Glurba Lugliiamo
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La vie dans la galaxie n'était pas toujours de tout repos. Quand on était un Hutt, c'était encore pire ; quoique Glurba était aussi un Jedi, ce qui pouvait éviter certains problèmes mais en attirer d'autres. Cependant, beaucoup de choses pouvaient vous arriver même sans être ni l'un ni l'autre. Par exemple : être passager d'un vaisseau qui se fait braquer alors qu'il répond à un signal de détresse. En effet, en partant d'Ondéron pour Nar Shaddaa, Glurba avait dû se faire embarquer dans un petit vaisseau de transport qui devait faire un beau détour par Coruscant. Ce faisant, il avait répondu à un appel de détresse sur Ixtlar, sauf qu'il s'agissait d'un piège : une Maître Sith s'était alors invitée à bord, braquant le vaisseau en ordonnant d'être conduite “chez elle”. Glurba, seulement Padawan, avait gardé son sang-froid mais n'avait pas pu faire grand-chose pour arrêter la Maître Sith.

Voilà qu'il posait le pied enfin sur Nar Shaddaa. En voilà une planète qui représentait une dichotomie chez le jeune Hutt : il avait de quoi exercer son devoir de Jedi à tous les coins de rue, et en même temps, de quoi aussi se laisser aller à ses gentils petits vices tout en bénéficiant d'un traitement de faveur de par sa race.
Il n'était pas cependant venu ici pour son unique plaisir – il comptait bien sûr saisir l'occasion, car partir d'ici sitôt son affaire réglée serait quand même bien dommage... En effet, l'une des connaissances proches qu'il s'était faites sur la lune hutt avait quelques ennuis : un vendeur peu scrupuleux lui avait refilé une pièce défectueuse pour un système informatique, et Glurba était la personne en qui cet Humain du nom de Jamol avait le plus confiance pour réparer cette pièce sans l'arnaquer sur la main-d'œuvre. Autant dire que quand la personne en qui on a le plus confiance est un Hutt, c'est qu'on ne connaît vraiment pas grand-monde... Enfin, dans cette situation, cette personne voyait Glurba comme un Jedi avec des talents de mécanicien et d'informaticien, avant de le voir comme un Hutt.

Glurba avait emballé sa bure dans un sac à dos, laissé dans le vaisseau : le pilote, un Falleen, et le copilote, un Harch, avait su être convaincus par les menaces légales du Jedi Hutt pour non seulement le conduire à Nar Shaddaa alors qu'ils n'avaient pas prévu de prendre de passagers à ce moment-là, mais aussi pour l'attendre sur place le temps nécessaire – deux ou trois jours maximum si tout se passait bien. Glurba prenait un risque en leur laissant sa bure jedi, mais s'il se la faisait voler, il savait qui serait les coupables ; son but était de se faire passer sur Nar Shaddaa pour un “vrai” Hutt, c'est-à-dire cacher qu'il était un proscrit et un Jedi. Il gardait son sabre-laser sur lui, mais voilé sous une vulgaire pièce de tissu.

Oui, il se fit remarquer dans la rue. D'aucuns s'inclinèrent respectueusement à son passage, d'autres évitèrent de passer près de lui tout en s'efforçant de cacher une expression de surprise. Glurba connaissait bien une certaine cantina, dans laquelle il s'était déjà rendu plusieurs fois. Il se ferait toujours remarquer, mais au moins, là, les employés sauraient qui il était.

Quand il entra, l'ambiance se tamisa quelque peu. Les vendeurs à la sauvette et les joueurs clandestins se firent tout petit, rangeant tout objet suspect pouvant contrarier la législation hutt. Cela faisait toujours sourire Glurba. Par ailleurs, une serveuse se dépêcha de se porter à sa rencontre, se coupant au milieu du service d'un autre client. C'était une Balosar très souriante qui avait déjà servi Glurba d'autres fois. Le collier autour de son cou indiquait qu'elle était la propriété du tenancier de la cantina. L'esclave s'inclina révérencieusement. La cantina était pas loin d'être pleine.

GLURBA – Je veux une grande table, j'attends quelqu'un qui doit me rejoindre.

En effet, avant d'entrer dans la cantina, Glurba avait contacté Jamol pour lui donner rendez-vous ici. Glurba ne voulait pas se rendre directement chez lui, car tout le monde saurait qu'il aurait reçu la visite d'un Hutt et cela ne lui causerait que plus d'ennuis.
L'esclave s'inclina déjà une seconde fois, et pria le Hutt de la suivre. Une grande table ronde était occupée par trois clients, et la serveuse les pria de céder la place au Hutt, ce qu'ils firent en se retenant bien de rouspéter. Glurba s'étala dos au mur et commanda un jus de can-cell : une boisson parmi les moins chère à cause de son goût et en dépit du coût d'importation, mais dont Glurba raffolait. Dans cette cantina de Nar Shaddaa, la serveuse combla le Hutt aux frais de l'établissement, bien entendu.

Jamol ne devait pas arriver avant trois quarts d'heure, voire une heure. Le Hutt patianta, laissant ses traces de mucus tenace sur place, et se bavant allègrement dessus alors que le jus d'insecte lui flattait les papilles.
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    Nar Shaddaa. Planète grouillante, vermines esseulées dans la promiscuité des corps. Capitale des plaisirs, lune des Hutts, tombeau urbain de leurs esclaves. Planète vivante sur laquelle ne naît rien. Planète vivante qui étouffe dans les plis de ses gratte-ciels les cris des opprimés, les espoirs des déracinés. Galerie d'insectes pitoyables et inconscients de leur petitesse, s'accrochant au stupre et à leurs rares distractions comme les mynocks s'accrochent aux conduites d'énergie des vaisseaux : pour éviter de mourir. Continuez de courir ! Elle vous rattrapera toujours ! Courez, courez !


    Maraudeuse. Dans un spatioport discret, enfoncé dans les entrailles de la ville infinie, enfouie dans une fosse entre deux tours dont les pointes viennent percer le ciel de toute leur suffisance, toisant les insectes du bas avec le mépris de ces grandes dames architecturales qui n'y accordent aucune importance, aucun amour. Elle vient de descendre d'une navette, une capuche emmitouflant son crâne gris auquel sont accrochés ses bijoux et ses tatouages. Elle a fait le voyage avec une jeune réfugiée humaine et son enfant en bas-âge, un Zeltron qui n'avait l'air d'avoir aucune idée de ce qu'il faisait, et avec d'autres aliens aux formes plus ou moins étranges, aux odeurs plus ou moins insoutenables. Était-ce la saleté qui les faisait puer autant ? Étaient-ce leur corps ? La maraudeuse prend une grande bouffée d'air vicié, c'est le mieux qu'elle aura ici-bas. Seconde bouffée d'air. L'acclimatation est difficile, ses yeux piquent et sa gorge racle. C'est certainement l'air, peut-être le désespoir de la planète qui vient prendre son cou en tenaille au point qu'il lui devient difficile de respirer. Non, c'est juste l'air. Le désespoir, elle le ressent différemment et elle s'en imprègne. Ça lui donne un avantage, ici. Elle connaît le désespoir, elle sait ce que c'est, de se résigner. Mais elle a lutté. Et c'est pour ça qu'elle est forte, et qu'eux sont faibles.


    La Maraudeuse marche dans la rue. Énergumènes qui se baladent sans but. De temps en temps, elle voit une esclave avec un de ces colliers qu'elle portait auparavant. Mais elle n'est pas comme ces esclaves. Elle, elle est libre. Elle est forte et eux sont faibles. Elle a un but. Quel est son but, d'ailleurs ? Pourquoi se trouve-t-elle ici, cette louve au milieu des brebis ? Doit-elle voir quelqu'un ? Non. A vrai dire, on lui avait conseillé de venir ici. Un guerrier l'avait convaincu de poser le pied sur cette fichue planète, pour voir et ressentir ce qu'il s'y passait. Et comme elle n'avait rien de mieux à faire, elle avait accepté. Et, maintenant, elle ne ressent que ce qui lui est familier. Elle se lasse déjà et s'imagine déjà repartir pour l'espace Impérial. Mais la navette risque de partir dans un petit moment, autant attendre dans une cantina. Après quelques courtes minutes de marche, toujours dans l'ombre de sa longue cape sombre, elle voit l'enseigne d'un bar et décide d'y rentrer pour y boire un verre.


