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Yana était agile, elle avait déjà démontré ses capacités dans ce domaine mais son action m’avait surprise. Je ne m’attendais pas à ce qu’elle parvienne à se contorsionner autant, si bien que mon coup manqua de s’échouer dans le vide. La précision donnée à ma frappe se révéla cependant suffisante pour mordre sa chair, ma lame s’échappant ensuite dans les airs alors que je terminais mon pivot pour me replacer à distance raisonnable mais toujours suffisamment proche de la Zeltronne pour pouvoir agir. Un sourire venait s’étirer sur mes lèvres alors que je constatais que notre échange semblait tourner en ma faveur. Mon égo, lui, dévorait sans la moindre hésitation ce constat, me permettant d’offrir malgré-moi un regard suffisant à l’encontre de mon adversaire. J’aimais bien Yana. C’était une personne agréable et qui ne cherchait pas à vous découper toutes les trente secondes. C’était une Sith sur laquelle j’avais pu compter, et que j’espérais pouvoir garder dans mon cercle encore longtemps. Cependant, cela ne dépendait pas de moi –enfin si, mais bon, l’égo, ect…- et Yana devait se racheter ! Je ne lui demandais d’abandonner le combat, car ce serait là une victoire trop facile. Non, je voulais gagner dignement ce combat, et avec le mérite ! Si elle abandonnait, se serait pour une bonne raison, et non par crainte de déchirer notre amitié. A moins que… Si, c’était une bonne idée de tenter de la manipuler de la sorte, mais je risquais de tout y perdre. Si je désirais aller en ce sens, alors il me faudrait y aller à tâtons, à condition d’en avoir le temps.

Yana tenta bien une riposte rapide, mais je n’eus qu’à reculer de deux pas pour me placer hors de portée de son coup d’estoc. L’envie de me moquer fut grande, mais ça n’aurait rien arrangé à la situation. C’était pervers de la part des organisateurs de nous forcer à nous affronter maintenant, mettant ainsi en danger notre amitié relative en sachant clairement que je ne ferais pas de cadeau. Etait-ce vraiment le cas, d’ailleurs ? Ne l’avais-je pas épargné en retenant ma dernière frappe ? Je souriais légèrement, alors que je réceptionnais ses paroles avec amusement. Ma lame tournoyait lentement, alors que je décalais pas à pas, mes talons laissant des marques dans le sable à chacun de mes mouvements.

Ma tenue ne semblait pas adapter à l’environnement du duel, mais il n’en était rien. Beaucoup étaient ceux qui affirmaient que se battre avec de pareilles chaussures revenait à prendre trop de risques. Foutaises ! Au contraire, cela me forçait à être plus attentive, plus affutée. En me mettant en difficulté, je me forçais à m’entrainer plus régulièrement, ce qui me rendait plus performante en plus de, peut-être, déstabiliser l’adversaire. Tout était bon à prendre pour survivre, et vaincre son ennemi.

« Ne t’en fais pas, chérie. Je ne compte pas me gâcher la vue. » répondis-je coup sur coup avec une part de sincérité.

C’est vrai que Yana était séduisante, je ne pouvais pas le nier. J’avais une attirance pour les deux sexes, sans distinction réelle. Du coup, forcément… Enfin bref, je n’étais pas au centre de cette arène pour jouer avec la Zeltronne, mais bien pour remporter ce combat !

« Cependant, nous devons régler quelques détails… »

Je bondissais de nouveau sans attendre, dans une énième attaque aérienne digne de l’Ataru. Dans une manœuvre similaire à la rafle du chauve-faucon : une attaque vive, rapide et avec une puissante force de frappe visant à forcer l’adversaire à se protéger plutôt qu’à se reculer. Ainsi occupé, il ne pouvait normalement réagir à mon éloignement soudain provoqué par l’élan de mon mouvement initial. A la différence que je retombais non pas sur Yana, mais à ses côtés, m’offrant l’occasion de frapper non pas au niveau des épaules mais au niveau des genoux dans un coup fauchant. Pliant les genoux, je bondissais à nouveau pour m’éloigner et retomber hors de portée et sur mes talons.

