Halussius Arnor
Halussius Arnor
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Le doux son de la brise s'était éteint depuis quelques minutes à peine. Halussius observait le ciel au dessus de lui... Ces teintes de rougeoyantes laissant place peu à peu l'azur fascinaient l'ancien Jedi. Ce n'était que l'aurore, le calme régnait complètement de ce campement certes bien achalandé mais précaire. Tous ces occupants se laissaient certainement encore bercer dans les bras de Morphée. Le moment idéal pour s'éclipser...

Prenant une profonde inspiration, se gorgeant de l'air frais et sec, Halussius s'en retourna dans son bungalow et s'enquit de son bâton et d'un simple baluchon de tissu tenu à son épaule gauche. Une fois sortie du camp en toute discrétion, Halussius marcha environ une heure, il ne savait pas du tout où il allait, préférant laisser son orientation et sa destination à la faveur du hasard et de son intuition. Il marcha pendant presque une heure à travers la végétation, croisant quelques animaux sauvages qui ne semblaient guère effarouchés par lui, et arriva dans ce qui pouvait s’apparenter à une clairière.

L'endroit était plutôt une bonne surprise pour Halussius. La faune et la flore s'y développaient de manière harmonieuse tout autour d'un petit étang drainé en amont et en aval par un étroit court d'eau douce. En vrai havre de paix... oui... c'était l'endroit parfait. Avançant calmement sur l'herbe grasse, Halussius regardait tout autour de lui, profitant du moindre bruit, du moindre mouvement de la végétation pour contempler cette merveille naturelle. Mais ce n'est pas tant la beauté de la nature qui l'attirait que cette sensation particulière qu'il ressentait... Une sensation très diffuse et à peine perceptible mais réelle. Le disciple d'Athéras qu'il était devenu avait eu tout le temps pour exercer ses sens, les développer et les faire croître au point qu'il pouvait percevoir même la plus infime présence de la Force. Sa main droite étant libre, elle s'était levée naturellement au niveau de sa taille, comme si elle cherchait à un vent qui était pourtant inexistant. Ce n'était pas le vent qu'Halussius caressait, non, il caressait la Force, ce petit et discret courant de Force serpentant à travers la clairière. Il avait l'expérience avec lui, toutes ces années de pratique au Temple et le temps qu'il avait passé en compagnie d'Athéra à remettre en question tout ce qu'il avait appris et à apprendre des nouvelles choses à propos de la Force... Pourtant, à cet instant il n'éprouvait rien d'autre que de la fascination semblable à celle d'un enfant au regard émerveillé. La Force continuait inlassablement de le fasciner et de l'émerveiller.

Alors qu'il était en train d'approcher des bords naturellement dégagés de l'étang, le courant de Force qui était en train de caresser la peau de sa main gagna en intensité. Halussius sentait qu'il était tout proche d'elle, tout proche de la source de ce ruisseau de Force. Il se laissait donc guider par elle, mais il manqua d'un pas de plus pour qu'il finisse à l'eau la tête en avant... Scrutant l'horizon, ses yeux finirent par se stopper instinctivement au centre de l'étang. Il l'avait trouvée ! La source était là, au milieu des eaux calmes de l'étang ! C'était parfait.

Doucement, comme quelqu'un cherchant à s'asseoir avec discrétion au milieu d'une foule concentrée, Halussius se défit de son sac et de sa longue veste, qu'il replia soigneusement et déposa sur l'herbe non loin de lui, et enleva également ses bottes. Sa peau ne manqua pas de réagir au contact de l'herbe fraîche jusqu'à ce qu'il se mette assis en tailleur au bord de l'étang. Moins d'un pied de longueur le séparait de la surface aqueuse, la sensation de fraîcheur ne s'en trouvait que renforcée. Il appréciait cela. Le courant de Force se trouvait juste à côté de lui.

