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*chlink*

Mes yeux s'ouvraient, difficilement. Le vent avait fait vibrer mes chaines. Depuis combien de temps étais-je ici ? Je ne savais pas. Quand je n'étais pas sage, docile, c'est ici que l'on m'envoyait, pour contempler la vue sur le paysage magnifique qui s'étendait devant moi : un désert rocheux.

J'étais enchaîné. A mi chemin entre la colonie et l'Académie de cette fichue planète. C'était là qu'on me plaçait, lorsque je "n'étais pas le plus sage" des prisonniers. Ni pain, ni eau, si ce n'est le strict minimum, divisé encore par deux. Et bien sur, ce masque. Cet horrible chose sur ma tête, m’empêchant de ressentir les choses réellement, par le biais de la Force.

-"Maman, regardes. Qui est-ce ?"

-"Un Jedi."

-"Un Jedi ? Un vrai ? Il n'est pas dangereux ?"

-"Non. L'Impératrice nous protège d'eux..."

Je n'en revenais pas de ce que j'entendais. C'était invraisemblable. Pour certaines personnes, sur Korriban, les Jedi étaient l'incarnation du mal. Les Jedi, la République,... nous étions les envahisseurs, ceux qu'ils fallaient combattre. Ce n'était pas la première fois, depuis que j'étais enchainé ici que j'entendais ce genre de choses, et si j'avais d'abord cru à une mascarade, je commençais à m'interroger : Etait-ce possible ? Et si ces gens avaient raison ? Se pouvait-il que ... ?

-"Non. Impossible..."

Je me le murmurais, pour mes seules oreilles. Je savais la vérité. J'avais vu plusieurs fois les Sith à l'oeuvre. J'avais gagné contre certains d'entre eux, perdu une fois de trop face à l'une des leurs. J'avais même déjà croisé la route de cette impératrice que la mère de cette jeune fille avait mentionnée. Et je savais ce qu'elle était, la cruauté dont elle était capable.

Mais voila que des pas s'approchaient.

-"Il est temps. Temps que tu retournes dans ta cage, petit misérable.

Ma cage ? Une prison de pierres, avec un champ de force en guise de porte. Une merveille "une pièce" avec le nécessaire pour être bien : une couchette, et une espèce de trou pour les besoins. Impraticable pour s'enfuir. Oui, j'y avais pensé. Mais inutile. J'avais perdu. Perdu face à une Arkanienne. Perdu face à un Empire.
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"Sergent-chef, au rapport." Sèche et froide, la voix basse du Muun vibra dans l'air lourd propre à cette section des geôles korribanites. Tsaw était rentré relativement frustré de la première mission d'importance que l'Impératrice lui avait assignée, depuis les quelques mois qui avaient vu le Sith ressurgir au sein de la haute-société impériale. Certes, il s'était agi d'une affectation plus que flatteuse. La place élevée qu'il avait assumée, au sein du commandement militaire, à l'occasion des manoeuvres effectuées contre l'insolence de la Ligue des Mondes Pérophériques, semblait témoigner, à première vue, d'une profonde confiance d'Ynnitach vis-à-vis du Muun. Pourtant, l'issue de cette première responsabilité était mitigée.

Le coup de filet que le Castellan Noir et lui-même avaient espéré pouvoir lancer sur le vaste espace neutre, qui servait de zone tampon entre le coeur de l'Empire Sith, et les marges de la République, n'avait finalement pas servi à grand-chose. Il s'était agi, par un brillant coup d'éclat, de mettre hors d'état de nuire la majorité de la flotte du Hutt renégat, ce qui aurait permis, par la même occasion, de démontrer ostensiblement que la Flotte Sith disposait du plus haut degré de compétence, en termes de manoeuvre.

Certes, cette vaste opération n'avait pas été complètement inutile : premièrement, elle avait permis d'intimider un vaste espace neutre, composé de dizaine de systèmes dont les sentiments vis-à-vis de l'Empire n'étaient pas sûrs. La facilité avec laquelle trois Flottes s'étaient imposées au coeur de ce territoire spatial, était une bonne opération de communication, qui pouvait également sonner comme un avertissement vis-à-vis d'éventuelles tentations, de la part de ces mondes, de filrter du côté de la République Galactique.

Cette dernière, d'ailleurs, avait également du se confronter, au beau milieu de la passation de pouvoir entre l'ancienne Chancelière et l'actuelle, la Reine d'Odéron, à un vaste déploiement militaire face auquel il était difficile, pour les institutions de Coruscant, de réagir avec la célérité nécéssaire. Enfin, sous prétexte de ratisser l'espace en question, et de bien prendre le temps de l'expurger de toute présence indésirable liée à la LMP, l'Empire se garantissait une profitable liberté d'action et d'influence vis-à-vis de ces systèmes.

Ynnitach avait été claire : il n'était pas question d'annexion pour l'heure, à moins de rencontrer une opposition musclée qui eut appelé une invasion. Mais aucune prévention n'avait été émise contre l'instauration de patrouilles, perquisitions, enquêtes, et de tous types de démarches vis-à-vis des responsables locaux, et des individus influents, puissants, redoutés dans cette région, dont l'Empire pourrait, à terme, se faire de précieux clients. Aussi, bien que les Sith n'avaient pas atteint le principal avantage escompté, ils sortaient honorablement de cette opération.

