Invité
Anonymous
Le vaisseau de Saerian sortit de l'hyperespace non-loin de Tatooine. Le Cathar plissa les yeux, alors que le soleil faisait miroiter la planète comme un miroir de bordel. C'était le sable qui faisait ça, et rien d'autre. Mais ça devait avoir un effet malsain sur les pauvres gusses qui y résidaient sans entrevoir l'espoir d'un départ. Il se frotta les paupières et s'étira voluptueusement, avant de se diriger vers son holo-terminal. Il tapa une série de chiffres sur le tableau de commande et attendit que son correspondant accepte l'appel. Finalement le Kaleesh, son Superviseur, se matérialisa sous la forme d'un hologramme, devant lui.

"Bon, je suis arrivé près de Tatooine mon vieux. Maintenant, tu peux m'en dire plus sur ma cible ?"

Le Kaleesh plissa les yeux sous son masque, signe qu'il souriait.

"Je ne vais pas te demander si tu as fais bon voyage... Après tout, tu as ENFIN réussi à trouver un siège de pilotage confortable... Ses yeux se plissèrent plus encore tandis que le Cathar lui adressait un geste obscène. Bien, ta cible se nomme Vor'Dan. C'est un Toydarien qui s'occupait des finance d'un petit cartel de Hutts... Et qui en a profité pour alimenter sa caisse noire. Quand ses anciens employeurs s'en sont rendus compte et ont placé une récompense sur sa tête, il était déjà en route vers Tatooine. 15.000 crédits et..."

"Un instant - Saerian coupa son interlocuteur en agitant la main - 15.000 crédits et je suis le seul sur l'affaire ? Tu te foutrais pas un peu de moi ?"

"Non. Il est insaisissable et a corrompu certains des mercenaires qui étaient à sa poursuite. De plus, il sait se planquer. 'Fin bref, si tu abandonnes, tu seras pas le dernier. Je t'envoie une image de ta cible. Commence tes investigations à Mos Endros. C'est là où il aurait été vu dernièrement."

Le Cathar observa la tête de Vor'Dan qui s'affichait devant lui :

"Air louche, des yeux qui regardent en tout sens voir si il y a de l'argent, trogne à manger des baffes tous les matins... Ouaip, c'est un Toydarien."

"Finement observé Herlock Sholmes. Maintenant, je vais te laisser te préparer à ta mission. Bon courage, boule de poil."

"Bonne journée, tête de seiche."

L'hologramme se brouilla et la communication se coupa. Saerian ébouriffage sa tignasse et gratta sa barbe. Il allait avoir besoin de flotte pour ce boulot...
Après avoir reçu l'autorisation d'atterrir dans le spatioport de Mos Endros, le Chasseur de Primes s'équipa consciencieusement pour sa mission.
Il décida de ne prendre que son fusil et sa vibrolame pour cette mission, ainsi que deux grenades flash et une offensive. Il espérait que cela serait suffisant. Une gourde d'eau fraîche dans son paquetage, et une réserve d'épices diverses... A usage médical, bien entendu.

Une fois hors de son vaisseau, la première réaction du Cathar fut de plisser à nouveau les yeux et de haleter doucement : ce qu'il faisait chaud, par les dieux ! Comment les habitants du cru pouvaient-ils vivre ainsi toute l'année ? Il pesta intérieurement et se mit en direction de la cantina la plus proche. Une fois à l'intérieur, il soupira profondément, heureux d'avoir trouvé une ombre dispensant assez de fraîcheur pour contrebalancer la chaleur extérieure. Il se dirigea vers le zinc et interrompit le tenancier, un Duros, dans sa tâche qui semblait consister à déplacer de la saleté d'un endroit à l'autre du zinc, à l'aide d'un chiffon.

"A boire."

"Un autre Chasseur de Primes, tiens... Vous aussi, vous venez pour Vor'Dan ?"
Invité
Anonymous
« - Putain de mouche à merde... » râlait l'arkanien, déambulant dans le cloaque privé de lumière où lui et Vor'Dan étaient reclus depuis une semaine. Allant de salle en salle en quête de nourriture et d'alcool, le mercenaire laissait sortir sa rage après s'être trop longtemps contenu. Une forte odeur de sueur imprégnait les lieux, et les rares fenêtres étaient barricadées, plongeant l'habitation dans une obscurité inquiétante. L'on ne devinait par endroit que la silhouette des choses, et Darssian manqua à plusieurs reprises de trébucher sur les corps inertes qui jonchaient le sol par endroit. Des femmes, twi'lek pour la plupart, esclaves ou prostituées, droguées et dans les vapes, voire mortes. La fête de la veille avait été mémorable, et certaines d'entre elles ne s'en releveraient certainement pas.

« - Y a plus rien à bouffer dans ton trou Vor'Dan ! Je te préviens, si ça continue je me casse ! »

Où était cette foutue mouche bouffie d'ailleurs ? Il ralait depuis ce matin et communiquait avec lui par injures interposées mais ne l'avait aperçu depuis la veille, où il virevoltait, ivre, entre ses femmes objets. Après avoir dégotté un fond de bière, en extirpant une bouteille des coussins d'un sofa, Anado se mit à la recherche de son employeur. Deux autres mercenaires venaient d'émerger, un corellien plutôt mal léché et un dévaronien au sourire particulièrement dérangeant. L'arkanien les snoba sans se préoccuper d'eux, les laissant gérer leur gueule de bois, pour pénétrer dans la chambre du pacha local. Vautré dans une pile de coussin, le toydarien avait mauvaise mine. Une bassine remplie d'une substance odorante confirmait les doutes de l'arkanien quant aux capacités de cette espèce à boire de l'alcool en aussi grande quantité. Le mercenaire ne put réprimer un rire méprisant, avant de lever sa bière en direction de Vor'Dan.


« - A la tienne.
- Va te faire foutre Darssan... Je te paye assez cher pour ne pas avoir à supporter tes sarcasmes...
- Et en plus tu me fournis l'alcool et les putes.
- Je suis trop bon... répondit l'alien, se redressant sur ses courtes-pattes.

L'odeur était d'autant plus répugnante dans sa chambre.


- Pas assez au goût des Hutts visiblement... Bordel, tu veux pas aérer ce trou à rat ?
- Surtout pas ! On pourrait nous voir ! Et si les Hutts me trouvent...
- Vor'Dan, on est au beau milieu du désert. On a plus de chance de tomber sur des Tusken ou même un Dragon Kayt que sur des foutus Hutts. Ca fait des lustres que tu te planques ici et que tu rinces tous les mercenaires qui étaient sensés te tuer. Je crois que le plus judicieux pour toi serait encore de partir, loin de l'Espace Hutt.
- Si je sors, je suis cuit ! Et mon magot, avec tu comprends ! »

Anado ne répondit que par un soupire agacé. Une semaine qu'il se tournait les pouces. Certes c'était bien payé pour une simple mission de protection, et l'alcool coulait à flots. Mais c'était certainement l'une des missions les plus ennuyantes et perturbantes de sa vie. A la base, l'arkanien avait été engagé par un Khaleesh pour liquider cette vermine à trompe. Le retrouver n'avait pas été difficile, cet abrutis allait faire ses courses à Mos Endros en compagnie de sa favorite. Ensuite, il envoyait son garde du corps à sa place. Il n'avait fallu à l'arkanien que quelques jours pour les pister jusque dans son refuge, niché au fin fond du désert de Tatooine. Dissimulé au creux d'un canyon, une véritable villa fortifiée servait de refuge au toydarien. Mais le bougre manquait de main d'oeuvre. A part les deux gros bras cités précédemment, la villa était remplie d'esclaves du sexe faible, assommées par les quantités de drogue phénoménal que Vor'Dan leur faisait ingérer. Tout ce beau monde restait dans un état de léthargie quotidien, entre beuveries et orgies quotidiennes. Quand l'arkanien s'était faufilé à l'intérieur et avait braqué le toydarien, celui-ci lui avait proposé un chèque tellement gros qu'Anado n'avait pu refuser son offre. Cet enfoiré avait du voler un sacré pactole aux Hutts pour se permettre de tels caprices. Au début, c'était plus agréable, être payer à se prélasser. Mais plus le temps passait, plus l'arkanien avait du mal avec Vor'Dan et ses deux gorilles. Il voyait bien leur petit manège avec les filles. Plus d'une les avait lâchées la nuit dernière, parties dans leur sommeil. Overdose, crise cardiaque, on en savait rien. Aucun des quatre n'était médecin. On balançait les corps dans le désert et la fête continuait.