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Je me sentais apaisée, libérée de cette hargne aveugle qui m’avait tourmenté pendant quelques temps. La détermination avait prit le dessus, au grand dam de la Zeltronne. Il était dès lors peu probable que je fasse une erreur lui offrant une réelle opportunité. Je l’avais blessé à plusieurs reprises, des petites blessures à première vue futiles mais qui devenaient insupportables au fil des minutes. Parfois, il était préférable de blesser de la sorte l’adversaire, à des endroits stratégiques, plutôt que de chercher à le terrasser d’un seul coup de lame. Le sentiment était d’ailleurs plus jouissif, car l’adversaire souffrait sous mes yeux et perdait petit à petit toute son énergie et toute sa volonté de se battre. Bien évidemment, je n’étais pas contre l’idée d’en finir rapidement, d’un vif coup de sabre, mais je ne voulais pas meurtrir Yana. C’était l’une des rares personnes qui pouvait m’assister et en qui je pouvais avoir une relative confiance. Le combat n’était anodin, et les Maitres avaient sans doute voulu nous tester suite à notre mission commune dans les tréfonds des grottes de Korriban. Si l’adversaire avait é&té une toute autre personne, alors je n’aurais pas cherché à discuter, à plaisanter. Non, j’en aurais finis rapidement, car je ne désirais pas être là. J’estimais avoir des choses plus importantes à faire, comme assurer mon service auprès de Darth Takan. Evidemment que je voulais en finir mais je ne pouvais pas le faire normallement.

Je devais faire preuve de tact, et privilégier le dialogue avec Yana et non jouer du sabre comme première arme contre la Zeltronne. Cela ne m’empêchait pas de la frapper, mais plus avec une volonté de diversion et de pression. D’où mon attaque qui l’avait une nouvelle fois marquée, pour mon plus grand plaisir. La tuer n’était pas nécessaire, j’avais juste besoin de l’affaiblir et de la mettre sous pression pour la forcer à baisser les armes. Du moins, c’est ce que j’espérais. J’en étais convaincu, même. Tout dépendait de la Zeltronne et de sa détermination. Je devais la faire plier, lui faire comprendre qu’elle n’avait pas la moindre chance.

Je m’amusais de sa remarque, réponse à mes propres mots lancés à son égard. Je me sentais quelque peu soulagée de constater que je n’avais pas tout gâcher, et qu’il existait toujours un lien entre nous. Je ne voulais pas que ces Maitres occupés à nous observer ne puissent déchirer ce que j’avais mis du temps à construire par une approche lente et réfléchie, par l’intermédiaire d’Ysanne. D’ailleurs, je n’imaginais pas ce que pourrais donner un futur duel similaire face à la métisse Arkanienne…

Je finissais par rire, alors que nous tournions lentement, en tandem, telles deux étoiles jumelles…

« Mais qui t’assures que je ne joue pas avec toi, Yana ? Si tout ceci t’agace, tu peux toujours jeter ton arme et te rendre. » lachais-je avec un certain aplomb, mais agrémenté d’un peu de confiance. Je ne voulais pas paraître rude, surtout qu’elle ne l’était pas avec moi. « Tu pourras plus rapidement me présenter ce que tu voulais me montrer, très chère. »

J'esquissais un sourire, mes propos ayant été lancés plus bas pour que l’assemblée ne fut pas au courant de notre discussion. Ce n’était pas nécessaire, et n’aurait eut que pour résultat de les ennuyer. Pour ma part, je voulais en finir pacifiquement, tout en faisant croire que je l’avais forcé à se rendre par les armes et non l’inverse. De toute, pour l’instant, la Zeltronne ne m’avait point touché. Et pour donner le change, rien ne vaut une nouvelle attaque…

Je souriais de nouveau à l’encontre de Yana, avant de briser soudainement le cercle monotone que nous formions de part notre léger déplacement. A l’aide d’une course et non d’un bond, j’avalais les mètres qui nous séparait. Je feintais de faire appel à la Force de manière suffisamment puissante pour que la Zeltronne fut alertée, mais c’était bien physiquement que je venais frapper. Ma lame fendit les airs au dessus de ma tête, imitant les prémices d’une attaque à hauteur d’épaule. Pourtant, je déviais mon mouvement, ma lame glissant vivement sur mon côté droit pour remonter au niveau du genou de mon adversaire, dans une frappe qui se voulait vive et rapide. Le but de la manœuvre était simple : la forcer à plier sous la douleur, à tomber à genoux et à demander la fin des hostilités. Un désarmement digne de la Jedi que je n’avais jamais été, et que je n’espérais jamais être. Cependant, rien ne m’empêchais d’utiliser leur techniques par moment, ne serait-ce que pour créer la surprise…

