son temps à se préparer pour cette entrevue avec les Hutts.

Très vite, Lana se sent la cible de tous les regards. Sa délégation était la plus avancée devant l'estrade soutenant les pesants seigneurs du crime. Attendaient-ils qu'elle débute ? Ou bien avaient-ils déjà lancé leur gaz toxique ? Entre cette menace et le fait d'être clairement considérée comme un être inférieur, sa patience allait être mise à rude épreuve. Heureusement, la sénatrice n'était plus une novice en diplomatie. Elle fit un pas en avant, les yeux rivés sur les grosses limaces qui lui faisaient face. La salle du Conseil n'était pas spécialement fortement éclairée, aussi ne portait-elle pas ses grosses lunettes noires. Tous pouvaient voir ses yeux pâles, légèrement brillants, sans émotions et pourtant si envoûtants. Elle s'inclina selon la tradition, comme toute personne non-Hutt devait s'incliner devant eux.


- Mes respects, Vos Excellences, fit-elle dans un Huttese convenable, quoique aigüe, puisqu'elle n'avait pas les imposantes cordes vocales des limaces.

Lana s'attachait a toujours connaitre quelques mots, le plus souvent les salutations formelles, des langues de ses interlocuteurs. C'était toujours flatteur pour eux, et cela tentait de montrer une certaine déférence pour les personnes avec lesquelles on serait amenées à négocier. Pour Lana, ce n'était qu'un outil politique parmi d'autres, mais un outil bien pratique pour entamer une discussion.

- Permettez moi de me présenter : je suis Lana Anthana, sénatrice de la République. C'est un honneur que d'avoir été invitée à négocier avec vous.

Lana avait décidé de les caresser dans le sens des replis de graisse. L'umbaranne avait longtemps étudié la race de ses interlocuteurs avant de se présenter ici. Les Hutts n'aimaient pas toujours qu'on leur tienne tête, et ne connaissaient au final dans leurs relations que les rapports de force. Si elle leur montrait par son attitude qu'ils pourraient avoir la main haute en négociant avec la République et être en position de force dans les accords qui suivraient, elle pourrait couper l'herbe sous le pied des envoyés impériaux.

- J'ai crû comprendre que cette réunion tournait autour du sort réservé au Hutt Borenga, et à une possible alliance avec l'un des deux camps en présence, elle tourna la tête un bref instant vers la délégation sith, dans la guerre qui se profile.

Ce qui n'était pas bien dur à deviner, mais bon, il fallait poser les bases pour bien démarrer. De plus, quand les Hutts commençaient à s'engueuler dans leur langue natale, son oreillette de traduction avait un peu de mal à suivre. Elle aurait sans doute pu prendre un droïde de protocole, mais elle n'appréciait guère ces boites de conserves.

- Vos Excellences, je vous encourage à considérer une alliance avec la République. Depuis que nous sommes voisins, nous avons ensemble apporté une certaine stabilité galactique qui nous as tous permis d'acquérir de nombreuses richesses. Si je peux me permettre de vous inciter à imaginer les fortunes qui pourraient être créées si nous resserrions encore un peu plus nos liens par une alliance. Les entreprises républicaines investiraient des sommes colossales dans votre économie pour profiter de vos méthodes et de votre main d’œuvre. En tant qu'alliés de la République, vous auriez des avantages fiscaux très importants...

Elle avait décidé de commencer par appuyer sur un point sensible des Hutts, à savoir l'argent. Il n'existait que peu d'espèces dans l'univers aussi cupides que ces limaces ! Il fallait leur faire miroiter tout l'argent qu'ils pourraient se faire. Leurs méthodes les rendaient beaucoup plus compétitifs que les entreprises du noyau, mais s'ils devenaient des alliés et que les taxes pour les entreprises extérieures à la République étaient diminuées, uniquement pour eux soit dit en passant... De l'argent sûr, légal et facile à se faire !

- Bien sûr, vous pourrez probablement obtenir les mêmes concessions financières en travaillant avec l'Empire, mais seulement sur un court terme. Si la République gagnait, elle verrait d'un mauvais œil que vous vous soyez alliés avec les sith. Si l'Empire gagnait... Et bien il se retournerait contre vous, et tenterait de vous détruire. La galaxie n'est pas assez vaste pour les Hutts et les sith, car la galaxie n'est pas assez grande pour les sith seuls. Quand ils n'auront plus personne contre qui se battre, ils entreront en guerre civile. Même peut être avant d'ailleurs.

Elle écarta les mains, fataliste. A ses poignets, de larges bracelets de bronze tintinnabulaient doucement les uns contre les autres.

- Je sais qu'il y a du profit à se faire durant une situation précaire comme celle que nous sommes en train de vivre, mais cela ne peut définitivement pas être rentable sur le long terme. Si les sith venaient à gagner, ils installeraient un chaos permanent, fait de guerres et de révoltes populaires. Vos Grandeurs ont été gratifiées d'une longévité extrêmement longue, aussi je sais qu'Elles sauront comprendre l'importance de cet argument.

Elle ramena les mains devant elle, les joignant dans son giron, adoptant une position révérencieuse.

- Nous avons prouvés ensemble durant des siècles et des siècles que la République et les Kajidics pouvaient vivre sereinement les uns avec les autres en faisant fructifier le commerce et les bénéfices. Pourquoi ne pas continuer ?
Ragda Rejliidic
Ragda Rejliidic
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Nar Shaddaa, trois heures, huit minutes et vingt-sept seconde avant la procédure de sauvegarde...

« Tu es sûre, EVA !? » demanda Radga, juché sur son éternel chariot répulseur. Etre enfermé dans son yacht commençait à lui peser... Aussi, tel un affamé, il sauta sans hésiter sur les maigres données, espérant se mettre quelque chose de consistant sous la dent. « Fait moi voir ça... » Avec agilité, ses petits doigts boudinés pianotèrent sur l'écran tactile du datapad fixé au tableau de bord de son véhicule. « Intéressant... Très intéressant même ! » Il passa en revue les images et les notes. « Oui c'est eux ! » les clichés plus flous les uns que les autres montraient une navette aux courbes semblables à celle d'une Hérald.

Incroyable. L'intelligence artificielle ne finirait jamais de l’impressionner. Depuis qu'il l'avait « libérée » de sa prison numérique au Sénat, pour lui offrir les systèmes informatiques de son yacht comme refuge, elle n'avait eu de cesse que de s'améliorer. Même les logiciels les plus performants que Ragda, plus connu sous le nom de « Fantôme » dans le milieu du trafic d'informations, avait développés n'arrivaient à sa « cheville ». En moins d'une demi-heure, elle était parvenue à recouper les données de millions de sources différentes : images orbitales, caméras en tout genre, et même les photos postées par d'illustres inconnus sur les réseaux sociaux les plus prolifiques ! Sous les yeux, Ragda pouvait ainsi observer un dossier retraçant en pointillés la trajectoire prise par la navette impériale depuis son arrivée dans le système, jusqu'à ce qu'elle disparaisse des écrans, probablement stationnée dans un hangar anonyme, quelque part à la surface. Il grimaça, moue concentrée. Bourrelets froncés.

« Ils doivent se trouver quelque part dans ce secteur. C'est une zone d'échange, il y a beaucoup de mouvements. Un endroit parfait pour passer inaperçu... Mais où sont-ils ?! Attend j'ai une idée. » Il fit graviter son chariot jusqu'à un grand écran plat. D'un geste de l'index, il fit passer la carte de son datapad vers celui-ci. « Il faudrait que tu t'infiltres dans le système d'alimentation du secteur... Non, pas pour l'endommager : seulement pour avoir accès aux relevés de consommation d'énergie, bloc par bloc... Voilà... Maintenant affiche moi les pics récents d'activités, qui coïncident avec leur heure supposée d'arrivée. Après un long voyage, la prudence voudraient qu'ils rechargent leurs batteries le plus rapidement possible, sans perdre de temps. » Face à lui, la carte tridimensionnelle vira en un dégradé allant de noir le plus profond au rouge le plus vif. Rapidement il isola tous les secteurs ne correspondant pas à ses critères de recherche. Après quelques instants, il n'en restait qu'un peu plus d'un millier, sur les dix milles initiaux. « C'est encore beaucoup trop ! Putain où se planquent-ils ?! Il nous reste moins de trois heures avant le début du Conseil... Il faut qu'on les retrouve, et vite !! »

****


Retour au présent, à bord de l'Agonie d'Ardos, yacht de luxe, dissimulé dans un immeuble proche de la tour du Conseil.

La communication sauta, quelques secondes. Puis l'image revint, pleine de parasites. Les voix, déformées, prirent soudain des intonations inquiétantes, surréaliste. Ragda pesta. La procédure d'isolation coupait techniquement tous moyens de communication, qu'ils soient entrants et sortants... Mais même ce genre de brouillage larges ondes disposait de ses limites. En y opposant un signal puissant, sur spectre d'émission très faible, il était théoriquement possible de passer au travers, à l'image d'une arme d'estoc transperçant d'une cotte de maille, pénétrant avec vélocité entre les maillons serrés. Si, en plus, ce signal d'un cryptage robuste permettant de limiter le bruit...

« Eva ! Dérive encore plus de puissance sur les antennes ! J'ai du mal à passer au travers ! » fit-il, agacé. A ce rythme, il allait vider les batteries de son yatch en quelques minutes seulement... Rah... Dix minutes. Il avait besoin de tenir dix minutes... Après cela n'aurait plus d'importance...

L'image se brouilla encore, puis paru soudain plus fluide. Une fine neige électronique continuait de danser aux quatre coins de l'écran... Mais c'était bien mieux... Et suffisant pour ce qu'il avait à faire. Ragda inspira un grand coup, avant d'expirer longuement. La tension monta en lui. Il jouait gros. Mais ce n'était heureusement pas la première fois qu'il jouait au petit droïde protocolaire. Face à lui, de l'autre coté de l'écran, les Hutts s'invectivaient dans le leur langue natale. Un langage que, bien évidemment, Ragda maîtrisait à la perfection.

****

Salle du Conseil des Kajidic,

R-4GD-4 fit un pas de coté, pour s'approcher du Seigneur Tsaw. De sa voix atone, répétant mot pour mot ce que prononçait son marionnettiste à quatre cent mètres de là, il lui fit un état des lieux simplifié :

« Maître, Bardulla est visiblement très agacé par notre arrivée, et celle de la délégation Républicaine » expliqua-t-il, chuchotant presque à l'oreille du Sith pour que ses mots ne fussent entendus de personne d'autre. « Vogda, notre allié, et Jiliac, notre principal opposant s'invectivent. Les autres Hutts semblent garder leur distance, pour le moment... J'ai d'ailleurs des dossiers sur chacun d'eux, maître, n'hésite pas à me consulter...  Par exemple, celui-ci est Rakka le Hutt. Pratiquement tout Tatooine lui appartient. Il se trouve actuellement dans une posture délicate, de subir les conséquenecs d'une guerre sur plusieurs fronts face à des tribus Tusken unifiées. Si je puis me permettre, je pense qu'il sera facile de la rallier à notre cause... Les cinq là bas sont des proches collaborateurs du Seigneur de Guerre Borenga. Difficile de dire ce qu'ils pensent de nous. Tout ce qui les intéresse, ce sont les profils qu'ils tirent d'Autoroute Hutt... »

Cette rapide analyse avait permis à Ragda, de l'autre coté de l'écran, d'observer plus attentivement les visages légèrement pixelisés. Face à eux se tenait la délégation Républicaine... Le Hutt dû retenir un hoquet de surprise lorsqu'il reconnu les traits de la Sénatrice de Kuat. De tous les membres du Sénat, c'était bien la dernière personne qu'il s' était attendu à trouver ici ! Depuis longtemps, il la soupçonnait d'être une Sith... Sans jamais être parvenu à prouver quoi que ce soit ! Calculatrice, perfectionniste, elle ne laissait jamais rien au hasard. Plissant des yeux, il l'observa attentivement, comme pour sonder ses traits. Que faisait-il ici alors ? S'était-il trompé sur sa nature ? A moins qu'elle ne cherchait à jouer à un double jeu... Mais avec un Jedi sur ses talons, difficile de le croire... Un Jedi d'une sacrée carrure de surcroît. Le Maître Tore Ae. Il ne l'avait jamais rencontré de visu. Seulement vu en imagine lorsqu'il s'était renseigné sur les personnes présentes à bord de Star Home lors de la crise de Makem Te. Il reprit :

« D'après mes logiciels de reconnaissance faciale... Il s'agit de la Sénatrice de Kuat, Lana Anthana et du Maitre Jedi Tore Ae... Mais mes dossiers sont fragmentaires à leur sujet. » fit-il, désireux de donner quelques billes à son acolyte, sans pour autant griller sa couverture en dévoilant des informations qu'un droïde protocolaire impérial ne saurait savoir. Puis il se tut, tout simplement, alors que la Kuati prenait la parole. Droit au but, comme à son habitude. Cette femme n'avait jamais été du genre à tourner autour du pot. Une qualité que Ragda aurait pu apprécier chez elle si elle n'avait pas tenté de l'étrangler par le passé... Chez les Hutt, la rancune était tenace. Son argumentaire se tenait... Mais il y nota plusieurs non pas des erreurs, mais des faiblesses. Faiblesses qu'il décida de rapidement mettre en exergue, afin de semer le doute dans les esprits.

