Le Masque de la Force
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Une silhouette encapuchonnée se matérialisa dans des reflets holographiques d’un bleu électrique. De son visage, ne se percevaient que les traits fins de ses lèvres féminines mais pincées, annonciateur d’un mécontentement que l’énorme Hutt aux multiples cicatrices craignait déjà. Il remua pesamment sur son chariot répulseur, ses bourrelets dégoulinant d’un mucus plus abondant que d’ordinaire. Sans son armure, il avait l’air bien moins impressionnant.

- Votre Majesté Darth Sinya, décréta-t-il néanmoins de son habituelle voix gutturale de stentor, tout en congédiant d’une main boudinée les deux droïdes à ses côtés. Quel plaisir de v…
- Epargne-moi tes odieuses politesses, persifla la silhouette.
- J’ai déjà mis en place beaucoup de nos défenses élémentaires, commença-t-il à réciter d’une voix presque un peu trop enthousiaste. Ce misérable Malaka est mort, et…
- J’ai appris qu’ils allaient se réunir, le coupa-t-elle une nouvelle fois.

Borenga plissa ses yeux globuleux, son triple menton tressautant avec fébrilité lorsqu’il reprit la parole en bégayant.

- Qu-qui, ils ? Je serais au courant, je…
- Tu sais très bien de qui je parle. Que crois-tu qu’il se passera, une fois qu’ils auront mis la main sur ta pauvre peau de limace putride ? Que crois-tu qu’il se passera sur Gamorr, sur Nar Haaska ? Que va-t-il arriver à MES biens, MES installations, MES projets ?

Le Hutt ne répondit pas, son visage luisant se renfrognant.

- Ca n’arrivera pas, bougonna-t-il plus fermement.
- Oh, je sais ce que tu penses, reprit la Sith d’une voix doucereuse. Que tu vas t’enfuir, s’ils s’en prennent à toi. Que tu te mettras bien au chaud le temps que l’orage passe, comme tu l’as déjà fait autrefois.

Un silence glacial plana tandis que la silhouette se penchait vers lui en hologramme, comme si elle avait voulu lui faire une confidence. Un léger sourire étira ses lèvres sombres.

- Mais ça ne marchera pas cette fois, susurra-t-elle doucement. Parce que je viendrai te tuer moi-même si tu fais ne serait-ce qu’un geste pour t’effacer de la défense de ton territoire. Tu sais que je te retrouverai n’importe où, n’est-ce pas ?
- Ca n’arrivera pas, répéta le Hutt, avec toutefois moins de conviction. Je vais envoyer… J’ai mes plans. Et mes pions.

Et il avait toujours été un excellent joueur de dejarik.



---



A des milliers de parsecs de là, à bord d’un croiseur…

- Hé Taz, t’as les j’tons ?
- Nan. Pourquoi, toi oui ?
- Bien sûr que non !

Taz, un duros d’une trentaine d’années à la peau verte, remua nerveusement et bougea les jambes pour se les dégourdir, puis passa un doigt dans le col de son armure pour mieux respirer. Il faisait chaud en ce moment dans le secteur de l’armement, non ? Ils n’étaient pas autorisés à retirer ou alléger leur uniforme, même si cela faisait des heures qu’ils étaient plantés là, à surveiller le sas d’accès aux parties techniques de la zone de lancement des missiles à protons.

- Tu crois qu’on va où ?
- ‘Sais pas, répondit Taz à son collègue humain, un petit roux plus jeune que lui d’au moins dix ans.
- Moi j’dirais Tatooïne.

Taz tourna vers le gamin son regard sombre.

- Pourquoi Tatooïne ?
- T’as pas entendu les holos ? Y’a des émeutes.
- T’es con. On n’envoie pas des croiseurs pour une émeute dans le trou d’balle de l’Espace Hutt.

L’humain haussa les épaules, pas vexé le moins du monde. La chaleur était plus forte.

- On va où alors ?
- J’sais pas j’t’ai dit ! C’est le command’ment qui décide. On bouge, c’est tout. Arrête de t’faire de la bile, sûrement qu’on fait que patrouiller.
- SECTEUR ARMEMENT, ATTENTION. ARMEMENT DES CANONS POUR TEST DE TIR. PRET A TIRER DANS 5. 4. 3. 2. 1.

Une série de détonations assourdissantes provint brusquement de l’autre côté du sas, et les deux soldats luttèrent pour ne pas tomber sous la secousse. Taz se redressa rapidement et reprit sa position, jetant des coups d’œil à droite et à gauche. Un groupe de techniciens s’engagea dans une coursive au pas de course.