Les réserves de nourriture s'étaient épuisées de manière particulièrement exceptionnelle, et l'arkanien ne supportait pas le jeun. Se nourrir exclusivement de pâtée et d'alcool ne l'intéressait pas vraiment.

« - Darssian ! Prends la motojet... Voilà quelques crédits... Va, Mos Endros... La bouffe. »
glapit le faussaire, lui tendant les crédits et les clés du véhicule.

Grommelant, Anado s'équipa en vitesse. Bon, cela ne lui plaisait pas vraiment d'être le larbin de cette larve, mais au moins il allait pouvoir sortir. Une fois que le Dévaronien eut déverrouillé la porte, aux sécurités ridiculement nombreuses, l'arkanien partit affronter la chaleur infernale de la planète des sables. Ce foutu sable s'infiltrait partout, dans chaque pli de son armure et de ses vêtements. Pour s'adapter à ce climat qu'il haïssait plus que tout, Anado avait adopté une tenue plus légère qu'à l'accoutumée. Une armure légère, lui laissant les bras nus, et une casquette vissée sur le crâne pour affronter des soleils plus que brûlants.

En motojet, on gagnait assez rapidement la ville en connaissant le trajet. Vor'Dan insistait pour que les mercenaires qui s'aventuraient dehors fassent des détours, afin de ne pas être suivis, mais Anado n'avait que faire des recommandations d'une mouche à purin paranoïaque. Il était persuadé que les Hutts avaient abandonnés ou attendaient patiemment qu'il ne sorte de son trou. Cela faisait un moment qu'ils n'avaient pas eu à descendre un chasseur de prime à la recherche du toydarien. Et puis vu le niveau des types envoyés précédemment... Ils finissaient corrompus ou morts. Anado avait eu l'occasion d'en descendre un seul. Un Duros qui se traînait partout avec un rap wompa. Il l'avait repéré en train de fouiner sur le marché de Mos Endros et l'avait poignardé dans un coin tranquille, derrière la cantina.

L'arkanien stationnait son véhicule à bonne distance du centre de la ville, derrière les premières habitations des colons, histoire de ne pas se faire remarquer et de pouvoir repartir tout aussi discrètement et rapidement. Il fit un tour expéditif sur le marché, remplissant son paquetage de denrées alimentaires et de tout ce dont ils avaient besoin. Après avoir rangé tout cela dans les sacs de la motojet, il s'accordait un petit moment de répis, comme le voulait son habitude, à la cantina du coin. Pénétrant dans l'antre sombre, repère de la contrebande locale et véritable nid d'informations, il salua le barman d'un signe de tête, s'installant dans un coin. Anado connaissait bien le Duros qui tenait ce rade. Il avait eu l'occasion de lui graisser la patte quand il avait suriner son congénère derrière son établissement. En échange de quelques billets et faveurs, le barman ouvrait l'oeil et appâtait les mercenaires qui étaient aux trousses de Vor'Dan. Une fois que la proie avait mordue, il n'avait plus qu'à lui tendre un piège, où Anado se révélait être le chasseur. Et visiblement, il avait un nouveau client.

L'arkanien jaugea le type au comptoir rapidement. Un cathar qu'inspirait pas confiance, du genre expérimenté et au regard vif. Anado buvait son verre mine de rien, sans pouvoir entendre ce qu'il disait au barman. Mais les deux avaient l'air intéressés. Le regard en biais du Duros avait alerté l'ancien pilote... Ce type avait donc parlé de Vor'Dan, on le barman le soupçonnait de s'y intéresser en tout cas. Il était temps d'aller agir comme un chien : renifler le cul de son congénère pour savoir si c'était un pote.

Il se leva, et, bière à la main, se dirigea droit vers le zinc où il s'installa, non loin de l'inconnu. La cantina était quasiment déserte à cette heure-ci, et clairement, Anado avait encore jamais croisé ce Cathar dans les parages. Remarque, c'était pas les mecs louches qui manquaient sur cette foutue planète. La contrebande semblait y avoir élue domicile, et toute la merde des Hutts s'y déversait sans que quiconque ne trouve quelque chose à redire. En fait, la seule frange de la population qui exprimait son mécontentement semblait être ces foutus pillards Tusken. Mais on ne savait pas pourquoi ni contre quoi. Ils aimaient visiblement simplement semer mort et destruction selon leurs antiques traditions... Foutus tarés. L'arkanien connaissait peu de choses sur ces encagoulés et n'avait guère envie de les connaître. La vue d'un troupeau de Bantha non loin de la Villa la veille l'avait inquiété. La crainte d'un raid tusken l'inquiétait plus que l'avis de recherche qui pesait sur Vor'Dan.


« - Alors, quoi de neuf en ville patron ? » lança l'arkanien au barman, histoire de s'incruster dans les prochaines conversations, jouant les badauds curieux. Peut-etre pourrait-il en apprendre plus sur le Cathar sans se dévoiler.
Invité
Anonymous
Saerian fut surprit par la remarque du Duros, et se retint de le prendre par le col pour le secouer, et l'interroger par la même occasion. Mais il se reprit à temps : son Superviseur lui avait dit qu'il y avait du monde sur l'affaire, et Saerian n'était pas du tout le premier à chercher la mort du Toydarien. Mais il comptait bien être le dernier, quitte à abattre sa cible pour cela. Le risque était que les Hutts le paieraient moins cher pour la capture de l'alien ailé, mais c'était un risque à prendre.

"Oui. Que sais-tu de lui ? Parles !"

Une lueur mauvaise illuminait le regard du Cathar. Le barman prit une chope et la remplit de bière fraîche, avant de la donner au Chasseur de Primes. Ce dernier la renifla et, ne sentant aucune drogue ou médication du même acabit, en prit une longue gorgée. Non pas que ça le gênait, mais depuis le temps qu'il maltraitait son corps avec des "épices", il doutait que les narcotiques lui fassent quoi que ce soit, si ce n'était le mettre en rogne...
La bière coula à l'intérieur de son corps, se frayant un chemin de fraîcheur à l'intérieur de ses entrailles, et il ferma les yeux en la savourant. Il les rouvrit quand le Duros commença à se mettre à table :

"Vous n'êtes pas le premier à venir ici pour lui. Et puis, un type harnaché comme vous, et avec votre armurerie à la ceinture, c'est rarement un contrebandier : ceux-là cherchent la discrétion. Enfin, je vais parler, si ça peut m'éviter d'avoir la tête cognée à répétition contre le comptoir... Il vient rarement dans le coin. Il se planque dans le désert. Et il a des gars pour le protéger."

Saerian plissa les yeux, cherchant à déceler le mensonge ou la duplicité dans les paroles de son interlocuteur, avant de faire la moue et de boire une nouvelle gorgée de bière. Un homme vint s'asseoir non-loin d'eux, une chope de bière à la main. Il s'agissait d'un Arkanien : ses pupilles blanches, et surtout ses quatre doigts à chaque mains trahissaient son origine. Il demanda au barman quelles étaient les dernières nouvelles. Saerian se méfia de cet inconnu : il était équipé pour se battre, ou au moins se défendre. Certes, c'était courant sur Tatooine, ou sur d'autres planètes toutes aussi peu civilisées, telles Nar Shaada, ou au Sénat de Coruscant, mais cela n'empêchait pas le Cathar de se méfier. Il acheva sa chope de bière et la paya, avant de se lever et de sortir de la cantina.
Le Duros se pencha vers l'Arkanien :

"Un autre Chasseur de Primes. Pas discret-discret, si vous voulez mon avis."