Le retour de Darth Tsaw remontait à dix jours à peine. Fidèle à ses activités au sein de l'Etat-Major, plusieurs années auparavant, il s'était attardé dans les systèmes Ciutric et Gravlex Med, entre autres, afin de peaufiner les opérations d'infiltration, d'intimidation et de séduction qui devaient permettre, à termes, de faciliter la mainmise Sith sur ces mondes. Quelques jours de profond recueillement lui avaient permis de recharger les batteries, et il avait profité de cette période d'inactivité relative qui se profilait, pour se familiariser d'avantage avec la situation présente sur Korriban.

Il avait fini par apprendre que les prisons de l'Académie Sith, contenaient quelques sujets intéréssants, de par leur parcours, ou leur origine. Rechignant au départ à s'intéresser à ces prisonniers qui lui paraissaient insignifiants, Tsaw avait fini par considérer l'intérêt que ces individus pourraient représenter : plusieurs d'entre eux provenaient de l'espace républicain, et était, comme tels, tout à fait convenables, pour que le Muun tâte le pouls du moral de l'adversaire, et pénètre bien sa mentalité. En entendant l'interjection du Muun, le Zabrak d'âge mûr, pâle et fatigué, leva des yeux d'un gris froid vers son supérieur.

"Seigneur ?" "Tsaw." "Ah, Excellence. J'ai jeté un oeil aux dossiers qui pourraient attirer votre attention, et je pense en avoir dégoté un qui vous plaira." Sourcillement snob du Muun. Par principe, il affectait un dédain contenu envers les individus qui se retrouvaient à travailler dans les environnements de ce genre. Si il appréciait la compagnie des officiers en particulier, et des militaires en général, il attribuait aux matons une psychologie perverse, et un esprit dégradé. Il se faisait donc un plaisir, en leur compagnie, de se montrer aussi autoritaire et rugueux que possible, ce qui n'était pas difficile pour lui. "Un padawan, Mon Seigneur." Tsaw marqua un temps d'arrêt. Ses pupilles vrillèrent une seconde, puis se fixèrent sur le garde trapu. "Vraiment, Sergent ?" Son vis-à-vis, rassuré par l'intérêt qu'il parvenait à susciter chez son prestigieux visiteur, continua d'un ton confiant. "Il nous est arrivé il y a à peine plus d'une semaine. Je ne peux pas vous renseigner plus avant sur comment il a transité ici, ni d'où il vient exactement. Tout ce que l'on a bien voulu me dire, c'est qu'il a été fait prisonnier par une Sith." Le Muun acquiesça d'un lent hochement de tête. "Peut-être ce jeune apprenti vaudra-t-il le détour. Merci Sergent." "Excellence."

Tsaw s'engagea, interloqué par cette nouvelle, dans le dédale primitif qui devait le conduire à la cellule du concerné. Faisant une moue disgrâcieuse, en réaction à la puanteur de ce lieu froid et humide, le Muun activa le terminal d'accès qui verrouillait la cellule, via un code en sithese dont disposaient les hauts-gradés de l'Ordre, et qui leur servait de commode laisser-passer. Le champ de force qui le séparait de son futur interlocuteur se dissipa brièvement, le temps pour Tsaw de pénétrer dans l'étroite geôle. Considérant rapidement la tunique de lin couleur crème du jeune homme, dont le visage sale trahissait la fatigue, le désoeuvrement et le désarroi, les bouts élimés de ce en quoi le Muun reconnaissait la tenue traditionnelle des Padawan, et la natte qu'ils devaient porter jusqu'à la réussite de leurs Epreuves, le Sith fixa ses prunelles froides sur les yeux émeraudes du prisonnier. "Debout." Dur et sec, l'ordre claqua comme un fouet dans l'obscurité de la cellule. "Ton nom."
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"Debout...Ton nom."

Les mots semblaient resonner dans ma tête. Les conséquences du masque j'imagines. Je pense qu'à force, j'arrive à m'en protéger, dans une certaine mesure. Mais parfois, l'attrait qu'il éveille en moi, je le ressens. J'ai alors l'impression que Bogan elle-même me parle. Je la ressens. C'est comme si je la voyais à nouveau.

Mais ces mots... Ces mots ne sont pas pareils. Il... Je...

Sans me relever, car la force me manque un peu dans les jambes, je dois le reconnaitre, je relève la tête, et je l'aperçois. Cette voix... cette forme...

-"Vous !?"

Etait-ce mon imagination ? Non, l'aura même y était, pour ce que j'arrivais à isoler. Je l'avais déjà croisé. Quand ? Pourquoi ? Impossible de répondre à la question, la torture m'empêchant de réfléchit à ce point.

-"Agenouillez-vous plutôt !"