- Taz ? Pourquoi on teste l’armement si on fait une simple patrouille ?
- Ils l’ont dit, c’est un test. Un exercice. Faut bien vérifier qu’ça dégomme toujours, au cas où on en aurait besoin, tu piges ? Maintenant c’est fait, on peut tirer, c’est bon, on continue la patrouille.

Qu’est-ce qu’il avait fait au caporal pour se retrouver avec une nouvelle recrue, au juste ?
La chaleur de l’autre côté du sas se remit à s’insinuer jusqu’à eux, faisant naître des perles de sueur à leurs tempes.

- Ils vont tirer encore. C’est nécessaire, pour un test, ça ?

Taz se tourna vers le gamin dont les yeux étaient agrandis par l’angoisse.

- Non. Ça veut dire que c’est pas un test, je me suis trompé. Ça veut dire qu’on doit se défendre, on est attaqués. Ils vont bientôt faire des trous dans la coque et il va falloir leur trouer la peau.
- T-t’es sûr ?

Il crût que le môme allait défaillir.

- Haha, mais nan, c’que tu peux être con, c’était juste pour que tu fermes ta gueu-
- A TOUTES LES UNITES, FORMATION D’ATTAQUE EN COURS. A TOUTES LES UNITES, CECI N’EST PAS UN EXERCICE. FORMATION D’ATTAQUE EN COURS. REJOIGNEZ VOS POSTES OPERATIONNELS.

Taz entendit les dents du petit soldat roux se mettre à claquer.
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Artorias,  
 
Le chaos résonne sur les ondes…  
 
« … A tous les ravitailleurs en vol ! Ordre de rester en position stationnaire, faille de sécurité au RSIC… » « Tour de contrôle ?! Tour de contrôle ! Bordel ! Répondez tour de contrôle ! » « Vengeance trois, à vengeance deux… Attention !!! Alerte collision !! Alerte collision !! » « … Causé par le déraillement d’un train de marchandise, le bilan humain est encore incertain… » « Mayday ! Mayday ! Défaillance des systèmes ! » « … Activités suspectes dans les égouts, envoyez les… » « Code Omega-0 ! Évacuation des VIP ! Je répète, code Omega-0 ! » « … Des barrages routiers ont été établis sur tous les axes principaux de la capitale… » « Négatif Rage Funeste ! Conservez votre position ! Conservez votre... » « … Inacceptable ! La moitié des mes chasseurs n’ont plus de munitions ! Les réservoirs sont à 50% de leur capacité ! » « … Des coups de feu ont été signalés à l’intérieur même de la zone restreinte de sécurité du spatioport, pour le moment l’Empire n’a fait aucun commentaire » « Décollage non autorisé dans le quadran 125.455.058 ! » « Mes hommes sont à bout de patience… » « Ici la tour de contrôle… » « C’est pas trop tôt ! » « Mais qui est le responsable de tout ce bordel  ?! Des têtes vont tomber ! » « Les VIP sont en sécurité à bord d’une navette blindée, je répète les… » « Nos réservoirs sont pleins demande autorisation de... » « Défaillances de la propulsion ! Surchauffe des moteurs ! Nous allons explo... » « Cargo non-identifié, veuillez décliner votre identité… Cargo non-identifié… » « Le carburant du RSIC a été contaminé ! » « Après la destruction du centre de maintenance impérial, la désorganisation est totale… » « Pardon ?! Nous n’aurons pas de ravitaillement ?! De quel droit... » « Ravitailleur ZB8-X7 à tour de contrôle, nous poireautons depuis une demi-heure, nous cramons du carburant pour rien… » « Monsieur ! Les autorités locales font état d'émeutes dans plusieurs villes secondaires… » « Bordel ! » « Autorisation d’ouvrir le feu ! »  
  
Dans l’espace, le cargo non-identifié esquive les tirs. Le pilote, yeux-mi clos, plonge dans la Force au point de ne faire plus qu’un avec tout ce qui l’entoure. Il sent l’ennemi, ressent chacun de ses mouvements. Son esprit effleure le sien, avec douceur, subtilité. Au moment même où celui-ci presse les commandes de tir, le Jedi vire. Pour la énième fois, les lasers fusent dans le vide spatial, ratent leur cible.

Derrière, dans la soute, les passagers s’accrochent à ce qu’ils peuvent, ballottés sans ménagement. Échange de regards soucieux. Malgré leurs entraînements respectifs, ils savent que leur vie ne tient qu’à un fil… A un laser même. Impuissants, ils ne peuvent s’en remettre qu’aux compétences de ce pilote chevronné. 
 