R-4GD-4 fit un pas en avant, puis procéda à une courbette, atrophiée par la rigidité cadavérique de ses membres mécaniques.

« Ô puissants Seigneurs » fit-il, usant de flatteries éhontées... Là dessus Lana ne s'était pas trompée : ça marchait à chaque coup. N'était-il justement pas bien placé pour le savoir ? « Permettez moi de vous présenter mon Maître, le Seigneur Tsaw, représentant de l'Impératrice, érudit Sith de renommée Impériale. » Bien que parlant couramment le Huttain, il s'était exprimé en un basic des plus standard. Question de point de vue, mais Ragda estima que la Kuati prenait des risques inutiles en s’adressant à ses interlocuteurs dans leur langue natale... Il ne fallait pas oublier que ces énormes larves se croyaient les maîtres incontestés de la galaxie, des dieux vivants sur leurs terres... Alors voir la représentante d'une « espèce inférieure » massacrer leur langue avait dû en déranger plus d'un, même s'ils ne le montreraient pas nécessairement. Du moins, pas tout de suite : leur colère éclaterait seulement lorsque les enjeux ne satisferaient plus leurs appétits. « Merci de l'incommensurable honneur que vous nous faites en acceptant notre présence. Avant de laisser la parole à mon Maitre, je souhaite corriger les quelques imprécisions relevées dans le discours de Madame la Sénatrice, certainement due à une analyse un peu trop hâtive de la situaition » Ragda non plus ne tournait jamais autour du pot. Du moins rarement. Mais cette fois, il ne frapperait pas du poing sur la table. Il lui fallait garder la tête froide... Et l'esprit parfaitement logique, au risque de griller sa couverture :

« L'Empire Sith est une nation jeune et dynamique, en pleine croissance. D'un point de vue purement mathématique, tous les indicateurs montrent que la République est sur le déclin depuis l'apparition de celui-ci, ayant perdu des territoires et fait face à des troubles internes majeurs. L'Empire lui est stable : ce qui en fait un partenaire commercial bien plus fiable. A cela, il faut prendre en compte que la République dispose d'un système politique imprévisible, dont la tête change régulièrement... Il en résulte, logiquement, des risques à court terme de voir d'éventuels accords passés en ce jour être modifiés ou révoqués.

Bien sur, la république dispose d'une industrie plus diversifiée, d'un territoire plus vaste. Si mathématiquement elle semble plus attractive, il ne faut pas oublier que la législation y est complexe, basée sur des préceptes qui n'ont pas d'équivalents dans l'Espace Hutt. Je note trois cent quarante sept »
Chiffre énoncé au hasard. Gros coup de bluff. « Incohérences notables entre les principales lois Républicaines et les pratiques qui ont communément cours dans l'Espace Hutt. De ce point de vue l'Empire et l'Espace Hutt sont bien plus compatibles, à court, moyen et long terme.

Enfin, les conclusions relatives aux risques sécuritaires sont erronées. Basées sur des suppositions sans fondements. L'Empire n'a jamais fait preuve de la moindre agressivité envers votre Espace. Il est même déjà partenaire avec certains d'entre vous. La République, elle, compte dans son histoire – certes lointaine – des preuves flagrantes animosité envers vos ancêtres.

Ainsi, statistiquement, en ce basant sur des faits et non des idées pré-conçues, l'Empire est plus fiable que la République concernants les points abordés par Madame la Sénatrice. Ces précisions apportées, je laisse la parole à mon Maître, le Seigneur Tsaw qui saura, puissants parmi les puissants, vous transmettre les souhaits de notre Impératrice... »


R-4GD-4 regagna sa place, à coté d'Adin Sekoth, légèrement en retrait pour ne lui faire aucune ombre.









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Dans la salle du Conseil Hutt, une drôle d’ambiance régnait suite au déclenchement des alarmes. Les procédures de sécurité avaient barricadé les différentes entrées menant au lieu de tractation des chefs de clan hutt. Tore se trouvait là pour accompagner la délégation républicaine, et notamment la sénatrice de Kuat, Lana Anthana. Ex-Sith mais très influente au sein du Sénat galactique, l’Umbarane s’était vue octroyée la défense du Maitre Jedi pour le temps du conseil sur Nar Shaddaa. Sans plus de conviction, Tore avait accepté cet ordre sans discuter malgré ses réticences vis-à-vis d’une ancienne adepte du Côté obscur. Emanant du Conseil même de l’Ordre, il savait combien cette affectation était nécessaire. Quant à la sénatrice avait elle-même était nommée par la Chancelière de la République.

Autant dire que leurs deux présences étaient considérées comme importantes, mais pas forcément vues d’un bon œil par l’ensemble des Hutts se tenant devant eux. Si leur allié Jiliac Djiilo espérait favoriser un rapprochement entre l’Espace Hutt et la République, d’autres de ses condisciples ne voyaient pas l’avenir de cette manière. D’autant plus que le Conseil des Kajidics s’était formé pour débattre du sort du Seigneur de guerre Borenga. Les intérêts républicains et impériaux passaient au second plan… Du moins en théorie. Les Hutts étaient de très bons profiteurs de guerre, et Tore n’avait pas de doute quant à la volonté de chaque camp de tirer son épingle du jeu.

Tore ne savait pas se prononcer sur les sentiments de la sénatrice à son égard. Il l’imaginait mal apprécier sa présence à sa juste valeur mais ne montrait nulle trace d’un quelconque agacement. Il était là pour une mission précise, et son sens du devoir passait bien avant ses préoccupations personnelles. Tous deux n’avaient d’ailleurs échangé que très peu de mots depuis leur départ. D’un naturel discret, le Whiphid n’avait pas voulu déranger la sénatrice dans ses affaires pendant le trajet, ni même après leur arrivée. Il s’était contenté d’un rôle d’observation, échangeant avec les autres membres de la délégation républicaine sur la situation de Nar Shaddaa, de l’Espace Hutt et bien évidemment de la Galaxie dans sa globalité. Ainsi s’était-il fait une idée plus précise de l’importance que revêtait le Conseil Hutt aux yeux des acteurs galactiques.

Quand Lana Anthana s’éloigna de lui pour prendre place au pied des estrades, bien à la vue de tous les présents, Tore esquissa dans un premier temps un mouvement pour la suivre. Il fut stoppé net dans son geste par une vibration à sa ceinture. Son datapad s’agitait et bien que le moment fut plutôt mal choisi, Tore s’en saisit. Il devait s’agir d’une information de premier ordre pour qu’on le dérange ainsi au milieu du Conseil. Et il était bien loin d’imaginer ce qu’il allait apprendre…

S’éloignant du reste de la délégation un court instant le temps de recevoir dans un endroit moins bruyant le message, Tore tombe des nues quand la nouvelle parvint à ses oreilles. La République attaquait Dubrillon ! Les paroles du Maitre Jiljoo’Blankuna étaient sans détours, sans autre interprétation possible. Abasourdi dans un premier temps, sans voix à l’annonce d’une telle action de la part de la République envers l’Empire, Tore réalisa soudain qu’il détenait une information qui pouvait tout changer dans cette salle. Encore fallait-il savoir quoi faire de cette dernière. Pour le moment, il n’en avait pas la moindre idée et préférait garder le silence.

Sagement, il revint se placer à l’avant de la délégation républicaine. Il avait raté le début de l’argumentaire de la sénatrice de Kuat. Pour autant, même sans avoir à l’écouter, il aurait deviné que ses paroles sonnaient juste. Lana Anthana était connue pour ses talents d’oratrice et de diplomate, Tore ne se faisait pas de soucis sur les mots qu’elle avait employé. Sa gestuelle accompagnait comme il le fallait son flot de paroles, et le Jedi fut agréablement surpris d’entendre son point de vue sur les motivations impériales et sur les conséquences qu’aurait une alliance avec l’Impératrice. Vraie pensée ou faux semblant, Tore ne pouvait dire sur l’instant. Mais au moins la sénatrice défendait les intérêts de la République.

Evidemment, il aurait été trop optimiste de penser que les Impériaux laisseraient la sénatrice agir de la sorte sans rien répliquer en retour. De leurs rangs sortirent deux personnages pour le moins atypiques puisqu’il s’agissait d’un Muun, répondant au nom de Darth Tsaw, et d’un… droïde. Le plus étrange étant que ce fut l’être mécanique qui prit la parole en premier, argumentant contre les éléments soulevés quelques instants plus tôt par la sénatrice de Kuat. Cela interpela Tore, qui soupçonnait quelque chose de louche derrière ce droïde. Quoi ? Il ne pouvait le dire. Mais aux côtés d’un Seigneur de l’importance de Tsaw, son seul rôle aurait dû être de le présenter avant de lui laisser la parole. Ce qu’il fit bien évidemment. Mais la manière avait fait tiquer le Maitre Jedi, qui se tenait à présent sur ses gardes.

En balayant l’assemblée du regard, Tore se dit une nouvelle fois que l’information dont il disposait avait tout des caractères d’une bombe… Bombe qui pouvait mettre le feu aux poudres dans cette salle qui transpirait des tensions opposant l’ensemble des délégations présentes. Il devait impérativement mettre la sénatrice au courant de la situation, mais de manière discrète. Aussi se rapprocha-t-il de Lana au moment où le Seigneur Tsaw prit la parole à son tour.
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Les négociations qui devaient se livrer entre les parties en présence semblaient compromises dès le départ. La délégation Sith était composée d'une escorte respectable, et si Tsaw, dès les premières détonations, avait discrètement mis la main à la poignée de son sabre, il savait qu'il avait moins à craindre pour sa vie, que pour la tenue des discussions. Il ne s'était pas attendu à ce que la situation, à l'arrivée du groupe dont il était le porte-parole, fût d'emblée si chaotique. Les Hutt s'invectivaient comme si ils étaient entre eux, et qu'il ne tinssent pas compte de la présence des représentants impériaux et républicains, signifiait éloquemment la confiance qu'ils avaient en leur propre puissance, en regard des deux "grands galactiques".

Les évènements s'annonçaient tendus, et le Muun ne pouvait s'empêcher de voir, dans ces troubles soudains, la main de Borenga. Il soupçonnait d'emblée le dissident Hutt d'avoir saisi l'occasion de cette entrevue pour semer d'avantage encore la discorde, et paralyser toute entreprise d'entente entre les principales forces politiques. La dizaine de personnes qui composait la délégation Sith s'était mise d'accord pour surveiller l'évolution des évènements au dehors, tandis que Tsaw parlementerait.

Ce dernier, silencieux et attentif, avait accordé une oreille amusée aux propos de la sénatrice Anthana, qui avait ouvert les discussions. Étouffant un ricanement moqueur, il avait laissé l'Umbaran entamer sa première apostrophe par une critique vigoureuse contre l'Empire, qui lui avait paru pour le moins cavalière et imprudente. Le Muun s'étonna à part lui, qu'une politicienne apparemment chevronnée (sinon, pourquoi aurait-elle été désignée par la Chancelière Kira ?), se montre aussi grossière, dans sa tentative de séduction des Hutt, comme dans son attaque verbale contre les Sith.

Au moins, cela avait le mérite de poser directement le tableau. Ce qui devenait de plus en plus visible, avec les mois, se concrétisait dans la prise de parole de la sénatrice. La guerre s'annonçait, et le gouvernement Kira semblait décidé à en prendre la responsabilité, sinon l'initiative. Mais en la circonstance, alors que les Hutt étaient censés être réunis pour une question toute différente, que cette femme se permette de, pour ainsi dire, forcer la main aux cartels, ou, du moins, les travailler oralement d'une façon très directe, voire brutale, tout cela parût grossier au Muun.