Est-ce que j’avais l’air de faire semblant ? Peut-être que je ne le montrais pas assez, mais je ne m’étais pas lancée dans un de ces combats à mort où je me déchainais généralement, et où je privilégiais l’attaque à la défense et à l’attentisme. L’exact inverse de ce que je produisais depuis le début de cet affrontement, en somme. D’une certaine manière, j’évitais actuellement de prendre trop de risques, de trop m’exposer, car les ripostes de Yana restaient généralement précises. Si je me lançais simplement dans la bataille, sans crier gare, alors elle aurait l’opportunité de me frapper et de m’atteindre assez méchamment. Je n’étais d’ailleurs pas dans une bonne période, et cela se ressentait sur ma manière de me battre. Je commençais à envisager les réelles possibilités qui s’offraient à moi, plus raffinées et moins voyantes qu’une Arkanienne armée d’un sabre charcutant tout sur son passage. Du coup, oui, j’avais délaissé le maniement du sabre pour lui préférer d’autres armes plus discrètes et pernicieuses. De fait, j’étais un peu lente et imprécise. Chose que j’allais bientôt payer cher…

Enfin soit, je n’avais pas vraiment le temps de réfléchir à quoi faire puisque Yana profitait de ma frappe pour répliquer aussitôt, et cela même si mon coup avait déjà porté. Dans mon mouvement, je n’avais pas prévu qu’elle puisse parvenir à contre-attaquer aussi vite. Je ne pouvais donc pas me défendre. J’allais encaisser le coup de plein fouet, et je devais trouver une parade pour annuler cette frappe. Et cette idée de parade vînt naturellement…

Alors que je retombais sur mes appuis, la lame rougeoyante de la Zeltronne venait mordre contre la peau de mon épaule, s’enfonçant légèrement avant de s’échapper. J’encaissais le coup d’un cri de surprise, court mais douloureux. Je comptais justement sur cette douleur pour décupler mon appel soudain à la Force. Je voulais profiter du contact, de sa proximité pour venir happer son essence vitale et ainsi régénérer ma peau et résorber la blessure qu’elle venait de m’infliger. Hélas, la rapidité d’exécution m’empêcha de me concentrer suffisamment et mon appel à la Force se transforma en un simple souffle égaré. La douleur venait engourdir l’intégralité de mon bras gauche, le rendant inopérant. J’avais de la chance d’être droitière et capable de sabrer à une main. Je dirais même que c’était une nécessité chez moi, grande utilisatrice de l’Ataru et de son style vif et léger. Il n’y avait pas besoin de frapper fortement, et donc à deux mains. Le seul handicap était donc la douleur, et je faisais au mieux pour la camoufler alors que je manquais de trébucher.

J’aurais aimé riposter immédiatement, mais mon manque d’appui suite à la précédente attaque de la Zeltronne m’avait incapacité trop longtemps, et cela même s’il ne s’agissait que de quelques dixièmes de secondes. J’avais totalement ignoré ses propos, trop occupée à interroger mon corps et la Force. J’avais besoin d’une option, un moyen de de libérer de la Zeltronne dans ce combat pour pouvoir penser à la suite et aux promesses que nous nous étions fugacement échangées avec malice. Tant pis, il ne me restait qu’une seule opportunité un peu lâche mais totalement légitime dans le lieu où nous nous trouvions :

Constatant que la Zeltronne observait sa blessure, je m’élançais dans sa direction sabre à la main, pour bondir sur elle et abattre ma lame d’un coup d’estoc direct à la hanche. Je visais les membres inférieurs pour une seule raison : l’immobiliser, la paralyser pour pouvoir porter le coup final du combat –pas un coup fatal, évidemment. A moins qu’elle n’eusse décidé de se rendre. Sait-on jamais ! Je m’écartais presque aussitôt, m’offrant l’opportunité d’une remarque amusée à voix basse mais entremêlée d’une certaine frustration quand au déroulé du combat en lui-même :

« Nous verrons cela, chérie. »