Soudain une vibration plus violente que les autres fait grincer la carlingue. L’espace s’étire alors…  
 
« Abandon des poursuites ! Le cargo non-identifié a sauté dans l’hyperespace ! Je répète, abandon des... »
 
A son bord, membres des Forces Spéciales Républicaines et de l’Ordre Jedi peuvent enfin laisser éclater leur joie… Mission accomplie ! Artorias est désorganisée... Les Renforts impériaux mettront des heures, peut-être même plusieurs jours avant de rejoindre la ligne de front sur Dubrillion ! 

  
***

 
Dubrillion,  
 
La double porte s’ouvre. Un impérial entre, se met immédiatement au garde à vous. L’homme, en surpoids, porte l’uniforme réglementaire d’un officier des communications. Silencieux, il regarde dans le vide, droit devant lui. En face, assis au bout d’une table de réunion aux proportions démesurées, le Moff Armel Curley grimace, la mine grave. 
 
« Par les culottes de l’Impératrice… Dites-moi que vous m’apportez de bonnes nouvelles… »  
 
Sa voix trahit fatigue et lassitude. Une fatigue morale, intellectuelle, plus que physique. Depuis que la République attaque ce monde... Son monde... Il sait que sa carrière, son avenir, sa vie même est en jeu. Un jeu terrible dont il ne maîtrise aucune des variables. Si l'ennemi triomphe, il devra payer pour ses crimes... Et si l'Empire l'emporte, l'Impératrice risque de remettre en cause sa loyauté… 
 
L’impérial, quitte la rigidité quasi-cadavérique de son salut, pour sortir un datapad. Il pose les yeux dessus, puis énonce alors, d’une voix monotone, les rapports des combats en cours :  
 
« L'issue de la bataille est toujours incertaine... Monsieur. Malgré la surprise de l’attaque, nos forces tiennent la ligne. Sur les trois flottes ennemis engagées, deux sont pris en tenaille. » 
« Et l’impératrice ?! »  
« Son groupe de combat lutte, avec vaillance, en arrière garde contre un adversaire déterminé, monsieur. Toutes les simulations concordent à dire que la bataille au-dessus de nos têtes risque de durer encore bien des heures… Les pertes vont être incroyablement lourdes si aucun des belligérants ne parvient à prendre véritablement le dessus. »  
« Et qu’en est-il des incursions au sol qui ont été signalée ?! »  
« Je… heu… Nous avons perdu le contact avec plusieurs de nos patrouilles… Ils se sont disséminés dans la capitale, en petits groupes… Nos troupes tentent de les débusquer en ce moment même… »  
« Faites tripler la sécurité autour du palais ! Je suis une cible prioritaire ! Je… »  

 
Un bip sonore lui coupe soudain la chique. Il provient du datapad. Alors que le visage de l'officier se décompose, Curley sent ses tripes se nouer… Il relève la tête de son écran :  
 
« Monsieur ! De nouveaux vaisseaux viennent de sortir de l’hyperespace ! »  
 
Lueur d’espoir…  
 
« Les renforts ?! »  
 
… aussitôt brisée en mille morceaux.  
 
« Négatif ! Je… D’après leur signalement, il s’agit de… hmmm… d’esclavagistes Thalassiens… »  
« Des QUOI ?! Mais qu’est-ce qu’ils… »  
« Monsieur ! Ils manœuvrent ! Ils tentent de rejoindre les formations Républicaines ! »  
« Pardon ?! Sur un vecteur d'attaque ? »  
« Heu... Non... Désolé monsieur, ils... D’autres vaisseaux entrent dans le système !! »  
« Quoi ?! Dites-moi que... »  
« Signalement impérial confirmé ! »  

 
Curley se lève d'un bond, frappe des poings sur la table : 
 
« Yes ! Les renforts ! Enfin ! Nous allons pouvoir... »  
« Monsieur, nous recevons une transmission… C’est le Castellan Noir ! Nom de… »  
« Quoi ?! Quoi ?! Qu’est-ce qu’il dit ?! »  
« L'indomptable a subi de sérieux dégâts ! Il nous informe que les thalassiens sont en réalité des… Heu... Jedi... Heu... déguisés... »  
« PARDON ?! C'est une blague ?! C'est ça ?! »  
« Je crains que non, monsieur ! Le Seigneur Odium n'est pas...hmm... réputé pour son sens de l'humour... Il... » 

 
L’impérial reste là, bouche bée, figé comme une statue pendant d'interminables secondes. Il cligne des yeux, regarde son datapad, regarde Curley, regarde son datapad : 
 