Le Cathar n'avait pas entendu la fin de la conversation. Il était arrivé sur la place du marché de la ville, déambulant entre les étals. Il n'avait pas apprit grand-chose au sujet de Vor'Dan, si ce n'était qu'il ne vivait pas en ville, guère étonnant. Saerian sortit une petite boite métallique d'une poche de sa ceinture, et l'ouvrit. Une petite rangée de cigarillos fut dévoilée. Il en choisit un, le cala entre ses dents et rangea la boite, avant d'allumer le cigarillo à l'aide d'un briquet. Il était pratiquement certain qu'avec cette chaleur, il lui aurait suffi d'appliquer le bout du rouleau de tabac contre un mur pour l'embraser...
Alors qu'il soufflait une bouffée de fumée, il prit le temps de réfléchir à ce qu'il allait faire ensuite. Sans doute louer un speeder pour patrouiller dans le désert... Avec de la chance, il trouverait ce qu'il cherche en moins de six mois.
Invité
Anonymous
Anado n'eut guère l'occasion d'obtenir beaucoup d'informations. Il eut à peine le temps de s'asseoir et s'inviter dans la conversation que le Cathar avait réglé son addition et tourné les talons. Il sortit de la cantina en moins de temps qu'il n'en fallait pour le dire et disparaissait. Comme l'arkanien l'avait pressentis, le Duros lui confia que c'était un chasseur de prime. Très certainement aux trousses de Vor'Dan vu son enthousiasme quand le nom du toydarien avait été énoncé. Le barman semblait néanmoins nerveux. Le Cathar était paranoïaque, et ce n'était pas la première fois qu'un mercenaire devenait presque menaçant. Cela commençait à faire long, pour le Duros. Des mois qu'il jouait la taupe pour Vor'Dan. Il savait pertinemment que si on apprenait qu'il travaillait pour le toydarien, les Hutt lui réserveraient un sort pire que tout. Et l'argent ne calmait pas éternellement la peur. Anado en avait bien conscience. Il était temps que la mouche à merde qui lui servait d'employeur comprenne qu'il fallait quitter ce cailloux et aller se terrer ailleurs. Rester trop statique quand on était plus recherché qu'une prostituée zeltronne n'était pas vraiment la meilleure option. Mieux valait multiplier les planques et les déplacements. Improviser. Ne pas être prévisible. Mais Vor'Dan était trop stupide et buté pour comprendre que ses chances de survie maigrissaient de manière proportionnelle au temps passé sur Tatooine. Et savoir qu'on finirait par se faire attraper ne motivait pas l'arkanien à rester trop longtemps près de cet employeur. Il comptait ramasser le plus de crédits possibles avant de se tirer en douce. Pas question de finir la peau trouée pour cette vermine toydarienne.

Cela ne l'empêchait pas pour autant de faire son boulot correctement. C'était le dernier professionnel du cloaque où s'était réfugié Vor'Dan. Les deux autres mercenaires étaient camés, totalement défoncés à longueur de journée, amorphes. Ils n'étaient pas maladroits pour autant et Anado devait leur reconnaître une certaine habilité au tir, mais il ne leur confierait certainement pas ses arrières. Dissipés, lents à la détente, pas bien finauds... Des gros bras écervelés meilleurs quand il s'agissait de tirer à l'aveuglette que lorsqu'il fallait user de sa caboche. C'est bien pour ça qu'ils restaient avec le toydarien et s'occupaient de descendre tous les visiteurs qu'ils ne connaissaient pas, pendant qu'Anado s'occupait du reste et appâtait les chasseurs de têtes les plus ambitieux ou dangereux. Il en avait déjà dézingué quelques, et perdu un autre dans le désert. Mais celui-là, il le sentait pas. Il allait falloir le jauger avant d'agir. Il y avait de faible chance pour qu'il ne trouve dans l'immédiat la planque de Vor'Dan, du moins sans enquêter. Chercher quelque chose dans le désert de cette planète revenait à chercher une aiguille dans le pelage d'un bantha. Mais s'il fouinait trop il deviendrait rapidement dangereux, surtout sur cette planète où l'information se monnayait à prix d'or. Les gens avaient peu de principes et vivaient modestement. Les Hutt faisaient régner leur loi et l'esclavage était l'activité la plus lucrative avec les courses de pods. Le reste n'était que fermiers et mercenaires. Le Cathar pouvait très bien finir par dénicher Vor'Dan en persistant pendant quelques temps, et l'arkanien devait donc agir avec précaution. Mieux valait prévenir que guérir.

Il remercia le Duros en lui glissant quelques crédits derrière le comptoir, quittant la cantina en lui adressant un clin d'oeil. Il n'eut pas bien loin à faire pour retrouver le Cathar, qui se baladait, cigare au bec. Sa casquette vissée sur le crâne, Anado se mit à déambuler parmi les étables du marché local. Inutile de le suivre. Il se contentait de rester dans les parages, le surveillant de l'oeil. Il n'avait pas l'air très motivé. Quelle idée d'accepter un contrat aussi pourris ? La tête de Vor'Dan devait peser un sacré paquet de crédits, pour qu'un gros matou comme celui-ci accepte de venir fouiner dans le sable d'un désert planétaire sous une chaleur clairement inhumaine. Il n'avait pas chaud, avec tous ses poils ?

Bon. Il était d'aller fouiner un peu. Nul doute que le mercenaire était sur le qui-vive, mais Anado préférait être fixé maintenant. Et qui sait, il pouvait peut-être s'amuser un peu avec ce type. Il ferait bien une petite ballade dans le désert...

Il se dirigea alors vers le Cathar, arrivant dans son dos. D'un pas déterminé, il fit mine d'avoir l'esprit occupé, avant de percuter l'épaule du mercenaire. Se donnant l'air surpris, Anado se retourna et s'arrêta près du félin.


« - Oh merde, désolé mon grand, j'étais dans mes pensées ! »

Il jaugea du regard le type en face de lui. Pas moyen de savoir quel genre de gusse c'était. Il allait falloir lui délier la langue.

« - Cigarillos par cette chaleur ? Y en a qui ont pas peur d'avoir la gorge sèche ma parole... » dit-il en souriant.

L'arkanien tendit soudainement sa main au Cathar, en guise d'excuse pour la bousculade mais aussi de présentation.

« - Anado Darssian, enchanté. Le meilleur guide touristique, de Mos Eisley à Anchorhead. »

Pas question d'avouer qu'il était mercenaire. Ce type était déjà assez méfiant comme ça, Darssian n'avait pas envie de se retrouver avec un couteau sous la gorge juste à cause de son appartenance à la mauvaise catégorie socio-professionnelle.