    L'ambiance n'est pas celle qu'elle attendait d'un tel endroit. Peu de bruit, pas d'exclamation de la part de certains clients. Bien qu'elle ait le pouvoir de calmer une assistance par sa seule présence, elle sait que ce n'est pas elle puisque personne ne l'a encore remarquée. La serveuse s'affaire à préparer des boissons et quelques bipèdes s'affairent à discuter dans les coins sombres de l'établissement. Balayant du regard l'intérieur de la cantina, elle remarque une forme immonde, celle d'un Hutt. Elle espérait ne pas en rencontrer lors de son court séjour ici, c'était perdu. Elle le regarde furtivement, avec colère et dégoût, mais elle se dit vite que ce ne serait pas très intelligent d'en tuer un sur la place publique. Elle se ravise donc et va s'asseoir au comptoir. La serveuse prend un verre et l'apporte au Hutt avant de revenir vers la Sith et de lui faire un signe de la tête pour lui demander ce que "ce sera pour [elle]". Sans décrocher un seul mot, elle désigne une bouteille de vieux jus de juma et la Balosar s'exécute, toujours sans mot dire, en versant le contenu de la bouteille dans un gobelet à la propreté toute relative.


    La Maraudeuse Grise a du mal à décrocher son regard de la limace pleine de mucus accoudé à l'un des murs du débit de boisson. Ce Hutt, il n'est pas comme les autres. Il se dégage de lui quelque chose de différents des autres Hutts qu'elle avait rencontrés dans son ancienne vie d'esclave. Elle aimerait mettre un mot sur ce ressentiment, mais la colonie d'êtres vivants qui peuplent la planète l'empêche de se concentrer comme elle le voudrait. Ça bouge trop, elle aimerait du calme. La Sith plonge la tête dans ses mains et lutte pour ressentir la présence du Hutt dans la Force. Une longue minute passe pendant laquelle elle ne bouge pas d'un fil. Elle ressent de plus en plus, oui ! Ça se débloque, elle est sur le point de savoir ce qui ne va pas chez cette limace, ce qu'elle a de plus que les autres. Elle est à deux secondes d'avoir sa réponse, elle se concentre encore plus. Serait-ce possible ?


    Elle ouvre subitement les yeux, bien décidée à s'occuper de ce problème et à s'assurer que ce qu'elle a ressenti n'est pas un jeu de son esprit. Elle descend de son tabouret, laissant son verre encore plein sur le comptoir. Toujours enroulé dans son grand vêtement noir et ample, elle se tient à présent devant le Hutt, ses yeux corrompus par le côté obscur brillant dans l'obscurité relative du bar. Elle se décide enfin à ôter sa capuche, laissant apparaître ses bijoux rituels et ses tatouages tribaux. Quelques secondes passent pendant lesquelles elle ne bouge pas et regarde les yeux globuleux de l'alien. Prête à dégainer son sabre laser, elle n'en fait cependant rien, préférant s'assurer de l'identité de celui-ci avant de faire quoi que ce soit. Enfin, elle daigne prononcer un mot, un seul.



    "Jedi."
Glurba Lugliiamo
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Glurba se sentait un peu seul. Il se dit qu'un peu de compagnie ne lui ferait pas de mal. Par “compagnie”, il entendait celle de l'esclave Balosar. Il l'avait déjà tripotée, une fois. Le tenancier de la cantina ne s'était pas senti de faire payer un supplément au Hutt. Glurba eut envie de refaire de même. Il se souvenait de la mine de dégoût de la femme. Glurba avait dû être son tout premier Hutt pour ces choses-là. Maintenant, avec l'effet de découverte en moins, elle devrait être moins dégoûtée...

Alors qu'il s'apprêtait à claquer des doigts pour réclamer l'esclave, Glurba eut l'attention accrochée par une personne au comptoir. C'était une femme, Humaine ou Proche-humaine, difficile à dire à cause de la capuche noire qu'elle gardait même à l'intérieur de l'établissement. Seulement, sans considérer son accoutrement, cette personne dégageait quelque chose. Glurba eut pourtant l'impression d'être le seul à tiquer sur elle.

Ce genre d'auras, cela ne pouvait être qu'une seule chose. Glurba n'était pas doué du tout pour la méditation, mais il lui suffit de se concentrer un peu pour percevoir la Force chez la femme. Cette dernière lui jetait des coups d'œil réguliers, et dans un autre contexte cela aurait pu signifier qu'elle avait réciproquement ressenti la Force chez lui, sauf que dans cette cantina de Nar Shaddaa, tout le monde plus ou moins jetait des coups d'œil au Hutt.

La femme se leva du comptoir, et avant même qu'elle effectue son mouvement, Glurba devina déjà qu'elle allait l'aborder. Il ne manqua pas d'avoir vu juste. En chemin, elle rabattit son capuchon. Sa peau couleur de cendres aurait pu faire penser à l'altération du Côté Obscur, mais son crâne parfaitement chauve et ses tatouages amenèrent Glurba à mettre cela sur le compte d'un trait physique racial : une Rattataki. Seuls ses yeux assez rougis pouvaient encore faire penser au Côté Obscur, mais Glurba avait déjà vu des Proches-humains avec des yeux rougis pour d'autres raisons.
Cette femme pouvait tout aussi bien ignorer qu'elle avait une affinité avec la Force. Ce serait fort intéressant : Glurba n'aurait plus qu'à l'amener avec lui et à la présenter au Temple d'Ondéron.

OTTONA – Jedi.

Un seul mot, et déjà cette dernière hypothèse s'envola en fumée. Cette Rattataki n'ignorait pas avoir une affinité avec la Force. Elle avait même été en mesure de deviner que Glurba était un Jedi. A quoi ? Il était nu, comme un Hutt “normal”, et son sabre-laser était caché, et de toute façon éteint, le manche ne permettant pas de deviner le camp de son propriétaire.

Le Hutt partit dans un rire gras, assez court. Ce rire fut destiné à semer le trouble chez la Rattataki : Glurba pouvait tout aussi bien rire parce qu'il était un Sith et se faisait traiter de Jedi, ou parce qu'il était un Jedi ayant deviné avoir affaire à un Sith.
Ce rire servit aussi à dissimuler sa surprise : lui, fut bien incapable à l'instant de dire si cette Rattataki était Jedi ou Sith, mais cette dernière, elle, avait deviné pour lui. Comment ? « Jedi. », voilà tout ce qu'elle dit. Elle pouvait être une Jedi saluant un autre Jedi en déclinant son appartenance au même Ordre, ou une Sith grinçant de rencontrer quelqu'un du camp ennemi.

GLURBA – Et à qui ai-je l'honneur ?

Sur Nar Shaddaa, ou toute autre planète de l'Espace Hutt, Glurba avait pris pour habitude de demander à quelqu'un de le traduire alors qu'il parlait en huttese. Il mettait ainsi une distance entre son interlocuteur et lui, et prenait un ascendant psychologique sur la conversation. Seulement, il n'avait aucune envie que cela se sache ici qu'il était Jedi. Tant pis, il se passa de l'esclave Balosar en parla en basic.
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    Il n'a pas nié. Elle a senti la lumière et la Force en lui, et il n'a pas rejeté l'accusation dont il fait l'objet maintenant. Elle aurait pu se tromper. Il aurait pu être un Jedi gris, ou juste un sensible non-entraîné. Mais il n'a pas nié, alors elle le considérerait comme tel. Peut-être attend-t-il encore avant de se défaire de cette accusation. La Maraudeuse elle-même a du mal à y croire : l'Ordre Jedi est-il tombé si bas qu'il se sent obligé de faire rejoindre des animaux gluants incapables de sauter et de se battre correctement au sein de ses rangs ? Les Hutt avaient enregistré leur fainéantise, leur oisiveté jusque dans leur propre mémoire génétique, à tel point que ceux-ci n'étaient une espèce dominante que dans les marécages putrides de Nal Hutta, ne devant leur survie dans la galaxie qu'à leur talent pour la manipulation et l'économie, des choses futiles et inefficaces face au véritable pouvoir, celui qui dessine les galaxies à l'image de celui ou celle qui le possède.


    Le Hutt a ri devant elle. Trouvait-il son accusation stupide ou tentait-il de lui faire croire autre chose que ce qu'elle pensait déjà ? Elle ne se laisserait pas perturber par tout ça. Son regard continue à percer le regard rond du Hutt, en espérant de le faire craquer, de lui faire avouer texto qu'il est bien un Jedi. Mais ça ne suffirait pas. Il faudrait qu'elle le "bouscule" un petit peu, voire beaucoup, certainement trop pour que ce lui soit supportable. Et lui ? Savait-il qui elle était, ce qu'elle était ? Savait-il seulement qu'un sabre laser à la lame rouge comme le sang n'attendait que de vibrer et de trancher les chairs ? Visiblement non, puisqu'il pose la question directement de l'identité de la Maraudeuse Grise.