Ce dernier avait été circonspect, lorsqu'il avait appris qu'un droïde protocolaire l'accompagnerait dans les discussions. Il n'avait pas la moindre expérience des questions diplomatiques, ceci dit, et l'automate semblait être tout indiqué pour cette assistance, ce qui se confirma lorsqu'il lui dressa le tableau des partis en présence. En revanche, le Sith fut étonné de voir l'engin prendre la parole avant lui, non seulement pour se livrer aux salutations d'usage vis-à-vis des Hutt, mais aussi pour défendre l'Empire face aux attaques de la sénatrice. Retenant un mouvement, le Muun décida de laisser faire le droïde.

Dévoiler son embarras aux Hutt eût été préjudiciable pour la délégation Sith. Il préféra donc attendre calmement que la parole lui fut accordée, sans rien montrer de sa surprise face au culot relatif du droïde protocolaire. Lorsque ce fut le cas, il avança lentement, ne jetant qu'un bref coup d'oeil à la délégation républicaine, avant de considérer le cénacle Hutt qui lui faisait face. Il s'inclina. "Mes Seigneurs, en même temps que mes respects, je viens vous présenter ceux de l'Impératrice Ynnitach. Au nom de Sa Majesté, je vous salue, et vous adresse les voeux de prospérité de notre souveraine."

Il se redressa. "Je dois dire, puissants Hutt, que je suis surpris de la tournure que prend ce début d'entretien entre nous-mêmes et la délégation de la République. Pour ma part, il m'avait semblé que nous étions ici pour discuter du sort à réserver à Borenga. En quittant l'Empire, nous avions réfléchi, moi et mes collègues, aux mesures à prendre pour châtier ce dissident, qui met en péril, non seulement l'image de vos Excellences et leur stabilité dans la galaxie, mais la paix universelle."

Un bref regard fixe lancé aux républicains et à leur représentante, le Muun prit son inspiration, afin de renforcer par cette pause le poids de sa dernière phrase. "Ma foi, si j'avais su que nous devions nous livrer à une lutte de séduction avec la République envers vos Excellences, j'aurais encouragé la délégation impériale à passer sur le cas de l'individu dont il est question, et à préparer l'exposé des avantages d'une alliance entre vous-mêmes et l'Empire. Mais je ne vois franchement pas en quoi il est respectueux envers les chefs que vous êtes, de vous aborder comme le feraient de vulgaires représentants de commerce.

Car, que vient donc de dire Madame la Sénatrice ? Elle parle d'une guerre qui se profile, pour reprendre ses termes exacts. Autrement dit, sa première parole est pour poser brutalement le tableau menaçant d'un cataclysme galactique. Ce faisant, elle paralyse toute réflexion, et toute possibilité de distanciation vis-à-vis de l'état actuel des relations entre les puissances. Je ne vais pas faire l'innocent, Mes Seigneurs : nous vivons des temps troublés, et oui, l'Empire et la République sont dans une situation difficile, de crise latente. Mais qui dit qu'une guerre en découlera forcément dans les semaines ou mois à venir ? Ma foi, la Sénatrice Anthana vous force la main, rien de plus. Que doit-on en conclure ? Bluff ou menace ? En effet, je n'ai pas connaissance que Sa Majesté Ynnitach ait récemment parlé d'une rupture de la trêve d'Artorias."


La main droite posée sur le flanc, il se redressa. "Je n'ose croire que la République, par la bouche de sa représentante, ait l'intention d'annoncer d'une façon voilée la reprise des hostilités. Ce serait d'ailleurs purement contradictoire avec ce que j'ai pu entendre de la suite de l'intervention de Madame Anthana." Avec un sourire fin, il porta plus longuement son regard sur Vogda le Hutt, allié officiel de l'Empire, ainsi que sur Bardulla, et Rakka. Il souhaitant lancer des signaux, particulièrement au Hutt le plus autoritaire du cénacle, mais aussi à celui dont la position sur Tatooine, particulièrement précaire, nécessitait le soutien d'une puissance extérieure. Il jeta de brefs regards à d'autres Hutt parmi les plus discrets et tacites, dans une volonté d'établir un semblant de complicité. Au ton direct et calomnieux d'Anthana, il voulait opposer le réalisme politique, et la prudence calculatrice.

"En effet, avec un aplomb remarquable, la sénatrice entend vous obliger à choisir votre camp, et ce, par une menace tacite. A l'en croire, la guerre est vraiment pour demain, et il vous faut prendre le parti de la République, car des deux belligérants, elle est celui dont la vengeance, au cas où vous viendriez à soutenir le parti adverse, serait la plus douce. Admirez la sérénité avec laquelle on vient vous poser brutalement les termes d'une alliance ! Ainsi, sans la moindre preuve, la Sénatrice Anthana vous assure que l'Empire s'apprête à vous exterminer, si jamais vous refusiez de prendre son parti ! Ensuite, elle est assez magnanime, pour vous laisser l'alternative d'un courroux de la République, qui vous laisserait néanmoins la vie sauve, au cas où vous commettriez l'erreur de ne pas la soutenir totalement, dans les combats qui, soit-disant, s'annoncent."

Simulant un air las et dépassé, le Muun poussa un soupir ironique. "Excellences, je suis navré de voir la mauvaise image dont l'Empire souffre au-delà de ses frontières. Sans fondements, ni aucune démonstration, j'apprends que la Galaxie ne serait pas assez vaste pour contenir nos puissances respectives ! Quelle discussion serait donc possible entre nous ? A l'extrême limite, selon Madame Anthana, vous n'auriez même pas du nous convier ici ! Que peuvent donc se dire des individus qui, de toute évidence, ne sauraient se tailler une place dans la Galaxie, chacun de son côté, sans que la moindre entente soit possible, sans même qu'il soit envisageable qu'ils cherchent à établir un statu quo profitable, au lieu de s'exterminer mutuellement ?

Je m'attriste d'apprendre que nous sommes incapables, par ailleurs, de régenter nos mondes d'une façon intelligente et équilibrée, ou de viser à construire une civilisation stable et prospère. Il semblerait que la Galaxie ne soit pas assez vaste pour nous seuls, Mes Seigneurs, et qu'enfin, nous ne soyons même pas capables de concourir à un objectif commun, sans nous entre-déchirer. C'est à se demander pourquoi notre existence serait tolérée ! Sommes-nous même une civilisation ? Je crois que la Sénatrice nous voit comme des bêtes sauvages incapables d'établir quelque ordre que ce soit, même dans notre propre espace historique.

Dès lors, Vos Excellences, je crains que la délégation Sith n'ait rien à faire ici, selon la Sénatrice. Faudrait-il donc que mes collègues et moi-même reprenions la route de notre Espace, en devant préparer l'annonce à Sa Majesté, que la galaxie entière se prépare à nous rayer de la carte, qu'elle est unanimement convaincue qu'il en va du bien et de la paix universels ? Peut-être est-ce le cas, Madame Anthana. Mais peut-être aussi cette conclusion navrante ne s'impose-t-elle que dans votre imagination ? Peut-être que les Kajidiic avaient en tête de préserver la paix commune, au lieu de conformer leur action à vos fantasmes, lorsqu'ils ont invité toutes les parties à s'entendre sur le sort à réserver à l'élément qui, présentement, travaille à semer la discorde ? Peut-être, enfin, la sagesse que témoigne leur décision de nous inclure aux délibérations devrait-elle vous inspirer ?"


Il reporta son attention sur le cénacle des Kajidiic, qu'il embrassa d'un vaste regard circulaire, pour bien montrer qu'il souhaitait considérer l'ensemble des chefs en présence. "Nous sommes, avant tout, présents afin de nous mettre d'accord sur la résolution du trouble actuel, qui nous concerne et menace tous. Ce que l'Empire veut dire aujourd'hui, c'est qu'il ne peut pas tolérer un élément de chaos et de confusion, au sein d'une Galaxie qui n'en a vraiment pas besoin. Il l'a prouvé, en respectant ses engagements à ne pas ébranler la neutralité des systèmes du Nord Galactique. Ces mondes ont-ils eu à se plaindre des activités de nos flottes, au cours des derniers mois ? Quelle annexion, quels combats, quelles menaces ont-ils eu à subir de notre part ? Au contraire, il me paraît clair que Sa Majesté a prouvé sa bonne volonté, en intimant ses troupes de se comporter d'une façon exemplaire, et scrupuleusement respectueuse du droit, lors des opérations de l'année qui vient de s'écouler."

La manœuvre du Sith, dans sa première intervention, avait clairement pour but de disqualifier d'emblée la Sénatrice Anthana. Certes, nul n'était dupe : que la guerre menaçait de reprendre entre l'Empire et la République était un secret de polichinelle. Mais Tsaw, qui savait bien que l'Empire ne faisait rien d'autre, depuis le Traité d'Artorias, que se préparer à la reprise des offensives, pensait avant tout, dans les débats présents, à la situation propre des cartels. L'Espace Hutt n'avait pas eu à souffrir directement, depuis les premiers combats entre les deux puissances galactiques. Il n'avait eu de cesse de se tenir à l'écart des guerres qui avaient déchiré la Galaxie en dix ans et quelques. Il avait ses propres dissensions internes, et ses propres intérêts.

Le Muun était convaincu que l'amitié des principaux clans Hutt, était indispensable à l'Empire, pour s'assurer la victoire contre la République. Mais il savait aussi à quel point ces individus étaient, sous leurs apparences grossières et répugnantes, de fins politiques. Il préférait respecter le strict protocole diplomatique au prix d'une certaine comédie, que confronter trop directement les Hutt aux choix qu'inévitablement, ils seraient amenés à prendre. Il n'ignorait pas qu'il parlait à des individus dont l'expérience de la politique était multimillénaire. Aussi avait-il opté pour la carte de la finesse, dans un premier temps. Il se tenait prêt à adapter son discours, en fonction de la tournure des évènements. Croisant ses bras grêles, évitant de témoigner quelque attention à la délégation républicaine, il considéra l'assemblée.

"Aussi, Excellences, la question est-elle de savoir que faire de Borenga. Voici la proposition de Sa Majesté : que toutes les puissances que menace l'activité de ce renégat collaborent pour le traquer, et préparer le jugement devant lequel il sera présenté. Que ce jugement soit assuré par vous-mêmes, sans intervention de personne d'autre. Que la République et l'Empire s'engagent à soutenir vos Excellences, dans la résolution du problème causé par cet individu, et pour respecter votre décision, concernant la peine à lui infliger. Que nous nous engagions tous, enfin, à préserver la sécurité galactique, en publiant une clause universelle pour la paix et la stabilité, qui prendra compte des risques potentiels causés par un particulier, qui voudra compromettre notre entente en vue d'intérêts privés, comme l'a fait Borenga. Que nous soyons tous disposés, enfin, à suivre une ligne de conduite dont nous fixerons ensembles les termes, qui devra permettre une gestion et un dialogue communs, concernant les troubles divers qui pourraient menacer à nouveau la Galaxie, ses peuples et ses mondes. Voilà qui me semble propice à assurer une véritable défense du droit des gens. Sont-ce là les paroles d'un Empire divisé, toujours menacé par la guerre civile ? En toute modestie, Sa Majesté entend lancer une entreprise bien plus marquée par la stabilité qu'un Sénat brouillon, en perpétuel désaccord, et dévoré de l'intérieur par les intrigues..."

Il se tut, laissant soin aux principaux chefs Hutt de réagir à cette proposition. Le Muun savait évidement à quoi s'en tenir : il vendait du vent à ses interlocuteurs. L'Empire n'avait pas la moindre intention d'établir une concertation universelle de ce genre. Mais Tsaw voulait tendre une perche aux Hutt. En soumettant un projet aussi raisonnable et abstrait, que personne ne respecterait si il venait à voir le jour, il passait tacitement un message aux cartels : l'Empire leur proposait un partenariat officieux, qui devait aussi bien concurrencer la primauté dont la République bénéficiait en cette matière, via les milliers de représentants qui peuplaient le Sénat, que poser les termes d'un partage de la Galaxie par les Sith et les Hutt. Autrement dit, il leur offrait de considérer d'ors et déjà les modalités du dépeçage, réalisé par eux, des milliers de mondes, que la reprise inévitable des hostilités, mettrait à portée d'une vaste entreprise d'expansion menée au détriment de la République. Sous couvert d'une généreuse promotion du droit, il s'agissait tout simplement de s'entendre sur la nouvelle configuration politique que l'Empire annonçait, confiant en ses nouvelles victoires à venir.
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Alors qu'elle s'était attendue à voir le seigneur sith prendre la parole après son allocution envers les seigneurs Hutts, elle fut plutôt surprise de voir le droïde parler en premier. La boite de conserve, parler avant même son maitre ? Le muun était-il donc si procédurier ? Non, à voir son visage, il avait l'air autant surpris qu'elle-même. Bien sûr, il le cachait très bien, mais les traits des muuns étaient suffisamment humanoïdes pour que Lana puisse déchiffrer leurs expressions faciales. En tant qu'umbaranne, ancienne sith et politicienne depuis des années, peu de gens pouvaient la concurrencer dans ce domaine. Cependant, cette information ne l'aidait pas beaucoup. Tout juste supposait-elle que le droïde finirait à la casse si son maitre avait le sang aussi chaud que celui du sith moyen.