« - Oui, je sais, ça fait bizarre. Un guide touristique dans ce trou perdu. En fait, je suis un peu plus que ça. Mon vrai boulot c'est d'emmener de riches entrepreneurs chasser les différentes bestioles du désert à coup de fusils et canons blasters. Si vous cherchez des sensations fortes, je suis votre homme. Et je crois savoir que vous êtes le genre d'hommes à les aimer... Bel équipement. » finit-il en observant le paquetage du Cathar et son armement. Clairement ce type n'était pas venu là pour prendre le soleil.
Invité
Anonymous
Saerian tirait sur son cigarillo tout en faisant furieusement tourner ses méninges, deux activités peu recommandables sur Tatooine si l'on voulait éviter de prendre un mauvais coup de chaud... Il y avait bien au moins une personne susceptible de lui dire où commencer ses recherches, dans cette ville. Le Duros tenant la cantina, peut-être ? Le problème était qu'il ne lui plaisait absolument pas, et que si il lui donnait des renseignements, rien ne l'empêcherait de faire de même pour le "camp adverse". A moins de le "cuisiner" assez pour qu'il soit incapable de faire quoi que ce soit si ce n'était se plaindre depuis son lit d'hôpital durant les deux prochains mois... Ce n'était pas une méthode très recommandable, mais Tatooine, à l'instar de Nar Shaadda, était relativement laxiste sur ce genre de comportement... Tant que cela ne nuisait pas aux affaires des Hutts, bien entendu. Hors, dans cette circonstance, d'un certain point de vue, aller faire cracher ses dents à un Duros ne ferait qu'avancer l'enquête de Saerian et donc, ne pouvait que bénéficier aux Hutts. Il fut brutalement interrompu dans ses pensées par quelqu’un qui le percuta dans le dos, le déséquilibrant et faisant tomber son cigarillo au sol.

"Merde !"

Il se baissa et ramassa le fin rouleau de tabac, avant de se relever. Il fut surprit : la personne qui l'avait bousculé n'était autre que l'Arkanien croisé à la cantina. Il fronça les sourcils, légitimement étonné : Il l'avait suivi, ou bien était-il là totalement par hasard, comme il le laissait entendre ? Le Cathar préféra réserver son jugement. L'Arkanien lui fit remarquer que fumer n'était pas une très bonne idée, avec cette chaleur.

"Tant qu'à crever de quelque chose, autant que ce soit agréable, non ?"

Il fut surprit de voir l'étranger lui tendre la main et se présenter comme étant Anado Darssian, un des meilleurs guides touristique de la région. Saerian haussa un sourcil. Tatooine n'était pas réellement ce qu'il considérait être comme étant une "destination touristique". Son interlocuteur s'en rendit compte et rectifia le tir : il emmenait de riches entrepreneurs faire des safaris dans le désert, et proposait ses services à présent au Chasseur de Primes.
Ce dernier refusa, poliment :

"Saerian El'Ros. Désolé, mais je n'ai pas besoin de tirer sur des bestioles sans défense pour avoir ma dose d'adrénaline et de sensations fortes."

Ce qui était vrai. Rien de tel qu'une bonne petite fusillade pour se sentir vivant, surtout si on était le survivant à la fin : la bière et les épices n'en n'étaient que meilleures.
Quant à son équipement... On pouvait apercevoir que l'insigne de l'armée républicaine était à demi-effacée sur son épaulière gauche, mais il était de notoriété publique que des restes d'uniformes impériaux et républicains finissaient chez les vendeurs de surplus militaires, ou sur le marché noir, après les escarmouches.

"Merci. Il faut bien, ça aide à rester en vie plus longtemps."

Il tira une dernière bouffée sur son cigarillo, avant de le jeter au sol et de l'écraser. Il gratta sa barbe, prenant le temps de réflechir à ce qu'il allait faire par la suite, avant de se tourner vers Anado.

"Remarquez, vous allez peut-être pouvoir m'être utile... Je cherche les coins... "Insolites" de la région. Je cherche à me reposer un peu... Et à me faire oublier de certaines personnes..."
Invité
Anonymous
Anado eut un léger rire à la remarque du Cathar, qui préférait une mort agréable puisqu'il fallait bien mourir de quelque chose. L'arkanien appréciait son flegme. Malheureusement, la proie n'était visiblement pas versée dans la chasse. Le safari ne l'intéressait guère, et visiblement l'adrénaline ne lui manquait pas dans sa vie. Pas étonnant, pour un chasseur de prime. L'adrénaline ne lui aurait pourtant pas manqué s'il avait accepté une ballade dans le désert avec Darssian, il pouvait le jurer. Mais rien n'était encore joué. Ce type pouvait encore être dérouté ou mis hors de course. Il n'avait pas l'air pressé de remplir son contrat. On croisait souvent des types qui fonçaient têtes baissées dans leurs objectifs, sans prendre le temps de fumer une cigarette ou descendre un verre. Celui-ci savait que sa tâche était ardue et avait visiblement assez d'expérience pour se poser. C'était bon comme mauvais signe. La valse qui s'annonçait n'en serait que plus intéressante, mais il n'en était que plus dangereux. A moins qu'il ne soit qu'un type laxiste qui aimait le bon temps. Tout était possible et l'inconnu ouvrait toujours une pléthore d'hypothèses. Restait à savoir ce que cette boule de poil cachait et de quoi elle était capable.

Qu'est-ce que t'as dans le bide, Saerian El'Ros ? Ce nom lui disait vaguement quelque chose sans qu'il puisse mettre la main sur le souvenir qui lui était associé. Sûrement un chasseur de prime qui avait du descendre quelques pontes ou qui s'était fait remarqué, ou alors fausse impression.

« - Tant pis. Je vous assure que la faune locale vaut le coup pourtant... » répondit-il simplement au refus du Cathar de se prêter à une virée dans le désert. C'est clair qu'un toydarien ivre mort, on en croisait pas tous les jours... Et il se contentait de hocher la tête au sujet de l'équipement du chasseur de prime. Il ne pouvait qu'acquiescer. Plus d'une fois, un bon blaster et une bonne protection avait fait la différence et l'avaient tiré d'un mauvais pas. Suffisait de savoir viser juste et de caler un pruneau dans la tête du connard le plus proche pour régler la plupart des situations chaudes des Bordures Extérieures. La plupart des petites frappes locales avaient de petits pétoires ou de gros fusils dont ils ne savaient pas se servir. Des enfants de la rue, mal formés, qui jouaient les gros durs dans leurs trous paumés. Combien de gosse Anado avait-il du descendre ? Des jeunes hommes, à peine sortis des jupes de leurs mères, des catins ou miséreuses la plupart du temps. Tombés trop tôt dans le mercenariat, chair bantha à la solde des Hutts et autres mafias galactiques. Leurs vies ne valaient rien. Si loin de la République, la loi ne protégeait personne. Les armes et l'argent le faisaient bien mieux. C'était tragique et pourtant l'arkanien n'avait aucun problème de conscience. Si les morveux de 16 ans qui se lançaient dans la contrebande et le racket tenaient à la vie, ils n'avaient qu'à rester à l'écart du monde des grands, et surtout de la route de Darssian. Loin d'être un type sanguinaire, en bon arkanien égocentrique et dénué d'éthique, il n'avait que peu de remords à exercer son métier. Travailler pour les pires ordures n'était pas un problème tant qu'ils payaient bien. A l'inverse, bosser pour un parangon de bienveillance n'était pas plus gratifiant. Les moyens importaient peu. La fin était tout ce qui comptait. Et la paye qui arrivait avec.

Il fut cependant sortit de ses songes par une nouvelle remarque du Cathar. Finalement, celui-ci avait peut-être besoin de l'arkanien. Les coins insolites ? Qu'est-ce qu'il entendait par là ? Par contre, se faire oublier... Ce type lui lançait une perche. C'était clairement lié à Vor'Dan. Peut-être espérait-il qu'Anado l'aide, consciemment ou non. Il misait peut-être sur le bon cheval. Du moins pour l'instant. Et cela arrangeait l'arkanien.