    "Et à qui ai-je l'honneur ?"


    La Maraudeuse laisse planer le doute quelques secondes encore, sans doute en espérant qu'il comprenne tout de lui-même. Mais le silence ne se rompt pas. N'a-t-il pas encore compris ? Était-il vraiment un Jedi pour ne pas ressentir la colère bouillonner en elle, l'obscurité qui s'est répandu dans son corps depuis si longtemps ? Ou alors, peut-être qu'il ne comprenait pas encore, qu'il ne savait pas comment repérer les sempiternels ennemis de l'Ordre Jedi. Mais alors pourquoi est-il tout seul ? Ou alors ne l'était-il pas et qu'il essayait de gagner un moment, le temps que son maître bien plus expérimenté n'arrive. Dans ce cas, elle allait devoir s'occuper de lui vite fait, si tant est qu'il est réellement un Jedi, ce dont elle doutait de plus en plus, bien qu'elle ne le laisse pas voir. Devant le silence, elle décide de se présenter de la seule façon qu'elle connaisse : la façon concise.


    "Sith."


    La Maraudeuse Grise fait un pas en avant, et voilà qu'un fin rai de lumière vient danser sur son crâne chauve, laissant apparaître furtivement quelques cicatrices, vraisemblablement anciennes. Ces cicatrices sont les vestiges de sa vie d'esclaves au main d'un Hutt à qui elle avait fait manger les propres globes oculaires avant de s'enfuir. Depuis, elle n'apprécie pas réellement cette espèce qu'elle considère invasive, nuisible. Un Hutt Jedi fait certainement partie de ce qu'elle considère comme la lie de la galaxie, à juste titre, et rien ne lui ferait plus plaisir que d'en occire un, d'un simple coup de sabre laser. Elle refait un pas en avant, et la voilà pratiquement à portée de bras de son interlocuteur gastéropodoïde. Elle aspire l'air ambiant, saturé d'humidité et de gaz, par le nez, avant de le recracher par la bouche en un long et lascif soupir. Un fin et discret rictus de dégoût se dessine au coin de ses lèvres quand elle remarque les quelques gouttes de mucus que le Hutt transpire de par sa peau flasque.


    Elle décide de reculer un peu sa cape de façon à laisser entrapercevoir son sabre laser. Elle veut lui montrer que ce n'est pas une blague, qu'elle n'est pas un vulgaire bandit tentant de lui soutirer des crédits en essayant de lui foutre la trouille. Non. Elle est vraiment une guerrière Sith. Doucement et furtivement, elle caresse le pommeau de son arbre meurtrière dont le manche noir et fin absorbe le peu de lumière présente dans le boui-boui où ils sont maintenant tous les deux. Fébriles. Maintenant qu'elle se trouve près de lui, elle ressent autre chose. De plus obscur, cette fois-ci. Mais ce n'est pas au fond de lui. C'est comme toute cette planète. C'est de la saleté, quelque chose qui est là contre sa volonté. Aurait-il approché un autre Sith ? Est-ce la Maraudeuse qui pose sa macabre empreinte sans le vouloir ? Ou imagine-t-elle simplement tout ça ? C'est trop diffus pour savoir. Dans le doute, elle décide de laisser ce mystère dans la liste des choses à résoudre plus tard. Elle décide de répéter le premier mot qu'elle a dit au début de cette conversation. Elle veut confirmer, maintenant. Plus vite elle en finira, mieux ce sera.



    "Jedi."
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La Rattataki ne répondit pas. Du moins, pas tout de suite. Elle laissa planer de longues secondes de silence que Glurba ne rompit pas. Le Hutt avait posé une question et pouvait longtemps attendre la réponse sans esquisser de signe d'agacement. La grosse Limace était étendue de tout son long d'un côté de la table, dos au mur de la cantina, bavant et déposant son mucus sur place, respirant lentement, paisible. Dialoguer l'occuperait, et ne rien faire était une capacité raciale de longue tenue. Utiliser le silence pour titiller les nerfs du Hutt était voué à l'échec.

OTTONA – Sith.

Enfin une réponse. Un seul mot, encore une fois, mais le seul dont Glurba avait besoin. La Rattataki était une Sith. Elle n'avait aucune raison de mentir là-dessus, d'autant qu'elle semblait avoir détecté que Glurba était un Jedi. Ce dernier, lui, en revanche, ne s'était pas assez concentré pour ressentir le Côté Obscur chez son interlocutrice. Déjà, quand Glurba sentait la Force chez un individu, c'était déjà gagné. En dépit de sa très grande capacité de patience et de calme, il était nul pour ce qui était de la médiation et de la concentration, car le moindre bruit, la moindre odeur, la moindre lumière, le moindre mot prononcé par une personne aux alentours, suffisait à le distraire, sans parler de ses propres pensées. Il pensait, beaucoup, ne réfléchissait pas toujours très droit et très bien, mais son esprit était actif. Faire le vide en lui, voilà quelque chose de difficile.

Maintenant, il savait. Sans avoir eu besoin de ressentir l'orientation de la Force chez son interlocutrice, il avait obtenu l'information dont il avait besoin pour savoir comment aborder ce dialogue. Son visage resta impassible, et pourtant l'exaspération enfumait son esprit : sur la route pour Nar Shaddaa, la navette de transport qu'il avait réquisitionné avait été abordé par une Sith puissante, qui avait mutilé le copilote et obligé un détour par l'Empire. Et voilà qu'à peine débarqué sur Nar Shaddaa, Glurba faisait déjà de nouveau face à une Sith, qui semblait toutefois moins puissante, mais l'instinct de Glurba pouvait être trompeur pour ces choses-là.

Alors oui, l'exaspération, avant même un quelconque sentiment de peur. A vrai dire, Glurba n'avait pas vraiment peur. Si la Sith décidait de l'attaquer ici et maintenant, Glurba saurait obtenir du soutien. A moins qu'au contraire, le tenancier ne trouve là une occasion inespérée de se débarrasser du Hutt... mais ce serait jouer risqué de sa part.
Glurba espérait, de toute manière, que le combat ne se déclencherait pas. Il aimait se battre, ce n'était pas le problème. Il se savait juste... “pas très bon”. Une Sith un tant soit peu entraînée pouvait prendre facilement l'avantage en combat sur le Hutt. De plus, un combat signifierait dévoiler à tout le monde ici qu'il était un Jedi, et il voulait l'éviter.

OTTONA – Jedi.

Elle ne parlait pas trop fort. Des musiciens couvraient sa voix en plus de toutes les petites discussions aux autres tables. Les gens regardaient, intrigués, cette Rattataki qui osait aborder un Hutt à sa table, mais sans pour autant s'arrêter dans leurs activités et dans leurs discussions.
La Sith s'était approchée de deux pas vers Glurba, si bien qu'elle était à portée de gifle. D'un léger geste, elle recula sa cape, dévoilant son sabre-laser. Une menace muette ? Voulait-elle se battre ? Oh, nul doute qu'elle en mourrait d'envie. Les Siths ne savent faire que cela : mutiler, torturer, tuer, innocents et Jedis. Et cette femme était une Rattataki, une race connue pour son esprit belliciste.
Nul doute qu'elle mourrait d'envie de se battre contre le Jedi qui lui faisait face. Pour peu qu'elle ait en plus la haine des Hutts, cela lui ferait une double raison.

Se battre, voilà quelque chose qu'elle avait dû souvent faire, au vu des cicatrices qui parsemaient sa peau de cendres. Glurba ne se douta pas qu'en réalité, ces cicatrices étaient justement dues à une période d'esclavage auprès d'un Hutt. Il observa un court instant ses piercings, aux oreilles, au nez, aux pommettes. Son regard était implacable. Une Rattataki, quoi... Elle n'impressionna pas Glurba, et surtout pas par son éloquence. Trois fois qu'elle ouvrait la bouche, et c'est comme si elle ne savait prononcer qu'un mot à la fois. Une phrase de deux mots devait déjà être trop compliquée pour elle. A cette pensée, Glurba pouffa de rire.