Elle n'avait cependant rien à redire sur l'argumentaire de la machine. Pourquoi répondre à un droïde de toutes manières ? Pourquoi croire ses chiffres ? Les sith avaient très bien pu lui trafiquer le cerveau pour modifier les valeurs, qui n'avaient ainsi aucun poids dans l'argumentation. Les Hutts étaient probablement au fait de ce type de manipulation, eux-mêmes utilisaient beaucoup de droïdes, et les détournaient fréquemment de leur utilisation initiale. En grands calculateurs, ils ne manqueraient sûrement pas de vérifier les données annoncées par le tas de ferraille de la délégation impériale. Si ce qu'il annonçait était vrai, Lana aurait eu bien du mal à trouver un contre-argument. Si les chiffres qu'il avait annoncé étaient erronés... Oh, elle rêvait que cela retombe sur la délégation impériale. Cela lui épargnerait de la salive !

Maitre Ae, sa nounou jedi de la délégation républicaine, restait un peu en retrait, les traits indéchiffrables. Il n'avait pas encore participé à ce petit débat improvisé. Se considérait-il seulement comme un garde du corps ? Lana ne savait pas trop quoi en penser. Elle aurait apprécié un peu de soutien, surtout après ce qu'elle avait fait pour l'Ordre, mais en même temps, elle savait que les Hutts n'appréciaient pas forcément la trop grande droiture des jedi. Si le whiphid se mettait à jeter les préceptes de pureté à la figure obèse des Hutts, la délégation républicaine risquait de sortir les pieds devant. Lana décida de ne pas s'en inquiéter. Ce n'est pas comme si elle avait un quelconque pouvoir sur le jedi pour l'empêcher d'intervenir s'il le souhaitait.

Vint le tour du seigneur sith. La sénatrice écouta avec attention le discours de son interlocuteur. Ce muun devait être un politicien. S'il ne l'était pas, il avait dû l'être dans une vie antérieure tout du moins. Il maitrisait bien les mots, ainsi que sa gestuelle. Cependant, Lana le plaignait presque. Elle savait ce que c'était que d'essayer de défendre les valeurs des sith et de l'Empire. Énoncer des demi-vérités, des mensonges, ou encore tenter de rabaisser son interlocuteur plutôt que de se baser sur un argumentaire solide. L'ancienne sith avait été à sa place, quelques années auparavant. Cela ne lui avait pas réussi, elle avait décidé de changer de camp depuis. Elle se demanda un vague instant si elle aussi aurait à utiliser des coups bas, à présent qu'elle pouvait se permettre de frapper de front. Pas pour l'instant...

Comme elle s'y était attendue, les paroles du sith étaient creuses. Son discours ne contenait que du vent, de la poudre aux yeux et des paroles mielleuses suffisament bien présentées pour appâter son auditoire. Il éprouvait exactement les mêmes problèmes que Lana lorsqu'elle était à sa place, et il utilisait plus ou moins les mêmes techniques. Cela avait en général bien fonctionné pour l'umbaranne, mais elle avait en général affaire avec des citoyens lambdas, ou des humains... Ici, leurs spectateurs et leur jury étaient des Hutts. Une espèce capable de vivre près d'un millénaire, et qui était en général très au fait des intrigues politiques. Allaient-ils réellement tomber dans le panneau ? De la même manière, la sénatrice doutait fortement que le fait de l'avoir dénigrée, au cours d'une tirade fort longue par ailleurs, ne l'aide beaucoup dans son affaire : aux yeux des seigneurs du crime, ils étaient tous deux des êtres inférieurs, des insectes, alors un peu plus ou un peu moins...


Heureusement pour elle, le muun avait laissé des failles dans son argumentaire. Quel discours n'en avait pas, après tout ? Seulement, Lana aurait été bien idiote de ne pas les exploiter !


- Je tiens à rappeler au représentant impérial ici présent, qui semble considérer que je vous force la main afin de vous faire sortir de votre neutralité, que ce sont Vos Grandeurs qui ont manifesté leur désir de rejoindre un camp dans le conflit qui s'annonce. Le seigneur du clan Djiilo l'a très clairement exprimé, et ce dès la première phrase qu'il a prononcé en notre présence. Le seigneur du clan Dejsadii l'a également annoncé, et personne n'a semblé émettre d'objection. Je n'ai fait qu'essayer humblement de m'adapter au mieux aux demandes de Vos Excellences...

Elle s'inclina devant l'ensemble du Conseil, presque comme une servante l'aurait fait. Elle estimait que les Hutts préféraient les êtres serviles qu'ils estimaient pouvoir manipuler, aussi, même si cela lui en coûtait énormément, elle serait la plus humble des umbarannes devant les limaces. Le jedi, à ses côtés, avait fortement intérêt à rapporter ses actes devant le Conseil ! Si ce n'était pour eux, et pour Emalia, elle ne ferait pas autant d'efforts !

Contrairement au Muun, elle ne tenterait pas de cacher ses intentions à travers des mensonges et des faux semblants, à jouer sur les mots, en niant ou parodiant ce que tout le monde pensait en son for intérieur. Elle avait dépassé ce stade. Cela ferait-il d'elle une meilleure politicienne ? Ses mauvaises habitudes reviendraient-elles rapidement malgré ses bonnes résolutions ? En tout cas, elle ne souhaitait pas jouer à la plus maligne avec des seigneurs Hutts... Cela lui reviendrait bien trop sûrement dans la figure !


- Mais comme le sujet du seigneur Borenga a été si élégamment introduit, je vais exprimer à Vos Grandeurs l'opinion de la République à ce sujet. La chancelière estime qu'il serait inacceptable qu'un non-Hutt se permette de juger un membre de votre éminente espèce, tout du moins sans votre consentement. Aussi la République acceptera-t-elle si Vos Excellences souhaitent juger elles-même le seigneur Borenga.


Elle avait conservé l'utilisation du titre de Borenga, tout d'abord car il restait un Hutt, et que ses congénères verraient peut être d'un mauvais œil qu'une espèce inférieure ôte le titre d'un des leurs, même si eux-mêmes ne s'en privaient pas. De plus, certains seigneurs de guerre présents avaient été, et était peut être même toujours proche de Borenga. Il ne s'agissait pas de les mettre de travers. Dans ce bras de fer invisible que la délégation républicaine faisait avec les impériaux, Lana était persuadée que la victoire reviendrait non pas au plus éloquent, mais bien à celui qui ne commettrait pas l'erreur d'énerver les Hutts !

- Cependant, si Vos Excellences préfèrent que la République se charge du procès, le Sénat se fera un plaisir d'accéder à votre demande... Quelles qu’en soit les conditions. Elle s'en montrera par ailleurs grandement reconnaissante.

Sur ce coup là, elle pensait avoir joué bien plus finement que son homologue. Non seulement, elle laissait le choix au Conseil des Hutts de laver leur linge sale seuls ou bien de le donner à la République pour qu'elle fasse le sale travail à leur place, mais en plus elle leur laissait dicter les conditions. S'il voulait un procès truqué, Lana n'aurait aucun mal à leur arranger cela. Il lui suffisait de faire passer les Hutts pour des alliés, de vouloir respecter leurs coutumes, de vouloir faire de Borenga un exemple, quitte à faire une exception à la peine de mort... Ce n'est pas comme si les citoyens allaient lui reprocher cela. Tout le monde voulait la tête de Borenga au bout d'une pique. Lana proposait simplement de se salir les mains à la place des Hutts s'ils le voulaient, et de les récompenser le cas échéant !

- Je souhaiterai à présent répondre à mon interlocuteur concernant ses palabres sur la guerre qui ne viendra peut être pas. Je pense que personne ici n'est dupe, et encore moins Vos Grandeurs. Je ne peux m'avancer sur celui qui déclenchera cette guerre, mais il est inévitable qu'elle éclate dans un avenir proche, moins d'une vie d'homme selon toute vraisemblance. Prétendre le contraire serait à mon humble avis insulter l'intelligence des clairvoyants membres du Conseil ici présents, en plus de leur faire perdre leur précieux temps, ce qui serait inexcusable !
termina-t-elle d'un ton légèrement indigné, bien que parfaitement modulé pour rester calme.

Pour beaucoup d'autres espèces, une telle accumulation de louanges les auraient mis en colère, car ils auraient cru à une parodie, ou bien à de l'ironie, mais pas les Hutts. Les gens s'accordaient en général sur cela. Ils avaient l'habitude d'être craints et révérés tels des dieux vivants, et selon Lana, ce genre de choses ne faisaient que flatter leur égo surdimensionné. Le respect que le monde leur devait était assez haut de base. Elle était bien placée pour le savoir, car son propre égo était presque aussi grand que le leur ! En tout cas, elle espérait presque voir le muun poursuivre sur la voie du déni... Cela ne ferait que montrer aux Hutts qu'il brassait beaucoup d'air pour peu d'arguments.

Lana se tenait debout, les mains jointes devant elle, les yeux légèrement baissés dans une attitude révérencieuse. Malgré sa position statique, elle gardait les épaules lâches et le cou détendu, et n'apparaissait ainsi pas crispée aux yeux des autres, mais plutôt comme humble tout en restant sûre d'elle et de ses propos. Il fallait bien dire qu'elle était soulagée. Visiblement, le sith et son entourage ne l'avaient pas reconnue. Cela lui faisait un poids de moins sur les épaules. Il fallait jouer cette partie politique avec précaution, aussi avait-elle limité au maximum son temps de parole. L'inverse aurait probablement ennuyé les Hutts. Le temps, c'était de l'argent. Un proverbe qui était peut être d'origine Hutt, pour ce qu'elle en savait !
Ragda Rejliidic
Ragda Rejliidic
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Ragda, silencieux, écouta, observa attentivement les intervenants. D'abord le Seigneur Tsaw, incisif, puis la Sénatrice Anthana plus calme et posée... Le Maitre Jedi, en retrait, ne prononça pas le moindre mot. Se réservait-il pour le moment qu'il jugerait opportun et décisif ? Les Hutts, sur leurs estrades, eux aussi demeurèrent silencieux, trop silencieux... A quoi pensaient-ils ?

Difficile à dire, impossible même.... Et, clairement, l’ex-Sénateur était bien placé pour savoir que l’esprit de ceux de son espèce pouvait se révéler incroyablement tortueux. Aussi, il ne chercha pas plus longtemps à tenter de les percer. Ses... congénères... Se manifesteraient bien assez vite, une fois le divertissement terminé.

Avachi sur un très large fauteuil, Ragda ne quittait donc la scène des yeux, datapad ramené à moins de trente centimètres de son visage. Il s’efforçait même de ne pas cligner des paupières. Périodiquement, il pestait, seul. La réception, toujours de qualité très moyenne, l’empêchait d’apprécier toutes les subtilités du débat, tels les imperceptibles et fugitives expressions faciales, ou autres langages corporels. Un handicap considérable ! Mais cette... distance, lui offrait quelques avantages : comme celui, par exemple, de disposer du recul nécessaire pour mieux analyser et comprendre les paroles de chacun, loin du feu de l'action et de l'exaltation du débat... Ou d’insulter copieusement les intervenants ! La Sénatrice Anthana ! Il la détestait jusqu'au plus profond de son âme graisseuse ! Mais il devait bien, pour son plus grand déplaisir, lui reconnaître un aplomb certain : Elle ne se dégonflait clairement pas, comme insensible aux attaques portées à l'encontre de ses démonstrations… En posant ainsi le débat, proprement, calmement, elle cherchait peut-être à provoquer le Seigneur Tsaw, l’inciter à durcir le ton, afin de mieux mettre en exergue ses postulats initiaux… Une stratégie qui démontrait sa redoutable intelligence et maîtrise de ce genre d'exercice. Lui-même en avait fait les frais, à plusieurs reprises, lors de leurs joutes au sein de la rotonde.