Insolent ? Oui, et... Qu'allait-il me faire que l'on ne m'avait pas déjà fait ? J'étais connu au Temple Jedi de plus pour ce "vilain" trait de caractère, il était donc de bon ton que je l'applique volontairement ici non ?

-"Gnh"

Plutôt que de me relever, mon corps se courba en avant, sur mes jambes et mon front vint toucher le sol. La douleur revenait, et avec elle des images à mon esprit. Fichu artefact Sith sur ma tête. Cette saleté marchait mieux que je ne voulais bien me l'avouer.

-"Noon. Laissez-les... Laissez-les !"

Ma voix hurlait de plus en plus fort alors que les images apparaissaient, tant elles étaient réelles à mes yeux, et mon coeur s'enivrait à chaque fois de colère, mais qu'y pouvais-je, dans la mesure où j'étais un Tianesli ? Prenez-vous en à un, et les autres répondent. C'est ainsi, une loi familiale et un esprit d'unité. Tout pour ma fratrie, tout pour mes amis. Et lorsqu'enfin mes yeux s'ouvrirent à nouveau, je savais que j'avais encore failli. Le Masque avait gagné, et j'avais perdu.

Mais ma surprise fut plus grande encore lorsque, redressant difficilement mon buste, je le vis, encore et toujours présent devant moi, de l'autre coté du champ de force qui constituait la porte de ma cellule.

-"Ooh. Bigre. Vous êtes donc réel ? Ou alors la folie m'a pris complètement ?"

Ma tête se pencha vers la droite, puis je reprenais :

-"Non, impossible. Vous êtes trop moche pour n'être qu'un fragment de mon imagination."

Je l'affirmais, mais peut-être plus pour me rassurer qu'autre chose.
[Edit : je suis parti du principe que Zel te connait d'avant, à cause de la mission. Mais vu que Rav' ne répond plus, j'ai laissé le flou aussi]
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Il était venu. Nous avions discuté, puis il était reparti. Mais cela ne changeait rien. Rien à mon sort en tout cas. J'étais toujours là. Toujours dans ma cage, ou exposé à la contemplation de tous. Il me fallait reconnaître que survivre avec le strict minimum, c'était vraiment éreintant. Encore plus lorsque ce masque était sur ma tête. Lorsqu'il y était, je ne parvenais plus à me concentrer suffisamment. Je ne revoyais que la souffrance, la mort, la cruauté... Mon esprit était tourné vers une part obscure en moi, que je sentais petit à petit naître et grandir.

Je fus heureux quand ils décidèrent de me l'enlever, mais je ne comprenais pas pourquoi. J'ai vite déchanté. J'allais leur servir. Affaibli par la faim et par l'épreuve que représentait cet outil de torture dont on m'avait affublé le crâne si longtemps, j'allais maintenant être le cobaye des exercices de ces petits merdeux que j'avais jusque là combattus.

Les éclairs que j'utilisais, je compris ce que cela faisait. Je vis comment les apprentis se concentrait pour utiliser la Force afin d'enserrer la gorge d'un individu. Je sentis mon énergie vitale -si rare il me semblait parfois- me quitter pour venir enrichir la force d'un autre. Il n'y avait qu'une seule règle : je devais rester vivant. L'instructeur avait insisté sur ce point, en veillant bien à ce que je l'entendes. Ce n'était pas une erreur de sa part : j'étais sur qu'il l'avait fait ainsi dans le seul but de me faire savoir qu'il voulait que je souffres, encore et encore. Du coup, aucun d'entre eux n'avait le droit de me tuer ou de me mutiler trop gravement au sabre, mais ça ne les arrêtait pas pour autant. Ça devenait fréquent que mon seuil de douleur était atteint, et je me réveillais dans ma cage, au bout de plusieurs heures, ou peut-être jour.

Si vous vous le demandez, ne vous posez plus la question. Un jour, je me suis rendu à l'évidence, et des larmes ont coulés le long de mes joues. Ce n'était pas l'Altramentar, mais j'avais pourtant perdu tout espoir qu'un jour, quelqu'un ou quelque chose ne me sorte de cette cage. Qu'un jour je ne quittes cette planète pour rentrer dans la République. Le travail de mon gardien paya ce jour là. Sa propagande rentra définitivement dans ma tête, et brisa une grande part de ma volonté à me battre, à lutter.

N'allait pas croire que j'en étais arrivé là qu'en subissant ce traitement. J'avais tenté, comme sur l'Altramentar de m'évader. Mais comme sur le vaisseau prison, j'avais échoué. J'avais même tenté de convaincre par la persuasion au moyen de la Force le gardien de m'aider. La punition avait alors été plus exemplaire. Mon dos se souvenait encore du fouet de l'homme que j'avais voulu corrompre.

Je touchais le fond quand je l'entendis, une nouvelle fois. Et ces mots prirent alors un tout autre sens pour moi, à mes oreilles :

La Paix est un mensonge, il n'y a que la Passion.
Par la Passion, j'ai la Puissance.
Par la Puissance, j'ai le Pouvoir.
Par le Pouvoir, j'ai la Victoire.
Par la Victoire, je brise mes chaînes.
La Force me libérera.
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