GLURBA – Que veux-tu, au juste ? Tu viens ici, à ma table, tu me déranges, persuadée que je suis un Jedi, tu n'as que ce mot à la bouche. Tu es sur Nar Shaddaa, ici, et tu auras remarqué que je suis un Hutt.
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    Elle le dévisage. Encore et encore, pendant de nombreuses secondes qui s'allongent, s'allongent jusqu'à donner l'impression que le temps s'est arrêté autour d'eux. Elle veut accaparer son attention. Elle veut le mettre mal à l'aise, puis l'inquiéter, puis le terrifier. Il n'est pas encore au point de la supplier de le laisser partir, mais elle espère que ce moment arrivera bien assez vite. Et à ce moment-là, elle abattrait son sabre laser sur lui, de façon à le couper en deux, bien proprement, tout en prenant soin de le faire regretter d'avoir rejoint le rang des pathétiques Jedi.


    "Que veux-tu, au juste ? Tu viens ici, à ma table, tu me déranges, persuadée que je suis un Jedi, tu n'as que ce mot à la bouche. Tu es sur Nar Shaddaa, ici, et tu auras remarqué que je suis un Hutt."


    L'enthousiasme à l'anticipation d'un déferlement de violence gratuite se dissipa quand le Hutt lui rappela qu'ici, c'étaient bien eux qui faisaient la loi et qu'elle aurait beaucoup de mal à faire face à des vagues de mercenaires à la solde de ces putrides limaces une fois qu'elle lui aurait fait manger sa lame rouge. Elle doit se rendre à l'évidence : elle ne tuera pas le Hutt aujourd'hui. Ce n'est que partie remise, bien sûr. Renfrognant sa cape de façon à dissimuler de nouveau son arme de mort, elle se fait en esprit une promesse qu'elle tient à ne pas violer : elle fera subir à ce Hutt ce qu'elle a fait subir à Ajagumu. A la simple pensée d'un tel déchaînement de colère sur ce corps visqueux qui ne demandait à éclabousser les murs, elle esquisse un sourire malsain. Une fois celui-ci doucement éteint, elle retourne dans les yeux de son interlocuteur avec une allure d'effrontée macabre. Elle le tuera. Oh que oui, elle le tuera. Dans un jour, une semaine, une année ? Elle ne le sait pas. Mais elle lui fera avaler ses propres yeux et elle l'égorgera de la façon la plus douloureuse possible.


    La limace dégoulinante voit certainement ce léger recul de la Maraudeuse Sith comme une jolie victoire, celle de l'arrogance sur la férocité pure. Il sourit, il dégueule son mucus immonde sur le sol de ce boui-boui infâme. Sa colère monte, elle devient de plus en plus agitée, mais elle n'efface pas son allure de défi. Elle cherche, cherche à tue-tête par quel moyen elle pourrait l'atteindre sans le frapper. Il la dévisage avec son arrogance crasse, celle de tous les Jedi, celle de tous les Hutt. Elle commence à trépigner intérieurement, suppliant la Force de lui donner une idée pour lui faire mal. Très mal. Peut-être devrait-elle le provoquer ? Au moins lui parler ? Au lieu de faire les cent pas autour du Hutt, elle décide faire autre chose. Certainement à la surprise de l'animal visqueux, elle tire une chaise vers elle et s’assoit en face de lui, jamais sans le quitter des yeux. Dans le même temps, les regards discrets des badauds alentour convergent vers le duo d'ennemis puis retournent à leurs occupations. La serveuse, pensant que la Maraudeuse Grise est une connaissance du Hutt, décide d'amener son verre de jus de Juma à la table de celui-ci. La Balosar lui décoche même un sourire soumis, soumission soulignée par le collier de contrôle qu'elle porte autour du cou. Là encore, à la grande surprise du Hutt, la guerrière prend le verre et le lève légèrement en décochant un sourire.



    "A ta santé, limace."


    Son sinistre sourire n'en finit plus de s'agrandir. Elle porte le verre à ses lèvres et, finalement, le boit d'une traite. Une fois le contenu vidé, elle pose le verre, le cul retourné et le goulot contre la table. Elle échappe un léger râle tant la mixture qu'elle vient d'absorber est immonde. Tant pis. Elle admet au fond d'elle qu'elle improvise. Mais c'est bien. Le Hutt ne sait de ce fait pas lui-même ce qu'elle s'apprête à faire. Va-t-elle péter les plombs et tuer tout le monde dans cette cantina ? L'idée l'a "effleurée" de nombreuses fois depuis le début de cette conversation. Va-t-elle simplement repartir ? Elle n'en a aucune envie, ce serait comme une défaite. Et la défaite est indigne de la Maraudeuse Grise. Elle doit faire quelque chose. Mais autant attendre une bonne idée en se détendant, non ? Ah, il y aurait bien quelque chose...


    "Tu es intouchable, n'est-ce pas ?"


    La question est rhétorique, évidemment. Elle le sait, qu'on ne peut pas lui faire de mal ici. Elle sait que sa mort doit être remise à plus tard. Mais pourquoi ne pas s'amuser en attendant ce moment. Un petit jeu, peut-être ? Testons donc la résistance morale d'un Jedi. La Maraudeuse Grise lève le bras au-dessus d'elle et la Balosar arrive aussitôt. Sans décrocher un mot, elle fait comprendre à l'esclave qu'elle désire se faire resservir la même chose. Rapidement, l'ordre est exécuté. Beaucoup plus rapidement que si elle n'était pas en compagnie d'un Hutt. La serveuse arrive et au moment où elle arrive à la hauteur de la guerrière, cette dernière l'attrape par le collier et attire le visage de l'alien vers elle. Celle-ci commence à paniquer, à suffoquer de peur, celle que le verrou lâche et fasse exploser la tête de la pauvre petite esclave pathétique.


    "Tu ne la défends pas ?"


    Toujours pas question de tuer le Hutt. Juste de s'amuser un peu. Celui-ci sait pertinemment que si elle tire un peu plus fort sur le collier, celui-ci explosera la tête qu'il entoure. Ce n'est qu'une esclave, personne ne s'en mêlera. La musique s'arrêtera un cours instant, les regards convergeront vers le couple d'ennemis puis les badauds retourneront à leurs occupations. Quelques uns s'en mêleront peut-être, mais ils mourront en essayant. La cantina n'est pas bondée, ils ne feront pas le poids face à une guerrière Sith telle que la Maraudeuse. Cette dernière regarda l'esclave, une expression terrifiée figée sur son joli petit visage.


    "N'aie pas peur, la limace va te sauver."
Glurba Lugliiamo
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Avec ces mots, Glurba crut avoir subtilement calmé les ardeurs de la Rattataki Sith qui venait l'embêter. Elle n'avait peut-être pas bien réalisé que ce n'était pas le bon endroit pour se farcir un Hutt. Elle ne s'était pas non plus fait la réflexion qu'un Hutt Jedi ne pouvait pas avoir de famille ici et qu'il était donc forcément un proscrit ; mais cela, seule elle pouvait le savoir, et aux yeux des autres clients et des employés de la cantina, Glurba était un Hutt comme les autres. Enfin, pas tout à fait comme les autres parce qu'il venait prendre un verre dans une cantina classique, en solitaire, mais tout le monde ici partait du principe qu'il faisait partie d'un clan et que personne n'avait le droit de lui faire du tort.

La Sith rabattit sa cape, voilant ainsi son sabre-laser, maintenant que Glurba l'avait bien vu – il n'avait de toute façon pas douté que la Rattataki ne mentait pas en se présentant comme une Sith.
Soudain, elle prit une chaise et s'assit face à lui. Ce n'était que la suite logique des choses, cela aurait été trop beau qu'elle s'en aille, maintenant, sans avoir rien fait. Elle était venue l'aborder, c'était bien pour quelque chose. Pour le tuer ? Quelle idiote. Mais ce n'était qu'une Sith, il ne fallait pas chercher à comprendre.

Rapidement, l'esclave Balogar vint servir un verre à la Sith, sûrement celui qu'elle avait laissé au comptoir, adressant un sourire soumis et repartant servir d'autres clients. La Rattataki prit son verre et le leva comme pour trinquer.

OTTONA – A ta santé, limace.

Glurba se renfrogna. Il détestait cette façon que les gens avaient de surnommer ainsi sa magnifique race. C'était dédaigneux et crasse. Les gens étaient simplement trop jaloux des Hutts et sauvaient les apparences avec des quolibets injurieux.
La Rattataki but son verre cul-sec et le reposa à l'envers. Sa grimace fit ricaner le Hutt, elle n'était manifestement pas habituée à ce genre d'arrache-gueule. Elle avait beau se montrer froide et hostile, elle était de faible constitution comme les Humains. Voulant sans doute prouver le contraire, elle fit un signe à la serveuse et commanda le même verre.