Aux yeux qui se fermaient se succéda une profonde inspiration. L'air emmagasiné fut expiré avec le même profondeur, vidant quasiment les poumons d'Halussis mais avec suffisamment de retenue pour ne pas qu'il suffoque. La Force s'infiltrait en lui doucement depuis le sol jusqu'à sa tête, envahissant chaque recoin de son être jusqu'à ce qu'ils soient parfaitement en phase. Halussius ressentait tout autour de lui... La vie en surface mais aussi souterraine, le monde visible et invisible, lui et cette clairière, mais au delà de cela, le campement et la région toute entière mais encore au delà, Boz Pity et son système... Encore un moment à se concentrer sur son lien avec la Force et Halussius percevait l'unité de la galaxie toute entière... Halussius restait parfaitement calme et serein devant cette immensité invisible et imperceptible pour ses semblables. C'est ainsi que débutait toujours ses séances de méditation.

A présent qu'il était parfaitement mêlé à la Force, Halussius se trouvait comme dédoublé, en réalité présent dans deux endroits à la fois. Il était physiquement présent dans la clairière et présent de manière chimérique dans le plan invisible de la Force. Dans ce plan, tout y était à la fois identique et différent. Dans ce plan, il pouvait voir de ses yeux le faible courant de Force se déverser à la manière d'un petit ruisseau et couler à côter de lui. Il voyait sa source au centre de l'étang matérialisée comme une sorte de déchirure, une faille à la surface de l'eau irradiant d'une faible lueur jaune orangé les alentours. Sa main se posa alors à la surface du courant. L'effet était tout à fait surprenant, c'est comme s'il mettait sa main dans l'eau, mais que cette dernière au contact de sa peau devenait tangible et qu'il pouvait s'en saisir et la tenir entre ses doigts. La lueur vive argenté dégagée par Halussius commença alors à s'insinuer en des fins filaments remontant rapidement le courant jusqu'à sa source. A la lueur de la faille se mêlèrent les filaments argentés d'Halussius... lui permettant ainsi de jauger toute l'intensité de la Force dégagé par la faille. La sensation était incroyable.

Dans le plan réel, Halussius ne se trouvait plus sur l'herbe grasse de la clairière. Sa fusion avec la Force étant, il lévitait à une trentaine de centimètre de sol, cet air parfaitement paisible sur son visage. En vérité, la distance entre lui et le sol ne cessait de croître jusqu'à ce qu'il atteigne une hauteur parfaite pour se remettre debout directement. Les jambes d'Halussius retouchèrent alors le sol tandis qu'il avait toujours ses yeux fermés.

Son bras gauche se mit alors en mouvement décrivant un mouvement ample, suivit rapidement de son bras droit. C'est tout le corps d'Halussius qui se mit à bouger, tout en restant sur place. Les mouvements enchaînés étaient plutôt lents, entrecoupés parfois de mouvements plus rapides et précis. Cette danse harmonieuse et gracieuse n'était pas exercée par Halussius sans raison. C'est l’une des choses qu'il avait apprit auprès d'Athéras, mettre en relation la Force non seulement avec le langage, mais aussi avec les mouvements du corps. C'était à la fois une technique de méditation, de relaxation et de maîtrise de la Force. L'union entre Halussius et la Force étant parfaite, c'est instinctivement que le maître qu'il était devenu se mit doucement fredonner quelques mots, ne tardant pas à former une mélodie douce et apaisante à entendre.


 « Tyenya glîr na nedh ninya guren »

 « Ta chanson est dans mon cœur... » c'est ainsi que commençait la comptine d'Halussius. L'eau à la surface de l'étang commençait soudainement à se mouvoir. De grands cercles concentriques naissaient ici et là sans que rien ne tombent dans l'eau. Sur les bords tout autour de l'étang, l'eau s'agitait de manière curieuse, comme si elle se mettait à « vibrer ». Un nouveau geste artistique de la main d'Halussius et quatre colonnes d'eau s'élevèrent de la surface au dessus de l'étang. Se courbant, elles se rejoignirent au centre de l'étang pour former une voûte constitué de quatre arcs voûtés.