« Monsieur... Je... Vous n'allez pas me croire... Mais... » 
« Mais accouchez merde ! » 
« Oui... Heu... De nouveaux vaisseaux viennent de sortir de l'hyperespace... » 
« ENCORE ?! Mais toute la galaxie s'est donnée rendez-vous dans mon système ou quoi ?! » 
« Je ne sais pas, monsieur... Les senseurs planétaires font état de plusieurs groupes… Arrivées non-coordonnées sur des vecteurs distincts… Ils… Encore d'autres ! » Déglutition bruyante « Monsieur… Vous deviez entendre ça… »  

 
Curley livide, retombe lourdement sur son siège. La sueur perle sur son front en d'énormes gouttes qui dégoulinent le long de son visage. L’officier des communications presse sur l’écran tactile de son datapad. Aussitôt, plusieurs voix s’en échappent. Chargées de parasites mais parfaitement audible.  
 
« Amiral Berlioz des Forces Armées Lorrdienne, aux forces Impériales !  Veuillez cesser toute forme d'hostilité, où nous nous joindrons aux Forces Républicaines pour... »« Ici le Prime-Général Hanza ! Forces libres d’Argazda ! Vous êtes allé trop loin en capturant plusieurs de nos ressortissants ! Libérez-les immédiatement, où nous... » « Flotte de l’Hégémonie Ciutric à la République ! Il est temps de rentre la monnaie de sa pièce à cet Empire qui se croit chez lui sur nos territoires ! Veuillez nous transmettre vos codes de communication... » « Armada de l'espace Anx au rapport... Nous sommes également avec vous... » 
 
« C’est pas possible… C'est pas possible... C'est... » Il secoue la tête. « Pincez-moi lieutenant… Pincez-moi… Aie ! Mais que faites-vous, bordel ?! »  
« Je, heu, vous pince monsieur... »  
« Qui m’a foutu des incompétents pareils ! Sortez ! Sortez ! »  
« Mais… »  
« SORTEZ ! »

 
L’impérial grogne mais s’exécute. Il claque la porte derrière lui. Yeux dans le vague, Curley reste ainsi de longues minutes, léthargique… Son regard dérive lentement sur les contours du compartiment secret. Ses doigts humides glissent sur la commande, habillement dissimulée sous la table. Un mécanique s'actionne, cliquetis métalliques. Le tiroir s'ouvre. A l'intérieur, un blaster. Chargé. L'ultime option si tout devait foirer… Mais Curley, malgré tous ses défauts, n'est pas du genre à abandonner sans combattre. Il n’a plus le choix maintenant : il doit aller jusqu’au bout... Au lieu de se saisir de l’arme, il referme le tiroir et presse un autre bouton, non loin : celui de l’interphone. Une voix féminine lui répond aussitôt : 

« Oui monsieur ? » 
« Activez la plate-forme de combat mobile. » 
« Mais ?! Et les civils ?! La capitale n’est… » 
« C’est un ordre Brigitte. Les forces terrestres avancées de la République doit tomber. Même si toute la population doit y rester ! POUR L'EMPIRE ! »

 

***

 
Orbite de Nar Shaddaa – A bord d’une barge de combat banalisée. 
 
« Seigneur... Il semblerait que la mine de Maître Masaari n'ait pas explosée à l'endroit prévu. La verrière est toujours intacte... Dans ces conditions, il ne sera pas possible de... »
« Un mot de plus, et je te fais sauter la cervelle. Hors de question d’annuler quoi que ce soit.» 
 
Le twi'lek tressaille, yeux toujours braqués au sol. Genou à terre, son attitude transpire la soumission la plus totale. 
 
« Préparez les capsules d’abordage. La première vague se sacrifiera sur le dôme pour m’ouvrir le passage ! Exécution ! » 
« Oui mon seigneur ! » 
 
 
***

 
Salle du Conseil des Kajidic, Nar Shaddaa 
 

« Il suffit ! Assez ! » Beugla Bardulla, gesticulant soudain. « Vous nous faites perdre notre temps ! » 
 
« Mais les propositions impériales sont... » commença Vogda, avant de se faire couper par son rival, Jiliac : 
 
« Sont quoi ?! Placer cet arriviste de Rejliidic à la place de Borenga ?! Conneries ! Il n'y a que ces tordus d'impériaux pour pondre une absurdité pareille ! Et ça ne m'étonne pas qu'un dégénéré comme... »
 
« Si vous terminez cette phrase, Jiliac, je ne réponds plus de rien ! Je... » 
 