GLURBA – Un autre jus de can-cell pour moi.

La serveuse s'inclina et alla préparer les commandes de la table en priorité, revenant très vite avec les deux boissons commandées, qu'elle commença à disposer. C'est alors que la Sith empoigna le collier de contrôle en tirant vers elle, rapprochant le visage paniqué de la Baloran du sien. Glurba se raidit imperceptiblement, sachant très bien que si la Sith tirait plus fort, elle risquait de faire sauter le verrou, déclenchant le système pugnitif : la tête de l'esclave exploserait.
Ces Siths... Ils n'avaient vraiment que pour seul et unique plaisir de tuer et de mutiler les gens... C'était si pathétique d'en arriver là.

La Sith s'amusa à provoquer Glurba, cherchant à obtenir une réaction précipitée de sa part. C'était mal le connaître. S'il montrait de la panique, alors il perdrait tout avantage psychologique sur la Sith, or c'était sa meilleure arme.

OTTONA – N'aie pas peur, la limace va te sauver.

Elle commençait sérieusement à irriter le Hutt, à l'appeler “limace”. Glurba se servit de cette irritation pour s'exclamer d'une voix puissante avec plus de conviction :

GLURBA – (en huttese) Qu'on l'empêche de faire du mal à cette esclave !

Il était très peu probable que la Rattataki Sith comprenne le huttese. En fait, très peu de gens devaient savoir parler cette langue. Peut-être l'esclave elle-même et le tenancier de la cantina. Quand on était commerçant sur Nar Shaddaa, cela pouvait toujours servir de connaître cette langue.

Quoi qu'il en soit, un Hutt qui s'exclame si subitement à haute voix dans sa langue, était en général “pas content”. Glurba observa les réactions des gens, et il eut ce qu'il voulait. Une chape de plomb était tombée dans la salle, et tout le monde avait maintenant compris que la Rattataki n'était pas une amie du Hutt, et qu'elle n'était peut-être même pas désirée à sa table. Glurba reprit d'un ton bas et posé :

GLURBA – Tu as deux blasters pointés sur toi, maintenant.

En réalité, il y en avait le double : quatre. Quatre personnes dans la salle avait dégainé un blaster, prêt à tirer au signal du Hutt, espérant sûrement une récompense s'ils le défendaient. Glurba y allait au bluff : il n'avait absolument pas de quoi récompenser généreusement quatre mercenaires. C'était un risque à prendre. Cela faisait donc deux bluffs en un, car en faisant croire à la Sith qu'il n'y avait que deux blasters pointés sur elle, il pouvait la pousser à se sentir trop confiante et à se faire avoir par les deux autres blasters. C'était soit ça, soit elle aurait l'intelligence de ne pas affronter la menace qui était pointée sur elle.

GLURBA – Cela dit, comme n'importe quel idiot de Sith, je suis certain que ton orgueil va te pousser à me montrer combien tu sais te défendre face à deux pauvres blasters. Je ne parle même pas des caméras de surveillance qui signaleront un Sith créant du grabuge dans une cantina de Nar Shaddaa en provoquant un Hutt. Cela aussi, tu t'en moques certainement.
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    Tiens donc. Voilà les faibles qui viennent poser la lire de mire de leurs blasters sur elle. Elle, tient toujours fermement le collier de l'esclave qui se met à pleurer à chaudes larmes, priant que la Maraudeuse Grise se prenne d'un accès de bonté et la relâche sans faire d'histoire. Et la limace, elle ne fait rien pour la sauver. Était-il vraiment un Jedi pour être aussi certain du bien-fondé de son inaction ? Une pensée la traverse alors. Ne ferait-il pas tout pour ne pas sortir son sabre laser ? Cherche-t-il à cacher sa condition de Jedi ? Pour la Maraudeuse, cette question est la seule qui lui reste en tête, ne prenant même pas en compte qu'une paire de flingues est pointée en direction de son crâne gris et chauve. Elle sait pertinemment que si elle le désire, ils mourraient tous en moins d'une dizaine de secondes dans d'atroces souffrances. La seule chose qui l'inquiète, c'est son angle mort, surtout qu'elle n'a pas vu deux personnes en dehors du Hutt quand elle est rentrée dans le bar, mais cinq. Et il y a fort à parier que chaque personne fréquentant une cantina de Nar Shaddaa est armée et est prête à obéir aveuglément au limace. Elle se demande donc si ce ne sont pas deux mais cinq blasters qui la pointent.


    //Huttese// "Mercenaires prêts mourir pour sauvetage esclave ?"


    La Maraudeuse a évidemment appris la langue des Hutt pendant sa jeunesse en tant qu'esclave. Toutefois, elle ne l'a appris qu'auprès des autres esclaves et des remontrances de son ancien maître, et forcément, sa maîtrise laisse largement à désirer. Sans doute que le Hutt lui ferait remarquer avec le ton arrogant typique des limaces de l'espace. Pour tout dire, elle ne fait pas attention à sa prononciation ou à sa syntaxe mais à ce mystère : pourquoi la limace n'a-t-elle pas encore sorti son sabre laser. D'ailleurs, elle ne l'a pas encore vu. L'avait-il laissé dans un endroit sûr ? Peut-être. Mais pourquoi ? Doit-il cacher son appartenance à l'Ordre Jedi ? Et si cela venait à se savoir, que se passerait-il ? Toutes ces questions se bousculent à une vitesse folle alors que les mercenaires autour d'elle trépignent d'impatience, voulant à tout prix griller la cervelle de la Maraudeuse dans l'espoir d'une pathétique récompense pécuniaire. Elle veut tenter le tout pour le tout. Et si ça ne marche pas, elle crèvera les mercenaires avant de s'enfuir, et tant pis pour les conséquences politiques. De toute façon, même si elle n'y connait rien en politique, elle sait que les limaces sont prêtes à faire abstraction de tout à condition qu'il y ait de l'argent en jeu. Dans le pire des cas, seul le Hutt resterait vivant dans cette foutue cantina : si elle ne risque pas grand-chose en commettant un massacre minable dans une cantina d'un quartier pourri avec des esclaves et des mercenaires de seconde zone, elle risque à l'inverse de lourdes répercussions en tuant un Hutt.


    "Sors ton sabre ou ils meurent tous, limace."


    Elle a bien vu à quel point l'insulte l'avait embêté, voire mis en colère. Elle veut le provoquer. Cela lui rappelle la fois où un rival rodien d'Ajagumu le Hutt, une sorte de mercenaire, l'avait traité de limace : celui-ci avait finalement terminé dans un estomac de rancor tellement le mot avait heurté sa sensibilité. Elle sait que c'est un vilain gros mot chez les Hutt, ça leur rappelle ce qu'ils sont réellement : de grosses limaces qui savent parler d'argent. La guerrière Sith tire maintenant un sourire jusqu'aux oreilles en imaginant ce que ce serait d'affronter un Hutt qui porte un sabre laser. Elle trouve cela grotesque au possible. Pendant ce temps, les mercenaires hésitent à tirer. L'ordre de sauver l'esclave a été très clairement stipulé, mais ils peuvent la tuer si jamais ils se décident à tirer. Ils sont coincés et doivent attendre que la situation se débloque. Ladite esclave, elle, est toujours en larmes et elle commence à supplier sa tortionnaire de la laisser vivre en chuchotant de peur de brusquer la Maraudeuse au point qu'elle tire pour de bon sur le collier. L'affrontement semble maintenant inévitable et la tension se fait palpable dans la cantina. La musique ne joue plus et le silence se fait assourdissant.


    "En fait, je vais la laisser partir."


    Elle lâche subitement le collier et la Balosar s'effondre en larmes, presque hystérique tout en se meuvant sur le sol tel un insecte pour échapper à la guerrière Sith. Forcément, le Hutt ne s'attendait pas à un tel geste de la part de celle qui considère comme une meurtrière sanglante. Et, pour être honnête, elle même ne s'y attendait pas non plus. Pourtant, elle veut mettre un point d'honneur à cette "once de compassion".


    //Huttese// "Si mercenaires tire, moi tue les. Après, je tue esclave devant toi et je tue toi après. Dis-les baisser les armes à eux."