« - Les coins insolites, sont pas nombreux dans le coin. Sauf si vous aimez les cailloux. Y en a des gros, des petits et des balèzes qui peuplent le désert. Quelques canyons sympas où chasser le dragon kayt. Les camps tusken sont insolites aussi. Paraît que ça pue la chiure de Bantha à des kilomètres à la ronde. Et qu'ils crament des gamins aussi. Après ce qu'on dit et ce qui se fait... Vous aussi vous voulez vous faire oublier ? Bordel, c'est la mode en ce moment sur ce foutu cailloux. Entre les toydariens et les cathar maintenant, ça manque pas de clients... Les Hutts ont l'air de traquer pas mal de têtes. »

Anado jaugea une nouvelle fois le type du regard. Serait-il facilement descendable ? Par surprise tout était possible, même le plus adroits des enfoirés pouvait se faire planter dans le dos. Mais s'il avait du crédit à refourguer, l'arkanien serait pas contre une petite descente chez cette raclure de toydarien... L'honneur ? C'est qui celui-là ? Les crédits, ça lui parlait plus. Ou sinon il flinguait le Cathar, récupérait ses crédits, filait chez le toydarien et le noyait dans son vomi d'ici quelques jours, pour récupérer son magot. Il n'en pouvait plus de cette planète et cette foutue mission de babysitting ponctuée de cuites à l'alcool bon marché. Clairement, il fallait faire quelque chose dans tous les cas.

« - Allez, soyez franc jeu avec moi. Dites-moi ce dont vous avez besoin, et je vous l'obtiendrai, moyennant finances bien entendu. »

Y avait moyen de se faire un peu de gratte en attendant de savoir quoi faire dans tous les cas. Il pouvait très bien se faire engager par le Cathar et aviser ensuite de qui il allait flinguer. Il avait jamais flingué de matou, ça serait sa première fois. Et les premières fois étaient toujours les plus excitantes.
Invité
Anonymous
L'Arkanien, en entendant la requête de Saerian concernant les "coins insolites", parut surprit quelques instants, avant de se remettre rapidement et de répondre qu'il n'y avait guère que les rochers qui offraient un signifiant intérêt dans les parages. Mais si il recherchait l'insolite, on pouvait trouver, dans quelques canyons reculés, des dragons krayt qu'il était possible de chasser. Sinon, bien entendu, il restait les camps des pillard tuskens, même si c'était une chose risquée car, comme le savait déjà Saerian, ils n'avaient pas la réputation d'être de bons hôtes.
C'est alors qu'il laissa échapper une allusion à un Toydarien cherchant lui aussi à se faire oublier, ce qui fit se dresser les oreilles du Cathar. Son interlocuteur le supplia pratiquement de lui dévoiler ce qu'il cherchait, dans l'espoir de pouvoir l'aider. En souriant, Saerian lui demanda :

"Ce Toydarien, où se trouve-t-il ? Si il pouvait me donner un coup de main pour que je puisse me cacher, je lui revaudrait cela certainement ! Enfin, une fois que je me serais installé, bien entendu."

C'en était pratiquement trop facile, au point qu'il se demandait si ce n'était pas un piège. Pourtant, il resta dans son rôle du mieux qu'il le pouvait. Le vent se leva, les forçant à s'abriter sous une arche afin d'éviter une tempête de sable hurlante et rugissante. Le Cathar épousseta son épaulière, afin d'en faire tomber les grains qui s'y étaient logé.

"Erf... Quel temps de merde. Cela empêche les déplacements dans la ville... Mais aussi les atterrissages comme les décollages. Ce qui m'arrange : je ne sais pas combien de temps d'avance j'ai sur mes éventuels poursuivants, mais je pense en avoir assez pour m'éclipser discrètement."

Il élabora ensuite une fable pour expliquer les raisons de sa fuite : il avait été engagé pour être le garde du corps d'une jeune femme de bonne famille de Naboo. Au fil du temps, leur relation s'était faite plus intime, et ils l'avaient caché au reste de la famille, et aux amis de la jeune femme. Malheureusement, une partie de jambe en l'air mal maîtrisé avait conduit à la mise en cloque de la demoiselle, et leur petit secret avait été découvert... Lors de ses fiançailles. Saerian avait alors dû fuir la planète en urgence, alors que la famille du fiancé annulait le mariage en hurlant au scandale, tandis que la famille de la jeune femme offrait une récompense sur la tête de "la saloperie de carpette lubrique qui avait déshonoré des générations de femmes honorables Naboos".
Il était assez fier de son petit mensonge, et l'étayait en parlant de noms relativement peu connus de Naboo, afin de ne pas briser sa "couverture". On ne savait jamais.

"Enfin, voilà pourquoi je suis ici, et pourquoi des Chasseurs de Primes en veulent à ma belle fourrure. J'ai entendu dire que le père de la jeune femme payait dix fois plus cher si mon pelage était intact. Le connaissant, il voudra le mettre dans son salon, devant la cheminée."

Il jeta un coup d'oeil. La tempête s'était apaisée.

"Enfin. Nous pouvons bouger. Cela m'intérêsserait, de rencontrer ce Toydarien, si cela ne vous fait rien."

PS:
Invité
Anonymous
Anado du contenir un immense sourire en voyant le matou se ruer sur la perche que lui avait tendu l'arkanien. Une simple évocation de ce maudit toydarien et voilà que le Cathar se faisait bien curieux. Trop curieux pour paraître innocent, mais il était certainement trop concentré à s'imaginer refroidir la larve volante pour comprendre qu'il s'était fait cerné en quelques habiles mouvements du mercenaire. Bon, plus de doutes possibles désormais. Le poisson était ferré. Il ne restait plus qu'à le sortir de l'eau, le passage le plus compliqué. Glissant une cigarette entre ses fines lèvres, Anado prit une mine perplexe devant les questions du fauve à blaster.

« - Je crois savoir où il se terre. Mais c'est pas la porte d'à côté, et c'est dur d'accès. En plus, ses gars tire à vue. Mais pourquoi vous voulez voir ce foutu toydarien ? Il a rien d'intéressant, croyez-moi. »

Et pour le coup, Anado mentait pas. Quelle saloperie de crapule. L'arkanien gagnerait plus à le descendre et il hésitait de plus en plus à retourner sa veste. Mais son idée de liquider son nouvel ami plus son employeur était plus rentable, bien que plus risquée, c'est vrai. Il devait gagner du temps afin de faire son choix. Au pire, s'il voyait que le chasseur de prime était trop coriace, il pourrait changer de camps. En attendant, il fallait continuer à le ferrer.

Le vent se levait, le sable avec. Une courte tempête semait le désordre sur le marché. Des petits malins profitaient de la faible visibilité pour dérober des biens aux marchands locaux. S'en suivaient cris, insultes et parfois même bagarres. Dans les tourbillons de sables virevoltants, des silhouettes disparaissaient, allant et venant, pour la plupart allant trouver refuge dans une habitation ou dans la cantina. La cigarette d'Anado fut bientôt recouverte de grains de sable, et constamment éteinte par le vent, si bien que le mercenaire abandonnait l'idée de fumer, la jetant au vent.

Tandis que la condition climatique irritait notre guide touristique improvisé, elle semblait arranger le touriste du jour qui s'en servait d'une bien belle excuse. Les histoires qu'il pouvait raconter n'intéressait guère Darssian qui connaissait la véritable identité du chasseur, du moins, son véritable objectif sur Tatooine, mais il fit mine de s'y intéresser, pour garder une certaine crédibilité.

« - C'est régulièrement le cas ici... Si vous avez un peu de chance, les tempêtes peuvent se maintenir pendant des jours et des jours avec seulement quelques heures d'interruption. »

Ceci dit, le récit avec les Naboo, bien qu'il s'agissait très certainement d'une énorme mascarade, le fit sourire et même rire à certains passages. Cela lui rappelait ses propres mésaventures et l'histoire du gros bras se tapant la fille du patron était un grand classique dans le milieu. Pendant que le Cathar lui comptait son histoire – avec une certaine ferveur et des vulgarités qui n'étaient pas sans déplaire à roublard qu'était Darssian – la tempête s'était calmée, permettant à l'arkanien d'allumer une nouvelle cigarette.

« - Sacrée histoire... Mon pauvre vieux, t'aurais mieux fait de ranger ton engin, j'crois que je préfère avoir les baloches pleines que de devoir me terrer ici... »

Le Cathar voulait bouger, maintenant que la voie était libre. Aller voir le toydarien. Têtu, mais cela arrangeait l'arkanien. S'il s'était désisté, toute cette mascarade aurait été vaine.