Dans le plan immatériel, Halussius aussi était à l’œuvre. Avec mesure et maîtrise, il faisait s'agrandir doucement la faille, laissant ainsi la Force affluer et se déverser tout autour, partout dans la clairière. Mais ce n'était pas un raz de marré, Halussius commandait à la Force de manière à ce qu'elle se disperse de manière harmonieuse et réfléchie pouvant lui faire changer de direction et la stopper lorsqu'il jugeait cela opportun. La clairière était en train de s’imprégner totalement de la Force. Le plus marquant étant qu'Halussius la dirigeait et la façonnait de manière à ce qu'au final, le Force forme au dôme orangé au dessus de la clairière.

La voûte aqueuse s'était à présent mue en une sphère parfaite autour de laquelle flottaient et « dansaient » des sphères de moyennes et petites tailles. Halussius était totalement absorbé par ce qu'il faisait. Ce qu'il faisait sur le plan réel et le plan immatériel étaient si étroitement liés qu'il était impossible de dire lequel influait sur l'autre... si bien qu'en vérité les actions dans les deux plans allaient de concert.

Lorsque dans le plan immatériel, le dôme fut achevé, Halussius exécuta un dernier enchaînement physique tout en ouvrant les yeux. Les sphères d'eau flottant au dessus de l'étang cessèrent de bouger et... se figèrent. Elles étaient devenues de la glace parfaitement transparente. Halussius gardait les bras dans une position particulière, son bras droit légèrement tendue vers l'avant et son bras gauche contre son torse. Sa méditation était en train de s'achever... En ramenant ses bras à lui, Halussius effectua un mouvement qui fit que les sphères de glace commencèrent à fondre quasi immédiatement pour rejoindre l'eau de l'étang.

Il sentait que ses muscles étaient chauds et qu'une légère sueur tapissait son front et ses tempes, mais Halussius se sentait bien. Cette méditation lui avait servit non seulement à pratiquer une série d'exercice mais aussi de créer un endroit particulier en dehors du camp, un genre de sanctuaire baigné par la Force. L'endroit idéal pour qui veux s'adonner à la méditation mais encore plus, pour initier les « jeunes esprits » à la Force. Dans le plan immatériel, Halussius avait refermé la faille de manière à ce que la Force présente dans la clairière reste sous contrôle et d’une intensité suffisante pour se lier facilement à elle mais aussi suffisamment faible pour éviter les excès et les dérives.

Borth n'avait rien loupé de ce qui s'était passé... Halussius était si concentré qu'il n'avait pas remarqué sa présence. Le petit garçon était resté bouche béante en voyant les sphères d'eau se former et bouger au dessus de l'étang. Il n'était pas là par hasard... Borth avait une certaine curiosité, un certain respect pour Halussius et même une certaine affection naissante. Il était encore petit, mais était le seul de sa famille à être sensible à la Force, c'était une chose qu'il était en train de découvrir. Il y avait d'autres « grands » sensibles à la Force dans le campement, mais Halussius était le seul avec qui il se sentait assez à l'aise. Ne dormant pas beaucoup, Borth avait vue Halussius quitter le camp et avait décidé de le suivre discrètement... Mais à présent qu'Halussius était en train de se rechausser, il se demandait s'il l'avait vu en train de l'espionner ? Et comment il réagirai si s'était le cas ? Une angoisse se saisit alors de lui... Une angoisse perçu aussitôt par Halussius qui se tourna immédiatement dans la direction de Borth, qui s'était caché, maladroitement, derrière un arbre.

Le sourire amusé d'Halussius était dès plus parlant... Décidant de faire comme si de rien n'était, Halussius rassembla finalement ses affaires et reprit la direction du campement... Trois heures s'étaient écoulées depuis son départ.
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