    Indiscutablement, c'est une conclusion inattendue à cette crise, même pour elle. Elle ne voit pas l'intérêt de tuer de pitoyables mercenaires dans un boui-boui minable, sans compter qu'elle doit en plus se retenir après coup de tuer un Hutt Jedi. Non, ce sera définitivement pour une prochaine fois. En attendant, elle aimerait savoir qui est la limace difforme devant lui. C'est vrai qu'elle ne risque pas d'avoir beaucoup d'informations sur lui, mais elle sait qu'il en désirerait pas mal sur elle. Elle sait comment sont les Hutt, pour en avoir côtoyé un parmi les plus immondes pendant de nombreuses années. Alors commençons à faire connaissance...


    "L'Ordre Jedi fait dans les limaces, maintenant, alors ?"
Glurba Lugliiamo
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Les blasters, les caméras... Glurba utilisait plusieurs éléments pour faire réfléchir la Sith. De plus, il utilisait la contre-psychologie, sans aucune certitude que cela marche, mais contre des faibles d'esprit, c'était souvent efficace : il prédisait à voix haute qu'elle tuerait l'esclave et les chasseurs de prime, pour déclencher chez elle le réflexe de faire le contraire. Peut-être même qu'elle chercherait à montrer qu'elle n'avait pas tant d'orgueil que ça... mais bon, c'était une Sith, quand même, il ne fallait pas espérer n'importe quoi.
En tout cas, elle ne se décida pas dans la seconde, elle réfléchissait à sa réaction, ou peut-être qu'elle cherchait un plan, une issue pour se sortir de la situation dans laquelle elle s'était mise toute seule comme une grande. Pendant ce temps, l'esclave continuait à la supplier, en pleurs.

OTTONA – (en huttese) Mercenaires prêts mourir pour sauvetage esclave ?

Oh... Ainsi donc elle parlait le huttese. Bon, franchement mal, avec un accent à couper au couteau et une grammaire incomplète, mais elle était au moins capable de comprendre cette langue jusqu'à un certain niveau. Son vocabulaire ne devait pas être bien étoffé et elle ne tiendrait pas une conversation courante, mais Glurba avait employé des mots assez basiques dans une phrase courte. La Rattataki avait compris. Et sa phrase, à elle, bien que grammaticalement incorrecte, restait compréhensible.

Glurba ne répondit rien. Il n'y avait rien à répondre, c'était une question rhétorique : elle devait bien savoir que les mercenaires seraient prêts à prendre des risques pour sauver l'esclave dans l'espoir d'une récompense honorable par le Hutt.

OTTONA – Sors ton sabre ou ils meurent tous, limace.

Glurba fit du mieux qu'il put, mais une grimace traversa son visage. Elle continuait de l'appeler “limace”... Et en plus, elle parlait de son sabre-laser, maintenant. Cherchait-elle à dénoncer à tous qu'il était un Jedi ? Elle n'aurait pas l'avantage, non : elle n'avait aucune preuve d'avoir un Jedi face à elle, et la parole d'un Hutt vaudra forcément plus que la sienne.

A part l'esclave qui pleurait et suppliait, plus personne ne parlait, plus personne ne bougeait, plus aucune mouche ne volait. C'était quelques instants de suspension avant un dénouement parmi deux possibilités : l'explosion ou le désmorçage.

OTTONA – En fait, je vais la laisser partir.

Elle lâcha le collier.
La Baloran s'effondra, en pleurs. Glurba s'efforça de ne rien montrait, mais il avait envie de sourire, car il venait de gagner : la Sith venait de céder. L'esclave se déplaça péniblement à quatre pattes en s'éloignant de la Sith. Une vie de sauver. Juste par la force des mots et du tempérament. Cette Rattataki venait de perdre son combat psychologique contre le Hutt. Le Jedi n'avait même pas eu besoin de sortir son arme, même pas eu besoin de faire le moindre geste.

OTTONA – (en huttese) Si mercenaires tirent, moi tue les. Après, je tue esclave devant toi et je tue toi après. Dis-les baisser les armes à eux.

Elle parlait vraiment mal en huttese, mais cela restait suffisant pour être compréhensible. Glurba prit son verre et le porta lentement à ses lèvres, versant une petite gorgée, et laissant un peu plus de la moitié du contenu. Ce geste avait l'air innocent, mais il ne l'était pas du tout. Glurba déglutit la boisson et garda son verre en main. Puis il parla à la cantonade, en basic afin d'être sûr que tout le monde comprenne :

GLURBA – Que les deux blasters pointés sur elle soient rengainés. Elle a libéré ma serveuse.

Voilà toute la subtilité : Glurba demandait que deux blasters soient rengainés, car il n'avait parlé que de deux blasters à la Sith, et pouvait toujours feindre d'ignorer qu'il y en avait deux fois plus. Il espérait que le message caché soit compris : il fallait que certains mercenaires rengainent ostensiblement leur arme, pour calmer la Sith, mais que d'autres la gardent pointée sur elle discrètement.

OTTONA – L'Ordre Jedi fait dans les limaces, maintenant, alors ?

Encore cette insulte, couplée à une accusation qu'il fallait tout de suite laver pour ne laisser aucun doute dans la tête des mercenaires.

GLURBA – J'ai été gentil avec toi jusqu'à présent alors que tu viens m'importuner à ma table et que tu menaces ma serveuse. Mais je te préviens : insulte-moi encore une fois, et je demande à tout le monde dans cette pièce de t'abattre comme un rat. Tu vas cesser de m'appeler “limace”. Tu vas cesser aussi d'essayer de dire n'importe quoi sur moi. Qui espères-tu tromper ici avec des accusations aussi grosses ? Si tu cherches un Jedi à tuer, tu es au mauvais endroit. M'as-tu bien observé ? Trouves-tu que je ressemble à un Jedi ?

Ca, c'était pour que tout le monde entende et comprenne sans avoir besoin d'une traduction qui pourrait déformer une tournure de phrase. Cependant, Glurba aimait toujours parler dans sa langue natale quand cela lui était possible. La Sith la comprenait, en tout cas, et c'est tout ce qui comptait.

GLURBA – (en huttese) Ta prochaine insulte sera ta dernière. Maintenant que tu t'es bien amusée, va-t'en. Et apprends à ne pas importuner un Hutt.
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    La Maraudeuse Grise décide de se lever et se retourne, tout ça pour constater qu'encore deux autres mercenaires pointent leurs armes sur elle. Elle s'en est doutée, évidemment, mais elle respecte la sournoiserie du Hutt. Comme quoi, l'honneur n'était pas une constante chez les Jedi. Peut-être même qu'elle aurait accepté d'essayer de faire quelque chose de cette bête si elle ne la dégoûtait pas autant. Elle sourit, en voyant les deux porte-flingues ranger leurs armes comme si de rien était, avec deux secondes de retard. Elle se retourne vers le Hutt, le même sourire mesquin affiché aux lèvres. Les quatre mercenaires, tous bêtas qu'ils sont, tentent d'éviter le regard mi-accusateur mi-féroce de la guerrière Sith et fixent idiotement le sol poussiéreux et taché de la cantina. Pitoyables insectes.


    "Tu m'as pris pour une wermo, la limace ?"


    Ce petit mot en huttese signifie idiot, idiote. Oui, définitivement, il la prend pour une conne, une personne stupide. Et peut-être bien qu'il a un peu raison, pour le coup. Les Hutts sont connus pour être une race aussi fourbe qu'elle est lâche. C'est pourquoi il a préféré appeler de pauvres tirailleurs à pointer leurs blasters sur la Maraudeuse Grise plutôt que d'empoigner son sabre laser de "Jedi" et de se battre. Bien que la Sith sourit, la colère monte en elle de voir à quel point les limaces manquent invariablement de courage. Elle se dit qu'elle ne devrait peut-être pas le faire, qu'elle aurait des ennuis à cause de ça, mais plus le temps passe, plus elle s'en fiche. Oh, et puis, finalement...


    Elle s'empare de son sabre laser à l'aide de la Force et l'allume, laissant jaillir du manche gris et noir une lame rouge et sanglante, n'attendant que des cadavres ambulants pour nourrir sa colère. A peine les mercenaires ont le temps de comprendre ce qu'il se passe que l'un d'eux voit arriver au-dessus de lui la guerrière agile comme une Anooba qui se charge rapidement de lui enfoncer son arme mortelle à travers la poitrine. Directement après l'avoir retiré de ladite poitrine, elle lance le sabre laser sur l'un des autres mercenaires qui se voit trancher le bras qui tend le blaster. Une fois le sabre revenu à elle, un tir décoché par l'un des deux mercenaires restant lui érafle la jambe. Bien que douloureux, la guerrière reste debout et n'émet qu'une vilaine grimace. Elle saute par-dessus le comptoir pour atteindre le tireur et elle lui coupe la tête, ne laissant qu'une marque de tranche fumante et nette. Alors que le dernier mercenaire tente de s'enfuir, comprenant à quel point celui-ci est dans de beaux draps, la Maraudeuse Grise le rattrape et l'égorge. Le corps sans vie tombe au sol dans un silence de cathédrale alors que la Sith range son sabre. Toute l'action n'a duré qu'une douzaine de secondes tout au plus. Elle décide de retourner face au Hutt.