Au delà des positions de chacun, finalement prévisibles, Ragda s'avoua surpris quant au sort que chaque délégation proposait de réserver au gros Borenga. Plusieurs fois même, imperceptiblement, il secoua la tête, quelque peu... déstabilisé, comme si le plan qu'il s'était, mentalement, échafaudé branlait de plus en plus, risquant même de s'effondrer. Aucune d'elles ne chercherait donc à négocier pour obtenir la tête du Seigneur de Guerre ? Encore une fois, il pesta... Lui qui s’était imaginé Empire et République s’entre-déchirer sur cette question, avec les Hutt en toile de fond cherchant à faire monter les enchères... Il soupira... Mais au même instant d'autres idées germèrent. Des idées osées, risquées... Mais tellement... Tortueuses ! Et comme Ragda n'avait jamais pu résister à un pari douteux...

Malgré l'excitation et l'impatience, le Hutt se força tout de même à prendre quelques secondes de réflexion, alors que la Sénatrice Anthana terminait son allocution. Il lui faudrait la jouer fine, avec subtilité, de manière détournée... Hors de question de prendre la parole avec droïde devant toute l'assemblée... Pas après sa première intervention ! Aussi, cette fois, il décida de s’adresser au Seigneur Tsaw uniquement. De quelques pressions sur l'écran tactile du datapad, il manipula R-4GD-4 afin que celui-ci se penche lentement : 

« Maître… Permettez-moi d’attirer votre attention sur les premières conclusions de mes logiques analytiques... » fit la machine, répétant les propos de son marionnettiste, d'une voix synthétique sans intonation. Aussi proche du Seigneur Sith, il put se permettre de baisser le volume, afin qu'aucune autre personne ne puisse les entendre. « Comme j'ai pu vous l'affirmer précédemment, il y a dans ce Conseil cinq Hutt intimement liés au Seigneur de Guerre Borenga, dont la puissance et la renommée dépendent directement des revenus générés par l’autoroute Hutt.

Or une chute brutale de Borenga pourrait entraîner un éclatement de ses territoires, et donc une instabilité locale susceptible de causer une crise majeure à l'embouchure de cette route commerciale vitale. Il paraît pertinent de prendre en compte ce paramètre pour optimiser une résolution favorable aux négociations en cours ! En effet, un tel risque pourrait influencer les décisions de nos hôtes, désireux de préserver cette manne financière. J'estime qu'il existe un risque de 58,4% »
Encore un chiffre lancé au hasard. « De voir les cinq alliés de Borenga le défendre s'ils jugent le risque trop élevé. Situation qui conduirait à un enlisement des discussions.

Ainsi, mes analyses démontrent qu'il conviendrait de proposer une alternative acceptable au Seigneur de Guerre Borenga : Un... Candidat pour le remplacer. Si, par exemple, le Seigneur Vogda dispose des qualités requises, déjà acquis à notre cause, citer son nom entraînerait une levée de boucliers de ses congénères, qui verraient en lui un concurrent dangereux. Il faudrait plutôt... proposer un Hutt qui ne représenterait aucune menace. Un Hutt ayant un certain charisme, une certaine expérience politique, mais qui pourrait être vu comme un pion manipulable... Et mes bases de données viennent de trouver le candidat idéal : »
Le silence dramatique ne dura qu'une poignée de seconde :

« Le Seigneur Ragda Rejliidic » fit-il, toujours sans la moindre intonation. De l'autre coté de l'écran, le petit cœur enrobé de graisse du Hutt manquait de se rompre à chaque battement devenu incontrôlable. Il suait à grosses gouttes, conscient du coup de bluff incroyable qu'il tentait. Mais, cette fois sans perdre de temps, il reprit, pour argumenter  :

« Ex-Sénateur Républicain, il s’est mis au service du Seigneur de Guerre Borenga il y a peu. Il n’a aucune réelle influence au sein de l'Espace Hutt. Il ne représente donc aucune menace imminente. De plus, d'après mes archives, il aurait été en contact avec l'Impératrice à plus d'une reprise. Il pourrait, à terme, devenir un allié potentiel de l'Empire si celui-ci lui apportait son soutient pour accroite son influence au sein de l'Espace Hutt.
 
Et enfin, dernière information intéressante : il a été destitué suite à son alliance avec le Seigneur de Guerre Borenga lors de la crise de Makem Te… Ce serait une provocation envers la République, et vous pourriez certainement profiter du tôlée que susciterait cette proposition au sein de la délégation adverse... »


Si avec ça, il n'arrivait pas à le convaincre ! Que faudrait-il ?!
 
« Maître, je n'ai pas été programmé pour formuler moi-même ce genre de requête. Je ne peux outrepasser les droits qui m'ont été attribués. Mes entraves internes m'interdisent toutes prises d'initiatives autres qu'exposer les défauts d'argumentation dans les discours adverses. Néanmoins, il serait logique de prendre en compte mon analyse : en vous présentant comme un allié désireux de trouver des solutions viables pour préserver la stabilité et la prospérité de leur Espace, les Hutt se rallieront à vos propositions. Une première étape vers des accords plus poussés autours de questions plus stratégiques. Comme, par exemple, notre accès à l'Autoroute Hutt pour étendre nos possibilités commerciales... » 
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Du vent. C’est ce que vendait le Seigneur Sith à l’auditoire hutt qui lui faisait face. Evidemment, il s’agissait d’un discours politique et cherchant à amener ses interlocuteurs dans son camp, à les convaincre de son utilité et de son bienfondé plutôt que ceux de la République. Loin d’être un politicien ou un expert des joutes diplomatiques galactiques, Tore était suffisamment expérimenté pour comprendre que Tsaw caressait les Hutts présents dans le sens du poil, si seulement ils avaient eu du poil… Il serait malgré tout étonné de voir les représentants des clans tomber dans le panneau brandi par la délégation impériale. Exception faite de leurs alliés déjà établis en territoire Hutt, le Jedi ne pouvait pas imaginer les autres seigneurs se laisser berner par les paroles vides délivrées par le Sith.

Et c’était bien pour ça qu’il n’aimait pas la politique. Tout admiratif qu’il était de leurs convictions et de leur usage des mots et des gestes, la sénatrice et l’impérial n’étaient que dans un dialogue de sourds. Ca n’était pas nouveau, mais un débat de ce genre ne conduisait que très rarement à une véritable entente entre tous les partis. Le Sith eut malgré l’audace de proposer une telle issue – sans en croire un traitre mot, évidemment –. Toujours fut-il que cela ramena le débat à son but premier : décider du sort du Seigneur de guerre Borenga.

La sénatrice Anthana embraya aussitôt sur le sujet, en proposant au Conseil Hutt qu’il se charge lui-même du jugement de leur congénère. Malgré tout, elle plaça la République en charge du procès si telle était la volonté des seigneurs Hutts. Pour s’approprier un tel appui, elle était prête à mettre de côté quelques principes républicains. Tore n’était pas persuadé de la démarche, mais il n’était pas là en tant que représentant du Sénat mais de l’Ordre Jedi. Aussi apporta-t-il son soutien à la sénatrice, à son échelle.

« Vos Seigneuries, comme l’a très justement fait remarquer la sénatrice Anthana, la Chancelière ne permettra pas à d’autres que vous de juger le Seigneur Borenga à moins que cela ne soit votre volonté. En tant que représentant de l’Ordre Jedi, je puis vous assurer – sous réserve de votre accord – de notre soutien dans l’opération d’arrestation du Seigneur de Dennogra. »

Il s’était avancé de quelques pas pour se placer aux côtés de l’Umbaran et ainsi se présenter aux yeux de tous dans l’assemblée. Sa voix grave et sa prestance naturelle faisaient le reste. Le Whiphid ne passait pas inaperçu.

La République et les Jedi travaillaient main dans la main depuis des millénaires, et bien que les Hutts n’aient jamais été de grands admirateurs de l’Ordre et de ses membres, Tore estimait qu’il s’agissait là d’un premier pas fait dans leur direction afin de parvenir à des accords plus cordiaux. Et si telle était la voie choisie par la République, alors l’Ordre lui apporterait son soutien. Il laissa ensuite la sénatrice reprendre son argumentaire, adoptant son attitude. Sans se cacher, il montrait par les gestes un respect et une humilité devant le Conseil Hutt. Ces derniers étaient susceptibles, alors autant ne pas les froisser.

Sans bouger, Tore observait du coin de l’œil les seigneurs Hutts qui leur faisaient face, ainsi que la délégation impériale. Le Seigneur Tsaw et son droïde semblaient être en pleine discussion privée, le second « murmurant » à l’oreille du premier. Que pouvaient-ils bien se dire ? Mystère. Toujours fut-il que Tore trouvait cette attitude plus que suspecte. Pourtant le moment était opportun pour établir le contact avec la sénatrice sans attirer l’attention. Toujours stoïque et impassible, le Jedi se concentra pour la trouver dans la Force et faire passer son message mentalement. En tant que Maitre, il maitrisait parfaitement cette technique et n’eut pas de mal à atteindre l’esprit de Lana Anthana.

~ Sénatrice. Sénatrice, c’est le Maitre Jedi Tore Ae. Surtout restez impassible devant l’information que je vous fais parvenir. Il ne s’agit pas d’alerter les Hutts ou l’Empire quant à cette « discussion ». La République a donné l’assaut sur Dubrillon. J’ai reçu cette information juste avant le début des discussions, je tenais à vous en informer. ~

L’usage de la Force pour communiquer avec la sénatrice le submergea d’un doute. Si lui-même était capable de faire cela, pourquoi le Sith ou n’importe quel autre utilisateur de la Force ne le pourrait-il pas à l’encontre de la délégation républicaine. Aucune change d’agir de la sorte pour influencer les Hutts, leur esprit était bien trop puissant et butté pour se laisser manipuler par la Force. Mais les « simples » membres de la délégation pouvaient eux être à la merci d’une telle situation. Et cela pourrait s’avérer plus que funeste pour tous ici. Un mauvais geste, une mauvaise parole, une petit rien pouvait déclencher le courroux du Conseil et ainsi mettre un terme aux espoirs de la République.

Tore s’ouvrit alors plus amplement à la Force ambiante, de sorte qu’il puisse sentir ses fluctuations et son énergie. Si quelqu’un en usait en direction de la délégation républicaine, il n’aurait pas de mal à le sentir et à s’interposer dans le flux. Cela consommait son énergie, mais au moins il parait à toute éventualité. Certes il s’agissait d’un débat, mais il préférait être prudent et se mettre en situation d’action plutôt que de réaction. Il espérait pourtant ne pas avoir à en arriver à une telle issue. Mais avec l’Empire en face de lui, il s’attendait à tout malheureusement.
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Le Muun devait admettre que les discussions s'annonçaient plus ardues que ce qu'il avait escompté. En dépit de son ton direct et brut, la sénatrice Anthana présentait des arguments qui pourraient ravir l'oreille des Hutt. Elle mettait, dans ses interventions, un mélange de franchise et de mielleuse flagornerie qui étaient susceptibles de flatter l'égo boursouflé et l'esprit pragmatique de ces mafieux graisseux. Le Sith aurait bien aimé pouvoir mesurer l'écho des paroles de l'Umbaran, sur les réactions des principaux vis-à-vis. Seulement, ces derniers savaient masquer parfaitement leurs émotions comme leurs pensées, lorsqu'il était bon pour leurs affaires, de réserver leurs cartes pour le tout dernier échange.

Impassibles et cois, l'attitude des chefs de clan tranchait singulièrement avec le brouhaha ultérieur. Le contraste saisissant que représentait leur attention froide, avec les disputes précédentes, donnait l'impression que les délégations impériale et républicaine se débattaient furieusement au milieu d'un nid de sauriens. Ce tableau avait le mérite d'exprimer éloquemment la conscience que les intéressés avaient de leur stature dans la Galaxie. Le Muun, flegmatique, écoutait attentivement la Sénatrice Anthana délivrer ses formules d'une déférence répugnante.

Le Sith retint un rictus méprisant. Comme la République était tombée bien bas ! Après des millénaires de défiance hautaine vis-à-vis des Kajidiic, voilà qu'elle venait exécuter sa danse du ventre hypocrite, dans l'espoir de rallier les Hutt à sa politique arrogante, et conforter la corruption du Sénat. Anthana n'avait pas tort, pourtant. Du point de vue purement économique, la République représentait certainement le meilleur partenaire potentiel, aussi bien du fait de son étendue, et de la variété de ses ressources, qu'en considération de la complexité de ses législations économiques. Tsaw se demandait ce que les Hutt pouvaient penser de cette fragilité. Car c'en était bien une, d'une certaine façon, que de ne pas disposer d'un code uniforme s'appliquant à l'ensemble de la Galaxie, dans la mesure où cette situation ouvrait la voie à toutes les prédations financières.