« - Ma motojet est garée derrière les habitations. Vous avez intérêt à bien payer. »

Bien sûr ce type n'en avait pas et n'avait pas eu le temps d'en louer. Autant gagner du temps et le transporter. Ceci dit le modèle d'Anado n'était pas tout jeune et avoir un type qui a son entrejambe collée derrière lui n'était pas forcément sa tasse de thé : raison de plus pour accélérer la cadence. Ils quittèrent rapidement toute trace de civilisation pour s'engouffrer dans l'océan de dunes encerclant le spatioport.
Le vent fit son retour. Sans pour autant déclencher une nouvelle tempête, des rafales brutales venaient déstabiliser l'appareil de Darssian et envoyer des jets de sable dans ses lunettes de protection. Tandis qu'ils volaient, l'arkanien vérifiait discrètement du regard qu'il avait bien son pistolet dans son holster. Ils approchaient de la planque de Vor'Dan. C'était maintenant qu'il fallait faire un choix. Mais il ne pouvait s'y résoudre. Allait-il jouer la carte de la loyauté, ou de la félonie ?

Quelques minutes plus tard, ils s'arrêtaient face à une villa ensablée acculée entre les dunes et les falaises d'un canyon.

« - Bienvenue chez Vor'Dan... » lâcha Anado en coupant les moteurs, crispé. Il regardait en direction de la villa, d'où ne venaient aucuns signes de vie. « C'est pas gagné pour entrer mon gars... ».

Toutes les fenêtres étaient barricadées et une lourde porte blindée, dont la seule ouverture était la vigie du garde leur barrait la route.

« - Écoute, je connais bien le toydarien. Je l'ai aidé à se planquer ici quand il est arrivé sur Tatooine. Voilà le plan, tu me laisses parler et je t'emmène jusqu'à lui. Tu me files le bifton maintenant, et je t'aide à le rencontrer. Parole d'honneur. »
Invité
Anonymous
L'Arkanien fit remarquer que le Cathar aurait mieux fait de garder sa queue rangée dans son pantalon et ses blasters dégainés, cela lui aurait évité de venir se terrer dans ce trou poussiéreux et perdu qu'est Tatooine. Le félin humanoïde haussa des épaules. Techniquement, il avait déjà eu l'occasion de se retrouver dans de pires situations que celle-ci. Comme un colloque de politiciens, par exemple. Son interlocuteur lui indiqua que sa motojet était garée non-loin, mais qu'il avait intérêt à casquer. Ce à quoi Saerian répondit en faisant le geste de la main universel indiquant qu'il avait de quoi : frotter son index et son majeur contre son pouce. Ils chevauchèrent la motojet, qui s'élança dans les dunes désertique, soulevant un nuage de sable dans son sillage.

Un vent violent s'éleva, en rafales hurlantes, qui déstabilisaient légèrement le véhicule. Le Chasseur de Primes s’agrippa fermement au pilote : il n'aimait pas être ballotté dans un véhicule, notamment quand ce n'était pas lui le pilote. Il fermait les yeux afin d'éviter de se prendre du sable dans les yeux, et il sentait les grains s'amonceler dans ses poils. Une douche serait la bienvenue, ou un peigne. Résistant. Ils parvinrent bientôt devant la planque de Vor'Dan. L'Arkanien, une fois qu'il se soit garé, expliqua au Cathar qu'il avait aidé le Toydarien à se planquer, et pourrait donc l'aider à rencontrer ce dernier... Tant qu'il avançait l'argent. Saerian rumina quelque chose dans sa moustache, avant de se détourner, le temps de sortir les plaquettes de crédits, avant de les tendre.

"Voilà. J'espère que cela vaudra le coup."

Le plan allait être simple : parvenir à entrer en confiance auprès du Toydarien, si tant est que cela existe chez cette race, amasser un maximum d'informations, notamment sur les habitudes de l'alien volant, les capacités de son équipe de sécurité, la configuration des lieux, les éventuels "innocents" présents sur place, etc... Bref, tout ce dont on avait d'ordinaire besoin pour partir en fusillade dans les règles et finir sur une magnifique explosion, comme dans les holofilms de Bichael May.
Il vérifia qu'il n'avait rien oublié, avant d'adresser un signe de tête à l'Arkanien :

"Je suis prêt à entrer."

En face d'eux, les fenêtres étaient calfeutrées, la porte était blindée et une vigie patibulaire en gardait l'entrée. Ce dernier était un Nitko à l'air des plus patibulaire. Son arme était un fusil blaster à l'air rudimentaire, primitif, mais il gardait, accroché à sa ceinture, une masse aux pointes acérées. Et surtout, il semblait capable de s'en servir. Sa carrure était un peu plus impressionnante que celle du Cathar. Ce dernier haussa un sourcil et s'avança vers lui, paré à toutes éventualités.
Invité
Anonymous
L'arkanien crut un instant que le félin allait refuser de payer, mais finalement, il se détournait quelques instants avant de tendre des crédits à Anado. Ce dernier les empochait sans remords, ne prenant pas la peine de les recompter si ce n'est à vue d'oeil. Les bons comptes faisaient les bons amis. C'était totalement hors contexte, mais il avait toujours adoré cette expression. Il avait connu bien trop peu de bons amis et n'avait jamais eu l'occasion de la sortir. Alors, quand le moment viendrait, il le savourerait avec délectation...

« - Vous inquiétez pas. Avec Vor'Dan, le jeu en vaut toujours la chandelle. » lança Anado avec un léger sourire.

Quoi qu'il arrive, il allait y avoir de la pagaille à l'intérieur, et le mercenaire avait intérêt à bien se préparer. Tout pouvait déraper. Dans ce genre de situation, n'importe qui pouvait double l'autre à tout moment. Il était important de savoir dans quel camp se ranger, et à quel moment.

Bien, maintenant il était temps de se jeter dans le grand bain. L'arkanien prit une grande inspiration et s'avança vers la vigie. Il frappa de trois coups secs à la porte, et celle-ci s'ouvrit, laissant deviner derrière la fente les yeux méfiants d'un Nikto encore sous l'effet des substances qu'il avait ingurgité la veille.


« - Anado ? Déjà ?
- Ouais, j'ai ramené quelqu'un pour Vor'Dan, ouvre donc.
- C'est quoi, l'code ? »

Bordel de merde, il avait oublié le formalisme particulièrement irritant de ce tas d'écailles. C'était quoi déjà son foutu code ? Anado se creusait la tête du mieux qu'il pouvait. Il n'avait pas l'habitude de s'accommoder de ce genre de détails, plus ridicules qu'autre chose. Et si...


« - Krayt ! Dragon Krayt !
-Tsss... C'est le code d'hier, arkanien, ça. Le code d'auj...
- Te fous pas de ma gueule enfoiré de merde, tu vois bien que c'est moi non ? Alors ouvre-moi cette putain de porte ! Vor'Dan m'attend ! » se mit à beugler le mercenaire à l'encontre de la vigie qui ne répondit pas.

Le silence se fit pendant quelques minutes avant que le Nikto ne se décide à ouvrir, grommelant. Tout le monde se foutait de ses manières et cela ne lui plaisait pas, le rendant bougon. Pourtant, l'arkanien n'aimerait pas avoir cette brute sur le dos, mais sa stupidité laissait... Perplexe.

« - Merci. » fut le seul mot exprimé par le guide du Cathar en passant devant le garde. « Il est avec moi ! » ajouta-t-il après avoir fait quelques pas, constatant le regard méfiant de la vigie.