    Une fois en face de son interlocuteur, la Sith entend les sanglots de la Balosar qui tente tellement de ne rien laisser entendre qu'elle finit presque par s'étouffer elle-même. Maintenant, elle pourrait la tuer sans problème. Après tout, ce n'est pas une pauvre esclave qui ferait la différence dans la gravité de l'acte : ceux-ci ne valent rien dans ce genre d'endroits. Et quand bien même, elle n'a décidément pas peur de quelques mercenaires avides de vengeance alors qu'elle sait pertinemment que ceux-ci laisseront tomber leur souhait de la châtier dès qu'ils apprendront que ces meurtres sont le fait d'une guerrière Sith. Quand aux Hutts qui dirigent la planète tout en traitant avec les Sith, ils seront certainement tentés d'imposer des sanctions à l'Empire, mais ils n'en feront rien puisque ce serait certainement s'asseoir sur une coquette somme d'argent que de le faire. La Maraudeuse s'approche de l'esclave qui respire si fort que l'on dirait qu'elle va mourir sans que la guerrière n'ait à la toucher.



    "Si le Hutt avait pas essayé de se foutre de ma gueule, ils seraient pas morts. Souviens-t-en."


    Elle retourne son regard perçant vers le Hutt.


    "J'espère vite te revoir, Jedi limace."


    Bien que cela sonne comme un adieu de la part de la Sith, elle ne bouge cependant pas d'un pouce. Elle veut voir la réaction de son interlocuteur. Se déciderait-il enfin à s'emparer de son sabre ? Il a beau nier, ce qu'elle a ressenti en lui ne fait pas de doute. Et bien qu'elle ait du mal à déterminer la puissance qui se dégage et sa maîtrise de la Force, elle sait qu'il a commencé à apprendre à l'utiliser.


Spoiler:
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La Sith se releva et se retourna. Un bref instant, Glurba crut qu'elle allait s'en aller, mais cela aurait été trop beau : c'était une Sith, son ego lui interdisait de s'incliner ainsi devant les menaces du Hutt, d'autant plus qu'elle était convaincue d'avoir trouvé un Jedi. Elle avait raison mais n'avait aucune preuve, et Glurba pouvait continuer de nier en mentant tout son soûl. Lui non plus, ne s'inclinerait pas. Il jouait un rôle, dans la peau d'un Hutt local n'ayant rien à voir avec les Jedis, sûr qu'une petite Sith présomptueuse aurait des ennuis en se frottant à lui.

Ladite Sith dut facilement repérer les deux mercenaires qui avaient dégainé leur arme en sus de ce que Glurba avait annoncé. Elle tourna la tête vers le Hutt qui resta impassible avec son verre de jus de can-cell toujours à la main.

OTTONA – Tu m'as prise pour une wermo, la limace ?

“wermo” pouvait être traduit par “idiot”, et faisait partie d'une déclinaison de nombreux synonymes. Mais en fait, Glurba ne considéra pas tant ce mot huttese que la réitération de l'insulte “limace”. Glurba l'avait avertie : il ne lui avait plus laissé le droit de l'insulter encore une seule fois. Il se devait donc de réagir en vrai Hutt : mettre à exécution une sanction. S'il restait sans rien dire, à accepter cette nouvelle insulte, pour quoi passerait-il ? Glurba ne revenait pas sur ses avertissements, car faire cela, c'était perdre du crédit.

GLURBA – (en huttese) Je t'ai dit qu'il ne fallait plus m'insulter. Ton instinct de survie ne me semble pas fonctionnel.

A peine eut-il le temps de finir sa phrase, que la Sith passa à l'action, appelant son sabre-laser dans sa main et allumant la lame rouge tout en se déplaçant d'un pas leste vers l'un des mercenaires. Ce dernier n'eut pas le réflexe de tirer avant de se faire transpercer la poitrine et de mourir sur le coup. Celui des trois autres mercenaires à avoir le geste le plus rapide, fut la cible d'un lancer de sabre qui lui fit perdre le bras directeur, et donc son arme. La Sith rappela son sabre à elle, et reçut un tir dans la cuisse. Une simple éraflure, quoique douloureuse. La Sith resta debout, et exécutant une acrobatie, vint décapiter le tireur. Le dernier mercenaire fut poussé par son instinct de survie vers la porte de la cantina.

L'esclave Balosar se crispa. Elle dut penser que son heure était venue. La Sith n'aurait aucun scrupule à la tuer même si elle ne représentait pas la moindre menace. Glurba attira son attention et lui fit signe de venir se réfugier derrière son corps, contre le mur. La surprise se lut sur son visage, celle d'être protégée par un Hutt, mais elle obéit sans réfléchir plus longtemps, alors que la Sith égorgea le dernier mercenaire sans lui laisser le temps de sortir. Le tenancier de la cantina, quant à lui, s'était caché dans les cuisines.

Son mini-carnage achevé, la Sith revint vers Glurba, le défiant du regard. Elle vit l'esclave abritée derrière le corps humide et gluant de la Limace, et lui adressa des mots pervers :

OTTONA – Si le Hutt avait pas essayé de se foutre de ma gueule, ils seraient pas morts. Souviens-t'en.

Ben voyons... Il n'y avait qu'un faible d'esprit pour croire à ça. La seule et unique responsable de cette tuerie, c'était la Sith elle-même. Glurba n'avait été qu'un prétexte. Si elle espérait faire culpabiliser le Hutt, elle se mettait profondément le doigt dans l'œil.

OTTONA – J'espère vite te revoir, Jedi limace.

Bon sang, qu'elle était énervante... Glurba se râcla audiblement la gorge.

GLURBA – (en huttese) Tu ne sembles pas bien savoir où tu te trouves, petite. Personne ici ne prendra un Hutt pour responsable de ce que tu viens de commettre. Tuer ces quatre personnes, encore, ce n'est rien : ces tireurs n'étaient pas à moi, je me moque de leur sort. Tes insultes, en revanche, te coûteront cher. Je ne t'ai laissé qu'une seule chance de partir d'ici sans la moindre insulte supplémentaire. Tu as depuis répété deux fois “limace” et une fois “Jedi”. Les caméras t'ont filmée en train de me déranger et de me provoquer. Même sans mon témoignage, tu es déjà faite. Tu as la bêtise dans le sang parce que tu es une Sith, et tu es la seule et unique responsable de tes actes. Souviens-t'en, quand d'autres cicatrices viendront orner ton visage alors que tu seras battue.
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Les Hutts sont fiers. Cela les rend facile à vexer. Par conséquent, même s'ils ont souvent une forte résistance à l'influence de la Force sur leur esprit, il ne suffit que de quelques mots vexants pour les énerver. La Maraudeuse Grise le voyait bien, lui, se crisper à chaque itération du mot "limace". Elle espérait le pousser à bout, le forcer à sortir son sabre laser pour qu'il se "hisse" jusqu'à elle pour la frapper. Elle aurait une bonne raison de le tuer, ainsi. Mais il n'en était rien. Il restait de marbre, essayant de se contenir, balançant dans le vent des menaces aussi vides que son esprit faible. Elle ne put s'empêcher d'esquisser un large sourire face à son impuissante avérée et qu'il s'échinait pourtant péniblement à dissimuler. S'il avait vraiment le pouvoir d'arrêter la Sith, il l'aurait fait. Il aurait sorti son sabre, il l'aurait désarmée et il l'aurait transpercée de part en part. Mais toujours aucune lame brillante, juste... des menaces creuses.


Elle écouta péniblement la tirade de son interlocuteur, tentant tant bien que mal de traduire à partir de la moitié de son monologue. Elle avait en définitive certainement compris le sujet principal de son propos, ce qui devait être largement suffisant. Il continuait d'essayer de se persuader qu'il avait gagné sans combat, que la Sith était en grand danger et que les Hutts tenteraient certainement de la tuer. Son sourire s'élargit encore puis s'éteint subitement. Elle s'éloigna pour prendre un des tabourets de bar qui étaient tombés sur le sol pendant le cours combat qui avait eu lieu. Elle l'attrapa et le traîna jusqu'en-dessous de la caméra. Elle grimpa et se retrouva nez à objectif avec le système de surveillance. Elle tourna la tête comme si elle voulait que la caméra prenne les moindres détails de son visage, qu'il devienne reconnaissable entre mille. Puis elle redescendit, laissant le tabouret derrière elle. Elle se repositionna devant le Hutt.



