Kao Cen s'était rarement senti aussi piteux. Leur tentative de sabotage avait été un échec total et ce n'était que parce que les autres équipes envoyées par la République avaient réussit leurs objectifs qu'il pouvait désormais souffler dans une navette. Enfin de souffler, il s'agissait plutôt de grogner de douleur en essayant de bouger le moins possible les côtes. Il avait l'impression d'avoir dévalé l'entièreté des marches du Sénat à la suite. Alors qu'il y avait eu à peine une trentaine de marches dans cet escalier, il avait eu tout le loisir de s'en faire une bonne idée quand il sentait chaque coin en acier le percuter pendant la chute. Ça lui avait semblé une bonne idée sur le coup, tenter de déstabiliser la sith en utilisant la Force. Il n'avait qu'à moitié prévu qu'en la faisant tomber, elle lui chuterait dessus et qu'un bon rattrapage de la combattante enverrait la sentinelle rouler jusqu'au bas.
Il ne devait certainement sa vie qu'à sa constitution solide, tant certains bleus étaient immenses et qu'il pouvait sentir les fractures dans ses os. Il avait déjà peiné à se relever alors de là à reprendre le combat, c'était inenvisageable. Il avait pu voir Opale et Saphira redescendre, visiblement repoussée par une escouade de militaire. Tout ce qu'il avait pu faire à ce moment fut d'en déséquilibrer un ou deux à l'aide de la Force, avant qu'ils ne doivent tous les trois fuir la base. Échapper à leurs poursuivants ne fut pas une mince affaire et ils ne durent probablement leur réussite qu'aux actions des autres groupes de sabotage qui amenèrent les impériaux à se concentrer sur encore plus urgent que trois républicains en fuite.

Désormais adossé au métal vibrant de la navette, il laissait la Force le traverser et soigner lentement ses blessures. Il n'allait pas pouvoir participer aux opérations sur Artorias et serra le poing pour ravaler sa colère. Un geste qu'il regretta instantanément puisqu'il raviva la douleur de son radius fêlé. Il se mordit la lèvre en étouffant un juron et essaya de se détendre de nouveau. C'était un échec qu'il se devait de relativiser. L'important était d'en tirer une leçon et de ne plus répéter les même erreurs. En l’occurrence : éviter les cages d'escalier et préférer les ascenseurs. Il n'était pas certain que cette leçon ai une grande portée philosophique, en revanche, mais au moins était-elle facile à retenir.
Il prit son sabre entre ses mains et en inspecta la surface. Le phriik avait fait son office et il était majoritairement intact, néanmoins une longue trace de brûlure s'étalait quand même sur un tiers de la poignée. Un souvenir de son adversaire, lorsqu'il avait été contraint de parer frontalement un coup sans parvenir à le dévier correctement. L'alliage avait alors été sévèrement attaqué et il avait bien cru perdre son arme sur cette erreur. Fort heureusement ce ne fut pas le cas, toutefois il allait nécessiter quelques réparations. Il pourrait s'occuper de ça quand il récupérerait plus correctement de ses blessures. Il était sans doute temps d'un petit séjour au temple. Il ferma les yeux et laissa sa tête retomber en arrière, cognant avec un bruit sourd contre le métal et laissant échapper un léger grognement.