L'endroit était encore enfumé. De l'encens avait été répandu, et la fumée était en suspend dans l'air, mêlée aux vapeurs d'alcools et aux diverses drogues qui étaient consommées tout au long de la journée. Les couloirs était jonchés de déchets et parfois on tombait sur l'une des filles de Vor'Dan, ivre morte, voire morte tout court. Cet endroit était de plus en plus malsain. Ceux qui y restaient cloitrés devenaient fêlés, Anado en était persuadé et c'est pourquoi il s'était arrangé pour être chargé de faire les courses et garder une oreille sur les rumeurs à l'extérieur. Vor'Dan, déjà extrêmement bizarre à la base était devenu complètement cinglé. Ses orgies et sa consommation de drogue exceptionnelle n'avaient rien arrangées. Après avoir traversé un véritable capharnaüm et croisé deux gros bras complètement défoncés, ils parvinrent dans le salon du pacha. Juché sur une pile de coussin, il se prélassait entourée de ses prostituées. La plupart étaient amorphes, maintenues dans un état de léthargie par cet enfoiré, pour qu'elles restent le plus malléables et soumises possible.

La mouche se redressa à peine à l'arrivée des deux comparses qui venaient de traverser le désert. Les deux gros bras qui étaient attablés autour d'une énorme jarre dont ils extirpaient une épaisse fumée à l'aide d'un narguilé ne prirent pas la peine de se lever, saluant d'un geste de la main l'arkanien.


« - Vor'Dan ! Debout !
- T'as pas ma bouffe, Darssian ?
- Non, mais je t'ai ramené un ami à moi... » dit-il doucement, un sourire gagnant ses lèvres.

Le toydarien se redressait alors, sautant du haut de sa montagne de coussins et de putes pour s'envoler jusqu'à une table à quelques pas d'Anado et Saerian. Il dévisageait le Cathar en ruminant. Il avait les yeux explosés... L'arkanien espérait qu'il ne parte pas dans une crise de paranoïa et décide de flinguer à tout va.

« - De quel droit tu ramènes un inconnu, un foutu Cathar, dans ma demeure ?
- Il veut faire affaire.
- Affaires ? Affaires ! Tout le monde veut faire affaires avec Vor'Dan. Mais Vor'Dan ne fait plus d'affaires.
- Allons... Écoute-le au moins. Il a fait de la route pour te rencontrer. »

A ce moment, Anado comprit qu'il avait employé les mauvais termes.

« - Quoi ? Il vient de loin pour me voir, tu dis ? Et si c'était les Hutts qui l'envoyaient, hein ? Hein ! T'y as passé, espèce d'abrutis ? »

Le toydarien commençait à s'agiter. Les gardes s'étaient rapprochés, la main sur leurs holsters. Si on rajoutait les insultes de cette mouche à merde à l'encontre de l'arkanien... Toutes les conditions étaient réunies pour mettre le feu aux poudres.

« - Attends, attends... Qui tu traites d'abrutis ? »

En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, Anado avait son pistolet blaster à la main. Il ne visait personne, mais la tension était montée d'un coup.

« - Wooooooh, du calme l'ami... »
lança l'un des gardes. Ils avaient sortis instinctivement leurs propres blasters mais tentaient de désamorcer la situation. Anado n'avait aucune envie de déclencher une fusillade. Mais foutre la pression sur Vor'Dan ne pouvait rendre les choses que plus intéressantes.

« - Anado, mon ami... » souffla la bestiole aîlée, soudainement doucereuse. « Je vais écouter ton invité, il va de soit... Mais range moi cette arme mon joli... On se connait, pas la peine de se froisser. »

Anado fit mine de ranger son arme, surveillant la réaction du l'alien en cavale. Voyant qu'il n'ordonnait pas à ses hommes de main d'agir, Anado remit son arme à sa place, imité par les gardes qui se détendirent.

« - Alors, qu'est-ce qu'elle me veut la boule de poils ? » lança le toydarien à l'encontre du Cathar.
Invité
Anonymous
Saerian observait la forteresse d’un œil intéressé, cherchant à déterminer à l’avance quelles seraient ses options pour sa fuite. Sa mémoire absolue, qui était à la fois son meilleur atout et l’une de ses grandes faiblesses, enregistrait autant de petits détails qu’il lui était possible d’emmagasiner. En compagnie de l’Arkanien, il s’approcha de l’entrée de la demeure de Vor’Dan.
Le concierge était un Nikto et, à son visage, il était visible qu’il avait usé de substances psychotropes puissantes peu de temps auparavant, dans les douze heures, à vue d’œil… Et de nez. Il avait l’haleine chargée d’une lourde odeur méphitique, mélangeant alcool bon marché et épices du même acabit. L’alien écailleux et le guide du Cathar échangèrent rapidement, le premier demandant au second un code qui lui offrirait l’accès à la demeure fortifiée. Enfin, la porte s’ouvrit. Les pupilles du Chasseur de Primes s’élargirent, afin de lui donner une meilleure visibilité dans la pénombre ambiante.

L’odieux mélange d’odeurs diverses et putrides le frappa violemment, tel un coup de poing en plein visage, et il sentit des larmes lui monter aux yeux et s’accrocher à ses poils. Entrouvrant légèrement ses lèvres, il prit le parti d’aspirer de minces filets d’air à travers ses crocs. Suivant tranquillement Anado, le Chasseur de Primes continuait d’observer son environnement. De nombreuses prostituées, endormies grâce aux effets des drogues qu’elles avaient prises, gisaient directement sur le sol. Un rapide examen olfactif indiqua au félin humanoïde que certaines d’entre elles avaient pris leurs dernières doses et dormiraient ad vitam aeternam.

Comme si cela ne suffisait pas, il put voir que les cerbères gardant l’entrée de la « chambre » du Toydarien ne valaient guère mieux. Saerian jubilait intérieurement : c’était trop facile. A croire que sa proie n’avait réussi à circonvenir les Chasseurs de Primes lancés à sa poursuite que grâce à des crédits, du stupre et des épices. Il prendrait un malin plaisir à placer son blaster contre l’entrejambe de Vor’Dan, avant de lui faire sauter les joyeuses. L’alien ailé était allongé sur un amoncellement de coussin et de corps dénudés. Ses yeux étaient exorbités et le Cathar fit une moue qui passa inaperçue sous ses poils : sa cible était tellement déchirée qu’il était sur le point de claquer. Le Chasseur de Primes pouvait très bien attendre quoi… Deux semaines ? Un mois, avant que le Toydarien ne prenne son dernier fix. A moins qu’il crève en sautant une des prostituées qui étaient à demi-affalées sur lui. Vor’Dan, en voyant arriver le duo, s’envola vers une table, avant d’engueuler Anado. Des gardes s’approchèrent, armes en main et Saerian se plaça près de l’Arkanien, de façon à avoir ces derniers en ligne de mire, tout en se présentant de face au Toydarien. Son fusil pendouillait négligemment sur son épaule gauche, pourtant… En cas d’emmerdes, il l’aurait rapidement en main et pourrait commencer à faire un carton.
Enfin, l'altercation prit fin, et le Toydarien s'adressa directement à Saerian, lui demandant ce qu'elle lui voulait.

"Une bonne place, histoire de me planquer. J'ai fais des galipettes avec une fille et elle s'est retrouvée engrossée. Pas de chance, c'était une fille de noble alderaan, et j'étais son garde du corps."

"Ha ! M'est avis que t'aurais pas dû le garder de trop près, son corps !"

Les gardes commencèrent à éclater de rire, suivant l'exemple de leur patron, et les épaulières de Saerian furent secouées, tandis qu'il souriait en coin, dans une hilarité feinte.

"Ouais, c'est aussi mon avis. Enfin... J'ai besoin d'une planque, le temps que les choses se tassent. Disons... Dix à vingt an.s"

"Hahahaha ! Tu manques pas de toupet ! Et pourquoi que je devrais t'engager ?"