"Une bonne partie des Hutts de cette planète travaillent avec les Sith. Tu crois vraiment qu'ils arrêteront leur collaboration pour une cinglée qui a crevé quatre alcoolos dans un bar ? Vous les Hutts, vous préférez les crédits à la dignité. C'est pourquoi j'aurai beau crier "limace" sur tous les toits de cette foutue planète sans que cela n'empêche l'Empire de faire ses affaires avec vous."


Elle avait un sourire de petite effrontée macabre dessiné sur les lèvres. La guerrière Sith se plaisait à savoir qu'elle était impunie dans ce cas-là, même si ce n'était pas vraiment le cas. Les Hutts demanderaient certainement à leurs partenaires de la punir avec sévérité, et ils le feraient certainement. Effectivement, elle finirait cette histoire avec plus de cicatrices qu'elle ne l'a commencée. Mais ils se retiendraient de la tuer une fois qu'elle leur révélerait que les Jedi sont tellement désespérés qu'ils admettent les gastéropoïdes dans leur camp. Dans tous les cas, elle n'avait pas grand-chose à craindre des Hutts sur la Lune des Contrebandiers. Et quand bien même c'était le cas, elle serait partie bien avant que les hommes de mains du Cartel ne viennent la tuer. Et les Hutts eux-mêmes n'iraient pas tenter l'incident diplomatique avec l'Empire pour quatre idiots tués dans un bar. La Maraudeuse Sith elle-même, qui ne brillait pourtant pas par son intelligence, savait cela. C'est sans doute d'ailleurs pour cette raison qu'elle n'allait pas tuer la limace en face d'elle aujourd'hui : cela faisait partie des choses qui n'étaient définitivement pas appréciée des maîtres de cette planète.



"Je risque de me faire casser la gueule pour les insultes, ouais. Mais quand les Sith et les Hutts apprendront que tu es un Jedi, je suis sûre qu'ils seront assez intéressés pour m'oublier dans un coin. C'est aussi possible qu'ils posent un contrat sur ma tête. Mais pour m'être battue dans l'Antichambre d'Ajagumu, je sais que vos mercenaires valent que dalle."


Elle tourna les talons, montrant son dos au Hutt dans une allure de défi. Elle commença à partir vers la porte d'entrée de la cantina, prête à s'enfuir pour de bon cette fois-ci. Avant de passer le pas de la porte, elle se retourna toutefois une dernière fois. Elle n'allait tout de même pas partir sans adresser ses adieux.


"Ottona Anticisse, la Maraudeuse Grise. Ça pourrait intéresser tes copains Hutts. On se reverra vite, wermo."
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Evidemment, cela faisait malgré tout de la peine à Glurba d'avoir assisté, impuissant, à l'exécution de quatre personnes par cette Sith, quand bien même ces personnes étaient sans doute des vauriens qui se mettaient à la solde du plus offrant, sans foi ni loi. Il ne devait juste rien en montrer. Et il n'en montra rien. Aux yeux de tout le monde ici, il devait être un vrai Hutt. Il ne devait absolument pas dévoiler qu'il était un Jedi.

Son tempérament et ses aptitudes au mensonge et à l'impassibilité lui permirent de résister encore et toujours aux provocations incessantes de la Sith. Cette dernière savait qu'elle n'avait aucune preuve des allégations pourtant vraies qu'elle portait à l'encontre du Hutt. Elle espérait que ce dernier se trahisse, pour lui donner raison. Glurba ne se trahirait pas. Il ne donnerait pas raison à la Sith. Il avait au moins sauvé l'esclave. Elle, contrairement aux quatre chasseurs de prime, elle était vraiment innocente. Et puis à partir du moment où la Rattataki s'était déplacée vers les chasseurs de prime, le Hutt avait été physiquement incapable de l'empêcher de les tuer : sa lenteur était si handicapante dans ce genre de situations.

Mais Glurba n'avait pas totalement perdu. Incapable de sauver la mise des quatre chasseurs de prime, il avait au moins, en plus d'avoir défendu la vie de l'esclave Balosar, poussé la Sith à bout. Glurba n'avait cédé à aucun moment, et la Sith avait redoublé de bêtises pour essayer de le provoquer, en vain. Glurba avait répondu à ses insultes avec la fermeté et l'autorité d'un Hutt normal, et non à la manière d'un Jedi. Il avait réfléchi à plusieurs moyens d'empêcher la Sith de tuer l'esclave Balosar, en excluant l'option d'allumer son sabre-laser. Il n'avait pas non plus utilisé le moindre pouvoir de la Force, feignant de ne même pas avoir conscience d'y être sensible.
En conséquence de tout cela, la Sith alla même se planter face devant la caméra, en gros plan. Glurba avait envie de rire : qu'elle était ridicule... Idiote petite Sith vaniteuse qui ne supportait pas de voir le Jedi résister à ses provocations.

Et pourtant, elle avait conscience de sa bêtise. Elle reconnut : « je risque de me faire casser la gueule pour les insultes, ouais ». Voilà. C'est tout ce que Glurba avait dit : « d'autres cicatrices viendront orner ton visage alors que tu seras battue ». A aucun moment il ne lui avait prédit que les Hutts la mettrait à mort. Seulement les chasseurs de prime présents dans la cantina ; eux, ils avaient effectivement essayé. En revanche, si les Siths devaient arroser les Hutts de crédits pour épargner une pauvre idiote de chez eux qui avait osé offenser un Hutt dans une cantina en tuant quatre personnes prêtes à défendre ce dernier, pour sûr cela serait reproché à la fautive. En fait, cette Sith avait désormais plus à craindre de son propre camp que des Hutts. Et encore, tout dépendait de l'importance qu'elle pouvait avoir pour ses supérieurs.

Comme elle le disait si bien : les Hutts ne rompraient pas leurs relations économiques avec les Siths pour punir une cinglée qui avait tué quatre alcoolos dans un bar – sans parler du plus important, l'outrage envers un Hutt. Ils exigeraient néanmoins une compensation. Ils réclameraient des pots-de-vin, en l'absence de quoi ils durciraient leurs négociations à venir. Seul l'argent pouvait les apaiser. En somme, soit les Siths laissaient les Hutts mettre la tête de cette Rattataki fautive à prix jusqu'à ce qu'elle soit effectivement éliminée, soit ils l'épargneraient au prix de quelques pots-de-vin et châtieraient ladite fautive pour ce coût inutile.
Dans les deux cas, la Sith fautive était perdante.
Quant à Glurba, lui, il était au contraire gagnant. En poussant la Sith à bout par son inflexibilité, il l'avait vue se mettre dans le pétrin toute seule, et les vies les plus innocentes avaient été épargnées. Non seulement l'esclave Balosar, mais aussi le tenancier de la cantina, et d'autres clients qui ne possédaient un blaster que pour ne pas tenter les coupe-gorge mais sans savoir le manier. Tout cela sans dévoiler d'aucune façon qu'il était un Jedi. Il n'avait pas non plus à craindre ce que pourrait aller raconter cette Sith Rattataki : qui la croirait quand elle prétendrait, sans aucune preuve, que le Hutt qu'elle avait offensé dans une cantina était un Jedi ? Franchement, qui la croirait ? Qu'elle aille raconter cela ! Tout le monde lui rirait au nez, lui dirait d'arrêter de s'inventer de fausses excuses, voire d'arrêter la picole.

Une fois la Sith partie, Glurba se retint de se dire désolé pour la mort des quatre clients. Il continua de jouer son rôle, et se força à penser que ces quatre morts n'avaient fait que leur devoir. Il eut même droit à un remerciement de la part du tenancier de la cantina pour avoir défendu son esclave. Glurba n'avait cependant plus goût à profiter des charmes de la Balosar.
Il attendit simplement l'arrivée de Jamol, et s'en irait le plus vite possible. Cet épisode lui avait donné envie de quitter Nar Shadda sans traîner. Il ne regrettait pas d'avoir agi comme il l'avait fait, mais savoir que quatre personnes étaient mortes alors qu'il aurait pu allumer son sabre-laser pour éviter cet incident, ne le mettait pas franchement à l'aise non plus.
Et encore, qui sait si vraiment cela aurait suffi à ôter à la Sith l'envie de tuer qui que ce soit...
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