L'espace républicain représentait un paradis pour tous les spéculateurs, actionnaires véreux, et trafiquants sans scrupules. La corruption que le Sénat, de par sa dimension, devait fatalement accueillir et intégrer comme un mal inévitable, laissait la porte ouverte à toutes les démarches de corruption et accords officieux que les Hutt pouvaient conclure, de sorte à capter à leurs profit toutes les ressources que la Galaxie recelait. L'Empire, régime policier et fortement centralisé, ne laissait pas une telle latitude...à priori. Car il disposait d'autres avantages : le commerce d'esclaves, d'armes, et de produits synthétiques illégaux de toutes sortes, y était bien plus développé, et ces secteurs d'activité étaient notoirement développés dans l'Espace Hutt. Ce qui ne manquait pas, d'ailleurs, de fournir à l'Impératrice d'éventuels outils de pression vis-à-vis des Kajidiic...et réciproquement.

Le Muun était à ces calculs lorsque R-4GD-4 se pencha doucement vers lui. Ce droïde était décidément un atout précieux pour la délégation...tout en écoutant attentivement les conseils délivrés par l'engin, Darth Tsaw se demandait comment la délégation impériale avait pu acquérir un assistant aussi informé sur la situation de cette région galactique. Il ne savait pas qui l'avait fourni aux envoyés. Tout en notant intérieurement de faire la lumière sur cette question dès que possible, le Muun soupçonnait les Services impériaux d'avoir peaufiné la mémoire du droïde...ce qui ne manquait pas de susciter la méfiance du Sith. Les arguments de R-4GD-4 étaient d'ailleurs assez bien ciblés.

Acquiesçant silencieusement aux conseils de son partenaire mécanique, Tsaw, mains jointes, avança lentement vers le cénacle Hutt, tandis que le Maître Jedi terminait sa brève allocution de soutien à la sénatrice. En se plaçant à sa hauteur, avec une distance respectable, le Sith ne manqua pas de remarquer une infime agitation dans la Force. Jetant un bref coup d'oeil au Whippid, il affecta de ne pas lui accorder trop d'importance...tout en gardant en tête de surveiller attentivement ce tacite individu.

"Sénatrice, je ne pense pas qu'il serait plus flatteur pour l'intelligence de nos hôtes, de continuer à leur servir des flatteries aussi grossières. Ceci dit, la situation me semble effectivement assez grave, pour que nous puissions nous dispenser de tourner autour du pot. Puissants Seigneurs, l'Empire, comme je l'ai dit, se met à votre disposition pour régler l'affaire Borenga comme il vous semblera pertinent. Mais ces belles paroles ne résolvent pas directement le problème qui nous occupe présentement : mettre la main sur le coupable. Avant même de pouvoir suggérer un jugement en règle de Borenga, il nous faudrait remonter les pistes dont nous disposons, quant à sa location actuelle ! Combien de temps cela nous prendrait-il ?

De quels indices disposons-nous ? Concrètement, il s'agit de quadriller toute une Galaxie, à la recherche d'un seul individu. D’ici à ce que nous parvenions à le capturer, bien des choses peuvent se passer. En six mois, en un an, bien des surprises similaires à celles que nous avons déjà subies, peuvent survenir. Comment s'y préparer ? Et qui pourra bien prendre la place de Borenga, pour continuer de représenter Vos Excellences, et assurer la continuité des échanges diplomatiques et commerciaux entre vos territoires, et les nôtres ?"


Darth Tsaw, impassible marqua une pause, se laissant le temps d'étudier brièvement les regards et expressions des Hutt, ainsi que de la délégation républicaine. Tâchant de moduler sa voix, de sorte à donner autant d'autorité que possible à son discours, par un débit grave et sonore, il joignit ses mains à hauteur de poitrine, en une pointe orientée droit devant lui.

"Il faudrait que ce même individu, Mes Seigneurs, ait assez d'expérience des affaires pour pouvoir exercer un intérim efficace. Dans le même temps, et en regard des fâcheux évènements qui sollicitent notre présence parmi vous, je crois qu'il faut éviter de doter ce responsable d'un pouvoir trop étendu. L'exercice de cette fonction de représentation ne saurait être que temporaire, me semble-t-il. La crise de Makem Te nous prouve bien les dangers qu'un chef trop puissant peut faire courir à ses pairs.

C'est pourquoi, Excellences, je vous propose de nommer un des vôtres au titre de porte-parole, de représentant, et de dépositaire des doléances de chacun d'entre vous, qui s'appliquera à prendre vos intérêts en compte, sans pouvoir disposer d'une marge de manœuvre qui l'encouragerait à œuvrer pour son propre compte. Ce serait au contraire vous qui le surveilleriez...et dans l'idéal, pour que ce Hutt remplisse au mieux sa fonction, sans être tenté de se servir de cette dernière, il faudrait éviter que ce soit l'un d'entre vous.

Pourquoi ne pas utiliser quelqu'un qui serait assez âgé et roué pour être crédible à ce poste, et qui, dans le même temps, serait dans une situation précaire, qui vous serait redevable de l'avoir nommé à cette responsabilité, et que vous pourriez destituer à tout moment, si jamais il venait à déroger à cet accord ?"
Avec un flegme glacial, Tsaw croisa les bras sur sa poitrine, tout en jetant un regard rapide vers la Sénatrice Anthana et le Maître Jedi. Il était curieux de voir comment ces deux là réagiraient, à l'audition de ce nom..."Je crois que nous connaissons tous quelqu'un qui serait parfait pour ce genre d'usage. Que diriez-vous de Ragda Rejliidic ?"

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La discussion se poursuivait. Tore vint la soutenir par quelques mots calmes et posés, avant de retomber dans son mutisme. De leur côté, le représentant impérial discutait à voix basse avec son droïde. Tout autour d'eux, les Hutts les regardaient, avec un air impassible. Enfin, impassible pour elle. Elle ne connaissait pas aussi bien la physionomie de ces grosses limaces que celles des races humanoïdes. Comment tout ce petit monde pouvait-il se tenir aussi tranquille ? Lana, pour sa part, avait les nerfs à fleur de peau. Elle le cachait bien, résultat de longues années d'expérience au Sénat, mais elle devait faire des efforts conséquents pour cacher son malaise. On n'entendait plus comme bruit de fond que le vrombissement des boucliers déflecteurs, probablement incrustés dans les murs. Les attaques étaient-elles terminées ? Qui avait gagné ? Elle détestait se retrouver dans une situation où elle pouvait risquer sa précieuse existence.

Bon, il n'y avait probablement pas trop de risque pour l'instant. Les Hutts ne semblaient pas paniquer, ni même s’inquiéter, et s'il existait des personnes plus attachées à leur propre existence que Lana, c'était bien eux. Mais qu'en était-il pour le gaz ? Un coup de bluff ? Elle en doutait. Ils avaient parfaitement les moyens d'avoir ce type de défense, et il était fort logique qu'il l'installe dans la salle du Conseil. Les utilisateurs de la Force avaient moyen de résister au poison plus longtemps que les individus normaux, mais cela ne leur offrirait qu'une poignée de minutes de répit. Ce ne serait jamais suffisant pour se frayer un chemin en dehors de la pièce, alors que celle-ci était verrouillée. D'autant plus qu'elle même n'avait pas son sabre laser...

Une voix résonna dans sa tête. Par réflexe, elle rentra imperceptiblement la tête dans les épaules. Ce n'était pas le genre de chose qu'elle appréciait. Était-ce le sith qui tentait de l'atteindre par un moyen détourné ? Non, il ne s'agissait que du jedi. C'était presque pire en fait... Lui, elle n'avait aucune raison de le repousser ! Elle le laissa passer ses barrières mentales à contrecœur. Plus vite il entrait, plus vite il serait reparti. Effectivement, il ne se montra pas plus intrusif, et se contenta de délivrer son information. Mais quelle information ! Lana dut se mordre l'intérieur de la joue pour ne pas hoqueter de surprise. Comment pouvait-il venir la déconcentrer avec de telles insanités ?! Comment aurait-il pu être au courant, lui et pas elle !? Elle faisait partie du Sénat Galactique ! Elle était pour ainsi dire une confidente de la chancelière elle-même ! Son esprit sembla exploser sous les possibilités. Ne serait-ce qu'évaluer la véracité de cette information lui aurait monopolisé tout son esprit.

Mais elle n'en avait pas le temps. Le muun avait reprit son discours, et elle avait déjà manqué ses premières paroles. Elle avait d'ailleurs l'impression d'avoir loupé un chapitre entier. Comment avait-on pu arriver à la proposition de Ragda en tant que remplaçant de Borenga au Conseil ? Vu que le muun l'avait accusée de s'éloigner de l'ordre du jour plus tôt, c'était un peu l’hôpital qui se foutait de la charité à ses yeux. Alors que les regards se tournaient vers elle, elle comprit que ce serait bientôt à son tour de prendre la parole. Mais que dire ? Comme si elle allait se mêler de la politique interne des Hutts. Même un simple conseil comme celui donné par le sith pouvait passer pour une insulte à ce niveau là. Tous les gouvernements, même s'ils le cachaient parfois sous des sourires avenants, prenaient mal qu'on leur dicte quoi faire. La présentation du muun était peut être enrobé de politesse, mais pour certain, cela pourrait résonner comme une proposition mal placée.


- Je pense que Vos Seigneuries peuvent très bien se passer de nos avis concernant leur politique interne. Elles sont indéniablement plus compétentes que nous dans ce domaine
, fit-elle d'un ton poli.

Et comment ! Si les Hutts s'étaient avisés de commencer à donner des conseils concernant la Rotonde à des sénateurs républicains, ils se seraient fait probablement rembarrés assez sèchement. Il n'y avait aucune raison pour que cela ne soit pas le cas pour les Hutts, qui avaient en plus tendance à se braquer très facilement... Elle refusait de s'aventurer sur ce terrain là. Pourquoi s'y risquer, de toute manière ? Les seigneurs ici présents avaient sûrement déjà une opinion bien arrêtée sur leur congénère.


- Même si l'ex-Sénateur Ragda Rejliidic a eu des... Hum, démêlés avec la République, cette dernière ne saurait vouloir vous influencer d'une quelconque manière. Une petite pointe ciblant bien évidemment le muun. Si Vos Excellences décident de lui confier des responsabilités, le Sénat ne saurait qu'approuver cette décision, termina-t-elle en accomplissant une légère révérence.

Bien sûr, certains grinceraient des dents. Ragda avait après tout semé une belle pagaille derrière lui, ainsi qu'une bonne quantité de liquide visqueux. Cependant, Lana ne ferait pas partie de ces grincheux. Elle avait affronté le Hutt quelque fois dans la rotonde, sans plus. Il s'était révélé bien trop retors pour elle, si bien qu'elle avait dû une fois utiliser la Force pour le déstabiliser durant un débat. Cela revenait à s'avouer vaincue que de ne pas savoir gagner avec des mots. Lana préférait en général s'attaquer à plus faible qu'elle, aussi avait-elle soigneusement évité le Hutt par la suite. Elle se demandait cependant pourquoi ce nom était ressorti de la conversation, et surtout pourquoi il avait été proposé par un sith...

L'ex-sénateur de Bakura avait vu planer sur lui de lourds soupçons de trahison avant de quitter définitivement l'espace républicain. Cela suffisait-il à les confirmer ? Ce n'était en tout cas pas innocent. Il faudrait qu'elle rapporte cela au Sénat, mais son problème immédiat n'était pas là. Que Ragda aille batifoler dans la boue avec les autres Hutts si ça amusait les impériaux, elle même était venu pour obtenir une alliance de la part du Conseil. Un problème à la fois, c'était déjà bien suffisant ! Ne connaissant pas toutes les cartes dans la main de son adversaire, elle ne pouvait de gaspiller les siennes sur ce qui pourraient s'avérer n'être que des feintes. Elle ne pouvait que remarquer cependant que le muun n'avait jusqu'à présent pour ainsi dire rien argumenter de solide en faveur d'une alliance entre les Hutts et l'Empire. La délégation sith n'avait fait que rebondir sur ses arguments à elle.