Le Chasseur de Primes fit une moue en écartant les bras. Se faisant, il fit glisser la bretelle de son fusil. Sa main gauche attrapa la crosse et il se retourna vivement en direction des deux gardes, qui s'étaient remis au narguilé. Il pressa par deux fois la détente, décalant légèrement sa visée entre les deux tirs. Les embouts du narguilé sautèrent, l'un toujours dans la bouche d'un des gardes. Sous le choc, il se cassa plusieurs dents et un filet de sang s'écoula de sa bouche. Prit d'une colère noire, il se redressa et chargea Saerian, poing levé. Le Cathar avait pour lui deux choses : son armure et ses réflexes plus aiguisés que ceux de son adversaire. Il passa sous le coup qui lui était destiné, ceintura le garde et le souleva, sa tête féline plaquée contre l'estomac de sa victime. Il pivota légèrement et s'abattit en arrière.
Le garde percuta de plein fouet la table qui se trouvait devant Vor'Dan. Le meuble se plia, avant de se casser en deux, projetant des esquilles de bois en tout sens.
Le Chasseur de Primes se releva en tenant le bras de sa victime. Il appuya son genou dessus et le cassa au niveau du coude, provoquant un craquement des plus écœurants. Il se redressa, se désintéressant du pitoyable cerbère brisé, avant de se tourner vers le Toydarien :

"Parce que t'as un manque cruel d'effectif, je dirais."
Invité
Anonymous
La tension était redescendue aussi vite qu'elle était montée. Courant dans le milieu, surtout quand on travaillait avec des toxicomanes comme ce maudit toydarien. La paranoïa, les conflits d'ego et d'orgueil... Anado en avait un surdimensionné, et il avait besoin d'avoir la confiance des deux protagonistes dans la salle : le Cathar et la mouche à merde. Il s'était enfin décidé quant à l'issue qu'allait prendre cette rencontre, il avait choisis son camp.

Vor'Dan était enfin décidé à écouter ce qu'avait à dire le pseudo fugitif qu'était ce Saerian. Anado était tout de même curieux de découvrir comment le chasseur de prime allait s'en sortir, seul au milieu de la demeure de l'escroc. Certes, tout le monde était raide défoncé ici... Les gardes du corps de Vor'Dan compris. Mais ils avaient l'avantage du nombre, et Darssian n'avait pas eu l'occasion d'observer les éventuels talents d'El'Ros. Il était presque pressé de voir comment il allait s'y prendre, mais devait feindre de ne pas s'y attendre, sinon tout tomberait à l'eau et il serait démasqué par le toydarien tout comme par le cathar.

Voilà que le matou se mettait de nouveau à raconter sa petite histoire, version raccourcie, aux oreilles attentives du boss miniature de la villa et de ses yeux gorilles qui ricanaient bêtement. Ils furent même hilares quand le toydarien y alla de sa petite blague. L'arkanien ne put retenir un léger sourire, plus nerveux qu'autre chose. Il avait décroisé ses bras pour les garder le long de son corps, aussi près que possible de son holster. Il avait la sensation que tout allait aller très vite, et il lui faudrait être réactif. Cela allait être à celui qui dézinguerait le plus vite et avec le plus d'efficacité.

La conversation était banale, marquée par l'arrogance du félin légèrement taquin. Anado se demandait où tout cela allait les mener, quand le Cathar passait enfin à l'action. Ce fut rapide, et efficace. Un tir partit, bientôt suivit d'un autre et l'arkanien se jetait aussitôt sur le côté, s'abritant derrière une colonne soutenant les voûtes de la villa. Le toydarien s'était littéralement chier dessus et ce n'était pas l'odeur de la peur qu'Anado sentait jusqu'à sa couverture. Le combat rapproché s'était engagé entre un des gardes et Saerian qui le neutralisait bientôt, faisant face à un Vor'Dan pantois, et en sueur.


« - Espèce de pourriture de Cathar, non mais t'as pété un câble ?! »

Le toydarien virevoltait dans tous les sens, complètement paniqué.

« - Darssian ! Où t'es passé, tu m'as ramené un taré ! »

Pendant ce temps, le deuxième type qui fumait le narguilé avant que Saerian ne ruine l'appareil s'était levé, après avoir vu son copain se faire rétamer en direct. Il avait sortis son pistolet blaster, ne comprenant pas vraiment tout ce qui se passait, et braquait désormais le Cathar, jetant des regards hasardeux vers son collègue gémissant au sol.

Anado sortit de sa cachette, son pistolet à la main.


« - Saerian, bordel mais qu'est-ce que t'as branlé ! » lança l'arkanien en s'avançant. « Vor'Dan je te jure c'est pas ce que tu crois ! Je sais pas ce qui lui a pris ! »

Anado pointait alors son arme sur le Cathar en se tenant à bonne distance de lui. Dans les couloirs, il croyait déceler le reste de la cavalerie arrivé à pas tranquille, certainement alerté par les bruits de bagarre mais trop défoncés pour courir jusqu'ici. Vor'Dan se sentait légèrement plus en sécurité, maintenant que Saerian était braqué par deux armes lasers, mais ne comprenait toujours pas ce qui se passait.

« - Mais qu'est-ce que tu veux au final ? Attends... Tu bosses pour les Hutts, pas vrai, enfoiré ? Anado, tu m'as ramené une putain de taupe ! »

Il repartait dans un crise de paranoïa. Enfin, pour une fois, elle était totalement justifiée. Il beuglait, s'élançant à droite et à gauche, avant de s'approcher de l'arkanien.


« - Espèce d'enf... »

Le tir partit, faisant taire la mouche à merde. De la poussière vint blanchir le dessus de son crâne, tombant de l'impact fait au plafond. C'était un simple coup de semence, histoire que tout le monde reprenne ses esprits.

« - Du calme, que tout le monde garde. son. putain. de. calme. ».

. Le toydarien avait pas une armée à sa botte, quelques gros bras, une demi dizaine tout au plus sans compter celui que Saerien venait de mettre hors service et le Nikto de l'entrée. Rien de très impressionnant, mais juste assez pour les emmerder si tout ne rentrait pas dans l'ordre. Le fait que le Cathar se soit contenté de réduire un type en pièce sans tout dézinguer et surtout sans refroidir Vor'Dan laissait entendre qu'il comptait garder encore un peu sa couverture. Anado commençait à voir où voulait en venir le félin, mais c'était un coup un peu audacieux. Jouer avec les nerfs d'un toydarien défoncé, c'était dangereux. Il était déjà parano de base, alors il allait falloir être très convainquant pour qu'il ne prenne pas cet acte comme une vulgaire agression ou un complot huttéo-narshaaddien. Anado était dans le même radeau maintenant, d'un côté, si le Cathar décidait de faire son trou quelques temps, il allait découvrir le véritable boulot de l'arkanien, et de l'autre, Vor'Dan allait se méfier des deux chasseurs de primes désormais, car il s'était porté garant de ce foutu matou. Dans tous les cas, il était dans la merde. Comme d'habitude. Pourquoi il l'avait pas refroidis dans le désert, ce taré ? Il pouvait pas trouer directement la mouche au lieu de se la jouer espion républicain ? Jouer aux plus futés avec les toydariens, ça marchait un temps, jusqu'à ce qu'il ne vous fasse un coup à l'envers sans raison. Vor'Dan était encore plus perfide que la moyenne. Pour l'instant, Darssian n'avait pas le choix, il fallait déjà qu'il maintienne le calme ici et n'évite l'effusion de sang. Les gros bras de Vor'Dan avaient débarqués et ils n'attendaient qu'un mot de la part de leur patron pour rentrer dans le lard sans faire la différence entre ce qui est ami ou non.

- Bien... Je suis sûr que Saerian a une explication tout à fait logique. En tout cas, il t'as prouvé que ce tocard était un piètre garde du corps mon pote... Je t'ai pas ramené une taupe, mais un garde du corps compétent.
Revenir en haut
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
skin made by
© jawn