« Stop ! » Cette fois, c'était Rakka qui s'interposait. « Vos enfantillages commencent à me taper sérieusement sur le système ! La République... L'Empire... Quelle différence ?! Il faut trancher sur le sort de Borenga, avant que la galaxie ne se retourne contre nous ! »
 
« Rakka… Vos problèmes de… sécurité… Vous font perdre la tête ! La galaxie contre nous ?! Hilarant ! » ricana Zorga, s’avançant sur le devant de son estrade, flanqué de ses deux alliés proches. « Borenga est ce que j'appellerais... Un moindre mal. Malgré ses... Excentricités, il assure d'une main de fer la prospérité de tout notre espace, en stabilisant l'embouchure de l'Autoroute Hutt... Il serait dangereux et surtout stupide de... »
 
Soudain un terrible bourdonnement fit vibrer toute la pièce, du sol au plafond. Par réflexe, tous les yeux se levèrent. La seconde suivante, dans un fracas assourdissant, plusieurs objets lourds percutèrent avec une violence folle la verrière protégée par l'iris protectrice déployée lors de la mise sous quarantaine de la salle du conseil. Premier choc. Second choc. Au troisième, elle céda... Et, escortée par une pluie d'acier et de tessons aussi tranchants que des lames de rasoirs, un module d'abordage cabossé s'écrasa au sol, manquant de réduire en bouillie la délégation impériale forcée de reculer dans la précipitation. Le silence revint, morbide. Vu l'état de l'engin, tous les occupants devaient être mort, pulvérisés par les choc... Calme avant la tempête. Bourdonnement. Un nouveau module fit son apparition. Il traversa le brèche, répulseurs en action, pour terminer sa course juste à coté de l'autre. Sifflement pneumatique. Il s'ouvrit, révélant son occupant... 
 
Un énorme Hutt, couvert d'une armure de combat articulée, couvrant l’intégralité de son corps, ainsi que son visage. Pourtant, personne ne douta un seul instant de l’identité de cet invité surprise : Le Seigneur de Guerre Borenga. Il arborait le blason de son clan, sur le sommet de son crâne. 
 
« Alors ? » fit-il désinvolte, sa voix déjà tonitruante amplifiée par les micros du casque. Il lévitait à plusieurs centimètres au-dessus du sol, grâce aux répulseurs ventraux intégrés à son armure. Sur ses épaules, des systèmes d’arme se déployèrent.
« On oublie de m'inviter ? Bardulla... Bardulla... Quelle déception... Moi qui pensait que nous étions… amis… »
 
« Amis ?! Borenga ! Tu es devenu complètement fou ! » Répondit l'intéressé, se redressant pour lui faire face. « Alors c'était toi ?! Tout ce bordel ?! Tu es allé trop loin cette fois ! Tes excès ne resteront pas impunis !» 
 
Le Seigneur de Guerre explosa de rire. 
 
« Toujours aussi stupide hein... Tu ne verrais même pas ta propre queue traîner sous ton nez... Sale petite larve… Ton géniteur, Balek, doit se retourner dans sa tombe...» 
 
« Borenga ! Je t'interdis de... » 
 
A peine ce mot avait-il était prononcé, que l'attitude du Seigneur de Guerre changea du tout au tout. Fini l'hilarité et la nonchalance. Hors de lui, il hurla, sa voix se répercutant en échos assourdissants : 
 
« PERSONNE NE M'INTERDIT QUOI QUE CE SOIT ! »
 
Le dispositif, sur l'épaule gauche de son armure, pivota. Flash lumineux. Sifflement caractéristique d'une roquette. A la vitesse de l'éclair, elle fendit l'espace la séparant d'un Bardulla médusé. L'engin le frappa de plein fouet, au torse, pénétrant ses chairs et sa graisse sans la moindre résistance. Micro-seconde de flottement. Le Hutt baissa les yeux sur l’orifice... Il n'eut pas le temps de grimacer. La roquette explosa.  
 
Ses organes, réduits en bouillie informe, se rependirent jusque que sur les murs. Arrosant toute l'assistance de fluides poisseux et malodorants. Autant dire que Borenga maîtrisait parfaitement l'art des entrées en scène... Il pivota, lentement. Dans son dos, les autres Hutt ne bronchaient plus. Leurs gardes rapprochées, armes levées, n'osaient presser la détente, désireuses de protéger leurs maître plutôt que de déclencher un bain de sang. Lorsque Borenge fit face à l'assistance, la dominant de toute sa masse, il hurla :

« L'Espace Hutt n'a pas besoin de vous ! Vous n'êtes que des parasites ! Et vous savez ce que je fais aux parasites ?! JE LES ECRASE !!! » 
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