Il était donc temps d'enfoncer le clou, histoire de crucifier les diplomates impériaux.

Et elle avait un atout idéal dans la main pour cela.

Elle laissa un petit silence planer, quelques courtes secondes où elle s'attacha à jauger chaque Hutt, croisant le regard de chacun d'eux, comme pour leur signifier qu'elle n'oubliait aucun d'eux, et que tous étaient bien concernés par sa prochaine proposition. Elle croisa les mains dans le dos pour accentuer l'importance et le côté sérieux de ses propos.


- Certes, comme mon homologue impérial nous l'a si longuement souligné, la guerre n'est pas encore déclarée. Cela devrait-il avoir un quelconque impact sur Votre décision de quitter votre neutralité ? Bien qu'encore en paix, la République souhaite dès à présent renforcer les liens qui l'unissent déjà à l'espace Hutt. Je parle de traités économiques, mais également d'accords militaires. En ces temps de crises, le Sénat souhaite garantir votre souveraineté face aux menaces, qu'elles soient externes ou internes.

Elle termina sa phrase, ses yeux pâles et inexpressifs fixés sur Rakka le Hutt. En voilà un qui, elle l’espérait tout du moins, n'hésiterait pas à sauter sur l'occasion. Pour appâter les autres, il ne lui manquait qu'un dernier coup de marteau.

- Il va de soi que, tant que la République sera en paix avec l'Empire, Vos Seigneuries pourront tout naturellement continuer à commercer librement sur le domaine des Sith, comme elles le font actuellement...

Il s'agissait d'une proposition plutôt correcte. Ils conserveraient ainsi les avantages économiques de leur neutralité, et pourraient courir - ou plutôt glisser - derrière le bouclier Républicain quand la guerre finirait par éclater. Bien sûr, la délégation impériale pourrait faire le même genre de proposition, mais cela ne ferait alors qu'une pâle copie, tel un disque rayé. Elle espérait les avoir coiffé au poteau sur ce coup ci.

- Vos Seigneuries ne partageent pour ainsi dire aucune frontière commune avec l'Empire. Si... Ou plutôt quand la guerre finira par éclater, le Sénat souhaiterait alors profiter de la stabilité et de la sureté de l'espace Hutt comme base arrière pour l'entrainement et le ravitaillement des troupes, avec l'accord et selon les modalités de Vos Excellences bien sûr.

Un nouveau coup de marteau pour agoniser les Sith. Lana glissait directement aux Hutts qu'ils n'auraient quasiment pas à se battre, mais simplement apporter un peu de support à l'armée Républicaine. Permettre aux citoyens de leur espace de s'enrôler dans l'armée de la République ou de construire des vaisseaux pour la flotte semblait un faible coût à payer pour voir son territoire éloigné des affres de la guerre, et protégé par la République.

Le Sénat y gagnerait également. Lana ne s'y connaissait pas beaucoup en conflit à grande échelle, mais si on ajoutait l'infrastructure et la population de l'espace Hutt à celle de la République... S'ils construisaient deux croiseurs stellaires là où l'Empire n'en construisait qu'un seul, le conflit serait certainement beaucoup plus court. Lana ne voulait pas spécialement de leurs armées, assez disparates par ailleurs, mais de leurs ressources : infrastructures, citoyens, matières premières. Cela couterait probablement un bras à la République financièrement parlant, mais bien moins que si le conflit s'éternisait, voire que si le pire arrivait et que l'Empire gagnait...

Elle espérait que l'argument géographique porterait également. Les Hutts étaient aussi collés à la République qu'ils étaient éloignés de l'Empire. S'ils rejoignaient le camp qui leur assurait le moins de combats sur leur propre territoire, le choix serait rapidement fait ! Car s'ils rejoignaient le camp des Sith, ils auraient alors une ligne de front contre la République bien plus étendue et vulnérable que l'Empire lui-même, qui n'aurait alors plus qu'à ramasser les miettes. Le Conseil était sûrement au fait de ce genre de détails.
Ragda Rejliidic
Ragda Rejliidic
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Lorsque que le Seigneur Tsaw ouvrit la bouche, Ragda jubila. Son plan fonctionnait ! Voilà que le représentant de l'Empire citait son nom ! Une opportunité incroyable qu’il avait su saisir au vol ! Maintenant au centre des conversations, il lui fallait transformer l’essai. Ragda ne comptait certainement pas laisser retomber le soufflet aussi facilement... Perdu dans ses pensées, il ne remarqua pas la Sénatrice Anthana s'avancer pour prendre la parole. Le gastéropode fronça des bourrelets lui servant de sourcils. Celle-ci, fine oratrice, elle ne s’était pas laissé prendre au piège, évitant soigneusement la polémique en ne relevant pas la proposition de son adversaire. Elle frappait, avec une précision chirurgicale... A tel point que Ragda se laissa surprendre par des sentiments contradictoires lui tiraillant les entrailles : devait-il voler au secours du Sith, au risque de perdre la dynamique lancée autour de sa personne... Ou bien se concentrer uniquement sur ses objectifs personnels, au risque de voir la délégation impériale perdre du terrain ? Le choix fut en réalité rapide à prendre...

R-4GD-4 avança, prenant de court toute tentative de réponse impériale. Manipulant les commandes tactiles de son datapad, Ragda fit pivoter son droide, afin que celui-ci observe tour à tour chacun des Hutt du Conseil. D'ici, on aurait pu croire des statues tant leur immobilité semblait minérale.

« Puissants Seigneurs » fit la marionnette, de cette voix sans intonation. « La proposition impériale est solide, issue d’une analyse logique des conséquences d’une arrestation non préparée de Borenga. Elle démontre que notre délégation prend à cœur la stabilité de votre Espace. La République ne propose rien de concret, et se contente d’affirmer des généralités. Attitude bien regrettable, mais finalement peu surprenante. L'Empire a bien plus à gagner qu'elle. » Il se tourna ensuite vers les Hutts proches de Borenga. « La préservation de l’Autoroute Hutt, axe vital pour l’économie de ce secteur de la galaxie, doit être une priorité absolue. Parce que celle-ci est également vitale pour le développement commercial de l’Empire. Nous avons tous à y gagner en poursuivant cet objectif commun. La République, elle, dispose déjà de routes lucratives. Elle a donc logiquement, naturellement, moins à perdre d’une déstabilisation de votre espace, et sera moins encline à s’investir dans une relation plus étroite. » Une démonstration que Ragda croyait réellement, loin de ses sophismes habituels. Pourquoi la République irait-elle dépenser des crédits pour aider les Hutts ? Quels en seraient les bénéfices réels autre que couper l'herbe sous le pied à son ennemi ? L'Empire, lui, pratiquement enclavé, encerclé, devait certainement chercher à ouvrir ses possibilités commerciales, étendre son influence au delà de ses frontières. Du moins, c'était ce que l'Ex-Sénateur croyait, depuis sa position reculée. Il continua :

« Tout est parfaitement logique, puissants Seigneurs. Le Seigneur de Guerre Borenga a mis en péril la neutralité de votre Espace. Il doit être puni, sévèrement, durablement, au risque de le voir réitérer ses exploits. Si ses opérations sur Makem Te ont visiblement été mises en échec, rien ne permet d'affirmer qu'il n'est pas déjà en train de fomenter d'autres plans. Or si ceux-ci devaient voir le jour, alors cette fois les conséquences pourraient être terribles. Il est donc nécessaire d'agir vite. Mais, comme la crise Perlemienne la démontré, le Seigneur de Guerre Borenga dispose de ressources étendues, de troupes et de vaisseaux de guerre. Le faire tomber sera chose risquée et coûteuse... Et si cette opération devait s'embourber, alors ce serait toute l'Autoroute Hutt qui en subirait les conséquences.

En résumé, mes simulations indiquent qu'il est vital de mettre en œuvre un plan capable de faire tomber le Seigneur de Guerre le plus rapidement possible, en limitant les effets de bord. Et pour cela, il semble logique de retourner contre lui ses propres collaborateurs, afin de saper sa position, de le déstabiliser. Le Seigneur Tsaw a donc logiquement proposé le Seigneur Rejliidic. Un choix d'une grande intelligence dont, vous, puissants Seigneurs, ne manquerez pas de remarquer l’intérêt.

Et bien que ma programmation m'interdise de prendre des initiatives, je suis convaincu que le Seigneur Tsaw est à même de vous proposer une aide plus... concrète pour parvenir à cet objectif... »
Ragda aurait aimé creuser encore plus cette possibilité... Mais dans la peau de son droide, il ne pouvait s'aventurer à faire des conjectures hasardeuses. Se cantonner au strict nécessaire, induit par une pseudo analyse logique, le frustrait au plus au point. Il se sentait limité, sa pensée et son argumentation tronquée. Que penserait le Seigneur Tsaw de son intervention ? Relèverait-il ce point ? L'Empire accepterait-il d'aider, militairement, les Hutt à gérer leurs affaires internes ? Difficile à dire, très difficile même. Car plus la tension montait avec la République, moins il semblait probable que l'Empire accepte de démobiliser ses flottes pour des affaires ne le concernant pas directement. Ces mots prononcés, R-4GD-4 pivota pour faire face à l’énorme Rakka., seul sur son estrade.

« Une fois l'embouchure de l'Autoroute Hutt libérée du joug de Borenga, alors l'Empire sera tout à fait en mesure de vous apporter tout le soutient que vous jugerez nécessaire pour stabiliser la situation sur vos territoires. Mes analyses tendent à douter de l'aide que pourrait réellement vous apporter la République. Cette nation n'a pas pour principe de fournir armes et matériel, et de fermer ensuite les yeux sur leur utilisation... A moins que, puissant Rakka, vous soyez enclin à négocier, diplomatiquement, avec les hommes des sables s'attaquant à vos possessions. L'Empire, lui, ne s’encombre pas de préceptes moraux superflus. » Il jeta un coup d’œil à Lana avant de continuer :

« Et cette démonstration vaut pour tout ce que la République pourrait vous proposer. Des traités commerciaux ? Croyez-vous que les mondes membres de la République accepteraient d'ouvrir leurs frontières à des produits ou denrées fabriquées par des esclaves, des travailleurs forcés, en dehors de toutes les règles qu'eux-même s'imposent ? Il est peu probable que tout puisse être aussi simple... La République vous imposera des contreparties. Alors que l'Empire ne désire qu'une seule chose : commercer. Armes, esclaves, matières premières. Mon Maître saura mieux que moi vous exposer ces opportunités... »

Le droide recula, rapidement, sans quitter de son regard les gastéropodes juchés sur leurs estrades. Quelques pas suffirent à le faire revenir au niveau du Seigneur Sith. A peine eut-il regagné sa place, qu'il chuchota :

« Maître, veuillez pardonner mes initiatives... Mais il me semblait nécessaire de recentrer le débat pour ne pas laisser la République détourner la conversation. Tâche ingrate que j'estimais devoir vous épargner. Vous avez sans doute remarqué que ma programmation est beaucoup plus malléable que celle des protocolaires standards mais je reste limité... Si vous me permettez de vous conseiller encore une fois, je crois que les Hutt pourraient être fortement intéressés par des propositions concrètes. L'argent n'est pas le seul levier sur lequel tirer : les Hutt sont tout aussi friands d'armes et de vaisseaux, afin d'étendre leur influence. Outre cet aspect purement commercial, l'Empire pourrait également offrir ses services... Militaires ou autres... Contre divers avantages qu'il conviendrait de déterminer. Par exemple, l'Empire dispose de l'armée la plus efficace et disciplinée de la galaxie, vous pourriez proposer aux Seigneurs Hutt de former leurs troupes d'élites, afin de renforcer encore leurs positions dominantes dans cette région de l'espace... Vous êtes le seul juge, mon Maitre, toutes ces propositions ne sont que le fruit de mes programmes d'analyses embarqués qui ont croisé les données renseignées sur mes lecteurs internes... »
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Les dernières paroles du Seigneur Tsaw laissèrent Tore muet. Bien qu’il l’était déjà beaucoup depuis l’ouverture des débats, la proposition de placer Ragda Rejliidic comme représentant du Conseil Hutt ne lui semblait guère appropriée, principalement du point de vue de la République. Ancien sénateur de Bakura destitué après la crise de Makeem Te et la mise en lumière de son association avec Borenga, le Hutt n’apparaissait pas à ses yeux comme le candidat idéal. Et cela même s’il avait été dénoncé et désavoué par le Seigneur de Dennogra lui-même.

Par ailleurs, cette idée plus que particulière intervenait après le conciliabule discret entre le droïde et le Sith. Tore trouvait déjà étrange l’attitude de l’être de métal envers la délégation impériale, il ne pouvait que se montrer plus suspicieux après de tels propos. Se pourrait-il que le droïde ait une quelconque influence sur son prétendu maître ? Tore ne pouvait en être certain. Toujours fut-il qu’il se félicita intérieurement de protéger sa propre délégation avec la Force.

Tore laissa la sénatrice répondre au Seigneur Tsaw. C’était elle qui représentait les intérêts de la République avant tout, et elle qui était la mieux placée pour avancer les avantages que le Sénat pouvait proposer aux Hutts en échange de leur soutien. Evidemment, les Impériaux ne restèrent pas muets suite au discours – toujours juste – de l’Umbaran. Mais encore une fois, ce fut le droïde qui s’avança en premier.

Sans même l’écouter, Tore aurait pu deviner la plupart de ses paroles. Comme il s’en doutait, les arguments de Lana Anthana furent jugés à l’inverse de leur valeur, contrairement à ceux de la délégation impériale. En vérité, Tore était persuadé que les deux avaient du bon, mais il était impossible ou presque d’imaginer les différentes puissances parvenir à un véritable accord. D’autant que l’Empire semblait vouloir séduire les Hutts par leur cupidité et leurs élans belliqueux.

« Insinueriez-vous que la République ne saurait apporter le soutien nécessaire à Ses Excellences dans leur projet de traduire en justice le Seigneur Borenga ? Ou même de stabiliser les territoires hutts ? Contrairement à ce que vous pouvez penser, la République n’est pas qu’une simple commerçante et sait également apporter aide et soutien à ceux que le désirent.

« Et bien que nous nous encombrions de « préceptes moraux superflus », je ne suis pas certain qu’ils soient finalement si éloignés que ceux de Ses Excellences. Justice, Paix et Liberté, voici trois valeurs qui animent la République et le Conseil Hutt dans leur grande sagesse.

« Et puisque l’Ordre Jedi ne représente qu’une facette de ce qu’est capable d’accomplir la République, nous respecterons évidemment les accords passés avec Vos Excellences afin de préserver la liberté de tous dans la galaxie. La République est bien plus forte que ce que peuvent prétendre nos amis de la délégation impériale, mais nous laisserons à la sagesse de ce Conseil de juger de tels propos. »

Tore essayait de faire écho aux propos de Lana Anthana quelques instants auparavant tout en démontrant que ni la République, ni l’Ordre Jedi ne s’étaient affaiblis dans les conflits passés. Tous deux en possédaient d’ailleurs la preuve, bien qu’il ne s’agisse pour le moment que de l’annonce d’une attaque républicaine et non pas d’une victoire.

Pourtant, il préférait laisser la sénatrice maitresse de cette information dans un premier temps. Ses talents d’oratrice lui dicteraient si oui ou non la divulguer serait un avantage pour la République. Placer sa confiance en une ancienne Sith, Tore se surprenait lui-même… Mais il préférait se dire qu’il se fiait à un membre du Sénat.

De plus, l’attitude du droïde agaçait le Whiphid. Sans pouvoir juger de la qualité et de la pertinence des informations et des données qu’il fournissait, le Jedi savait que la majeure partie de ses propos n’étaient que du vent, du bluff afin d’amener les Hutts dans le camp de l’Empire. En effet, les Impériaux ne s’embarrassaient guère de préceptes moraux. Et bien que les Hutts n’étaient pas connus pour être très attachés à ceux-ci non plus, il était certain qu’ils détestaient au plus haut point être trompés. Sur ce point, Tore espérait que la sénatrice était sincère dans ses paroles, ce qui donnerait un avantage au camp républicain.

Retourné dans son coin auprès du Seigneur Tsaw, le droïde recommença à murmurer à l’oreille de son maître. Quelles manigances mettait-il en œuvre cette fois ?
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Une fois de plus, ce fut le droïde qui rebondit sur les arguments de la sénatrice, et non le sith. Pour un robot, il avait plutôt une grande gueule, il fallait bien le reconnaitre. Il parlait ici bien plus que son maitre. Certes, ses arguments sonnaient également bien plus justes. Il avait pour lui la logique et la rigueur informatique. Cependant, qu'un droïde prenne presque la place du représentant impérial ? Lana se demandait si cela aurait une quelconque influence sur les Hutts. Ceux-ci utilisaient de nombreux droïdes, et n'étaient souvent pas tendres avec eux. Ce n'était que du métal après tout, juste présents pour assister les vivants dans leur vie. Les impériaux étaient-ils en si grave sous-effectifs pour donner une telle importance à un droïde ? Ou bien le sith considérait-il la délégation républicaine si insignifiante qu'il ne daignait même pas répondre lui même ? Était-ce donc cela, leurs chuchotements suspicieux entre deux allocutions ?

Puis ce fut l'intervention du jedi. La sénatrice dût se retenir de grimacer. Même si ses paroles sonnaient justes, elle aurait préféré qu'il s'abstienne sur ce coup là. Il s'agissait de paroles de jedi, pas de politiciens. Liberté, paix et justice ? Paix, probablement. Liberté et justice aussi, mais uniquement concernant la race des Hutts eux-mêmes... Elle doutait que les autres races bénéficient du même traitement. Heureusement, le Conseil ne pouvait pas trop dire le contraire en public, sous peine de se faire mauvaise presse, aussi les impériaux auraient bien du mal à rebondir sur la question. Conserver les apparences était parfois assez avantageux !

La dernière partie de l'argumentation du droïde portait sur l'économie, ce qui avait été le premier cheval de bataille de Lana dans ce débat. Heureusement, elle n'avait pas épuisé toutes ses cartes sur le sujet, et se prépara à partir pour un dernier assaut.


- Je ne peux qu'agréer aux dires du droïde de la délégation impériale. Le commerce à l'intérieur des frontières de la République peut être chose difficile. Les lois y sont nombreuses et complexes. Cependant, je n'apprends rien à Vos Excellences, qui dans leur grande sagesse ont toujours su les tourner à leur avantage, pouvant ainsi s'aventurer sur des marchés avec peu de concurrence et des marges de profits fort confortables. Si vous souhaitez connaître mon humble avis, la concurrence sur le marché des armes et des esclaves sera terriblement féroce dans l'Empire, car tous peuvent s'y livrer...

Entrepreneurs peu scrupuleux, les Hutts étaient des requins dans le banc de poissons des marchands républicains. Ils savaient mieux que personne exploiter les lois et leurs failles pour rendre légal presque tout commerce, écartant ainsi toute concurrence. Quand ils n'y arrivaient pas, il restait la contrebande, et une fois encore ils n'avaient que peu de concurrents, et des profits énormes. Pour certains marchés, les Hutts avaient tout intérêt à ce que leur commerce reste illégal, sous peine de faire chuter les prix de façon vertigineuse ! Lana était à peu près sûre que le Conseil saurait lire entre les lignes.

- De plus, comme je l'indiquais tout à l'heure, une alliance avec la République n'empêchera aucunement Vos Seigneuries à poursuivre leur commerce avec l'Empire, tout du moins jusqu'à ce qu'un état de guerre soit déclaré par les parties en présence.

Nouveau virage, et changement de cible. Elle se tourna légèrement pour faire face à l'imposant Rakka.

- Car si la République est prête à faire la guerre si nécessaire, qui y a-t-il de mal à chercher des solutions pacifiques ? Si nous parvenions par exemple à régler les conflits opposant Monseigneur Rakka aux pillards tuskens sans morts et sans aucune destruction ? La république pourrait les déporter sur une planète inhabitée... Et s'ils refusent, alors je ne vois pas ce que le Sénat aurait à redire à l'extermination d'une race belliqueuse, refusant toute diplomatie et menaçant les colons, toutes races confondues, de Tatooine... Vous auriez alors toute l'aide nécessaire, soit une intervention directe de la République, soit le matériel et les fonds nécessaires à une telle entreprise. En le faisant vous même, vous deviendriez le sauveur de Tatooine...

Vu l'état d'excitation du Sénat, avec les sith et tous les autres problèmes, ce ne serait pas vraiment difficile de faire passer un tel projet politique. Il y aurait bien quelques puritains pour protester, mais ils seraient noyés par l'indifférence des autres pour une petite affaire concernant ce que beaucoup considéraient comme le trou du cul de la galaxie.

Dernier virage, il s'agissait de délivrer le coup final. Prendre plus longtemps la parole pourrait être dangereux. Les Hutts lui paraissaient étonnamment calmes compte tenu de la situation actuelle. Avaient-ils des nouvelles de l'extérieur ? Elle ne voulait pas tenter sa chance cependant. Il fallait profiter de leur calme présent, et terminer son affaire avant qu'ils ne s'énervent !

Lana fit une profonde révérence, de plus en plus exaspérée de devoir jouer l'humilité et la soumission, puis reprit à l'attention de toute l'assemblée des Hutts :


- Mes Seigneurs, je ne prétends par pouvoir vous affirmer qu'une alliance avec la République vous serait plus profitable qu'une alliance avec l'Empire. Ce ne serait que vous mentir, et je m'y refuse... Sous entendant du coup que si les impériaux l'affirmaient de leur côté, ce serait un mensonge, elle poursuivit : Je ne peux cependant que m'appuyer sur l'Histoire pour tenter de vous convaincre que la République a toujours été un voisin agréable, en partie grâce auquel Vos Excellences ont pu prospérer au point de pouvoir bâtir cette puissance formidable qu'est l'Espace Hutt. Si je puis vous demander simplement d'imaginer ce que nous pourrons faire en resserrant les liens qui nous unissent déjà ?

Elle adressa un bref regard à la délégation impériale, puis reporta son attention sur le Conseil.


- Peut être que l'Empire pourrait vous apporter bien plus, tout comme il serait peut être capable de gagner la guerre qui s'annonce grâce à votre aide... Cependant, il s'agit d'un pari, d'une aventure sur laquelle Vos Seigneuries risquent de tout perdre. Ce Conseil est incontestablement plus sage que nous pour juger des risques qu'il souhaite prendre.

Elle ne connaissait pas la portée exacte d'un tel argument, mais devinait bien que les Hutts n'avaient pas atteint une telle position en prenant des risques inconsidérés. Comme tout bon entrepreneur, ils avaient su prendre des risques quand cela s'imposait, tout en les minimisant un maximum. Pour résumer, ils avaient le choix entre l'Empire, qui leur offraient des avantages incertains - mais possiblement énormes - dépendant surtout de leur victoire sur la République. Ce même Empire qui pouvaient se retourner contre les Hutts une fois le conflit terminé... De l'autre côté, il y avait la République, voisin paisible de longue date, que le Conseil devait plus considérer comme une vache à lait qu'autre chose, qui offrait des profits confortables et une prise de risques minimales.

Lana s'inclina une dernière fois, et recula vers sa délégation. Elle doutait à avoir à reprendre la parole. Dans sa tête, cette tirade sonnait plutôt comme un point final à son argumentation. Elle préférait restreindre son temps de paroles pour ne pas jouer avec la patience des Hutts. Elle se demanda comment tout cela allait se terminer. Quel que soit le vainqueur ici, il restait les évènements à l'extérieur, ainsi que le fait qu'il y ait une délégation sith et républicaine dans la même salle. Plus la menace du gaz qui continuait à planer au dessus de leur tête et qui angoissait la sénatrice... Les autres l'avaient-ils oubliés ? Tous devait se sentir un minimum par la question. Sauf le droïde du coup !


HRP : Adin ne s'étant pas connecté depuis quelques jours, la date pour sa réponse étant pas mal dépassée et la date fin approchant, je me suis permis de sauter son tour. Désolé Adin :/
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Alors que les Hutt reprennent la parole, prompts à s’offenser des propositions faites par les deux délégations, une terrible explosion retentit. La tôle et les débris volent en tous sens. Maître Ae est touché sévèrement et se retrouve à terre, tandis que la délégation Sith emporte Adin Sekoth vers la sortie des lieux, qui s’est déverrouillée, afin de ne pas l’exposer à un danger de mort…
Au milieu des décombres et faisant toujours face aux Hutt, dont certains tremblent pour leur vie – avec force clapotis de graisse – Lana Anthana et le droïde se tiennent debout. Borenga fait alors son apparition, et ils savent que tout va se compliquer…

Ragda Rejliidic et Lana Anthana remportent le conflit !

[HRP : Félicitations à tous les participants, c’était un sujet de haute voltige.]
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